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La résurrection

La résurrection

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AVANT PROPOS La résurrection

La résurrection
L'auteur : Seyyed Mojtaba Moussavi Lari
AVANT PROPOS
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Au nom d'Allâh le Trés Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

Ce qui éloigne de plus en plus les humains de la réalité des choses et les plonge dans le gouffre de perdition, c'est le vide intellectuel et idéologique.
Nous assistons de nos jours, à la disparition d'une part importante des potentialités créatrices des hommes qui, inconsciemment, font abstraction des plus riches et des plus édifiantes ressources culturelles et idéologiques religieuses et se jettent corps et âme dans l'abîme des idéologies du monde contemporain.

La génération actuelle, assoifée de savoir, et passionnée de nature, est malheureusement exposée à tout un fatras d'idées conçues hâtivement par des idéologues ou philosophes à l'esprit étriqué; ces idées, qui cherchent à fournir une réponse à de nombreux besoins de la jeune génération, ne formulent en fait aucune solution pratique et ne fixent non plus d'objectifs l'orientant dans un sens ou un autre.

Une telle vision, de caractère unidimensionnel, ne saurait fournir en réalité un aliment sain et convenable à des esprits aussi exacerbés, elle n'est même pas susceptible d'être offerte dans un milieu où régnent tant soit peu la logique et l'entendement. Il ne fait pas de doute que différentes sortes d'injustices, de cruautés, de peines et de bouleversements qui affligent l'histoire de l'humanité, procèdent tous, d'une contradiction qui préside à la destinée du genre humain.

Nous sommes convaincu que l'Islam et son idéologie monothéiste, qui comportent une série de synthèses scientifiques et philosophiques sur le monde réel et les faits extrinsèques, qui explorent la nature humaine sous tous ses aspects, est seul capable d'apporter une solution valable aux diverses contradictions spirituelles qui partagent les hommes, et d'engager l'humanité dans une ère de reconstruction et de redynamisation. Il est d'autre part certain que tout système idéologique, universel et durable fût-il, aura besoin d'être exposé clairement à chaque génération et réadapté aux exigences de l'heure.

C'est certainement pour cette raison que les précurseurs des mouvements spirituels, qui éprouvent le besoin des mutations rapides dans les idées établies pour les réadapter aux innovations scientifiques et philosophiques, devraient apporter une attention plus accrue aux différents problèmes auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines en explorant à fond les sources authentiques de l'Islam, exposer les faits selon la vision étendue et progressiste de l'Islam, et à faire connaître à l'humanité les principes spirituels de cette religion.
Le présent ouvrage est un condensé qui se propose d'exprimer le plus simplement possible une série de principes islamiques, tout en respectant les aspects dogmatiques inhérents à ce genre de problèmes.

L'objectif visé est avant tout de présenter un livre de dimension modeste facile à assimiler, et c'est pourquoi nous avons évité d'exposer en détail les vues et appréciations des philosophes et chercheurs qui se sont penchés sur cette question. Nous avons abordé dans le présent recueil la "résurrection" en espérant apporter une petite pierre à l'édifice des conceptions de l'Islam sur les questions fondamentales et structurelles.

Deux autres recueils qui précèdent celui-ci sont traduits en arabe. Nous comptons les faire traduire dans d'autres langues afin d'en faire profiter un plus grand nombre de lecteurs.

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Deux aspects de la mort
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Bien que le phénomène de la vie soit parmi les dons les plus précieux, et que sa perte cause la plus profonde tristesse mêlée de terreur, il ne fait cependant pas de .doute que l'homme, prisonnier d'un ordre immuable, vient au monde, entame la vie, demeure quelque temps sur cette terre, pour rencontrer, en fin de compte, le visage hideux et terrifiant de la mort qui met un terme à son existence terrestre.

Notre monde est un monde d'instabilité et d'inconstance. Le cycle de la reproduction humaine n'y connaît pas de répit. Et l'on ne doit pas s'attendre à ce qu'un phénomène échappant à la règle des mutations y puisse voir le jour. Tout ce qui s'y trouve, suit un itinéraire dont le terme final est la mort, qu'il s'agisse d'un être humain ou de toute autre entité parmi les êtres qui emplissent la création.

Quoiqu'il en soit, tout phénomène se mouvant dans un cadre matériel est appelé au dépérissement, et cela par son caractère spécifique même qui le conduit à l'anéantissement, et les horizons répercutent l'éloge funèbre qui célèbre son arrivée à terme. Il nous semble nécessaire, avant tout de traiter de la question de l'extinction de la vie analytiquement et en détail et d'apporter les réponses aux interrogations qui se posent à ce sujet.

La vie se résume-t-elle dans cette étape terrestre placée entre la naissance et la mort, étape pendant laquelle les enfants qui viennent au monde remplacent ceux qui en partent? Est-il permis d'imaginer qu'au delà de cette existence, à trois dimensions il ne peut y avoir aucune autre vie? Est-on en droit de supposer que la mort vient mettre un terme définitif à notre personnalité et à nos qualités spécifiques?

Ou alors existe-il au delà de la vie d'ici-bas une autre éternelle où l'homme percevra un monde nouveau? Ou si le système organique qui régit l'univers, une fois métamorphosé, prendra-t-il une forme nouvelle en tout sens plus perfectionnée? Y a-t-il enfin un objectif divin sous-jacent aux phénomènes qui surgissent et disparaissent dans ce monde?

Cela vient à dire que la volonté divine a voulu faire de l'homme son élu qui ne sera en fait qu'un voyageur de passage sur cette terre pour la quitter enfin - toujours sur la volonté de Dieu - afin de retrouver un monde nouveau où il vivra éternellement.

Si nous expliquons le phénomène de la mort avec la première réponse, la vie serait à tout point de vue, source de douleur, et génératrice de frayeur, parce que le sentiment du chaos et de l'anéantissement plonge l'homme dans le désarroi, et étiole son activité et nul ne peut nier les conséquences désastreuses qui résulteraient d'une telle situation.

Mais si nous l'envisageons du second point de vue, c'est-à dire du point de vue de l'homme adhérant à une vision surnaturelle ou métaphysique, surplombant ce monde-ci, et persuadé que le mouvement unificateur -qui unifie l'homme et l'univers - ne cessera pas, et que la mort n'est qu'une rupture de la prison étroite du corps, et une évasion de ce corps vers des horizons plus vastes et un monde idéal, auquel aspirent les âmes; si donc nous l'envisageons de ce point de vue, la mort n'équivaudrait plus qu'à un simple changement de vêture et de moule. Par elle, l'homme se débarrasse de ce vêtement terrestre, pour "enfiler" le vêtement de l'intermonde (barzakh), puis de là s'élever à une étape supérieure et s'envoler vers l'infini, où il troquera le vêtement de l'intermonde contre celui de l'éternité.

Par conséquent, le terme de cette vie pour un homme professant ces idées sublimes, n'est qu'un changement porteur de bonne augure, et au cours duquel toute chose récupérera son identité spécifique et se purifiera de tout doute et confusion. Le célebre savant français, le Docteur Alexis Carrel dit:

"La réponse de la religion à l'angoisse que subit l'humanité devant le mystère de la mort est beaucoup plus convaincante que la réponse fournie par la science; la religion présente une réponse qui satisfait le coeur humain." 1

Il est donc naturel que ceux pour qui la mort mar-que un terme à l'ensemble de toutes les dimensions de leur existence, et qui sont persuadés que rien n'existe au-delà de la vie, il est naturel, disions - nous, qu'ils éprouvent une amertume sans égale à l'idée de quitter le monde.
En revanche pour ceux qui sont persuadés que ce monde n'est qu'un jeu comparable à celui des enfants ou des artistes, et que le transfert du monde matériel au monde supérieur n'est que promotion et ascension vers l'infini, les choses se présentent autrement, du tout au tout. En ce sens que, non seulement la mort perd pour eux son visage de terreur et d'effroi, mais qu'ils aspirent aussi, et déploient tous leurs efforts à cette fin, pour se libérer de ce corps terrestre et parvenir à l'" Union" avec le créateur, qu'Il soit exalté:

Une pareille conception de la mort conduit l'homme à se porter volontairement prêt au sacrifice de son âme dans la voie de ses sublimes objectifs et prendre son essor comme un papillon sortant de sa chrysalide.
Tel est le combattant qui sur le champ de bataille, exhalant une forte odeur du sang, préfere la mort violente, sacrifie ses désirs et instincts, pour parvenir à un avenir de gloire et d'élévation, réalisant ainsi ses meilleures aspirations.

Pourquoi fait-il cela? Parce que la vie de l'homme-de son point de vue - présente deux dimensions. L'une matérielle, obéit aux conditions vitales et aux nécessités sociales, l'autre spirituelle et c'est par elle que l'homme s'élève à la réflextion et à la création, développe ses espérances, les concrétise avec enthousiasme et amour, et plie à sa volonté le destin de sa société et même de l'histoire.

* * *

L'e caractère terrifiant, saisissant d'angoisse de la mort est aggravé par la faiblesse de la conscience et de la connaissance que l'homme a de ce phénomène. La mort prend alors pour lui, la forme d'un cauchemar terrifiant.

L'Imam Ali el Hâdi (que la paix de Dieu soit sur lui) rendit visite à un de ses compagnons tombé malade qui pleurait et exprimait son angoisse devant la mort.
L'Imam lui dit:

"ش créature de Dieu, tu crains la mort parce que tu ne la connais pas. Vois-tu si tu te salissais, te souillais beaucoup le corps au point d'en être affecté par la douleur et la démangeaison, et que tu saches en même temps qu'un bain serait un remède radical, ne voudrais-tu pas le prendre pour te débarrasser de tout cela?"
Il répondit: "Si, ô descendant de l'Envoyé de Dieu."

L'Imam dit: "Telle est la mort. Elle est ce bain. C'est la dernière étape pour te purifier de tes péchés, et d'éloigner de toi tes mauvaises actions.
Quand tu auras traversé cette étape, tu te seras libéré de toute tristesse, de tout souci et de toute impureté, et tu arriveras à toute lajoie, à toute la félicité. L'homme y connaîtra la paix intérieure."

D'autre part, le négateur de la résurrection envisage l'homme sous un seul angle. Il le conçoit comme une entité errante dans le cadre matériel, et s'imagine que tout existant se limite au corps terrestre et aux Brefs instants de cette vie.
Une telle vision conduit à la situation triste que connait le monde contemporain, où l'on considère la vie de chacun comme un jeu dépendant de nombreux facteurs les uns connus, la plupart incertains et ignorés.
L'homme ouvre ses yeux sur ce monde, l'âme en peine, puis s'y maintient quelques temps, se résignant à subir toutes formes d'injustices et d'avertissement, puis s'en va au devant de la mort qui le jettera dans le néant.
Cette vie est vraiment inconvenante, ingrate. Demeurer dans ce monde devient quelque chose de contraignant.

Quiconque envisage sous cette forme le destin de l'homme aboutira à la même conclusion au sujet de l'existence en tant que tout. L'homme n'est pas le seul à se noyer dans la vanité et l'injustice, tout existant traverse aussi cette voie d'absurde et d'iniquité, tant qu'il ne sera pas englouti par les vagues du néant.

Tout y est privé de l'équité, depuis l'homme qui n'épargne aucun effort pour assurer sa survie,jusqu'aux animaux de proie, aux pluies torrentielles qui submergent les maisons, aux inondations qui détruisent des villes entières, aux tremblements de terre qui font s'écrouler les maisons sur leurs habitants...
Donc, tout cet univers est un phénomène illégitime et un ensemble de choses vaines et injustes.

Cette vision est celle de quiconque a rompu tous ses liens avec l'Existence impérissable et éternelle, qui est la source de tous les existants, de tous les êtres. Nul doute que ce faisant, il a commis une faute grave, qu'il devra payer cher. Pour une telle personne les maladies, les privations, l'impuissance à réaliser ses désirs, et à parvenir aux objectifs et postes convoités, la perte de ces derniers, la crainte de ce que réserve l'avenir toujours incertain, toutes ces choses seront autant de facteurs qui contribueront à la destruction de son esprit, et à sa désintégration.

* * *

Le célèbre écrivain français Victor Hugo écrit:

"Si l'homme méditait sur le néant, et se persuadait qu'après cette vie, il n'y aura que néant absolu, la vie n'aurait pour lui plus aucune valeur.
Ce qui donne de la saveur et de la douceur à la vie de l'homme, rend son travail agréable et plaisant, confère de la chaleur au coeur, et lui élargit l'horizon, c'est cette chose qui lui parvient par la voie de la révélation et de la religion, c'est-à dire la foi en un monde éternel et en la perennité de l'homme.

Et la foi en ce que toi, l'homme, tu ne périras pas; tu demeureras et tu es plus grand que ce monde qui n'est par rapport à toi qu'une petite demeure passagère. Ce monde est le berceau de ton enfance, ta maturité et ta grandeur ont un autre monde. "

Le sentiment de l'absurde et l'absence de foi en ce qu'il existe au-delà de cette vie une résurrection, un jugement et une rétribution, sont devenus un facteur de peur et de destruction de la personnalité humaine au siècle du progrès, de la science et de la technologie qui se consacre entièrement à développer une seule dimension de l'homme, celle relative à sa vie matérielle devenue son unique objectif, et son aspiration sublime.

Ces réalisations et ces acquis dont on attendait qu'elles le sauvent de maints dangers et erreurs, et le libèrent des chaînes et des jougs, lui ont oté le calme et la sérénité et l'ont jeté dans la tourmente. Notre monde est devenu une scène dans laquelle l'homme évolue avec frénésie dans une seule direction qui est celle de l'acquisition de la force et du confort, qu'il considère comme la source de son bonheur, et l'objectif de ses efforts.

Résultat de cette vue étroite qui considère le monde sans Directeur, et l'homme abandonné à lui-même, libre de faire ce qu'il veut: ce monde est la proie de la peur, de l'angoisse, et du sang, dont l'odeur répand l'horreur partout. Cet homme est finalement parvenu à un point tel qu'il est devenu étranger à lui-même, et s'est transformé en un être de ressentiment, envieux, nuisible et cupide et nous ignorons jusqu'où il ira dans sa déchéance. L'émergence des écoles philosophiques modernes est un signe de la prise de conscience de la douleur et du vide idéologique et spirituel qui l'entoure.

Le professeur Carl Gustave Jung, célèbre psychologue dit:

"Les deux tiers des malades qui viennent me voir de tous les coins du monde sont des gens cultivés, ayant réussi leur vie. Mais ils souffrent d'une douleur terrible: l'absence de sens et l'absurdité de la vie. En réalité, la technologie, la sclérose des enseignements, le fanatisme, l'étroitesse de vue, ont frustré l'homme du 20éme siécle de la religion. C'est pour cette raison, qu'il s'est mis à présent en quête de son âme. Il ne trouvera son calme que lorsqu'il redécouvrira la religion: L'irreligion conduit à l'absurde, et la vie y perd son sens réel"2

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Deux conceptions au sujet des plaisirs de ce monde.
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L'homme ne pourrait faire face au danger de désintégration de sa personnalité morale, et élever un puissant barrage autour d'elle, que s'il parvenait à la certitude religieuse, et à ajouter foi à la révélation qui lui enseigne que la souffrance et la joie ne sont pas vaines, et ne disparaitront pas de l'existence.

En effet, nous ne nous dirigeons pas vers le néant, mais nous sommes dans un mouvement permanent vers le Créateur - qu'Il soit exalté-. Et cela veut dire que nous demeurons sur cette terre à titre provisoire, jusqu'au jour de la Résurrection où nous serons transférés de l'étroitesse de la terre à l'étendue du lieu d'éternité où nous jouirons de la Clémence du Juste et des faveurs infinies qui nous y seront accordées.

C'est la croyance en l'existence de la vérité éternelle qui confère à l'homme honneur et valeur. C'est aussi la foi qui lui confére un statut supérieur.
Sans cette croyance, la nature - avec toutes ses merveilles et ses mystères - perdrait toute signification. Quand l'homme arrive, à ce niveau de la croyance, ressent un apaisement de son âme, et une sérénité du coeur.

Le penseur français Jean Bodin dit:

Lorsque l'homme réalise une purification de sa pensée, et s'éloigne des excès d'impulsivités et des passions instinctives qui souillent son âme, il s'élève au-dessus des contingences, et se dirige vers la beauté de la nature.
Qu'il jouisse de la variété des espèces vivantes, et de la méditation des plantes et des ressources naturelles. Qu'il observe ses formes et ses différentes espèces, et surveille leurs affinités et leurs luttes, et se penche sur la chaîne des liens supérieurs existant dans chaque phénomène naturel. Et s'il traverse cette première phase, il s'envolera avec les ailes de la pensée et de l'imagination vers le ciel pour saisir la grandeur, la beauté et la majesté des constellations stellaires, leurs mouvements merveilleux et les distances énormes qui les séparent les unes des autres. Qu'il prête l'oreille à la musique créative qui s'èléve de tous les coins du monde. Tout son être sera alors plongé dans un désir profond, et un élan sincère de parvenir à la cause première, au Créateur de toutes choses, qui a pourvu son âme de cette source de beauté. Mais il saura que la puissance de cette Cause, Son intelligence, et Ses bienfaits sont infinis et ne peuvent être cernés, et sa conscience sera alors calmée."3

Si l'on considérait l'ici - bas comme un lieu d'examen et de mise à l'épreuve, et l'au - delà comme un prolongement - de niveau supérieur - de la vie terrestre, et si le corps était envisagé comme un organe d'exécution et un moyen d'expression des aspirations et désirs, l'humanité d'un tel individu ne se limiterait pas à un cadre clos, mais prendra son essor pour des perspectives plus larges et s'envolerait à des rangs supérieurs, ajoutant ainsi à sa vie un sens authentique.

* * *

Si nous faisions une évaluation de l'influence (du rôle) de la croyance en l'au-delà dans la préservation de la stabilité sociale, et la lutte contre l'expansion des vagues de corruption, de trahison et de violations des lois, nous aboutirons à cette conclusion que la croyance en la résurrection est la seule force pouvant retenir l'âme rêtive de l'homme de commettre des crimes et des péchés, et de servir d'un facteur de dissuasion préservant l'homme des élans des passions.

Un tel homme se conformerait, sans ostentation, à une série de préceptes moraux authentiques et les appliquerait avec scrupules, sans besoin d'une contrainte extérieure. L'élévation du niveau culturel, économique ou technologique, la multiplication et l'extension des instruments juridiques ne pourraient à elles seules concrétiser cet objectif, et une société dotée de ces seuls moyens ne pourrait s'assurer un équilibre et une stabilité.

Nous assistons aujourd'hui à des vagues croissantes de corruption, d'injustice, et de violence, dans les pays très riches sur le plan culturel, économique, et bien équipés au point de vue juridique. Bien que ces pays possèdent des appareils policiers bien organisés et des moyens sophistiqués pourvus par les progrès scientifiques et industriels leur permettant de maîtriser les différentes forces sociales, ils n'ont pas pu tenir en laisse l'âme récalcitrante, et empêcher les facteurs de désordre et de déviation. La vague de corruption s'est alors étendue, défiant les moyens perfectionnés à la disposition de l'ordre qui n'ont pas pu remplacer la force de la foi capable d'ordonner de régir les âmes, et d'empêcher la déviation.

Ceux qui à notre époque sont las des situations prévalant dans leurs sociétés, et en subissent le poids, sont nombreux, mais ils sont inaptes à présenter quoique ce soit en vue de les améliorer, tout comme ils sont incapables de déterminer leur avenir.

Une société régie par une culture morbide doit forcément présenter de nombreux aspects attristants et répugnants. La culture malade signifie absence de but, pessimisme, et croyance dans l'inutilité de la vie, et parmi les caractéristiques attestant de l'état d'une telle culture, il y a l'égarement idéologique.
Toutes les solutions préconisées par des tendances déviationnistes pour éliminer les instabilités résultant d'une telle situation, sont stériles et infructueuses.

La science moderne, outre qu'elle a éloigné l'homme de plusieurs domaines - marquant ainsi d'un cachet manifeste, l'humanité entière - ne peut être utile à l'homme que dans la mesure où ce dernier jouit d'une croyance saine, et devient néfaste pour lui dans la même mesure où il se prive d'une croyance juste.

Cela, parce que l'homme ne tire pas toujours des conclusions logiques de ses acquies scientifiques. Par conséquent, si nous voulons que la civilisation scientifique soit conséquente et utile, il faut y promouvoir la foi authentique.
Dans cette époque où nous sentons la nécessité de faire revivre les vertus morales, les potentialités humaines sont mises à l'épreuve devant les biens terrestres.

C'est cette foi en la demeure éternelle qui élargit les horizons à l'homme, et lui permet de connaître intérieurement des transformations qualitatives, s'élargissant de plus en plus, les unes recouvrant les autres à la manière de vagues successives, jusqu'au point d'acquérir une maîtrise totale de ses désirs et de ses folles aspirations. Il sera à même d'en étouffer les méfaits, et d'en tirer les bienfaits dans le cadre vaste de la vie. Il maîtrisera toutes ses forces et potentialités. Enfin, il attendra la récompense sublime et échappera au terrible châtiment, et s'abstiendra de se comporter déraisonnablement dans l'exploitation qu'il fera des biens terrestres.
Tout cela parce qu'il sait qu'il vit ici-bas dans un monde de dépérissement et traverse cette terre comme une caravane traverse à la hâte un désert.

Quand il quittera ce moule corporel qui est l'expression d'une vie non - durable, et qu'il fuira l'atmosphère étouffante de la terre, les portes de l'Autre monde s'ouvriront devant lui, et il jouira alors de délices auxquels on ne peut comparer aucun des biens de ce monde.

* * *

Tant que l'homme sera dans ce monde, son coeur ne cessera pas d'aspirer et de désirer. Cependant, quand il se réfugie dans la foi, et qu'il sait que les occasions sont limitées dans ce monde, que les gains sont illusoires, -et que même lorsqu'il les remporte, il ne peut se les préserver à jamais- que les joies et les plaisirs authentiques ne se limitent pas à ce bref séjour, alors il ne se laissera pas dominer par les aspirations successives qui cherchent à l'asservir et à détruire son âme, tout comme il ne se laissera pas gagner par la tristesse et la contrition, car ses mains n'auront pas beaucoup touché aux plaisirs et délices.
Son attitude devant les gains matériels ne sera pas celle de celui qui s'agite, se montre hâtifet inquiet que sa richesse s'épuise avant sa mort.
Car ses gains ne sont un objectif en soi que p our les esclaves de ce bas - monde, alors que les croyants se servent des biens de ce monde comme d'un moyen pour parvenir à l'étape ultime.

Outre cela, son attitude d'indifférence à l'égard des biens de ce monde confere à l'homme la stabilité, et sans doute la sérénité d'âme confère un plaisir complémentaire aux autres plaisirs de la vie conforme aux normes religieuses.

"Etre mortel et périssable, irai-je me former des noeuds sur cette terre, ou tout change, ou tout passe, et dont je disparaîtrai demain? ش Emile, ô mon fils! en te perdant, que me resterait-il de moi? Et pourtant il faut que j'apprenne à te perdre; car qui sait quand tu me seras oté?"
"Veux-tu donc vivre heureux et sage, n'attache ton coeurqu'à la beauté qui ne périt point: que ta condition borne tes désirs, que tes devoirs aillent avant tes penchants: étends la loi de la nécessité aux choses morales; apprends à perdre ce qui peut t'être enlevé; apprends à tout quitter quand la vertu l'ordonne, à te mettre au - dessus des èvénements, à détacher ton coeur sans qu'ils le déchirent, à être courageux dans l'adversité, afin de n'être jamais misérable, à être fermedans ton devoir, afin de n'êtrejamais criminel. Alors tu seras heureux malgré la fortune, et sage malgré les passions."4

Oui, quand en l'âmejaillit une source de foi authentique, et quand elle sera persuadée de son éternité, elle sentira en elle un supplément de force et une puissance étonnante. L'homme se sentira alors en mesure de renoncer à l'attachement absolu aux valeurs terrestres instables. Il deviendra en réalité le possesseur du monde, et éprouvera un calme né de sa fermeté devant les caprices de l'âme, et des autres aspects trompeurs de ce monde.

Sa voix plaintive ne s'élèvera plus quand il fera face à une perte ou à un accident soudain, tout comme il ne se laissera pas devenir la proie des illusions, ou de l'égocentrisme, quand il remportera un succès, ou rencontrera un évènement joyeux. Toutes les choses qui poussent les autres à se perdre ne pourraient avoir d'effet sur lui, autre que bénéfique.

Parmi les caractéristiques propres et précieuses de l'homme ayant foi dans le dogme de la résurrection, il y a le fait qu'il est conscient de ce que son avenir repose sur la qualité de ses oeuvres ici-bas. Pour cette raison, ses actes seront sincères, dépouillés de toute ostentation, purs, nets, sans apparence trompeuse.

Outre qu'elle élève qualitativement les oeuvres, une telle croyance les accroit également quantitativement. Plus le contenu de cette croyance sera riche, plus élevé sera le niveau de pureté, jusqu'à ce que toute chose, tout mouvement soit l'accomplissement d'une intention pure. Il a conscience que ses actes sont soumis à un contrôle sévère, et que tout acte qu'il entreprendra - en bien ou en mal - sera inscrit sur son registre qui sera conservé jusqu'au Jour du Compte. Et il est évident que rien n'échappe à Celui qui enregistre ses actes.

Quand à celui dont le coeur ne recèle point la croyance au Jour Dernier, il regarde la plus évidente des réalités d'un regard négatif, car il pense qu'il n'existe pas de compte dans l'ordre de l'existence pour les différentes formes (dimensions) de ses actes. Il s'imagine qu'il ne sera pas brûlé demain par le feu qu'il a allumé aujour d'hui, qu'il ne fera pas face dans l'avenir aux conséquences fatales des actes de corruption qu'il accomplit aujourd'hui. Il vit dans un océan d'illusions, cerné par des vagues d'erreurs, son regard fixé sur toutes sortes de vices, impassible et froid aux vertus morales.

Même si un tel homme accomplissait un grand acte, le futur - aveugle et sans but à ses yeux - ne lui sera aucunement reconnaissant. Il se permet pour cette raison même d'être indifférent aux qualités morales et sentimentales, et n'accorde aucune valeur aux valeurs humaihumaines supérieures.

Il en sera de même au sujet de la trahison, ou de l'accomplissement de crimes, où il ne redoutera que de tomber sous le coup des peines sociales, croyant qu'aucune autre autorité ne lui demandera compte de ses déviations, de ses forfaits, et ne lui fera infliger le châtiment qu'il mérite.

Le défaut principal des lois humaines réside en cela qu'elles proclament que la vie humaine s'achève avec la mort, et que toutes les questions sont envisagées en fonction des désirs affectifs de la majorité.

Quand aux législations d'origine céleste, elles empruntent une autre méthode reposant sur le principe de l'éternité de la vie humaine, ininterrompue avec la mort. Par conséquent la système préconisé par ces législations est conforme à cette orientation intellectuelle.

Il faut insister sur ce fait que la science et la pensée humaines ne sauraient jouer le rôle de la religion dans l'élaboration des dimensions sublimes de l'existence humaine, et la réalisation de transformations radicales en son âme.

La chute des hommes dans l'abîme de la dégradation, et l'apparition des agitations sociales résultant de ce même système intellectuel, résident dans l'incompatibilité de ces lois et réglements avec la nature (fitrât) humaine.

Sûr de cela, l'homme religieux exécute les lois qu'il croit faire partie des prescriptions éternelles, et entame sa marche vers le monde de la permanence, en dominant son temps, et un tel homme est au-dessus de toute évaluation avec les moyens limités du savoir humain.

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La Résurrection, aspect de la sagesse divine suprême.
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Sans doute les différents actes et efforts humains résultent de mobiles internes. Nos différents efforts ne sont que les concrétisations de nos intentions, des réponses à nos désirs.

Même si l'on s'imaginait que certains des actes que nous accomplissons du fait de notre volonté et libre arbitre étaient complètement dénués de motivation, il ne faut pas perdre de vue qu'aucun de ses actes ne pourrait s'accomplir s'il n'avait un objectif caché, dissimulé. Il existe un objectif obscur, et inconnu derrière cet acte.

Par exemple aussi élevée que soit notre intention quand nous nous imaginons ne bien agir envers les autres que par philantropie ou générosité, il n'empêche qu'en réalité ce qui détermine notre acte, c'est la tranquilité d'âme et le repos qu'il nous assure.

Il en va de même pour le rôle joué par tout agent naturel, qui n'est pas sans avoir un objectif, un but, à cette seule différence que ce qu'accomplit l'homme à l'aide de la science et de la technique, le facteur naturel l'accomplit dans l'ordre de l'existence sans avoir recours à la science.

Par conséquent, dans les deux cas, il y a en réalité similitude quant aux objectifs et aux buts.

L'esprit libre perçoit que l'ordre de l'existence vise à former un être savant parfait, maître de son destin, et se plaçant hors du cadre restreint dans lequel cherchent à le confiner ses instincts, et s'élevant au niveau des horizons de la libre guidance, et de la sagesse rationnelle, pour choisir par lui même la voie de l'ascension ou celle de la déchéance.

D'autre part quand la science présente une image entièrement ordonnée du monde, régie par des lois et des règles précises dont il est impossible de se passer, elle nous présente un monde au système particulier allant d'un grain de sable insignifiant, d'une jolie feuille d'un arbre, et d'un atome infiniment petit, à la formidable constellation qui renferme en son sein plusieurs soleils, et à l'espace stellaire infini qui renferme un nombre incalculable de constellations. Par conséquent, cette existence infinie qui commence par la plus petite particule, et s'étend aux grandes constellations célestes est décrite par la science comme un ensemble se mouvant selon un ordre précis et stupéfiant.

Si la science nous décrit ainsi l'univers et ses lois, l'intellect et la science humaine ne sauraient accepter qu'un tel ordre ne puisse traduire une relation entre l'acte, le sujet agissant, et l'objectif.

En supposant que le créateur de cet ordre étonnant jouisse d'un savoir infini et d'une puissance illimitée, on ne saurait admettre qu'il n'y ait pas d'objectif derrière ces lois minutieuses et belles qui régissent les êtres vivants et inertes, et la façon dont les êtres vivants reçoivent les moyens leur permettant de subsister.

La communauté des monothéistes qui définissent Dieu par un ensemble de qualités parfaites, mettent l'accent sur ce que cet ordre a réellement un but. Comment peut - on nier l'objectif final aux actes du Créateur - Exalté soit-il - alors qu'on lui reconnaît en même temps une science infinie, une puissance illimitée, et une sagesse permanente?

Pourrait - on accepter que chacun des organes de notre corps puisse avoir un but pariculier et affirmer en même temps que l'homme en tant que tel n'a pas de but?
Alors que nous voyons que dès l'instant de la formation dans le sein maternel, il ne sera considéré comme un être libre de disposer de lui - même que lorsqu'il traversera les étapes naturelles de sa maturité et parmi les soins nécessaires, il ne suffira pas de lui assurer les seuls besoins de sa vie terrestre.

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Quoiqu'il en soit, la prédication des lois révélées repose sur la responsabilité et le devoir. Les envoyés de Dieu proclament sans cesse et avec une certitude qui leur est propre que tout homme sera jugé pour ses actes dans cet autre monde qu'ils attendent tous, et mettent en garde leurs partisans contre les dangers qu'ils encourent dans la vie de l'au-delà, les invitent à s'y préparer, et à tirer profit des moyens et facultés en leur disposition pour accroitre leur maturité, leur niveau de perfection et de succès dans tous les domaines de leur existence, et à ne pas se rendre coupables d'actes pouvant les conduire à une vie entièrement malheureuse, et à subir le feu du regret et du désespoir.

Car les graines (qui germeront) dans l'au - delà doivent être semées ici - bas par l'homme, et le destin qui l'attend dans l'au - delà sera fait par ses propres actes d'ici - bas, et la vie éternelle sera en un mot de la couleur que prendront les actes précédents de l'homme.
Si un peintre de talent consacrait un long temps pour réaliser un tableau de qualité, puis se décidait à le détruire, son acte serait - il un acte sain au point de vue mental?

Sans doute tout homme sain d'esprit ne ferait point un tel acte, sans intérêt. Se peut - il que le but de la création de ces grandes choses merveilleusement conçues, en particulier la création de l'homme doté d'une grande capacité d'action et de mouvement, - se peut - il donc que le but de tout cela soit cette vie limitée aux contradictions criantes?

L'homme est - il condamné à vivre noyé dans les illusions, et les vains caprices, et à demeurer prisonnier des faux critères qu'il s'est fixé lui - même, et ensuite à achever sa vie avec la mort, sa vie se dipersant - comme la poussière - dans l'espace infini? Cela n'est - il pas semblable à l'acte inutile du peintre que nous évoquions tout à l'heure? Cela peut - il être compatible avec la science et l'ordonnancement de cette Essence Consciente Créatrice dont les sages objectifs se manifestent dans les profondeurs et dans les aspects extérieurs de tous les atomes de cette merveilleuse existence?

La sagesse - sous cette forme - ne saurait sans doute pas devenir un large fleuve irrigant le sol de l'existence.
Par conséquent, quiconque croit en la sagesse absolue de Dieu, est conscient de ce que dans ces larges horizons - où toute l'existence est soumise à la puissance éternelle - aucune chose n'est dépourvue de contenu, de sens, mais entre au contraire comme un élément de cet univers qui procède de la Justice et de la Sagesse parfaite. Tout phénomène s'y transforme selon un ordre invariable, et si le désordre s'introduisait dans ce système, et que toute chose reposait sur l'erreur, nous n'aurions trouvé aucune trace de cohésion.

L'homme considère son for intérieur comme l'agent d'édification de son univers intime, et cette édification devra être incessante et permanente; il sera ainsi en mesure d'édifier son avenir, de le consolider, ou au contraire de le détruire et de le confier aux flammes.
Si telle est la représentation que se fait l'homme de l'existence, il ne considérera pas comme voués à l'aneلntissement tous les aspects de l'existence humaine du seul fait de la mort. Ce n'est que dans cette optique que l'ordre de l'existence se perpétuera de façon profonde et merveilleuse, et que l'homme étanchera sa soif de valeurs et d'aspirations sublimes. Le Coran proclame en toute clarté:

"Ce n'est pas par vanité que nous avons créé le ciel et la terre..."5

Oui, l'essence sacrée de Dieu est parfaite à tout point de vue, et ne connait point d'insuffisance et de besoin. Mais ce sont ces êtres créés qui sont dans le besoin en toute chose. C'est Dieu qui a donné à l'homme la bénédiction de la vie et toute force et privilège retourneront certainement à Lui, tout comme retourneront à Lui toutes les créatures.

Dieu dit dans le Coran:

"Ho, les gens, vous êtes besogneux de Dieu, alors que Dieu, Lui, est au large, digne de louange."6

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La sagesse divine veut qu'il y ait un Jour du Jugement des hommes. Le Coran promet ce Jour en ces termes:

"Oui, c'est ton Seigneur qui les rassemblera. Vraiment, il est sage, savant."7

La perfection qui revient à l'homme ne sera pas mise à sa portée dans ce monde par son activité; il poursuivra son mouvement vers la perfection jusqu'à parvenir à l'objet de ses aspirations dans l'autre monde, c'est - à dire rejoindre la source divine.

Dieu dit dans son Saint Livre:

"ش homme, oui, tu courras de course vers ton Seigneur, puis tu Le rencontreras."8
"Et que le terme, en vérité, est vers ton Seigneur."9

En réalité c'est l'homme quijouit d'aspirations religieuses, morales et divines sublimes C'est lui qui rompt les liens matériels qui cherchent à lui mettre des fers au dépens de son âme éprise de vérité, et qui détourne son regard des tentations de la vie terrestre pour concrétiser ses espérances et ses objectifs supérieurs.

Ce changement radical a pu s'opérer en lui, car l'idée d'éternité brille en son for intérieur, et a le privilège d'être doté d'instincts supérieurs compatibles avec l'éternité, et qui l'en rapprochent au point de pouvoir s'y engager. Et cela, en soi, donne la preuve qu'iljouit d'une aptitude et d'une réceptivité particulière pour la vie éternelle.

Les actes de l'homme sont des graines qui n'ont de signification authentique que s'ils sont suivis d'une vie éternelle. Les hommes bons verront fructifier leurs graines dans une vie heureuse. Les corrupteurs sèment également leurs graines ici - bas et récolteront les fruits de leur corruption dans l'au - delà; des fruits amers a , l'image de leurs actes.

A ce sujet, l'Imam Ali (Que le salut soit sur lui), le prince des Croyants dit:

"La vie d'ici - bas est une demeure transitoire, l'au - delà est la demeure de la permanence."10

Et fait, c'est l'au - delà qui donne à l'ici - bas toute sa signification.

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La Résurrection, expression de la Justice divine. La résurrection La Résurrection, expression de la Justice divine.
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Nous aborderons dans ce chapitre la question de la Justice divine qui revêt plusieurs dimensions. Nous constatons qu'ici - bas l'homme n'est pas jugé ni rétribué pour ses actes, qu'ils soient bons ou mauvais. Les criminels et les gouvernements injustes qui usurpent les libertés des gens jouissent d'une vie fructueuse jusqu'à la fin de leurs jours, et ne se privent pas d'accomplir tout acte que leur dicteraient leurs penchants pervers, et malgré cela ils ne tombent pas sous le coup de la loi et de la justice, et ne subissent pas les conséquences naturelles de leurs actes. Il n'existe pas de force terrestre capable de les dissuader d'accomplir leurs actes, et de trancher ces mains qui s'étendent sur les droits d'autrui, et de les refouler aux limites du permis.

Bref, l'oppresseur et l'opprimé, le bon et le méchant, le souillé et le pur qui a consacré sa vie à maîtriser les élans de ses passions, et à conquérir les qualités vertueuses au point de devenir lui - même une source d'effusion spirituelle, tous quitteront ce monde.

Il est vrai que la religion met en garde avec insistance contre toute forme de soumission aux gouvernements tyranniques et impies, et interdit l'acceptation de tout décret injuste imposé par les gouvernements despotiques, et considère la résistance devant toute agression comme un devoir sacré et vital; mais il est également vrai que la lutte contre l'injustice peut parfois porter ses fruits ou demeurer vaine.

En outre, certains militants trouvent la mort par la main des oppresseurs et des tyrans. Si les registres des actes accomplis par les hommes justes et les hommes pervertis devaient être clos ici - bas, et voués à l'oubli, où seraient alors la justice de Dieu, Sa sagesse, Sa magnanimi té infinie envers toutes ses créatures?

Dieu estjuste, et sajustice se manifeste dans tous les aspects de l'existence.

Ne serait - ce pas l'injustice même que d'admettre que le Créateur a réuni toutes les conditions permettant à la plupart des injustes et des oppresseurs de poursuivre leur vie selon le train qu'ils se sont choisi sans fixer des limites à leurs agissements, et que s'étant emparés de la force, ils puissent agir selon leurs caprices sans avoir à rendre compte, et que d'autre part les opprimés vivent jusqu'aux derniers instants de leur vie dans les souffrances et les privations?

Si nous acceptons que tout homme doté d'un minimum de compassion et d'équité refusera une telle injustice, comment l'Essence divine sacrée, source infinie de bonté, de compassion et d'équité pourrait - elle l'agréer?

Et qu'en serait l'appréciation de la pensée créatrice qui est la manifestation la plus sublime de l'essence humaine, et qui est l'expression de la particularité de son existence?

Dieu, certes, n'est pas le responsable direct de l'injustice qui s'abat sur les hommes, de la violation de leurs droits. Mais laisser les injustes et les criminels libres d'agir à leur guise - c'est Dieu qui leur a donné la libre volonté et la puissance - serait contraire à la justice si en même temps il n'était prévu un châtiment à leurs actes.

Par conséquent, le lien étroit existant entre la justice divine et la mise en balance minutieuse des actes des hommes confirme la nécessité et l'inéluctabilité de la Résurrection.

Outre cela, certains crimes et péchés sont à ce point graves qu'il n'est pas possible de les châtier dans ce monde au temps limité. Le châtiment doit être proportionnel au péché, et si ce dernier est énorme et multiple, le châtiment infligé ici - bas ne suffira pas. Comme par exemple le criminel dont le seul souci est de sucer le sang des créatures impuissantes et pour qui le monde n'est qu'un cadavre à dévorer, lieu d'usurpation, une proie à chasser. Sas mains sont souillées du sang de milliers d'innocents, il sacrifie des groupes entiers pour satisfaire ses penchants. Il est embourbé dans la vase car il n'a pas médité les leçons de ceux qui l'ont précédé. Il n'a pas envisagé un avenir meilleur et vertueux. Si on lui ôtait la vie en expiation de tous ces crimes, ce châtiment ne serait pas juste et suffisant, car il n'est que la peine prescrite pour un seul crime parmi d'autres, les autres demeurant impunis.

Il y a donc de nombreux crimes qu'on ne peut châtier ici - bas; et si nous voulons prêter plus d'attention à l'analyse logique, nous devons élargir notre vue et comprendre qu'il n'existe aucune force dans cette vie capable de restituer aux gens tous les droits spoliés.

Il en est de même de la rétribution parfaite que l'on ne peut pas pleinement accorder dans ce monde. Et si nous comparions la valeur des efforts constants des hommes militants à tout ce que recèle ce monde, comme problèmes et maux, nous comprendrons que la récompense terrestre, aussi élevée qu'elle puisse être, demeure insignifiante et ne correspond pas à la valeur réelle des actes bons accomplis par ces militants.

Comment pourrait - on récompenser de juste façon quelqu'un qui a dépensé des trésors de science et de sagesse sans y mêler l'ostentation?
Celui qui dépense ses richesses pendant toute sa vie, et qui consacre toute son énergie à adorer Dieu et à servir Ses créatures en quelque lieu qu'elles se trouvent, puis sacrifie en fin de compte sa vie même pour la réalisation des objectifs divins, comment et où un tel homme pourrait - il recevoir sa récompense? En ce monde? Sa vie n'y aurra pas été prolongée pour profiter du fruit de ses sacrifices et de son altruisme. Par conséquent, le fait que le séjour terrestre soit limité dans le temps ne permet pas une juste rétribution des actes des hommes de bonne volonté.

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Pour poursuivre ce débat, il nous est nécessaire de souligner que cet ordre est lié - en premier lieu - à l'ordre divin qui embrasse toute chose. Chacun des êtres existants, petits ou grands, depuis l'infime atome et ses composants jusqu'aux constellations célestes qui sont innombrables, tous ces êtres procédent de la justice qui régit l'ordre de l'Existence, et tout cet immense appareil ne peut se passer de la justice qui lui est inhérente, et il nous est facilement possible de démontrer cette vérité dans l'ensemble des phénomènes du monde de l'existence.

Et si les organes de cet ordre subissaient la moindre entorse, et sortaient de l'orbite qui leur a été fixée, tout l'ordre serait anéanti et ce monde finirait par le chaos.

Malgré cela, l'homme avec ses qualités exceptionnelles, en tant que partie intégrante de cet ordre global, ne saurait être conçu comme un phénomène faisant exception à la loi qui régit cet ordre.

Il differe aussurèment de toutes les autres créatures en ce qu'il jouit du privilège de la liberté qui lui confere la faculté créatrice et inventive, et qu'il suit une voie lui permettant de se donner les moyens d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés.

Ce sont là des particularités propres à l'homme et qui sont pour lui un motif de fierté et d'émerveillement.

Il peut tirer profit de ce privilège spécial et user de possibilités déterminées dans ses oeuvres d'édification, ou pour se préserver de ses pulsions destructives. En créant l'homme libre, Dieu - qu'Il soit exalté - a manifesté dans l'univers toute la subtilité de la création.
Outre cela, l'homme est capable de rebellion, et de désobéissance.

Si l'homme était contraint de porter toutes les potentialités spirituelles, et de suivre la voie le conduisant à sa félicité, et forcé, l'épée dans .les reins, de prendre la direction des valeurs élevées, tout cela n'aurait pas de valeur. Il faut reconnaître par conséquent qu'en recevant de Dieu la faculté de liberté et de volonté, l'homme sera tenu unjour de comparaître devant lajustice divine, et répondre de son comportement à l'égard de la loi universelle de l'ordre de l'existence, qui est justement la Justice. Car on ne pourrait croire que l'homme échappe à la justice divine qui s'étend à toute chose.

Compte tenu de cette tendance générale, appelée principe de Justice générale que l'on constate dans toutes les formes de l'existence, et en prenant en considération le fait que cet ici - bas ne peut pas servir de base pour beaucoup de formes de rétribution et de récompense, l'existence d'un autre monde s'impose comme nécessaire où l'homme répondra de ses actes ici - bas.

La preuve nous est fournie par une déduction particulière que l'on peut faire du mystère de la création humaine. Le résultat de cette déduction est le développement de toutes ses potentialités, la concrétisation de tous ses espoirs et la garantie de ses besoins fondamentaux.

Nous apprendrons ainsi que Dieu, qui n'a nullement besoin de la création de l'homme, ne pourrait pas conduire ce dernier au néant avant de le faire parvenir à la perfection qu'il mérite. Tout homme doué de raison aboutira à cette seule et unique conclusion.

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Il est de fait que le châtiment que méritent certains pécheurs ne leur est pas infligé ici - bas dans toute son ampleur, mais il n'empêche que nombre d'entre eux reçoivent dans ce monde même leur juste châtiment. Ils ne subissent pas seulement l'imprécation de l'histoire, mais parfois ils en goûtent de leur vivant même l'amertume, et éprouvent des tourments terribles avant de rencontrer la mort, alors que personne ne pouvait prévoir un tel destin pour ces despotes.
Il n'est pas juste de considérer toujours comme fortuit ce lien entre l'acte de corruption et le destin, mais on peut le considérer comme une démonstration infime du châtiment terrestre.

Dieu dit dans le Coran:

"Dieu, donc, leur a fait goûter l'ignominie dans la vie présente. Le châtiment de l'au - delà cependant est plus grand, certes, s'ils savaient." 11

Cette punition peut se présenter également comme un avertissement et une mise en garde contre le danger qu'encourrent les pécheurs, pour qu'ils puissent retourner à la juste orientation, avant qu'il ne soit trop tard, en se réformant. Ils apprendront ainsi que tous nos actes ont un critère de distinction du vrai et du faux, que tout acte mauvais et corruption ne resteraient pas sans châtiment, tout comme tous les actes de bienfaisance recevront leur récompense.

Le célébre philosophe Emerson dit:

"Le monde est à l'image d'une table de multiplication ou d'une équation algébrique. Si nous inversons l'ordre des termes de celle - ci, elle continue de se vérifier, la solution sera la même. Quand nous résolvons une équation algébrique, quelque méthode que nous suivions, elle nous conduira à des nombres invariables. La nature silencieuse, mais avec perfection, dévoile tous les secrets; elle punit tout crime, récompense toute vertu, et répare toute injustice.

Ce que nous appelons châtiment est une nécessité universelle, grâce à laquelle le tout se manifeste par la partie. Si nous apercevons de la fumée, nous sommes certains qu'elle s'élève d'une feu. Et quand nous voyons une main ou une jambe, nous avons la certitude qu'il existe un corps dont elles font partie.
Tout acte entraîne nécessairement sa rétribution. Ou en d'autres termes, conformément à la loi dont nous avons parlé précédemment, tout acte se complète par deux voies.

Premièrement par la voie de la réaction se produisant dans la chose elle - même, dans la nature réelle.
Et deuxièmement, par la voie de la modalité patente, dans la nature apparente et phénomènale. La modalité patente est celle que l'on appelle châtiment.

Le châtiment inhérent, intérieur, se trouve dans la chose - même et n'est perceptible généralement qu'après un long délai. Les châtiments inhérents au péché peuvent survenir après de longues années. Mais il est absolument nécessaire qu'ils surviennent, car ils font partie intégrante du péché, comme s'ils étaient indissolublement attachés à lui.
Le crime et sa punition, sont les branches d'un même arbre. Le châtiment est le fruit qui jaillit brusquement du bourgeon après s'y être longtemps dissimulé."12

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L'apparition des conséquences des mauvais actes est un exemple vivant qui nous montre que le créateur n'agrée pas la corruption et l'injustice, et qu'il faut que tous les corrompus reçoivent un juste châtiment dans l'au - delà.

D'autre part il ne convient pas de minimiser le rôle de la rétribution active dans l'éducation et l'orientation, en matière d'éducation individuelle ou sociale. De ce point de vue, l'administration de la peine se présente comme une clémence et une faveur car elle vise à éveiller les consciences et à les réformer. On peut la considérer comme une amende versée par l'homme, mais elle entraîne pour lui un gain précieux.

Dieu dit dans le Saint Livre:

"Oui, le Dépôt que nous avions proposé aux cieux et à la terre et aux montagnes, ils ont refusé de le porter, et en ont eu peur, alors que l'homme le porta..."13

Pour parachever sa justice, Dieu a dissipé l'ombre de la contrainte qui planait sur l'homme, et lui a proposé à la place le dépôt (de la responsabilité de pourvoir) de la subsistance que les montagnes avaient refusé; l'homme accepta.
Cela, car l'homme ne pourra s'élever que par l'effort et l'acte, pour sortir le front haut de son épreuve.

Dieu dit dans le Coran:

"Tout individu est l'otage de ce qu'il s'est acquis."14

Tout ce qui apparaîtra dans ce monde sous la forme de transgression, prendra en l'autre monde la forme d'un châtiment du transgresseur, et d'éxécution de la justice. C'est la croyance dans le principe éternel et dans sa justice globale qui pousse l'homme à s'engager en faveur de la justice.

Le célèbre théologien Saint - Augustin dit:

"Le mieux pour l'homme est de dépenser sa vie dans la voie du service de Dieu, sans hésitation. Car l'âme qui se voue au service de Dieu exerce sa maîtrise sur le corps, et l'intellect qui se consacre à Dieu, dominera les pensées vaines et égarantes.

Nous pouvons alors nous demander quelle justice pourrait - on trouver chez un homme qui ignore tout du service divin? Car on peut constater aisément qu'un tel homme ne possède ni âme dominant son corps, ni intellect le préservant de l'égarement. "15

La vie idéale pour ces gens est la vie après la mort qu'évoque le Coran en ces termes:

"Et cette présente vie n'est qu'amusement etjeu. La demeure dernière, cependant, c'est elle la vivante! S'ils savaient! "16

Pour cette raison, nous constatons que les hommes de Dieu non seulement ne craignent pas la mort, mais ils brûlent de désir dans l'attente de l'instant où l'ange de la mort viendra leur réciter à l'oreille.

"ش âme tranquilisée, retourne verston Seigneur,agréante, agréée..."17

Dans l'autre monde, la félicité sera perçue par l'essence; il y est des jouissances que nos intellects sont incapables même de concevoir.
Cette vie tumultueuse et pleine d'injustice n'est donc qu'une courte étape de toute la vie, et pendant cette étape, le résultat des oeuvres d'une partie des gens sera la proximité de la clémence divine, alors que pour d'autres le résultat en sera le voisinage de Satan et le châtiment éternel.

Peut - on considérer comme identiques ces deux destins?
L'un est la Géhenne, et c'est un destin malheureux.
Le second est l'Eden, et c'est un destin heureux, et les hommes sont libres de choisir l'un ou l'autre de ces destins.

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La Fitrat, preuve de la Résurrection.
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Si nous considérons sociologiquement la religion, nous constatons que l'humanité a traversé une période durant laquelle elle a eu une foi enracinée en la vie après la mort. Cette foi, on ne la décèle pas seulement dans la période historique, mais on la retrouve également dans les âges obscurs de la préhistoire.

Nous pouvons nous référer à ce sujet aux excavations menées par les archéologues, et qui prouvent que l'homme primitif avait la notion de l'existence d'une autre vie suivant la vie terrestre.

Les objets et outils qu'ils enterraient avec leurs morts expriment leur conception particulière de la Résurrection après la traversée du portail de la mort, et témoignent de ce qu'ils ne croyaient pas que la mort soit le terme de la vie. Mais leur conception n'était pas entièrement juste, car ils s'imaginaient que l'homme allait vivre dans l'au - delà comme il a vécu ici, et qu'il aurait donc besoin de ses outils et instruments qui l'aideront à accomplir sa tâche après la mort.

De tout temps et en quelque lieu qu'il s'est fixé, l'homme a été pourvu d'un sens caché, comme l'intuition qui lui inspire l'idée de l'attente d'un "lendemain" après l'" aujourd'hui". Nous ne parlerons pas des spéculations auxquelles se sont livrés certains sociologues qui ne s'intéressent qu'à un seul aspect, et ce faisant s'écartent de la réalité, et se penchent sur l'objet d'étude en prenant seulement en compte, quelques facteurs économiques et sociologiques, se contentant de mettre le doigt sur les superstitions et les mythes préchés par certaines religions et, feignant d'ignorer les aspects positifs de celles-ci.

On ne peut pas aussi simplement, considérer des croyances ainsi ancrées dans les esprits comme étant le résultat de simples suggestions ou d'habitudes, car ces dernières ne pourraient pas persister avec le temps et la succession des bouleversements sociaux.

Ceux qui sont submergés par leurs illusions, essayent de couvrir ce qui émane de leur nature primordiale (Fitrat) avec toutes sortes de représentations mythiques ou d'affabulations.

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La foi en la résurrection était répandue chez les Romains, les Egyptiens, les Babyloniens, les Chaldéens, les Grecs, et d'autres peuples, même si la plupart du temps, cette croyance superficielle était proche du mythe, et loin de la logique divine monothéiste.

Par exemple, il était répandu parmi les tribus du Congo qu'à la mort de leur roi, on réunissait près de sa tombe 12 jeunes filles qui se disputaient à qui sera échu l'honneur d'être la première à le rejoindre, et ces disputes prenaient souvent une tournure grave entraînant la mort d'une ou plusieurs rivales.
Les habitants des Iles Fidji croyaient que les morts accomplissaient toutes les tâches des vivants, comme la fondation d'un foyer, les travaux agricoles, et les guerres L'astronome français, Camille Flammarion écrit:

"Les habitants des îles Fidji avaient pour coutume d'enterrer vivants leurs parents quand ces derniers atteignaient l'âge de quarante ans.
Le choix de cette étape de l'âge s'explique par le fait qu'elle se situe environ au milieu de la vie, et qu'elle en est la phase la plus achevée.

Ils s'imaginaient ainsi que les morts seront réssuscités à la fin des temps avec la même énergie physique et les mêmes caractéristiques corporelles dont ils jouissaient au moment de leur mort."18

Le célèbre sociologue Samuel King dit:

"Ce n'est pas seulement de nos jours que la religion s'est répandue à tous les coins du monde. Des études approfondies ont démontré que les communautés primitives connaissaient une forme de religion, tout comme les ancêtres de l'homme moderne, appelés hommes de Néander thal enterraient leurs morts selon un rite spécial, et déposaient à leurs côtés les outils dont ils se servaient prouvant ainsi qu'ils avaient la croyance en l'existence d'un autre monde."19

Les anciens habitants du Mexique avaient la coutume d'enterrer avec leurs rois les bouffons qui les faisaient égayer de leur vivant, afin qu'ils continuent à leur tenir compagnie dans leur tombe, et les faire rire avec leurs propos, leurs plaisanteries, leurs grimaces, et effacer de leurs visages les traces de la tristesse et des soucis.

Il y a trois mille ans, les grecs croyaient que l'homme ne disparaissait pas avec sa mort, qu'il y trouvait une vie spéciale, comparable à la vie de ce monde, avec ses besoins, et pour cette raison, ils enterraient avec leurs morts quelques denrées alimentaires...

Bien que la croyance en la modalité de la Résurrection comportait beaucoup d'aspects mythiques, ou un mélange de vrai et de faux, la permanence de cette croyance aux cours des temps confirme néanmoins qu'elle constitue un noyau profond de la nature humaine.
Cette foi est nourrie par l'intuition et la perception intérieure, et elle a été semée en l'homme dès sa création.
Comme il est admis que toutes les sciences et les connaissances humaines reposent sur les principes a priori, et que si ces derniers étaient mis en doute, tout le savoir s'écroulerait et perdrait tout crédit, le témoignage de la nature humaine (Fitrat), constitue le plus puissant argument devant lequel aucune logique ne peut résister.

Nous avons la conviction intime, par notre nature, sans besoin que cela soit prouvé, que l'existence repose sur la base de la justice et de la responsabilité, que son ordre admet erreur et justesse; tout ce qui procède de notre moi intime fait partie de notre existence et .de l'existence universelle; l'erreur n'y a point accès. C'est cette nature humaine qui prépare la voie permettant aux hommes d'accéder à la vérité.

Si donc notre conscience nous confirme l'existence de la responsabilité et du compte à rendre, nous devrions comprendre en toute clarté la nécessité de la Résurrection avec un argument certain car c'est notre nature (Fitrat) qui en juge ainsi, et elle est plus forte que la certitude qui découle de l'expérience.

Nous savons parfaitement que la vanité et l'irresponsabilité n'ont pas de place dans le monde réel. Les lois qui régissent l'univers s'appliquent à tous les êtres existants, depuis les particules atomiques infimes, jusqu'aux galaxies énormes; les étoiles et les planètes naissent et meurent selon des lois; la matière solaire se transforme en lumière selon une loi; et tout mouvement s'inscrit dans des trajets et des orbites déterminées.

Même l'énergie déposée dans l'atome n'est pas dépensée vainement. En somme, tout être obéit à une loi d'airain; et tout obéit à des lois parfaites et invariables.

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Ici, se pose une question:
Pourquoi le comportement de l'homme est-il différent de celui de tous les autres êtres, et ne repose-t-il pas sur la base de la justice, et crée-t-il le désordre, l'injustice, et l'indiscipline?

La réponse est claire; car la différence fondamentale entre l'homme et les autres êtres est qu'il est pourvu de la conscience et de la volonté.

Notre domaine d'activité est très vaste, et Dieu aurait pu, s'il l'avait voulu, nous créer comme des êtres contraints à obéir à des lois naturelles. Mais Sa sagesse infinie a voulu qu'Il créât l'homme comme Son représentant sur la terre, et qu'Il le dotât du libre arbitre. Par conséquent tout pas accompli par l'homme en direction du désordre et de l'injustice ne peut émaner que de l'usage de son libre arbitre, ou de sa mauvaise compréhension de cette liberté.

Comme ce monde-ci n'est qu'un lieu d'épreuve pour être admis aux étapes futures, même s'il comporte bien d'injustice et d'usurpation des droits, il ne peut se confondre avec toute la vie, et n'est qu'un court chapitre d'une histoire longue à l'infini.

Par conséquent, la perception naturelle, (Fitri) nous enseigne l'injuste qui échappe à la justice terrestre, et piétine les droits des gens, qui ne tombe pas sous le coup de la loi, et le criminel qui n'a pas payé pour différentes raisons, tous ces gens seront soumis à un compte minutieux, conformément à la justice immanente (Adl), qui est la loi de l'existence.

La nécessité et l'inéluctabilité de l'ordre de lajustice conduisent l'homme à des examens de conscience et à la certitude que la justice lui sera appliquée un jour avec rigueur.
Si la justice réelle n'était qu'un idéal illusoire, et que ce que nous ressentons dans nos coeurs était vide de toute réalité, pourquoi revendiquons - nous naturellement la justice pour nous et pour les autres.

Pourquoi sommes - nous profondément bouleversés à la vue d'une violation des droits d'autrui? Pourquoi renonçons - nous même à la vie pour réaliser la justice?

Pourquoi cet amour de la justice est-il enraciné en nous?
Se peut-il que nous soyons dans l'attente de quelque chose qui n'existe absolument pas?
Cette soif intérieure de justice n'est - elle pas une preuve de son existence comme la soifserait la preuve de l'existence de l'eau?

* * *

L'espoir en une vie éternelle est fondamentalement enraciné dans la nature humaine. La subsistance éternelle n'est pas une aspiration contingente, ni une idée acquise, et n'est pas propre à un groupe déterminé de gens. Elle constitue une aspiration innée prouvant que l'homme jouit d'une disposition et d'une aptitude à la vie éternelle. D'autre part, toute aspiration naturelle dans l'ordre de l'existence devant être satisfaite dans le lieu correspondant, l'aspiration à la vie éternelle ne peut être satisfaite dans ce monde éphémère.

Toute aspiration innée en l'homme ne pouvant être un non - sens dépourvu de valeur, nous en concluons que tout homme qui se dirige vers la mort et se prépare à quitter ce monde, ne perd pas ipso facto la réalitéde son existence. Il pourra concrétiser dans l'au-delà son espoir d'éternité. Ceci constitue en soi un argument de la réalité de la vie éternelle.

Le docteur Norman Vincent, chercheur européen dit:

"Aucun doute ou hésitation n'a ébranlé ma certitude en la vie éternelle. J'y crois, et je pense qu'elle est indiscutable. En réalité, le sentiment naturel inné de l'éternité est en soi un des plus importants agruments positifs qui nous conduisent à cette vérité. Si Dieu veut que l'homme parvienne à une vérité donnée, Il y sème dès le début la graine dans son for intérieur. Et il est évident que la soifd'éternité s'étend à tous les hommes de tous les continents, et l'on ne peut pour cette raison croire que cet espoir ne sera jamais réalisé.

La raison humaine n'a pas admis les vérités métaphysiques avec des preuves et des arguments mathématiques, mais c'est l'intuition intérieure qui le pousse à cette croyance, et l'intuition joue aussi un rôle important dans le domaine des vérités scientifiques."20

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La foi en la vie future est considérée comme un des principaux fondements des grandes religions, et une partie indissociable des religions révélées Cette question revêt une importance telle qu'aucun prophète n'a manqué de préparer ses adeptes à l'avenir dans lequel ils recevront la récompense ou le châtiment, et atteindront la perfection ou la déchéance selon les oeuvres qu'ils auront accomplies ici-bas.

Dieu - qu'Il soit exalté - est le créateur et l'inspirateur des êtres. Il considère Ses créatures d'un regard de compassion et de clémence infinies Pour cela même, pour parachever Sa clémence, - et outre les signes qu'Il a semés dans le for intérieur de toutes Ses créatures -, Il a envoyé les prophètes avec des Livres et des preuves pour guider les hommes vers leurs devoirs et leur réaffirmer la réalité de la Résurrection. Car les passions de l'âme, les habitudes et les aspirations matérielles voilent une grande partie du rayonnement inné en l'homme, rendant la preuve intérieure insuffisamment forte pour permettre une ascension de l'homme au sommet de la perfection et le libérer des entraves qui empêchent sa maturité et sa sublimation.

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La science et la résurrection.
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L'un des acquis les plus appréciables des différentes étapes du progrès des sciences expérimentables, a été la démonstration de la possibilité de reconstitution de la vie humaine par la voie scientifique.

De ce fait, la question de la résurrection a été envisagée avec un regard nouveau, et a reçu - pour la première fois - un intérêt profond. Tout cela a contribué à une meilleure compréhension du sujet, et tout laisse présager que les investigations scientifiques seront couronnées de succès.

Au fur et à mesure que la science progresse, elle lève davantage de voiles et de confusion.
Les anciens penseurs matérialistes pensaient qu'en touchant au terme de sa vie terrestre, l'homme ne pouvait pas y opérer un retour, et ils n'ont donc pas pu considérer la question de la résurrection comme ayant un intérêt scientifique.

Le premier changement intervenu à ce sujet dans le domaine scientifique réside dans les travaux du savant français Lavoisier, fondateur de la chimie moderne, qui a mis un terme aux anciennes théories prévalant dans ce domaine, et les a réfutées totalement. Il consacra sa vie à de vastes recherches qui lui permirent de dégager sa fameuse loi selon laquelle la quantité de matière reste stable dans l'univers, que rien ne se crée, rien ne se perd et que tout se transforme.

Même si cette loi n'est plus vérifiée depuis la découverte qui démontre la transformation de la matière en énergie, elle reste cependant admise en tant que principe de la permanence de la matière et de l'énergie.

Par conséquent, toute action ou réaction chimique sur la matière de cet univers transforment la forme de la matière en question, et aucun de ses éléments ne disparaît totalement. Tout ce que nous voyons et percevons est un ensemble complexe de différentes molécules aux propriétés variables. Par conséquent, cette théorie de Lavoisier a supplanté les précédentes, et a fourni des explications à tous les changements et transformations de la matière. La goutte d'eau qui tombe par terre et s'efface, la fumée de la cigarette qui se perd dans l'air, les combustibles qui se consument dans les grandes usines, les flam.mes qui s'élèvent des braises, la bougie qui brûle et disperse ses atomes dans l'espace, toutes ces matières ne disparaissent et ne s'anéantissent pas. Si nous pouvions avec des moyens perfectionnés - en recueillir les parties, et les rassembler, la matière reprendrait sa forme première sans le moindre défaut. C'est notre regard superficiel, et notre intelligence limitée qui nous induisent en erreur et nous suggèrent que cette matière a été réduite à néant.

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On sait que le corps humain a été créé de terre, et qu'après une période de changement, il retourne à son état premier et redevient terre, et cela parce qu'il est doté de l'aptitude aux changements. Mais au cours de ces transformations, il ne perd pas son identité, et ne devient pas néant, il perd seulement une forme de sa structure.

comme tous les autres corps, et ne perd rien de son essence.

Malgré cela, si le corps mort d'un homme se transforme en terre sous l'action des facteurs internes et externes, il prend chaque jour un aspect différent, servant tantôt de sol à des herbes que les anïmaux viendront brouter - devenant par conséquent une partie du corps de ces derniers -, tantôt entrant dans la composition d'autres différents corps. Mais son essence et son contenu demeurent invariables, ne devenant jamais néant au cours des transformations subies.

Même les différentes formes que prend l'énergie émanant de nos actes bons ou mauvais sont fixées pour l'éternité, et sont inscrites dans le registre universel. Ces formes sont le facteur décisif de notre devenir futur, et c'est en fonction d'elles que se. dessinent notre joie et bonheur ou notre malheur ainsi que notre châtiment éternels. Dès lors, nous serons contraints de nous sou-mettre aux conséquences de nos actes.

Les efforts des savants et des chercheurs modernes en matière technologique ont pu parvenir à reconstituer des ondes acoustiques de certaines personnes employées comme techniciens dans la fabrication de certains appareils manuels, en se servant des traces des vibrations de leurs mains qui s'étaient imprimées sur ces appareils.

Ces réalisations scientifiques témoignent par elles mêmes de la véracité de la Résurrection. De plus, elles ouvrent une voie à l'observation scientifique et rationnelle du phénomène de la résurrection. Et s'il en est ainsi, pourquoi Dieu ne serait-Il pas capable de restituer au corps humain sa forme première à partir des atomes éparpillés?

"C'est d'elle (de la terre) que nous vous avons créés, et en elle nous vous retournerons, et d'elle nous vous ferons sortir une fois encore."21

Ce noble verset nous invite à méditer sur la puissance créatrice de Dieu - qu'Il soit exalté - et présente de façon éloquente le passé de l'homme, son futur ici-bas et dans l'au-delà, afin de rassurer l'âme tourmentée des hommes. On ne pourrait en effet trouver dans la mort une preuve de l'anéantissement de l'homme, les changements survenus en ce dernier devenant dépourvus d'objectif, vains et sans sagesse aucune.

Il est clair que la vie terrestre est loin de pouvoir être considérée comme le but final de la création. Si nous considérons l'existence dans son ensemble, nous constaterons que celle-ci ne vaut guère la vie de l'au - delà. A ceux qui s'imaginent que le corps humain s'est désintégré et dispersé par suite des effets chimiques terrestres, qu'il s'est décomposé au point qu'il n'est plus possible de le ramener à la vie, le Coran répond:

"Alors, les mécréants disent: "chose étrange que ceci! Quoi! Quand nous serons morts et poussière...? C'est revenir de loin " Certes nous savons ce que la terre rognera d'eux; et il y a près de Nous un livre gardien."22 Ce verset montre et déclare à ceux qui n'ajoutent pas foi à la résurrection des morts, que Dieu, sait parfaitement où se trouvent ces mêmes éléments qui composaient le corps et qui s'étaient désintégrés peu à peu pour retourner à leur état naturel, et que Dieu rassemblera ces parties dispersées et en fera des corps - ce qui nous semble impossible - selon un moule nouveau, mais le contenu sera supérieur au précédent.

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Un jour que le Prophète était en train de parler de la Résurrection, au début de l'Islam, un bédouin arabe venu du désert et qui s'appelait Ubbay ibn Khalafs'était présenté devant lui avec un os rongé. Pour ne pas se laisser vaincre par l'argumentation du Prophète et la logique du Coran, il décida de briser en morceaux l'os qu'il avait en main, et sûr que cela constituait un argument définitif contre la résurrection, il répandit dans l'air sous les yeux du Prophète, l'os réduit en poussière, disant en termes sévères avec une expression d'ignorant:
"Qui va donner la vie à des os quand ils sont cariés?"
Il espérait ainsi ébranler la logique du Prophète, et persuader les autres à nier définitivement la résurrection.

Sa mentalité djahilienne (de l'époque d'ignorance, antérieure à l'islam) était telle qu'il n'avait aucune idée de la création. Il s'imaginait qu'il n'existait aucun moyen de rassembler les ossements cariés qui se sont transformés en poussière. Il persiste à croire que la transformation graduelle du corps en molécules libres rend leur rassemblement inacceptable par la raison: on ne peut reconstruire la -vie à partir de poussière éparpillée.

Mais le Coran apporte avec une clarté et une force d'expression remarquable la réponse à la question qu'il se pose:

"- Dis: leur donnera vie Celui qui les a créés une première fois, cependant qu'Il se connaît à toute création, Celui qui de l'arbre vert, a créé pour vous du feu, et voilà que vous en allumez " "Quoi! Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-Il pas capable de créer leur pareil? Mais si, car c'est Lui le grand créateur, le savant."23

Le Saint Coran appelle l'intellect humain pourvu de la faculté de connaissance et de'compréhension à porter un regard profond sur la structure merveilleuse de l'existence, les phénomènes qui y surgissent, les aspects méticuleux qui la composent, et les sages et immuables lois qui la régissent. Ce faisant, l'homme pourra comprendre que le retour à la vie des hommes au Jour Dernier n'est pas plus difficile que leur création première incarnée par l'ordre actuel où leur corps possède un nombre considérable de différentes matières.

La précision dans la réflexion donne lieu à des idées justes. L'homme doit par conséquent se faire une idée claire de ce monde dans lequel il vit, une idée à même de lui permettre d'arriver au fond des problèmes, et de les cerner en toute logique.

Le Coran insiste sur le renouvellement de la création en ces termes:

"Quoi? sommes - nous fatigué de la première création? Non, mais c'est eux qui sont dans la confusion au sujet d'une nouvelle création."24

Le Coran veut attirer l'attention sur ce point que le retour à la vie qui semble impossible par comparaison avec la force humaine, n'est pas une chose compliquée, ni une affaire impossible par rapport à la puissance infinie de Dieu qui a donné vie au corps inerte.

Les vivants peuvent s'interroger eux - mêmes et se demander comment les parties de leur corps qui étaient auparavant dispersées à travers la terre ont pu recevoir le souffle de la vie, et comment ensuite un être vivant est apparu à partir d'une matière inerte.

Puisque la séparation des différents éléments du corps ne conduit pas à leur scission définitive, l'esprit humain pourra se représenter clairement le problème, et ne trouvera aucune difficulté pour la puissance créatrice infinie de Dieu de reconstituer les éléments épars, de leur redonner vie, et de donner lieu à une nouvelle création.

Le Coran rappelle la capacité divine infinie pour la restructuration, et même la reconstitution des caractéristiques et particularités spécifiques des organes du corps humain:

"L'homme compte-t-il que Nous ne réunirons jamais ses os? Mais si, Nous sommes capable d'ordonner ses jointures." 25

Il y a dans ce verset insistance sur le fait que Dieu n'est pas seulement capable de rassembler les os cariés des morts et de leur redonner la vie, mais aussi des particules plus petites comme les atomes, de les lier les uns aux autres et leur insuffler la vie de nouveau.

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Quand la puissance divine décidera de ramener l'homme à la vie pour parachever l'objectif final de la création de l'univers, tout comme elle a pu répandre la vie sur la terre morte et inerte, elle pourra redonner forme à l'homme au Jour de la Résurrection, et il n'existe aucun agent entravant cette puissance infinie qui restituera à l'homme toutes les caractéristiques corporelles.

Il y a dans ce verset une observation subtile: Dieu choisit parmi toutes les merveilles du corps humain les lignes des doigts qui marquent les jointures des petits os comme le témoin de sa Toute - puissance. Et cela parce qu'il est possible que des individus se ressemblent relativement dans tous leurs organes, mais il n'existe pas dans tout l'univers deux personnes dont les empreintes digitales puissent être identiques.

Les sciences expérimentales ont démontré qu'au cours de toutes les étapes de la vie, et des transformations qui y surviennent dans la composition du corps, les empreintes digitales - phénomène exceptionnel - demeurent invariables.

Et quand la peau est par accident enlevée, une nouvelle peau vient la remplacer avec les mêmes particularités précédentes. C'est pour cela que les spécialistes en la matière savent pertinemment que les empreintes digitales offrent le meilleur moyen de déterminer l'identité des individus. Elles sont considérées de nos jours comme un document important pour la police criminelle dans ses enquêtes. Ce phénomène a échappé à l'attention des hommes - depuis la révélation du Coran - pendant 13 siècles, jusqu'à sa découverte scientifique par les anglais en 1884.

L'homme réaliste comprendra sans doute ni hésitation que la volonté puissante de Dieu intervient directement dans toutes ces merveilles. Comment un homme doué de raison pourrait - il autrement admettre qu'un mouvement mécanique aveugle puisse créer un tel phénomène étonnant?

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La Résurrection, à notre époque. La résurrection La Résurrection, à notre époque.
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Nous sommes les témoins dans notre univers d'un mouvement continu et de belles illustrations d'un retour à la vie des choses mortes. Si nous nous rendions en automne dans les fermes et les vergers, nous n'y trouverions que tristesse et désolation comparables à un cimetière calme et sans animation.

Ce spectacle d'anxiété ne laisse pas de place aux feuilles, aux fleurs et à la fraîcheur. Il persiste jusqu'au début de la saison printanière où l'environnement se prèpare à la renaissance des plantes. A cette époque, le souffle de la vie pénètre de nouveau les morts d'hier; la situation se transforme brusquement; la terre inanimée se met à se mouvoir, et reprend un souffle nouveau.
Les bourgeons s'ouvrent sur les branches des arbres qui, quelque temps auparavant, étaient encore sèches et nues, et la terre se remplit de vergers, de jardins, et de cultures maraichères.

Ce tableau envoutant prend ainsi la place de l'environnement froid, sec et inanimé de l'automne.

Ces scènes de mort et de renaissance qui se répètent sous notre regard chaque année demeurent inaperçues par beaucoup de personnes chez qui ne s'éveille point le sens de la recherche et de l'observation, et qui n'en tirent point les précieuses leçons.

La justesse du raisonnement chez l'homme -comme sa capacité à penser justement - requiert une maturité et un effort L'observation est la base de la compréhension des questions complexes Mais l'absence d'intérêt, dans sa vie quotidienne, aux réalités externes le conduit au danger de se retrouver étranger et en rupture totale avec les réalités qui l'entourent au point de n'y voir qu'une source d'ennui, et de laisser son esprit s'atrophier. Alors que la méditation sur les différentes choses, l'examen approfondi de la modalité de transformation des phénomènes de ce monde, une analyse juste des transformations qu'elles soient simples ou complexes, conféreront à l'homme une puissance de compréhension et d'évaluation de son savoir acquis et d'en tirer le maximum de profit.

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En revanche, il y a eu de nombreux savants qui ont fait appel à leur faculté d'observation qui, devant de telles scènes de la nature, n'ont pas manqué de faire le rapprochement avec la vie et la mort des hommes, et ont saisi ainsi de façon tangible le concept de la résurrection et du retour.

Et rien ne prouve que la force de méditation, l'ordonnancement et la classification des observations directes et des liens entre elles en vue d'en tirer des conclusions, soient propres et limités aux savants et spécialistes.

Les voies de la connaissance et de la reflexion sont ouvertes à tous, quelque soit le niveau de savoir et de conscience de chacun. Et chacun peut tirer profit de l'observation des évènements et phénomènes qui surviennent autour de lui, selon sa capacité de reflexion.

Pourquoi limiterons - nous cette loi naturelle du cycle de vie et de mort au seul règne végétal? Existe-t-il un argument niant cette résurrection à l'homme et la posant comme impossible à son sujet?

Les plantes constituent le meilleur modèle pour les deux phénomènes de la vie et de la mort Car au fond des graines des plantes mortes, inanimées, se trouve la cellule vivante stable, qui y demeure parfois saine dans cette forme pendant des milliers d'années, prête à être semée.

Après avoir été semées, ces graines voient se réveiller en elles les cellules qu'elles portent en leur fond, suite à la combinaison de l'humidité et de la chaleur , et commencent à croître et à sortir de la terre sous la forme de fleurs, de bourgeons et d'arbrisseaux.

Il en va de même pour les hommes qui sont inhumés après leur mort, et se transforment en poussière. Quand viendra l'heure de la Résurrection, et que les conditions seront favorables à un retour à la vie, les atomes des corps se mettront en mouvement, et les corps croîtront de nouveau comme croissent les plantes à partir de leurs graines.

Nous admettons que l'activité terrestre cesse en automne en raison des contraintes de facteurs naturels.
Il s'agit d'un arrêt de l'activité vitale et non d'une mort réelle, ni d'une rupture totale avec le lien de la vie. Mais il convient d'observer qu'au début de la création la terre était vide de tout être vivant; puis lorsque les conditions furent réunies le premier maillon de la vie y est apparu.

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Oui, la vie réelle est cachée. Il se peut que ce facteur inconnu puisse être conservé dans sa gaine pendant des milliers d'années, de façon dissimulée, inanimée, et reprendre vie dès que les conditions sont réunies, puis sortir de terre. Il n'existe aucun argument scientifique à l'encontre de cette théorie. Car les chercheurs ont découvert des virus qu'il est impossible de voir même en s'aidant des microscopes électroniques capables de réaliser des grossissements d'un million de fois. Il s'agit d'êtres au volume si infime qu'il ne se prête pas à la saisie de ces appareils perfectionnés. Ils sont cependant dotés de vie, de mouvement, et de capacité de reproduction.

Bien que l'homme ait poussé le plus profondément possible l'étude des corps infiniment petits, il n'en est cependant pas venu à bout; il n'est même pas parvenu à fixer les caractéristiques des gènes et des chromosomes, héritiers des qualités et des traits de caractère des parents et des grands parents. Même à ce stade bien modeste, à la limite de l'atome, la vie éclate et jaillit comme une source.

Si la vie se cache dans les profondeurs de ces êtres microscopiques, et qu'aucun facteur n'est capable de l'extraire du lieu où elle se dissimule ou agir sur elle, quelle preuve avons - nous de ce que la vie ne serait pas préservée dans le secret des cellules du corps humain éparpillées dans la terre, fût-ce pour une très longue période? Pourquoi ne serait - elle pas semblable aux insectes qui s'enfouissent pendant l'hiver et reprennent leur activité à la fin de cette saison? Quel obstacle gênerait - il le renouvellement de la vie après la mort?

Le noble Coran qui étend son regard sur tous les aspects de l'existence animée et mouvementée compare la résurrection des hommes à la renaissance des plantes, pour mieux éclaircir la question du Jour du Retour. Il dit:

"Et Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie, puis Nous en avons fait pousser des jardins et le grain de la moisson, et aussi les hauts dattiers à la spathe ramassée, comme portion pour les esclaves. Et par elle Nous avons donné vie à une contrée morte. Il en est ainsi de la Résurrection."26

Et encore:

"Et c'est Dieu qui, de la terre, vous a fait croîtredecroissance; ensuite Il vous y renverra. Il vous fera cependant sortir d'une Sortie."27

Ces versets apportent à ceux qui ne croient point à la vie d'outre tombe des arguments empruntés à la vie terrestre, à laquelle ils croient, afin de les éclairer sur la vie future. Ces arguments irréfragables, pris dans le livre de la nature, sont adressés aux sceptiques. Il n'empêche que des gens entêtés et totalement ignorants tournent le dos à ces scènes édifiantes et ne laissent pénétrer dans leurs coeurs la lumière de la vérité. Ecoutons encore une fois le message coranique :

"... De même tu verras la terre éteinte: dès que Nous y faisons descendre de l'eau, elle remue, et gonfle, et pousse toute sorte de couple joli. Oui, c'est que Dieu Lui, est la Vérité, oui et c'est Lui qui'donne aux morts la vie;et c'est Lui qui est capable à tout..."28

La transformation évoquée par ces versets est digne d'attention en ce qu'elle décrit la terre comme morte, et non les arbres, comme si les noyaux des grands arbres et les graines des végétaux parés de branches, de feuilles et de fleurs possédaient une cellule vivante dotée de l'aptitude au mouvement et à l'action dans le futur selon les changements qui interviendront dans le milieu.

Cette cellule,que l'on considère comme la pierre angulaire, possède des possibilités virtuelles. Elle demeure pour le moment non - agissante en raison des particularités du milieu. Elle commencera sa croissance continue et ordonnée après avoir été irriguée, et après que tous les facteurs naturels auront été réunis, lui permettant de s'adapter aux conditions du milieu.

Même la terre morte posséde à son tour cette caractéristique de devenir une partie des racines, du tronc et des branches, se transformant dans les corps des plantes et des arbres, en un nombre incommensurable de cellules vivantes. Nous sommes témoins de ces différentes transformations de la terre.
La terre privée de vie s'est donc transmuée en êtres vivants, et c'est là un phénomène éloquent et merveilleux.

L'Emir des Croyants, l'Imam Ali dit:

"Je m'étonne de ceux qui nient la dernière création, alors qu'ils sont témoins de la première création."29

L'Imam Ali, que le salut soit sur lui, s'étonne de ceux qui restent indifférents à ces phénomènes porteurs de leçons et de méditation sans en tirer le moindre profit.

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Le Coran - qui a un impact illimité et qui offre les clefs à tous les mystères de l'univers - attire l'attention des hommes sur la Résurrection par l'intermédiaire de la création du foetus:

"Ho, les gens! Si vous êtes en doute au sujet de la résurrection, eh bien, c'est Nous qui vous avons créés de poussière, puis de sperme, puis de caillot, puis de chair; formée aussi bien qu'informe, - pour tout vous expliquer -. et Nous déposons dans les matrices ce que Nous voulons, jusqu'à un terme dénommé; puis Nous vous faisons sortir bébés pour qu'ensuite vous atteigniez vos pleines forces. Tel d'entre vous est achevé; tel d'entre vous est reconduit jusqu'au plus vil de l'âge de sorte qu'après avoir su, il ne sait plus rien..."30

Et encore:

"Que l'homme regarde donc de quoi il a été créé! Il a été créé d'une giclée d'eau sortie d'entre lombes et côtes. Oui, Dieu est certes capable de le ramener."31

Nous savons que l'alimentation de l'homme se fait par la consommation de différentes nourritures et de fruits provenant de la terre comme les plantes, les viandes et les laitages. Ce sont ces matières quijouent le rôle fondamental dans la satisfaction des besoins de son corps.

Cependant, l'embryon qui traverse des étapes déterminées avant de prendre la forme d'un être humain, n'est qu'une forme métamorphosée de la terre, et il sera un peu plus tard ce bébé qui jouit d'un privilège spécial par rapport à tous les autres phénomènes, en raison de la force sublime dont il a été pourvu.

La transformation de la terre morte en semence puis en homme, nous explique la question de l'éclosion du vivant à partir du mort, et celle de la résurrection et du retour. Et c'est ainsi que nous comprenons clairement la parole divine:

"C'est d'elle que Nous vous avons créés, et en elle Nous vous retournerons, et d'elle Nous vous ferons sortir une fois encore."32

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Les étapes successives de l'évolution de l'embryon dans la matrice constituent un des évènements les plus étonnants du monde de la création.
L'embryon traverse avec succés ces différentes étapes sous l'impulsion des forces internes du corps, écartant tous les obstacles sur son chemin, et poursuivant son destin loin de toute intervention humaine.

Bien que les cellules du foetus se ressemblent, et que nous n'ayons aucun signe nous disant que telle cellule entrera dans la composition de tel organe du corps et que telle autre servira à former tel autre organe, des transformations subites surviennent dans les cellules qui les rendent aptes à fabriquer les organes du corps humain, et les savants ignorent encore comment se produit ce phénomène et dans quelles conditions.

Les cellules compactes et mélangées se dissocient les unes des autres. Chacune servira à un organe précis, et grâce à ces cellules, le corps de l'embryon révèle ses traits humains. La volonté divine intervient alors pour insuffler la vie à ce corps inanimé, ajoutant un autre être vivant à la scène de l'humanité.

Le célèbre penseur français, Alexis Carrel, traite des mystères de la cellule embryonnaire en ces termes:

"Nous savons que le corps s'est formé à partir d'une cellule unique qui, pour se développer, s'est divisée en deux cellules. Cette division cellulaire se poursuit jusqu'à ce que l'homme parvienne à son plein développement.
Bien que le foetus tende à chaque instant à la complexité au point de vue de sa structure et au cours de sa croissance, il conserve cependant la simplicité du processus dans la cellule fondamentale.
Les cellules au nombre incommensurable qui constituent les tissus et les organes ne perdent jamais de vue leur unité originelle. Elles savent toutes, par avance, les fonctions qu'elles devront remplir plus tard dans le corps.

La formation de chaque membre du corps prête à merveille. En réalité, les matières premières entrant dans la construction des cellules ne sont pas comparables aux matériaux utilisés dans la construction des maisons. En fait, il n'y a pas de construction, même si le corps se forme de cellules, comme s'érige la maison par la pose de briques Mais pour comparer les deux, nous devons supposer une maison construite d'une seule brique, que cette brique unique pouvant construire plusieurs briques à partir de l'eau d'une rivière proche de ses sels minéraux, et des gaz répandus dans l'atmosphère, et les posant les unes sur les autres sans plan d'architecture, ni présence d'un maçon, élévant les murs, ouvrant des espaces pour les fenêtres, couvrant le plafond, fournissant le combustible pour la cuisine, et l'eau des lavabos. Bref, la façon dont sont structurés les membres, est proche des conteslégendaires que l'on narre aux enfants."33

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Il est étrange que le Créateur Tout puissant fabrique, à travers ces transformations rapides, et à partir d'une cellule vivante déposée dans la matrice un homme doté de membres adéquats et équilibrés, dans le corps duquel se trouvent des systèmes variés fonctionnant indépendamment les uns des autres, depuis leur création dans la matrice jusqu'aux derniers instants de sa vie.

Malgré tout cela, Dieu serait - Il incapable de rendre aux atomes éparpillés après la mort leur forme première, alors qu'ils procèdent d'une seule et même chose?

Celui qui est témoin de la création étonnante de l'embryon pourrait - il nier la possibilité d'un nouveau retour à la vie des morts? La résurrection des morts serait - elle plus complexe que cela?

Pour la saisie des phénomènes réels, il ne convient pas de se contenter d'une vue superficielle et du moindre effort. Il est nécessaire au contraire de réfléchir avec extrême attention sur les vérités surprenantes qui régnent dans l'univers.

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Dans le règne animal, les imperfections des membres résultant d'accident sont largement compensées.
Certains reptiles voient leurs membres amputés repousser, et il existe des vers qui, s'ils étaient coupés en plusieurs parties, voient chacune de ces parties se transformer graduellement en autant de vers.

Il est vrai que ces sortes de compensation physique n'existent pas chez l'homme. Mais il est permis de penser que si les conditions adéquates du milieu étaient réunies le développement du corps humain pourrait se faire à partir d'une graine, comme un arbre peut pousser à partir d'une bouture. La matrice présente ces conditions de façon idéale, elle fait croître une cellule au point de faire venir au monde un homme.

Si la graine de la rose - qui recèle en elle tous les secrets de la rose - se transforme, en une série d'étapes, en fleur dégageant un bon parfum, la cellule humaine vivante peut aussi porter en elle toutes les caractéristiques humaines, et les révéler dès que les conditions le permettent.

On interrogea l'Imam Sâdeq - que la paix de Dieu soit sur lui-:

"Le mort souffre-t-il dans son corps?" Il répondit:
"Oui, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de chair et d'os, et que tout se transforme en terre dont il fut crée. Elle y reste dans le tombeau jusqu'à ce qu'elle serve de nouveau dans sa résurrection, comme elle a servi une première fois."34

Le Coran insiste aussi en toute clarté sur la Toute puissance infinie de Dieu, et invite les incrédules à méditer davantage sur le système de l'existence; il considère que ceux qui se penchent rationnellement sur les questions peuvent aboutir à une compréhension du problème de la résurrection. Dieu dit:

"L'homme compte-t-il qu'on le laissera pour rien? N'était - il pas goutte de sperme, de semence semée? Et ensuite, de caillot de sang, tel que Dieu a créé, puis arrangé, puis fait de lui le couple, le mâle et la femelle? Quoi! un Tel n'est - Il pas capable de revivifier les morts?"35

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L'observation scientifique approfondie, l'analyse exhaustive des mystères de l'univers, la croyance en la puissance infinie du Créateur, contribuent à consolider la foi en la résurrection, en un retour à la vie, et nous rassurent à ce sujet. Si nous gardons à l'esprit que le savoir humain est limité, surtout en ce qui concerne certains aspects de l'existence, nous comprendrons que les acquis scientifiques, aussi énormes et grandioses qu'ils soient, ne résolvent pas tous les problèmes.

Mais les sens et l'esprit superficiel de l'homme sont incapables de saisir les réalités, en particulier lorsque se meuvent en lui les préjugés.

Nous savons à quel point se diversifient les formes de la vie sur notre petite planète, qui est considérée comme négligeable par rapport à l'univers dans son ensemble, et pourtant nous ignorons même les ressorts de la vie en elle, et les propriétés de ses organes vivants.
Pour cette raison, il ne convient pas que ceux qui nient la résurrection le fassent de façon aveugle; que leur attitude admette au moins la possibilité pratique d'erreur, et ne soit pas définitivement tranchante.

L'examen des réalités qui nous entourent nous inspirera une certaine connaissance de la puissance divine, et nous fera comprendre que le problème de la résurrection, et du retour des morts à la vie, n'est pas plus important que tout cet univers ordonné fascinant doté de divers appareils au fonctionnement harmonieux et parfait.

C'est ainsi que se présentent les choses pour tout esprit ouvert. Dieu dit dans son Saint Livre:

"Et elle est de Ses signes, la création des cieux et de la terre, et aussi des animaux qu'Il a propagés dans les deux. Il demeure capable, cependant, de les réunir quand Il voudra."36

"Ne voient - ils pas que le Dieu qui a créé les cieux et la terre, et qui n'a pas eu de fatigue de leur création, est capable en vérité de revivifier les morts? Mais si! Il est capable à tout vraiment! "37

Donc, Celui qui a créé l'univers et ses merveilles et a soumis tout ce qui s'y trouve à Sa Justice permanente, et a conféré la vie à certains êtres est certainement capable de redonner la vie aux morts. Car leur revivification sera plus aisée alors que la création de tout l'univers, et l'esprit humain admet que relier des éléments disparates d'un ensemble existant est beaucoup plus facile que de créér cet ensemble.

Est - il par exemple plus facile de réunir les éléments d'une machine industrielle ou de la construire à partir de rien? Il est clair que pour l'inventeur de la machine en question, le montage ou le démontage ne sont qu'unjeu.
Nous concluons en définitive que Dieu qui est le Créateur de l'homme à partir de la terre, puis qui le fait reproduire à partir d'une cellule vivante est capable, sans l'ombre d'un doute, de le reconstituer à partir des éléments de son corps désintégré par la mort. Sa puissance ne connaît aucune limite.

Et tout comme il a transformé une cellule invisible à l'oeil nu en millions de cellules, et en os, en chair et en peau avec un programme et une minutieextraordinaire, et en a fait un homme complet, Il est capable de refaire ce travail de nouveau, de faire croître ses cellules et leur insuffler la vie.

Nous ne savons rien de la création de l'homme sinon qu'un individu naît d'un autre individu. Mais Dieu connaît tous les détails de la création, comme le dit le Coran:

". . Cependant qu'Il se connaît à toute création."38

Il est cette même force infinie qui a créé le premier être vivant par une autre voie que celle de la reproduction sexuée.

Le Coran explicite ces vérités en ces termes:

"- Voyez - vous donc cela que vous éjaculez: est - ce vous qui le créez? Ou si c'est Nous le Créateur? Nous avons prédeterminé la mort, parmi vous or, on ne Nous devance pas! - de plus, Nous vous remplaçons par vos semblables et vous produisons en une chose que vous ne savez pas. Et vous connaissez, très certainement, la première production. Pourquoi ne vous rappelez - vous donc pas?"39

Ces versets rappelent la volonté divine qui fait transiter l'homme par différentes étapes jusqu'à le faire parvenir au degré de perfection, et indiquent que toutes ces étapes dans leur ensemble procèdent de la volonté de Dieu, sans qu'il y ait la moindre intervention de l'homme. Car c'est Dieu Seul - qu'Il soit exalté - qui nous a créés, décide de nos affaires, puis nous reprend sans consulter un seul d'entre nous, ni faire appel à son aide.

Le Coran proclame:

"Et c'est Lui qui commence la création; puis Il la répète; et cela Luiest très facile..."40 "La création des cieux et de la terre est plus énorme, certes que la création des gens! Mais la plupart des gens ne savent pas."41

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Pourquoi la mort n'est pas le terme final?
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On peut s'appuyer sur l'existence de l'âme et son indépendance à l'égard du corps comme une preuve indiscutable de la résurrection, et d'un univers après la mort.

Les savants qui se sont penchés sur les aspects obscurs de l'âme ont émis plusieurs hypothèses. Mais au fur et à mesure que prennent de l'ampleur les débats philosophiques, que les sciences se répandent et que s'accroît la culture, des signes plus évidents de l'existence de l'âme en tant qu'entité indépendante voient le jour, bien que nous n'ayons pas réalisé le succès total au sujet de la connaissance de la nature de l'âme, et que nous n'ayons pas écarté les voiles sur tous les secrets complexes de cet élément éternel.

Pour cette raison, le Coran considère la nature de l'âme comme une vérité insaisissable que l'homme ne connaîtra jamais avec précision. Quand on interrogea le Prophète - que la paix de Dieu soit sur lui et sur ses descendants - au sujet de l'âme, le Coran répondit:

"Et ils t'interrogent sur l'Esprit - Dis: "L'Esprit est de l'affaire de mon Seigneur." Et on ne vous a apporté que peu de science."42

14 siècles sont passés depuis cette réponse coranique au cours desquels le domaine du savoir humain s'est étendu par rapport à ce qu'il était au temps du Prophète de l'Islam, et rien de fondamental n'est venu compléter cette réponse. De nos jours encore le secret de l'âme ici échappe à l'entendement humain, et nul n'a pujusqu'le percer, ni l'expliquer. Nous demeurons donc à cet égard, comme le Coran l'a clairement énoncé, enveloppés dans un voile de mystére et de confusion et il semble peu probable qu'on parvienne un jour à le lever.

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Le philosophe français Henri Bergson écrit à ce sujet:

"Posons comme postulat, comme le fit Platon, une définition de l'âme, et disons qu'elle ne se désintègre pas car elle est simple, ni ne se corrompt car elle est indissociable; et qu'elle est éternelle de par sa nature. Puis après, nous aborderons, par la voie de déduction, l'idée de la descente des âmes dans le temps, puis l'idée du retour à l'éternité. Mais que direz - vous à un homme qui nie l'existence de l'âme ainsi définie? Et comment résoudrez - vous réellement les questions relatives à l'âme, son principe réel, son devenir réel, ou plutôt comment pourrez - vous vous les poser en termes réels? Tout ce que vous aurez fait sera de réfléchir en théorie sur un concept intellectuel peut - être vide, ou d'expliquer incidemment le sens d'un mot attribué par la société à une partie du réel, découpée pour les commodités du discours?

La décision demeurera profonde tant que la définition sera fortuite (accidentelle).
Après deux mille ans de réflexion basée sur lui, le concept platonique n'a guère fait progresser d'un seul pas, notre connaissance sur l'âme."43

Le docteur Chaucer, chercheur anglais écrit:

"Certains ont affirmé que l'ensemble des actes mécaniques du cerveau constituent le "moi" ou "l'essence".
D'autres encore ont prétendu que l'on devrait lui ajouter une étincelle mystérieuse qui sort du corps au moment de la mort.

Vous savez que les philosophes ont longtemps réfléchi sur l'âme, sa nature, sa place dans le corps, et si elle est périssable ou éternelle. Mais cette question n'a toujours pas reçu une solution définitive, et continue d'être l'objet de réflexion des savants.
Beaucoup de penseurs, des temps récents, ont décidé d'étudier la question sous un autre angle, et se sont fixés pour règle d'écarter le problème complexe et obscure de l'âme et d'étudier seulement la mentalité et la psychologie, c'est-à dire un ensemble de sentiments, de croyances et d'idées."44

Si l'homme prêtait vraiment attention à son échec dans le domaine de la connaissance de l'âme, comment pourrait - il se retenir de reconnaître qu'il existe une force mystérieuse qui nous incite à nous incliner devant le Créateur et à Le glorifier?

Personne, même parmi les matérialistes dont les opinions divergent radicalement avec celles des adeptes des religions, n'a pu aller jusqu'à nier cette vérité. Ils reconnaissent comme acceptables les sciences comme la psychologie, et la médecine psychosomatique; mais la différence essentielle réside en ce que les savants religieux et les métaphysiciens croient en l'existence d'une autre chose qui concerne la vie humaine, qui est distincte au corps materiel, et qui fait partie des réalités pures et immatérielles, dotée d'une nature spécifique, et qui est la source de la méditation et de la reflexion.

Cela ne veut pas dite que le corps et l'âme soient distincts dans la réalité, l'un étant complétement indépendant de l'autre. Ils forment deux réalités liées, ayant en même temps deux natures différentes.

Quant à la pensée philosophique matérialiste, elle tourne autour de l'idée qu'il n'existe pas d'essence indépendante de la matière appelée Ame.
Ils persistent dans cette idée en arguant de ce que toute l'activité du cerveau et de ses systèmes obéissent aux lois de la matière, et ne consiste qu'en effet physique, et des actions et réactions chimiques des cellules cérébrales et nerveuses.

Notre système nerveux transmet nos perceptions à l'organe central qui est le cerveau, et ces perceptions constituent une unité dont on ne peut dissocier les parties les unes des autres; les phénomènes spirituels ne sont rien d'autre que ces activitiés physico - chimiques. Et lorsque les cellules de cerveau se disloquent et se dispersent, que les réactions entre les différents organes du corps s'annulent, et que les cellules cessent de se mouvoir et de se reproduire, il ne reste alors rien de la réalité de l'homme qu'un corps matériel. On ne peut donc pas admettre une forme de subsistance spirituelle, et l'existence d'une chose d'essence différente, indépendante et non - naturelle, et cela parce que la modalité d'apparition des êtres et de leur subsistance est conditionnée par les liens matériels dans le temps et dans l'espace.

Et c'est là que diverge la conception divine de la conception matérialiste, et que chacune prend sa propre orientation.

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Si nous admettions la thèse matérialiste, l'homme ne consisterait qu'en un appareil composé d'instruments et de différents moyens, et qui perd la vie et la faculté de penser lorsque se disloque l'influence réciproque entre les parties de sa matière corporelle.

Cette thèse ne peut pas expliquer la nature de l'esprit humain, ni celle de l'homme lui - même.
Il est vrai que le corps obéit aux lois de la physiologie, mais cela ne veut pas dire que l'homme est entièrement régi par des lois matérielles. Il est également vrai qu'il existe un lien entre les phénomènes spirituels et les cellules cérébrales, en ce sens que l'esprit n'est capable, dans cet univers, d'aucune activité, autrement que par l'intermédiaire d'un ensemble de moyens et de causes.
Les cellules du cerveau et les neurones et les réactions chimiques du cerveau, tout cela constitue des moyens pour l'esprit, et ce dernier exerce son activité par l'intermédiaire de ces moyens.

On peut s'interroger dès lors si l'esprit et ses activités - comme la volonté, la décision, la compréhension constituent - ils des réalités indépendantes de la matière, ou bien sont - ils des réalités matérielles pures dépendantes des lois matérielles en toute circonstance et dans toutes les conditions?

Lorsque nous parlons avec une personne éloignée de nous au moyen d'un appareil téléphonique, l'auditeur principal est - ce nous ou bien le combiné?
Il en va de même au sujet du cerveau. Les cellules cérébrales constituent les outils de travail de l'esprit et ne créent pas l'esprit. Et tous les arguments avancés par les matérialistes pour démontrer leur thèses, établissent seulement qu'il existe une relation entre les perceptions de l'homme et les cellules de son cerveau, et non que ce dernier accomplit l'acte de perception, et aucun penseur adepte de la religion ne prétend que la pensée est éloignée de toute influence des cellules cérébrales.

Les savants matérialistes ont beau s'appuyer sur les sciences expérimentales et les travaux de laboratoires pour démontrer le lien entre la perception et l'intellect d'une part, et les réactions chimique cérébrales d'autre part, cela ne prouve rien d'autre sinon que les nerfs et le cerveau ont un rôle décisif et déterminant dans la réalisation de la perception et des situations psychologiques.
On ne peut en aucun cas conclure de ces expériences que la réalité de l'esprit et de l'âme ne consiste en rien d'autre qu'en ces moyens et en ces réactions chimiques et physiques. Enfin, démontrer cette relation ne suffit pas pour éclaircir les propriétés de la perception et de la conscience.

* * *

Pour donner un exemple, comparons l'esprit à l'énergie électrique employée pour faire fonctionner un appareil donné. A chaque rupture de courant électrique l'appareil connaîtra une phase de mort apparente, bien que l'ensemble de ses pièces soient en bon état.

Par conséquent, la relation de l'âme et du corps cesse avec la mort de l'homme, mais cette rupture ne signifie pas dépérissement et anéantissement del'âme et de l'esprit. C'est un état comparable à celui que connaissent un appareil téléphonique, un récepteur radiophonique ou de télévision quand ils sont en panne. Nous ne percevons aucune voix, et nous ne voyons aucune image sur l'écran, parce que le moyen de liaison a cessé de fonctionner, alors que l'image et le son existent partout, sans que pour notre part nous les percevons. Nous n'en avons conscience que lorsqu'ils nous sont transmis par ces appareils.

Donc, de même que dans le cas d'une panne du combiné téléphonique, du récepteur radiophonique ou de la télévision, le son et l'image continuent d'être émis, et ont une existence indépendante du fonctionnement de ces appareils, de même l'âme humaine jouit de son autonomie tout en étant liée au corps, et ne disparaît pas avec le dépérissement du corps.

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Nous savons que le fonctionnement des différents organes du corps - qui se ressemblent plus ou moins - est fondamentalement différent du fonctionnement du cerveau. Par exemple, le fonctionnement des reins et de tous les organes consiste en activité physique et chimique et est lié avec le système interne.

Alors que les phénomènes spirituels sont liés au monde extérieur, et distincts de notre existence. Il est évident que le monde extérieur ne se présente pas à la profondeur de notre existence; il nous faut cerner les entités extérieures par la connaissance et le savoir, et les cellules du cerveau sont incapables d'accomplir une telle mission.

Ces cellules ont beau subir l'influence du milieu extérieur, comme toutes les parties du corps, elles ne peuvent accéder à une connaissance de ce milieu. S'il en était ainsi, nous nous servirons de notre système digestif ou de notre poumon pour appréhender les choses extérieures. Par conséquent, les particularités de nos perceptions nous démontrent la domination d'une autre réalité sur notre existence.

Lorsque nous discernons entre le vrai et le faux, que nous percevons la beauté et la distinguons de la laideur, nous traitons en réalité de chose s extérieures que nous soumettons à des criteres. Il existe donc une force qui discerne le vrai du faux, le juste et l'erreur, et c'est cette force qui peut nous expliquer la réalité obscure de l'âme, car lejugement et le discernement échappent au cadre du système nerveux, et procèdent de la pensée et de l'activité intellectuelle, et l'on ne peut les expliquer par les sens et l'expérimentation.

Cette lumière invisible qui emplit notre intimité et nous confère la capacité de discerner entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid, n'est autre que cette réalité absolue, cette âme éternelle qui est l'axe de tous les événements temporels, et qui demeure fixe et indissociable.

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Il existe une autre réalité pour démontrer l'indépendance de l'âme: c'est l'unité de la personnalité que l'on retrouve tout au long de la vie de l'individu.

Sans doute, la connaissance qu'a l'homme de son existence n'est pas la même qu'il a des objets extérieurs.

Car la connaissance de ces derniers se fait par l'intermédiaire des représentations mentales de ces objets. Par conséquent, notre connaissance des objets extérieurs relève de la "science acquise" ('ilm hossouli), alors que la connaissance de l'homme de sa propre existence ne se fait pas par la représentation mentale.

C'est un savoir présent en lui en tout temps et inséparable de lui. C'est pourquoi on l'appelle: "science présentielle " ('ilm hodhouri).

C'est une science permanente, ne connaissant ni altération ni dépérissement. Iljouit de la continuité et de l'invariabilité dans la conscience, les sens et l'observation. Cette science est considérée comme représentant le savoir le plus évident de tout être humain.

Cette réalité qui échappe aux deux règles de changement et dépérissement propres à la réalité objective (extérieure), qui dirige et domine le corps terrestre eu n'obéit à aucune contrainte biologique, et que nous appelons le "moi", est une seule et même chose depuis les premières étapes de la viejusqu'à ses derniers instants; et c'est par elle que l'homme accède à l'éternité.

Au point de vue des rangs existentiels, elle se situe toujours sur un niveau qui ne se confond jamais avec celui de la matière.
Tout homme garde et préserve l'unité de sa personnalité tout au long des étapes successives de sa vie.

Voyons à présent si cette réalité particulière est cet ensemble de cellules cérébrales ou quelque chose d'autre.

Nous savons que l'ensemble des cellules du cerveau se renouvellent complètement tous les 7 ans environ, grâce à l'alimentation que le corps recoit de l'extérieur.
Certaines cellules se transforment en énergie, et de nouvelles cellules naissent pour remplacer celles qui sont mortes..Et tout êtrevivant est ainsi reconstitué plusieurs fois dans sa vie, en raison des changements et transformations que subissent les cellules et les organes de son corps.

Si notre existence se réduisait seulement à ces parcelles de matières, et que n'existait aucune force invisible dominant cette communauté cellulaire et l'ordre régissant le corps, notre essence devrait nécessairement présenter des caractéristiques matérielles. Et aucun être humain n'aurait eu la conscience d'être toujours la même personne qu'il fut dix ans auparavant, car le système nerveux et le cerveau ainsi que tout le corps auraient, pendant cette période de temps, renouvelé toutes leurs cellules. Or, chacun de nous a conscience d'être doté d'une réalité permanente invariable tout au long de sa vie, et qui est ce qu'on appelle la personnalité.

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Tout homme peut méditer sur son intérieur, (bâtin), et concevoir l'existence en lui d'une âme pure, différente qualitativement de son existence physique. Chacun de nous perçoit en lui - même une sorte d'autonomie, de continuité, de présence constante; et ce sont là des faits incompatibles avec l'existence matérielle en constante transformation.

Une chose qui exerce sa souveraineté sur le corps, et qui ne lui ressemble pas en ce qu'elle échappe à l'anéantissement, ne peut pas être considérée comme un produit de la matière ni soumise à ses lois. De telles hypothèses sont incapables d'expliquer la réalité humaine.

Chris Morisson dit:

"Il est admis que l'existence et la formation de cet univers ne sont pas accidentelles, car le système de l'univers fonctionne selon des lois déterminées.
L'émergence de l'homme doué de la raison et de la faculté de penser, parmi le règne animal, est une question encore plus importante et plus confuse qu'on ne le pense.

Son apparition n'est pas due à des évolutions matérielles, mais nécessairement à l'intervention du Créateur. Ainsi, l'homme devient un instrument mécanique fonctionnant sous le contrôle d'une autre main.
Nous nous demandons alors:
"Qui contrôle cette machine? Quelle est la main qui la fait mouvoir?"

La science n'a pas pu encore connaître ce gérant, mais il est indiscutable pour les savants que ce Régisseur n'est pas un être matériel.
Tout notre progrès se résume, jusqu'à présent dans l'idée que Dieu a insufflé dans notre existence une lueur de Sa science.
L'homme traverse en ce moment l'âge de l'adolescence dans la création. Il a commencé à concevoir l'existence de l'âme. Il utilisera graduellement cette faveur céleste pour connaître la dimension de l'éternité et de l'immortalité en soi."45

Si les manifestations de l'âme faisaient partie des particularités du corps, et résultaient des activités du cerveau ou du fonctionnement du système nerveux, comment nous expliquerions - nous la permanence et la subsistance de la personnalité?

L'explication avancée par certains matérialistes basée sur la relativité du moi, et sur l'idée que l'essence tout en étant la même subit des transformations et des changements, cette explication est poétique, illusoire, et ne présente rien de scientifique, et ne rend pas compte de l'unité de la personnalité.

Cette explication erronée procède d'une mauvaise compréhension et signifie queje ne suis pas l'homme d'il y a quelques instants, je suis quelqu'un qui a pris sa place, mais je m'imagine aussi que je suis le même homme.

Outre cela, les représentations constituent des actes qui émanent de moi, et ce n'est pas le moi qui est un ensemble de représentations différentes se succédant les unes aux autres et se trouvant dans le cerveau.

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Les désirs et les aspirations ne jouent aucun rôle dans l'apparition de ces rêves.
Freud avance l'explication suivante pour les rêves:

"Dans la mesure où vous envisagez le rêve en vous plaçant au point de vue des idées qu'il représente, il peut donc signifier tout ce que l'on voudra: avertissement, projet, préparatifs, etc.; mais il est toujours en même temps la réalisation d'un désir inconsci'ent, et il n'est que cela, si vous le considérez comme l'effet du travail d'élaboration.
Un rêve n'est donc jamais un simple projet, un simple avertissement, etc; mais toujours un projet, ou un avertissement ayant reçu, grâce à un désir inconscient, un mode d'expression archaîque et ayant été transformé en vue de la réalisation de ce désir.

Un des caractères, la réalisation du désir, est un caractère constant; l'autre peut varier; il peut être également un désir, auquel cas le rêve repré54 sente un désir latent de la journée réalisé à l'aide d'un désir inconscient."

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Je m'abstiendrais ici de faire mention de plusieurs rêves prémonitoires figurant dans les livres d'histoires, ou rapportés par des personnes dignes de foi. Je me limiterais à un rêve que j'ai fait personnellement le Dimanche 4 ordibehecht 1339 du calendrier persan, correspondant à l'année 1960 où un tremblement de terre de forte puissance secoua la ville de Lâr dont je suis originaire.
Une semaine environ avant cet évènement, j'avais vu en rêve qu'un tremblement de terre s'était produit à Lâr, et avait détruit les bâtiments et habitations. Les gens sortaient de dessous les décombres, le corps couvert d'une poussière si épaisse qu'elle voilait le ciel.

Alors que ce spectacle effroyable se déroulait devant mon regard, et exerçait son influence sur mes nerfs, je me réveillai terrorisé. Il était environ minuit.
Le lendemain je racontais mon songe à un certain nombre de personnes respectables, à de proches amis, qui se rappellent jusqu'à ce jour avoir entendu le récit de mon songe. Chacun avait donné son interprétation différente de celle des autres, et après deux ou trois nuits, un séîsme relativement faible se produisit, sans causer de dommage.

Le lendemain je reçus la visite d'un des ulémas qui me dit:
"Le tremblement de terre d'hier est celui - là même que tu as vu en songe."

Je lui ai dit:
"Mais ce que j'ai vu était très destructif et dévastateur. Il n'était pas comparable au séisme de faible puissance qui n'a laissé aucun dommage." mon interlocuteur se rappelle toujours de cet échange de vue.

Puis vint la journée de l'évènement, c'est-à dire le Dimanche 4 Ordibehecht 1339. Aux dernières heures de cette journée une secousse tellurique dévastatrice s'abattit sur la ville de Lâr, détruisant les immeubles et les bâtiments, faisant élever un nuage de poussière voilant les horizons, et causant la mort de plusieurs personnes parmi les enfants et les adultes. Les survivants se hâtèrent vers les ruines pour secourir les blessés. Et l'on fut témoin de scènes profondément émouvantes.

Plus étrange encore est le fait que dans mon rêve j'avais vu un enfant de mes proches qui habitaient dans une maison voisine de la nôtre. Cet enfant se trouvait dans une maison qui s'écroulait progessivement. Ayant vu qu'un pan de mur entier allait s'abattre sur lui, je lui criai de se mettre de côté et d'éviter le danger imminent.

Quand se produisit le séisme, ce fut ce même mur seulement qui fut détruit, le reste demeurant stable.
L'enfant ne subit aucun préjudice. Quand je l'interrogeai, il me répondit qu'il avait pris la précaution d'éviter de se placer du côté du mur en question, dès les premières secousses.

* * *

Serait-il logique, en analysant de tels rêves qui parlent de la réalité, et révèlent des évènements à venir, de s'en tenir à l'explication matérialiste, et de considérer les rêves et les songes comme des récurrences d'évènements quotidiens de la vie ordinaire, ou résultant de la peur ou de la phobie?

Ou bien est-il vrai que de tels rêves naissent de pulsions refoulées, comme disent les freudiens.

Comment notre système de perception peut - il connaître des évènements devant se produire après une certaine période? Ceci ne prouve-t-il pas l'existence d'un lien entre l'esprit humain avec un univers immatériel?

Ou bien y-a-t-il une autre explication possible?

Il est donc nécessaire que l'homme tire ses prédictions d'une certaine façon du monde invisible, et d'une source ayant connaissance des choses à venir, pour connaître certaines réalités. Tout comme l'homme perçoit les ondes provenant des galaxies grâce aux observatoires et résout par ce moyen certaines inconnues. Qu'est-ce qui l'empêcherait de capter les ondes du monde invisible grâce à son âme qui lui sert de médiateur, et connaître clairement par le rêve, ce qu'il ignorait naturellement.

Voyons à présent ce que disent les grands maîtres du matérialisme au sujet du rêve en général:

"Contrairement à ce que l'on s'imaginait dans les temps passés, le rêve n'informe pas sur l'avenir et ne dévoile aucun mystère, il est fondamentalement sans explication. Et si l'on admet la thèse freudienne, il en va même tout autrement: car le rêve ne reflète plus que des évènements passés.

Le rêve résulte de choses passées, et ne constitue pas un signe pour des évènements à venir. Par conséquent, l'étude approfondie de la question des rêves a mis en évidence le fait que le rêve - à l'instar de tous les phénomènes psychiques - est quelque chose de purement matérialiste, et ne subit aucune force métaphysique."55

Est-il réaliste de penser ainsi?

Certes les matérialistes sont libres de nier les évidences et d'interpréter les rêves - qui ne sont pas récurrents ou liés à la vie quotidienne - d'une façon non réaliste.

Ces gens qui prétendent que leur science est arrivée au sommet de la perfection, qu'elle a sondé les profondeurs du mystère de l'existence, et qu'elle domine les problèmes extérieurs et intérieurs de l'homme, ne sont pas prêts à écouter d'autres avis, persuadés qu'ils sont que l'on n'a plus rien à leur apprendre.

Mais ils doivent savoir que cette façon d'envisager la réalité témoigne d'un esprit rétif et refractaire à l'évidence, et prêt à nier une réalité démontrée.
Oui, il est de l'habitude des tenants du dogme matérialiste de saper les fondements philosophiques des autres, et tous les évènements qui ne rentrent pas dans le cadre de leur logique, ils les déforment pour pouvoir leur donner une explication satisfaisant l'étroitesse de leur vue, plutôt que de remettre en cause leur conception, et ce pour prouver que leur philosophie peut rendre compte des questions les plus ardues et les plus complexes. Alors que la méditation, et la précaution dans la réflexion et les conclusions, même se rapportant aux choses non - sensorielles, conduisent à réduire les erreurs et à élargir la perspective humaine.

N'omettons pas de souligner que les penseurs religieu x ne nient pas l'influence des perceptions et des pensées antérieures, des désirs et aspirations et de tous les facteurs extérieurs et inconscients sur la formation du rêve.

Différentes maladies et déséquilibres mentaux ne manquent pas de laisser leur empreinte sur bon nombre de rêves. Mais il n'est pas vrai de considérer les rêves seulement comme des réactions à ces facteurs évoqués; mais que dire des rêves prédisant l'avenir?

La question n'est plus alors aussi simple. Comme nous l'avions dit, beaucoup de rêves parlent d'évènements cachés (latents) et de questions à se produire dans l'avenir. Leur explication par le seul facteur matériel ne nous persuaderait pas. Car la nature et la substance de certains d'entre eux est d'être la quintessence d'une autre réalité. Et une vue unidimensionnelle est incapable de les expliquer et de les éclaircir.
Il ne convient pas aussi de considérer superfIciellement les actes étranges des fakirs (ascètes) et de demeurer indifférents à leur égard. Ils ont accompli une oeuvre surprenante dont beaucoup de gens ont été les témoins occulaires, ou ayant fait l'objet de chapitres entiers dans les annales.

Si l'âme était un phénomène matériel, tous ces évènements émanant des forces intérieures cachées, auraient été engloutis dans un océan d'obscurité.

Par conséquent, toutes les questions que nous avons soulevées font état de l'existence d'une réalité indépendante, dont une des caractéristiques est d'être éternelle et immortelle. Nous comprenons donc que la connaissance des réalités n'est rendue aisée que par la réflexion approfondie.

Si nous comparons l'homme à un avion dont chaque partie accomplit un rôle déterminé, et une fonction particulière, il est nécessaire que cet avion ait à son bord (ou au sol par télécommande) un pilote expérimenté pouvant assurer la navigation avec adresse et maîtrise, sans être lui - même une partie de l'avion. Sa présence est nécessaire, et l'on ne peut s'en passer pour l'accomplissement de la tâche du pilotage de l'avion, et de le faire arriver en toute sécurité à bon port.

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Pourquoi la mort n'est pas le terme final? La résurrection Pourquoi la mort n'est pas le terme final?
L'une est la structure apparente du corps, et qui fait l'objet des sciences expérimentales. L'autre consiste en choses non - sensorielles qui ne sont pas des reflets et des réactions du corps, comme la reflexion, la compréhension, le désir, l'amour, la colère, la conscience, et qui ne se prêtent pas aux sciences expérimentales et ne peuvent être mesurées en termes matériels.

Il s'agit de réalités différentes, supérieures au corps et le dominant, comme lorsqu'un homme se montre prêt à mourir pour échapper à une vie d'opprobre. Il rompt les contraintes biologiques de son corps, se refuse à manger, ou décide même de faire une grève de la faim jusqu'à la mort.

Nous faisons face à un sujet réel expérimental. Avec quelle logique matérielle pourrions - nous analyser cette volonté d'airain qui vajusqu'à sacrifier le corps pour des idéaux et des aspirations mentales?

Prétendre que l'homme n'est rien qu'un ensemble de fonctions biologiques matérielles exige de donner au préalable des explications sérieuses et logiques à ces questions. Si le moi se résumait au corps, comment pourrait - il en même temps commander et exécuter les ordres?

Tous ces commandements de la volonté, la maîtrise des différents instincts et des éléments du corps, sont une preuve manifeste de l'existence d'un élément supérieur distinct de la matière, duquel procède la volonté humaine, et cette prééminence d'une forme de l'existence sur l'autre nous conduit à une réalité supra temporelle.

Dieu dit dans le Saint Coran:

"... Et par l'âme et comme Il l'a ordonnée, en sorte qu'Il lui a inspiré son libertinage de même que sa piété."46

Du point de vue coranique, l'homme est doté, à titre particulier, d'une essence caractérisée par la compréhension et le mouvement. Compréhension parce qu'elle est capable d'intuition, et mouvement parce que cette essence est la source d'un ensemble d'actes qui servent de fondements à la piété ou à la corruption.

Quelle est donc cette essence caractérisée par la conscience et la force? Tous les organes du corps ne jouissent pas de ces caractéristiques.

Il est donc nécessaire que le corps ait pour corollaire une essence autonome et authentique dotée de ces propriétés que nous avons mentionnées.

La matière présente une réaction qui peut servir de révélateur des agents stimulants; et cette réaction est la même dans les mêmes conditions. L'eau gèle dans le froid; les minéraux se dilatent sous l'effet de la chaleur; ce sont là des réactions naturelles invariables. Mais l'homme a la capacité de réagir de façon totalement différente, et même contradictoire, devant un même agent.
Cela nous montre que l'âme, et la volonté qui émanent de lui, sont des choses immatérielles échappant aux propriétés de la matière.

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L'opération de perception montre que celle - ci comprend deux choses: le moyen, l'organe de perception, comme l'oeil par exemple, et la puissance de perception.

Il existe une loi physique qui dit que tout être ne pouvant pas percevoir le mouvement du système dans lequel il se trouve, doit observer ce système de l'extérieur, et constater le mouvement des choses et le passage du temps.

L'homme ne peut pas observer par exemple le mou vement de la terre tout en étant sur elle; il doit se situer à l'extérieur de son système.

Par conséquent, si nos facultés perceptives ne se situaient pas hors du mouvement permanent du temps, nous n'aurions pas pu percevoir son passage. Donc la perception du temps est une preuve manifeste de l'extériorité de nos facultés perceptives.

Si nous supposions que notre perception varie d'in stant en instant, et se mouvait avec le temps, nous ne pourrions guère saisir le mouvement temporel, car notre perception serait émiettée, chaque partie devenant indépendante de l'autre.

Donc pour percevoir le temps, il est nécessaire que nos facultés perceptives se situent hors du mouvement du temps, et le dominent. Ainsi, est prouvée l'existence d'une faculté perceptive, comme réalité indéniable, indépendante du temps.

Donc, une partie de la réalité humaine vieillit et meurt avec le temps, une autre partie demeure hors de l'atteinte des vagues du temps, ne disparaît pas, et ne connaît point d'extinction L'Imam Ali, l'Emir des Croyants, dit:

"ش hommes! Nous avons certes été créés, tous, pour la permanence et non pour l'extinction. Vous serez donc transférés de cette demeure - ci. Faites donc un bon viatique pour ce lieu ou l'on vous conduit et ou vous serez pour l'éternité."47

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Parmi les propriétés de la matière, il existe un rapport particulier entre le contenant et le contenu. Par conséquent, l'être le plus grand ne peut pas s'intégrer entièrement dans l'être le plus petit.

Par exemple, si, nous nous trouvant sur des hauteurs élevées, nous contemplions de larges vallées, des plaines immenses, ayant une végétation luxuriante, des oiseaux, des rocs énormes entassés les uns sur les autres, et que toutes ces choses étaient représentées en détail dans notre esprit, à la manière d'une grande page d'un livre ouvert devant notre âme et notre regard intérieur, ces différentes images, si étendues dans la réalité, trouveraient - elles place dans notre cerveau et dans ses cellules infimes, avec toutes leurs particularités?

Cette matière limitée peut - elle contenir en elle toutes ces choses énormes sans que rien n'y manque? Il est certain que la raison répond négativement à cette question. Car nous savons tous qu'un être physiquement plus grand ne peut entrer dans un volume inférieur au sien. N'est - il pas nécessaire que le conte nant soit plus grand que le contenu ou au moins égal à lui?

Nous pouvons aisément nous représenter mentale ment une grande ville, avec ses bâtiments, ses avenues, ses jardins, ses autobus et ses habitants. Sur la base de la loi de l'incompatibilité du grand avec le petit, il semble comme évident que les images mentales sont très grandes, et ne sauraient être contenues par les cellules microscopiques du cerveau. Car il est indiscutable que la correspondance n'est possible que si le contenu est inférieur au contenant ou s'il y a égalité entre eux, alors que notre faculté perceptive présente des propriétés et des caractéristiques déterminées qui ne peuvert s'appliquer aux propriétés de la matière. Elle ne peut par conséquent pas être relative seulement à un ensemble de relations physiques qui l'accompagnent et avec lesquelles elle fonctionne.

Nous ne pouvons donc admettre ce fait qu'en cas de réalisations des images mentales; nous connaissons une autre sorte d'existence - outre un ensemble préalable de réactions physico - chimiques - ayant des caractéristiques particulières se situant hors des propriétés du corps matériel. Cette nouvelle sorte d'existence a entre autres propriétés, celle de pouvoir contenir des domaines immenses et de conserver en elle des images perceptives indélébiles

* * *

Les matérialistes disent: L'apparition de ces images dans le cerveau est comparable à la représentation d'un livre volumineux par un microfilm qui montre les choses dans des dimensions réduites, mais qui peut les restituer au besoin dans leurs vraies dimensions.

Mais où se trouv e le lieu de ces grandes images dans le cerveau et le système nerveux?

Ou bien nous nions l'existence de ces grandes images dans le cerveau, ou bien nous leur trouvons un lieu adéquat. Or personne ne peut nier l'existence de ces représentations, et si l'âme était matérielle, et que la perception n'était que l'activité cérébro - spinale, les grandes images n'auraient pas pu s'adapter et s'ajuster aux petites cellules, car elles demanderaient plus d'espace.
Alors que dans le cas du microfilm, il n'existe dans la réalité que le livre et les films très petits.
Il faut admettre l'intervention d'un élément invisible qu'est l'âme, et qui est une réalité pure, capable de créer des grandes images, après une série d'opérations cérébro - spinales, qui n'en constituent que des préalables et des préparatifs. Ainsi, le problème est résolu, et nous évite les explications insuffisantes et étroites.

D'autre part, la distinction et la dissociation entre les phénomènes mentaux et les phénomènes physiques est nécessaire. Ces deux sortes de phénomènes ne présentent pas les mêmes caractéristiques et la même nature. La matière est toujours accompagnée d'un ensemble de propriétés générales, comme l'acceptation de représentations différentes, alors que les phénoménes mentaux ne le sont pas. Par conséquent, cette dualité et l'abscence de ressemblance nous conduisent aussi à reconnaître l'indépendance de l'âme et son autonomie.

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Les êtres matériels exigent un développement graduel dans le temps et dans l'espace. Tout être subissant des transformations et des changements graduels a besoin de l'espace; et le mouvement engendre par lui même son temps. Outre cela, le déterminisme nécessaire des êtres matériels est la mort dans le temps, et leur entrée dans l'obscurité du néant.

De même, parmi les phénomènes matériels, il ne s'en trouve aucun qui ne puisse se prêter au fractionnement, soit au moyen d'instruments appropriés, soit mentalement en raison de leur infimité. Mais, en revanche, les phénomènes psychiques échappent à cette règle.

Nous nous représentons un grand immeuble sans que nous ayons pour cela besoin de temps.

Toutes sortes de visages, de formes, de couleurs, de noms, de nombres, de numéros, de mots, de titres s'accumulent dans la mémoire, sans qu'elles se mélangent, ou qu'elles s'effacent les unes les autres.

L'esprit perçoit toutes sortes de paysages et d'images et tout incident petit ou grand, l'enregistre et le conserve. Même si nous oublions des choses, celles - ci n'en demeurent pas inscrites à jamais dans le registre de l'âme, et ressurgissent, en certaines occasions et sous l'effet de certains facteurs, à la surface de la mémoire.

Où sont déposées dans le cerveau toutes ces choses avant de surgir brusquement à la vitesse de l'éclair dans notre esprit? Où se trouvent ces images mentales qui constituent un secret stupéfiant?
L'explication matérialiste à ce sujet est - elle réaliste?

Les idées peuvent - elles naître des accidents matériels; et des lignes tracées sur les cellules du cerveau? Les cellules et les circonvolutions cérébrales peuvent - elles enregistrer les évènements et faits puis les restituer à l'esprit en toute fidélité et en détail?

Cette explication n'irait - elle pas à l'encontre de la réalité?
Si le cerveau était le centre réel de la pensée, les idées et notions qu'il contient devraient disparaître et mourir lorsque meurent les cellules qui les portent.

* * *

Nous changeons de cellules cérébrales plusieurs fois dans la vie, et l'image de nos amis et de nos frères demeure inchangée et fixe dans notre mémoire depuis notre jeune âge.
Si notre cerveau changeait entièrement son contenu, y compris nos connaissances précédentes, pour le remplacer par de nouvelles cellules, il serait impossible de se référer au savoir passé. Toutes nos perceptions ultérieures ressembleraient à celles qui les ont précédées, mais pas elles - mêmes. Alors que nous savons que notre référence aux sujets anciens vise à rénover des notions, et non à renouveler la science, et si nos concepts ètaient matériels, il aurait été impossible de se rappeler les connaissances précédemment acquises.

Le philosophe Henri Bergson dit:

"Mais nous rappelons seulement que l'observation des faits, normaux ou morbides, par les sens et la conscience, nous démontre l'insuffisance des explications physiologiques de la mémoire, et qu'il est impossible d'attribuer au crâne la préservation des souvenirs.
Nous pouvons suivre les épanchements successifs de la mémoire, depuis les cas où elle se referme et ne libère que les informations dont la nècessité est impérieuse pour l'accomplissement de l'acte entrepris jusqu'au degré où elle secoue tout le passé qui ne s'oblitère jamais totalement.
Nous avons dit à titre de comparaison que ce faisant, nous montons du sommet du cônejusqu'à sa base. Le cône n'entre au contact de la matière qu'à son sommet Mais dès que nous traversons le sommet, nous entrons dans un domaine nouveau. Quel est ce nouveau domaine? Appelez - le esprit, ou si vous préférez, appelez - le âme, saufqu'il faut convenir sur le sens qu'on donnera au terme.

Sous ce terme, nous entendons un ensemble d'expériences, non une définition conventionnelle. De cette étude expérimentale, nousoboutirons à la possibilité ou à l'éventualité de la survivance de l'âme après le corps, car nous aurions désormais constaté de façon tangible dans cette vie quelque chose révélateur de l'indépendance de l'âme à l'égard du corps.
Cette éternité de l'âme ne constitue qu'un aspect de son autonomie. Oui, notre connaissance des conditions de la subsistance après la mort, en particulier de sa durée serait très insuffisante: s'agit - il d'une subsistance à terme, ou d'une permanence éternelle?
Mais nous nous serions, pour le moins, guidés vers un point pouvant faire l'objet de l'expérience, et il sera possible de montrer la réalité de façon irréfutable. Et il sera possible que notre connaissance prenne la voie du progrès. C'est ce que nous avons appelé l'expérience du monde inférieur. Et si nous passons à présent au monde supérieur, nous rencontrerons un autre type d'expérience, l'intuition mystique, qui est associée à l'essence divine. Ces deux expériences se rencontrent - elles? Cette subsistance après la mort, - qui semble assurée à toutes les âmes, du fait même qu'une partie de leurs activitiés sont indépendantes désormais du corps -, cette subsistance est - elle semblable à celle acquise par les âmes supérieures dès ce monde inférieur?

Rien ne nous sera plus utile, pour en connaître davantage que deux choses qui sont l'élargissement et l'approfondissement de ces deux expériences."48

On ne remarque pas un lien entre les dégâts et l'atrophie qui atteignent le cerveau d'une part et l'oubli des évènements d'autre part. Alors que la moindre défaillance d'un souvenir déterminé entraîne une défaillance de la cellule liée à ce souvenir. Si certaines cellules cérébrales venaient à se perdre, l'homme souffrira d'un handicap dans la faculté de parole, mais ses souvenirs seront préservés et ne seront pas altérés.

Mais dans le cas de traumatismes craniens graves, quand le cerveau connaît une inflammation chronique, ou bien la destruction de quelque partie, l'équilibre se rompt entre le cerveau et les souvenirs, car l'oubli se produit toujours selon une règle précise et particulière Le malade oublie d'abord les noms de ses amis et de son entourage, puis enfin oublie les mots se rapportant à des actes.

Ici, nous ne remarquons aucun lien entre la perte subie par le cerveau, et l'oubli des souvenirs, au point de vue de l'ordre, de la quantité, et de l'étalement dans le temps. Alors que selon la thèse des matérialistes, il devrait nécessairement exister un lien direct entre le dommage subi par la mémoire, et le dommage matériel qui a atteint le crâne.

Ces réalités nous prouvent que le crâne n'est que l'instrument permettant d'enregistrer les souvenirs et les notions, et dans l'opération de remémoration, le cerveau ne joue qu'un rôle intermédiaire de transformation des objets mentaux en phonèmes, en paroles. Sa mission se résume dans l'instauration d'un lien entre l'âme et l'univers matériel.

Nous avons donc besoin, en matière d'objets mentaux, d'un phénomène supérieur à la cellule cérébrale, en l'occurence l'âme pure indépendante de la matière, et aux lois de laquelle seront soumis tous les souvenirs, les notions et les représentations.

Le Professeur Guy ton écrit dans son ouvrage intitulé La Physiologie, considéré comme une référence à ce sujet:

"Le problème le plus difficile dans l'étude de la conscience, de la pensée, de la mémoire et de l'apprentissage réside en ce que nous ignorons le mécanisme nerveux d'une idée quelconque."

* * *

Les lois et les concepts ne sont pas divisibles, et les cellules cérébrales ne leur servent pas de refuge. Ces perceptions et évidences sont liées à une entité immatérielle.
Par exemple, quand nous disons: "cet oiseau est vert", il n'y a pas de doute que l'oiseau est susceptible de différenciation, et que la couleur verte peut aussi être différenciée, mais le concept de la couleur de cet oiseau ci n'accepte nullement l'indétermination.

Si nous considérons la pensée comme un produit de la matière, l'indétermination générale qui s'ensuivrait devrait nécessairement trouver sa conceptualisation; et celle - ci n'est possible que par l'esprit. Or, la pluralité, l'indétermination du genre ne se prête pas à une conceptualisation.

Par conséquent lorsqu'un des actes de l'esprit - qui est la pensée-, perd toute trace matérielle, qui est indétermination et pluralisme, nous en concluons qu'il est caractérisé par l'immatérialité; et il est nécessaire alors que la source de la pensée, - qui est l'âme - possède également cette qualité d'immatérialité. Nous avons ainsi pu montrer l'immatérialité de l'âme à travers l'immatérialité de la pensée.

De ce qui précède, il s'avère que les arguments illusoires et froids auxquels ont recours les matérialistes pour réfuter la métaphysique, outre qu'ils reposent sur des hypothèses non - fondées, comme celles de réduire les phénomènes vitaux comme la reflexion, la conscience et la perception à des phénomènes matériels, peuvent être combattus avec des preuves logiques solides.

De pareilles théories ne peuvent pas lever le voile qui recouvre les secrets de la réalité, car les sciences expérimentales ont proclamé leur impuissance à connaître la nature et le mode opératoire de ces phénomènes.

Si le système philosophique matérialiste se montre incapable d'apporter des réponses à ces questions, il tombera en désuétude, comme une monnaie n'ayant plus cours légal. Enfin, quand la philosophie aura atteint sa maturité, que la pensée atteindra son plein développement, et que l'homme se dégagera des perspectives étroites qui le condamnent à l'unidimensionnalité, la philosophie matérialiste sera jetée dans la poubelle de l'histoire, comme d'autres conceptions périmées.

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L'observation nous éclaire davantage.
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Si nous arrivions à cerner par l'expérience le phénomène de l'Esprit, qui est une réalité caractérisée par l'immatérialité, et que nous pouvions démontrer son indépendance par cette voie, cela aurait un impact profond sur les gens en raison de la domination qu'exerce la connaissance sensible sur les hommes, en particulier sur ceux qui ne peuvent comprendre les questions subtiles et complexes et qui s'intéressent plutôt aux choses concrètes et palpables qu'aux choses abstraites et philosophiques.

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La question du spiritisme ou le contact avec les esprits qui était en vogue vers la fin du 1geme siècle en Europe, témoigne de l'indépendance de l'Esprit et de sa subsistance après la mort. Cette question fait aujourd'hui l'objet d'un intérêt scientifique de la part de personnalités mondiales diverses et en différents forums.

De nombreux savants ont entrepris des études dénuées de tout parti - pris aveugle et de préjugé, poussés par un puissant désir de connaître la vérité à ce sujet. Ils ont examiné tous les aspects du problème et puis exposé les résultats de leur recherche en concluant que la question débordait à présent le cadre théorique pour devenir un sujet tout à fait digne d'intérêt scientifique.
Des expériences sérieuses font état de la possibilité de l'établissement de liaison entre l'homme vivant et les esprits des morts.
Les hommes ont pu s'entretenir avec les esprits des morts et se faire aider en plusieurs cas par ces derniers dans la solution des problèmes complexes.
Les esprits étaient capables de soulever de terre des objets avec une dextérité surprenante et sans l'intervention de facteurs physiques.

Les personnes qui se plongent dans un état d'hypnotisme comparable à l'évanouissement pour entrer en liaison avec les esprits, présentent cette particularité d'être des médiums. Il leur arrive souvent dans cet état spécial de parler une langue qui leur est étrangère et qu'ils ignoraient jusque là. Parmi les faits étranges qui surviennent dans ces contacts, figurent l'évocation et la révélation de certains secrets.

Plus surprenant encore, les médiums - qui servent d'intermédiaire pour les esprits - ont pu dans leur état d'hypnose tracer des lignes, ou bien lire les écrits se trouvant dans des coffres mis sous scellés, alors qu'ils étaient réputés analphabètes, et enfin accomplissent des actes que l'on ne peut s'expliquer de façon satisfaisante que si nous faisions appel à un facteur invisible qui est l'âme.

Il s'agit là de questions éprouvées. Ce qu'on en conclut, c'est la réfutation des prétentions matérialistes, car si l'âme n'était seulement qu'une conséquence naturelle de la matière, et une des propriétés physico - chimiques du cerveau, il n'aurait pas été possible d'expliquer de tels phénomènes variés.

On ne sortira de l'impasse qu'en reconnaissant l'existence d'une force extraOrdinaire qui engendre ce mouvement, et l'on ne saurait attribuer tout ce qui survient dans ce domaine à un facteur matériel.
Il est vrai que l'âge n'importe pas en matière de spiritisme. Mais les médiums sont généralement choisis parmi des enfants par l'intermédiaire desquels on s'entretient avec les esprits des morts, afin d'éviter l'éventualité d'une trahison, d'un faux témoignage, et d'autres problèmes.

En outre, les chercheurs avertis participent aux séances de spiritisme, et observent plusieurs expériences afin de lever toute équivoque, notamment celle de la suggestion ou de la négligence.
Bien que cette question puisse être acceptée comme an fait réel, il n'empêche que, à l'instar de toutes les réalités de ce monde, elle a fait l'objet d'un emploi abusif de la part de certains charlatans qui l'ont entraînée dans les lieux communs. On ne peut donc pas accorder du crédit à tout ce qui se dit à ce sujet, et l'on ne peut aussi les nier carrément.

La vérité ne sera pleinement connue que par l'attention soutenue pour discerner l'illusion et la tromperie du fait réel. Le célèbre chercheur, Farid Wajdi, l'auteur d'une encyclopédie du 20ème siècle, cite les noms de quelques savants européens et américains qu'il a choisis parmi des milliers de spécialistes et de chercheurs dans ce domaine.
Il rapporte leur dire selon lequel ils admettent clairement, pour l'avoir constaté de leurs propres yeux, la réalité de cette science indéniable, d'autant plus que la plupart d'entre eux avaient au préalable - avant de la confirmer - nié toute l'affaire, et l'avaient traité de ridicule, se moquant de ceux qui y croyaient, et ne s'étaient engagés dans son étude que dans le but d'en démontrer la fausseté.

Et si quelqu'un avait osé prétendre, devant eux, pouvoir démontrer scientifiquement le spiritisme, ils n'auraient pas hésité à le traiter de simple d'esprit et d'idiot. ,Mais ayant confIrmé l'authenticité de plusieurs expériences, ils durent s'incliner et reconnaître le bien fondé du spiritisme.

Les savants des époques précédentes n'avaient pas pris à leur charge la tâche de vérifier la véracité des paroles de ceux qui croyaient à ces phénomènes, et les considéraient peut - être comme un sujet inutile et infructueux.

Farid Wajdi ajoute que ces spécialistes ont admis le principe de l'immortalité de l'âme, après la mort du corps, et iss n'ont pas pu s'expliquer leurs observations extraordinaires autrement qu'en disant qu'il s'agit d'une activité des espri-ts, car de tels phénomènes ne peuvent survenir scientifiquement que par l'effort des esprits.

D'autres personnes, dont l'argumentation manque de maturité, ont essayé d'expliquer ces choses par une activité de l'inconscient.
Peut - on faire aisément croire que les savants et chercheurs se soumettent inconditionnellement aux tromperies des imposteurs, en donnant aveuglément un cachet de scientifIcité à des expériences irréelles? Ou qu'ils ne prennent aucune pr écaution dans leur jugement ou se laissent influencer par les médiums?
Il semble impensable que tous les savants spécialistes puissent être trompés. Il est donc préférable de s'en tenir à une attitude logique en traitant ce sujet.

Alfred Russel Wallace, qui fut associé à Darwin dans ses travaux sur la loi de la sélection naturelle, a entrepris certaines recherches à ce sujet et dit:

"Quand j'ai commencé à découvrir le sujet des contacts avec les esprits, j'étais un pur matérialiste, niant l'existence de l'âme. Ma pensée ne connaissait absolument aucune trace d'immatérialité ou de métaphysique.
Mon but était au début de démontrer scientifiquement le caractère erroné de ce problème. Mais j'ai été confronté à des faits et à des expériences qui ont fait que petit à petit, je finis par y ajouter foi. La question de l'apparition des esprits eut sur moi une influence si profonde quej'ai cru en sa véracité, et que j'y ai cru fortement avant de la comprendre et de la saisir, et avant de lui trouver une explication dans ma conscience. Je ne peux détourner d'elle mon visage, et je ne peux pas lui trouver une cause matérielle."49

Le professeur Crookes, président de l'Académie scientifique royale de l'Angleterre, écrit dans son livre Les phénomènes spirituels:

"Etant donné queje croisen l'existencedecesphénomènes,ceserait de ma part de la peur et de la lâcheté intellectuelle que de taire mon témoignage au sujet del'activité des esprits, par souci d'éviterles critiques sarcastiques de ceux qui n'ont aucune science dans ce domaine, et ne peuvent sortir des illusions. Pour cette raison, j'exposerai en détail dans cet ouvrage, et en toute clarté, tout ce que j'ai observé par moi - même, et dont j'ai éprouvé le bien fondé en plusieurs expériences."

De l'ensemble des observations faites dans les séances de spiritisme, menés en présence des savants, nous concluons que l'homme est doté d'une force et d'une personnalité indépendante qui lui survivent après sa mort physique. Cette force est capable de mouvement et d'action sans corps terrestre. Certaines conditions et aptitudes doivent être nécessairement réunies pour que les hommes puissent entrer en contact avec les esprits des morts.

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Un autre progrès scientifrque ayant contribué à percevoir l'indépendance de l'âme et sa permanence, est l'étude de l'hypnose. En concentrant son regard sur un seul point pendant un certain temps, et en se laissant suggérer, l'homme peut connaître un sommeil artificiel, différent de beaucoup du sommeil naturel.

Quand l'homme plonge dans ce sommeil hypnotique, il n'entend plus que la voix de son hypnotiseur, auquel il obéit avec frdélité.
Le savant anglais, James Bread, a pu, sur la base des travaux précédents, réaliser la première grande découverte en matière d'hypnose. Il a expliqué les mécanismes de ce phénomème, et ses travaux lui ont valu beaucoup d'éloges.
Après lui, d'autres savants américains et européens ont donné de l'ampleur aux recherches dans ce domaine. Parmi eux, citons Riché, Emile Coué, Nolz,

Charcot. Le plus important fruit de ces recherches a été la classification des différentes étapes du sommeil magnétique.

"Dans le sommeil artificiel, l'hypnotiseur peut faire soumettre à sa volonté l'hypnotisé, au point où ce dernier exécute les ordres qu'il reçoit sans hésitation. Pendant ce sommeil, l'activité sensorielle est suspendue, ou réduite à son minimum. Le médium ne se sert pas de ses facultés sensitives, gustatives, olfactives, auditives et visuelles. Il connaît un tel état de détente, qu'il ne sent aucune lourdeur, aucune douleur, aucune contrainte sur son corps."50

Le Dr. Philippe Kart, professeur de science hypnotique et spécialiste en anésthésie, écrit dans la revue de protection civile de l'Angleterre:

"De nombreux malades devant être opérés ont été anesthésiés par hypnose. Nous voudrions insister ici que les opérations chirurgicales sont mieux réalisées lorsqu'elles sont menées par voie de sommeil magnétique.
Elles sont moins coûteuses, et présentent moins de danger que l'anesthésie par voie chimique. Outre cela, il est possible de garder le malade dans cet état de sommeil pendant de longues heures, et d'éloigner toute douleur que viendrait à éprouver le malade"51

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Il est un autre facteur permettant de mettre en évidence l'indépendance de l'âme: c'est le phénomène de la force magnétique, le magnétisme, chez l'homme.
C'est une force latente existant chez tous les êtres humains à des degrés différents. Cette force diffère du pouvoir de l'hypnose en ce que lorsqu'on la développe en soi, elle confère le pouvoir non seulement de maîtriser des hommes, mais également les animaux, et d'exercer sur eux une certaine influence. En outre, cette force présente l'avantage d'être utilisée naturellement, alors que l'hypnose exige la médiation de certains facteurs particuliers.

Cette force magnétique est à ce point efficiente qu'elle permet de neutraliser les initiatives ennemies, o, d'immobiliser une proie en fuite.
Ce phénomène n'est pas nouveau. Cette force obscure était connue depuis la plus haute antiquité. Mais depuis la fin du 18eme siècle, ce phénomène a été traité comme une découverte scientifrque. Les spécialistes ont commencé à se servir des ondes magnétiques pour le traitement des malades.
Et poursuivant ces études, ils ont démontré qu'il était possible de passer du magnétisme au sommeil magnétique (hypnotisme), et réaliser des choses surprenantes.

Pour découvrir les causes de certaines maladies, les psychiatres recourent au sommeil artificiel qui leur permet de sonder le fond de la conscience de leur patient et déceler la structure de sa personnalité réelle qu'il ne saurait révéler à l'état de veille, par honte ou par calcul.

Les psychologues parviennent ainsi à faire plonger le patient dans une sorte de sommeil grâce auquel ils arrivent à tirer de lui des aveux, et à lever le voile sur des secrets qu'il n'aurait à aucun prix révélé à l'état de veille.

Le malade se plonge dans un sommeil profond, et demeure sous l'influence de la force magnétique. Il exécute tous les ordres qu'il reçoit de son traitant, sans que sa propre volonté puisse se manifester sous aucune forme que ce soit. Il arrive même dans certains cas que son corps devienne totalement insensible. Ses membres n'enregistrent aucune réaction, au massage ou au toucher.
Il devient comme un corps totalement inerte. Il ne perçoit pas les voix qui s'élèvent autour de lui, et ne voit personne d'autre que son médecin traitant dont il exécute les ordres. L'influence qu'il subit est telle que si l'on plantait une aiguille dans le corps de son traitant, il la percevrait aussi.

On s'étonnera peut - être aussi d'apprendre que la joie et la gaieté éprouvées par le traitant, sont également communiquées à l'hypnotisé; il en est de même pour la tristesse ou la colère.

Le fait que l'endormi d'un sommeil artificiel puisse parler des langues qu'il ignore, et évoque des choses ne faisant pas partie de son environnement, et encore le transfert de son âme vers des régions très lointaines, toutes ces choses concourrent à montrer la fausseté de la thèse des matérialistes au sujet de ce phénomène, thèse selon laquelle il s'agirait d'un phénomène de suggestion, et de perte par le malade, de sa volonté. Il existe, au contraire, une autre réalité différente de ce qu'avancent les sciences physiques; une réalité enfouie dans l'existence humaine, et dont la manifestation ne peut être comparée aux critères et lois de la matière. Tout homme en quête de la réalité des choses se persuadera petit à petit de cela, s'il approfondit son étude de ce phénomène.

Quelle est donc cette force qui peut se soumettre la volonté d'un autre homme, et rendre son corps insensible et inerte? Si l'on méditait longtemps à ce sujet, ne serions nous pas persuadés qu'il s'agit de l'âme couverte de voiles, et impérissable? Et puis, n'est - il pas conforme aux canons de la science de dégager une loi universelle à partir de faits observales? Cela n'ouvre-t-il pas la voie, contrairement à ceux qui font de la science, avec leurs illusions?
Il n'y a pas de doute que toute nouvelle découverte dans ce domaine emportera une part de prestige dont se parent les idées de ceux qui prétendent expliquer la réalité, et réduira l'horizon de vue de ceux qui se plaisent à méditer dans l'obscurité?

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Il est vrai que l'homme connaissait la transmission de la pensée, connue sous le nom de télépathie. Mais ce phénomène n'a commencé à être étudié scientifiquement qu'en 1882, date qui a vu un groupe de spécialistes anglais commencer des expériences méticuleuses et suivies à ce sujet, et en prouver la véracité.

La transmission de la pensée d'une personne à une autre est possible, qu'elles soient séparées par une longue distance ou rapprochées. La modalité de cette transmission, dans le cas où elles sont rapprochées, consiste en ce que ces deux personnes s'assoient face à face, et que sans parler, ou faire des gestes spéciaux, se communiquent entre elles leurs pensées.
Dans le cas de la séparation par une longue distance, ces deux personnes peuvent se communiquer leurs pensées, en concentrant chacune son regard sur un point déterminé, à un moment déterminé.

Ces phénomènes, mis en évidence par les spécialistes en différents points du globe, constituent des manifestations étranges de l'âme dans lesquelles celle - ci accomplit son activité en toute indépendance.
N'admettons-nous pas, après tous ces arguments que la force dominant l'activitié de notre corps est radicalement différente des forces matérielles et des phénomènes qui s'y rattachent?

Le psychologue Kanighton dit:

"L'existence et l'activité du cerveau hors du corps, même à quelques centimètres, est impossible, tout comme si nous voulions que le système digestif ou la circulation sanguine fonctionne hors du corps."

Et le philosophe Henri Bergson dit pour sa part:

"Et si nous admettions cette hypothèse, nous verrons que les faits mentionnés par le spiritisme, ou tout au moins certains d'entre eux, sont rationnellement très probables, au point que nous nous étonnons de ce que nous soyons restés tout ce long temps, sans que nous commencions leur étude.
Nous n'allons pas revenir ici sur un point que nous avons étudié ailleurs. Mais nous disons, en nous limitant à ce qui semble être le fondement le plus solide, que si nous avions des doutes au sujet des phénomènes de télépathie par exemple, après des milliers de témoignages qui les confirment, nous déclarerions que le témoignage de toute l'humanité n'est pas recevable aux yeux de la science.

Mais alors que deviendrait l'Histoire?
Oui, une décantation s'impose pour dissocier les conclusions que nous propose le spiritisme.
Le spiritisme lui - même ne les place pas toutes au même rang. Il y distingue entre celles dont l'authenticité est vérifiée, et celles qu'il considère comme probables ou tout au plus possibles.Mais, même si nous n'acceptions qu'une partie infime de ce qu'il nous présente comme certain, nous serions toujours en possession d'une quantité suffisante pour nous permettre d'élargir notre regard sur cette terra incognita que nous commençons à peine à explorer."52

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L'activité scientifique humaine a commencé par l'observation d'un phénomène très éloigné de lui: les étoiles. Aujourd'hui, l'homme s'est tourné vers l'étude de son "moi" et de ses contingences, et tente de comprendre les règles et les lois qui régissent et conditionnent son existence.

Les visions et les rêves constituent des états de l'homme où ses pensées se dirigent vers elles - mêmes. Comme l'homme passe une grande partie de sa vie dans le sommeil, il est normal qu'il s'intéresse à la connaissance de ses phénomènes.
Les différentes opinions exprimées à ce sujet font état de la complexité de la question, et d'autre part de l'ampleur des études menées par les chercheurs dans ce domaine.

Tout être vivant est sujet à cette particularité qu'après avoir fourni un effort, il éprouve une fatigue qui lui impose le sommeil, dans lequel il interrompt ses activités vitales, et que son activité corporelle est ralentie.
Mais quelle est la réalité du rêve? C'est là une question pertinente. En dépit des recherches entreprises par les savants dans ce domaine, aucune réponse définitive et claire n'a pu être formulée. La question demeure confuse, et enfouie sous des opinions différentes, la plupart sans fondement, ou de conclusions hâtives. La seule chose qu'a relevé la science consiste en quelques activités corporelles concomitantes au rêve.

Bien que rien ne nous permette d'espérer une découverte de ce secret, ou une réponse globale à ce sujet obscur, et qu'il soit hâtif aussi de prédire que les idées futures plus élaborées et plus réalistes prendront à leur charge d'expliquer ce phénomène, il n'en est pas moins vrai qu'il est possible que s'éla. rgisse le cadre scientifique de l'homme, et qu'il se rapproche au fur et à mesure d'une partie de la réalité aux contours illimités du rêve.
Encore plus mystérieux que cela est le rêve, qui est l'imagination de différentes scènes et la représentation de divers évènements dans le sommeil.

* * *

Pendant le rêve, les fonctions physiologiques, non liées à la volonté ou réflexives, poursuivent normalement leur activité. Tous les nerfs, les glandes, les artères, les intestins, et les tissus sont actifs, Mais l'homme dans cet état est incapable de penser, de décider et de vouloir, sa vie ressemble à celle des êtres monocellulaires.
Il semble un corps étendu sans vie, mais avec son réveil, il reprend brusquement vie. Ces deux états symbolisent la mort et la résurrection.

Le Coran traite de cette comparaison entre le sommeil et la mort d'une part, et l'éveil et la résurrection de l'autre, en ces termes:

"Dieu achève les âmes, lors de leur mort et, celle qui ne meurt pas, dans son sommeil. Alors Il retient celle contre qui Il a décrété la mort, tandis qu'Il relâche l'autrejusque'à un terme dénommé. Voilà bien là dessignes, vraiment, pour des gens qui réfléchissent!"53

Du point de vue du Coran, bien que le sommeil soit en apparence un ralentissement et une suspension de l'activité des forces naturelles, il est considéré cependant au point de vue spirituel, comme un retour au soi, au bâtin.
Le sommeil est une mort courte, et la mort, un long sommeil. Dans les deux cas, l'âme émigre d'un monde à un autre. La grande différence existant entre les deux réside en ce que l'homme, après s'être réveillé de son sommeil, ne se rend pas compte qu'il revient d'un voyage, alors que dans la mort tout devient clair pour lui.
Les philosophes spiritualistes ont établi une classification des visions et des rêves, accordant une grande place aux rêves se rapportant aux désirs et aspirations de l'homme, ou aux évènements dont il a été témoin. Une autre catégorie disparate regroupe ses illusions et phantasmes. Une troisième catégorie de rêves, se rapporte à l'intuition, grâce à laquelle il est informé et averti d'évènements à venir.

De tels rêves montrent parfois des réalites latentes sous leur forme véritable, et parfois sous une forme symbolique que seuls peuvent interpréter ceux qui en ont la compétence.
Etant donné que l'âme procède du monde suprasensible pendant le sommeil - c'est-à dire lorsqu'elle n'est pas préoccupée par les perceptions du monde sensoriel - elle émigre vers un univers plus vaste. Elle y sera le témoin de certaines réalités en fonction de sa capacité et de ses aptitudes, et pourra en conserver certains souvenirs qui permaneront même après le réveil.

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Certains rêves disparates et confus liés à des états physiques ou moraux ne présentent évidemment aucune valeur et ne méritent pas d'être pris en considération. Ils ne sont que des illusions, des fantaisies, ou des images d'évènements passés, et ne signifient rien pour l'avenir.

Quand aux rêves prémonitoires d'un évènement imminent ou à venir, leur sens est clair et ne demande pas d'interprétation. Ils expriment dans le monde imaginal (آlamol - mithâl) les causes des faits et évènements et prédisent la tournure que ces derniers prendront dans le futur proche ou lointain.
De tels rêves ont été beaucoup évoqués dans les annales historiques, et se sont produits chez un grand nombre d'individus, de façon trop répétée pour qu'on puisse les considérer comme fortuits.
De tels rêves ne sont pas des formes de souvenirs, ni des manifestations du système nerveux que nous connaissons quotidiennement, ni des instincts refoulés.


La fin de toute chose. La résurrection La fin de toute chose.
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Sans doute, l'ordre universel est appelé à connaître un jour des évènements étonnants. Ce monde qui a été le théâtre des efforts inlassables de l'homme depuis son apparition, et dans lequel l'homme a remporté des victoires successives sur la nature, non seulement sur la terre, mais également pour l'exploitation plus grande des ressources, étendant son domaine d'intervention aux profondeurs maritimes et à l'espace cosmique, ce monde connaîtra finalement un destin tragique, effroyable et catastrophique.

Les constellations stellaires seront alors dispersées; les étoiles seront éteintes et perdront leur éclat; les montagnes seront déracinées et déplacées; et ce sera alors comme si une étincelle avait mis le feu à des amas de coton rassemblés durant plusieurs siècles, les mers seront fortement agitées, les tombes seront mises sens dessus dessous.

La terre, ce faisant, aura obéi à l'ordre de son Seigneur. Elle rend et remet les dépôts confiés à elle durant une longue période de temps, et s'allégera de sa charge. L'univers apparaîtra alors sous la forme d'un amas de poussière, comme si tous les êtres avaient été moulus et pulvérisés avec un immense pilon. Cette dispersion, cet éparpillement, cette confusion des éléments, où aucun phénomène ne s'indifférencie, est un destin prescrit et. calculé.

Le Coran rappelle aux hommes que l'ordre de l'existence est un ordre qui n'est pas fait pour durer indéfiniment, qui est appelé à disparaître. Telle est la parole divine:

"N'ont - ils pas réfléchi en eux - mêmes? Dieu n'a créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux, qu'avec vérité et pour un terme dénommé. Beaucoup de gens cependant mécroient, certes oui, en la rencontre de leur Seigneur."56

Le Coran annonce aussi que ces évènements de la fin des temps sont inévitables, certains et imparables. Ce jour là, tous les corps seront dépouillés de toute vie, et rien d'autre que l'Essence sacro - sainte ne subsistera.

Le Coran dit à ce propos, décrivant le spectacle effroyable et inévitable qui attend cet univers:

"Ho, les gens! Craignez votre Seigneur. Oui, c'est une chose énorme que le tremblement de l'heure! Le jour où vous le verrez, toute femme qui allaite oubliera ce qu'elle allaitait, et toute femelle engrossée avortera sa grossesse. Et tu verras ivres les gens, alors qu'ils ne seront pas ivres. Mais le châtiment de Dieu sera dur."57
"Quand la terre sera secouée d'une secousse, et qu'on fera marcher de marche les montagnes, de sorte qu'elles deviendront poussièreéparpillée,..."58

"Il interroge: 'A quand, le jour de la résurrection?,. Lors donc que le regard s'éblouira, et la lune s'éclipsera, et le soleil et la lune seront réunis, l'homme, ce jour - là dira: 'Où fuir?,. "59

"Quand, donc, les étoiles seront effacées, et que le ciel sera troué, et qu'on fera voler les montagnes en poussière,..."60
"Quand le ciel se brisera et que les astres se disperseront et que les mers seront deversées et que les tombeaux seront bouleversés,..."61

L'astromome français, Camille Flammarion, écrit dans La fin du monde:

"L'apparition de la vie dans sa splendeur fut le résultat de la dépendance du système solaire à l'égard de la force d'attraction universelle et de la force centrifuge. Parce que la force d'attraction universelle relie entre elles toutes les parties de cet univers, depuis les atomes jusqu'aux étoiles, alors que la force centrifuge organise et ordonne leurs mouvements, et dispense un ordre général à toutes les régions de l'univers.

Mais cet ordre se disloquera, qu'on le veuille ou non, et toutes les constellations disparaîtront, et les étoiles se disperseront comme les grains d'un collier dont le fil s'est rompu."62

Nous ignorons la modalité de ce profond bouleversement subit de la fin des temps dont font état les versets, coraniques et les traditions prophétiques. ci comment le soleil, les étoiles et l'ordre cosmique s'éte éteindront d'un seul coup.

L'astronome anglais Ryle dit:

"Le monde est apparu il y a 10 ou 15 millions d'années après une formidable explosion. La moitié de l'énergie dégagée par cette explosion a servi à propulser les astres vers l'espace cosmique. La galaxie conserve l'autre moitié en préparation pour l'explosion finale."63

Dieu dit dans le Saint Livre:

"Le Jour où nous plierons le ciel comme on plie les lettres au rouleau."64
"Et que les mers seront surchauffées."65
"Le Jour où le ciel sera comme le métal en fusion."66

Ces versets contredisent les théories des anciens qui enseignaient que l'univers verra sa fin à cause d'une baisse de la température solaire qui entraînera uIne glaciation sur la terre. Ces versets parlent au contraire du haut degré de température de la chaleur émise par le soleil au jour du Jugement dernier, et qui est telle que toute vie sera rendue impossible.

Les spécialistes en cosmologie prédisent - dans le cadre limité de leurs connaissances - en ces termes l'avènement de ce Jour, selon le célébre Georges Gamov:

"Le rayonnement solaire s'accroît avec le temps. Quand l'hydrogène se trouvant sur le soleil sera sur le point de s'épuiser, la puissance du rayonnement s'accroîtra d'environ cent fois. Ainsi, il s'avère que l'étude de la production de l'énergie solaire nous a conduit à des conclusions complétement différentes de celles de la théorie classique officielle.

Plutôt que de dire qu'en raison des actions et des réactions survenant sur le soleil, il faut s'attendre à une période de glaciation, il vaut mieux dire qu'en raison de l'intensité thermique solaire sans cesse croissante, la vie est condamnée à disparaître de la terre.
Par conséquent, la température à la surface de la terre s'élèvera à un degré supérieur à celui de l'ébullition de l'eau, et même si les montagnes et l'écorce terrestre ne fondaient pas, il est certain que les eaux des mers et des océans seront en ébullition. Comme tous les êtres vivants supérieurs ne peuvent subsister dans l'eau bouillante, ils seront condamnés à l'extinction. Il est très probable que la disparition des espèces vivantes interviendra avant que la température n'atteigne à des degrés insupportables."67

Le même auteur dit par ailleurs:

"On prévoit qu'au cours d'une période de quelques centaines de millions d'années avant la formation de la guangue enveloppante, le diamètre du soleil sera plus grand que l'orbite de Vénus, et sa luminosité sera 10 à 30 fois plus grande, et les océans entreront alors en ébullition."68

Le Coran décrit les circonstances dans lesquelles interviendra la resurrection en ces termes:

"Et on soufflera dans la trompe, et voilà que pousseront un cri tous ceux qui seront sur la terre, sauf ceux que Dieu voudra. On y soufflera encore, et voilà qu'ils seront debout, à regarder."69

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On soufflera donc deux fois. La première mettra un terme aux occupations terrestres des hommes affairés à leurs querelles pour la vie. La mort enveloppera de son suaire tous les êtres vivants de la terre et du ciel y compris les anges. Le deuxième souffle dans la Trompe sera un appel à la résurrection des morts; et c'est par lui que commence le jugement. Les hommes se lèveront de leur tombeau, et seront interrogés, et saisis par une peur terrible.

"Malheur de nous! Qui nous a fait lever de notre dortoir?"70

Puis ils ouvriront grand les yeux et diront:

"C'est ce que le Très Miséricordieux avait promis; et les envoyés avaient dit vrai..."71

La Trompe et le souffle dans la Trompe évoquent ce même instrument dont on se sert dans les armées pour annoncer le début du combat. On souffle une fois pour l'état d'alerte et se préparer et être prêt. On souffle une seconde fois pour annoncer le début de l'assaut et des mouvements des troupes. Donc, la Trompe du Jugement dernier emettra deux cris, l'un pour annoncer- la mort totale, l'autre pour annoncer le commencement du renouvellement général de la vie.

Les versets qui parlent des bouleversements et des changements qui interviendront dans la nature, évoquent comment la peur et la terreur s'empareront de toute l'existence. La terre, le ciel, l'enfant et l'adulte, l'homme et l'animal, toute la création sera saisie d'épouvante. Chacun ne se souciera que de lui même. Tel sera la situation des hommes.
Que feront ce jour - là ceux qui auront mécru et vécu dans la corruption?

C'est ici que commence le sort lamentable de ceux qui auront dévié du droit chemin. Ce jour - là, ceux dont le coeur fut noir souhaiteraient retourner à la vie terrestre pour réparer leur passé honteux de rebellion contre Dieu, et de désobéissance aux enseignements des prophètes, et promettront qu'ils oeuvreront en conformité avec eux si l'occasion leur était donnée de se racheter.
Mais celle - ci est passée et ils n'ont pas pu la saisir. Et dans l'atmosphère marquée par la puissance éternelle de Dieu, toute vélléité et capacité de rebellion sera enlevée aux hommes. Tous se mettront en branle, derrière l'appel qui les convoque à la présence divine.

Dieu réveille la conscience des hommes, pour les mettre en garde contre le péril qu'ils courent de connaître ce triste destin, en ces termes:

"Ho, l'homme! qu'est - ce qui te trompe au sujet de ton Seigneur, le noble,"72

Puis, Il les met en garde dans ce verset:

"Répondez à votre Seigneur avant que vienne de Dieu un Jour dont il n'est point de détournement. Ce jour - là, pas de refuge pour vous, et pour vous rien à redire."73

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L'homme devant la résurrection.
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Voyons à présent comment se présentera la vie dans l'autre monde. La résurrection sera - t - elle seulement corporelle et accompagnée de la vie matérielle propre au corps? Ou bien sera - ce une vie éternelle dans le seul cadre de l'âme immatérielle dépouillée de tout corps matériel périssable, l'âme étant hors d'atteinte de l'anéantissement et de la mort?
Ou bien encore, la résurrection présenterait-elle deux aspects: un aspect spirituel et un autre quasi corporel, dans le sens où il ne s'agirait pas du même corps que dans cette vie, même de quelque chose qui en présenterait certaines ressemblances?

Ou bien encore, autre probabilité, étant donné que la vie humaine est faite d'un corps et d'une âme, la vie dans l'au - delà présenterait aussi les deux aspects de la réalité de ce qui fait l'essence humaine. C'est-à dire que ni le corps matériel - foyer et source d'actions et de réactions physiques et chimiques - ne serait condamné à disparaître, ni l'âme ne se séparerait du corps après la mort?
Il s'agit là d'opinions émises au sujet de la modalité de la résurrection et du mode de vie dans l'au - delà.
Chacune de ces opinions a ses partisans parmi les penseurs et les savants. Nous allons les exposer chacune.
Certains ulémas ont adopté la première vue des choses, et l'ont défendue avec véhémence, tirant leur argument de ce qu'avec la mort et la cessation de l'activité physique et chimique du corps, toute chose parvient à son terme, mais qu'après la résurrection, toutes les parties éparpillées du corps seront rassemblées, de quelque lieu qu'elles se trouvent, et le corps reprendra une nouvelle vie, et le retour de l'âme - qui est un des attributs du corps - sera inévitable.

Le deuxième point de vue est celui de la plupart des anciens philosophes; et ces derniers enseignent que l'âme est la source et le fondement de l'existence humaine. Son mode d'existentiation (Takvin) contribue a la permanence de sa subsistance. Lors de la mort, ce facteur essentiel qu'est l'âme abandonne a jamais son corps matériel, dont la nature même est d'être destiné au dépérissement. Le role du corps, qui a aure un court instant et qui a pris sa valeur vitale à l'ombre de l'âme, s'achève, car le corps ne peut porter en lui cet élément essentiel que pour une période déterminée, et est voué à l'anéantissement à cause de l'influence des facteurs matériels qu'il subit.

L'âme au contraire est une entité immatérielle, distincte de la matière et non vouée à la disparition, et subsistera pour l'éternité invariable. Seule l'âme peut se prêter à la résurrection, et autrement, la résurrection ne saurait prendre de sens et de contenu. Par conséquent, toute récompense et tout châtiment ne peuvent être que spirituels.
Bien qu'il n'existe aucun argument solide prouvant le bien fondé de cette opinion, elle était cependant très répandue dans le passé. Elle a perdu du terrain du nos jours, et ses points faibles ont été révélés, dans une grande mesure, en raison de la propagation de la conception plus authentique et réaliste dégagée par la recherche des savants religieux.

Le troisième point de vue est défendu par certains philosophes anciens qui professaient qu'après la mort nos corps disparaissaient en réalité. Les parties désintégrées de ce corps n'allaient pas être rassemblées, mais l'âme persistait dans l'existence, non pas dans un état de dépouillement absolu, mais dans un corps subtil. Ce corps, bien entendu, n'a pas d'activité physique et chimique, mais il ressemble en certains points au corps originel; on l'appelle Jism al mithali, corps imaginal. C'est un corps très actif, capable de se frayer une voie devant tous les obstacles, et continuer à vivre éternellement sous la forme d'un être invariable et impérissable.

Le quatrième point de vue est partagé par beaucoup de philosophes et théologiens des siècles passés et aussi de nos jours. Ce point de vue se fonde sur le principe que la résurrection constitue un Retour total au sens plein du mot. Car tout ce qui concerne l'homme n'est pas appelé à l'anéantissement. Il recommencera sa vie dans un autre monde avec toutes ses dimensions et l'ensemble de ses caractéristiques, à cette exception près que cette vie se déroulera dans un monde supérieur et de meilleure forme. La situation sera celle où le corps et l'âme se présenteront sous la forme d'une entité unique et inséparable, malgré la différence de nature, et cela en raison du lien intime qui les unit.
Donc la vie de l'au - delà comprendra les deux dimensions, comme la vie d'ici - bas.

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Ils est vrai que nous ne pouvons pas avancer un argument rationnel sur le mode de vie après la mort, mais la nécessité de la résurrection - corporelle et spirituelle s'entend et de l'eschatologie peut être traitée rationnellement et soumise à l'analyse et au débat philosophique. Mais ni la raison, ni la philosophie ne peuvent nous en donner la clef Cependant, le dernier point de vue laisse entrevoir, par sa façon d'envisager les choses, quelque lueur de vérité, car il est conforme aux textes explicites des sources et des textes islamiques.

Le Coran qui est la plus importante source en matière islamique, évoque beaucoup la corporéité de la résurrection, et déclare explicitement que l'homme sera ressuscité au jour dernier avec son corps terrestre.Cette explicitation atteint un degré tel qu'elle ne laisse plus place à l'interprétation. En voici les versets:

"Dieu commence la création; ensuite Il la répète; puis vers Lui vous serez ramenés."74 "L'homme compte-t-il que Nous ne réunirons jamais ses os? Mais si! Nous sommes capable d'ordonner ses jointures."75

Ce saint verset veut montrer que ceux qui s'imaginentque lecorps,désintégré et aux parties éparpillées, ne saurait redevenir de nouveau vivant, sous - estiment la puissance infinie de Dieu, et ne comprennent pas que rendre la vie à l'homme après sa désintégration, et même lUi. rendre les lignes des doigts, ne sont qu'une simple affaire, et tout à fait banal par rapport à l'Essence absolue de Dieu.

"Et, frappant pour Nous un exemple, tandis qu'il oublie sa propre création, il dit:
'qui va donner la vie à des os quand ils sont cariés?, - Dis: 'Leur donnera vie Celui qui les a créés une première fois, cependant qu'Il se connaît à toute création..."76

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Le Coran traite également de l'expérience du Prophète Ozair, et traite en détail l'histoire du Prophète Abraham, l'Ami de Dieu (que la paix soit sur lui), chacun des évènements de ces deux histoires constitue un modèle vivant de résurrection corporelle. Dieu a explique. la question aux deux grands prophètes, de façon visible, et leur a permis de voir de leur propres yeux le mystère de la résurrection, et comment se manifeste l'âme dans le corps - désintégré - de nouveau avec la permission de Dieu, une fois les conditions réunies, et que la vie reprend de nouveau.

Nous apprenons qu'Ozair était un jour sur sa monture alors qu'il traversait un lieu semé de ruines. Il fut terrifié par le spectacle de désolation qui s'offrait à son regard: des restes d'ossements d'êtres humains, morts depuis des générations. Ce spectacle le fit plonger dans une longue méditation au terme de laquelle il s'interrogea:

"Comment Dieu pourrait - il redonner vie à ces corps décomposés à l'extrême?"

Au même instant, Dieu lui fit rendre l'âme. Il demeura mort pendant 100 ans, après quoi Dieu lui rendit la vie, et lui demanda:

"Combien de temps es-tu resté ici?"
Il répondit: "Un jour ou environ un jour."
Il lui fut répondu: "Tu as passé dans cet endroit 100 ans durant lesquels ton corps était étendu sur le sol. Regarde donc ton âne, et vois son squelette comment il s'est dispersé!"

Pour lui montrer sa puissance infinie, Dieu fit préserver du périssement son repas et l'eau qu'il transportait pour sa boisson - bien que nous sachions que les aliments sont des produits très rapidement périssables à cause des variations de température, de la poussière, ...
Voici ce qu'en dit le Coran:

"Ou cet autre qui passait par une ville aux toits effondrés; 'Comment Dieu va-t-Il lui redonner vie après qu'elle est morte?" dit - il. Dieu donc le tint mort cent ans. Puis Il le ressuscita en disant: 'Combien as-tu demeuré?, - 'J'ai demeuré un jour, dit l'autre, ou une partie de lajournée., - 'Non, dit Dieu, tu es resté cent ans. Regarde donc ta nourriture et ta boisson: rien ne s'est gaté; mais regarde ton âne! ...Et Pour faire de toi un signe, pour les gens, regarde les ossements, comme Nous les ressuscitons et les revêtons de chair!, Et devant l'évidence, il dit: 'Je sais, oui, que Dieu est capable à tout!,"77

Outre ce verset, il existe de nombreux autres qui traitent explicitement de la modalité de la résurrection, et récusent une résurrection qui serait celle de l'âme seulement, sans le corps. Dieu dit:

"Oui, et que l'Heure est en route - là-dessus, pas de doute - oui, et que Dieu ressuscitera ceux qui sont dans les tombeaux."78 "... Et invoquez - le, purifant pour Lui votre religion, comme Il vous a commencés, vous retournerez;"79

Ce verset coranique attire par une phrase courte et éloquente l'attention de l'homme sur le début de sa création, comment son corps est composé des éléments solides de la terre et de l'eau, alors que ces éléments se trouvaient à l'état de nourriture, de fruits et de légumes, dispersés en différents points de la terre, ou sous la forme de gouttelettes d'eaux, évaporées puis transformées en nuage avant de retomber sous forme de pluie sur la terre.

Pourquoi l'homme n'admet - il pas que ces matières que dispersent le vent et l'eau, les répandant en différents coins de la terre, reprendront leur homogénéité et leur forme première?
Si le renouvellement de la vie était chose impossible, pourquoi s'est - il produit, de la façon évoquée, au début de la création?

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Le Coran soulève un autre point relatif à la résurrection des corps et dit:

"Et lejour où les ennemis de Dieu seront rassemblés vers le Feu! ... Puis on les mettra en rangs. Puis quand ils y seront, leur ouîe et leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu'ils oeuvraient. Et ils diront à leurs peaux: 'pourquoi avoir témoigné contre nous?, Elles diront: 'C'est Dieu qui nous a fait parler, Celui - là même qui a fait parler toute chose. C'est Lui, cependant, qui vous a créés une première fois, et c'est vers Lui qu'on vous ramène."80

Il s'agit d'une position terrifiante et stupéfiante que celle où, alors que l'homme ne s'attendait point à ce que des parties de son corps viennent à témoigner par la parole à sa charge la peau-qui est ce qu'il y a de plus proche à l'homme - est choisie pour apporter son témoignage.

Ceux dont l'esprit étroit ne leur permet pas de comprendre que la science de Dieu embrasse toute chose, et toutes les oeuvres des créatures, entreprennent leurs actes répréhensifs et leurs péchés dans le secret, et tâchent de les garder hors de la vue d'autrui, seront cependant surpris ce jour - là par leur ouîe, leur vision et leur peau (organe du toucher) devenus sources de savoir, et de témoignage à charge contre eux - mêmes. L'homme demeurera perplexe devant cela et ne s'empêchera pas de questionner:

"Pourquoi avez - vous témoigné contre nous?"

La réponse fusera de façon décisive de la part des membres et organes du corps, en mettant l'accent que c'est de Dieu qu'ils ont reçu la faculté de parole:

"Elles (les peaux) diront: 'C'est Dieu qui nous a fait parler, Celui - là même qui a fait parler toute chose. C'est Lui, cependant, qui vous a créés une première fois, et c'est vers Lui qu'on vous ramène,."

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Amir al - Mou'minine, l'Emir des Croyants, Ali, dit:

"Ils rivalisent les uns contre les autres, et avancent par générations successives vers l'objectif final et le rendez - vous de la mort, et quand les choses parviendront à leur terme, le monde mourra et la résurrection se fera proche. Dieu les tirera des fonds des tombes, des nids des oiseaux, des repaires des bêtes féroces, et des centres de la mort. Ils se précipiteront vers Son commandement, et se hâteront vers le lieu fixé de leur retour final, groupe par groupe, calmes, debouts et en rangs. Ils seront placés sous le regard de Dieu, et entendront quiconque les appellera.

Ils seront vêtus du vêtement de l'impuissance, et du manteau de la soumission et de l'humiliation. Alors, tout artifice disparaîtra, les désirs seront rompus, les COEURS seront réduits au calme, et les voix abaissées..." 81

Certains versets coraniques laissent penser que le corps de la résurrection sera semblable au corps terrestre. Comme par exemple celui - ci:

"... Chaque fois que leurs peaux seront cuites Nous leur donnerons d'autres peaux en échange, afin qu'ils goûtent au châtiment..."82

Telle est la description que fait le Coran d'un spectacle très horrifIant d'un châtiment sensoriel, et qui nous apprend que le tourment subi par les corrompus se répétera sans cesse.
De pareils versets ne différent pas des autres que nous avons précédemment cités, car les peaux renouvelées ne sont autres que la même peau du pécheur impénitent, mais qui renaît chaque fois qu'elle a perdu sa faculté sensorielle par le feu qui la brûle, afin que le pécheur ressente l'âpreté du châtiment.

Il est bon à ce propos de citer une tradition de l'Imâm Sâdeq (que la paix soit sur lui), expliquant ce phénomène:

"Hafs ibn Ghiyâth a dit: 'J'étais au Masdjed ol - Harâm (à la Mecque), lorsque Ibl Aboul - Awdjah interrogea Abu Abdullah (l'Imâm Sâdeq) au sujet du sens de la parole divine: "Chaque fois que leurs peaux seront cuites, Nous leur donnerons d'autres peaux en échange, afin qu'ils goûtent au châtiment."
Quel est le péché commis par les autres peaux (pour subir ce châtiment)?"

L'Imam répondit: "Malheur à toi, il s'agit de la même peau, tout en redevenant autre!"
L'autre ajouta: "Il s'agit là de quelque chose propre à l'ici - bas."
L'Imam répondit: "Oui, vois - tu si un homme brisait une brique, et qu'avec les morceaux obtenus, il en refaisait une autre, on dirait que c'est la même brique que la première, tout en étant une brique différente."83

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Quand le Prophète de l'Islam (que la paix soit sur lui et ses descendants) parlait de la résurrection des corps, ses paroles semblaient étranges aux polythéistes. Ils ne les comprenaient pas, et refusaient de les accepter. Et pour cette raison. ils lui opposaient des arguments superficiels et contradictoires.

Le saint Coran a essayé de transfurmer ce milieu saturé d'idées fausses, de superstitions, d'illusions et d'esprits mal dirigés, en une ambiance dominée par la libre réflexion, la quête de la vérité. Il rappelle pour cela les paroles des insensés:

"Et ceux qui mécroient disent: 'Voulez - vous que l'on vous montre un homme qui vous apprenne qu'une fois désintégrés intégralement, vous sere certainement dans une création nouvelle? Blasphème - t - il un mensong, contre Dieu? Ou y a-t-il des djinns en lui?,. - Non mais ceux qui ne croient p , en l'au - delà sont dans le châtiment et l'égarement au loin."84

Tous les versets explicites confirment la résurrection des corps et ne se prêtent pas à une autre interprétation contraire.
D'autre part, si nous envisageons la question sous un autre angle, nous serions à même de conclure à cette vérité que le corps et l'a me constituent deux réalités liées entre elles. Leur liaison donne lieu à l'existence humaine et tous les phénomènes de mouvement et d'initiative sur la scène de l'existence résultent de cette conjonction entre les deux réalités.

Cela nous permettra non seulenient de dissocier entre le corps et l'esprit, mais aussi de mettre en évidence des arguments prouvant la nécessité de l'association entre ces deux réalités pour renouveler la vie humaine.
Nous savons que le corps et l'âme ne sauraient être une entité complète l'un sans l'autre, étant entendu que le corps est un moyen par lequel agit l'âme. De ce fait, son importance et son rôle sont décisifs et déterminants, en tant que facteur fondamental, pour la continuité du labeur de l'âme.

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Des objections peuvent naître dans l'esprit: comment la planète terrestre pourrait - elle réunir - au Jour du Jugement - tous les hommes des générations successives depuis le début de la création?

Mais cette question n'est absolument pas fondée car le Coran nous informe qu'à la fin de ce monde l'ordre de l'univers, qui se meut suivant des orbites, sera désintégré, une force formidable pulvérisera les montagnes,le soleil et la lune s'éteindront,et perdront leur éclat et leur luminosité magique, enfIn l'ordre et les liens qui existent dans tous les coins du monde, dans les choses les plus simples et dans les plus complexes, seront rompus. Un nouvel ordre verra le jour, qui sera construit sur les ruines du premier, et dans le silence de mort qui y régnera.

Nous comprenons alors l'inéptie de l'objection relative à l'exiguïtéde la planète au Jour du Jugement.

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Ceux dont l'attitude s'oppose à celle des partisans de la thèse de la création par Dieu, soulèvent une autre objection selon laquelle les cellules composant le corps de tout homme se renouvellenu périodiquement apres le passage de quelques années. Tout au long de sa vie, l'homme change à plusieurs reprises, progressivement et imperceptiblement ses cellules, son moule autrement dit.
Il est évident que tout corps accomplit des oeuvres au cours de sa vie, et ces oeuvres sont sujettes au châtiment ou à la récompense. Une question se pose alors qui est la suivante: quel corps sera pris pour responsable de nos actes le jour de jugement?

La réponse est simple. Car Si les nouvelles cellules sont les héritières de toutes les qualités et particularités des cellules précédentes, au point que la forme extérieure et apparente du corps ne peut être différenciée de celle du corps précédent, il est naturel de considérer le dernier corps comme la somme algébrique de toutes les qualités acquises et innées des corps précédents.

Par conséquent, la résurrection du dernier corps qui est celui avec lequel l'homme parvient au terme de sa vie - sera considérée comme celle de tous les autres corps qui l'ont précédés.

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Une autre question, relative à l'insuffisance de matière terrestre nécessaire pour u n nombre incalculable de personnestransformées en poussière, esst soulevée.
Ceux qui la posent affirment que la terre dont nous disposons est insuffisante pour satisfaire les besoins en matières fondamentales des corps humains, et la pénurie à ce sujet n'est un secret pour personne.

Mais nous saisirons l'erreur de ce jugement, qui ne provient pas d'une bonne observation, si nous nous livrons à un calcul arithmétique.
Un kilomètre cube de terre suffit pour la formation de 100 miliards d'individus, c'est-à dire que cette infime quantité de terre - par rapport à l'ensemble du volume de la terre - suffit pour reconstituer les corps de 20 fois le nombre d'individus actuellement vivants.
Dès lors, pour reconstituer le corps des milliers de milliards de personnes, il ne sera besoin que d'une faible quantité de terre, et on se rend alors compte que la question de l'insuffisance de terre, est factice et ne se pose pas.

Un autre problème, très vieux en réalité, ne peut pas passer inaperçu; il consiste en ce que les parties des différents corps se mélangent entre elles, du fait que les corps de ceux qui nous ont précédés ont été transformés, du fait de l'alimentation et des agents chimiques, en poussière, puis enmatièresalimentaires, qui vont nourrir les corps des vivants d'aujourd'hui.

Il est vrai qu'aucun corps ne saurait échapper complètement à cette règle, nnais la composition des matières, et le mélange total, ne peut pas être évaluée qualitativement et quantitativement dans les conditions de ce monde. Quand a la reconstitution du corps au moment de la résurrection, elle entraînera une lutte et un antagonisme au sujet de la compatibilité entre des parties déterminées.
Il se peut que ce différend ne soit pas limité à deux individus. Il se peut aussi qu'il y ait plusieurs prétendants à la propriété d'une partie quelconque. Mais chacun se considérera le propriétaire réel. Comment les départager, et à qui reviendra en fait la propriété de la partie en litige? Tel est le résumé du problème.

Mais lorsque nous nous rappelons la première création, nous nous apercevons qu'elle a commencé à partir d'un être unicellulaire, et que le corps s'est développé à partir de la multiplication de cette cellule, et le développement progressif de nos organes et de nos différents systèmes. En réalité, notre personnalité, et toutes nos caractéristiques corporelles - contrairement à l'opinion des anciens qui pensaient les déceler dans un ensemble de cellules génitales identiques - sont inscrites au fond de chacune de nos cellules. Chaque cellule, à elle seule, porte toute l'hérédité de l'homme, et constitue une image frdèle de sa personnalité. Cela n'est pas valable seulement pour l'homme, mais s'étend à tout être vivant.

Si donc chaque cellule du corps offre en miniature une image de la personnalité, elle pourrait, si les conditions étaient réunies, à même de servir de cellule initiale pour la reconstitution générale du corps, et ce grâce à la division cellulaire. Si, par conséquent, certaines parties d'un corps se retrouvent dans un autre corps, elles seront retransférées au corps originel, et le deuxième corps gardera son existence et son intégrité quand il aura compensé la perte des parties restituées au premir corps.

Il faut préciser que lorsque les caractéristiques de chacun des deux corps seront maintenues, le mélange de leurs éléments ne donnera lieu à aucun problème, quel que soit son degré. Les parties en surplus - aussi infimes soient - elles, fussent - elles réduites à une cellule - ne perdent pas leur aptitude à se développer et à se reproduire, et rien ne pourrait empêcher cette reconstitution.
Quoiqu'il en soit, la capacité de restauration -subite ou graduelle - demeure quelque chose de propre à toute cellule, qui est comme la première semence à partir de laquelle il est possible de refaire la vie.

La solution du problème peut s'envisager ainsi: Nous savons que le corps humain possède la propriété de se désintégrer et de se transformer. Une fois à plusieurs années d'intervalle, le corps change totalement et graduellement. Si quelque chose est transféré - directement ou non - d'une homme à un autre, par l'entremise de l'alimentation par exemple, il est évident qu'une partie seulement de ce corps étranger se sera mêlé au corps de la personne consommatrice de cet aliment qui est elle - même une personne entière, et non l'ensemble.
Car le corps de l'homme ne résorbe de l'ensemble de la nourriture ingérée que les trois pour cent. Pour les 97% qui restent, il n'y a pas de problème de régénération.

Abstraction faite de tout cela,toute énergie dans l'univers se prête - selon les lois physiques - à la transmutation à d'autres formes d énergie sous certaines conditions. Or si nous gardons pr é sent à l'esprit que l'homme est une des sources de production d'énergie, qu'après la mort même, son corps se transformera d'une forme d'énergie en une autre, il en résulte qu'au jour de la résurrection, toutes les énergies existant à l'état libre, indéterminé, pourront reprendre leur forme première par unetransformation inverse de celle qui les a conduites à l'état d'indétermination. Le fait que nous ignorons comment cette transformation s'opérera ne signifie pas que le problème soit insoluble, et ne justifie pas son impossibilité.

Quant au châtiment, il faut savoir que ce qui cause le tourment et la douleur est en relation avec l'âme. Si une partie du corps d'un croyant est transférée dans le corps d'un incroyant, ce sera ce dernier qui supportera le châtiment et non le croyant.

Malgré tout cela, il n'y a aucun problème pour que Dieu redonne vie aux corps anciens qui se sonttransformés, en plusieurs fois, de façon lente et progressive jusqu'à l'instant de la mort, et cela en remplaçant les cellules cérébrales, celles des nerfs et des os qui ont été usées par de nouvelles cellules. L'homme d'au jourd'hui est différent de celui d'il y a 10 ans. Il suffit que l'âme qui confère son humanité à l'homme, préserve l'unité de sa personnalité de façon à éviter la confusion entre les propriétés et les attributs de chaque homme, etdemeure invariable dans le temps.
C'est l'âme immatérielle qu i se charge de diriger les affaires du corps depuis sa naissance jusqu'à sa mort.

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Si nous rassemblions des milliards d'êtres humains qui ont vécu sur terre depuis la création du monde à ce jour, chacun sera doté d'une âme particulière qui ne se confondra pas avec celle d'un autre.
Et si quelqu'un a commis un crime il y a dix ans, on ne pourra pas dire que cette personne n'est plus la même, et qu'il ne convient pas de la juger à la place de cet autre qui a commis ce crime dix ans avant.
Si nous réimprimons un ouvrage en offset, la deuième édition sera identique à la première, même si la reliure et le papier ont changé. Il en va de même de la résurrection de l'âme. C'est elle qui confere identité et authenticité à l'homme.

Etant donne que l'homme a besoin d'un moyen et d'unematière pour se manifester au monde, il est nécessaire qu'il soit installé dans un corps terrestre. Mais il n'est nullement nécessaire du faire revivre tous les individus dans toutes les formes qu'il a traversées depuis sa naissance jusqu'à sa mort.

Avec cette hypothèse, se résout le problème du transfert de certaines parties d'un individu à un autre, transfert qui rendait obligatoire la résurrection d'une seule et même chose en deux êtres distincts.

Enfin, il ne faut pas prendre ces hypothèses comme des cas certains de la modalité de la résu rrection des hommes, mais il ne s'agit que de conclusions permises par le savoir humain actuel. Il n'est donc pas juste de vouloir limiter les idées relatives à la résurrection à celles dont nous avons fait cas ici.
Notre but, dans ces exposés, est d'éviter que la confusion et le doute n'atteignent notre foi dans la résurrection des corps, qui est un dogme de toutes les religions révélées,en particulier l'Islam dont le coran est la Sainte écriture.

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Le lieu promis. La résurrection Le lieu promis.
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Les paysages que nous nous représentons dans nos esprits, les villes, les champs et les vergers dont nous entendons la description et les qualités différent totalement de ce qui se révèle à nous quand nous les voyons de nos yeux. Cela concerne des choses que l'homme rencontre très souvent dans sa vie.

Mais chaque fois que nous essayons de décrire le bonheur de l'au - delà, ses délices, ou au contraire, ses châtiments et ses douleurs, le vocabulaire du langage terrestre, s'avère impuissant à rendre compte de ces scènes grandioses. Et les conclusions de notre esprit ne s'appliquent aucunement à la réalité des choses.

Il n'est pas aisé de saisir les douleurs du châtiment qui sera infligé aux pécheurs en toute équité, ni les délices innombrables de l'au - delà, pour un être qui ne les a pas vues ou touchées de son vivant, car il s'agit de chose qui relève du monde invisible, échappant à l'expérience, et à la rationalisation. Et il ne nous est pas possible de généraliser notre perception des choses visibles à des objets situés hors de notre perception et de notre expérience.

Tout le vocabulaire et les images dont nous nous servons dans notre culture, ont été fixés pour traiter des questions restreintes de ce monde. Nous ne disposons pas dans nos lexiques d'autres mots que ceux là, qui ne peuvent s'appliquer par conséquent à des réalités situées hors de notre univers.
Il nous faut donc une terminologie et une vision spéciale nous permettant la compréhension et la connaissance des choses sortant du cadre de cet univers.

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Sans doute, il existe beaucoup de points communs au monde d'ici - bas et à celui de l'au - delà. Ils sont tous les deux réels; ils offrent tous les deux à la fois le plaisir et la douleur, la joie et la tristesse. Mais il existe également des différences très grandes entre les deux.
Ici-bas, nous commençons notre vie avec l'enfance et elle s'achève avec la vieillesse. Dans l'au - delà, il n'y a pas ces changements, et ce s u ansfSormations de l'âge. Ici - bas, il faut travailler, semer pour récolter; mais dans l'au - delà, il faut seulement cueillir les fruits, ramasser les retributions.

Amir al Mou'minîn Ali (que la paix de Dieu soit sur lui) a dit:

"Ce jour est celui du travail sans le compte demain, ce sera celui du compte sans le travail."85

Dans ce monde, la connaissance humaine peut éclairer certains points obscurs sur lesquels elle se porte, alors que dans l'au - delà elle atteindra un niveau indescriptible de perspicacité.

L'homme souffre continuellement ici - bas de beaucoup de maladies et d'insuffisances, mais ces derniers termes n'auront pas de signification dans l'au - delà, car l'idéal sublime de perfection, de bonheur, et de vie pure, sera concrétisé. L'homme, ici - bas, s'efforce toujours d'acquérir les choses qui lui manquent, et ne se satisfait pas de ce qu'il obtient; mais dans l'au - delà, il ne connaîtra pas ce sentiment d'imperfection, car il obtiendra par la volonté divine, tout ce qu'il désirera.

Abstraction faite de tout cela, l'homme y aura trouvé son Bien - Aimé réel, et aura atteint son objectif, dont il se plaignait d'en être séparé, sa vie durant. Il n'y aura donc rien a quoi il puisse aspirer. Les gens du Paradis ne souhaiteront jamais connaître un autre sort que celui qu'ils auront.

Le Coran évoque les privilèges propres au Paradis, tout ce qu'il offre comme bonheur ineffable, et incomparable avec ce que nous connaissons ici - bas:

"Tel est le Paradis qui a été promis aux pieux: sous lui coulent les ruisseaux; ses fruits sont perpétuels, et aussi son ombre."86

Etant donné que nous ne pouvons que nous imaginer, de façon défectueuse et insuffisante, les délices du paradis, le Coran nous en parle métaphoriquement et comparativement. Car le paysage du paradis est incomparablement supérieur auxjardins de ce monde, et à leur beauté que recherche l'homme, pour profiter de l'ombre de leurs arbres, et respirer leur air pur matinal.

Ses fruits ne sont pas saisonniers, ni liés à une période fixe, et ne souffrent d'aucune maladie propre aux végétaux. Ils sont en permanence à la portée des heureux et des purs. Leur ombre n'es'- pas comparable à l'ombre de nos arbres, qui se déplace en fonction du mouvement solaire. Les arbres du paradis ne se dépou illent pas de leurs feuilles, perdant leur ombre. Enfin, l'ombre du paradis - à l'instar de tous ses délices - est éternelle, conférant aux habitants du paradis activité et joie.

Le Coran affrrme que l'homme est incapable de saisir les particularités du retour et de la résurrection. Il dit:

"Pourtant, nul ne sait ce qui leur est réservé de fraîcheur des yeux, en paiement de ce qu'ils oeuvraient."87

De même les faveurs divines du Paradis ne sont pas limitées, ni en genre ni en espèces. Dieu dit:

"... Et il y a là pour eux ce que les âmes désirent, et ce qui fait les délices des yeux; et vous demeurez là toujours."88

* * *

Nous savons que les actes de Dieu - Exalté soit - Il sont accomplis au moyen de Sa volonté et de Sa puissance éternelle. Dès qu'Il veut quelque chose, celle - ci se réalise. Dieu dit dans Son Livre saint:

"Quand Nous voulons une chose, Notre parole consiste à dire: 'Sois,. Puis, c'est."89

Dans l'ordre de l'au - delà, les habitants du Paradis seront dans un état tel que leurs oeuvres auront une teinte divine, en ce sens que pour accomplir une tâche, il leur suffira de la vouloir, sans mettre en oeuvre des forces physiques et les moyens terrestres. Le Coran les décrit en ces termes:

"A eux, tout ce qu'ils voudront, auprès de leur Seigneur, - C'est le salaire des bien faisants,-"90
"- Ils entreront aux jardins d'Eden sous quoi coulent les ruisseaux: iIs auront là ce qu'ils voudront. Et c'est ainsi que Dieu paie les pieux."9l

L'Imam Ali (que la paix soit sur lui) dit:

"Les branches de ces arbres sont de toutes sortes. Les fruits en sont couverts par les larges feuilles, et peuvent être cueillis sans difficultés, car ils s'abaissent au niveau désiré par le cueilleur."92

A son tour, la description du châtiment de l'au -delà ne peut être conçue par la raison humaine, et les paroles sont incapables d'en traduire toute la rigueur.

Le Coran décrit ainsi l'état des genSs de l'enfer, et du châtiment terrible qui leur est infligé:

"Non, non! Très certainement il sera jeté dans la Hotamah. Et qui te dira ce qu'est la Hotamah? Le feu de Dieu allumé, qui monte jusqu'aux coeurs!"93

C'est quelque chose de vraiment terrifiant que ce feu dont le combustible est fait d'hommes et de pierres, et qui est gardé par des anges impitoyables obéissant strictement aux ordres de Dieu. Le Coran précise:

"Ho, les croyants! Gardez - vous et aussi vos familles, d'un feu dont le combustible sera de gens et de pierres, sur quoi veillent de rudes anges, durs, ne désobéissant pas à Dieu en ce qu'Il leur commande, et faisant ce qu'on leur ordonne."94

Il n'y a à ce châtiment, ni fin dans la mort, ni répit:

"La Géhenne est à ses trousses; et là, il sera abreuvé d'une eau de pus qu'il tentera d'avaler à petites gorgées; et peu s'en faudra qu'elle ne passe pas. Et la mort lui viendra de toute part, tandis qu'il ne pourra pas mourir; et à ses trousses, un épais châtiment."95

L'Emir des Croyants, Ali, décrit dans la célèbre invocation qu'il apprit à Koumeyl Ibn Ziad, la rétribution du Seigneur Tout - puissant, et Son châtiment terrible:

"ش Seigneur, Tu sais combienje suis faible devant le peu de malheur de ce bas - monde, de ses peines et des calamités dont souffrent ses habitants! l'ourtant, il ne s'agit là que d'un malheur éphemère, provisoire et de courte durée. Comment pourrais - je alors, supporter le malheur de l'Au - delà et la gravité de ses calamités, qui sont de longue durée, continuelles et que ceux qui les subissent n'enserontjamaissoulagés, car c'est un malheur qui émane de Ta colère, de Ta vengeance et de Ton courroux; ce que ni le ciel ni la terre ne peuvent supporter. ش Seigneur! Comment pourrais - je alors le supporter moi, qui suis Ton serviteur, faible, humble, vulgaire, pauvre et appauvri?"96

* * *

Pour réaliser l'éternité, il suffit que Dieu retranche de l'univers la règle du vieillissement et de l'entropie. Les caractéristiques de l'au - delà apparaîtront alors nettement, et toute chose, délice ou douleur, accédera à l'éternité, car si le vieillissement et l'entropie ne s'apppliquaient pas à ce monde terrestre, il ne connaîtrait pas la mort et le dépérissement.

Par conséquent, nous n'avons d'autre issue que de demander l'éternité à Dieu, et à le supplier pour cela:

"Et ils disent: 'Seigneur, écarte le nous le châtime n de la Géhenne, Son châtiment vraiment demeure une dette à acquitter;"97

Certes, la clémence et la compassion de Dieu sont générales et universelles, mais cela ne contredit absolument pas la punition et le châtiment. Car elles ne signifient pas que Dieu aime l'injustice, l'agression et l'oppression, ou que l'oppresseur et l'opprimé soient les mêmes pour Lui.
Certes non, la Justice de Dieu exige qu'Il accorde à chacun ce qu'il mérite, et c'est cette sagesse, cette discipline des choses, et cette loi de l'équité divine qui confere au monde une apparence achevée et unie.

Lorsque l'on entre de plain - pied dans ce monde avec la volonté d'une force plus élevée et plus forte, on éprouve nécessairement le besoin de cette force illimitée; et l'on se sent également insignifiant et humble devant ce Roi Absolu qu'est le Seigneur.
Et si cet Etre suprême qui est au fait des actes de tous les corrompus, des injustes et des gouvernants tyranniques, ne les punissait pas, et ne les traînait pas vers le châtiment,la Sagesse et la justice perdraient tout leur sens.

* * *

Serait - il juste de penser que Dieu traitera avec douceur et clémence les tyrans qui ont sucé le sang des gens, qui ont noirci des pages et des pages de l'histoire avec leurs crimes abominables? Faudrait - il que Dieu leur réserve un accueil et un lien sûr et stable?

Le châtiment de l'Enfer pour ceux dont le comportement fut vil ici - bas ne constitue-t-il pas la juste, réti bution pour eux, et la seule qui soit conforme à la clémence divine?
Un homme doué de raison peut - il imaginer que le monde soit vain et inutile au point que les corrompus, les agresseurs des droits des gens et les oppresseurs soient à l'abri de tout châtiment pour leurs actes odieux?
Y a-t-il une seule chose dans l'ordre de l'existence qui soit dénuée de toute signification?

Nous voyons bien le signe de la crainte du châtiment chez ceux qui regrettent leurs actes sous les pressions et les tiraillements de leurs consciences. Ce regret est un enfer minuscule qui brûle le coeur des fautifs, des pêcheurs, et la preuve de l'existence d'une faculté de discernement entre le vrai et le faux dans l'ordre existentiel, et un critère pour l'évaluation des actes humains.
On ne peut comprendre la justice divine que si l'on admet que Dieu fera goûter les conséquences de leurs actes aux corrompus. Telle est la justice absolue dans laquelle aucun atome de bien, ni de mal, ne se perd.

L'Imam Ali dit:

"Même si Dieu accorde du temps à l'oppresseur, il n'échappera pas à Sa prise. Dieu le surveilIe de près,..."98

L'Imam dit par ailleurs:

"J'en jure par Dieu, passer la nuit étendu sur des épines du sa'dân (plante d'Arabie), ou être traîné enchaîné comme un prisonnier, me sont préférable que de rencontrer Dieu et Son Prophète (au Jour dernier) comme un oppresseur, ou m'étant rendu coupable de l'usurpation d'un bien de ce monde. Comment serais - je injuste envers quelqu'un pour quelque chose (la vie d'ici bas) qui se dirige vers la destruction, et qui est appelé à rester sous terre pendant longtemps."99

Toute l'insistance des hommes Saints, des Imams, en particulier, sur la crainte de Dieu revient en réalité à la crainte des conséquences de nos propres actes.

Non seulement une telle crainte n'est pas préjudiciable, mais elle est même utile, en ce qu'elle règle tous les aspects du comportement de l'homme, de ses actes, et les soumet à un contrôle constant. Cette crainte des conséquences néfastes de nos propres actes augmente les précautions de l'homme, organise ses pulsions et ses instincts, et le préserve de leurs excès.

S'en tenir seulement à la clémence infinie de Dieu, sans nourrir en soi la crainte, conduit à un optimisme démesuré, et entraîne l'homme à lâcher les rênes de sa propre direction. Confrant en la clémence divine, l'homme est capable de se livrer impu nément à toute sorte de déviation et de corruption de l'âme, et ne se soucie guère de l'obéissance aux ordres de Dieu, ni à se soumettre à des règles morales.

Comme l'absence de crainte du péché en l'homme conduit celui - ci à la corruptison, dans les actes, plusieurs injonctions religieuses insistent spécialement pour que l'homme demeure dans un état intermédiaire, entre l'espoir et la peur, et tout en espérant en la clémence de Dieu, qu'il réfléchisse à la gravité de ses fautes et aux conséquences néfastes auxquelles il s'expose dans l'au delà.
Si nous perdions l'espoir en la clémence et en la générosité de Dieu, notre foi en un avenir meilleur et plus radieux dans lequel nous nous rachèterons, et nous nous emploierons à faire de bonnes oeuvres, s'éteindrait. Nos potentialités se faneraient à jamais, alors que nous pourrions les révéler avec l'espérance.

L'Imam Ali (que la paix de Dieu soit sur lu i) dit:

"Ne vous sentez pas à l'abri du châtiment de Dieu, même pour le meilleur homme de cette communauté, parce que Dieu dit:100 "Contre le stratagème de Dieu ne se sentent à l'abri, que les gens perdants."101
Mais ne perdez pas espoir, fut-ce pour le pire homme de cette communauté, car Dieu exalté dit: '... Ne désespérent du repos de la part de Dieu, vraiment, que les mécréants"102

* * *

En s'appuyant à la fois sur la crainte et l'espérance, l'Islam éradique toute forme de peur sans objet, qui ne fait que peser sur l'âme humaine, et libère ainsi l'âme de la peur des choses terrestres. Il déracine les vains espoirs qui égarent les hommes, pour qu'ils n'accordent leur confiance qu'à la puissance impérissable de Dieu.
L'Islam met l'accent sur le caractère innofensif en soi des facteurs habituels de la peur, et qui ne peuvent non plus être utiles. Il ne convient de redouter et de craindre que la seule force dominatrice suprême, qui exerce sa souveraienté sur toute chose, et qui récompense et châtie, poursuit en justice ou au contraire pardonne.

Dieu dit dans le Coran:

"- Dis: 'qui vous attribue la nourriture du ciel et de la terre? ou qui est maître de l'ouîe et des regards,et qui du mort fait sortir le vivant,et du vivant fait sortir le mort, et qui administre le commandement?, - Ils vont dire 'Dieu,. - Dis alors:
'N'allez - vous donc pas vous comporter en piété?,"103

Après avoir montré les délices temporels et les dons spirituels sans lesquels les premiers seraient privés de sens et d'objectif, ce verset traite deux autres phénomènes du monde étrange de l'existence, et qui sont la mort et la vie, et qui constituent un mystère hermétiquement fermé et complexe reflètant la science et la puissance infinies du Créateur. Puis il traite de l'administrateur des affaires du monde, et rappelle les hommes déviés, à la vue courte, que s'ils savent que la direction du sort de toute chose est entre les mains de Dieu, pourquoi alors n'adoptez - vous pas la piété comme norme de votre comportement, et pourquoi ne craignez - vous pas le courroux de Dieu?

* * *

Quand ceux qui suivent aveuglèment les corrompus s'apercevront de leur perte, et ne trouveront aucune lueur d'espoir de connaître le salut, ils seront dans un état de perplexité telle qu'ils se tourneront à ceux qu'ils avaient pris pour modèles et chefs et à qui ils avaient confié inconditionnellement leur sort.
Mais ces chefs détourneront leur visage d'eux et les désavoueront. Ils se rendront compte alors que tous les liens et causes sont brisés, et que toutes les issues sont fermées. Ils réfléchiront alors sur leur propre sort et regretteront amèrement d'avoir manqué les occasions précieuses qu'ils ont eu de leur vivant pour prendre la voie de la perfection spirituelle et humaine, et qu'ils ont perdu de leur propre gré.

Mais les lamentations ne seront d'aucune utilité, et rien ne leur permettra d'effacer les fautes commises, car ils n'auront pas le temps d'accomplir de bonnes oeuvres. Ils seront contraints de tomber dans le piège qu'ils se sont tendus eux - mêmes, et de s'embourber dans la fange des malheurs et des douleurs qu'ils ont accumulés, et ce pour l'éternité.

On interrogea un jour l'Imam Sadeq (6eme Imam du chiisme):

"L'âme se désintègre- t- elle aprèssasortieducorps,oubiendemeure - t- elle en Son état?"
L'Imam répondit:
"Elle demeurera ensonétatjusqu'àcequel'onsouffledanslestrompes (du Jugement dernier). Puis toute chose s'évanouira et s'annihilera; et il n'y aura ni organe sensoriel ni sensation. Puis les choses reviendront comme elles ont été conçues par leur Concepteur."104

Donc, quand les liens de dépendance et les interactions entre les phénomènes s'annihileront, la vanité des choses apparaîtra de façon évidente. Le monde visible et le monde invisible se confondront. Tous les voiles et les obstacles seront levés devant la vision.

C'est pour cela que le Coran dit:

"Très certainement, tu es demeuré inattentif à cela! Eh bien, Nous ôtons de toi ton voile: ta vue est donc aigüe aujourd'hui."105

Oui, au Jour de la résurrection, il n'y aura de maître réel, et de Souverain de toute chose que l'Essence infinie de Dieu. Le Coran déclare explicitement:

"Encore une fois, qui te dira ce qu'est le jour de la Rétribution? Le jour où personne ne sera maître de quoi que ce soit pour personne. Et à Dieu, ce jour - là, le commandement!"106 "Jour où ils comparaîtront sans qu'à Dieu rien n'en reste caché. - A qui, la royauté, ce jour - là? A Dieu, l'Unique, le dominateur!"107

On rapporte que Abou Dharr, qui fut un compagnon du Prophète de Dieu (que la paix soit sur lui et ses descendants) et un des plus grands et des plus sincères croyants, s'affligea beaucoup après la mort de son fils et s'inquièta de son sort, se demandant s'il avait rejoint le camp des élus de Dieu et des bienheureux, ou bien s'il avait rejoint celui des maudits.

Abou Dharr, tourmenté et l'esprit agité par de tristes pensées se rendit sur la tombe de son fils et dit:

"Que Dieu t'ait en Sa clémence, ش mon fils Dharr! Par Dieu, si tu fus respectueux envers moi tout au long de ta vie, moi aussi dès le moment où tu rendis l'âme, je déclare avoir été satisfait de toi. Mais j'en jure par Dieu,je ne regrette point de t'avoir perdu, etje ne me plains guère, et je n'ai de requête à faire à personne d'autre qu'à Dieu.
Et n'était - ce l'interrogatoire du jour du jugement et la demeure éternelle, j'aurais été heureux d'être à ta place; je m'attriste plus pour toi que pour moi.

Par Dieu, je n'ai pas pleuré du deuil de t'avoir perdu, mais de l'inquiétude où je suis au sujet de ton sort. Qui me dira ce que tu as dit, et qu'est - ce qu'on t'a dit?"

Puis il ajouta:

"Seigneur, je lui accorde ce que Tu lui as prescrit comme part de mes bonnes oeuvres. Accorde lui, ce que Tu lui as prescrit comme droit sur Ta clémence, car Tu es plus digne de générosité que moi."108

* * *

Lors de la résurrection, les relations et les interactions s'exerçant dans l'univers qui est le nôtre disparaîtront; les causes et les dépendances disparaîtront aussi; la seule relation qui demeurera sera celle qui établit un rapport entre les choses et le Créateur. La rupture de ces liens signifie en réalité la découverte de l'inutilité et la vanité des choses apparentes et phénomènales. Ce jour là se manifestera la seule réalité des choses.
Si les conditions et les causes matérielles qui s'exercent sur les phénomènes devaient continuer leur action dans l'au - delà, les propriétés des choses existantes ne différeraient pas de leur état actuel, et suivraient la voie du dépérissement, à moins que la nature et l'essence des choses connaissent une transformation.

Le Coran décrit la résurrection de la façon suivante:

"Quand les suivis désavoueront les suiveurs et qu'ils verront le châtiment, et leurs liens bien brisés! "109

Une question se pose ici: "Le paradis et l'enfer promis existent - ils déjà, ou bien Dieu les créera - t - Il par Sa volonté le Jour de la Résurrection!"
Les savants et docteurs musulmans ont traité la question il y a longtemps de cela. Ils se sont partagés en deux groupes: un groupe nie l'existence actuelle du paradis et de l'enfer, et professe que lorsque cet univers - ci s'anéantira, et sera remplacé par un ordre cosmique nouveau, Dieu créera le paradis et l'enfer.
Le deuxième groupe qui représente la grande majorité des docteurs de la loi religieuse, considère que la demeure éternelle des hommes bons ou méchants, est déjà créée, et ils s'appuient en cela sur de nombreux versets et traditions prophétiques.

Pour accéder à réalité de la question, il nous faut recourir aux versets du noble Coran, et nous inspirer des traditions rapportées à ce sujet, et nous verrons alors que ces versets et traditions confirment le point de vue de la majorité des ulémas musulmans.

Dieu dit dans le Saint Livre:

"Et craignez le feu préparé pour les mécréants."110 " Et concourez au pardon de votre Seigneur, et au Jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux..."111

Par l'emploi du verbe "ou'iddat" (rendue prête, préparée, apprêtée), nous déduisons en toute logique que le paradis (féminin en arabe) est déjà créé. Il y a d'autres arguments dans les sources islamiques confrrmant cette opinion.
Parlant de l'ascension (mi'raj) du Prophète, le Coran dit:

"Et très certainement, il L'a vu en une autre occasion, près du Jujubier de l'Extrémité, - près de là est le Paradis de Refuge;-"112

Nous déduisons donc de ces versets que le paradis existe dès maintenant, mais étant donné que certains versets décrivent le paradis, large comme les cieux et la terre,:

"Concourez au pardon de votre Seigneur, ainsi qu'au paradis, - dont la largeur est comme la largeur du ciel et de la terre, ....",113
nous pouvons penser que l'existence du paradis et de l'enfer se trouve à "l'intérieur" (bâtin) de cet univers.
Quand les voiles des mystères seront levés au Jour de la résurrection, et que le regard de l'homme se portera sur toutes les faces de l'univers, il constatera de visu leur existence; mais elles demeurent pour ce moment des réalités suprasensibles.

Avec nos yeux,il nous est possible de voir la terre, et de distinguer les galaxies, mais notre vue est incapable de percevoir la face cachée, l'intérieur de cet univers, et il ne nous est pas possible d'y pénétrer et de l'explorer.

Mais si nous jouissions d'un autre sens et d'une autre forme de perception, il nous aurait été possible de le voir. Cela peut être comparé aux différentes ondes sonores qui nous entourent, mais que nous ne pouvons pas recevoir dans les conditions normales, à moins de disposer d'un appareil récepteur qui nous les révèle. Certains awliya, (hommes saints de l'Islam), ont témoigné avoir vu, dans ce monde, l'enfer et le paradis, grâce à leur sens visuel appliqué dans les profondeurs de la réalité.

* * *

Par ailleurs, l'homme, avec toutes les connaissances avancées dont il dispose, ne peut connaître tout l'ordre de l'existence avec toutes ses dimensions. Par conséa quent, il ne peut pas nier tout ce qu'il ignore, car, jusqu', présent, il n'a pas accompli de progrès remarquable dans la connaissance de ces univers qui échappent encore à sa portée.

Même s'il les nie carrément, il ne peut pas justifier cette négation. Il est facile de nier et de rejeter, et beaucoup en ont recours. Mais il est impossible d'avancer un argument convaincant réfutant l'existence d'univers autres que le nôtre.
Quel savant illustre, à cejour, a pu mener une étude de l'univers dans toutes ses dimensions et examiné à fond tous ses aspects, puis livré les résultats de ses recherches et études établissant de façon irréfutable l'inexistence de l'enfer et du paradis?
Bien que l'homme contemporain ne se donne pas un seul instant de répit dans ses efforts de maîtriser de nouvelles perspectives, l'étendue de l'existence est telle que si nous voulions faire traverser des ondes - capables de faire une rotation de la terre toutes les 7 secondes - sur toutes les choses existantes, l'opération prendrait, disons 100 millions d'années.
L'homme a acquis ces connaissances comme résultat de l'amélioration de ses moyens d'investigation et du développement du savoir pur des générations successives. Il est possible cependant que des univers immenses existent sans que nous en ayons connaissance, et rien ne nous empêche de le penser.

Einstein dit:

"La grande énigme demeure insoluble, et nous ne pouvons même pas être sûrs que ce secret sera révélé un jour. Tout ce que nous avons lu dans le livre de la nature nous a appris beaucoup de choses, et bien que nous ayons lu et compris beaucoup, nous sommes aussi très loin de la solution de beaucoup d'autres questions. Et finalement nous nous demandons: une telle solution existe - t - elle?"114

De tout ce qui précède, il résulte que la négation pure et simple de l'existence du paradis et de l'enfer est quelque chose qui, en ce moment, ne se justifie nullement par la logique.
Abstraction faite de cela, lorsque sera fermée la dernière page du "mouvement", - dans l'intermédiaire entre les deux créations - il n'y aura plus de relativité temporelle permettant de parler d'"avant" ou d'"après".

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Comment réparer nos fautes.
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Tout comme la plupart des maladies somatiques ou corporelles se prêtent au traitement, l'âme peut également faire l'objet de soins lorsqu'elle est atteinte par une maladie spirituelle.
L'Islam a indiqué la voie à suivre pour traiter ce genre de maladies, en laissant grande ouverte la porte de la pénitence et du retour à la piété et au bonheur. Il ouvre ainsi la porte de l'espérance en la clémence et en la faveur infinie de Dieu.

Les prophètes de Dieu qui ne commettent jamais de mauvaises oeuvres au cours de leur vie sublime, ont toujours appelé les égarés à faire pénitence, à demander pardon à Dieu afisn d'obtenir le salut, se réformer eux mêmes et leurs actes. Ils ont fait revivre l'espoir dans leur coeur, en la miséricorde divine, car la clémence et la bénédiction divines à l'égard des créatures croyantes sont plus vastes que le cadre étroit de leur déchéance et de leur déviation. Ils aspirent tous à revenir à un état de sérénité de conscience. Il nous appartient de répondre à l'appel du Dieu, et à entreprendre la purification de nos âmes.

L'acceptation du repentir de la part de Dieu témoigne de ce que l'homme possède une faculté spéciale d'attraction de la clémence du Vrai. Elle ouvre les portes du pardon pour les pécheurs, et tant que l'occasion sera propice, ils pourront exprimer leur regret et leur honte de leur noir passé devant le Seigneur Tout puissant, et leur engagement à cesser tous leurs vices et à ne plus se laisser abattre par les tentations. S'ils agissent ainsi, ils transformeront leurs mauvaises oeuvres en bonnes oeuvres, et leur égarement en lumière.
C'est ainsi que se prépare le retour de l'homme à l'obéissance aux commandements de Dieu. Il se met en état de se purifier; les feuilles noires de son registre s'arrachent l'une après l'autre, et seule demeure leregistre de ses bonnes actions. Tel est le sens de la parole divine:

"A moins qu'il ne se repente, et croie, et fasse oeuvre bonne - car à ceux - là Dieu changera leurs maux en biens, tandis que Dieu demeure pardonneur, miséricordieux;"115

Désespérer du pardon de Dieu, se sentir en permanence souillé et en état de péché, font naître une douleur immense; et laissent des traces néfastes en l'homme pécheur et dans son entourage.

Quant à l'espoir dans l'obtention du pardon de Dieu, il est considéré du point de vue psychologique comme un des principaux facteurs de la purification de l'âme de toutes ses souillures pour les années qui nous restent à vivre. Si les pécheurs ne se donnaient pas cet espoir, et ne s'ouvraient pas une porte de salut, ils ne penseront non seulement pas à s'amender à mi - chemin de la vie et à acquérir des vertus, mais ils noirciront chaque jour davantage leur dossier, augmenteront ainsi le volume de leurs méfaits, et, jusqu'au dernier souffle, se laisseront gagner par le vice et la corruption.

Quand un homme croyant en l'unicité de Dieu commet un péché, il sent l'obscurité envahir son coeur, et au moment où il commet sa faute, il oublie la surveillance de Dieu, et sa grandeur infrnie. Mais quand il se rappellera de nouveau son Créateur, il retournera vers Lui de nouveau pour Lui demander pardon, persuadé que l'émanation de la clémence divine ne se tarit jamais, et que les portes du pardon sont toujours ouvertes.

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Quand un homme croyant à la félicité éternelle, et oeuvrant à cette fin commet un péché par ignorance ou parce qu'il a cédé à ses penchants naturels, et non de volonté délibérée ou par rebellion contre les commande'ments de Dieu, il sent le poids du péché retomber lourdement sur ses épaules, vient à résipiscence et demande pardon au Seigneur.

L'Imam Ali ibn al-Hussein, connu sous le nom de Sajjâd, adresse cette supplique à Dieu dans la célèbre invocation qu'il enseigna à son compagnon Abou Hamza Thoumâli:

"ش mon Dieu, je ne T'ai point désobéi -au moment où je T'ai désobéipar négation de Ta souveraineté, ni par mépris de Ton commandement, ni par indifférence à Ton châtiment, ni par sous - estimation de Ta promesse, mais par inadvertance, et parce que mon âme m'a trompé, et ma passion m'a vaincu, aidée par ma faiblesse, et le voile qui m'empêche de Te voir m'a leurré. Je T'ai désobéi, et J'ai agi contrairement à Tes commandements. Qui me préservera à présent de Ton châtiment?"

Quant à celui qui n'hésite pas à commettre toute sorte de péchés, et qui ne sent aucun remords, montrant même de l'indifférence à l'égard des conséquences ses actes, de s'avisant seulement de faire acte de contrition à l'instant fatidique de la mort, ses appels ne seront pas entendus. Car il est évident que tout pécheur, au moment de la mort, lorsque le voile qui recouvre la réalité des choses se lève devant son regard, regrettera ses mauvais actes. Sa situation ressemblera à celle d'un condamné à mort qui regrette son crime au moment où il sera sous la potence. Un pareil regret ne sert à rien; il n'est ni une gloire, ni une vertu morale, ni un stimulant pour une vie meilleure. C'est pour cela que le repentir ne sera pas accepté.

Le Coran dit à ce propos:

"Mais cet accueil n'est pas pour ceux qui font le mal et qui, pour peu que la mort se présente à l'un d'eux, celui - là s'écrie:
'Maintenant oui me voilà repenti!, - Non plus que pour ceux qui meurent mécréants; c'est pour eux que Nous avons préparé un châtiment douloureux."116

Un homme prononça la formule "Astaghfirou - Allah " (je demande pardon à Dieu), sans en peser le sens et de facon routinière, devant l'Imam Ali. Celui - ci lui dit:

"Que ta mère te perde! Sais - tu ce que signifie l'Istighfâr (demander pardon à Dieu). L'Istighfâr est la position des hommes qui ont atteint le sommet de la perfection. C'est un nom qui repose sur 6 sens: le premier est de regretter le passé; le deuxième est de prendre la résolution ferme de n'y plus retourner; le troisième est de restituer à toutes les créatures leurs droits, de façon qu'en rencontrant Dieu, vous n'aurez à répondre de rien; le quatrième est d'accomplir toutes les obligations que vous avez ignorées dans le passé afin d'agir désormais dans la justice; le cinquième est de vous mettre dans un état de tristesse telle que la chair que votre corps a gagné en consommant des biens mal acquis soit fondue dans la contrition au point que la peau se colle à l'os, et qu'une chair nouvelle apparaisse entre les deux; le sixième consiste à faire goûter au corps la douleur de l'obéissance comme il a goûté à la douceur de la désobéissance. C'est alors que tu pourras dire:
"Astaghfiroullâh!"117

* * *

Reconnaître sa faute et son péché, et demander le pardon à Dieu, non seulement n'abaissent pas la valeur de l'homme, mais lui conferent davantage de dignité, et effacent les coins de noirceur qui se trouvent en son âme.
L'homme entreprendra alors de réparer ses fautes passées, acquérir une personnalité spirituelle forte, et accomplir ses devoirs et sa mission dans la société.
L'homme croyant en l'unicité de Dieu et conscient de sa mission cherche toujours à s'amender quand il décèle en lui même un péché.Pour ce faire, il retourne d'abord à la source du bien et de la clémence, et far't appel à Son intercession.

Dieu dit dans le Livre sacré:

"Et pour ceux qui, s'ils ont commis quelque turpitude ou prévariqué contre eux - mêmes, se souviennent de Dieu et demandent pardon de leurs péchés, - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Dieu?, - et qui ne s'entêtent pas, en ce qu'ils ont fait, alors qu'ils savent."118

Le Coran évoque le repentir sincère qui fait l'objet du pardon et de la compassion divine en ces termes:

"Rien d'autre: il est de Dieu d'aecueillir le repentir de ceux qui font le mal par ignorance et qui tantôt se repentent: voilà de qui Dieu accueille le repentir."19 Il recommande à ceux qui cherchent le salut de leur âme de revenir à eux - mêmes, de faire pénitence de leurs péchés, et de se corriger de leurs défauts.

"... Et repentez - vous tous devant Dieu, ô croyants. Peut - êtreseriez vous gagnants?"120

Tant que le ooeur de l'homme ne sera pas souillé par les péchés, et tant qu'il ne sera pas scellé par l'habitude du péché et de l'insoumission à Dieu, il réagira à chaque fois qu'il sera sur le point de tomber dans le piège du péché, et qu'il constatera qu'il a été pollué par un acte ou une pensée contraire aux commandements. Dès qu'il saisira la laideur du péché, il cherchera refuge en Dieu auprès de qui il fera pénitence. Lerepentir n'est rien d'autre qu'un retour à la Vérité, un mouvement ordonné sur la voie du développement de notre connaissance, de notre foi, de la réparation de nos fautes par nos actes.
Dieu attire notre attention sur le fait que le repentir doit être sincère et véridique de façon qu'il nous préserve d'un retour au péché.

Par cette voie, on purifie l'âme de ce qu'elle charrie encore de mauvaises habitudes du passé. Un tel repentir et un tel regret qui remplissent pleinement le coeur constituent le remède au péché; autrement, l'Istighfâr (demander le pardon à Dieu) ne serait qu'une vaine formule sortie de la bouche.

Tel est l'ordre divin:

"Ho, les croyants! Repentez - vous à Dieu d'un repentir sincère. Il se peut que votre Seigneur vous efface vos fautes..."21

Les commentateurs divergent au sujet de ce qu'il (-----) par "repentir sincère" (Tawba Nassouha). (----) affirment qu'il s'agit d'un repentir "qui conseille l'homme et arrache en lui les racines du péché de façon à ce qu'il ne puisse plus jamais y retourner."122

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L'Imam Ali (que le salut de Dieu soit sur lui) considère le fait de s'éloigner de toute souillure par le péché comme un facteur assurant la dignité et la majesté de l'âme:

"Plus l'homme veille à assurer la dignité de son âme, moins le monde exerce sa tentation sur lui."123

L'homme qui est sans cesse exposé dans ce monde à la tentation du péché, doit donc s'efforcer de demeurer conscient, et hors d'atteinte du danger de ces tentations.
Nous ne devons pas perdre de vue que plus la foi sincère s'accroît en l'homme, plus il fait des progrès dans le domaine de l'action et de la pensée.
Il est temps de chercher un remède à nos péchés, de réparer nos fautes et de ne pas laisser échapper davantage l'occasion qui nous est offerte.

L'Imam Ali dit:

"Que Dieu déverse sur vous Sa clémence, oeuvrez conformément aux signes manifestes; car la voie est droite et conduit au Salut, au moment où vous êtes en un lieu de quête de la faveur divine, ayant le temps et l'occasion à votre portée.

Les livres (de vos oeuvres) sont ouverts, les plumes (des anges) sont à l'oeuvre (inscrivant vos actes) alors que vos corps sont sains, vos langues sont libres, que le repentir est accepté, et que vos bons actes sont agréés."124

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L'homme dans l'intermonde (le barzakh). La résurrection L'homme dans l'intermonde (le barzakh).
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Parmi les idées religieuses les plus répandues, il y a celle de l'existence d'un intermonde (barzakh) entre l'ici - bas et l'au - delà. Il n'y a pas de doute que les âmes des hommes, c'est-à dire la quintessence de leur existence, sont transférées, après la mort, vers des horizons plus vastes et un monde non - matériel.
La limite établissant la séparation entre deux choses s'appelle "barzakh" en langue arabe. Comme le monde après la mort marque une étape intermédiaire entre la vie provisoire et transitoire d'ici - bas et la vie éternelle de l'au - delà, ce monde a été appelé le monde du barzakh, que certains auteurs français, (notamment: Henry Corbin), traduisent par intermonde.

La vie y est dépouillée des attaches corporelles, et n'étant limitée ni par le temps ni par l'espace, les passions ne s'emparent pas des âmes humaines. La vision de l'homme y est telle qu'il peut se trouver en n'importe quel endroit en un clin d'oeil.

Dieu dit dans le Livre Sacré:

"... Derrière eux, cependant, il y a le monde intermédiaire, jusqu'au jour où ils seront ressuscités."125

Le Coran décrit ainsi l'état des martyrs après la mort:

"Ne pense point morts ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants, au contraire,auprès de leur Seigneur, et bien pourvus,..."126

Le Coran évoque aussi les tourments des gens destinés à l'enfer, avant le Jour de la résurrection:

"Tel d'entre eux dit: 'Donne - moi congé, et ne me mets pas en tentation., Quoi! Est - ce qu'ils n'y sont pas tombés, dans la tentation? Vraiment la Géhenne est cerneuse des mécréants."127

Après la mort, les âmes des hommes bons seront plongées dans la joie et la gaieté de s'être libérées de la cage étroite du corps. Alors que dans la vie terrestre, leur vie ne se déroulait que sur une mince partie de la matière qui compose l'écorce terrestre, dans le barzakh, les âmes des bons (hommes et femmes) ne connaîtront aucune restriction, ni limite: point de temps - durée, ni d'espace fini, pour délimiter leur élévation. Chacune selon son degré de perfection sera heureuse de son rang, et pourra accéder en toute facilité à tout lieu qu'elle désire.

Des paysages ravissants et envoutants se dérouleront devant leur regard, et les merveilles du monde en comparaison seront insignifiantes et méprisables. Elles ne seront pas accompagnées de ce corps lourd et encombrant qui leur transmet ses limites, et ne sont point exposées à la vieillesse.
Pour les serviteurs de Dieu, il n'y aura que beauté, lumière, amour, douceur, et amitié pure dépouillée de toute ostentation auprès des Amis de Dieu et de Ses serviteurs rapprochés.

Le Coran annonce la bonne nouvelle à ceux qui auront une vie conforme aux commandements de Dieu, qu'ils seront en compagnie des Amis sincères de Dieu.
Oui, la fréquentation de ceux à qui Dieu a achevé les faveurs sera une des fiertés des hommes pieux.

Le Coran fait explicitement cette promesse:

"Quiconque obéit à Dieu et au messager, c'est ceux - là qui seront avec ceux que Dieu a comblés de Son bienfait: prophètes, véridiques, martyrs, gens de bien; et quels bons compagnons que ceux - là!"128

Il faut noter que la fréquentation des Amis rapprochés de Dieu par les croyants ayant obéi, ne signifie pas que ces derniers ont le même degré et le même rang qu'eux à tous points de vue. Chacun jouira des faveurs de Dieu et de Ses bénédictions selon son rang propre, tout on entretenant entre eux tous des relations d'intimité.

* * *

Un compagnon de l'Imam Sâdeq (6ème Imam du Chiisme) rapporte avoir posé la question suivante à l'Imam:

"- ش descendant du Prophète de Dieu, le croyant se montrera - t - il rétif au moment où il devra rendre son âme?"

L'Imam lui répondit:

"- Non! Par Dieu, quand l'ange de la mort viendra à lui pour prendre son âme, il s'inquiètera. L'ange de la mort lui dira: 'O ami de Dieu, ne crains rien, car j'en jure par Celui qui a envoyé Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et ses descendants), je suis plus aimable et plus soucieux à ton égard que ne le serait un parent doux à cet instant. Ouvre tes yeux et regarde."

L'Imam poursuivit:

"L'ange lui présentera alors le Prophète (que la paix de Dieu soit sur lui et ses descendants), Ali l'Emir des Croyants, Fatima, al- Hassan et al- Hussein et les autres Imams (que la paix soit sur eux tous) de leur descendance. On dira alors au Croyant mourant: 'Voici le Prophète de Dieu, l'Emir des Croyants, Fatima, al- Hassan, et al- Hussein et les Imams, tes compagnons., Le Croyant ouvrira ses yeux et les verra. Une voix appellera alors son âme au nom de Dieu et dira: 'ش âme tranquilisée (par l'acceptation de Mohammad et de sa famille), retourne vers ton Seigneur, agréante (de l'Imâmat) et agréée (par la juste rétribution); entre donc parmi Mes serviteurs, (Le Prophète et sa Famille), et entre dans Mon paradis!, Il n'aspirera alors à rien d'autre qu'à rendre l'âme et s'empresser de répondre à l'Appel."129

D'autre part, les âmes des égarés seront plongées dans une obscurité terrifiante, et mèneront une vie tourmentée et affligée, regrettant le passé souillé par les péchés. Elles souffrent le calvaire à cause de ne rien pouvoir faire pour sauver les parents et les proches, et les biens matériels pour l'accumulation desquels elles n'avaient épargné aucun effort.

Le pire sera réservé aux injustes, aux tyrans, aux usurpateurs qui recevront les lamentations de ceux qu'ils ont opprimés comme des coups de poignard au coeur, et se verront assaillis par les spectres de leurs victimes qui les poursuivront, les harrasseront, et les blâmeront tellement qu'ils accroîtront leurs tourments et leurs douleurs s'enflammeront.

Ce spectacle terrifiant servira de châtiment aux âmes de criminels qui seront ensuite précipitées dans les flammes d'un feu ardent qui les tourmentera horriblement.
Ce sort terrifiant des corrompus est ainsi décrit par le Coran:

"Le Feu, auquel ils seront présentés matin et soir. Et lojour où l'Heure se dressera,-: "Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur du châtiment!"130

C'est dans de telles conditions que les corrompus et les égarés éprouveront la véracité des avertissements des prophètes et des savants religieux qui les mettaient en garde contre ce triste sort. Ils se blâmeront eux - mêmes et regretteront de s'être révoltés contre les ordres des prophètes, de ne pas avoir écouté leurs conseils, et finalement de s'être engagés sur la voie de la perdition.

* * *

Après la victoire de l'armée musulmane à la bataille de Badr, les cadavres de plusieurs grandes personnalités de la tribu de Qoreich avaient été jetés dans un fossé. Le Prophète est venu devant ce fossé, ajeté un regard sur les differents corps qui s'y trouvaient, et les appela un à un par leur nom disant:

"Avez - vous éprouvé la véracité des paroles de votre Seigneur? Pour ma part, la promesse que Dieu m'a faite s'est réalisée."

On demanda au Prophète:

"ش envoyé de Dieu, appelles - tu des gens qui sont morts? Mais comprennent - ils vos propos?"

Il répondit:

"En ce moment, ils entendent mieux que vous."

Un compagnon de l'Imam Ali (que la paix de Dieu soit sur lui) dit:

"Je sortis un jour avec l'Emir des Croyants, Ali, hors de la ville de Koufa. Il se tint debout dans le Wâdi Salâm, comme s'il s'adressait à des gens. Je me tins debout à côté de lui jusqu'à ce que je me lassai. Puis je m'assis jusqu'à m'ennuyer. Je me levai, et ramassai mon vêtement, etje dis: 'ش Emir des Croyants, je t'ai pris en pitié de te voir ainsi rester debout si longtemps., J'ai étendu mon vêtement sur le sol pour qu'il s'assoie. Il me dit: 'Ce n'était qu'un entretien avec des Croyants, pour leur tenir compagnie.'
Je lui dis: 'Sont - ils donc ainsi?,
Il me répondit: 'Oui, et si on enlevait le voile de tes yeux, tu les verrais assis en cercles, s'entretenant, en toute humilité., Je lui demandai: 'Sont - ils des corps ou des âmes?,.
Il me dit: 'des âmes.,"131

De la tradition précédente, on peut déduire qu'en même temps qu'il y a séparation de l'âme et du corps avec la mort, l'âme ne rompt pas complètement ses relations avec le corps dans lequel elle a séjourné pendant une période déterminée. Le châtiment qui sera infligé dans l'intermonde aux âmes corrompues des méchants sera ininterrompu, et aucun répit ne leur sera accordé.

Le châtiment continu dans le barzakh est ainsi décrit dans le Coran:

"... alors que le pire châtiment enveloppa les gens de Pharaon: Le Feu, auquel ils seront présentés matin et soir. Et le jour où l'Heure se dressera-:

"Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur châtiment!"132

Etant donné que la résurrection est le lieu de l'Eternité, où les notions de nuit et de jour n'existent pas, il s'agit donc d'un châtiment qu'il subiront avant la résurrection, c'est-à dire dans ce monde.

Dieu dit à propos des élus et des heureux:

"Ils n'y entendront nulle vanité; rien que paix!; et ils auront là leur nourriture, matin et soir."133

Il s'agit ici de matinée et de soirée qui correspondront dans le barzakh au jour et à la nuit terrestres, avant la résurrection. Car le Coran décrit le paradis en ces termes:

"Ils y resteront accoudés sur les trônes, n'y voyant ni soleil ni froid mordant,"134 "Les gens du Paradis seront, ce jour - là, en meilleur gîte, et en lieu de sieste plus joli."135

C'est le mot maqîla, sieste qui attire notre attention dans ce verset. Car la sieste est un sommeil qui a lieu dans la courte période précédant la prière du Dhohr, midi. Or, le sommeil n'aura pas de sens dans le Paradis.
Il est vrai aussi que dans le Barzakh, il n'y a pas de sommeil terrestre. Mais le Barzakh est à la Résurrection, ce qu'est le sommeil par rapport à l'état de veille. C'est pour cela que le qiyam, (se lever, se réveiller) ne s'applique que pour la résurrection.

La vie dans le Barzakh, l'intermonde, est plus parfaite et plus achevée que la vie terrestre. Une tradition dit:

"Les hommes sommeillent, et quand ils mourront, ils se réveilleront."

De même que l'homme plongé dans le sommeil connaît un ralentissement et un affaiblissement de ses sens et facultés et se trouve dans un état à mi - chemin entre la vie et la mort, mais récupère toutes ses fonctions vitales quand il se réveille, de même la vie terrestre de l'homme est qualitativement inférieure à sa vie dans l'intermonde. Quand l'homme arrive au Barzakh, il acquiert davantage de perfection.

Al - Ghazali dit:

"Dans notre sommeil, nous voyons en rêve un univers, et nous ne nous représentons pas dans cet état que nous sommes plongés dans le sommeil. Et cet état fait partie du système de notre vie, alors que le principe est l'état de veille. Dès que nous nous réveillons, nous nous apercevons que l'état de sommeil n'était qu'un instant, pas plus. Pourquoi notre vie terrestre ne serait elle pas par rapport à une autre vie, comme l'état de sommeil? Notre croyance en l'authenticité de la vie terrestre ressemble à la croyance qu'un dormeur a en son rêve, pas plus.

Si nous disons que lorsque nous nous réveillons, nous comprendrons qu'il ne s'agissait que d'un songe et d'une illusion, dénuée de toute réalité, cela signifiera qu'elle est dénuée de réalité par rapport à une vie plus parfaite, où le rêve n'en constituerait qu'une petite séquence, la grande partie étant constituée par l'éveil; sinon par rapport à lui - même, le songe serait une réalité. De même la vie terrestre est une réalité par rapport à elle - même, mais par rapport à une vie plus achevée, plus large et plus sublime, elle n'est qu'un rêve et un sommeil."136

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L'intermonde représente en fait une préfiguration du châtiment ou de la récompense que l'homme recevra au jour de la résurrection.
Le Barzakh est une fenêtre ouverte sur le sort futur de l'homme qui saura ainsi à quoi s'attendre de ses oeuvres ici - bas.
Il existe plusieurs traditions dont les contenus se recoupent et se complètent et qui évoquent le sort des hommes pieux dans l'intermonde, nous apprenant notamment que ces hommes n'entreront pas alors dans le paradis, mais qu'ils pourront admirer, par une porte ouverte à cet effet, la place qui les attend, et par laquelle leur parvient une brise nourrissante.
La permière chose qui s'éclaircira pour l'homme après sa mort, c'est la désuétude des règles, normes et comportements en usage dans ce monde.
Quand les liens phénoménaux seront rompus, et que l'homme entamera de nouveaux horizons dépourvus de tous les aspects terrestres, il est naturel que tous les objectifs et mobiles qui l'ont animé tout au long de sa vie se transforment en mirages, sans valeur aucune.

Dieu dit dans son Livre inimitable:

"Si tu voyais les prévaricateurs lorsqu'ils seront dans les profondeurs de la mort, tandis que les anges tendront les mains: 'Dehors vos âmes! Aujourd'hui vous allez être payés par le châtiment de l'humiliation, pour la non - vérité que vous disiez contre Dieu, et pour vous être écartés de Ses signes en vous enflant d'orgueil."

"Et très certainement vous êtes venus à Nous, seuls, tout comme Nous vous avions créés une première fois. Ce que Nous vous avions accordé vous l'avez abandonné derrière vos dos; et Nous ne voyons pas avec vous vos intercesseurs, les Associés dont vous prétendiez qu'ils étaient chez vous. Il y a certainement rupture entre vous: ils se sont égarés de vous, ceux que vous prétendiez!"137

L'homme fait face à deux questions dans l'ici - bas: la première est qu'il s'imagine être le propriétaire des biens de ce monde, et que ces biens le mèneront à ces aspirations et objectifs.

La deuxième est qu'il se croit incapable de s'assurer ses besoins sans le secours de ces biens, et pense que sans l'aide des proches et des amis, des relations influentes et puissantes, il ne parviendra guère à ses fins.

Pour cette raison, le Coran insiste sur le caractère périssable et vain de ces deux questions. Avec la mort, l'homme rompt toutes ses attaches matérielles, et ses idôles illusoires. Son regard s'ouvre au même moment sur la Réalité, et comprendra la futilité de ce qu'il considérait comme précieux, et digne d'appui.

A cet instant, il paierait cher pour que l'occasion lui soit donnée de mettre en garde les siens pour qu'ils n'agissent pas - dans le restant de leurs jours - à son exemple, afin de leur épargner de tomber dans le même piège que celui où il est tombé.

Le Noble Prophète a dit dans un hadith:

"Quand le mort est porté dans son cercueil, son âme volera au - dessus du cercueil en disant: "Ho ma famille, Ho mes enfants! Que la vie ne se joue pas de vous comme elle s'est joué de moi. J'ai ramassé les biens de leurs sources licites et illicites, puis je les ai laissés à d'autres. L'usufruit est à eux, et la conséquence est à moi. Prenez garde de subir le même sort que le mien."138

L'Imam al - Hâdi (que la paix soit sur lui) compare le monde à un marché:

"Le monde est un marché, où gagnent certains et où perdent d'autres."139

Le Coran appelle les hommes à s'engager dans un commerce fructueux dans le marché de la vie terrestre.

"Ho, les Croyants! vous indiquerai- je un marché qui vous sauvera d'un châtiment douloureux? Vous croirez en Dieu et en Son messager, et vous lutterez de biens et de corps dans Son sentier! - C'est mieux, pour vous, si vous saviez!-"140

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L'homme dans l'intermonde (le barzakh).
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Parmi les idées religieuses les plus répandues, il y a celle de l'existence d'un intermonde (barzakh) entre l'ici - bas et l'au - delà. Il n'y a pas de doute que les âmes des hommes, c'est-à dire la quintessence de leur existence, sont transférées, après la mort, vers des horizons plus vastes et un monde non - matériel.
La limite établissant la séparation entre deux choses s'appelle "barzakh" en langue arabe. Comme le monde après la mort marque une étape intermédiaire entre la vie provisoire et transitoire d'ici - bas et la vie éternelle de l'au - delà, ce monde a été appelé le monde du barzakh, que certains auteurs français, (notamment: Henry Corbin), traduisent par intermonde.

La vie y est dépouillée des attaches corporelles, et n'étant limitée ni par le temps ni par l'espace, les passions ne s'emparent pas des âmes humaines. La vision de l'homme y est telle qu'il peut se trouver en n'importe quel endroit en un clin d'oeil.

Dieu dit dans le Livre Sacré:

"... Derrière eux, cependant, il y a le monde intermédiaire, jusqu'au jour où ils seront ressuscités."125

Le Coran décrit ainsi l'état des martyrs après la mort:

"Ne pense point morts ceux qui ont été tués dans le sentier de Dieu. Ils sont vivants, au contraire,auprès de leur Seigneur, et bien pourvus,..."126

Le Coran évoque aussi les tourments des gens destinés à l'enfer, avant le Jour de la résurrection:

"Tel d'entre eux dit: 'Donne - moi congé, et ne me mets pas en tentation., Quoi! Est - ce qu'ils n'y sont pas tombés, dans la tentation? Vraiment la Géhenne est cerneuse des mécréants."127

Après la mort, les âmes des hommes bons seront plongées dans la joie et la gaieté de s'être libérées de la cage étroite du corps. Alors que dans la vie terrestre, leur vie ne se déroulait que sur une mince partie de la matière qui compose l'écorce terrestre, dans le barzakh, les âmes des bons (hommes et femmes) ne connaîtront aucune restriction, ni limite: point de temps - durée, ni d'espace fini, pour délimiter leur élévation. Chacune selon son degré de perfection sera heureuse de son rang, et pourra accéder en toute facilité à tout lieu qu'elle désire.

Des paysages ravissants et envoutants se dérouleront devant leur regard, et les merveilles du monde en comparaison seront insignifiantes et méprisables. Elles ne seront pas accompagnées de ce corps lourd et encombrant qui leur transmet ses limites, et ne sont point exposées à la vieillesse.
Pour les serviteurs de Dieu, il n'y aura que beauté, lumière, amour, douceur, et amitié pure dépouillée de toute ostentation auprès des Amis de Dieu et de Ses serviteurs rapprochés.
Le Coran annonce la bonne nouvelle à ceux qui auront une vie conforme aux commandements de Dieu, qu'ils seront en compagnie des Amis sincères de Dieu.
Oui, la fréquentation de ceux à qui Dieu a achevé les faveurs sera une des fiertés des hommes pieux.

Le Coran fait explicitement cette promesse:

"Quiconque obéit à Dieu et au messager, c'est ceux - là qui seront avec ceux que Dieu a comblés de Son bienfait: prophètes, véridiques, martyrs, gens de bien; et quels bons compagnons que ceux - là!"128

Il faut noter que la fréquentation des Amis rapprochés de Dieu par les croyants ayant obéi, ne signifie pas que ces derniers ont le même degré et le même rang qu'eux à tous points de vue. Chacun jouira des faveurs de Dieu et de Ses bénédictions selon son rang propre, tout on entretenant entre eux tous des relations d'intimité.

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Un compagnon de l'Imam Sâdeq (6ème Imam du Chiisme) rapporte avoir posé la question suivante à l'Imam:

"- ش descendant du Prophète de Dieu, le croyant se montrera - t - il rétif au moment où il devra rendre son âme?"

L'Imam lui répondit:

"- Non! Par Dieu, quand l'ange de la mort viendra à lui pour prendre son âme, il s'inquiètera. L'ange de la mort lui dira: 'O ami de Dieu, ne crains rien, car j'en jure par Celui qui a envoyé Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et ses descendants), je suis plus aimable et plus soucieux à ton égard que ne le serait un parent doux à cet instant. Ouvre tes yeux et regarde."

L'Imam poursuivit:

"L'ange lui présentera alors le Prophète (que la paix de Dieu soit sur lui et ses descendants), Ali l'Emir des Croyants, Fatima, al- Hassan et al- Hussein et les autres Imams (que la paix soit sur eux tous) de leur descendance. On dira alors au Croyant mourant: 'Voici le Prophète de Dieu, l'Emir des Croyants, Fatima, al- Hassan, et al- Hussein et les Imams, tes compagnons., Le Croyant ouvrira ses yeux et les verra. Une voix appellera alors son âme au nom de Dieu et dira: 'ش âme tranquilisée (par l'acceptation de Mohammad et de sa famille), retourne vers ton Seigneur, agréante (de l'Imâmat) et agréée (par la juste rétribution); entre donc parmi Mes serviteurs, (Le Prophète et sa Famille), et entre dans Mon paradis!, Il n'aspirera alors à rien d'autre qu'à rendre l'âme et s'empresser de répondre à l'Appel."129

D'autre part, les âmes des égarés seront plongées dans une obscurité terrifiante, et mèneront une vie tourmentée et affligée, regrettant le passé souillé par les péchés. Elles souffrent le calvaire à cause de ne rien pouvoir faire pour sauver les parents et les proches, et les biens matériels pour l'accumulation desquels elles n'avaient épargné aucun effort.
Le pire sera réservé aux injustes, aux tyrans, aux usurpateurs qui recevront les lamentations de ceux qu'ils ont opprimés comme des coups de poignard au coeur, et se verront assaillis par les spectres de leurs victimes qui les poursuivront, les harrasseront, et les blâmeront tellement qu'ils accroîtront leurs tourments et leurs douleurs s'enflammeront.

Ce spectacle terrifiant servira de châtiment aux âmes de criminels qui seront ensuite précipitées dans les flammes d'un feu ardent qui les tourmentera horriblement.
Ce sort terrifiant des corrompus est ainsi décrit par le Coran:
"Le Feu, auquel ils seront présentés matin et soir. Et lojour où l'Heure se dressera,-: "Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur du châtiment!"130

C'est dans de telles conditions que les corrompus et les égarés éprouveront la véracité des avertissements des prophètes et des savants religieux qui les mettaient en garde contre ce triste sort. Ils se blâmeront eux - mêmes et regretteront de s'être révoltés contre les ordres des prophètes, de ne pas avoir écouté leurs conseils, et finalement de s'être engagés sur la voie de la perdition.

* * *

Après la victoire de l'armée musulmane à la bataille de Badr, les cadavres de plusieurs grandes personnalités de la tribu de Qoreich avaient été jetés dans un fossé. Le Prophète est venu devant ce fossé, ajeté un regard sur les differents corps qui s'y trouvaient, et les appela un à un par leur nom disant:

"Avez - vous éprouvé la véracité des paroles de votre Seigneur? Pour ma part, la promesse que Dieu m'a faite s'est réalisée."

On demanda au Prophète:

"ش envoyé de Dieu, appelles - tu des gens qui sont morts? Mais comprennent - ils vos propos?"

Il répondit:

"En ce moment, ils entendent mieux que vous."

Un compagnon de l'Imam Ali (que la paix de Dieu soit sur lui) dit:

"Je sortis un jour avec l'Emir des Croyants, Ali, hors de la ville de Koufa. Il se tint debout dans le Wâdi Salâm, comme s'il s'adressait à des gens. Je me tins debout à côté de lui jusqu'à ce que je me lassai. Puis je m'assis jusqu'à m'ennuyer. Je me levai, et ramassai mon vêtement, etje dis: 'ش Emir des Croyants, je t'ai pris en pitié de te voir ainsi rester debout si longtemps., J'ai étendu mon vêtement sur le sol pour qu'il s'assoie. Il me dit: 'Ce n'était qu'un entretien avec des Croyants, pour leur tenir compagnie.'
Je lui dis: 'Sont - ils donc ainsi?,
Il me répondit: 'Oui, et si on enlevait le voile de tes yeux, tu les verrais assis en cercles, s'entretenant, en toute humilité., Je lui demandai: 'Sont - ils des corps ou des âmes?,.
Il me dit: 'des âmes.,"131

De la tradition précédente, on peut déduire qu'en même temps qu'il y a séparation de l'âme et du corps avec la mort, l'âme ne rompt pas complètement ses relations avec le corps dans lequel elle a séjourné pendant une période déterminée.
Le châtiment qui sera infligé dans l'intermonde aux âmes corrompues des méchants sera ininterrompu, et aucun répit ne leur sera accordé.

Le châtiment continu dans le barzakh est ainsi décrit dans le Coran:

"... alors que le pire châtiment enveloppa les gens de Pharaon: Le Feu, auquel ils seront présentés matin et soir. Et le jour où l'Heure se dressera-:

"Faites entrer les gens de Pharaon au plus dur châtiment!"132

Etant donné que la résurrection est le lieu de l'Eternité, où les notions de nuit et de jour n'existent pas, il s'agit donc d'un châtiment qu'il subiront avant la résurrection, c'est-à dire dans ce monde.

Dieu dit à propos des élus et des heureux:

"Ils n'y entendront nulle vanité; rien que paix!; et ils auront là leur nourriture, matin et soir."133

Il s'agit ici de matinée et de soirée qui correspondront dans le barzakh au jour et à la nuit terrestres, avant la résurrection. Car le Coran décrit le paradis en ces termes:

"Ils y resteront accoudés sur les trônes, n'y voyant ni soleil ni froid mordant,"134 "Les gens du Paradis seront, ce jour - là, en meilleur gîte, et en lieu de sieste plus joli."135

C'est le mot maqîla, sieste qui attire notre attention dans ce verset. Car la sieste est un sommeil qui a lieu dans la courte période précédant la prière du Dhohr, midi. Or, le sommeil n'aura pas de sens dans le Paradis.

Il est vrai aussi que dans le Barzakh, il n'y a pas de sommeil terrestre. Mais le Barzakh est à la Résurrection, ce qu'est le sommeil par rapport à l'état de veille. C'est pour cela que le qiyam, (se lever, se réveiller) ne s'applique que pour la résurrection.

La vie dans le Barzakh, l'intermonde, est plus parfaite et plus achevée que la vie terrestre. Une tradition dit:

"Les hommes sommeillent, et quand ils mourront, ils se réveilleront."

De même que l'homme plongé dans le sommeil connaît un ralentissement et un affaiblissement de ses sens et facultés et se trouve dans un état à mi - chemin entre la vie et la mort, mais récupère toutes ses fonctions vitales quand il se réveille, de même la vie terrestre de l'homme est qualitativement inférieure à sa vie dans l'intermonde. Quand l'homme arrive au Barzakh, il acquiert davantage de perfection.

Al - Ghazali dit:

"Dans notre sommeil, nous voyons en rêve un univers, et nous ne nous représentons pas dans cet état que nous sommes plongés dans le sommeil. Et cet état fait partie du système de notre vie, alors que le principe est l'état de veille. Dès que nous nous réveillons, nous nous apercevons que l'état de sommeil n'était qu'un instant, pas plus. Pourquoi notre vie terrestre ne serait elle pas par rapport à une autre vie, comme l'état de sommeil? Notre croyance en l'authenticité de la vie terrestre ressemble à la croyance qu'un dormeur a en son rêve, pas plus.

Si nous disons que lorsque nous nous réveillons, nous comprendrons qu'il ne s'agissait que d'un songe et d'une illusion, dénuée de toute réalité, cela signifiera qu'elle est dénuée de réalité par rapport à une vie plus parfaite, où le rêve n'en constituerait qu'une petite séquence, la grande partie étant constituée par l'éveil; sinon par rapport à lui - même, le songe serait une réalité. De même la vie terrestre est une réalité par rapport à elle - même, mais par rapport à une vie plus achevée, plus large et plus sublime, elle n'est qu'un rêve et un sommeil."136

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L'intermonde représente en fait une préfiguration du châtiment ou de la récompense que l'homme recevra au jour de la résurrection.
Le Barzakh est une fenêtre ouverte sur le sort futur de l'homme qui saura ainsi à quoi s'attendre de ses oeuvres ici - bas.
Il existe plusieurs traditions dont les contenus se recoupent et se complètent et qui évoquent le sort des hommes pieux dans l'intermonde, nous apprenant notamment que ces hommes n'entreront pas alors dans le paradis, mais qu'ils pourront admirer, par une porte ouverte à cet effet, la place qui les attend, et par laquelle leur parvient une brise nourrissante.

La permière chose qui s'éclaircira pour l'homme après sa mort, c'est la désuétude des règles, normes et comportements en usage dans ce monde.
Quand les liens phénoménaux seront rompus, et que l'homme entamera de nouveaux horizons dépourvus de tous les aspects terrestres, il est naturel que tous les objectifs et mobiles qui l'ont animé tout au long de sa vie se transforment en mirages, sans valeur aucune.

Dieu dit dans son Livre inimitable:

"Si tu voyais les prévaricateurs lorsqu'ils seront dans les profondeurs de la mort, tandis que les anges tendront les mains: 'Dehors vos âmes! Aujourd'hui vous allez être payés par le châtiment de l'humiliation, pour la non - vérité que vous disiez contre Dieu, et pour vous être écartés de Ses signes en vous enflant d'orgueil."
"Et très certainement vous êtes venus à Nous, seuls, tout comme Nous vous avions créés une première fois. Ce que Nous vous avions accordé vous l'avez abandonné derrière vos dos; et Nous ne voyons pas avec vous vos intercesseurs, les Associés dont vous prétendiez qu'ils étaient chez vous. Il y a certainement rupture entre vous: ils se sont égarés de vous, ceux que vous prétendiez!"137

L'homme fait face à deux questions dans l'ici - bas: la première est qu'il s'imagine être le propriétaire des biens de ce monde, et que ces biens le mèneront à ces aspirations et objectifs.
La deuxième est qu'il se croit incapable de s'assurer ses besoins sans le secours de ces biens, et pense que sans l'aide des proches et des amis, des relations influentes et puissantes, il ne parviendra guère à ses fins.
Pour cette raison, le Coran insiste sur le caractère périssable et vain de ces deux questions. Avec la mort, l'homme rompt toutes ses attaches matérielles, et ses idôles illusoires. Son regard s'ouvre au même moment sur la Réalité, et comprendra la futilité de ce qu'il considérait comme précieux, et digne d'appui.

A cet instant, il paierait cher pour que l'occasion lui soit donnée de mettre en garde les siens pour qu'ils n'agissent pas - dans le restant de leurs jours - à son exemple, afin de leur épargner de tomber dans le même piège que celui où il est tombé.

Le Noble Prophète a dit dans un hadith:

"Quand le mort est porté dans son cercueil, son âme volera au - dessus du cercueil en disant: "Ho ma famille, Ho mes enfants! Que la vie ne se joue pas de vous comme elle s'est joué de moi. J'ai ramassé les biens de leurs sources licites et illicites, puis je les ai laissés à d'autres. L'usufruit est à eux, et la conséquence est à moi. Prenez garde de subir le même sort que le mien."138
L'Imam al - Hâdi (que la paix soit sur lui) compare le monde à un marché:

"Le monde est un marché, où gagnent certains et où perdent d'autres."139

Le Coran appelle les hommes à s'engager dans un commerce fructueux dans le marché de la vie terrestre.

"Ho, les Croyants! vous indiquerai- je un marché qui vous sauvera d'un châtiment douloureux? Vous croirez en Dieu et en Son messager, et vous lutterez de biens et de corps dans Son sentier! - C'est mieux, pour vous, si vous saviez!-"140

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Quel est le critère de nos actes?
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Comment nous sera-t-il demandé compte de nos actes au jour du jugement?
Comme nous l'avions souligné précédemment, la représentation que nous faisons des situations qu'il ne nous est pas possible d'expérimenter dans notre vie est une représentation illusoire. La pensée demeurera impuissante et ne progressera jamais dans le sens d'une saisie de la réalité de la chose.

Il est vain d'attendre de nos esprits qu'ils conçoivent la forme de la vie dans l'au - delà, et ses particularités. Nous vivons en effet en prisonniers dans ce monde, et un mur se dresse entre nous et l'au - delà; comment pourrions - nous dès lors embrasser l'étendue et la profondeur de la perfection de cette vie, et accéder à la connaissance de sa nature? Il est faux de croire qu'un être variable et instable puisse décrire une vie éternelle de façon authentique.

Donc, quand nous parlons du jugement des gens au jour de la résurrection et des comptes qu'ils devront rendre, il ne faut pas s'imaginer que ce jugement ressemblera à toute la procédure avec dossier, enquête et comparution devant un tribunal comme cela se passe dans ce monde-ci.
La réalité de l'au - delà demeure recouverte d'un mystère, et toute représentation dans ce domaine ne saurait acquérir une valeur authentique.

Ceux qui cherchent la vérité savent que si l'on veut savoir comment se feront les comptes et comment l'on distinguera le vrai du faux, le bon du mauvais, dans un monde différent à tous points de vue du nôtre, il ne faut pas s'imaginer que les hommes s'y tiendront debout devant des enquêteurs d'un tribunal qui pèseront leurs actes sur une balance énorme, et qui, selon que le plateau penche en faveur du bien ou du mal, émettront leur verdict qui sera transmis à ceux qui seront chargés de son application, après avoir au préalable prêté l'oreille à l'avocat de la défense. Certes non, les choses ne seront pas ainsi, car la Balance, dans le Coran, a un sens global:

"Et quant au Ciel, Il l'a élevé bien haut. Et il a posé la balance,-"141
"Au jour de la résurrection Nous poserons les balances justes. Nulle âme, donc, ne sera lésée. Fût-ce du poids d'un grain de moutarde, Nous le ferons venir. Et il suffit de Nous comme comptable!"142
"Et il y aura pesée, ce jour - là, voilà la vérité. Donc, quant à celui dont les balances pèseront lourd, alors les voilà les gagnants. Et quant à celui dont les balances pèseront léger, alors les voilà ceux qui auront fait perdantes leurs âmes en prévariquant contre Nos signes."143

Dans ce verset, il est fait allusion au fait que ceux qui ont perdu l'authenticité de leur existence subiront une perte irréparable et irrémédiable, car en corrompant l'essence même de son existence, l'homme se prive de la source même qui lui aurait permis de se réformer.
Rappelons qu'il ne nous est pas toujours possible d'avoir l'intuition des critères existants pour la compréhension des mots. Il nous est nécessaire d'étudier les concepts d'après leur résultat.

Les concepts que nous utilisons à propos de l'autre monde, n'obéissent pas à l'ordre de notre langage et de notre vocabulaire. Par conséquent, nos paroles s'avèrent totalement incapables de rendre compte de la réalité.

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L'homme peut de nos jours, grâce au progrès scientifique, disposer de critères pour la connaissance de la pression atmosphérique, de la température du corps, de la pression sanguine et de la tension électrique, mais il n'a pas encore de critères lui permettant de mesurer les mobiles de nos actes, la nature de nos intentions, la quantité de bien ou de mal dans notre travail, alors qu'il existe dans l'autre monde des critères adéquats pour l'évaluation de toute chose.

Il y existe des critères précis et des instruments de mesure spéciaux des valeurs spirituelles et psychologiques, pouvant déterminer les actes des hommes en fonction de leur positivité ou de leur négativité, et ce bien que nous - mêmes, dans nos circonstances actuelles, nous De les connaissons pas avec précision et que nous ne puissions pas accéder à leur nature réelle ici - bas. Car la connaissance que nous avons de ce monde en constante transformation, où toute chose poursuit sans répit les étapes de son devenir, provient de l'expérience que nous avons au contact de ces choses, alors que le monde de l'au - delà présente un contenu et des caractéristiques spéciales auxquels n'accèdent pas directement nos perceptions qui échappent à notre intuition cognitive.
Par conséquent, toute expérience de ce monde demeure pour nous impossible.

Hichâm dit:
"J'ai interrogé l'Imâm Sadeq (que la paix de Dieu soit sur lui), au sujet du verset suivant:"

"Au jour de la résurrection, Nous poserons les balances justes. Nulle âme, donc, ne sera lésée."144
L'Imâm me répondit:
"'Les balances, ce sont les Prophètes et les Imams.,"145

En approfondissant l'examen du contenu de cette tradition, on comprendra que les individus parfaits dans leur humanité constituent des normes et des critères fixes pour l'évaluation des actes des hommes.
Chacun pourra mesurer l'ampleur et la valeur de sa foi et de ses oeuvres par comparaison avec les oeuvres et la foi de ces individus.

Et même, dans ce monde, ce sont les pieux et les hommes de bonne volonté qui constituent le critère de l'humanité. Mais comme la plupart des réalités sont voilées par la confusion dans ce monde, elles s'éclairciront au jour de la résurrection, car il sera le jour de la manifestation de la réalité de toutes les choses.
Il semble que l'emploie de "balances" au pluriel, se réfère au grand nombre des Amis de Dieu, des Saints et des guides de l'humanité qui constituent des balances, des critères pour les hommes.

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Beaucoup s'imaginent que la valeur du travail se mesure par ce qu'il rapporte de profit, et ils considèrent qu'un travail est d'autant plus important qu'il rapporte un gros gain.
Il va de soi qu'un tel jugement se fonde sur la valeur sociale et objective du travail, et ne prend pas en compte l'intention de l'agent ayant produit le travail. Pour un tel jugement, peu importe que l'objectif de l'agent ayant accompli le travail ait été de faire du bien, ou d'attirer l'attention d'autrui sur lui même par ostentation, ou s'il a été motivé par des mobiles sublimes qui lui auraient inspiré l'accomplissement de son âme.
Donc, socialement parlant, la notion de bien - agir se mesure par l'intérêt que tire la société de l'acte accompli, sans se soucier des facteurs qui ont conduit l'auteur de cet acte à se comporter ainsi, ni se préoccuper de l'objectif visé par son idéologie personnelle.
Dans la perspective divine, ce n'est pas la quantité de travail qui est l'objef d'intérêt. L'attention se porte sur les mobiles subjectifs qui sont à l'origine de l'initiative de l'homme. Ce qui constitue la base du choix du critère réel, et qui est accepté par Dieu, c'est la qualité de l'acte et la nature spécifique des motivations qui ont amené l'homme à l'accomplir.

Par conséquent, si un homme accomplit un acte dépourvu de tout esprit d'authenticité, sans lien avec la source de l'existence, par seul désir d'ostentation, et d'acquérir une renommée transitoire et le respect des gens, non seulement sa valeur réelle n'augmentera pas, mais elle baissera même.

De tels objectifs dépouillent le travail de toute sincérité ou pureté, et le privent d'âme. et de valeur.
Les biens souillés d'un tel individu n'ont aucune valeur auprès de Dieu - qu'Il soit exalté-car il les aura acquis en troquant la religion et l'au - delà contre ici bas. Il ne méritera plus de faire l'objet de la compassion et de la clémence divines. Il n'est donc pas juste, quand nous voulons apprécier un acte donné, de nous en tenir à la quantité de profit qu'il rapporte à la société, ou de le réduire à de simples équations arithmétiques.

Si l'acte présente une qualité spéciale, entraîne un progrès spirituel, revêt un aspect sublime, et que l'âme rompt la cage étroite des passions et parvient aux degrés de la pureté et de la sincérité, que l'homme se soumet aux commandements divins et les applique de bon coeur, les actes d'un tel homme seront purement destinés à l'agrément de Dieu. Et tout ce qu'Il supportera comme peines et souffrances dans leur accomplissement seront considérés comme un effort dans la voie de Dieu, et par conséquent il reviendra à Dieu de l'en récompenser.

Le facteur fondamental dans l'acceptation des oeuvres, et l'élévation du rang de l'homme, c'est l'objectif sincère et désintéressé, ainsi que l'intention pure qui visent à l'obtention de la satisfaction de Dieu.
Par conséquent, les actes n'ont pas une valeur absolue, en soi, pour qu'on puisse les évaluer quantitativement. La valeur de tout homme est déterminée par le niveau de sa sincérité, et l'évaluer ne consiste en rien d'autre qu'à mesurer l'ampleur de sa sincérité.

Le grand Prophète de l'Islam a dit:

"Les actes ne valent que par l'intention."146

Commentant le verset:

"... afin d'éprouver qui de vous est de plus belle oeuvre,-"147

L'Imam Sadeq a dit:

"Ce verset ne signifie pas celui qui a fait le plus d'oeuvre, mais l'oeuvre la plus juste, la plus correcte. Or, la chose la plus juste, c'est la crainte de Dieu, l'intention bonne et sincère."

Puis il dit:

"Persister dans un acte jusqu'à le rendre sincère et pur, est plus dur à accomplir que l'acte même. L'acte sincère; c'est celui pour lequel tu voudrais que nul autre que Dieu te loue. L'intention est supérieure à l'acte. Or donc, c'est l'intention qui est l'acte lui - même."

Puis il récita le v erset coranique.

"Dis: 'Chacun agit selon son mouvement,."148
"C'est-à dire selon son intention", commenta l'Imam.149

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Ces traditions impliquent que, dans la perspective divine, le critère d'acceptation ou de rejet de nos actes par le Créateur réside dans l'esprit de l'individu même qui les accomplit, ou, en d'autres termes, dans l'impression que chacun éprouve lors de l'exécution d'un acte donné, et dont, de toute façon, Dieu a connaissance. Tel est le critère d'évaluation auprès de Dieu, critère que les Saints et les Imams ont enseigné aux hommes, afin que ces derniers n'accomplissent de bonnes oeuvres que pour Dieu.

Le Coran Sacré dit:

"Et ceux qui dépensent leurs biens cherchant l'agrément de Dieu, de pair avec leur propre affermissement, il en est d'eux comme d'unjardin sur un côteau; qu'une averse l'atteigne, elle double ses fruits; quand ce n'est pas l'averse qui l'atteint, c'est la rosée. Et Dieu observe ce que vous faites."150

Plus l'homme aura une conviction et une foi en l'Essence Sacro - sainte, plus ses oeuvres manifesteront des traces et des signes de sa sincérité, et plus l'agrément de Dieu sera le fil directeur de ses espoirs et aspirations.

Le Coran rapporte la parole du Prophète Salomon quand il implora le Seigneur en disant:

"Dispose - moi, Seigneur, à rendre grâces pour le bienfait dont Tu m'as comblé ainsi que mes père et mère et que j'oeuvre le bien que Tu agrées..."151

Et Joseph - que la paix de Dieu soit sur lui a opté, en des moments critiques, pour la fidélité aux ordres divins, la préservation de sa chasteté, et a préféré la prison terrifiante à la désobéissance aux Commandements de Dieu et à l'inclination à la passion, disant:

"Il dit: 'ش mon Seigneur, la prison m'est plus chère que ce à quoi l'on m'invite.,"152

Il a méprisé ainsi la liberté apparente qui voulait l'entraîner vers la désobéissance au Creلateur, et a choisi la prison, rassuré que, ce faisant, il libérera son âme et la pureté de sa conscience.
Ce choix est à ce point inestimable et sublime qu'on peut dire que rien d'autre ne lui est égal.

Certaines traditions considèrent que l'obéissance aux ordres du Seigneur, sans qu'y rentrent en ligne de compte la peur du châtiment, ou la convoitise d'une récompense, constitue une qualité spécifique aux hommes probes qui ont reçu leur éducation par les voies invisibles de Dieu. Ces hommes parviennent aux plus hauts degrés de la sincérité et de la connaissance de l'Essence Sacro - sainte infinie. Rien ne les intéresse au cours de leur pérégrination mystique sinon l'obtention de l'agrément divin. Parvenu à cet état, ils ne font rien qui ne soit conforme à la Volonté du Tout - puissant.

Dans un sermon d'une rare beauté, l'Imam Ali qualifie cette catégorie d'hommes de "libres". Il dit:

"Certains hommes adorent Dieu par convoitise: c'est l'adoration des marchands. Certains hommes adorent Dieu par peur: c'est l'adoration des esclaves. Certains hommes adorent Dieu par grâce: c'est l'adoration des libres."153

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L'adoration de Dieu est d'une part quelque chose de général et d'universel: tous les êtres possèdent, dans l'ordre universel, un moyen par lequel ils manifestent les régles de leur existence, et rendent un culte à Dieu selon une modalité propre à chacun, et se meuvent dans une orbite spirituelle propre.
D'autre part, l'homme est une partie indissociable de l'univers, et il en est le membre le plus parfait. Sa vie est liée à l'ensemble du système universel. Il n'a donc d'autre choix que de suivre la loi générale de l'univers, et d'accomplir son culte en toute pureté jusqu'à ce que toutes ses relations soient empreintes de spiritualité.

Grâce à ce lien profond, il se donne une voie caractérisée par un monothéisme agissant, et un objectif clair et droit, conférant à toutes les dimensions de son être cohésion et conformité, et s'assurant le succès et le bonheur dans ce monde et dans l'autre.

Donc, un acte ne peut être en réalité le bien, et mériter récompense dans l'au - delà, que s'il procède d'une motivation métaphysique et d'un but sacré, et que si l'homme qui a accompli cet acte jouit d'une vision profonde et d'une intelligence supérieure conforme à la profondeur et à l'étendue du monde que l'on ne peut réduire à des formes limitées et inertes. Cette perception élevée n'est rendue aisée, que par l'établissement d'une lien permanent avec le Créateur, L'adoration continue de Dieu, la persévérance dans la recherche de Sa satisfaction; la vie à l'ombre de Sa bonté et de Sa garde conferent à l'homme à accomplir sa mission de vicaire de Dieu sur la terre.

A ce propos, citons les paroles qu'adresse l'Imam Ali au Seigneur, l'implorant:

"ô Seigneur! Je Te demande par Ta vérité, par Ta Sainteté et par les grands de Tes attributs et Noms, de faire que nuit et jour, je ne me sépare jamais de Ton souvenir, et que je Te serve sans relâche, et que mes oeuvres reçoivent Ton assentiment, de telle sorte que mes oeuvres et mes invocations constituent une seule et même invocation, et que pour l'éternité, je sois toujours à Te servir.
ش mon Maître! ش Toi mon appui, ô Toi auprès de qui je porte mes plaintes.

ô Seigneur!. ô Seigneur! ô Seigneur! Accorde à mes organes la force de Te servir, et renforce ma résolution de Te servir. Accorde - moi le sérieux nécessaire qu'exige la crainte de Toi, et la permanence de mon état de serviteur. Et ce, afin que je m'élance sur le champ de ceux qui rivalisent à qui sera le premier à arriver à Toi, que j'accoure à Ton service sincère, que je sois parmi ceux qui jouissent de Ta proximité, que je sois proche de Toi comme le sont les Sincères, que je Te craigne comme Te craignent ceux qui ont la certitude, que je sois dans Ton voisinage avec les Croyants."154

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Des témoins véridiques. La résurrection Des témoins véridiques.
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Le coran explique que les témoins à charge contre les criminels traduits devant le tribunal de l'équité seront des témoins exceptionnels à tous points de vue. Aucune des étapes des enquêtes menées par les tribunaux de ce monde ne ressemble à celle de l'au - delà.
Les versets qui parlent des témoins au jour de la résurrection, mentionnent les mains, les pieds et les peaux des criminels. Ces derniers révèleront tous les secrets enfouis, et toutes les turpitudes commises par les criminels tout au long de leur vie, et dont n'a connaissance personne d'autre que Dieu, seront mises au grand jour, au grand émoi et à la grande confusion des criminels.

Le retour à la vie de ce groupe de témoins au jour de la résurrection, et la révélation qu'ils feront des évènements survenus dans la vie terrestre, nous montre que chacun de nos actes est inscrit et fixé concrètement en nos différents membres. Et dans un autre univers, où les conditions de ce monde disparaîtront et seront remplacées par d'autres, c'est - à dire au Jour le Coran décrit comme suit:

"Le jour où les secrets seront mis à l'épreuve, il n'y aura alors pour lui ni force ni secoureur"155

Tout ce qui a été enregistré sera restitué et le témoignage commencera. Nous avons dans ce monde des cas stupéfiants de témoignage des choses. Par exemple le médecin comprend le langage du corps. Il tâte le pouls, et comprend d'après son rythme que le malade a de la fièvre; il remarque que les yeux présentent une couleur jaune, et en conclut à la jaunisse. De même, nous pouvons déterminer l'âge d'un arbre, d'après le nombre des cernes annuels de son aubier.
Bien que nous ne sachions pas la modalité des témoignages qui seront apportés au Jour du jugement, dernier, nous savons néanmoins que ce jour - la les voiles disparaitront du devant les regards des hommes qui verront beaucoup de choses qui se trouvaient autour d'eux, mais auxquelles ils étaient indifférents, comme nous le dit le Coran:

"Très certainement, tu es demeuré inattentif à cela! Eh bien, Nous ôtons de toi ton voile: ta vue est donc aigue aujourd'hui."156

Voyons à présent des versets évoquant quelques témoins:

"Au jour où leurs langues, et leurs mains, et leurs jambes témoigneront contre eux de ce qu'ils faisaient."157
"Et le jour où lesennemisde Dieu seront rassemblés vers le Feu!... Puis on les mettra en rangs. Puis, quand ils y seront, leur ouîe et leurs veux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu'ils oeuvraient. Et ils diront à leurs peaux: "Pourquoi avoir témoigné contre nous?" - Elles diront:"C'est Dieu qui nous a fait parler, Celui - là même qui a fait parler toute chose. C'est Lui, cependant, qui vous a créés une première fois, et c'est vers Lui qu'on vous ramène." - "vous n'étiez pas à ce point cachés que n'aient témoigné contre vous ni votre ouîe, ni vos yeux, ni vos peaux. Non mais vous pensiez que Dieu vraiment ne savait pas beaucoup de ce que vous oeuvriez! Et c'est cette pensée que vous avez eue de votre Seigneur qui vous a fait périr, de sorte que vous êtes devenus du nombre des perdants."158

Ces versets nous indiquent que les pécheurs ne peuvent pas dissimuler leurs actes coupables aux membres et organes avec lesquels ils les commettent. Cela n'est pas dû à l'absence d'attention à leurs propres membres, mais plutôt à ce qu'ils s'imaginent que les choses sont indépendantes entre elles par essence, et que le savoir divin n'embrasse pas la plupart de leurs actes. C'est l'inattention au fait que rien n'échappe au regard divin qui les aura conduits à cette fosse de l'enfer les vouant au malheur éternel.

Le Coran avertit:

"Ce jour - là, Nous scellerons leurs bouches, tandis que leurs mains. Nous parleront,et queleurs jambes témoigneront de ce qu'ils s'acquéraient,"159

Commentant ce verset, l'Imam Sadeq (que la paix de Dieu soit sur lui) dit:

"Quand Dieu rassemblera la création, au jour de la résurrection, chaque homme recevra son registre (de ses actes). ils le liront et renieront avoir fait quoi que ce soit de ce qui y est inscrit. Les anges viendront alors témoigner contre eux, et diront: 'Seigneur, Tes anges témoignent en Ta faveur!, Puis ils jureront n'avoir rien accompli de ce qui est inscrit dans le registre. Le verset qui dévoile cela est la parole divine: "Le jour où Dieu les ressuscitera tous! Puis ils Lui jureront, comme ils vous jurent tandis qu'ils pensent être sur quelque chose de solide. Oui, c'est eux, n'est - ce pas, les menteurs!"160 Quand ils auront fait cela, Dieu leur scellera leurs langues, et les organes et les membres de chacun parleront de ce qu'ils ont accompli."161

* * *

Plus important encore, les actes de chaque homme seront personnifiés devant lui, le laissant perlexe. Et cela constitue la forme de témoignage la plus véridique, ne laissant place à nulle défense, ni supercheries ou fuite devant le châtiment.
Elle ôte au coupable toute possibilité de dénégation ou de recours aux subterfuges.
Pour cette raison même, aucune affaire criminelle ne demeurera en suspens dans l'au - delà, attendant un complément d'information. La honte qui s'emparera alors des criminels sera amère et douloureuse.

Dieu dit:

"Et ils trouveront présent, tout ce qu'ils auront oeuvré."162

"Le jour où chaque homme trouvera là devant lui tout ce qu'il aura fait de bien et tout ce qu'il aura fait de mal, il souhaitera qu'il y ait entre lui et cela long délai! Dieu vous met en garde sur Lui - même. Dieu est doux avec les Esclaves."163
Car dans l'au - delà, il ne sera pas possible qu'un acte disparaisse et s'anéantisse. Pour cette raison, le seul désir des criminels sera qu'on les sépare de leurs actes.
Ceci prouve le degré extrême du dégoût qui inspirera à l'homme la vue de ses actes personnifiés.
L'éloignement dans le temps (désiré par les pécheurs), traduit une plus grande répulsion que l'éloignement dans l'espace. Enfin, plus important que tout, Dieu se considère Lui - même comme le témoin des oeuvres des gens; le Coran dit:

"Pourquoi mécroire aux signes de Dieu, alors que Dieu est témoin de ce que vous faites?"164

Dieu mentionne également les Prophètes et les Rapprochés en tant que témoins des oeuvres des hommes:

"Et la terre brillera de la lumière de Son Seigneur, tandis que le rôle (Registre des actes) sera posé, et prophètes et témoins amenés, et l'on jugera parmi eux en droit, et point ne seront lésés."165

Ce témoignage sur les oeuvres ne se limite pas à leur aspect extérieur. Il porte également sur la qualité des oeuvres, bonnes ou mauvaises, conformes aux ordres divins ou, au contraire, s'en écartant. En un mot, c'est un témoignage sur la valeur intrinsèque de nos actes.

En même temps qu'il sera une marque d'honneur et de respect pour son auteur, ce témoignage du jour de la résurrection, ne peut en réalité être porté que par Celui qui fut au fait des consciences dans ce monde, portant son regard sur les profondeurs de l'homme en même temps que sur son comportement extérieur, inscrivant ses actes loin de tout risque d'erreur ou de distraction. Il est évident que cette forme de témoignage ne peut avoir lieu par la voie de la connaissance ordinaire et des sens connus.

Une connaissance supérieure et une vision plus profonde sur les consciences des hommes et leurs pensées les plus intimes sont nécessaires. Et celles - ci doivent procéder d'une force qui soit au - delà des forces ordinaires de sorte qu'elle puisse pénétrer la vérité des choses, et discerner entre les bonnes et les mauvaises.

Ce témoignage constituera sans nul doute, un regard sur la réalité dans son essence même, et sera préservé de toute erreur.

Dieu dit dans le Coran:

"Et dis: 'Oeuvrez, car Dieu va voir votre oeuvre, et aussi Son messager, et les Croyants, et bientôt vous allez être renvoyés vers le Connaisseur de l'invisible et du visible., Alors Il vous informera de ce que vous oeuvriez,"166

Par l'expression, "les Croyants", il faut entendre selon les commentateurs - les Imams infaillibles qui ont excellence sur tous les pieux. Ils jouissent d'une faveur et d'une attention spéciale de Dieu; leur âme est pure et purifiée.

C'est pour cela que le rang de témoin n'a pas été accordé à tous les pieux.

Dans al - Manâqib, il est cité une parole de l'Imam al Bâqir à ce propos:

"Seuls les Prophètes et les Imams seront les témoins des actes des hommes. Quant à la communauté, elle ne sera pas autorisée à porter témoignage, puis qu'il existe en elle des hommes dont le témoignage est nul, fût - ce sur une botte d'herbe."167

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Tout acte possède un impact profond dans l'existence. Quiconque sait que l'oppression et le crime sont une cOrruption, mais est porté, par la passion, à les commettre, provoque une lutte âpre, en son for intérieur.
Qui d'autre que lui - même a suscité ce trouble?
L'envie, par exemple, dévore le coeur de l'homme jusqu'à sa racine, mais l'envieux n'est - il pas lui - même l'auteur de ce préjudice qu'il subit?

L'Imam Sâdeq dit:

"Les mauvais actes sont plus prompts à détruire celui qui les accomplit, que le couteau découpant les viandes."168

Tous nos actes et nos paroles sont donc enregistrés et préservés de façon méthodique et secrète dans nos corps et nos âmes, jusqu'à ce qu'ils s'incarnent devant nous au jour de la résurrection.
Toutes les traces, bonnes ou mauvaises, de nos actes s'accumulent dans ce monde,.et se présenteront à nous dans l'au - delà. Les tribunaux de l'au - delà suivront une procédure nouvelle dans la méthode des investigations des dossiers, et des oeuvres, de façon qu'il n'y ait plus place au déguisement de la réalité, ou au reniement des preuves.

Les hommes seront contraints de reconnaître l'au thenticité des preuves qui leur seront avancées et de se rendre à l'évidence.

Si au Jour du Rassemblement,le dossier de chacun sera constitué du témoignage de ses jambes, de sa peau et de ses mains, et que Dieu, dont la science embrasse toute chose, les Prophètes et les Imâms seront les témoins de nos oeuvres, il est naturel qu'il nous soit difficile ici - bas de concevoir les étapes du tribunal de l'équité divine qui siègera inél uctablement au jour redoutable de la résurrection.

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Nos actes ressuscités.
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Dans le passé, les spécialistes en sciences expérimentales avaient la conviction - ainsi concluaient - ils de leurs travaux - qu'il existait un mur infranchissable dressé entre la matière et l'énergie. Mais la poursuite de leur activité scientifique a réfuté cette idée, lui faisant perdre tout crédit auprès des savants.

Une autre théorie nouvelle, affirmant que la matière peut se transformer en énergie, vit le jour. De nos jours, la thèse de la transformation de la matière en énergie est considérée comme allant de soi et indiscutable. D'autre part, les sciences expérimentales ne rejettent pas la possibilité d'une transformation inverse, celle de l'énergie en matière.

Si la transformation de la matière en énergie - inimaginable dans le passé - est devenue, grâce aux progrès scientifiques, une réalité, il y a lieu d'espèrer que dans l'avenir, quand le savoir humain se développera davantage, la transformation de l'énergie en matière deviendra aussi chose possible.

Cette victoire de la science sera aussi importante que la première, car il n'existe aucune preuve niant la possibilité d'une accumulation des forces et énergies éparpillées et leur réapparition sous forme matérielle.
Tout mouvement ou effort accompli par l'homme fera l'objet d'une appréciation bonne ou mauvaise. Ces efforts sont en réalité des réserves physiques qui s'extériorisent sous forme d'énergie. Or tout ce qui émane de l'homme - en actes ou en paroles - est une manifestation de l'énergie englobant les tâches de toute sorte: mécanique, acoustique, ou un mélange de ces deux phénomènes.

Dans notre corps, par exemple, ce sont les matières alimentaires qui constituent les sources d'énergie. L'énergie thermique est produite par la combustion des matières digérées, et cette énergie, en se transformant, donne lieu à diverses activitiés allant de la prononciation de quelques paroles aux tâches les plus pénibles.

La fixation des images mentales et des concepts dégagés par notre savoir constitue, pour le moins, un signe de l'éternité de nos oeuvres.
Ces images qui demeurent parfois enfouies dans les replis de notre mémoire pendant une longue période de temps, peuvent être extraites de leur secret à tout instant voulu, imprimant divers impacts sur nos corps ou nos esprits.

La joie et la gaieté, la colère et la tristesse la vitesse du rythme cardiaque et le changement du teint du visage, le déséquilibre intervenant dans les sécrétions des glandes endocrines, tous ces phénomènes sont des conséquences naturelles des souvenirs qui sortent de leur refuge à la surface de la conscience.
Par conséquent, nos paroles et nos actes - dispersés dans l'espace sous forme d'énergie - ne prennent pas la voie de l'anéantissement. Tout ce que nous accomplissons au cours de notre vie est conservé dans la mémoire de la nature, qui est une mémoire conçue par la Toute puissance divine qui lui a confié la responsabilité de veiller scrupuleusement sur son dépôt. Le jour viendra où la nature devra restituer leurs dépôts à leurs propriétaires. Alors, les énergies accumulées réapparaîtront de nouveau, et joueront leur rôle.

Qu'est - ce qui empêcherait en effet la transformation des forces prodiguées dans la voie du bien, ou dans celle du mal, en quelque chose de dense qui reprendrait au jour de la résurrection sa forme corporelle particulière, c'est - à dire en délice et faveur, ou enchâtimentet douleur?

Puisque nous en assumons la responsabilité, nous rencontrerons nécessairement les résultats de nos actes et de nos pensées ayant un impact dans notre mouvement éternel. Finalement tout acte de quelque individu qu'il soit recevra un jour sa rétribution.

* * *

Même le monde de l'existence agit et réagit à nos actes, sans nous en avertir, et même sans que nous en ayons conscience. Il procède à ces actions et réactions, à notre insu, et les développe d'une façon qu'il nous est impossible d'imaginer dans les circonstances actuelles.

Avec le temps, la petite graine se transforme en grande arbre puissant. Différents agents - agissant sur les plantes - concourent à faire des graines, différentes sortes d'arbres, petits ou grands.
Nous constatons par exemple que dans ce monde une personne qui s'adonne à la drogue subit l'influence de celle - ci jusu'aù dernier instant de sa vie, et même laisse un effet négatif direct sur sa descendance, sur plusieurs générations parfois.

Pourquoi n'accepterons - nous pas que l'homme réponde aux conséquences de ses actes, dans l'au - delà, que ces conséquences soient un châtiment ou une faveuur divine? Et pourquoi ses oeuvres passées neferaient-elles pas de lui un homme heureux ou malheureux, pour l'éternité?
Bien qu'il nous soit extrêmement difficile de concevoir la réalité, la question s'éclaircira dans une certaine mesure si nous prenions en considération le savoir humain, orienté vers l'élargissement de ses perspectives. En témoignent, les acquis de la science et ses découvertes extraordinaires.

Si les savants et les techniciens n'ontjusqu'à cejour pas encore pu capter et enregistrer les voix des anciens, du fait que tous les êtres vivants émettent quelques vibrations entraînant un mouvement ondulatoire, leurs recherches sur la restitution des ondes acoustiques imprimées sur les débris des anciennes poteries ont abouti à des résultats positifs, puisqu'il a été possible de distinguer les voix des artisans qui les ont modelé des siècles auparavant. Tout comme ils ont pu photographier les empreintes des intrus qui s'étaient introduits par effraction dans une maison, bien après leur départ, et cela grâce aux traces thermiques que laisse le corps.

Si la science a pu faire toutes ces réalisations dans ce monde, pouquoi de telles choses ne se produiraient elles pas pour tous nos actes au jour de la résu rrection?
Les hommes ont édifié, en différents points du globe, des stations d'observations de radars et de téléscopes pour capter les ondes provenant des galaxies au moyen d'instruments de réception sophistiqués, et essayer de les interpréter. Par ce moyen, les ingénieurs travaillant dans ces stations parviennent à obtenir des informations précises, et à résoudre beaucoup d'énigmes.

Il y a aussi des ondes qui émanent de l'homme, qui ne retournent pas au néant, mais qui continuent de permaner. Il est possible de les " recueillir", de les capter au moyen d'appareils de précision spécialement conçus pour capter des ondes de cette sorte. Il est donc théoriquement possible d'accepter la transformation de l'énergie en matière et de donner à nos actes et à nos paroles une forme matérielle. Il n'est pas juste de penser que ces choses relèvent de la simple fantaisie.

* * *

D'autre part, la "durée" étant relative, et résultant de la rotation de la terre autour du soleil, s'il nous était possible de nous rendre en un clin d'oeil sur une autre planète, il nous serait possible d'observer des évènements survenus sur la terre il y a bien des années, en fonction de la distance séparant les deux planètes.
Par exemple, nous serons témoins des actes que nous aurions accompli sur terre des années auparavant, car les images de ces actes ne seraient arrivées sur cette seconde planète qu'après une longue période.

De même, nous repérons dans le ciel nocturne certaines étoiles qui brillent encore mais qui, en fait, se sont désintégrées depuis de longs siècles au point qu'elles n'existent pratiquement plus. Leur éclat cependant continue de nous parvenir, en raison del'éloignement dans l'espace qui les sépare de la terre.
Donc, grâce à la relativité du temps, l'homme peut être témoin d'actes et d'évènements survenus dans le passé, et qui étaient recouverts du voile de l'oubli.

Comme les facultés sensorielles de l'homme ne peuvent s'exercer que sur l'apparence et la surface des choses, non sur leur nature, et leur for intérieur (bâtine), il ne peut comprendre comment en ce monde sont inscrits ses actes positifs ou négatifs. Mais dans l'Autre monde, où se dévoilera tout secret, et où se manifestera toute chose cachée, chacun recevra le registre où il trouvera tous ses actes soigneusement consignés.

Le Coran qui est le révélateur de la Vérité, traite des évènements de ce jour - là en ces termes:

"Mais non! Voilà que leur apparaîtra ce qu'auparavant ils cachaient."169

Les criminels qui furent enchaînés à leurs passions et à leurs désirs charnels, tâcheront - pour tromper leur conscience et se donner une fausse contenance - de se cacher à eux - mêmes toutes ces choses qu'ils voient préjudiciables pour eux. Ils feindront de tout ignorer. Mais tous leurs secrets éclateront au jour de la résurrectin:

"Et au cou de chaque homme, Nous avons attaché son oiseau (d'augure). Et, au jour de la résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu'il trouvera déroulé-: 'Lis ton écrit: aujourd'hui tu te suffis à toi - même comme comptable'."170
"L'homme sera informé, ce jour - là, de ce qu'il mettait devant lui et derrière lui."171

Quelqu'un interrogea l'Imam Sâdeq - que le salut de Dieu soit sur lui - au sujet de la parole divine:

"Lis ton écrit, aujourd'hui tu te suffis à toi - même comme comptable...", l'Imam répondit:
"Cet écrit rappellera à la créature toutes ses oeuvres, et ce à qui a été écrit contre elle, comme si elle venait juste de les accomplir. C'est pour cela que les malheureux diront: 'Malheur de nous! qu'a-t-il, cet écrit, à n'omettre chose petite ou grande, qu'il ne les compte?,."172

* * *

Il faut noter que l'enregistrement des oeuvres comprend aussi bien les oeuvres accomplies directement par l'homme que les résultats et les conséquences indirectes imputables à ces oeuvres. C'est l'ensemble qui sera apprécié et jugé.

Pour cela, le Coran dit:

"C'est Nous qui ressuscitons les Morts et écrivons ce qu'ils ont produit en leur vie et après eux..."173

Et c'est à ce moment crucial que les pécheurs se tournant vers leur passé assombri de péchés, s'écrient perplexe:

"Malheur de nous! Qu'a-t-il cet écrit à n'omettre chose petite ou grande, qu'il ne les compte? ...Et ils trouveront présent, tout ce qu'ils auront oeuvré. Or ton seigneur ne manque à personne.'"174

Ou bien, chacun dira pour soi - même:

"Malheur de moi! Hélas! Si je n'avais pas pris un tel pour ami!..."175

Mais ces regrets et remords n'empêcheront pas ces gens de subir le châtiment terrible pour les turpitudes qu'ils ont commises en toute conscience tout au long de leur vie.

Le Coran décrit ainsi le remords des injustes:

"Jour où le prévaricateur se mordra les deux mains et dira: 'Hélas pour moi! Si j'avais pris route avec le Messager!..."176 "Très certainement, il m'a égaré du Rappel après que le Rappel m'est parvenu. -Le Diable reste, pour l'homme, grand déserteur!"177

Les pécheurs et les criminels se mettront à blâmer le Diable pour dégager leur responsabilité et s'innocenter.
Mais le Diable leur répondra:

"... Le Diable dira: 'Oui, Dieu vous avait promis promesse de Vérité; tandis que moi, je vous ai promis, puis je vous ai manqué. Et quelle autorité avais -je sur vous? Sinon queje vous ai appelés, puis vous m'avez répondu. Ne me faites donc pas de reproches, mais faites - vous à vous mêmes des reproches."178

* * *

Comme la valeur réelle de toute chose ne peut être appréciée qu'en comparaison et en confrontation avec son contraire et opposé, le Coran oppose le bonheur et la félicité des gens du Paradis au regret et dépit des gens de l'Enfer qui demandent en vain qu'il leur soit permis de retourner sur terre pour réparer leur déviation et leurs fautes. Il décrit les scènes qui se produiront dans un avenir lointain, et l'état de ces deux groupes, l'un heureux et l'autre malheureux, disant:

"Les jardins d'Eden, où ils entreront, décorés de bracelets en or ainsi que de perles, et là, leur vêtement sera de soie. Et ils diront: "Louange à Dieu qui a extirpé de nous l'affliction! Oui, notre Seigneur est pardonneur, certes, reconnaissant, qui nous a installés de par Sa grâce dans la Demeure de stabilité où nulle fatigue ne nous touche." Et quant à ceux qui mécroient, à eux le feu de la Géhenne; là, on ne décidera pas d'eux qu'ils meurent, on ne leur allègera rien non plus du châtiment. C'est ainsi que Nous paierons tout grand ingrat! Et là ils hurleront: "Seigneur, fais - nous sortir, que nous fassions oeuvre bonne, autre que celle que nous faisions!" - Ne vous avons - Nous pas donné assez d'âge, où pouvait se rappeler celui qui aurait pu se rappeler?
L'Avertisseur cependant vous était venu! En bien, goûtez! Car, pour les prévaricateurs, pas de secoureur!"179

Ces versets évoquent d'abord l'état du Paradis, Demeure stable et permanente où les croyants heureux, jouiront des innombrables délices matériels et spirituels, dans la joie, l'insouciance et les plaisirs de toutes sortes. Les gens du Paradis ne cesseront pas pour cette raison de rendre grâce au Seigneur, qui les a rétribué pour leurs bonnes oeuvres ici - bas. Ils sauront gré au Créateur de les avoir fait entrer dans cet Eden de joie et de gaieté, préservé de toute tristesse, de toute douleur, de toute instabilité, car ils savent que c'est là un effet de Sa grâce infinie, et ne se croient pas eux - mêmes dignes de mériter ces délices qui leur parviennent par flots.

Dans la deuxième partie des versets, il est question de l'affliction et des tourments qui s'emparent des égarés et des corrompus à la perspective du sort terrible qui les attend. Désespérés et humiliés, les gens de l'Enfer se sont repliés sur eux - mêmes, se lamentant sans cesse en poussant des cris de détresse, de remords et de regrets, et cherchant à se tirer de ce bourbier terrifiant pour que l'occasion leur soit donnée de réparer leurs fautes passées.

Mais à quoi tout cela peut-il leur servir, à présent que la vie terrestre a atteint son terme, et que ses Jours rapides sont passés?
Leurs espoirs sont illusoires. Ils n'auront même pas un répit d'un seul instant du châtiment terrible qui s'abattra sur eux, et ils ne seront pas aussi mis à mort, car la mort serait pour eux un soulagement. Ainsi nous sont exposés les états respectifs de ces deux groupes. Le calme et le bonheur d'une part, la douleur, le châtiment, les cris de remords et d'humiliations d'autre part.

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Qays Ibs Assem a dit:

"Je m'étais rendu en compagnie d'autres gens à Médine, venant d'un lieu éloigné. Quand nouseûmesle bonheur de rencontrer le Prophète de Dieu, je lui demandai de nous faire un prêche, en lui précisant qu'étant gens de la campagne, il nous arrivait rarement de visiter les villes, et que nous voulions tirer le maximum de profit de cette occasion qui nous est donnée d'entendre sa voix délicieuse.

L'Envoyé de Dieu - que le salut soit sur lui et ses descendants - dit:
"Certes avec la gloire, il y a une humiliation, et qu'avec la vie il y a une mort, avec ici - bas il y a un au - delà, et que toute chose posséde quelqu'un pour lui demander des comptes, et quelqu'un pour la surveiller. A toute bonne action, une récompense, et à toute mauvaise action, un châtiment.
A tout terme, il y a une prédestination. ش Qays! Il te faut nécessaire ment un compagnon qui sera enterré vivant avec toi quand tu seras mort. S'il fut généreux, il le sera à ton égard. S'il fut méchant, il te conduira à ta perte, et sera ressuscité en même temps que toi, et demeurera à tes côtés. Tu ne seras interrogé qu'à son sujet. Fais donc qu'il soit bon et utile. Car s'il est bon, il te tiendra compagnie, et s'il est méchant, tu n'auras de crainte que de ses coups. Et cet étre n'est autre que ton oeuvre ici - bas."180

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Le problème de l'éternité.
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Le problème du châtiment éternel qui sera infligé aux pécheurs et aux non - croyants en Enfer est un des plus importants problémes qui préoccupent les esprits de beaucoup de gens. Mais il est nécessaire que ces égarés subissent un châtiment illimité dans le temps.

Ce problème aigu nait de l'idée que les actes accomplis dans ce monde étant réalisés en une période transitoire, comment leurs conséquences prendraient-elles une durée illimitée, et éternelle? En d'autres termes, quel lien existe - t - il entre les actes limités de ce monde et leur rétribution illimitée dans l'au - delà?
Il faut reconnaitre que faire subir un châtiment éternel à quelqu'un qui aurait commis un acte répréhensible est quelque chose d'épouvantable. L'idée même d'une telle torture jette l'effroi dans les coeurs, et enfièvre le corps.

La juste mesure reconnue dans les tribunaux humains et les procédures juridiques veut que les peines frappant les auteurs de délits et de crimes définis comme tels par la loi, soient proportionnelles à la gravité de ces délits et crimes.
Les peines prévues sont de courte ou de longue durée, car les infractions de l'homme à la loi n'étant pas identiques en quantité et en genre, il n'est pas permis qu'un même châtiment soit prévu pour tous les délits.
Une approche analytique du problème nous fera voir que les tribunaux de Dieu sont régis par la Justice même, ne négligeant de prendre en considération aucun des actes accomplis par l'homme, en sa faveur ou à sa charge, fut - il infime. Et aucun criminel ne pourra échapper au châtiment, à moins de jouir de la clémence divine.

Comment pourrait - on croire, dans ce cas, à l'absence d'une compatibilité totale entre les oeuvres de l'homme et leur châtiment? Quant à savoir pourquoi la question de l'éternité des gens du paradis ne fait pas problème, c'est parce que les oeuvres de l'homme et leur châtiment n'ont pas le même fondement. Il faut dire que la différence fondamentale et évidente entre la récompense et le châtiment éternels, c'est que la faveur et la récompense sont liées à une autre perspective qui s'élargit et s'étend en fonction de la clémence de Celui qui rétribue, et ne font donc pas l'objet de problème.

Ce qui fait problème, c'est seulement l'éternité des méchants - autre que les croyants - qui seront précipités dans les profondeurs de l'enfer et dont le châtiment ne sera pas allégé un seul instant.

Cette punition ne sera jamais compatible avec la corruption et la déviation dont ils se sont rendu coupables sur terre, même si toute leur vie n'avait été faite que de fautes et de péchés. L'homme a beau s'enliser toute sa vie dans la mécréance, l'athéisme et la corruption, il n'ira jamais au - delà de la limite de cent ans. Alors que cette période semble longue, elle n'est qu'un instant éphémère, comparée à l'éternité.

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Certains ulémas, voulant surmonter la contradiction imaginée entre lajustice divine et l'éternité du châtiment, ont recouru à l'interprétation des versets relatifs au châtimen éternel, disant que le mot éternité y est utilisé par métaphore dans le sens de longue durée. Ils se sont imaginés avoir réglé ainsi le problème.

Mais rien ne justifie le recours à cette interprétation, qui est très éloignée de la vérité. Outre cela, il n'y avait aucun argument valable à l'appui de ce recours. On siit, en effet, que l'interprétation allégorique des versets coraniques ne nous est permise que si elle ne contredit pas leur sens manifeste. Or, le Coran affirme clairement l'éternité du châtiment de ceux qui se sont volontairement fixés un destin misérable.
De pareilles interprétations sont réfutées catégoriquement par le Coran:

"Ne savent - ils pas qu'en vérité quiconque s'oppose à Dieu et à Son messager, à celui - là alors, le feu de la Géhenne, oui, pour y demeurer éternellement. Voilà la grande ignominie."181
"Pour ceux - là, rien dans l'au - delà, que le Feu; et échouera ce qu'ils auront fait ici et sera vain ce qu'ils auront oeuvré!"182 "Et ceux qui mécroient et traitent de mensonge Nos signes, ceux - là sont gens du Feu: là ils demeureront éternellement."183
"Et quiconque d'entre vous apostasie, puis meurt tandis qu'il est mécréant... les voilà ceux dont les oeuvres ont fait faillite dans l'ici - bas comme dans l'au - delà. Ce sont les compagnons du Feu: ils y demeureront éternellement."184

On ne peut nier le caractère explicite de ces versets, ni s'autoriser à interpréter l'éternité par la longue durée.
Le Coran proclame que les mécréants seront jetés pour l'éternité en enfer, et toute voie de salut leur sera fermée.
Quant à ceux qui ont commis d'autres péchés (que la mécréance), c'est - à dire ceux qui sont coupables de désobéissances en d'autres domaines, le châtiment qui leur sera infligé sera nécessairement proportionnel au péché, ou bien feront l'objet d'une grâce divine.

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La peur du châtiment peut être considérée comme un des principaux facteurs poussant la plupart des gens à exécuter les commandements divins. Et le rôle que joue le facteur religieux dans la discipline et la retenue de l'homme est d'un impact plus grand et plus profond sur les esprits que l'emploi de la force et de la contrainte. La société est à l'abri des méfaits de tout homme vivant dans la crainte de la puissance divine.
S'armer par la foi est le plus sûr garant de la société, et plus l'éducation religieuse faiblit, plus la criminalité et la délinquance tendront à l'accroissement.

A l'opposé de cela, il y a une peur nuisible et préjudiciable, qui nait de la faiblesse et de l'humiliation. Non seulement elle ne constitue pas un stimulant aux oeuvres utiles et fructueuses, mais est même un obstacle au progrès de l'homme et à son épanouissement dans le bonheur.
Quant à la peur qui naît de la perspicacité intellectuelle, elle est un voyant rouge qui s'allume pour mettre en garde l'homme contre un danger, le préparer à ne pas tomber dans la souillure du péché et à prendre la voie de l'accomplissement de ses devoirs, en toute responsabilité, et en toutes circonstances, veillant à préparer son vrai bonheur et son salut authentique.

La crainte des conséquences néfastes de ses actes fait que l'homme se transforme en un être ordonné et discipliné, prévoyant et résolu. Un tel homme surveille le moindre de ses actes, petit ou grand. Il médite longuement sur la grandeur et la souveraineté de Dieu.
Pour ces raisons, les commandements religieux ont réaffirmé que l'homme doit osciller entre les deux états de la peur et de l'espérance. En même temps qu'il espère en la faveur divine infinie, il médite sur les fruits de ses oeuvres, afin de ne pas tomber dans le piège de l'infatuation, de la tromperie, et des vaines aspirations.

L'Imam Sâdeq - que la paix de Dieu soit sur lui - dit:

"La crainte est le gardien du coeur, et l'espérance est l'intercesseur de l'âme. Celui qui connaît Dieu, craint Dieu, et place en Lui ses espérances. La crainte et l'espérance sont les deux ailes de la foi, avec lesquels l'homme prend son essor vers l'agrément de Dieu. Ils sont les deux yeux de son intellect avec lesquels il observe la promesse de Dieu et Sa menace. La crainte nous fait révéler la justice de Dieu en nous faisant redouter Sa promesse.
L'espérance appelle à la faveur divine, et fait vivre les coeurs. La crainte fait mourir l'âme charnelle. Le Prophète de Dieu a dit:

"Le croyant est entre deux peurs; la peur de son passé, et la peur des jours qui lui restent à vivre."
Avec la mort de l'âme charnelle, le coeur connaît la vraie vie. Avec un coeur vivant, l'homme acquiert la maturité pour la droiture. Et quiconque adore Dieu dans un équilibre entre la peur et l'espérance, ne s'égarera pas, et atteindra l'objet de son désir."185

L'Imam Sâdeq - que la paix de Dieu soit sur lui -évoque ainsi l'impact du souvenir de la mort:

"La mémoration de la mort tue les passions de l'âme, extirpe les racines de l'inattention et de la négligence, renforce le coeur par les promesses de Dieu, raffine le caractère, brise les signes de la passion, éteint le feu du lucre, et fait apparaître aux yeux des hommes la futilité de ce monde. Tel est le sens de la parole du Prophète:
"La méditation d'une heure est mieux qu'un culte d'une année."186

* * *

Oui, s'adonner entièrement et exclusivement aux affaires du monde, crée un voile épais de négligence et d'inattention devant la vision humaine, le conduisant à une rupture avec les valeurs morales supérieures, et enfin à rencontrer la mort les mains vides de tout viatique pour l'au - delà.
Il a été rapporté - dans une tradition - que l'Emir des Croyants, Ali - que la paix de Dieu soit sur lui - entra un jour dans le marché de Basra, et y vit les gens insoucieux du salut de leurs âmes, plongés dans les questions de vente et d'achat, comme s'il n'y avait ni mort ni résurrection.

Cette atmosphére d'ignorance eut un impact si profond sur lui, qu'il ne put s'empêcher de verser des larmes sur ce qui s'offrait à sa vue, Il dit:

"ش esclaves du monde et qui oeuvrez pour ceux qui sont épris de lui, si dans la journée vous vous livrez aux transactions et dans la nuit vous dormez dans vos lits, et pendant tout ce temps vous êtes insoucieux et indifférents de l'au - delà. Quand donc amasserez - vous votre viatique et penserez - vous au Retour."(résurrection).187

L'Imam Sadjdjâd (Ali ibn Hossein) - que la paix de Dieu soit sur lui - adresse cette supplique au Créateur disant:

"Et prolonge mon âge, tant que mesjours sont consacrés à T'obéir. Si ma vie devenait une pâture pour les diables, tire - moi vers Toi, avant que je sois touché par Ta haine, ou que Ton courroux ne retombe sur moi."188

D'autre part, l'homme est attaché dans ce monde à beaucoup de jouissances et de plaisirs. Il existe chez le commun des gens des aspirations à l'obtention de ces jouissances; et de telles aspiration sont générales et ne se limitent pas à quelques individus.
Ces aspirations ne connaissent de répit qu'avec la mort. Et Dieu, pour cette -raison, n'a pas interdit à l'homme de profiter de ces jouissances pures et naturelles, et ne l'a pas encouragé à se détourner complètement des affaires du monde et des joies qu'il offre.

Mais Dieu compare les valeurs fausses et passagères aux valeurs authentiques et aspirations véritables. Il met en garde les hommes de se laisser tromper par les plaisirs transitoires, de s'attacher aux désirs et aspirations de l'âme charnelle, et de perdre ainsi lesjouissances éternelles. Il appelle ses créatures à rechercher toujours Sa satisfaction, et à demeurer vigilants à leur obéissance envers Lui.

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Voyons à présent comment il est possible d'attribuer l'iniquité à l'acte divin condamnant les criminels, les athées et les partisans de Satan à un châtiment éternel, et comment peut - on attribuer un tel acte, éloigné de toute justice, à l'Essence infinie?
En fait, si nous approfondissions la question, nous constaterions que la conclusion hâtivement dégagée n'est pas juste au sens plein du mot. Car cette conclusion est insuffisante, en ce qu'elle repose sur l'idée que le châtiment dans l'au - delà procéde d'une des formes de peines légales fixées conventionnellement par les législateurs, en tenant compte de la gravité du crime ou de sa récidive.

C'est cela qui fait apparaître l'incompatibilité entre les crimes commis ici - bas et le châtiment permanent qui les sanctionne dans l'au - delà, et rend la solution impossible.
Mais ce problème peut se résoudre aisément si nous gardons présent à l'esprit que le lien existant entre ces deux (le crime et sa sanction), est un lien naturel et procédant de la consubstantialité des deux choses, car le châtiment n'est que le fruit et le prolongement de l'oeuvre, et non un article d'un code pénal.

La douleur et les souffrances qui seront endurées au jour de la résurrection sont spécifiques aux oeuvres. Celles - ci ont des conséquences naturelles qui s'abattront sur les mécréants et les criminels dans l'au - delà.

Le Coran nous révèle quelques mystères:

"Et leur apparaîtront les pires des actions qu'ils font. Et les enveloppera ce dont ils se raillaient."189
"... Et ils trouveront présent tout ce qu'ils auront oeuvré. Or, ton Seigneur ne manque à personne."190
Dans ces versets, le Coran affirme que les hommes verront leurs oeuvres présentes au jour de la résurrection, c'est - à dire que l'oeuvre de l'homme y apparaîtra dans sa forme de l'au - delà.
Contrairement à ce que nous nous imaginons au sujet du caractère transitoire et éphémère de nos oeuvres, certaines sont d'un poids très lourd, et présentent plusieurs dimensions. Citons quelques exemples pour permettre aux esprits de saisir cette vérité.
Supposez une personne au caractère maussade et qui considère tout avec pessimisme.Un tel homme ne verrait dans le monde que ses aspects noirs et agitation. Au lieu que son âme soit submergée par le bonheur, le plaisir et la quiétude de la nature, tous ses sentiments sont confus, et toute son existence est envahie par la tristesse et l'affliction.

Un tel homme, au regard aussi sceptique, ne peut lever la difficulté qui confère à tous les phénomènes de la création un cachet sceptique, et ce bien que tous ces phénomènes soient des merveilles et possèdent chacun un pouvoir d'attraction puissant sur les âmes.
Ce n'est là qu'un drame horrible dont pâtit l'âme humaine et qui est la source de bon nombre de désespoirs et d'échecs. Sa douleur est pire que celle de la cécité. Car l'aveugle est frustré de certaines formes de la beauté de l'univers, alors que le voyant perçoit le laid, le mauvais, le tourment et la douleur d'autant plus qu'il perçoit l'étendue et les formes de l'existence et des phénomènes.

Il en est de même d'une personne qui essaierait d'entraîner une autre vers la déviation. Tous ceux qui seront égarés à cause de lui, et les milliers de péchés que chacun d'eux aurait commis seront, en réalité, considérées comme un prolongement du premier acte.
Cette personne laisserait donc, aprés elle, une trace indélébile qui persistera pour un long terme. Toute la série d'égarements et de corruptions remonterait à une seule personne. Elle retournera donc un jour à son point de départ.

L'Imam Bâqer - que le salut de Dieu soit sur lui - a dit:

"Toute créature parmi les créatures de Dieu, dont le comportement serait un égarement, prendrait une part de la responsabilité de tout autre homme qui prendrait exemple sur elle, sans que la charge du second en soit diminuée pour autant."191

Par conséquent, tout acte émanant d'un homme peut être égal à plusieurs actes.
L'oeuvre de tout individu, outre qu'elle a une influence sur l'univers humain, a également un impact particulier et profond sur le monde invisible, et suscite une vague attractive ou répulsive. S'il s'agit d'une oeuvre mauvaise et vulgaire, elle sera repoussée par toutes les contrées du monde invisible.
Il en va contrairement s'il s'agit d'une oeuvre bonne.

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D'autre part, ce mode de penser qui établit un lien temporel entre un acte blamable et sa punition, est erroné. Cela en raison de ce que le moment de la punition est en rapport avec la qualité de la désobéissance et du péché. Entre notre acte bon et mauvais, la récompense et le châtiment, il existe donc une sorte de lien réel, alors qu'ici la quantité de temps n'est pas du tout prise en considération. Et si la récompense et le châtiment résultaient directement du même acte, il ne semblerait pas alors logique de poser le principe de l'égalité du point de vue qualitatif ou quantitatif

Pour préparer l'esprit à saisir le résultat final, donnons un exemple. Le monde objectif manifeste des réactions à nos actes. Ceux qui se brûlent avec le feu de leurs propres actes, nous offrent des preuves de cette loi.
Si un jeune homme avait subitement l'idée de se jeter dans le vide, et que donnant suite à ce désir, il se laissait choir d'une terrasse élevée, et se brisant une vertèbre,etperdant l'usage de sesjambes cejeune homme malheureux demeurera handicapé pour le restant de ses jours, qu'il passera dans la souffrance, la douleur et la frustration.

Nous constatons ici que la durée du désir ne dépasse pas un laps de temps, alors que la durée des séquelles de la chute s'étendra sur, disons, cinquante ans de convalescence durant lesquels la victime sera contrainte, jusqu'à sa mort, de supporter le malheur.

Oui, cet, exemple nous montre comment nos actes se retournent contre nous. Il est un modèle des prisons que nous nous construisons par nos actes qui nous plongent dans leurs ténèbres, comme des traits tracés par nos oeuvres sur nos fronts. Ce désir d'une seconde suivi d'une vie de regret, cette inégalité entre l'acte auquel on aspire et le résultat dévastateur d'une vie qui a fait de son existence une mer démontée de douleur et de malheur, sont - ils opposés au principe de l'équité et de justice?
Cette conséquence qui résulte de ses actes, et dans laquelle on observe une inadéquation et une inégalité entre la quantité de l'acte et son résultat, dément - elle les fondements de la justice?

Cinquante ans sont chose aisée. Quelle douleur et quelle souffrance aurait - il endurées pour un instant dans lequel il a réalisé son acte insensé, s'il avait pu vivre des milliers d'années? Et cela n'aurait pas été considéré comme une injustice à son égard. Par conséquent, la relation du châtiment avec le péché et la désobéissance n'est pas une relation temporelle, ni dans ce monde, ni dans l'autre.

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Nous concluons de tout ce qui précéde qu'une seule faute grave, comme le meurtre, peut receler en son sein une quantité illimitée de matières explosives, telle qu'elle puisse brûler l'auteur de cette faute de facon permanente et continue avec les feux et ses explosions.
C'est l'homme seul qui peut - sciemment et en toute conscience - faire montre d'indifférence à l'égard des commandements divins et détourner d'eux son visage, et souiller ainsi son âme par la mécréance,l'athéisme et le péché, déterminant par conséquent son morne destin, et parvenant enfin, bon gré mal gré, aux résultats de ses actes.

Ces questions concrètes dont nous venons de parler présentent un seul défaut qui consiste en ce que toutes les causes, les antécédents, et la manière dont l'homme se laisse prendre ou tomber dans l'aventure, peuvent être percus par tout homme. Faisant partie des évènements ordinaires,elles ne suscitent aucun étonnement.
Quant à la rétribution dans l'au - delà, elle se situe hors du cadre des sens et de l'expérience. C'est pour cela qu'elle suscite, parfois, doute et incertitude, et parfois négation même, alors que les conséquences de nos actes dans l'au - delà seront comparables à celles d'ici - bas, mais à un niveau plus large, plus élevé et plus précis.

Par conséquent, l'ensemble de nos actes et comportements en ce monde sont tels qu'ils engendrent leurs récompenses ou leurs châtiments, et demeurent suspendus au - dessus de nos têtes; ils nous avertissent du danger jusqu'au jour de la Résurrection. Nos oeuvres présentent cette particularité que nul autre que nous - mêmes ne supportera à notre place le châtiment que nous méritons. Car l'homme jouit de la liberté au cours de sa vie...

Si l'incroyance, la rebellion et la corruption se généralisaient à tous les aspects de l'existence d'un tel homme, et qu'il consacrait exclusivement tous ses moyens dans la voie de l'injustice et de l'idolâtrie des passions qui enserrent son âme, il est nécessaire qu'il expie toute privation des faveurs divines. Cette nécessité naturelle ne contredit nullement la justice divine, car l'injustice ne saurait pénétrer l'Essence divine.

L'imposition de pareils châtiments aux pécheurs et aux désobéissants repose donc sur les effets positifs de l'acte et ses conséquences naturelles. Tout comme les pieux et les hommes vertueux jouiront dans l'éternité des fruits de leurs actes. Ces derniers, grâce à leurs propres efforts et leur bonne conduite, se sont assurés le bonheur et la joie intérieure dans ce monde, et la félicité éternelle dans l'Autre.
Il y a une célèbre tradition prophétique qui nous décrit cette situation avec une image frappante. Le Prophète - Que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants -, dit:

"Ici - bas est le champ où l'on sème pour récolter les fruits dans l'au delà."

Quel homme doué de raison hésiterait à choisir entre le premier et le second, si le cas s'offrait à lui?
Il s'ensuit qu'il ne convient pas à l'homme, qui est au sommet de la création, d'accomplir une chose éteignant son rayonnement. En d'autres termes, il ne doit pas confier les rênes de son existence aux mains des passions de l'âme charnelle. Car lorsque ces dernières sont libérées, elles imposent leur domination au coeur et à la volonté de l'homme. Nous devons éviter que la fumée qui s'élève du feu des passions forme un écran devant nos yeux, et ne cause notre chute dans l'abîme du malheur et des tourments éternels.

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Nous lisons dans les recueils de traditions, cette parole prophétique:

"Dieu Tout puissant dit: 'ش fils d'Adam! J'ai été malade et tu ne m'as pas rendu visite,. L'homme répondit: 'Comment te rendrais - je visite, alors que Tu es le Seigneur des univers? Dieu dit: 'Un tel de mes serviteurs était malade, et si tu lui avais rendu visite, tu M'aurais trouvé auprès de lui. Ju t'ai demandé à boire, et tu ne M'as pas donné de l'eau., L'homme dit: 'Comment cela alors que Tu es le Seigneur des univers?, Dieu dit: 'Un tel de mes serviteurs t'avait demandé à boire, et si tu l'avais aidé à se désaltérer, tu aurais trouvé cela chez Moi. Je t'ai demandé de la nourriture, et tu ne m'en a pas donné., L'homme dit: 'Comment te nourrirais - je alors que Tu es le Seigneur des univers?, Dieu dit: 'Un de mes serviteurs t'avait demandéde la nourriture, et si tu lui en avais donné, tu l'aurais trouvé auprès de Moi."192

En prenant en considération que c'est l'état corporel et spirituel de l'homme qui le prépare à l'amour et au travail créatif, et que si ses motivations sont orientées négativement, par exemple vers l'agressivité, l'injustice et la rudesse, cela ne résulte que d'une maladie de son âme souillée par les péchés, nous comprendrons qu'il existe une voie d'issue à l'homme pour sortir de cet état.

Le Coran considère que la répugnance à commettre le péché et la désobéissance, fait partie des facultés innées en l'homme, et dit à ce sujet:

"... Mais Dieu vous a fait aimer la foi et l'a embellie dans vos coeurs, tout comme Il vous a fait détester la mécréance et la perversité et la désobéissance."193

Donc, choisir la voie de la justice et du bonheur pour parvenir au salut, au succès, et s'envoler vers l'infini, revient en réalité à emprunter la voie de la nature profonde innée.

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Explicitant la question de l'éternité, l'Imam Sâdeq -que la paix de Dieu soit sur lui - dit:

"Les gens de l'enfer resteront pour l'éternité dans l'enfer, parce que leurs intentions ici - bas étaient que s'ils y demeuraient éternellement, ils ne cesseraient jamais de désobéir à Dieu. Et les gens du paradis resteront pour l'éternité dans le paradis, car leurs intentions dans ce monde étaient que s'ils y demeuraient éternellement, ils resteraient à jamais fidèles à Dieu. C'est en raison de leurs intentions que les uns et les autres connaîtront leurs éternités."
Puis l'Imam récita la parole divine:
"Dis: chacun agit selon sa Chakila", et commenta le mot: "Chakila", disant: "selon son intention."194

L'intention certes ne suffit pas pour qu'il y ait châtiment, mais clle est comparable à une clef ouvrant une porte sur l'âme et permettant d'en connaître la qualité du contenu.
Si la rebellion, la corruption et l'égarement parviennent à un degré tel que l'homme se résout au péché et à la désobéissance, de façon permanente, l'athéisme et la turpitude le cerneront alors de toute part, et la source du bien et de la vertu se tarira en lui. Toutes les voies de salut, ou celles lui offrant l'occasion de se purifier et de retourner à la Vérité, lui seront fermées.

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Nous devons garder à l'esprit qu'il n'y a pas antagonisme et contradiction entre la jouissance des biens de ce monde et celle du bonheur de l'au - delà.
Jouir des biens permis dans ce monde, n'implique pas la frustration de ceux de l'au - delà.
Ce qui s'oppose au bonheur de l'au - delà, c'est l'idolâtrie de ce monde et le fait d'y voir un objectif en soi. C'est cela qui frustre l'homme des degrés élevés de l'au - delà. Car la passion et le zèle dont fait montre l'homme pour ce monde instable et éphémère, le rendent étranger à lui - même, à sa nature et à son destin.
Cet être doué de l'intellect se transforme progressivement en un automate privé de toute conscience, et partant sans but sublime, prisonnier d'un cadre inerte et limité incompatible avec ses potentialités élevées.

Le Coran met en garde l'homme de faire du monde son idôle et son objectiftotal. Il s'adresse au Prophète en ces termes:

"Passe outre, donc, à celui qui tourne le dos à Notre rappel, et qui ne veut que la vie présente. Voilà toute la portée de leur science!..."195
"La présente vie les fait exulter? Dans l'au - delà, elle na paraîtra que comme une jouissance temporaire."196
"Quant à ceux qui n'espèrent pas Notre rencontre et prennent agrément à la vie présente et en sont tranquilles, ainsi que ceux qui sont inattentifs à Nos signes, en vérité, voilà ceux dont le refuge est le Feu, pour ce qu'ils s'acquéraient."197

L'Islam n'envisage pas les valeurs du monde avec indifférence, mais vise à faire revivre les valeurs humaines, et reconnaît à l'homme toute la dignité et la considération qu'il mérite.

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Il est vrai qu'il regarde la vie de l'au - delà comme un objectif et une destination finale, mais il n'omet pas de faire sa part à ce monde - ci.

L'Imam Ali dit à ce sujet:

"Les gens de ce monde sont de deux sortes: un travailleur ayant oeuvré dans ce monde pour ce monde,préoccupé par l'ici -'bas au detriment de l'au delà. Il redoute la pauvreté pour ceux qui lui succèderont, et croit y être à l'abri lui - même. Il consacre ainsi toute sa vie, pour assurer le bien d'autrui. L'autre (travailleur) oeuvre dans ce monde pour ce qui viendra après (ce monde), et s'assure de sa part dans ce monde sans peiner. Il reçoit ainsi les deux bénéfices à la fois, et sera propriétaire des deux demeures à la fois. Il gagne du mérite auprès de Dieu. Il ne demandera rien qui lui sera refusé."

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En conclusion, prions Dieu Tout - puissant de nous accorder la sincérité dans la recherche de la Vérité, la pureté dans notre attachement à elle, et le sérieux dans notre travail.

Que Dieu agrée cette effort comme un acte visant entiérement à Sa satisfaction.
Il est Audient.
Louange à Dieu, Seigneur des Univers.

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