Les dimensions civilisatrices de la modération islamique

Pour tous ceux qui ont minutieusement étudié l’Islam, il est tout à fait clair que Dieu le Très-haut a placé le but de la création de tous les êtres dans leur accession à la perfection. En d’autres termes, la réalisation concrète des capacités inertes et potentielles des créatures est le but final de leur création. En effet, lorsque l’homme étudie avec conscience la conception et la création divines de l’univers, il découvre cette orientation dans la cohérence et la finalité de la création. En ce qui concerne la création de l’être humain, le noble Coran décrit d’une manière plus claire l’objectif de sa création : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » [sourate 51, verset 56]

 

و ما خلقت الجن و الانس الا ليعبدون


Cela nous montre que la perfection de l’être humain n’est possible que lorsque la soumission à Dieu le Très-haut devient chez lui une caractéristique dominante. Par conséquent, la perfection individuelle la plus parfaite se révèle en la personne du vénéré Prophète (AS). C’est la raison pour laquelle la qualité la plus noble que l’on attribue au Messager de Dieu est : « Meilleur serviteur » [ نعم العبد ], car il est l’homme le plus soumis au Seigneur. Par ailleurs, dans un autre verset du noble Coran, Dieu le Loué et le Très-haut dit : « Et à David Nous fîmes don de Salomon, quel esclave délicieux, plein de repentir, vraiment ! » [sourate 38, verset 30]


و وهبنا لداوود سليمان نعم العبد انه اواب


Et quand le croyant atteste auprès du Seigneur de sa croyance en la prophétie du Messager de Dieu et du maître de l’univers, il confirme, dans son attestation, que la soumission du Prophète à la volonté divine prime sa mission prophétique : « J’atteste que Mohammad est le serviteur de Dieu et Son messager. »


اشهد أن محمدأ عبده و رسوله


Cela s’avère véridique aussi pour la communauté humaine. En réalité, les vrais serviteurs de Dieu, et surtout les messagers du Seigneur, s’efforcent tout le temps de fonder une société composée d’individus croyants et soumis à la volonté de Dieu. Dans un verset lumineux du noble Coran, nous pouvons lire : « Et très certainement Nous avons suscité dans chaque communauté un messager, pour ceci : Adorez Dieu et écartez le Rebelle ! » [sourate 16, verset 36]


ولقد بعثنا في كل امة رسولاً ان اعبدوا الله و اجتنبوا الطاغوت


Par conséquent, la bonne et la juste voie qui serait équilibrée et qui assurerait la perfection de l’être humain, est celle qui est basée sur deux principes : le principe de la soumission au Seigneur, et le principe du rejet et de l’éloignement des rebelles. Ce sont, en réalité, les deux acquis importants de la soumission totale et absolue à la volonté de Dieu le Très-haut. C’est la raison pour laquelle nous aurons désormais besoin de davantage d’explications et d’une meilleure connaissance des détails de ce qui veut dire réellement la soumission à Dieu, qui signifie à la fois la soumission à la volonté divine et le rejet et l’opposition aux rebelles. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ? Dans les enseignements de la religion musulmane, l’adoration signifie en général que l’être humain doit consacrer sa vie à l’obéissance à Dieu le Très-haut et à respecter les ordres divins. A ce propos, nous pouvons lire dans un verset du saint Coran : « O les croyants ! Cherchez à répondre à Dieu et au messager lorsqu’ils vous appellent à ce qui donne la vie. » [sourate 8, verste 24]


يا ايها الذين آمنوا استجيبوا لله و للرسول اذا دعاكم لما يحييكم


Dans un sens strict du mot « adoration », cela signifie en particulier des actes d’adoration tels que la prière et le jeûne. Mais la vie de l’être humain ne se résume pas en ces actes, car tous les actes de la vie du vrai croyant se transforment entièrement en la prière et le recueillement dans la mosquée. Mais en ce qui concerne la signification du mot « rebelle », il faut souligner que le rebelle est en général celui qui sort de la voie de l’équilibre et de la modération, telle que l’Islam l’a tracée pour les êtres humains. En effet, dans un verset du noble Coran, nous pouvons lire : « Oui, quand l’eau se rebellait Nous vous avons chargés sur l’Arche. » [sourate 69, verset 11]


انا لما طغي الماء حملنا كم في الجارية


Pour commenter ce lumineux verset du noble Coran, Raqeb a écrit que la désobéissance et la rébellion signifient en réalité la transgression des limites fixées. Il est à souligner que d’après les enseignements de l’Islam, l’équilibre et la modération signifient : la justice, l’équilibre, la sagesse, la raison, et le fait de placer chaque chose à sa juste place de sorte que l’objectif qui est propre à cette chose soit entièrement réalisé. Il faut cependant noter que l’évaluation et l’examen de cette réalisation ne seraient pas quantitatifs. Quant à l’existence de l’équilibre et de la modération au sein de l’Oumma islamique, dans un verset coranique, il est dit : « Et c’est ainsi que Nous avons fait de vous une communauté de juste milieu. » [Sourate 2, verset 143]


و كذلك جعلناكم امة واسطاً


En outre, au sein de cette communauté des croyants, la soumission générale au vénéré Prophète de l’Islam qui est le modèle pour tous les individus, fera de l’Oumma islamique un modèle civilisateur pour toutes les autres communautés humaines. En revanche, si nous examinons les concepts et les notions que l’Islam rejette et bannit, nous verrons qu’il s’agit exactement des choses qui transgressent le principe de l’équilibre et de la modération. Ceci étant dit, nous découvrons que la religion musulmane définit comme la transgression et le non respect des limites fixées par la Charia les notions et les concepts suivants : la mécréance, l’associationnisme, le péché, l’audace, l’excès, et même l’austérité de la vie monastique, l’avarice, la peur, et l’absence du sentiment de responsabilité. Dans ce domaine, les critères qui existent sont ceux fixés par Dieu le Très-haut pour Ses créatures. Parfois, ces critères sont facilement reconnaissables et repérables par la conscience humaine, en raison de leur évidence logique, tels que les vertus et les vices. Mais il faut savoir que la vision divine nous offre une image parfaite des limites de l’équilibre et de l’état naturel des choses dont la transgression signifierait l’oubli de soi et l’oubli des limites de l’équilibre et de la modération. C’est là que nous pouvons mieux comprendre cette belle expression dans ce lumineux verset du noble Coran qui nous dit : « Et ne soyez pas comme ceux qui oublient Dieu : Dieu, donc, fait qu’ils s’oublient eux-mêmes. C’est eux les pervers. » [sourate 60, verset 19]


و لا تکونوا کالذین نسوا الله فأنساهم أنفسهم اولئك هم الفاسقون


C’est exactement comme un noyau qui risque de se corrompre lorsqu’il sort de sa juste place naturelle. En langue arabe, l’on l’appelle alors « le noyau corrompu » [ هسته فاسقه ]. En effet, tout au long de l’histoire de l’humanité, la sécurité individuelle et collective des humains a été toujours menacée par les rebelles et les corrompus. Par conséquent, si nous regardons attentivement les sangs et les larmes versés tout au long de l’histoire de l’humanité, et si nous regardons les nombreux cas de la violation de la dignité des êtres humains, nous pourrons très facilement y voir ce que le martyr Mohammad Bagher Sadr considérait, à juste titre, comme deux grands éléments de la rébellion et de la désobéissance. D’abord : L’égarement et la dépendance ; ensuite : l’exagération dans la transformation des vérités relatives en vérités absolues, ce qui est considéré dans les enseignements de l’Islam comme « mécréance » ou « associationnisme ». Il est à noter que ces deux éléments se joignent dans un point sensible pour empêcher l’être humain d’avancer sur le chemin de la perfection, en perturbant pour lui l’acquisition de la vertu et du mérite. Pour remédier à ce mal, il faut que l’homme renforce sa foi en Dieu unique et son esprit de responsabilité auprès du Seigneur.

 

En réalité, l’absence de la foi et la foi en des fausses divinités sont des exemples flagrants de la rébellion. En d’autres termes, ce sont deux grands éléments de la désobéissance qui conduisent malheureusement l’être humain vers l’irresponsabilité ou vers l’adoration des êtres, des idoles, des gouverneurs, des mythes, des biens éphémères, du pouvoir ou des désirs charnels. Or, ces choses sont toutes relatives qui semblent se transformer en choses absolues en raison de l’ignorance des humains. Par conséquent, ces éléments entrainent la destruction et le chaos, et menacent la sécurité de l’être humain dans tous les domaines. Nous pouvons énumérer différents domaines pour la sécurité et le calme de l’être humain : la sécurité intellectuelle, la sécurité sociale, la sécurité morale, la sécurité humaine, la sécurité familiale, la sécurité physique et la santé, la sécurité environnementale, la sécurité politique, la sécurité économique, etc. Or, la rébellion et la transgression des limites de l’équilibre et de la modération peuvent mettre en péril la sécurité des êtres humains dans tous ces domaines. Dans le noble Coran, le pharaon a été souvent présenté comme un exemple flagrant de la rébellion et de la désobéissance. Ici, nous en donnons plusieurs exemples dans le texte coranique : – « Va vers Pharaon. Vraiment, il s’est rebellé ! » [sourate 20, verset 24]


اذهبا الي فرعون انه طغي


– « Et, vraiment, Pharaon était hautain, sur la terre ; oui, il était du nombre des outranciers. » [sourate 10, verset 83]


وان فرعون لعال في الارض و انه لمن المسرفين


Selon le pharaon, même pour avoir la foi, les gens devaient d’abord lui en demander l’autorisation. A ce propos, ce verset coranique dit : « Y croirez-vous avant que je vous permette ? dit Pharaon. » [sourate 7, verset 123]


قال فرعون آمنتم له قبل ان آذن لكم


Par ailleurs, le saint Coran présente le pharaon comme le symbole de la menace et de l’intimidation des gens : « Oui, Pharaon fit le hautain sur la terre ; il désigna en sections ses habitants, cherchant à affaiblir l’un des groupes, égorgeant ses garçons et laissant vivre les filles. C’était donc vraiment un fauteur de désordre. » [sourate 28, verset 4]


ان فرعون علا في الارض و جعل اهلها شيعاً يستضعف طائفة
منهم يذبج ابناءهم و يستحيي نساءهم انه كان من المفسدين


Dans la vision coranique, le pharaon était également symbole de la violation de la dignité des humains. A ce propos, ce verset coranique dit : « Ainsi chercha-t-il à étourdir son peuple, et ainsi lui obéirent-ils. C’étaient vraiment des gens pervers ! [sourate 43, verset 54]


فاستخف قومه فأطاعوه انهم كانوا قوماً فاسقين


Après avoir fait remarquer en détails les méthodes rebelles et les attitudes pharaoniques, il conviendrait d’évoquer par la suite le rôle des enseignements de l’Islam dans la réalisation effective de la sécurité des êtres humains : L’Islam présente un système moral et un système d’éducation dont le but est de favoriser la sécurité morale pour les humains. A ce propos, le noble Coran dit : « C’est Lui qui a envoyé chez les Gentils un messager des leurs qui leur récite Ses versets et les purifie et leur enseigne. » [sourate 62, verset 2]


هو الذي بعث في الأميين رسولاً منهم يتلو عليهم آياته ويزكيهم


L’Islam boycotte les vices et les immoralités qui tuent l’humanité de l’être humain, et il rejette tout ce qui souille l’espace de la vie morale des hommes. L’Islam ordonne la formation du foyer familial et rejette tous les éléments qui pourraient amener les humains vers la soumission à leurs instincts animaliers, la débauche, l’usage excessif et condamnable des plaisirs sensuels, en assurant ainsi la sécurité sociale des hommes. L’Islam présente un système social progressiste et condamne les critères matériels tels que la couleur de la peau, la langue, la race, les liens tribaux, et les liens géographiques qui risquent tous de diviser les êtres humains. L’Islam garantit entièrement les droits, la dignité et la liberté des êtres humains. Il garantit aussi leurs intérêts sociaux et économiques, et s’oppose aux éléments destructeurs tels que l’avarice, la confiscation des biens d’autrui, l’acquisition illicite des biens, l’accumulation des richesses, l’excès, l’irréligiosité, la prostitution, le meurtre, etc., afin de réaliser les objectifs sublimes de l’humanité. L’Islam insiste sur l’importance des principes de la consultation et de la Velayat, et généralise la notion de la responsabilité, en mettant l’accent sur la nécessité de la participation populaire à la vie politique et sociale.

 

En effet, ce rôle de l’Islam semble si évident, il serait peut-être inutile d’y apporter des explications supplémentaires. Dans le cadre de ses principes humains, et dans le respect de son modèle civilisateur, l’Islam définit sa mission dans le sens de la réalisation de la sécurité et de la paix juste et équitable pour l’humanité toute entière. Même s’il faut recourir à la force pour se battre, l’Islam prône pour une guerre juste qui se limiterait à apporter une riposte aux agresseurs, sans que la vie et les intérêts des innocents soient endommagés, et sans que la nature et l’environnement naturels soient affectés ou dégradés. A ce propos, le vénéré Messager de Dieu (AS) avait donné des conseils à ses compagnons : « Marchez grâce au nom de Dieu, en vous souvenant de Dieu, en mettant pied sur le chemin de Dieu, et en respectant la démarche du messager de Dieu. N’exagérez point. Ne mutilez personne. N’attaquez point ceux qui vous ont tourné le dos. Ne tuez pas les vieux hommes faibles, les enfants et les femmes. Ne déracinez point les arbres, sauf si vous en êtes dans l’obligation. »


سيروا باسم الله و بالله و في سبيل الله و علي ملة رسول الله ،
لا تغلوا . لا تمثلوا ، و لا تغدروا ، ولا تقتلوا شيخاً فانياً،
و لا صبياً و لا امراة ، و لا تقطعوا شجراً الا أن تضطروا اليها


L’Islam assure la sécurité de l’environnement, de la nature, de la faune et de la flore. En effet, il y a un principe général qui porte sur l’interdiction de toute atteinte contre la nature et l’environnement naturel. En réalité, il n’y a pas l’ombre d’un doute que la dégradation de l’environnement affecte directement l’existence des êtres vivants et de l’humanité toute entière. L’Islam met la nature à la disposition des hommes afin qu’ils en soient reconnaissants envers les bienfaits du Seigneur, et qu’ils respectent les bienfaits divins. A ce propos, le saint Coran nous dit : « Et de ce que vous Lui demandiez Il a donné. Et si vous comptez les bienfaits de Dieu, vous ne saurez les dénombrer. L’homme est grand prévaricateur, vraiment, grand mécréant ! » [sourate 14, verset 34]


و آتاكم من كل ما سألتموه و ان تعدوا نعمة الله لا تحصوها ان الانسان لظلوم كفار


En Islam, il est même possible d’établir des liens d’amitié et d’affection entre l’individu musulman et son environnement naturel. A ce propos, nous pouvons citer ici un hadith du vénéré Prophète. Lorsqu’il passait auprès du mont Ohud, il a dit : « Voici le mont Ohud qui nous aime et que nous aimons aussi. »


هذا جبل احد يحبنا و نحبه


C’est une promesse divine qui s’enracine dans l’esprit des Musulmans comme un but à atteindre. A ce propos, un verset du noble Coran dit : « A ceux qui croient, parmi vous, et font œuvres bonnes, Dieu a promis que très certainement Il les ferait lieutenants sur la terre, – comme Il a fait ceux d’avant eux, – et que très certainement Il raffermirait pour eux leur religion qui Lui agrée, et que très certainement Il changerait en sécurité leur crainte. Ils M’adoreront, et ne M’associeront rien. Et quiconque mécroit, après cela, alors, les voilà les pervers ! » [sourate 24, verset 55]


وعد الله الذين آمنوا و عملوا الصالحات ليستخلفنهم في الأرض كما استخلف الذين من قبلهم و ليمكنن لهم دينهم الذي ارتضي لهم وليبدلنهم من بعد خوفهم امناً يعبدونني
لا يشركون بي شيئاً و من كفر بعد ذلك فأولئك هم الفاسقون


D’après ce lumineux verset coranique, la communauté islamique est la communauté des « lieutenants » sur la terre, qui bénéficiera de la sécurité, et dont les individus croyants en Dieu seront mis à l’abri des menaces des ennemis intérieurs et extérieurs. L’objectif des messagers du Seigneur était d’établir sur la terre une telle société au sein de laquelle l’adoration de Dieu et l’éloignement des rebelles se réaliseraient entièrement. Par ailleurs, si nous adoptons une approche réaliste conforme à la logique humaine, nous verrons que le terrorisme se définit comme « tout acte, non conforme à l’objectif et à la conscience humaine, qui mettrait en péril d’une manière ou d’une autre la sécurité des humains ».

 

Dans ce sens, l’Islam déploie tous ses moyens pour s’opposer à ce phénomène afin de pouvoir éradiquer. Cependant, nous devons être conscients qu’il nous serait impossible de pouvoir nous battre efficacement contre les effets et les faire disparaître, sans nous intéresser aux causes qui les produisent. Quant au terrorisme, nous devons savoir que les causes sont graves et nombreux :

 

A) Le développement de l’ignorance, des fanatismes aveugles, et des visions obscurantistes vis-à-vis du monde ;

 

B) Le développement de la pauvreté, de la famine et des frustrations de toutes sortes ;

 

C) Le développement des oppressions, du despotisme, de la violence et de la privation des êtres humains de leurs droits et de leurs libertés légitimes

 

; D) L’absence des motivations spirituelles, la dégradation des systèmes de valeurs, le développement de l’esprit de cupidité aveugle, extrême et quasi-animale.

 

Tant que des programmes mondiaux ne seront pas élaborés convenablement et avec bonne volonté pour réduire le taux des effets de ces problèmes, ces derniers nourriront comme avant le terrorisme.

 

En outre, nous constatons que des grandes puissances dont l’histoire est intimement liée à la guerre, à la destruction et au terrorisme d’Etat, se considèrent comme pionniers de la lutte contre le terrorisme. Or, elles utilisent des méthodes sales et répugnantes dans leur soi-disant guerre contre le terrorisme, et ils soutiennent des régimes terroristes et fascistes comme le régime sioniste.

 

C’est la raison pour laquelle, lors de nos rencontres et réunions, nous avons proposé le déploiement des efforts suivants tant au niveau mondial qu’à celui des Etats islamiques : Les initiatives proposées au niveau international : En tant qu’initiative stratégique dans le domaine de la dissuasion contre le terrorisme sous toutes ses formes, nous jugeons qu’il est nécessaire que l’Organisation des Nations Unies se charge de l’application de ce projet, à condition qu’elle élabore de nouveaux mécanismes appropriés afin d’empêcher l’intervention des grandes puissances mondiales pour dévier ce projet, pour le mettre au service de leurs propres intérêts, en essayant d’exercer leurs pressions intenses sur l’Organisation des Nations Unies, pour l’instrumentaliser. Par conséquent, l’Organisation des Nations Unies pourra devenir la référence mondiale de la lutte globale contre le terrorisme afin d’établir une paix juste et équitable sur la planète. Nous estimons que la réussite dans cette lutte dépendrait directement de la réalisation des points suivants :

 

1- L’égalité des droits et des responsabilités de tous les pays membres de l’organisation des Nations Unies, afin d’éviter l’emprise ou la domination d’un ou de plusieurs Etats dans le processus de la prise des décisions de cette organisation, et ce d’autant plus que le mécanisme injuste qui y prévaut actuellement permettent à ces grandes puissances de dicter leur volonté lors des prises de décision au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. A titre d’exemple, ce mécanisme est à l’origine de la poursuite du terrorisme dans de nombreux pays du monde dont la Palestine, car les Etats-Unis d’Amérique se sont servis des dizaines de fois de leur droit de veto au sein dudit conseil pour empêcher l’approbation des résolutions proposées contre le terrorisme d’Etat du régime sioniste ;

 

2- Le recouvrement des droits du peuple palestinien et des peuples voisins de la Palestine occupée qui sont exposés aux actes terroristes du régime sioniste et de la violation systématique des droits de l’homme par ce régime ;

 

3- La création d’un mécanisme international pour empêcher les grandes puissances mondiales d’apporter leur soutien aux régimes autocrates et racistes, et aux organisations et groupes terroristes ;

 

4- La lutte contre la pauvreté, l’ignorance, le fanatisme, les maladies et l’arriération sous toutes ses formes, ainsi que les maladies et les problèmes qui trouvent leurs origines dans la civilisation contemporaine, et aussi la lutte contre les agissements des médias et des machines de propagande qui incitent à la violence et au racisme, en essayant d’affaiblir les piliers de la spiritualité et des valeurs morales partout dans le monde ; car leurs activités préparent malheureusement le terrain au développement des tendances à la violence et au terrorisme. Et pour réaliser ces objectifs, nous proposons les mécanismes suivants :

 

A) La propagation de la logique du dialogue parmi les civilisations et les religions ;

 

B) L’encouragement d’une démocratie conforme aux valeurs ;

 

C) L’aide et le soutien à l’application des programmes de développement à travers le monde ;

 

D) Le renforcement de la position des organisations internationales, et la fin des de la domination de certaines puissances sur elles ;

 

E) Le rehaussement du niveau spirituel et des valeurs morales, en garantissant le rôle de la religion, et en respectant le rôle de la famille dans le processus du progrès social ;

 

F) L’usage approprié de la technologie de l’informatique dans le cadre des intérêts de l’humanité ;

 

G) Le renforcement des aspects humains de l’art et son usage dans le cadre des intérêts sublimes de l’humanité.

 

5- Empêcher l’abus des puissances occidentales des événements internationaux pour créer des conflits et des querelles parmi les civilisations et les religions, en essayant de se venger de certains régimes politiques au détriment des intérêts de leurs peuples.

 

6- La réduction des peines et des souffrances des peuples palestinien et irakien, et la présentation des aides alimentaires et vestimentaires, le logement, les médicaments et d’autres nécessités d’une vie descente ; tout en essayant d’obtenir le retrait total des forces militaires américaines d’Irak, et le transfert de la souveraineté au peuple irakien.

 

7- La poursuite du dialogue entre les élites et les adeptes des religions et les civilisations, ainsi que le développement et l’approfondissement de ce dialogue afin d’élucider l’opinion publique mondiale pour qu’elle puisse jouer un rôle plus efficace pour la promotion de la justice, de la paix et de l’amitié parmi les peuples. Certes, la paix que nous souhaitons pour l’humanité contemporaine est une paix juste et équitable qui permettrait à tous de profiter de l’égalité des chances, de sorte que les droits de tout le monde soient respectés, que les opprimés soient traités avec justice, et que les oppresseurs soient punis. En réalité, c’est uniquement l’établissement d’une paix juste et équitable qui pourrait garantir l’éradication de la violence et du terrorisme. Par contre, une paix injustement imposée crée davantage de problèmes et ne constitue qu’un feu sous la cendre. Car dans une telle situation, les droits du peuple sont bafoués, et la politique du fait accompli restera dominante.

 

Par conséquent, les démarches violentes d’antan reviendront et seront peut-être plus brutales qu’auparavant. Ainsi, l’établissement d’une paix injuste ne serait qu’un élément de la poursuite des problèmes actuels et engendrera de nouvelles crises, ce que nous constatons aujourd’hui dans de nombreux pays du monde. La voie permettant de sortir de l’état actuel des choses et de résoudre les problèmes dans le monde de l’Islam est tout à fait claire, et sa réalisation dépendrait des initiatives suivantes :

 

1- Le rehaussement du niveau de la connaissance des masses populaires dans divers domaines (une meilleure connaissance de l’Islam et de ses objectifs, la bonne compréhension de la situation existante et du système des devoirs et des responsabilités) ;

 

2- Le redoublement d’efforts pour l’application de la Charia islamique dans tous les aspects de la vie ;

 

3- L’application d’un processus d’éducation global pour toutes les couches de la société conformément aux valeurs islamiques ;

 

4- Le redoublement d’efforts afin de créer l’unité et la solidarité dans les prises de position de l’Oumma islamique sur le plan pratique, en dehors des illusions, en se soumettant à un programme réaliste et équilibré conforme aux objectifs déterminés d’avance ;

 

5- Le redoublement d’efforts pour renforcer les institutions islamiques transnationales, en favorisant les moyens et la liberté d’action nécessaire pour exploiter efficacement les nouveaux mécanismes dynamiques et performants ;

 

6- La programmation globale pour une meilleure exploitation des moyens politiques, économiques, propagandistes, géographiques, matériels, populaires, scientifiques et culturels, et leur mobilisation ;

 

7- Le redoublement d’efforts pour résoudre ou suspendre les querelles secondaires, afin de mieux s’occuper de la solution des problèmes importants, en essayant de trouver des réponses appropriées aux questions prioritaires ;

 

8- Le soutien aux minorités musulmanes dans divers pays du monde, en soulignant le fait que ces minorités représentent un tiers de l’ensemble de la population musulmane dans le monde. Dans ce cadre, il faut insister sur :

 

A) leur existence ;

 

B) leur unité ;

 

C) et leur identité ; en essayant de renforcer leur unité et leur solidarité avec l’Oumma islamique ;

 

9- Insister sur la nécessité du soutien aux institutions caritatives, secouristes et propagandistes, en évitant de les laisser à leur compte, pour empêcher la survenance des divergences religieuses ou politiques parmi elles ;

 

10- La sauvegarde de l’originalité de l’éducation et de l’indépendance des institutions éducatives, en rejetant les pressions extérieures afin qu’elles jouent leur rôle de la meilleure manière possible.

 

11- Un meilleur usage des institutions et des organisations non gouvernementales internationales afin de pouvoir recouvrer nos intérêts dans le cadre de la justice et de la légalité ;

 

12- La résistance ferme et solide dans les questions très importantes – tel que la question de la Palestine – en essayant d’élaborer les programmes appropriés dans ce domaine. A ce propos, nous proposons les points suivants :

 

A) La mobilisation de tous les efforts de l’Oumma islamique pour neutraliser le plan du régime sioniste visant à vaincre définitivement le peuple palestinien, et à mettre fin à l’Intifada héroïque du peuple palestinien, en soutenant la résistance courageuse de ce peuple ;

 

B) La mobilisation de tous les moyens existants pour aider les réfugiés palestiniens, la reconstruction des réunies, en demandant aux pays riches de fournir les fonds nécessaires ;

 

C) Mettre l’accent sur l’islamité de la question palestinienne, en utilisant les moyens du monde de l’Islam dans ce sens ;

 

D) L’adoption de toutes les méthodes possibles pour utiliser les moyens légaux et les organisations internationales pour révéler les crimes commis par les Sionistes ;

 

E) Empêcher les Etats-Unis de faire cavalier seul en ce qui concerne la question palestinienne et autres dossiers internationaux, en raison de la méfiance qui existe à juste titre quant aux solutions proposées par les Etats-Unis ;

 

F) Une programmation sérieuse pour le retour au système du boycott général du régime sioniste et ses soutiens, en appliquant immédiatement les boycotts populaires ;

 

G) La réactivation du rôle politique de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la nécessité de l’application des résolutions internationales ; H) Le redoublement des efforts internationaux pour élaborer une définition globale du terrorisme, en faisant la distinction entre le terrorisme et la légitime défense ;

 

I) Accorder une couverture juridique à la résistance du peuple palestinien ;

 

J) La nécessité d’un usage actif des moyens des organisations non gouvernementales, à l’instar des démarches de la Conférence de Durban (Afrique du Sud).

 

En fin de compte, nous insistons sur le fait que : La civilisation islamique qui est issue des enseignements du noble Coran et de la tradition du vénéré Prophète (AS) présente des leçons précieuses à la civilisation humaine dans les domaines suivants :

 

– Le dialogue avec les adeptes d’autres écoles islamiques, et avec les non musulmans, voire avec les infidèles, dans le cadre d’un comportement respectueux ;

 

– L’acceptation de la diversité religieuse et culturelle ;

 

– La guerre propre et dépourvue de la destruction massive ;

 

– L’acceptation des traités, et l’application des conventions internationales ;

 

– Le respect des droits des hommes, de l’environnement et des êtres vivants ;

 

– Le respect des lieux saints et les lieux religieux des autres adeptes ;

 

– Le redoublement d’efforts pour soutenir la justice et pour défendre les opprimés, les couches défavorisées et les pauvres ;

 

– Le redoublement d’efforts pour propager l’esprit du dialogue logique, humain et sain, en fixant les sujets des débats, et en utilisant les méthodes scientifiques, dans le cadre du respect des différentes parties, en évitant les tapages et les méthodes inappropriées, etc. ;

 

– La liberté de l’Oumma islamique pour élire ses leaders et son droit à l’autodétermination, et la responsabilité du gouverneur face à l’ensemble de la société, même devant ceux qui sont adeptes d’autres religions ;

 

– Le développement de la paix et la confirmation de toutes les solutions pacifiques, même dans le cas de l’hypothèse du complot ;

 

– Les échanges civilisateurs avec tous les peuples, et l’acquisition des sciences partout et à tout moment ;

 

– Le renforcement des motivations pour la tolérance, la coopération, le sacrifice et les autres valeurs humaines. Il est évident que cette civilisation ne mérite pas d’être accusée de radicalisme, de violence, de terrorisme, d’islamophobie ou de croisade, en essayant de mettre en doute ses valeurs dans le cadre d’un assaut culturel contre elle.

 

l’Ayatollah Mohammad Taskhiri, secrétaire général de l’association mondiale pour le rapprochement des écoles islamiques