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Catégorie: Les textes historiques
pages: 5

LES NATIONS DISPARUES

Auteur: HARUN YAHYA
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LES NATIONS DISPARUES
  • PREFACE

  • INTRODUCTION

  • LES GENERATIONS PASSEES

  • CHAPITRE 1

  • LE DELUGE DE NUH

  • Le Prophète Nuh et le déluge dans le Coran

  • Le Prophète Nuh invite son peuple à la religion de vérité

  • Le Prophète Nuh avertit son peuple à propos du châtiment d'Allah

  • La négation du peuple de Nuh

  • Leur mépris à l'égard de ceux qui suivirent le Prophète Nuh

  • Allah rappelle à Nuh qu'il ne doit pas être chagriné

  • Les invocations du Prophète Nuh

  • La construction de l'Arche

  • La destruction du peuple de Nuh par la noyade

  • Le châtiment frappe le fils de Nuh

  • Les croyants sont sauvés des eaux

  • La nature physique du déluge

  • L'ancrage de l'Arche en un lieu élevé

  • L'incident du déluge a valeur de leçon

  • Le salut d'Allah à l'égard du Prophète Nuh

  • Le désastre du déluge était-il local ou de vaste envergure?

  • Les animaux ont-ils tous été embarqués sur l'Arche?

  • Jusqu'à quelle hauteur les eaux se sont-elles élevées?

  • La localisation du déluge de Nuh

  • Les preuves archéologiques du déluge de Nuh

  • Religions et cultures mentionnant le déluge

  • Le déluge de Nuh dans l'Ancien Testament

  • Le déluge de Nuh dans le Nouveau Testament

  • Les récits du déluge dans d'autres cultures

  • CHAPITRE 2

  • LA VIE DU PROPHETE IBRAHIM

  • Le lieu de naissance d'Ibrahim selon l'Ancien Testament

  • Pourquoi l'Ancien Testament a-t-il été altéré?

  • CHAPITRE 3

  • LE PEUPLE DE LOTH ET LA CITE RENVERSEE

  • Les signes évidents fournis par le Lac de Loth

  • Pompéi connut une fin similaire

  • CHAPITRE 4

  • LES PEUPLES DE 'AD ET UBAR, L'ATLANTIS DES SABLES

  • La découverte de la cité d'Iram par les archéologues

  • Le peuple de 'Ad

  • Les Hadramites, descendants des 'Ad

  • Les sources et les jardins des 'Ad

  • Comment les 'Ad furent-ils ruinés?

  • CHAPITRE 5

  • THAMUD

  • La transmission du message par le Prophète Salih

  • Les découvertes archéologiques concernant les Thamud

  • CHAPITRE 6

  • PHARAON QUI FUT NOYE

  • L'autorité des pharaons

  • Les croyances religieuses des anciens égyptiens

  • Le pharaon monothéiste Amenhotep IV

  • La venue du Prophète Musa

  • Le palais de Pharaon

  • Les fléaux qui s'abattirent sur Pharaon et les siens

  • L'exode hors d'égypte

  • La noyade de Pharaon et de ses hommes dans la mer

  • CHAPITRE 7

  • LE PEUPLE DE SABA ET L'INONDATION D'ARIM

  • L'inondation d'Arim qui frappa l'état de Saba

  • LE PROPHETE SULAYMAN ET LA REINE DE SABA

  • Le palais de Sulayman

  • CHAPITRE 9

  • LES COMPAGNONS DE LA GROTTE

  • L'épisode de la Grotte s'est-il passé à éphèse?

  • L'épisode de la Grotte s'est-il passé à Tarsus?

  • CONCLUSION

  • NOTES

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LES NATIONS DISPARUES

LES NATIONS DISPARUES

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Français
PREFACE LES NATIONS DISPARUES

LES NATIONS
DISPARUES
HARUN YAHYA
(ADNAN OKTAR)
Editions & Librairie ESSALAM
135, Bd de Ménilmontant - 75011 Paris
Au nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux
LES NATIONS DISPARUES
Auteur: Harun Yahya
Traduit de l'anglais par le groupe littéraire des Editions ESSALAM
ISBN 2-910941-46-9
Dépôt légal - Première édition: juillet 2001
Deuxième édition: août 2003
© 2003 Editions ESSALAM
Editions & Librairie ESSALAM
135, Bd de Ménilmontant - 75011 Paris
Téléphone: + 33 (0)1 43 38 19 56/44 83
Télécopie: + 33 (0)1 43 57 44 31
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A PROPOS DE L'AUTEUR ET DE SES ŒUVRES
L'auteur, qui écrit sous le pseudonyme HARUN YAHYA, est né à Ankara en 1956. Il a effectué des études artistiques à l'Université Mimar Sinan d'Istanbul, et a étudié la philosophie à l'Université d'Istanbul. Depuis les années 80, il a publié de nombreux ouvrages sur des sujets politiques, scientifiques et liés à la foi. Harun Yahya est devenu célèbre pour sa remise en cause de la théorie de l'évolution et sa dénonciation de l'imposture des évolutionnistes, ainsi que pour sa mise en évidence des liens occultes existant entre le darwinisme et les idéologies sanglantes du 20ème siècle.

Son pseudonyme est constitué des noms "Harun" (Aaron) et "Yahya" (Jean), en mémoire de ces prophètes estimés qui ont tous deux lutté contre la mécréance. Le sceau du Prophète, qui figure sur la couverture des livres de l'auteur, revêt un caractère symbolique lié à leur contenu; ce sceau signifie que le Coran est le dernier Livre de Dieu, Son ultime Parole, et que notre Prophète est le dernier maillon de la chaîne prophétique. Sous la guidance du Coran et de la Sunna, l'auteur s'est fixé comme objectif de démonter les arguments des tenants des idéologies athées, afin d'avoir le "dernier mot" et de réduire au silence les objections soulevées contre la religion. Le Prophète a atteint les plus hauts niveaux de la sagesse et de la perfection morale, et ainsi son sceau est-il utilisé avec l'intention de prononcer les mots décisifs.

Tous les travaux de l'auteur sont centrés sur un seul objectif: communiquer aux autres le message du Coran et par conséquent les inciter à réfléchir aux questions liées à la foi, telles que l'existence de Dieu, Son Unicité et l'Au-delà, et leur remettre en mémoire certains thèmes importants.

L'œuvre de Harun Yahya est connue à travers de nombreux pays, tels que l'Inde, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Indonésie, la Pologne, la Bosnie, l'Espagne et le Brésil. Certains de ses livres sont maintenant disponibles dans les langues suivantes: l'anglais, le français, l'allemand, l'italien, le portugais, l'urdu, l'arabe, l'albanais, le russe, le serbo-croate (bosniaque), l'ouïgour de Turquie, et l'indonésien, et des lecteurs du monde entier les apprécient.

Ces ouvrages ont conduit beaucoup de gens à attester de leur croyance en Dieu, et d'autres à approfondir leur foi. La sagesse et le style sincère et fluide de ces livres confèrent à ces derniers une touche distinctive qui frappe ceux qui les lisent ou qui simplement les examinent. Fermant la porte aux objections, ils sont caractérisés par l'efficacité de leurs propos, les résultats définitifs auxquels ils aboutissent et l'irréfutabilité de leurs arguments. Les explications fournies sont claires et ne laissent aucune place au doute, enrichissant le lecteur de données solides. Il est improbable que ceux qui lisent consciencieusement ces ouvrages continuent à soutenir les idéologies athées et la philosophie matérialiste ou toute autre pensée pervertie. Et même s'ils persistent dans leur négation, alors leur attachement à la déviation ne sera plus que purement sentimental puisque les différentes attitudes négatrices auront été nettement réfutées à la base. Tous les mouvements contemporains hostiles à la foi se trouvent aujourd'hui idéologiquement battus, grâce à la série de livres écrits par Harun Yahya.

Il ne fait aucun doute que de tels résultats n'ont pu être que par le biais d'une sagesse et d'une lucidité accordées par Dieu, et l'auteur ne tire aucune fierté personnelle de son travail; il espère seulement être un support pour ceux qui cherchent à cheminer vers Dieu. De plus, il ne tire aucun bénéfice matériel de ses livres. Ni lui ni ceux qui contribuent à publier ces ouvrages accessibles à tous ne réalisent de gains matériels. Ils désirent uniquement obtenir la satisfaction de Dieu.

Prenant en considération ces faits, c'est rendre un service inestimable à la cause de Dieu que d'encourager les autres à lire ces livres qui ouvrent les "yeux du cœur" et amènent leurs lecteurs à devenir de meilleurs serviteurs de Dieu.

Par contre, ce serait un gaspillage de temps et d'énergie que de propager des livres qui créent la confusion dans l'esprit des gens, qui mènent au chaos idéologique et qui, manifestement, n'ont aucun effet pour éradiquer des cœurs le doute. Il est patent que des ouvrages réalisés dans le but de mettre en valeur la puissance littéraire de leur auteur, plutôt que de servir le noble objectif qu'est le salut des gens de la perdition, ne peuvent connaître un tel impact. Ceux qui douteraient de ceci se rendront vite compte que Harun Yahya ne cherche à travers ses livres qu'à subjuguer l'incroyance et à répandre les valeurs morales du Coran. Le succès, l'impact et la sincérité de cet engagement sont évidents.

Il convient de garder à l'esprit un point précis: la raison essentielle de l'incessante cruauté, des conflits et des souffrances que subissent les musulmans est la domination de l'incroyance sur cette terre. Cet état des choses ne peut cesser qu'avec la survenue de la défaite de la mécréance et la sensibilisation de chacun aux merveilles de la création et à la morale coranique, afin que tous puissent vivre en accord avec elle.

En considérant l'état actuel du monde, qui aspire les gens dans la spirale de la violence, de la corruption et des conflits, il apparaît vital que ce service rendu à l'humanité le soit encore plus rapidement et plus efficacement. Sinon, il se peut que la descente soit irréversible.

Il n'est pas exagéré de dire que la série de livres de Harun Yahya a assumé ce rôle majeur. Si Dieu le veut, ces livres constitueront le moyen par lequel l'espèce humaine connaîtra, au 21ème siècle, la paix et la félicité, la justice et la joie promises dans le Coran.

Voici quelques-uns de ses ouvrages: 'Le Nouvel Ordre Maçonnique', 'Le Judaïsme et la Franc-Maçonnerie', 'Islam Dénonce le Terrorisme', 'Le Communisme en Embuscade', 'L'Idéologie Sanglante du Darwinisme: Le Fascisme', 'La "Main Secrète" en Bosnie', 'L'Aspect Caché de l'Holocauste', 'L'Aspect Caché du Terrorisme', 'La Carte Kurde d'Israël', 'Une Stratégie Nationale pour la Turquie', 'Solution: Les Valeurs du Coran', 'L'Antagonisme de Darwin contre les Turcs', 'Pour les Gens Doués d'Intelligence', 'Le Mensonge de l'Evolution', 'L'Age d'Or', 'L'Art de la Couleur par Allah', 'La Gloire est Omniprésente', 'Connaître Dieu par la Raison', 'Le Vrai Visage de ce Monde', 'Les Confessions des Evolutionnistes', 'Les Illusions des Evolutionnistes', 'La Magie Noire du Darwinisme', 'La Religion du Darwinisme', 'Le Coran Montre la Voie à la Science', 'La Réelle Origine de la Vie', 'Les Miracles du Coran', 'Sacrifice de Soi et Modèles de Comportements Intelligents chez les Animaux', 'L'Eternité a Déjà Commencé', 'Le Cauchemar de la Mécréance', 'La Fin du Darwinisme', 'La Réflexion Approfondie', 'L'Intemporalité et la Réalité du Destin', 'Le Miracle de l'Atome', 'Le Miracle de la Cellule', 'Le Miracle du Système Immunitaire', 'Le Miracle de l'œil', Le Miracle de la Création dans les Plantes, 'Le Miracle de l'Araignée', 'Le Miracle du Moustique', 'Le Miracle de la Fourmi', 'Le Miracle de l'Abeille à Miel', 'Le Miracle de la Protéine', 'Le Miracle du Termite', 'Le Miracle de la Création Humaine'.

Parmi ses brochures, citons: 'Le Mystère de l'Atome' 'L'Effondrement de la Théorie de l'Evolution: La Réalité de la Création', 'L'Effondrement du Matérialisme', 'La Fin du Matérialisme', 'Les Bévues des Evolutionnistes I', 'Les Bévues des Evolutionnistes II', 'L'Effondrement Microbiologique de l'Evolution', 'La Réalité de la Création', 'L'Effondrement de la Théorie de l'Evolution en 20 Questions', 'La Plus Grande Tromperie de l'Histoire de la Biologie: Le Darwinisme'.

Les autres ouvrages de l'auteur sur des sujets liés au Coran incluent: 'Avez-Vous Déjà Réfléchi à la Vérité?', 'Abandonner la Société de l'Ignorance', 'Le Paradis', 'Les Valeurs Morales dans le Coran', 'La Connaissance du Coran', 'Un Index Coranique', 'L'Emigration dans la Voie d'Allah', 'Les Caractéristiques de l'Hypocrite dans le Coran', 'Les Secrets des Hypocrites', 'Les Attributs d'Allah', 'Débattre et Communiquer le Message selon le Coran', 'Les Concepts Fondamentaux du Coran', 'Les Réponses du Coran', 'La Mort, la Résurrection et l'Enfer', 'La Lutte des Messagers', 'L'Ennemi Juré de l'Homme: Satan', 'L'Idolâtrie', 'La Religion des Ignorants', 'L'Arrogance de Satan', 'La Prière dans le Coran', 'L'Importance de la Conscience dans le Coran', 'Le Jour de la Résurrection', 'N'Oubliez Jamais', 'Les Jugements Négligés du Coran', 'Les Caractères Humains dans la Société d'Ignorance', 'L'Importance de la Patience dans le Coran', 'Information Générale du Coran', 'Compréhension Rapide de la Foi 1-2-3', 'Le Raisonnement Primitif de la Non-croyance', 'La Foi Mûre', 'Avant que Vous ne Regrettiez', 'Nos Messagers Disent…', 'La Miséricorde des Croyants', 'La Crainte d'Allah', 'Le Prophète Jésus Reviendra', 'Les Beautés Présentées par le Coran pour la Vie', 'L'Iniquité Appelée "Moquerie" ', 'Le Mystère de l'Epreuve', 'La Véritable Sagesse selon le Coran', 'La Lutte contre la Religion de l'Irréligion', 'L'Ecole de Yusuf', 'Les Calomnies Répandues au Sujet des Musulmans à Travers l'Histoire', 'L'Importance de Suivre la Bonne Parole', 'Pourquoi Se Leurrer? ', 'Bouquet de Beautés Venant d'Allah 1-2-3-4'.

A L'ATTENTION DU LECTEUR
Dans tous les livres de l'auteur, les questions liées à la foi sont expliquées à la lumière des versets coraniques et les gens sont invités à connaître la parole de Dieu et à vivre selon ses préceptes. Tous les sujets qui concernent les versets de Dieu sont expliqués de telle façon à ne laisser planer ni doute, ni questionnement dans l'esprit du lecteur. Par ailleurs, le style sincère, simple et fluide employé permet à chacun, quel que soit son âge ou son appartenance sociale, d'en comprendre facilement la lecture. Ces écrits efficaces et lucides permettent également leur lecture d'une seule traite. Même ceux qui rejettent vigoureusement la spiritualité resteront sensibles aux faits rapportés dans ces livres et ne peuvent réfuter la véracité de leur contenu.

Ce livre et tous les autres travaux de l'auteur peuvent être lus individuellement ou être abordés lors de conversations en groupes. Les lecteurs qui désirent tirer le plus grand profit des livres trouveront le débat très utile dans le sens où ils seront en mesure de comparer leurs propres réflexions et expériences à celles des autres.

Par ailleurs, ce sera un grand service rendu à la religion que de contribuer à faire connaître et faire lire ces livres, qui ne sont écrits que dans le seul but de plaire à Dieu. Tous les livres de l'auteur sont extrêmement convaincants. De ce fait, pour ceux qui souhaitent faire connaître la religion à d'autres personnes, une des méthodes les plus efficaces est de les encourager à les lire.

Dans ces livres, vous ne trouverez pas, comme dans d'autres livres, les idées personnelles de l'auteur ou des explications fondées sur des sources douteuses. Vous ne trouverez pas non plus des propos qui sont irrespectueux ou irrévérencieux du fait des sujets sacrés qui sont abordés. Enfin, vous n'aurez pas à trouver également de comptes-rendus désespérés, pessimistes ou suscitant le doute qui peut affecter et troubler le cœur.

PREFACE
Cela fait partie des nouvelles des cités, Nous te les rapportons. Il en est qui sont encore debout et il en est qui sont fauchées. Et Nous n'avons nullement été injustes envers eux mais ils l'ont été envers eux-mêmes et leurs divinités qu'ils invoquaient en dehors d'Allah ne leur ont été d'aucun secours lorsque l'arrêt de ton Seigneur vint à terme. Elles n'ont fait plutôt qu'ajouter à leur perte. (Surah Hud: 100-101)

C'est Allah Qui a créé l'homme et qui lui donne son aspect physique et son côté spirituel. Il le laisse vivre un certain laps de temps, et ensuite Il le fera venir en Sa Présence en le faisant mourir. Allah crée l'homme et d'après le verset "Ne connaît-Il pas ce qu'Il a créé…?" (Sourate al-Mulk: 14), Il est le Seul qui le connaît et le reconnaît, qui l'éduque et pourvoit à ses besoins. Par conséquent, la seule véritable préoccupation de l'homme dans cette vie-ci doit être de déclamer la louange d'Allah, de Le supplier et de L'adorer. Pour la même raison, la révélation qu'Allah a communiquée aux gens par l'intermédiaire de Ses messagers (la paix soit sur eux) et la Sunna du Prophète Muhammad (la paix et le salut soient sur lui) constituent la seule guidance pour l'être humain.

Le Coran est l'ultime livre d'Allah et Sa parole inaltérée.

C'est pourquoi nous nous devons de considérer le Coran comme étant notre guide authentique, et de nous montrer extrêmement attentifs à tous ses commandements ainsi qu'à la Sunna du Prophète (pssl).

Nous avons donc l'obligation d'étudier le Coran attentivement et soigneusement, et de méditer sur ses versets. Dans le Coran, Allah spécifie clairement que Son livre a pour objectif de faire réfléchir les gens:

Ceci [le Coran] est un message pour les gens afin qu'ils soient avertis, qu'ils sachent qu'il n'y a qu'un Dieu unique, et pour que ceux qui sont doués d'intelligence se rappellent. (Sourate Ibrahim: 52)

Les récits et informations relatifs aux peuples anciens, qui constituent une part non négligeable du Coran, sont certainement l'un des aspects sur lesquels nous devons nous attarder. La plupart de ces peuples ont rejeté les prophètes qui leur avaient été envoyés et, de plus, ils ont manifesté une hostilité sévère à leur égard. ? cause de leur acrimonie, ils se sont attirés la colère d'Allah et ont été éradiqués de la surface de la terre.

Dans le Coran, Allah nous indique que ces cas de destruction doivent être considérés comme des avertissements pour les générations qui suivent. Par exemple, nous lisons dans le Coran, juste après la description du châtiment infligé à des Juifs qui s'étaient rebellés contre Allah:

Nous fîmes donc de cela un exemple pour eux-mêmes et pour les générations futures et une leçon pour ceux qui craignent Allah. (Sourate al-Baqara: 66)

Dans le présent livre nous examinerons plusieurs exemples de sociétés du passé, qui ont été détruites pour rébellion à l'encontre d'Allah.

La seconde raison de l'examen de ces destructions est de montrer que ces événements mentionnés dans le Coran ont laissé des traces externes qui sont encore observables même de nos jours, preuve supplémentaire de l'authenticité du Livre. En effet, Allah nous certifie dans le Coran que Ses signes sont présents autour de nous:

Dis: "Louange à Allah! Il vous fera voir Ses signes et vous les reconnaîtrez"… (Sourate an-Naml: 93)

Et le fait de les connaître et de les identifier est l'un des chemins fmenant à la foi.

Presque tous les cas de destruction relatés dans le Coran ont été répertoriés grâce à l'archivage des études réalisées et des fouilles archéologiques menées. Dans ce livre nous passerons en revue les traces relatives à quelques destructions évoquées dans le Coran.

Il faut noter que certaines communautés citées dans le Coran n'ont pas été passées en revue dans ce livre, parce que le Livre n'a pas précisé à quelle époque et dans quelle région du monde elles ont vécu, seul leur comportement rebelle et antagoniste vis-à-vis d'Allah et de Ses prophètes ayant été évoqué, de même que les châtiments qui les ont frappées. Leur exemple ne sert donc que pour que les gens en tirent des leçons.

INTRODUCTION
LES GENERATIONS PASSEES
Est-ce que l'histoire de ceux qui les ont précédés ne leur est pas parvenue: le peuple de Nuh, les 'Ad, les Thamud, le peuple d'Ibrahim, les gens de Madyan et les cités renversées? Leurs messagers leur avaient apporté des preuves évidentes. Ce ne fut pas Allah Qui leur fit du tort, mais ils se firent du tort à eux-mêmes.

(Sourate at-Tawba: 70)

Le message divin, communiqué aux hommes par Allah par l'intermédiaire de Ses messagers, a été délivré depuis la création de l'être humain. Certaines sociétés ont accepté le pacte, tandis que d'autres l'ont rejeté. Occasionnellement, une minorité au sein d'une société a obéi à un prophète.

Mais la majorité des communautés qui ont reçu le message ne l'ont pas accepté. Non seulement la plupart des membres de ces communautés ont méprisé le message proclamé par le messager, mais ils ont de plus tenté de nuire au messager et à ses disciples. Les messagers ont généralement été scandaleusement accusés d'être des menteurs, des magiciens, des fous et des prétentieux, et de nombreux chefs ont même cherché à les tuer.

Pourtant, les prophètes ne souhaitaient obtenir de leurs peuples respectifs que leur obéissance à Allah. Ils ne leur ont demandé ni argent ni aucun autre bien matériel. De plus, ils n'ont aucunement cherché à obliger les gens à croire. Ils n'ont fait que les inviter à suivre la religion de vérité et à mener une vie conforme à la volonté d'Allah.

La réaction de la tribu de Shu'ayb envers ce dernier, qui les appelait simplement à croire en Allah et à abandonner les injustices qu'ils avaient coutume de commettre, ainsi que le sort qu'a connu ensuite cette tribu, donnent à réfléchir:

Et aux Madyanites Nous envoyâmes leur frère Shu'ayb. Il dit: "ô mon peuple! Adorez Allah en toute humilité, vous n'avez point de Dieu autre que Lui, et ne trichez pas sur la mesure et le poids. Je vous vois heureux et bien portants et je crains pour vous les tourments d'une journée qui vous enveloppera de toutes parts. ô mon peuple! Faites équitablement pleine mesure et plein poids, ne diminuez pas la valeur des gens et ne soyez pas sur terre des corrupteurs acharnés. Ce qui demeure auprès d'Allah est meilleur pour vous si vous êtes croyants! Et je ne suis pas un gardien pour vous!"

Ils dirent: "ô Shu'ayb! Est-ce que ta prière exige de toi que nous abandonnions ce qu'adorent nos pères ou que nous cessions d'agir dans nos biens à notre guise? C'est toi vraiment l'homme plein de sagesse et de bon sens!" Il dit: "ô mon peuple! Que diriez-vous si je vous disais que je me fonde sur une preuve évidente émanant de mon Seigneur, et s'Il m'attribue de Sa part une excellente donation? Je ne veux nullement faire ce que je vous interdis. Je ne veux que vous réformer dans le bien, autant que possible. Et ma réussite ne dépend que d'Allah. En Lui je place ma confiance, et c'est vers Lui que je reviens, repentant." ô mon peuple! Que votre répugnance et votre hostilité à mon égard ne vous entraînent pas à encourir les mêmes châtiments qui atteignirent le peuple de Nuh, le peuple de Hud, ou le peuple de Salih, et l'exemple du peuple de Loth n'est pas loin de vous!

Et implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est vraiment Très Miséricordieux et plein d'amour." Ils dirent: "ô Shu'ayb, nous ne comprenons pas grand chose à ce que tu nous dis! Et vraiment nous te voyons parmi nous bien faible. S'il n'y avait pas eu ton clan, nous t'aurions sûrement lapidé et nous ne t'estimons pas!" Il dit: "ô mon peuple! Mon clan est-il, à vos yeux, plus puissant qu'Allah à qui vous tournez ouvertement le dosô mon Seigneur embrasse de Sa science tout ce que vous faites. ô mon peuple! Agissez autant que vous voulez, moi aussi j'agis. Bientôt vous saurez sur qui tombera un châtiment qui le déshonorera, et qui de nous est l'imposteur. Et attendez la conséquence de vos actes! Moi aussi j'attends avec vous." Lorsque vint notre ordre, Nous sauvâmes, par une miséricorde de notre part, Shu'ayb et ceux qui avaient cru avec lui. Et le cri affreux saisit les injustes, et ils gisaient prosternés dans leurs demeures au petit matin, comme s'ils n'y avaient jamais prospéré. Loin de Nous, Madyan, tout comme ce fut le cas pour Thamud! (Sourate Hud: 84-95)

Les Madyanites furent frappés par la colère d'Allah pour avoir comploté en vue de lapider Shu'ayb, qui n'avait rien fait d'autre que les exhorter au bien, et ils périrent comme indiqué dans les versets ci-dessus. Les Madyanites ne sont pas le seul exemple. Au contraire, comme Shu'ayb l'a remarqué tandis qu'il parlait avec son peuple, de nombreuses communautés du passé avaient péri. Après les Madyanites, beaucoup d'autres communautés furent aussi détruites par la colère d'Allah.

Dans les pages qui suivent, nous décrirons les communautés mentionnées précédemment, ainsi que les traces qui ont subsisté après leur passage. Dans le Coran, ces communautés sont décrites en détail et les gens sont invités à y réfléchir et à considérer les façons dont elles ont fini comme autant d'avertissements.

A ce propos, le Coran attire une attention particulière sur le fait que la majorité des communautés ayant été détruites avaient établi des civilisations brillantes. Dans le Coran, ce trait caractéristique de ces communautés est ainsi évoqué:

Combien avons-Nous fait périr, avant eux, de générations bien plus fortes en pouvoir qu'eux-mêmes? Ils ont vainement cherché où fuir, parcourant la terre ici et là. (Sourate Qaf: 36)

Dans les versets coraniques, deux particularités des peuples ayant été anéantis sont mises en avant; la première est qu'ils étaient "bien plus forts en pouvoir". Ceci indique que ces communautés avaient établi des systèmes militaro-bureaucratiques disciplinés et puissants, et qu'un pouvoir totalitaire avait été imposé par la force sur tout un territoire. Le second point à souligner est que ces communautés avaient bâti de grandes cités se distinguant par leur architecture audacieuse.

Il est important de noter que ces deux caractéristiques se retrouvent bien dans la civilisation actuelle, qui a élaboré une culture mondiale par le biais de la technologie et de la science, et qui a fondé des états centralisés et d'énormes cités, tout en ignorant ou en rejetant Allah, oubliant que toutes ces réalisations étonnantes n'ont été possibles que par Son pouvoir. Mais, comme il est souligné dans les versets, ces civilisations n'ont pas pu échapper à la destruction, du fait même qu'en premier lieu elles rejetaient Allah et semaient la corruption sur terre.

Un nombre considérable de destructions de civilisations perverties, dont certaines ont été rapportées dans le Coran, ont été découvertes par l'intermédiaire de recherches archéologiques à l'époque moderne. Ces découvertes, qui fournissent des preuves pour les incidents cités dans le Coran sont pour nous autant d'avertissements, et Allah nous dit dans Son livre qu'il est nécessaire de parcourir la terre et de voir quelle a été la fin de ceux qui ont vécu avant nous:

Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes originaires des cités, à qui Nous avons fait des révélations. N'ont-ils pas parcouru la terre et considéré quelle fut la fin de ceux qui ont vécu avant eux? La demeure de l'au-delà est assurément meilleure pour ceux qui craignent Allah. Ne raisonnerez-vous donc pas? Quand les messagers faillirent perdre espoir et que leurs disciples eurent pensé qu'ils étaient dupés, voilà que vint à eux Notre secours. Et furent sauvés ceux que Nous avons voulu sauver. Mais Notre rigueur ne saurait être détournée des malfaisants. Dans leurs récits il y a certes une leçon pour les gens doués d'intelligence. Ce Coran n'est pas un récit fabriqué. C'est au contraire la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, un exposé de toute chose, un guide et une miséricorde pour des gens qui croient. (Sourate Yusuf: 109-111)

En effet, il y a dans les récits sur les communautés passées des exemples pour les gens doués de compréhension. Ayant péri pour s'être rebellées contre Allah et pour avoir rejeté Ses commandements, ces communautés nous révèlent à quel point les êtres humains sont faibles et impuissants vis-à-vis d'Allah. Dans les pages qui vont suivre, nous examinerons ces exemples selon un ordre chronologique.

CHAPITRE 1
LE DELUGE DE NUH
Et en effet Nous avons envoyé Nuh vers son peuple. Il demeura parmi eux mille ans moins cinquante années. Puis le déluge les emporta alors qu'ils étaient dans un état d'injustice.

(Sourate al-Ankabut: 14)

Mentionné dans presque toutes les cultures, le déluge de Nuh (Noé) est l'un des exemples auxquels le Coran fait le plus souvent allusion. L'indifférence du peuple de Nuh face à ses conseils et avertissements, leurs réactions et la manière dont s'est déroulé leur châtiment sont abordés dans de nombreux versets.

Le Prophète Nuh fut envoyé pour avertir son peuple qui s'était détourné des versets d'Allah et Lui avaient même donné des associés, et pour les inciter à abandonner leur rébellion et à réemprunter la bonne voie, celle de l'adoration exclusive d'Allah. En dépit des appels répétés de Nuh et de ses avertissements contre le déclenchement de la colère d'Allah, son peuple persévéra dans l'erreur. Dans le Coran, la manière dont cette affaire s'est développée est ainsi décrite:

Nous avons certes envoyé Nuh vers son peuple. Il dit: "ô mon peuple, adorez Allah, car vous n'avez pas d'autre divinité que Lui. Ne Le craignez-vous donc pas?" Alors les notables de son peuple qui avaient mécru dirent: "Celui-ci n'est qu'un être humain comme vous, voulant se distinguer à votre détriment. Si Allah avait voulu, ce sont des anges qu'Il aurait fait descendre. Jamais nous n'avons entendu cela chez nos ancêtres les plus lointains. Ce n'est, en vérité, qu'un homme atteint de folie, observez-le donc durant quelque temps." Il dit: "Seigneur! Apporte-moi Ton secours, car ils me traitent de menteur!" (Sourate al-Mu'minun: 23-26)

Comme il ressort de ces versets, les chefs de la communauté essayèrent d'accuser Nuh de vouloir s'emparer du pouvoir, et par ailleurs ils essayèrent de le faire passer pour un 'possédé', et finalement ils décidèrent de patienter avec lui un moment, tout en maintenant une pression sur lui. Sur ce, Allah dit au Messager Nuh de construire une arche puisque les malfaisants qui ont rejeté la foi seraient punis par la noyade, tandis que les croyants seraient sauvés.

Lorsque vint l'heure du châtiment, une eau abondante jaillit des entrailles de la terre et cela, combiné à une pluie torrentielle, causa un immense déluge. Allah dit à Nuh "d'embarquer un couple de chaque espèce ainsi que sa famille, sauf ceux contre qui le décret avait déjà été prononcé" (Sourate al-Mu'minun: 27). Tous les êtres qui n'étaient pas à bord de l'Arche furent noyés, y compris le propre fils de Nuh, qui avait pensé pouvoir se réfugier sur une montagne avoisinante. Quand les eaux se retirèrent à la fin du déluge, le commandement divin ayant été mis à exécution, l'Arche demeura sur le Judi, c'est-à-dire en un lieu élevé, comme le Coran nous le précise.

Les études archéologiques, géologiques et historiques montrent que cet incident s'est bien déroulé comme le Coran l'a rapporté. Le déluge est aussi décrit de façon très similaire par plusieurs civilisations passées et dans de nombreux documents historiques, bien qu'il y ait des variantes dans les noms des protagonistes et des lieux impliqués, et tout ce qui est arrivé à un peuple dévié est présenté aux gens de notre époque comme étant un avertissement.

Mis à part l'Ancien et le Nouveau Testaments, le déluge est mentionné dans des récits sumériens et assyro-babyloniens, dans des légendes grecques, dans le Shatapatha, le Brahmana et le Mahabharata en Inde, dans certaines légendes galloises des Iles britanniques, dans des légendes scandinaves et lithuaniennes, et même dans certains récits chinois.

Comment une même information détaillée et pertinente a-t-elle pu être disséminée dans des régions aussi éloignées géographiquement et culturellement les unes des autres, et si loin de la région impliquée par le désastre?

La réponse est claire: le fait que le même incident soit répertorié chez différentes communautés ayant peu de possibilités de communiquer entre elles montre de toute évidence que ces peuples ont reçu ce savoir par une source divine. Il semble que le déluge, l'un des événements les plus destructeurs de l'histoire, a été évoqué par des prophètes suscités au sein de diverses civilisations, et ce pour avertir leurs peuples respectifs.

C'est ainsi que le déluge s'est ancré dans la mémoire collective de cultures aussi diversifiées.

Par ailleurs, bien qu'ayant été rapportée dans de nombreuses cultures et sources religieuses, l'histoire du déluge et du Prophète Nuh a souvent été grandement altérée, s'écartant ainsi de la version originale à cause de la falsification des sources ou de la transmission incorrecte, et peut-être aussi à cause de mauvaises intentions. Une recherche honnête révèle que, parmi toutes les narrations sur le déluge, la seule description vraiment consistante et authentique est celle fournie par le Coran.

Le Prophète Nuh et le déluge dans le Coran
Le déluge de Nuh est mentionné dans de nombreux versets coraniques. Nous allons les citer ci-dessous en les classant selon la séquence des événements.

Le Prophète Nuh invite son peuple à la religion de vérité
Certes Nous avons envoyé Nuh vers son peuple. Il dit: "ô mon peuple, adorez Allah car vous n'avez pas d'autre divinité que Lui. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible." (Sourate al-A'raf: 59)

Je suis pour vous un messager digne de confiance. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Et je ne vous demande pas de salaire pour cela; mon salaire n'incombe qu'au Seigneur des mondes: craignez donc Allah et obéissez-moi. (Sourate ash-Shuara: 107-110)

(Ensuite Nous avons envoyé une longue lignée de prophètes pour vous instruire). Nous avons envoyé Nuh à son peuple:. Il dit: "ô mon peuple, adorez Allah, car vous n'avez pas d'autre divinité que Lui. Ne Le craignez-vous donc pas?" (Sourate al-Mu'minun: 23)

Le Prophète Nuh avertit son peuple à propos du châtiment d'Allah
Nous avons envoyé Nuh vers son peuple: "Avertis ton peuple, avant que ne leur vienne un châtiment douloureux ." (Sourate Nuh: 1)

Et vous saurez bientôt à qui viendra un châtiment qui l'humiliera, et sur qui s'abattra un châtiment durable! (Sourate Hud: 39)

Afin que vous n'adoriez qu'Allah. Je crains pour vous le châtiment d'un jour douloureux. (Sourate Hud: 26)

La négation du peuple de Nuh
Les notables de son peuple dirent: "Nous te voyons dans un égarement manifeste." (Sourate al-A'raf: 60)

Ils dirent: "O Nuh, tu as discuté avec nous et multiplié les discussions. Apporte donc ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des véridiques!" (Sourate Hud: 32)

Et il se mit à construire l'Arche. Et chaque fois que des notables de son peuple passaient près de lui, ils se moquaient de lui. Il dit: "Si vous vous moquez de nous, eh bien, nous nous moquerons de vous comme vous vous moquez de nous." (Sourate Hud: 38)

Alors les notables de son peuple qui avaient mécru dirent: "Celui-ci n'est qu'un être humain comme vous, voulant se distinguer à votre détriment. Si Allah avait voulu, ce sont des anges qu'Il aurait fait descendre. Jamais nous n'avons entendu cela chez nos ancêtres les plus lointains. Ce n'est, en vérité, qu'un homme atteint de folie, observez-le donc durant quelque temps." (Sourate al-Mu'minun: 24-25)

Avant eux le peuple de Nuh avait crié au mensonge. Ils traitèrent Notre serviteur de menteur et dirent: "C'est un possédé!" Et il fut repoussé.

(Sourate al-Qamar: 9)

Leur mépris à l'égard de ceux qui suivirent le Prophète Nuh
Les notables de son peuple qui avaient mécru dirent alors: "Nous ne voyons en toi qu'un homme comme nous; et nous voyons que ce sont seulement les plus vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir; et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Plutôt nous pensons que vous êtes des menteurs!" (Sourate Hud: 27)

Ils dirent: "Croirons-nous en toi, alors que ce sont les plus vils qui te suivent?" Il dit: "Je ne sais pas ce que ceux-là faisaient. Leur compte n'incombe qu'à mon Seigneur, si vous pouvez comprendre. Je ne suis pas celui qui repousse les croyants. Je ne suis qu'un avertisseur explicite." (Sourate ash-Shu'ara': 111-115)

Allah rappelle à Nuh qu'il ne doit pas être chagriné
Et il fut révélé à Nuh: "De ton peuple, il n'y aura pas plus de croyants que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige pas pour ce qu'ils font." (Sourate Hud: 36)

Les invocations du Prophète Nuh
Tranche donc clairement entre eux et moi; et sauve-moi ainsi que ceux des croyants qui sont avec moi. (Sourate ash-Shu'ara': 118)

Il invoqua donc son Seigneur: "Moi je suis vaincu. Fais triompher Ta cause." (Sourate al-Qamar: 10)

Il dit: "ô Seigneur! J'ai appelé mon peuple nuit et jour; mais mon appel n'a fait qu'accroître leur fuite." (Sourate Nuh: 5-6)

Il dit: "Seigneur! Apporte-moi Ton secours, car ils me traitent de menteur!" (Sourate al-Mu'minun: 26)

Nuh, en effet, fit appel à Nous qui sommes le Meilleur Répondeur qui exauçons les prières. (Sourate as-Saffat: 75)

La construction de l'Arche
Et construis l'Arche sous Nos yeux et d'après Notre révélation. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés. (Sourate Hud: 37)

La destruction du peuple de Nuh par la noyade
Et ils le traitèrent de menteur. Or, Nous le sauvâmes, lui et ceux qui étaient avec lui dans l'Arche, et Nous noyâmes ceux qui traitaient de mensonges Nos signes. C'étaient vraiment des gens aveugles. (Sourate al-A'raf: 64)

Ensuite Nous noyâmes ceux qui étaient restés à l'arrière. (Sourate ash-Shu'ara': 120)

Et en effet Nous avons envoyé Nuh vers son peuple. Il demeura parmi eux mille ans moins cinquante années. Puis le déluge les emporta alors qu'ils persistaient dans leur négation. (Sourate al-Ankabut: 14)

Nous l'avons sauvé, lui et ceux qui étaient avec lui, par miséricorde de Notre part, et Nous avons exterminé ceux qui traitaient de mensonges Nos signes et qui n'étaient pas croyants. (Sourate al-A'raf: 72)

Le châtiment frappe le fils de Nuh
Dans le Coran, Allah rapporte un dialogue entre Nuh et son fils, au début du déluge:

Et l'Arche vogua en les emportant au milieu des vagues semblables à des montagnes. Et Nuh appela son fils, qui restait en un lieu écarté: "ô mon enfant, monte avec nous et ne reste pas avec les mécréants." Il répondit: "Je vais me réfugier sur un mont qui me préservera de l'eau." Et Nuh lui dit: "Il n'y a aujourd'hui aucun protecteur contre l'ordre d'Allah, tous périront sauf celui à qui Il fait miséricorde." Et les vagues s'interposèrent entre les deux, et le fils fut alors du nombre des noyés. (Sourate Hud: 42-43)

Les croyants sont sauvés des eaux
Nous le sauvâmes donc, de même que ceux qui étaient avec lui dans l'arche, pleinement chargée (avec toutes les créatures). (Sourate ash-Shu'ara': 119)

Puis Nous les sauvâmes, lui et les gens de l'Arche; et Nous en fîmes un signe pour les mondes. (Sourate al-Ankabut: 15)

La nature physique du déluge
Nous ouvrîmes alors les portes du ciel à une eau torrentielle, et Nous fîmes jaillir de la terre des sources. Les eaux se rencontrèrent d'après un ordre qui était déjà décrété. Et Nous le portâmes sur une Arche faite de planches tenues par des fibres de palmiers. (Sourate al-Qamar: 11-13)

Puis lorsque Notre commandement vint et que les fontaines de la terre firent jaillir leur eau, Nous dîmes: "Fais monter dans l'Arche un couple de chaque espèce ainsi que ta famille, sauf ceux contre qui le décret est déjà prononcé, et les croyants." Mais ceux qui avaient cru avec lui étaient peu nombreux. Et il dit: "Montez dedans. Que sa course et son mouillage soient au nom d'Allah. Certes mon Seigneur est Pardonneur et Très-Miséricordieux." Et elle vogua en les emportant au milieu des vagues semblables à des montagnes. Et Nuh appela son fils, qui restait en un lieu écarté: "ô mon enfant, monte avec nous et ne reste pas avec les mécréants." (Sourate Hud: 40-42)

Nous lui révélâmes: "Construis l'Arche sous Nos yeux et selon Notre révélation. Et quand Notre commandement viendra et que les fontaines de la terre feront jaillir leur eau, embarque sur elle un couple de chaque espèce et ta famille, sauf ceux contre qui le décret a déjà été prononcé; et ne t'adresse pas à Moi au sujet des injustes, car ils seront fatalement noyés." (Sourate al-Mu'minun: 27)

L'ancrage de l'Arche en un lieu élevé
Et il fut dit: "ô terre, absorbe ton eau! Et toi, ciel, retiens ta pluie!' L'eau baissa, l'ordre fut exécuté, et l'Arche s'installa sur le Mont Judi, et il fut dit: "Que disparaissent les pervers!" (Sourate Hud: 44)

L'incident du déluge a valeur de leçon
C'est Nous qui, quand l'eau déborda, vous avons chargés sur l'Arche, afin d'en faire pour vous un rappel que toute oreille fidèle conserve. (Sourate al-Haqqa: 11-12)

Le salut d'Allah à l'égard du Prophète Nuh
Paix et salut sur Nuh dans tout l'univers! Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants. Il était, certes, un de Nos serviteurs croyants. (Sourate as-Saffat: 79-81)

Le désastre du déluge était-il local ou de vaste envergure?
Ceux qui nient la réalité du déluge de Nuh avancent comme argument qu'une submersion de la terre entière est impossible. Toutefois, leur négation de tout déluge vise aussi à avancer une excuse pour leur mécréance. Le déluge est décrit dans le Coran, seul livre divin inaltéré, d'un point de vue différent de celui du Pentateuque et des légendes véhiculées par diverses cultures. Le Pentateuque, qui désigne l'ensemble des cinq premiers livres de l'Ancien Testament altéré, affirme que le déluge fut mondial. Cependant rien de semblable n'est exprimé dans le Coran et, bien au contraire, les versets relatifs à ce sujet montrent que le désastre fut régional, n'affectant que le peuple de Nuh.

Lorsqu'on compare les narrations du déluge dans l'Ancien Testament et dans le Coran, cette différence apparaît de façon flagrante. L'Ancien Testament, qui a subi de nombreuses altérations et des ajouts à travers l'histoire, si bien qu'il ne peut pas être considéré comme étant la révélation originale, décrit ainsi l'enchaînement des événements:

Et Dieu vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que chacune de ses pensées était déviée, ainsi que son cœur. Et le Seigneur regretta d'avoir placé l'homme sur la terre, et cela Le peina profondément. Et le Seigneur dit: "Je détruirai l'homme que J'ai créé à partir de cette terre; et Je détruirai à la fois l'homme et la bête, et la créature rampante tout comme celle qui vole dans les airs; car J'ai regretté de les avoir faits." Mais Nuh trouva grâce aux yeux du Seigneur. (Genèse, 6: 5-8)

Dans le Coran, cependant, il est spécifié sans ambiguïté que seul le peuple de Nuh a été détruit, et non le monde entier. Tout comme Hud fut envoyé au seul peuple de 'Ad (Sourate Hud: 50) Salih au peuple de Thamud (Sourate Hud:61) et tous les prophètes ayant précédé Muhammad à leurs peuples respectifs, Nuh ne fut suscité qu'auprès de son peuple, et le déluge n'a frappé que ce peuple:

Certes Nous avons envoyé Nuh à son peuple et il leur dit: "Je suis pour vous un avertisseur explicite, afin que vous n'adoriez qu'Allah. Je crains pour vous le châtiment d'un jour douloureux." (Sourate Hud: 25-26)

Ceux qui ont péri étaient des gens qui n'avaient pas suivi le message transmis par leur prophète et s'étaient enfoncés dans la rébellion. ? ce sujet, certains versets sont très explicites:

Et ils le traitèrent de menteur. Or, Nous le sauvâmes, lui et ceux qui étaient avec lui dans l'Arche, et Nous noyâmes ceux qui traitaient de mensonges Nos signes. C'étaient vraiment des gens aveugles. (Sourate al-A'raf: 64)

Or Nous l'avons sauvé, lui et ceux qui étaient avec lui, par miséricorde de Notre part, et Nous avons exterminé ceux qui traitaient de mensonges Nos signes et qui n'étaient pas croyants. (Sourate al-A'raf: 72)

De plus, dans le Coran, Allah rappelle qu'Il ne détruit pas une communauté sans avoir envoyé auprès d'eux un avertisseur. Et ce n'est qu'après que le messager a été traité de menteur que la destruction prend un sens. Allah déclare dans la sourate al-Qasas:

Ton Seigneur ne fait pas périr de cités avant d'y avoir envoyé un messager pour leur réciter Nos versets. Et Nous ne faisons périr les cités que lorsque leurs habitants pratiquent l'injustice. (Sourate al-Qasas: 59)

Il est énoncé dans le Coran qu'Allah ne détruit pas un peuple sans l'avoir préalablement mis en garde. C'est pourquoi Allah n'a pas détruit les peuples contemporains de celui de Nuh à qui Il n'avait pas encore envoyé de messager.

C'est ainsi que nous sommes sûrs que le désastre a été régional, et non général. Les excavations creusées dans le cadre de recherches archéologiques, menées dans la région où le déluge est supposé avoir eu lieu, montrent que seule une partie de la Mésopotamie a été affectée, comme nous le verrons un peu plus loin.

Les animaux ont-ils tous été embarqués sur l'Arche?
Les exégètes de la Bible pensent que Nuh a fait monter à bord de l'Arche un couple de chaque espèce animale vivant à l'époque sur terre, sauvant ainsi les animaux de l'extinction.

Ceux qui défendent ce point de vue ont de sérieux défis à relever: celui de l'alimentation de tous ces animaux dans l'Arche, celui de leur hébergement à bord, et celui de leur séparation les uns par rapport aux autres. Par ailleurs, une épineuse question se pose: comment les animaux des différents continents ont-ils pu être rassemblés? Et également: comment ont-ils pu survivre hors de leur habitat naturel le temps qu'a duré le châtiment, et il se pose aussi le problème des animaux dangereux tels que les serpents et les scorpions.

Telles sont les questions auxquelles l'Ancien Testament altéré est confronté. Dans le Coran, rien ne dit que toutes les espèces animales de la terre ont eu des représentants à bord de l'Arche. Conformément à ce que nous avons dit plus haut, les animaux embarqués furent très probablement ceux de la région où résidait Nuh.

Ceci dit, c'est même évident qu'il est impossible de rassembler des spécimens de toutes les espèces animales vivant dans cette région-là. Il est presque impensable d'imaginer Nuh et ses quelques disciples partant dans toutes les directions afin d'effectuer une telle collecte. Il est encore plus improbable qu'ils aient pu prendre un couple de chaque espèce d'insectes, à supposer qu'ils aient déjà pu distinguer pour chacune le mâle de la femelle! C'est la raison pour laquelle on peut légitimement supposer que seuls les animaux facilement capturables ont été embarqués et nourris dans l'Arche, et que ces quelques animaux étaient surtout des animaux domestiques utiles à l'homme: moutons, chevaux, vaches, volailles et chameaux par exemple, car ceux-ci permettaient le redémarrage de la vie après le retrait des eaux et la destruction de tous les troupeaux.

Ici il est important de noter que l'un des exemples de la sagesse divine en ce commandement d'Allah de rassembler des animaux peut être davantage la préoccupation de rétablir une vie équilibrée immédiatement après la disparition du déluge que de sauver le genre animal en lui-même. D'ailleurs, puisque le châtiment ne s'était abattu que sur une seule région, l'extinction des races animales n'aurait pas pu se produire, et de plus il y aurait eu au cours du temps des migrations pour peupler l'espace vide consécutif au désastre, permettant de reconstituer peu à peu l'ancien cheptel. C'est donc en vue d'une reprise très rapide d'une vie normale que l'ordre de préserver des animaux a été donné.

Jusqu'à quelle hauteur les eaux se sont-elles élevées?
Une autre question relative au déluge et sujette à débat est de savoir si le niveau des eaux s'est suffisamment élevé pour recouvrir les montagnes.

Comme il a été spécifié, nous apprenons du Coran que l'Arche s'est déplacée sur al-Judi, où elle est demeurée après le déluge. Le mot Judi fait généralement référence à un site montagneux spécifique, tandis que dans la langue arabe ce terme signifie "colline ou promontoire". Par conséquent on peut penser que dans le Coran Judi ne désigne pas une montagne particulière, mais indique seulement que l'Arche a été élevée par rapport au niveau des plaines. De plus, le terme Judi n'implique pas que les eaux soient nécessairement montées jusqu'au niveau des montagnes, il signifie seulement que leur niveau a monté. Ce qui est encore une preuve que la terre entière n'a pas été submergée, contrairement à ce qu'affirme l'Ancien Testament, mais que les eaux ont simplement recouvert une région.

La localisation du déluge de Nuh
Les plaines mésopotamiennes sont souvent citées pour avoir probablement été le théâtre du déluge. Cette région du monde est le berceau des plus anciennes civilisations connues. De plus, étant située entre le Tigre et l'Euphrate, cette région géographique est sujette à des risques d'inondations. Le déluge a ainsi pu comporter un débordement simultané de ces deux fleuves.

La seconde raison de la probable localisation du déluge dans cette région est historique. En effet, des écrits provenant de plusieurs civilisations de la région mentionnent l'occurrence d'un déluge contemporain à ces civilisations. Ayant été témoins de ce grandiose événement et de l'éradication du peuple de Nuh, les gens de cette époque ont ressenti le besoin de consigner par écrit les détails de ce cataclysme et de ses conséquences. Il est un fait connu que la plupart des légendes relatives au déluge sont d'origine mésopotamienne. Mais ce qui est plus important pour nous, ce sont les découvertes archéologiques. Celles-ci montrent en effet qu'un déluge de grande envergure a frappé cette région. Comme nous le verrons en détail dans les pages qui suivent, ce déluge a suspendu le cours de la civilisation pendant un certain temps. Dans les excavations, les traces apparentes d'un tel sinistre ont été mises à jour.

Ces excavations montrent que la Mésopotamie a subi au cours de son histoire divers désastres consécutifs à des déluges et aux crues du Tigre et de l'Euphrate. Par exemple, il y a environ 4000 ans, au temps de Ibbi-Sin, qui gouvernait la nation de Ur située au sud de la Mésopotamie, une année est connue comme "venant après un déluge qui avait anéanti les frontières entre les cieux et la terre".1 Vers 1700 avant Jésus-Christ, au temps du babylonien Hammourabi, une année est connue comme étant celle où s'était produite la catastrophe de "la destruction de la cité d'Eshnunna par un déluge".

Au 10ème siècle avant Jésus-Christ, au temps du roi Nabu-mukin-apal, un déluge s'abattit sur la cité de Babylone.2 Aux 7ème, 8ème, 10ème, 11ème et 12ème siècles de l'ère chrétienne, d'importants déluges frappèrent la même région. Et au 20ème siècle, ces catastrophes se renouvelèrent en 1925, 1930 et 1954.3 Il est donc clair que la région a toujours été sujette aux calamités causées par les eaux et, comme il est indiqué dans le Coran, il n'est pas impossible qu'un sinistre plus important que les autres ait pu anéantir tout un peuple.


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Les preuves archéologiques du déluge de Nuh LES NATIONS DISPARUES Les preuves archéologiques du déluge de Nuh
Il n'est pas surprenant qu'aujourd'hui nous découvrions les traces des communautés dont le Coran nous dit qu'elles ont été détruites. L'archéologie vient confirmer le fait que plus une communauté disparaît brusquement, plus il est probable que nous puissions exhumer certains de ses vestiges.

Dans le cas de la disparition soudaine d'une civilisation, par exemple suite à un cataclysme naturel, ou à un exode massif pour cause de guerre, les traces de la civilisation en question pourront être bien mieux préservées. Les maisons et les outils de la vie quotidienne sont en effet recouverts par la terre en un laps de temps assez court; ils se trouvent ainsi préservés pour de très longues périodes, non altérés par la main des hommes, et ils fournissent des renseignements abondants sur le passé lorsqu'ils sont mis à jour par les archéologues.

C'est ainsi que de nombreuses traces du déluge de Nuh ont été découvertes de nos jours. On estime que cette catastrophe remonte environ au 3ème millénaire avant Jésus-Christ, toute une civilisation a disparu brutalement et plus tard une toute nouvelle civilisation a vu le jour à sa place. Les preuves du déluge ont donc été préservées pendant des milliers d'années, pour nous servir d'avertissement.

Nombreuses ont été les recherches menées dans les plaines de Mésopotamie afin d'en savoir plus sur le déluge. Ainsi, les vestiges de quatre grandes cités ont permis de révéler les traces de ce qui a été une inondation majeure. Ces cités étaient les plus grandes de Mésopotamie: Ur, Erech, Kish et Shuruppak.

Ces quatre villes auraient été submergées par les eaux vers le 3ème millénaire avant Jésus-Christ.

Examinons d'abord le cas des fouilles menées dans la cité d'Ur.

Les plus anciens vestiges d'une civilisation mis à jour lors des fouilles menées dans cette cité, sur laquelle est bâtie la ville actuelle de "Tell al-Muqayyar", remontent à près de 7000 ans avant Jésus-Christ. Plusieurs cultures se sont succédées dans cette région où diverses populations se sont installées au cours de l'histoire.

Les archéologues ont réussi à montrer qu'une rupture de civilisation s'est produite suite au déluge, et qu'ensuite de nouvelles civilisations ont émergé plus tard. R.H.Hall, du British Museum, a entrepris les premières fouilles en ce lieu. Leonard Woolley, qui assuma la direction des fouilles après Hall, dirigea des recherches communes entreprises conjointement par le British Museum et l'Université de Pennsylvanie. Les fouilles conduites par Woolley, et qui eurent un retentissement mondial, durèrent de 1922 à 1934.

Les fouilles de Sir Woolley se sont déroulées au milieu du désert entre Bagdad et le Golfe Persique. Les fondateurs de la cité d'Ur étaient un peuple venu du Nord de la Mésopotamie et qui se surnommaient eux-mêmes "Ubaidiens". Assez rapidement, des informations furent rassemblées sur ce peuple. Les découvertes réalisées par Woolley sont ainsi décrites par l'archéologue allemand Werner Keller:

"Les tombes des rois d'Ur", c'est ainsi que Woolley, grisé par sa joie de les avoir découvertes, avait surnommé les tombes de nobles Sumériens dont l'authentique splendeur avait été exposée au grand jour lorsque les pioches des archéologues avaient attaqué un tumulus à quinze mètres au sud du temple, permettant de mettre à jour une longue rangée de tombes surmontées de pierres. Ces caveaux de pierre renfermaient de véritables trésors, car ils étaient remplis de gobelets coûteux, de cruches et de vases magnifiquement façonnés, de vaisselle de bronze, de mosaïques de perles, de lapis-lazuli et d'argent entourant ces corps moisis dans la poussière. Des harpes et des lyres reposaient adossés aux murs. Il écrivit plus tard dans son journal personnel: "Presqu'immédiatement des découvertes furent réalisées, qui confirmèrent nos hypothèses. Directement sous le sol d'une tombe royale, nous avons trouvé de nombreuses tablettes en argile au milieu de cendres de bois brûlé, qui comportaient des caractères d'un type beaucoup plus ancien que celui des caractères figurant sur les tombes. ? en juger par la nature de l'écriture, ces tablettes pourraient remonter à environ 3000 ans avant Jésus-Christ. Elles seraient donc antérieures de deux ou trois siècles à celles des tombes."

Les puits de fouille devinrent de plus en plus profonds. De nouvelles couches, comportant des fragments de jarres, de poteries et de bols, continuèrent à être exhumés. Les experts remarquèrent que les poteries changeaient peu d'une couche à l'autre. Elles avaient exactement la même apparence que les vestiges trouvés dans les tombes royales. Par conséquent, il semblait que pendant des siècles la civilisation sumérienne n'avait pas subi de changement radical. Ainsi ils avaient atteint très tôt un niveau de développement étonnamment élevé.

C'est alors qu'après plusieurs jours de travail les ouvriers de Woolley appelèrent ce dernier: "Nous avons découvert une nouvelle couche." Il se rendit au fond du puits pour en avoir le cœur net. Sa première pensée fut: "Nous y sommes enfin." Il s'agissait de sable, de sable pur d'un genre qui ne pouvait avoir été déposé que par de l'eau.

Ils décidèrent de continuer à creuser le puits encore plus profondément. Les pelles et les pioches retournèrent de nouveau le sol: un mètre, deux mètres, et toujours la même couche de vase pure. Soudain, à trois mètres de profondeur, la couche de vase cessa aussi brutalement qu'elle avait commencé: de nouvelles traces d'un habitat humain venaient d'être mises en évidence; mais la qualité de la poterie s'était considérablement altérée.

Ici, elle avait été fabriquée par les seules mains de l'homme, sans instruments. On ne trouva aucune présence de métal. Les seuls outils exhumés là étaient de très primitifs silex taillés. Ils remontaient sans doute à l'?ge de pierre!

Le déluge était la seule explication possible de ce grand dépôt d'argile découvert sous cette colline à Ur, qui séparait clairement deux époques de civilisation humaine. La mer avait laissé ses traces indélébiles sous la forme de petits organismes marins incrustés dans la boue.4

Les analyses microscopiques ont révélé que ce grand dépôt de boue argileuse sous la colline d'Ur s'est accumulé à la suite d'une submersion si forte que toute l'ancienne civilisation sumérienne a dû être emportée. L'épopée de Gilgamesh et l'histoire de Nuh se trouvaient ainsi réunies dans ce puits creusé profondément sous le désert iraqien.

Max Mallowan a rapporté les pensées de Leonard Woolley, qui a dit qu'une aussi énorme masse d'alluvions formée en une seule fois ne peut être le résultat que d'une gigantesque inondation. Woolley a également décrit la couche séparant la cité sumérienne d'Ur de la cité d'Al-Ubaid, dont les habitants utilisaient de la poterie peinte, comme étant un vestige de déluge.5

Ces recherches ont ainsi permis de montrer que la cité d'Ur s'est trouvée au cœur du déluge. Werner Keller a exprimé l'importance des excavations susmentionnées en disant que la mise à jour des restes d'une cité sous une couche de boue prouve qu'une inondation dévastatrice a eu lieu à cet endroit.6

Une autre cité mésopotamienne porteuse des traces du déluge est "Kish des Sumériens", qui correspond à la ville actuelle de Tall Al-Uhaimer. Selon d'anciennes sources sumériennes, cette cité a été le "berceau de la première dynastie post-diluvienne".7

La cité de Shuruppak, au sud de la Mésopotamie, qui correspond à la ville actuelle de Tall Fa'rah, recèle aussi des traces apparentes d'un déluge.

Les études archéologiques dans cette cité ont été menées par Erich Schmidt, de l'Université de Pennsylvanie, entre 1920 et 1930. Des fouilles ont permis d'y mettre à jour trois couches porteuses de restes d'habitations appartenant à une période comprise entre la lointaine préhistoire et la troisième dynastie d'Ur (2112-2004 avant Jésus-Christ). Les découvertes les plus significatives ont été les ruines de maisons bien construites ainsi que des tablettes portant des caractères cunéiformes et à caractère administratif, indiquant qu'une société hautement développée existait déjà là vers la fin du 4ème millénaire avant Jésus-Christ.8

Ce qui est important, c'est que le désastre du déluge semble s'être produit dans cette cité vers 3000-2900 avant Jésus-Christ. D'après ce qui a été rapporté par Mallowan, Schmidt a atteint, à 4-5 mètres sous la terre une couche jaunâtre (formée par le déluge) composée d'un mélange de sable et d'argile. Schmidt a défini cette couche argilo-sableuse, qui datait de l'époque de l'Ancien Royaume de Cemdet Nasr, comme étant "d'origine fluviale", et devant être associée au déluge de Nuh.9

Probablement, la cité de Shuruppak fut aussi affectée que les autres cités par le déluge, et les indices découverts le font donc remonter au début du 3ème millénaire avant Jésus-Christ.10

Le dernier endroit qui semble avoir été affecté par le déluge est la cité d'Erech, au sud de Shuruppak, connue aujourd'hui sous le nom de Tall Al-Warka. Une couche de boue y a été mise en évidence, à l'instar des autres cités, dont l'ancienneté est semblable aux autres couches du même type découvertes ailleurs.11

Il est un fait bien connu que le Tigre et l'Euphrate traversent la Mésopotamie d'un bout à l'autre. Il semble que, durant les événements diluviens, ces fleuves ainsi que de nombreux points d'eau et rivières débordèrent et que, ces eaux s'ajoutant aux eaux de pluie, cela engendra une catastrophe sans précédent. Allah décrit dans le Coran cette conjonction des eaux:

Nous ouvrîmes alors les portes du ciel à une eau torrentielle, et Nous fîmes jaillir de la terre des sources. Les eaux se rencontrèrent d'après un ordre qui était déjà décrété. (Sourate al-Qamar: 11-12)

Lorsque les causes secondaires du déluge sont examinées une par une, toutes apparaissent comme étant des phénomènes tout à fait naturels. Ce qui a rendu l'événement extraordinaire, c'est leur occurrence simultanée, et faisant suite justement aux avertissements lancés par Nuh.

L'établissement en différents lieux de preuves relatives à l'existence du déluge a permis d'estimer la superficie affectée par le désastre: environ 160 km d'ouest en est, sur 600 km du nord au sud. Cela revient à dire que toutes les plaines mésopotamiennes ont été touchées. Lorsque nous citons les cités de Ur, Erech, Shuruppak et Kish dans cet ordre-là, nous nous apercevons qu'elles sont situées le long d'une même route. Par conséquent, les environs de ces villes ont dû être également inondés. Il faut par ailleurs noter que vers 3000 avant Jésus-Christ, la structure géographique de la Mésopotamie différait de celle d'aujourd'hui; à cette époque-là, le lit de l'Euphrate passait plus à l'est que de nos jours, et cet ancien cours passait à proximité des quatre cités susmentionnées. Avec l'ouverture des "sources de la terre et du ciel", il semble que le fleuve Euphrate soit sorti de son lit et ait pu détruire ces villes.

Religions et cultures mentionnant le déluge
L'existence du déluge a été mentionnée à presque tous les peuples par l'intermédiaire des prophètes communiquant la religion de vérité, mais ce fait historique a été ensuite transformé en légendes par ces différentes communautés, qui ont corrompu l'histoire et effectué des ajouts.

Allah a communiqué aux humains des informations concernant le déluge de Nuh par l'intermédiaire de Ses messagers et livres, suscités auprès de diverses communautés à titre d'exemple et d'avertissement. Cependant, à chaque fois que les textes divins ont été altérés, les descriptions du déluge se sont trouvées entremêlées d'apports mythologiques. Seul le Coran résiste à l'épreuve des faits empiriquement observables. Et ce parce qu'Allah est le gardien de ce Livre, le préservant de toute corruption et ne permettant pas que même le plus petit changement y soit apporté. Le Coran est ainsi placé sous la protection spéciale d'Allah:

En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le message, et c'est Nous qui en sommes le Gardien. (Sourate al-Hijr: 9)

Dans la dernière partie de ce chapitre relatif au déluge, nous allons voir comment cet événement a été décrit, bien qu'avec plusieurs déformations, dans différentes cultures ainsi que dans les Ancien et Nouveau Testaments.

Le déluge de Nuh dans l'Ancien Testament
Le livre authentique révélé au Prophète Musa fut la Tawrah. Cette révélation originelle a été très largement altérée, et le livre biblique, le Pentateuque, est éloigné du message d'origine. Par ailleurs, il a subi de nombreuses modifications de la part des rabbins de la communauté juive. De même, les révélations communiquées aux Enfants d'Israël par d'autres prophètes après Musa ont été corrompues. Par conséquent, le Pentateuque altéré ressemble davantage à un ensemble de récits retraçant l'histoire de la tribu d'Israël plutôt qu'à un livre divin. Et sans surprise, les contradictions qui y sont contenues apparaissent très bien dans l'histoire relative à Nuh, bien qu'il y ait des concordances avec le Coran.

Selon l'Ancien Testament, Dieu proclama à Nuh que tous excepté les croyants seraient détruits, parce que la terre regorgeait de corruptions diverses. C'est en ce sens qu'Il lui ordonna de fabriquer l'Arche et lui décrivit en détail la marche à suivre. Il lui dit aussi d'embarquer sa famille, ses trois fils, les épouses de ses fils, ainsi qu'un couple de chaque espèce vivante et des provisions.

Sept jours plus tard, lorsqu'arriva le moment du déclenchement du déluge, toutes les sources souterraines se mirent à jaillir, le ciel se mit à déverser des pluies torrentielles et tout ce qui était sur terre fut englouti. Cela dura 40 jours et 40 nuits. L'Arche se trouva portée par les flots recouvrant toutes les montagnes et les hautes collines. Et seuls ceux qui étaient aux côtés de Nuh furent sauvés, les autres ayant péri par noyade. Puis la pluie cessa, et les eaux commencèrent à reculer 150 jours après.

Sur ce, le dix-septième jour du septième mois, l'Arche s'arrima au Mont Ararat (Agri). Nuh décida d'envoyer une colombe pour voir si les eaux s'étaient complètement retirées, et la colombe ne revenant pas, il comprit que le déluge était bel et bien fini. Dieu leur enjoignit de déparquer et de se répandre sur la terre.

Voici comment certaines parties de l'Ancien Testament relatent le déluge de Nuh:

Et Dieu dit à Nuh: "Le temps est venu pour Moi de mettre fin à tous les êtres vivants; car la terre est ravagée par la violence à cause d'eux; et, écoute bien, je les détruirai au moyen de la terre. Fabrique-toi une arche en bois de saccophore;…

… Et, écoute bien, Moi-même Je recouvrirai la terre par des eaux jaillissantes, afin d'y détruire toute chair portant en elle le souffle de la vie. Et tout être vivant sur terre mourra. Mais avec toi Je ferai un pacte; et tu monteras dans l'Arche, toi et tes fils, et ta femme et les femmes de tes fils également.

Et de chaque espèce vivante, tu feras monter dans l'Arche deux êtres, afin de les garder vivants auprès de toi; ce seront un mâle et une femelle…" … Ainsi fit Nuh; et il agit en toutes choses selon ce que Dieu lui ordonna. (Genèse, 6: 13-22)

Et l'Arche se fixa lors du septième mois, le dix-septième jour du mois, sur le Mont Ararat. (Genèse, 8: 4)

Des bêtes qui sont pures tu prélèveras sept couples, les mâles et leurs femelles; et des bêtes impures tu prélèveras un couple, le mâle et sa femelle. Des oiseaux aussi tu prélèveras sept couples de chaque espèce, les mâles et leurs femelles, afin de maintenir sur la terre les semences de la vie. (Genèse, 7:2-3)

Et J'établirai Mon pacte avec toi; il n'y aura plus de déluge détruisant tous les êtres vivants; et il n'y aura plus de déluge détruisant la terre.

(Genèse, 9:11)

Selon l'Ancien Testament altéré, en accord avec le verdict: "tout être vivant sur terre mourra" lors d'un déluge frappant la terre entière, tous les hommes ont été punis, et les seuls survivants furent ceux qui montèrent sur l'Arche avec Nuh.

Le déluge de Nuh dans le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament dont nous disposons de nos jours n'est pas un livre divin dans le vrai sens du terme, car il a été altéré dans le temps.

Traitant des paroles et actes de 'Isa (Jésus) le Nouveau Testament commence par quatre ?vangiles rédigés plus d'un siècle après Jésus, par des gens n'ayant pas vécu aux côtés de 'Isa et ne l'ayant même pas rencontré une seule fois; les quatre évangélistes concernés étaient Matthieu, Marc, Luc et Jean. Il y a des contradictions évidentes entre les quatre ?vangiles. En particulier, l'?vangile de Jean diffère grandement des trois autres (appelés ?vangiles Synoptiques) qui sont à peu près comparables entre eux. Les autres livres du Nouveau Testament comprennent les lettres écrites par les Apôtres et Saul de Tarse (qui fut appelé plus tard Saint-Paul) décrivant les actes des apôtres après 'Isa.

Par conséquent, le Nouveau Testament d'aujourd'hui n'est en rien un texte divin, mais plutôt un livre semi-historique.

Dans le Nouveau Testament, le déluge de Nuh est brièvement décrit comme suit: Nuh fut envoyé comme messager à une communauté vivant dans la désobéissance, en plein égarement, mais les gens ne l'écoutèrent pas et persévérèrent dans leur perversité. Sur ce, Allah sauva Nuh et les quelques croyants en les plaçant sur l'Arche, et il confronta les négateurs avec la réalité d'un déluge. Certains chapitres du Nouveau Testament abordent ainsi le sujet:

Et ainsi qu'il en fut à l'époque de Nuh, semblable sera le destin du Fils de l'homme. Dans les jours qui précédèrent le déluge, ils mangeaient et buvaient et contractaient des mariages, jusqu'au moment où Nuh entra dans l'Arche, et ils se montrèrent insouciants jusqu'au déclenchement du déluge, qui les emporta tous; ainsi en sera-t-il lorsque l'Heure du Fils de l'homme viendra. (Matthieu, 24: 37-39)

Et Il n'épargna pas le vieux monde, mais Nuh le huitième (homme) fut sauvé, prédicateur vertueux, et Il déclencha le déluge sur le monde des impies. (Second ?pître de Pierre, 2: 5)

Et ce qui s'est produit du temps de Nuh se répétera lorsque sonnera l'Heure du Fils de l'homme. Tous les gens mangeaient, buvaient et s'épousaient, jusqu'à ce que Nuh fut entré dans l'Arche et que le déluge les eut tous emportés. (Luc, 17: 26-27)

Ils sont volontiers ignorants que, du fait de la Parole de Dieu, le monde d'alors fut englouti par les eaux. (Second ?pître de Pierre, 3: 5-6)

Les récits du déluge dans d'autres cultures
Selon les Sumériens, un dieu appelé Enlil dit aux humains que d'autres dieux voulaient les détruire tous, mais que lui voulait les sauver. Le héros de l'histoire est Ziusudra, le roi pieux de la cité de Sippur. Le dieu Enlil dit à Ziusudra ce qu'il fallait faire pour être sauvé du déluge. Le texte racontant la fabrication du bateau est manquant, mais son existence est mentionnée dans les morceaux où il est indiqué à Ziusudra comment être sauvé. Si l'on fait confiance à la version babylonienne du déluge, on arrive à la conclusion que dans la version sumérienne complète de l'événement il doit y avoir bien plus de détails sur l'origine du déluge et sur la façon dont le bateau a été construit.

Selon d'autres récits babyloniens et sumériens, Xisuthros ou Khasisatra fut sauvé du déluge après être monté à bord d'un vaisseau long de 925 mètres, où avaient également embarqué sa famille, ses amis, et certains oiseaux et animaux. Il est dit que les eaux débordèrent à tel point qu'elles semblaient vouloir atteindre le ciel, les océans produisant des raz-de-marée et les rivières sortant de leur lit. Le navire s'était retrouvé après cela sur la montagne corydéenne.

Selon les légendes assyro-babyloniennes, Ubar-Tutu ou Khasisatra fut sauvé ainsi que sa famille, ses serviteurs, leurs troupeaux et certains animaux sauvages en embarquant sur un bateau dont la largeur et la hauteur étaient égales. Le déluge dura six jours et six nuits. Lorsque le vaisseau atteignit la Montagne Nizar, une colombe qui avait été lâchée retourna à bord mais un autre oiseau, un corbeau, ne revint pas.

Selon certains écrits sumériens, assyriens et babyloniens, Ut-Napishtim et sa famille survécurent au déluge qui dura six jours et six nuits. Il est dit: "Le dix-septième jour, Ut-Napishtim regarda dehors. Tout était calme. L'homme était redevenu comme de l'argile." Quand l'embarcation eut atteint la Montagne Nizar, Ut-Napishtim fit partir une colombe, un corbeau et un moineau. Le corbeau se mit à déchiqueter les cadavres, mais les deux autres oiseaux ne revinrent pas.

Inde: Dans les récits épiques de l'Inde que sont le Shatapatha, le Brahmana et le Mahabharata, la personne dénommée Manu est sauvée des eaux en même temps que Rishiz. Selon la légende, un poisson que Manu avait attrapé, et dont il avait épargné la vie, se mit soudainement à grandir et lui dit de construire un bateau et de l'attacher à sa proue. Le poisson conduisit le bateau au-dessus de vagues énormes, et le mena vers le nord, jusqu'à la montagne Hismavat.

Pays de Galles: Selon une légende galloise. (Le Pays de Galles est une région celtique de Grande-Bretagne) Dwynwen et Dwyfach échappèrent au désastre en montant à bord d'un bateau. Lorsque cessa le terrible déluge résultant du débordement de Llynllion, qui fut appelé le Lac des Vagues, Dwynwen et Dwyfach commencèrent à repeupler la Grande-Bretagne.

Scandinavie: Les légendes nordiques rapportent que Belgamir et sa femme échappèrent au déluge en se protégeant à bord d'un grand vaisseau.

Lituanie: Dans une légende lithuanienne, il est dit que quelques couples d'humains et d'animaux ont obtenu leur salut en s'abritant au sommet d'une montagne élevée. Lorsque les vents et les flots déchaînés, qui duraient depuis douze jours et douze nuits, faillirent les atteindre et les avaler, le Créateur leur lança une énorme coquille de noix. Ils furent sauvés du désastre en naviguant après être entrés à l'intérieur de cette coquille. Chine: Des sources chinoises rapportent qu'une personne appelée Yao ainsi que sept autres personnes, ou bien Fa Li avec sa femme et leurs enfants, furent sauvés du déluge et des tremblements de terre en prenant place à bord d'une embarcation. Il est dit que "la terre était toute en ruines. Les eaux jaillissaient et recouvraient tout". Finalement, les eaux se retirèrent.

Toutes ces légendes indiquent une réalité historique concrète. Au cours de l'histoire, chaque communauté a reçu le message, chacun a entendu parler de la révélation divine, et ainsi tous ont eu vent du déluge. Malheureusement, comme les gens ont tourné le dos aux commandements divins, les détails concernant le déluge furent plusieurs fois modifiés, pour donner naissance à des légendes et des mythes.

La seule source ayant conservé en toute intégrité la véritable histoire de Nuh et du peuple qui l'avait rejeté est le Coran, qui est par ailleurs l'unique révélation divine demeurant inaltérée.

Le Coran nous fournit des informations correctes non seulement sur le déluge de Nuh, mais aussi sur d'autres événements historiques et peuples. Dans les pages suivantes, nous passerons en revue ces récits véridiques.

CHAPITRE 2
LA VIE DU PROPHETE IBRAHIM
Ibrahim n'était ni Juif ni Chrétien; Mais il était un pur monothéiste qui n'adorait qu'Allah seul, entièrement soumis à Allah. Et il n'était pas du nombre des idolâtres. Certes, les hommes les plus dignes de se réclamer d'Ibrahim sont ceux qui l'ont suivi, ainsi que ce prophète-ci et ceux qui ont cru. Et Allah est le protecteur des croyants.

(Sourate Ali 'Imran: 67-68)

Le Prophète Ibrahim (Abraham) est souvent cité dans le Coran et Allah le place en avant comme exemple pour les gens. Il a transmis le message d'Allah à son peuple qui adorait des idoles, et il les a avertis afin qu'ils se mettent à craindre Allah. Mais non seulement il ne fut pas écouté mais, pire encore, il fut harcelé. Lorsque l'oppression s'accrut, Ibrahim et sa femme durent chercher refuge ailleurs, ainsi que probablement le Prophète Loth et quelques autres croyants.

Ibrahim était de la descendance de Nuh. Allah établit dans le Coran aussi qu'il a suivi la voie de Nuh:

Paix et salut sur Nuh dans tout l'univers! Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants. Il était, certes, un de Nos serviteurs croyants. Ensuite Nous avons noyé les autres. Du nombre de ses disciples il y avait, certes, Ibrahim. (Sourate As-Saffat: 79-83)

Au temps du Prophète Ibrahim, nombreux étaient les gens de Mésopotamie, ainsi que d'Anatolie Centrale et Orientale, qui adoraient les cieux et les étoiles. Leur plus importante divinité s'appelait "Sin", le dieu-Lune. Il était personnifié sous la forme d'un humain portant une longue barbe, portant un long vêtement où figurait un croissant de lune. De plus, ces gens-là réalisaient des figures en relief ainsi que des sculptures de leurs divinités, et ils se livraient à leur adoration. C'était un système de croyances très répandu, qui trouvait au Proche-Orient un terreau fertile, et qui s'est pour cette raison maintenu fort longtemps. Les habitants de cette région ont observé ce culte jusqu'à environ 600 ans avant Jésus-Christ.

Comme conséquence de cette façon de voir les choses, certaines constructions appelées "ziggourats", faisant office à la fois d'observatoires et de temples, furent construites dans cette partie du monde, depuis la Mésopotamie jusque loin à l'intérieur de l'Anatolie; certains dieux, notamment le dieu-Lune "Sin", y étaient adorés.12

Cette attitude religieuse, révélée par de récentes découvertes archéologiques, était pourtant déjà mentionnée dans le Coran, où il est dit qu'Ibrahim rejeta l'adoration de ces divinités pour se tourner exclusivement vers Allah, le seul vrai Dieu. Dans le Coran, le comportement d'Ibrahim est ainsi exposé:

Et rappelle quand Ibrahim dit à Azar, son père: "Prends-tu des idoles comme divinités? Je te vois, toi et ton peuple, dans un égarement évident!" Ainsi avons-Nous montré à Ibrahim le royaume des cieux et de la terre, afin qu'il fût de ceux qui croient avec conviction. Quand la nuit l'enveloppa, il observa une étoile et dit: "Voilà mon Seigneur!" Puis, lorsqu'elle disparut, il dit: "Je n'aime pas les choses qui disparaissent." Lorsque ensuite il observa la Lune se levant, il dit: "Voilà mon Seigneur!" puis, lorsqu'elle disparut, il dit: "Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés." Lorsque ensuite il observa le Soleil se levant, il dit: "Voilà mon Seigneur! Celui-ci est plus grand." Puis lorsque le Soleil disparut, il dit: "? mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah. J'ai orienté toute mon adoration vers Celui qui a créé à partir du néant les cieux et la Terre , en pur monothéiste , et je ne fais pas partie des associateurs." (Sourate Al-An'am: 74-79)

Dans le Coran, le lieu de naissance d'Ibrahim, ainsi que la région où il a vécu, ne sont pas précisés en détail. Mais il est indiqué qu'Ibrahim et Loth ont été proches l'un de l'autre et furent donc contemporains, du fait que les anges envoyés auprès du peuple de Loth sont venus rencontrer Ibrahim, annonçant à sa femme la bonne nouvelle de la venue prochaine d'un enfant, avant d'aller rejoindre Loth.

Un point important relatif à Ibrahim, évoqué dans le Coran, et non mentionné dans l'Ancien Testament, est la construction de la Ka'bah. Dans le Coran, il nous est dit que la Ka'bah a été construite par Ibrahim et son fils Ismail. Aujourd'hui, la seule chose connue par les historiens à propos de la Ka'bah est qu'elle constitue un lieu sacré depuis des temps très anciens. L'introduction d'idoles à l'intérieur de la Ka'bah durant l'Age de l'Ignorance préalablement à la venue de Muhammad (pssl), est une conséquence de la dégénérescence et de la distorsion de la religion divine révélée autrefois à Ibrahim.

Le lieu de naissance d'Ibrahim selon l'Ancien Testament
L'emplacement de la région natale d'Ibrahim a toujours été l'objet de controverses; alors que Juifs et Chrétiens disent qu'Ibrahim est né au sud de la Mésopotamie, la conception dominante dans le monde islamique est qu'il serait né vers Urfa-Harran. Certaines découvertes récentes montrent que la thèse judéo-chrétienne ne reflète pas entièrement la vérité.

Juifs et Chrétiens se fondent sur l'Ancien Testament dans leurs affirmations, parce qu'il y est dit qu'Ibrahim est né dans la cité d'Ur, au sud de la Mésopotamie. Après qu'Ibrahim eut grandi dans cette cité, il est écrit qu'il est parti pour l'?gypte, où il est arrivé après avoir traversé la région de Harran en Turquie.

Cependant, un manuscrit de l'Ancien Testament récemment découvert a jeté de sérieux doutes sur la validité de cette information. Dans ce manuscrit grec remontant au 3ème siècle avant Jésus-Christ, et qui est considéré comme étant la plus ancienne copie de l'Ancien Testament trouvée à ce jour, "Ur" n'est jamais mentionnée. Aujourd'hui, de nombreux chercheurs spécialistes de l'Ancien Testament affirment que le mot "Ur" est inexact ou constitue un ajout ultérieur. Ceci implique qu'Ibrahim ne serait pas né dans la cité d'Ur et ne serait peut-être jamais allé de sa vie en Mésopotamie.

Par ailleurs, les noms de certains lieux, ainsi que les régions qui y sont attachées, peuvent changer au cours de l'histoire. Ainsi de nos jours, les plaines de Mésopotamie font généralement référence au sud de l'Irak, à la zone comprise entre les fleuves Tigre et Euphrate. Pourtant, il y a 2000 ans, le terme Mésopotamie désignait une région située bien plus au nord, pouvant même aller jusqu'à Harran, et comprenant une partie de l'actuel territoire turc. Par conséquent, même si nous considérons que l'expression "plaines mésopotamiennes" dans l'Ancien Testament est exacte, il serait faux de croire que la Mésopotamie d'hier et celle d'aujourd'hui ont exactement le même emplacement géographique.

Si de sérieux doutes existent concernant le lieu de naissance d'Ibrahim, il y a généralement accord sur le fait qu'Ibrahim a vécu dans la région de Harran. De plus, une brève recherche effectuée dans l'Ancien Testament lui-même fournit des informations venant étayer le point de vue selon lequel Harran serait le lieu de naissance d'Ibrahim. Par exemple, la région de Harran y est appelée "la région d'Aram" (Genèse, 11: 31 et 28: 10). Il est spécifié que les gens issus de la famille d'Ibrahim sont "fils d'un Arami" (Deutéronome, 26: 5) L'identification d'Ibrahim en tant qu'Arami montre qu'il a passé sa vie dans cette région.

Dans les sources islamiques, il apparaît clairement qu'Ibrahim est né près de Harran et d'Urfa. ? Urfa, qui est surnommée "la cité des prophètes", il existe de nombreux récits et légendes relatifs à Ibrahim.

Pourquoi l'Ancien Testament a-t-il été altéré?
Dans le Coran, Ibrahim est envoyé vers son peuple idolâtre en qualité de messager. Ce peuple adore les cieux, les étoiles, la Lune et diverses idoles. Il s'oppose à eux, tente de les détourner de leurs superstitions et inévitablement il déclenche leur colère, y compris celle de son propre père.

Au contraire, dans l'Ancien Testament, aucun de ces événements n'est mentionné, pas plus que la destruction des idoles par Ibrahim et son châtiment par le feu. Ibrahim y est généralement décrit comme étant l'ancêtre des Juifs, et il est évident que ce point de vue a été mis en avant par les chefs de la communauté juive cherchant à placer sur le devant de la scène le concept de "race". Les Juifs considèrent qu'ils sont un peuple éternellement choisi par Dieu, bénéficiant ainsi d'une supériorité par rapport aux autres peuples. Ils ont délibérément altéré leur Livre divin, en y faisant des ajouts et des suppressions pour qu'il devienne conforme à leurs croyances. C'est pourquoi Ibrahim est simplement dépeint sous l'identité d'un patriarche juif dans l'Ancien Testament.

Les Chrétiens, qui croient aussi dans l'Ancien Testament, pensent qu'Ibrahim est l'ancêtre des Juifs, à une différence près cependant: selon eux, Ibrahim n'est pas un Juif mais un Chrétien. Les Chrétiens, qui n'attachent pas la même importance que les Juifs au concept de race, ont adopté ce point de vue et c'est là l'une des causes du désaccord et de la lutte entre les deux religions. Allah explique dans le Coran leur animosité réciproque:

ô gens du livre! Pourquoi discutez-vous au sujet d'Ibrahim, alors que la Torah et l'?vangile ne sont descendus qu'après lui? Ne raisonnez-vous donc pas? Vous avez bel et bien discuté à propos d'une chose dont vous avez connaissance. Mais pourquoi discutez-vous de choses dont vous n'avez pas connaissance? Or Allah sait, tandis que vous ne savez pas. Ibrahim n'était ni juif ni chrétien; mais il était un pur monothéiste qui n'adorait qu'Allah Seul, entièrement soumis à Allah. Et il n'était pas du nombre des idolâtres. Certes, les hommes les plus dignes de se réclamer d'Ibrahim sont ceux qui l'ont suivi, ainsi que ce prophète-ci et ceux qui ont cru. Et Allah est le protecteur des croyants. (Sourate Ali-'Imran: 65-68)

Dans le Coran, très éloigné de ces polémiques stériles, Ibrahim est un homme qui a averti ses concitoyens afin qu'ils craignent Allah et qui a œuvré jusqu'au bout pour qu'ils reviennent de leurs déviations. Dès sa jeunesse, il s'est dressé contre leurs pratiques idolâtres:

Et Ibrahim, quand il dit à son peuple: "Adorez Allah, et craignez-Le: cela vous est bien meilleur si vous saviez." (Sourate al-Ankabut: 16)

Et eux ont réagi en essayant de le tuer. Allah indique ce fait dans la sourate al-Ankabut:

Son peuple ne fît d'autre réponse que: "Tuez-le ou brûlez-le." Mais Allah le sauva du feu. C'est bien là des signes pour des gens qui croient. (Sourate al-Ankabut: 24)

Ayant échappé à la méchanceté de son peuple, Ibrahim a finalement émigré:

Ils voulaient ruser contre lui, mais ce sont eux que Nous rendîmes les plus grands perdants. (Sourate al-Anbiya: 70)

Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous indiquez, en dehors d'Allah, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheureux dans mon appel à mon Seigneur. (Sourate Maryam: 48)

CHAPITRE 3
LE PEUPLE DE LOTH ET LA CITE RENVERSEE
Le peuple de Loth traita de mensonge les avertissements. Nous lâchâmes sur eux un ouragan, excepté la famille de Loth que Nous sauvâmes avant l'aube, à titre de bienfait de Notre part: ainsi récompensons-Nous celui qui est reconnaissant.

Il les avait pourtant avertis de Nos représailles. Mais ils mirent les avertissements en doute.

(Sourate al-Qamar: 33-36)

Le Prophète Loth a été un contemporain du Prophète Ibrahim. Il a été envoyé comme messager à l'une des communautés vivant non loin du peuple d'Ibrahim. Ces gens-là, comme nous le dit le Coran, pratiquaient une perversion inconnue au monde jusqu'alors, à savoir la sodomie. Quand Loth les exhorta à abandonner cette déviation et leur apporta l'avertissement divin, ils le rejetèrent, refusèrent sa prophétie et s'obstinèrent à continuer dans la même voie. ? la fin, ils furent éradiqués de cette terre par un terrible désastre.

La cité où Loth résidait est référencée sous le nom de Sodome dans l'Ancien Testament. Située au nord de la Mer Rouge, cette communauté fut détruite selon ce qui est indiqué dans le Coran. Des études archéologiques révèlent que la cité est plus précisément située près de la Mer Morte, qui s'étend le long de la frontière israélo-jordanienne.

Avant d'examiner les vestiges de ce désastre, intéressons-nous à l'explication du châtiment du peuple de Loth. Le Coran spécifie de quelle façon Loth a averti ses concitoyens et ce qu'ils ont répondu:

Le peuple de Loth traita de mensonge les messagers, quand leur frère Loth leur dit: "Ne craindrez-vous pas Allah? Je suis pour vous un messager digne de confiance. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Je ne vous demande pas de salaire pour cela; mon salaire n'incombe qu'au Seigneur des mondes. Accomplissez-vous l'acte charnel avec les mâles de ce monde? Et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous? Mais vous n'êtes que des gens transgresseurs." Ils dirent: "Si tu ne cesses pas, Loth, tu seras certainement du nombre des expulsés." Il dit: "Je déteste vraiment ce que vous faites." (Sourate ash-Shu'ara: 160-168)

Les gens de son peuple menacèrent Loth en guise de réponse à son invitation à revenir dans le droit chemin. Ils éprouvaient de la colère à son égard pour sa pureté et ils voulurent le bannir, lui ainsi que les autres croyants qui étaient à ses côtés. Dans d'autres versets, l'événement est rapporté comme suit:

Et Loth, quand il dit à son peuple: "Vous livrez-vous à cette turpitude que nul être dans la création n'a jamais commise avant vous? Certes vous assouvissez vos désirs charnels avec les hommes au lieu des femmes! Vous êtes bien un peuple outrancier." Et pour toute réponse, son peuple ne fit que dire: "Expulsez-les de votre cité. Ce sont des gens qui veulent se garder purs de tout péché!" (Sourate al-A'raf: 80-82)

Loth a appelé les siens à reconnaître une vérité évidente et il les a avertis explicitement, mais cela ne fit qu'accroître leur répulsion et leur négation du châtiment dont il les menaçait:

Et Loth, quand il dit à son peuple: "Vraiment vous commettez des turpitudes nullement commises à ce jour. Irez-vous donc vers des hommes pour l'acte charnel? Pratiquerez-vous le brigandage? Et commettrez-vous toutes sortes de malfaisances dans vos assemblées?" Mais son peuple ne fit d'autre réponse que: "Fais que le châtiment d'Allah nous vienne, si tu es du nombre des véridiques." (Sourate al-'Ankabut: 28-29)

Ayant reçu de son peuple cette réponse-là, Loth invoqua le secours d'Allah:

Il dit: "Seigneur, donne-moi la victoire sur ce peuple de corrupteurs!" (Sourate al-'Ankabut: 30)

Seigneur, sauve-moi ainsi que ma famille de ce qu'ils font. (Sourate ash-Shu'ara: 169)

En réponse à cette invocation, Allah envoya deux anges sous la forme d'hommes. Ces anges visitèrent Ibrahim avant de se rendre chez Loth, lui apportant la bonne nouvelle de la naissance prochaine d'un enfant et expliquant la raison de leur venue sur terre, à savoir que le peuple insolent de Loth devait être détruit:

Alors Ibrahim dit: "Quelle est donc votre mission, ? envoyés?" Ils dirent: "Nous avons été envoyés vers des gens enfoncés dans le péché, pour lancer des pierres de glaise, marquées auprès de ton Seigneur à l'intention des transgresseurs." (Sourate adh-Dhariyat: 31-34)

? l'exception de la famille de Loth, que Nous sauverons totalement, sauf sa femme. Nous avons préétabli qu'elle sera du nombre des exterminés. (Sourate al-Hijr: 59-60)

Après avoir quitté Ibrahim, les anges, qui avaient été envoyés comme messagers, se rendirent auprès de Loth. Ne les ayant jamais rencontrés auparavant, il devint inquiet, mais ensuite il a compris que c'était Allah qui les avait envoyés:

Et quand nos émissaires vinrent à Loth, il fut chagriné pour eux, et il en éprouva une grande gêne. Et il dit: "Voici un jour terrible." (Sourate Hud: 77)

Celui-ci dit: "Vous êtes pour moi des inconnus." Ils dirent: "Nous sommes plutôt venus à toi en apportant le châtiment à propos duquel ils doutaient. Et nous venons à toi avec la vérité concernant leur destruction. Et nous sommes certainement véridiques. Pars donc avec ta famille vers la fin de la nuit et suis leurs traces de près; et que nul d'entre vous ne se retourne. Et allez là où on vous le commande." Et nous lui annonçâmes cet ordre: que ces gens-là, au matin, seront anéantis jusqu'au dernier. (Sourate al-Hijr: 62-66)

Entre-temps, les concitoyens de Loth avaient appris que ce dernier avait reçu des visiteurs. Ils n'hésitèrent pas à vouloir approcher les anges selon leur pratique déviée. Ils se regroupèrent autour de la maison de Loth. Craignant pour ses visiteurs, Loth s'adressa aux gens de son peuple de la façon suivante:

Il dit: "Ceux-ci sont mes hôtes, ne me déshonorez donc pas. Et craignez Allah. Et ne me faites pas honte. (Sourate al-Hijr: 68-69)

Ses concitoyens répondirent:

Ne t'avions-nous pas interdit de recevoir qui que ce soit? (Sourate al-Hijr: 70)

Pensant que lui et ses visiteurs allaient subir de mauvais traitements, Loth dit:

Ah si j'avais de la force pour vous résister! Ou bien si je trouvais un soutien solide! (Sourate Hud: 80)

Ses "visiteurs" lui rappelèrent qu'ils étaient les messagers d'Allah et ils intervinrent ainsi:

Alors les envoyés dirent: "? Loth, nous sommes vraiment les émissaires de ton Seigneur. Ils ne pourront jamais t'atteindre. Pars avec ta famille à un moment de la nuit. Et que nul d'entre vous ne se retourne en arrière. Exception faite de ta femme qui sera atteinte par ce qui frappera les autres. Ce qui les menace s'accomplira à l'aube. L'aube n'est-elle pas proche?" (Sourate Hud: 81)

Lorsque la perversité des habitants de la cité eut atteint son paroxysme, Allah sauva Loth par l'intermédiaire des anges. Et le matin suivant, le peuple pervers subit le désastre dont Loth avait été informé par avance:

En effet ils voulaient séduire ses hôtes. Nous aveuglâmes leurs yeux. "Goûtez donc Mon châtiment et Mes avertissements!" En effet, au petit matin, un châtiment persistant les surprit. (Sourate al-Qamar: 37-38)

Les versets décrivent ainsi la destruction de ce peuple:

Alors, au lever du soleil, le cri affreux les saisit. Et Nous renversâmes la ville de fond en comble et fîmes pleuvoir sur eux des pierres sulfureuses semblables à de l'argile durcie. Voilà vraiment des preuves pour ceux qui savent observer! Et cette ville se trouvait sur un chemin connu de tous. (Sourate al-Hijr: 73-76)

Et lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes la cité de fond en comble, et Nous fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite, se succédant les unes aux autres, portant une marque connue de ton Seigneur. Et elles ne sont pas loin des injustes. (Sourate Hud: 82-83)

Puis Nous détruisîmes les autres. Et Nous fîmes pleuvoir sur eux une pluie de pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite. Et quelle pluie fatale pour ceux qui sont avertis! Voilà bien là un prodige. Cependant, la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur, c'est en vérité Lui le Tout-Puissant, le Très-Miséricordieux. (Sourate ash-Shu'ara: 172-175)

Seuls Loth et quelques croyants furent rescapés. La femme de Loth, qui avait refusé de croire, disparut également:

Or Nous l'avons sauvé, lui et sa famille, sauf sa femme qui fut parmi les exterminés. Et Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie de pierres sulfureuses. Regarde donc ce que fut la fin des criminels! (Sourate al-A'raf: 83-84)

Donc le Prophète Loth fut sauvé avec les croyants et sa famille à l'exception de sa femme. Quant aux pervers, ils furent anéantis et leurs habitations se trouvèrent rasées.

"Les signes évidents" fournis par le Lac de Loth
Dans le verset 82 de la sourate Hud, Allah spécifie clairement le genre de désastre qui a frappé le peuple de Loth: "Et lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes la cité de fond en comble, et Nous fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite, se succédant les unes aux autres."

Le fait que la ville de Loth a été totalement renversée implique que la région entière a été secouée par un violent tremblement de terre. Et d'ailleurs, le Lac de Loth, où s'est produit le cataclysme, porte des signes évidents d'un tel désastre.

Citons l'archéologue allemand Werner Keller:

La Vallée de Siddim, incluant Sodome et Gomorrhe, située le long de cette grande fissure, s'est un jour brutalement effondrée dans l'abysse. Leur destruction, liée à un grand tremblement de terre, fut probablement accompagnée d'explosions, d'éclairs, de fuites de gaz naturel et d'incendies généralisés.13

Et, de fait, le Lac de Loth, plus connu sous l'appellation "Mer Morte", est justement située sur une zone de forte activité sismique, donc sujette à des tremblements de terre:

La Mer Morte repose sur une faille au sein d'une plaque tectonique. Cette vallée est située sur une zone de tension s'étendant entre le Lac de Tibériade au nord, et le centre de la Vallée d'Arabah, au sud.14.

Dans la dernière partie du verset, l'événement a été ainsi décrit: "Nous fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite, se succédant les unes aux autres." Selon toute vraisemblance, ceci désigne l'éruption volcanique s'étant produite sur les bords du Lac de Loth, et les pierres issues de cette éjection devaient être dures comme de l'argile durcie après cuisson. (Le même événement est décrit dans le verset 173 de la sourate ash-Shuara de la façon suivante: "Et Nous fîmes pleuvoir sur eux une pluie de pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite. Et quelle pluie fatale pour ceux qui sont avertis!"

A ce sujet, Werner Keller écrit:

La faille en question a libéré des forces volcaniques qui avaient été jusqu'alors profondément enfouies tout le long de la fracture. Dans la haute vallée jordanienne, près de Bashan, il existe encore d'énormes cratères de volcans éteints; de grandes coulées de lave ainsi que d'épaisses couches de basalte ont été déposées sur la surface faite de pierres à chaux.15.

Ces couches de lave et de basalte constituent la plus grande preuve qu'une explosion volcanique et un tremblement de terre se sont produits en ce lieu. La catastrophe dépeinte dans le Coran par l'expression: "Nous fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres sulfureuses dures comme de l'argile cuite, se succédant les unes aux autres", désigne sans doute ce cataclysme volcanique, et Allah est le plus savant. L'expression "et lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes la cité de fond en comble", dans le même verset, fait probablement référence au séisme qui a engendré l'entrée en éruption dévastatrice des volcans, avec tout son cortège de débris projetés ici et là, et Allah seul connaît la vérité.

Les "signes évidents" transmis par le Lac de Loth sont vraiment très intéressants. En général, les événements relatés dans le Coran ont pour théâtre le Moyen-Orient, la Péninsule Arabique et l'?gypte. Au beau milieu de cette zone géographique se trouve le Lac de Loth. Ce lac mérite qu'on lui accorde une certaine importance du point de vue géographique; son altitude est d'environ 400 mètres en dessous du niveau de la Mer Méditerranée. Et puisque sa profondeur maximale est de 400 mètres, le fond du lac se trouve ainsi situé à 800 mètres en dessous du niveau de la Mer Méditerranée.

C'est d'ailleurs le lieu le plus bas sur terre. En effet, dans d'autres régions se trouvant aussi au-dessous du niveau de la mer, la profondeur est d'au maximum 100 mètres. Une autre caractéristique de ce lac est que la concentration en sel de son eau est très forte, puisqu'elle s'élève à environ 30%. ? cause de cela, aucun organisme vivant, comme par exemple des poissons ou de la mousse, ne peut survivre dans ces eaux. Et c'est la raison pour laquelle le Lac de Loth est surnommé la "Mer Morte" dans la littérature occidentale.

Il a été estimé que ces événements relatifs au peuple de Loth, rapportés dans le Coran, remonteraient à environ 1800 ans avant Jésus-Christ. Se fondant sur ses recherches archéologiques et géologiques, le chercheur allemand Werner Keller a fait remarquer que les cités de Sodome et Gomorrhe étaient en réalité situées dans la Vallée de Siddim, s'élevant sur l'extrémité inférieure du Lac de Loth, et que cette région était autrefois très peuplée.

La caractéristique structurelle la plus intéressante du Lac de Loth, évoquée ci-après, constitue une preuve sur la manière dont s'est produit le désastre, tel qu'il est mentionné dans le Coran:

Sur la rive orientale de la Mer Morte, la péninsule d'al-Lisan s'avance loin à l'intérieur de cette vaste étendue d'eau, donnant l'aspect extérieur d'une langue. Al-Lisan signifie d'ailleurs "langue" en arabe. De façon invisible depuis la terre ferme, cette protubérance s'enfonce ensuite selon un angle très marqué sous la surface de l'eau, réalisant une véritable division de cette mer intérieure en deux parties. ? droite de la péninsule, le sol s'enfonce fortement, jusqu'à une profondeur de 400 mètres environ, tandis que sur la gauche de la péninsule, l'eau demeure remarquablement peu profonde. Des sondages effectués il y a quelques années ont établi que la profondeur des eaux n'excédait pas 20 mètres. Cette partie extraordinairement peu profonde de la Mer Morte, s'étendant depuis la péninsule d'al-Lisan jusqu'à l'extrémité sud de cette mer, constituait la Vallée de Siddim.16

Werner Keller a noté que cette partie peu profonde, qui ne s'est formée que plus tard, était en fait l'aboutissement du tremblement de terre mentionné plus haut et de l'effondrement massif qui en a résulté. C'était là que s'élevaient les cités de Sodome et Gomorrhe, où vivait le peuple de Loth.

Autrefois, il était possible de traverser cette région à pied, aujourd'hui recouverte par une faible épaisseur d'eau constituant la partie inférieure de la Mer Morte. L'effondrement lié au tremblement de terre est à l'origine d'un engouffrement d'eau salée provenant du nord et venue remplir cette cavité nouvellement formée.

Des traces de l'ancienne vallée sont visibles dans le Lac de Loth… Lorsqu'on traverse le Lac de Loth en direction de son extrémité méridionale, et si le soleil éclaire dans la direction de l'ouest, on peut apercevoir quelque chose de véritablement fantastique; à quelque distance du rivage et de façon clairement visible sous la surface de l'eau, apparaissent les contours des forêts que la concentration aqueuse très élevée en sel a permis de préserver. Les troncs et les racines qui apparaissent dans l'eau verte miroitante sont très anciens. La Vallée de Siddim, qui était autrefois parsemée de magnifiques forêts, constituait l'un des endroits les plus attrayants dans la région.

L'aspect mécanique du désastre ayant frappé le peuple de Loth a été révélé par les recherches des géologues. Ceux-ci ont montré que le tremblement de terre qui a détruit le peuple de Loth a été la conséquence d'une faille longue d'environ 190 kilomètres constituant le lit du fleuve Sheri'at. Ce fleuve connaît un dénivelé de 180 mètres au total. Ceci, s'ajoutant au fait que le Lac de Loth se trouve situé à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer, montre bien qu'un événement géologique de première importance s'est produit ici.

La structure intéressante du fleuve Sheri'at ainsi que du Lac de Loth n'a permis de mettre en évidence qu'une petite partie de la fracture passant par cette région de la terre. La véritable envergure de cette faille n'a été découverte que récemment.

La faille part des pentes des Monts Taurus, elle s'étend jusqu'à la rive méridionale du Lac de Loth et continue ensuite à travers le désert de l'Arabie jusqu'au Golfe d'Aqaba, pour franchir après cela la Mer Rouge et se terminer en Afrique. Tout au long de ce parcours, une forte activité volcanique a pu être mise en évidence. De la lave et du basalte noirs existent sur les hauteurs de Galilée en Israël, sur les plaines de Jordanie situées en altitude, dans le golfe d'Aqaba et dans d'autres régions aux alentours.

Tous ces faits géographiques viennent confirmer la catastrophe géologique évoquée par Werner Keller en ces termes déjà cités:

La Vallée de Siddim, incluant Sodome et Gomorrhe, située le long de cette grande fissure, s'est un jour brutalement effondrée dans l'abysse. Leur destruction, liée à un grand tremblement de terre, fut probablement accompagnée d'explosions, d'éclairs, de fuites de gaz naturel et d'incendies généralisés. La faille en question a libéré des forces volcaniques qui avaient été jusqu'alors profondément enfouies tout le long de la fracture.

Dans la haute vallée jordanienne, près de Bashan, il existe encore d'énormes cratères de volcans éteints; de grandes coulées de lave ainsi que d'épaisses couches de basalte ont été déposées sur la surface faite de pierres à chaux.17

La revue National Geographic fait le commentaire suivant dans son numéro de décembre 1957:

La montagne de Sodome, vaste étendue aride, s'élève de façon abrupte au-dessus de la Mer Morte. Personne n'a jamais retrouvé les cités détruites de Sodome et Gomorrhe, mais les savants pensent qu'elles se trouvaient dans la Vallée de Siddim, non loin de ces pentes escarpées. Finalement, les eaux de la Mer Morte les ont englouties après un tremblement de terre.18

Pompéi connut une fin similaire
Dans le Coran, Allah nous précise dans les versets suivants que les Lois d'Allah ne varient pas au cours du temps:

Et ils ont juré solennellement par Allah que, si un avertisseur leur venait, ils seraient certes mieux guidés que n'importe quelle autre communauté.

Puis quand un avertisseur leur est venu, cela n'a fait qu'accroître leur répulsion, et ils se sont montrés orgueilleux et perfides. Cependant, les complots n'enveloppent que leurs propres auteurs. Attendent-ils donc un sort différent de celui des peuples anciens? Or, jamais tu ne trouveras de changement dans la règle d'Allah, et jamais tu ne trouveras d'altération dans la règle d'Allah. (Sourate Fatir: 42-43)

Oui, en vérité, les lois d'Allah demeureront invariables. Et quiconque s'opposera à elles et se montrera rebelle envers Lui, subira le même châtiment divin. La cité de Pompéi, véritable symbole de la dégénérescence de l'Empire Romain, s'adonnait également à diverses déviations sexuelles.

Sa fin fut identique à celle de Sodome et Gomorrhe.

La destruction de Pompéi a été causée par l'éruption du Mont Vésuve.

Le volcan dénommé Vésuve constitue un véritable symbole en Italie, surtout dans la cité de Naples qui est bâtie non loin de lui. Demeuré en sommeil depuis des milliers d'années, le Vésuve est surnommé la "Montagne de l'Avertissement". Cette appellation n'est pas sans raison. Car le désastre qui a frappé Sodome et Gomorrhe est tout à fait semblable à celui qui a détruit Pompéi.

Le Vésuve est situé entre Naples à l'ouest et Pompéi à l'est. La lave et les cendres d'une énorme éruption volcanique, qui s'est produite il y a des milliers d'années, pétrifièrent les habitants de cette cité. La catastrophe est survenue si brutalement que toute chose dans la ville s'est trouvée figée sous la forme qu'elle avait à cet instant précis, en pleine vie quotidienne; tous ces clichés de la vie sociale d'alors ont été intégralement transmis à notre époque contemporaine, comme si le temps s'était soudainement figé.

L'éradication de Pompéi de la surface de cette terre nous offre des leçons. Il est un fait avéré que cette cité était un haut-lieu de la dissolution morale et de la perversité. La prostitution y était très répandue.

La lave du Vésuve a balayé d'un seul trait la cité entière. L'aspect le plus intéressant de cette catastrophe est que personne n'a cherché à s'enfuir, en dépit de l'extrême violence de l'éruption; c'est comme si presque personne n'avait même remarqué la menace, faisant penser que tous les habitants étaient sous l'emprise d'un charme. Ainsi on a découvert une famille pétrifiée alors que ses membres étaient en train de déjeuner, et de nombreux couples furent figés dans leurs rapports intimes. Il faut noter que parmi ceux-ci il y avait des couples homosexuels ainsi que des couples de jeunes garçons et filles. Les visages de certains cadavres humains pétrifiés sont demeurés intacts, et généralement une expression de stupéfaction se dégage d'eux.

C'est là que réside l'aspect le plus énigmatique de la calamité: comment des milliers de personnes ont-elles pu être saisies par la mort sans voir ni entendre quoi que ce soit?

Ceci montre que la disparition de Pompéi fut similaire aux événements destructeurs mentionnés dans le Coran, puisque le Livre insiste sur "l'anéantissement soudain" qui est la grande caractéristique de ces désastres; par exemple, les "habitants de la cité" décrits dans la sourate YaSîn sont tous morts brusquement en l'espace d'un instant. Cette situation est ainsi mentionnée dans le verset 29 de cette sourate:

Il n'y eut qu'un seul cri affreux et les voilà éteints.

Dans le verset 31 de la sourate al-Qamar, "l'anéantissement instantané" est encore mis en avant lorsque la destruction des Thamud est rapportée: Nous lâchâmes sur eux un seul cri affreux, et voilà qu'ils furent réduits à l'état de paille sèche utilisée pour le bétail.

La mort a gagné les gens de Pompéi en un laps de temps extrêmement bref, comme ce fut le cas pour les populations évoquées dans les versets ci-dessus.

En dépit de ce châtiment, la vie dans la région de Pompéi n'a pas changé de nos jours; ainsi la débauche est bien répandue à Naples, et l'île de Capri, non loin de là, est un paradis pour nudistes et homosexuels, d'ailleurs présenté comme tel dans les publicités touristiques. Et non seulement à Capri et en Italie, mais dans la majeure partie du monde, une dégénérescence morale similaire est à l'œuvre, et les gens persistent à ne pas vouloir tenir compte des terribles expériences des peuples tragiquement disparues.


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CHAPITRE 4 LES NATIONS DISPARUES CHAPITRE 4
LES PEUPLES DE 'AD ET UBAR, L'ATLANTIS DES SABLES
Et quant aux 'Ad, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux, qu'Allah déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs; tu voyais alors les gens renversés par terre comme des souches de palmiers évidées; en vois-tu le moindre vestige? (Sourate al-Haqqa: 6-8)

Les 'Ad sont un autre peuple ayant été détruit et qui est mentionné à plusieurs reprises dans le Coran, évoqués en général après le peuple de Nuh. Le Prophète Hud fut suscité auprès des gens de son peuple, pour les exhorter à croire en Allah sans Lui attribuer d'associés et pour leur demander de lui obéir. Mais ils réagirent envers lui avec animosité.

Dans la sourate Hud, toutes les tribulations de ce prophète avec son peuple sont énoncées en détail:

Au peuple de 'Ad Nous avons envoyé leur frère Hud, qui leur dit: "ô mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez point de divinité en dehors de Lui. Vous n'êtes que des forgeurs de mensonges. ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n'incombe qu'à Celui qui m'a créé.

Ne raisonnez-vous pas? ô mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui afin qu'Il envoie sur vous, du ciel, des pluies abondantes et pour qu'Il rende encore plus forts. Et ne vous détournez pas de Lui en revenant aux péchés." Ils dirent: "ô Hud, tu n'es pas venu à nous avec une preuve, et nous ne sommes pas disposés à abandonner nos divinités sur ta parole, et nous n'avons pas de foi en toi. Nous dirons plutôt que c'est l'une de nos divinités qui t'a affligé d'un mal." Il dit: "Je prends Allah à témoin, et vous aussi soyez témoins, qu'en vérité je désavoue ce que vous associez en dehors de Lui. Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit. Je place ma confiance en Allah, mon Seigneur et le Vôtre. Il n'y a pas d'être vivant qu'Il ne tienne pas par le toupet de son front. Mon Seigneur est certes sur un droit chemin. Si vous vous détournez, voilà que je vous ai transmis le message que j'étais chargé de vous faire parvenir. Et mon Seigneur vous remplacera par un autre peuple, sans que vous ne Lui nuisiez en rien, car mon Seigneur est le gardien par excellence de toute chose." Et quand vint Notre décret Nous sauvâmes, par une miséricorde de Notre part, Hud et ceux qui avaient cru avec lui. Et Nous les sauvâmes d'un terrible châtiment. Voilà les 'Ad, ils avaient nié les signes de leur Seigneur, désobéi à Ses messagers et suivi le commandement de tout tyran obstiné. Et ils furent poursuivis, ici-bas, d'une malédiction, ainsi qu'au Jour de la Résurrection. En vérité les 'Ad n'ont pas cru en leur Seigneur. Que périssent les 'Ad, peuple de Hud! (Sourate Hud: 50-60)

La sourate ash-Shu'ara mentionne également les 'Ad; certains traits caractéristiques des 'Ad y sont mis en exergue. Ainsi, il est dit que les 'Ad étaient un peuple qui bâtissait "par frivolité un monument sur chaque colline", et qu'ils édifiaient de belles demeures comme s'ils devaient y vivre éternellement. Par ailleurs, ils se montraient brutaux envers autrui et commettaient des méfaits. Lorsque Hud avertit ses concitoyens, ceux-ci déclarèrent que ses paroles n'étaient autres que "les légendes des anciens", et ils affirmèrent avec certitude que rien de préjudiciable ne leur arriverait:

Les 'Ad traitèrent de menteurs les envoyés. Quand Hud, leur frère, leur dit: "Ne craindrez-vous pas Allah? Je suis pour vous un messager digne de confiance. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Et je ne vous demande pas de salaire pour cela; mon salaire n'incombe qu'au Seigneur des mondes.

Bâtissez-vous par frivolité un monument sur chaque colline? Et édifiez-vous de belles demeures comme si vous deviez y vivre éternellement? Et quand vous sévissez contre quelqu'un, vous le faites impitoyablement. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Craignez Celui qui vous a pourvus de toutes les bonnes choses que vous connaissez, qui vous a accordé des bestiaux et des enfants, des jardins et des sources. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible." Ils dirent: "Que tu nous exhortes ou pas, cela nous est parfaitement égal! Ce ne sont là que les légendes des anciens. Et nous ne serons nullement châtiés." Ils le traitèrent donc de menteur. Et Nous les fîmes périr. Voilà bien là un signe! Cependant la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur, c'est Lui vraiment le Tout-Puissant, le Très-Miséricordieux. (Sourate ash-Shu'ara: 123-140)

Ainsi ceux qui s'étaient rebellés contre Allah et avaient rejeté Hud furent effectivement détruits: une terrible tempête de sable anéantit les 'Ad et ce fut comme s'ils n'avaient jamais existé.

La découverte de la cité d'Iram par les archéologues
Au début de l'année 1990 furent publiés dans plusieurs journaux connus des articles évoquant "la découverte de la cité arabe disparue", "la découverte de la cité arabe légendaire", "l'Atlantis des sables, Ubar". Ce qui rendit cette découverte encore plus stupéfiante est le fait que cette cité est mentionnée également dans le Coran. Nombreux furent ceux, qui auparavant pensaient que le peuple de 'Ad évoqué dans le Coran était purement mythique et que leur cité était introuvable, qui ne purent dissimuler leur étonnement face à l'événement.

Ce fut Nicolas Clapp, un archéologue amateur, qui réussit à mettre à jour la ville de légende évoquée dans le Coran.19 étant arabophile et réalisateur à succès de films documentaires, Clapp était tombé sur un ouvrage très intéressant lors de ses recherches concernant l'histoire arabe.

Ce livre, intitulé Arabia Félix, avait été écrit par le chercheur britannique Bertram Thomas en 1932. Arabia Félix était l'appellation romaine pour le sud de la Péninsule Arabique, qui inclut aujourd'hui le Yémen et une grande partie du Sultanat d'Oman. Les Grecs surnommaient cette région "Eudaimon Arabia", et les érudits arabes médiévaux l'appelaient "Al-Yaman as-Saida".20

Tous ces termes signifient "l'Arabie Heureuse", parce que les gens vivant autrefois dans cette région étaient les plus prospères de leur époque. Mais d'où provenait donc cette prospérité?

Elle était en partie due à leur emplacement stratégique, qui faisait d'eux des intermédiaires privilégiés pour le commerce d'épices entre l'Inde et les métropoles régionales du nord de la Péninsule Arabique. De plus, les gens vivant dans cette région produisaient et distribuaient de l'encens, une résine aromatique issue d'arbres rares. étant hautement appréciée des communautés anciennes, la fumée issue de sa combustion était utilisée lors de plusieurs rites religieux. A cette époque-là, l'encens avait autant de valeur que l'or.

Le chercheur britannique Thomas a longuement parlé de ces tribus "chanceuses" et a même prétendu avoir trouvé les traces d'une ancienne cité fondée par l'une d'elles.21 Il s'agissait de la cité connue sous le nom de "Ubar" par les bédouins. Lors de l'un de ses voyages dans la région, les bédouins vivant dans le désert lui avaient montré d'anciennes pistes et avaient déclaré que ces pistes menaient vers la vieille cité d'Ubar. Thomas, qui était passionné par ce sujet, mourut avant qu'il ait pu compléter ses investigations.

Clapp, s'étant plongé dans les écrits de Thomas, a cru en l'existence de la cité perdue évoquée dans l'ouvrage. Sans perdre beaucoup de temps, il commença ses propres recherches.

Clapp essaya de deux façons différentes de prouver l'existence d'Ubar. Premièrement, il retrouva les pistes mentionnées par les bédouins. Il s'adressa ensuite à la NASA afin d'obtenir les photos satellites de la région. Après beaucoup d'efforts, il parvint à convaincre les autorités de prendre des clichés de cette zone-là.22

Clapp étudia après cela les anciens manuscrits et cartes de la bibliothèque Huntington en Californie. Son objectif était de trouver une carte de la région visée. Une courte recherche lui permit d'en découvrir une: il s'agissait d'une carte dessinée par le géographe égypto-grec Ptolémée au 2ème siècle (de l'ère chrétienne). Cette carte révélait l'emplacement d'une ancienne cité trouvée dans la région ainsi que les pistes qui y menaient.

Entre-temps il reçut la nouvelle que la NASA avait fait procéder aux clichés souhaités. Ces photos montraient l'existence de pistes caravanières difficilement décelables à l'œil nu au niveau du sol, mais clairement identifiables depuis le ciel. En comparant les clichés avec la carte de Ptolémée, Clapp parvint à la conclusion qu'il recherchait: les pistes des deux documents coïncidaient, et elles aboutissaient à un vaste site apparaissant comme ayant été l'emplacement d'une cité.

Finalement, les récits oraux des bédouins trouvèrent une concrétisation. Il ne se passa pas longtemps avant que ne commencent des fouilles et que des vestiges enfouis sous les sables ne fussent exhumés. C'est pourquoi cette cité perdue fut surnommée "l'Atlantis des sables, Ubar".

Mais qu'est-ce qui permettait de prouver que cette ancienne cité était bien celle où avait habité le peuple de 'Ad évoqué dans le Coran?

La concordance devint incontestable à partir du moment où, parmi les restes découverts, on mit à jour les vestiges des colonnes et tours mentionnées dans le Coran. L'un des responsables des fouilles, le Docteur Zarins, déclara que ces indices si particuliers suffisaient à prouver que le site déterré n'était autre qu'Iram, la cité des 'Ad décrits dans le Coran. Dans le Coran, Iram est mentionné ainsi:

N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les 'Ad? De la cité d'Irâm aux colonnes remarquables, dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes? (Sourate al-Fajr: 6-8)

Le peuple de 'Ad
Nous avons donc vu que Ubar était finalement la cité d'Iram dont parle le Coran. Selon la révélation, les habitants de cette cité n'ont pas prêté attention aux exhortations du Prophète Hud, suscité auprès d'eux comme avertisseur et porteur d'un message, et ils ont péri à cause de cela.

L'identité des 'Ad, qui ont fondé la cité d'Iram, a donné lieu à de multiples débats. Dans les récits historiques relatifs à cette région, il n'est nulle part fait mention d'un peuple ayant possédé une culture aussi développée, et il n'est pas question non plus de la civilisation qu'ils ont établie. Il paraît ainsi étrange que le nom de ce peuple n'ait pas été enregistré quelque part.

Mais d'autre part, il n'est pas si surprenant que cela que les archives des anciennes civilisations ne mentionnent pas tout ce qui s'est passé au sud de la Péninsule Arabique, car cette région était éloignée de la Mésopotamie et du Moyen-Orient, traditionnels bassins de civilisations qui n'avaient que peu de contacts avec elle.

La raison principale de l'absence de traces écrites relatives aux 'Ad semble quand même être la quasi inexistence de la communication écrite dans la région à cette époque-là. Et si la civilisation des 'Ad avait duré plus longtemps, on en saurait peut-être un peu plus sur eux aujourd'hui. Bien qu'il n'existe que peu de traces des 'Ad, il est possible de trouver beaucoup d'informations sur leurs "descendants", et ainsi on peut se faire une idée sur les 'Ad à la lumière de ces renseignements.

Les Hadramites, descendants des 'Ad
Il est tout à fait logique de rechercher les traces d'une civilisation établie par les 'Ad ou leurs descendants au Sud Yémen, où "l'Atlantis des sables, Ubar", a été découverte et qui constitue l'ex-Arabie Fortunée. Au Sud Yémen, quatre peuples ont existé avant notre époque, et qui ont été surnommés "les Arabes Fortunés" par les Grecs: il s'agit des Hadramites, des Sabéens, des Minéens et des Qatabéens. Ils ont régné côte à côte pendant un certain temps dans des territoires se jouxtant mutuellement.

Beaucoup de chercheurs contemporains disent que les 'Ad sont entrés dans une période de transformation et sont ensuite réapparus à l'époque historique. Le Docteur Mikail H. Rahman, chercheur à l'Université de l'Ohio, croit que les 'Ad sont les ancêtres des Hadramites, l'un des quatre peuples qui vivaient au Sud Yémen. Apparus vers 500 avant Jésus-Christ, les Hadramites constituent le peuple le moins connu parmi les "Arabes Fortunés". Ils ont régné sur le Sud Yémen pendant une longue période de l'histoire, avant de connaître le déclin et de disparaître vers l'an 240 de l'ère chrétienne.

Le nom Hadrami lui-même montre qu'il est possible qu'ils soient les descendants des 'Ad. Un écrivain grec les avait désignés par le terme "Adramatai", signifiant les Hadrami.23 La terminaison de l'appellation grecque est un suffixe, accolé au nom "Adram", ce dernier nom pouvant être un dérivé de "Ad-i Irâm" mentionné dans le Coran.

Le géographe grec Ptolémée (vers 100- vers 170) a considéré que le sud de la Péninsule Arabique était l'endroit où vivaient les gens appelés "Adramatai". D'ailleurs cette région a été jusqu'à récemment connue sous le nom de "Hadhramaut". La capitale de l'?tat Hadramite, Shabwah, était située à l'ouest de la Vallée de Hadhramaut. Selon beaucoup d'anciennes légendes, la tombe du Prophète Hud se trouverait en Hadhramaut.

Un autre facteur tendant à confirmer que les Hadramites sont les descendants des 'Ad, est leur richesse. Les Grecs ont défini les Hadramites comme étant la "race la plus riche du monde". Des écrits ont établi que les Hadramites étaient très avancés dans la culture de l'encens, plante très recherchée à cette époque-là. Ils avaient de plus trouvé de nouveaux usages pour l'encens, élargissant ainsi son domaine d'utilisation. Et cette culture était bien plus développée à leur époque qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Les fouilles menées à Shabwah ont permis d'effectuer des découvertes intéressantes. Elles ont commencé en 1975, et il fut très difficile aux archéologues d'atteindre les restes de la cité, à cause de l'ampleur des dunes de sable. Mais les vestiges exhumés furent à la hauteur des efforts accomplis: le site se révéla être d'une ampleur inégalée au Yémen, et les constructions mises à jour ont montré que le peuple qui vivait là possédait de grandes qualités architecturales, les Hadramites ayant sans doute hérité ce don de leurs ancêtres les 'Ad. Le Prophète Hud avait dit aux siens en guise d'avertissement:

Bâtissez-vous par frivolité un monument sur chaque colline? Et édifiez-vous de belles demeures comme si vous deviez y vivre éternellement? (Sourate ash-Shu'ara: 128-129)

On a ainsi trouvé à Shabwah des restes de colonnes rondes, arrangées en portiques circulaires, tandis qu'ailleurs au Yémen n'ont été exhumées à ce jour que des colonnes carrées et monolithiques. Photios, un patriarche de Constantinople au 9ème siècle, entreprit de vastes recherches sur les habitants du sud de la Péninsule Arabique et leurs activités commerciales, ayant accès à d'anciens manuscrits grecs non conservés jusqu'à nos jours, en particulier le livre des Agatharachides (datant de 132 avant Jésus-Christ), relatif à la Mer d'?rythrée (Mer Rouge). Photios a écrit dans l'un de ses articles: "Il est dit qu'ils (les Arabes du Sud) ont édifié de nombreuses colonnes recouvertes d'or ou d'argent. Les espaces entre ces colonnes sont agréables à contempler."24

Bien que la déclaration précédente de Photios ne fasse pas directement référence aux Hadramites, elle donne néanmoins une idée de l'opulence et des prouesses architecturales des gens de la région. L'auteur grec classique Strabon a décrit leurs cités comme étant "ornées de temples et de palais somptueux".

Quand nous pensons au fait que les habitants de ces villes étaient les descendants des 'Ad, le verset coranique suivant prend toute sa dimension:

... la cité d'Irâm aux colonnes remarquables. (Sourate al-Fajr: 7)

Les sources et les jardins des 'Ad
De nos jours, le désert domine très largement dans le sud de l'Arabie. Les seules exceptions sont les cités et les parcelles de territoire qui ont bénéficié d'une reforestation. Le désert règne depuis des centaines, voire des milliers d'années.

Mais dans le Coran, l'un des versets relatifs aux 'Ad fournit une information importante quant aux caractéristiques physiques de cette région; tout en avertissant son peuple, Hud attire leur attention sur les sources et les jardins qu'Allah leur a accordés:

Craignez donc Allah et obéissez-moi. Craignez Celui qui vous a pourvus de toutes les bonnes choses que vous connaissez, qui vous a accordés des bestiaux et des enfants, des jardins et des sources. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible. (Sourate ash-Shu'ara: 131-135)

Mais comme nous l'avons remarqué précédemment, Ubar ainsi que tout autre emplacement ayant pu héberger les 'Ad, est aujourd'hui recouvert par le désert. Alors, pourquoi Hud a-t-il parlé de cette façon lors de sa mise en garde?

La réponse est contenue dans les changements climatiques qui se sont produits au cours de l'histoire. Des sources fiables mentionnent l'existence de terres fertiles et de forêts, là où règne aujourd'hui le désert. Ainsi le Sud Yémen était-il, à une époque reculée, une région verdoyante, comme le sous-entend le Coran.

Les forêts permettaient alors de tempérer le climat difficile des alentours, et rendait la région tout à fait vivable. Le désert existait bien ici et là, mais son ampleur était modeste.

En Arabie du Sud, des découvertes significatives ont été effectuées là où les 'Ad vivaient, qui permettent de projeter un peu plus de lumière sur ce sujet. Ainsi on a pu montrer que les habitants de cette région utilisaient un système d'irrigation hautement développé, qui ne servait probablement qu'à l'agriculture. Dans ces régions, en effet, les gens cultivaient autrefois la terre.

Les photos satellites ont également révélé l'ancienne existence d'un vaste système de canaux et de barrages utilisés pour l'irrigation autour de Ramlat et Sab'atayan, dont on estime qu'il a pu faire vivre plus de 200.000 personnes dans l'ensemble de ces cités.25 Doe, l'un des chercheurs ayant participé à l'opération, a d'ailleurs déclaré: "La région autour de Ma'rib devait être si fertile que l'on peut imaginer que tout le territoire compris entre Ma'rib et Hadhramaut était alors cultivé."26

Des auteurs anciens ont décrit cette région comme étant très fertile, parsemée de collines boisées et de rivières. Les inscriptions trouvées dans d'anciens temples près de Shawbah, la capitale des Hadramites, révèlent que la chasse était pratiquée dans cette région et que certains animaux étaient sacrifiés. Tout ceci confirme que le désert était alors marginal.

La vitesse de propagation du désert est mieux connue depuis les travaux de l'Institut Smithsonien au Pakistan, où une région réputée pour sa fertilité au Moyen Age s'est trouvée transformée en un désert sableux, avec des dunes hautes de six mètres, le désert ayant avancé d'environ 15 centimètres par jour. A cette vitesse, les sables peuvent "avaler" même les plus hauts bâtiments, et les recouvrir comme s'ils n'avaient jamais existé. Ainsi des fouilles menées à Timna au Yémen dans les années 50 ont déjà été presque entièrement recouvertes. Les pyramides égyptiennes se trouvaient aussi entièrement ensablées autrefois, et il a fallu mener de longs travaux pour les mettre à jour de nouveau. En conclusion, nous pouvons affirmer que de nombreuses régions où sévit le désert de nos jours avaient il y a longtemps un tout autre aspect.

Comment les 'Ad furent-ils ruinés?
Dans le Coran, Allah dit qu'un vent furieux a fait périr les 'Ad. Les versets précisent que ce vent a duré sept nuits et huit jours, détruisant totalement les 'Ad:

Les 'Ad ont traité de menteur leur messager; comment furent alors Mon châtiment et Mes avertissements? Certes Nous avons envoyé contre eux un vent violent et glacial, en un jour néfaste et interminable; il arrachait les gens comme des souches de palmiers déracinés. (Sourate al-Qamar: 18-20)

Et quant aux 'Ad, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux, qu'Allah déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs; tu voyais alors les gens renversés par terre comme des souches de palmiers évidées. (Sourate al-Haqqa: 6-7)

Bien qu'ayant déjà été avertis, les gens n'ont accordé aucune attention aux avertissements successifs, et ils ont sans cesse rejeté leurs messagers. Ils étaient tellement plongés dans l'illusion qu'ils furent tout abasourdis lorsqu'ils virent la destruction approcher, incapables de comprendre quoi que ce soit et s'enfonçant dans leur négation:

Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leurs vallées, ils dirent: "Voici un nuage qui nous apporte de la pluie." Au contraire! C'est cela même que vous cherchiez à hâter: un vent contenant un châtiment douloureux. (Sourate al-Ahqaf: 24)

Dans le verset, il apparaît clairement que les gens ont bien vu arriver le nuage fatal, mais leur vision des choses était brouillée et ils crurent ainsi qu'il s'agissait d'un nuage de pluie. A ce propos, rappelons qu'un cyclone se déplaçant en "balayant" le sol du désert ressemble de loin à un nuage de pluie. Il est possible que les 'Ad aient été trompés par cette apparence et n'aient pas imaginé la venue d'une calamité. Le chercheur Doe donne une description de ces tempêtes de sable, qui semble provenir de son expérience personnelle: "Le premier signe consiste en l'approche d'un mur d'air chargé de poussière, pouvant s'élever jusqu'à une hauteur de quelques centaines de mètres, mis en mouvement et sustenté par de forts courants ascendants et se propageant en avant par le biais d'un vent très fort."27

La cité d'Ubar, considérée comme ayant été la patrie des 'Ad, a été ensevelie sous une couche de sable épaisse de plusieurs mètres. Il semble que les vents furieux qui, comme le Coran le précise, ont duré sept nuits et huit jours, aient accumulé des tonnes de sable, submergeant la cité et enterrant les gens vivants. Les fouilles menées à Ubar confirment tout cela. Le magazine français çà M'Intéresse va dans le même sens lorsqu'il rapporte: "Ubar fut enterrée sous une couche de sable épaisse d'environ douze mètres, résultat d'une tempête."28

Mais la preuve la plus éloquente de l'ensevelissement des 'Ad par une tempête de sable est l'emploi du terme "ahqaf" dans le Coran pour localiser l'endroit où vivait ce peuple. La description utilisée dans le verset 21 de la sourate al-Ahqaf est la suivante:

Et rappelle-toi le frère des 'Ad quand il avertit son peuple à Al-Ahqaf, alors qu'avant et après lui des avertisseurs sont passés, en disant: "N'adorez qu'Allah. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible."

Le mot "ahqaf" signifie "dunes de sable" en arabe, et c'est le pluriel de "hiqf" qui signifie "une dune de sable". Ceci permet d'affirmer que les 'Ad vivaient dans une région où abondaient les dunes de sable, ce qui explique le recouvrement de leur cité par autant de sable. Selon une interprétation, ahqaf a perdu sa signification originelle de "collines de sable" pour devenir le nom donné à la région du Sud Yémen où vivaient les 'Ad. Cela ne change rien au fait que la racine de ce mot est dunes de sable, mais nous voyons ainsi qu'il est devenu propre à cette région, pour rendre compte de son aspect physique particulier.

La destruction ayant anéanti les 'Ad, par un vent qui "arrachait les gens comme des souches de palmiers déracinés" (Sourate al-Qamar: 20) s'est vraisemblablement produite en un temps très bref, faisant disparaître toute trace de leur civilisation, que ce soit les hommes ou leurs demeures ou encore les systèmes d'irrigation, canaux et barrages construits pour assurer la fertilité de la région. Et les récentes découvertes archéologiques n'ont fait que confirmer le Coran.

En considérant l'anéantissement des 'Ad, il est nécessaire de prendre en considération les avertissements du Coran. Allah déclare dans le Coran que les 'Ad se sont égarés du droit chemin à cause de leur arrogance et ont même lancé le défi suivant: "Qui nous est supérieur en force?" Le Coran vient tout de suite mettre un terme à leurs prétentions:

Quoi! N'ont-ils pas vu qu'en vérité Allah qui les a créés est plus fort qu'eux? (Sourate Fussilat: 15)

Ce dont chacun d'entre nous doit se souvenir, c'est qu'Allah est le plus Grand et le seul Digne de louanges, et que la voie de la prospérité passe obligatoirement par Son adoration.

CHAPITRE 5
THAMUD
Les Thamud ont traité de mensonges les avertissements. Ils dirent: "Allons-nous suivre un seul homme [Salih] d'entre nous-mêmes? Nous serions alors dans l'égarement et la folie. Est-ce que le message a été envoyé à lui à l'exception de nous tous? C'est plutôt un grand menteur, plein de prétention et d'orgueil."

(Sourate al-Qamar: 23-26)

Comme il est dit dans le Coran, les Thamud méprisèrent les mises en garde d'Allah tout comme les 'Ad avaient agi avant eux, et ils furent donc châtiés en conséquence. Aujourd'hui, suite aux études archéologiques et historiques, beaucoup d'éléments ont été mis en lumière, qui étaient inconnus auparavant: par exemple le lieu où vivaient les Thamud, leurs demeures et leurs styles de vie. Les Thamud constituent donc une réalité historique, annoncée par le Coran bien avant que des études modernes ne viennent l'authentifier.

Avant d'examiner les découvertes archéologiques liées à ce peuple, il est utile d'examiner ce qui est rapporté par le Coran concernant leur opposition obstinée à leur prophète. Et comme le Coran est un livre s'adressant aux gens de toutes les époques, le destin des Thamud est en fait un avertissement destiné à toutes les générations, en tout lieu.

La transmission du message par le Prophète Salih
Dans le Coran, il est dit que le Prophète Salih fut suscité auprès de ses frères les Thamud, en guise d'avertisseur. Salih était, avant d'être investi de sa qualité de prophète, un personnage éminent au sein de sa société. Ses concitoyens, qui ne s'attendaient pas à ce qu'il proclame la religion de vérité, furent surpris de l'entendre les exhorter à abandonner leurs déviations. Leur première réaction fut de le calomnier et de jeter l'anathème sur lui:

Et Nous avons envoyé au peuple de Thamud leur frère Salih, qui dit: "? mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez point de divinité en dehors de Lui. De la terre Il vous a créés, et Il vous l'a fait peupler. Implorez donc Son pardon puis repentez-vous à Lui. Mon seigneur est bien proche et Il répond toujours aux invocations." Ils dirent: "? Salih, tu étais auparavant un espoir pour nous. Nous interdirais-tu d'adorer ce qu'adoraient nos ancêtres? Cependant, nous voilà bien dans un doute troublant au sujet de ce vers quoi tu nous invites." (Sourate Hud: 61-62)

Peu nombreux furent ceux qui acceptèrent de suivre l'appel de Salih, la plupart préférant demeurer dans une attitude de rejet. En particulier, les chefs de la communauté renièrent Salih et s'opposèrent à lui aveuglément. Ils s'efforcèrent de nuire à ceux qui suivaient Salih, essayant de les opprimer. Ils enrageaient contre Salih, car il les appelait à adorer Allah. Cette hargne n'était pas spécifique aux Thamud; car les Thamud ne faisaient qu'emboîter le pas au peuple de Nuh et aux 'Ad, qui avaient vécu avant eux, réitérant leurs erreurs. Le Coran fait ainsi référence à ces trois communautés comme suit:

Ne vous est-il pas parvenu le récit de ceux qui vous ont précédés: du peuple de Nuh, des 'Ad, des Thamud et de ceux qui vécurent après eux, et que seul Allah connaît? Leurs messagers vinrent à eux avec des preuves, mais ils dirent, portant leurs mains à leurs bouches: "Nous ne croyons pas au message avec lequel vous avez été envoyés et nous sommes, au sujet de ce à quoi vous nous appelez, dans un doute vraiment troublant." (Sourate Ibrahim: 9)

En dépit des avertissements du Prophète Salih, les gens continuèrent d'être assaillis par le doute, hormis une petite minorité de croyants, qui d'ailleurs furent sauvés lorsque vint la grande catastrophe. Et les chefs de la communauté exercèrent des pressions sur eux:

Les notables de son peuple qui s'enflaient d'orgueil dirent aux opprimés, à ceux d'entre eux qui avaient la foi: "Savez-vous si Salih est envoyé de la part de son Seigneur?" Ils dirent: "Oui, nous croyons à son message." Ceux qui s'enflaient d'orgueil dirent: "Nous, nous ne croyons certainement pas en ce à quoi vous avez cru'." (Sourate al-A'raf: 75-76)

L'hostilité ne fit que croître, et un groupe parmi les mécréants se mit même à comploter en vue d'attenter à la vie de Salih, en jurant paradoxalement par Allah qu'ils s'engageaient à s'en débarrasser:

Ils dirent: "Nous voyons en toi et en ceux qui sont avec toi des augures de malheur." Il dit: "Votre sort dépend d'Allah. Mais vous êtes plutôt des gens qu'on soumet à la tentation." Et il y avait dans la ville un groupe de neuf individus qui semaient le désordre sur terre et qui ne faisaient rien de bon. Ils dirent: "Jurons par Allah que nous l'attaquerons de nuit, lui et sa famille. Ensuite nous dirons à celui qui sera chargé de le venger: Nous n'avons pas assisté à l'assassinat de sa famille et nous sommes sincères." Ils complotèrent donc, et Nous complotâmes aussi sans qu'ils ne s'en rendent compte. (Sourate an-Naml: 47-50)

Pour mettre son peuple à l'épreuve, Salih leur montra une certaine chamelle, selon la révélation d'Allah. Pour voir s'ils suivraient ou non les commandements d'Allah, il leur enjoignit de partager leur eau avec elle et de ne pas lui faire de mal. Mais ils réagirent en la tuant, et ces événements sont évoqués dans le Coran:

Les Thamud traitèrent de menteurs les messagers. Quand Salih, leur frère, leur dit: "Ne craindrez-vous pas Allah? Je suis pour vous un messager digne de confiance. Craignez donc Allah et obéissez-moi. Je ne vous demande pas de salaire pour cela, mon salaire n'incombe qu'au Seigneur des mondes. Vous laissera-t-on en sécurité dans votre condition présente? Au milieu de jardins, de sources, de cultures et de palmiers aux fruits presque mûrs? Creusez-vous habilement des maisons dans les montagnes? Craignez donc Allah et obéissez-moi. N'obéissez pas à l'ordre de ceux qui outrepassent les limites, qui sèment le désordre sur la terre et n'améliorent rien." Ils dirent: "Tu n'es qu'un ensorcelé, tu n'es qu'un homme comme nous. Apporte donc un prodige, si tu es du nombre des véridiques." Il dit: '"Voici une chamelle; à elle de boire un jour convenu, et à vous de boire un autre jour. Et ne lui infligez aucun mal, sinon le châtiment d'un jour terrible vous saisira." Mais ils la tuèrent. Eh bien, ils eurent à le regretter! (Sourate ash-Shu'ara: 141-157)

Et dans la sourate al-Qamar, le bras de fer entre Salih et son peuple est décrit comme suit:

Les Thamud ont traité de mensonges les avertissements. Ils dirent: "Allons-nous suivre un seul homme [Salih] d'entre nous-mêmes? Nous serions alors dans l'égarement et la folie. Est-ce que le message a été envoyé à lui à l'exception de nous tous? C'est plutôt un grand menteur, plein de prétention et d'orgueil." Demain ils sauront qui est le plus grand menteur plein de prétention et d'orgueil. Nous leur enverrons la chamelle, comme épreuve. Surveille-les donc et sois patient. Et informe-les que l'eau sera en partage entre eux et la chamelle; chacun boira à son tour. Puis ils appelèrent leur camarade, qui prit son épée et la tua. (Sourate al-Qamar: 23-29)

Le fait qu'ils ne furent pas punis immédiatement ne fit qu'augmenter leur insolence; ils s'en prirent à Salih, le critiquant et l'accusant d'être un menteur:

Ils tuèrent la chamelle, désobéirent au commandement de leur Seigneur et dirent: "? Salih, fais-nous venir ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des envoyés d'Allah." (Sourate al-A'raf: 77)

Allah affaiblit les plans et les stratagèmes des incroyants, et Il sauva Salih des mains de ceux qui voulaient lui nuire. Après cet événement Salih, voyant qu'il avait proclamé le message à son peuple de différentes façons mais que presque personne ne l'avait sérieusement écouté, annonça à son peuple qu'ils seraient détruits dans trois jours:

Mais ils la tuèrent. Alors il leur dit: "Jouissez de vos biens dans vos demeures pendant encore trois jours! Voilà une promesse qui ne sera pas démentie." (Sourate Hud: 65)

Promesse tenue: trois jours plus tard, l'avertissement de Salih devint réalité et c'en fut fait des Thamud:

Le cri affreux saisit les injustes. Et les voilà foudroyés dans leurs demeures, comme s'ils n'y avaient jamais prospéré. En vérité, les Thamud n'ont pas cru en leur Seigneur. Que périssent les Thamud! (Sourate Hud: 67-68)

Les découvertes archéologiques concernant les Thamud
Parmi tous les peuples mentionnés dans le Coran, les Thamud sont certainement ceux dont nous avons la meilleure connaissance de nos jours. En effet, des sources historiques révèlent qu'un peuple dénommé Thamud a bel et bien existé.

La communauté d'al-Hijr évoquée par le Coran, et les Thamud, ne font probablement qu'un seul peuple, car l'autre nom des Thamud est "Ashab al-Hijr".

Donc "Thamud" est le nom d'un peuple, tandis que la cité d'al-Hijr peut être l'une des cités fondées par ce peuple. Un géographe grec ancien a écrit que Domatha et Hegra étaient les endroits où les Thamud habitaient, et que Hegra a cédé plus tard la place à la cité de Hijr.29

Les sources les plus anciennes faisant référence aux Thamud sont les annales des victoires du Roi babylonien Sargon II (8ème siècle avant Jésus-Christ), qui vainquit ce peuple lors d'une campagne menée dans le nord de l'Arabie. Les Grecs font aussi référence à ce peuple sous le terme "Tamudaei", c'est-à-dire "Thamud", notamment dans les écrits de Ptolémée.30 Les Thamud disparurent complètement avant la venue du Prophète Muhammad (pssl), entre 400 et 600 de l'ère chrétienne.

Dans le Coran, les 'Ad et les Thamud sont toujours mentionnés ensemble. De plus, certains versets montrent que les Thamud ont été exhortés à tenir compte du sort des 'Ad qui les ont précédés. Donc les Thamud possédaient de bonnes connaissances sur les 'Ad:

Et au peuple de Thamud Nous avons envoyé leur frère Salih. Il dit: "? mon peuple, adorez Allah car vous n'avez pas d'autre divinité que Lui. Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder au peuple de 'Ad et vous installa sur la terre. Vous avez édifié des palais dans ses plaines, et taillé des maisons dans les montagnes. Rappelez-vous donc les bienfaits d'Allah et ne répandez pas la corruption sur la terre." (Sourate al-A'raf: 73-74)

Il y a donc un lien entre les peuples, et les 'Ad ont peut-être fait partie de l'histoire et de la culture des Thamud. Salih a ordonné à ses concitoyens de prendre en considération l'exemple des 'Ad et de ne pas se croire différents d'eux.

Les 'Ad, quant à eux, avaient reçu en guise d'avertissement l'exemple du peuple de Nuh, qui avait vécu avant eux. Tout comme les 'Ad avaient une importance historique pour les Thamud, le peuple de Nuh avait également une importance historique pour les 'Ad. Ces peuples possédaient d'ailleurs peut-être le même lignage. Mais les lieux où ont vécu les 'Ad et les Thamud étant géographiquement très éloignés, il ne semble pas y avoir de lien entre eux, et pourtant dans le Coran, Allah a exhorté les Thamud à se souvenir des 'Ad et de leur destruction, pourquoi alors vouloir relier les deux peuples?

La réponse apparaît clairement après une courte recherche. La distance entre leurs lieux de vie respectifs est trompeuse. Les Thamud connaissaient les 'Ad car les deux peuples provenaient probablement de la même origine. L'ouvrage Britannica Micropaedia décrit ainsi ce peuple sous le titre "Thamud":

Dans l'Arabie ancienne, tribu ou groupe de tribus qui semblent avoir connu un certain rayonnement. Bien que les Thamud soient probablement originaires de l'Arabie du Sud, un grand nombre d'entre eux ont apparemment émigré très tôt vers le nord, s'établissant de façon privilégiée sur les pentes du Jabal (Mont) Athlab. De récents travaux archéologiques ont permis de mettre à jour des écritures et gravures rupestres non seulement sur le Jabal Athlab, mais aussi en divers lieux d'Arabie Centrale.31

Des traces d'écriture semblables à l'alphabet smaïtique (appelé également thamudique) ont été trouvées en Arabie du Sud et plus haut dans tout le Hidjaz.32 Ces découvertes ont d'abord concerné une région du nord du Yémen connue sous le nom de Thamud, et qui est bordée au nord par le Rub'al Khali, au sud par l'Hadramaut, et à l'ouest par Shabwah.

Nous avons dit plus haut que les 'Ad étaient un peuple vivant en Arabie du Sud. Il est donc très significatif que des vestiges des Thamud aient été trouvés dans la région où vivaient les 'Ad, en particulier là où les Hadramites, descendants des 'Ad, ont vécu. Ceci explicite la relation établie par le Coran entre les deux peuples lorsque Salih a déclaré en s'adressant aux Thamud:

Et au peuple de Thamud Nous avons envoyé leur frère Salih. Il dit: "? mon peuple, adorez Allah car vous n'avez pas d'autre divinité que Lui… Et rappelez-vous quand Il vous fit succéder au peuple de 'Ad et vous installa sur la terre…" (Sourate al-A'raf: 73-74)

En conclusion, les Thamud ont payé le prix de leur non-obéissance à leur messager, et ils furent détruits. Leurs constructions audacieuses et leurs talentueuses œuvres d'art n'ont pas permis d'éloigner d'eux la punition. Les Thamud furent implacablement éradiqués, tout comme cela s'était déjà produit pour les peuples qui avaient avant eux rejeté la vérité.

CHAPITRE 6
PHARAON QUI FUT NOYE
Il en fut de même pour les gens de Pharaon et pour ceux qui, avant eux, avaient traité de mensonge les signes de leur Seigneur. Nous les avons fait périr pour leurs péchés. Et Nous avons noyé les gens de Pharaon. Car ils étaient tous des injustes. (Sourate al-Anfal: 54)

L'ancienne civilisation égyptienne, à l'instar d'autres cités-états établies en Mésopotamie à la même époque, est connue pour avoir été l'une des plus vieilles civilisations du monde, et il a été montré qu'elle a constitué un état organisé doté de l'ordre social le plus avancé de son temps.

Trois facteurs ont grandement contribué à l'essor de la civilisation égyptienne: l'écriture y a été découverte et utilisée dès le 3ème millénaire avant Jésus-Christ, le fleuve Nil a été mis à profit et l'égypte s'est naturellement trouvée protégée des agressions extérieures de par la nature de son territoire.

Mais cette civilisation a aussi été celle du "règne des Pharaons", qui est le système mécréant le plus nettement dénoncé dans le Coran. Ces souverains débordèrent d'orgueil, dévièrent de la voie droite et blasphémèrent; et finalement, ni leur civilisation avancée, ni leur ordre socio-politique, ni leurs succès militaires ne les sauvèrent de la destruction.

L'autorité des pharaons
Cette civilisation égyptienne était fondée sur la fertilité du fleuve Nil. Les égyptiens s'étaient établis dans la Vallée du Nil à cause de l'abondance des eaux de ce fleuve, et parce qu'ils pouvaient cultiver la terre avec cette eau sans être dépendants de la saison des pluies.

L'historien Ernst H. Gombrich a rappelé que l'Afrique a un climat très chaud et peut ne pas connaître de pluies durant des mois. C'est pour cette raison que beaucoup de régions de ce continent sont extrêmement sèches, et sont recouvertes de vastes déserts. D'ailleurs, il y a le désert des deux côtés du fleuve Nil, et il pleut rarement en égypte. Mais cela importe peu dans ce pays, puisque le fleuve Nil traverse le territoire en son milieu, et ce du nord au sud.33

Ainsi, quiconque exerce un contrôle sur ce fleuve exerce par conséquent un pouvoir sur le vecteur le plus important du commerce et de l'agriculture de l'égypte. C'est de cette manière que les pharaons ont dominé l'égypte.

Le parcours étroit et vertical du Nil à travers le pays ne permettait pas l'établissement de larges zones résidentielles autour du fleuve, et par conséquent la civilisation égyptienne était constituée de petites villes et de villages, et non d'énormes cités. Cette dissémination de la population a également contribué à la domination du peuple égyptien par les pharaons.

Le roi Ménès est connu pour avoir été le premier pharaon égyptien ayant unifié toute l'ancienne égypte en un seul état, vers le 3ème millénaire avant Jésus-Christ. En fait le terme "pharaon" désignait à l'origine le palais où vivait le roi égyptien à cette époque mais, avec le temps, il servit à désigner le roi d'égypte lui-même. C'est pourquoi les dirigeants de l'ancienne égypte commencèrent à être appelés "pharaons".

étant les possesseurs, les administrateurs et les chefs de l'?tat dans sa totalité, ces pharaons furent facilement acceptés comme étant des incarnations de la plus grande divinité de la religion polythéiste qui sévissait dans l'ancienne égypte. L'administration des terres égyptiennes, leur répartition, leurs revenus, ainsi que tous les services et domaines du pays, étaient gérés au nom du pharaon.

Le caractère absolu du régime procurait au pharaon un tel pouvoir qu'il pouvait se permettre tout ce qu'il voulait. Dès l'établissement de la première dynastie, au temps de Ménès qui devint le premier roi d'égypte en unifiant la Haute et la Basse égypte, les eaux du Nil furent distribuées au public par le biais de canaux. En plus de cela, toute production de biens et de services fut placée sous la tutelle du souverain. La répartition et la distribution des sources de richesses étaient ainsi laissées à la discrétion du pharaon qui, sans difficulté, maintenait dans la soumission toute une population. Le roi d'égypte, bientôt couramment appelé pharaon, était considéré comme un être saint qui détenait un immense pouvoir et subvenait aux besoins de tout son peuple; et il n'y avait qu'un pas vers sa divinisation, pas qui fut aisément franchi. Et les pharaons eux-mêmes se mirent à croire en leur caractère divin.

Certains termes utilisés par pharaon lors de sa conversation avec Musa, et mentionnés dans le Coran, prouvent qu'ils avaient vraiment adopté cette croyance. Il essaya ainsi d'intimider Musa en disant:

Si tu adoptes une autre divinité que moi je te ferai jeter en prison! (Sourate ash-Shu'ara: 29)

et il déclara aux gens autour de lui:

… je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi… (Sourate al-Qasas: 38)

Ceci montre amplement qu'il se considérait lui-même comme un dieu.

Les croyances religieuses des anciens égyptiens
Selon l'historien grec Hérodote, les anciens égyptiens étaient les gens les plus "dévots" dans le monde. Pourtant, leur religion n'était pas la religion de la vérité, mais il s'agissait bien au contraire d'un polythéisme pervers, qu'ils se refusaient à abandonner à cause de leur extrême conservatisme.

Les anciens égyptiens étaient largement influencés par l'environnement naturel dans lequel ils vivaient. La géographie naturelle de l'égypte protégeait le pays de façon parfaite contre les agressions extérieures, car l'égypte était entourée de déserts, de montagnes et de mers. Les attaques éventuelles ne pouvaient aisément emprunter que deux voies, et il était aisé pour les égyptiens de garder ces deux chemins d'accès. Les égyptiens demeurèrent donc isolés du monde extérieur à cause de ces facteurs naturels. Mais avec les siècles, cet isolement fut la source d'une bigoterie obscurantiste; les égyptiens adoptèrent une attitude hostile à toute innovation et à toute remise en question, se traduisant par un conservatisme forcené en matière de religion. Et la "religion de leurs ancêtres", mentionnée fréquemment dans le Coran, devint leur valeur la plus importante.

C'est pourquoi Pharaon et son cercle rapproché tournèrent le dos à Musa et à Harun lorsque ceux-ci leur proclamèrent la religion de vérité, en disant:

Ils dirent: "Est-ce pour nous écarter de ce sur quoi nous avons trouvé nos ancêtres que tu es venu à nous, et pour que la grandeur appartienne à vous deux sur la terre? Et nous ne croyons pas en vous!" (Sourate Yunus: 78)

La religion de l'ancienne égypte était divisée en branches, dont les plus importantes étaient la religion officielle de l'?tat, les croyances des gens du peuple et la croyance dans la vie après la mort.

Selon la religion officielle de l'?tat, le pharaon était un être divin. Il était l'incarnation vivante sur la terre des dieux de la population, et son devoir était l'exercice de la justice et la protection de cette population.

Les croyances répandues au sein du peuple étaient extrêmement compliquées, et les individus qui venaient contredire la religion officielle de l'?tat furent opprimés par les pharaons successifs. De façon simplifiée, les égyptiens croyaient en de nombreuses divinités, et ces dieux étaient habituellement représentés sous la forme de corps humains surmontés de têtes d'animaux. Il pouvait cependant y avoir quelques variantes d'une région à l'autre.

La vie après la mort occupait une place centrale dans la croyance égyptienne. Ils pensaient que l'âme survivait après le décès du corps, et qu'elle était transportée par des anges particuliers auprès du Dieu qui exerçait une fonction de Juge, assisté de quarante-deux autres "juges assistants"; une balance était alors selon eux avancée, et l'âme du défunt y était pesée. Ceux chez qui la bonté l'emportait connaissaient ensuite la félicité, tandis que les réprouvés étaient sujets à de grands tourments: les malfaisants étaient tourmentés à jamais par une étrange créature surnommée "Le Mangeur de Morts".

La croyance des anciens égyptiens en l'au-delà montre clairement des connotations avec la religion monothéiste et la religion de vérité. Ce point particulier de la croyance dans l'au-delà prouve que la religion de vérité et le message divin avaient atteint autrefois la terre d'égypte, mais que cette religion avait été plus tard pervertie, le monothéisme se trouvant entaché d'ajouts polythéistes. Il est un fait avéré que des avertisseurs appelant les gens à attester de l'unicité d'Allah et à se comporter comme Ses serviteurs ont été envoyés à plusieurs reprises en égypte, tout comme cela a également été le cas pour tous les peuples sur terre à une époque ou une autre. L'un d'eux était le Prophète Yusuf, dont l'histoire est rapportée en détail dans le Coran. L'histoire de Yusuf est aussi extrêmement importante parce qu'elle inclut l'arrivée des Enfants d'Israël en égypte et leur établissement dans ce pays.

Par ailleurs, il existe dans les sources historiques des références à certains égyptiens qui invitèrent les gens autour d'eux à embrasser des religions monothéistes, et ce avant même la venue de Musa. L'un d'entre eux est le pharaon le plus remarquable de l'histoire de l'égypte, à savoir Amenhotep IV.


3
Le pharaon monothéiste Amenhotep IV LES NATIONS DISPARUES Le pharaon monothéiste Amenhotep IV
Les pharaons égyptiens furent en général brutaux, oppresseurs, belliqueux et sans aucune pitié. En général, ils adoptèrent la religion polythéiste de l'égypte et se déifièrent eux-mêmes par le biais de cette religion. Mais il y eut un pharaon dans l'histoire de l'égypte, qui fut radicalement différent des autres. Ce pharaon a défendu la croyance en un Créateur unique, et il s'est trouvé confronté à l'opposition farouche des prêtres d'Ammon, qui profitaient du système polythéiste, et de certains militaires qui soutenaient les prêtres, et il mourut assassiné. Ce pharaon s'appelait Amenhotep IV, et son règne eut lieu au cours du 14ème siècle avant Jésus-Christ.

Lorsque Amenhotep IV arriva sur le trône en 1375 avant Jésus-Christ, il eut à faire face à un conservatisme et à un traditionalisme vieux de plusieurs siècles. Jusqu'alors, la structure de la société et les relations entre le palais royal et le peuple n'avaient subi aucune modification.

Tout événement extérieur et toute réforme religieuse étaient complètement ignorés, attitude qui avait frappé les voyageurs grecs et qui, nous l'avons expliqué plus haut, provient des spécificités géographiques de l'égypte.

Imposée au peuple par les pharaons, la religion officielle requérait une foi aveugle dans les traditions du passé. Mais Amenhotep IV refusa d'adopter la religion officielle. L'historien Gombrich écrit:

Il (Amenhotep IV) rompit avec de nombreuses coutumes consacrées par une vieille tradition. Il refusa de rendre hommage aux nombreux dieux étranges vénérés par son peuple. Pour lui il n'y avait qu'un seul Dieu suprême, Aton, qu'il adorait et qu'il représentait sous la forme du Soleil. Il s'est d'ailleurs lui-même surnommé Akhenaton, d'après le nom de son Dieu, et il déplaça sa cour en un lieu éloigné dénommé aujourd'hui El-Amarna, pour se mettre hors de portée des prêtres des autres dieux.34

Après la mort de son père, le jeune Amenhotep IV se trouva soumis à de fortes pressions, à cause de sa croyance monothéiste et de sa volonté d'effectuer des changements radicaux dans tous les domaines. Les prêtres de Thèbes firent tout pour l'empêcher de répandre sa religion. Le jeune pharaon et ses partisans quittèrent alors la cité de Thèbes pour aller s'établir à Tell-El-Amarna. Là, ils édifièrent une cité nouvelle et moderne, qui fut surnommée "Akh-et-aton". Amenhotep IV changea aussi son nom, qui signifiait "satisfaction d'Amon" en Akh-en-aton, qui signifiait "soumis à Aton". Amon était le nom donné à la plus grande idole dans le polythéisme égyptien. Selon Amenhotep, Aton était le "Créateur des cieux et de la terre", titre qui revient à Allah en Islam.

Choqués par ces événements, les prêtres d'Amon voulaient chasser Akhenaton à tout prix, et ils tirèrent profit d'une crise économique dans ce sens. Akhenaton fut empoisonné par des conspirateurs. Les pharaons qui régirent ensuite l'égypte prirent soin de rester soigneusement sous l'influence des prêtres.

Après Akhenaton, des pharaons soutenus par l'armée accédèrent au pouvoir, ce qui ne fit que renforcer le vieux polythéisme traditionnel et favoriser le retour de l'égypte vers le passé. Presque un siècle plus tard arriva sur le trône Ramsès II, qui connut le plus long règne de l'histoire de l'égypte. Selon de nombreux historiens, Ramsès II a été le pharaon qui persécuta les Enfants d'Israël et qui combattit contre Musa.35

La venue du Prophète Musa
A cause de leur profonde bigoterie, les anciens égyptiens rejetaient ceux qui voulaient proclamer le message de l'adoration d'Allah seul, et ils revenaient sans cesse à leurs croyances déviées. Finalement, Musa fut envoyé par Allah comme messager (rasul) auprès d'eux, à une époque où le peuple égyptien suivait un système religieux contraire à la religion de vérité, et avait réduit en esclavage les Enfants d'Israël. Musa reçut pour instruction d'inviter les égyptiens à embrasser la vraie religion, et de sauver les Enfants d'Israël de l'esclavage et de leur rappeler le droit chemin. Dans le Coran, Allah dit:

Nous te racontons, en toute vérité, l'histoire de Musa et de Pharaon, à l'intention des gens qui croient. Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d'abuser de la faiblesse de l'un d'eux: il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il faisait vraiment partie des corrupteurs. Mais Nous avons voulu favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers, et les établir puissamment sur terre, et faire voir à Pharaon, à Haman et à leurs soldats ce qu'ils redoutaient. (Sourate al-Qasas: 3-6)

Pharaon voulut empêcher le nombre des Enfants d'Israël de grandir, en faisant tuer tous les bébés de sexe masculin de leur communauté. C'est pour cela que, suite à l'inspiration d'Allah, la mère de Musa plaça ce dernier dans un panier qu'elle mit ensuite sur le fleuve Nil. C'est ainsi que Musa parvint au palais de Pharaon. Dans le Coran, les versets relatifs à cet épisode sont les suivants:

Et Nous révélâmes à la mère de Musa ceci: "Allaite-le. Et quand tu auras peur pour lui, jette-le dans les eaux. Et ne crains rien et ne t'attriste pas: Nous te le rendrons et ferons de lui un messager." Les gens de Pharaon le recueillirent, pour qu'il leur soit un ennemi et une source d'affliction! Pharaon, Haman et leurs soldats étaient fautifs. Et la femme de Pharaon dit: "Cet enfant réjouira mon œil et le tien! Ne le tuez pas. Il pourrait nous être utile ou bien nous le prendrons pour fils." Et ils n'imaginaient pas les conséquences de ce qu'ils faisaient. (Sourate al-Qasas: 7-9)

La femme de Pharaon empêcha le meurtre de Musa et elle l'adopta. Par suite, Musa effectua son enfance dans le palais de Pharaon. Des années plus tard, Musa quitta l'égypte et se rendit à Madyan. ? la fin de la période qu'il passa auprès du peuple de Madyan, Allah lui parla directement et lui annonça sa qualité de prophète. Il reçut pour instruction de retourner chez Pharaon et de proclamer à ce dernier le message de la religion d'Allah.

Le palais de Pharaon
Musa et son frère Harun se rendirent chez Pharaon et lui transmirent le message de la religion de vérité, obéissant ainsi à l'ordre d'Allah. Ils lui demandèrent d'arrêter de tourmenter les Enfants d'Israël et de les laisser partir avec eux. Il parut inacceptable à Pharaon que Musa, qu'il avait gardé auprès de lui pendant tant d'années , se tienne aujourd'hui face à lui et lui parle de cette manière. C'est pour cela que Pharaon l'accusa d'ingratitude:

Pharaon dit: "Ne t'avons-Nous pas élevé chez nous quand tu étais un petit enfant? Et n'es-tu pas demeuré chez nous de nombreuses années de ta vie? Puis tu as commis le méfait que tu as accompli, et tu es vraiment ingrat." (Sourate ash-Shu'ara: 18-19)

Pharaon essayait par là de jouer sur les sentiments de Musa. Il lui paraissait évident que, puisque lui et son épouse avaient élevé Musa, ce dernier devrait continuer de leur obéir. L'atmosphère émotionnelle créée par Pharaon avait aussi pour objectif d'influencer les notables de son peuple, afin qu'ils penchent de son côté.

D'autre part, le message de la religion de vérité proclamé par Musa minait le pouvoir de Pharaon, et rabaissait ce dernier au niveau des gens ordinaires. A partir de là, il serait dans l'obligation d'obéir à Musa. Et s'il libérait les Enfants d'Israël, il perdrait ainsi une importante main d'œuvre, ce qui compromettrait gravement ses projets.

Pour toutes ces raisons, Pharaon ne prit pas en considération les paroles de Musa. Il essaya de se moquer de lui, et voulut prouver sa force. Et il l'a refusé. Dans le même temps, il essaya de présenter Musa et Harun comme des anarchistes et de les accuser d'avoir des arrière-pensées politiques. Finalement, personne au sein des proches de Pharaon n'obéit à Musa et à Harun, exceptés les magiciens, refusant donc la religion de vérité présentée à eux. C'est pourquoi Allah leur infligea tout d'abord quelques calamités.

Les fléaux qui s'abattirent sur Pharaon et les siens
La peste est dans tout le pays.

Le sang est partout.

Ipuwer Papyrus, chapitre 2, pages 5-6

Pharaon et son cercle étaient si profondément plongés dans leur polythéisme et leur idolâtrie, à savoir "la religion de leurs ancêtres", qu'ils n'envisageaient aucunement de pouvoir y renoncer. Même les miracles accomplis par Musa ne suffirent pas à ébranler leurs superstitions. De plus, ils exprimèrent leur négation ouvertement:

Et ils dirent: "Quel que soit le miracle que tu nous apportes pour nous fasciner, nous ne croirons pas en toi." (Sourate al-A'raf: 132)

A cause de leur comportement, Allah fit s'abattre sur eux séparément plusieurs fléaux "surnaturels" (Sourate al-A'raf: 133) pour leur faire goûter aux tourments de ce monde, précédant bien évidemment les tourments éternels de l'au-delà. Le premier malheur a consisté en une sécheresse et une raréfaction des récoltes. A ce propos, le Coran précise:

Et Nous avons éprouvé les gens de Pharaon par des années de disette et par une diminution des récoltes afin qu'ils se rappellent. (Sourate al-A'raf: 130)

Les égyptiens avaient basé leur système agricole sur le fleuve Nil et, par conséquent, ils n'étaient pas soumis aux aléas climatiques. Mais un désastre inattendu survint à cause de l'arrogance et de l'orgueil de Pharaon et de ses proches à l'égard d'Allah et de leur rejet de Son prophète.

Ainsi le niveau des eaux du Nil se mit-il à baisser sérieusement, et les canaux d'irrigation issus du fleuve se montrèrent défaillants dans l'apport d'eau aux cultures. De plus, une extrême chaleur causa le dessèchement des récoltes. Les égyptiens furent très ébranlés car ils considéraient le fleuve Nil comme étant infaillible. Cette sécheresse éprouva aussi Pharaon, qui avait pour habitude de s'adresser à son peuple en ces termes:

… ô mon peuple! Le royaume d'égypte ne m'appartient-il pas ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds? N'observez-vous donc pas? (Sourate az-Zukhruf: 51)

Cependant, au lieu de tirer des enseignements de cette situation, Pharaon et ses proches pensèrent que Musa et les Enfants d'Israël étaient la cause de ces malheurs, aveuglés qu'ils étaient par leurs superstitions. Ils ne firent en fait que s'enfoncer dans leur insolence, et d'autres malheurs allaient suivre; Allah leur envoya une série de désastres énumérés dans le Coran:

Et Nous avons envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang, comme signes explicites. Mais ils s'enflèrent d'orgueil et demeurèrent un peuple profondément pécheur. (Sourate al-A'raf: 133)

Ces plaies qui firent souffrir l'égypte sont également décrites dans l'Ancien Testament, en accord cette fois-ci avec le Coran:

Et si tu refuses de les laisser partir, eh bien Je répandrai des grenouilles à toutes tes frontières: et le fleuve regorgera de grenouilles, qui sortiront de l'eau pour venir dans ta maison et dans ta chambre à coucher, et sur ton lit, et chez tes serviteurs, et sur tes proches, et dans tes fours et dans tes pétrins. (Exode, 8: 2-3)

Et le Seigneur dit à Moïse: "Dis à Aaron de saisir son bâton et de frapper avec la poussière du pays, afin que se répandent partout en égypte des poux." (Exode, 8: 16)

Et les sauterelles envahirent la terre d'égypte, et recouvrirent toutes les côtes d'égypte: elles étaient très agressives, il n'y en avait jamais eu de semblables auparavant et il n'y en aura plus de semblables après elles. (Exode, 10: 14)

... et le cœur de Pharaon se durcit, et il ne leur prêta pas l'oreille; ainsi l'avait voulu le Seigneur. (Exode, 8: 19)

Des désastres continuèrent de s'abattre sur Pharaon et les siens. Certains de ces désastres furent d'ailleurs occasionnés par des objets qui étaient adorés par les égyptiens; par exemple, le fleuve Nil et les grenouilles avaient été déifiés par eux et, comme ils étaient assimilés à des sources infaillibles de grands bienfaits, Allah a puni les gens par l'intermédiaire de ces pseudo-divinités, afin de secouer les consciences tétanisées et leur montrer qu'ils n'avaient aucune puissance.

Selon les exégètes de l'Ancien Testament, le "sang" désigne la transformation des eaux du fleuve Nil en cet élément, ce qui expliquerait la métaphore du Nil devenant rouge vif. D'après une autre interprétation, c'est une bactérie qui aurait donné la couleur rouge aux eaux du fleuve.

Le Nil était la principale source de vie pour les égyptiens. Toute atteinte portée à ce fleuve pouvait donc entraîner la mort de l'égypte entière.

Mais si la bactérie avait infesté le Nil au point qu'il devienne rouge sur toute sa longueur, alors tout être vivant consommant de l'eau du fleuve aurait été infecté par la bactérie en question.

De récentes explications pour la coloration rouge de l'eau ont mis en avant les protozoaires, le zooplancton, le phytoplancton et les dinoflagellés.

Toutes ces diverses floraisons ont tendance à désoxygéner l'eau et à produire des toxines nocives à la fois pour les poissons et les grenouilles.

Citant le récit de l'Exode dans la Bible, Patricia A. Tester, du Service des Pêches de la Marine Américaine, a écrit, dans un article publié dans les Annales de l'Académie des Sciences de New York, qu'un peu moins de 50 espèces de phytoplancton sur les 5000 espèces connues sont toxiques, mais que ces espèces toxiques sont dangereuses pour la vie aquatique. Dans la même publication, Ewen C.D. Todd, du Ministère Canadien de la Santé, a cité presque deux douzaines de phytoplanctons spécifiques ayant causé divers troubles à travers le monde, en se basant sur des données historiques et préhistoriques. W. W. Carmichael et I. R. Falconer ont établi une liste de maladies associées à l'algue d'eau douce bleu-verte. L'hydro-écologiste Joann M. Burkholder, de l'Université d'état de Caroline du Nord, a décrit une espèce de dinoflagellés, appelée Pfiesteria piscimorte et trouvée dans les eaux des estuaires, et qui est capable de tuer des poissons, comme son nom l'indique (piscimorte).36

A l'époque de Pharaon, il semble donc que ce genre de calamité ait bel et bien existé. Selon ce scénario, quand le Nil fut contaminé, les poissons moururent également et les égyptiens perdirent ainsi une abondante source de nourriture. Vu l'absence de poissons prédateurs, les grenouilles purent alors se multiplier à une vitesse vertigineuse et le Nil connut alors une surpopulation relativement à cette espèce; ces grenouilles cherchèrent probablement à migrer sur la terre ferme pour échapper à l'environnement aquatique devenu anoxique et toxique, en voie de putréfaction, mais elles moururent là et se décomposèrent tout comme les poissons. Le Nil et les terres adjacentes devinrent de la sorte infects, et l'eau douce inconsommable. De plus, l'extinction des espèces de grenouilles a inévitablement entraîné la prolifération d'insectes tels que les sauterelles et les poux.

?videmment, ce sont seulement des interprétations. Mais peu importe comment ces désastres se sont produits ou quelles conséquences ils ont entraînées, l'important c'est que ni Pharaon ni aucun de ses proches ne sont revenus dans la voie d'Allah; au contraire, leur arrogance ne fit qu'augmenter.

Pharaon et les siens étaient si hypocrites qu'ils pensaient pouvoir tromper Musa, et donc Allah, par de fausses promesses, implorant Musa de les soulager chaque fois qu'un nouveau malheur s'était abattu sur eux:

Et quand le châtiment les frappa, ils dirent: "ô Musa, invoque pour nous ton Seigneur en vertu de Sa promesse envers toi. Si tu éloignes de nous le châtiment, nous croirons certes en toi et nous laisserons partir avec toi les Enfants d'Israël." Et quand nous eûmes éloigné d'eux le châtiment jusqu'au terme fixé qu'ils devaient atteindre, voilà qu'ils violèrent l'engagement. (Sourate al-A'raf: 134-135)

L'exode hors d'égypte
Allah a expliqué à Pharaon et aux siens, par l'intermédiaire de Musa, ce dont ils devaient avoir conscience, et ainsi furent-ils avertis. Pour toute réponse, ils se rebellèrent et l'accusèrent d'être possédé ou d'avoir des ambitions cachées. Allah prépara une fin humiliante pour eux. Il révéla à Musa ce qui devait arriver:

Et Nous révélâmes à Musa: "Pars de nuit avec Mes serviteurs, car vous serez poursuivis." Puis Pharaon envoya des hérauts dans les villes pour dire: "Ce sont, en fait, une bande peu nombreuse, mais ils nous irritent, tandis que nous sommes tous vigilants." Ainsi, Nous les fîmes donc sortir des jardins et des sources, des trésors et d'un lieu de séjour agréable. Il en fut ainsi! Et Nous les donnâmes en héritage aux Enfants d'Israël. Au lever du soleil ils les poursuivirent. Puis, quand les deux partis se virent, les compagnons de Musa dirent: "Nous allons être rattrapés." (Sourate ash-Shu'ara: 52-61)

Alors que Pharaon et son armée, sûrs d'eux-mêmes, se rapprochaient des Enfants d'Israël et que ces derniers pensaient être pris au piège, Musa a toujours gardé une foi infaillible dans l'aide d'Allah:

Jamais! Car j'ai avec moi mon Seigneur qui va me guider! (Sourate ash-Shu'ara: 62)

C'est à ce moment qu'Allah sauva Musa et les Enfants d'Israël en ouvrant la mer.

Pharaon et ses hommes furent noyés sous les eaux qui se refermèrent sur eux après que les Enfants d'Israël eurent traversé sans dommages:

Alors Nous révélâmes à Musa: "Frappe la mer de ton bâton." Elle se fendit alors, et chaque versant devint semblable à une énorme montagne. Nous fîmes approcher l'autre parti. Et Nous sauvâmes Musa et tous ceux qui étaient avec lui; ensuite Nous noyâmes les autres. Voilà bien là un prodige, mais la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant et le Tout-Miséricordieux. (Sourate ash-Shu'ara: 63-68)

Le bâton de Musa était doté de propriétés miraculeuses. Ainsi Allah l'avait-Il transformé en un serpent lors de Sa première révélation à lui, et plus tard ce même bâton s'était encore transformé en un serpent et avait avalé les sorcelleries des magiciens de Pharaon. Et maintenant, Musa divisa la mer après l'avoir frappée avec ce bâton. Ce fut là l'un des plus grands miracles accordés au Prophète Musa.

La noyade de Pharaon et de ses hommes dans la mer
Le Coran nous informe des aspects les plus importants de l'événement de la division de la Mer Rouge. Selon le récit coranique, Musa quitta l'égypte accompagné des Enfants d'Israël qui lui ont obéi. Cependant, Pharaon ne put supporter ce départ effectué sans sa permission. Lui et ses soldats les poursuivirent, en se montrant "hargneux et méprisants" (Sourate Yunus: 90).

Alors que Musa et les Enfants d'Israël avaient atteint une rive de la mer, l'armée égyptienne surgit non loin d'eux. Certains Israélites se sont révoltés de ce fait contre Musa.

Cette faiblesse de la communauté est également décrite dans le verset coranique suivant:

Puis, quand les deux partis se virent, les compagnons de Musa dirent: "Nous allons être rattrapés." (Sourate ash-Shu'ara: 61)

A vrai dire, ce n'était pas la première fois que les Enfants d'Israël faisaient preuve d'un tel comportement empreint de doute et de refus d'obéissance. A titre d'exemple, ils s'étaient déjà plaints de lui par le passé, en disant:

Nous avons été persécutés avant que tu viennes à nous, et après ton arrivée… (Sourate al-A'raf: 129)

Contrairement au tempérament faible de son peuple, Musa se montrait extrêmement confiant, puisqu'il avait la certitude en Allah. Dès le début de sa lutte, Allah l'avait informé qu'Il le soutiendrait et le secourrait:

Ne craignez rien. Je suis avec vous: J'entends et Je vois tout. (Sourate Ta-Ha: 46)

Lorsque Musa se trouva confronté aux magiciens de Pharaon, il ressentit "quelque peur en lui-même" (Sourate Ta-Ha:67).

Sur ce, Allah lui révéla qu'il devait se montrer serein car la victoire lui reviendrait finalement:

N'aie pas peur. C'est toi qui auras le dessus. (Sourate Ta-Ha: 68)

C'est pourquoi il a réagi sans aucune hésitation quand ses coreligionnaires ont craint d'être subjugués. Il a dit:

Jamais! Car j'ai avec moi mon Seigneur qui va me guider! (Sourate ash-Shu'ara: 62)

Allah révéla à Musa qu'il devrait frapper la mer avec son bâton:

Alors Nous révélâmes à Musa: "Frappe la mer de ton bâton." Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme une énorme montagne. (Sourate ash-Shu'ara: 63)

En fait, Pharaon aurait dû comprendre que la situation avait quelque chose d'extraordinaire, ce miracle se déroulant devant ses yeux; il était clair qu'il y avait là une intervention divine. La mer s'ouvrit pour que puisse passer le peuple que Pharaon s'apprêtait à détruire. De plus, il n'y avait aucune assurance que la mer ne se refermerait pas après le passage des Enfants d'Israël. Et pourtant Pharaon et son armée continuèrent alors la poursuite, s'engouffrant entre les deux pans de mer. Il est probable qu'alors, les égyptiens aient perdu toutes leurs capacités à penser avec raison, et ce car ils étaient aveuglés par la haine et le mépris, et ils étaient ainsi incapables de comprendre la nature miraculeuse de l'événement.

Dans le Coran, Allah décrit comme suit les derniers moments de Pharaon:

Et Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d'Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent, hargneux et méprisants. Puis, quand la noyade l'eut atteint, il dit: "Je crois qu'il n'y a pas d'autre divinité que Celui en qui ont cru les Enfants d'Israël. Et je suis du nombre des musulmans." (Sourate Yunus: 90)

Ici nous pouvons voir un autre miracle de Musa. Rappelons-nous du verset suivant:

Et Musa dit: "ô notre Seigneur, Tu as accordé à Pharaon et à ses notables des parures et des biens dans la vie présente, et voilà, ô notre Seigneur, qu'avec cela ils égarent les gens loin de Ta voie. ô notre Seigneur, anéantis leurs biens et endurcis leurs cœurs afin qu'ils ne croient pas, jusqu'à ce qu'ils aient vu le châtiment douloureux." Allah dit: "Votre prière est exaucée. Demeurez tous deux sur le chemin droit, et ne suivez point la voie de ceux qui ne savent pas." (Sourate Yunus: 88-89)

Il ressort clairement du verset précédent que Musa avait été informé en réponse à son invocation que Pharaon croirait en Allah au moment où il serait confronté personnellement au châtiment douloureux. En effet, Pharaon proclama sa foi quand il fut sur le point d'être submergé par les flots. Mais son repentir de mourant n'a pu le sauver de se noyer. Pharaon et son armée qui se sont noyés servent d'exemples pour l'humanité:

Maintenant donc? Alors qu'auparavant tu as désobéi et que tu as été du nombre des corrupteurs! Nous allons aujourd'hui épargner ton corps sans âme, afin que tu deviennes un signe pour tes successeurs. Mais, en vérité, beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos signes. (Sourate Yunus: 91-92)

Nous sommes aussi informés que les hommes de Pharaon ont également reçu leur part du châtiment; puisqu'ils étaient "hargneux et méprisants" (Sourate Yunus: 90), "des hommes enfoncés dans le péché" (Sourate al-Qasas: 8), "des injustes" (Sourate al-Qasas: 40), et que "ils pensèrent qu'ils ne seraient pas ramenés vers Allah" (Sourate al-Qasas: 39), ils méritaient d'être châtiés par Allah. Ainsi Allah a-t-il saisi Pharaon et les siens pour les jeter dans la mer:

Alors Nous Nous sommes vengé d'eux; Nous les avons noyés dans les flots, parce qu'ils traitaient de mensonges Nos signes et n'y prêtaient aucune attention. (Sourate al-A'raf: 136)

Allah décrit ensuite ce qu'il est advenu après la mort de Pharaon:

Et Nous avons fait hériter les gens qui étaient opprimés des contrées orientales et occidentales de la terre, contrées que Nous avons bénies. Et la très belle promesse de ton Seigneur sur les Enfants d'Israël s'accomplit en récompense de leur endurance... (Sourate al-A'raf: 137)

CHAPITRE 7
LE PEUPLE DE SABA ET L'INONDATION D'ARIM
Il y avait assurément, pour la tribu de Saba, un signe dans leurs demeures: deux jardins, l'un à droite et l'autre à gauche.

"Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué, et soyez reconnaissants envers Lui: une contrée agréable et un Seigneur pardonneur." Mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes alors contre eux Sailal-Arim (l'inondation du Barrage), et Nous leur changeâmes leurs deux jardins en deux bosquets aux fruits amers, des tamaris et des jujubiers rabougris.

(Sourate Saba: 15-16)

La communauté de Saba à laquelle se réfère le verset ci-dessus, faisait partie des quatre plus grandes civilisations qui vivaient en Arabie du Sud. On estime que ce peuple s'est établi là dans la période comprise entre 1000 et 750 avant Jésus-Christ, pour disparaître définitivement vers l'an 550 de l'ère chrétienne suite à deux siècles de conflits avec les Arabes et les Perses.

L'époque exacte de l'établissement de la civilisation de Saba est sujette à de nombreuses discussions, le peuple de Saba ayant commencé à tenir des registres gouvernementaux écrits vers l'an 600 avant Jésus-Christ. C'est pourquoi nous ne disposons pas de documents écrits émanant d'eux antérieurs à cette date.

Les plus anciennes sources faisant référence au peuple de Saba sont des chroniques militaires annuelles rédigées au temps du Roi assyrien Sargon II (722-705 avant Jésus-Christ); alors que Sargon enregistrait la liste des gens redevables de l'impôt envers lui, il a inscrit le roi de Saba, Yith'i-amara (It'amara). C'est là la plus vieille trace écrite de l'existence du Royaume de Saba.

Pourtant, il serait faux de conclure d'après ce seul document que la culture de Saba n'a vu le jour que vers 700 avant Jésus-Christ, car il est plus que probable que Saba existait depuis longtemps déjà. D'ailleurs, dans les inscriptions d'Arad-Nannar, l'un des plus anciens rois de l'état d'Ur, le mot "Sabum", dont on pense qu'il désigne "le pays de Saba", a été utilisé.37 Si ce terme désigne effectivement Saba, alors c'est là une preuve que l'histoire de Saba remonte jusque vers l'an 2500 avant Jésus-Christ.

Les sources historiques mentionnant le peuple de Saba disent habituellement qu'ils étaient les vecteurs d'une véritable civilisation, à l'instar des Phéniciens, et qu'ils pratiquaient beaucoup le commerce. En conséquence, ils contrôlaient et administraient certaines pistes caravanières qui traversaient l'Arabie du Nord. Pour que les commerçants Sabéens puissent acheminer leurs marchandises vers la Méditerranée et Gaza, ils devaient traverser l'Arabie du Nord, et il leur fallait pour cela obtenir l'autorisation du roi Sargon II, qui gouvernait la région, ou bien s'acquitter d'un impôt envers lui. Et lorsque les Sabéens commencèrent à verser de l'argent au Royaume Assyrien, leur nom se trouva naturellement mentionné dans les annales de cet état.

Les Sabéens sont connus pour avoir atteint un certain degré de civilisation, comme en témoignent les termes "restaurer", "consacrer" et "construire", que les dirigeants de Saba ont fréquemment employés. Le Barrage de Ma'rib, qui est l'un des plus importants monuments de ce peuple, démontre clairement le niveau technologique qu'ils possédaient.

L'état Sabéen se permit même d'adopter une politique expansionniste, grâce à son armée qui était l'une des plus puissantes dans la région. Ainsi les Sabéens ont-ils conquis les terres du vieil état Qatabéen, et ils géraient de nombreux territoires en Afrique. En l'an 24 avant Jésus-Christ, lors d'une expédition menée vers l'Afrique du Nord, l'armée sabéenne infligea une sévère défaite à l'armée de Marcus Aelius Gallus, qui gouvernait l'?gypte au nom de l'Empire Romain, confirmant ainsi sa suprématie dans cette partie du monde à cette époque. Il semble que l'état Sabéen poursuivait une politique généralement modérée, n'hésitant cependant pas à faire usage de la force s'il jugeait cela nécessaire. Doté d'une culture et d'une armée dominantes, l'état Sabéen pouvait être qualifié de "superpuissance" régionale à cette époque-là.

La grande force de l'état Sabéen est également décrite dans le Coran. Une déclaration des commandants de l'armée sabéenne, mentionnée dans le noble Livre, prouve que ceux-ci avaient une grande confiance en eux-mêmes; ils avaient en effet déclaré:

Nous sommes détenteurs d'une force et d'une puissance redoutable. Le commandement cependant t'appartient. Regarde donc ce que tu veux ordonner. (Sourate an-Naml: 33)

La capitale de l'état Sabéen était Ma'rib, qui jouissait d'une grande opulence grâce à son emplacement géographique. Cette cité était située aux abords du fleuve Adhanah. Et l'endroit où le fleuve atteignait le Mont Balaq était très propice à la construction d'un barrage. Utilisant cette topographie favorable, les Sabéens élevèrent très tôt un ouvrage de ce type, et ils commencèrent à pratiquer l'irrigation. Ils atteignirent après cela un degré véritablement élevé de prospérité. Et Ma'rib fut l'une des cités les plus modernes de l'époque. Les voyageurs grecs visitant la région parlèrent en termes admiratifs de cette prospérité et témoignèrent du caractère verdoyant de cette partie de l'Arabie.38

La hauteur du barrage de Ma'rib était de 16 mètres, sa largeur était de 60 mètres et il était long de 620 mètres. Selon les estimations, il permettait d'irriguer une zone de 9.600 hectares, dont 5.300 situés sur la plaine du sud et le restant appartenant à la plaine du nord. Ces deux plaines étaient d'ailleurs mentionnées dans l'expression "Ma'rib et les deux plaines" dans les inscriptions sabéennes.39 L'expression du Coran, "les deux jardins, l'un à droite et l'autre à gauche" (Sourate Sabah: 15) désigne probablement les jardins imposants et les vignobles de ces deux vallées. Grâce à ce barrage et à son irrigation induite, la région acquit la réputation d'être la plus florissante et la mieux irriguée du Yémen. Le Français J. Holevy et l'Autrichien Glaser ont prouvé d'après des documents écrits que le barrage de Ma'rib existait depuis une époque fort reculée.

En effet, des inscriptions rédigées dans le dialecte Himer établissent que ce barrage a rendu la région environnante très productive.

Ce barrage a bénéficié d'importantes réparations aux 5ème et 6ème siècles de l'ère chrétienne. Pourtant, cette restauration ne put empêcher l'effondrement de l'ouvrage en l'an 542. Cette catastrophe s'est traduite par "l'inondation du Barrage" mentionnée dans le Coran, source de dégâts profonds: des centaines d'années de labeur des Sabéens disparurent soudain avec la destruction de vignobles et terres cultivées et jardins. Il est un fait avéré que le peuple sabéen est entré dans une phase de récession suite à cet événement, et ce déclin amena la disparition de l'état Sabéen.

L'inondation d'Arim qui frappa l'état de Saba
Lorsque nous examinons le Coran à la lumière des données historiques évoquées précédemment, nous constatons qu'il existe un réel accord. Les découvertes archéologiques et les données historiques indiquent ce qui est écrit dans le Coran. Les versets rappellent que le peuple de Saba a été détruit pour n'avoir pas écouté les exhortations de leur prophète et pour avoir rejeté la foi, faisant ainsi preuve d'ingratitude, et ce par le biais d'une terrible inondation. Cette inondation est ainsi décrite dans le Coran:

Il y avait assurément, pour la tribu de Saba, un signe dans leurs demeures: deux jardins, l'un à droite et l'autre à gauche. "Mangez de ce que votre Seigneur vous a attribué, et soyez reconnaissants envers Lui: une contrée agréable et un Seigneur pardonneur." Mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes alors contre eux Sailal-Arim (l'inondation du Barrage), Et Nous leur changeâmes leurs deux jardins en deux bosquets aux fruits amers, des tamaris et des jujubiers rabougris. Ainsi les rétribuâmes-Nous pour leur mécréance. Saurions-Nous sanctionner un autre que le mécréant? (Sourate Sabah: 15-17)

Comme il ressort de ces versets, les Sabéens vivaient dans une région réputée pour sa douceur, ses vignobles et ses jardins. Traversé par des pistes caravanières, le pays de Saba jouissait d'un niveau de vie enviable et était parmi les plus prospères de son époque.

Dans une telle contrée, ce qui était attendu de ses habitants était de "manger de ce que notre Seigneur a attribué, et être reconnaissants envers Lui", comme le précise le verset.

Pourtant ils n'ont pas agi de la sorte. Ils pensèrent être à l'origine de leur prospérité, considérant que tout cela était venu grâce à leurs seuls efforts. Ils choisirent l'arrogance plutôt que la reconnaissance et, comme le Coran le déclare, "ils se détournèrent [d'Allah]"…

Et parce qu'ils attribuaient à eux-mêmes tout ce qu'ils possédaient, ils perdirent tout. L'inondation du Barrage fit tout disparaître.

Mawdudi a écrit dans son commentaire du Coran à propos de l'appellation "Sayl al-Arim", qui est employée dans le noble Livre pour désigner ce désastre:

Le vocable "arim", qui apparaît dans l'expression "Sayl al-Arim", est une forme dérivée du vocable "arimen", utilisé dans le dialecte de l'Arabie du Sud, et qui signifie "barrage, barrière". Dans les ruines exhumées lors des fouilles menées au Yémen, ce mot est apparu utilisé dans ce sens dans de nombreuses inscriptions; par exemple, dans celles qui furent réalisées après la restauration du grand mur de Ma'rib en 542 et 543, sous l'ordre du roi éthiopien Ebrehe (Abraha), qui gouvernait aussi le Yémen, le mot "arim" est employé à plusieurs reprises pour désigner le barrage. C'est pourquoi l'expression "Sayl al-Arim" veut dire "une inondation désastreuse qui se produit après la rupture d'un barrage". Le verset: "Nous leur changeâmes leurs deux jardins en deux bosquets aux fruits amers, des tamaris et des jujubiers rabougris" (Sourate Saba: 16), décrit l'état du pays après la catastrophe. Après l'effondrement du mur, les canaux d'irrigation creusés par les Sabéens se trouvèrent également détruits. Par voie de conséquence, la région qui était, auparavant, semblable à un vaste jardin, se trouva transformée en une jungle. Et il n'y eut dès lors plus de fruits autres que ceux, semblables à des cerises, portés par de petits arbustes.40

L'archéologue chrétien Werner Keller, auteur de l'ouvrage Und Die Bible Hat Doch Recht (Le Livre saint avait raison), reconnut que l'inondation d'Arim s'était produite selon la description du Coran, et il écrivit que l'existence d'un tel barrage et la destruction du pays entier suite à son effondrement prouvent que l'épisode coranique relatif aux gens du jardin a bel et bien eu lieu.41

Après la catastrophe, la région devint peu à peu un désert, et les Sabéens perdirent la source essentielle de leurs revenus avec la disparition de leurs terres agricoles. Cette situation était une sanction pour l'ingratitude des gens et leur refus de croire en Lui. La société sabéenne commença à se désintégrer et les habitants de cette région abandonnèrent leurs demeures pour émigrer vers l'Arabie du Nord, La Mecque et la Syrie.42

La cité de Ma'rib, autrefois prospère et aujourd'hui à l'état de ruines, constitue sans nul doute un avertissement pour tous ceux qui répéteront les mêmes erreurs que les Sabéens. Les Sabéens n'ont pas été les seuls à être frappés par une inondation en guise de châtiment. Dans le Coran, la sourate al-Kahf rapporte l'histoire de deux hommes, propriétaires chacun d'un jardin. L'un d'eux possédait un jardin vraiment imposant et productif, semblable à ceux que détenaient les Sabéens. Pourtant, il commit la même faute qu'eux: il se détourna d'Allah. Il pensa pouvoir s'attribuer la paternité des bienfaits dont il jouissait, c'est-à-dire qu'il considéra être la cause de son propre bien-être:

... [il] dit alors à son compagnon, avec qui il discutait: "Je possède plus de bien que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan." Il entra dans son jardin, coupable d'injustice envers lui-même [de par sa mécréance]; il dit: "Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr, et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes un meilleur lieu de retour que ce jardin." Et sa récolte fut détruite, et il se mit alors à se tordre les deux mains à cause de ce qu'il y avait dépensé, cependant que ses treilles étaient complètement ravagées. Et il disait: "Malheur à moi! Que je souhaiterais n'avoir associé personne à mon Seigneur!" Il n'y eut aucun groupe de gens pour le secourir contre la punition d'Allah. Et il ne put se secourir lui-même. (Sourate al-Kahf: 34-36, 42-43)

Comme il ressort de ces versets, l'erreur commise par le propriétaire du jardin prospère n'a pas été de nier l'existence d'Allah. Il reconnaît bien Allah puisqu'il a même supposé que s'il était ramené vers son Seigneur, il trouverait auprès de Lui quelque chose d'encore meilleur. Mais il a transgressé en affirmant que le bien dont il jouissait était en fait uniquement dû à ses efforts.

Et c'est là l'un des aspects d'association avec Allah: tenter de s'attribuer ce qui appartient à Allah exclusivement, et oublier de Le craindre.

C'est ce qu'ont fait les Sabéens. Et leur châtiment fut identique, à savoir que tout leur territoire fut détruit, afin qu'ils sachent qu'ils n'étaient pas les véritables détenteurs du pouvoir, mais que seule une partie de la puissance leur avait été "accordée".

LE PROPHETE SULAYMAN ET LA REINE DE SABA
On lui dit: "Entre dans le palais." Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors il [Sulayman] dit: "Ceci est un palais pavé de cristal." Elle dit: "Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même: je me soumets avec Sulayman à Allah, Seigneur des mondes."

(Sourate an-Naml: 44)

Les données historiques relatives à la rencontre de Sulayman et de la Reine de Saba indiquées dans le Coran furent mises en lumière lors de fouilles entreprises dans l'ancien pays de Saba, au sud du Yémen. Les ruines exhumées ont révélé qu'une "reine" a vécu dans cette région entre l'an 1000 et l'an 950 avant Jésus-Christ, et qu'elle a voyagé vers le nord jusqu'à Jérusalem.

L'information concernant les contacts entre les deux souverains, ainsi que la puissance économique et politique de chaque état, sont explicités dans la sourate an-Naml. Ce récit expliqué dans la sourate évoque tout d'abord la Reine de Saba par le biais des nouvelles qu'une huppe, qui accompagnait l'armée de Sulayman, avait communiquées à ce dernier:

Mais elle n'était restée absente que peu de temps et dit: "J'ai appris ce que tu n'as point appris; et je te rapporte de Saba une nouvelle sûre:

j'ai trouvé qu'une femme est leur reine, que de toute chose elle a été comblée et qu'elle a un trône magnifique. Je l'ai trouvée elle et son peuple se prosternant devant le Soleil au lieu d'Allah. Satan leur a embelli leurs actions, et il les a détournés du droit chemin, et ils ne sont pas bien guidés. Que ne se prosternent-ils pas devant Allah, qui fait sortir ce qui est caché dans les cieux et en terre, et qui sait ce que vous cachez et aussi ce que vous divulguez? Allah! Il n'y a pas de divinité digne d'adoration à part Lui, le Seigneur du Trône Immense." Alors Sulayman dit: "Nous allons bientôt voir si tu as dit la vérité ou si tu as menti!" (Sourate an-Naml: 22-27)

? la réception de ces informations fournies par la huppe, Sulayman transmit à celle-ci le commandement suivant:

Pars avec ma lettre que voici; puis jette-la leur, ensuite tiens-toi en retrait pour voir ce que sera leur réponse. (Sourate an-Naml: 28)

Après cela, le Coran rapporte les événements qui se produisirent après que la Reine de Saba eut reçu la lettre de Sulayman:

La reine dit: "ô notables! Une noble lettre m'a été lancée. Elle vient de Sulayman; et il est écrit: 'Au nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, ne soyez pas hautains avec moi et venez à moi en tout soumission.' Elle dit: 'ô notables! Conseillez-moi sur cette affaire, je ne déciderai de rien sans que vous ne soyez présents.' Ils dirent: "Nous sommes détenteurs d'une force et d'une puissance redoutable.

Le commandement cependant t'appartient. Ordonne donc ce que tu veux." Elle dit: "En vérité, quand les rois entrent dans une cité ils la corrompent, et font de ses honorables citoyens des humiliés. Et c'est ainsi qu'ils agissent. Moi, je vais leur envoyer un présent, puis je verrai ce que les envoyés ramèneront." Puis, lorsque la délégation arriva auprès de Sulayman, celui-ci dit: "Est-ce avec des biens que vous voulez m'aider, alors que ce qu'Allah m'a procuré est meilleur que ce qu'Il vous a procuré? Mais c'est plutôt vous qui vous réjouissez de votre cadeau. Retournez vers eux.

Nous viendrons avec des armées contre lesquelles ils seront impuissants. Et nous les en expulserons tout humiliés et méprisés." Il dit: "ô notables! Qui de vous m'apportera son trône avant qu'ils ne viennent à moi soumis?" Un jinn puissant dit: "Je te l'apporterai avant que tu ne te lèves de ta place; pour cela, je suis fort et digne de confiance." Quelqu'un qui avait une connaissance du Livre dit: "Je te l'apporterai avant que tu n'aies cligné de l'œil." Quand, ensuite, Sulayman vit le trône installé auprès de lui, il dit: "Ceci provient de la grâce de mon Seigneur, afin de m'éprouver pour voir si je suis reconnaissant ou bien si je suis ingrat. Et quiconque est reconnaissant, c'est dans son propre intérêt qu'il le fait, et quiconque est ingrat, alors vraiment mon Seigneur Se suffit à lui-même et Il est Généreux." Et il dit encore: "Déguisez-lui son trône afin de le rendre méconnaissable, nous verrons alors si elle sera guidée ou bien si elle est du nombre de ceux qui ne sont pas guidés." Quand elle fut arrivée, on lui dit: "Est-ce que ton trône est ainsi?" Elle dit: "C'est comme si c'était lui. Le savoir nous a été donné auparavant, et nous étions déjà soumis à Allah." Et il la détourna de l'adoration d'autres qu'Allah, et elle était issue d'un peuple de mécréants. On lui dit: "Entre dans le palais." Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors il [Sulayman] dit: "Ceci est un palais pavé de cristal." Elle dit: "Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même: je me soumets avec Sulayman à Allah, Seigneur des Mondes." (Sourate an-Naml: 29-44)

Le palais de Sulayman
Dans les versets faisant référence à la Reine de Saba, le Prophète Sulayman est également mentionné. Il est écrit qu'il possédait un palais et un royaume fabuleux, et de nombreux autres détails sont aussi fournis.

Ainsi, nous apprenons que Sulayman avait à sa disposition la technologie la plus avancée de son époque. Dans son palais se trouvaient des œuvres d'art étonnantes et d'autres objets de valeur, qui impressionnaient tous ceux qui les voyaient. Le sol de l'entrée du palais était fait de cristal.

Dans le Coran, Allah décrit ce palais et l'effet qu'il produisit sur la Reine de Saba:

On lui dit: "Entre dans le palais." Puis, quand elle le vit, elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors il [Sulayman] dit: "Ceci est un palais pavé de cristal." Elle dit: "Seigneur, je me suis fait du tort à moi-même: je me soumets avec Sulayman à Allah, Seigneur des Mondes." (Sourate an-Naml: 44)

La raison de la destruction de ce temple ainsi que d'autres bâtiments à Jérusalem réside dans l'attitude arrogante et maligne des générations de Juifs qui vécurent après Sulayman. Nous lisons dans le Coran à ce propos:

Nous avions clairement averti les Enfants d'Israël dans le Livre: "Par deux fois vous sèmerez la corruption sur terre et vous transgresserez d'une façon excessive, et par deux fois vous serez punis!" Lorsque vint l'accomplissement de la première de ces deux sentences, Nous envoyâmes contre vous certains de Nos serviteurs doués d'une force terrible, qui pénétrèrent à l'intérieur des demeures. Et l'avertissement se trouva concrétisé. Ensuite Nous vous donnâmes la revanche sur eux; et Nous vous renforçâmes en biens et en enfants. Et Nous fîmes de vous un peuple plus nombreux. Si vous fîtes le bien, vous le fîtes pour vous-mêmes; et si vous fîtes le mal, vous le fîtes contre vous-mêmes. Puis, quand vint le moment pour la seconde sentence de s'accomplir, vos ennemis défigurèrent vos visages et entrèrent dans le Temple comme cela s'était déjà produit la première fois, et ils détruisirent tout ce qui tomba en leur pouvoir. (Sourate al-Isra: 4-7)

Tous les peuples mentionnés dans les chapitres précédents méritèrent le châtiment divin à cause de leur rébellion et de leur ingratitude à l'égard des bienfaits d'Allah. Ayant erré d'un endroit à un autre pendant des siècles, sans posséder un quelconque état, et ayant finalement trouvé une patrie d'adoption dans les terres saintes au temps de Sulayman, les Juifs furent de nouveau châtiés à cause de leur transgression des lois divines.

Les Juifs contemporains, qui se sont établis dans la même région dans un passé récent, sèment de nouveau la corruption et se montrent excessivement transgresseurs.


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CHAPITRE 9 LES NATIONS DISPARUES CHAPITRE 9
LES COMPAGNONS DE LA GROTTE
Rappelle quand les jeunes se furent réfugiés dans la Grotte, ils dirent: "? notre Seigneur, donne-nous de Ta part une miséricorde; et assure-nous la droiture dans tout ce qui nous concerne."

(Sourate al-Kahf: 10)

La 18ème sourate du Coran, dénommée al-Kahf, ce qui signifie "la grotte", évoque un groupe de jeunes gens qui avaient trouvé refuge dans un tel abri pour fuir l'oppression et l'injustice d'un gouverneur qui sévissait contre les croyants. Les versets concernant cette question sont les suivants:

Penses-tu que les gens de la Grotte et de l'Inscription portant leurs noms ont constitué une chose extraordinaire d'entre Nos prodiges? Rappelle quand les jeunes se furent réfugiés dans la Grotte, ils dirent: "? notre Seigneur, donne-nous de Ta part une miséricorde; et assure-nous la droiture dans tout ce qui nous concerne." Alors Nous avons assourdi leurs oreilles en les plongeant dans un sommeil profond dans la Grotte, pendant de nombreuses années. Ensuite Nous les avons réveillés afin de savoir lequel des deux groupes qui discutaient à leur sujet saurait le mieux calculer la durée exacte de leur séjour. Nous allons te raconter leur récit en toute vérité. Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur; et Nous leur avons accordé les plus grands moyens de se diriger dans la bonne voie. Nous avons fortifié leurs cœurs lorsqu'ils s'étaient levés pour dire: "Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre; jamais nous n'invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi nous transgresserions dans nos paroles.

Voilà que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que n'apportent-ils sur elles une preuve évidente? Quel pire injuste que celui qui invente un mensonge contre Allah?" "Quand vous vous serez séparés d'eux et de ce qu'ils adorent en dehors d'Allah, réfugiez-vous donc dans la Grotte; votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous et accordera un sort plus enviable." Si tu avais vu le soleil, quand il se lève, s'écarter de leur Grotte vers la droite, et quand il se couche, passer à leur gauche, tandis qu'eux-mêmes étaient là, dans une partie spacieuse de la Grotte. Ceci est une des preuves d'Allah. Celui qu'Allah guide, c'est lui le bien-guidé. Et quiconque est égaré par Allah, pour lui tu ne trouveras pas de protecteur pour le mettre sur la bonne voie. Et tu les aurais crus éveillés, alors qu'ils dormaient.

Et Nous les tournions sur le côté droit et sur le côté gauche, tandis que leur chien était à l'entrée, pattes étendues. Si tu les avais aperçus, certes tu leur aurais tourné le dos en fuyant; et tu aurais été assurément rempli d'effroi devant eux. Et c'est ainsi que Nous les réveillâmes de leur long sommeil, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit: "Combien de temps êtes-vous demeurés là?" Ils dirent: "Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour." D'autres dirent: "Votre Seigneur sait mieux combien de temps vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voit quel aliment est le plus pur et qu'il vous apporte de quoi vous nourrir.

Qu'il agisse avec tact; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous. Si jamais ils vous attrapent, ils vous lapideront ou vous feront retourner à leur religion, et vous ne réussirez alors plus jamais." Et c'est ainsi que Nous avons rendu public leur existence, afin que les gens sachent que la promesse d'Allah est véridique et pour qu'il n'y ait point de doute au sujet de l'Heure. Rappelle quand ils discutèrent à leur sujet et déclarèrent: "Construisez sur eux un édifice. Leur Seigneur les connaît mieux." Mais ceux dont l'opinion prévalut dirent: "élevons sur eux un sanctuaire." Ils diront: "Ils sont trois et leur quatrième était leur chien." Et ils diront, en conjecturant sur leur mystère, qu'ils étaient cinq, le sixième étant leur chien, et ils diront: "Sept, le huitième étant leur chien." Dis: "Mon Seigneur connaît mieux leur nombre. Il n'en est que peu qui le savent." Ne discute à leur sujet que d'une façon apparente et ne consulte personne en ce qui les concerne.

Et ne dis jamais, à propos d'une chose: "Je la ferai sûrement demain", sans ajouter: "Si Allah le veut"; et évoque ton Seigneur quand tu oublies et dis: "Je souhaite que mon Seigneur me guide et me mène plus près de ce qui est correct." Or, ils demeurèrent dans leur caverne trois cents années et certains en ajoutèrent neuf dans leur calcul. Dis: "Allah sait mieux combien de temps ils demeurèrent là." A Lui appartient l'inconnaissable des cieux et de la terre. Comment Il voit et entend clairement toutes choses! Ils n'ont aucun allié en dehors de Lui, et Il n'associe personne à Son commandement. (Sourate al-Kahf: 9-26)

Selon l'opinion la plus répandue, les Compagnons de la Grotte, qui sont évoqués et cités en exemples à la fois par les sources islamiques et les sources chrétiennes, étaient sujets à la tyrannie cruelle d'un empereur romain que l'on croit être Decius. Bravant la répression, ces jeunes gens exhortèrent à plusieurs reprises leur peuple pour qu'ils n'abandonnent pas la religion d'Allah. Mais l'indifférence de leurs concitoyens à leur égard, l'oppression croissante de l'empereur et les menaces de mort contre eux les amenèrent à décider de quitter leurs foyers.

Il est un fait historique avéré que, à cette époque, les empereurs romains successifs menaient une politique de terreur et d'injustice à l'encontre des Chrétiens qui voulaient pratiquer le Christianisme sous sa forme pure et originelle.

Dans une lettre adressée par le gouverneur romain Pilinius (69-113 de l'ère chrétienne), qui administrait le nord-ouest de l'Anatolie, à l'Empereur Trajan, il est question des "compagnons du Messie [les Chrétiens] qui étaient réprimés pour avoir refusé d'adorer la statue de l'empereur". Cette lettre est l'un des documents importants qui attestent de l'oppression ayant frappé les Chrétiens à cette époque. Dans de telles circonstances les jeunes gens en question, à qui on demandait de se soumettre à un système non-religieux et d'adorer un empereur comme une divinité autre qu'Allah, refusèrent d'agir ainsi et dirent:

… Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre; jamais nous n'invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi nous transgresserions dans nos paroles. Voilà que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que n'apportent-ils sur elles une preuve évidente? Quel pire injuste que celui qui invente un mensonge contre Allah? (Sourate al-Kahf: 14-15)

Quant à l'emplacement de la région où vécurent les Compagnons de la Grotte, il y a divergence d'opinion. Les deux possibilités les plus vraisemblables sont ?phèse et Tarsus.

Presque toutes les sources chrétiennes désignent ?phèse comme étant le lieu où se trouve la Grotte-refuge. Certains chercheurs musulmans et commentateurs du Coran sont d'accord avec cette exégèse. D'autres ont expliqué qu'?phèse n'est pas l'emplacement exact, et ont essayé de prouver que l'événement s'est produit à Tarsus. Dans l'étude qui suit, les deux hypothèses seront examinées. Cependant, tous les chercheurs et commentateurs, y compris les Chrétiens, ont dit que les faits se sont produits au temps de l'empereur romain Decius (connu également sous le nom Decianus), vers l'an 250 de l'ère chrétienne.

Decius, ainsi que Néron, sont de façon notoire les empereurs romains ayant le plus sévèrement torturé les Chrétiens. Durant le court règne de Decius, une loi fut édictée obligeant toute personne à offrir un sacrifice aux dieux romains; un certificat attestant le bon accomplissement de cet acte était alors délivré à la personne, certificat qui devait être présenté aux officiels de l'?tat. Les récalcitrants étaient exécutés. Dans les sources chrétiennes, il es précisé que nombreux furent les Chrétiens qui refusèrent de se plier à cette pratique idolâtre, et qui étaient ainsi contraints de fuir d'une ville à l'autre, ou bien de se cacher dans des refuges secrets. Les Compagnons de la Grotte font certainement partie de ces premiers Chrétiens.

Il y a à ce point de l'exposé une précision importante à apporter: cet événement, narré à la fois par les Musulmans et les Chrétiens, s'est trouvé transformé en une légende suite à l'ajout de nombreux détails sans fondement et de ouï-dire. Pourtant, cet épisode est bel et bien une réalité historique.

L'épisode de la Grotte s'est-il passé à éphèse?
En ce qui concerne la cité dans laquelle ont vécu ces jeunes gens et la grotte dans laquelle ils ont trouvé refuge, divers emplacements possibles ont été proposés. Les raisons essentielles pour cela sont les suivantes: le désir des gens de croire que des jeunes aussi courageux et au grand cœur ont vécu autrefois dans leur propre cité, et la grande ressemblance entre les grottes dans ces régions. Par exemple, dans presque tous ces endroits, il y a un lieu de culte bâti au-dessus d'une excavation.

C'est un fait bien connu qu'éphèse est considéré comme un lieu saint par les Chrétiens, parce que dans cette ville se trouve une maison dans laquelle, selon la tradition chrétienne, mourut la Vierge Marie et qui fut, plus tard, transformée en une église. Ainsi, il est probable que les Compagnons de la Grotte aient résidé dans l'un de ces endroits sanctifiés par les hommes. De plus, certaines sources Chrétiennes affirment qu'éphèse est bien le lieu en question.

La plus ancienne source sur le sujet est constituée par des informations fournies par le prêtre syrien Jacques de Saruc (qui vécut au 5ème siècle de l'ère chrétienne). Le célèbre historien anglais Gibbon a cité ce prêtre à plusieurs reprises dans son livre Le déclin et la chute de l'Empire Romain. D'après cet ouvrage, Decius est bien nom de l'empereur qui a persécuté les sept jeunes croyants Chrétiens, les obligeant à se cacher dans une grotte. Decius a régné sur l'Empire Romain entre 249 et 251 de l'ère chrétienne, et son règne a été caractérisé par les mauvais traitements qu'il a infligés aux vrais disciples de 'Isa (Jésus). Selon certains commentateurs musulmans, la région où s'est produit l'événement en question était appelée "Aphesus" ou bien "Aphesos". D'après Gibbon, le nom de ce lieu est éphèse. Située sur la côte occidentale de l'Anatolie, cette cité constituait l'une des plus grandes cités portuaires de l'Empire Romain. Les ruines de cette cité sont connues de nos jours sous le nom de "l'antique cité d'éphèse".

Le nom de l'empereur qui régnait lorsque les Compagnons de la Grotte ont été tirés de leur long sommeil serait, selon les chercheurs musulmans, Tezusius, alors que d'après Gibbon il s'agirait de Théodose II. Ce dernier empereur a régné entre 408 et 450 de l'ère chrétienne, après que l'Empire Romain fut converti au Christianisme.

En utilisant les indications fournies par le verset cité ci-dessous, il est dit dans certains commentaires que l'entrée de la grotte donnait vers le nord et que, par conséquent, le soleil ne pouvait pas y pénétrer. Donc quelqu'un passant près de la grotte ne pouvait pas apercevoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Le verset en question est le suivant:

Si tu avais vu le soleil, quand il se lève, s'écarter de leur Grotte vers la droite, et quand il se couche, passer à leur gauche, tandis qu'eux-mêmes étaient là, dans une partie spacieuse de la Grotte. Ceci est une des preuves d'Allah. Celui qu'Allah guide, c'est lui le bien-guidé. Et quiconque est égaré par Allah, pour lui tu ne trouveras pas de protecteur pour le mettre sur la bonne voie. (Sourate al-Kahf: 17)

Le Docteur Musa Baran, archéologue, désigne ?phèse dans son ouvrage dénommé ?phèse, comme étant le lieu où vécut le groupe de jeunes croyants, et il ajoute:

En l'an 250 de l'ère chrétienne, sept jeunes gens résidant à ?phèse embrassèrent le Christianisme et rejetèrent l'idolâtrie. Essayant de trouver un moyen de vivre leur foi, ils se réfugièrent dans une grotte située sur le flanc oriental du Mont Pion. Les soldats romains s'en aperçurent et élevèrent un mur à l'entrée de la grotte.43

De nos jours, il est admis que sur ces vieilles ruines et tombes, beaucoup d'édifices religieux ont été édifiés. Des fouilles entreprises par l'Institut Autrichien d'Archéologie, en 1926, ont révélé que les ruines exhumées sur le flanc oriental du Mont Pion appartenaient à une construction élevée au nom des Compagnons de la Grotte, durant le règne de Théodose II.44

L'épisode de la Grotte s'est-il passé à Tarsus?
Le second lieu possible pour l'épisode des Compagnons de la Grotte est Tarsus. Là en effet se trouve une grotte qui ressemble beaucoup à celle décrite dans le Coran, et qui est située sur un massif montagneux connu sous le nom d'Encilus ou bien de Bencilus, au nord-ouest de Tarsus. De nombreux savants musulmans soutiennent ce point de vue. L'un des principaux exégètes coraniques, at-Tabari, a écrit dans son ouvrage Tarikh al-Umam que la montagne renfermant la Grotte se nomme "Bencilus" et est située près de Tarsus.45

Un autre célèbre commentateur du Coran, Muhammed Emin, a affirmé que le nom de la montagne était "Pencilus", et qu'elle était près de Tarsus.

"Pencilus" peut d'ailleurs être parfois prononcé "Encilus". Selon lui, la différence entre les mots trouve son explication dans les prononciations différentes de la lettre "B", ou bien dans l'élision d'une lettre dans le mot original, ce qui est appelé une "abrasion historique d'un mot".46

Fakhruddin ar-Razi, exégète du Coran également bien connu, a expliqué dans son œuvre que "même si ce lieu est appelé ?phèse, l'intention originelle est ici de dire Tarsus, parce que ?phèse est simplement un autre nom de Tarsus".47

De plus, dans les commentaires de Qadi al-Baidawi et de an-Nasafi, dans les commentaires de al-Jalalayn et de at-Tibyan, dans les commentaires de Elmali et de O. Nasuhi Bilmen, et pour beaucoup d'autres savants, le lieu en question est "Tarsus". 48 Et tous ces exégètes appuient leur interprétation en faisant remarquer que l'ouverture de la Grotte donne sur le nord, ce qui est en accord avec le verset:

Si tu avais vu le soleil, quand il se lève, s'écarter de leur Grotte vers la droite, et quand il se couche, passer à leur gauche… (Sourate al-Kahf: 17)

Le lieu de retraite des Compagnons de la Grotte fut aussi un centre d'intérêt au temps de l'Empire Ottoman, et quelques recherches ont alors été entreprises à ce sujet. De la correspondance et un échange d'informations sur cette question figurent dans les archives ottomanes du Premier Ministre. Par exemple, une lettre envoyée par l'administration locale de Tarsus au Ministre des Finances de l'?tat Ottoman exprime une requête officielle pour obtenir qu'un salaire soit versé à ceux qui nettoyaient et entretenaient la grotte dénommée Ashab-i Kahf (Les Compagnons de la Grotte). La réponse du ministère avait été de demander des preuves d'authenticité de l'attribution de cette grotte aux Compagnons, pour qu'un salaire puisse être versé aux travailleurs. Et la recherche alors entreprise a beaucoup aidé à la détermination du véritable emplacement de la Grotte.

Dans un rapport préparé suite à une enquête menée par le Conseil National, il est écrit: "Au nord de Tarsus, dans la province d'Adana, il y a une grotte à flanc de montagne, à environ deux heures de Tarsus, et l'ouverture de cette grotte donne sur le nord, comme il est spécifié dans le Coran."49

Les débats qui se développèrent pour savoir où et à quelle époque vécurent les Compagnons de la Grotte, ont toujours incité les autorités à entreprendre des recherches sur le sujet, et beaucoup d'encre a coulé sur cette question. Cependant, rien ne peut être considéré comme étant sûr et définitif, et les questions posées demeurent à ce jour dépourvues de réponses substantielles.

CONCLUSION
N'ont-ils pas parcouru la terre pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui ont vécu avant eux? Ceux-là les surpassaient en puissance et avaient labouré et peuplé la terre bien plus qu'ils ne l'avaient fait eux-mêmes. Leurs messagers leur vinrent avec des preuves évidentes. Ce n'est pas Allah qui leur fit du tort; mais ils se firent du tort à eux-mêmes.

(Sourate ar-Rum: 9)

Tous les peuples dont nous avons parlé jusqu'à présent avaient un ensemble de caractéristiques communes: ils transgressaient la loi d'Allah, ils attribuaient à d'autres qu'Allah des qualités qui Lui appartiennent exclusivement, ils se comportaient de façon arrogante, ils spoliaient la propriété d'autrui, leur sexualité était déviée et ils faisaient preuve d'insolence. Un autre dénominateur commun était leur hostilité agressive à l'encontre des Musulmans qui se trouvaient assujettis à eux, et ils se livraient à toutes sortes d'intimidations.

Les récits délivrés dans le Coran n'ont certainement pas pour objectif de donner des leçons d'histoire. Le Coran précise au contraire que les histoires des prophètes ne sont racontées que pour servir "d'exemple". La destruction des générations passées devrait inciter celles qui suivent à suivre le droit chemin:

Cela ne leur a-t-il pas servi d'avertissement, que Nous ayons fait périr avant eux tant de générations dans les demeures desquelles ils marchent maintenant? Voilà bien là des leçons pour les gens doués d'intelligence. (Sourate Ta-Ha: 128)

Si nous considérons tous ces "exemples", nous pouvons nous rendre compte à quel point des pans entiers des sociétés ne sont pas meilleurs, en termes de dégénérescence et de transgression, que les peuples du passé qui ont péri et qui ont été décrits dans les différents récits.

L'un des aspects les plus significatifs de l'époque actuelle est le nombre élevé d'homosexuels, ce qui nous fait penser au peuple de Loth. Ces gens déviés ont même dépassé ce qui pouvait être commis à Sodome et Gomorrhe, ou bien encore à Pompéi.

Toutes les sociétés que nous avons examinées ont été châtiées par le biais de désastres naturels. Il pourrait bien en être de même pour les sociétés actuelles qui sont égarées et qui offensent Allah.

Il ne faut pas oublier qu'Allah est susceptible de punir une quelconque personne ou une quelconque nation quand Il le veut. Ou bien Il peut laisser qui Il veut mener une vie ordinaire dans ce monde et le châtier ensuite dans l'au-delà. Dans le Coran, Allah précise à ce sujet:

Nous saisîmes donc chacun pour son péché: il y en eut sur qui Nous envoyâmes un ouragan chargé de pierres; il y en eut que le cri affreux saisit; il y en eut que Nous fîmes engloutir par la terre; et il y en eut que Nous noyâmes. Cependant, Allah n'est pas de nature à leur faire du tort; mais ils se sont fait du tort à eux-mêmes. (Sourate al-'Ankabut: 40)

Allah nous parle également dans le Coran du cas d'un croyant, contemporain de Musa et membre de la famille de Pharaon, qui dissimulait sa foi. Il s'adressa en ces termes à ses concitoyens:

… ô mon peuple, je crains pour vous un jour semblable à celui des Coalisés. Un sort semblable à celui du peuple de Nuh, des 'Ad et des Thamud, et de ceux qui vécurent après eux. Mais Allah ne veut faire subir aucune injustice à Ses serviteurs. ô mon peuple, je crains pour vous le Jour où les gens s'appelleront mutuellement, le Jour où vous tournerez le dos en déroute, sans qu'il y ait de protecteur pour vous contre Allah. Et quiconque est égaré par Allah n'a point de guide. (Sourate al-Ghafir: 30-33)

Tous les prophètes ont averti leur peuple, ils ont attiré leur attention sur la réalité du Jour du Jugement et se sont efforcés de leur communiquer la crainte du châtiment d'Allah, tout comme l'avait fait ce croyant qui cachait sa foi. Les prophètes qui se sont succédés ont consacré à ressasser toutes ces choses encore et encore. Et pourtant, dans la plupart des cas, ceux à qui ils s'adressaient les ont accusés d'hypocrisie, pensant qu'ils ne cherchaient qu'à acquérir des biens matériels ou à asseoir leur supériorité sur eux, et ainsi ils se sont enfoncés aveuglément dans leurs propres systèmes de vie, demeurant sourds aux appels de leurs prophètes et ne se remettant pas en question. Certains sont même allés plus loin et ont essayé de tuer ou de faire dévier les croyants. Le nombre des partisans de chaque prophète a toujours été faible. Mais ces quelques personnes sincères ont été, à chaque fois, sauvées aux côtés de leur prophète lorsque leur communauté pervertie a subi l'anéantissement.

En dépit des milliers d'années s'étant écoulées et des bouleversements technologiques et de l'évolution des modes de vie, les structures sociales des incroyants n'ont guère évolué. Et comme nous l'avons dit plus haut avec insistance, la majorité des sociétés du monde possède tous les traits déviés des différents peuples évoqués par le Coran; tout comme les Thamud qui trichaient sur les mesures, il y a aujourd'hui de nombreux faussaires et escrocs. Il existe d'autre part une "communauté homosexuelle", qui se trouve être même légalement protégée. Par ailleurs, la plupart de nos contemporains se montrent aussi rebelles et ingrats que les membres du peuple de Saba, aussi peu reconnaissants que le peuple d'Iram pour les richesses qu'ils possèdent, aussi insolents et négateurs que le peuple de Nuh à l'égard des croyants, et aussi peu soucieux de justice sociale que le peuple de 'Ad.

Ce sont là vraiment des signes significatifs…

Nous devrions être conscients que les avancées technologiques tout comme les richesses d'une nation ne peuvent pas protéger du châtiment d'Allah. Le Coran nous rappelle cette réalité:

N'ont-ils pas parcouru la terre pour voir ce qu'il est advenu de ceux qui ont vécu avant eux? Ceux-là les surpassaient en puissance et avaient labouré et peuplé la terre bien plus qu'ils ne l'avaient fait eux-mêmes. Leurs messagers leur vinrent avec des preuves évidentes. Ce n'est pas Allah qui leur fit du tort; mais ils se firent du tort à eux-mêmes. (Sourate ar-Rum: 9)

Ils dirent: "Gloire à Toi! Nous n'avons de savoir que ce que Tu nous as appris.

Certes c'est Toi l'Omniscient, le Sage."

(Sourate al-Baqara: 32)

NOTES
(1) Max Mallowan, Noah's Flood Reconsidered, Iraq:XXVI-2, 1964, p. 66

(2) Ibid

(3) Muazzez Ilmiye Cig, Kuran, Incil ve Tevrat'in Sümer'deki K?kleri (Les racines du Coran, de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament à Sumer), 2.b., Istanbul: Kaynak, 1996

(4) Werner Keller, Und die Bibel hat doch recht (La Bible en tant que livre d'histoire; une confirmation du Livre des Livres), New York: William Morrow, 1964, pp. 25-29

(5) Max Mallowan, Noah's Flood Reconsidered, Iraq: XXVI-2, 1964, p. 70

(6) Werner Keller, Und die Bibel hat doch recht (La Bible en tant que livre d'histoire; une confirmation du Livre des Livres), New York: William Morrow, 1964, pp. 23-32

(7) "Kish", Britannica Micropaedia, vol. 6, p. 893

(8) "Shuruppak", Britannica Micropaedia, vol. 10, p. 772

(9) Max Mallowan, Early Dynastic Period in Mesopotamia, Cambridge Ancient History 1-2, Cambridge: 1971, p. 238

(10) Joseph Campbell, Eastern Mythology, p. 129

(11) Bilim ve ?topya, juillet 1996, 176, note de bas de page, p. 19

(12) Everett C. Blake, Anna G. Edmonds, Biblical Sites in Turkey, Istanbul: Redhouse Press, 1977, p. 13

(13) Werner Keller, Und die Bibel hat doch recht (La Bible en tant que livre d'histoire; une confirmation du Livre des Livres), New York: William Morrow, 1964, pp. 75-76

(14) "Le Monde de la Bible", Archéologie et histoire, juillet-août 1993

(15) Werner Keller, Und die Bibel hat doch recht (La Bible en tant que livre d'histoire; une confirmation du Livre des Livres), New York: William Morrow, 1964, p. 76

(16) Ibid, pp. 73-74

(17) Ibid, pp. 75-76

(18) G. Ernest Wright, "Bringing Old Testament Times to Life", National Geographic, vol. 112, décembre 1957, p. 833

(19) Thomas H. Maugh II, "Ubar, Fabled Lost City, Found by LA Team [Ubar, la cité légendaire perdue, redécouverte par une équipe de Los Angeles]", The Los Angeles Times, 5 février 1992

(20) Kamal Salibi, A History of Arabia, Caravan Books, 1980

(21) Bertram Thomas, Arabia Felix: Across the "Empty Quarter" of Arabia, New York: Schrieber's Sons, 1932, p. 161

(22) Charlene Crabb, "Frankincense", Discover, janvier 1993

(23) Nigel Groom, Frankincense and Myrrh, Longman, 1981, p. 81

(24) Ibid, p. 72

(25) Joachim Chwaszcza, Yemen, 4Pa Press, 1992

(26) Ibid

(27) Brian Doe, Southern Arabia, Thames and Hudson, 1971, p. 21

(28) ?a M'Intéresse, janvier 1993

(29) "Hicr", Islam Ansiklopedisi: Islam Alemi, Tarihi, Cografya, Etnografya ve Bibliyografya Lugati [Encyclopédie de l'Islam: dictionnaire du monde islamique, d'histoire, de géographie, d'ethnographie et bibliographie], vol. 5/1, p. 475

(30) Philip Hitti, A History of the Arabs, London: Macmillan, 1979, p. 37

(31) "Thamuds", Britannica Micropaedia, vol. 11, p. 672

(32) Brian Doe, Southern Arabia, Thames and Hudson, 1971, pp. 21-22

(33) Ernst H. Gombrich, Gençler için K?sa Bir Dünya Tarihi, (traduit en Turc par Ahmet Mumcu à partir du manuscrit allemand original: Eine Kurze Weltgeschichte Für Junge Leser, Dumont Buchverlag, K?ln, 1985), Istanbul: Inkilap Yay?nevi, 1997, p. 25

(34) Ernst H. Gombrich, The Story of Art, London MCML, The Phaidon Press Limited, p. 42

(35) Eli Barnavi, Historical Atlas of The Jewish People, London: Hutchinson, 1992, p. 4; "Egypt", Encyclopedia Judaica, vol. 6, p. 481 et "The Exodus and Wanderings in Sinaï", vol. 8, p. 575; Le Monde de la Bible, no: 83, juillet-août 1983, p. 50; Le Monde de la Bible, no: 102, janvier-février 1997, pp. 29-32; Edward F. Wente, The Oriental Institute News and Notes, no: 144, hiver 1995; Jacques Legrand, Chronicle of the World, Paris: Longman Chronicle, SA International Publishing, 1989, p. 68; David Ben Gourion, A Historical Atlas Of The Jewish People, New York: A Windfall Book, 1974, p. 32

(36) http://www2.plaguescape.com/ a/plaguescape/

(37) "Seba" Islam Ansiklopedisi: Islam Alemi, Tarihi, Cografya, Etnografya ve Bibliyografya Lugati [Encyclopédie de l'Islam: dictionnaires du monde islamique, d'histoire, de géographie, d'ethnographie et bibliographie], vol. 10, p. 268

(38) Hommel, Explorations in Bible Lands, Philadelphia: 1903, p. 739

(39) "Marib", Islam Ansiklopedisi: Islam Alemi, Tarihi, Cografya, Etnografya ve Bibliyografya Lugati, vol. 7, pp. 323-339

(40) Mawdudi, Tefhimul Kuran, vol. 4, Istanbul: Insan Yayinlari, p. 517

(41) Werner Keller, Und die Bibel hat doch recht (La Bible en tant que livre d'histoire; une confirmation du Livre des Livres), New York: William Morrow, 1956, p. 207

(42) New Traveller's Guide to Yemen, p. 43

(43) Musa Baran, Efes, pp. 23-24

(44) L. Massignon, Opera Minora, vol. III, pp. 104-108

(45) At-Tabari, Tarikh al-Umam

(46) Muhammed Emin

(47) Fakhruddin ar-Razi

(48) D'après les commentaires coraniques de Qadi al-Baidawi, an-Nasafi, al-Jalalayn et at-Tibyan, et également Elmal?l? et Nasuhi Bilmen

(49) Ahmet Akgündüz, Tarsus ve Tarihi ve Ashab-i Kehf (Tarsus et l'histoire et les Compagnons de la Grotte)


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