PREFACE Le Chiisme Répond
Le Chiisme Répond
Auteur:
Sayyid Redhâ Hosseinî Nasab
Sous la direction de l'Ayatollâh Dja‘far Sobhânî
Traducteur
Mansour Bensaali
Publication: Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt
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Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux
قال الله تعالى:
( إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنْكُمْ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا )
Dieu a dit dans le Coran: «En vérité, Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure, ô gens de la Demeure [du Prophète], et vous purifier totalement».
Sourate al-Ahzab ( S:33, V:33)
Plusieurs hadiths rapportés tant par l’école sunnite que par l’école chiite disent que ce verset a été révélé à propos d’Ahl-ul-bayt, c’est- à-dire le Prophète, Ali, Fatima, al-Hassan et al-Hussein (que la paix de Dieu soit sur eux).
Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter les ouvrages suivants: Mousnad Ahmad (v:1, p:331 / v:4, p:107 / v:6, p:292 et 304); Sahih Moslim (v:7,p:130); Sounan at-Tirmidhi (v:5, p:361); adh Dhourriyya at-tahira an-nabawiyya de Doulâbî (p:108); as-Sounan al-koubra de Nisa’i (v:5, p:108 et 113); al-Mostadrak ‘ala as-sahihayn d'al-Hakim an-Neychabouri (v:2, p:416 /v:3, p:133, 146 et 147); al-Borhan de Zarkachi (p:197); Fath-ul-Bari fi charh Sahih al-Boukhari d’ Ibn Hajar al-‘Asqalani (v:7, p:104); Osoul al-Kâfi d'al-Kouleyni (v:1, p:287); al-Imama wa at-tabsira d’ Ibn Babaweyh (p:47 , hadith:29); al-Khisal de cheikh as-Sadouq (p:403 et 550); al-Amâlî de cheikh at-Tousi (hadiths 438, 482 et 783),…
قالَ رَسُولُ اللهِ 3:
«إنِّي تَارِكٌ فِيكُمُ الثَّقَلَيْنِ: كِتَابَ اللهِ وَعِتْرَتِي أهْلَ بَيْتِي، مَا إنْ تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدِي أبَداً، وَإنَّهُمَا لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ »
ورد هذا الحديث الشريف المتواتر بصور متعددة في الكثير من المصادر الاسلامية منها: صحيح مسلم ج7، ص122، سنن الدارمي ج2، ص432، مسند احمد، ج3، ص14، 17، 26، 59، ج4، ص366، 371، ج5، ص 182، مستدرك الحاكم، ج3، ص109، 148، 533، وغيرها من المصادر.
Le Prophète (a.s.s) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux trésors: le Livre de Dieu (le Coran) et les membres [immaculés] de ma famille (Ahl-ul-bayt); ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin paradisiaque. «
Ce hadith authentique est cité dans plusieurs ouvrages islamiques, parmi lesquels on peut citer: Sahih Mouslim (v: 7, p: 122), Sounan ad-Darami (v:2, p: 432), Mousnad Ahmad (v:3, p:14,17,26 et 59 / v: 4, p:366 et 371 / v:5 , p:182), Mostadrak al-Hakim (v: 3, p: 109, 148 et 533),…
نام كتاب: شيعه پاسخ مي دهد
مؤلف: سيد رضا حسين نسب
تهيه كننده: اداره ترجمه، اداره كل پژوهش مجمع جهاني اهل بيت
مترجم: ونسان بن سي علي
زبان ترجمه: فرانسه
Titre LE CHIISME REPOND
Auteur: Sayyid Redhâ Hosseinî Nasab
Sous la direction de l 'Ayatollâh Dja‘far Sobhânî
Supervision du projet: Direction génerale recherche, Service des traductions
–Département des Affaires Culturelles– Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt
Traducteur: Mansour Bensaali
Correcteur: Margaretta Maria Devolder
Contrôl: Zaynab Poudineh - Aqai
Mise en page: Mansour Bensaali
Date de publication: 2011
Presse: moujab
Tirage: 5000
Publication: Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt
Site internet: www.ahl-ul-bayt.org
Courriel: info@ahl-ul-bayt.org
Tous droits réservés pour tous pays.
ISBN: 978-964-528-558-3
Sommaire
PREFACE
Le patrimoine légué par Ahl-ul-bayt (le Prophète et les membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées, tant en terre d’Islam qu’ailleurs.
A l’instar d’Ahl-ul-bayt (a.s) et de leurs fidèles partisans qui ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt s’est chargé d'éclairer et de défendre la vérité si longtemps occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques que par les ennemis de l’Islam.
Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl-ul-bayt témoignent d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages adressent aux savants et intellectuels concernés des messages rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré.
A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents recélant de nouvelles recherches. Certains d'entre eux ont été compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl-ul-bayt et d’autres par des auteurs convertis à cette noble école.
A une époque marquée par une ouverture d'esprit plus intense et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl-ul-bayt (a.s) à travers le monde en publiant tout ouvrage susceptible de guider les personnes en quête de vérité.
Nous tenons à remercier chaleureusement son Eminence Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab, auteur de ce livre.
Nos remerciements vont également à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage.
En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin”.[1]
Le Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt
MESSAGE DE LA DE'LE'GATION DU GUIDE DE LA RE'VOLUTION ISLAMIQUE
Grâce au Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
«Les degrés spirituels du Pèlerinage (Had-dj) qui constituent le capital de la vie éternelle et rapprochent de l’horizon de l’Unicité et de la Transcendance, ne seront réalisés que si les prescriptions rituelles du Pèlerinage (Had-dj) sont accomplies à la lettre»
Imâm Khomeiny
Le Pèlerinage (Had-dj) est la démonstration de l’apogée et de la libération du monothéiste de toute chose hormis Dieu, de l'importance de la lutte contre l'indocilité de l’âme (nafs), de la méthode «infaillible» de l’amour et de l’abnégation, de la connaissance et des responsabilités, dans la vie individuelle et collective.
Le Pèlerinage (Had-dj) est la manifestation de l'authenticité de la religion islamique.
Bien que les croyants aient une expérience ancienne de cet acte d’adoration divine et constituent chaque année, une foule venue des quatre coins du monde, pour purifier leur cœur de la rouille à la source limpide de l’Unicité (la source de Zamzam), pour renouveler leur pacte avec l’Ami (Dieu), et bien que notre héritage culturel soit rempli des enseignements vivifiants du Pèlerinage (Had-dj), une dimension importante de cette pratique religieuse est restée négligée, inconnue et inusitée.
La victoire de la Révolution islamique, à la lumière de la pensée de l’Imâm Khomeiny (Dieu ait son âme), a redonné sa place au Pèlerinage (Had-dj), parmi les autres sciences et décrets islamiques, et fait apparaître ses aspects réels et son riche contenu.
Mais le chemin est encore long pour connaître parfaitement la philosophie, les dimensions, les effets et la bénédiction du Pèlerinage et pour que le croyant accomplisse le Pèlerinage en pleine connaissance et prise de conscience religieuse, dans ses circonstances bénies, vers ce Lieu Saint et Magnifique qui fut le lieu de la descente des anges, la station des prophètes et des proches amis.
Pour la réalisation de cet objectif la délégation du Guide de la Révolution islamique, s’inspirant des enseignements de l’Imâm Khomeiny, (Dieu ait son âme), qui ont fait renaître le Pèlerinage d'Abraham, et sur les précieux conseils du Guide de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khâménéi (que sa protection soit prolongée), avec la création d’une Aide à l’enseignement et à la recherche, s’efforce d’ouvrir la voie aux penseurs musulmans, à ceux qui sont attachés à la culture du Pèlerinage (Had-dj) ainsi qu’aux pèlerins des deux sites sacrés.
C’est pourquoi, dans le domaine de la recherche, de la rédaction d’ouvrages et de la traduction, des efforts ont été entamés en ce qui concerne les travaux sur les réalités et la connaissance du Pèlerinage (Had-dj), la connaissance des lieux saints, de l’Histoire et de la biographie des personnalités de l’islam, avec l’analyse des événements et des exposés sur l’enseignement des questions et des rites du Grand Pèlerinage.
Ce que le lecteur a entre les mains est un humble présent de ce bureau.
Sans doute, l'aide aux intellectuels, permettra une expression plus vaste des questions. C'est pour cela que le bureau d’aide à l’enseignement et à la recherche de la Délégation du Guide de la Révolution islamique accueille la collaboration de tous les passionnés et leur sert chaleureusement la main.
« ومن الله التوفيق وعليه التكلان »
«C’est de Dieu que vient la réussite et c’est à Lui que nous nous remettons».
Bureau d’aide à l’enseignement et à la recherche
Délégation du Guide de la Révolution islamique
INTRODUCTION
Ceux qui connaissent la situation du monde musulman savent que de nos jours, la communauté musulmane a pris la forme d'une mosaïque de «communautés musulmanes».
Chaque communauté ayant ses propres mœurs et coutumes, est tombée aux mains d’individus qui estiment que la garantie de leur pouvoir passe par le fait d’exciter à tout prix les divergences.
Il est indiscutable qu’il existe des divergences entre les écoles musulmanes. La plupart de ces divergences concernent des questions que les théologiens musulmans connaissent alors que les musulmans en général les ignorent. Cependant face à ces divergences, il existe des points communs qui constituent des traits d’union entre les musulmans et qui sont d’ailleurs plus nombreux que les sujets de divergences. Cependant certains exagèrent les divergences et refusent de présenter les convergences, dans les fondements idéologiques et les règles de la doctrine.
Lors d'une conférence sur le rapprochement des écoles musulmanes, certains éclaircissements sur des points religieux et juridiques, dans des situations précises de mariage, de divorce ou d'héritage m’ont été donnés et j’ai présenté à cette conférence, une thèse qui a suscité l’étonnement des participants.
Cette recherche montrait que la jurisprudence chiite, à propos de ces questions, partageait les mêmes points de vue que les quatre écoles sunnites qui considèrent parfois le Chiisme comme une école séparée, et profèrent des jugements injustes contre cette école opprimée de l'Histoire, dans leurs réunions.
Tout cela ne sert qu'à apporter de l'eau au moulin des ennemis et à leur rendre de loyaux services.
L’écrivain montre à ce groupe mal informé, que la communication et le dialogue avec les chiites et leurs savants, permettront de faire disparaître ces préjugés et montreront que les chiites sont des frères qui espèrent cela depuis des siècles.
C'est ainsi que se réalisera le verset:
( إنّ أُمَّتُكُم أُمّة واحدة وأَنَا رَبُّكُمْ فَاعْبُدُون )[2]
«Cette communauté qui est la vôtre, est une communauté unique. Je suis votre Seigneur! Adorez-Moi donc!»
Une vieille tactique des impérialistes dans la communauté islamique, est d'exagérer les problèmes et de porter préjudice à la glorieuse Révolution islamique. Ceci est une méthode ancienne qui a fait ses preuves durant les derniers siècles, sous des formes diverses, au Moyen-Orient et ailleurs.
Durant les cérémonies du Pèlerinage (Had-dj), beaucoup de pèlerins qui ont entendu parler de la Révolution islamique, et influencés par la propagande ennemie, posent de nombreuses questions aux pèlerins iraniens et obtiennent des réponses satisfaisantes.
Afin de répondre à ce besoin, Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab, sous ma direction, s’est efforcé de proposer des réponses à une grande partie de ces questions qui concernent le plus souvent le domaine religieux et cultuel. Les réponses ont tenté d'être les plus brèves, l'exposé plus détaillé a été remis à plus tard.
J’espère que ce modeste travail contribuera à la satisfaction de l’Imâm du temps (que notre âme lui soit sacrifiée).
Centre d'enseignement islamique de Qom
Dja‘far Sobhânî / Décembre 1995
PRE'CISIONS DU TRADUCTEUR
Les traductions du Coran sont celles de "Essai d’interprétation du Coran" de Denise Masson qui ont parfois été modifiées en cas de nécessité.
Les transcriptions des mots arabes et persans ne sont pas fondées sur une transcription scientifique mais autant que possible, sur la prononciation naturelle des francophones qui généralement ne connaissent pas les transcriptions phonétiques officielles.
Les mots arabes et persans transcrits ne sont pas accordés au pluriel.
Mansour Bensaali
PREMIERE QUESTION
Dans le Hadith des deux trésors, Hadith Thaqalayn, est-ce le terme "ma Famille" qui est juste ou celui de "ma Sunna"?
Les rapporteurs du «Hadith des deux trésors» (thaqalayn), de haute réputation, l’ont rapporté de deux manières qu'ils ont ajoutées aux corpus de Hadith.
1. « کتاب الله و عترتي اهل بيتي »
«Le Livre de Dieu et ma Famille, les Gens de ma Demeure».
ou
2. « کتاب الله و سنتي »
«Le Livre de Dieu et ma Sunna».
Réponse:
Le Hadith authentique (Sahîh), provenant du Noble Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, est celui qui comporte l'expression «les Gens de ma Demeure».
La version qui comprend l'expression «ma Sunna» est invalide du fait de sa chaîne de transmission, tandis que la chaîne de transmission du Hadith comportant «les Gens de la Demeure» jouit d’une complète exactitude.
Chaîne de transmission du hadith comportant l'expression «les Gens de ma Demeure».
Deux rapporteurs importants ont transmis ce Hadith:
1- Mouslim, dans son Sahîh rapporte de Zayd ibn Arqam: «Le Prophète de Dieu, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, a fait un discours près d'un étang nommé "Khom", entre la Mecque et Médine. Dans ce discours, il a loué Dieu et a donné quelques conseils aux gens, puis il a dit:
«ألا أيها الناس، فانّما أَنا بشرٌ يوشك أن يأتي رسول ربّي فأجيب، وأنا تارك فيكم ثقلين: أولهما كتاب الله فيه الهدى والنور، فخذوا بكتاب الله واستمسكوا به – فحثَّ على كتاب الله و رغَّب فيه ثم قال: - وأهل بيتي، أذكركم الله في أهل بيتي، أذكركم الله في اهل بيتي، أذكركم الله في اهل بيتي»
«ô gens, je ne suis qu’un homme à qui va bientôt venir l’envoyé de son Seigneur et qui le suivra. Je vous laisse deux choses précieuses, la première est le Livre de Dieu qui est un guide et une lumière, prenez le Livre de Dieu et tenez-vous fermement à lui».
Le Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, insista sur la nécessité d’agir conformément au Livre de Dieu puis déclara trois fois "et les Gens de ma Demeure". Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure».[3]
Dârimî a lui aussi, rapporté ce Hadith dans son Sonan.[4] Les deux chaînes de transmission sont évidentes et ne laissent pas le moindre doute.
2- Tirmidhî l'a rapporté avec l'expression «et ma Famille, les Gens de ma Demeure». Le texte du Hadith est celui-ci:
«انّي تارك فيكم ما ان تمسّكتم به لن تضلّوا بعدي؛ أحدهما أعظم من الآخر: كتاب الله حبل ممدود من السماء الى الأرض وعترتي اهل بيتي، لن يفترقا حتى يردا عَليَّ الحوض، فانظروا كيف تخلفوني فيها».[5]
«Je vous laisse deux choses en dépôt. Tant que vous vous y accrocherez, vous ne vous égarerez pas; l’une est plus importante que l’autre: c’est le Livre de Dieu qui est une corde tendue entre le ciel et la terre, et l’autre est ma Famille, les Gens de ma Demeure. Ces deux choses ne se sépareront jamais l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elles me rejoignent auprès du Bassin. Soyez attentifs à la manière dont vous vous comporterez avec mes dépôts».
Moslim et Tirmidhî qui rassemblaient les Hadith, ont tous deux insisté sur l'expression «les Gens de ma Demeure». Cela est suffisant pour nous faire une opinion. Les chaînes de transmission sont complètes et jouissent d’une excellente validité qui se passe d’arguments et de discours.
Chaîne de transmission du Hadith avec l'expression «et ma Sunna»
Le Hadith qui, au lieu des Gens de ma Demeure, parle de ma Sunna, est un faux Hadith dont la chaîne de transmission est faible et liée à la famille des Omeyyades qui payaient les inventeurs de Hadith:
1- Hâkim Nichâbourî a rapporté le texte mentionné dans le Mostadrak avec les chaînes de transmission suivantes:
Abbâs ibn Abî Oways, de Abî Oways, de Thawr ibn Zayd ad-Daylamî, d’ Akrama et d’ Ibn Abbâs, rapporte que le Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, a dit:
«يا ايها الناس انى قد تركت فيكم، ان اعتصمتم به فلن تضلّوا ابدا كتاب الله وسنة نبيه!»
«ô gens, je vous ai laissé deux choses, tant que vous vous y accrocherez, vous ne vous égarerez jamais: le Livre de Dieu et la Sunna (Tradition) du Prophète!».
Parmi les rapporteurs de ce texte se trouvent un père et un fils qui causent dommage à la chaîne de transmission, il s’agit d'Isma'il ibn Abî Oways et Abû Oways, deux personnages qui, non seulement n’ont pas été approuvés, mais ont été accusés de mensonge, d’invention et de falsification.
Avis des spécialistes de la science des Hadith à propos de ces deux maillons de la chaîne de transmission: Hâfez Mizzî rapporte des spécialistes en science de Hadith, dans son livre Tahdhîb al-Kamâl, à propos d'Isma'il et de son père: Yahyâ ibn Mo‘în qui fait partie des savants réputés dans cette science a dit: Abû Oways et son fils entrent dans la catégorie des faibles transmetteurs de Hadith, et on a rapporté également de lui qu’il disait que ces deux personnages avaient volé des Hadith et qu'il ne pouvait pas faire confiance au fils de Abû Oways.
Nasâ’î a dit à propos du fils qu'il était faible et indigne de confiance.
Abû al-Qâssim Lâlikâ’i a dit que Nasâ’î avait beaucoup de choses contre lui et qu’il fallait abandonner ses Hadith.
Ibn ‘Oday, savant dans la science des chaînes de transmission a dit qu'Ibn Abî Oways avait rapporté de son oncle maternel, Mâlik, des Hadith inconnus que personne n’acceptait.[6]
Ibn Hadjar a rapporté dans l’introduction au Fath al-Bârî qu'il était impossible de défendre les Hadith d'Ibn Abî Oways, à cause du jugement de Nasâ’î à son propos.[7]
Hâfiz Sayyid Ahmad ibn Sadîq, dans le Kitâb Fath al-Malik al-‘alî, rapporte de Salama ibn Chayb qu'il avait entendu d'Ismâ‘îl ibn Abî Oways que, la division des gens de Médine sur un sujet annulait un Hadith.[8]
En conséquence, Ismâ‘îl ibn Abî Oways est coupable de contrefaçon de Hadith et Ibn Mo‘în l'a même traité de menteur. De plus, ces Hadith n’ont été rapportés dans aucun des deux Sahîh de Moslim et de Tirmidhî, ni dans les autres livres de Hadith justes.
Au sujet de Abû Oways, nous nous contenterons de ce que dit Abû Hâtim dans son livre Al-Djarh wa Ta‘dîl: «Son Hadith est une copie qu'on ne peut utiliser dans l’argumentation. Son Hadith n’est pas solide».[9]
Abû Hâtim a également rapporté d'Ibn Mo‘în que Abû Oways n’était pas digne de confiance.
Un Hadith dont la chaîne de transmission passe par ces deux personnes n’est jamais juste et est parfois contraire aux Hadith justes et reconnus.
Le point qui doit attirer notre attention est que le rapporteur du Hadith, Hâkim Nichâbourî, a avoué la faiblesse du Hadith et précisé que la justesse de la chaîne de transmission n’était pas prouvée. Cependant, sur la justesse de son contenu, il a apporté une preuve qui est, elle aussi, faible du point de vue de la chaîne de transmission et nulle au niveau de sa crédibilité. Cela ne fait qu'ajouter à la faiblesse du Hadith au lieu de le renforcer.
Deuxième chaîne de transmission du Hadith comportant l'expression «et ma Sunna»
Hâkim Nichâbûrî, en fonction d‘ une chaîne de transmission qui ne remonte pas à un Infaillible, rapporte d'Abû Horayrah [10]
«إنى قد تركت فيكم شيئين لن تضلّوا بعدهما: كتاب الله وسنتى ولن يفترقا حتى يردا عليّ الحوض»[11].
«J’ai laissé parmi vous, deux choses grâce auxquelles vous ne vous égarerez point: le Livre de Dieu et ma Sunna; ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin [paradisiaque]».
Hâkim rapporte ce texte avec cette chaîne de transmission:
Adh-Dhabbî, de Sâlih ibn Mûsâ at-Talhî, de Abd ol-Azîz ibn Rafî‘, de Abî Sâlih, de Abî Horayrah.
Ce Hadith comme le précédent est faux. Sâlih ibn Mûsâ at-Talhî fait partie des transmetteurs, alors que les spécialistes de la science d’ la transmission d’ Hadith, ont émis beaucoup de critiques à son sujet:
Yahyâ ibn Mo‘în a déclaré que Sâlih ibn Mûsâ n’était pas digne de confiance.
Abû Hâtim Râzî a dit que son Hadith était faible et désapprouvé, et qu'il avait tenté de relier la plupart de ses Hadith à un homme de confiance.
Nasâ’î a dit que son Hadith n’était pas transmissible et à une autre occasion que son Hadith devait être abandonné[12].
Ibn Hadjar a écrit dans le Tahdhîb al-Tahdhîb qu'Hibbân avait dit que Sâlih ibn Mûsâ prêtait à des personnalités des actes qui ne s’accordaient pas avec leurs propos.
Il a dit enfin que son Hadith n’était pas une preuve et Abou No‘aym a dit que son Hadith devait être abandonné car il avait rapporté une quantité de Hadith inacceptables.[13]
Ibn Hadjar dit encore dans le Taqrîb [14]que son Hadith est à délaisser et Dhahabî dit dans le Kâchif[15] que son Hadith est faible. Dhahabî a rapporté de lui le Hadith sujet à discussion, dans le Mîzân al-I‘tidâl [16] et a dit qu’il s'agissait d'un de ses Hadith indignes d'être conservés.
Troisième chaîne de transmission du hadith
Ibn ‘Abd al-Barr a rapporté ce texte avec la chaîne qui suit dans le livre Tamhîd.[17]
Abd ar-Rahmân ibn Yahyâ, de Ahmad ibn Sa‘îd, de Mohammad ibn Ibrâhîm ad-Dobaylî, de Alî ibn Zayd al-Farâ’izî, de Al-Honaynî, de Kathîr ibn Abd Allâh ibn Amr ibn Awf, de son père, de son grand-père.
L'Imâm Châfi‘î a dit au sujet de Kathîr ibn Abdollâh qu'il était un des piliers du mensonge.[18] Abou Dâwûd a dit qu'il était un grand menteur.[19]
Ibn Hibbân a dit qu'Abd Allâh ibn Kathîr avait rapporté de son père et de son grand-père, un livre de Hadith fondé sur le mensonge, et qu’il était illicite de s'y référer ainsi qu'aux Hadith de Abd Allâh sauf pour susciter l’étonnement et la critique.[20]
Nasâ’î et Dâraqotnî ont dit que son Hadith devait être ignoré. Imâm Ahmad a dit qu'il s'agissait d'un Hadith sans valeur et indigne de confiance.
E'galement avait Ibn Mo‘în le même point de vue.
Il est étonnant que dans le livre At-Taqrîb, Ibn Hadjar se soit contenté, dans sa traduction du terme "faible", et ait accusé d'excès ceux qu’ils l’avaient accusé de mensonge, alors que ses précurseurs dans la science de la transmission l’avaient bel et bien accusé de mensonge et de contrefaçon. Dhahabî avait même dit que ses déclarations étaient vaines et sans aucune valeur
Un hadith rapporté sans chaîne de transmission
Mâlik, dans Al-Mowatta’, a rapporté ce hadith sans chaîne de transmission, mais comme un hadith morsal[21]. Tout le monde sait que ce genre de hadith est dépourvu de valeur. [22]
Cette analyse montre clairement que le hadith «et ma Sunna» a été fabriqué de toute pièce, par des transmetteurs, au service de la cour des Omeyyades. Cela n'est qu'une contrefaçon du hadith juste qui contient l'expression «et ma Famille».
Il incombe aux orateurs des mosquées, aux prédicateurs religieux et aux imams d’abandonner un hadith qui ne provient pas de l’Envoyé de Dieu, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, et de faire connaître aux gens le véritable hadith, rapporté avec l'expression «et les Gens de ma Demeure» par Moslim, dans son «Sahîh» et avec l'expression «et ma Famille, les Gens de la Demeure» par Tirmidhî.
Il incombe aussi aux chercheurs d’enrichir la science des hadiths et de développer son enseignement pour distinguer les hadiths justes des hadiths faibles.
Enfin, rappelons que la phrase du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– concerne sa lignée, c'est à dire les descendants d'Hazrate Fâtimah, Hassan et Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux –, car Moslim dans le Sahîh [23]et Tirmidhî dans le Sonan [24] ont rapporté de Aïcha:
«نزلت هذه الآية على النبي – صلى الله عليه (وآله) وسلّم»:
اِنَّما يُريدُ الله لِيُذْهِبَ عَنْكُمُ الرِّجسَ أهلَ الْبَيْت ويُطَهِّرَكُمْ تطهيرا في بيت امّ سلمة، فدعا النبي – صلى الله عليه (وآله) وسلّم – فاطمة وحسناً وحسيناً فجلّلهم بكساء وعلى خلف ظهره فجلّله بكساء ثم قال: "الّلهم هؤلاء أهل بيتي فاذهبْ عنهم الرّجس وطَهَّرهم تطهيراً".
قالت أُم سلمة: وانا معهم يا نبي الله؟
قال : أنت على مكانك وأنت الى الخير».
De plus le verset:
اِنَّما يُريدُ الله لِيُذْهِبَ عَنْكُمُ الرِّجسَ أهلَ الْبَيْت ويُطَهِّرَكُمْ تطهيراً[25]
a été révélé dans la maison de Omm Salamah.
«Le Prophète avait recouvert Fâtimah, Hassan et Hossein de son manteau et Alî était derrière lui –les bénédictions de Dieu soient sur eux. Il les couvrit du manteau et dit:
ô vous, les Gens de la Demeure! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement».
Omm Salamah dit: Prophète de Dieu! Suis-je aussi parmi eux, c'est à dire est-ce que je fais aussi partie des Gens de la Demeure cités dans le verset?
Il dit: Reste à ta place (ne viens pas sous le manteau), mais tu es dans la voie droite».[26]
Sens du «Hadith des deux trésors»
Nous pouvons tirer deux conclusions du fait que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ait cité sa Famille à côté du Coran et les ait décrits tous deux, comme des preuves de Dieu à la communauté:
1- Cette comparaison de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– en tant que signe de Dieu au Coran, signifie que les affaires religieuses et l’ensemble de la doctrine et de la jurisprudence, doivent s'inspirer de leur parole et être défini sur des preuves venues d’eux, sans dévier vers d'autres maîtres.
Si les musulmans, après la disparition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se sont divisés sur la question du Califat et de la gestion des affaires politiques de la communauté, chacun ayant sa propre logique et ses propres preuves, ils ne doivent cependant pas s’opposer au fait que les Gens de la Demeure constituent la source de la science, car tout le monde est d’accord sur l'authenticité du Hadith des deux trésors (thaqalayn) et sur le fait que ce Hadith désigne le Coran et la Famille du prophète –les bénédictions de Dieu soient sur eux– comme sources de la science, dans les fondements de la foi et les lois. Si la communauté musulmane se conforme à ce Hadith, les oppositions diminueront et l’unité entre les musulmans en sortira renforcée.
2- Sachant que le Coran est la parole de Dieu, à l’abri de toute erreur, comment certains peuvent-ils envisager une probabilité d’erreur alors que Dieu en fait une telle description:
لاَ يَأْتِيهِ الْبَاطِلُ مِنْ بَيْنِ يَدَيْهِ وَ لاَ مِنْ خَلْفِهِ تَنْزِيلٌ مِنْ حَكِيمٍ حَمِيدٍ .[27]
«L’erreur ne s’y glisse de nulle part. C’est une révélation d’un Seigneur sage et digne de louanges».
Si le Coran est à l’abri des erreurs, son pair et son égal sont naturellement aussi à l’abri de toute erreur, et il ne serait pas juste qu’une ou plusieurs personnes imparfaites soient présentées en tant que pair el égal du Coran que lui.
Ce hadith est une garantie de leur infaillibilité. Bien entendu, il faut souligner que cette infaillibilité ne découle pas de la Prophétie car il est possible de trouver une personne, purifiée de tout péché, qui ne soit pas prophète. Hazrate Mariam (Marie) – les bénédictions de Dieu soient sur elle – est exempte de tout péché sans être prophète, comme le montre le verset:
إِنَّ اللَّهَ اصْطَفَاكِ وَطَهَّرَكِ وَاصْطَفَاكِ عَلَى نِسَاءِ الَلَمِينَ.[28]
«Dieu t’a choisie, en vérité; Il t’a purifiée; Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers.»
DEUXIEME QUESTION
Qu’entend-on par chiite?
Réponse:
Chiite a le sens de partisan dans le vocabulaire arabe. Le glorieux Coran dit:
وَإنَّ مِنْ شِيْعَتِهِ لَإِبِراهِيْمُ [29]
«Ibrâhîm appartenait à (était partisan de) sa communauté [celle de Nûh]».
Mais dans le langage courant des musulmans, le terme chiite désigne un groupe qui estime que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a, avant sa mort, désigné son successeur et le calife des musulmans, le dix-huitième jour du mois de Dhûl Hid-djah de la dixième année de l’Hégire, le célèbre jour de Ghadîr, lors d’un grand rassemblement, et qu'il l’a désigné en tant qu'autorité suprême, politique, scientifique et religieuse, après lui.
Après le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, les émigrants et les Ansâr, c'est à dire ceux qui avaient accueilli le Prophète et ses compagnons, à Médine, se divisèrent en deux groupes:
1- Un groupe qui déclarait que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– n’avait pas négligé la question de sa succession et avait désigné son successeur c'est à dire, Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– qui était le premier à avoir crû en la Prophétie.
Ce groupe était formé d’émigrants et d'Ansâr à la tête desquels se trouvait les notables du groupe des Banî Hâchim ainsi que plusieurs compagnons (Sahâbah), comme Salmân, Abû Dharr, Miqdâd, Khobâb ibn Ort et d’autres qui étaient restés fidèles à la volonté du Prophète et se désignaient sous le nom de chiites ou partisans de Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–.
Bien entendu, le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait désigné ainsi de son vivant, les partisans du Commandeur des croyants, les bénédictions de Dieu soient sur lui, lorsqu’il dit en faisant allusion à Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–:
«والذّي نفسي بيده، إنَّ هذا وشيعته لهم الفائزون يوم القيامة».[30]
«Par Celui qui tient mon âme dans sa main, lui (Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui) et ses partisans seront les bienheureux du Jour de la Résurrection».
Par conséquent, le terme "chiite" désigne un groupe de musulmans des premiers temps de l’islam, qui sont connus sous ce nom, en raison de leur fidéolité à la désignation explicite de la Wilâyat (autorité religieuse et politique) d'Hazrate Ali.
Ce groupe est resté jusqu’à aujourd'hui, dans la ligne de l’obédience aux Gens de la Demeure prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux. La position et la situation des chiites sont déterminées par leur foi en la Wilâyat de l'Imam Ali. Ce bref exposé permet de comprendre l'erreur de certaines personnes mal informées ou malveillantes, qui prétendent que le Chiisme aurait été "inventé" par la suite. Pour une connaissance plus étendue de l’Histoire du Chiisme, nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants: Asl ach-Chi‘ah wa Osûlihâ, Al-Marâdji‘at et A‘yân ach-Chi‘ah.
2- Un autre groupe par contre, pensait que le calife devait être élu et, pour cette raison, prêtèrent serment d’allégeance a" Abû Bakr. Ils se firent par la suite, appeler les Gens de la Tradition ou les sunnites.
Le résultat fut qu’entre ces deux familles musulmanes, malgré une quantité de points communs dans les fondements idéologiques, naquirent des différends sur la question du califat et la succession du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Les premiers noyaux de ces deux groupes furent constitués par des émigrants et des habitants de Médine (Ansâr).
TROISIEME QUESTION
Pourquoi Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est-il cosidéré comme le wasî et le successeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–?
Réponse:
Comme nous l’avons rappelé, les chiites croient à la désignation officielle de son successeur par le Prophète, et que l’Imâmat exige les mêmes conditions que la Prophétie, c'est à dire que le Prophète et son successeur soient tous deux, directement désignés par Dieu, le Glorieux et l'Immense.
La biographie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– en est une preuve incontestable, car il avait désigné Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– comme son successeur dans de nombreuses circonstances dont nous donnerons trois exemples:
1- Au début de la Prophétie lorsque le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– fut chargé par Dieu, d’inviter les membres de sa famille au Monothéisme et à l'islam, par le verset:
وَأنْذِرْ عَشِيْرَتَكَ الأَقْرَبِيْنَ [31]
«Avertis tes partisans les plus proches».
il dit: Quiconque m’assistera dans cette tâche sera mon wasî, mon ministre et mon successeur.
Le Prophète–les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– posa la question suivante:
«فَأيّكم يؤازرني في هذالأمر على ان يكون اخي ووزيري وخليفتي ووصيّي فيكم».
«Qui parmi vous m’assistera dans cette tâche et sera mon frère, mon ministre, mon wasî et mon successeur?».
Le seul qui répondit positivement à cet appel céleste fut Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– s'adressa alors à ses proches et dit:
«إنّ هذا أخي ووصيّي وخليفتي فيكم فاسمعوا له وأطيعوه[32]»
«En vérité, voici mon frère, mon wasî et mon successeur parmi vous, soyez attentifs à sa parole et suivez-le».
2- Lors de la guerre de Tabouk. Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dit à Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–:
«أما ترضى أن تكون منّي بمنزلة هارون من موسى إلاّ أنه لانبيَّ بعدي[33] »
«N’es-tu pas satisfait d’être pour moi ce que Hârûn était pour Mûsâ, sauf qu’après moi il n’y aura plus de prophète?»
De la même façon que Hârûn était le wasî et le successeur immédiat de Mûsâ, tu es aussi mon successeur et le dirigeant après moi.
3- Dixième année de l’hégire. L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, au moment du retour du Pèlerinage d’adieu, en un lieu nommé «Ghadîr Khom», au milieu d'une immense foule, désigna Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– comme walî (représentant) des musulmans et des croyants et dit:
«مَنْ كنت مؤلاه فهذا عليّ مولاه».
«Celui dont je suis le maître, Alî en est aussi le maître».
Un point important et digne d’attention est que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait dit au début de son discours:
«أَلستُ أولى بكم من أنفسكم»
«Ne suis-je pas pour vous meilleur que vous-mêmes?»
et les musulmans avaient tous manifesté leur approbation.
L’intention du Prophète, dans l’emploi du terme «maître» dans ce hadith, était bien le rang de celui qui domine les croyants, qui les dirige et a plein pouvoir sur eux.
Il faut donc reconnaître que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a donné à Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– le degré éminent qui était le sien. C’est ce même jour que Hassân ibn Thâbit mit en vers cet événement historique de Ghadîr tel que nous le rapportons ci-dessous:
بخمّ وأسمعْ بالرّسولِ مناديا
فقالوا ولم يبدوا أهناك التّعاميا
ولم تلق منّا في الولاية عاصيا
رضيتك من بعدي إماماً وهاديا
فكُونوا له اتباعَ صدقٍ مواليا
وكن للذي عادى عليّاُ معاديا [34]
يناديهُمُ يومَ الغديرِ نبيّهُمْ
فقال فمن مولاكمَ ونبيّكمْ
إلهكَ مولانا وأنت نبيّنا
فقال له: قمْ يا عليّ فإنّنى
فمن كنتُ مولاه فهذا وليّهُ
هناك دعا: اللّهمَّ والِ وليّهُ
Le hadith de Ghadîr fait partie des Hadith islamiques qui non seulement, ont été rapportés par les savants chiites, mais aussi par environ trois cent soixante savants sunnites[35] et dont les chaînes de transmission remontent à cent dix Compagnons (Sahâba). Vingt-six sont de grands savants musulmans qui ont écrit des quantités de livres indépendants les uns des autres, sur les chaînes de transmission de ce Hadith.
Abû Dja‘far Tabarî, historien célèbre parmi les musulmans, a rassemblé les chaînes de transmission de ce Hadith dans deux gros volumes. Pour plus d’information, les lecteurs peuvent se référer à l'œuvre gigantesque Al-Ghadîr de l'Allameh Amînî.
QUATRIEME QUESTION
Qui sont les Imams –les bénédictions de Dieu soient sur eux?
Réponse:
Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a précisé de son vivant, qu’après lui douze personnes accéderaient au califat, que tous seraient des Qoraïchites c'est à dire membres de la tribu de Qoraïch et que l’honneur de l’islam dépendait de leur califat.
Djâbir ibn Samrah dit:
«سمعت رسول الله صَلَّى الله عليه وَسلَّم يقول لايزال الاسلام عزيزاً إلى إثني عشر خليفةً ثمّ قال كلمة لم أسمعها فقلت لأبي ما قال؟ فقال: كلّهُم من قريش».[36]
J’ai entendu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dire: «L’islam n'ira qu'à douze califes aimés» je n’ai pas entendu ce qu’il a dit ensuite. J’ai demandé à mon père ce qu’il avait dit. Il répondit «qui sont tous de la tribu de Qoraïch».
Dans toute l’histoire de l’islam, nous ne trouvons pas, en dehors des douze Imams des chiites imamites, douze autres califes, garants de l’honneur de l’islam. Les douze califes que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a présentés, ont été présentés en tant que successeurs immédiats après lui.
Qui sont ces douze personnes? A part les quatre califes qui, selon l’expression courante des sunnites, sont appelés "les bien guidés", aucun des califes qui suivirent, ne furent un honneur pour l’islam.
La biographie des califes omeyyades et abbassides abonde de preuves à ce sujet. Alors que les douze Imams chiites ont tous été, à leur époque, des modèles de vertu et de dévotion, les gardiens de la Tradition de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, et l'objet de l’attention des Compagnons (Sahâba), des fidèles et des générations suivantes.
Les historiens ont témaigné on approuvé de leur science et de leur sagesse.
Ces douze Imams infaillibles sont:
1- Alî ibn Abî Tâlib
2- Hassan ibn ‘Alî (al-Mojtabâ)
3- Hossein ibn Alî
4- Alî ibn al-Hossein (Zayn al-A^bedin)
5- Mohammad ibn Alî al-Bâqir
6- Dja‘far ibn Mohammad as-Sâdiq
7- Mûsâ ibn Dja‘far al-Kâzim
8- Alî ibn Mûsâ ar-Rezâ
9- Alî ibn Mohammad an-Naqi
10- Mohammad ibn Alî at-Taqî
11- Hassan ibn Alî al-Asakarî et
12- L’Imâm Mahdî (al-Qâ’îm), dont de nombreux hadith, rapportés du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et transmis par les rapporteurs musulmans, nous sont parvenus à son sujet, le citant comme le Mahdî promis.
Pour avoir une connaissance de la vie de ces Imams dont les noms ont tous été cités par l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, veuillez vous référer aux livres:
1. Tadhikrat al-Khawâs (Tadhikrat al-Khawas al-A’ummah)
2. Kafâyat al-Athar
3. Wafayât al-A‘yân
4. A‘yân ach-Chî‘ah (écrit par Sayyid Mohsin Amîn Amilî) qui est un des livres les plus complets sur ce sujet.
CINQUIEME QUESTION
Pourquoi lorsque les chiites saluent le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ils saluent aussi sa famille en disant: «Mon Dieu, bénis Mohammad et sa Famille»?
Réponse:
Il est incontestable que le Prophète lui-même –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a enseigné aux musulmans la manière de le saluer. Dans le verset:
إنَّ الله وَمَلائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِ يا اَيُّها الَّذينَ آمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلَّمُوا تَسْلِيْماً [37]
«Oui, Dieu et ses anges bénissent le Prophète. ô vous les croyants! Priez pour lui et appelez sur lui le salut«.
les musulmans ont demandé comment ils devaient adresser leurs bénédictions. Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a répondu:
»لا تُصَلُّوا عَلَيَّ الصَلوةَ الْبتْراء «
»Ne m’adressez pas des bénédictions incomplètes«.
Ils lui demandèrent comment adresser les bénédictions. Il répondit :
» أللّهُمَّ صَلِّ عَلى مُحَمَّدٍ وَعَلى آلِ مُحَمَّدٍ»
«Seigneur, bénis Mohammad et sa Famille».[38]
Le degré et le rang des membres de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur eux tous – sont décrits par Chafi‘î dans son célèbre poème:
فرضٌ من اللهِ في القرآن أنزلَهُ
من لم يصلِّ عليكُمْ لاصلَوة لهُ [39]
يا أهلَ بيتِ رسولِ اللهِ حبُّكُمُ
كفاكُمُ من عظيمِ القدرِ انّكُمُ
«Gens de la Demeure de l’Envoyé de Dieu!
L’amour envers vous est une prescription religieuse que Dieu a révélée dans le Coran,
à cause de la grandeur et de l’éminence de votre rang,
celui qui ne vous bénit pas ne recevra aucune bénédiction».
SIXIEME QUESTION
Pourquoi qualifiez-vous vos Imams d'Infaillibles?
Réponse:
Il existe de nombreuses preuves de l’infaillibilité des Imams chiites qui étaient tous des Gens de la Demeure prophétique. Nous nous contenterons d'en donner un seul exemple:
Selon les savants chiites et sunnites, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a déclaré les derniers jours de sa vie:
«إنّي تاركٌ فيكم الثّقلين كتاب الله وأهل بيتي وأنَّهُما لن يفترقا حتّى يردا عليّ الْحوض»[40]
»Je vous laisse deux trésors; l’un est le Livre de Dieu et l’autre, les Gens de ma Demeure. Ils ne se sépareront jamais jusqu’à ce qu’ils me rejoignent auprès du Bassin [de Kawthar]«.
Le point intéressant est que le Glorieux Coran est à l'abri de toute déviation et de toute erreur, comment serait-il possible que l’erreur s'infiltre dans la Révélation alors qu'elle vient de Dieu, que l’Ange de la Révélation en est le transmetteur et que le Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est celui qui la reçoit?
L’infaillibilité de ces trois étapes est évidente et tous les musulmans du monde sont d'accord sur le fait que le Vénérable Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était à l’abri de toute erreur lorsqu’il recevait la Révélation, la mémorisait et la transmettait. Il est clair que, si le Livre de Dieu jouit de cette infaillibilité et de cette perfection, les Gens de la Demeure prophétique aussi sont à l’abri de toute déviation et de toute erreur, parce que dans ce hadith, la Famille du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur elle –, dans la conduite de la communauté, est mise au même plan que le Glorieux Coran, comme les deux charges d'une balance, et est donc égale du point de vue de l’infaillibilité.
En d'autres termes, il n’y a pas de raison qu’une personne ou un groupe non infaillibles, soient considérés comme un équivalent ou un corollaire du Coran.
La preuve la plus évidente de l’infaillibilité des Imams –les bénédictions de Dieu soient sur eux– est cette phrase du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui dit:
«لَنْ يَفْتَرِقا حتى يَرِدا عَلَيَّ الْحَوض»
«Ces deux choses (le Coran et l'Etrat) ne se sépareront jamais, jusqu’à ce qu’elles me rejoignent auprès du Bassin [de Kawthar]».
Si les Gens de la Demeure prophétique n'étaient pas à l’abri de l’erreur, ils n'auraient alors aucune similitude avec le Coran qui ne renferme aucune erreur.
Bien entendu, le terme «gens de la Demeure» de la part du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ne concerne pas tous ses proches, par le lien du sang ou par alliance, car sans aucun doute ils n’étaient pas tous parfaits.
Par conséquent, seul un groupe particulier de sa famille avait cet honneur et ce degré. Il s'agit des Imams, les Gens de la Demeure –les bénédictions de Dieu soient sur eux– qui, tout au long de l’histoire de l'Islam, furent la lumière guidant la communauté, les garants de la Tradition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et les gardiens de sa loi.