La connaissance de Dieu est-elle possible pour les humains ?

La connaissance de Dieu est-elle possible pour les humains ? Quelle en est la limite ? Et quelle en est la valeur ?
Question
La connaissance de Dieu est-elle possible pour les humains ? Quelle en est la limite ? Et quelle en est la valeur ?

Résumé de la réponse
De nombreuses possibilités et voies existent pour que les êtres humains puissent connaître Dieu. Cette connaissance peut être par la voie de la raison ou encore par la voie du cœur. Parfois, comme un philosophe et un savant, on peut arriver à connaître Dieu et à se sentir proche du Très Haut via une connaissance acquisitionnelle, et à l’aide de la raison et de l’intelligence. A titre d’exemple, pour pouvoir prendre connaissance de l’existence du feu, on raisonne à partir de la fumée qui s’y dégage. Ou bien c’est en constatant les flammes que l’on prend conscience de l’existence du feu. Enfin, il arrive que l’on prenne connaissance du feu lorsque l’on sent une brûlure. Quoiqu’il en soit, dans ces deux méthodes, à savoir les connaissances acquisitionnelle et présentielle, le chemin, celui qui l’emprunte et l’objectif sont les mêmes.

Par exemple, l’individu arrive à connaître Dieu par le biais de la lecture des versets divins et leur ordre. Parfois, c’est autrement. Le chemin et celui qui l’emprunte sont les mêmes, ou le chemin et l’objectif sont les mêmes. Lorsque que l’individu arrivera à Dieu, en réussissant à connaître son âme, il s’agira de la deuxième possibilité et lorsque ceci se réalise avec la réflexion dans les attributs et les qualités de Dieu, il s’agira de la troisième possibilité. Là où, le chemin et l’objectif sont les mêmes et l’individu met en exergue ses acquis et retrouvailles, cela est d’une grande valeur, car, il s’agira de contempler et de goûter l’objectif atteint. Ces trois méthodes, pour mieux dire catégories, sont évoquées dans les versets du saint coran et dans les hadiths. L’accent y a été surtout mis, sur le fait qu’il n’y a rien de plus clair et de plus évident que l’existence et la manifestation de Dieu, le Tout Puissant. Partant de là, il faut donc, arriver à Dieu par Lui-même.

Le Très Haut est une Lumière. Pour Le comprendre, il n’y a pas lieu d’avoir besoin de personne d’autre que Lui. Et si nous sommes privés de le contempler, c’est parce que, nous sommes pris dans le voile de l’ignorance que ce soit dans le domaine de la connaissance acquisitionnelle ou celui de la connaissance présentielle. Nous ne sommes pas conscients de la connaissance. Pour pouvoir accéder à cette connaissance, il nous faudra éliminer les « obstacles obscurs » et c’est exactement pour cette raison qu’il est dit que la connaissance de Dieu est un fait lié à la « Fitra » (disposition naturelle). C’est dans le cadre de cette logique, que des arguments portant sur l’existence, la connaissance de Dieu sont avancées. Il faudra noter ici que, la connaissance de Dieu et de ses attributs ne se limitent pas uniquement, à la compréhension des savants, ni à l’intuition des mystiques. La connaissance de Dieu, le Très Haut et de ses attributs sont ouvertes à tout le monde.

Réponse détaillée
En guise de réponse à cette question, il faut tout d’abord présenter les outils de connaissance. Les outils de connaissance sont : le sens, la raison et le cœur.

Le sens apparent s’applique uniquement, comme son nom l’indique d’ailleurs, aux apparences mêmes des objets sans nécessairement aller au fond des choses. En dépit de l’étendu, et la pluralité des connaissances auxquelles l’Homme pourrait accéder, ces sens sont limités dans le temps et l’espace.

La raison est une force particulière dont la principale vocation est de comprendre les concepts généraux, dans ce sens, il joue de nombreux rôles dont celui qui consiste à apporter et fournir des arguments, mais les outils de connaissance ne s’y limitent pas, l’Homme étant en mesure d’accéder à des connaissances énormes via le cœur et l’esprit. Autrement dit, les mystiques sont en quête de connaître Dieu non pas par l’argument, mais par l’intuition. [1] De ce point de vue, la connaissance se classifie en trois catégories, acquisitionnelle, présentielle et intuitive. La connaissance acquisitionnelle se fait par le truchement des concepts subjectifs, en fonction des arguments rationnels et philosophiques. Et la connaissance présentielle est une connaissance qui se réalise sans intermédiaire. La connaissance présentielle s’inscrit dans le cadre des connaissances mystiques et intuitives. C’est la réalité extérieure de l’objet qui appelle l’intuition.

Bien entendu dans le cadre de la connaissance acquisitionnelle (acquise au moyen de la raison) l’on pourrait bénéficier de ses sentiments et de son expérience. A titre d’exemple, par le biais de la réflexion concernant les signes de Dieu, ou l’ordre qui règne dans le monde, nous pourrions arriver à la connaissance de Dieu, le Tout Puissant à partir de simples preuves. Mais dans les cas l’individu souhaite avoir davantage de connaissance, il lui sera indispensable de se faire aider par les prémisses des arguments rationnels absolus.

Quoiqu’il en soit, primo, il faire savoir que l’on ne saurait prouver l’existence de Dieu, ou au contraire prouver la dénégation de l’existence de Dieu par des tests de laboratoires et de purs acquis scientifiques à partir de la science naturelle, [2] car ce genre d’expériences sensorielles n’est pas à la hauteur pour pouvoir faire de l’exploration dans le monde métaphysique. Par conséquent, la seule connaissance sensorielle ne suffira pas de nous présenter des solutions dans ce domaine, il faudra donc obtenir les prémisses des arguments. Et secundo, même si dans les textes islamiques, l’étude des versets du monde objectif [3] a été recommandée et que par ailleurs, en raison du caractère argumentaire de cette méthode, elle est considérée comme une connaissance rationnelle, cependant, il ne faut oublier que l’étude des créatures de Dieu et les signes de la création matérielle et de la sagesse divines, montrent seulement qu’une main sage et puissante fait tourner le monde. Mais quels sont Ses attributs et qualités ? Dépendent-ils de Son essence ? La réponse, ou les différentes réponses à cette question, ne s’obtiennent pas avec cette méthode.

En ce qui concerne la connaissance présentielle, elle se définit en trois catégories : a- la connaissance présentielle de cause à effet ; b- la connaissance présentielle de l’objet abstrait à sa propre essence ; c- la connaissance présentielle subordonnée à la cause.

La connaissance des créatures à l’égard du Très Haut, ne s’obtient pas des deux premières catégories ou méthodes, mais de la troisième catégorie. En raison de ses limites, l’être humain ne peut comprendre Dieu et en dépit du fait que cette Essence sacrée demeure proche de tous, cependant, les autres se placent à des étapes et dimensions de la connaissance, à cause du niveau de leurs limites respectives. Mohaqeq-e-Toussi (que Dieu lui accorde sa bénédiction) fait des remarques très intéressantes au sujet des étapes de la connaissance. Mohaqeq-e Toussi donne l’exemple suivant: « les étapes de la connaissance de Dieu ressemblent aux étapes qui nous permettent de connaître le feu dont la plus simple est d’entendre dire de la part de quelqu’un les caractéristiques du feu. L’étape suivante est de prendre connaissance de l’existence du feu à partir de la fumée qu’il dégage.

Et l’étape d’après serait de sentir la chaleur et la lumière du feu. Enfin, la dernière étape serait de se faire des brûlures voire brûler dans le feu.[4]

Il est nécessaire ici, d’apporter une remarque. Dans le débat portant sur la connaissance, lorsqu’il s’agit du thème de l’appartenance, il est parfois question de prouver l’existence de Dieu et parfois de ses caractéristiques existentielles. Dans ces deux cas cités, l’être humain peut à la fois, appeler à l’aide la réflexion et le cœur. Il peut également recourir à la fois, à la connaissance acquisitionnelle pour comprendre et à la connaissance présentielle pour voir. La première est appelée « preuve ou argument démonstratif » et la seconde est appelée « gnose ». Il faut rappeler ici que la solution fréquemment pratiquée dans l’argument démonstratif philosophique n’est pas de la même valeur que les trouvailles et les acquis gnostiques.

En tout cas, que cela se fasse par la voie de la raison ou par la voie du cœur, on peut arriver à Dieu par le biais de trois méthodes. Autrement dit, le chemin du savant, ou du pèlerin mystique (Salik) avance sur un trajet qui le conduit à la destination.

1- Le pèlerin mystique (Salik) et le cheminement spirituel et l’objectif sont séparés. Comme si l’être humain avec l’étude et l’observation de l’ordre et de la coordination qui existent dans le monde de la création et avec la logique selon laquelle tout le monde a besoin d’un appui et que le monde a point de départ, arrive à sa destination, tout en rappelant qu’il existe des versets coraniques qui invitent les fidèles à emprunter ce chemin.[5]

2- Le pèlerin mystique (Salik) est le chemin spirituel même. Comme si un être humain s’interroge dans son for intérieur en se demandant « qui suis-je » ? « d’Où je viens » ? Et « Pourquoi je ne dispose pas de mes volontés et de mes attachements et de mes affections » ? « Pourquoi je ne suis pas en mesure de dompter tous ceux vers quoi tentent de me pousser le cœur, afin que rien ne se fasse sans mon autorisation » ? Un tel individu, arrive à Dieu de cette façon.

Le Prince des croyants, l’Imma Ali (béni soit-il) dit à propos de ce chemin que : «J’ai réussi à connaître Dieu à travers la fragilisation des volontés solides, le dénouement des problèmes difficiles et la non-réalisation des décisions »[6]. Ou « Celui qui connaît lui-même connaîtra Dieu ».[7] Croyants, il vous incombe de vous occuper de votre âme. Ne vous nuira quiconque s’égare, si vous êtes dans la bonne voie. Votre retour à vous tous est vers Dieu, Il vous fera connaître ce que vous faisiez ».[8]

3- Le chemin est l’objectif sont le même, autrement dit, le pèlerin mystique (Salik) qui est un individu savant et érudit, arrivera à trouver sa destination s’il fixe bien son objectif. Ce chemin est le chemin le plus approfondi car il traverse l’étape du monde objectif et matériel et en portant toute son attention au Témoin absolu, il arrivera à comprendre que ce Témoin absolu n’est autre que le Très Haut. « Ne suffit-il pas que ton Seigneur est Témoin de tout ? »[9]. Tout d’abord, Il se manifeste et Il se fera connaître et ce sera ensuite le tour des autres et du monde infini, car Il est la Lumière des Cieux et de la Terre. L’essence du Seigneur est la preuve suprême sur son existence. Ainsi, il n’y lieu d’aucun besoin de la présence d’un intermédiaire pour Le connaître.[10] Et par conséquent, En s’adressant à son Prophète, Il a dit : « Tu étais dans l’insouciance au sujet de ce Jour-ci. Nous ôtons ton voile, aujourd’hui ta vue est perçante ».[11]

Dans l’invocation de « Arafah », le Prince des martyrs, l’Imam Hossein (béni soit-il) propose la 3ème voie et dit : « O^ Seigneur ! Y a-t-il une autre présence à part Toi-même, pour prouver Ton existence et que Tu n’ais pas cette présence pour que ‘cet autre’ puisse prouver T présence. Quand étais-Tu absent pour avoir besoin de preuve et quand étais-Tu loin pour que les créatures et les signes nous rapprochent de Toi ? ».[12]

Je n’ai pas cherché l’écart pour que je souhaite la présence

Tu ne T’es pas occulté pour que je Te fasse évident

Soit frappé de cécité, l’œil qui ne Te voit pas

C’est de Toi, ô Seigneur que je sollicite l’union

C’est de Ton existence que je demande la raison de Ton existence

Ses propos indiquent que pour le Pèlerin mystique, l’existence de Dieu est plus évidente que celle du ciel, de la terre, des arbres, etc. A ce propos, le vénéré Imam Sadegh (béni soit-il) soulève un point très important : « Quiconque est présent et en même temps visible, se fera connaître en premier lieu, lui-même, ensuite, il fera connaître ses qualités et ses attributs. Toutefois, la connaissance de l’attribut de celui qui est absent prime sur son essence ». Exactement, tout comme les frères de Joseph (béni soit-il) qui ont dû réfléchir sur leur frère pour le connaître et le comprendre. Ils se sont demandés alors : Tu es Joseph ? Tu es bien Joseph ? Autrement dit, ils ont porté leur réflexion sur la personne même de l’interlocuteur et ils ont compris eux-mêmes, sans demander aux autres qu’il s’agit bien de Joseph (béni soit-il).[13] En s’appuyant sur les propos cités ci-dessus, l’argument qui est apporté est le suivant : « les existences du possible correspondent à des réalités qui s’ajoutent à des obligations et deviennent une complémentarité qui les enrichit. En conséquence, elles dépendent parfaitement, de toute leur existence, de l’Etre nécessaire. Toute autre vision est nulle et non-avenue. Et l’établissement d’un lien s’avère donc impossible sans l’existence du facteur qui est à l’origine de ce lien. C'est-à-dire que la conception de l’effet s’avère inaccessible, d’une manière totalement indépendante du Créateur, pour mieux dire, la pure indépendance d’action ne suffit pas à elle seule, de comprendre l’effet quels qu’en soient les documents et preuves matériels disponibles, car l’existence est liée à l’origine, or pour le comprendre il faut absolument comprendre et connaitre l’Etre nécessaire».[14]

Bien entendu, la connaissance se divise en deux catégories, la connaissance simple et la connaissance composée. Il en est de même pour l’ignorance.

La connaissance simple est ainsi définie : une connaissance stricto sensu d’une notion, il s’agit d’une connaissance perceptive sans que la personne n’éprouve le besoin d’en savoir davantage.

Et voici la définition de la connaissance composée : il s’agit d’une connaissance réflexive. Dans le cadre de cette connaissance, la personne sait quelque chose et éprouve le besoin d’en savoir plus par le biais de la réflexion.

Nous croyons que la connaissance de Dieu, pour la personne qui jouit de la perception, que cette perception soit acquisitionnelle ou présentielle est un fait indispensable et certain, abstraction faite du sujet dont fait l’objet de cette perception. Cela veut dire que lorsque l’Homme perçoit une chose via la connaissance acquisitionnelle ou présentielle, il a atteint forcément la conception et la perception de l’Etre nécessaire.[15] « L’œuvre bonne chez l’ignorant »[16], même l’individu qui doute, voit Dieu avant de voir son doute, car c’est le Très Haut qui est la cause ou pour mieux dire à l’origine de son doute, donc son doute est le lien même menant à Dieu. Oui, c’est vrai, il y a ceux, qui ne sont pas conscient de l’importance de la connaissance et ils ne connaissent pas, l’état de l’ignorance dans lequel ils se trouvent oblige, ces perceptions nécessaires et indispensables. Le Prince des croyants, l’Imam Ali, (béni soit-il) dit : « Je n’ai rien vu, à moins de voir Dieu avant ».[17] Et le vénéré Imam Ali (béni soit-il) dit encore : « Je n’adore pas Dieu que je ne vois pas ».[18] Cela prouve que le vénéré Imam Ali (béni soit-il) ayant une telle prise de conscience de l’importance de la connaissance a su atteindre cette vérité, énoncée dans le saint Coran : « L’orient et L’occident sont à Dieu. Où que vous vous tourniez, là est la Face et la direction de Dieu. Dieu est Munificent, Omniscient ».[19]

On ne peut pas contempler le visage avant de pouvoir en voir son propriétaire.

Le Prince des croyants, l’Imam Ali, (béni soit-il) est un mystique qui a opté pour la mort volontaire, un grand mystique pour qui il n’y a que Dieu qui est évident et manifeste et tout ce qui est en dehors de Lui, est caché. C’est pour cette raison que l’Imam Ali (béni soit-il) dit : « Si les voiles disparaissent, rien ne s’ajoutera à ma conviction ». [20] On appelle « voile » tout ce qui empêche de comprendre et de voir. Et le voile est soit, obscur, soit lumineux. En ce qui concerne le voile obscur, qui est de nature matérielle, trois éléments s’avèrent nécessaires : empêchement, voilé, caché aux regards. Tandis que pour le voile lumineux seuls deux éléments entrent en jeu : voilé et caché aux regards. Pour en donner un exemple, on peut mentionner le cas d’une personne qui est empêchée de voir le soleil par un mur ou par le brouillard.[21] Parfois, dans le cadre de l’exemple précité, cette personne est empêchée de voir le soleil, en raison de l’intensité de la lumière du soleil ou alors, en raison de la faiblesse de son acuité visuelle.

C’est sa faiblesse qui prive l’œil de la Rencontre

Le voile de ton visage est, dans tout état, ton propre visage

Tu es occulte de l’œil du monde, tant Tu es évident

Entre Dieu et ses créatures, il n’existe aucun voile que ses créatures elles-mêmes.[22] Et si l’être humain arrive à enlever les voiles obscurs et les voiles d’obstination ainsi que ceux de la passion et de la tentation, il devra encore fournir des efforts pour lever le voile lumineux. C’est ainsi que dans « l’invocation de Shabaniyeh », on invoque Dieu pour lever ce voile lumineux,[23] et à part le noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), personne ne possède le pouvoir et la capacité de lever ce voile lumineux. Ceci étant, l’essence même de Dieu, n’est pas accessible, même pour le noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et sa sainte famille (bénie soit-elle)[24]. Et leur présence bénie est conçue comme un obstacle lumineux pour observer et comprendre l’Existence possible Qui ne fait l’objet d’aucune limite émanant du monde extérieur. Le noble Prophète de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et sa sainte famille (bénie soit-elle) aussi contemplent et voient Dieu à travers leur vision limitée. Selon un vieil adage « Le Phoenix ne se laisse pas appréhendé, enlève le piège que tu as tendu ».

En conséquence, la connaissance de chaque savant est limitée à lui-même et son champ de savoir.

Le Prince des croyants, l’Imam Ali, (béni soit-il) a dit : « L’esprit ne peut pas cerner tous Ses attributs, mais Dieu n’a pas mis de voile devant l’obligation de le connaître ».[25] Autrement dit, toutes les créatures du monde et de l’existence possibles sont des signes du Très Haut et comme dans un miroir[26], elles peuvent voir le reflet d’elles-mêmes. Mais les créatures, ne sauraient être abandonnés, ne serait-ce qu’un seul instant, à leur sort, car elles sont liées à leur Créateur. Même si les ignorants ont, dans une vision enfantine, une opinion différente.

L’Imam Ali, (béni soit-il) ajoute également : « L’œil qui ne l’aurait pas vu ne saurait le nier, le cœur qui y croit ne saurait le voir »[27]. En effet, l’essence de Dieu ne peut être totalement à la portée de la connaissance du savant et ni à celle de l’intuition du mystique, c’est la raison pour laquelle la connaissance et le savoir sont toujours accompagnés d’un aveu de faiblesse[28]. Là, il s’agit d’un rapport entre l’infini et le fini.

Pour terminer il faut faire ici une remarque : Dans les récits, on évoque la connaissance originelle ou innée. Celle-ci est une sorte de connaissance présentielle que nous avons largement expliqué, en l’espèce.

La nature originelle ou innée de l’être humain se divise en deux catégories :
a- Les connaissances originelles que possède tout un chacun sans avoir besoin d’une formation préalable.

b- Les désirs et les tendances innées que sont les exigences logiques de la création de tout individu.

La première catégorie est appelée « la connaissance originelle de Dieu » et la seconde est appelée « l’adoration originelle de Dieu ».

Mais comme il a été dit, plus haut, « la connaissance originelle de Dieu » et « l’adoration originelle de Dieu », une telle connaissance n’est pas innée et ne dispense pas l’individu de fournir des efforts pour chercher à connaitre Dieu. Eu égard du fait que connaitre Dieu est quelque chose qui est liée à la « Fitra » (disposition naturelle) les moyens utilisés et les voies parcourues sont ceux des sanctions et châtiments et n’ont pas de l’inférence causale. S’agissant de ce qui est du domaine de l’inférence causale, l’individu s’aperçoit de l’acquisition d’une nouvelle chose tandis que, en ce qui concerne les sanctions et les châtiments l’être humain se rend compte de tout ce qu’il a eu à sa portée et à sa disposition, mais qu’il les ignorait en raison de l’existence de ce que l’on appelle « le voile de l’ignorance ». C’est la raison pour laquelle, le saint Coran et les hadiths ainsi que les récits parlent de la nécessité de lever « ce voile de l’ignorance » pour permettre à l’être humain de se débarrasser, de l’état d’ignorance dans lequel, il se trouve et ce par le moyen des sanctions et des châtiments et non pas celui de l’inférence causale.

Les sources suivantes ont été utilisées comme référence dans cet article :
1- Tahrir Tamhid al-Qawaed ; l’Ayatollah Abdollah Javadi Amoli, p.1 à 66/ p.722 à 785

2- Rahiq al-Makhtoum ; l’Ayatollah Abdollah Javadi Amoli, 2ème partie, tome1, p.188 et 189/ p.193 à 201

3- Analyse thématique ; l’Ayatollah Abdollah Javadi Amoli, tome1, p.162 à 175

4- Rahiq al-Makhtoum ; l’Ayatollah Abdollah Javadi Amoli, 3ème partie, tome1, p.534

5- Les fondements de la connaissance religieuse, Mohammad Hosseinzadeh, p.36 à 44

6- Al-Mizan, l’Allameh Tabatabaï, tome 6, p.86 à 105

7- L’enseignement des convictions, l’Ayatollah Mesbah Yazdi, p. 35 à 62

8- A travers la voix de l’éloquence (Nahjul balagha), Martyr Morteza Motahari

9- Le Coran, le mysticisme, l’argument démonstratif ne sont pas séparés, l’Ayatollah Hassanzadeh, p. 141, 142 et 143

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[1] - Même si suivant la transmission ou le récit on pourrait arriver à la connaissance, mais avant tout il faudra prouver sa validité et sa crédibilité. Le fait que ses paroles ont été émises par les Infaillibles, on peut confirmer leur véracité et leur crédibilité en ce qui concerne le débat sur la raison et le cœur.

[2] - Cheikh Sadough (que Dieu bénisse son âme), al-Tawhid, p.293, récit n°1.

[3] - La sainte sourate “Exposé en detail”, 53.

[4] - La rencontre avec Dieu de l’Ayatollah Hassanzadeh, p. 26 et 27 (résumé)

[5] - La sainte sourate « Taha », 50; la sainte sourate “la prosternation”, 71 ; la sainte sourate « le Très Haut » 3 ; la sainte sourate « la famille d’Amran », 190.

[6] - La voix de l’éloquance, lesmaximes,250 (traduit par Mohammad dashti).

[7] - Le précis d’Ibn Abi al-Hadid, Tome 20, p.29; Asrar al-Bilaqah, p.88.

[8] - la sainte sourate “la nourriture céleste, 105

[9] - La sainte sourate “Exposé en detail”, 53

[10] - La sainte sourate Abraham, 10 ; la sainte sourate « La lumière » 35.

[11] - la sainte sourate Qâf, 22.

[12]- Mafatih al-Jinan, p.496.

[13] - Tahaf al-Oqu kalama fi zasf al-Moheba, p.342

[14] - Asfar, tome 1, p.113 à 120

[15] - Al-Tawhid, hadith n°7, p. 143 : Aucune créature ne peut concevoir que grâce à Dieu et on peut connaître Dieu que par Dieu.

[16] - Al Tawhid, Chapitre al-Tawhid wa naf’i al-Tashbih, hadith n° 15, p.58: Il connait tout le monde même les ignorants.

[17] - Asfar, tome1, p.117

[18] - Kafi, tome1, chapitre Ibtal al-Rawiyah, hadith n°6 ; al-Tawhid, chapitre Ma Ja’a fi’l rawiyha, hadith n°6

[19] -La sainte sourate « la vache » 115

[20] - Le précis d’Ibn Meysam

[21] - Le visage de l’Etre aimé n’a pas de voile, mais enlève la poussière du chemin pour pouvoir Le contempler (Poète iranien Hafiz)

[22] - Les maximes de l’Imam Moussa Kazem (béni soit-il) ; al-Tawhid, p.179, hadith n°12

[23] - L’invocation de Shabaniyeh

[24] - La sainte sourate « la famille d’Amran », 30

[25] - La voix de l’éloquence, sermon n°49

L’Imam Reza (béni soit-il) dit : « Il n’est pas dans le peuple, comme le peuple n’est en Lui, comme un miroir, tu n’es pas dedans et le miroir n’est pas en toi. Mais le miroir n’est pas comme un mirage qui montre une fausse image et n’a d’autre réalité que le propriétaire du visage ». ; Cheikh al-Sadough, al-Tawhid, p. 434 et 435

[26] - L’Imam Reza (béni soit-il) dit : « Il n’est pas dans le peuple, comme le peuple n’est en Lui, comme un miroir, tu n’es pas dedans et le miroir n’est pas en toi. Mais le miroir n’est pas comme un mirage qui montre une fausse image et n’a d’autre réalité que le propriétaire du visage ». ; Cheikh al-Sadough, al-Tawhid, p. 434 et 435

[27] - La voix de l’éloquence, sermon n°1

[28] - Bihar al-Anwar, tome 71, p.23, hadith n°1; “Nous n’avons pas accompli l’adoration qui T’est due » : al-Morat al-Oqul, tome 8, p.146