LES AFFRONTEMENTS Formation d’une force armée islamique

Formation d’une force armée islamique
LES AFFRONTEMENTS
Le prophète (ç) n’avait qu’une méthode d’appel lorsqu’il était à la Mecque. Une seule manière pour guider les gens et faire face aux idées obscurantistes et les oppressions des idolâtres. Mais dès qu’il s’installa à Médine il procéda à des gestes politiques et stratégiques à côté de l’appel à l’islam. La prise en charge de la direction administrative de la cité était nécessaire parce que le contexte avait changé. La création d’une nation du point de vue islamique s’imposait surtout quand on sait que les probabilités pour que les problèmes pointent à l’horizon étaient grandes.

En homme politique averti, le prophète (ç) procéda tout d’abord à célébrer la fraternité entre les musulmans Mecquois et Ansârs. Puis suivirent un code civil et des pactes de non agression. Les sourates et les versets qui sont descendus à Médine comportent des principes de jurisprudence et d’administration. Allah donna l’autorisation de jihad et le droit de défense. ( RF1 ; P 221 ) . Le prophète (ç) (ç) passa à la phase opérationnelle en mettant sur pied une armée pour être en sécurité des éventuelles attaques des mécréants loin d’avoir ruminé leur défaite après l’hégire. Cette armée était moins fournie au départ aussi bien en potentialité humaine que matérielle. Une situation qui ne va d’ailleurs rester stable car elle se développera rapidement.

En effet, les opérations de surveillance comptaient souvent plus de 60 éléments et atteignaient parfois 200 soldats. ( Rfr, 222 ) . Dès la deuxième année lors de la bataille de Bahr, l’armée musulmane comptait plus de 300 soldats. Cependant, huit ans après, lors de la conquête de la Mecque, ils étaient plus de 10000 soldats bien équipés. De toutes les façons, les évènements ont donné raison au Prophète (ç) ( ç ) dans ces spéculations.

Puisque à partir de la deuxième année, les affrontements se succédèrent entre les deux protagonistes. Des affrontements qui auraient tournés en déluge si le Prophète (ç) ( ç) n’aurait pas organisé une force armée. ( Rf2, P 222).

LES MANŒUVRES DE L’ARMEE MUSULMANE
Avec le même effectif, le Prophète (ç) (ç) entama une série de mouvements qu’on ne pouvait pas déjà considérer comme des bruits de bottes. En effet, aucun face-à-face n’eut lieu au cours de ces manœuvres. Parmi les mouvements nous avons la manœuvre de 30 personnes sous le commandement de Hamza ibn Abdou Moutallib (8ème mois de l’hégire) . Cette manœuvre visait à suivre de loin une caravane Mecquois en route vers la Mecque. Une autre manœuvre de 60 personnes sous les ordres d’ Obeid ibn Hârith (8ème mois de l’hégire) pour surveiller le groupe d’Abou Soufiyan. Un autre groupe de surveillance de 20 personnes dirigé par Sa’ad ibn Waqas ( 9ème mois de l’hégire ) pour contrôler les mouvements d’une caravane Qorayshite. ( Rf3, P 222).

Le Messager de Dieu (ç) dirigea par ailleurs une mission de surveillance (15ème mois de l’hégire) d’une caravane Qorayshite jusqu’à la lisière de Abwâ sans confrontation. Il profita pour signer le pacte de neutralité avec Bani Dhamra. Cette tribu s’engageait à ne pas prendre parti et à ne pas assister les ennemis de l’Islam. Le Prophète (ç) (ç) se mit à la recherche de Kourz ibn Zâbir Fihri (qui aurait volé du troupeau appartenant aux médinois) jusqu’à Badr sans mettre la main sur lui. Au mois de Joumayda 2, il se lança avec 150 ou 200 soldats sur les traces d’Abou Soufyan qui dirigeait une caravane de commerçants pour la Syrie. Il saisit l’occasion pour signer un pacte avec Bani Moudly et retourna à Médine ( Rf1,P223) .

Loin d’être considéré comme des batailles, les manœuvres dilatoires de la petite armée musulmane marquaient le territoire de l’islam et la présentaient comme une force potentielle pour la région.

OBJECTIFS DU PROPHETE DANS LES MANŒUVRES.
Le prophète (ç) (ç) ne cherchait pas à faire des razzias, encore moins des batailles à travers ces manœuvres .Car d’une part, son armée était moins fournie et moins préparée, et d’autre part, les Médinois participaient à ces manœuvres. Or dans leur deuxième pacte avec le prophète (ç) (ç) , il était prévue que ceux-ci devaient défendre le prophète (ç) (ç) à Médine ( et non hors de Médine ) en cas d’attaque d’ennemi. Par ailleurs, les Médinois étaient des agriculteurs. Donc, ils manquaient d’expérience pour attaquer des diligences hors de leur territoire. Les musulmans ne présentaient pas un esprit de motivation pour les rixes. Hamza n’était pas prêt à se battre avec des gens neutre. ( Rf1,P224) entre autre objectif de ses mouvements, nous avons :

1- La mise en garde sur les caravanes Qorayshites qui passaient par la seule piste caravanière près de Médine pour aller en Syrie (Rf2,P224) . Le prophète (ç) (ç) voulait faire comprendre aux Mecquois qu’ils ont intérêts à cesser d’opprimer les musulmans. Si jamais ils ne laissaient pas la liberté aux musulmans dans leur pratique, ceux-ci se verront dans l’obligation d’arrêter leur caravane et confisquer leurs biens. En principe, les musulmans en avaient le droit parce qu’ils avaient été obligés par les mécréants de quitter la Mecque sans emporter avec eux leurs biens qu’ils avaient confisqués. ( Rf3,P224) . On ne peut surtout pas assimiler cela à un désir de vengeance ou de réponse du Tic au Tac. C’était juste une tactique pour montrer que l’islam avait aussi acquis de l’autorité et que les mécréants ne pensent pas qu’ils ont encore droit à l’erreur comme avant. Causer des pertes aux mécréants était plus important pour les musulmans que la marchandise qu’ils menaçaient de confisquer. Nous en avons pour preuve que jusqu’à la bataille de Badr les musulmans n’eurent pas touché aux biens des mécréants.

2-Ces mouvements des musulmans visaient à prouver aux mécréants qu’ils sont une force. Et que les Mecquois ne pensent pas vouloir attaquer Médine.

3- Ces manœuvres visaient peut être aussi à mettre en garde les juifs afin qu’ils comprennent que les musulmans sont à mesure d’éteindre les flammes de leur complot.

MANŒUVRE D’ABDOULLAH IBN JAHSH.
Le Prophète (ç) (ç) envoya ( Rajab 2 année de l’hégire ) Abdoullah ibn Jahsh ( son cousin ) accompagné de 80 personnes pour une mission d’inspection et de renseignement. Il (ç) lui remit une lettre fermée et dit : « ouvre cette lettre après deux jours de surveillance et suit les instructions mentionnées dedans. Ne force aucun de tes compagnons ». Après deux jours, il ouvrit la lettre et put y lire : « après avoir lu cette note, prend la direction de Nakhla entre la Mecque et Tâ’if et installe- toi là-bas afin de nous informer du moindre mouvement des Qorayshites ». Abdoullah informa ses compagnons et mit en application les recommandations du prophète (ç) (ç). Il leur tint ce discours : « Quiconque est prêt à goûter le martyre me suit. Dans le cas contraire, vous êtes libres de faire demi-tour ». Ils approuvèrent tous qu’ils étaient prêts pour le martyre. Ce groupe s’installa à Nakhla et projeta affronter la caravane de Ta’if dirigée par Amr ibn Hadhranî. Mais c’était le dernier jour de Rajab (l’un des mois au cours duquel les guerres sont interdites) . Ils se dirent « S’ils pénètrent dans l’enceinte de la Ka’ba il ne sera pas possible de les attaquer.

Et si nous les attaquons ici, nous aurons brisé l’immunité qu’offre le mois de Rajab».

Ils attaquèrent finalement la caravane, tuèrent Amr ibn Hadhrami et prirent deux prisonniers. Ils revinrent à Médine avec les prisonniers et le butin. Le prophète (ç) (ç) se mit en colère et refusa de toucher aux prisonniers et au butin en protestant : « Ne vous ai-je pas dit de ne pas combattre pendant le mois sacré ? ». Cet événement fut condamnable pour les musulmans. Le prophète (ç) (ç) avait fait de sévères reproches à Abdoullah. Les mécréants en ont profité pour annoncer à qui veut l’entendre que le prophète (ç) (ç) avait violé un mois sacré .Même les juifs en profitèrent pour dire que cet acte allait coûter cher aux musulmans. La révélation descendit alors : « Ils t'interrogent sur le fait de faire la guerre pendant les mois sacrés. - Dis: ‹Y combattre est un péché grave, mais plus grave encore auprès d'Allah est de faire obstacle au sentier d'Allah, d'être impie envers celui-ci et la Mosquée sacrée, et d'expulser de là ses habitants. L'idolâtrie est plus grave que le meurtre.› Or, ils ne cesseront de vous combattre jusqu'à, s'ils peuvent, vous détourner de votre religion. Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie d’ici bas et la vie future. Voilà les gens du Feu. Ils y demeureront éternellement ».

(Sourate 2 Baqarah : 217)

La révélation de ces versets vint calmer la situation en rappelant que les Qorayshites sont des fauteurs de trouble. Et causer des troubles est un pêché pire que le crime dans un mois sacré. Les tensions s’apaisèrent, surtout lorsque le Prophète (ç) (ç) fit relâcher les prisonniers dont était déjà devenu musulman. Ses événements comme celui-ci se produisait ( avec de bonnes intentions) et provoquaient des agitations sociales. Des situations qui jouissaient de la grâce Divine vu la bonne intention qui les régissait.

LA GUERRE DE BADR
Comme les Mecquois représentaient un danger permanent, à cause de leur puissance militaire, il était indispensable pour les musulmans de les surveiller pour leur faire comprendre qu’ils sont au courant de leur mouvement et qu’il n’ont pas droit à l’erreur. La grande bataille de Badr a eu lieu le vendredi 17 Ramadan de l'an deux de l'Hégire. Elle est partie d’une manœuvre militaire du prophète (ç) (ç) qui consistait à filer une caravane Qorayshite. . C'est dans cette optique que le Prophète (ç) (ç) décida de mener une petite expédition militaire contre une caravane commerciale dirigée par Abou Soufiyane. Cette caravane devait passer par la région de Badr. Rf2, p227) c’est la même caravane que le prophète (ç) n’avait pas pu rattraper au passage. Cette caravane était bien fournie aussi bien en marchandise qu’en monture (de la marchandise pour une valeur de 50000 dinars et plus de 1000 chameaux. Presque tous les Mecquois avaient une action dans cette caravane. (rf2, p227)

Il est important de noter que, lorsque les musulmans quittèrent Médine, ils ne s'imaginaient pas du tout qu'ils allaient être entraînés dans une véritable guerre et ne s'étaient donc pas préparés à cette éventualité. Le Prophète (ç) (ç) était à ce moment accompagné de trois cent treize compagnons, (rf1, p228) (soixante dix-sept émigrés et deux cent trente six Médinois). L'armée musulmane avait en tout et pour tout six cottes de mailles, huit épées, deux chevaux et quelques soixante dix chameaux, que les soldats devaient se relayer pour monter.

De la caravane à l'armée
Alors que les Compagnons se dirigeaient vers la caravane, Abou Soufiane fut informé de leur expédition. Il dépêcha un homme à la Mecque afin qu'il aille alerter les Qorayshites du danger qui guettait leur caravane et leurs biens. Abou Soufiyan décida alors de changer la direction de la caravane pour l’orien,ter vers les cotes. En apprenant cette nouvelle, ces derniers s'empressèrent de former une solide armée, dans le but de sauver leurs biens. Le groupe des infidèles, avec à sa tête Outba Ibn Abi Djahal, comptait pas moins de neuf cent cinquante soldats parfaitement armés, cent chevaux et sept cent chameaux. Ils s'étaient préparés pour une bataille de grande envergure. Abou Jahl, assoiffé par le désire de combat les musulmans orienta le peloton vers un champ de bataille. Les musulmans en pleine recherche pour trouver la caravane comprirent que l’armée des mécréants s’approchait vers eux dans la région de Badr. Les choses se compliquèrent parce que les musulmans étaient juste sortis avec une petite armée pour confisquer les biens de la caravane et non pour faire face à une armée qui faisait plus du triple de leur effectif. Et si on envidage une volonté de retrait, cela aurait porté un coup à la mission du prophète (ç) et aux manœuvres accomplies jusqu’ici. Cela pouvait donner plus d’audace à l’ennemi de vouloir les attaquer à Médine même.

Après avoir organisé un conseil et écouté les points de vu (des Ansârs surtou) et les avis de Miqdâs (un émigré) et de Sa’d ibn Oubâda (rf6, p228) le prophète (ç) décida de se battre avec l’armée ennemi. Ceux-ci décidèrent à l'unanimité de faire face à cette armée, pourtant supérieure à la leur, et ce, à tous les niveaux: en nombre, en équipement, en expérience et même en préparation. Entre temps, la caravane de Abou Soufiane réussit à s'échapper et à se mettre à l'abri.

La bataille commença au petit matin du 17 Ramadan. Hamza, Alî, Oubayda ibn Al-Hârith, Outba, et Chayba tous deux fils de Rabî'a et Al-Walîd ibn Outba. ( rf1, p229)Mouslim n°5362) furent les premiers à se livrer au combat singulier. Les musulmans portèrent un coup aux mécréants en tuant leurs challengers. (rf2, p229) S’en suivit alors la bataille générale. La victoire de l’armée de l’islam fut brève. Les mécréants avaient commencé à reculer dès midi. 70 mécréants furent tués (rf4, p229) et 70 autres capturés. (rf5, p229) Seul 14 personnes de l’armée musulmane furent propulsées au rang de martyrs. (rf6, p229) Les prisonniers furent libérés après avoir payés d’une manière ou d’une autre une rançon. Ceux qui n’avait pas d’argent et étaient instruits transmirent leur savoir aux musulmans contre leur liberté. (rf8 ; p229)

CAUSES DE LA REUSSITE DES MUSULMANS
La brillante victoire des musulmans lors de la première bataille avec les Qorayshites apporta une joie particulière au Médinois qui ne crurent pas au départ lorsque la nouvelle fut annoncée au retour du prophète (ç). (rf9, p229). Il a fallu que les prisonniers pénètrent dans la cité pour que la nouvelle se confirme vraiment sous la stupéfaction de tous. Les echos de cette victoire parvint jusqu’à en Abyssine. Le Négus fut particulièrement ému de cette nouvelle et invita les émigrés à qui il avait donné l’asile et leur donna un présent inoubliable. Le prophète (ç) déclare au sujet de cette bataille : « La bataille de Badr fut la première bataille au cours de laquelle Allah honora l’islam et humilia l’idolâtrie ».

Satan n’avait jamais été si humilié le jour de Badr (sauf le jour de Arafa alors qu’il était (témoin dela descente de la miséricorde divine).

D'après Ibn Djourayh, Ibn Abbas a dit : "Au cours de la bataille de Badr, Iblis se présenta à la tête de ses soldats, drapeau à la main, pour apporter son soutien aux polythéistes. Il fit croire à ces derniers que personne ne pouvait les vaincre et leur fit savoir qu'il était leur protecteur. Quand les belligérants se rencontrèrent et que Satan se rendit compte que les anges étaient venus en renfort, il prit la fuite en disant : "je vois ce que vous ne voyez pas ..."". (tafsir d'Ibn Kathir, 2/318).

Lorsque vous imploriez le secours de votre Seigneur et qu'Il vous a exaucés : Je vous aide d'un millier d'anges déferlants par vagues successives.

Allah a fait que cela soit pour vous une bonne nouvelle et pour qu'avec cela vos cœurs se tranquillisent. Il n'y a de victoire que de la part de Allah, Allah est puissant et sage.} (9/9-10)

{Et aussi, au moment de la rencontre, Il vous les montrait peu nombreux à Vos yeux, de même qu'Il vous faisait paraître à leurs yeux peu nombreux afin qu'Allah parachève un ordre qui devait être exécuté. C'est a Allah que sont ramenées les choses.} (8/44)

Les causes de cette victoire sont :

1- La bonne gestion du prophète (ç) et sa perspicacité face à la crise. Imam Ali rappelle cela en ces termes : « Nous cherchions refuge derrière le prophète (ç) lorsque le combat s’intensifiait. A ce moment, aucun de nous n’était si proche de l’ennemi que lui ». (rf4, p 230)

2- Le courage et l’extrême loyauté d’imam Ali (as). La moitié des tués du camp ennemi tomba de ses mains. (rf5,230 ) Sheikh Moufid dénombre 35 tués lors de la bataille de Badr et dit : « les rapporteurs (généraux comme particuliers) sont d’avis que seul Ali avait tué tout ce nombre, hormis ceux dont les avis sont partagés sur l’auteur de leur mort ». (rf1 ; p231)

3- Les musulmans firent preuve de foi et de détermination, malgré la réticence d’un groupe (qui avait refusé de suivre le prophète (ç) et était resté à Médine) et de ceux qui eurent peur et émirent un avis qui se résumait en recule face à l’ennemi : « De même, c'est au nom de la vérité que ton Seigneur t'a fait sortir de ta demeure, Malgré la répulsion d'une partie des croyants ». (Sourate8 Anfâl : 5-6)

6. ils discutent avec Toi Au sujet de la vérité après qu'elle fut clairement apparue; comme Si on les poussait vers la mort et qu'ils (la) voyaient.

4- l’assistance de Dieu qui s’est fait sur plusieurs niveaux : « Allah vous a donné la victoire, à Badr, alors que vous étiez humiliés. Craignez Allah afin que vous soyez reconnaissants ! ». (Sourate 3 Ali Imrân : 123)

a- la pluie qui tomba la nuit de la guerre et ravitailla en eau les croyants. Elle rafraîchit la terre sous leurs pas. (rf5, p231)

b- la tranquillité et la sérénité des musulmans qui avant la bataille avaient fait des invocations et des prières : « Et quand Il vous enveloppa de sommeil comme d'une sécurité de Sa part, et du ciel. Il fit descendre de l'eau sur vous afin de vous en purifier, d'écarter de vous la souillure du diable, de renforcer les cœurs et d'en raffermir les pas! [vos pas] ». (Sourate 8 Anfâl : 11) Seul le prophète (ç) (ç) prolongea la soirée jusqu’au matin en restant éveillé. (rf7, p231)

c- la descente des anges par milliers pour aider les musulmans. Ils furent présents au front : « (Et rappelez-vous) le moment où vous imploriez le secours de votre Seigneur et qu'Il exauça aussitôt vos vœux: ‹Je vais vous aider d'un millier d'anges déferlant les uns à la suite des autres ». (Sourate 8 Anfâl : 9)

d- semer le doute et l’angoisse dans l’esprit des ennemis : « Et ton Seigneur révéla aux anges: ‹Je suis avec vous: affermissez donc les croyants. Je vais jeter l'effroi dans les cœurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts ». (Sourate 8 Anfâl : 12)

RETOMBES ET RESULTATS DU TRIOMPHE DES MUSULMANS
La victoire de l’islam lors de cette bataille a eu des retombés telles que :

1- Dieu avait promis la victoire aux croyants. Une promesse que le prophète (ç) (ç) communiqua aux musulmans après la réunion consultative : « (Rappelez-vous), quand Allah vous promit qu'une des deux bandes sera à vous. ‹Vous désiriez vous emparer de celle qui était sans armes, alors qu'Allah voulait par ses paroles faire triompher la vérité et anéantir les mécréants jusqu'au dernier ». (Sourate Anfâl : 7) (rf3, p232) La concrétisation de cette victoire donna plus de force et de foi aux musulmans.

2- Les hypocrites et les juifs furent très contrariés par cette victoire. Les hypocrites en particuliers réagirent par des calomnies lorsque la nouvelle de la victoire parvint à Médine. Ils dirent : « Mohammad a été tué et les musulmans ont perdu et se sont enfuis ». (rf5, p232) Les juifs n’ont pas manqué d’exprimer leur haine. Ka’b Ashraf dit : « Ceux qu’on dit avoir été tués dan la guerre étaient des nobles arabes. Si cette nouvelle est vraie, c’est mieux de se faire inhumer que de vivre sur cette terre ». (rf7, p232)

3- Les tribus avoisinantes de Médine virent la victoire de l’islam comme un signe prouvant sa véracité. La plupart adhérèrent alors à l’islam.

Yacoubi dit : « Après la victoire attribuée par Dieu aux musulmans, des tribus entrèrent en islam et envoyèrent des délégations auprès du prophète (ç). Quatre ou cinq mois avant la bataille de Badr, la tribu Rabî’a livrait une bataille avec Kasrâ à Dhi Qâr. Ils se dirent : « Servons-nous du slogan Yâ Mouhammad (ç) pendant la guerre. Et grâce à ce slogan ils vinrent à bout de Kasrâ ». (rf1, p233)

4- Les Qorayshites réalisèrent qu’ils avaient fait une mauvaise évaluation sur la puissance de Mouhammad (ç). Ils n’imaginaient pas qu’ils allaient perdre et s’enfuir face aux agriculteurs inexpérimentés. Ils comprirent désormais que leur commerce était en danger car il ne pouvait plus se servir de la piste caravanière qui reliait la Mecque à la Syrie. Safwân ibn Omayyad dit dans une assemblée de notables Qorayshites : « Mouhammad (ç) et ses compagnons ont mit notre commerce en danger. Nous ne savons quoi faire. Il ne quitte presque pas la cote où il a signé des accords avec les tribus.

Nous ne savons plus où aller. Nous vivons du commerce de la Syrie en été et l’Abyssine en hiver. Si nous restons ici, nous serons obligés de consommer notre fond de commerce et de disparaître par manque de quoi survivre ».

Ils décidèrent alors d’aller en Syrie en passant par l’Irak. C’est ainsi qu’il prit la route de la Syrie avec une caravane dont il avait une contribution de trois cents dirhams. Mis au courant du départ de cette caravane, le prophète (ç) dépêcha une expédition de cent hommes dirigés par Zayd ibn Hârith au mois de Joumayda 2 de la 3ème année hégire pour intercepter cette caravane. Ayant encore à l’esprit ce que les musulmans ont fait à Badr, la caravane préféra prendre ses jambes au cou. Les soldats enregistrèrent les produits de la diligence et revinrent à Médine avec un ou deux prisonniers. (rf2, p233) L’histoire note cette événement sousle nom de « Seruyatul Qaradah » (rf4, p233)

L’un des événements de la 2ème année qui mérite d’être évoqué est la mort de Rouqayya la fille du noble prophète (ç) (ç) au milieu de la seconde année suivant l'émigration. Elle tomba malade la même année, prise par une fièvre et la rougeole. Ce fut peu de temps avant la bataille de Badr. Ousman, son mari, resta à ses côtés et manqua la bataille. Rouqayya mourut juste avant le retour de son père. De retour à Médine, l’une des premières choses qu'il fit fut de se rendre sur sa tombe.

Fatima y alla avec lui. C'était la première perte qu'ils subirent au sein de leur proche famille depuis la mort de Khadidja. Fatima fut énormément touchée par la mort de sa sœur. Les larmes coulèrent de ses yeux dès qu'elle s'assit à côté de son père sur le bord de la tombe, et il la consola et chercha à sécher ses larmes avec le coin de son manteau.

Le prophète (ç) avait auparavant parlé des lamentations de la mort, mais cela avait amené un malentendu et quand il revint du cimetière, la voix de Oumar en colère fut entendue, contre les femmes qui pleuraient pour les martyrs de Badr et pour Rouqayya. Oumar laisse-les pleurer dit le prophète (ç) et il ajouta: "Ce qui vient du cœur et des yeux, cela vient d'Allah et de sa miséricorde, mais ce qui vient des mains et de la langue, cela vient de Satan".

VIOLATION DU PACTE PAR LES BANI QEINOUQA
Cette tribu fut la première à violer les accords de non agression signés avec le noble prophète (ç) (ç). Comme nous l’avons dit, les juifs et ls hypocrite n’avaient pas pu supporter la victoire des musulmans sur les Mecquois lors de la guerre de Badr. C’est pour cette raison qu’ils commencèrent à mener des actions fâcheuses. Le prophète (ç) leur mit en garde leur disant de prendre leçon de ce qui est arrivé aux Qorayshites et de s’islamiser. (rf1, p234) : « Comment vous n’acceptez pas la vérité alors que mes caractéristiques et ma prophétie sont mentionnées dans votre livre ? Les juifs réagirent : « LA victoire sur les Qorayshites t’a donné des illusion. Les Qorayshites sont des commerçants. Si jamais tu nous affrontais, tu comprendra ce que signifie se battre ».

Ils ne prirent au sérieux les conseils du messager de Dieu et continuèrent à faire des provocations. Un jour, un juif s’en prit à la femme d’un Ansâr au marché de Haomah. Il la déshabilla la pauvre femme musulmane. Un geste qui loin de se présenter comme un manque de respect envers une femme, était aussi une atteinte à la dignité de l’islam. La femme sollicita l’aide d’un musulman qui réagit en tuant le juif. Les autres juifs se versèrent sur la tête du musulman et l’assassinèrent.

Le samedi 15 du mois de Chawwal de l'an 2 de l'Hégire, le Prophète (ç) (ç) vint à la tête de ses soldats assiéger la forteresse des Juifs (...) Le siège dura 15 jours. Dieu sema la terreur dans les cœurs des juifs et ils furent contraints d'accepter le jugement du Messager (saws) quant à leurs vies, leurs biens, leurs femmes et leurs enfants; et ils furent ligotés.

C'est à ce moment que Abdoullah ibn Oubay ibn Salul s'acquitta de son rôle d'hypocrite, intercédant en faveur des juifs en prétextant de l'ancienne alliance qui les liait à sa tribu les Khazraj.

Il dit à L'Envoyé de Dieu (ç) "O Mouhammad (ç) ! Traite bien mes confédérés".

Voyant que le Prophète (ç) (ç) ne lui répondait pas, il réitéra sa requête. Le Prophète (ç) (ç) se détourna de lui. Abdoullah ibn Oubay le saisit alors par sa cotte de mailles, le Prophète (ç) (ç), dont le visage devint pourpre de colère, lui ordonna de le relâcher, mais il refusa, en disant :

« Par Dieu ! Je ne le ferai que lorsque tu me promettras de bien traiter mes confédérés. Quatre cents hommes sans armure et trois cents pourvus d'armure qui m'ont protégé contre tout le monde. Tu veux les tuer en une seule matinée ? Par Dieu ! Je suis un homme qui craint les revers de la fortune ». (rf2 ; p234) Le messager de Dieu (ç) traita avec égard Abdoullah qui n'avait fait semblant d'être musulman que depuis un mois. Il lui accorda sa requête, mais exigea le départ des juifs de Bani Qeynouqâ loin de Médine. Ces derniers allèrent s'établir en Syrie, mais la plupart d'entre eux périrent. L'envoyé de Dieu (ç) saisit tous leurs biens qu'il distribua entre les combattants musulmans après en avoir mis de côté un cinquième.

LE MARIAGE D’ALI ET AFTIMA
Au-delà de l’honneur de la victoire de Badr, la maison du prophète (ç) (ç) allait connaître un autre événement heureux : le mariage de son cousin Ali (as) et sa fille Fatima (as). (rf5 ; p235) Vu sa position et sa sainteté, la fille du prophète (ç) avait trop de gens qui demandait sa main.

Des compagnons de renom (parmi lesquels des riches) avaient demandé sa main en vain. En effet, le prophète (ç) ne répondait pas favorablement, se justifiant ainsi : « J’attend la décision divine à ce sujet ». (rf7 ; p235) Les autres suggérèrent à Ali (qui n’avait presque rien) d’aller demander la main de la fille du prophète (ç). Après une consultation avec sa fille, le prophète (ç) donna son accord à Ali qui était venu demander sa main.

(rf1, p236) Le prophète (ç) dit à sa fille : « J’accorde ta main au plus généreux des hommes qui fut le premier à accepter l’islam ». (rf2, p236)

Il dit à Ali par ailleurs : « les Qorayshites sont venu faire pression sur moi contrariés du fait que je leur ai refusé ma fille. Je leur ai répondu que cela ne dépendait que de Dieu et que je n’avais rien à y voir. En dehors d’Ali i n’avait personne d’autre pour être l’époux de Fatima ». (rf3, p236) Ce mariage qui avait été célébré dans la plus stricte simplicité avec une dot symbolique fut l’expression de la valeur spirituelle de l’être dans l’union.

LA BATAILLE DE OUHOUD
Les causes
Les Mecquois étaient déterminés à se venger de leur défaite à Badr. Leurs femmes ne pouvaient pas accepter que leurs braves guerriers de mari aient été si facilement vaincus par les musulmans, et elles se moquaient de la faiblesse de leurs hommes. Voulant garder la colère des gens vive, Abou Soufiyan interdit tout deuil tant qu'ils n'auraient pas entièrement vengé leurs camarades tués. Ce sentiment était attisé encore plus par certains juifs qui, à travers une composition de poèmes incitant les Mecquois à la guerre.

Lorsque le Saint Prophète (ç) (ç) bloqua les routes aux caravanes Qorayshites vers l'Irak, ce fut la goutte de trop qui fit déborder le vase. Les chefs Mecquois décidèrent qu'ils avaient à présent assez de raisons pour s'attaquer aux musulmans. Les spéculations faisaient croire aux commerçants Qorayshites qu’ils auraient à nouveau accès aux routes si les musulmans étaient vaincus ; ils acceptèrent donc de payer toutes les dépenses pour une nouvelle bataille grâce à ce qui restait comme bénéfice de leurs activités commerciales précédentes. (rf6, p236)

La préparation des ennemis
Abou Soufyân parvînt ainsi à préparer une importante armée de 700 hommes en armures, 3 000 soldats sur chameaux, une cavalerie de 200 hommes et un groupe de fantassins. Le toute accompagné par un groupe de femmes déplacé pour encourager leurs soldats. Cette armée se mit en marche vers Médine et campa au pied des collines d'Ouhoud, le 5 Chawwal 3 Hégire.(rf1, p237

Le voyage à la rencontre de l'ennemi
Le Saint Prophète (ç) (ç) était mis au courant des intentions des Qorayshites par son oncle Abbas qui résidait à la Mecque. (rf2, p237) Après consultation des musulmans, il décida de faire face à l'ennemi en dehors des limites de la ville de Médine. C’était les avis des personnes telles que Hamza car rester dans la ville donnerait encore plus d’audace à l’ennemi. (rf3, p237) Le saint prophète (ç) (ç) accompagné de 1 000 hommes se mit donc en route vers Ouhoud à 5 Km de Médine.

En cours de route, Abdoullah ibn Obay, sous le pretexte que le prophète (ç) (ç) avait adopté l’avis des jeunes au détriment du leur (qui stipulait de faire face à l’ennemi en ville), décida de revenir à Médine. Il entraîna avec lui les un tiers de l’effectif avec lui. (rf5, p237) Il ne restait au prophète (ç) que 700 hommes. Seuls 100 d'entre eux portaient une armure et ils n'avaient que 2 chevaux en tout. (rf7, p237)

L'armée du Prophète (ç) forte de ses sept cents hommes, s'arrêta à Shaykhan, à mi-chemin entre Médine et Ouhoud. Le soleil avait entamé sa descente vers l'horizon. Le prophète (ç) (ç) descendit de son coursier Sakb. Il était habillé pour la bataille. Un turban entourait son casque. Il portait un pectoral sous lequel se trouvait une cotte de maille attachée par la sangle de cuir d'un glaive. Un bouclier protégeait son dos et à son flanc pendait son épée. L’armée finit par s’installer dans la vallée de Ouhoud. Derrière cette colline se trouve la ville de Médine. Et du côté gauche se dressait la colline Eynein. Ce qui plaçait l’armée musulmane face à l’ouest et l’armée des mécréants face à l’est. (rf2, p238).

Lorsque le soleil fut couché, Bilâl appela à la prière et ils prièrent. Le Prophète (ç) passa une dernière fois ses troupes en revue. C'est alors qu'il remarqua la présence au milieu de ses hommes de huit garçons qui malgré leur jeune âge aspirait à prendre part au combat. Parmi eux Ousama ibn Zayd et Abdoullah ibn Oumar, tous deux âgés de treize ans. Le Prophète (ç) leur ordonna de retourner immédiatement chez eux.

Le Saint Prophète (ç) (saws) avait conscience que les Musulmans seraient inquiets d'être surpassés en nombre par le camp ennemi; c'est pourquoi il renforçait leur moral en leur disant: "C'est une tâche difficile que de combattre l'ennemi, et seuls ceux qui seront guidés et soutenus par Allah resteront inébranlable. Souvenez-vous qu'Allah est avec ceux qui L'obéissent, tandis que Satan est le compagnon de ceux qui Lui désobéissent. Restez fermes au Djihad et profitez-en pour bénéficier des bénédictions promises par Allah. Nul ne mourra dans ce monde tant qu'Allah ne l'aura pas décidé". Il leur dit ensuite de ne pas commencer la bataille tant qu'ils n'auront pas reçu l'ordre de se battre.

Le messager de Dieu procéda à une inspection stratégique des lieux. Il réalisa alors l’importance de la colline de Eynein et comprit que l’ennemi pouvait au cours de la bataille les surprendre par derrière. Le Saint Prophète (ç) (ç) se mit à préparer son armée à l'attaque. 50 archers sous la direction d’Abdoullah ibn Joubeyr furent postés entre les deux collines d'Ouhoud et d’Eynein afin de veiller à l'armée contre toute attaque par l'arrière. Ils avaient reçu l'ordre strict de ne quitter leurs postes sous aucun prétexte, quel que fût le dénouement de la bataille. (rf3, p238) Abou Soufiyan s’investit aussi à disposer ses troupes et choisir les porte-étendards. Le porte-étendard jouait un rôle très important dans les batailles à l’époque. Il était alors nécessaire de le remettre à un courageux. La résistance et les percée du porte-étendard motivaient les autres.

De même, si le porte-étendard faisait preuve de témérité et de faiblesse, cela portait un coup fatal à toute la troupe. Abou Soufiyan choisit alors la tribu d’Abdou Dâr (réputée pour son courage) pour tenir le drapeau des mécréants.il leur dit : « Nous savons que vous êtes de Bani Abdou Dâr.

Vous êtes digne de tenir le drapeau. Conservez bien le drapeau et maintenez notre espoir en tête car une armée n’est plus si son drapeau tombe ». (rf1, p239)

La guerre commença le 15 Chawwal 3 hégire. LA victoire des musulmans ne tarda pas à se faire sentir. La défaite des mécréants découlait du désordre dans leur système d’attaque. Pourtant le nombre des musulmans ne représentait pratiquement rien par rapport à l’armée ennemie. Et la défaite des mécréants partait des pertes qu’ils subissaient au niveau des porte-étendards. Neuf d’entre eux tombèrent sous l’épée impitoyable d’imam Ali (as).

(rf1, p240) la mort des teneurs de drapeaux poussa les mécréants à prendre fuite. (rf2, p240) Imam Ali évoquera plus tard cet événement pour justifier sa compétence à devenir calife après l’assassinat d’Oumar. (rf3, p240) Les Musulmans continuèrent à attaquer l'ennemi avec succès et les Mecquois commencèrent à perdre confiance. Après avoir perdu beaucoup d'hommes, ils décidèrent de se retirer et prirent la fuite.

Poursuivant les mécréants en fuite, les musulmans se mirent à ramasser le butin. Les tireurs à l’arc quittèrent leur position pour venir se joindre aux ramasseurs de butin. Une grossière erreur qui leur coûta beaucoup: au lieu d'obéir au saint Prophète (ç) (ç) et de poursuivre l'ennemi en dehors du champ de bataille, ils déposèrent les armes et se mirent à ramasser le butin. Les hommes d’Abdoullah ibn Joubeyr crurent que la guerre était finie. Ils désobéirent alors aux ordres du prophète (ç) et de leur chef : « Et Certes, Allah a tenu Sa promesse envers vous, quand par Sa permission vous les tuiez sans relâche, jusqu'au moment où vous avez fléchi, où vous vous êtes disputés à propos de l'ordre donné, et vous avez désobéi après qu'il vous eut montré (la victoire) que vous aimez! Il y en avait parmi vous qui désiraient la vie d'ici bas et ceux qui désiraient l'au-delà. Puis Il vous a fait reculer devant eux, afin de vous éprouver. et certes Il vous a pardonné. Et Allah est Détenteur de la grâce envers les croyants ». (Sourate 3 Ali Imrân : 152). Ils se lancèrent dans le ramassage de biens. La majorité des archers bloquant le passage vers les collines quittèrent leurs postes pour ramasser le butin, malgré les ordres de leur chef.

Un des commandants Mecquois, Khalid ibn Walid, fuyait lorsqu'il saisit l'opportunité d'attaquer les Musulmans par l'arrière. Il rassembla deux cents cavaliers parmi ses hommes et lança une furieuse attaque par l'arrière. Abdoullah ne pouvait rien faire avec les dix hommes restés auprès de lui.

Ils furent tous martyrisés. Les Musulmans furent tellement surpris qu'ils ne savaient plus quoi faire. Dans la confusion, leurs rangs furent désordonnés. Les Mecquois qui s'étaient retirés se rassemblèrent à nouveau pour une attaque frontale. Amra bint Alqama, une mecquoise venu galvaniser les troupes des mécréants récupéra un drapeau qui était tombé, le hissa et le passa à un soldat. (rf5, p240) Le manque de contact des commandants avec les soldats fut fatal pour les musulmans. Quelques facteurs concoururent à la défaite des musulmans :

1- Les fausse rumeurs selon laquelle le prophète (ç) aurait été tué.

2- Aucune des deux partie n’avait de tenue pouvant servir à les distinguer les uns des autres. On se reconnaissait grâce aux slogans. A l’attaque des Qorayshites, les musulmans s’étaient dispersés. Il n’était pas alors évident de reconnaître les gens. On dressait l’épée face à tout ce qu’on voyait. (rf3 ; p241) Houseil ibn Jâbir (le père de Houzeiqa ibn Yamân) par exemple tomba sous l’épée d’un musulman. (rf4, p241) les choses changèrent lorsque les musulmans se retrouvèrent. (rf5, p241)

3- Le vent soufflait maintenant dans le sens contraire. Au lieu de souffler ver l’Est comme avant, il se mit à souffler vers l’Ouest. Ce qui rendit les choses difficiles aux musulmans.

De toutes les manières, les musulmans avaient été mis en déroute. Une autre partie élut domicile sur les collines difficilement accessibles aux chevaux, pendant que le prophète (ç) (ç) se battait avec toutes ses forces pour repousser l’ennemi. Les fuyards demandaient aux autres de les suivre dans leur cavale. (rf7, p241) Seul Ali (as) et quelques têtes restèrent sur le champ de bataille. (rf1, p242) Il se battait tout près du messager de Dieu et empêchait les assauts des ennemis sur lui. (rf2, p242) Sa résistance et son héroïsme sans pareil suscitait l’admiration jusqu’au ciel. (rf3, p242)

Un musulman reconnut le prophète (ç) et quelques têtes dans la foulée. Ils se réunirent alors autour de lui. Certains fuyards les rejoignirent et la bataille commençait à s’équilibrer. (rf4, p242) Abou Soufiyan utilisa une autre méthode pour affaiblir les musulmans. Le prophète (ç) déjoua cette stratégie par le slogan « Dieu est grand et Il est au dessus de toute chose ». Abou Soufyan reprit : « Nous avons Ouza. Vous n’avez pas Ouza ». Le prophète (ç) (ç) demanda à un musulman de répondre : « Allah est notre Seigneur. Vous n’avez pas de maître ».

Les attrocités des mécréants
Les forces Mecquoises avaient retourné la situation mais ils étaient trop épuisés pour pouvoir profiter de leur avantage en attaquant Médine ou en faisant descendre les Musulmans des hauteurs des collines d'Ouhoud. Ils satisfirent leur désir de vengeance en commettant des atrocités à l'égard des blessés, leur coupant les oreilles, le nez et mutilant ainsi leurs corps. Le brave Hamza, l’oncle paternel du messager de Dieu (ç) et Mous’ab faisaient partie de ces martyrs. Hind, la femme d'Abou Soufyân satisfit la revanche de son père et de son frère en arrachant le cœur de Hamza qu'elle mâcha. Les Mecquois perdirent 22 guerriers.