Différents aspects de l’inimitabilité du Coran (2)

Les thèmes du Coran :

 

Les thèmes abordés dans le Coran sont très nombreux. Un regard global nous permet cependant de les énumérer de façon intelligible.

 

    Dieu, l’Essence divine, les attributs, l’unicité divine, ce que l’on doit savoir que Dieu transcende, et ce que l’on doit savoir que Dieu Se qualifie (qualités et attributs positifs et négatifs).


    Le retour à Dieu, la résurrection, le rassemblement après la résurrection, les étapes entre la mort et la résurrection (barzakh, intermonde).
    Les anges, les intermédiaires de l’effusion, les énergies conscientes d’elles-mêmes et de leur Créateur et les exécutants des ordres divins.


    Les prophètes et les messagers, c'est-à-dire les hommes qui ont reçu dans leur conscience la révélation divine et qui la transmettent aux autres hommes.
    Incitation et encouragement à la croyance en Dieu, en la résurrection, dans les anges, les prophètes et dans les Livres Célestes.


    La création des cieux, la terre, les montagnes, les océans, les végétaux, les animaux, les nuages, la pluie, le vent, la grêle, les étoiles filantes, etc.


    La prédication pour l’adoration d’un Dieu unique et la sincérité dans le culte, en n’associant rien ni personne dans le culte rendu à Dieu. Condamnation ferme de tout culte rendu à autre que Dieu, que ce soit un homme, un ange ou le soleil, une étoile, une idole ou autre.


    Se souvenir soi-même et rappeler aux autres les bienfaits de Dieu envers les hommes.


    Les délices éternels de l’autre monde pour les hommes agissant en bien et prêchant la paix, les châtiments durs et parfois éternels pour les méchants.
     Contestations et argumentations au sujet de Dieu, de la résurrection, des prophètes et autres sujets, et appui de l’argumentation par des versets coraniques.


     L’histoire et les récits concernant les prophètes de Dieu, les saints et saintes, en tant qu’illustrations de la vérité de la prédication des prophètes. Les conséquences heureuses de ceux qui ont suivi la voie tracée par les prophètes et les conséquences malheureuses de ceux qui ont suivi le mal et démenti les prophètes.


     La piété, la pureté et l’épuration de l’âme.


     Porter son attention sur l’âme concupiscente et sur les dangers des suggestions et incitations sataniques.


     Acquisition d’un bon caractère, par la pratique du courage, la droiture, l’équité, la bienfaisance, l’amour d’autrui, le rappel de Dieu, l’amour pour Dieu, rendre grâce à Dieu, craindre la colère de Dieu, s’en remettre en toute confiance à Dieu, se suffire du contentement de Dieu, se soumettre aux ordres de Dieu, méditation et réflexion, savoir et conscience, clarté du cœur par la piété, sincérité et parole donnée.


     Morale sociale et civique, comme l’unité, recommandation mutuelle du bien, de la patience, l’entraide et la foi, renoncement à la colère, ordonner le bien et interdire le mal, effort dans la voie de Dieu par les biens et la personne (vie).


     Respect des prescriptions comme la prière, le jeûne du mois de Ramadan, l’aumône légale, le khoms (un cinquième du bénéfice net), le hajj (pèlerinage à la Mecque), le jihâd (guerre défensive des frontières du pays musulman), la promesse, la parole donnée, le serment et les prescriptions concernant les transactions (achat et vente), la location, le mariage, les droits des conjoints, les droits des parents et des enfants, le divorce, la séparation par serment, le testament, l’héritage, la loi du talion, les peines légales, l’endettement, la justice, le témoignage, le serment, la richesse, la propriété, la gestion, la gouvernance, la consultation, le droit des pauvres, le droit de réunion, etc.


     L’étude des évènements et des faits survenus durant les 23 ans de la mission prophétique.
     Biographie et hauts faits du Noble Prophète (s), ses qualités parfaites et ses détracteurs.
     Description des trois groupes existant à chaque époque : les croyants, les impies et les hypocrites.
     Description des croyants, des impies et des hypocrites de la période prophétique.
     Les créatures invisibles autres que les anges, les djinns et les démons.


     Méditer sur la glorification et la louange de Dieu exprimées par les créatures du monde, et le genre de conscience dont elles sont dotées pour connaître Dieu qui les a amenées à l’être.


     La description du Coran par lui-même (environ cinquante cas).


     L’univers et les règles qui le régissent. Instabilité de la vie de ce monde et son incompatibilité pour réaliser l’idéal de vie et la perfection auxquels aspirent les hommes. Ce qui correspond le mieux à l’idéal des hommes est le monde que leur a préparé Dieu, celui de l’Au-delà, en un mot le monde d’éternité qui est l’aspiration ultime des hommes.


     Les miracles et les actes surnaturels accomplis par les prophètes.


     Corroboration des Livres célestes antérieurs, en particulier la Torah, l’Evangile, et correction des erreurs et des falsifications.

 

Expansion des significations coraniques

 

Ce qui précède est un aperçu global des thèmes du Coran. Et bien évidemment, on ne peut même pas prétendre que cela suffirait comme résumé. Même si ces thèmes d’une grande variété traitant de Dieu, de l’univers et des fonctions de l’homme étaient considérés exclusivement, et qu’on les comparait à n’importe quel ouvrage de composition humaine, ce dernier ne supporterait pas la comparaison avec le Coran. Et cela d’autant plus que l’on sait que le Coran fut révélé à un homme réputé « ummî », c'est à dire illettré, n’ayant pas fréquenté d’école et qui n’était familier avec aucune doctrine humaine. Et en ajoutant que le milieu dans lequel est apparu le Coran est celui d’un peuple qui ne cultivait aucune culture des idées excepté celle de la poésie pour laquelle il avait de la vénération. Le Coran a introduit de grandes idées nouvelles qui ont transformé ces mentalités vierges et réceptives, les ont unifiées et soudées et en ont fait un peuple de conquérant après avoir été un peuple dont l’horizon se limitait au domaine de la tribu. De ce peuple auquel se joindront d’autres peuples naîtra l'une des plus grandes civilisations que l’humanité a produite, avec des philosophes, des juristes, des médecins, des architectes, des historiens, des hommes d’Etat, des soldats et un peuple dans la ferveur de la foi. Tout cela fut le résultat de la puissante inspiration coranique.

 

Il est impossible et inconcevable que tant d’énergie soit générée par le travail d’un seul homme, à moins d’admettre qu’il ait bénéficié de l’aide du Tout-puissant. Ce qui est remarquable, c’est que dans toutes les disciplines du savoir, le Coran a ouvert de nouvelles perspectives insoupçonnées jusque-là par les grands esprits humains antérieurs.

 

Histoires et Récits

 

Le Coran fait état de récits et d’histoires dont les hommes n’avaient jamais auparavant entendu parler. Le Prophète (s) aussi n’en avait aucune science : « C’est là une histoire d’entre celles du mystère. Nous te la révélons, car auparavant vous ne la connaissiez ni toi ni ton peuple…» (Sourate Hûd ; 11 : 49). Si un seul arabe contemporain du Prophète (s) avait objecté en disant qu’il connaissait le contenu des narrations que faisait le Coran, il l’aurait fait savoir et la tradition l’aurait sûrement retenu. Le Coran ne reprenait pas les récits de la Bible ni de l’Evangile, mais il apportait un récit tout à fait plus cohérent et plus achevé que ce que l’on trouve dans ces deux livres. Les archéologues et les historiens modernes confirment la vérité de ce que dit le Coran à propos des peuples de Saba(1), de Thamûd(2) et d’autres peuples qui y sont mentionnés.

 

Le Coran et le futur

 

Quand en l’an 615, la Perse vainquit les Romains de Byzance, suscitant la joie des Arabes de la tribu de Quraysh(3), le Coran a déclaré de façon claire que moins de dix ans après, les Romains prendraient leur revanche sur la Perse. Entre quelques musulmans et des païens arabes des paris furent pris, et puis les évènements se déroulèrent conformément à la prévision du Coran.

 

Le Coran a aussi formellement déclaré, dans la sourate 108, al-Kawthar, que la descendance de la personne qui se targuait d’avoir une multitude d’enfants et se moquait du Prophète (s) en lui reprochant de n’avoir qu’une fille et de devenir « abtar » (c'est-à-dire sans descendance), allait s’éteindre. Il dit clairement que « c’est ton ennemi qui sera sans descendance ». Les musulmans gardèrent un œil vigilant sur la descendance de cet homme pour s’assurer de la vérité coranique, et au bout de trois générations plus personne de sa nombreuse progéniture n’avait laissé de trace.

 

Ce sont autant de preuves qui s’ajoutent aux miracles de ce Livre céleste.

 

Mais les miracles éternels du Coran consistent dans son contenu et l’enseignement métaphysique qu’il véhicule et que les hommes continuent de découvrir à chaque génération.

 

Pour un musulman, tout est dans le Coran. Il est la parole éternelle et incréée de Dieu. Le Livre (kitâb), est comme l’univers. Ses pages sont des jours ou des évènements qui rythment les changements des choses, le renouvellement perpétuel de la création (tajdîd al-khalq).

 

Le Livre contient et consigne tout ce qui est, à chaque instant. Il est le miroir du monde. Tout ce qui est dans le monde est dans le Livre et vice versa. Le Livre, comme l'univers, sont les effets de la Parole divine.

 

Le monde est constamment conforme au Coran. « …dans le Livre, Nous n’avons absolument pas omis la moindre chose.. » (Sourate Al-An’am (Les Bestiaux) ; 6 : 38)

 

On voit ainsi que la structure, la forme sphérique de l’écriture coranique est guidée par le souci de rendre compte de tous les aspects. Il n’a pas la linéarité du récit humain que l’on retrouve dans certains livres sacrés, retravaillés par les hommes ordinaires, ni la structure en « édifice » du récit littéraire élaboré, de la fiction romanesque par exemple. « …dans le Livre, Nous n’avons absolument pas omis la moindre chose.. » (6 : 38) ne fait pas seulement référence au contenu du Coran, mais aussi à sa forme, qui est sphérique, qui contient par conséquent toutes les formes. Tout point sur la sphère est le bout d’un rayon par lequel on accède au cœur de la sphère. Grâce à sa forme, le Coran peut offrir à chacun, selon sa capacité, une Voie d’accès au mystère divin, à la foi.

 

Chaque croyant peut trouver sa voie droite, (sirât al-mostaqîm) le rayon qui le rattache personnellement au Centre.

 

Tout ce qui se trouve sur la sphère est à égale distance du Centre. Car il est dit : « Le Tout miséricordieux siège sur le Trône [à égale distance de chacun de Ses sujets] » (4) (sourate Tâ-Hâ ; 20 : 5).

 

L’homme ordinaire ne peut pas produire le Coran. Mais il peut se conformer à son enseignement, en imitant celui dont le caractère était le Coran, le Prophète (s). Plus il s’en rapprochera, plus sa parole sera semblable à celle du Coran. C’est la raison pour laquelle les grands esprits disent souvent la même vérité.

 

Un Coran qui serait l’œuvre d’un homme ne serait que le livre de cet homme, car il serait dépourvu de la richesse de sens que seule peut garantir la Parole de Dieu.

 

Notes:

_______________________________________________________

1-L'époque historique dans laquelle se situerait la civilisation de Saba est incertaine. Les premières inscriptions et traces attestées de l’existence de ce peuple remontent à l’an 1600 av. J.-C. Il n’existe pas de documents antérieurs à cette date. Les plus anciennes sources sont des chroniques militaires rédigées chaque année au temps du Roi assyrien Sargon II (722-705 av. J.-C.); et contenant la liste des sujets imposables envers lui Le Roi de Saba, Yith'i -amara (It'amara) y figure. Source : sites internet.

2-Le peuple de Thamûd est un ancien peuple arabe qui est mentionné dans le Coran, comme les peuples de 'Âd et d’Iram, la ville aux colonnes. Les Arabes en connaissaient l’histoire, au moment où la révélation coranique est descendue.

3-Qoraysh, (en persan : قريش), est le nom de la confédération des tribus arabes qui vivaient autour des villes de La Mecque et de Médine. Ce terme s’applique donc aux habitants Arabes, Qoraychites, les concitoyens de l’Envoyé de Dieu (s). Ils se disaient descendants de ‘Adnan et par lui, d'Ismaël fils d’Abraham.

4-« al-Rahmân ‘alâ al-‘arsh istawâ … »