L’Imâm Ali (p), Fidèle au Message de l’Islam

Ali (p): dévouement totale à l’Islam


Dieu, le Très Haut dit dans son Noble Livre: ((Et parmi les hommes, il en est aussi qui se voue corps et âme à Dieu, par souci de Lui plaire. Dieu est compatissant envers les serviteurs)) (Coran, II, 207). Il s’agit bien de ‘Ali (p), cet homme qui a tout sacrifié pour Dieu. Dès son enfance, il a vécu avec le Messager de Dieu (P) qui l’a élevé et instruit comme le fait le père pour son fils. Il dit lui même à ce propos: «Il me tenait, quand j’étais petit dans son giron contre sa poitrine, il me faisait dormir dans son lit où je touchais son corps et sentait son parfum.

 

Il mâchait la nourriture avant de me la mettre dans la bouche». Il dit aussi: «Je le suivais comme le petit chameau qui suivait sa mère. Chaque jour, il m’indiquait des repères par ses bons caractères et il m’ordonnait de suivre son exemple». ‘Ali (p) voyait la lumière de la Révélation et sentait les effluves de la prophétie et s’informant auprès du Prophète (P) au sujet de ce qu’il voyait, il lui a répondu: «Tu entends ce que j’entends et tu voix ce que je voix, mais tu n’es pas un prophète».

A l’âge de dix ans, il a commencé à s’ouvrir à l’Islam. Mais il avait l’intelligence des adultes. Il a donc répondu affirmativement au Prophète (P) lorsqu’il l’a appelé à l’Islam. Il a dit à ce propos: «Par Dieu ! Je suis le premier à avoir écouté et obéi. Personne ne m’a devancé que le Messager de Dieu (P) qui a commencé à faire la prière avant moi». Il l’accompagnait avec la Mère des croyants, Khadija, à la mosquée et priaient derrière lui. Les remarquant prier, Abû Tâlib, le père de ‘Ali (p), a dit alors à son fils Ja’far: «ô mon fils! Apporte du soutien à ton cousin».

‘Ali (p) était comme le reflet du Messager de Dieu (P). Sa raison était comme le prolongement de sa raison, son cœur était comme le prolongement de son cœur et toute sa culture était la culture du Coran. Il écoutait chaque verset qui descendait ainsi que des commentaires faits par le Messager de Dieu (P) sur leurs significations. Ses connaissances étaient comme un prolongement de celles du Messager (P): «Le Messager de Dieu (P) m’a ouvert mille porte de science. Chacune de ces portes s’ouvrait sur mille autres portes». Le Messager de Dieu (P) confirme ce fait en disant: «Je suis la cité de la science et ‘Ali en est la porte. Que celui qui veut entrer dans la cité le fasse par sa porte».


Ali (p), le premier héros de l’Islam


‘Ali (p) était le premier héros de l’Islam dès la bataille de Badr où il a tué la moitié des polythéistes morts dans la bataille alors que tous les autres Musulmans ont tué l’autre moitié. C’est à Badr qu’a été entendu la voix des anges annonçant: «Il n’y a pas de héros si ce n’est ‘Ali; il n’y a pas de sabre si ce n’est Dhû al-Fiqâr». C’est que ‘Ali (p) représentait le sommet de l’héroïsme à cette époque, l’héroïsme de l’esprit, de l’entendement et de l’Islam, l’héroïsme de la défense de la vérité.

 

C’est qu’il était dans la guerre un porteur de message et non pas un militaire. Parlant de son expérience, il disait qu’il se battait mais tout en ayant l’esprit préoccupé du Messager de Dieu (P). De temps à autre, il quittait son poste au front pour venir se rassurer au sujet du Messager de Dieu. Lorsque, après la victoire du début de la bataille, les Musulmans ont été mis en défaite car ils n’ont pas écouté les directives du Prophète (P), c’était ‘Ali (p) qui l’a défendu après avoir été blessé au front et après avoir perdu une dent.

‘Ali (P) s’est battu dans toutes les guerres du Messager de Dieu (P) avec, en tête, la bataille des «Factions» où les Musulmans ont été gravement secoués par les Quraychites qui avaient ramené avec eux tous leurs alliés dans l’espoir d’étouffer l’Islam dans l’œuf: ((Vous étiez cernés de toutes parts. Vos yeux se convulsaient d’épouvante, et d’angoisse vous aviez la gorge tout oppressée. Vous en veniez aux pires conjectures au sujet de Dieu. Les croyants se trouvaient alors mis à l’épreuve et secoués d’une terrible secousse.

 

Les hypocrites et ceux de faibles conviction murmuraient: ‘Ce n’était donc que chimère, ce que Dieu et Son messager nous avaient promis’» (Coran XXXIII, 10-12). Mais Dieu a épargné aux croyants le combat grâce à ‘Ali (P) lorsque ‘Amr Ibn ‘Abd Widd al-‘آmirî avait lancé son défi aux Musulmans et lorsque le Prophète (P) disait: «Je garantis le Paradis à quiconque relèverait le défi de ‘Amr». Trois fois le Prophète (P) avait interpellé les Musulmans et chaque fois ‘Ali (p) était le seul à se présenter. Et lorsqu’il a avancé vers ‘Amr, le Messager de Dieu (P) a dit: «La foi toute entière défie au combat le polythéisme tout entier». Et lorsque ‘Ali (P) a tué ‘Amr, le Prophète (P) a dit: «Le coup de ‘Ali dans la bataille du fossé équivaut aux actes cultuels des humais et des djinns».

‘Ali (P) était aussi le héros de la bataille de Khaybar lorsque Marhab a défié les Musulmans. Le Prophète (P) avait envoyé l’un des chefs musulmans à sa rencontre mais celui-ci était revenu tout en traitant son armée de lâcheté et tout en étant traité de lâcheté par son armée. En fait la citadelle juive gardée par Marhab était imprenable. Alors le Prophète (P) a dit: «Par Dieu! Je donnerai l’étendard demain à un homme qui aime Dieu et son Messager et qui est aimé par Dieu et son Messager, un homme qui attaque et ne recule pas, un homme qui ne rentre que victorieux grâce à Dieu». ‘Ali (p) était souffrant des yeux. Pourtant il s’est présenté devant le Messager de Dieu (P) qui lui a essuyé les yeux avec sa propre salive. Guéri sur le champ, ‘Ali (p) disait, par la suite, que depuis, il voyait mieux qu’avant.

‘Ali (p) a donc tué Marhab et pris le contrôle de la citadelle après en avoir arraché la porte. Il disait souvent: «Par Dieu! Je n’ai pas arraché la porte de Khaybar par ma propre force physique mais par la force divine». Il devait cette force à sa foi, à son ouverture à Dieu et à sa fidélité à l’Islam. Ibn Abû al-Hadîd al-Mu’tazilî, le commentateur de Nahj al-Balâga, a exprimé cet événement en poésie en disant:

«ô celui qui a arraché la porte que quarante quatre bras n’ont pas pu la faire bouger!».


La reconnaissance de l’Autorité (Wilâya) de ‘Ali (p)


‘Ali (p) a donné toute sa vie à l’Islam en temps de guerre comme il l’a fait en temps de paix. C’est qu’il instruisait les Musulmans et leur donnait des avis et des conseils. Le Prophète (P) informait les Musulmans sur la valeur de ‘Ali (p) en vue de les convaincre que c’était lui qui pourrait se charger de responsabilités de l’Islam après lui. Il disait: «‘Ali est avec la vérité et la vérité est avec ‘Ali; elle se dirige avec lui là où il se dirige». Il disait aussi: «ô ‘Ali! Cela ne te satisfait-il pas d’être par rapport à moi ce qu’était Haroun (Aaron) par rapport à Mussa (Moïse), sauf qu’il n’y aura pas de prophète après moi?».

 

Cette attitude du Prophète (P) a atteint son paroxysme avec la révélation du verset dit «du Balâg» (l’Information): ((ô Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son Message et Dieu te protégera contre les hommes)) (Coran V, 67), Ce qui a été révélé au Prophète (P) étant la désignation, par Dieu, de ‘Ali (p) comme calife après le Prophète (P). Alors, le Prophète (P) a levé la main de ‘Ali jusqu’à ce que tout le monde a vu la peau de leurs aisselles en disant: "Celui qui me considère comme son maître doit considérer 'Ali comme son maître. Seigneur! Sois l'ami de ses amis, sois l'ennemi de ses ennemis, assiste ceux qui l'assistent, abandonne ceux qui l'abandonnent et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige".

Lorsque le Prophète (P) a institué la fraternisation des Muhâjirûns (Emigrants) et des Ansârs (Partisans), il a considéré ‘Ali (p) comme son frère en lui disant: «ش ‘Ali! Tu es mon frère dans ce monde-ci et dans l’Autre monde». Pourtant ‘Ali (p) a été écarté du califat après la mort du Prophète (P). Comment avait-il réagi? ‘Ali (p) s’élève là où les autres s’abaissentet il se redresse là où ils trébuchent. ‘Ali ne pensait pas à ‘Ali mais à l’Islam, à Dieu et à son Prophète (P). Nous lisons dans Nahj al-Balâga: «J’ai été frappé en voyant les gens accourir vers untel (Abû Bakr) pour lui prêter serment d’allégeance.

 

Je me suis donc abstenu de le faire jusqu’au moment où j’ai vu les apostats renoncer à l’Islam et chercher à étouffer la religion de Muhammad (P). Je craignais au cas où je n’assiste pas l’Islam et les Musulmans d’y voir une faille ou une fissure qui constitueraient pour moi une catastrophe plus grande que celle qui s’abattrait sur moi en n’obtenant pas votre califat qui n’est autre que plaisir pour un nombre réduit de jours,qui ne durent que pour peu de jours qui finissent par se dissiper comme le mirage ou les nuages. Alors je me suis mis en action jusqu’à l’établissement de la vérité et la chute de l’erreur…».

Ils ont donc frustré ‘Ali (p) de ses droits. Pourtant, il leur a fourni ses conseils et a fait son devoir car il ne pensait pas à partir de ses propres intérêts, mais à partir des intérêts de l’Islâm. Il voulait éviter la discorde entre Musulmans et empêcher qu’ils soient affaiblis devant les mécréants et les polythéistes. Pour cette raison, il a prononcé ses paroles célèbres où il a dit: «Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement».

Voilà, chers frères, la leçon que nous apprenons de ‘Ali (p). Une leçon pour tous. Pour les partisans de ‘Ali (p) et pour les autres. Pour ceux qui, de temps à autre, provoquent des discordes confessionnelles et s’excommunient mutuellement et finissent par s’affaiblir. Tous ceux qui ont recours aux moyens peu constructifs, qui insultent et maudissent ceux qui sont vénérés par les autres, sont interpellés par ‘Ali (p) qui, tout en étant frustré de ses droits, il n’a pas cessé de défendre l’Islam et de repousser la discorde.

 

En partant en guerre contre les Syriens qui s’étaient révoltés contre la légalité, il a entendu les Iraquiens, ses soldats, insulter les Syriens. Il leur a dit: «Je déteste que vous les insultiez. Il vaut mieux et il est plus convaincant de parler de leurs mauvaises actions ou de dire: ‘Seigneur! Epargne notre sang et le leur, fais que nous nous réconcilions et dirige-les pour les faire sortir de leur égarement…Cela est d’autant plus utile qu’il permet de faire connaître la vérité à ceux qui ne la connaissent pas, et d’inciter ceux qui optent pour l’injustice et l’agression à réviser leurs attitudes ».


L’Imâm ascète


Nous devons étudier ‘Ali (p) et le comprendre pour nous élever vers les larges horizons de sa pensée et de sa vie. Il disait à ses compagnons –et nous faisons partie de ses compagnons-: «Votre Imâm se contente dans sa vie de ses deux robes en chiffon et de ses deux morceaux de pain d'orge. Vous ne pouvez pas me suivre dans cette voie, mais aidez-moi avec piété et persévérance, avec continence et rectitude». Mais au lieu de l’aider ils ont rempli son chemin de mines et d’épines.

 

Et lorsqu’il a été élu comme calife, il a naturellement voulu appliquer sa méthode de gouvernement qui est une méthode sans pareille. Mais les dénégateurs, les injustes et les déviateurs se sont révoltés contre lui. Il a dit à leur propos: «On dirait qu’ils n’ont pas entendu la parole de Dieu lorsqu’Il dit: ((Voilà la Demeure dernière, nous l’assignons à ceux qui, sur la terre, ne veulent être ni altiers, ni corrupteurs. La fin heureuse appartient à ceux qui craignent Dieu)) (Coran XXVIII, 83), mais si, par Dieu il l’ont entendue et comprise, pourtant la vie de ce monde-ci leur plaît et sa parure les attire».

 

Et de poursuivre: «Par celui qui a fendu la graine et créé l’âme, si le présent n’était pas présent, si la preuve n’était pas faite par la présence de partisans et si Dieu n’avait pas engagé les savants à ne pas taire l’iniquité des injustes et la souffrance des opprimés, j’aurai laissé aller les choses et vous aurai montré que votre monde-ci est mois intéressant pour moi qu’une crotte chèvre». ‘Ali (p) a dit à Ibn ‘Abbâs alors que ce dernier le regardait rapiécer ses chaussures: «Quelle est la valeur de ces chaussures?» - «Elles ne valent rien», a-t-il répondu. Alors l’Imâm (p) a dit: «Par Dieu! Elles m’auraient été plus préférables que de vous gouverner si je n’avais pas à établir quelques vérités et à repousser quelques erreurs». Il était tellement attaché à la vérité qu’il a tout perdu pour elle, lui qui disait: «La vérité ne m’a laissé aucun ami».

Voulez-vous être du côté de ‘Ali? تtre du côté de ‘Ali ne se réduit pas à une larme qu’on verse pour lui, ni à un battement de cœur ou à une bribe de sentiment. ‘Ali est du côté de la vérité et pour être avec lui, il faut être du côté de la vérité, dans tout ce qui concerne la doctrine, la loi et la politique et dans tout ce qui concerne la vie individuelle et collective. Le Prophète (P) dit: «‘Ali est avec la vérité et la vérité est avec ‘Ali». Il n’y a pas de distance entre ‘Ali et la vérité. Quiconque suit l’erreur, ment, triche, trahit et commet l’injustice dans sa maison ou à l’égard de la Nation n’a aucun lien avec ‘Ali, car il n’a aucun lien avec la vérité.

Avec l’anniversaire de la naissance de l’Imâm, nous voulons saisir l’occasion de renaître avec lui, de faire renaître notre raison à travers la sienne, notre esprit à travers le sien et notre morale à travers sa morale. ‘Ali (p) est une fortune pour l’Islam et nous ne devons pas perdre cette fortune et nous refusons tous ceux qui cherchent à semer la discorde au nom de ‘Ali entre ‘Ali et ses partisans.


Non à l’alisme outrancier


‘Ali était d’autant plus grand que certains l’ont exagéré jusqu’à l’élever au rang de la divinité, ce qui a été complètement refusé par ‘Ali qui, lui-même, se plaçait modestement par rapport à Dieu et disait: «Comment donc alors que je suis Ton humble esclave effacé et soumis?». Il se plaçait modestement par rapport à Dieu et se prosternait sur la poussière au point que le Messager de Dieu (P) lui a donné le surnom de «Abû Turâb» (celui de la poussière).

 

Mais certains en Iran, en Iraq et au Liban commencent maintenant à agir avec certaines formes inadmissibles d’exagération. Il y a, par exemple, ceux qui considèrent az-Zahra’ comme supérieure au Messager de Dieu et à ‘Ali se basant en cela sur un hadith faible où l’on prétend que Dieu s’y adresse au Prophète en lui disant: «S’il n’y avait pas ‘Ali, Je ne t’aurais pas créé; et s’il n’y avait pas Fلtima, Je ne vous aurais pas créés, tous les deux». La grandeur de Fلtima provient du fait qu’elle a été éduquée par le Messager de Dieu et celle de ‘Ali du fait qu’il a été son disciple. Le Messager de Dieu (P) est donc le sommet, le maître et le Messager et la valeur de ‘Ali et de Fلtima vient du fait qu’ils ont été ses disciples.

Vous devez vous éloigner des exagérateurs car notre engagement dans la voie des Gens de la Famille (P) est un engagement dans la voie de l’Islam et dans l’obéissance à Dieu et au Messager de Dieu, ainsi que dans l’action sur la base de l’Islam comme totalité. L’anniversaire de la naissance de ‘Ali (p) est une occasion pour renouveler notre dévouement au service de l’Islam, pour protéger l’Islam face à ceux qui complotent contre lui et qui cherchent à l’affaiblir, face à ceux qui, à l’extérieur et à l’intérieur, lui lancent des défis.
 

Par Cheik Al-Durri al-Najaf ABADI