Les grands objectifs de la force en Islam : L’aspect actif

Dans la précédente section de notre recherche, qui traitait des objectifs islamiques de la force, nous avons parlé de l'aspect passif de l'objectif, représenté par tout ce que l'Islam refuse dans les domaines pratiques vers lesquels et dans le cadre desquels - celui de la réalité de l'application islamique de la force dans la vie - se meut la force.


Dans la présente section, nous essayons d'aborde l'aspect actif de l'objectif islamique que nous voulons réaliser et concrétiser - parmi les autres objectifs et valeurs à réaliser et à concrétiser - afin que le mouvement islamique complète sa personnalité en revêtant ses aspects actifs et passifs et afin que celle-ci représente le point de démarcation entre la personnalité musulmane et celle de l'infidèle, dans la vie; car le manque de clarté quant aux traits caractéristiques originaux, fait perdre à l'homme son "identité", alors qu'il s'imagine qu'il la vit en tant qu'idée et vie.


Le noble Coran a déterminé ces deux aspects, actif et passif, en déterminant la différence originale, dans le mouvement de la force, entre les fidèles et les infidèles, à travers ce verset:


« Les croyants combattent dans le chemin de Dieu, les incrédules combattent dans le chemin des Taghout. Combattez donc les suppôts de Satan; les pièges de Satan sont vraiment faibles». (Coran IV, 76)


Ce sont deux lignes parallèles, ou plutôt opposées; car la direction de l'une est opposée à celle de l'autre. Ainsi les fidèles qui croient en Dieu, par leur foi et dans leur foi intérieur, et en font la base de leur vision de la vie et de son mouvement ascendant, se mettent sur un point qui se trouve en face du commencement de la ligne en provenance de Dieu pour prendre la voie de l'objectif qui se termine chez Dieu. C'est pourquoi, ils se meuvent par l'intuition de la foi en Dieu, pour obtenir sa satisfaction et s'assurer sa miséricorde.


Quant aux infidèles qui ne répondent pas positivement à l'appel de la foi et ne réagissent pas à ses effets, ils envisagent la situation avec une âme vendue à un tyran qui dépasse les limites de la tyrannie, ne s'arrête pas aux limites de la justice, du "Haq" et du Bien et s'enfonce très loin dans la voie de l'injustice, du Faux et du Mal. C'est pourquoi ils ne s'ouvrent pas à Dieu et ne peuvent pas, par conséquent, s'ouvrir à cette foi qui représente un bienfait pour l'homme et la vie. Nu contraire, ils demeurent soumis à l'influence de leurs instincts et de leurs petites et grandes convoitises, tout à l'écart de ce que signifient la miséricorde, la bonté et le soin de Dieu.


Nous avons appris comment l'Islam refuse la voie du tyran lorsque nous avons abordé les aspects méchants vis-à-vis desquels la force doit, selon le désir de l'Islam, prendre une attitude passive. Car l'Islam croit que la faiblesse de la réaction à l'appel des penchants du Mal, représente la force même dans l'échelle des valeurs islamiques.


Le Sentier de Dieu, c'est la ligne large de tous les objectifs idéaux dans lesquels la force se meut selon la législation et la pratique islamiques, car la force est un don de Dieu, que ce soit dans sa nature - considérée comme une créature de Dieu Puissant, Créateur des forces - ou dans les moyens qu'elle utilise - et qui sont considérés comme la base du mouvement pratique dans cette direction. Puisque la force était un don de Dieu, l'homme devait l'asservir dans le sentier de Dieu.


L'Islam a confié à l'homme la responsabilité de combattre sur le sentier de Dieu, de mener le Jihad - par ses biens et sa vie - dans ce sentier, et de combattre ceux qui luttent contre ce sentier. Rien d'autre que ce sentier ne doit animer les énergies de l'homme. Car c'est cela le sens de la foi, sa vérité et sa réalité. C'est cela la base morale qui justifie le combat de l'homme, qui peut conduire celui-ci à se faire tuer ou à tuer les autres.

 

Car la vie demeure une grande valeur continue dont la mort ne peut être autorisée par la législation et dont l'immunité ne peut être violée par celle-ci que si elle se heurte à un objectif plus grand et un but plus grandiose, étant donné que les objectifs se bousculent les uns les autres devant le mouvement de la vie, exactement comme les phénomènes de la vie: "la survie est pour le meilleur(1)".

 

C'est sur cette base que les grandes valeurs que l'Islam incarne dans ses notions, se s législations et ses plans pratiques relatifs au développement et à l'évolution de la vie étaient orientées de façon à concorder avec l'Univers. Et c'est pourquoi ces grandes valeurs ont eu la primauté sur les comptes de la législation, lorsqu'elles s'étaient mises dans un côté, alors que la vie de leurs partisans et de leurs adversaires, s'est mise dans l'autre.


Il n'est resté aucun choix sur le stade. Il fallait que l'une des deux parties y tombe. Car la continuation de la vie dans le sens des valeurs versant dans le sentier de Dieu n'est possible qu'au prix de pertes humaines considérables parmi les combattants de Dieu ainsi que parmi ses ennemis. C'est là seulement que nous pouvons comprendre comment l'acceptation de mourir ou de donner la mort, pour la cause, devient une grande valeur morale au lieu d'être un crime brutal et flagrant.


Dans le Coran, on trouve beaucoup d'appels de Dieu demandant à l'homme d'orienter ses forces vers ce sentier et l'incitant à mener le Jihad par ses biens et son âme - deux grandes forces qu'il peut mettre au service de Dieu et sur la voie des nobles objectifs qu'IL a tracés pour l'homme dans cette vie et dans l'Au-delà.


Dieu a dit:


«Combattez dans le Chemin de Dieu ceux qui luttent contre vous. Ne soyez pas transgresseurs; Dieu n'aime pas les transgresseurs». (Coran II, 190).


«Que ceux qui troquent la vie présente contre la vie future, combattent donc dans le chemin de Dieu. Nous accorderons une récompense sans limites à celui qui combat dans le chemin de Dieu, qu'il soit tué ou qu'il soit victorieux. Pourquoi ne combattez-vous pas dans le chemin de Dieu, alors que les plus faibles parmi les hommes, les femmes et les enfants disent: "Notre Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont injustes. Donne-nous un protecteur choisi par toi, donne-nous un défenseur choisi par toi."» (Coran IV, 73-75)


«Combats dans le Chemin de Dieu. Tu n'es responsable que de toi-même. Encourage les croyants! Dieu arrêtera peut-être la violence des incrédules. Dieu est plus redoutable qu'eux dans sa violence et plus redoutable qu'eux dans on châtiment». (Coran IV, 84)


«En vérité, ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le chemin de Dieu: voilà ceux qui espèrent la miséricorde de Dieu. - Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux-». (Coran II, 218)


«Dieu aime en vérité ceux qui combattent dans son chemin en rangs serrés, comme s'ils formaient un édifice scellé avec du plomb». (Coran LXi, 4)


Le noble Coran ne se contente pas d'appeler à se battre dans le sentier de Dieu, comme l'exige la foi, mais s'applique à souligner la grande valeur spirituelle qu'il attribue aux combattants et aux Mujahidine, aussi bien ceux qui se font tuer dans la bataille que ceux qui y survivent après s'être bien battus et après avoir bien accompli leur devoir. C'est ce que nous constatons dans les nobles versets suivants:


«Les croyants qui s'abstiennent de combattre - à l'exception des infirmes - et ceux qui combattent dans le chemin de Dieu, avec leurs biens et leurs personnes, ne sont pas égaux! Dieu préfère ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes à ceux qui s'abstiennent de combattre. Dieu a promis à tous d'excellentes choses; mais Dieu préfère les combattants aux non-combattants et il leur réserve une récompense sans limites. Il les élève, auprès de lui, de plusieurs degrés en leur accordant pardon et miséricorde. - Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux -». (Coran IV, 94-95)


«Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens pour leur donner le Paradis en échange. Ils combattent dans le Chemin de Dieu: ils tuent et ils sont tués. C'est une promesse faite en toute vérité dans la Tora, l'Évangile et le Coran. Qui donc tient son pacte mieux que Dieu? Réjouissez-vous donc de l'échange que vous avez fait: voilà le bonheur sans limite!» (Coran IX, 111)


«Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants! Ils seront pourvus de biens auprès de leur Seigneur, ils seront heureux de la grâce que Dieu leur a accordée. Ils se réjouissent parce qu'ils savent que ceux qui viendront après eux et qui ne les ont pas encore rejoints n'éprouveront plus aucune crainte et qu'ils ne seront pas affligés. Ils se réjouissent d’un bienfait et d’une grâce de Dieu. Dieux ne laisse pas perdre la récompense des croyants». (Coran III, 169-171)


«Nous accorderons une récompense sans limites à celui qui combat dans le chemin de Dieu, qu'il soit tué ou qu'il soit victorieux». (Coran IV, 74)


Mais où trouver le sentier de Dieu parmi tous les sentiers que nous rencontrons?


Dieu a-t-IL besoin que l'on mène le jihad pour Lui?


Le problème n'est point-là. Il ne s'agit pas du besoin de Dieu de notre soutien pour Lui ou pour Sa Volonté. Car, IL est en-dessus de tout cela.


Il s'agit de notre vie, à nous, c'est nous qui avons recherché les voies qui devaient nous guider lorsque nous étions perdus. Et c'est là que nous avons trouvé le sentier de Dieu, notre sentier qui nous conduit vers le Haq(2), la prospérité et le succès dans ce bas monde et dans l'Au-delà. C'est pourquoi le problème était celui de l'homme et non de Dieu, Lequel est le Riche Absolu qui n'a besoin de rien, pas plus de notre bonne conduite que de notre égarement.


Une fois encore, où trouvons-nous le sentier de Dieu parmi tous les sentiers que nous rencontrons? Quels objectifs poursuivons-nous en marchant dans le sentier de Dieu? Nous ne pouvons pas comprendre tout cela, car cela peut contenir toute la vie et tous les domaines et objectifs qu'elle peut contenir. Mais nous pouvons toucher quelques aspects essentiels et saillants des objectifs du combat que propose l'Islam:


1. uvrer en vue d'édifier la vie sur la base de la foi en Dieu, en ses messagers et en ses législations, et ce en considérant la force comme un point de départ pratique qui rend le mouvement plus puissant et plus rapide, donne aux travailleurs plus de confiance en eux-mêmes - car la force accordée par Dieu est confondue avec celle imposée par la réalité - et amène les gens à assimiler plus profondément l'Appel islamique.


2. Protéger la doctrine de la persécution de ses ennemis qui s'efforcent d'étouffer sa liberté d'une part, de lui mettre des bâtons dans les roues pour l'empêcher de bouger et de pénétrer profondément dans la vie des gens d'autre part, et enfin de détourner ses adeptes de leur religion par tous les moyens de pression: la torture, le bannissement, l'atteinte à leurs intérêts généraux et particuliers.


3. Soutenir les éléments persécutés, opprimés et dépossédés contre les oppresseurs qui sont à l'origine de l'histoire du colonialisme, de l'exploitation et de l'agression.


4. Affaiblir la force des polythéistes et détruire leur puissance pour que l'impiété cesse d'être une force qui empêche l'Islam de poursuivre sa route et de réaliser ses objectifs révolutionnaires et de réforme.


5. Se défendre et riposter à l'agression qui vise les fidèles, la patrie et les tabous. Combattre les agresseurs.

 

Tels sont quelques-uns des objectifs que représente la notion de "Sentier de Dieu" vers la direction duquel l'Islam veut que l'homme dirige la force, et sur la base duquel il considère le sacrifice des biens et de l'âme comme une des valeurs de la vie qui élèvent la position de l'homme dans l'échelle de la satisfaction de Dieu.


Une fois de plus, la question se pose et s'impose: ces objectifs justifient-ils leurs moyens, c'est-à-dire le sacrifice de beaucoup de vies humaines aussi bien parmi leurs défenseurs que leurs ennemis ?


La réponse se trouve dans quelques versets coraniques qui justifient le combat et l'utilisation de la force en vue de riposter à l'agression contre la foi, les gens et la vie, par la nécessité de la continuation de la vie sur la base de l'ordre, de la bonne conduite, de l'interdiction de la corruption et de la débauche:


«Si Dieu ne repoussait certains hommes par d'autres, la terre serait corrompue. Mais Dieu est celui qui dispense la grâce aux mondes». (Coran II, 251)


«Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui ont été attaqués, parce qu'ils ont été injustement opprimés. - Dieu est Puissant pour les secourir et à ceux qui ont été chassés injustement de leurs maisons, pour avoir dit seulement: "Notre Seigneur est Dieu". Si Dieu n'avait pas repoussé certains hommes par d'autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées, où le Nom de Dieu est souvent invoqué. Oui, Dieu sauvera ceux qui l'assistent.

 

Dieu est, en vérité, Fort et Puissant. Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui, si Nous leur accordons le pouvoir sur la terre, s'acquittent de la prière, font l'aumône, ordonnent ce qui est convenable et interdisent ce qui est blâmable. Le fin de toute chose appartient à Dieu». (Coran XXII, 39-41)


Dans le premier verset, le Coran justifie la question sous un aspect général, à savoir l'interdiction de corrompre sur la terre et d'y faire s'écrouler la vie; car laisser le champ libre aux agresseurs, aux tyrans, aux despotes et aux pervers, c'est soumettre la vie à leur agression, leur tyrannie et leur corruption et, par conséquent, c'est faire de la vie une occasion propice au vandalisme, à la corruption et à la persécution des innocents par tous les moyens - y compris le meurtre...


Dans le second verset, il justifie la guerre par la liberté de doctrine et de son exercice, puisqu'elle est liée à la réalité de ces musulmans opprimés de la Mecque, que les polythéistes ont persécutés, torturés et expulsés de leurs demeures parce qu'ils avaient dit "Allah est notre Seigneur". C'est pourquoi défendre la liberté de leur doctrine et leur vie contre l'injustice dont ils faisaient l'objet, était un droit naturel pour eux, sans quoi les fidèles n'auraient pas pu mener leur vie librement et dignement.


Si nous voulons envisager l'idée de la force dans les contextes de ces versets, nous devons la replacer dans son cadre naturel du mouvement de la réalité, et sous forme d'une question que nous posons à nous-mêmes: que faire devant le fait de l'injustice, de la tyrannie et de la pression contre la liberté de la croyance et du mouvement dans la vie? Devons-nous rester les bras croisés et nous abstenir de nous défendre et de prendre l'initiative d'attaquer laissant les tyrans et les injustes faire ce qu'ils veulent et sévir à leur guise ?


Les attitudes passives peuvent-elles résoudre le problème de la vie en préservant à celle-ci son immunité et aux gens leur vie ?


Une réponse affirmative ne serait pas fondamentale. Car elle complique le problème et ne le résout pas, étant donné que les tyrans ne considèrent les attitudes aimables, modérées et indulgentes que comme un signe de faiblesse - ce qui les encouragerait à persister dans leur tyrannie - et ne comprennent le silence des faibles que comme un indice d'écrasement devant leur force tyrannique.


Il n'y a donc pas de meilleure raison pour les tyrans de persister dans leur tyrannie que la faiblesse des faibles, le défaitisme des défaitistes, la disparition de la voix qui lance le mot juste avec force et persévérance et l'absence d'une attitude pragmatique qui affronte la force par la force, la fermeté par sa pareille. Par conséquent, l'attitude à prendre dans de tels cas se limite à deux choix qui n'admettent pas un troisième:


Soit se détacher du Message, de ses principes et de ses slogans de réforme, en laissant la vie, comme une bouchée facile, à ceux qui y sèment la corruption - avec tous les actes et les positions que le mot corruption peut contenir - soit faire face aux ennemis par tous les moyens nécessaires - y compris le sacrifice des biens et de la vie.


En adoptant dans sa législation le jihad et la défense comme deux principes fondamentaux, l'Islam opte pour un choix difficile, celui de l'affrontement, qui va dans le sens de l'intérêt général de l'homme. Il fait ainsi de la vie du message, de ses principes et de ses slogans le centre d'intérêt devant lequel se réduit la vie des individus dans certaines phases de l'histoire au profit de la vie qui s'étend tout au long de l'histoire, car le Message n'est ni une simple pensée qui vit en dehors de la réalité, ni une simple action qui s'écarte des nécessités de la vie et de ses besoins, mais c'est la signification profonde de la vie de l'homme avec tout ce qu'elle représente de nécessités et de conditions pour s'étendre et continuer: si l'homme le perd, il perd du même coup sa vie. Car la vie qui perd son contenu juste, finira par perdre son essence aussi.


C'est de cette façon que nous comprenons "la Moralité de la Force" en Islam. La force n'y est ni la souplesse en temps de paix - qui préserve l'âme - ni la violence pendant la guerre - qui fait perdre la vie, mais plutôt un grand objectif visant une vie digne à présent et à l'avenir, régissant la souplesse de même qu'il régit la violence, traitant avec la paix comme il traite avec la guerre.

 

Ce n'est pas seulement la position de l'Islam vis-à-vis de la question de la guerre et de la paix, mais la position de tout message (et de toute doctrine) qui dirige les affaires de la vie et des gens dans le cadre des valeurs auxquelles il croit et des principes auxquels il appelle. L'idée de la guerre et de la paix occupe une place primordiale dans le fondement idéologique, législatif et moral de l'Islam, en raison de ses liens organiques bien soudés avec ce fondement.


Certains penseurs(3) considèrent la guerre comme une chose normale du point de vue humain ou humaniste, étant donné que les instincts de l'homme, tel celui de combat, pousse à l'injustice, à la déviation et à l'agression. C'est pourquoi elle constitue une exception à la règle générale qui désavoue le combat et désapprouve la violence, ou même comme une règle naturelle, semblable à toutes les lois qui découlent de la nature de la vie et concordent avec la réalité originale.


Il ne s'agit pas ici de discuter de telle ou telle autre question. Tout ce que nous voulons dire, c'est que l'Islam ne s'est pas écarté de sa base fondamentale spirituelle et morale, lorsqu'il a promulgué le jihad, encouragé le combat et autorisé la violence légitime pour faire face aux nécessités de la défense et de la prévention imposées par la nature de son mouvement dans la vie, en tant que religion qui défie l'injustice et la déviation, combat l'athéisme et l'anarchie. Car la légitimité de "l'éradication" de la déviation ouvre la voie à la légitimité de l'élimination des déviationnistes, si l'éradication de cette déviation en dépend.


Pour conclure notre exposé, il convient de noter que quelques nobles versets ont pris soin de souligner la nécessité de ne pas utiliser la force pour l'agression, car Dieu n'aime pas les agresseurs.


Il est naturel que l'agression se définisse par les limites que l'Islam a fixées au mouvement de la force. Car certains comportements qui sont considérés comme agression dans un cas donné ou dans une situation donnée, peuvent ne pas l'être dans d'autres cas et situations, et ce selon qu'ils compatissent avec la grande ligne de l'objectif ou s'en écartent.


Notes :

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1- C'est-à-dire celui qui s'accommode le mieux des prescriptions divines, conformes aux Lois de la création de la nature de la vie.
2- Le vrai, le bon droit.
3- Ibn Khaldoun, appuyant cette opinion, a dit: «La guerre et toutes les sortes de combat existaient depuis que l'humanité fut créée. La raison en est la volonté de quelqu'un de se venger d'un autre. Il s'ensuit que chacun des deux protagonistes reçoit le soutien des siens; et de toute façon deux groupes se trouvent face à face: l'un demande vengeance, l'autre veut éviter de la subir. Ceci est naturel, et aucune nation ni aucune génération n'y échappent. La raison de cette vengeance est, le plus souvent, soit une jalousie, soit une agression, soit une offense à Dieu et à sa religion, soit une violation de la patrie et une tentative de s'y introduire». Introduction d'Ibn Khaldoun, pages 270-271.