EDITORIAL Lumières Spirituelles
Lumières Spirituelles
N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009
LES REFUTATIONS de Buhlûl
LES MYSTERES d'Ispahan
L'AME
cette méconnue
QUE SE PASSE-T-IL au Yémen ?
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 3
EDITORIAL
Le jour de la distribution des cadeaux !
Après avoir jeûné pendant tout un mois et nous être tournés vers Dieu, uniquement vers Lui, durant ce mois, nous voilà arrivés au jour de la Fête (Aïd al-Fitr), le jour de la distribution des cadeaux !
Car Dieu a réservé pour tout jeûneur véritable de ce mois une récompense ! Il n'y a pas de doute à cela..
C'est aussi le moment du constat : avons-nous amélioré notre comportement durant ce mois béni de Ramadan ? Avons-nous augmenté notre capital en bonnes actions ? Connaissonsnous mieux Dieu ? Nous sommes-nous familiarisés davantage avec le noble Coran ? Avons-nous pu obtenir le Pardon de Dieu pour nos péchés ?
Si nous ne constatons rien de tout cela, c'est que nous n'avons pas jeûné véritablement durant ce mois. Alors il n'y aura pas de cadeau divin..
Cette invitation divine à laquelle plus d'un milliard de Musulmans se sont rendus dans le monde, individuellement et collectivement, avec l'intention de rencontrer Dieu et de Lui obéir, ne peut que laisser des traces positives en ce monde. Si seulement nous le savions ! Si seulement nous en étions conscients !
Mais, peut-être n'avons-nous pas honoré ce banquet spirituel grandiose !
Peut-être nous sommes-nous contentés de jeûner le jeûne des animaux, en multipliant les " bons plats " au moment de la rupture du jeûne, en passant les nuits devant des séries télévisées ou à des futilités pour nous endormir avant la prière de l'aube, ou encore en cherchant à augmenter notre chiffre d'affaires… Mais cela n'est pas le jeûne demandé, le jeûne authentique ! Alors quelle perte pour l'individu et pour la collectivité !
Que Dieu nous en préserve et nous fasse connaître le jeûne véridique l'année prochaine ! Que nous ne laissions pas alors échapper cette occasion, ce rendezvous annuel !
" Notre Dieu, prie sur Mohammed et sur sa famille, panse notre malheur [du départ] de notre mois et bénis-nous en ce jour de notre fête (l'Aïd) et de notre rupture du jeûne, rends-le le meilleur des jours passés, attirant le plus Ton Pardon et effaçant le plus nos péchés, pardonne nos péchés cachés et connus !
Notre Dieu, dépouille-nous de nos péchés par le dépouillement de ce mois, retire de nous les mauvaises actions par son départ, fais de nous les plus heureux de ses gens par lui, les plus comblés d'eux et les plus fortunés parmi eux en chance ! "
(Les adieux au mois de Ramadan de l'Imam as-Sajjâd(p) in as-Sahîfah as-Sajjadiyyah N°45 p280 aux Ed. B.A.A.)
4 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LA PRIERE : l'ascension vers Dieu Atteindre la perfection et acquérir les provisions nécessaires pour l'Au-delà exigent du pèlerin vers Dieu une demande et du sérieux, et plus la chose voulue est grandiose, plus le sérieux devient prioritaire.
C'est que le monde de l'Au-delà ne peut pas être comparé à ce monde du point de vue du bonheur et de la perfection, ni du point de vue des malheurs et des calamités, car c'est un monde éternel, permanent, où il n'y a pas de mort ni de néant. Le bienheureux se trouve dans le repos, la puissance et les bienfaits éternels. C'est un repos, une puissance et une autorité divines qui n'ont pas d'équivalents en ce monde, des bienfaits qui ne viendraient à l'imagination de personne. Alors que le misérable y connait des châtiments, des tourments, des calamités qui n'ont pas d'équivalents en ce monde.
Et il est clair que l'ascension vers la Proximité divine et la Station du Voisinage du Seigneur de la Puissance n'est pas facilitée par la paresse, la nonchalance, ou simplement par le fait de la considérer facile. Aussi, il faut se dresser avec générosité, ardeur jusqu'à arriver à ce qui est demandé.
Alors, tant que tu crois en l'Au-delà, que tu sais que le monde de l'Au-delà ne peut être comparé à ce monde, que tu sais que le chemin pour arriver au Bonheur véritable éternel est le chemin de l'obéissance au Seigneur de la Puissance et que la prière n'a pas d'équivalent parmi tous les autres actes d'adoration - parce qu'elle est le Baume divin regroupant (ou synthétique - jâmi') qui se charge d'assurer le bonheur du genre humain (" si elle est acceptée, l'ensemble des autres actes sont acceptés ")
-, alors il faut absolument le sérieux total dans la demande de la prière et ne pas limiter ses efforts vers elle ni baisser les bras devant les difficultés si tant soit peu que la prière nécessite un effort pénible.
Et si tu persistes à faire la prière avec attention et application, cela devient plus facile et ton coeur se familiarise avec la prière, au point de découvrir, tandis que tu es toujours en ce monde, des plaisirs incomparables à ceux de ce monde, durant cet entretien intime avec Dieu Très-Elevé qu'est la prière, comme cela apparait à travers ce qu'il est dit des états des gens de l'Entretien intime avec Dieu (qu'Il soit Glorifié).
En conclusion, quand nous connaissons par la preuve ou par les évidences rapportées par les Prophètes(p), la Grandeur de Dieu, Sa Beauté et Sa Majesté, il est nécessaire de le rappeler au coeur jusqu'à ce que l'humilité révérencielle y entre petit à petit par le moyen du rappel, de l'évocation, de l'orientation du coeur, de l'assiduité à évoquer la Grandeur et la Majesté de Dieu. Et le résultat recherché se réalise.
Il est alors nécessaire que le pèlerin vers Dieu ne se contente pas d'un de ces états, d'une des stations dans laquelle il se trouvera, parce que, quelles que soient les stations dans lesquelles se trouvent des gens comme nous, elles n'équivalent pas à la plus petite monnaie dans le marché des gens de la connaissance, ni ne correspondent à un grain de moutarde dans le commerce des détenteurs des coeurs. Dans ce cas, dans l'ensemble de ses états, le pèlerin vers Dieu doit toujours se rappeler ses insuffisances, ses défaillances, ses défauts. Il se peut que le chemin vers le bonheur s'ouvre à lui de cette façon.
(d'après Al-Adab al- Ma'nawiyyqh li-s-Salât de l'Imam al- Khomeiny(qs)) Maqâlat 1 - chap. 3)
A/Règles de conduite pour l'ensemble des actes d'adoration
L'humilité révérencielle (al-khushû') (3)
L'important est que l'humilité révérencielle entre dans le coeur par le moyen du rappel, de l'orientation du coeur, de l'assiduité à évoquer la Grandeur et la Majesté de Dieu. Et le résultat recherché se réalise.
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 5 " Mon Dieu !
[Comme] celui qui s'est disposé pour ce jour, s'est préparé, s'est apprêté et a pris ses dispositions pour rendre visite à une créature, dans l'espoir [de recevoir] une aide, une gratification, une faveur, un don de sa part, c'est pour Toi, ô mon Maître, que je me suis disposé, me suis préparé, me suis apprêté et ai pris mes dispositions, dans l'espoir [de recevoir] de Ton Aide, de Tes Récompenses, de Tes Gratifications, de Tes Faveurs, de Tes Grâces, de Tes Dons. "
Extrait de l'invocation à réciter le jour de l'Aïd au moment de sortir pour se préparer à recevoir le Cadeau de Dieu après le mois de jeûne de Ramadan de l'Imam al-Bâqer(p) (p) p833-834 in Mafâtîh al-Jinân aux Ed. B.A.A اللَّهُمَّ مَنْ تَهَيَّأَ فِي هَذا الْيَوْمِ أَوْ تَعَبَّأَ Allâhumma, man tahayya'a fî hadhâ-l-yawmi, aw ta'abba'a, أَوْ أَعَدَّ وَاسْتَعَدَّ لِوِفادَةٍ إِلَى مَخْلُوقٍ aw a'adda wa-sta'adda li-wifâdatinn ilâ makhlûqinn, رَجاءَ رِفْدِهِ وَنَوافِلِهِ وَفَواضِلِهِ وَعَطاياهُ rajâ'a rifdihi, wa nawâfilihi wa fawâdilihi wa 'atâyâhu, فَإِنَّ إِلَيْكَ يا سَيِّدِي تَهْيِئَتِي وَتَعْبِئَتِي وَإِعْدادِي وَاسْتِعْدادِي fa-inna ilayka, yâ sayyidî, tahî'atî, wa ta'bi'atî, wa i'dâdî, wa-isti'dâdî, رَجاءَ رِفْدِكَ وَجَوائِزِكَ وَنَوافِلِكَ وَفَواضِلِكَ وَفَضائِلِكَ وَعَطاياكَ rajâ'a rifdika wa jawâ'izika, wa nawâfilika, wa fawâdilika wa fadâ'ilika, wa 'atâyâka,
s'entretenir avec Dieu - INVOCATION
Par la [Grâce du] Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux 6 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LE CORAN et nous : réfléchir sur les versets
La sourate al-Ikhlâs ou at-Tawhîd CXII (2)
سورة التوحيد
) بِسْمِ اللهِ الرَحْمَنِ الرَّحِيمِ، قُلْ هُوَ اللهُ أَحَدٌ ) 1
Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi, qul huwa Allâhu ahadunn
Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, dis :
Lui, Dieu est Un,
"Qul" قُل
" Dis " : un ordre venant de Dieu adressé à qui ?
Au Messager de Dieu, certainement. A d'autres ? A chacun d'entre nous ?
"Huwa" هُوَ
Pronom personnel, 3ème personne masculin
singulier, appelé en arabe " al-ghâ'eb " (l'absent, le caché, l'invisible) qu'on peut traduire par " Lui " ou " Il ". Pourquoi sa présence en début de phrase, avant le Nom de Dieu " Allâhu " ? Le pronom estil là pour insister sur le contenu de la phrase qui suit ? Désigne-t-il autre chose ?
"Allâhu" اللهُ
Littéralement " La Divinité " ou " Le Dieu ". Nous avons justifié notre préférence de garder " Dieu " au lieu de " Allah " dans le N°0 de la Revue. Quelle est sa fonction par rapport à " Huwa " ? Explicitet- il le pronom personnel ou indique-t-il autre chose, un autre niveau de la Manifestation divine ?
"Ahadunn" أحَدٌ
" Un ". Nom indéterminé, employé sans article, indiquant un Attribut de Dieu : " Dieu est Un ".
Quel est le sens de " Un " (Ahad). A-t-il le même sens que " Un " (Wahed) ?
Reprenons.. (en nous aidant des indications données par l'imam Khomeynî(qs), dans ses livres " Arba'ûna hadîthann " (notamment le onzième hadîth (sur la Fitra) et le dernier) et " Al-Adâb al-Manawiyyat li-s-Sallât ".
" L'interprétation de cette sourate dépasse de beaucoup notre capacité de compréhension et est beaucoup plus grandiose que notre puissance intellectuelle et rationnelle ", notait l'imam Khomeynî(qs).
Cependant, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas essayer de comprendre. Selon lui(qs), cette sourate bénie at-Tawhîd est une démonstration de six Attributs (qui sont mentionnés dans la sourate), en partant de l'Essence divine en tant qu'" Identité " Absolue (c'est-à-dire sans aucune condition, contrainte). Elle indique les niveaux de l'Unicité, les différentes stations.
"Qul" قُل
" Dis " est un ordre de Dieu (la " Présence de l'Unité Associative (al-Ahadiyyah al-Jama'iyyah) ") adressé à Son Messager Mohammed(s) (" la Station du Grand Intermédiaire et le Miroir du groupement et des détails ").
Il est rapporté de l'Imam as-Sâdeq(p), le tenant de son père, l'Imam al-Bâqer(p), à propos de " Qul " :
" Fais apparaître ce que Nous t'avons révélé, ce dont Nous t'avons informé par la composition des lettres [mots] que Nous t'avons lues pour que celui qui prête l'oreille se dirige par elles et soit témoin.." (Bihâr al-Anwâr, vol.3 p221)
Certains savants voient dans cet ordre une indication pour le serviteur/adorateur de marcher dans ces étapes (indiquées dans la sourate) et de voir ces stations d'une vision spirituelle certaine, de la vérité de la certitude. Ainsi, l'homme atteindra la vérité de la foi et il en résulte pour lui la vérité de la Connaissance par Dieu.
"Huwa" هُوَ
" Huwa " indique la Station de l'Identité absolue, dans le sens qu'Elle est Elle sans aucune détermination des déterminations des Attributs, ou manifestation des Manifestations des Noms jusqu'aux Noms de l'Essence, qu'aucun mot ne peut exprimer. D'où l'emploi du pronom personnel masculin à la troisième personne du singulier (" alghâ'eb " en arabe qui signifie l'absent, le caché). Il est une indication de la Station de l'Essence, en fait une indication de l'Inconnu.
L'interprétation de cette sourate dépasse de beaucoup notre capacité de compréhension www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 7 Et cette indication (" Huwa ", Lui) n'aurait pas été sans la présence du Détenteur de ce coeur pur à la Station grandiose, le Sceau des Prophètes, le Prophète Mohammed(s), et de l'Ordre divin de faire apparaître cet " aspect " de Dieu Très-Elevé.
Quand le Messager de Dieu, ne se maintenant pas dans l'Attraction absolue, accéda à la station de l'Intermédiaire, il(s) dit : " Allâhu Akbar ".
"Allâhu" اللهُ
" Allâhu " est le Nom Regroupant ("synthétique") le plus grandiose, pour le Seigneur Absolu. Ce que l'oeil " Intermédiaire " voit de la multitude des Noms dans la Station de l'Apparition (zhuhûr) de l'Unicité (al-Wâhadiyyah) est la même manifestation, absente (ghaybî), cachée de la Station de l'Unité (al-Ahadiyyah). Il n'y a pas de prédominance. Dans le coeur de ce pèlerin (le Prophète Mohammed(s)) parcourant la station de l'Unicité (al-Wâhadiyyah) pour celle de l'Unité (al-Ahadiyyah), il n'y a pas de prédominance de la Station de l'Unicité (al-Wâhadiyyah) sur celle de l'Unité (al-Ahadiyyah).
Et sans doute, la raison de mettre " Dieu " (" Allâhu ") avant Un (" Ahadu ") est pour indiquer la station de la Manifestation dans le coeur du Pèlerin [le Prophète Mohammed(s)] - alors que les manifestations de l'Essence divine sur les coeurs des Proches-Elus commencent d'abord par la Manifestation des Noms Qualificatifs (les Attributs) présents dans la Présence de l'Unique (al-wâhed), les Noms qualificatifs (Attributs) de l'Unicité (al-Wâhadiyyah). Ensuite se réalise la manifestation par les Noms de l'Essence de l'Unité (al-Ahadiyyah).
"Ahadunn" أحَدٌ
Dieu est Un (" Ahad "), ni composé, ni divisible.
Il n'est pas engendré ni n'engendre. L'Un est l'Essence, uniquement Elle, sans considération de la multiplicité en Elle, la Vérité pure, l'Existence sans contrainte, ni condition, ni particularité. Alors que l'Unique (" Wâhed ") est l'Essence avec la considération de la multitude des Attributs et elle est la Présence Nominale en tant que le Nom est l'Essence avec l'Attribut.
Selon un propos de l'Imam 'Alî, le Prince des croyants(p): " Dire que Dieu est Un, comporte quatre sens, deux qui sont faux et deux qui sont corrects.
1-Quant aux sens faux : l'un consiste à dire " Dieu est Un " en pensant au nombre et au calcul. Ce sens est faux car ce qui n'a pas de second ne peut pas entrer dans la catégorie du nombre. Ne voyez-vous pas que ceux qui disent que Dieu est le troisième d'une trinité - c'est-à-dire les Chrétiens - tombent dans l'incroyance?
2-Un autre faux sens consiste à dire que telle chose est unique en son genre, c'est-à-dire une espèce de son genre, ou un élément de cette espèce. Ce sens n'est pas non plus correct quand il est appliqué à Dieu, car il implique le rapprochement de quelque chose à Dieu, or Dieu est au-dessus de toute ressemblance.
3-Quant aux deux significations exactes quand on les applique à Dieu : l'une consiste à dire que Dieu est unique, en ce sens que rien ne Lui ressemble parmi les choses. Dieu possède une telle unicité.
4-Et l'autre consiste à dire que Dieu est Un en ce sens qu'aucune multiplicité ou division n'est concevable en Lui ni à l'extérieur, dans l'esprit ou dans l'imagination. Dieu possède une telle unité. "
Réponse de l'Imam A'lî(p) à un Bédouin qui lui avait demandé lors de la bataille du Chameau s'il affirmait que Dieu était Un. Bihâr vol.2 p65 " Ahad " indique que ces différents degrés de Manifestations ne constituent pas des réalités multiples séparées. Tout est présent en cette Unité sans la moindre trace de multiplicité ni de composition.
Ainsi, en résumé :
-" Huwa " serait une indication de la Station exempte de toute manifestation et apparition ; -" Ahad " serait une indication de la Manifestation des Noms Intérieurs, cachés (ghaybiyyah) ; -" Allâhu " serait une indication de la Manifestation des Noms Apparents.
Et par ces trois ordres (Huwa, Allâhu, Ahad) se réalisent les premières considérations pour la Présence de la Seigneurie.
" Huwa " indique la Station de l'Identité absolue " Alâhu " est le Nom Regroupant le plus grandiose, pour le Seigneur.
8 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 NOTRE RELATION AVEC L'IMAM AL-MAHDI(qa) La fermeté dans l'allégeance aux Imams(p) et le désaveu de leurs ennemis
Il est rapporté de Yûnes fils d'Abd-ar-Rahman :
Je suis entré chez Moussa fils de Ja'far(p) et lui demandai :
-? fils du Messager de Dieu, tu es le Sustentateur en vérité ?
-Je suis le Sustentateur en vérité mais le Sustentateur qui va purifier la terre des ennemis de Dieu Tout-Puissant et va la remplir de paix après qu'elle fut remplie d'oppression et d'injustice, sera le cinquième de ma descendance.
Il aura une longue occultation, par crainte pour lui-même. Durant cette période, des groupes de gens renieront [leur croyance] et d'autres la renforceront. "
Puis il(p) ajouta :
" Bienheureux les partisans qui s'accrocheront à notre corde pendant l'absence de notre Sustentateur, ceux qui seront fermes dans leur allégeance à nous et dans leur désaveu de nos ennemis !
Ceux-là sont de nous et nous sommes d'eux.
Ils sont satisfaits de nous comme Imams et nous sommes satisfaits d'eux comme partisans.
Alors qu'ils soient bienheureux !
Ensuite, qu'ils soient bienheureux !
Eux, par Dieu ! sont avec nous dans les degrés élevés le Jour du Jugement dernier. "
Bihâr al-Anwâr, vol.51 p151 H6
cité in L'Imam al-Kâzhem(p) p175
Pas d'allégeance véritable à l'Imam al-Mahdî(qa) sans désaveu de ses ennemis, des ennemis de l'Islam.
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 9
CONNAITRE DIEU
Cela se passait au temps de l'Imam al-Kâzhem(p). Alors qu'il(p) diffusait son savoir lumineux puisé à la source originelle, des savants égarés vinrent argumenter avec lui(p), pour réfuter trois de ses dires.
La première chose était qu'ils contestaient le fait que Dieu ne pouvait pas être vu. Selon eux, il est impossible qu'une chose qui existe soit invisible.
La seconde se rapportait au diable : selon les propos de l'Imam(p), Satan serait jeté dans l'Enfer des Enfers qui le brûlera. Est-il possible que le feu brûle le feu, puisque Satan a été créé à partir du feu ?
La troisième chose concernait les actes des hommes. Selon l'Imam(p), l'homme est responsable de ses actes, dans la mesure où Dieu, le Très-Savant, le Très-Sage, l'a créé avec une raison, une volonté.. et il ne doit pas rejeter sur Dieu la responsabilité de ses péchés. Selon eux, comment cela est-ce possible alors que c'est Dieu qui guide les hommes, et que c'est vers Lui que reviennent toutes les choses ? De plus, ce serait, toujours selon eux, nier l'Unicité de Dieu et Sa Seigneurie.
Buhlûl, présent, entendit leurs propos. Il se leva, prit un morceau de brique faite d'argile et le jeta sur l'un d'entre eux. Très en colère, ces savants se rendirent chez le roi abbasside Harûn ar-Rashîd pour se plaindre à lui du comportement de Buhlûl. Ce dernier fut emmené devant Harûn.
Pour sa défense, il lui dit qu'il n'avait fait que répondre aux trois réfutations faites par les savants à l'Imam al-Kâzhem(p).
Et avant même de leur laisser le temps de réagir, il expliqua :
" Ces hommes disent que Dieu existant doit être visible. Maintenant, l'un d'entre eux ne se plaint-il pas d'une douleur à la tête à cause de la brique reçue ? Peut-il nous montrer sa douleur et pourtant elle existe, n'est-ce pas ? Comme sa douleur existe et nous ne la voyons pas, Dieu existe sans que nous Le voyions de nos yeux.
Ils disent également que le feu ne peut pas brûler Satan (Iblis) parce qu'il est de feu. Alors, comment a-til pu ressentir le coup de la brique d'argile ? L'homme n'est-il pas fait d'argile ? Et cette brique avec laquelle je l'ai frappé n'est-elle pas également d'argile ? Ainsi, si l'argile peut faire du mal à ce qui a été créé à partir d'argile, le feu peut aussi faire du mal et brûler ce qui a été créé à partir du feu.
Enfin, ils disent que les hommes ne sont pas responsables de leurs actes mais que c'est Dieu qui les fait. Alors, pourquoi veulent-ils me punir pour un acte que je n'ai pas commis ? Ce serait injuste ! Ils devraient s'en prendre à Dieu et rejeter la punition sur Lui, puisque, selon eux, Il est le seul responsable des actes des hommes ! "
Buhlûl, Abû Wahib fils de 'Omar as-Sayrafî de son vrai nom, est un personnage très populaire, connu pour ses histoires avec Haroun ar- Rashîd. Malgré son apparence " de fou ", il était en fait un grand savant religieux, et compagnon des deux Imams as-Sâdeq(p) et al-Kâzhem(p). Il serait mort autour des années 190H (~806apJC).
Les réfutations de Buhlûl
10 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 NAHJA al-BAL?GHA (la Voie de l'âloquence) et nous " A l'origine des dissensions, le suivi des passions et l'invention de nouvelles lois qui contredisent le Livre de Dieu et entraînent l'allégeance des gens à d'autres sur autre chose que la religion de Dieu. " du Prince des croyants(p) in Nahjah al-Balâgha, sermon n°50
إِنَّمَا بَدْءُ وُقُوعِ الْفِتَنِ
Innamâ bad'u wûqû'i-l-fitani
A l'origine de l'arrivée des dissensions, i=n nseaumleâm : e"n itn innad i"q u(caenrtt el'se x) c+l u"s imvâit é". إ نِ ا b=a dc'oum :m deen c"e bmaednat',a p "ri n(ccoipme,m oernigcienre) بَدْءُ
wavuoqiûr 'lii e:u n, oamrr idv'earc..t)i o=n a dceti o"n w da'qaarr'iav e"r ,( tdo'mavboeirr, l i e u وُقُوعِ taeln-fitatatinoin :, pséludruicetli doen ," d aisls-fientnsaiot n", (méparlheueuvre), = d i s s e n تِsiَنoفِnْ ال
ahwâ'unn tuttaba'u wa ahkâmunn tubtada'u أَهْوَاءٌ تُتَّبَعُ وَ أَحْكَامٌ تُبْتَدَعُ des passions suivies et des lois inventées
=ah pwaâss'uionnns ,: ppelunrciheal ndtes ," e hnavwieâs "(d e l ' â m e ) أَهْوَاءٌ
t(usuttiavbrea 'quq :u fno)r àm lea dféorrimvéee p (aVssIiIvI)e d(em "a jthaûbli)' a = " p o u r s عُuiَ تُت-َّب vre qqch, demander avec insistance et sans relâche
a=h krèâgmleusn,n o :r dprleusr,i eclo dmem "a hnadkeamme n"t s , l o i s أَحْكَامٌ
t"u bbataddaa''au ": f(ocrrméeer dqéqrcihv édee ( nVoIuIIv)e daeu , d e r i e n , i n v e عُn دَteَ تrْ تُ(ب = inventer, imaginer
(ysuukihvârela, fsuu c: cféodrmere, rdeémripvléaec eIIrI) d=e c "o nkthreadlairfea, "s ' o p p فُosَ لeاr يَ àُخ
fîhâ : " fî " (dans) et " hâ " renvoie à فِيهَا " ahkâmunn " = à leurs propos
(klietâ Cbour-allnâ,h lie :s llei vLreivsr reé dveé lDési)e u كِتَابُ اللَِّه
yukhâlafu fîhâ kitâbu-llâhi يُخَالَفُ فِيهَا كِتَابُ اللَِّه à propos desquelles le Livre de Dieu est contredit
uyan tsaewnsa lrléâfl é'cahlâi- p: afsosrifm dee dlaé rfoivrméee (IlIa q 5uei ninodtaiqnut e l ' i n t e n لsi وَtéَ يَ ت ou la répétition de l'action) de " walâ " (être très proche, suivre) = se charger, prendre pour ami, prêter allégeance
rijâlunn : pluriel de " rijal " = homme رِجَال
'maelân tg àh,a syuriiv :a snet laount,r de'après, conformé- عَلَى غَيْرِ
dîni-llâhi : la Religion de Dieu دِينِ اللَِّه
wa yatawallâ 'alayhâ rijâlunn rijâlann 'alâ ghayri dîni-llâhi وَ يَتَوَلَّى عَلَيْهَا رِجَالٌ رِجَالًا عَلَى غَيْرِ دِينِ اللَِّه et d'après lesquelles des hommes suivent [d'autres] hommes selon autre chose que la Religion de Dieu.
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MEDITER SUR UNE PHOTO
{La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains, afin que [Dieu] leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait, peut-être reviendront-ils [vers Dieu].}
(41/30 Les Romains)
12 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 EXP?RIENCES SPIRITUELLES, de nos Infaillibles(p) Quand Abû Ja'far al-Mansour succéda à son frère Abû Abbas, sa principale préoccupation fut de consolider et d'étendre l'hégémonie de la dynastie abbasside sur toute la nation islamique. Il espérait rendre ainsi irréversible l'usurpation du califat divin sous le couvert qu'ils étaient de la famille du noble Prophète(s) par l'intermédiaire de son oncle Abbas, au profit d'un pouvoir terrestre totalitaire aux couleurs islamiques.
Le principal obstacle à ses funestes desseins était l'Imam as-Sâdeq(p) dont l'autorité et la renommée s'étaient répandues dans toute la nation islamique à la faveur de l'instabilité de la fin du règne de la dynastie omeyyade. Il(p) avait pu diffuser le riche patrimoine islamique transmis par le Prophète Mohammed(s) dans toute la nation islamique et rappeler la nécessité de la direction de la Nation islamique par un Imam de la famille du Prophète(s) désigné par Dieu, après la disparition du dernier des Prophètes(s).
Tout cela n'était pas pour plaire au roi al-Mansour qui essayait par tous les moyens d'intimider l'Imam(p) jusqu'à chercher à le tuer.
L'Imam as-Sâdeq(p) devant sa maison en flammes Usûl al-Kâfî, vol.1 Abwâb at-Tarîkh, p545 H2, cité in L'Imam as-Sadeq(p) p90 Un jour, " le [roi] al-Mansour ordonna au gouverneur de Médine de mettre le feu à la maison de Ja'far fils de Mohammed.
Le gouverneur de Médine s'exécuta et fit mettre le feu à la maison de l'Imam as-Sâdeq(p).
Tandis que sa maison brûlait, l'Imam(p) manifestait éloignement et détachement. Ce qui affligeait encore plus al-Mansour.
Même ! L'Imam Abû 'Abdallah as-Sâdeq(p) traversait les flammes attisées et marchait dans le feu en disant :
" Je suis le fils des [meilleures] souches de la terre..
Je suis le fils de Mohammed le Choisi (al-Mustafâ) ou Je suis le fils d'Ibrahim l'Ami intime (al-Khalîl) "
Ce qui ne faisait qu'augmenter la colère de ses ennemis.
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le Bar zakh et l'Au-delà - NOTRE R?ELLE DEMEURE
Par la [grâce du] Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux {Certes, nous sommes à Dieu et c' est vers Lui que nous retournons.}
Le monde intermédiaire (al-Barzakh)
{Lorsque la mort s'approche de l'un d'eux, il dit : " Mon Seigneur, ramenez-moi afin que je fasse de bonnes actions dans ce que j'ai délaissé. " Non ! C'est seulement une parole qu'il a prononcée. Derrière eux, il y a un " intervalle " (barzakhunn) jusqu'au Jour où ils seront ressuscités.} (v.99-100, s.23 Les Croyants)
" Al-Barzakh " (" intervalle ", " intermédiaire ") est ce qui sépare deux choses. C'est par ce mot que Dieu a qualifié cette période qui sépare la mort du Jour du Dressement (" al-Qiyâmah " plus connu en français sous le nom du Jour du " Jugement Dernier "). Les savants de l'Islam ont ensuite pris ce mot " barzakh " cité uniquement dans ce verset pour qualifier, de façon générale, le monde qui sépare la vie en ce monde et le monde du Dressement (al-Qiyâmah), d'où le nom du " monde intermédiaire " ('âlimu-l-barzakh).
Le verset cité ci-dessus évoque le regret des gens après leur mort et leur demande de retourner sur terre. De là on peut affirmer l'existence d'une autre sorte de vie pour l'homme après sa mort durant laquelle l'homme vit dans un état de conscience et de sentiments. Durant cette période entre la mort et le Grand Jour du Dressement, il ressent de la joie et de la douleur qui sont liées à ses pensées et à ses actes durant la vie en ce monde.
2-ceux qui affirment que l'homme jouit de Bienfaits divins après le dialogue [avec les Anges] et avant le Jour du Dressement. (cf. 32/16 Les Abeilles & 26-27/36 Ya Sîn).
3-ceux qui commencent par parler directement de la vie des morts (vertueux ou vils), du bonheur des uns et du malheur des autres durant la période entre la mort et le Jour du Dressement. (cf. les 169-170/3 âl-'Imran & 45- 46/23 Les Croyants).
Une quinzaine de versets environ parlent d'un monde après la mort.
Tous confirment clairement que l'homme jouit d'une sorte de vie entre la période de la mort et le Jour du Dressement, qu'il ressent du plaisir et de la souffrance. Ils peuvent être répartis en trois groupes :
1-ceux qui présentent un dialogue entre les Anges et les morts (vertueux ou pervertisseurs).
(cf. 97/4 Les Femmes & 100/23 Les Croyants).
Il apparait, dans ces versets, que dans ce monde intermédiaire il y a :
-un matin et un soir, des semaines, des mois et des années au contraire du monde après le Grand Jour du Dressement où le temps aura disparu ;
-des gens qui veulent parler aux gens qui sont encore sur terre alors qu'après le Grand Jour il n'y aura plus personne sur terre ;
-des Paradis et un Enfer autres que ceux éternels après le Jour du Dressement.
D'autres caractéristiques de ce monde " intermédiaire " apparaîtront par la suite.
D'après Shahîd Mutaharî in " al-Hayât al-
Khâlidat aw al-Hayât al-Ukhrâ ", chap. p5
14 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 M?DITER (sur) L'ACTUALIT? Que se passe-t-il à Sa'adat ?
Rappel historique oNord du Yémen :
Gouvernement zaydite jusqu'en 1962, date du coup d'Etat militaire proégyptien (nassérien) qui instaura la République Arabe du Yémen.
oSud du Yémen :
Occupation britannique en 1839, qui devint un protectorat en 1937 (le Protectorat d'Aden). Instauration de la République démocratique populaire du Yémen à son indépendance, le 30 novembre 1967.
oUnification des deux parties, le 22 mai 1990, pour former la République du Yémen, avec comme président le chef de l'ex-Yémen du Nord, Ali Abdullah Saleh, et pour capital Sanaa.
-Une dérive sécuritaire d'un régime faible soumis à de fortes pressions américaines ?
Le gouvernement yéménite de Ali Abdallah
Saleh, confronté également au mouvement sécessionniste du sud, à l'implantation et à la fusion des cellules de la Qa'idah au Yémen avec celles saoudiennes, à la recrudescence des attentats et des enlèvements anti-occidentaux, au développement de la corruption, chercherait-il à en rejeter la responsabilité sur plus faibles, sur cette frange minoritaire étrangère à tout cela, et à satisfaire ainsi les exigences américaines ? Le général américain David Petraeus, n'est-il pas venu au Yémen, fin juillet, pour voir avec le président Ali Abdullah Saleh comment " améliorer le combat contre le " terrorisme " " ?
L'ambassade américaine à Sanaa n'a-t-elle pas dépêché sur place une équipe d'experts chargée d'évaluer les besoins de l'armée yéménite pour venir à bout des houthistes ?
-Une rébellion cherchant à rétablir l'Emirat Zaydite, aboli en 1962 que le gouvernement yéménite chercherait à mater ? Pourquoi ne pas chercher à privilégier le dialogue et les négociations ?
Le conflit armé commença en juin 2004 quand le gouvernement yéménite dépêcha des forces militaires à Saada, capitale de la province du même nom (limitrophe de l'Arabie saoudite), pour arrêter Sheikh Hussayn Badr ed-Din al-Houth, mentor du parti al-Haqq et ancien député, connu pour ses positions anti-américaines et anti-israéliennes, ses dénonciations de la corruption du gouvernement et de son rapprochement avec les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. Les habitants, en majorité des chiites zaïdites, et les partisans d'al-Houth les en empêchèrent alors. Il s'en suivit un violent combat qui ne s'arrêta qu'à la mort de Hussayn, tué en septembre de la même année par l'armée.
Depuis, les Houthistes, hommes de croyances, ont repris le flambeau, se revendiquant de leur leader martyr. Ils ne réclament pas l'indépendance, mais une certaine Depuis le mardi 11 août 2009, le gouvernement yéménite a lancé, pour la sixième fois depuis 2004, une vaste offensive militaire dans plusieurs districts de la province montagneuse et pauvre de Sa'adat au nord du Yémen, employant tireurs d'élite, artilleries lourdes, hélicoptères, bombardiers, avions de combat Mig 29 et F5, contre les opposants houthistes (chiites-zaïdites), avec l'objectif déclaré de les éradiquer totalement et définitivement.
Les combats sont d'une extrême violence, les forces gouvernementales faisant face à une résistance farouche des opposants Houthistes. Ces derniers accusent, par ailleurs, l'armée yéménite de faire usage de bombes au phosphore, de bénéficier de l'aide militaire saoudienne (armes retrouvées avec l'emblème du royaume saoudien, bombardements aériens d'avions provenant d'Arabie Saoudite) et même d'armer des tribus sunnites fondamentalistes voisines contre eux.
A nouveau, on compte des dizaines de milliers de civils (femmes et enfants) sur les routes, s'ajoutant aux quelques 150 000 des conflits précédents, des milliers de morts et de blessés, des centaines de maisons, mosquées et pompes d'eau détruites, des prisonniers de part et d'autres, des centaines de barrages sur les routes menant à Sa'adat, des villes assiégées, des positions, des bureaux et des camps militaires occupés..
Alors, qu'est-ce qui se passe, dans le plus grand silence, à Sa'adat au nord du Yémen ?
Hussein al-Houthî
La ville de Sa'adat bombardée
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 15 Devance ton éternuement par al-Hamdu..
" Lorsque tu veux éternuer, mets ton index sur l'os de ton nez et dis :
" La Louange est à Dieu, Seigneur des mondes ! " et
" Que Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et paix ! ",(..)
une petite bête sort du nez, plus grande qu'une punaise et plus petite qu'une mouche, va jusqu'au-dessous de l'Arche et glorifie Dieu pour toi jusqu'au Jour du Jugement dernier.
Et celui qui précède l'éternuement d'al-Hamd, est protégé du mal de tête. " (de l'Imam ar-Ridâ(p) in Mustadrak al-Wasâ'il, vol.8 p386 - Bihâr vol.73 p55)
" Celui qui récite [la sourate] al-Hamd une fois quand il éternue et s'essuie le visage avec [les mains], est assuré contre le mal de tête, la conjonctivite, la cataracte, la gâle, des tâches dues au soleil, (et le mal des dents) . "
(de l'Imam as-Sâdeq(p) Mustadrak al-Wasâ'il, vol.8 p388)
LE BON GESTE au Nord du Yémen ?
Qu'est-ce que le Zaydisme ?
Les Zaydites se revendiquent de Zayd, fils de 'Ali fils de Hussein fils de 'Alî qui attendit l'autorisation de l'Imam (en l'occurrence de son neveu l'Imam as-Sadeq(p)), pour se révolter contre le roi omeyyade Hisham et qui tomba martyr le 121/2H ou 740apJC à Kûfâ où son corps fut laissé crucifié pendant plus de 4 ans (que Dieu lui fasse miséricorde). Bien que Zayd eût reconnu l'Imamat de son frère al-
Bâqer(p) et de son neveu as-Sâdeq(p), certains de ses sympathisants shi'ites firent de lui le cinquième Imam après l'Imam as-Sajjâd(p), ne reconnurent pas les suivants(p) et créèrent la secte des Zaydites.(1)
Ils fondèrent leur croyance sur le principe de la révolte contre l'injustice, pour faire disparaître le gouvernement despote et instaurer un gouvernement juste. Aussi pour eux, l'Imam doit prendre les armes comme l'Imam 'Alî (p) et Zayd fils de 'Alî(p) fils de Hussein(p) dont ils se revendiquent. Et s'il ne le fait pas, on ne doit pas le considérer comme Imam ni lui obéir. Ainsi, ils reconnaissent l'autorité du Guide suprême de la Révolution islamique en Iran, l'imam Khâmine'î.
De nos jours, les Zaydites ne sont présents que dans les montagnes du nord du Yémen, implantés dans la province de Sa'adat, suite à l'intervention de l'imam zaydite, al-Hâdî Yahya fils de Hussein, pour y arbitrer des conflits tribaux. Depuis, ces tribus se convertirent au Zaydisme et Hadi Yahyâ y fonda en 898 un " Emirat zaydite " qui dura jusqu'en 1962.
(1) cf les livres sur les Imams al-Bâqer(p), as-Sâdeq(p), ar-Ridâ(p) aux Ed. BAA en langue française.
autonomie, des investissements gouvernementaux et des écoles zaydites dans la région. Ils dénoncent la corruption du gouvernement et son alignement sur les Etats-Unis. Ils expriment leurs craintes face à l'extension de l'influence saoudienne (notamment à travers les tribus sunnites) et à l'implantation de la Qa'ida dans la région. Enfin, ils protestent contre la répression dont ils sont victimes et demandent le respect des accords de Doha.
Ils nient avoir une quelconque relation avec les sécessionnistes du sud, avec ceux qui ont enlevé les étrangers et même avec toute puissance extérieure.
-Crainte d'une influence potentielle de l'Iran dans la région?
Si l'Arabie Saoudite affiche ouvertement son soutien à l'offensive militaire du gouvernement yéménite et lui apporte une aide politique, financière et militaire, l'Iran, quant à lui, appelle au dialogue et aux négociations entre les deux parties.
-Quel est donc le secret de cette vaillante résistance (chiite) dans les montagnes du Nord-Yémen ?
16 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 DES ?TATS SPIRITUELS, dans le cheminement vers Dieu Dieu n'égare pas celui qui demande la guidance !
L'Imam al-Kâzhem(p) venait de tomber martyr, empoisonné par le roi abbasside Haroun ar-Rashîd, après de longues années d'emprisonnement. Pendant son absence, les sympathisants de l'Imam(p) avaient été priés de s'adresser aux délégataires que l'Imam(p) avait désignés pour les questions religieuses. Et voilà que, parmi les plus proches compagnons de l'Imam al-Kâzhem(p), parmi ceux qui avaient eu la charge de récolter les impôts religieux, il en était qui contestaient l'Imamat de son successeur, l'Imam ar-Ridâ(p) et prétendaient même que l'Imam al-Kâzhem(p) n'était pas mort ! Comme plus personne ne l'avait vu, ils affirmaient qu'il était l'Imam occulté attendu !
Beaucoup de sympathisants des Imams(p) furent perdus au début et ne savaient plus qui croire. Dans cette ambiance de répression abbasside extrême, ils ne savaient plus à qui ils devaient s'adresser.
Abdallah fils d'al-Mughîrah était un de ceux-là. Il nous raconte son histoire :
" Je me présentais comme " wâqifah " [c'est-àdire comme un de ceux qui prétendaient que l'Imam al-Kâzhem(p) n'était pas mort, qu'il avait été occulté et qu'il était l'Imam attendu] et je discutais dans ce sens.
Quand je fus à La Mecque, dans la Maison de Dieu, près de la Ka'bah, je sentis quelque chose palpiter très fort dans ma poitrine. Alors je m'accrochai à la paroi de la Ka'bah (à l'endroit appelé " al-multazem ") et dis :
" Mon Dieu ! Tu connais ma demande et ma volonté ! Alors, guide-moi vers la meilleure des religions. " Je sentis alors comme une inspiration intérieure, une voix qui me dit de me rendre chez l'Imam ar- Ridâ(p).
Dès mon arrivée à Médine, [je me rendis chez lui(p)]. Je me tins devant sa porte et dis au serviteur : " Dis à ton maître qu'un homme venu d'Iraq est à sa porte. " sans donner mon nom.
Je l'entendis dire [de l'intérieur] : " Entre, ô Abdallah fils d'al-Mughîrah ! " J'entrai.
Quand il(p) me vit, il(p) me dit : " Dieu a répondu à ton appel et t'a guidé vers Sa Religion. "
Je compris alors qu'il était bien l'Imam après l'Imam al-Kâzhem(p) et lui dis : " J'atteste que tu es l'Argument de Dieu, le Fidèle de Dieu à l'encontre de Ses Créatures. "
Je remerciai Dieu de m'avoir sorti du doute et de l'hésitation et de m'avoir guidé vers lui(p). 'Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol.2, Bâb47 p236 H31 cité in L'Imam ar-Ridâ(p) p51
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