EDITORIAL Lumières Spirituelles
Lumières Spirituelles
N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009
LES REFUTATIONS de Buhlûl
LES MYSTERES d'Ispahan
L'AME
cette méconnue
QUE SE PASSE-T-IL au Yémen ?
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 3
EDITORIAL
Le jour de la distribution des cadeaux !
Après avoir jeûné pendant tout un
mois et nous être tournés vers Dieu,
uniquement vers Lui, durant ce mois,
nous voilà arrivés au jour de la Fête
(Aïd al-Fitr), le jour de la distribution
des cadeaux !
Car Dieu a réservé pour tout jeûneur
véritable de ce mois une récompense ! Il
n'y a pas de doute à cela..
C'est aussi le moment du
constat : avons-nous amélioré notre
comportement durant ce mois béni de
Ramadan ? Avons-nous augmenté notre
capital en bonnes actions ? Connaissonsnous
mieux Dieu ? Nous sommes-nous
familiarisés davantage avec le noble
Coran ? Avons-nous pu obtenir le
Pardon de Dieu pour nos péchés ?
Si nous ne constatons rien de tout
cela, c'est que nous n'avons pas jeûné
véritablement durant ce mois. Alors il
n'y aura pas de cadeau divin..
Cette invitation divine à laquelle plus
d'un milliard de Musulmans se sont
rendus dans le monde, individuellement
et collectivement, avec l'intention de
rencontrer Dieu et de Lui obéir, ne peut
que laisser des traces positives en ce
monde. Si seulement nous le savions ! Si
seulement nous en étions conscients !
Mais, peut-être n'avons-nous pas
honoré ce banquet spirituel grandiose !
Peut-être nous sommes-nous contentés
de jeûner le jeûne des animaux, en
multipliant les " bons plats " au moment
de la rupture du jeûne, en passant les
nuits devant des séries télévisées ou à
des futilités pour nous endormir avant la
prière de l'aube, ou encore en cherchant
à augmenter notre chiffre d'affaires…
Mais cela n'est pas le jeûne demandé,
le jeûne authentique ! Alors quelle perte
pour l'individu et pour la collectivité !
Que Dieu nous en préserve et nous fasse
connaître le jeûne véridique l'année
prochaine ! Que nous ne laissions pas
alors échapper cette occasion, ce rendezvous
annuel !
" Notre Dieu, prie sur Mohammed et sur
sa famille, panse notre malheur [du départ]
de notre mois et bénis-nous en ce jour de
notre fête (l'Aïd) et de notre rupture du
jeûne, rends-le le meilleur des jours passés,
attirant le plus Ton Pardon et effaçant le
plus nos péchés, pardonne nos péchés cachés
et connus !
Notre Dieu, dépouille-nous de nos
péchés par le dépouillement de ce mois,
retire de nous les mauvaises actions par
son départ, fais de nous les plus heureux
de ses gens par lui, les plus comblés
d'eux et les plus fortunés parmi eux en
chance ! "
(Les adieux au mois de Ramadan de l'Imam as-Sajjâd(p) in
as-Sahîfah as-Sajjadiyyah N°45 p280 aux Ed. B.A.A.)
4 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LA PRIERE : l'ascension vers Dieu Atteindre la perfection et
acquérir les provisions nécessaires
pour l'Au-delà exigent du
pèlerin vers Dieu une demande
et du sérieux, et plus la chose
voulue est grandiose, plus le
sérieux devient prioritaire.
C'est que le monde de
l'Au-delà ne peut pas être comparé à ce monde
du point de vue du bonheur et de la perfection,
ni du point de vue des malheurs et des calamités,
car c'est un monde éternel, permanent, où il n'y
a pas de mort ni de néant. Le bienheureux se
trouve dans le repos, la puissance et les bienfaits
éternels. C'est un repos, une puissance et une
autorité divines qui n'ont pas d'équivalents en
ce monde, des bienfaits qui ne viendraient à
l'imagination de personne. Alors que le misérable
y connait des châtiments, des tourments, des
calamités qui n'ont pas d'équivalents en ce monde.
Et il est clair que l'ascension vers la Proximité
divine et la Station du Voisinage du Seigneur
de la Puissance n'est pas facilitée par la paresse,
la nonchalance, ou simplement par le fait de la
considérer facile. Aussi, il faut se dresser avec
générosité, ardeur jusqu'à arriver à ce qui est
demandé.
Alors, tant que tu crois en l'Au-delà, que tu sais
que le monde de l'Au-delà ne peut être comparé à
ce monde, que tu sais que le chemin pour arriver
au Bonheur véritable éternel est le chemin de
l'obéissance au Seigneur de la Puissance et que la
prière n'a pas d'équivalent parmi tous les autres
actes d'adoration - parce qu'elle est le Baume divin
regroupant (ou synthétique - jâmi') qui se charge
d'assurer le bonheur du genre humain (" si elle est
acceptée, l'ensemble des autres actes sont acceptés ")
-, alors il faut absolument le sérieux total dans la
demande de la prière et ne pas limiter ses efforts vers
elle ni baisser les bras devant les difficultés si tant
soit peu que la prière nécessite un effort pénible.
Et si tu persistes à faire la prière avec attention
et application, cela devient plus facile et ton coeur
se familiarise avec la prière, au point de découvrir,
tandis que tu es toujours en ce monde, des plaisirs
incomparables à ceux de ce monde, durant cet
entretien intime avec Dieu Très-Elevé qu'est la
prière, comme cela apparait à travers ce qu'il est dit
des états des gens de l'Entretien intime avec Dieu
(qu'Il soit Glorifié).
En conclusion, quand nous connaissons par
la preuve ou par les évidences rapportées par les
Prophètes(p), la Grandeur de Dieu, Sa Beauté et
Sa Majesté, il est nécessaire de le rappeler au coeur
jusqu'à ce que l'humilité révérencielle y entre petit
à petit par le moyen du rappel, de l'évocation,
de l'orientation du coeur, de l'assiduité à évoquer
la Grandeur et la Majesté de Dieu. Et le résultat
recherché se réalise.
Il est alors nécessaire que le pèlerin vers Dieu ne
se contente pas d'un de ces états, d'une des stations
dans laquelle il se trouvera, parce que, quelles
que soient les stations dans lesquelles se trouvent
des gens comme nous, elles n'équivalent pas à la
plus petite monnaie dans le marché des gens de la
connaissance, ni ne correspondent à un grain de
moutarde dans le commerce des détenteurs des
coeurs. Dans ce cas, dans l'ensemble de ses états,
le pèlerin vers Dieu doit toujours se rappeler ses
insuffisances, ses défaillances, ses défauts. Il se peut
que le chemin vers le bonheur s'ouvre à lui de cette
façon.
(d'après Al-Adab al- Ma'nawiyyqh li-s-Salât de l'Imam al-
Khomeiny(qs)) Maqâlat 1 - chap. 3)
A/Règles de conduite pour l'ensemble des actes d'adoration
L'humilité révérencielle (al-khushû') (3)
L'important est que l'humilité révérencielle entre dans le coeur par le
moyen du rappel, de l'orientation du coeur, de l'assiduité à évoquer
la Grandeur et la Majesté de Dieu. Et le résultat recherché se réalise.
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" Mon Dieu !
[Comme] celui qui s'est disposé pour ce jour,
s'est préparé, s'est apprêté et a pris ses dispositions
pour rendre visite à une créature,
dans l'espoir [de recevoir] une aide, une gratification,
une faveur, un don de sa part,
c'est pour Toi, ô mon Maître, que je me suis disposé, me suis préparé,
me suis apprêté et ai pris mes dispositions,
dans l'espoir [de recevoir] de Ton Aide,
de Tes Récompenses, de Tes Gratifications,
de Tes Faveurs, de Tes Grâces, de Tes Dons. "
Extrait de l'invocation à réciter le jour de l'Aïd au moment de sortir
pour se préparer à recevoir le Cadeau de Dieu
après le mois de jeûne de Ramadan
de l'Imam al-Bâqer(p) (p) p833-834 in Mafâtîh al-Jinân aux Ed. B.A.A
اللَّهُمَّ مَنْ تَهَيَّأَ فِي هَذا الْيَوْمِ أَوْ تَعَبَّأَ
Allâhumma, man tahayya'a fî hadhâ-l-yawmi, aw ta'abba'a,
أَوْ أَعَدَّ وَاسْتَعَدَّ لِوِفادَةٍ إِلَى مَخْلُوقٍ
aw a'adda wa-sta'adda li-wifâdatinn ilâ makhlûqinn,
رَجاءَ رِفْدِهِ وَنَوافِلِهِ وَفَواضِلِهِ وَعَطاياهُ
rajâ'a rifdihi, wa nawâfilihi wa fawâdilihi wa 'atâyâhu,
فَإِنَّ إِلَيْكَ يا سَيِّدِي تَهْيِئَتِي وَتَعْبِئَتِي وَإِعْدادِي وَاسْتِعْدادِي
fa-inna ilayka, yâ sayyidî, tahî'atî, wa ta'bi'atî, wa i'dâdî, wa-isti'dâdî,
رَجاءَ رِفْدِكَ وَجَوائِزِكَ وَنَوافِلِكَ وَفَواضِلِكَ وَفَضائِلِكَ وَعَطاياكَ
rajâ'a rifdika wa jawâ'izika, wa nawâfilika, wa fawâdilika
wa fadâ'ilika, wa 'atâyâka,
s'entretenir avec Dieu - INVOCATION
Par la [Grâce du] Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
6 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LE CORAN et nous : réfléchir sur les versets
La sourate al-Ikhlâs ou at-Tawhîd CXII (2)
سورة التوحيد
) بِسْمِ اللهِ الرَحْمَنِ الرَّحِيمِ، قُلْ هُوَ اللهُ أَحَدٌ ) 1
Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi, qul huwa Allâhu ahadunn
Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, dis :
Lui, Dieu est Un,
"Qul" قُل
" Dis " : un ordre venant de Dieu adressé à qui ?
Au Messager de Dieu, certainement. A d'autres ? A
chacun d'entre nous ?
"Huwa" هُوَ
Pronom personnel, 3ème personne masculin
singulier, appelé en arabe " al-ghâ'eb " (l'absent,
le caché, l'invisible) qu'on peut traduire par " Lui "
ou " Il ". Pourquoi sa présence en début de phrase,
avant le Nom de Dieu " Allâhu " ? Le pronom estil
là pour insister sur le contenu de la phrase qui
suit ? Désigne-t-il autre chose ?
"Allâhu" اللهُ
Littéralement " La Divinité " ou " Le Dieu ". Nous
avons justifié notre préférence de garder " Dieu "
au lieu de " Allah " dans le N°0 de la Revue. Quelle
est sa fonction par rapport à " Huwa " ? Explicitet-
il le pronom personnel ou indique-t-il autre chose,
un autre niveau de la Manifestation divine ?
"Ahadunn" أحَدٌ
" Un ". Nom indéterminé, employé sans article,
indiquant un Attribut de Dieu : " Dieu est Un ".
Quel est le sens de " Un " (Ahad). A-t-il le même
sens que " Un " (Wahed) ?
Reprenons.. (en nous aidant des indications données
par l'imam Khomeynî(qs), dans ses livres " Arba'ûna
hadîthann " (notamment le onzième hadîth (sur la Fitra) et
le dernier) et " Al-Adâb al-Manawiyyat li-s-Sallât ".
" L'interprétation de cette sourate dépasse de
beaucoup notre capacité de compréhension et
est beaucoup plus grandiose que notre puissance
intellectuelle et rationnelle ", notait l'imam
Khomeynî(qs).
Cependant, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas
essayer de comprendre. Selon lui(qs), cette sourate
bénie at-Tawhîd est une démonstration de six
Attributs (qui sont mentionnés dans la sourate), en
partant de l'Essence divine en tant qu'" Identité "
Absolue (c'est-à-dire sans aucune condition,
contrainte). Elle indique les niveaux de l'Unicité,
les différentes stations.
"Qul" قُل
" Dis " est un ordre de Dieu (la " Présence de l'Unité
Associative (al-Ahadiyyah al-Jama'iyyah) ")
adressé à Son Messager Mohammed(s) (" la Station
du Grand Intermédiaire et le Miroir du groupement
et des détails ").
Il est rapporté de l'Imam as-Sâdeq(p), le tenant de
son père, l'Imam al-Bâqer(p), à propos de " Qul " :
" Fais apparaître ce que Nous t'avons révélé, ce
dont Nous t'avons informé par la composition
des lettres [mots] que Nous t'avons lues pour que
celui qui prête l'oreille se dirige par elles et soit
témoin.." (Bihâr al-Anwâr, vol.3 p221)
Certains savants voient dans cet ordre une indication
pour le serviteur/adorateur de marcher dans ces
étapes (indiquées dans la sourate) et de voir ces
stations d'une vision spirituelle certaine, de la
vérité de la certitude. Ainsi, l'homme atteindra la
vérité de la foi et il en résulte pour lui la vérité de la
Connaissance par Dieu.
"Huwa" هُوَ
" Huwa " indique la Station de l'Identité
absolue, dans le sens qu'Elle est Elle sans aucune
détermination des déterminations des Attributs,
ou manifestation des Manifestations des Noms
jusqu'aux Noms de l'Essence, qu'aucun mot ne
peut exprimer. D'où l'emploi du pronom personnel
masculin à la troisième personne du singulier (" alghâ'eb
" en arabe qui signifie l'absent, le caché). Il
est une indication de la Station de l'Essence, en fait
une indication de l'Inconnu.
L'interprétation de cette sourate
dépasse de beaucoup notre
capacité de compréhension
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Et cette indication (" Huwa ", Lui) n'aurait pas
été sans la présence du Détenteur de ce coeur pur
à la Station grandiose, le Sceau des Prophètes,
le Prophète Mohammed(s), et de l'Ordre divin de
faire apparaître cet " aspect " de Dieu Très-Elevé.
Quand le Messager de Dieu, ne se maintenant pas
dans l'Attraction absolue, accéda à la station de
l'Intermédiaire, il(s) dit : " Allâhu Akbar ".
"Allâhu" اللهُ
" Allâhu " est le Nom Regroupant ("synthétique")
le plus grandiose, pour le Seigneur Absolu. Ce
que l'oeil " Intermédiaire " voit de la multitude
des Noms dans la Station de l'Apparition
(zhuhûr) de l'Unicité (al-Wâhadiyyah) est la
même manifestation, absente (ghaybî), cachée de
la Station de l'Unité (al-Ahadiyyah). Il n'y a pas
de prédominance. Dans le coeur de ce pèlerin (le
Prophète Mohammed(s)) parcourant la station de
l'Unicité (al-Wâhadiyyah) pour celle de l'Unité
(al-Ahadiyyah), il n'y a pas de prédominance de la
Station de l'Unicité (al-Wâhadiyyah) sur celle de
l'Unité (al-Ahadiyyah).
Et sans doute, la raison de mettre " Dieu "
(" Allâhu ") avant Un (" Ahadu ") est pour
indiquer la station de la Manifestation dans le
coeur du Pèlerin [le Prophète Mohammed(s)] - alors
que les manifestations de l'Essence divine sur
les coeurs des Proches-Elus commencent d'abord
par la Manifestation des Noms Qualificatifs (les
Attributs) présents dans la Présence de l'Unique
(al-wâhed), les Noms qualificatifs (Attributs) de
l'Unicité (al-Wâhadiyyah). Ensuite se réalise la
manifestation par les Noms de l'Essence de l'Unité
(al-Ahadiyyah).
"Ahadunn" أحَدٌ
Dieu est Un (" Ahad "), ni composé, ni divisible.
Il n'est pas engendré ni n'engendre. L'Un est
l'Essence, uniquement Elle, sans considération de
la multiplicité en Elle, la Vérité pure, l'Existence
sans contrainte, ni condition, ni particularité. Alors
que l'Unique (" Wâhed ") est l'Essence avec la
considération de la multitude des Attributs et elle
est la Présence Nominale en tant que le Nom est
l'Essence avec l'Attribut.
Selon un propos de l'Imam 'Alî, le Prince des
croyants(p): " Dire que Dieu est Un, comporte
quatre sens, deux qui sont faux et deux qui sont
corrects.
1-Quant aux sens faux : l'un consiste à dire " Dieu
est Un " en pensant au nombre et au calcul. Ce sens
est faux car ce qui n'a pas de second ne peut pas
entrer dans la catégorie du nombre. Ne voyez-vous
pas que ceux qui disent que Dieu est le troisième
d'une trinité - c'est-à-dire les Chrétiens - tombent
dans l'incroyance?
2-Un autre faux sens consiste à dire que telle
chose est unique en son genre, c'est-à-dire une
espèce de son genre, ou un élément de cette
espèce. Ce sens n'est pas non plus correct
quand il est appliqué à Dieu, car il implique le
rapprochement de quelque chose à Dieu, or Dieu
est au-dessus de toute ressemblance.
3-Quant aux deux significations exactes quand
on les applique à Dieu : l'une consiste à dire
que Dieu est unique, en ce sens que rien ne Lui
ressemble parmi les choses. Dieu possède une
telle unicité.
4-Et l'autre consiste à dire que Dieu est Un en
ce sens qu'aucune multiplicité ou division n'est
concevable en Lui ni à l'extérieur, dans l'esprit
ou dans l'imagination. Dieu possède une telle
unité. "
Réponse de l'Imam A'lî(p) à un Bédouin qui lui avait demandé lors de la
bataille du Chameau s'il affirmait que Dieu était Un. Bihâr vol.2 p65
" Ahad " indique que ces différents degrés de
Manifestations ne constituent pas des réalités
multiples séparées. Tout est présent en cette
Unité sans la moindre trace de multiplicité ni de
composition.
Ainsi, en résumé :
-" Huwa " serait une indication de la Station
exempte de toute manifestation et apparition ;
-" Ahad " serait une indication de la Manifestation
des Noms Intérieurs, cachés (ghaybiyyah) ;
-" Allâhu " serait une indication de la
Manifestation des Noms Apparents.
Et par ces trois ordres (Huwa, Allâhu, Ahad) se
réalisent les premières considérations pour la
Présence de la Seigneurie.
" Huwa " indique la Station
de l'Identité absolue
" Alâhu " est le Nom Regroupant le
plus grandiose, pour le Seigneur.
8 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 NOTRE RELATION AVEC L'IMAM AL-MAHDI(qa) La fermeté dans l'allégeance aux Imams(p)
et le désaveu de leurs ennemis
Il est rapporté de Yûnes fils d'Abd-ar-Rahman :
Je suis entré chez Moussa fils de Ja'far(p) et lui demandai :
-? fils du Messager de Dieu, tu es le Sustentateur en vérité ?
-Je suis le Sustentateur en vérité mais le Sustentateur
qui va purifier la terre des ennemis de Dieu Tout-Puissant
et va la remplir de paix
après qu'elle fut remplie d'oppression et d'injustice,
sera le cinquième de ma descendance.
Il aura une longue occultation, par crainte pour lui-même.
Durant cette période, des groupes de gens renieront [leur croyance]
et d'autres la renforceront. "
Puis il(p) ajouta :
" Bienheureux les partisans
qui s'accrocheront à notre corde
pendant l'absence de notre Sustentateur,
ceux qui seront fermes dans leur allégeance à nous
et dans leur désaveu de nos ennemis !
Ceux-là sont de nous et nous sommes d'eux.
Ils sont satisfaits de nous comme Imams
et nous sommes satisfaits d'eux comme partisans.
Alors qu'ils soient bienheureux !
Ensuite, qu'ils soient bienheureux !
Eux, par Dieu ! sont avec nous dans les degrés élevés
le Jour du Jugement dernier. "
Bihâr al-Anwâr, vol.51 p151 H6
cité in L'Imam al-Kâzhem(p) p175
Pas d'allégeance véritable à l'Imam al-Mahdî(qa) sans désaveu de ses ennemis,
des ennemis de l'Islam.
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 9
CONNAITRE DIEU
Cela se passait au temps de
l'Imam al-Kâzhem(p). Alors qu'il(p)
diffusait son savoir lumineux puisé
à la source originelle, des savants
égarés vinrent argumenter avec
lui(p), pour réfuter trois de ses dires.
La première chose était qu'ils
contestaient le fait que Dieu ne
pouvait pas être vu. Selon eux, il est
impossible qu'une chose qui existe
soit invisible.
La seconde se rapportait au
diable : selon les propos de l'Imam(p),
Satan serait jeté dans l'Enfer des
Enfers qui le brûlera. Est-il possible
que le feu brûle le feu, puisque Satan
a été créé à partir du feu ?
La troisième chose concernait les
actes des hommes. Selon l'Imam(p),
l'homme est responsable de ses
actes, dans la mesure où Dieu, le
Très-Savant, le Très-Sage, l'a créé
avec une raison, une volonté.. et
il ne doit pas rejeter sur Dieu la
responsabilité de ses péchés. Selon
eux, comment cela est-ce possible
alors que c'est Dieu qui guide les
hommes, et que c'est vers Lui que
reviennent toutes les choses ? De
plus, ce serait, toujours selon eux,
nier l'Unicité de Dieu et Sa Seigneurie.
Buhlûl, présent, entendit leurs
propos. Il se leva, prit un morceau
de brique faite d'argile et le jeta
sur l'un d'entre eux. Très en colère,
ces savants se rendirent chez le roi
abbasside Harûn ar-Rashîd pour
se plaindre à lui du comportement
de Buhlûl. Ce dernier fut emmené
devant Harûn.
Pour sa défense, il lui dit qu'il
n'avait fait que répondre aux trois
réfutations faites par les savants à
l'Imam al-Kâzhem(p).
Et avant même de leur laisser le
temps de réagir, il expliqua :
" Ces hommes disent que Dieu
existant doit être visible. Maintenant,
l'un d'entre eux ne se plaint-il
pas d'une douleur à la tête à cause
de la brique reçue ? Peut-il nous
montrer sa douleur et pourtant
elle existe, n'est-ce pas ? Comme sa
douleur existe et nous ne la voyons
pas, Dieu existe sans que nous Le
voyions de nos yeux.
Ils disent également que le feu ne
peut pas brûler Satan (Iblis) parce
qu'il est de feu. Alors, comment a-til
pu ressentir le coup de la brique
d'argile ? L'homme n'est-il pas
fait d'argile ? Et cette brique avec
laquelle je l'ai frappé n'est-elle pas
également d'argile ? Ainsi, si l'argile
peut faire du mal à ce qui a été créé
à partir d'argile, le feu peut aussi
faire du mal et brûler ce qui a été
créé à partir du feu.
Enfin, ils disent que les hommes
ne sont pas responsables de leurs
actes mais que c'est Dieu qui les
fait. Alors, pourquoi veulent-ils
me punir pour un acte que je n'ai
pas commis ? Ce serait injuste ! Ils
devraient s'en prendre à Dieu et
rejeter la punition sur Lui, puisque,
selon eux, Il est le seul responsable
des actes des hommes ! "
Buhlûl, Abû Wahib
fils de 'Omar as-Sayrafî
de son vrai nom, est
un personnage très
populaire, connu
pour ses histoires
avec Haroun ar-
Rashîd. Malgré son
apparence " de fou ",
il était en fait un grand
savant religieux, et
compagnon des deux
Imams as-Sâdeq(p)
et al-Kâzhem(p). Il
serait mort autour
des années 190H
(~806apJC).
Les réfutations de Buhlûl
10 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 NAHJA al-BAL?GHA (la Voie de l'âloquence) et nous
" A l'origine des dissensions,
le suivi des passions
et l'invention de nouvelles lois
qui contredisent le Livre de Dieu
et entraînent l'allégeance des gens à d'autres
sur autre chose que la religion de Dieu. "
du Prince des croyants(p) in Nahjah al-Balâgha, sermon n°50
إِنَّمَا بَدْءُ وُقُوعِ الْفِتَنِ
Innamâ bad'u wûqû'i-l-fitani
A l'origine de l'arrivée des dissensions,
i=n nseaumleâm : e"n itn innad i"q u(caenrtt el'se x) c+l u"s imvâit é". إ نِ ا
b=a dc'oum :m deen c"e bmaednat',a p "ri n(ccoipme,m oernigcienre) بَدْءُ
wavuoqiûr 'lii e:u n, oamrr idv'earc..t)i o=n a dceti o"n w da'qaarr'iav e"r ,( tdo'mavboeirr, l i e u وُقُوعِ
taeln-fitatatinoin :, pséludruicetli doen ," d aisls-fientnsaiot n", (méparlheueuvre), = d i s s e n تِsiَنoفِnْ ال
ahwâ'unn tuttaba'u wa ahkâmunn tubtada'u أَهْوَاءٌ تُتَّبَعُ وَ أَحْكَامٌ تُبْتَدَعُ
des passions suivies et des lois inventées
=ah pwaâss'uionnns ,: ppelunrciheal ndtes ," e hnavwieâs "(d e l ' â m e ) أَهْوَاءٌ
t(usuttiavbrea 'quq :u fno)r àm lea dféorrimvéee p (aVssIiIvI)e d(em "a jthaûbli)' a = " p o u r s عُuiَ تُت-َّب
vre qqch, demander avec insistance et sans relâche
a=h krèâgmleusn,n o :r dprleusr,i eclo dmem "a hnadkeamme n"t s , l o i s أَحْكَامٌ
t"u bbataddaa''au ": f(ocrrméeer dqéqrcihv édee ( nVoIuIIv)e daeu , d e r i e n , i n v e عُn دَteَ تrْ تُ(ب
= inventer, imaginer
(ysuukihvârela, fsuu c: cféodrmere, rdeémripvléaec eIIrI) d=e c "o nkthreadlairfea, "s ' o p p فُosَ لeاr يَ àُخ
fîhâ : " fî " (dans) et " hâ " renvoie à فِيهَا
" ahkâmunn " = à leurs propos
(klietâ Cbour-allnâ,h lie :s llei vLreivsr reé dveé lDési)e u كِتَابُ اللَِّه
yukhâlafu fîhâ kitâbu-llâhi يُخَالَفُ فِيهَا كِتَابُ اللَِّه
à propos desquelles le Livre de Dieu est contredit
uyan tsaewnsa lrléâfl é'cahlâi- p: afsosrifm dee dlaé rfoivrméee (IlIa q 5uei ninodtaiqnut e l ' i n t e n لsi وَtéَ يَ ت
ou la répétition de l'action) de " walâ " (être très proche,
suivre) = se charger, prendre pour ami, prêter allégeance
rijâlunn : pluriel de " rijal " = homme رِجَال
'maelân tg àh,a syuriiv :a snet laount,r de'après, conformé- عَلَى غَيْرِ
dîni-llâhi : la Religion de Dieu دِينِ اللَِّه
wa yatawallâ 'alayhâ rijâlunn rijâlann 'alâ ghayri dîni-llâhi وَ يَتَوَلَّى عَلَيْهَا رِجَالٌ رِجَالًا عَلَى غَيْرِ دِينِ اللَِّه
et d'après lesquelles des hommes suivent [d'autres] hommes selon autre chose que la Religion de Dieu.
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MEDITER SUR UNE PHOTO
{La corruption est apparue sur la terre et dans la mer
à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains,
afin que [Dieu] leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont fait,
peut-être reviendront-ils [vers Dieu].}
(41/30 Les Romains)
12 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 EXP?RIENCES SPIRITUELLES, de nos Infaillibles(p) Quand Abû Ja'far al-Mansour succéda à son frère Abû Abbas, sa principale préoccupation fut de
consolider et d'étendre l'hégémonie de la dynastie abbasside sur toute la nation islamique. Il espérait
rendre ainsi irréversible l'usurpation du califat divin sous le couvert qu'ils étaient de la famille du noble
Prophète(s) par l'intermédiaire de son oncle Abbas, au profit d'un pouvoir terrestre totalitaire aux couleurs
islamiques.
Le principal obstacle à ses funestes desseins était l'Imam as-Sâdeq(p) dont l'autorité et la renommée
s'étaient répandues dans toute la nation islamique à la faveur de l'instabilité de la fin du règne de la dynastie
omeyyade. Il(p) avait pu diffuser le riche patrimoine islamique transmis par le Prophète Mohammed(s) dans
toute la nation islamique et rappeler la nécessité de la direction de la Nation islamique par un Imam de la
famille du Prophète(s) désigné par Dieu, après la disparition du dernier des Prophètes(s).
Tout cela n'était pas pour plaire au roi al-Mansour qui essayait par tous les moyens d'intimider l'Imam(p)
jusqu'à chercher à le tuer.
L'Imam as-Sâdeq(p) devant sa maison en flammes
Usûl al-Kâfî, vol.1 Abwâb at-Tarîkh, p545 H2, cité in L'Imam as-Sadeq(p) p90
Un jour, " le [roi] al-Mansour ordonna au gouverneur de
Médine de mettre le feu à la maison de Ja'far fils de
Mohammed.
Le gouverneur de Médine s'exécuta et fit mettre le
feu à la maison de l'Imam as-Sâdeq(p).
Tandis que sa maison brûlait, l'Imam(p) manifestait
éloignement et détachement. Ce qui affligeait encore
plus al-Mansour.
Même ! L'Imam Abû 'Abdallah as-Sâdeq(p) traversait
les flammes attisées et marchait dans le feu en
disant :
" Je suis le fils des [meilleures] souches de la terre..
Je suis le fils de Mohammed le Choisi (al-Mustafâ) ou
Je suis le fils d'Ibrahim l'Ami intime (al-Khalîl) "
Ce qui ne faisait qu'augmenter la colère de ses
ennemis.
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 13
le Bar zakh et l'Au-delà - NOTRE R?ELLE DEMEURE
Par la [grâce du] Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
{Certes, nous sommes à Dieu et c' est vers Lui que nous retournons.}
Le monde intermédiaire (al-Barzakh)
{Lorsque la mort s'approche de l'un d'eux, il dit : " Mon Seigneur, ramenez-moi afin que je fasse de
bonnes actions dans ce que j'ai délaissé. " Non ! C'est seulement une parole qu'il a prononcée. Derrière
eux, il y a un " intervalle " (barzakhunn) jusqu'au Jour où ils seront ressuscités.} (v.99-100, s.23 Les Croyants)
" Al-Barzakh " (" intervalle ", " intermédiaire ") est ce qui sépare deux choses. C'est par ce mot que Dieu
a qualifié cette période qui sépare la mort du Jour du Dressement (" al-Qiyâmah " plus connu en français
sous le nom du Jour du " Jugement Dernier "). Les savants de l'Islam ont ensuite pris ce mot " barzakh "
cité uniquement dans ce verset pour qualifier, de façon générale, le monde qui sépare la vie en ce monde et le
monde du Dressement (al-Qiyâmah), d'où le nom du " monde intermédiaire " ('âlimu-l-barzakh).
Le verset cité ci-dessus évoque
le regret des gens après leur mort
et leur demande de retourner
sur terre. De là on peut affirmer
l'existence d'une autre sorte de
vie pour l'homme après sa mort
durant laquelle l'homme vit
dans un état de conscience et de
sentiments. Durant cette période
entre la mort et le Grand Jour du
Dressement, il ressent de la joie et
de la douleur qui sont liées à ses
pensées et à ses actes durant la vie
en ce monde.
2-ceux qui affirment que l'homme
jouit de Bienfaits divins après le
dialogue [avec les Anges] et avant
le Jour du Dressement.
(cf. 32/16 Les Abeilles & 26-27/36
Ya Sîn).
3-ceux qui commencent par parler
directement de la vie des morts
(vertueux ou vils), du bonheur
des uns et du malheur des autres
durant la période entre la mort et
le Jour du Dressement.
(cf. les 169-170/3 âl-'Imran & 45-
46/23 Les Croyants).
Une quinzaine de versets environ
parlent d'un monde après la mort.
Tous confirment clairement que
l'homme jouit d'une sorte de vie
entre la période de la mort et le
Jour du Dressement, qu'il ressent
du plaisir et de la souffrance.
Ils peuvent être répartis en trois
groupes :
1-ceux qui présentent un dialogue
entre les Anges et les morts
(vertueux ou pervertisseurs).
(cf. 97/4 Les Femmes & 100/23 Les
Croyants).
Il apparait, dans ces versets, que
dans ce monde intermédiaire il y a :
-un matin et un soir, des semaines,
des mois et des années au contraire
du monde après le Grand Jour
du Dressement où le temps aura
disparu ;
-des gens qui veulent parler aux
gens qui sont encore sur terre alors
qu'après le Grand Jour il n'y aura
plus personne sur terre ;
-des Paradis et un Enfer autres
que ceux éternels après le Jour du
Dressement.
D'autres caractéristiques de ce
monde " intermédiaire " apparaîtront
par la suite.
D'après Shahîd Mutaharî in " al-Hayât al-
Khâlidat aw al-Hayât al-Ukhrâ ", chap. p5
14 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 M?DITER (sur) L'ACTUALIT?
Que se passe-t-il à Sa'adat ?
Rappel historique
oNord du Yémen :
Gouvernement zaydite
jusqu'en 1962, date du
coup d'Etat militaire proégyptien
(nassérien) qui
instaura la République
Arabe du Yémen.
oSud du Yémen :
Occupation britannique
en 1839, qui devint un
protectorat en 1937 (le
Protectorat d'Aden). Instauration
de la République
démocratique populaire
du Yémen à son indépendance,
le 30 novembre
1967.
oUnification
des deux parties, le 22
mai 1990, pour former la
République du Yémen, avec
comme président le chef
de l'ex-Yémen du Nord,
Ali Abdullah Saleh, et pour
capital Sanaa.
-Une dérive sécuritaire d'un régime faible
soumis à de fortes pressions américaines ?
Le gouvernement yéménite de Ali Abdallah
Saleh, confronté également au mouvement
sécessionniste du sud, à l'implantation et à
la fusion des cellules de la Qa'idah au Yémen
avec celles saoudiennes, à la recrudescence
des attentats et des enlèvements anti-occidentaux,
au développement de la corruption,
chercherait-il à en rejeter la responsabilité
sur plus faibles, sur cette frange minoritaire
étrangère à tout cela, et à satisfaire ainsi
les exigences américaines ? Le général américain
David Petraeus, n'est-il pas venu au
Yémen, fin juillet, pour voir avec le président
Ali Abdullah Saleh comment " améliorer
le combat contre le " terrorisme " " ?
L'ambassade américaine à Sanaa n'a-t-elle
pas dépêché sur place une équipe d'experts
chargée d'évaluer les besoins de l'armée
yéménite pour venir à bout des houthistes ?
-Une rébellion cherchant à rétablir l'Emirat
Zaydite, aboli en 1962 que le gouvernement
yéménite chercherait à mater ? Pourquoi ne
pas chercher à privilégier le dialogue et les
négociations ?
Le conflit armé commença en juin 2004
quand le gouvernement yéménite dépêcha
des forces militaires à Saada, capitale de
la province du même nom (limitrophe de
l'Arabie saoudite), pour arrêter Sheikh
Hussayn Badr ed-Din al-Houth, mentor
du parti al-Haqq et ancien député, connu
pour ses positions anti-américaines et
anti-israéliennes, ses dénonciations de la
corruption du gouvernement et de son rapprochement
avec les Etats-Unis et l'Arabie
Saoudite. Les habitants, en majorité des
chiites zaïdites, et les partisans d'al-Houth
les en empêchèrent alors. Il s'en suivit un
violent combat qui ne s'arrêta qu'à la mort
de Hussayn, tué en septembre de la même
année par l'armée.
Depuis, les Houthistes, hommes de croyances,
ont repris le flambeau, se revendiquant
de leur leader martyr. Ils ne réclament
pas l'indépendance, mais une certaine
Depuis le mardi 11 août 2009, le gouvernement
yéménite a lancé, pour la sixième fois
depuis 2004, une vaste offensive militaire dans
plusieurs districts de la province montagneuse
et pauvre de Sa'adat au nord du Yémen,
employant tireurs d'élite, artilleries lourdes,
hélicoptères, bombardiers, avions de combat
Mig 29 et F5, contre les opposants houthistes
(chiites-zaïdites), avec l'objectif déclaré de les
éradiquer totalement et définitivement.
Les combats sont d'une extrême violence,
les forces gouvernementales faisant face
à une résistance farouche des opposants
Houthistes. Ces derniers accusent, par ailleurs,
l'armée yéménite de faire usage de bombes
au phosphore, de bénéficier de l'aide militaire
saoudienne (armes retrouvées avec l'emblème
du royaume saoudien, bombardements aériens
d'avions provenant d'Arabie Saoudite) et même
d'armer des tribus sunnites fondamentalistes
voisines contre eux.
A nouveau, on compte des dizaines de
milliers de civils (femmes et enfants) sur les
routes, s'ajoutant aux quelques 150 000 des
conflits précédents, des milliers de morts et de
blessés, des centaines de maisons, mosquées
et pompes d'eau détruites, des prisonniers
de part et d'autres, des centaines de barrages
sur les routes menant à Sa'adat, des villes
assiégées, des positions, des bureaux et des
camps militaires occupés..
Alors, qu'est-ce qui se passe, dans le plus
grand silence, à Sa'adat au nord du Yémen ?
Hussein al-Houthî
La ville de Sa'adat bombardée
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 15
Devance ton éternuement par al-Hamdu..
" Lorsque tu veux éternuer, mets ton index sur l'os de ton nez et dis :
" La Louange est à Dieu, Seigneur des mondes ! " et
" Que Dieu prie sur Mohammed et sur la famille de Mohammed et paix ! ",(..)
une petite bête sort du nez, plus grande qu'une punaise et plus petite qu'une
mouche, va jusqu'au-dessous de l'Arche et glorifie Dieu pour toi jusqu'au Jour
du Jugement dernier.
Et celui qui précède l'éternuement d'al-Hamd, est protégé du mal de tête. "
(de l'Imam ar-Ridâ(p) in Mustadrak al-Wasâ'il, vol.8 p386 - Bihâr vol.73 p55)
" Celui qui récite [la sourate] al-Hamd une fois quand il éternue et s'essuie le visage
avec [les mains], est assuré contre le mal de tête, la conjonctivite, la cataracte,
la gâle, des tâches dues au soleil, (et le mal des dents) . "
(de l'Imam as-Sâdeq(p) Mustadrak al-Wasâ'il, vol.8 p388)
LE BON GESTE au Nord du Yémen ?
Qu'est-ce que le Zaydisme ?
Les Zaydites se revendiquent de Zayd, fils
de 'Ali fils de Hussein fils de 'Alî qui attendit
l'autorisation de l'Imam (en l'occurrence de
son neveu l'Imam as-Sadeq(p)), pour se révolter
contre le roi omeyyade Hisham et qui tomba
martyr le 121/2H ou 740apJC à Kûfâ où son
corps fut laissé crucifié pendant plus de 4
ans (que Dieu lui fasse miséricorde). Bien que
Zayd eût reconnu l'Imamat de son frère al-
Bâqer(p) et de son neveu as-Sâdeq(p), certains
de ses sympathisants shi'ites firent de lui le
cinquième Imam après l'Imam as-Sajjâd(p), ne
reconnurent pas les suivants(p) et créèrent la
secte des Zaydites.(1)
Ils fondèrent leur croyance sur le principe
de la révolte contre l'injustice, pour faire
disparaître le gouvernement despote et
instaurer un gouvernement juste. Aussi pour
eux, l'Imam doit prendre les armes comme
l'Imam 'Alî (p) et Zayd fils de 'Alî(p) fils de Hussein(p)
dont ils se revendiquent. Et s'il ne le fait pas,
on ne doit pas le considérer comme Imam ni
lui obéir. Ainsi, ils reconnaissent l'autorité du
Guide suprême de la Révolution islamique en
Iran, l'imam Khâmine'î.
De nos jours, les Zaydites ne sont présents
que dans les montagnes du nord du Yémen,
implantés dans la province de Sa'adat, suite à
l'intervention de l'imam zaydite, al-Hâdî Yahya
fils de Hussein, pour y arbitrer des conflits
tribaux. Depuis, ces tribus se convertirent au
Zaydisme et Hadi Yahyâ y fonda en 898 un
" Emirat zaydite " qui dura jusqu'en 1962.
(1) cf les livres sur les Imams al-Bâqer(p), as-Sâdeq(p),
ar-Ridâ(p) aux Ed. BAA en langue française.
autonomie, des investissements
gouvernementaux et des écoles
zaydites dans la région. Ils dénoncent
la corruption du gouvernement
et son alignement sur les
Etats-Unis. Ils expriment leurs
craintes face à l'extension de
l'influence saoudienne (notamment
à travers les tribus sunnites)
et à l'implantation de la Qa'ida
dans la région. Enfin, ils protestent
contre la répression dont
ils sont victimes et demandent
le respect des accords de Doha.
Ils nient avoir une quelconque
relation avec les sécessionnistes
du sud, avec ceux qui ont enlevé
les étrangers et même avec toute
puissance extérieure.
-Crainte d'une influence potentielle
de l'Iran dans la région?
Si l'Arabie Saoudite affiche ouvertement
son soutien à l'offensive
militaire du gouvernement
yéménite et lui apporte une aide
politique, financière et militaire,
l'Iran, quant à lui, appelle au dialogue
et aux négociations entre
les deux parties.
-Quel est donc le secret de cette
vaillante résistance (chiite) dans
les montagnes du Nord-Yémen ?
16 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 DES ?TATS SPIRITUELS, dans le cheminement vers Dieu Dieu n'égare pas celui qui demande la guidance !
L'Imam al-Kâzhem(p) venait de tomber martyr, empoisonné par le roi abbasside Haroun
ar-Rashîd, après de longues années d'emprisonnement. Pendant son absence, les sympathisants
de l'Imam(p) avaient été priés de s'adresser aux délégataires que l'Imam(p) avait désignés pour les
questions religieuses. Et voilà que, parmi les plus proches compagnons de l'Imam al-Kâzhem(p),
parmi ceux qui avaient eu la charge de récolter les impôts religieux, il en était qui contestaient
l'Imamat de son successeur, l'Imam ar-Ridâ(p) et prétendaient même que l'Imam al-Kâzhem(p)
n'était pas mort ! Comme plus personne ne l'avait vu, ils affirmaient qu'il était l'Imam occulté
attendu !
Beaucoup de sympathisants des Imams(p) furent perdus au début et ne savaient plus qui
croire. Dans cette ambiance de répression abbasside extrême, ils ne savaient plus à qui ils devaient
s'adresser.
Abdallah fils d'al-Mughîrah était un de ceux-là.
Il nous raconte son histoire :
" Je me présentais comme " wâqifah " [c'est-àdire
comme un de ceux qui prétendaient que l'Imam
al-Kâzhem(p) n'était pas mort, qu'il avait été occulté
et qu'il était l'Imam attendu] et je discutais dans ce
sens.
Quand je fus à La Mecque, dans la Maison
de Dieu, près de la Ka'bah, je sentis quelque
chose palpiter très fort dans ma poitrine. Alors je
m'accrochai à la paroi de la Ka'bah (à l'endroit
appelé " al-multazem ") et dis :
" Mon Dieu ! Tu connais ma demande et ma volonté !
Alors, guide-moi vers la meilleure des religions. "
Je sentis alors comme une inspiration intérieure,
une voix qui me dit de me rendre chez l'Imam ar-
Ridâ(p).
Dès mon arrivée à Médine, [je me rendis chez lui(p)]. Je me tins devant sa porte et dis au
serviteur : " Dis à ton maître qu'un homme venu d'Iraq est à sa porte. " sans donner mon nom.
Je l'entendis dire [de l'intérieur] : " Entre, ô Abdallah fils d'al-Mughîrah ! " J'entrai.
Quand il(p) me vit, il(p) me dit : " Dieu a répondu à ton appel et t'a guidé vers Sa Religion. "
Je compris alors qu'il était bien l'Imam après l'Imam al-Kâzhem(p) et lui dis : " J'atteste que tu
es l'Argument de Dieu, le Fidèle de Dieu à l'encontre de Ses Créatures. "
Je remerciai Dieu de m'avoir sorti du doute et de l'hésitation et de m'avoir guidé vers lui(p).
'Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol.2, Bâb47 p236 H31
cité in L'Imam ar-Ridâ(p) p51
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 17
1
les actes d'adoration de Dieu - LA BONNE ACTION Lumières Spirituelles les actes d'adoration de Dieu - LA BONNE ACTION
Un petit " plus " pour éviter de faire des péchés
pendant la journée
En récitant 11 fois la sourate at-Tawhid
après la prière de l'aube
Car il est rapporté de l'Imam 'Alî(p), le Prince des croyants :
" Celui qui récite onze fois : {Dis : Lui, Dieu est Un}, après la prière de l'aube,
aucun péché ne le suivra durant ce jour,
en dépit du démon. "
(in Thawâb al-a'mâl de Sheikh Sadûq (p158)
Bihâr al-Anwâr, vol.89, p349)
Illustration prise de la revue al-Mahdi(qa) Déc.05
18 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 DES EXEMPLES POUR NOUS : les grands savants
Les mystères de la mosquée d'Ispahan
Un grand savant religieux shi'ite
du XVIe siècle, connu sous le nom
de Sheikh Bahâ'î, laissa des vestiges
(certains malheureusement détruits
par les forces coloniales britanniques)
à Ispahan, montrant que le savoir a
d'autres voies que celles empruntées par
les savants occidentaux, pour faciliter la
vie des gens, tout en protégeant la terre
de la pollution et de la corruption.
Vous avez certainement entendu parler de l'utilisation de l'énergie
solaire pour chauffer l'eau d'une maison, mais avez-vous jamais entendu
parler de l'utilisation d'une seule bougie pour chauffer l'eau de toute une
mosquée ?
C'est ce qu'avait mis en place sheikh Bahâ'î dans
la mosquée d'Ispahan : une bougie allumée, ne
fondant pas, ne s'éteignant pas, chauffant
l'eau de la mosquée vingt quatre heures sur
vingt quatre, tous les jours de l'année. Cette
bougie resta dans cet état jusqu'à l'arrivée des
forces coloniales britanniques.
Intriguées par ce phénomène, les forces d'occupation firent venir
des savants de chez eux pour comprendre ce qui se passait et en découvrir
le secret. Ils virent une grande armoire dans laquelle coulait de l'eau et audessous
une petite bougie noire de quelques centimètres allumée qui attira
leur attention. Ils l'examinèrent, la tournèrent dans tous les sens, mais ne
découvrirent rien. Ils observèrent l'armoire, essayèrent de la démonter,
en démolirent les parois : toujours rien. A la fin, ils éteignirent la bougie,
l'emmenèrent avec eux pour l'étudier dans leurs laboratoires. Toujours
rien. Ils ne découvrirent aucun des secrets de la bougie ni même de sa
composition.
Finalement, ils détruisirent l'armoire, toute l'installation sans pouvoir
la reconstruire, éteignirent la bougie sans pouvoir la rallumer.
Voilà une des inventions de Sheikh al-Bahâ'î. Il y en a bien d'autres
comme l'alimentation en eau de la ville et des jardins et villages avoisinants
sans utiliser le moindre moteur, l'enregistrement de la musique dans une
salle de musique sans utiliser le moindre magnétophone, l'appel à la prière
fait dans un lieu précis de la mosquée qui pouvait être entendu dans toute
la ville sans utiliser de haut-parleur et bien d'autres merveilles encore.
Sheikh Bahâ'î, de son
vrai nom Mohammed fils
de Hussein fils de Abd as-
Samed al-Hârithî (953h-
12 Shawwal 1030h),
voyagea pendant trente
ans dans les grandes
villes du Moyen-Orient
(Médine, La Mecque,
Shâm, Halep) après
avoir étudié les sciences
religieuses au Liban (dont
il était originaire) et en
Iran. Il compléta ainsi son
savoir dans les domaines
des mathématiques, de la
philosophie (la sagesse)
et du Coran. A la fin, il
s'installa à Ispahan.
La mosquée d'Ispahan
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 19
A LA DECOUVERTE DES LIEUX SAINTS
Une Mosquée pas comme les autres
Son coeur souhaitait construire une mosquée.
Chaque jour, matin, midi et soir, il montait au sommet d'un petit minaret, au côté
d'une coupole turquoise, sous la voûte céleste, tant son coeur désirait une
petite mosquée, pleine de lumières, avec de grandes fenêtres. L'appel à
la prière lui manquait. C'est que dans son quartier, il n'y avait pas de
mosquée..
Il resta attristé, ainsi, jusqu'au jour où il reçut la visite d'Anges,
émus par ses complaintes quotidiennes.
" S'il n'y a pas de mosquée dans ton quartier, lui dirent-ils,
construis-en une ! "
Il sourit : " C'est facile à dire ! Mais je ne possède rien !
Je n'ai ni terre, ni argent, ni force pour la construire ! "
Les Anges lui répondirent : " C'est une mosquée d'une autre sorte.
Toi, prépare les matériaux de construction et nous, nous faisons le
reste. Nous la construirons pour toi ! "
Il se tut et poussa un long soupir.
Il ne savait pas que, chaque fois qu'il soupirait, qu'il invoquait Dieu, qu'il s'entretenait
avec Lui, qu'il versait des larmes, une pierre se posait sur une autre et la mosquée qu'il
désirait tant, se construisait.
Et ainsi, les murs de sa mosquée s'élevaient petit-àpetit
avec chaque mot, chaque évocation, chaque
invocation, chaque soupir de son âme, chaque
désir de son coeur.. Une mosquée de lumières
et d'émotions ; une mosquée dont le minaret
est l'invocation et dont les pierres sont des
larmes de sang.
C'était la plus belle des mosquées ! Il
pouvait l'emporter avec lui, là où il allait.
Sa maison devint une mosquée, son quartier
devint une mosquée, sa ville devint une
mosquée.
Tous les gens sont des constructeurs : de
leurs âmes ils construisent leurs mosquées que
Dieu a planifiées pour eux avant que ne s'élève
l'appel à la prière.
(tiré de Rasâ'il ilâ Allâh de 'Irfân Ahârî reproduit dans la revue al-Mahdî, Nov. 2008)
20 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 NOTRE SANT? : un esprit sain... L'âme, cette méconnue !
repos, qu'a-t-il offert à son esprit qui est
sa vérité et son identité authentique ?
Par exemple, combien grande est son envie
pour la prière durant laquelle l'esprit
s'élève ? Combien de temps a-t-il passé
pour acquérir les sciences religieuses ?
Alors, il réalise combien il a minimisé
son âme.
En nous renseignant sur la vérité de
l'âme (immatérielle), Dieu, qu'Il soit
Exalté, attire l'attention de l'homme
sur son identité fondamentale. Peutêtre
fera-t-il attention à sa négligence
et prendra-t-il conscience, avant qu'il
ne soit trop tard, du long voyage pour
l'Au-delà qu'immanquablement il effectuera
et pour lequel il doit préparer des
provisions. Peut-être cherchera-t-il à se
débarrasser de cette multitude de choses
qui se sont accrochées à lui du fait de
son amour pour ce monde d'ici-bas et
de ses traces, et qui l'alourdissent.
Ainsi ce verset {Par une âme, comme
Il l'a bien modelée !} est une indication
de départ pour le voyage
spirituel et un rappel du besoin de
l'homme de son Créateur, Gloire à Lui.
{Il lui a inspiré son libertinage
et sa piété.} Dieu, Gloire à Lui, a
créé l'âme qui représente la réalité de
l'homme, décrite de différentes façons
selon ses états. En même temps,
Il y a placé une nature originelle (la
fitra) inspirée par la connaissance du
bien et du mal, pourvue de la force
de la raison qui éclaire le chemin.
{Heureux celui qui la purifie.} Qui
ne désire pas la félicité, le succès et le
bonheur éternels ? Qui n'aspire pas à
une vie bonne dans la Proximité et la
Rencontre ? C'est l'appel de la Vérité aux
âmes éprises, pour qu'elles parcourent le
chemin de la pureté et de la perfection,
en se débarrassant de toutes les souillures
des péchés et en déchirant les voiles de
l'obscurité vers la lumière permanente.
{Mais est perdu celui qui la corrompt.}
C'est l'amour pour la vie sur
terre qui aveugle le coeur et le prive du
contact de la lumière de la clairvoyance.
C'est le fait de se fier aux passions viles
et à la préoccupation d'amasser des
biens qui conduit aux désillusions et aux
déceptions. Ainsi, quiconque attribue
aux affaires de la vie matérielle - même
licites - un intérêt plus grand qu'à sa vie
spirituelle, est comme celui qui, ayant
oublié Dieu et l'Au-delà, s'est enfoui
sous terre et s'est enterré vivant.
Par ces versets, le croyant voit
clairement que Dieu, le Très-Elevé,
l'encourage fortement à éduquer et à
purifier son âme, prenant conscience
que là résident son bonheur et son devenir,
qu'il ait connu ou non le secret
de l'Ordre.
Il lui reste à connaître le vaste monde
des enseignements et des recommandations
morales et spirituelles qui l'appelle
à se parer de la haute morale pour
laquelle le Messager de Dieu(s) avait été
envoyé (" J'ai été envoyé pour parfaire les
nobles actes de la morale "). Si l'objectif
de la mission [divine] était de compléter
les nobles actes de la morale et de faire
parvenir les gens aux stations morales
élevées, cela signifie que cet objectif est
un ordre d'une importance extrême et
grandiose.
D'après La Fuite de la captivité
de Sayyed Abbas Noureddine
Trad. Ed. B.A.A. pp45-47
Dieu Le
Très-Béni,
Le Très-
Haut dit
dans Son noble
Livre : {Par une âme, comme
Il l'a bien modelée !
Il lui a inspiré son libertinage
et sa piété. Est
heureux celui qui
la purifie. Mais est
perdu celui qui la
corrompt.} (7-10/91)
{Par une âme, comme Il l'a
bien modelée !} Si l'individu
a saisi la vérité de son existence
dans ce monde et s'il
a su que Dieu l'a privilégié
par rapport à beaucoup
de Ses créatures,
en lui accordant
une âme immatérielle
et en
l'honorant,
alors, en lisant
ce verset :
{Après que Je l'aurai
harmonieusement formé
et J'aurai insufflé en lui de
Mon Esprit, tombez prosternés
devant lui}(29/15),
il se poserait des questions.
En regard de sa préoccupation
pour la satisfaction
des besoins
de son corps en
nourriture, en
plaisirs et
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...dans un cor ps sain
Les secrets de la santé
Renvoyer toute chose à Dieu Tout-Puissant,
Ne pas négliger trois choses :
o l'estomac
o la prévention
o les habitudes au niveau du corps
L'Imam as-Sâdeq(p) a dit, le tenant de " ses pères, du Messager de Dieu, de
l'Ange Gabriel, du Seigneur des mondes qui a créé les corps et les esprits " :
" Je soigne le chaud par le froid et le froid par le chaud,
l'humide par le sec et le sec par l'humide.
Je renvoie toute chose à Dieu Tout-puissant
et j'applique ce que Son Messager(s) a dit :
" Sache que l'estomac est la maison du mal
et la prévention est le médicament. "
et je ramène le corps à ce à quoi il est habitué. "
tiré de Bihâr al-Anwâr, vol.10 pp205-207 H9,
vol.58 pp307-310 H18
cité in L'Imam as-Sadeq(p) p144-145
22 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LA BONNE NOURRITURE LICITE Le vinaigre
" Gabriel(p) est descendu à moi avec du vinaigre "
(du Messager de Dieu(s) in Wasâ'il ash-shî'at, vol.24 p420)
" Quand quelqu'un consomme du vinaigre, un Ange se dresse sur sa tête et
demande pardon pour lui jusqu'à ce qu'il ait fini d'en [consommer]. "(1)
ou " un Ange crie dans le ciel : " Mon Dieu, bénis les vinaigriers, les
consommateurs de vinaigre, qui ont chez eux du vinaigre et qui prennent
du vinaigre. " "(2)
" La meilleure nourriture pour le Messager de Dieu(s) : le vinaigre et l'huile.
Il(s) disait que c'était la nourriture des Prophètes(s). "
Ils remplacent la viande quand il n'y en a pas.(3) ou encore " le vinaigre et l'huile font partie de la nourriture
des Musulmans. "(4)
" Celui qui prend le vinaigre comme condiment (ou " La maison dans laquelle se trouve du vinaigre ") ne
connaîtra jamais la pauvreté (ou " aura (il y aura) toujours de quoi manger "). "(5) et bien d'autres propos
rapportés louent les bienfaits du vinaigre.
Le secret d'un tel égard ?
" Il renforce ou augmente la raison,
renforce l'esprit,
renforce, vivifie ou fait tourner le coeur,
apaise l'amertume ou la bile,
renforce le ventre et tue les bêtes,
les vers s'y trouvant,
purifie la bouche,
permet de se débarrasser des restants de nourriture
coincés entre les dents,
qui s'ils restaient donneraient une mauvaise haleine,
raffermit la gencive et rend la gencive et les molaires saines.
Enfin, pris le matin, il coupe les désirs d'adultère. " (6)
Le vinaigre est obtenu à partir du vin, du jus de raisin (comme le vinaigre balsamique) ou autre jus fermentés,
cette transformation en vinaigre rendant pur et licite le liquide initialement impur et illicite.
Il est connu pour ses vertus antiseptiques et antibactériennes et pour ses antioxydants (notamment le vinaigre
de vin) pouvant jouer un rôle protecteur contre certaines maladies neurodégénératives.
Par la grâce du Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
{ ô vous les gens, mangez ce qui est licite et bon de ce qu'il y a sur terre !} (168/II)
1- du Messager de Dieu(s) in Mustadrak al-Wasâ'il, vol.16 p363 citant Makârem al-Akhlâq
2- Imam al-Kâzhem(p) in Wasâ'il ash-shî'at vol.24 p422 - 3- de l'Imam as-Sâdeq(p), in Usûl al-Kâfî vol.6 p328
4- Imam as-Sâdeq(p) in Wasâ'il ash-shî'at vol.25 p88 - 5- du Messager de Dieu(s), in Usûl al-Kâfî vol.6 p328-329- Wasâ'il ash-shî'at vol.25 p88
6-Selon les propos des Infaillibles(p) rapportés in Usûl al-Kâfî (vol.6 p329, 330) et Wasâ'il ash-Shî 'at (vol.25 p88-95)
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celle des autres - EXPERIENCE SPIRITUELLE
A la fin du XIIIème siècle marqué
par un essor général de la
spiritualité, Maître Eckhart, philosophe
et théologien dominicain
allemand, devint l'instigateur d'un
grand mouvement mystique rhénan
véhiculant notamment l'idée d'une
approche intuitive du Divin.
Sa nomination dans la province
de Bohême lui donna l'occasion
d'inaugurer une prédication en
langue allemande comprise de
tous, à l'adresse des dominicains,
de simples religieux, de croyants
et même de laïcs. Elle connut un
retentissement considérable et
ouvrit de nouvelles perspectives
pour tous les amants de Dieu.
Son oeuvre se composa
essentiellement de sermons
et de traités en latin et
en allemand, dans la
continuité des penseurs
dominicains du XIIIème
siècle avec cependant des
solutions originales, mélangeant
une dialectique à la
fois scolastique, philosophique,
religieuse, et la " simplicité " de
sa quête qui est de retrouver la
véritable identité de l'homme et,
par là, sa liberté originelle -réalisée
dans " le total engloutissement dans
la très chère Volonté de Dieu " -.
Ses nombreux traités, sermons et
" Instructions spirituelles ", laissent
apparaître les louanges d'un grand
mystique épris d'Amour pour le
Divin et désireux de s'unir à Lui.
Son programme de prédication,
tel qu'il l'exposa au Sermon
53, se composait de quatre étapes :
en premier lieu, le détachement, la
sortie de soi-même et de son ego
comme moyen pour laisser " Dieu
être Dieu en lui ". Puis la réforme
Johannes Eckhart est
né à Thüringen, en
Thuringe (Allemagne),
vers 1260 et sans doute
c'est vers 1275 qu'il entra
chez les Dominicains
d'Erfurt où il étudia la
théologie puis continua
ses études à Cologne
et à Paris où il devint
magister theologiae. Il
enseigna à Cologne et à
Strasbourg et par deux
fois à Paris (en 1302-
1303 et 1311-1313). Il
mourut en 1327-1328.
Il occupa de hautes
fonctions dans l'ordre
des dominicains à Erfurt
et à Thuringe puis
dans les provinces de
Teutonie et de Saxonne.
dans le Bien simple qu'est Dieu et en
troisième lieu, la pensée en la grande
noblesse que Dieu a déposée dans
l'âme et par laquelle l'homme vient
à Dieu d'une manière merveilleuse,
la reconnaissance de la présence
divine en nous dans le but de Lui
donner toujours plus de place en
nous.
Enfin la proclamation de " la
pureté de la nature de Dieu, inexprimable
". Ce qui conduit à l'" apophatisme
" vis-à-vis de la Nature
divine (c'est-à-dire la connaissance
de Dieu à partir de ce qu'Il n'est
pas plutôt qu'à partir de ce qu'Il
est). L'expérience mystique est
vue comme le retour à la Divinité
manifestée dans le
Christ vivant en
l'âme du croyant.
A la différence de
la tendance générale
à l'abandon du
monde, Eckhart proclamait
et justifiait
théologiquement la
possibilité de " l'enfantement de Dieu
dans l'âme, fruit de la " divinisation "
reçue de et par l'union à Dieu ", tout
en restant dans la société.
A la fin, ce prédicateur éloquent,
aux discours des plus pertinents,
contemporain de Dante, inquiéta
les autorités religieuses dont
l'archevêque de Cologne et le
pape Jean XXII qui condamnèrent
certaines de ses formules jugées
ambiguës et frisant le panthéisme,
espérant arrêter ainsi son influence
sur le peuple. Eckhart mourut
avant de voir sa condamnation
par une bulle en 1329. Sa parole
audacieuse continuera d'influencer
de nombreuses générations chrétiennes
à la recherche de Dieu.
Maître Eckhart
(~1260 - ~1327)
24 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 LE COURRIER DU LECTEUR
Pour nous adresser votre courrier : Email : contact@lumieres-spirituelles.net
en mentionnant vos nom et coordonnées et en spécifiant si vous voulez que votre nom soit cité.
Louange à Dieu et merci pour cette revue qui
soulève les problèmes que nous ressentons,
les questions que nous nous posons et qui
apporte réponses, guidance ou pousse à la
réflexion.
Mais je vous avoue que personnellement
j'ai eu des difficultés à comprendre certains
développements, notamment la première
présentation de la sourate at-Tawhîd, malgré
mes efforts et ma volonté de comprendre !
Est-il possible de trouver un moyen de
rendre plus accessibles les textes des grands
savants gnostiques comme ceux de l'Imam
Khomeynî(qs) ?
Mariam de France.
Salam alaykum !
Merci de vos encouragements et de votre lettre qui
soulève de réels problèmes.
En premier lieu celui de la compréhension des
commentaires de la sourate at-Tawhîd. Il reflète en
fait notre difficulté à comprendre la sourate ellemême.
L'imam Khomeynî(qs) déclarait lui-même :
" L'interprétation de cette sourate dépasse de beaucoup
notre capacité de compréhension et est beaucoup
plus grandiose que notre puissance intellectuelle et
rationnelle. " Alors il ne faut pas s'étonner que
des gens comme nous ayons des difficultés pour
comprendre.
Par ailleurs, le Messager de Dieu(s) nous recommande
de parler aux gens à la mesure de leur entendement.
Or, le niveau de compréhension des lecteurs
francophones est différent. C'est pourquoi nous
sommes tenus de présenter des articles avec des
niveaux différents pour satisfaire tout le monde. De
plus, ce qui paraît difficile au début peut devenir
plus facile par la suite.
Reste le problème de la " vulgarisation " des textes
islamiques, c'est-à-dire celui de rendre accessibles
au grand public les textes des grands gnostiques
ou autres textes religieux, en présentant de façon
simple et aisée à lire de profondes vérités islamiques,
sans priver pour autant le texte de son souffle ni en
déformer le contenu. Ce n'est pas une chose aisée.
Nous avons essayé de trouver une solution
intermédiaire : d'abord de présenter des textes de
niveaux différents, même dans le cadre d'une même
rubrique, pour ne rebuter personne, et d'autre part
de faire une traduction " d'après " tel auteur pour
éviter certaines expressions difficiles nécessitant
beaucoup de connaissances préliminaires, tout
en préservant le sens général, notre souci étant
de transmettre ce que le Messager(s), les Imams(p)
et les grands savants ont effectivement dit et non
pas notre interprétation. Il reste encore beaucoup
à faire.
www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009 25
LE LIVRE DU MOIS
La fuite de la captivité
de Sayed Abbas Noureddine
" La vie
d'ici-bas les
a emprisonnés,
ils s'en sont
affranchis. "
le Prince des croyants(p)
Comment vivre l'Islam, comprendre
sa morale à la lumière des enseignements
de l'Imam Khomeynî(qs) et trouver la voie
qui mène à Dieu ?
Comment pouvoir mettre en pratique
la dimension spirituelle de l'Islam
dans la vie quotidienne, affirmer
son identité musulmane et se
rapprocher de Dieu, à l'aube
du XXIème siècle ?
Voici la traduction en
langue française d'un livre de
" morale " publié à l'adresse
de la jeunesse croyante qui
cherche sa voie dans le tumulte des
influences occidentales, les turpitudes des
offensives contre l'Islam et les campagnes
d'intoxication.
Ce livre se présente sous forme
de cours introduits par des histoires
tirées du vécu, illustrés de " fenêtres "
d'exhortations et de rappels ouvrant sur
un horizon plus large et plus profond,
destinés à affranchir l'âme des entraves
de ce monde et des tentations des passions
et du démon.
Ces cours donnent les fondements
d'une conception juste de la morale
islamique, de sa méthode fondée sur
la piété (le respect de la législation
islamique), qui permettent au coeur
de s'affermir en même temps
que de s'ouvrir sur un autre
monde.
D'un abord facile, ce livre
apporte des réponses claires
et accessibles aux questions que
l'on se pose comme l'importance
du savoir par rapport aux croyances,
la place du Jihad (dans la voie de Dieu)
et du Jihad le plus grand dans la vie
quotidienne, le lien avec le Guide, la
justice.. et d'autres encore.
Enfin, une série de questions accompagnent
chaque cours, au début pour
pousser à la réflexion, et à la fin pour
vérifier la compréhension du " cours " et
pousser à la méditation.
26 www.lumieres-spirituelles.net N°5 - Shawwâl 1430 - Octobre 2009
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Rédactrice en chef : Leila Sourani
Assistant : Sh. Hussein 'Alî
Avec la collaboration d'entre autres :
Rola Haraké, Marie Thérèse Hamdan
Composition : Sophie Nour
Site internet : Zaheda Taky - agona@
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Lumières Spirituelles
Le mensuel de la vie spirituelle
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-Les Psaumes as-Sahîfah as-Sajjadiyyah de l'Imam as-Sajjâd(p), trad. Fse
aux Ed. BAA
-Mafâtîh al-Jinân de Sheikh 'Abbas Qommî, trad. Fse aux Ed. BAA
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Traduction du Coran
-Lettre de l'Aimé de Mohammed Ridâ Zâ'irî, trad. Fse aux Ed. BAA
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-Chemin de Dieu de C. Abdallah Ansarî, trad. Serge de Laugier de
Beaurecueil, Ed. Sindbad Actes Sud
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-L'Ethique musulmane de Mohammed Mahdi an-Naraqî, trad. Bostani
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-Anthologie des Clés du Paradis (Extraits de Baqiyât as-Sâlihât), trad.
Bostani aux Ed. La Cité du Savoir
-Les étapes de l'Au-delà, trad. Bostanî aux Ed. La Cité du Savoir
-Doctrine de la Révolution islamique de l'Imam Khomeiny, trad. Yahia
'Alawî, Iran
-Les chemins de la perfection de Sayyed Musawi Lari, trad. Haydar
Amazigh, Qum
-Essai d'interprétation du Saint Coran de Denise Masson avec sa
transcription phonétique par M. Fidahoussen
LES NOUVEAUTES
Un film à ne pas manquer : 313
de Abbas Virjee sur l'Imam al-Mahdi(qa)
de durée : 110 mn
sous-titré en quatre langues : anglais, français, arabe, persan
produit par Femina Hassan Nasser,
écrit et dirigé par Masuma A. Virjee
en vente sur le site http://www.dauci.com.
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