Religions et doctrine prédominantes dans la péninsule d’Arabie et ses environs

Malgré le fait que les Arabes en grande partie étaient des idolâtres, ils étaient entourés des peuples aux croyances diverses : le christianisme, le judaïsme, le hanafisme (ou religion d’Abraham), le manichéisme et bien d’autres confréries du genre. Les Arabes ne suivaient pas une même religion, d’autant plus toutes celles qui existaient n’étaient pas exemptes de suspicions. Nous essayerons de présenter brièvement chacune de ces religions selon le critère de monothéisme et de polythéisme.

 

LES MONOTHEISTES

 

 Les monothéistes ou suiveurs de la religion d’Abraham que la paix de Dieu soit dur lui sont des gens qui avaient foi en un Dieu (contrairement aux mécréants) et au jour du jugement. Une bonne partie de ces partisans tels que Waraqah ibn Naofal, Oubeidoullah ibn Jahsh, Ousmane ibn Houweiris, Zeid ibn Amr ibn Noufeil, Nâbeghah Ja’di (Qays ibn Abdoullah), Amiya ibn Abi Salat, Qoussa ibn Sâ’ida Iyâdi, Abou Qays Sarma ibn Abi Anas, Zouheir ibn Abi Soulma, Abou Amir Aos (Abdou Oumar ibn Saifi), Addâs (Ghoulâm Outba ibn Rabi’a, Râ’ib Shanî et Bouheirâ Râhib suivaient le christianisme. Plusieurs d’entre eux étaient des sages et des poètes célèbres.

 

 Leur appartenance au monothéisme résulte de la pureté de leur descendance et de leur ouverture d’esprit. Grâce à leur nature clairvoyante, ils avaient la conviction qu’un Créateur qui s’occupe de ce monde existe. D’où il était difficile pour eux de se livrer au culte des idoles. Le judaïsme et le christianisme n’arrivaient pas à apporter une solution aux problèmes des gens perturbés parce qu’ils avaient perdu leur crédibilité valeur avec le temps. Des personnes à la recherche de la vérité faisaient de longs voyages pour rencontrer les savants juifs et chrétiens afin discuter avec eux sur les signe du sceau des prophètes (ç) attendu, mentionné dans leurs livres divins. Et comme ils n’arrivaient pas à obtenir les informations nécessaires, ils se contentaient de rester fidèles à ce qu’ils avaient entre les mains. Quant à savoir comment ils accomplissaient leurs devoirs religieux, aucune source de base n’est précise dessus.

 

Il est important de noter que les Hanafites, contrairement à la norme ne faisaient rein pour sortir les Arabes de l’idolâtrie vers le monothéisme. Chacun dans son coin ne s’occupait que de lui et de ceux qui lui étaient très proches, méditant et adorant Dieu sans penser à s’organiser avec les autres et former une communauté  organisée. C’est pour cette raison que les historiens ne parlent d’une quelconque communauté religieuse à l’époque. Ce qui justifie l’absence d’une religion avec une législation stable. Ils préféraient vivre loin du regroupement social afin de ne pas être souillés par les méfaits de l’idolâtrie. Une attitude qui leur paraissait convenable car pour eux leur peuple avait une croyance déviée. Pourtant ils auraient plutôt essayé de leur prêcher en partageant les connaissances qu’ils avaient avec eux. D’où leur attitude envers les autres était tout à fait ordinaire pour eux.

 

LE CHRISTIANISME

 

 Le christianisme avait des adeptes dans certains coins de la péninsule arabique. Cette obédience pénétra l’Arabie à partir du Sud depuis l’Abyssine (actuel Ethiopie), le Nord par la Syrie (province sous influence de l’empire romain de l’Est) et enfin par la presqu’île de Sinaï. Cependant il ne s’était pas développé comme cela est le cas de nos jours. Les tribus telles que les Taghlib (une branche de la tribu Rabiyya) et les Ghassan et certains personnes de la tribu Qoudhâ’a sont celles qui embrassèrent le christianisme dans la péninsule arabique. Les célébrités comme Qays ibn Sâ’ida, Ounzala Tâ’i et Amiya ibn Salat passaient leur temps dans le désert om ils se livraient à des retraites spirituelles, loin des populations.

 

LE CHRISTIANISME DANS LE YEMEN

 

 Le christianisme pénétra le Yémen à partir du 4ème siècle après JC. Philip Hita – un chrétien – écrit : « le premier comité de missionnaires chrétiens qui foula les terre de l’Arabie par le Sud fut envoyé par l’empereur Constantin en 356 après JC, sous la direction de Théophilius Andous Arius. Cette mission entrait dans le cadre d’une compétition que les empereurs perse et romain se livraient pour le contrôle stratégique de certaines régions. Théophilius s’empressa de faire bâtir une église à Oman et deux autres dans Houmeira. Les populations de cette région embrassèrent ainsi le christianisme ». Les tribus Teiy, Mazhaj, Bahrâ, Salih, Tanoûkh, Ghassan et Lakhm pratiquaient le christianisme avant l’apparition de l’Islam.

 

La ville de Nahrân était le plus grand centre du christianisme dans le Yémen. Nahrân était une cité bien Bâtie avec pour principale activité l’agriculture, l’artisanat et le commerce du cuir et des armes. Cette ville était située près d’une piste caravanière qui s’étendait jusqu’à Heireh. Le christianisme est resté la religion la plus populaire au Yémen jusqu’au jour où Zounawâs prit le pouvoir et commença à faire pression sur les adeptes du christianisme pour qu’ils abandonnent leur religion. Les chrétiens qui refusèrent et voulurent s’opposer au roi furent incinérés vifs. Le roi Zounawâs fut vaincu par l’armée du Négus d’Abyssine qui permit ainsi au christianisme de reprendre sa place dans le Yémen.

 

LE CHRISTIANISME DANS HEIREH

 

 La ville de Heireh est l’une des cités qui était sous contrôle chrétien dans l’Est de la 3arabie. Le christianisme y a été implanté grâce aux prisonniers romains. L’empire perse depuis le règne de Harmaz 1er avait fait de cette zone composée de prisonniers romains une colonie. Une partie de ces prisonniers habitaient Heireh. Selon certains, ces prisonniers sont à l’origine de l’infiltration du christianisme dans Heireh. De toutes les façons les missionnaires chrétiens étaient présents et actifs dans Heireh. Ils se livraient à des missions évangéliques dans les marchés, parlant du jour de la résurrection, du paradis et de l’enfer. Une action qui porta des fruits, car même Hind l’épouse de Nou’mâne 5ème embrassa le christianisme, au point de construire un temple surnommé « temple de Hind ». Un temple qui a survécu jusqu’à l’époque de Tabari. Houzalah Tâ’i, Qays ibn Sâ’idah et Amiya ibn Salat (dont nous avons parlé plus haut)  sont ressortissants de Heireh.

 

Nou’mâne ibn Mounzar, le roi de Heireh, encouragea aussi Adî ibn Zayd à adhérer au christianisme. Le saint Coran parle du christianisme de long en large, évoquant leur croyance, leur insuffisance et la déviation dans laquelle ils sont tombés, notamment en divinisant Jésus. L’événement de challenge entre le prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille et un groupe de prêtres chrétiens (de Nahrâne) s’ajoute aux autres versets coraniques et constituent une preuve de l’existence du christianisme dans la sous-région. Si le christianisme n’a pas réellement apporté une solution aux problèmes des populations de cette époque, c’est parce qu’il avait été malheureusement altéré et dénué de sa vraie valeur.

 

LE JUDAISME

 

 La présence du Judaïsme dans l’Arabie remonte des siècles avant l’Islam. La plus importante  zone de concentration juive fut Médine. Ils étaient basés à Theimâ, Fadak et Kheibar et dans certains endroits de la cité. Les juifs de Médine se répartissent en trois groupes : Bani Nazir, Bani Qeinouqâh et Bani Qoureizah. En dehors de ses trois tribus, on rencontrait aussi  les tribus Aos et Khazraj qui trois siècles plutôt rejoignirent les Juifs en provenance de Yémen. Ces deux tribus étaient des idolâtres dont un petit nombre adhéra au judaïsme à cause de la présence juive dans les environs.

 

Il est rapporté qu’un petit nombre de Juifs en provenance du Yémen et de Médine vivaient à Tâ’if en périphérie de la Mecque. Ils avaient comme principale activité le commerce. Les Juifs s’installaient en général dans les zones où l’agriculture, leur activité de base, était propice. En plus de l’agriculture, ils étaient aussi doués dans les techniques de fonte d’acier pour fabriquer les armes et la teinture. Les Juifs avaient des adeptes dans les tribus Hamîr, Kinâna, Hâris ibn Ka’b, Kounda, Ghassân et Jazâm.

 

LE JUDAISME AU YEMEN

 

 Les Juifs s’adonnaient à l’enseignement de la Thora et de leur croyance dans les régions où ils s’installaient. Ils furent actifs au Yémén pendant un bon bout de temps car le roi Zounawâs avait adhéré au judaïsme et opprimait farouchement les chrétiens. Il fit du Judaïsme la religion d’Etat certains historiens pensent que Zounawâs n’avait adopté le judaïsme par amour pour cette idéologie, mais par pure patriotisme et nationalisme.

 

Car les Chrétiens de Nahrân entretenaient de bons rapports avec l’Abyssine qui les assistait à tous les coups. Une situation qui les poussait à s’ingérer dans les affaires du Yémen et secouait les base du pouvoir yéménite. Raison pour laquelle Zounawâs choisit le judaïsme pour faire face aux Abyssiniens. La preuve en est qu’après le massacre des Chrétiens,  l’un s’enfuit vers Abyssine pour relater ce qui s’était passé et demander de l’aide. Aide qui fut accordée car le Négus déclara la guerre au roi Zounawâs qui fut vaincu en 525 après JC. Nahrâne demeura ainsi la capitale du christianisme dans le proche orient jusqu’à l’apparition de l’Islam.

 

LE SABEISME

 

 L’apparition de cette religion remonte à l’époque du règne de Tahmôuras. Le fondateur de cette religion est Bouzaf. Abou Reyhâne Birounî (360-440 hégire lunaire) après une brève description sur l’historique de cette religion déclare : « … Tout ce que nous savons d’eux est qu’ils croyaient en un Dieu unique exempte de moindre déficit et de mauvais attribut. Ils avaient la conviction que Dieu est omniprésent et ne commet pas d’injustice. Selon eux, la création et l’organisation du monde  étaient les œuvres de la sphère supérieure (le 9ème ciel).

 

Pour eux, les cieux sont dotés de vie : le verbe, la vue et l’ouïe. Ils glorifiaient les lumières et croyaient à la puissance des étoiles et les relations qu’elles avaient avec les forces terriennes. Ils fabriquaient alors des statuettes à base de cela et les plaçaient dans leurs temples. C’est ainsi qu’ils placèrent la statue du soleil à Ba’labak, celle de la lune à Harrân et la statuette de Vénus fut placée dans un village ».

 

La capitale du Sabéisme fut installée à Harrân. Cette religion étendit ses horizons jusqu’à Rome, la Grèce, Babylone et bien d’autres parties du monde. Le saint Coran évoque cette religion à trois reprises dans des passages : « Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Allah, Au Jour du jugement dernier et accompli de bonnes œuvres, sera récompensé par son Seigneur; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé » (sourate 2 : 62) ; « Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les Chrétiens, ceux Parmi eux qui croient en Allah, Au Jour du jugement dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres, pas de crainte sur eux, et ils ne seront point affligés ». (Sourate 5 : 69) ; « Certes, ceux qui ont cru, les Juifs, les Sabéens [ils adorateurs des étoiles], les Nazaréens, les Mages et ceux qui donnent à Allah des associés, Allah tranchera entre eux le Jour du jugement, car Allah est certes avisé de toute chose ». (Sourate 22 Hajj : 17). Cette religion a presque disparu et on ne trouve quelques-uns de ses partisans que dans le Kurdistan et l’Iraq.

 

LE MANICHEISME

 

 L’Iran fut le centre où nées le zoroastrisme, le Mazdéisme et le manichéisme. Quant à l’infiltration de ces religions dans le Hijâz, les avis sont partagés Certains historiens contemporains pensent que ces obédiences existaient depuis déjà dans l’Arabie. Mais les références historiques montrent que seul le manichéisme parvint à s’infiltrer dans le Hijâz Yakoubi dit en effet : « un groupe d’Arabes avaient adhéré au judaïsme, un autre au christianisme, un partie adopta le manichéisme, et un dernier groupe se constituait des Sanawi (croyance en la double divinité) ».

 

Même comme le manichéisme en soit signifie la négation de Dieu, certains savants estiment que les manichéens sont d’abord les suiveurs du manichéisme simplement, puis peut aussi être utilisés pour désigner tous ceux qui nient l’existence de Dieu, les mécréants et les athées. Donc chaque fois qu’il est question de manichéen dans les livres anciens, cela fait simplement allusion au adepte du manichéisme. Retenons que le manichéisme est une fusion entre le christianisme et le mazdéisme. Certains historiens ont prouvé que les Mazdéens existaient parmi les Qorayshites. Ils l’avaient copié des gens de Heireh. L’adoption de cette religion relève de sa double conception de divinité, car Heireh fut sous l’influence de l’Iran qui avait une religion à double conception.

 

LE CULTE DES ASTRES

 

 Une bonne partie de la population d’Arabie, ainsi que certains peuples d’ailleurs se livraient au culte des astres tels que le soleil, la lune. Ils leur attribuaient des pouvoirs qui agissaient sur le destin des humains. Les tribus Khouzâ’a et Himyar, par exemple, adoraient Sirius et Procyon, des astres stables et lumineux. Abou Kabsha, un des aïeux du prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille  adorait ses astres. Un groupe de la tribu Tay se livrait au culte de Pléiades. Le culte des cieux et des étoiles était si encré qu’on le remarquait dans la littérature, les mythes et les superstitions. Tout comme les Sabéens, certains Arabes idolâtres sanctifiaient le soleil et la lune.

 

Le saint Coran condamne le culte des étoiles, tout en insistant qu’elles sont des créatures limitées dans le temps et l’espace, crées par Dieu. Leur position dépend de la volonté divine à laquelle elles se prosternent humblement. Elles sont en fait des signes d’orientation et non des centres d’adoration. Les étoiles dans leur diversité traduisent la puissance absolue de Dieu sur l’univers : « Pour vous, Il a assujetti la nuit et le jour; le soleil et la lune. Et à Son ordre sont assujetties les étoiles. Voilà bien là des preuves pour des gens qui raisonnent ». (Sourate 16 : 12) ; « Parmi Ses merveilles, sont la nuit et le jour, le soleil et la lune: ne vous prosternez ni devant le soleil, ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Allah qui les a créés, si C'est Lui que vous adorez ». (Sourate 41 : 37) ; « Et C'est Lui qui est le Seigneur de Sirius », (sourate 53 : 49).

 

LE CULTE DES DJINNS ET DES ANGES

 

 En dehors des religions suscitées, les Arabes croyaient en la puissance divine des djinns et des anges. Abdoullah ibn Zab’ari, un notable mecquois affirme : « Nous adorons les anges, les Juifs Ouzeir, les chrétiens Jésus. Demandez à Mouhammad (ç) si avec tout cela nous irons en enfer ? ». (ibn Hishâm, tarikh nabawi, t1, p385. La tribu Malih, une branche de la tribu Khouzâ’a adorait les djinns. On raconte que les premiers adorateurs de djinns sont les Yéménites. Puis Bani Hanifa leur emboîta le pas. Dès lors, cette pratique se propageait peu à peu dans la société arabe. Certains exégètes, les adorateurs de djinns croyaient que Dieu s’est marié avec les djinns et que les anges sont les fruits de ce mariage. Dieu souligne ce culte et les croyances qui en découlent : « sourate 34 : 40-41). Sourate 6 : 100

 

Il est évident que cette question ne vise pas à obtenir une réponse sur un problème, car Dieu connaît toute chose. La question s’oriente plutôt dans un cadre où Dieu veut que les anges expriment la réalité afin de décourager les gens qui les adorent. Cette question montre que les anges ne sont pas d’accords que les hommes se livrent à leur culte, contrairement aux djinns qui en étaient d’accords. Car les djinns en général sont des créatures qui riment avec mal et sacrilège et les anges apportent toujours la lumière et la bénédiction. Lorsque la nuit tombait, certains Arabes traversaient une vallée en disant : « Nous cherchons protection contre le mal de Soufiyâne de cette région auprès du chef de la tribu ». Ils croyaient qu’en prononçant cette phrase, le grand djinn les protègerait du mal de Soufiyân. Ce passage coranique en la preuve : « sourate 72 : 6 ».

 

APPARITION DE LA CITE DE LA MECQUE

 

 L’histoire de la genèse de la cité de la Mecque remonte à l’époque du prophète (ç) Abraham qui sous ordre divin avait envoyé son épouse Hagar et son fils Ismaël encore nouveau-né depuis la Syrie pour venir s’établir dans une région réputée par la rudesse de son climat chaud et sec. Après la découverte du puits de Zam-Zam grâce à la miséricorde divine, la tribu Jourhoum du Sud qui fuyait la sécheresse émigrant vers le Nord choisit s’implanter près de ce puits. Une fois devenu adulte, Ismaël se maria avec une fille de cette tribu. Abraham reçu la révélation d’aller aider son fils Ismaël à reconstruire la Ka’ba. Depuis la réhabilitation de cette maison, la ville de la Mecque connut un flux d’habitants et la descendance d’Ismaël se développa ainsi.

 

LA PERMANENCE DE LA RELIGION D’ABRAHAM

 

 Adnân le plus grand ancêtre des Arabes Adnaniens (20ème aïeux du prophète (ç) Mouhammad (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille est de la descendance d’Ismaël. Ils habitaient la région du plateau dans le Hijâz et suivait la religion et la législation d’Abraham. Yakoubi dit en effet : « les Qorayshites en particulier, et les enfants d’Adnan en général pratiquait scrupuleusement la législation d’Abraham. Ils avaient foi en un seul Dieu, reconnaissaient illicite le mariage avec sa mère ou sa sœur, accomplissait les rites du hajj et de la Oumrâ, faisaient le bain rituel des morts, ainsi que d’autres préceptes entrant dans les préliminaires pour l’inhumation d’un mort.

 

Cette législation demeura en vigueur jusqu’à l’arrivée de l’Islam. Les dix traditions liées à la propreté corporelle, la diminution des cheveux étaient très pratiquées. La trêve au cours des  quatre mois sacrés était respectée. Et si une guerre éclatait, on la qualifiait de « guerre sacrilège ». Ainsi, le monothéisme était présent dans la vie des Arabes, jusqu’à ce que l’idolâtrie vienne souiller cette croyance et dévier les populations vers le culte des idoles.

 

APPARITION DU CULTE DES IDOLES PARMI LES ARABES

 

 Les témoignages historiques à travers deux avis attribuent l’introduction de l’idolâtrie en Arabie.

 

A- Un homme nommé Amr ibn Louhay, chef de la tribu Khouzâ’a qui avait une puissance et une influence à la Mecque, avait fait un voyage sur la Syrie où il vit un groupe, « les Amâlaqah », adorer les statuettes. Lorsqu’il leur demanda pourquoi ils adoraient les statuettes, ils répondirent que grâce à la dévotion qu’ils leur vouaient, ils les assistaient et faisaient tomber la pluie. Il leur demanda de lui en offrir une. Ils lui donnèrent une nommée « Habl ». Une fois revenu à la Mecque, il le plaça dans la Ka’ba et invita les gens à l’adorer. En plus de ça, deux autres statuettes « Isâf et Nâ’ila furent installées près de la Ka’ba. Il fonda ainsi la base du culte des idoles au sein d’une population jadis monothéiste. Il est rapporté du noble prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille : « Oumar ibn Louhay fut la première personne qui dévia les gens de la religion d’Ismaël vers l’idolâtrie. Présentement je le vois griller en enfer ».

 

B- Une autre version stipule : lorsque le nombre des enfants d’Ismaël s’accrut à la Mecque, ils furent obligés de se rendre dans d’autres villes pour trouver de quoi subvenir à leurs besoins. Et par affection et nostalgie, ils emportaient chacun avec eux une pierre de l’enceinte de la Ka’ba. Ils le plaçaient à un endroit spécial du coin où ils aménageaient et faisaient des circonspections autour. Peu à peu ce rituel perdit son originalité au profit de ces pierres qu’ils transformaient en idole à la longue. Et toute autre pierre qu’ils trouvaient devenait un centre de vénération exacerbée. Ils substituèrent ainsi la religion d’origine d’Abraham et d’Ismaël  qu’ils pratiquaient depuis par le culte des idoles futiles.

 

En plus de ces deux causes, des facteurs secondaires tels que l’ignorance, le désir de saisir tout par les sens, y compris Dieu, les hostilités, les défis tribaux, la soif du pouvoir et le suivisme aveugle des anciens sont entre autres des éléments qui ont favorisé le développement du culte des idoles chez les Arabes. Le nombre d’idoles s’accrut dans la Ka’ba et ses environs. Chaque maison avait une idole et les voyageurs prenaient soin d’avoir avec eux une petite amulette qu’ils prélassaient à tout bout de champ et recherchaient la bénédiction auprès d’elle. Près de 360 idoles ont été découverts dans la cité lors de la conquête de la Mecque.

 

EST-CE QUE LES IDOLATRES AVAIENT FOI EN L’EXISTENCE D’ALLAH ?

 

 Les idolâtres ne niaient pas l’existence d’Allah, selon les références coraniques. Ils reconnaissaient Dieu comme le créateur des cieux, de la Terre et de tout l’univers. Cependant deux grandes erreurs les détournaient du chemin : une mauvaise connaissance sur Dieu et ses attributs. Ils pensaient par exemple que Dieu a un fils et une femme. Ils concevaient les anges comme les filles de Dieu. C’est-à-dire que Dieu aurait un corps physique peut se reproduire comme bien d’autres êtres vivants. Dieu réagit par ces versets coraniques à ce genre de conception : sourate 43 : 19 ; sourate53 : 27 ; sourate 21 : 26 sourate 6 :100-101 ; sourate 77 : 3 ;

 

Dieu demande aux mécréants comment Ils Lui attribuent des filles qu’eux même acceptent difficilement, considérant les garçons comme leur récompense ? Sourate 52 : 39 ; sourate ; sourate 37 : 149-150 ; sourate 53 : 19 et 23 ; sourate 43 : 16

 

Conformément à un commentaire, le rapport entre les djinns et Dieu serait issu de son mariage avec eux. Un mariage dont les anges en est les fruits.

 

La deuxième erreur est qu’ils considéraient les idoles comme des petits dieux et intercesseurs d’Allah auprès des gens. Ainsi, leur adoration permettait un rapprochement auprès d’Allah et de son agrément. Or l’adoration doit être exclusivement centrée vers Allah. D’autre part, ils pensaient quand même que les idoles ont un certains pouvoir malgré le fait qu’Allah soit le Créateur. Ils se disaient qu’ils avaient une influence dans la vie et le destin des humains, qu’ils pouvaient résoudre les problèmes. Or, l’Islam conçoit à la fois Allah comme le Créateur et celui qui veille sur le fonctionnement de l’univers (unicité des actes), sourate 17 : 111 ; sourate 3 : 26.

 

Le saint Coran affirme que les idoles sont des objets inanimés qui ne perçoivent rien : sourate 10 : 18 ; sourate 39 ; 3 ; sourate 19 : 81 ; sourate 36 : 74. Le saint Coran dans plusieurs de ses passages traite de mécréants et d’associateurs ceux qui se livrent au culte des idoles inanimées, croyant qu’ils ont un rôle dans la gestion des dispositions de l’univers. Dieu es le créateur absolu de l’univers et n’a pas d’associé.

 

SITUATION RELIGIEUSE ACCABLANTE

 

 L’idolâtrie et ses multiples rites avaient réduit presqu’à néant la religion hanafite au fil du temps. Les rituels Abrahamiques comme le pèlerinage, le sacrifice avaient subit des innovations fondamentales au profit des pratiques idolâtres qui enfonçaient de plus en plus la société à un rythme incroyable.

 

Des autres cercles de culte étaient construits autour de la Ka’ba pour rivaliser avec elle. Ils y accomplissaient les circonspections, offraient des dons de toute nature, priaient et immolaient des bêtes en leur honneur. Tout ce qui restait pour la Ka’ba était des sifflotements et des claquements de mains. Ils associaient le nom d’Allah avec les autres idoles lors de l’allégeance à la Ka’ba. Ainsi fut souillée la plus grande expression du monothéisme absolu, le pèlerinage d’Abraham. Les Aos et les Khazraj, au lieu de se raser à Minâ comme l’exige le rituel après le Hajj, préféraient aller se raser près de la mer sur la route du retour où se dressait l’idole Manât.

 

Les polythéistes, homme comme femme, se livraient complètement nus en groupe à des imprécations, offrant ainsi une scène humiliante pour l’homo sapiens. Les Qorayshites parfumaient leurs idoles installées près de la Ka’ba avec du musque et se prosternaient pour eux. Ils se regroupaient autour d’eux et faisaient leurs louanges. Malgré le fait que la trêve devait être observée pendant les quatre mois sacrés, certains s’amusaient à modifier expressément les noms des mois pour avoir le feu vert de pouvoir livrer une bataille ou un pillage planifié.

 

MUTATIONS FONDAMENTALES AVEC L’ARRIVEE DE L’ISLAM

 

 L’apparition de l’Islam est venue change la péninsule arabique dans tous les domaines. Une révolution totale qui apporté une nouvelle facette à la vie dans le Hijâs. Le prophète (ç) Mouhammad (ç) parvint à substituer au bout des années d’efforts le polythéisme, source de tous les malheurs des Arabes, par l’adoration d’un Dieu unique. Il réussit aussi à faire disparaître le tribalisme au profit d’une fraternité autour d’un même principe et d’une même cause. Le règne de la justice prit le dessus sur le fanatisme et la vengeance aveugle. L’Islam a pu sortir la femme de sa piètre condition pour la hisser à la cime de ses droits. Bref, l’Islam  a fait d’un peuple analphabète et sans éducation, une communauté émancipée et développée.

 

Le système communautaire prit la place du système tribal et clanique, réunissant ainsi les tribus éparpillées dans le désert autour d’un seul objectif, autour d’un gouvernement universel. L’Islam a permis aux Arabes qui hier encore se sentaient faibles face à l’Iran et Rome, de paraître craint et respecter. Même les savants non musulmans ont affirmé que l’Islam est une puissance à prendre au sérieux. L’avis de trois savants suffira pour éclaircir cette situation.

 

En effet, le professeur Gustave Lebon, savant français déclare : « le plus grand miracle du prophète (ç) de l’Islam demeure la capacité suicidaire avec laquelle il a pu réunir la caravane dispersée des Arabes dans le désert pour en faire une nation dotée d’un gouvernement structuré et d’une organisation qu’on a vu que dans des empires perses et romains jusqu’ici. Soumettre tout un tel peuple à une religion et à un guide… Il n’y a pas de doute que le messager de l’Islam a fourni des efforts dont le résultat est sans précédent dans l’histoire des religions. Le judaïsme et le christianisme n’ont pas atteint ce niveau de triomphe en peu de temps. Les Arabes lui doivent beaucoup. S’il fallait qu’on attribue la valeur des personnes par leurs bonnes œuvres, Le prophète (ç) Mouhammad (ç) est le plus grand homme de l’histoire… Nous considérons cette grande religion dont il a été le messager et dont il appela vivement les gens comme un très grand bienfait pour les musulmans ». (Civilisation de l’Islam, p128-130).

 

Thomas Karlay, un britannique écrit : « Par l’Islam Dieu a guidé les Arabes de l’obscurantisme vers la lumière et fait revivre une communauté éteinte. Or, les Arabes depuis la genèse étaient une race sans identité qui vivait dans le désert. On n’entendait d’eux ni voix ni geste. Quand Dieu en envoyant le prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille avec la lumière de la révélation transformait ainsi un peuple sans repère en une puissance redoutable, une étincelle en flamme. La lumière de l’Islam a couvert tous les horizons et reliée le Nord au Sud, l’Est et l’Ouest du monde. La preuve en est qu’un siècle après son apparition, l’Islam avait un pied en Inde et l’autre en Andalousie ».

 

Le professeur Will Durant déclare : « Il était inimaginable – même dans un rêve – qu’un siècle plus tard, un peuple sans abri arriverait à conquérir une grande partie de l’Asie, Rome, L’Iran, l’Egypte et presque toute l’Afrique du Nord au point d’aller planter ses frontières en Espagne. En réalité, ce mouvement qui prit base en Arabie avait à la fin couvert la moitié de la Méditerranée. Le rayonnement de l’Islam est ‘un des plus important événement du Moyen-âge ».

 

LE DEVELOPPEMENT DE LA MECQUE

 

 Comme nous l’avons souligné plus haut, les Bédouins vivaient en groupes éparpillés dans le désert avant l’Islam. Et ce qui faisait foi de cités dans le Hijaz n’étaient en fait que des petits regroupements de quelques personnes, 6 ou 7% de toute la population selon certains historiens. Ces statistiques ne sont pas précises ; mais on peut retenir toutefois que la population des cités était inférieure au niveau espéré. La cité de la Mecque située à 83km de la mer rouge, au Sud du Hijâz, était la plus peuplée et le pôle d’attraction qui attirait les gens pour deux raisons :

 

A- Un carrefour pour les rendez-vous commerciaux : à cause de son relief caillouteux et de son climat chaud, la cité de la Mecque n’est pas un lieu indiqué pour les activités telles l’agriculture et l’industrie. Ce qui oblige ses habitants à s’exercer au commerce pour gagner le pain quotidien. Mais, leurs activités commerciales se pratiquaient dans les rayons limités de la Mecque car les commerçants étrangers ravitaillaient les distributeurs arabes qui à leur tour arrosaient les populations avec la marchandise. Jusqu’à ce que Hâshim, le bisaïeux du prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille décide de signer un traité commercial avec le gouverneur syrien sous tutelle romaine pour la libéralisation de l’espace commercial de la Mecque.

 

Il parvint aussi à un compromis avec les tribus situées sur l’itinéraire des caravanes afin qu’elles laissent circuler librement les convois de marchandises avec pour garanti le service de transport gratuit pour leurs produits vers la Mecque. Ses frères – Abdou Shams, Naofal et Moutallib – signèrent des chartes pareilles avec le Négus d’Abyssine, le Shah d’Iran et le roi de Yémen.

 

Après avoir obtenu des garanties sur la sécurité pour la circulation des caravanes, Hâshim lança une piste caravanière entre le Yémen et la Syrie avec la Mecque comme trait d’union et centre commercial entre les deux points. C’est ainsi que les Qorayshites amorcèrent le commerce extérieur. En plus des marchés saisonniers tels que Oukâz, Zoulmajâz, et Majânna, ils voyageaient aussi pour le Yémen et l’Abyssinie en hiver, en Syrie et à Gaza en été.

 

Leurs camelotes se constituaient de parfums, de produits alimentaires, de tissus, de la soie, du cuir et autres choses provenant de l’Inde, de la chine et d’autres régions via le Yémen où ils les achetaient pour les acheminer dans les zones arides en suivant l’itinéraire passant par Hadhara Maot, les côtes de la mer rouge jusqu’à la Mecque, ensuite de là vers Gaza, Damas et les côtes de la mer méditerranée. Ils se ravitaillaient du blé, de l’huile, des olives, du bois et des produits de Syrie et suivaient la voie des côtes de la mer rouge (située environ à 70km de la Mecque) pour arriver en Abyssinie.

 

C’est ainsi que les produits circulaient de région en région. Cette piste caravanière a fait de la cité de la Mecque un grand centre commercial attractif. La vie des habitants de la Mecque c’est ainsi vue améliorer. Dieu en souligne d’ailleurs dans une sourate du saint Coran : « A cause du pacte des Qoraysh, 2. de leur pacte [concernant] les voyages d'hiver et d'été. 3. qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Maison (la Ka’ba). 4. qui les a nourris (et protégé) contre la faim et rassurés de la crainte! (Sourate Qoraysh : 1-4).

 

B- La présence de la Ka’ba : elle est l’un des facteurs de développement socio-économique de la Mecque car les Arabes de la région s’y rendent au moins deux fois l’an pour accomplir le pèlerinage. Les Qorayshites responsables des services de la Ka’ba s’occupaient des pèlerins,  prenant en charge les nécessités de premier ordre comme la fourniture d’eau et d’aliments. Les échanges commerciaux entre les pèlerins et les commerçants ont amélioré l’économie de la Mecque. La sainteté de la présence de la Ka’ba et la sécurité qu’elle octroie y est aussi pour quelque chose dans cet essor.

 

En effet Dieu dit : « Et ils dirent: ‹Si nous suivons avec toi la bonne voie, on nous arrachera de notre terre›. - ne les avons-Nous pas établis dans une enceinte sacrée, sûre, vers laquelle des produits de toute sorte sont apportés comme attribution de Notre part? Mais la plupart d'entre eux ne savent pas » (Sourate  28Qasas : 57). Le prophète (ç) Abraham que la paix de Dieu soit dur lui fit cette invocation lorsqu’il s’apprêtait à laisser sa femme et son enfant près de la Ka’ba : « Ô notre Seigneur, J'ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [la Kaaba], - ò notre Seigneur - afin qu'ils accomplissent la Salat (la prière).

 

Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d'une partie des gens et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants? » (Sourate 14 Abraham : 37).  « Et quand Abraham supplia: ‹Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Toi et au Jour du Jugement dernier›, le Seigneur dit: ‹Et quiconque n'y aura pas cru, alors Je Lui concéderai une courte jouissance [ici-bas], puis Je le contraindrai au châtiment du feu [dans l'au-delà]. Quelle mauvaise destination›! » (Sourate 2 Baqarah : 126).

 

LE COMMERCE DES QORAYSHITES ET LA DETENTIONS DES CLES DE LA KA’BA

 

 Le commerce et la Ka’ba sont des facteurs qui ont accru la puissance des Qorayshites et de ma Mecque. Ils avaient à la fois en main le contrôle du commerce et des affaires de la Ka’ba. En effet, le rayonnement du commerce des Qorayshites a fait d’eux des riches assis sur des biens abondants. Certains avaient même des richesses au-delà de l’espérance. Il y en avait qui lançaient des caravanes estimables  à près de 30000 dinars.

 

Certains notables Qorayshites étaient détenteurs de villégiature appréciable du point de vue climatique dans Tâ’if, avec des champs et chalets. Abbas ibn Abdou Mouttalib avait une vigne dans Tâ’if dont la production servait à la fabrication des boissons qui arrosaient la Mecque. Il était l’un des grands usuriers de la cité. Après la mort de son père Abdou Mouttalib, il l’enveloppa dans un linceul yéménite dont la valeur était estimée à près de mille grammes d’or (un signe de richesse et d’honneur pour ses enfants). On raconte que sa fille Hind avait affranchi en un jour 40 esclaves.

 

 Walid ibn Moughîra – un grand de la tribu Makhzoûm – avait de nombreuses richesses et d’enfants. Il faisait la une dans la cité. Et il fut mis en garde dans le saint Coran à cause de son excès de zèle. Le niveau de richesse d’Abdoullah ibn Joud’ân Theimi et les réceptions qu’il offrait sont rapportés dans les chroniques historiques. Des poètes passaient leur temps à chanter ses éloges pour avoir des pourboires. Un poète le qualifiait de César dans un poème lorsqu’il disait qu’il avait mis 1000 chameaux à la disposition de mille soldats et armé à ses frais cent autres engagés dans une bataille inter tribale. Il vendait des esclaves et buvait de l’eau dans des verres en or. Lorsque le prophète (ç) s’apprêtait pour la bataille de Hounein, il prêta de Safwân Amiya cent cotes de mailles avec des armes.        

 

Par ailleurs, les Qorayshites, depuis l’époque de Qousâ (4ème aïeux du prophète (ç)) avaient pris des mains de Bani Khouzâ’a les différentes responsabilités relatives au pèlerinage et à la visite de la Mecque. Ils étaient dès lors chargés de la fourniture d’eau aux pèlerins (Siqâya), de leur nutrition (Rifâda), l’habillage de la Ka’ba (Sadâna) et de tout autre service concernant la Maison de Dieu (Amâra). Cette situation avait augmenté la notoriété des Qorayshites car en plus de cela, ils avaient en main d’autres charges sociales comme le porte-étendard, les rançons les indemnisations, le règlement des conflits et la diplomatie.

 

LA PUISSANCE ET L’INFLEUNCE DES QORAYSHITES

 

 Grâce à l »économie et la religion, les Qorayshites, une pauvre petite du sud du Hijâz a acquis peu à peu une puissance extraordinaire et une noblesse sur toutes les autres tribus. Selon un historien contemporain, les Qorayshites avaient la supériorité dans beaucoup de domaines. On pouvait les comparer volontiers aux lévites juifs ou aux prêtres chrétiens. Particulièrement après l’événement de l’attaque des éléphants et la défaite d’Abraha, la tribu Qorayshite devint une grande force. Avec leur système de gestion, ils parvinrent à améliorer la façon de penser des Arabes qui les désignaient par les noms tels « les gens de Dieu », « les proches de Dieu » ou « les habitants de la Maison de Dieu ». Ce qui les permit de mieux implanter les bases de leur religion et de leur idéologie.

 

Un sentiment de puissance qui poussa certains épris de perversité et d’égoïsme à mettre sur pied certaines lois insensées qui donnaient par exemple des droits à un Qorayshite de prendre inconditionnellement les filles des autres tribus ou percevoir des taxes aux voyageurs et au pèlerins lors du Hajj et appelaient cela « le droit des Qorayshites ». Ils avaient le monopole des cérémonies du Hajj et obligeaient les pèlerins à se soumettre aux règles qu’ils fixaient. Le mouvement des pèlerins de Minâ devait se faire sous l’autorisation des Qorayshites.

 

De même, les Qorayshites obligeaient les pèlerins étrangers à acheter les vêtements du Hajj sous la menace de les faire faire les circonspections nus autour de la Ka’ba. Ou si jamais ils insistaient le faire avec leurs propres vêtements, ils devraient le jeter loin après. Une mesure drastique qui ne laissaient pas le choix aux visiteurs d’accomplir le rituel de Hajj qu’avec les habits achetés chez les Qorayshites. Les pèlerins n’avaient pas aussi le droit d’apporter avec eux leur propre nourriture et devaient forcement se nourrir selon les désirs gastronomiques de la Mecque (qu’ils doivent bien évidement acheter dans leurs stands). L’une des clauses de la lettre qu’imam Ali ibn Abi Talib lu lorsque le prophète (ç) le mandatât avec la sourate les Repentirs à la 9ème année de l’hégire fut l’interdiction de faire les Tawaf (circonspection autour de la Ka’ba) à poil.

 

En guise de conclusion, analyser la puissance économique et politique des Qorayshites nous permet de comprendre la portée des difficultés auxquelles le prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille devait faire face. Le prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille avait en face de lui un ennemi redoutable qui ne lui avait pas rendu la vie facile surtout pendant les années d’invitations à la Mecque.

 

Sans aucune puissance apparente ni compagnons capables d’infiltrer le réseau qorayshite, le groupe des suiveurs du prophète (ç) que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille augmentait au pas de tortue à cause de la force de dissuasion et des menaces qui s’abattaient sur tout celui qui répondait favorablement à l’appel de l’Islam.