Le début de la révolution Husseinite

1- L’arrivée à La Mecque


LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a séjourné à Mecque de trois Shaeban au huit de Dhu Al-Hijjah. Il l’a choisie pour profiter de la saison du pèlerinage, afin de diffuser sa révolte bénie et ses buts à tout le monde islamique. Il est descendu dans la demeure de eAbbãs Ben eAbd Al-Mouttaleb située dans la région connue par "Chi’ab Ali" "La tribu d’Ali".

 

Cela revient au fait qu’il ne restait qu’elle à Mecque des maisons de la tribu Hãshem, parce que eeAqil Ben Abi Tãleb y a vendu toutes les maisons des émigrants de la tribu Hãshem, même celle du Prophète (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue) par peur qu’elles soient confisquées par Koraich. Il a choisi cette demeure pour commencer, à partir d’elle, l’élaboration de sa révolte, et pour des raisons politiques, sociales et missives. Les partisans dans tous les pays islamiques lui envoyaient des lettres d’appui et le consultaient des questions religieuses.


2- La structure sociale et politique de Mecque


La structure sociale de Mecque noble était tribale depuis le temps du Prophète (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue). Koraïch se composait de vingt cinq phratries divisées en deux parties principales. La première partie se compose de vingt trois phratries. Ces dernières étaient majoritaires en nombre et équipement. La deuxième partie se formait du Messager de Dieu (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue), de sa phratrie Hãshem et de celle de eAbd Al-Mouttaleb Ben eAbd Manãf.

Toutes les phratries de Koraich étaient contre la vocation Mohammadienne. Elles ont été déçues et rechutées de leur échec contre la phratrie Hãshem en général et Ali Ben Abi Tãleb (Que Dieu le salue) en particulier, surtout après l’aggravation de la puissance du Messager de Dieu (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue). En particulier, après la bataille célèbre de Badr où Koraich a mobilisé toutes ses forces et ses grands ont payé des fortunes pour équiper les combattants de sorte qu’ils ont dit à leurs partisans: "Celui qui ne participe pas aux combats, sa maison sera détruite."

Après la bataille de Badr, la haine de cette dernière contre la phratrie Hãshem a doublé, surtout contre Ali (Que Dieu le salue). Elle savait bien que ce dernier était derrière sa perte désastreuse et sa défaite car c’était lui qui a tué les grands chefs de Koraich dans cette bataille glorieuse. Cette haine cachée a été soutenue par l’autorité qui a dominé après le Prophète (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue), la phratrie Sufiãn détestait plus que les autres, la famille du Prophète (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue).

 

La description de cet état justifie la petitesse de la base populaire qui soutenait LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) et qui le reconnaissait pour Calife légitime des musulmans. Peut-être LʼImam Al-Sajjãd (Que Dieu le salue) était le plus précis quand il avait décrit la situation en disant: "il n’y a dans La Mecque et La Médine même pas vingt personnes qui nous aiment."

Cet état était derrière la décision de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) de ne pas choisir La Mecque pour point de départ de sa révolte. Il n’avait ni lui, ni son frère, ni même leur père AliR une base populaire suffisante capable de les soutenir.

C’est pourquoi, et après son arrivée à Mecque, les visiteurs des lieux saints et pèlerins sont venus de toutes les autres régions, le visitaient, l’entouraient, l’écoutaient, et documentaient ou mémorisaient ce qu’il leur disait. Le petit nombre des Mecquois qui les accompagnaient n’étaient pas de Koraich mais de ceux qui ont habité Mecque après sa conquête.


3- Le mouvement de L’Imam Hussein (Que Dieu le salue) à La Mecque


Pendant son séjour à La Mecque noble LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a tenu des réunions avec des personnalités de haut rang et connues dans les milieux de la nation islamique. Ils avaient des conceptions, des penchants et des inclinations variés. Ils ont déféré à LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) leurs points de vue, leurs conseils et leurs objections, chacun selon ses penchants et ses conceptions. Malgré cette variété de points de vue, ils se sont pointés tous sur la question principale.

 

Ils pensaient d’une façon mondaine sans se rendre compte du danger qui menaçait la religion en tant que persistance et sauvegarde. Ils étaient convaincus que la résignation à l’autorité gouvernante assure la réussite, la tranquillité, la sécurité et la sûreté mondaines, et que la révolte contre l’autorité gouvernante entraîne la perte, la défaite, la tuerie, la dispersion, la misère et la persécution. C’était l’assise commune des diverses perceptions de ces gens, de leurs conseils, de leurs discussions et de leurs projections.

En même temps, LʼImam (Que Dieu le salue) se mouvait selon un syllogisme conscient. Il ne visait en principe que la sûreté du sort de l’Islam et de la nation islamique. Il s’entretenait avec eux par les preuves apparentes et une logique basée sur les consultations et les conseils, de sorte qu’il discutait avec eux prenant compte dans ses réponses, du niveau intellectuel de chacun d’eux, de celui de sa prévoyance et du degré de sa fidélité à la famille du Prophète (Que Dieu le benisse et sa famille, et les salue).


4- La position de l’autorité du mouvement de L’Imam (Que Dieu le salue) à La Mecque


LʼImam (Que Dieu le salue) a pu, par son entrée à Mecque, débloquer la première étape du siège qui lui a été imposé par Yazid Ben Muawiya à La Médine et qui figurait par la reconnaissance ou l’assassinat. L’autorité craignait l’entrée de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) à Mecque Noble, dans la saison du pèlerinage où les musulmans y venaient de toutes les régions et des divers pays du monde islamique. Elle a pris toutes les mesures pour encercler et refréner le mouvement de LʼImam (Que Dieu le salue).

 

À la suite d’une réunion qu’a tenue Yazid dans son palais avec son grand conseiller Sirjoun, il a envoyé des lettres aux grandes personnalités de la nation, leur demandant d’intervenir auprès d’Hussein (Que Dieu le salue), de le presser et de s’efforcer de sauver l’autorité de son impasse. Il a envoyé des lettres de menaces et d’avertissements aux gens en général et aux survivants de la phratrie Hãshem en particulier, leur demandant de délaisser LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) et s’éloigner de lui.

Et parmi les décisions qu’il a prises, l’assassinat de LʼImam (Que Dieu le salue) à Mecque. Il y a envoyé un groupe de ses assassins pour exécuter cette mission, car les hommes qu’il avait envoyés précédemment et l’autorité locale étaient incapables d’arrêter Hussein (Que Dieu le salue) et de le renvoyer à Damas.

Le gouverneur de Mecque eAmro Ben Saeĩd Ben Al-eÃş s’est efforcé d’exercer les ordres de Yazid qui lui a ordonné de tuer Hussein (Que Dieu le salue) là où il se trouvait même s’il était accroché au voile qui couvrait la Kaʼba.

Cette vérité a été affirmée par LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) lorsqu’il a dit à son frère Mohammad Ben Al-Hanafiyya qui l’a suivi à Mecque: "Ô frère, j’ai eu peur d’être assassiné par Yazid Ben Muawiya dans la mosquée de La Mecque, car par cela il portera atteinte à la sainteté de ce lieu sacré."

eAmro Ben Saeĩd Ben Al-eÃş a suivi de près LʼImam Hussein (Que Dieu le salue). Il a été terrifié par le nombre de groupes qui venaient à la rencontre de LʼImam et l’entouraient. Il en a été tellement gêné qu’il a demandé à LʼImam (Que Dieu le salue) le but de son arrivée à Mecque. LʼImam (Que Dieu le salue) lui a répondu: "je suis venu chercher la protection de Dieu et cette maison (mosquée)".

eAmro n’a pas pu accomplir ce qu’il a été ordonné de faire. Il n’est pas arrivé à assassiner L’Imam Hussein (Que Dieu le salue) ou l’arrêter en secret parce que ce dernier a été bien protégé par sa famille et ses partisans, et personne ne pouvait l’arrêter ou l’assassiner en présence de ce grand nombre de pèlerins.


5- La missive de L’Imam Hussein (Que Dieu le salue) aux gens de Bassora


Bassora était à ce temps- là gouvernée par Obeidullah Ben Ziad. C’était un gouverneur puissant et tyran. Il dominait complètement les machines de la ville et surveillait de près ses citoyens. Bassora comme Al-Kufa étaient les deux principautés où les gens ne suivaient pas tous l’autorité de Damas, vu la présence d’un nombre considérable des partisans de la famille du Prophète (Que Dieu les salue). Et malgré le terrorisme et la répression exercés contre eux, ils étaient bien organisés et tenaient des réunions dans des endroits secrets. La différence entre ces deux principautés ne consistait pas dans le nombre des partisans seulement, mais ceux de Bassora étaient plus disposés à réagir contre l’autorité.

LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) leur a adressé sa lettre à travers leurs chérifs et les chefs des cinq provinces de Kufa. A signaler que Bassora a été divisée en cinq régions et chaque région était gouvernée par un chef choisi des chérifs. Certains de ces derniers soutenaient l’autorité de Damas, certains n’étaient pas des gens de confiance et d’autres n’avaient pas de position déterminée.

Malgré cela, LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a voulu mettre tous en charge. La lettre qu’il leur a adressée nous montre à quel point il était conscient de sa responsabilité et son engagement à sa mission sacrée. Les gens de Bassora ne lui ont pas écrit ou lui ont proposé de venir chez eux, comme ont fait ceux de Kufa, mais il a voulu les préparer à l’affrontement inévitable.

 

Quand il a décidé de prendre en charge les responsabilités de sa religion et sa nation, sa décision a émané du fond de son âme et son esprit (conscience), loin de la soutenance et l’invitation des Kufiques. Il a voulu par cette lettre informer ses partisans à Basra de sa décision de se révolter et les mobiliser. LʼImam leur a écrit dans sa lettre: "Et je vous ai envoyé cette lettre avec mon messager. Et je vous invoque au Coran et la tradition de son Prophète. La tradition est humiliée. L’hérésie est ressuscitée. Et si vous m’écoutez et vous obéissez mes ordres, je vous mettrai dans la voie droite."

Il l’a envoyée avec Suleimãn Ben Razĩne parce qu’il avait confiance en lui et comptait sur lui. Ce dernier fut tué par Obeidullah Ben Ziad, à l’issue de la trahison d’Al-Mounzer Ben Al-Jãroud Al-eAbdi que sa fille ‘Ibriyya était l’épouse de Obeidullah, sous prétexte qu’il avait cru que cette lettre a été écrite par Obeidullah lui-même. Alors ce dernier crucifia son beau-père et tua Suleimãn le messager de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) qui est devenu par cela le premier martyr de la révolte Husseinite. A signaler que cet événement a eu lieu un jour avant le départ d’Obeidullah, de Basra à Kufa après avoir été désigné par Yazid comme nouveau gouverneur de Kufa.


6- Les partisans de Bassora


La majorité des cinq chefs des régions de Bassora ont hésité à soutenir LʼImam (Que Dieu le salue) et se sont même détournés de lui. Excepté Yazid Ben Masseoud Al-Nahchaly. Ce dernier a pu mouvoir et orienter les sentiments tribaux, il les a mixés aux sentiments religieux, pour assurer le soutien de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue).

Mais ce qui a été fait en secret surpasse celui en public. Des partisans de diverses tribus se sont réunis à base de fidélité à la famille du Prophète (Que Dieu le salue), et l’innocence des ennemis de cette dernière. Ils ont discuté la question de LʼImam (Que Dieu le salue), celle de la situation actuelle, et se sont concertés sur ce qu’ils doivent faire pour accomplir l’obligation religieuse. Ils ont envoyé à la suite de ces rencontres neuf hommes de Basra à Mecque Noble pour rejoindre le convoi Husseinite.

 

Ces derniers ont pu y arriver malgré le siège et la surveillance sévères. Ces hommes étaient Al-Hajjãj Ben Badr Al-Tamĩmi Al-Saedi, Qaenab Ben eOmar Al-Namari, Yazid Ben Thabĩt Al-eAbdi et ses deux fils Abdullãh et Obeidullah, Seif Ben Mãlek Al-eAbdi, eÃmer Ben Mũslem Al-eAbdi et son serviteur Sãlem.


7- La réunion de L’Imam Hussein (Que Dieu le salue) avec les messagers des gens de Kufa et leurs envoyés


Lorsque les gens de Kufa ont appris le refus d’Hussein (Que Dieu le salue) de reconnaître Yazid comme Calife et qu’il est à La Mecque, ils ont commencé à le combler de lettres et l’ont informé qu’ils sont prêts à le soutenir, le secourir et se révolter. Comme ils l’ont invité chez eux. Le nombre de leurs lettres a atteint parfois six cent lettres par jour. Un jour quand il était réuni avec leurs messagers, il a lu les lettres et demandé aux deux derniers messagers d’eux Hãni Ben Hãni et Saeĩd Ben Abdullãh en disant: "parlez-moi de ceux qui ont participé avec vous à l’écriture de cette lettre que vous me porter…"

Ils lui ont parlé de ceux qui le soutiennent, et parmi eux: Chibth Ben Ribei, Hajjãr Ben Abjar, Yazid Ben Al-Hãreth, ‘Orwa Ben Qaïs, eAmro Ben Al-Hajjãj…"

Lorsqu’ils ont terminé, LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a fait ses ablutions, a prié deux agenouillements puis a rassemblé tous les messagers et leur a dit: "j’insiste sur ce que je pense faire, que Dieu m’accorde la réussite. C’est lui qui en est chargé de cela et le capable de l’accomplir, si Dieu exalté le veut."

Puis il a écrit sa lettre aux gens de Kufa et la leur a envoyée avec Hãni et Saeĩd Abdullãh. Elle a été comme suit: "Au Nom de Dieu Clément, le très Miséricordieux. D’Hussein Ben Ali (Que Dieu le salue) à tous les croyants et les musulmans de Kufa. Après le préambule nécessaire: Hãni et Saeĩd m’ont remis vos lettres. Ils étaient les derniers de vos messagers que j’ai rencontrés.

 

J’ai bien compris tout ce que vous m’avez raconté et dit. La grande majorité m’a promis de me reconnaître comme Imam et m’a dit: "Viens chez nous, nous prions Dieu de soutenir ensembles le juste et le droit chemin que vous avez choisi. Sur cela je vous envoie mon frère et mon cousin. S’ils m’écrivent que vos gens, vos autorités (sages) et vos vertueux se sont accordés sur ce que vos messagers m’ont communiqué et ce que vous m’avez écrit dans vos lettres, je serai prochainement chez vous si Dieu le veut. Je jure par ma vie que LʼImam doit être celui qui gouverne conformément aux lois du Coran, qui agit avec justice, professe la religion du Juste (l’Islam), et se dévoue uniquement à Dieu. Et salut."

Puis il a appelé son cousin Mũslem Ben eAqil Ben Abi Tãleb que Dieu soit satisfait de lui, et l’a envoyé accompagné de: Qaïs Ben Mouçahhar Al-Şaïdãwi, eOmãra Ben Abdullãh Al-Sallouli, et Abdulrahman et Abdullãh Ben Chaddãd Al-Arhabi, et lui a ordonné d’être pieux, d’agir en secret et d’être bienveillant. Et s’il juge que les gens sont en accord et sincères qu’il lui écrit et l’informe le plus vite possible.

Puis LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a donné à Mũslem – que Dieu soit satisfait de lui – une autre lettre dans laquelle il a écrit: "je t’envoie aux gens de Kufa, et Dieu prédéterminera de toi ce qu’il aime et le satisfait. De ma part je désire qu’on soit tous les deux parmi les martyrs. Que Dieu t’accorde sa grâce et t’assiste jusqu’à Kufa. Et quand tu y entres, descends dans la maison du plus fidèle, appelle les gens à me suivre. Si tu vois qu’ils ont décidé de me reconnaître pour Calife, informe- moi, le plus vite possible pour que j’agisse selon ce que tu m’envoies si Dieu exalté le veut."

Ce qui attire l’attention dans cette lettre l’expression où il lui recommande d’agir en secret et d’être bienveillant. Cela ne signifie pas le sens littéral et linguistique du mot qui signifie dans son apparence le travail en cachette, car il lui a demandé d’appeler les gens à le suivre. LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a demandé en réalité à Mũslem et l’a recommandé de contacter au début les gens de confiance et d’être prudent, et cela paraît dans l’expression: "et descends dans la maison du plus fidèle.". Puis il a notifié à Mũslem Ben eAqil la souffrance du martyre en lui disant dans sa lettre: "de ma part je désire qu’on soit tous les deux parmi les martyrs".

Bien que L’ImamQ ait notifié le danger de souffrir le martyre, Mũslem quitta Mecque vers la moitié du mois de Ramadan et arriva le cinq de Shawwal à Kufa.


8- La lettre de L’Imam Hussein (Que Dieu le salue) à Mohammad Ben Hanafiyya


LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) envoya à son frère Mohammad Ben Hanafiyya une lettre lui demandant d’inciter Les Hachémites qui n’ont pas pu l’accompagner à le rejoindre. Il a dit dans sa lettre: "Au Nom de Dieu Clément, le très Miséricordieux. D’Hussein Ben Ali à Mohammad Ben Ali et aux Hachémites qui seront convaincus.

"Après le préambule nécessaire, celui qui me rejoindra souffrira le martyre. Et le refusant, n’atteindra pas la conquête, et salut".

Alors certains d’eux l’on rejoint ainsi que son frère Mohammad. Pendant ce temps LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) avait informé tous les membres de la famille du Prophète (Que Dieu les salue) que celui qui le suivra acquerra la grâce de souffrir le martyre et le refusant manquera la conquête.

LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) visait par la conquête, la démolition des piliers de la perversion, le ravalement des épines du faux du droit chemin de la loi divine, et l’édification des assises de la justice et du monothéisme. Comme il est de l’obligation de la nation d’interdire le blâmable.


9- La lettre de Yazid Ben Muawiya


Quant à Yazid, il a écrit une lettre de Damas où il a composé des vers contre LʼImam Hussein (Que Dieu le salue). Il l’a envoyée à Abdullãh Ben eAbbãs lui demandant de conseiller LʼImam (Que Dieu le salue) de ne pas s’opposer au régime et de l’avertir des mal-conséquences. Il lui a écrit: ton cousin Hussein et l’ennemi de Dieu Ben Al-Zũbaïr ont renoncé à ma reconnaissance comme Calife et sont allés à Mecque pour me monter une révolte, et par cela ils hasardent leurs vies.

Quant à Ben Al-Zũbaïr, je le liquiderai prochainement, mais concernant Hussein j’ai voulu être excusable auprès de vous en tant que famille du Prophète avant d’agir contre lui."

Yazid a visé dans sa lettre à Ben eAbbãs plusieurs choses que les plus importantes sont: Utiliser le style de sollicitation et d’intimidation. Cette attitude lui a été inspirée pas son conseiller Sirjoun le Byzantin, l’expert en guerre psychique et la résolution des crises politiques.

Le recours à la même méthode qu’a utilisée son père face à l’opposition, et qui consistait à l’avertir de la désobéissance, la dispersion des musulmans et le retour au temps de la discorde.

L’accusation d’Hussein (Que Dieu le salue) de son attachement au pourvoir et aux mondanités seulement. C’est ce qu’il a visé quand il a demandé à Ben eAbbãs de conseiller Hussein de le reconnaître contre sa sûreté et une aisance matérielle et financière incomparable.

Après la lecture de la lettre, les gens de La Médine l’envoyèrent à LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) qui répondit à Yazid avec un mépris sans pareil, car Il ne l’a même pas nommé par le nom, ni par le titre, et ne lui a adressé aucun salut. Cette attitude de LʼImam (Que Dieu le salue) a montré Yazid comme critère de menteur en ce qui concerne la religion, les messagers divins et les marabouts.

 

La réponse était brève et renfermait ce qui suit: "Au Nom de Dieu Clément le très Miséricordieux – en parlant de lui-même – quand ils détournent la vérité dis: Je fais mon travail, faites le vôtre. Vous êtes innocents de ce que je fais, et je suis innocent de ce que vous faites, et salut."

Remarque: Il a voulu dire par cela que les gens savent bien ce que je vise comme ils sont au courant de vos mal-faits. Je m’innocente de ce que vous faites comme vous vous innocentez du mal que vous faites et du mal que vous essayez de me faire.


10- Des extraits des deux discours que L’Imam a prononcés à Mecque.


LʼImam (Que Dieu le salue) a séjourné à Mecque près de cent vingt cinq jours. L’histoire ne lui a noté que deux discours qu’il a prononcés avant son départ en Irak et au cours de la saison du pèlerinage.

Il a prononcé le premier discours la nuit du huit du mois de Dhu Al-Hijjah dans lequel il a annoncé son opposition et appelé les gens à le suivre et le soutenir.

Le contenu du deuxième discours était tout à fait différent car il s’est limité à la morale et aux mœurs. Parmi ce qu’il a dit: "la sagesse est un ornement. La fidélité est une grandeur d’âme. La parenté est une faveur. L’arrogance est une fanfaronnade. La promptitude est une sottise. L’impertinence est une faiblesse. L’éminence est une situation critique. La compagnie des ignobles est un préjudice, et celle des débauchés est un suspect."

Il avait dit dans le premier discours: "Louange à Dieu, tant qu’il veut. Pas de force qu’en Dieu. Que Dieu bénit son messager. La mort est imposée sur le fils d’Adam comme l’est le collier sur le cou long et gracieux de la fille. Mon désir ardent à mes ancêtres ressemble à celui de Jacob à son fils Youssef (Joseph). Il m’a été destiné une mort que j’éprouve. Mes membres sont portés par les loups des déserts entre Al-Nawawis et Karbala, dévorant de moi ce qui remplit leurs ventres vides et des sacs de peau affamés. Pas d’issue d’un jour (fin) déterminé. La satisfaction de Dieu est liée à la nôtre, la famille du Prophète.

 

Nous supportons les misères qu’il nous éprouve, et il nous accorde la gratification des patients. La famille du Messager de Dieu ne se séparera pas de lui. Elle est rassemblée dans le paradis. Il se réjouit de les voir, et sa promesse s’accomplit par eux. Celui qui est parmi vous prêt à se sacrifier et déterminé à rencontrer Dieu même, qu’il nous accompagne, car je quitterai prochainement si Dieu exalté le veut.".

LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a comparé l’impossibilité de l’évasion de l’homme du cercle de la coercition de la mort, à celle du dégagement du cou long et gracieux de la fille du collier bien fermé qui l’entoure. La comparaison de la mort au collier sur le cou de la fille – qui est un article d’ornement – est une allusion formidable à ce que la mort constitue un pas complémentaire sur la voie du mouvement constituant de l’homme, et un ornement pour le croyant.

 

Surtout sur la voie de la Kinésie du destin qui constitue le passage du croyant de la demeure de la fatigue, de la rivalité, de la calamité et de l’infortune, à la demeure de la félicité, de la large récompense et du bonheur éternel. Il n’y a pas de doute que le martyre – qui est la meilleure et la plus noble mort – mérite plus d’ornement que n’importe quel autre moyen de mort, car elle ne peut être acquise que par le chanceux par excellence.

LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) a fait allusion dans son discours que son assassinat est un choix divin et non pas la conséquence d’oppression et de destin déterminé en tant que loi de l’existence. Il répondra à l’honneur provenant de la dignité de l’obligation et de la charge dans les moments difficiles particuliers. D’où, LʼImam (Que Dieu le salue) s’est incliné à ce choix divin et a cheminé vers son assassinat par dévotion et soumission à l’ordre de Dieu exalté qui l’a chargé d’accomplir cette obligation et dans ces situations et conditions critiques.

Celui qui médite dans les détails du mouvement de LʼImam (Que Dieu le salue) se rend compte qu’il a insisté à parler de son assassinat depuis qu’il était à Médine, en route pour Mecque et ensuite pour l’Irak. Parmi ce qu’il visait, le criblage du convoi Husseinite de tous ceux qui se sont décidés de le suivre pour des profits mondains. Il a même expérimenté la sincérité de la détermination des plus fidèles et plus proches de ses partisans qui par leur sincère persistance acquerront un haut rang chez Dieu exalté.


11- Le jour du départ de La Mecque


LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) reçoit la lettre de Mũslem Ben eAqil avant vingt sept jours de l’assassinat de ce dernier. Elle contenait la nouvelle attendue par LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) qui s’est décidé de se diriger vers Kufa en compagnie de Qaïs Ben Al-Mouçahhar. Elle démontrait ce qui suit: après le préambule nécessaire, le guide ne trompe pas ses gens, tous les Kufiques vous soutiennent. Dirige-toi vers eux dès que tu lis cette lettre, et salut."

A la lumière de cette lettre, LʼImam Hussein décida de se diriger à Kufa, après leur avoir écrit une lettre qui renfermait: "je quitterai Mecque le huit du mois Dhu Al-Hijjah, le jour de méditation".

LʼImam (Que Dieu le salue) leur envoya cette lettre avec Qaïs Ben Al-Mouçahhar. En route à Kufa, ce dernier fut arrêté et se trouva obligé de déchirer la lettre avant qu’elle ne soit lue par Obeidullah Ben Ziad qui l’a liquidé.


12- Pourquoi le départ de Mecque ?


LʼImam (Que Dieu le salue) pressentit les tentatives de l’autorité de le tuer, même au sein de La Mosquée de Mecque, cette place qui leur permettait d’inventer ce qui permet à Yazid de cacher la vérité, et par cela le voyage de LʼImam (Que Dieu le salue) de La Médine à Mecque n’atteindra pas ses buts tentés. A signaler que LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) savait bien et dès le début qu’il se satisferait de visiter les lieux saints car les oppresseurs le défendraient de continuer le pèlerinage.

La nature et la date de son premier discours montrent que la sortie du convoi Husseinite de La Médine était connue et publique. Ce dernier il était relativement remarquable vu la participation et l’accession de toute la tribu Hãshem qui existait à La Médine, les partisans locaux et ceux de Basra qui se sont apprêtés à toutes les conditions prévues, et au moment où il n’était pas de l’intérêt de l’autorité de l’affronter militairement en public à Mecque et ses environs vu la haute position religieuse de LʼImam (Que Dieu le salue) pour les masses de pèlerins qui existaient.

eAmro Ben Al-eÃş a essayé de l’interdire, de sorte qu’il a dit à sa police: montez tous les chameaux du ciel et de la terre, suivez – le, et cherchez – le ici". Cela montre que la sortie de LʼImam de Mecque signifiait l’évasion de la révolution Husseinite du siège qui lui a été tenu par l’autorité Umayyade à Médine au début puis à Mecque.

Mais vu la complication de la situation, il s’est trouvé obligé de retirer sa police et permettre à LʼImam (Que Dieu le salue) de quitter, autrement la situation tourna au profit de LʼImam (Que Dieu le salue). Ce qui est sûr, est que le convoi a quitté Mecque, la nuit.


13- Pourquoi L’Imam Hussein a accompagné les femmes et les enfants ?


A la sortie de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) de Mecque, son frère Mohammad Ben Al-Hanafiyya venait à sa rencontre. Il tenait la bride du chameau de LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) et lui disait: Ô mon frère, tu m’as promis de penser à ce que je t’ai dit."

LʼImam (Que Dieu le salue) lui répondit: "Si".

Et Mohammad lui demanda: pourquoi tu quittes à la hâte ?".

LʼImam (Que Dieu le salue) lui répondit: "le Messager de Dieu m’est venu après t’avoir quitté et m’a dit: Ô Hussein quitte, car Dieu t’a prévu d’être assassiné".

Mohammad lui dit alors: nous émanons de Dieu et c’est à lui qu’on revient. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu as pris ces femmes avec toi, et le cas est tel que tu me dis ?"

LʼImam (Que Dieu le salue) lui répondit: "Le Messager de Dieu m’a dit aussi que Dieu leur a prévu d’être captives."

LʼImam (Que Dieu le salue) a justifié la sortie de sa famille et ses femmes avec lui comme la réalisation de la volonté de Dieu. Il en avait fait allusion dans sa conversation avec Oum Salama qui avait eu lieu à La Médine lorsqu’il lui avait dit: "Ô mère, Dieu puissant et grand m’a déterminé d’être égorgé injustement et agressivement. Comme il a déterminé à mes femmes et ma tribu d’être dispersées.".

Dieu a voulu faire de ce convoi féminin une missive informative considérable après LʼImam (Que Dieu le salue). Sans elle, la révolution Husseinite n’aurait pas pu atteindre ses buts à son temps et n’aurait pas été conservée à travers les siècles jusquʼà nos jours.

Donc, l’accompagnement des consignations de la prophétie était une des nécessités pour la réussite de la révolution Husseinite. Il devait le faire même si ces consignations n’allaient pas être tuées ou captivées si elles auraient été restées en Médine ou en Mecque. Cette éventualité a été très probable. Enfin, LʼImam (Que Dieu le salue) quitta Mecque le huit de Dhu Al-Hijjah.


14- Pourquoi l’Irak


Avant de quitter Mecque, LʼImam Hussein (Que Dieu le salue) informa sa famille et ses partisans qu’il a décidé de quitter pour l’Irak. On peut en tirer au niveau de l’analyse historique en plus de la dimension dogmatique, que LʼImam connaissait d’avance et par inspiration divine les petits détails des événements futurs, en tant qu’Imam.

D’après une étude sociale, LʼImam (Que Dieu le salue) était convaincu que l’Irak représentait le champ favorable à l’affrontement décisif entre lui et l’autorité, car Kufa constituait la véritable Capitale du monde islamique, par ce qu’elle représente d’importance militaire considérable. Elle était le point de départ des guerres et leur point d’arrêt et les événements qui y passaient influaient sur toutes les régions du monde islamique.