Histoires de la vie de l'imam Al-Sadeq (P)

L'imam (P) et le buveur:


L’Imâm Al-Sadiq (as) avait entendu dire que parmi les musulmans, un homme nommé Shuqrânî consommait du vin. L’Imâm avait souhaité le détourner de cette pratique défendue par Dieu et le remettre sur la bonne voie.


Un jour, cet homme qui souhaitait obtenir une aide, se rendit auprès de l’Imâm. Ce dernier lui accorda une aide et lui dit avec un ton amène :
Une bonne action est bonne, de quelque personne qu’elle émane. Mais en raison de ta relation spéciale avec Nous, ton action est encore plus belle. Et une mauvaise action est mauvaise de quelque personne qu’elle émane, et en raison même de cette relation avec Nous, ton action mauvaise est encore plus laide.


Entendant ces paroles allusives, Shuqrani comprit que l’Imâm était au courant de son péché et que malgré cela, il avait montré de l’amitié pour lui. Il fut pris de regret et sentit une transformation s’opérer en son for intérieur.

 

Le Pèlerinage:


Mâlik Ibn Anas, le fondateur de l'école malékite, dit de l’Imâm Ja’far al-Sâdiq (as):


Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, aucune pensée n’a traversé le cœur d’un homme qui soit meilleur que Ja’far ibn Muhammad al-Sâdiq (P) .

 

Malik rapporte l’anecdote suivante de sa vie sainte:


Lors d’un voyage, en compagnie de l’Imam (P), nous avons eu l’honneur de nous rendre en pèlerinage à La Mecque. Nous avions quitté Médine et nous arrivions à la Mosquée de l’Arbre. Sans descendre de nos montures, nous avons revêtu les vêtements de la sacralité et nous nous apprêtions à prononcer la formule de talbiyya (réponse) qui consiste à dire :  Labbayk  et qui inaugure l’entrée des pèlerins en état de sacralisation (ihrâm). J’ai porté mon regard vers l’Imam (P) et je voyais qu’il s’efforçait de prononcer la formule, pendant que son visage se colorait et il tremblait tant que je crus qu’il allait choir de sa monture. Il éprouvait un tel sentiment de crainte devant Dieu que sa langue n’arrivait pas à prononcer la formule. Je m’approchais de lui, l’accostais et je lui dis :


 O Fils de l’Envoyé de Dieu, commencez la récitation de la formule, elle est indispensable ! Il faut la prononcer.


Il me répondit :


  Que dire ? À qui dois-je dire : "Labbayk" [me voici devant Toi, répondant à Ton appel]?! Si en réponse on me dit "Lâ Labbayk" [tu n'es pas le bienvenu], que ferais-je alors ?


 
L'amour des Croyants:


Sudayr, un des compagnons de l’Imâm Sâdiq (as), lui demanda:


Ô fils de l’Envoyé de Dieu, quand je rencontre un homme croyant que je n’ai jamais vu auparavant et qui ne m’a jamais vu auparavant, je suis pris d’un amour puissant pour lui, et quand je lui parle, je vois qu’il éprouve autant d’amour pour moi que moi pour lui. Nous nous aimons sincèrement du fond du cœur .


L’Imâm (P) dit :


 O Sudayr, quand les cœurs des êtres bons se rencontrent, leur amour se met à bouillonner subitement, sans le faire voir, comme une pluie qui tombe sur l’eau d’une rivière… Alors que les cœurs des corrompus et des dépravés sont éloignés les uns des autres de toute tendresse, de tout amour, comme s’éloignent les animaux, même si par leur bouche ils clament leur amitié mutuelle.

 

Dans cette même perspective, on a rapporté qu’un homme traversait une mosquée à un moment où l’Imâm Al-Baqir (P) et l’Imâm Al-Sadiq (P) s’y trouvaient assis. Un compagnon de l’Imâm Al-Baqir dit : Par Dieu, j’éprouve de l’amitié pour cet homme-là ! .


L’Imâm lui dit :


  Alors va le lui dire parce que cette information renforce et consolide l’amitié et est un bien pour la familiarité.