Le sermon du Prophète (SAWAAS) et la nomination de l'Imam Ali (s) à Ghadir Khom

« ô Messager, communique ce qui a été descendu vers toi de la part de Ton Seigneur ; - si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas communiqué Son message. Et Dieu te protégera des gens. Non, Dieu ne guide pas le peuple mécréant. » (Ma’îda, 5 : 67)

Le Saint Prophète (SAWAAS) de l’Islam reçut ce verset après le pèlerinage d'adieu alors qu’il en revenait et se trouvait à Ghadir Khom.

Ghadir Khom est un endroit aride, désertique et très chaud qui a tout pour ne pas être une oasis paisible. D’aucuns disent qu’on pourrait même y griller de la viande sous la seule chaleur du soleil. C’est dans un pareil endroit que le Prophète (SAW) a demandé à sa suite d’observer une halte pour qu’il leur parle. On imagine alors qu’il avait quelque chose de vraiment important et urgent à leur communiquer.

Le Prophète fit dresser une chaire faite à base de selles de chameaux. Il demanda ensuite à Bilal de faire l’appel (hayya ala khaïril amal = ô gens accourez à la meilleure des actions) pour rassembler les gens aussi bien les devanciers que les retardataires, soit en tout plus d’une centaine de milliers de personnes. Il tint l’Imam ‘Ali (s) à sa droite, lui arrangea son turban et lui souleva le bras droit en tenant ce langage aux gens :

« Vous croyez qu’il n’y a de dieu que Dieu, que Muhammad (SAW) est Son messager et Son Prophète, le Paradis et l’enfer sont des vérités, que la mort et la résurrection sont certaines, n’est-ce pas? »

Ils répondirent tous : « Oui, nous le croyons ! »

Il contunua jusqu'à les informa alors qu’il sera bientôt rappelé par son Seigneur, puis il prononça cette adjuration : « Celui dont je suis le Maître Ali aussi est son Maître. Que Dieu soutienne ceux qui soutiennent Ali et qu’Il soit l’Ennemi de ceux qui deviennent les ennemis de Ali. »

Omar et Abu Bakr firent partie des premiers à féliciter l’Imam Ali. Omar le fit en ces termes : « Bakhin ! Bakhin ! ( Bravo ! ) Tu es devenu le maître de tous les croyants et croyantes. »

A la fin de cette cérémonie d’installation, le célèbre verset suivant du Coran fut révélé au Prophète (saw)

« Aujourd’hui, j’ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous mon bienfait. Et il m’agrée que l’Islam soit votre religion. »(Ma’îda, 5 : 3)

Le Prophète (saw) se prosterna en signe de gratitude.

Donnons ci-dessous quelques références de taille qui ne peuvent être taxé de pro Chiite :

- Bukhari dans ses Sahih, tome VI page 12.
- Nisabury dans Assbabul nuzul.
- Suyûti dans Addurul Mansûr, tome V page 215.
- Râzi dans son Tafsiral Kabir, tome III page 636.
- Hâkim dans Mustadrak, tome III page 148.
- Ibn Abdel Bar Al Andaloussi dans Tajridou Tamhid page 185.
- Muhibudin Tabari dans Zakhaioul Akba, page 19
- Annawawi dans Riyadu Salihina, page 455.

La nomination de l'Imam Ali ne fait aucun doute et ne peut être négligé dans de telle condition car elle fait partie intégrante de l'Islam, de la Sunna du Prophète (SAW) et qu'elle est un commandement pour tous les Musulmans sans contestation possible.

Le Prophète a dit en revenant du Pèlerinage d'adieu : « Après moi c'est Ali qui est le chef de tous les croyants ». Ahmad ibn Hanbal

Le Prophète a dit également : « Ali est issu de moi, je suis issu de lui, il est le chef de tout croyant après moi ». Sahih Attirmidhi

Le Prophète de Dieu a dit : « Ali est issu de moi, je suis issu de lui, et nul de peut me représenter sauf lui ». Sounan Ibn Majeh, Sahih Atirmidhi.

Le Prophète de Dieu a dit : " Ali est le Maître de tout croyant après moi ! " Al Tirmidhi volume 2 p.297.

Le Prophète de Dieu a dit : " Ali aime DIEU et Son Prophète, et DIEU et Son Prophète l'aime." Bokhari, Moslim, et bien d'autres... chapitre du Jihad - Guerre de Khaybar .
 

La personalité de l'Imam Ali

La morale éblouissante d'Ali (psl)


1- La ville de Koufa, par la présence d'Ali (psl), devint la capitale de la science et de la politique de tout le monde islamique, et à partir d'elle les lumières divines commencèrent à se propager vers toutes les contrées.

La présence du commandeur des croyants dans sa capitale Koufa n'était pas seulement une présence politique et scientifique, bien au contraire, Ali (psl) offrait à tous les nouveaux adeptes de l'Islam de nouvelles perspectives :

En effet, ces musulmans qui venaient des quatre coins du monde pour puiser de la science divine, y trouvaient une possibilité de voir une copie conforme de la morale du prophète (pslp), cette morale magnanime qui reste toujours une référence pour les chercheurs du parfait et les demandeurs de la perfection.

Un jour, l'une des routes menant vers la Koufa réunit deux personnes qui ne se connaissaient pas auparavant, l'un d'eux était Ali (psl), l'autre était un chrétien des environs de la Koufa.

Arrivés à un carrefour, ils durent se séparer, mais Ali (psl) accompagna le chrétien vers son village. Celui-ci sachant que son compagnon allait vers la Koufa lui demanda : "Ta destination n'était pas la Koufa ?"

Ali (psl) lui répondit : "Si, mais j'ai voulu t'accompagner un peu par fidélité à notre amitié de route, est-il que la compagnie de route a ses droits, et j'aime bien m'acquitter tous les droits."

Le chrétien s'émerveilla de cette logique et de cette morale et il se dit qu'une telle vertu ne peut point provenir que de la religion authentique de Dieu, après quoi il se convertit à l'Islam.

Et comme fut grande sa surprise quand il apprit que son compagnon de route n'était autre que le commandeur des croyants, calife de tous les musulmans et gouverneur de toutes les terres islamiques si étendues.

2- Les combats de Ali (psl) nous laissent des exemples brillants de sa morale magnanime : il ne tuait point de blessé, ni d'assoiffé et ne poursuivait jamais les déserteurs de l'ennemi. Il s'interdisait toujours d'utiliser les armes de la faim et de la soif bien que ses ennemis en abusaient beaucoup dans tous leurs combats.

Pour illustrer cette vérité, nous allons citer un seul exemple. Les livres de l'histoire regorgent de bien d'autres témoignages :

A la bataille de Ceffine, et avant lé début du combat, l'armée de Muawiya arriva la première au champ de la bataille qui se trouvait à la bordure du fleuve "Euphrate", elle sauta sur l'occasion pour s'interposer entre l'eau et l'armée de l'imam Ali (psl) et interdirent aux loyalistes d'éteindre leur soif.

L'imam Ali lança alors l'ordre de conquérir les eaux par la force des armes. A l'issue d'une bataille éclaire, les rebelles durent se retirer et les loyalistes occupèrent toutes les positions dominant l'Euphrate et eurent la tentation de faire usage de l'arme de la soif tout comme l'avait fait leur adversaire.

Mais les ordres du commandeur des croyants furent stricts : il fallait évacuer immédiatement les rives et s'abstenir d'utiliser l'arme de la soif, puisque selon la morale de l'imam Ali (psl) les fins ne justifient jamais les moyens et l'on ne peut jamais arriver au contentement de Dieu à Lui Pureté en suscitant Son mécontentement par un mauvais choix de moyens...

Comme le disait l'imam Ali (psl) : "les leçons ne manquent pas mais ce sont ceux qui en tirent les conséquences qui manquent."

3- La modestie de l'imam Ali (psl) était une de ses qualités les plus connues. Son apparence ne le faisait pas distinguer des autres gens et son comportement avec les masses populaires était si simple qu'il ne pouvait jamais soupçonner qui il était.

Nous avons choisi pour notre cher lecteur un témoignage parmi tant d'autres ; l'histoire d'un couple en désaccord :

Le mari renvoya sa femme en plein midi et sous une chaleur torride. La malheureuse épouse ne trouva de refuge que l'imam Ali (psl). Aussitôt qu'il prit état de sa situation, il l'accompagna chez elle pour y ramener la concorde.

Le commandeur des croyants (psl) frappa à la porte. Le jeune mari l'ouvrit, et voyant devant lui un homme étranger qu'il ne connaissait pas et qui vint s'ingérer dans ses affaires personnelles, il répondit aux conseils et aux exhortations de l'imam (psl) par des insultes et commença à hurler à la face de sa femme la menaçant de toute sorte de supplice parce qu'elle avait osé amener cet inconnu.

Entre temps, quelques gens connaissant bien l'imam Ali (psl) passèrent et le saluèrent en disant : "Que la paix soit sur vous, ô commandeur des croyants !" Le jeune mari en devint stupéfait et il accourut aux mains de l'imam Ali (psl) pour les embrasser et demander le pardon, promettant qu'il n'y reviendrait jamais. L'imam donna aux jeunes couples des conseils précieux leur assurant une vie heureuse et sans problème...


L'Imam des pauvres


Malgré tous les grands problèmes qui occupaient l'imam Ali (psl), il tenait toujours à rester en contact avec les besoins et les plaintes du peuple.

Tenant lui-même la trésorerie publique (Beytoulmèl), il ne privait personne de sa dotation conventionnelle même s'il connaissait parfaitement qu'il lui portait une rancune ou qu'il pouvait utiliser cette dotation pour renforcer le rang de ses ennemis.

D'autre part, ses compagnons fidèles et ses proches ne jouissaient d'aucun privilège par rapport aux autres gens, et leurs dotations étaient parfaitement conformes à la règle générale appliquée sur tous les musulmans. Bref, le système de castes et de privilèges entretenu par les trois précédents califes allait être définitivement aboli par l'imam Ali (psl).

L'imam Ali était l'allié des masses populaires et il demandait â tous ses gouverneurs de l'être, et chaque fois que l'un d'entre eux manifestait un déraillement quelconque de cette voie, il n'hésitait point à le limoger.

Un jour, une femme appelée Sèoudèh vint chez le commandeur des croyants, alors qu'il était en prière, pour porter plainte contre quelques collecteurs d'impôts. Sentant l'approche d'une silhouette derrière lui, l'imam finit vite sa prière, se retourna aussitôt vers elle et lui demanda avec affection : "Avez-vous besoin de quelque chose ?"

Sèoudèh dit en pleurant : "Je vous porte plainte contre votre collecteur d'impôt !"

L'imam fut très touché, il pleura beaucoup et leva sa main vers le ciel et dit : Mon Dieu, Tu sais bien que je ne lui ai pas ordonné d'être injuste avec Tes esclaves !

Et prenant état de la véracité des dires de la femme, il rédigea l'ordre de mettre fin aux fonctions du collecteur d'impôt en question et chargea la même femme de lui porter avec elle le manuscrit. Sèoudèh revint chez elle satisfaite et heureuse.

Un jour, des nouvelles arrivèrent de la Bassora rapportant que le gouverneur de cette ville, Ousmane Ibn Hanif, ayant été invité à un dîner d'affaire, avait accepté l'invitation. L'imam lui envoya une longue lettre condamnant son comportement et le mettant en garde contre ce type d'invitation.

II y insista sur le fait que les riches qui organisent ce genre de cérémonies ne veulent pas par là une œuvre de bienfaisance pour les besogneux, mais plutôt une sorte de pot-de-vin et de corruption pour les gouverneurs et une recherche de l'autorité et du pouvoir dans la ville.

En réalité, cette lettre est très riche en matière de règles morales et politiques et elle est digne d'être une référence pour tout pouvoir islamique.

Entre autre, l'imam (psl) dit en s'adressant a son gouverneur Ibn Hanif : "Je n'aurais pas cru que tu aurais accepté l'invitation de quelques gens chez lesquels le pauvre est boudé et le riche est sollicité...N'est-ce pas qu'à chacun son imam et guide, lequel il imite et de la lumière et science duquel il s'éclaire ! N'est-ce pas que votre imam s'est contenté, dans son habit, de ses haillons et dans sa nourriture, de son pain !"

L'un des compagnons de l'imam Ali (psl), Âdy Ibn Hatem, fut interrogé un jour à propos de la politique sociale de l'imam Ali, il dit : "J'ai vu que tout puissant est chez lui faible jusqu'à ce que justice soit rendue contre lui, et que tout faible est puissant jusqu'à ce que justice soit rendue pour lui."

L'imam Ali (psl) n'accordait aucune importance pour le pouvoir.

Pour lui, gouverner ce n'était plus qu'une occasion pour faire régner la justice, et c'était seulement à ce titre qu'il avait accepté le pouvoir.

Ce sens nous a été rapporté par Ibn Abbâs auquel l'imam Ali (psl) avait demandé un jour : "Quelle est la valeur de ces sandales ?"

Alors que l'imam les réparait, Ibn Abbâs répondit que cela ne valait pas grande chose. L'imam (psl) dit : "La valeur de ces sandales pour moi est plus grande que celle du gouvernement et du pouvoir si ce n'était là le moyen d'établir un droit ou d'abolir une injustice."

L'Imam Ali (psl) nous résume toute sa politique sociale en quelques mots : "Comment puis-je être un imam pour les gens sans participer à leur douleur et à leur pauvreté ?"
 

L'abolition des privilèges


Dès le premier jour de son gouvernement, l'imam Ali (psl) déclara l'égalité entre les gens et la justice comme base de sa politique : aucune différence ne serait plus faite entre un arabe et un non arabe sauf par la piété.

Sa politique d'égaliser les dotations personnelles suscita beaucoup de remous parmi les anciens privilégiés de l'ancienne politique des dotations, suivie par les trois précédents califes.

Ils vinrent alors au commandant des croyants pour solliciter son retour vers cette politique en insinuant que cela pourrait lui faciliter la victoire sur ses ennemis, mais la réponse de l'imam (psl) fut catégorique : «Voulez vous que je cherche la victoire par le biais de l'injustice ?»

Puis il dit : «Si l'argent était le mien, je l'aurais partagé entre les gens à l'égalité, alors que dire, lorsque cet argent est celui de Dieu ?»

Cette politique sociale de l'imam Ali (psl) lui avait coûté la haine des plus grands chefs de groupes et de tribus déjà habitués par les trois précédents califes à des dotations et des privilèges qui avaient porté un grand nombre d'entre eux au rang des grands richards de la Péninsule Arabe.


Son histoire avec son frère Âqil est très révélatrice :


Un jour Âqil, le frère d'Ali (psl) lui rendit visite. Le dîner étant servi, Âqil fut surpris qu'il n'y ait rien d'autre que du pain, de l'eau et du sel, et dit : «Il n'y a rien d'autre que ce que je vois ?!»

L'imam répondit : Ceci n'est ce pas de la grâce de Dieu, à Lui toutes les louanges ?!»

Âqil sollicita de l'imam une somme d'argent de quoi rembourser une dette, alors, l'imam lui dit : «Patiente jusqu'à ce que je reçois ma dotation.»

Âqil, gêné, dit : «La trésorerie est entre tes mains et tu m'attardes jusqu'à ta dotation ?!»

L'imam dit : «Ma situation ne diffère pas de celle de n'importe quel homme musulman!»

Âqil insista.

L'imam lui brula un petit peu la main. Aqil surpris s'énerva. L'Imam lui repondit que si il lui donnait de l'argent qui est l'argent des musulmans, le feu les touchera les deux alors.

Aqil quitta l'imam sans avoir rien pris, l'Imam voulait faire comprendre à Aqil que l'argent ne l'appartenait pas, il appartenait aux musulmans, en prendre signifie voler ! Et même si c'était pour son frère.

C'est ainsi qu'était l'imam. Il vivait la vie des pauvres et il dépensait leurs dépenses. Lorsque certains lui dirent que Muawiya, le rebelle, dépensait des sommes colossales et distribuait les pots-de-vin pour s'assurer la victoire et qu'il convenait peut-être à l'imam de faire autant que lui, l'imam leur rappela sa célèbre devise : «Il ne faut jamais chercher la victoire par le biais de l'injustice !»

Telle était la politique sociale du plus pieux de tous les pieux, le commandeur des croyant, Ali (paix sur lui et sa descendance purifiée).


Sa dévotion


Suite à l'éducation prophétique que l'imam reçu des mains du messager d'Allah (P), sa personnalité en porte les marques dans tous les domaines: son adoration, sa justice, ses attitudes vont dans la même direction que celle du prophète et adhèrent ainsi à ses traditions.

Il n'y avait en réalité personne d'aussi capable ou de plus digne que lui pour incarner totalement les traditions du messager d'Allah.

En décrivant l'adoration de l'Imam Ali, Urwah bin Zubaïr, rapportant les paroles d'Abu Darda raconte : "Un jour, j'ai vu l'Imam Ali dans les plantations de al-Najjar, s'isolant de ses amis derrière les feuilles de palmiers pour prier, et j'entendis une voix s'élever et réciter d'un ton touchant:

"Oh mon Dieu, quand je pense à ton pardon, je minimise mon péché et quand je me rappelle la sévérité de ton jugement, je trouve mon malheur trop grand."

"Malheur à moi pour la chaleur d'un feu qui cuit la foi et les reins, un feu qui ne demande qu'à dévorer, malheur à moi pour les flammes de l'Enfer »".

Abu Darda ajoutait : "il continua à prier toute la nuit puis il pleura violemment, sans voix, sans mouvement. Puis ne le voyant plus bouger, je me dis qu'il a dû s'endormir de fatigue suite à sa longue nuit et je m'éloignai en pensant le réveiller pour la prière de l'aube; mais quand je retournai auprès de lui, je le retrouvai comme un morceau de bois mort. J'essayai de le bouger, de le réveiller sans résultat. Je courus vers sa famille en le pensant mort pour informer Fatima (p).

Elle me répondit : "Oh Abu Darda par Dieu, c'est sa façon habituelle de s'évanouir par crainte d'Allah".
 

Sa justice


Durant son califat, Amir al mouminin appliquait strictement la justice entre les gens. Un jour, l'imam Ali a retrouvé son armure perdu chez un homme chrétien et porta l'Affaire devant le juge.

L'Imam dit au juge : « C 'est mon armure, je ne l'ai jamais vendue."   Le juge interrogea l'homme chrétien : "Qu'as-tu à répondre à ce que l'Imam Ali dit?»

"C'est la mienne ", répondit-il " Amir al-Mouminin ment ». Le juge se tourna vers Ali (p) et lui demanda de prouver son affirmation. Ali (p) sourit et dit qu'il n'avait pas de preuve. Le juge conclu que l'armure appartenait au chrétien. L'homme prit l'armure et partit pendant que l'Imam Ali (p) resta debout à le regarder. A ce moment, le chrétien revint et dit au juge : "Certainement c'est là un jugement des prophètes. Amir al Mouminin a soulevé l'affaire devant la justice mais le juge décida à son encontre.... L'armure par, Dieu est la sienne, Oh Amir al-Mouminin, j'ai menti dans mon témoignage...»

Plus tard, l'homme embrassa l'Islam et servit avec loyauté sous la bannière du Commandant des Croyants (p).

Talha et Zoubair, vinrent une nuit auprès de l'Imam Ali (p) alors qu'il se trouvait à " Bayt- al-mal » (= Maison du trésor public), s'occupant des affaires de quelques musulmans. lorsqu'ils sont rentrèrent , l'Imam Ali éteignit la lampe et, s'assit sous la lumière de la lune car la lampe était la priorité de la Ummah et Talha et Zoubair venaient le voir pour discuter d'une affaire personnelle.
 

Humanité et clémence de l'Imam Ali


Au cours des événements de la bataille de Siffin, les hommes de l'armée de Mou'awya (qui combattait l'armée de l'Imam Ali), furent les premiers à arriver au fleuve Euphrate; ils bloquèrent alors le chemin pour que les hommes de l'Imam Ali ne puissent pas y boire.

Après avoir envoyé une délégation pour parlementer avec Mou'awya et devant son obstination à bloquer l'accès aux eaux de l'Euphrate, l'Imam Ali se vit obligé d'aller reconquérir les abords du fleuve et quand il en eut le contrôle, il donna un exemple de sa suprême moralité en laissant boire les hommes du camp ennemi.

Il fit ainsi la distinction entre un comportement emprunt de morale divine et les manières de Mou'awya.

L'histoire de l'humanité a-t-elle jamais parlée d'un homme qui cherche la justice et la miséricorde même pour son ennemi acharné ? Non, mise à part les prophètes, seul l'Imam Ali, l'homme au large cœur, dont l'amour couvrait toutes les créatures, seul cet homme, leur donna l'exemple da la justice et de la dignité humaine.
 

Quelques mérites de l'Imam Ali (Paix sur lui)
 

 Le Prophète dit : "Je suis la Cité du Savoir et Ali en est la Porte. Quiconque veut rentrer dans ma cité, qu'il entre donc par la Porte"

Le Prophète dit : "Alî est avec le Coran, et le Coran est avec 'Alî." (Al-Bokhârî": 5/19; "Muslim": 2/360; "Al-Tarmathî": 5/304; "Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/109; "Ibn Mâjah": 1/28; "Musnad Ahmad": 3/338.)
Le Prophète dit : "Ali a un droit sur la Ummah égal au droit d'un père sur son fils." ("Sahîh Muslim": 2/361; "Al-Tarmathî": 2/299; "Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/130; "Musnad Ahmad": 3/198; "Al-Nasâ'î"; "Osod al-Ghâbah": 3/40.)

Le Prophète dit : "Quiconque désire vivre comme moi et mourir comme moi, qu'il choisisse pour Maître, après moi, 'Alî." ("Musnad Ahmad": 5/94; "Mustadrak al-Sahihayn" d'al-Nîsâpûrî: 3/128; "Kanz al-'Ommâl": 6/217; "Al-Tabarânî")

Le Prophète dit : "Mon porte-étendard dans ce bas-monde et dans l'Au-delà est 'Alî." ("Musnad Ahmad": 4/369; "Kanz al-'Ommâl": 6/122; "Al-Tabarî": 2/201; "Al-Khawârizmî": 250; "Al-Fadhâ'il" d'Ahmad: 253; "Al-Khaçâ'iç" d'al-Nasâ'î: 13; "Mustadrak al-Çahîhayn" d'al-Hâkim al-Nîsâpûrî: 3/125; "Yanâbî' al-Mawaddah: 282)

Le Prophète dit : "Mon Seigneur m'a ordonné de refermer toutes les portes à l'exception de celle de 'Alî." ("Kanz al-'Ommâl": 5/95; "Al-Tarmathî": 13/173.)

Le Prophète dit : "Les Véridiques sont au nombre de trois: le Croyant d'Âle Yâssine, le Croyant d'Âle Pharaon et le meilleur d'entre eux, 'Alî." ("Al-Manâqib" d'Ahmad: 194, 239; "Kanz al-'Ommâl": 5/31; "Al-Jâmi'" d'al-Suyçutî: 2/83; "Ibn al-Maghâzilî": 245; "Yanâbî' al-Mawaddah": 126.)

Le Prophète dit : "Le crieur criera le Jour de la Résurrection: O Mohammad! Quel meilleur père tu as en la personne d'Ibrâhîm et quel meilleur frère en la personne de 'Alî." ("Al-Fadhâ'il" d'Ahmad: 253; "Ibn al-Maghâzilî": 67; "Al-Khawârizmî": 83; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/201.)

Le Prophète dit : "Tout Prophète a un successeur et un héritier; or mon successeur et héritier est 'Alî." ("Kanz al-'Ommâl": 6/158; "Ta'rîkh Baghdâd" d'al-Khatîb al-Baghdâdî: 11/173; "Chawâhid al-Tanzîl": 2/223; "Yanâbî' al-Mawaddah": 94.)

Le Prophète dit : "Mon Dieu ne me laisse pas mourir avant de me montrer la face de 'Alî." ("Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/201; "Al-Fadhâ'il" d'Ahmad: 253; "Ibn al-Maghâzilî": 67; "Akhtab Khawârizm": 83.)

Le Prophète dit : "Nous avons été créés du même arbre, moi et 'Alî." ("Al-Tarmithî": 13/178; "Ibn al-Maghâzilî": 122; "Osod al-Ghâbah": 4/26; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/216.)

Le Prophète dit : "Le plus savant de ma Umma après moi est 'Alî." ("Manâqibal Imâm 'Alî Ibn Abî Tâlib (p)" d'Ibn al-Maghâzilî al-Châfi'î)

Le Prophète dit : "Ornez vos réunions avec l'évocation des mérites de 'Alî." ("Mustadrak al-Sahihayn" d'al-Nîsâpûrî: 3/109; "Musnad Ahmad": 4/368, 5/419; "Al-Khaçâ'iç" d'al-Nasâ'î: 9, 24; "Ibn al-Maghâzilî": 16; "Al-Manâqib" d'Akh-tab Khawârizm: 94; "Ta'rîkh Baghdâd" d'al-Khatîb al-Baghdâdî: 8/290; "Kanz al-'Ommâl": 6/390; "Yanâbî' al-Mawaddah".)

Le Prophète dit : "Le meilleur juge de ma Ummah est 'Alî." ("Ibn al-Maghâzilî": 70; "Arjah al-Matâlib": 544.)

Le Prophète dit : "Je suis l'avertisseur et le guide après moi est 'Alî." ("Musnad Ahmad": 1/151, 3/213; "Al-Tarmathî": 2/135; "Al-Khaçâ'iç" d'al-Nasâ'î: 20; "Kanz al-'Ommâl": 1/247; "Ibn al-Maghâzilî": 222.)

Le Prophète dit : "De quiconque je suis le Maître, son Maître est aussi 'Alî." ("Mustadrak al-Sahihayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/109; "Kanz al-'Ommâl": 6/157; "Al-Daylamî".)

Le Prophète dit : "Personne n'aurait été digne de Fâtimah, si Allah n'avait créé 'Alî." ("Hulyat al-Awliyâ'": 1/341; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/177; "Ibn al-Maghâzilî": 242; "Al-Khawârizmî": 42; "Yanâbî' alMawaddah": 112.)

Le Prophète dit : "Je recommande (par testament) à quiconque aura eu foi en moi et m'aura cru, la Wilâyah de 'Alî." ("Al-Jâmi'" d'al-Suyûtî: 1/230; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/168; "Ta'rîkh Baghdâd" d'al-Khatîb al-Baghdâdî: 1/316; "Ibn al-Maghâzilî": 49; "Yanâbî' al-Mawaddah": 266.)

Le Prophète dit : "Le premier d'entre vous à atteindre le Bassin (le Paradis) est le premier d'entre vous à embrasser l'Islam, en l'occurrence 'Alî." ("Kanz al-'Ommâl": 6/154; "Al-Tabarânî": 5/32; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 1/165; "Thakhâ'ir al-'Oqbâ": 65; "Ibn al-Maghâzilî": 230.)

Le Prophète dit : "Personne ne traversera le Çirât (la Voie) sans avoir attesté de la Wilayah de 'Alî." ("Ibn al-Maghâzilî": 15; "Al-Istî'âb": 2/457.)

Le Prophète dit : "Personne ne pourra parler en mon nom en dehors de 'Alî." ("Ibn al-Maghâzilî": 119, 242; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/177; "Yanâbî' al-Mawaddah": 112, 419; "Al-Khawârizmî": 253.)

Le Prophète dit : "Le plus malheureux des premiers et des derniers sera l'assassin de 'Alî." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/141; "Musnad Ahmad": 4/263; "Al-Khaçâ'iç" d'Al-Nasâ'î: 39; "Al-Tabarî": 2/408; "Kanz al-'Ommâl": 5/58. )

Le Prophète dit : "Alî est celui qui départage le Vrai et le Faux." ("Mustadrak al-Sahihayn" d'al-Nîsâpûrî: 3/132; "Musnad Ahmad": 1/331; "Yanâbî' al-Mawaddah".)

Le Prophète dit : "Alî est le plus grand véridique." ("Al-Bohayqî": 4/53; "Kanz al-'Ommâl": 7/176; "Al-Jâmi'" d'al-Suyûtî: 2/276; "Ibn al-Maghâzilî": 93.)

Le Prophète dit : "Alî est celui dont la main est égale à la mienne dans la balance de la justice." ("Mustadrak al-Sahihayn" d'al-Nîsâpûrî: 3/14; "Al-Tabarî": 2/272; "Al-Tarmathî": 2/9; "Ibn al-Maghâzelî": 37; "Yanâbî' al-Mawaddah": 57.)

Le Prophète dit : "Alî est mon frère dans ce bas-monde et dans l'Au-delà." ("Al-Khaçâ'iç" d'Al-Nasâ'î: 5; "Al-Tarmathî"; "Yanâbî' al-Mawaddah": 61; "Ibn al-Maghâzelî".)

Le Prophète dit : "Alî est le meilleur des hommes, quiconque ne l'admet pas aura été incroyant." ("Ibn al-Maghâzelî": 129; "Yanâbî' al-Mawaddah": 233; "Ta'rîkh Baghdâd" d'Al-Khatîb al-Baghdâdî: 5/37; "Al-Khawârizmî": 235.)

Le Prophète dit : "Alî est l'Imam des vertueux et l'exterminateur des libertins. Quiconque le soutient sera soutenu et quiconque l'abandonne sera abandonné." ("Kanz al-'Ommâl": 6/153; "Al-Dârqotnî".)

Le Prophète dit : "Alî est l'Imam des pieux, le Commandeur des croyants et le leader des adorateurs assidus dont les visages, les mains et les pieds sont marqués par les traces du wudhû' et témoignent le Jour de la Résurrection de leur piété." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/129; "Kanz al-'Ommâl": 6/153.)

Le Prophète dit :  "Alî est à moi ce que Hâroun (Aaron) était à Mousâ (Moïse) (Ali occupe auprès de moi la même position que Hâroun occupa auprès de Moussâ)." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/137; "Ibn al-Maghâzilî": 65, 104; "Hulyat al-Awliyâ'": 1/63; "Akh-tab Khawârizm": 229.)

Le Prophète dit :  "Alî et ses Chiites (adeptes) sont ceux qui gagneront (Le Paradis)." ("Ibn al-Maghzilî": 47; "Mîzân al-I'tidâl" 2/313.)

Le Prophète dit : "Alî est la Porte de mon Savoir et l'interprète, auprès de ma Ummah, de ce qui m'a été révélé." ("Tafsîr al-Tabarî": 3/171; "Chawâwhid al-Tanzîl": 2/356; "Al-Dor al-Manthûr": 6/379; "Yanâbî' al-Mawddah": 61.)

Le Prophète dit :  "Alî: l'aimer est un signe de Foi et le détester, un signe d'hypocrisie (l'amour de 'Alî équivaut à la Foi)." ("Ibn al-Maghâzilî": 67; "Al-Khawârizmî": 236; "Farâ'id al-Samtayn"; "Yanâbî' al-Mawaddah".)

Le Prophète dit : "Alî est le répartiteur (le critère de la répartition ) des gens entre le Paradis et l'Enfer." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/127; "Kanz al-'Ommâl": 5/30; "Al-Jâmi'" d'Al-Suyûtî: 1/374; "Al-Tarmithî"; "Ibn al-Maghâzilî": 80.)

Le Prophète dit : "Alî, quiconque se sépare de lui se sera séparé de moi; or quiconque se sépare de moi, se sera séparé d'Allah." ("Ibn al-Maghâzilî": 45; "Yanâbî' al-Mawaddah": 181.)

Le Prophète dit :  "Alî est de moi et je suis de 'Alî, et il est le Maître de tout croyant après moi." ("Ibn al-Maghâzilî": 69; "Yanâbî' al-Mawaddah": 125.)

Le Prophète dit : "Alî est le plus aimé d'Allah et de Son Messager, de toute la créature d'Allah. (De toute la créature d'Allah, 'Alî est celui qui est le plus aimé d'Allah et de Son Messager)." ("Kanz al-'Ommâl": 5/33; "Al-Riyâdh al-Nadhirah" 2/211; "Ibn al-Maghâzilî": 219; "Al-Bayhaqî".)

Le Prophète dit : "Alî : l'évoquer est un acte de piété et regarder son visage est un acte de piété." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/123; "Kanz al-'Ommâl": 6/156; "Al-Tabarânî"; "Ibn al-Maghâzilî": 240, 278; "Al-Khawârizmî": 62.)

Le Prophète dit : "Alî: L'aimer est un bon acte dont l'effet ne sera pas effacé par un mauvais acte." ("Al-Tbarânî"; "Yanâbî' al-Mawaddah": 2/3.)

Le Prophète dit : "Alî jouit de la même position que la Ka'bah." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/122; "Musnad Ahmad": 3/82; "Al-Tabarânî": 6/55)

Le Prophète dit : "Alî est à moi ce que ma tête est à mon corps." ("Mustadrak al-Sahîhayn" d'al-Hâkim al- Nîsâpûrî: 3/141; "Al-Jâmi'" d'al-Suyûtî: 1/583; "Ta'rîkh Baghdâd" d'Al-Khatîb al-Baghdâdî: 2/51; "Hulyat al-Awliyâ'": 2/182; "Al-Riyâdh al-Nadhirah": 2/219.)


La haine et jalousie envers l'imam Ali


Toute sa vie durant, l'Imam 'Ali eut à faire face à des ennemis de toute nature. Les raisons qui justifiaient ces inimitiés à l'égard de 'Ali se nourrissaient toutes si on veut voir dans le terreau de la jalousie (le Prophète sur ordre de Dieu le privilégiait devant tous les autres compagnons), du désir de vengeance (il avait tué, pour défendre l'Islam, des parents de grands notables de la tribu Banou Ummaya, les omeyyades).

En effet les privilèges dont jouissait 'Ali et les motifs de la jalousie et de la haine qu'éprouvaient certains compagnons ou non du Prophète tenaient en ceci :

- Son père Abu Talib était un des premiers convertis à l'Islam contrairement aux pères d'un grand nombre de compagnons du Prophète et à toutes les tentatives de déformation de l'histoire qui ont voulu faire croire le contraire.

- l'Imam est le cousin et le gendre du Prophète lequel lui a donné en mariage sa fille unique Fâtima Zahra qui était tant convoitée.

- Les portes des maisons des compagnons qui donnaient sur la Grande Mosquée de Médine furent toutes fermées sur ordre du Prophète à l'exception de sa propre porte et de celle de 'Ali et son épouse.

- Ali a porté l'Étendard du Prophète pratiquement lors de toutes les grandes batailles et notamment à Khaybar où tous les autres Compagnons avaient échoué.

- Il était le plus savant de toute la communauté après le Prophète qui lui reconnaissait d'ailleurs l'immensité de ses connaissances divines qu'il s'était chargé lui-même de lui inculquer. Rappelons que c'est le Prophète qui l'a éduqué et formé.

- Ali a été désigné en tant que successeur du prophète

- Ali était juste et ne donnait pas de priviléges, il était un homme d'une droiture exceptionnelle.

C'est chargé de tous ces responsabilités que l'Imam 'Ali (P) se trouva confronté après la mort du Prophète à des gens qui lui en voulaient pour ses origines banu-hâchimites, pour tous ses succès, sa gloire et ses mérites.

Il fut gardé en résidence surveillée pendant tout le règne des trois premiers califes après le Prophète, soit environ trente années. Malgré cela il était pendant tout ce temps la référence ultime en matière d'interprétation du Coran, de droit islamique et de connaissance tout court tant pour les gouvernants que pour le peuple.