Ce Que La Prière Fixe Dans L’Ame Et Dans La Société
Ce Que La Prière Fixe Dans L’Ame Et Dans La Société
Parmi les premières choses que la Prière fait réaliser, c'est la croyance au «ghayb» (le Mystère):
﴾Ceux qui croient au Mystère; ceux qui s'acquittent de la Prière﴿ Sourate La Vache[2:3].
Croire au «ghayb», c'est la fenêtre qui nous lie au Monde de Sainteté. C'est la voie de la délivrance de la captivité des sens et l'attachement à cette grande Force Créatrice du monde.
Le premier chaînon ou plutôt le plus important de cet attachement est la croyance en Allah, la négation de toute autre force efficace et le rattachement de l'univers et ses phénomènes à notre Créateur. De là le priant proclame dans l'introduction de la Prière et pendant la Prière la grande attestation islamique: «J'atteste qu'il n'y a de dieu qu'Allah».
Or cette attestation requiert une servitude absolue à Allah et un recours absolu à Lui. «C'est Toi que nous adorons et c'est Toi dont nous implorons le secours»; Son dépouillement de tout associé: «Dis: Allah est Un. Gloire et louange à mon Seigneur, le Très-grand».
C'est une attestation qui fixe dans l'âme son besoin permanent de la guidance du Ciel dans toutes les affaires de la vie: «Dirige-nous dans le droit chemin: le chemin de ceux que Tu as comblés de bienfaits; non pas le chemin de ceux qui encourent Ta colère ni celui des égarés».
Une attestation grandiose qui a créé cet univers selon Sa Miséricorde: «Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux».
Tout ceci, nous le trouvons dans une sourate obligatoire à réciter dans chaque prière: Point de Prière sans l'Ouvrante du Livre (Sourate al-Fâtihah ou al-Hamd). C'est la sourate dont on dit qu'elle est le résumé du Coran, son ouverture, l'expression concise de son esprit et qui est plein de significations augustes.
En effet, répondant à une question sur le motif de l'obligation de la récitation de la Sourate al-Fâtihah dans chaque prière, l'Imâm al-Reda (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit: «Parce que la Sourate al-Hamd réunit tellement de collections de Biens et de Sagesses coraniques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs». Et d'ajouter: «C'est pourquoi, toute Prière dans laquelle la Sourate al-Hamd n'est pas récitée, est incomplète».1
De même, il y a une forme qu'on répète dans la prière et qui atteste de l'éloignement d'Allah de tout mal: «Gloire à Allah» ou «Gloire et Louange à mon Seigneur, le Très-Grand», ou «Gloire et Louange à mon Seigneur le Très-Haut».
Lorsqu'on a demandé à l'Imam al-Sadeq (Que la Paix d'Allah soit sur lui) ce que veut dire «Gloire à Allah», il a répondu: «anafat-Allah»2, c'est-à-dire hisser Allah au-dessus de toutes les créatures et de leurs défauts.
Quant à l'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui), expliquant le sens de cette même formule de glorification «Subhân-Allâh», il dit: «C'est un mot qu'Allah a accepté pour Lui-même et Il a recommandé de le répéter».3
Après l'affirmation de l'éloignement d'Allah de tout mal et de tout défaut, et le soulignement de notre servitude envers Lui, la Prière cherche à enraciner chez le Musulman l'attestation de la Prophétie du Prophète et de son statut de serviteur honnête d'Allah. Tout en nous faisant renier tout absolu en dehors d'Allah, elle nous rappele sans cesse la personnalité grandiose du Prophète et ses droits sur nous. Et après l'attestation de la Prophétie du Prophète (Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille), la Prière nous demande de prier sur Mohammad et sur sa Famille afin de nous faire attacher doctrinalement et sentimentalement à ces nobles Maîtres et de nous rappeler que le Droit Chemin consiste en cet attachement.
Ainsi, les récitations de la Prière inspirent au priant ce qui suit;
- La nécessité de traduire concrètement dans la réalité de sa vie les contenus de la Prière.
- La nécessité de ne prononcer que la Parole d'Allah et de ne regarder l'univers qu'à travers la vision du Noble Coran, comme l'a dit, à bon escient, l'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dans Nahj al-Balâghah: «C'est par le Livre d'Allah que vous parlez, entendez et voyez».
- La nécessité de toujours demander tout à Allah Seul, d'observer constamment les ordres d'Allah, de façonner notre vie à la satisfaction d'Allah à la marche sur Son Droit Chemin, et non sur le chemin de ceux qui encourent la Colère d'Allah, ni celui des égarés.
- Le lien ou le pacte solide qui attache les Musulmans les uns aux autres et les conduit à faire avancer la marche de la Foi vers l'avant, pacte incarné par cette formule que chaque priant prononce dans chaque prière: «Que la Paix soit sur nous et sur les serviteurs pieux d'Allah».
Mais ces vocables sont renforcés par un support concret et efficace, à savoir les gestes et mouvements effectués par le priant pendant la prière. De cette façon, lorsque les actes sont joints à la parole, on réalise une unité entre l'âme et le corps, le sens et l'apparence, la pensée et la sensation, quand le priant, se met en état de recueillement et de détachement des affaires mondaines pour prononcer une récitation spécifique dans chaque position spécifique de la Prière, maintenant ainsi la conscience requise tout au long de sa Prière, d'une part, et faisant montre de son détachement de tout ce qui est étranger à la Prière d'autre part.
Selon l'Imam al-Reda (Que la Paix d'Allah soit sur lui): «Le fait de lever les deux mains vers le Ciel est une sorte d'imploration, de renoncement et d'humilité, car en levant les mains ainsi, on rappelle son attention et on ouvre son coeur».4
Lorsque le priant s'agenouille et qu'il se prosterne sur la terre en glorifiant Allah, il confère à sa glorification verbale un cadre d'efficacité, et inspire à l'âme son humilité devant Allah d'une part, son élévation au-dessus de tous les faux absolus d'autre part.
L'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit à ce propos: «Le serviteur se trouve le plus proche de son Seigneur lorsqu'il est en prosternation».5
Puis, lorsqu'il relève le buste et s'assoit respectueusement, il demande pardon à Allah, et ensuite, en se relevant il dit: «C'est par le Pouvoir et la Force d'Allah que je me mets débout et m'assoit».
Il est à noter que les différentes positions de la Prière couvrent toutes les positions de l'homme en mouvement ou en activité: debout, assis, agenouillé, prosterné, les mains levées etc... Cela traduit la nécessité pour l'homme de concrétiser les significations de la Prière dans tous ses mouvements, de telle sorte qu'il soit conscient, chaque fois que son corps dessine une position (assise, debout, penché etc...) qu'il effectue chacun de ces mouvements par le Pouvoir et la Force d'Allah, ce qui l'amène à concevoir la nécessité de louer et de remercier Allah continuellement.
De même, le fait de lever les mains lors du Qunût pour prier est une belle expression du besoin impérieux du priant d'Allah, et une refixation du concept: «Implorez-Moi, J'exauce votre imploration».6
* SADER, Sayed Mohammad Baqer, Le système des rites en Islam, Publication de La Cité du Savoir, Traduit de l'anglais et édité par AL-BOSTANI, Abbas, Canada.
1- Al-Wasâ'il, tome. II, p. 733
2- Al-Kâfî, tome. I, p. 118
3- Tâj al-'Arûs, section "Sabaha"
4- Wasâ'il al-Chî'ah, tome. IV, p. 727
5- Ibid., p. 980
6- Ou «Invoquez-Moi et Je vous exaucerai» (Sourate al-Mo'min ou al-Ghâfir, 40: 60).
Parmi les premières choses que la Prière fait réaliser, c'est la croyance au «ghayb» (le Mystère):
﴾Ceux qui croient au Mystère; ceux qui s'acquittent de la Prière﴿ Sourate La Vache[2:3].
Croire au «ghayb», c'est la fenêtre qui nous lie au Monde de Sainteté. C'est la voie de la délivrance de la captivité des sens et l'attachement à cette grande Force Créatrice du monde.
Le premier chaînon ou plutôt le plus important de cet attachement est la croyance en Allah, la négation de toute autre force efficace et le rattachement de l'univers et ses phénomènes à notre Créateur. De là le priant proclame dans l'introduction de la Prière et pendant la Prière la grande attestation islamique: «J'atteste qu'il n'y a de dieu qu'Allah».
Or cette attestation requiert une servitude absolue à Allah et un recours absolu à Lui. «C'est Toi que nous adorons et c'est Toi dont nous implorons le secours»; Son dépouillement de tout associé: «Dis: Allah est Un. Gloire et louange à mon Seigneur, le Très-grand».
C'est une attestation qui fixe dans l'âme son besoin permanent de la guidance du Ciel dans toutes les affaires de la vie: «Dirige-nous dans le droit chemin: le chemin de ceux que Tu as comblés de bienfaits; non pas le chemin de ceux qui encourent Ta colère ni celui des égarés».
Une attestation grandiose qui a créé cet univers selon Sa Miséricorde: «Au Nom d'Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux».
Tout ceci, nous le trouvons dans une sourate obligatoire à réciter dans chaque prière: Point de Prière sans l'Ouvrante du Livre (Sourate al-Fâtihah ou al-Hamd). C'est la sourate dont on dit qu'elle est le résumé du Coran, son ouverture, l'expression concise de son esprit et qui est plein de significations augustes.
En effet, répondant à une question sur le motif de l'obligation de la récitation de la Sourate al-Fâtihah dans chaque prière, l'Imâm al-Reda (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit: «Parce que la Sourate al-Hamd réunit tellement de collections de Biens et de Sagesses coraniques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs». Et d'ajouter: «C'est pourquoi, toute Prière dans laquelle la Sourate al-Hamd n'est pas récitée, est incomplète».1
De même, il y a une forme qu'on répète dans la prière et qui atteste de l'éloignement d'Allah de tout mal: «Gloire à Allah» ou «Gloire et Louange à mon Seigneur, le Très-Grand», ou «Gloire et Louange à mon Seigneur le Très-Haut».
Lorsqu'on a demandé à l'Imam al-Sadeq (Que la Paix d'Allah soit sur lui) ce que veut dire «Gloire à Allah», il a répondu: «anafat-Allah»2, c'est-à-dire hisser Allah au-dessus de toutes les créatures et de leurs défauts.
Quant à l'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui), expliquant le sens de cette même formule de glorification «Subhân-Allâh», il dit: «C'est un mot qu'Allah a accepté pour Lui-même et Il a recommandé de le répéter».3
Après l'affirmation de l'éloignement d'Allah de tout mal et de tout défaut, et le soulignement de notre servitude envers Lui, la Prière cherche à enraciner chez le Musulman l'attestation de la Prophétie du Prophète et de son statut de serviteur honnête d'Allah. Tout en nous faisant renier tout absolu en dehors d'Allah, elle nous rappele sans cesse la personnalité grandiose du Prophète et ses droits sur nous. Et après l'attestation de la Prophétie du Prophète (Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille), la Prière nous demande de prier sur Mohammad et sur sa Famille afin de nous faire attacher doctrinalement et sentimentalement à ces nobles Maîtres et de nous rappeler que le Droit Chemin consiste en cet attachement.
Ainsi, les récitations de la Prière inspirent au priant ce qui suit;
- La nécessité de traduire concrètement dans la réalité de sa vie les contenus de la Prière.
- La nécessité de ne prononcer que la Parole d'Allah et de ne regarder l'univers qu'à travers la vision du Noble Coran, comme l'a dit, à bon escient, l'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dans Nahj al-Balâghah: «C'est par le Livre d'Allah que vous parlez, entendez et voyez».
- La nécessité de toujours demander tout à Allah Seul, d'observer constamment les ordres d'Allah, de façonner notre vie à la satisfaction d'Allah à la marche sur Son Droit Chemin, et non sur le chemin de ceux qui encourent la Colère d'Allah, ni celui des égarés.
- Le lien ou le pacte solide qui attache les Musulmans les uns aux autres et les conduit à faire avancer la marche de la Foi vers l'avant, pacte incarné par cette formule que chaque priant prononce dans chaque prière: «Que la Paix soit sur nous et sur les serviteurs pieux d'Allah».
Mais ces vocables sont renforcés par un support concret et efficace, à savoir les gestes et mouvements effectués par le priant pendant la prière. De cette façon, lorsque les actes sont joints à la parole, on réalise une unité entre l'âme et le corps, le sens et l'apparence, la pensée et la sensation, quand le priant, se met en état de recueillement et de détachement des affaires mondaines pour prononcer une récitation spécifique dans chaque position spécifique de la Prière, maintenant ainsi la conscience requise tout au long de sa Prière, d'une part, et faisant montre de son détachement de tout ce qui est étranger à la Prière d'autre part.
Selon l'Imam al-Reda (Que la Paix d'Allah soit sur lui): «Le fait de lever les deux mains vers le Ciel est une sorte d'imploration, de renoncement et d'humilité, car en levant les mains ainsi, on rappelle son attention et on ouvre son coeur».4
Lorsque le priant s'agenouille et qu'il se prosterne sur la terre en glorifiant Allah, il confère à sa glorification verbale un cadre d'efficacité, et inspire à l'âme son humilité devant Allah d'une part, son élévation au-dessus de tous les faux absolus d'autre part.
L'Imam Ali (Que la Paix d'Allah soit sur lui) dit à ce propos: «Le serviteur se trouve le plus proche de son Seigneur lorsqu'il est en prosternation».5
Puis, lorsqu'il relève le buste et s'assoit respectueusement, il demande pardon à Allah, et ensuite, en se relevant il dit: «C'est par le Pouvoir et la Force d'Allah que je me mets débout et m'assoit».
Il est à noter que les différentes positions de la Prière couvrent toutes les positions de l'homme en mouvement ou en activité: debout, assis, agenouillé, prosterné, les mains levées etc... Cela traduit la nécessité pour l'homme de concrétiser les significations de la Prière dans tous ses mouvements, de telle sorte qu'il soit conscient, chaque fois que son corps dessine une position (assise, debout, penché etc...) qu'il effectue chacun de ces mouvements par le Pouvoir et la Force d'Allah, ce qui l'amène à concevoir la nécessité de louer et de remercier Allah continuellement.
De même, le fait de lever les mains lors du Qunût pour prier est une belle expression du besoin impérieux du priant d'Allah, et une refixation du concept: «Implorez-Moi, J'exauce votre imploration».6
* SADER, Sayed Mohammad Baqer, Le système des rites en Islam, Publication de La Cité du Savoir, Traduit de l'anglais et édité par AL-BOSTANI, Abbas, Canada.
1- Al-Wasâ'il, tome. II, p. 733
2- Al-Kâfî, tome. I, p. 118
3- Tâj al-'Arûs, section "Sabaha"
4- Wasâ'il al-Chî'ah, tome. IV, p. 727
5- Ibid., p. 980
6- Ou «Invoquez-Moi et Je vous exaucerai» (Sourate al-Mo'min ou al-Ghâfir, 40: 60).