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Le Prophète Mohammad (saw)

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5- L'armistice de Houdeybieh


Au fil des jours, la réputation des musulmans et de l'Islam, parmi les tribus arabes, se fut de plus en plus grande, ce qui dérangeait de plus en plus la tribu de Qouraych, qui se voyait perdre, petit à petit, de son autorité.

Dans ces conditions, le prophète (pslp) décida de faire un grand pas dans la propagation de la religion de Dieu. Et c'est dans le mois de zhilqieda de la sixième année de la Hijra qu'il annonça à tous ses fidèles, le départ pour le pèlerinage à la Mecque sans aucune intention de guerre contre Qouraych.

Les musulmans répondant à l'appel du messager de Dieu (pslp), étaient de mille quatre cents pèlerins.

Sans préparatifs de guerre et prenant avec eux seulement les armes habituels de voyage, ils se dirigèrent vers la Mecque et, lorsqu'ils arrivèrent à un lieu appelé zhoulhouleyfeh, ils s'habillèrent de l'uniforme de l'interdiction (ihram), ce qui est le premier acte rituel du pèlerinage, au cours duquel le pèlerin se revêt d'un uniforme spécial et s'interdit de certains actes licites tant qu'il en est habillé.

L'action des musulmans eut un grand effet sur tous les arabes de la péninsule. D'un côté, par cette démonstration de courage et de fidélité, les autres tribus arabes les estimèrent de plus en plus hauts.

D'un autre côté, Qouraych fut profondément secouée, et les idolâtres de la Mecque, pris de panique, ne surent quoi faire puis ils tirent serment auprès de leurs idoles de ne pas laisser les musulmans entrer à la Mecque.

Ceci durant, Khaled Ibn Eloilid, en compagnie de deux cents cavaliers, se lança à la rencontre des pèlerins musulmans dans une campagne de provocation.

Le prophète (pslp) comprit la signification de l'action de Khaled et de ses cavaliers ; et voulant à tout prix éviter la confrontation avec l'armée de Qouraych, il changea de route et s'arrêta à un lieu dit "Houdeybieh".

II envoya alors un messager à la Mecque pour les assurer qu'il ne venait pas en provocateur et qu'il ne voulait rien d'autre que le pèlerinage.

Alors que l'envoyé du prophète (pslp) était malmené par les idolâtres de la Mecque, les musulmans se réunirent autour de leur maître sous un arbre et lui prêtèrent une seconde fois le serment d'obédience absolue, avec une expression qui témoignait de la volonté et de la sincérité de leur cœur.

Lorsque Qouraych prit état de ce qui s'était passé à Houdeybieh, elle envoya un délégué du nom de Souheyl Ibn آmr pour discuter une solution négociée de la crise et conclure une paix avec les musulmans... Et après de longues négociations, un armistice en cinq clauses fut conclu et l'acte fut signé à la fois par le délégué de Qouraych et le prophète (pslp).

Selon l'acte de Houdeybieh, les musulmans durent renoncer au pèlerinage cette année là pour revenir l'année d'après et pour exécuter tous leurs rites librement et de la manière qu'ils désirent.

Contrairement à certaines apparences, le prophète (pslp) et les plus fidèles de ses compagnons, savaient bien que cet armistice était bel et bien une victoire, puisque cela permettrait une propagation sans contrainte de l'Islam dans toute la Péninsule Arabe.

Dieu, à Lui pureté, appuya cette analyse en faisant descendre toute une sourate du Coran à ce sujet et en insistant sur le fait que l'acte de Houdeybieh était bien une grande conquête (fêth). Malgré ceci, certains compagnons du prophète crurent qu'il était de leur droit d'opposer leurs goûts personnels aux ordres de Dieu et de Son prophète en refusant l'acte de Houdeybieh.

L'un de ces musulmans alla jusqu'à même contredire imprudemment le Saint Coran lorsqu'il entendit réciter ce verset : "Et certes, nous t'avons donné une conquête discernante..." En disant : "Par Dieu ! Ce n'est point une conquête."

Cette réaction dont l'auteur n'était autre que شmar Ibn Elkhattab aurait créé ainsi un grave antécédent dans l'histoire de l'Islam : celui d'oser opposer l'avis personnel à l'ordre de Dieu et de Son messager... II n'est peut être pas par hasard que l'auteur de cet antécédent était l'un de ceux qui avaient hâtivement déserté le champ de bataille à Ohod laissant le prophète (pslp) combattre avec une toute petite minorité de fidèles...


6- La campagne de Khaybar


Au début de rabi'ê premier de l'année 7 de la Hijra , le prophète (pslp) décida de conquérir le fief des juifs de l'Arabie, qui avaient continué jusqu'alors à comploter contre la religion de Dieu après avoir été chassés de la Médine à cause de leur trahison successive.

Le lieu de rassemblement des tribus juives s'appelait Khaybar. Il était constitué par plusieurs bastions et forteresses dominant un ensemble de terres très fertiles dont l'une d'entre elle s'appelait Fadak.

Dans un secret total, le prophète (pslp) se dirigea en compagnie de mille six cents combattants vers Khaybar ; et pour couper cette agglomération de tout secours qui pourrait lui parvenir de ses alliés arabes mécréants de Ghatafen, il se dirigea vers la région de Raji'ê qui séparait les territoires des deux alliés.

A partir de cet endroit et au cours de la nuit, le prophète (pslp) assiégea les fortifications de Khaybar et les combattants de l'Islam se servirent des dattiers contournant les lieux pour se dissimuler.

Le matin, les combats commencèrent et les bastions tombèrent l'un après l'autre entre les mains des musulmans. Mais la dernière forteresse s'avéra imprenable et les guerriers juifs qui s'y étaient rassemblés se servirent des flèches pour tenir les musulmans à distance.

Au premier jour du siège de cette forteresse, le prophète (pslp) envoya Abou Baqr à la tête d'une colonne de combattants à sa conquête mais il échoua.

Au deuxième jour, le prophète (pslp) délégua شmar qui échoua lui aussi à briser les défenses de la forteresse.

Ces deux échecs successifs étaient suffisants pour remonter le moral des guerriers juifs qui commencèrent à taquiner les combattants de l'Islam et à se moquer d'eux.

Le prophète (pslp) dit, alors : "Certainement, je donnerai demain le commandement à un homme qui aime Dieu et Son messager, et que Dieu et Son messager l'aiment : hardi et chargeur et jamais déserteur ! Il ne reviendra pas, alors, avant que Dieu ne lui assigne la conquête."

Les musulmans passèrent alors cette nuit là, à se demander qui serait cet homme heureux, et chacun d'entre eux rêvait d'être lui même ce victorieux !

Le matin du troisième jour, le prophète (pslp) convoqua Ali, lui confia la bannière et invoqua Dieu pour lui faciliter la victoire. Ali se lança vaillamment avec ses troupes pour conquérir l'invincible forteresse.

Réconfortés par leurs victoires précédentes, les guerriers juifs s'étaient hasardés hors de leur bastion ; et c'est ainsi qu'une grande bataille eut lieu dès l'arrivée des troupes d'Ali qui ne tarda pas à tuer les deux grands maîtres de guerre juifs : Merhab et Elhareth, réputés tous les deux être invincibles au duel.

Les autres guerriers juifs furent terrifiés et s'empressèrent de regagner la forteresse et de bien, en fortifier le portail devant lequel les musulmans s'arrêtèrent impuissants.

C'est alors qu'Ali (psl), tendit la main vers l'anneau du portail et le secoua fortement, puis l'arracha pour en faire un pont sur lequel les troupes musulmanes passèrent pour pénétrer à la forteresse... Et ce fut alors, la capitulation des juifs qui étaient stupéfaits devant la force d'Ali (psl).

Les musulmans aussi n'étaient pas moins stupéfaits que les juifs et ils se demandèrent : "Par quel miracle, Ali (psl) put secouer et arracher un portail que sept des plus forts combattants musulmans n'avaient même pas réussi à remuer ?"

Ali leur dit : "Je n'ai pas fait cela par une force physique mais par une force divine."

Les juifs demandèrent la paix et sollicitèrent le prophète (pslp) de rester chez eux en offrant la moitié de leurs récoltes aux musulmans. Le messager de Dieu (pslp) accepta l'offre et les gracia.


Fadak


Lorsque les nouvelles des victoires musulmanes arrivèrent aux juifs de Fèdek, ils s'empressèrent de solliciter la paix avec eux et offrir au prophète (pslp) de lui livrer la moitié des terres qu'ils cultivent en contre partie de son amnistie.

Le prophète (pslp) accepta l'offre et mit la main sur la moitié des terres de Fèdek puis en fit une dotation à son unique fille la sainte Fatima qui était aussi l'épouse de son fidèle compagnon Ali.

En réalité, cette dotation ne peut être expliquée que par le futur rôle de la fille du prophète et de son mari, pour lesquels, les terres fertiles de Fèdek pourraient constituer une source financière suffisante pour suivre les actes de bienfaisance et les dépenses aux profits de la propagation de la paroi de Dieu.

Le prophète (pslp) se dirigea ensuite vers le dernier bastion des juifs dans la Péninsule Arabe : la vallée des Qoura qui tomba aussitôt entre les mains des musulmans.

Le prophète (pslp) gracia ces juifs en contre partie de la remise de la moitié de leurs rentes aux musulmans.

Ces victoires et ces actes consolidèrent la position des musulmans, aussi bien, sur le plan financier que militaire. Et c'est dans ces conditions que le prophète (pslp) envoya à tous les souverains voisins de l'époque des émissaires les invitants à se convertir à l'Islam. Certains de ces émissaires furent bien accueillis tandis que d'autres durent parfois subir la mort.


7- La bataille de Mo'ta


Le gouverneur de Boss'ra (ville dans l'actuelle Jordanie) osa tuer l'émissaire du prophète (pslp). Ce crime odieux ne pouvait pas rester impuni et le messager de Dieu (pslp) ordonna une campagne de punition contre ce mécréant.

Une armée de trois mille combattants musulmans se constitua. Le prophète (pslp) désigna à sa tête son cousin fidèle Jaâfar Ibn Abi Taleb ayant comme successeur Zeyd Ibn Harithèh auquel devrait succéder l'Ansari Abdoullah Ibn Raouahèh.

Lorsque l'armée des musulmans arriva à Mo'ta, ils furent tous surpris par le grand nombre de l'ennemi qui avait été, vraisemblablement, averti de la campagne et avait préparé deux cent mille guerriers dotés du dispositif militaire le plus moderne de l'époque.

En effet, le gouverneur de Boss'ra était un valet de l'empire romain, et à ce titre, il disposait de tous les moyens de ce grand empire.

Malgré le déséquilibre non compensable des forces, les musulmans menèrent un combat historique dans lequel, leurs trois commandants successifs optèrent pour le martyre... A ce moment crucial, les musulmans désignèrent Khaled Ibn Eloilid qui était nouvellement converti à l'islam, comme commandant et il décida la retraite sous la couverture de la nuit.

C'était ainsi que le reste de l'armée musulmane put rejoindre la Médine après avoir rédigé une page héroïque de l'histoire du martyre pour l'amour de Dieu.


8- Violation de l'acte de Houdeybieh


Les nouvelles de la bataille de Moe'ta arrivèrent à Qouraych. N'y pouvant voir qu'une défaite qui en présage bien d'autres, ils allèrent jusqu'à croire que c'était là le début de l'effondrement définitif de l'Islam...

Ces déductions hâtives et ces conclusions erronées poussèrent la tribu de Qouraych à porter, par ses propres mains, le coup fatal à son existence idolâtre. En effet, ces mécréants firent une incursion sauvage sur les alliés des musulmans les plus proches de la Mecque qui n'étaient autre que la tribu de Khouza'âh.

Ces victimes demandèrent alors le secours de leurs alliés de la Médine. Ainsi, le prophète (pslp) décida d'en finir, une fois pour toute, avec les païens de la Mecque.

Entre temps, Abou Soufièn se rendit compte de la gravité de l'erreur de Qouraych et s'empressa à la Médine pour solliciter le renouvellement et la prolongation de la paix. Mais le prophète (pslp) refusa de le recevoir et tous les musulmans de la Médine le boudèrent.

Même sa fille Om Habibèh qui était admiratrice des épouses du prophète (pslp), dédaigna de lui réserver l'accueil habituel pour un père en visite...

Finalement, Abou Soufièn revint à Qouraych bredouille et les idolâtres de la Mecque en furent fortement angoissés.


III- Après la Victoire


La conquête de la Mecque


Le messager de Dieu (pslp) ordonna aux musulmans de se préparer à la guerre. II rassembla une armée de dix mille combattants tout en gardant le secret absolu. Et pour empêcher les fuites des nouvelles vers Qouraych, il posta des troupes de garde permanente autour de la ville.

L'un des musulmans, voulant gagner l'amitié de Qouraych, lui envoya une femme avec un message secret. Mais Dieu Le tout Haut informa Son prophète de cette trahison. Ali (psl) intercepta la femme et lui enleva le message.

Le traître, qui s'appelait Hateb fut pris et avoua son crime. Il affirma alors qu'il était si sûr de la victoire des musulmans qu'il ne put résister à la tentation d'obtenir l'amitié des qouraychiens, croyant que cela n'endommagerait en rien la position des musulmans.

Cette histoire dénonce un état de faiblesse morale parmi les musulmans de la Médine ; cet état n'aurait pas tardé à se manifester. Et plus encore en laissant des effets graves sur l'évolution politique après le prophète.

Le dix du mois de Ramadan, les troupes musulmanes avancèrent vers la Mecque. Et, arrivé aux environs de la ville sainte, le messager de Dieu (pslp) tâcha à tout prix d'éviter une bataille sanglante en agissant sur le plan psychologique pour détruire toute tentation de résistance chez les idolâtres de la Mecque.

Ainsi, au cours de la nuit il ordonna à tous les combattants d'allumer des feux. Le spectacle fut majestueux. Abou Soufièn, qui épiait tout cela de loin, fut pris de terreur et conclut rapidement que les mecquois n'étaient pas en mesure de tenir tête aux musulmans si nombreux et si décidés!

Abou Soufièn alla chercher la médiation d'آbbes, l'oncle du prophète, résidant encore à la Mecque.

Les pourparlers avec le messager de Dieu (pslp) aboutirent à la capitulation de Qouraych en contre partie d'une amnistie générale.


L'amnistie générale


Les musulmans conquérants étaient, pour la plupart, animés d'un désir de vengeance après tout le mal qu'ils avaient dû subir de la part de Qouraych. Mais la décision du prophète (pslp) fut ferme : même ceux qui avaient fait du mal à la personne même du prophète furent graciés.

Le premier souci du messager de Dieu (pslp) était de nettoyer la Kaaba de toutes les idoles qui la peuplaient. Et c'était Ali (psl) qui fut chargé de la délicate mission de la casse des idoles devant les milliers des mecquois en larmes !

Le courage et le dévouement inconditionnels de cet homme hors du commun vont lui coûter une rancune intarissable de la part des mecquois qui commencèrent alors à peine à effleurer la foi de l'Islam.

Bilal monta ensuite sur le toit de la Kaaba et y scanda le premier appel à la prière (êdhên) de la ville sainte.


La bataille de Houneyn


La conquête de la Mecque par les musulmans troubla et inquiéta les autres grandes tribus arabes qui voulurent surprendre les musulmans dans leur propre fief.

Ainsi, les deux grandes tribus de Haouazen et Thaqif rassemblèrent une grande armée de douze mille guerriers et confièrent son commandement à une personnalité arabe fort connue : Malek Ibn آouf.

Sachant que le prophète (pslp) voulait sortir avec ses combattants à leur rencontre, ils prirent position sur le mont de Houneyn en attendant le passage des combattants de l'Islam par une vallée facilement Table.

Les premières troupes musulmanes commandées par Khaled Ibn Eloüid arrivèrent au milieu de la vallée sous la pénombre de l'aube.

C'était alors qu'ils furent surpris par une pluie de flèche qui les aveugla.

La retraite désordonnée de ces troupes causa l'anarchie et le désordre total dans l'ensemble de l'armée musulmane, et la situation devint beaucoup plus grave lorsque les mécréants sortirent de leur refuge et attaquèrent les musulmans et en tuèrent un grand nombre.

La plupart des musulmans crurent à la défaite et la désertion commença.

Durant ces événements catastrophiques, une toute petite minorité de croyants fidèles sous la direction d'Ali (psl) tinrent bon et menèrent un combat féroce alors que le prophète (pslp) appelait les fidèles à résister, puis il demanda à son oncle آbbes, connu par sa voix sonore, de rappeler les déserteurs et les exhorter à tenir à leur engagement envers Dieu et Son prophète.

Petit à petit, les musulmans commencèrent à se réveiller du choc et retournèrent à leur position, accourant à l'appel du prophète (pslp) qui scandait tout haut : "C'est moi le messager de Dieu, accourez auprès de moi."

Les appels du prophète et de son oncle ramenèrent près d'eux deux cents combattants autour de leur commandeur. Et à un instant décisif de la bataille, Ali (psl) réussit à tuer le porteur de la bannière des idolâtres ; et voyant le drapeau de l'idolâtrie tombé par terre, les musulmans revinrent à l'attaque, ce qui terrifia les mécréants et fit chuter leur moral.

A ce moment là, le prophète (pslp) ordonna à ses fidèles de contre attaquer massivement en disant : "C'est maintenant que la bataille va faire rage, foncez sur eux ! " Et c'était la victoire écrasante des musulmans."


La bataille de Tabouk


Au mois de Rajeb de l'année 9 de la Hijra , les nouvelles d'un grand rassemblement des troupes romaines sur les frontières nord de l'Arabie laissèrent entendre qu'une attaque massive des régions du nord se faisait préparer.

Le prophète (pslp) décida alors de mener une grande opération préventive et dissuasive. Et contrairement à son habitude, il n'avait pas voulu utiliser l'effet de surprise ; bien au contraire, il annonça la mobilisation générale, ordonnant à tous les musulmans aptes au combat de se préparer pour la grande bataille contre les romains.

C'était avec un grand enthousiasme et une bravoure sans équivalent que certains musulmans et musulmanes répondirent à l'appel du messager de Dieu. En effet, ils apportèrent tous ce que pouvait être utile pour la bataille, allant des moyens de transport jusqu'aux bijoux personnel.


La Mosquée des hypocrites


Parallèlement à tout cela, les hypocrites de la Médine se rongeaient les ongles, impatients de voir chuter l'Islam et les musulmans sous les coups des romains.

Et alors que les préparatifs de guerre étaient à leur apogée, ils bâtirent une mosquée et vinrent au messager de Dieu pour solliciter sa légitimation en demandant qu'il vînt prier dedans.

Le prophète (pslp) était bien conscient quant au projet maléfique des hypocrites et envoya un groupe de croyants pour les surprendre en pleine réunion secrète chez un juif appelé Soueylem. Mais la situation générale des musulmans ne permettait à ce moment là plus qu'une petite action ponctuelle dans laquelle le groupement des hypocrites fut dispersé.


Vers Tabouk


La marche vers Tabouk commença. Après tous les efforts de mobilisation générale, les troupes musulmanes purent atteindre le nombre de trente mille. L'ensemble entama son long parcours qui était de plus de six cents kilomètres en plein désert et sous la chaleur torride de l'été.

Vues l'importance et la gravité du rôle des hypocrites de la Médine, le prophète (pslp) n'avait pas trouvé mieux que son plus fidèle compagnon Ali pour le laisser à sa place et déjouer les tours et les plans maléfiques qu'ils voulaient tenter. Ce choix était d'une importance capitale et montrait clairement aux musulmans qu'Ali n'est pas seulement le meilleur homme de guerre de l'Islam mais aussi le meilleur guide politique après le prophète (pslp).

Vraisemblablement, le prophète (pslp) voulait faire connaître à tous les musulmans le rang d'Ali auprès de Dieu et de Son messager : et lorsque les hypocrites commencèrent à calomnier Ali (psl) en essayant de le dénigrer à cause de cette mission, le prophète (pslp) saisit cette occasion et dit à Ali (psl) tout en s'adressant indirectement aux musulmans : "Ils ont menti ! Je n'ai fait que vous confier tout ce que j'ai laissé derrière moi ! Ne veux tu pas que tu sois auprès de moi autant que Haroun l'ait été auprès de Moussa ? Mais après moi, il n'y aura plus de prophète !"

L'armée des musulmans arriva à Tabouk et ses nouvelles parvinrent aux romains qui préférèrent alors ne pas entrer dans une bataille dont l'issue ne serait pas garantie. Ils se retirèrent laissant alors les musulmans dans le choix d'attaquer ou de se contenter d'une victoire morale.

Le prophète (pslp) préféra ne pas chercher la guerre et ordonna à ses compagnons de camper sur le champ dans une démonstration de force et d'autorité, et avec une manifestation de dévouement total envers Dieu.

Le campement dura vingt jours. Jugeant que cette période était suffisante pour atteindre tous les objectifs fixés, le prophète (pslp) donna l'ordre de la retraite vers la Médine.


Le complet des hypocrites


Sur le chemin de retour, quelques hypocrites dissimulés par les musulmans voulurent profiter de l'obscurité de la nuit pour faire trébucher la chamelle du prophète (pslp) dans un ravin. Mais leur tour maléfique échoua et le messager de Dieu en sortit sain et sauf.

Furieux, quelques croyants voulurent tuer les malfaiteurs mais le prophète (pslp) intervint par sa magnanimité habituelle et les en empêcha.

Dès l'arrivée du prophète (pslp) à la Médine, il ordonna la destruction de la mosquée des hypocrites dont la réalité et les fins maléfiques furent révélées à tous les musulmans par le Saint Coran. Certains des hypocrites se repentirent et le prophète (pslp) les gracia.


Le désaveu à l'égard des polythéistes


Le dix dhoul-hijja de l'année 10 de la Hijra, et alors que les idolâtres pouvaient encore faire le pèlerinage selon leurs rites, Dieu, à Lui pureté, fit descendre à Son prophète la sourate du désaveu (dite aussi sourate du repentir) qui déclara la guerre au polythéisme et aux idolâtres.

Le messager de Dieu (pslp) chargea Ali de lire cette sourate devant tous les pèlerins de cette année là et de faire un communiqué selon lequel, â partir de ce jour là, il fut interdit à tout idolâtre de pénétrer à la demeure sainte. Entre autre, il dit : "ô les gens ! Dorénavant, nul idolâtre ne pourra faire le hajj et nulle personne nue ne pourra tourner autour de la Kaaba (le taouaf) et quiconque aurait conclu un acte avec le messager de Dieu, il est valide jusqu'à son échéance." [S.9: V.4]


I- A l a Mecque


Qouraych et Hachem


Qouraych est le nom d'une tribu arabe vivant dans la région du Hedjaz, c'est à dire à l'ouest de la Péninsule Arabe ; cette tribu était la plus célèbre et la plus prestigieuse de toutes les tribus arabes.

Le prestige de la tribu de Qouraych revenait déjà au quatrième grand père de notre grand prophète Muhammad (pslp), Qouçaye fils de Kilèb qui avait l'honneur de gérer des affaires de la demeure divine : la Kaaba autour de laquelle la ville de la Mecque était bâtie.

La tribu de Qouraych était constituée de plusieurs grandes familles dont la plus honorable était celle des enfants de Hachem à laquelle appartient le sceau des prophètes.

Hachem était très connu par sa générosité et sa grandeur d'âme et il était respecté par tous les habitants de la Mecque ; en réalité sa réputation dépassait bien les limites de cette ville puisqu'il avait la fonction de préparer les repas des pèlerins de la sainte demeure à chaque saison de pèlerinage.

Hachem avait mérité son surnom depuis une année de sécheresse et de famine qui frappa la région et toucha sérieusement la tribu de Qouraych.

A ce moment là, il fut le premier à avoir l'idée de faire cuire et distribuer un potage à base de pain, ce qui permit à tous les gens de manger à leur faim.

En outre, Hachem était le premier à organiser les grands commerces de l'hiver et de l'été ; méritant ainsi le surnom de Seyyed (maître : appellation qui reste jusqu'à nos jour comme spécification de sa descendance).


Abdoul Mouttaleb et Abdoullah


Après Hachem, آbdoulmouttaleb lui succéda au pouvoir spirituel et moral de la tribu de Qouraych, et c'est à son époque que le roi d'Abyssinie, Abraha voulut détruire la Kaâba, et que par la puissance de Dieu, Le Tout Haut, ce mécréant et son armée furent détruits à la proximité de la demeure sacrée.

Ce grand miracle donna encore plus de prestige à آbdoulmouttaleb qui vit ainsi sa position parmi toutes les tribus arabes fortifiée et consolidée.

آbdoulmouttaleb avait beaucoup d'enfants, mais Abdoullah était parmi eux le meilleur et le plus aimable.

ہbdoullah avait vingt ans quand il se maria avec E'minèh fille de Wehb et le fruit de ce mariage béni fut notre maître et prophète Muhammad (pslp).


Enfance et jeunesse du Prophète (pslp)


La naissance du prophète (pslp) fut deux mois après l'année de l'éléphant pendant laquelle l'armée d'Abraha fut détruite. Le père de notre grand prophète fut décédé alors que sa glorieuse femme était encore enceinte.

Lorsque E'minèh mit au monde le plus prestigieux bébé de l'univers, il fut adopté par son grand père آbdoulmouttaleb ; et c'est ainsi que Muhammad (pslp) passa une bonne partie de son enfance sous la tutelle de son honorable grand père qui était une véritable compensation divine de l'orphelinat de notre maître et prophète.

Depuis sa jeunesse, Muhammad (pslp) jouissait d'une réputation hors du commun. Les gens de la Mecque ne l'appelaient que par des surnoms comme : le sincère, le probe etc. et ils consignaient chez lui leurs biens et argents.

Muhammad (pslp) aimait beaucoup les pauvres et les mesquins, et avait l'habitude de partager ses repas avec eux. Il prêtait toujours l'oreille à leurs lamentations et n'épargnait aucun effort pour résoudre leurs problèmes.

Une fois, des jeunes de la Mecque établirent une alliance dite pacte des vertueux pour la protection des faibles et des opprimés et la défense de leurs droits contre tout prévaricateur ou oppresseur ; Muhammad (pslp) les joignit rapidement et leur prêta aide et soutien puisque les principes sur lesquels ce pacte fut construit s'accordaient parfaitement avec sa morale.

Sous la demande de son oncle Aboutaleb, Muhammad (ps1p) participa à l'une des caravanes commerciales de Khadija, dame honorable de Qouraych, qui lui confia son commandement et sa gestion.

Lorsque Khadija prit état des qualités morales de Muhammad (pslp), elle lui proposa le mariage et il accepta.

Khadija était une femme vertueuse et riche. Son soutien et dévouement absolus pour son mari en font d'elle une femme exemplaire pour toute l'humanité.

Avec ces qualités, elle méritait bien d'être l'unique mère de la descendance purifiée du grand prophète (pslp). En effet, c'était elle qui mit au monde la prestigieuse Fatima (pse), mère de Hassan, Hussein et leur sœur Zeynab ; et c'était de Hussein (psl), son petit fils, qu'allaient naître les neuf Imams de AhlulBeyt, l'un de l'autre, pour bénir tout l'univers.


Une étincelle de la sagesse de Mohammad (pslp)


Dix ans après le mariage de Khadija et Muhammad (pslp), de grandes inondations submergèrent la Mecque et endommagèrent sérieusement la demeure sacrée.

Qouraych décida alors de reconstruire la Kaâba, et toutes les tribus se partagèrent cet honneur. Lorsque la construction fut achevée et le temps de remettre la pierre noire à sa place arriva, toutes les familles de Qouraych se disputèrent l'honneur de son transport. Cette dispute ne tarda pas à dégénérer en une prémisse de bataille armée.

A ce moment critique, Muhammad (pslp) intervint pour calmer les esprits et ramener la paix et la concorde en proposant à toutes les tribus en querelle de participer tous ensembles à ce grand honneur :

C'est ainsi qu'il enleva son pardessus, le posa sur terre, prit la pierre noire avec ses propres mains, la remit sur son habit et invita toutes les tribus à la transporter en tenant le tissu chacun par un bout.


La révélation


Quand Muhammad (pslp) eut ses quarante ans, il avait déjà l'habitude de quitter la Mecque pour s'abriter dans la grotte de Hira'e où il s'adonnait à l'adoration de Dieu, l'unique Dieu qu'il eût toujours connu ou prié.

Au mois de Ramadan de cette année là, l'ange Gabriel (Jibril) descendit chez Muhammad (pslp) à la grotte de Hira'e et lui apporta la grande nouvelle : la prophétie et la mission d'être le messager de Dieu.

Muhammad (pslp) était en pleine contemplation et son esprit était dans un état de dévotion absolue de Dieu, Le Tout Puissant, lorsque l'ange Jibraîl l'appela par les paroles de Dieu :

« Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé... »

Et c'étaient les premiers versets du saint Coran.

Muhammad (pslp) descendit la montagne appelée de nos jours le mont En'nour, se situant à environ six kilomètre de la Mecque et il se dirigea vers toute l'humanité à laquelle il fut chargé par le Seigneur des mondes de faire parvenir le message divin.

La propagation de la foi pure fut d'abord enveloppée du secret, et les premiers à l'avoir adoptée étaient : Khadija parmi les femmes et Ali, cousin adopté du prophète, parmi les hommes.


Le début de la répression


Trois années passèrent, et l'Islam se propagea lentement mais sûrement parmi les déshérités de la Mecque. Après quoi, l'ordre de Dieu, Le Tout Haut parvint à Son messager de déclarer le contenu de Son message.

Dans un environnement totalement hostile et complètement dévoué à l'idolâtrie, le messager de Dieu Muhammad (pslp) déclara que :

« Je témoigne que point de dieu sauf Dieu
et que c'est moi le messager de Dieu. »

Après cette déclaration, les païens idolâtres de Qouraych attisèrent le feu de la haine et commencèrent à battre le tambour de la guerre contre la foi de l'Islam dans laquelle ils voyaient un danger mortel pour leurs intérêts et privilèges injustes.

Au début, ils essayèrent de corrompre le messager de Dieu (pslp) et d'acheter son silence en lui proposant des fortunes immenses et un pouvoir absolu sous condition d'abandonner la foi de l'Islam ; mais tous leurs efforts étaient vains.

Quand les idolâtres de Qouraych virent la détermination du messager de Dieu, ils optèrent pour la manière forte et entamèrent une oppression générale contre tous les adeptes de la nouvelle religion qui ne jouissaient d'aucune position sociale pouvant les protéger :

Ainsi, les plus déshérités furent torturés à mort. Certains autres purent supporter la torture et survécurent, alors que d'autres musulmans jouissant d'une protection familiale ou tribale se virent ridiculisés et insultés là où ils allèrent.

De surcroît, leurs biens furent saisis ; et chaque fois que le rapport des forces tribales ou familiales le permettait, même leurs maisons furent pillées...


La guerre économique contre l'Islam


Toute cette campagne d'oppression n'avait guerre pu empêcher la foi de Dieu de se propager ; tout au contraire, chaque fois que l'oppression prenait un aspect plus spectaculaire, le message divin parvenait à encore plus d'oreilles et de cœurs assoiffés de justice...

Cette marche irrésistible du message islamique amena les têtes pensantes de l'idolâtrie à essayer la méthode de l'isolement et du blocus total contre les proches de Muhammad (pslp) et ses disciples.

Ainsi, les chefs de toutes les familles et tribus mecquoises signèrent un pacte selon lequel les proches du prophète et ses disciples devraient être renvoyés de la ville et assignés à un boycottage total ; et toute transaction avec eux fut interdite. Après quoi, les croyants furent encerclés dans un endroit appelé col d'Aboutaleb où ils durent subir des conditions inhumaines d'isolement social et de privation totale.

L'encerclement des proches du prophète était sans merci et leurs besoins vitaux restèrent insatisfaits : l'approvisionnement en eau et en vivre était presque impossible et ce n'était que par des moments de la nuit que les fidèles du prophète (pslp) pouvaient leur faire parvenir quelques secours.

Ces petites violations du blocus n'avaient pas empêché la famine et la soif de faire un grand ravage parmi les victimes du blocus. Certains des proches du prophète (pslp) furent décédés. Mais la résistance des musulmans était tellement farouche et spectaculaire que le blocus devint une source de désaccord et de discorde entre les idolâtres de Qouraych, et de crainte que l'isolement économique des musulmans pût provoquer une sympathie générale parmi les arabes.


Les mécréants finirent par lever le blocus et commencèrent à préparer un plan pour la liquidation définitive du prophète (pslp) et de ses adeptes, et dans une réunion secrète à la maison des congrès (Dar ennadoua) ils décidèrent d'assassiner Muhammad (pslp).


La Hijra


Par révélation, le messager de Dieu (pslp) fut informé du plan des mécréants ; il proposa alors à son cousin Ali de venir dormir à sa place pour pouvoir quitter la Mecque la nuit même de l'attentat.

Le fidèle cousin accepta la proposition de son maître sans aucune hésitation et le prophète (pslp) put ainsi quitter la Mecque en pleine nuit sans que les ennemis s'en aperçussent.

Lorsque les mécréants attaquèrent la maison du prophète (pslp) pour exécuter leur complot, ils furent surpris de se trouver non pas devant Muhammad (pslp) mais face à face avec son fidèle cousin tout à fait prêt pour la bataille.

Pris de panique, les mécréants s'enfuirent pour avertir les grands chefs de l'idolâtrie qui organisèrent aussitôt une grande campagne à la poursuite du prophète (pslp).

Sous la protection divine, Muhammad (pslp) échappa à ses poursuivants qui revinrent bredouilles à la Mecque.

Après neuf jours de parcours, le prophète de Dieu arriva à sa destination : la ville de Yathreb. Les habitants musulmans de cette ville lui réservèrent un accueil inouï et ils se disputèrent l'honneur de le servir... Et dans un endroit de la ville de Yathreb appelé Qibê', il ordonna de construire la première mosquée de l'Islam. Ce travail fut entamé avec un enthousiasme exemplaire et le prophète (pslp) y participa lui-même.

Ainsi, la première prière de vendredi après l'arrivée du prophète (pslp) à la ville de Yathreb fut établie dans cette mosquée bénie.

Yathreb fut aussitôt rebaptisée Elmèdinèh (la Médine) par le prophète lui même qui y demeura parmi ses habitants appelés dès lors Ansar (c'est à dire soutenants, militants et sympathisants) pour leur enseigner le Coran et les sciences divines.

En attendant l'arrivée de son fidèle cousin Ali (auquel il avait confié la mission de restituer les consignes déposées chez lui à leurs propriétaires et de ramener avec lui les femmes et les enfants de Bèni Hachem), le prophète (pslp) commença rapidement son action constructive.

L'attente du prophète ne dura pas plus de trois jours au bout desquels son fidèle compagnon et soutien Ali le rejoignit à Qibê' après avoir rempli héroïquement sa mission.


II- Après la Hijra


Le premier état Islamique


La rentrée du prophète (pslp) et ses compagnons exilés avec lui à la ville de Médine, était un événement décisif en Islam : c'est la grande Hijra, c'est-à-dire l'exil volontaire pour l'amour de Dieu.

Les musulmans de la Médine étaient conscients de la valeur de l'événement, et ils se disputèrent l'honneur d'accueillir le prophète (pslp) dans leurs maisons. Mais le messager de Dieu (pslp) trancha rapidement

.iles discussions en informant tous ses accueillants que sa chamelle, sous l'ordre de Dieu, va, elle même, désigner son futur lieu de résidence provisoire. Et devant l'impatience de tous les accueillants, la chamelle s'arrêta devant l'un des Ansar appelé Abou Ayyoub qui eut l'honneur d'être l'hôte de la personnalité la plus digne de l'univers.

Après l'arrivée du prophète (pslp) à la Médine, cette ville connut la paix pour la première fois depuis cent vingt ans pendant lesquelles ses deux grandes tribus : Les Aous et les khazrejs s'entredéchiraient sans merci ; alors que les tribus juives voisines en tiraient un grand profit et ne manquaient jamais d'aniser le feu de la guerre chaque fois qu'il commence à s'éteindre.

Ainsi, la Hijra pacifia les deux tribus de la Médine, annula le rôle diabolique de leurs voisins juifs... Et, chaque fois que l'unité des Ansar était menacée par un nouveau complot, le messager de Dieu (pslp) intervenait pour ramener la paix.

Les musulmans immigrés à la Médine devenaient de plus en plus nombreux et ils étaient généralement déshérités et démunis après la saisie de leurs biens par les idolâtres. Le prophète (pslp) fraternisa ces nouveaux venus avec les Ansar qui acceptèrent volontiers de partager leurs biens et richesses avec eux.

De ce fait, et par l'unité des Ansar avec les exilés pour l'amour de Dieu appelés Mouhajirine la première société musulmane fut établie pour concrétiser les aspects sociaux du message de l'Islam.


Le changement de direction de la prière


Lorsque le prophète (pslp) était à la Mecque, la direction de la prière (Qibleh) était vers la mosquée d'El Aqsâ dans la ville d'El Qods (Jérusalem).

Après la Hijra, les musulmans avaient continué à prier vers la même Qibleh. Ce qui encouragea les mécréants juifs à les taquiner en prétendant que la prière vers cette direction serait un aveu de l'authenticité de la religion judaïque dont ils se réclamaient.

Mais cette situation n'avait pas duré plus de dix sept mois que, la révélation descendit ensuite par l'ordre divin de changer la Qibleh vers la mosquée sacrée de la Mecque.

Le changement de la qibleh fut une très mauvaise nouvelle pour les juifs de la Médine qui se demandèrent désespérément : "qui est ce qui les a déplacés de leur ancienne qibleh ?" Vraisemblablement, ces mécréants étaient loin de savoir que cet événement n'était rien d'autre qu'un test de foi pour tous les musulmans.


A la défense de l'Islam


1- La bataille de Badr


Pour protéger la Médine contre toute incursion ou trahison, le messager de Dieu conclut rapidement des pactes et des traités avec les tribus vivant au voisinage de la cité musulmane.

Pour récupérer une partie des biens que les mécréants avaient saisis à la Mecque et pour réduire de l'autorité de la tribu de Qouraych parmi les arabes, le prophète (pslp) organisa des incursions contre les caravanes commerciales des têtes de l'idolâtrie mecquoise.

C'était ainsi que, le premier affrontement armé entre les musulmans et les idolâtres eurent lieu aux alentours des puits de Bèdr, et ce fut alors la célèbre bataille de Bèdr qui avait donné aux musulmans une bonne réputation parmi les arabes.

En effet, bien que le nombre et l'équipement des idolâtres dans cette bataille fussent trois fois supérieurs à ceux des musulmans, la victoire du prophète et de ses adeptes fut écrasante et plusieurs grands chefs des idolâtres de la Mecque y trouvèrent la mort.


2- La bataille d'Ouhd


Après sa défaite à Badr, Qouraych fut prise de fureur et de désir de vengeance. Son nouveau chef Abou Soufièn commença aussitôt à organiser les préparatifs de la nouvelle bataille ; tout en interdisant les femmes de Qouraych de manifester les signes de deuil avant que la mort de leurs parents fût vengée. Abou Soufièn voulait par ces restrictions raviver la rancune et attiser encore plus le feu de la colère de Qouraych.

D'un autre côté, les juifs de Médine furent très angoissés par la victoire des musulmans. Ils essayèrent à tout prix de pousser la tribu de Qouraych vers sa revanche. Ainsi, l'un de leurs chefs appelé Kaâb Ibn El'Achraf qui était aussi un poète, fut envoyé à la Mecque pour réciter devant Qouraych des poèmes appelant à la vengeance.

Qouraych organisa alors une réunion à la maison des congrès pour discuter les modalités pratiques de la prochaine bataille. Ils décidèrent alors d'attaquer la Médine et destinèrent pour cette fin, un budget colossal de cinquante mille dinars. Ils ne manquèrent pas de demander le renfort de la part de leurs alliés traditionnels.

L'armée des mécréants dépassa les trois mille guerriers. Ils étaient animés par une rancune profonde et aveuglés par le désir ardent de vengeance.

Lorsqu'ils avancèrent vers la Médine, en essayant de garder le secret autant que possible, la nouvelle de cette campagne parvint au prophète (pslp) par une lettre de son oncle آbbès qui demeurait à la Mecque et cachait son islam.

Abou Soufièn prit le commandement de la campagne, alors que la cavalerie de l'armée fut confiée à Khaled Ibn Eloilid. Alors que ces mécréants s'avançaient vers la Médine, les musulmans, avertis, tinrent une réunion générale dans la mosquée et, décidèrent d'aller à la rencontre de l'ennemi en dehors de la ville.

Et lorsqu'ils se rassemblèrent, leur nombre était environ un millier, dont le tiers ne tarda pas de manifester leur hypocrisie, en rebroussant chemin juste avant le début des combats. Mais ceci n'avait pas altéré la volonté des musulmans qui s'impatientaient de mourir pour l'amour de Dieu. Le prophète (pslp) s'avança alors avec ses fidèles à la rencontre d'un ennemi, qui leur était quatre fois supérieur en nombre et en équipement.

Le prophète (pslp) choisit de bonnes positions stratégiques aux pieds de la montagne d'Ohod, à la proximité de la Médine.

La rencontre des deux armées fut le samedi 7 chaouel de l'année 3 de la Hijra. Les musulmans se trouvèrent alors entre la montagne et l'armée ennemie.

Pour parer toute attaque contre l'arrière de l'armée des musulmans, le prophète (pslp) ordonna à une cinquantaine d'archers d'occuper une colline dominant la seule voie possible du danger.

Et vue l'importance stratégique de la position occupée par les archers, le prophète (pslp) les somma catégoriquement de ne pas l'abandonner quel qu'en soit le prétexte.

Le premier affrontement entre les deux armées, se solda par une défaite cinglante des mécréants qui s'empressèrent alors de fuir le champ de bataille mais les musulmans se lancèrent à leur poursuite.

Les archers, observant le déroulement des combats du haut de la colline, crurent que la bataille fut terminée et qu'il était de leur droit de descendre près de leurs frères combattants pour ramasser avec eux les butins laissés par les vaincus.

Mais Khaled Ibn Eloilid, chef de la cavalerie, observait tout cela de loin et, quand il vit l'arrière des musulmans découvert par l'abandon des archers de leur position, il mena une attaque surprise par cette voie, semant ainsi le désordre dans les rangs des musulmans et renversant le cours des combats.

La plupart des musulmans n'étaient pas à la hauteur de cette nouvelle épreuve et, croyant que le prophète (pslp) fut tué dans l'attaque des cavaliers, ils se dispersèrent dans toutes les directions, laissant une petite minorité de combattants courageux et fidèles qui résistèrent au choc et empêchèrent le mécréant d'atteindre le prophète (pslp).

Dans cette phase décisive et dangereuse de la bataille, le fidèle : Ali se distingua pas sa défense héroïque du prophète, et put enfin finir la bataille en sauvant la vie au petit nombre de défenseurs qui se rassemblèrent alors dans une position plus solide pour préparer une contre attaque.

Quand les mécréants cirent la possibilité d'une deuxième victoire sur les musulmans, ils abandonnèrent le champ de bataille, se réconfortant du grand nombre de musulmans qu'ils avaient pu tuer.

La bataille d'Ohod avait été une véritable leçon pour tous les musulmans. En effet, si les archers avaient obéi aux ordres du prophète (pslp), le renversement des cours du combat n'aurait jamais eu lieu.

D'autre part, la fuite hâtive d'un grand nombre de musulmans et particulièrement de certaines personnalités bien connues des Mouhajirine (qui crurent à la défaite au moment même où le prophète (pslp) les appelait à résister) montre que l'amour de la vie, était toujours maître des cœurs de la majorité des musulmans.

Tout cela montre que le corps de la jeune communauté musulmane, souffrait de faiblesse sérieuse, que seule une bataille de ce niveau aurait pu révéler cette vérité au monde entier et par ce fait, être l'imprégner dans l’histoire…


3- La bataille du Fossé


Le déroulement des événements et la consolidation de plus en plus sensible, de la société islamique de la Médise et de la religion de l'Islam, étaient une source d'angoisse et d'inquiétude permanente chez les juifs de la Médine, qui essayèrent alors de rassembler toutes les forces de l'idolâtrie arabe sous l'égide de Qouraych, pour une bataille finale contre les musulmans.

Leur effort n'était pas sans résultat. Une alliance très large entre les tribus arabes mécréantes fut établie pour réunir enfin une grande armée de plus de douze mille guerriers... Et la marche vers la Médise commença.

Des cavaliers de la tribu voisine de Khouza'âh, portèrent la nouvelle de la campagne aux musulmans de la Médine, qui furent aussitôt convoqués par le prophète (pslp) pour une réunion générale, afin de décider la stratégie de la défense de la cité.

L'avis de Salman El Farsi qui consistait à creuser un fossé tout autour de la ville fut accepté à l'unanimité et le travail commença aussitôt.

Le grand fossé de douze kilomètres de longueur, de cinq mètres de profondeur et de six mètres de largeur, fut déjà achevé quand les troupes ennemies encerclèrent la ville.

Les mécréants furent stupéfaits et ne surent quoi faire ni comment procéder puisque, non seulement ils se trouvèrent devant un fossé profond dont la traversée s'avérait périlleuse, mais derrière le fossé, il y avait des barricades abritant des archers au qui vive !

En somme, la situation était très gênante pour les assaillants, jusqu'alors trop confiants de leur victoire, vue leur supériorité en nombre et en matérielle.

Le siège de la Médine dura encore quelques jours, pendant lesquels les musulmans souffrirent de toute sorte d'inquiétude et d'angoisse. Ils durent non seulement surveiller le fossé, mais aussi, leurs frontières avec leurs anciens alliés qui les ont trahis : la tribu juive de Bèni Qouraydha...

En effet, suite à la trahison de cette tribu et de sa rupture de son alliance avec le prophète (pslp), les musulmans ont dû réserver pas moins de cinq cents combattants pour surveiller ses traîtres, et les empêcher de mener une attaque surprise.

Les assiégeants essayèrent à maintes reprises, de percer les défenses musulmanes, et de pénétrer dans la cité, mais toutes ces tentatives échouèrent, à l'exception d'une attaque menée par un cavalier de renommée inquiétante pour les musulmans ; C'était آmr Ibn آbdouedd, connu par être le héros des Arabes et le cavalier invincible de la Péninsule.

En effet, آmr en compagnie de cinq cavaliers, put percer les premières lignes de défense musulmane. Il s'arrêta au milieu du champ de bataille et demanda le duel en défiant tous les musulmans d'un air moqueur.

Les musulmans se regardèrent les uns les autres. Les plus courageux parmi eux n'osèrent pas relever le défi, non pas par crainte de la mort, mais de peur que leur défaite devant cet ennemi redoutable pourrait briser le moral des musulmans.

Une fois encore, Ali sauva la situation et releva le défi. Ce n'étaient que quelques instants et ce fut le soulagement général des musulmans lorsqu'ils virent آmr trébuché sous le coup fatal d'Ali.

Les cinq autres mécréants prirent la fuite et ; pli rattrapa l'un d'entre eux dans le fossé et le tua.

Ce duel releva sensiblement le moral des musulmans, alors que celui des mécréants commençait déjà à se dégrader, surtout après l'échec de la tentative de pénétration des cavaliers de Khaled Ibn Eloilid, ainsi que par les rumeurs diffusées par des musulmans infiltrés parmi eux et selon lesquelles leurs alliés juifs auraient pactisé avec le prophète (pslp).

Ceci durant, quelques autres tribus arabes alliées de Qouraych, commencèrent à se demander s'ils avaient choisi le meilleur parti, et acceptèrent l'offre du prophète (pslp) de se retirer vers leur terre, en contre partie du tiers de la récolte des dattes de la Médine.

Mais la détermination d'Abou Soufièn, le commandant général des alliés arabes, ne fut altérée que lorsque Dieu, Le Tout Haut, intervint en envoyant sur eux des vents inhabituels, qui semèrent le trouble et l'angoisse parmi les mécréants.

Et, voyant que toutes les conditions humaines et naturelles ne pouvaient plus permettre la poursuite du siège, Abou Soufièn lança l'ordre de retraite, et ce fut alors la fin de la plus dure épreuve qui avait menacé l'existence de la première entité islamique de l'histoire.


4- Le châtiment des traîtres


Après le départ des alliés mécréants, le prophète (pslp) se retourna vers les traîtres qui étaient tout le long du siège un véritable fer de lance f au dos des musulmans la tribu juive de Bèni Qouraych.

Le prophète (pslp) ordonna aussitôt le siège de leurs bastions et fortifications.

Ce siège dura vingt cinq jours et les traîtres finirent par accepter de se rendre au jugement de leur ancien ami, l'un des chefs des Ansars : Saâd Ibn Maâ'zh.

Saâd était un homme très pieux et ne pouvait juger que selon les lois de Dieu. Sa juste sentence fut approuvée par le prophète (pslp) : l'exécution de tous les traîtres, à l'exception des femmes et des enfants.

Ainsi se termina l'existence maléfique des juifs à la Médine, après de longs épisodes de trahison et de complot, que les musulmans durent y subir depuis les premiers jours de la Hijra de la part d'autres tribus, telles que Bèni Qaynouqa'î et Bèni Ennadhir qui avaient déjà mérité, à juste titre, l'exclusion de la Médine.

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