Istikhârah ou présage par le Coran

Istikhârah ou présage par le Coran
* Selon un hadith attribué au Prophète (P) : “Si tu veux tirer présage du Livre d’Allah - Il est Puissant et Sublime, récite la sourate al-Ikhlâç 3 fois, puis dis 3 fois :

“Allâhumma çalli ‘alâ Muhammadin wa A^le Muhammad-in”

(اَللّـهُمَّ صَلِّ عَلى مُحَمَّد وَآلِ مُحَمَّد)

(ô Allah, prie sur Muhammad et sur les Membres de sa Famille), et ensuite fais l’invocation suivante :

“Allâhumma tafa’-’altu bi-Kitâbika, wa tawakkaltu ‘alayka, fa-arinî min Kitâbika ma huwa maktûmun min Sirrik-al-maknûn-i fî Ghaybika”[1]

(ô mon Dieu ! Je cherche présage dans Ton Livre et je me confie à Toi! Montre-moi donc dans Ton Livre ce qui est dissimulé de Ton Secret caché dans Ton Mystère).

Après quoi ouvre le Coran et tire présage de la première ligne de la page de droite”[2]

* selon l’Imam al-Sâdiq (p) si quelqu’un veut faire l’istikhârah dans le Noble Livre (tirer présage ou augure du Coran), qu’il dise :

“Bism-illâ-ir-Rahmân-ir-Rahîm”

(Au Nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux), suivi de l’invocation suivante :

“In kâna fî Qadhâ’ika wa Qadarika an tamunna ‘alâ chî‘ati A^le Muhammadin, ‘alayhim-is-salâmu bi-faraji Waliyyika wa Hujjatika ‘alâ Khalqika, fa’akhrij ilaynâ âyatan min Kitâbika nastadillu bihâ ‘alâ thâlika”[3] (S’il est (écrit) dans Ton Décret et Ta Décision que Tu fasses aux adeptes des Membres de la Famille de Muhammad (que la Paix soit sur eux) la faveur de faire réapparaître Ton Ami et Ton Argument (le Mahdi attendu) auprès de Ta création, fais que nous tombions sur un verset de Ton Livre, susceptible de nous l’indiquer).

Puis, il doit ouvrir le Coran au hasard, compter à partir de la partie ouverte 6 feuilles suivantes. Et sur la septième feuille, il doit lire ce qui suit les six premières lignes, le présage concernant l’objet de son istikhârah[4].

La Prière de l’Istikhârah au tirage au sort
Si on se trouve dans une situation où il est difficile de prendre une décision ou d’entreprendre une action, on peut recourir à l’istikhârah, c’est-à-dire demander l’aide d’Allah pour nous guider. Une des manières de solliciter l’assistance divine consiste à prendre six morceaux de papier : sur 3 d’entre eux on écrit la formule :

“Bism-illâh-ir-Rahmân-ir-Rahîm. Khîratun min-Allâh-il-‘Azîz-il-Hakîm li.... [5](Untel fils d’Untel) : If‘al”

(Au Nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. Le meilleur choix de la part d’Allah, le Puissant, le Sage pour...(Untel fils d’Untel)[6] :

Fais-le),

et on écrit dans les trois autres papiers :

“Bism-illâh-ir-Rahmân-ir-Rahîm. Khîratun min-Allâh-il-‘Azîz-il-Hakîm li.... (pour Untel fils d’Untel) : Lâ taf‘al”

(Au Nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. Le meilleur choix de la part d’Allah, le Puissant, le Sage pour...(Untel fils d’Untel) : Ne le fais pas).

Puis, on plie les six papiers, on les dépose sous la natte de la prière et on accomplit deux rak‘ah de prière. Tout de suite après on fait une prosternation dans laquelle on récite cent fois : “Astakhîr-ullâha bi-Rahmatihi khîratan fî ‘âfiyah”[7] (Je demande à Allah de choisir pour moi, par Sa Miséricorde le meilleur choix qui me préserve de tout mal). Puis on redresse le buste pour rester assis et on récite la formule :

“Allâhumma khir lî fî jamî‘ umûrî, fî yusrin minka wa ‘âfiyah[8]

(ô mon Dieu! Choisis pour moi dans toutes mes affaires afin que Ton choix me mette à l’abri des difficultés et me préserve de tout mal).

Après quoi on mélange bien les morceaux de papier pliés et on en ramasse trois un par un. Si les trois premiers papiers ramassés portent tous la mention “fais-le”, cela signifie qu’il faut faire l’action pour laquelle on a sollicité l’aide d’Allah, et si tous les trois portent la mention “ne le fais pas”, on doit s’en abstenir. Mais si le premier papier tiré a la mention “fais-le”, le second “ne le fais pas”, on doit en tirer encore trois un par un. Si sur les cinq papiers tirés trois portent la mention “fais-le” et deux “ne le fais pas”, il faut accomplir l’action concernée, dans le cas contraire il faut s’en abstenir.

Il est à noter que “istikhârah” signifie la demande du bien. Lorsqu’on veut faire quelque chose on demande à Allah de nous guider dans notre choix. Selon le Hadith, on sollicite la guidance d’Allah dans de telles situations lors de la dernière sajdah (prosternation) de la Prière surérogatoire de la Nuit (Salât-ul-layl) en récitant cent fois : “Astakhîr-ullâha bi-Rahmatihi” (Je sollicite la guidance d’Allah, par Sa Miséricorde, pour faire le bon choix). De même il est recommandé de faire l’istikhârah lors de la dernière sajdah de la prière surérogatoire du matin, ainsi que dans chacune des rak‘ah des prières surérogatoires de midi[9].

D’autres méthodes de faire l’Istikhârah
* Selon des Récits, l’Imam al-Mahdi (‘aj) faisait l’istikhârah par le chapelet. Cette méthode consiste à réciter d’abord, trois fois “Allâhumma çalli ‘alâ Muhammadin wa A^le Muhammad” et à fixer ensuite une partie quelconque du chapelet avec une main et une autre avec l’autre main, puis à dévider deux par deux les grains compris entre les deux mains. Si à la fin il reste un grain, le résulta est bon (cela signifie qu’il faut accomplir l’action pour laquelle on a sollicité l’aide d’Allah) et s’il en reste deux, le résultat est mauvais (il faut s’abstenir de l’action projetée).

Il y a une autre variante de cette méthode. Elle consiste à réciter tout d’abord une sourate quelconque du Coran suivi d’une invocation quelconque, puis à poser la main à un endroit du chapelet et à en dévider les grains à partir de cet endroit huit par huit. Si à la fin il reste un grain, le résultat est considéré comme bon en général. S’il en reste deux, cela équivaut à une interdiction (d’exécuter l’action projetée). S’il en reste trois, le résultat est neutre (on peut indifféremment faire ou ne pas faire l’action projetée). S’il en reste quatre, cela équivaut à deux fois l’interdiction (interdiction confirmée). S’il en reste cinq, cela signifie que l’exécution de l’action projetée comporte la fatigue ou le blâme. S’il reste six grains, cela signifie que le résultat est très bon et qu’il faut accomplir l’action projetée sans tarder. S’il en reste sept, le résultat est identique au cas de figure où il en reste cinq (fatigue ou blâme). Et s’il en reste huit, cela signifie que l’interdiction d’exécuter l’action projetée est confirmée quatre fois[10].

Istikhârah par le chapelet et le nombre
* Selon un hadith attribué à l’Imam al-Mahdi (‘aj)[11], pour faire l’istikhârah, on récite au moins une fois (sinon 10 fois, ou à défaut 3 fois) la sourate al-Hamd (al-Fâtihah), puis 10 fois la sourate al-Qadr (Chap. 97), et ensuite 3 fois l’invocation suivante :

“Allâhumma innî astakhiruka li-‘Ilmika bi-‘âqibat-il-umûri, wa astachîruka li-husni dhannî bika fî-l-ma’mûli wa-l-mah-thûri...”

اَللّهُمَّ اِنّي اَسْتَخيرُكَ لِعِلْمِكَ بِعاقِبَةِ الاُْمُورِ وَ اَسْتَشيرُكَ ِحُسْنِ ظَنّي بِكَ فِي الْمَاْمُولِ وَالْمَحْذُورِ

(Mon Dieu ! Je Te demande le bon augure, parce que Tu connais les conséquences des actes, et je Te consulte, parce que j’ai bonne foi en Toi concernant ce qu’on espère et ce qu’on craint...)

Ensuite, on forme mentalement l’intention (niyyah) et on délimite au hasard une portion du chapelet. Si le nombre de grains est pair, le résultat est négatif (il faut abandonner le projet) et s’il est impair, le résultat est positif (on peut exécuter le projet), ou vice versa, selon la règle qu’on se fixe préalablement[12].

L’Istikhârah (consultation divine) d’après le Prophète (P)
* Jâbir Ibn ‘Abdullâh témoigne: Le Messager d’Allah (P) nous apprenait l’istikhârah comme il nous apprenait une sourate (chapitre) coranique. Il (le Prophète) disait:

«Si l’un de vous a une décision (dont on ne connaît pas les conséquences) à prendre, qu’il accomplisse deux rak‘ah de Prière recommandée, puis qu’il dise: “ô Allah ! Je Te consulte par Ta Science, je fais appel à Ton Pouvoir, et je Te demande de Ta Grâce grandiose - car Toi, Tu as le Pouvoir, moi non, Toi, Tu es Omniscient, moi je ne sais rien, Tu es le Connaisseur des Mystères. Si Tu vois que cette affaire (mentionnez la décision qui vous préoccupe) est bien pour moi, relativement à ma Religion, à ma vie et à mon destin, fais qu’elle soit à ma portée, facilite-la et bénis-la pour moi, et si Tu vois qu’elle est un mal pour moi relativement à ma Religion, ma vie ou mon destin, écarte-la de moi et écarte-m’en, et dirige-moi alors vers le bien là où il se trouve, puis fais-m’en satisfait».[13]

[1] تَوَكَّلْتُ عَلَيْكَ فَاَرِنى مِنْ كِتابِكَ ما هُوَ مَكْتُومٌ مِنْ سِرِّكَ الْمَكْنُونِ فى غَيْبِكَ

[2] Mafâtîh, 2e partie, op. cit. pp. 160-161.

[3] اِنْ كانَ فى قَضائِكَ وَقَدَرِكَ اَنْ تَمُنَّ عَلى شيعَةِ آلِ مُحَمَّد عَلَيْهِمُ السَّلامُ بِفَرَجِ وَلِيِّكَ وَ حُجَّتِكَ عَلى خَلْقِكَ فَاَخْرِجْ اِلَيْنا آيَةً مِنْ كِتابِكَ نَسْتَدِّلُ بِها عَلى ذلِكَ

[4] Mafâtîh, 2e partie, op. cit. p. 161.

[5] بِسْمِ اللهِ الرَّحْمنِ الرَّحيمِ خِيَرَةٌ مِنَ اللهِ الْعَزيزِ الْحَكيمِ لِفُلان بْنِ فلان

[6]Montionnez le nom de la personne pour qui l’istikhârah est fait.

[7] اَسْتَخيرُ اللهَ بِرَحْمَتِهِ خِيَرَةً فى عافِيَة

[8] اَللّهُمَّ خِرْلى وَاخْتَرْلى فى جَميعِ اُمُورى فى يُسْر مِنْكَ وَ عافِيَة

[9] Mafâtîh, 2e partie, op. cit. pp. 73-74.

[10] Mafâtîh, 2e partie, op. cit. p. 74.

[11] ‘Aj : abréviation de la formule arabe :“ ‘ajjal-Allâhu farajahu ” (qu’Allah hâte son issue), que les adeptes d’Ahl-ul-Bayt prononcent chaque fois qu’ils mentionnent ou entendent le nom d’Al-Mahdi.

[12] Mafâtîh, 2e partie, op. cit. p. 161.

[13]. Mafâtîh, 2e partie, op. cit. p. 161.