(Partie 1) Mohammed dans la bible (p)
Mohammed dans la bible
(Partie 1)
D’après le livre : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (Maison d’édition : Dar e-Tarbiya).
La Thora mentionne dans sa version traduite en arabe : « Le SEIGNEUR est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon, du côté de Seïr, il a resplendi du côté de Parân. »[1] Bon nombre de savants affirment (les termes appartiennent à Mohammed ibn Qutaïba) : « Il n’y a aucun doute et aucune confusion, après considération, que la venue de Dieu au mont Sinaï correspond à la révélation de la Thora à Moïse au mont Sinaï, comme nous pouvons le constater dans les écritures des gens du Livre et dans les nôtres. Ainsi, sa splendeur étalée à Seïr doit indubitablement correspondre à la révélation de l’Evangile au Christ, en sachant qu’il est née dans la région de Seïr, sur les terres de l’Ami d’Allah Ibrahim, dans un village intitulé Nazareth, à l’origine de nazaréen ; nom donné à ses adeptes. De la même façon qu’Il devait resplendir à Seïr par l’intermédiaire du Christ, il devait également faire Son apparition sur les montagnes de Parân (Farân) ; cela correspond à la révélation du Coran à Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم). Les montagnes de Parân se situent dans la région de Mekka. Personne parmi les musulmans ni d’ailleurs parmi les gens du Livre ne conteste que Farân n’est autre que la ville de la Mecque. Bien qu’ils prétendent autre chose, les détenteurs des anciennes écritures n’ont pas réussi à cacher cette réalité à travers leurs mensonges et leurs textes falsifiés. »
L’auteur a dit : la Thorane nous apprend-t-elle pas qu’Ibrahim a installé Hagar et Ismâ’îl à Farân[2] ?
L’auteur a dit : désignez-nous le fameux endroit dont le nom est Farân où Allah est apparu, ainsi que le nom du prophète ayant reçu la révélation après Jésus. Se manifester ou faire son apparition ; cela ne signifie-t-il pas la même chose ? Autrement dit, cela veut dire se dévoiler et se découvrir. Connaissez-vous une religion comme l’Islam dont la domination s’est répandue à travers tout l’Orient et l’Occident ? Ibn Zhafar a dit : « Seïr, où s’est manifestée la prophétie du Messie est une montagne dans la région du Shâm. »
L’auteur a dit : elle se trouve près de Bethléem, le village où il est né. Le village de Seïr s’appelle ainsi jusqu’aujourd’hui ; la montagne avoisinante porte le même nom. La Thora dit que les descendants d’Esaü étaient les habitants de Seïr. Dieu ordonna à Moïse de ne pas leur faire de mal. Ainsi, la citation des trois montagnes devient tout à fait pertinente. Hira, lieu où le Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم) reçut pour la première fois la révélation, est le plus haut sommet des environs de la Mecque. Il y a tellement de montagnes autour, qu’il y en aurait paraît-il, douze milles dans ses alentours. Cette région où le Coran est descendu pour la première fois, s’appelle Farân jusqu’à nos jours.
Le désert entre le mont Sinaï et la Mecque se nomme le désert de Farân. Personne ne peut prétendre qu’après Jésus, un livre soit révélé quelque part dans ce pays ou qu’un prophète y soit venu. Par conséquent, il n’est pas possible d’expliquer l’apparition d’Allah sur les montagnes de Farân, si ce n’est par l’avènement de Mohammed ( صلى الله عليه و ءاله وسلم). Le Seigneur (صلى الله عليه و ءاله وسلم) a énuméré dans la Thora ces révélations selon l’ordre chronologique : la Thora, l’Evangile, et le Coran. Ces Livres Saints représentent la lumière d’Allah et ils mènent à Sa voie.
Concernant le premier livre Il a dit : « il est venu ou il s’est montré » ; au sujet du deuxième il a précisé : « il a resplendi » ; et pour le troisième il a indiqué : « il est apparu ». La Thora est venue en effet comme les premières lueurs de l’aube ou de façon un peu plus intense. La révélation de l’Evangile a été comme le rayonnement du soleil procurant plus de lumière illuminant le droit chemin. Quant au Coran, il est comparable au soleil ayant envahi le ciel. Par son entremise, le Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم) a répandu la lumière d’Allah à travers l’Orient et l’Occident avec plus d’intensité que les deux Livres précédents à l’instar du soleil qui domine les deux horizons.[3] Ainsi, Allah qualifie le Coran de lampe lumineuse comme il a qualifié le soleil de lampe flamboyante.
Or, l’humanité a plus besoin d’une lampe lumineuse qu’elle a besoin d’une lampe flamboyante étant donné que cette dernière n’est utile qu'à un moment donné ; il est dit que celle-ci rayonne pendant une période déterminée tandis que la lampe lumineuse est indispensable à tout moment et n’importe où ; de jour comme de nuit, en public ou en privé. Le Prophète ( صلى الله عليه و ءاله وسلم) a dit : « Les horizons de la terre m’ont été rejoints ; l’Orient et l’Occident. Le règne de ma communauté va atteindre les frontières de ces horizons. »[4] Par ailleurs, Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) jure dans le Coran par ces trois localités dans le Verset suivant : (Par le figuier et l’olivier • Par le mont Sinaï • Par ce pays paisible • Nous avons créé l’homme de la plus belle façon • Nous l’avons ramené ensuite au plus bas degré • ہ part les croyants ayant accompli les bonnes œuvres ; ils auront une récompense inépuisable • Pourquoi dès lors démentir le jugement • Allah n’est-il pas le meilleur des juges).[5] Il a donc juré par le figuier et l’olivier qui correspondent à la Terre Sainte où ces arbres poussent, où Jésus est né, et où il a reçu l’Evangile. Il a ensuite juré par le Mont Sinaï qui est la montagne d’où le Seigneur parla à Moïse ; Il l’a appelé à partir de l’arbre sur le lieu bénit qui se trouve dans le flanc droit de la vallée.
Il a enfin juré par le pays paisible, la Mecque. Ibrahim y installa sa servante et son fils ; Allah l’a rendu sacré et paisible. Autour, les hommes s’acharnent les uns contre les autres conformément aux Lois Universelles et aux Lois Textuelles, alors qu’Ibrahim l’a rendu sacré et a imploré le Très-Haut en faveur de ses habitants.
Allah révèle : (Seigneur ! J’ai installé une partie de ma postérité dans une vallée aride, auprès de Ta Maison Sacrée, Seigneur ! Afin qu’ils observent la prière.
Dirige le cœur de certains hommes vers eux et concède-leur de bons fruits ; ainsi seront-ils reconnaissants).[6] (Et quand Nous fîmes de la Maison Sacrée un asile pour les hommes et une terre paisible. Prenez la station d’Ibrahim comme lieu de prière. Nous avons pris le serment à Ibrahim et à Ismâ’îl de purifier Ma Maison pour ceux qui voudraient en faire le tour, s’y recueillir, s’y incliner, et s’y prosterner • Et quand Ibrahim a dit : Seigneur ! Rend cette terre paisible et accorde de bons fruits à ses habitants ; ceux parmi eux qui ont cru en Allah et au Jour Dernier. Il a dit : le mécréant certes, Je le laisserais profiter un peu avant de le précipiter dans les tourments de l’Enfer ; quelle bien mauvaise destinée est-elle !)[7]
Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) nous informe ainsi qu’Ibrahim L’implora de rendre la Mecque une terre paisible. Il a évoqué dans plusieurs endroits du Coran qu’Il exauça son souhait. Son fidèle serviteur y construisit la Maison Sacrée comme le dévoile le Verset : (Quand Ibrahim et Ismâ’îl élevèrent les fondations de la Maison Sacrée, Seigneur ! Acceptes notre œuvre, tu es certes l’Entendant et le Savant • Seigneur ! Rends-nous soumis à Toi, et rends soumise à Toi une partie de notre postérité, fais-nous voir nos rites, et pardonnes-nous ; Tu es Certes Absoluteur et Miséricordieux • Seigneur ! Envois-leur un Messager issu d’eux afin qu’il leur récite Tes Versets, qu’il leur enseigne le Livre et la Sagesse, et qu’il les élèvent ; Tu es certes le Fort et le Sage).[8] (La première Maison fondée pour les hommes est celle qui se trouve à Bekka ; bénite et direction pour l’univers • il y a des signes évidents et la Station d’Ibrahim. Quiconque y entre est en paix. Les hommes doivent pour Allah faire le pèlerinage à la Maison Sacrée dans la mesure du possible ; quant au mécréant Allah se passe aisément de l’humanité).[9]
(Pour l’alliance des Qoraïchites • l’alliance de leur itinéraire d’hiver et d’été • qu’ils adorent le Dieu de cette Maison • Celui qui a apaisé leur faim et qui a apaisé leur peur).[10] (Ils dirent : si nous devions suivre la bonne voie avec toi, nous serions arrachés à nos terres, mais ne les avons-Nous pas établi sur une terre sacrée et paisible où s’amoncèlent tous les fruits qui sont des bienfaits de notre part ? Mais la plupart ne savent pas).[11] (Ne voient-ils pas que Nous avons rendu ce pays sacré et paisible ; autour les gens s’acharnent les uns contre les autres. Croient-ils au faux alors qu’ils renient les bienfaits d’Allah).[12]
(Par le figuier et l’olivier • Par le mont Sinaï • Par ce pays paisible)[13] : Allah jure ainsi par ces trois lieux illustres d’où s’est manifestée Sa lumière et Sa voie ; Il y a révélé Ses trois Livres : la Thora, l’Evangile, et le Coran comme Il nous l’enseigne dans la Thora à travers Ses dires : « Le SEIGNEUR est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon, du côté de Seïr, il a resplendi du côté de Parân. »[14] Or, étant donné que la Thora y fait référence, elle a respecté dans son énumération, l’ordre chronologique (soit du plus ancien au plus récent). En revanche, Il a juré par ses lieux dans le Coran pour témoigner de leur grandeur qui relève de la grandeur de Son pouvoir (صلى الله عليه و ءاله وسلم), de Ses signes, de Ses Livres, de Ses Messagers ; cette fois, l’énumération respecte l’ordre croissant en fonction de leur importance, le dernier endroit cité étant le plus illustre. Il a tout d’abord juré par le figuier et l’olivier, puis par le mont Sinaï, puis pour finir par la Mecque étant donné que le Coran est le plus illustre des trois Livres Saints, devant la Thora et enfin l’Evangile. Cette gradation est valable aussi pour leurs prophètes respectifs. Le serment respecte donc l’ordre croissant d’importance comme pour le Verset : (Par les vents éparpillant la poussière • Par les lourds nuages porteurs de la pluie • Par les astres qui voguent dans le ciel • Par les répartiteurs de toute chose selon un ordre reçu).[15]
Ici, le serment porte sur les catégories de la création citées l’une après l’autre. Il porte dans un premier temps sur les vents qui éparpillent la poussière, puis sur les nuages porteurs de la pluie qui sont au-dessus des vents, puis sur les astres qui voguent dans l’univers ; bien que certains assument qu’il est question dans ce Verset des vaisseaux qui voguent sur la mer, il est plus pertinent toutefois de le faire correspondre aux astres conformément à l’autre Verset disant : (Non ! Je jure par les étoiles couchantes • qui voguent vers leur refuge).[16] En les appelant Jawârî, Il a donné le même nom aux étoiles qui voguent dans le ciel qu’aux navires qui voguent sur les mers, comme dans le Verset suivant : (Parmi ses signes, il y a les navires qui voguent comme des repères sur la mer (ou pareils à des cimes)).[17] Or, les étoiles se trouvent au-dessus des nuages. Il a dit ensuite : (Par les répartiteurs de toute chose selon un ordre reçu). Autrement dit, par les anges qui concèdent un degré supérieur à tous les éléments précités.
[1] Deutéronome ; 33.1- 3
[2] Voir La Genèse 21-21. Les exégètes juifs et chrétiens prétendent que le désert de Parân se trouve dans la péninsule du Sinaï au sud de la Palestine. Le passage en question relate l’histoire où Abraham abandonna sa servante et son fils (le père d’une future grande nation), désigné incorrectement par Isaac, dans le désert de Parân, l’endroit ou la mère des arabes a miraculeusement découvert le puit de Zem Zem par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel. (N. du T.)
[3] Victor Hugo prend judicieusement le soleil en métaphore pour comparer entre la révélation de Jésus et celle de Mohammed. Voici le texte en question :
J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.
Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.
Le soleil a toujours l’aube pour précurseur. (N. du T.)
[4] Rapporté par Muslim (2889).
[5] Sourate Les Figuiers
[6] Ibrahim ; 37
[7] La vache ; 125-126
[8] La vache ; 127-129
[9] La famille de ‘Imran ; 96-97
[10] Les Qoraïchites
[11] Les récits ; 57
[12] L’araignée ; 67
[13] Les Figuiers ; 1-3
[14] Deutéronome ; 33.1*-3
[15] Les vents ; 1-4
[16] Takwîr ; 15-16
[17] La concertation ; 32
Traduit par :
Karim ZENTICI
mommade dans la bible ( Partie 2)
D’après le livre : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (Maison d’édition : Dar e-Tarbiya).
Ibn Qutaïba et d’autres savants musulmans mentionnent qu’Ismâ’îl a été élevé dans le désert de Farân, ce qui est conforme aux enseignements de la Thora où il est dit : « Abraham se leva de bon matin, prit du pain et une outre d’eau qu’il donna à Hagar. Il mit l’enfant sur son épaule et la renvoya. Elle s’en alla errer dans le désert de Béer-Shéva. Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle jeta l’enfant sous l’un des arbustes. Puis elle alla s’asseoir à l’écart à la distance d’une portée d’arc. Elle disait en effet : « Que je n’assiste pas à la mort de l’enfant ! » Assise à l’écart, elle éleva la voix et pleura. Dieu entendit la voix du garçon et, du ciel, l’ange de Dieu appela Hagar. Il lui dit : « Qu’as-tu Hagar ? Ne crains pas, car Dieu a entendu la voix du garçon, là où il est. Lève-toi ! Relève l’enfant et tiens-le par la main, car de lui je ferai une grande nation. » Dieu lui ouvrit les yeux et elle aperçu un puits avec de l’eau. Elle alla remplir l’outre et elle fit boire le garçon. Dieu fut avec le garçon qui grandit [et habita au désert. C’était un tireur d’arc] ; il habita dans le désert de Parân… »[1]
Allah nous apprend donc dans la Thora qu’Ismaël a grandi et a vécu dans le désert de Parân, après avoir échappé à la mort en raison de la soif. Le Seigneur l’a en effet abreuvé de l’eau d’un puits. Il est répandu de façon unanime à travers les peuples qu’Ismaël a grandi à la Mecque et qu’ils ont construit, lui et son père Ibrahim, la Maison Sacré. Par conséquent, Mekka et Parân sont une seule et même terre. La Thora relate ainsi la bonne nouvelle concédée à Hagar et à son fils. Le Très-Haut a dit également : « (Pour Ismail je t’exauce,) je le béni, je le rend fécond, prolifique à l’extrême [et quand Hagar ouvrit les yeux, elle vit un puit et se rapprocha, etc.] »[2] Il nous apprend ailleurs au sujet d’Ismaël : «Sa main contre tous, la main de tous contre lui. »[3]
Il est connu à l’unanimité des peuples et des textes sacrés qu’Ismaël a grandi dans le pays de la Mecque, il devient évident que Mekka et Parân soient une seule et même terre et qu’ils aient construit lui et son père la Maison Sacrée, lieu de pèlerinage depuis l’époque d’Abraham ; les arabes et d’autres hommes parmi les prophètes et autres lui consacraient le pèlerinage à l’instar de Moïse fils d’Amrân et de Yûnas ibn Matta comme le formule le recueil e-Sahîh, d’après la version rapportée par ibn ‘Abbâs et selon laquelle le Messager d’Allah (r) en passant près de Wâdî el Azraq, s’est écrié : « Quel est ce Wâdî (vallée) ?
- C’est le Wâdî d’el Azraq lui ont répondu ses Compagnons.
- J’ai l’impression de voir Moussa (r) en train de descendre le versant de la montagne les doigts dans les oreilles ; il élevait la voix pour implorer Allah (Y) et faire la Talbiya en traversant cette vallée. »
Lorsque plus loin nous sommes arrivés près du versant d’une montagne, il demanda : « comment s’appelle cet endroit ?
- C’est Harsha ont-ils répondu.
- J’ai l’impression de voir Yûnâs sur une chamelle blanche dont la bride était en fibre, habillé d’un manteau en laine, en train de traverser la vallée en faisant la Talbiya. »[4]
Dans une version, il est précisé : « Quant à Moussa, c’était un homme brun, trapu, il montait un chameau roux dont la bride était en fibre. »[5]
Avec l’avènement de Mohammed (r), le Hadj incombe à tout le monde ; les pèlerins s’y rendent de tous les coins de la terre. Le puits où Ismâ’îl et sa mère se sont désaltérés, c’est le puit de Zam-zam. Son histoire est relatée dans le recueil d’el Bûkharî, où selon ibn ‘Abbâs : « la première fois que les ceintures avaient été utilisées par les femmes, c’était de la part de la mère d’Ismâ’îl ; elle s’en était servie pour effacer ses traces aux yeux de Sara. »[6] Ensuite, Abraham l’emmena elle et son fils qu’elle allaitait encore, auprès du temple sacré. Il les laissa sous un arbre au-dessus de Zam-zam, dans les hauteurs de la mosquée. ہ l’époque, il n’y avait ni eau ni âme qui vive. Il lui laissa un sac de dattes et une outre remplie d’eau. Puis, lorsqu’il s’apprêta à partir, Hagar le suivit et s’écria : « Ibrahim ! Où vas-tu ? Nous laisses-tu dans cette vallée où il n’y a rien ni personne ? » Elle l’interrogea plusieurs fois ainsi, mais il ne se retournait pas. « Allah t’a-t-il ordonné de le faire ? s’exclama-t-elle alors.
- Oui, répondit-il.
- Hé bien, Il ne nous abandonnera pas. »
Après ces mots, elle revint sur ses pas. Ibrahim s’en alla et s’arrêta sur le versant de la montagne de façon à ne pas se faire voir. Il se retourna en direction du futur Temple pour implorer le Seigneur en ces termes : (Seigneur ! J’ai laissé une partie de ma progéniture dans une vallée aride, auprès de Ta Maison Sacrée, etc.)[7]. Hagar allaita son bébé et épuisa l’eau de son outre. Dès lors, elle et son fils furent pris par la soif. Comme elle le voyait se tordre de douleur, elle s’éloigna de lui pour ne pas souffrir de ce spectacle. Elle se rendit à Safa qui était la montagne la plus proche ; elle grimpa dessus pour dominer la vallée du regard et trouver éventuellement quelqu’un, mais elle ne vit personne. Elle descendit de Safa pour se retrouver dans l’Oued. Elle leva un pan de son vêtement et se mit à courir à perdre haleine. Après avoir traversée l’Oued, elle se retrouva en bas de Marwa. Elle monta dessus et scruta l’horizon dans l’espoir de trouver quelqu’un. Comme elle ne vit personne, elle réitéra sept fois ce parcourt.
Selon ibn ‘Abbâs, le Prophète (e) a dit : « C’est la raison pour laquelle, les gens font le parcourt entre Safa et Marwa aujourd’hui. » Arrivée enfin sur le mont Marwa, elle entendit un bruit. « Chut ! » se dit-elle a elle-même. Après l’avoir entendu à nouveau, elle s’écria : « Tu te fais entendre, si tu as quelques secours à proposer. » Elle se retrouva face à l’ange qui se tenait à l’emplacement de Zam-zam. Il tâta du talon –ou a-t-il dit de l’aile – à l’endroit de Zam-zam, et l’eau se mit à jaillir. Elle se mit à l’entourer de ses mains et à remplir son outre jusqu’à la faire déborder. Selon ibn ‘Abbâs, le Prophète (e) a dit : « Allah fasse miséricorde à la mère d’Ismâ’îl, si elle avait laissé la source de Zam-zam sans puiser l’eau de ses mains, elle coulerait aujourd’hui en surface. »[8] Elle en but reprit-il, et allaita son bébé. « Ne craignez rien, vous ne serez pas laissés à l’abandon dit l’ange, à cet endroit se trouve la Maison d’Allah que cet enfant et son père vont édifier. Allah ne laissera pas ses habitants à l’abandon. »
La maison était surélevée au dessus du sol comme une colline. Quand il y avait des torrents, ils la contournaient de part et d’autre, etc. Avec le temps, le puit de Zam-zam a été enseveli, mais ‘Abd el Muttalib le grand-père du Prophète (r) lui redonna vie. La distribution de l’eau (e-Siqâya) revint à son fils el ‘Abbâs et à sa postérité. Il avait la charge de distribuer Zam-zam et l’eau potable ; il fait ainsi partie de la tradition (Sunna) d’en boire. Allah a déclaré au sujet d’Ismâ’îl : « Je le rend fécond, prolifique à l’extrême »[9] Cette expression appuyée par une série d’adjectifs exprime l’abondance à outrance. A supposer que la Maison qu’il a construite soit désertée de tout pèlerin, et que sa postérité n’ait pas connu de prophète comme le soutiennent bon nombre de Juifs et de chrétiens, il ne serait pas possible que son futur peuple soit aussi nombreux et honoré. Au mieux, il laisserait derrière lui quelques héritiers ; une simple descendance ne peut rendre un homme aussi honoré, sauf si une partie d’entre elle serait croyante et obéissante au Tout-Puissant.
De la sorte, si l’expression « Je le rend fécond » s’adressait à une nation mécréante, celle-ci ne serait pas illustre ; on dirait plutôt que leur géniteur serait le père d’une nation infidèle. Nous comprenons ainsi que cette grande nation en question est composée de croyants qui se rendent au pèlerinage à la Maison Sacrée. Par conséquent, ce fameux rite est aimé et ordonné par Allah. Si l’on sait qu’il y a uniquement des croyants parmi les gens du Livre, nous pouvons nous rendre compte qu’ils ont consacré des œuvres aimées et agrées d’Allah. Leurs ancêtres et eux-mêmes qui perpétuent le pèlerinage à la Maison Sacrée, seraient donc une communauté dont la particularité est d’avoir été honoré par Allah et d’avoir reçu Ses éloges.
Allah a énormément honoré Ismâ’îl (ou l’a rendu énormément prolifique) en dotant sa postérité de la foi et de la prophétie. Ce privilège est pareil à celui dont Il a fait grâce à Noé et à Abraham en disant : (Nous avons envoyé Nûh et Ibrâhîm et avons mis dans leur postérité la prophétie et le Livre).[10] Il a dit également en parlant de l’Ami d’Allah Ibrahim : (Nous avons mis dans sa postérité la prophétie et le Livre).[11] Il devient facile de savoir ainsi qu’il existe dans la postérité d’Ismâ’îl certains hommes ayant reçus les honneurs et les éloges d’Allah tout comme Ismâ’îl est lui-même beaucoup, beaucoup honoré à l’instar de ses deux prédécesseurs Noé et son père. Ces honneurs dont jouissent Ismaël et sa descendance, se vérifient dans la mesure où cette grande nation est sur le chemin de la vérité et dont les membres se rendent à la Maison Sacrée. Après l’avènement de Mohammed, personne en dehors d’eux ne lui consacre le pèlerinage. C’est pourquoi, Allah (I) a révélé : (Les hommes doivent pour Allah faire le pèlerinage à la Maison Sacrée).[12] Mais lorsqu’ils ont dénié faire le pèlerinage, Il a enchaîné : (quiconque mécroit ensuite, Allah se passe aisément de l’humanité).[13]
D’autre part, cet honneur immense dont jouit les enfants d’Ismaël, les plaçant ainsi au-dessus des autres communautés, ne s’est pas vérifié si ce n’est avec l’avènement de Mohammed ; cela prouve que sa prophétie est véridique et qu’elle avait déjà été annoncée. Cette description correspond à Mohammed non au Messie. Il a en effet reçu une Loi forte, il a pulvérisé les rois de la terre et leurs peuples pour la remplir de son joug (domination), des membres de sa nation à travers l’Orient et l’Occident. Son autorité va s’installer pour toujours et personne ne pourra l’effondrer contrairement aux empires des Juifs et des chrétiens qui se trouvaient sur les meilleures terres.
Voici un autre exemple de l’annonce de Mohammed (r) à travers les paroles de Sham’ûn, comme nous le dévoile l’une de leur traduction reconnue où il est dit : « Dieu est venu avec les preuves évidentes du mont Parân. Sa louange et la louange de son peuple ont empli la terre »[14] Voici l’annonce explicite de la venue de Mohammed (r) ; il a reçu la révélation dans les montagnes de Farân ; sa louange et celle de sa communauté ont emplit les cieux et la terre. Personne en dehors de cet homme n’est sorti de Farân pour emplir de sa louange et de celle de sa communauté, les cieux et la terre. Le Messie ne sait jamais rendu sur les terres de Parân, et Moussa a reçu sa révélation sur le mont Tûr (Sinaï) qui ne se trouve pas sur les terres de Parân. Bien que le désert entre le mont Tûr et les terres du Hijâz entrent dans son territoire, néanmoins la Thora n’a point été révélée dans cette contrée. Par ailleurs, la Thora avait déjà été annoncé sur le mont Tûr tandis que l’Evangile a été annoncé sur le mont Seïr. Dans cet ordre, il est annoncé dans les prophéties de Habaquq : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange (celle d’Ahmed) emplit la terre. Le sort des peuples est dans sa main droite. La terre est allumée de sa lumière et ses chevaux montent sur la mer.»[15]
Ce genre d’annonce est également faite dans le passage de la Thora, qu’ils détiennent actuellement, dans le premier de ses cinq livres.[16] Le neuvième chapitre exactement relate l’histoire de Hagar où après s’être séparée de Sara, elle reçoit les paroles de l’ange lui disant : « « Hagar, [servante de Sara,] d’où viens-tu et où vas-tu ? » Elle répondit : « je fuis devant Sara ma maîtresse. » L’ange du SEIGNEUR lui dit : « Retourne vers ta maîtresse et plie-toi à ses ordres. » L’ange du SEIGNEUR lui dit : « Je multiplierai tellement ta descendance qu’on ne pourra la compter. » L’ange du SEIGNEUR lui dit : « Voici que tu es enceinte et tu vas enfanter un fils, tu lui donneras le nom d’Ismaël car le SEIGNEUR a perçu ta détresse. Véritable âne sauvage, cet homme ! Sa main contre tous, la main de tous contre lui. ہ la face de tous ses frères il demeure. » »[17]
Les spécialistes ont dit au sujet de cette annonce qu’Il est notoire que la main des enfants d’Ismaël avant l’avènement de Mohammed (r) n’avait jamais été au-dessus de celle des enfants d’Israël ; ces derniers se distinguaient plutôt par la prophétie et l’écriture. Ils sont en effet entrés en ةgypte avec Jacob à l’époque de Joseph. Dans cette période, les fils d’Ismaël ne concédaient aucun ascendant sur ces derniers. Ils en sortirent avec l’avènement de Moïse ; ils étaient d’ailleurs à ses côtés les hommes les plus puissants de la terre. Personne ne pouvait dès lors rivaliser avec eux. Il en fût ainsi pour les générations suivantes de Josué à David en passant par Salomon qui reçut un pouvoir concédé à nul autre. Par la suite, lors de l’invasion de Nabuchodonosor, les fils d’Ismaël n’avaient toujours aucun ascendant sur eux. Après l’avènement du Messie, les Juifs subirent la destruction du temple[18] pour la deuxième fois compte tenu qu’ils avaient semé la corruption sur terre à deux reprises.
Depuis cette période, leur règne s’est dissout et Allah les a répandus sur terre en de multiples communautés.[19] Ils ont vécu ainsi sous l’autorité des romains et des perses. Les arabes d’alors n’avaient pas plus d’autorité sur eux que les autres nations. D’ailleurs, les enfants d’Ismaël n’avaient d’ascendant sur aucun peuple ; ni parmi les gens du Livre ni parmi les incultes (ou illettrés, ignorants). Ils n’avaient pas la particularité d’avoir la main au-dessus de tous avant l’avènement de Mohammed (r) conformément aux invocations d’Ibrahim et de son fils lorsqu’ils implorèrent : (Seigneur ! Envois-leur un Messager issu d’eux afin qu’il leur récite Tes Versets, qu’il leur enseigne le Livre et la Sagesse, et qu’il les élèvent ; Tu es certes le Fort et le Sage).[20]
Après son avènement, la main des fils d’Ismaël s’installa au-dessus de tous. Aucun empire sur terre ne fut aussi puissant ; perses et romains étaient sous leur domination. Ils ont assujetti les Juifs, les chrétiens, les mazdéens, les polythéistes, et les sabéens. Ainsi, la parole de la Thora s’est réalisée : « Sa main au-dessus de tous et toutes les mains sous la sienne. » cette prédication va se perpétuer jusqu’à la fin des temps. S’il est dit que cette annonce porte en fait sur son royaume et sa puissance, nous répondons qu’il existe deux sortes de royaumes : un royaume qui ne revendique pas la prophétie ; le cas échéant les enfants d’Ismaël n’ont pas la main au-dessus de tous le monde ; et un royaume issu de la prophétie ; dans ce cas précis il est prévu pour les imposteurs : (Y a-t-il plus injuste que de tramer un mensonge sur Allah et de dire : je reçois la révélation alors que rien ne lui est révélé).[21]
L’auteur d’une telle revendication est le pire des hommes, c’est le plus grand des menteurs, le plus pervers, et le plus injuste qui soit. Son empire est pire que celui des tyrans qui ne revendiquent pas la prophétie à l’instar de Nabuchodonosor et de Sinjarib. Il n’est pas possible que ce genre de royaume puisse avoir été annoncé à la grande joie de Sara et d’Ibrahim. S’il était annoncé par exemple qu’un tyran ferait bientôt régner la terreur à travers la tuerie, la captivité des femmes et la spoliation des biens, cela ne pourrait être considéré comme une bonne nouvelle faisant la joie de celui qui l’entend. Elle deviendrait une bonne nouvelle que dans la mesure où le roi en question ferait régner la justice et où sa domination serait louable non condamnable. C’est aussi valable pour celui qui revendique la prophétie ; un tel roi ne peut être que juste (ou sincère) non un menteur.
Traduit par :
Karim ZENTICI
[1] La Genèse ; 21-14
[2] La Genèse ; 17-20 la partie entre crochets ne figurent pas dans notre version contemporaine. (N. du T.)
[3] La Genèse ; 16-12 l’auteur se réfère à des versions vraisemblablement différente de la traduction œcuménique contemporaine, ce qui jette d’autant plus le discrédit sur la bible compte tenue des multiples évolutions qu’elle a connu à travers les siècles, sans parler des différences de traductions. Ses termes en effet sont les suivants : « Il mettra sa main au dessus de celle des autres. » le sens est ainsi radicalement différent ! (N. du T.)
[4] Rapporté par el Bukhârî (5913) et Muslim (166).
[5] Cette version revient à el Bukhârî.
[6] Voir Feth el Bârî (6/400-401).
[7] Ibrahim ; 37
[8] Voir Fath el Bârî (6/402).
[9] La Genèse ; 17-20. Voici les termes de la version de la bible d’André Chouraqui qui s’avère plus littérale et plus typique. « Quant à Ishma’él, je l’ai entendu : voici, le l’ai béni, je le fais fructifier, je le multiplie beaucoup, beaucoup. » (N. du T.)
[10] Le fer ; 26
[11] L’araignée ; 27
[12] La famille de ‘Imrân ; 97
[13] La famille de ‘Imrân ; 96-97
[14] La recension de l’œuvre d’ibn Taïmiya El Jawâb e-Sahîh a été effectuée dans le cadre d’une thèse de doctorat par trois chercheurs ; ces derniers n’ont pas toujours mis la main sur certains textes en possession d’ibn Taïmiya comme il est le cas ici. (N. du T.)
[15] Habaquq ; 3, 3-4 voici le texte de la version entre nos mains : « Dieu vient de Témân, le Saint du mont Parân. Sa majesté comble le ciel. Sa louange emplit la terre. La lumière devient éclatante. Deux rayons sortent de sa propre main : c’est là le secret de sa force.»[15]
[16] Ceux-ci forment le Pentateuque. (N. du T.)
[17] La Genèse ; 16, 11-12
[18] La destruction du temple et le massacre de ses habitants furent conduits par Titus en 7O après J.C. (N. du T.)
[19] Cet exode est connu sous le nom de la diaspora. (N. du T.)
[20] La vache ; 127-129
[21] Le bétail ; 93
mommade dans la bible ( Partie 3)
D’après le livre : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (Maison d’édition : Dar e-Tarbiya).
Dâwûd a dit dans les Psaumes : « Rendez gloire à Dieu par de nouvelles gloires ; que se réjouisse celui dont Dieu a élu le peuple, a donné la victoire, et a consolidé par les miracles. Ils Lui rendent gloire sur leur couche, exaltent Dieu à plein gosier, tenant en main l’épée à deux tranchants afin qu’Il tire vengeance des nations qui ne Lui vouent pas le culte. »[1] Cette description est valable pour Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) et sa nation. Ils sont ceux qui en effet crient la grandeur d’Allah à voix haute, à travers l’Edhen, pour annoncer les cinq prières par jour, ou quant ils se trouvent en hauteur.
Selon Jâbir ibn ‘Abd Allah : « En voyage avec le Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم), nous proclamions la grandeur d’Allah en montée et nous Lui rendions gloire en descente ; la prière a été instituée ainsi. » Rapporté par Abou Dâwûd et d’autres.[2] D’après el Bukhârî et Muslim, selon ibn ‘Omar : « De retour avec ses armées, d’une expédition, du Hadj, ou de la ‘Umra, si le Messager d’Allah montait sur le versant d’une montagne ou un endroit rocheux, il disait : Allah Akbar ! Trois fois. Ensuite, il disait : il n’y a d’autre dieu en dehors d’Allah digne d’être adoré seul et sans associé, Il détient la royauté et les louanges, et Il est capable de tout. Nous revenons repentant, adorant, prosternant, et notre Seigneur louant ; Allah a tenu Sa promesse, Il a donné la victoire à Son serviteur, et a défait les coalisés à Lui tout seul. »[3]
D’après Sahih el Bukhârî, selon Anas : « Nous étions avec le Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) à Médine lorsqu’il pria le Dhuhr quatre Rak’â. Il a ensuite prié le ‘Asr deux Rak’â à Dhû el Huleïfa où il passa la nuit. Puis, il monta sa monture qui le conduisit à el Baïda. Il loua Allah, le glorifia, et exalta Sa grandeur (en disant : Allah Akbar !). Il se sacralisa ensuite pour le Hadj et la ‘Umra, etc. »[4] Selon Abû Huraïra également : « Un homme s’est écrié : Cher Messager d’Allah ! J’aimerais partir en voyage alors fais-moi des recommandations.
- Tu dois craindre Allah et dire : Allah Akbar ! A` chaque hauteur. Après son départ, le Prophète s’est exclamé : O^ Allah ! Raccourcis-lui les distances et allège-lui son voyage. » Rapporté par l’Imam Ahmed, e-Tirmîdhî, et e-Nasâî.
D’après ibn Mâja, selon le même Compagnon : « Je te recommande de craindre Allah et de dire : Allah Akbar ! A` chaque hauteur. D’après Abû Dâwûd et d’autres avec une chaîne narrative authentique, selon ibn ‘Omar : « lorsque le Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم) et ses armées grimpaient ils disaient : Allah Akbar ! Et s’ils descendaient ils disaient : Subhâna Allah ! »[5]
Par ailleurs, la première génération exaltait Allah à voix haute à l’occasion de l’Aïd : la fête de la fin du Ramadhan et la fête du mouton. Ils le faisaient au cours de la prière, du sermon, en se rendant sur le lieu de prière, les jours de Mina pour les pèlerins, et après chaque prière partout ailleurs. La Tradition veut en effet que l’Imam dise : Allah Akbar ! A` voix haute. El Bukhârî a évoqué que ‘Omar ibn el Khattâb exaltait Allah à Mina. Comme les gens de la mosquée l’entendaient, ils le répétaient derrière lui. Comme ils se faisaient entendre dans les marchés, alors tout le monde s’écriaient : Allah Akbar ! A` tel point que tout Mina vibrait. Ibn 'Omar et ibn ‘Abbâs allaient au marché pendant les dix premiers jours de Dhû el Hidja ; lorsqu’ils disaient Allah Akbar, les gens le répétaient derrière eux. Ils exaltaient Allah au moment d’immoler leur mouton, leur offrande et leur sacrifice pour le pèlerinage.
Leur Prophète disait au moment de l’immolation : « Bismi Allah, Allah Akbar ! » Ils exaltaient également leur Seigneur au moment du jet de pierres, sur les monticules de Safa et de Marwa, au cours du Tawaf en passant devant le coin de la Pierre Noire. Ils disaient Allah Akbar à tous ces moments à voix haute sans compter les fois où ils le faisaient à voix basse. Allah (صلى الله عليه وسلم) a indiqué aux jeûneurs ce qu’ils devaient faire le jour de l’Aïd, à la fin du Ramadhan en disant : (afin que vous terminiez ses jours et que vous exaltiez Allah pour vous avoir guidé, ainsi serez-vous reconnaissants).[6] En outre, lorsqu’Il a évoqué l’offrande à immoler lors de la fête du sacrifice qui correspond au grand jour du pèlerinage, Il a dit : (La chamelle grasse, Nous vous l’avons compter parmi les rites d’Allah ; vous y avez un bien. Invoquer Allah au moment de l’immoler, lorsqu’elle se tient debout l’un des pieds attachés. Après s’être affalée sur le sol, vous pouvez en manger et en offrir aux pauvres qu’ils en réclament ou non. Ainsi, Nous vous l’avons soumise, ainsi serez-vous reconnaissants • Allah n’a que faire de sa chair et de son sang, Il veut uniquement que vous soyez pieux. Ainsi, Il vous l’a soumise afin que vous exaltiez Allah pour vous avoir guidé ; et annonce aux bienfaiteurs).[7]
Les chrétiens nomment la fête des musulmans : L’Aïd Allah Akbar, étant donné que l’exaltation d’Allah y est prépondérante. Cette pratique n’est en vigueur chez aucune autre communauté ; ni chez les gens du livre ni chez quiconque. Moussa réunissait les fils d’Israël à l’aide d’un cor tandis que les chrétiens utilisaient une cloche. Proclamer la grandeur d’Allah à voix haute est propre à l’éthique musulmane. L’Edhen compte en effet parmi les rites musulmans. Nous comprenons ainsi qu’il est insuffisant de l’interpréter comme certains l’ont fait par la Talbiya des pèlerins. D’après el Bukhârî et Muslim, selon Anas : « Avant d’attaquer une tribu, le Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم) vérifiait si on y entendait l’Edhen ou s’il y avait une mosquée. Puis, il attaquait. » Dans la version de Muslim, il est précisé : « Il attaquait après l’aurore. Il veillait à entendre l’Edhen ; s’il l’entendait il retenait ses armées sinon il lançait l’ordre de bataille. »[8] Après avoir entendu quelqu’un dire : Allah Akbar ! Allah Akbar ! Le Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) s’exclama : « Il est à l’état de nature. » L’homme a déclaré ensuite : « J’atteste qu’il n’y a de dieu en dehors d’Allah.
- Tu viens d’être sauvé de l’Enfer lui a-t-il déclaré. »[9]
« tenant en main l’épée à deux tranchants » : ce sont les épées arabes avec lesquelles les Compagnons et leurs successeurs ont conquit les territoires. « Ils Lui rendent gloire sur leur couche » : ce passage décrit les croyants dont la caractéristique est d’évoqué Dieu debout, assis, ou allongé sur le côté. La position initiale de la prière est debout ; la personne incapable de le faire peut prier assise ou au pire des cas allongés sur le côté. Ils n’abandonnent l’évocation d’Allah sous aucun prétexte. En cas extrême, ils prient chez eux allongés sur leur lit contrairement aux gens du Livre.
La prière est la plus grande forme de glorification comme le confirme le Verset : (Alors glorifiez Allah au lever et au coucher du soleil • à Lui les louanges dans les cieux et la terre le soir et au moment du zénith).[10] (Et glorifie les louanges de Ton Seigneur avant le lever et après le coucher du soleil).[11] D’après el Bukhârî et Muslim, selon Jâbir ibn ‘Abd Allah : « Nous étions assis auprès du Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) une nuit de pleine lune. Après avoir levé les yeux en sa direction, il déclara : vous verrez Votre Seigneur comme vous voyez la lune sans être gêner (ou sans se bousculer) pour la voir. Si vous pouvez ne pas manquer de prier avant le lever et avant le coucher du soleil, alors faites-le. Il a récité ensuite : (Et glorifie les louanges de Ton Seigneur avant le lever et après le coucher du soleil ; une partie de la nuit et à l’extrémité du jour (au zénith) ainsi seras-tu satisfait).[12]
Cela explique les paroles de David : « Rendez gloire à Dieu par de nouvelles gloires » Les glorifications imposées par Dieu sont d’une nouvelle forme à l’exemple des cinq prières par jours prescrites aux musulmans. Lorsque Jibrîl s’exécuta devant le prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم), il lui affirma : « Telles sont les heures prescrites à toi et aux prophètes avant toi. »[13] Les prophètes en effet glorifiaient Allah à ces heures précises comme en témoigne le passage précédent mais aussi la nouvelle glorification exprimée dans le reste du passage.
Il ne peut s’agir des chrétiens ; ils n’exaltent pas le Seigneur à voix haute et ils n’ont pas la particularité d’avoir des épées à deux tranchants avec lesquelles Allah tire vengeances des autres nations. L’histoire apprend plutôt qu’ils étaient faibles au milieu des autres communautés. Ils n’ont fait la guerre à personne. Les chrétiens ont d’ailleurs tendance à condamner toute action guerrière contre les infidèles. Certains d’entre eux voient en l’esprit guerrier un prétexte pour condamner Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) et ses adeptes. Ils oublient pourtant que Dieu ordonna à Moïse d’en découdre avec les infidèles. Les tribus d’Israël ont affronté l’ennemi sous son commandement. Yûsha’ (Josué) a reprit le flambeau ainsi que David et bien d’autres prophètes. Ibrahim lui-même a eu recourt à la force pour parer à l’injustice que ses compagnon subissaient.
Dâwûd a dit dans les Psaumes (Zabûr) : « Ainsi, Dieu l’a béni à tout jamais. O^ brave, ceins ton épée au côté, car la splendeur et la louange triomphe en toi. Chevauche par la parole de vérité et la dévotion ; ton spectre (Namûs) et ta loi sont liés à la crainte que ta main inspire ainsi que tes flèches affûtées, les peuples tombent sous toi. »[14] Les savants disent que personne en dehors de Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) n’a prit l’épée après David. Il est celui qui a fait tomber les peuples à ses pieds et sa législation inspire la crainte comme il nous l’apprend lui-même (صلى الله عليه و ءاله وسلم) : «La victoire m’a été donné (par Allah) grâce à la crainte que j’inspire à une distance d’un mois. »[15] Dâwûd a informé qu’il était le détenteur d’un Namûs et d’une Loi. Il l’a qualifié de brave pour exprimer la force et la domination au-dessus des ennemis d’Allah à l’inverse des gens faibles qui vivent sous le joug de leurs ennemis.
Mohammed est le Prophète de la miséricorde et le Prophète de la guerre ; ses adeptes sont durs envers les mécréants et doux entre eux ; humbles envers les croyants et fiers envers l’ennemi à l’inverse des personnes faibles dans les deux camps, comme les chrétiens vivant sous la domination des infidèles, ou encore les Juifs en supériorité face aux croyants. L’arrogance a même poussés ces derniers, toutes les fois que leur vient un messager dont le discours est contraire à leurs passions, à le démentir pour les uns ou à le tuer pour les autres.
Traduit par :
Karim ZENTICI
[1] Les Psaumes ; 149 dans la version actuelle, il est dit : « Alléluia ! Chantez pour le SEIGNEUR un chant nouveau ; chantez sa louange dans l’assemblée des fidèles. Qu’Israël se réjouisse de son Auteur, que les fils de Sion fêtent leur roi. Qu’ils jouent pour lui du tambour et de la cithare. Car le SEIGNEUR favorise son peuple ; il pare de victoire les humbles. Que les fidèles exultent en rendant gloire, que sur leurs nattes ils crient de joie, exultant Dieu à plein gosier, tenant en main l’épée à deux tranchants. Tirer vengeance des nations et châtier les peuples, enchaîner leurs rois et mettre aux fers leurs élites, exécuter contre eux la sentence écrite, c’est l’honneur de tous les fidèles ! Alléluia ! ».
[2] Rapporté par Abou Dâwûd (2599) avec une chaîne narrative jugée Mo’dhal (dont la chaîne est interrompu par deux éléments), selon Sheïkh ‘Abd el Qâdir el Arnaût.
[3] Rapporté par el Bukhârî (1797) et Muslim dont l’énoncé revient (1344).
[4] Rapporté par el Bukhârî (1551).
[5] Rapporté par Abou Dâwûd (2599).
[6] La vache ; 185
[7] Le pèlerinage ; 36-37
[8] Rapporté par el Bukhârî (610) et Muslim (382).
[9] Rapporté par Muslim (382).
[10] Les Romains ; 17-18
[11] Ta-Ha ; 130
[12] Ta-Ha ; 130
[13] Rapporté par Abû Dâwûd (393), et e-Tirmîdhî (149). L’origine de ce Hadith se trouve également dans el Bukhârî (521) et Muslim (610).
[14] Les Psaumes ; 45 la version actuelle dit : « Le cœur vibrant de belles paroles, je dis mes poèmes en l’honneur d’un roi. Que ma langue soit la plume d’un habile écrivain ! Tu es le plus beau des hommes, la grâce coule sur tes lèvres ; aussi Dieu t’a béni à tout jamais. O^ brave, ceins ton épée au côté, ta splendeur et ton éclat. Avec éclat chevauche et triomphe pour la vraie cause et la juste clémence. Que ta droite lance la terreur : tes flèches barbelées (dans une autre version :
aiguisées). Sous toi tomberont des peuples. »
[15] Rapporté par el Bukhârî (335) et Muslim (521).
Mohammed dans la bible (Partie 4) Mohammed dans la bible (p) Mohammed dans la bible (Partie 4)
D’après le livre : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (Maison d’édition : Dar e-Tarbiya).
Les savants ont dit : Dâwûd a déclaré dans les Psaumes : « Notre Seigneur est Grand et comblé de louange. »[1] La traduction affirme : « Notre Dieu est Très Saint, et Mohammed a remplit de joie la terre entière. » Dâwûd a cité explicitement le nom de Mohammed et celui de sa terre natale qu’il a appelé la cité de Dieu ; il a informé que sa parole va remplir la terre entière.
L’auteur a dit : nous avons vu précédemment dans un Hadith authentique qu’il fut demandé à ‘Abd Allah ibn ‘Amr (une autre version parle de ‘Abd Allah ibn Sallâm) : « Parles-nous de la description du Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) dans la Thora :
- Il est décrit dans la Thora répondit-il, avec certaines qualités qui lui sont attribuées dans le Coran. »[2] Il a ensuite cité la description rapportée dans la prophétie d’Esaïe (Ash’iya) et qui n’est pas dans le Livre de Moussa.[3] Nous avons déjà vu que le terme de Thora ne signifie pas exclusivement le livre de Moussa, mais c’est un nom générique pour désigner les livres en possession des gens du Livre. Il est connu chez les adeptes de la Thora et de l’Evangile que la Thora est un nom générique regroupant les écrits des Juifs et des chrétiens ; il comprend le Livre de Moussa, les Psaumes de David, et les écrits des autres prophètes. Par contre, l’Evangile n’appartient pas aux gens des premières écritures (les Juifs), mais il concerne uniquement les chrétiens. Quant aux écrits des autres prophètes, ils sont reconnus par les deux confessions.
Pour le confirmer, nous pouvons voir qu’Allah rapproche souvent dans le Coran entre celui-ci et la Thora et l’Evangile. Par contre, les Psaumes sont cités séparément (ou sous une forme simple) à l’exemple du Verset : ( Alif, Lâm, Mîm, Allah Il n’y a d’autre dieu en dehors de Lui, le Vivant et le Subsistant • Il a fait descendre sur toi par à-coups le Livre en toute vérité qui confirme les livres avant lui. Il a descendu la Thora et l’Evangile • Auparavant une direction pour les hommes, et Il a descendu le Furqân).[4] (Allah a acheté aux croyants leur vie et leurs biens en échange du Paradis ; ils combattent sur le chemin d’Allah pour Lequel ils tuent et se font tuer. Il l’a promis en toute vérité dans la Thora, l’Evangile, et le Furqân).[5] (Celui qu’ils trouvent inscrit dans leurs livres ; la Thora et l’Evangile).[6]
Les détenteurs de l’Ecriture le trouvent en effet inscrit dans les écrits qu’ils détiennent. Dans bon nombre de passages, il est mentionné de façon plus explicite que dans le seul Livre de Moussa. Si l’on entend par Thora un ensemble de livres, il n’est ainsi pas étonnant pour toute personne sensée, que Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) y soit aussi souvent cité et décrit, ainsi que sa communauté. Il est évident qu’Allah se sert de sa présence dans les écritures comme argument et preuve irréfutable. S’il est plus souvent et plus explicitement cité dans les autres écrits que dans ceux de Moussa, il devient ainsi plus important de les exploiter au lieu d’uniquement se contenter du Livre de Moussa.
Ainsi, si l’on prend la Thora dans le sens d’une compilation de livres, comme il en est l’usage chez les Compagnons et leurs successeurs qui ont traité ce sujet, cela démontre à l’extrême l’excellence du Coran et des livres anciens et qu’ils témoignent chacun en faveur des autres. Il nous incombe en effet de croire à tous les prophètes sans distinction comme le formule le Verset : (Dites : Nous croyons en Allah, au Livre qui nous est révélé, au Livre révélé à Ibrahim, Ismâ’îl, Ishâq, Ya’qûb, et aux tribus d’Israël, au Livre révélé à Moussa et à ‘Issa, et au Livre révélé aux prophètes de la part de leur Seigneur ; nous ne faisons aucune différence entre eux, et nous Lui sommes soumis).[7] (Mais la vertu c’est de croire en Allah et au Jour dernier, aux anges, aux livres, et aux prophètes).[8]
Quant aux Psaumes, le Coran les mentionne sous une forme simple (non composée) à deux reprises ; dans le Verset : (Nous t’avons consacré la Révélation comme Nous l’avons consacré à Nuh et aux prophètes après lui, et Nous avons consacré la révélation à Ibrahim, Ismâ’îl, Ishâq, Ya’qûb, aux tribus d’Israël, à ‘Issa, Ayyûb, Yunâs, Haroun, et Suleïmân, et Nous avons donné le Zabûr à Dâwûd • Des messagers dont Nous t’avons raconté l’histoire auparavant et des messagers dont Nous t’avons rien raconté ; Allah a explicitement parlé à Moussa).[9] (Nous avons préféré certains prophètes à d’autres et Nous avons donné le Zabûr à Dâwûd).[10] Il l’a donc cité sous une forme simple.
Cependant, Il a évoqué le ‘’Livre de Moussa’’ sous cette forme composé non en utilisant le terme de Thora dans maints passages du Coran. Il a dit entre autre : (Ou bien celui que Son Seigneur a éclairé d’une preuve qu’un témoin venant de Lui récite. Et auparavant, il y avait le Livre de Moussa ; éminent et Miséricorde. Ceux-là croient en lui, mais Quiconque mécroit en Lui parmi les coalisés, l’enfer sera son rendez-vous).[11] (Dis : Voyez-vous s’il venait vraiment d’Allah, et que vous l’ayez renié bien qu’un témoin des enfants d’Israël en témoigne autant. Lui aurait cru et vous vous seriez remplis d’orgueil. Allah certes ne guide pas le peuple injuste) jusqu’à : (Et auparavant, il y avait le Livre de Moussa ; éminent et Miséricorde. Voici le Livre venant confirmer en langue arabe (le livre avant lui) afin d’avertir les injustes et annonce la bonne nouvelle aux bienfaiteurs).[12] (Ils n’ont pas estimé Allah à sa juste valeur lorsqu’ils ont dit : Allah n’a rien révélé à personne. Dis : Qui donc a révélé le Livre que détenait Moussa ? Il est lumière et direction pour les hommes).[13] Il a dit plus loin : (Nous avons ensuite donné à Moussa le Livre achevé en l’honneur du bienfaiteur).[14]
Ainsi, le terme de la Thora englobe tous les livres entre les mains des Juifs et des chrétiens avec notamment le Zabûr et autres ; tous entre dans cette appellation.
Le nom du Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم) et sa description sont cités et répétés avec force dans la Thora. Ils le connaissaient aussi bien qu’ils connaissaient leurs propres fils ; dans l’hypothèse où les livres reconnus par la grande majorité d’entre eux, ne soient pas falsifiés et qu’ils soient restés dans leur état original.
Les savants ont dit : Dâwûd a déclaré dans les Psaumes : « Afin que se reposent les habitants du désert et des villages et que deviennent la terre de Qidhar (Qédar) des prairies, et que rendent gloire les grottes et qu’ils hèlent des sommets des montagnes les louanges du Seigneur et qu’ils répandent ses gloires dans les îles.
»[15] ہ qui d’autre appartiendrait le désert si ce n’est au peuple de Mohammed ? Qui d’autre serait Qidhar si ce n’est le fils d’Ismâ’îl, l’ancêtre du Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) ? Qui d’autres seraient les habitants des grottes et de ces montagnes si ce n’est les arabes ?
Dâwûd a dit dans les Psaumes : « Qu’il traverse d’une mer à l’autre, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre ! Les habitants des خles s’inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière, les rois de Perse se prosterneront devant lui, toutes les nations lui seront soumises et obéissantes. Il délivrera le malheureux opprimé par un plus fort que lui, il défendra les humbles privés d’appui, il sera doux avec le pauvre et le faible, on priera sur lui et on le bénira sans relâche. »[16]
Cette description répond à celle de Mohammed et à sa communauté non à celle du Messie. Ses conquêtes s’étendent en effet de la mer romaine (méditerranée) à la mer perse (golfe persique) et des fleuves Bûjeïhûn (Amou-Daria en Ouzbékistan) et Saïhûn (Syr-Daria au Kazakhstan) à l’extrémité des terres du Maghreb. Le Prophète a dit : « La terre m’a été réuni ; l’Orient et l’Occident. Mon royaume va parvenir aux limites de ce qui m’a été réuni. »
« On priera sur lui et on le bénira sans relâche. » à chaque prière parmi les cinq office quotidienne et autre. Tous les membres de sa communauté invoquent pendant leur rite : ش Allah ! Prie sur Mohammed et la famille de Mohammed, et béni Mohammed et la famille de Mohammed. Ainsi, on prie sur lui et on le béni.
« Les habitants des خles s’inclineront devant lui » Les habitants de la Presqu’île arabique et des deux îles entre le Tigre et l’Euphrate, de l’île de Chypre, et de l’Andalousie.
« Les rois de Perse se prosterneront devant lui » Ils ont tous embrassé l’Islam ou ont payé le tribut en guise de soumission. Par contre, certains rois romains ne se sont pas convertis et ne se sont pas soumis (ou se sont soumis) au tribut. C’est pourquoi, il est fait mention uniquement des rois perses. Les nations se sont soumises à lui ; elles le connaissent et connaissent sa nation. Elles ont choisi de devenir croyantes, de se soumettre avec hypocrisie, ou de conclure la trêve et la paix, ou au pire des cas elles le craignent. Il a enfin délivré les faibles des tyrans. Par contre, le Messie ne jouissait pas de son vivant d’une telle puissance. Même ses adeptes après sa mort, ils n’ont pas atteint les frontières d’un tel empire. Il ne reçoit pas non plus les prières et la bénédiction jours et nuits étant donné plutôt que les chrétiens lui consacrent l’adoration.
Les savants ont dit au sujet de la prophétie d’Esaïe : Esaïe a dit : « On m’a dit : Va, sois guetteur et guette ce que tu vois. J’ai dit : j’ai vu deux cavaliers arrivés ; l’un sur un âne, l’autre sur un chameau. L’un dit à l’autre : Babylone est tombée et ses habitants pour le sacrifice. »[17]
Les savants ont dit : la personne sur l’âne c’est ‘Issa et celle sur le chameau c’est Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم). Il est d’ailleurs plus connu pour être apparenté au chameau que ‘Issa l’est pour être apparenté à l’âne. C’est sous Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) que les idoles de Babylone ont été brisées.
Traduit par :
Karim ZENTICI
[1] Les Psaumes ; 96.4
[2] Voici le passage en question : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu que j’ai moi-même en faveur. J’ai mis mon Esprit sur lui. Pour les nations il fera paraître le jugement, il ne criera pas, il n’élèvera pas le ton, il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur, etc. » Esaïe ; 42.1,9
[3] Le Pentateuque.
[4] La famille de ‘Imrân ; 1-4
[5] Le repentir ; 111
[6] El A’râf ; 157
[7] La vache ; 136
[8] La vache ; 177
[9] Les femmes ; 163
[10] Le voyage nocturne ; 55
[11] Hûd ; 17
[12] El Ahqâf ; 10-12
[13] Le bétail ; 91
[14] Le bétail ; 154
[15] Nous avons un passage proche de celui-ci dans Esaïe 42.11-12
[16] Les Psaumes ; 72.8-15 la version actuelle dit : « Qu’il domine d’une mer à l’autre, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre ! Les nomades s’inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière. Les rois de Tarsis et des خles enverront des présents ; les rois de Saba et de Séva paieront le tribut. Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront. Oui, il délivrera le pauvre qui appelle, et les humbles privés d’appui. Il prendra souci du pauvre et du faible ; aux pauvres il sauvera la vie : Il les défendra contre la brutalité et la violence, il donnera cher de leur vie. Qu’il vive ! On lui donnera l’or de Saba, on priera pour lui sans relâche, on le bénira tous les jours. »
[17] Esaïe 21.6-9 : « Car ainsi m’a parlé : « Va place le guetteur qu’il annonce ce qu’il verra. S’il voit un char attelé de deux chevaux, un cavalier sur un âne un cavalier sur un chameau, qu’il fasse bien attention, qu’il redouble d’attention ! » Celui qui regarde a crié : « A mon poste de guet, monseigneur, je me tiens tout le jour, à mon poste de garde, je reste debout toute la nuit. Et voici ce qui vient : un homme sur un char attelé de deux chevaux. Il prend la parole et dit : ‘’Elle est tombée, elle est tombé, Babylone, et toutes les statues de ses dieux sont par terre, brisées.’’ »
Mohammed dans la bible (Partie 5)
D’après le livre : El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (Maison d’édition : Dar e-Tarbiya).
Les savants ont dit : le prophète Esaïe (عليه السلام) a annoncé au sujet de la Mecque – qu’Allah l’honore – : « Lève tes regards autour de toi et tu seras rayonnante et heureuse car les richesses des mers te viendront et les ligues des nations te visiteront, jusqu’à t’inonder de lourds chameaux et te rétrécir le sol en raison des trésors qui te seront rassembler. Les béliers de Madiân te seront ramenés, les gens de Saba te viendront, et le bétail de Fâran te sera regroupé, et les gens de Maareb vont te servir. »[1] Il fait allusion aux gardiens du temple de la Mecque qui sont les enfants de Maabar, le fils d’Ismâ’îl.
Les savants ont dit : toutes ces choses se sont réalisées à la Mecque. Il y est déposé les trésors des deux mers, les ligues des nations viennent y faire le pèlerinage, les moutons de Fâran y sont amenés pour les offrandes et le rite du pèlerinage. Fâran est le large désert à l’intérieur duquel se trouve la Mecque. Sa terre s’est rétrécie en raison des flux de lourds chameaux qui portent les personnes et leurs charges, et les gens de Saba – qui sont les yéménite – y sont venus.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe (عليه السلام) a prononcé explicitement le nom du Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) en ces termes : « Je t’ai fais loué ش Mohammed ! ش Sainteté du Seigneur ! Ton nom existait depuis l’éternité »[2] Les savants ont dit : reste-t-il après cela une opportunité pour un égaré de parler ou d’incriminer ? « Ton nom existait depuis l’éternité. » cela correspond exactement aux paroles de Dâwûd que nous avons déjà relaté, et disant : « Son nom existait avant le soleil. »
« ش Sainteté du Seigneur ! » signifie : ش celui que le Seigneur a purifié, l’a délivré du genre humain, et l’a élu pour Lui.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe (عليه السلام) a témoigné de la probité et de la piété de cette communauté : « Je vais lever un étendard pour une nation lointaine, il lui sera sifflé des extrémités de la terre et la voici qui se hâtera très vite. »[3] Cet appel correspond à la formule de Talbiya récitée par le pèlerin au cours du Hadj, que le Prophète a enseignée. Ils rendent le culte exclusif à Allah, et l’unifient dans sa Seigneurie. Ils ont cassé les idoles et ont délaissé les divinités. L’étendard élevé c’est la prophétie. Le sifflement c’est l’invitation venant d’Allah de venir à Sa Maison Sacrée pour y accomplir les rituels. Ils répondent à cet appel en toute soumission.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe en parlant de la Mecque – qu’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) l’honore – a dit : « Avance et vibre, toi stérile qui n’as pas enfanté, prononce la gloire et jubile, toi qui n’as pas porté d’enfant ; ta famille sera plus nombreuse que ma famille. »[4] Il entend par famille les Lieux Saints de Jérusalem et par stérile il entend la Mecque étant donné qu’elle n’a pas enfanté avant notre Prophète (صلى الله عليه و ءاله وسلم). Il ne convient pas de dire que la stérile serait les Lieux Saints de Jérusalem, le temple des prophètes et la source de la révélation. Cette terre a ainsi toujours été fertile.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe en parlant explicitement du sceau des prophètes a déclaré : « Un enfant nous est né, il est merveilleux et annonciateur, avec une marque sur l’épaule, le prince (Arkûn) de la paix, dieu fort, son règne est le règne de la paix, et le fils de son monde, il s’assoit sur le trône de David. »[5]
Les savants ont dit : Arkûn signifie la personne puissante dans la langue de l’Evangile. Les princes sont donc les hommes puissants. Lorsque Jésus a guéri un homme de la folie, les Juifs se sont exclamés : « Seul le prince des démons est capable de sortir les démons des humains. » Ils entendent par-là : « Un démon puissant. » le Messie a dit dans l’Evangile : « Le prince de ce monde vient. »[6] Il veut dire : soit Satan soit le mauvais, la puissance du mal parmi les humains. Il l’a appelé dieu dans le même ordre que le verset de la Thora : « Dieu a établi Moussa comme dieu pour le Pharaon. »[7] Autrement dit : un juge contre lui et un gouverneur sur lui. Cela est du même ordre également que les paroles de Dâwûd aux notables de son peuple : « Vous êtes des dieux. »[8] Ainsi, Esaïe témoigne que la prophétie de Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) est véridique. Il a évoqué en outre son signe le plus manifeste et le plus particulier ; autrement dit la tâche noire sur son épaule.
Par Allah ! Sûleïmân n’avait pas cette marque ni le Messie. Il a enfin mentionné qu’il va s’asseoir sur le trône de David, c’est-à-dire qu’il va hériter des enfants d’Israël ; leur prophétie et leur royaume, et il va prendre leur règne.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe a dit concernant la nation mohammadienne : « Le désert et les villes vont se remplir des habitants de Qédar, ils rendent gloire et des sommets des montagnes ils hurlent, ils rendent le respect à Dieu, et rendent gloire sur les terres et les mers. »[9] Qédar est le fils d’Ismâ’îl à l’unanimité des hommes, Rabî’a et Mudhar font partis de sa descendance, et Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم) est issu de Mudhar. Cet accroissement en nombre et ces glorifications (ils font leur cinq prières quotidienne sur terre et mer ; partout la terre leur est pure et peut servir de lieu de prière) se sont réalisés après l’avènement de Mohammed (صلى الله عليه و ءاله وسلم).
Les savants ont dit : le prophète Esaïe a dit en parlant de la Mecque : « Je t’ai dessiné sur ma main, et tes enfants viendront vite, celui qui veut te faire peur ou te trahir sera éloigné de toi ; lève donc ton regard autour de toi, ils te viendront et se rassembleront vers toi. Tu porteras mon nom, je suis le vivant, tu seras vêtue de manteaux, et ornée d’une couronne. Tes endroits seront étroits tellement il y aura d’habitants et d’invocateurs. Ceux qui s’érigent contre toi devront te craindre, tes fils vont se multiplier tellement que tu vas t’écrier : qui donc m’en a offert autant alors que je suis seule ? Ils voient une stérile, mais qui me les a fait grandir et me les a pris à sa charge ? »[10]
Les savants ont dit : Essaïe décrit l’importance de la Ka’ba. Allah l’a recouvert d’un tapis de brocart luxueux, et a chargé son entretient aux Khalifes et aux rois. Mekka est la ville dont Allah a fait grandir le nombre d’enfants grâce aux pèlerins et à ses résidents. Elle expulse quiconque aspire à lui faire peur ou à la détruire. Elle a toujours été fière, respectée et sacrée. Aucun humain n’a réussi à l’humilier. Quand l’armée de l’éléphant s’est attroupée autour, Allah l’a décimé par un châtiment connu de tous. Elle a toujours été peuplée d’habitants et de pèlerins depuis l’époque d’Ibrahim l’Ami d’Allah.
Par contre, les lieux saints de Jérusalem ont été détruits à maintes reprises. Elle fut désertée et des ennemis se sont emparés d’elle et de ses habitants. Il a informé également de l’humiliation de quiconque veut s’ériger contre elle. Cela concerne la Ka’ba indépendamment du Quts. Allah révèle : (Quiconque y commet une déviation en toute injustice, Nous lui faisons goûter un châtiment douloureux).[11] El Hûjjâj ibn Yûsuf avait une grande vénération pour la Maison Sacrée. Il ne la visait pas spécialement lorsqu’il a prit pour cible ibn e-Zubaïr de ses catapultes. Sa progéniture abondante provient des pèlerins qui la visitent et des fidèles qui la prennent comme direction dans leur prière. Ses enfants sont beaucoup plus nombreux que les enfants des Lieux Saints de Jérusalem.
Les savants ont dit : le prophète Esaïe a rapporté les paroles suivante du Seigneur : «Je fais les éloges de Mon bien-aimé et de mon fils Ahmed. » Allah l’a désigné comme étant son bien-aimé et son fils. Certes, Dâwûd est aussi un fils, mais Mohammed s’est distingué par une particularité car il a dit : « Mon bien-aimé, mon fils, Je lui fais les éloges. » Il a légiféré comme rituel à Esaïe de faire les éloges de Mohammed. Il a imposé comme pratique à lui et à sa communauté, de lui faire les éloges et de le révérer afin de faire connaître la valeur et le rang qu’il jouit auprès de Dieu. Ce privilège n’a été concédé à aucun autre prophète. Esaïe a dit : « Nous avons entendu des extrémités de la terre la voix de Mohammed. »[12] Voici donc une énonciation explicite du Messager d’Allah dans le livre d’Esaïe. Que les gens du Livre nous fassent connaître le nom d’un prophète que les prophètes ont prononcé explicitement en dehors du Messager d’Allah (صلى الله عليه و ءاله وسلم) ?
Traduit par :
Karim ZENTICI
[1] Esaïe ; 60.4-7 dans la version actuelle, il est dit : « Porte tes regards sur les alentours et vois : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils vont arriver du lointain, et tes filles sont tenues solidement sur la hanche. Alors tu verras, tu seras rayonnante, ton cœur frémira et se dilatera, car vers toi sera retournée l’opulence des mers, la fortune des nations viendra jusqu’à toi. Un afflux de chameau te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d’Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR. Tout le petit bétail de Qédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nebayoth seront pour tes offices. »
[2] Les auteurs de la recension n’ont pas retrouvé ce texte dans la version actuelle. (N. du T.)
[3] Esaïe ; 5.26-29 dans la version actuelle, il est dit : « Il lève un étendard pour une nation lointaine, il l’a siffle des extrémités de la terre et la voici qui se hâte et arrive très vite. Aucun de ses hommes n’est fatigué, aucun ne trébuche, aucun n’est assoupi ni endormi. Les ceintures ne sont pas détachées et les cordons de sandales ne sont pas rompus. Ses flèches sont aiguisées, tous ses arcs sont tendus. On prendrait pour de la pierre les sabots de ses chevaux, pour un tourbillon les roues de ses chars. Son rugissement est celui d’une lionne, elle rugit comme les lionceaux, elle gronde, elle s’empare de sa proie, elle emporte, et personne ne la lui arrache. Mais en ce jour-là, il y a aura un grondement contre elle, semblable au grondement de la mer. On regardera vers la terre et voici : ténèbres et détresse, et la lumière sera obscurcie par un épais brouillard. »
[4] Esaïe ; 5.26-29 dans la version actuelle, il est dit : « Pousse des acclamations, toi stérile, qui n’enfantait plus (dans une autre version : qui n’a pas enfanté), explose en acclamation et fibre, toi qui ne mettait plus au monde ; car les voici en foule, les fils de la désolée, plus nombreux que les fils de l’épousée dit le SEIGNEUR. Elargis l’espace de ta tente, les toiles de tes demeures, qu’on les distende ! Ne ménage rien ! Allonge tes cordages et tes piquets, fais-les tenir, car à droite et à gauche tu vas déborder : ta descendance héritera des nations qui peuplerons les villes désolées. »
[5] Esaïe ; 9.5-6 dans la version actuelle, il est dit : « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. La souveraineté est sur ses épaules. On proclame son nom : « Merveilleux – Conseillez, Dieu – Fort, Père à jamais, Prince de la paix. » Il y aura une souveraineté étendue et une paix sans fin pour le trône de David et pour sa royauté, qu’il établira et affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours – l’ardeur du SEIGNEUR, le tout-puissant fera cela. »
[6] Jean ; 14.30
[7] L’Exode ; 7.1
[8] Les Psaumes ; 82.1
[9] Esaïe ; 42.10-13 dans la version actuelle, il est dit : « Qu’élèvent la voix le désert et ses villes, les villages où habitent Qédar ; que les habitants du roc poussent des acclamations, du sommet des montagnes qu’ils lancent des vivats ; qu’on rende gloire au SEIGNEUR, qu’on publie dans les îles sa louanges ! Le SEIGNEUR tel un héros, va sortir, tel un homme de guerre, il réveille sa jalousie, il pousse un cri d’alarme, un grondement et contre ses ennemis se comporte en héros. »
[10] Voir Esaïe ; 54.1-17
[11] Le pèlerinage ; 25
[12] Ce texte ne figure pas dans la version actuelle, mais un autre lui est proche ; voir : Esaïe ; 62.12