La mort apprivoisée

La mort est un défi, elle nous fait peur car elle est la seule réalité qui demeure, quelque soit Le site des Imams Al Hassan et Al Houssein pour le patrimoine et la pensseé islamique.les progrès technologiques ou quelque soit la place que prend le monde virtuel, la mort reste la seule vraie réalité qui nous touche. Elle s'impose à nous même si nous repoussons les échéances. Je parle ici de la mort qui nous touche, que l'on voit et que l'on expérimente.

La mort des êtres chers nous renvoie à la notre. C'est là un des ses multiples sens. La mort serait terriblement affreuse et désespérante si elle n'était entourée que de silence, le froid silence meurtrier de l'athéisme.

 Avez-vous aussi remarqué que la société moderne censure le mot "mort"comme si cela suffisait à lui échapper ? On parle de "défunt", on parle de celui qui est "parti", on parle de celui qui "n'est plus", mais on hésite à prononce le mot "mort". Nous, en tant que croyants, nous opposons la parole au silence, et nous tendons à faire de la mort de nos proches un dernier acte de vie et d'amour, un acte de tendresse et de confiance.

Notre religion nous a apporté le privilège, de par nos cérémonies de Moharram et Wafat, d'avoir un peu domestiquer la mort en ce sens qu'elle fait partie de nos commémorations et de nos vies. Bien sûr la mort de nos proches nous blesse, nous frappe, nous agresse et nous mutile, mais elle ne nous ne désespère pas !

 Nous savons par nos traditions que toute la terre est Kerbala et que tous les jours sont Achoura. Car tous les jours, on peut vaincre la mort, quelque soit la force de l'adversité (comme les maladies incurables) en posant un geste de dignité qui nous incline à l'amour.

Nous ressentons tous, parfois, une étrange sensation familière qui nous fait penser à la mort en regardant la couleur d'un ciel d'orage, une feuille qui tombe d'un arbre, une chandelle qui se consume, autant de signes qui devraient nous être familiers. Le Coran nous le dit si souvent "les signes! Si vous saviez!" Le grain de blé qui tombe à terre et qui meurt rejoint les autres et donne une récolte, alors que le fruit sur l'arbre reste seul. "À Dieu nous sommes et à lui nous retournons", la mort n'est pas la fin de l'histoire, c'est le retour vers l'amour infini de Dieu pour sa créature.

C'est tellement simple, Dieu nous appelle à lui et veut nous voir revenir à lui et à lui seul, mais c'est nous qui décidons. Nous choisissons notre vie après la mort, puisque le pardon de Dieu, Rahman et Rahim, est immense. L'enfer il faut vraiment le vouloir, car une vie même imparfaitement tournée vers le bien nous ramène à Dieu et à sa proximité que nous appelons le Paradis, tandis que seul une vie parfaitement dédiée au mal et refusant la pardon de Dieu conduit à l'éloignement de Dieu et le vide absolu, une situation que nous appelons l'enfer.

Finalement pour gagner l'enfer il faut vraiment travailler fort alors que le paradis est ouvert aux âmes imparfaites qui implorent le pardon de Dieu. La peur de l'enfer est une aberration mathématique, cela reviendrait à dire "j'ai peur des conséquences de mon obstination à gagner l'enfer" alors pourquoi s'obstiner à se faire du mal ? La réponse de Dieu est "Cesse de te punir et rejoins moi!" "Vis pleinement, et profite de tout ce qui peut t'aider à être heureux y compris Mon aide, Ma complicité et Mon pardon, et protégé toi du mal que tu te ferais à toi même."