Le contexte politique et spirituel avant Karbala
1. Le contexte politique et spirituel avant Karbala
Introduction
Au cœur de l’histoire islamique, avant la tragédie de Karbala, se trouve un contexte politique et spirituel lourd de tensions et de déviations. Pour comprendre le sens profond de l’événement, il est essentiel de plonger dans cette atmosphère sombre où la justice et la vérité étaient gravement menacées.
Le contexte politique
Après la mort de l’Imam Ali (as), la communauté musulmane fut ébranlée par des luttes internes. Son fils aîné, l’Imam al-Hassan (as), choisit la paix en signant un traité avec Muawiya. Ce traité, conclu pour éviter un nouveau conflit, comportait une clause essentielle : Muawiya devait gouverner sans désigner de successeur.
Cependant, Muawiya, poussé par son désir de pouvoir personnel, rompit cette promesse en nommant son fils Yazid comme héritier du califat. Ce geste brisa les fondements mêmes de la justice islamique. Yazid n’était pas un homme pieux ni juste ; il était connu pour sa débauche, son irrespect des principes divins, et son comportement tyrannique.
Le contexte spirituel
Cette période vit l’islam s’éloigner de ses valeurs originelles. Le pouvoir politique se mêla à la corruption et à la compromission avec les forces du mal. La véritable mission du Prophète Muhammad ﷺ, qui était d’instaurer la justice, la paix et la piété, fut diluée.
Les savants et les autorités religieuses, souvent soumis au pouvoir, gardèrent un silence complice, car on les avait payés pour se terrent. Le peuple, désorienté et souvent impuissant, souffrait en silence.
Référence coranique
Le Coran met en garde contre l’injustice et l’alliance avec les oppresseurs :
« Et ne penchez pas vers ceux qui sont injustes, sinon le Feu vous touchera. » (Sourate Hud 11:113)
وَلَا تَرۡكَنُوۤا۟ إِلَى ٱلَّذِینَ ظَلَمُوا۟ فَتَمَسَّكُمُ ٱلنَّارُ وَمَا لَكُم مِّن دُونِ ٱللَّهِ مِنۡ أَوۡلِیَاۤءَ ثُمَّ لَا تُنصَرُونَ
[Sourate HOUD 11: 113]
« Ô vous qui croyez ! Soyez fermes en justice, témoins équitables… » (Sourate An-Nisa 4:135)
۞ یَـٰۤأَیُّهَا ٱلَّذِینَ ءَامَنُوا۟ كُونُوا۟ قَوَّ ٰمِینَ بِٱلۡقِسۡطِ شُهَدَاۤءَ لِلَّهِ وَلَوۡ عَلَىٰۤ أَنفُسِكُمۡ أَوِ ٱلۡوَ ٰلِدَیۡنِ وَٱلۡأَقۡرَبِینَۚ إِن یَكُنۡ غَنِیًّا أَوۡ فَقِیرࣰا فَٱللَّهُ أَوۡلَىٰ بِهِمَاۖ فَلَا تَتَّبِعُوا۟ ٱلۡهَوَىٰۤ أَن تَعۡدِلُوا۟ۚ وَإِن تَلۡوُۥۤا۟ أَوۡ تُعۡرِضُوا۟ فَإِنَّ ٱللَّهَ كَانَ بِمَا تَعۡمَلُونَ خَبِیرࣰا
[Sourate AN-NISÃ' 04:135]
Conclusion
Ce contexte politique et spirituel dégradé préparait le terrain à une épreuve décisive : le sacrifice de l’Imam Husayn (as) à Karbala allait s’imposer comme un acte de résistance absolue contre la tyrannie, pour restaurer la justice et préserver la foi authentique, comme il avait appris par son père et son grand-père.