La nature de l'unité islamique Les principes de l'union islamique
Les principes de l'union islamique Aujourd'hui l'unité au sein du monde de l'Islam constitue l'ultime objectif que si cette unité est réalisée en ce moment là, il pourra, en vérité garantir l'honneur et la gloire de tout un chacun, permettant de mettre en application les verdicts et les principes islamiques...
Les principes de l'union et de la cohésion islamiques et leur impératif Définition de l'unité islamique
Par l'unité islamique, nous ne voulons pas l'unification des différentes branches islamiques. Le champ de confrontation des écoles islamiques, des convictions scolastiques et de jurisprudence - toute école a ses propres croyance - relève du domaine scientifique. C'est le champ scientifique, c'est le champ de Fiqh, c'est le champ du débat scolastique et des différends entre les convictions d'ordre du fiqh et de scolastiques pourrait ne pas avoir aucun effet sur le plan de la réalité de la vie ou de la politique. Par l'unité du monde de l'Islam nous entendons l'absence de conflit, pas de conflit pas de différends. (Audience accordés aux participants à la Conférence internationale de l'Unité islamique, le 21août 2007).
La nature de l'unité islamique Avant son avènement, la Révolution islamique a adressé ce message à tous les musulmans. A l'époque post-révolutionnaire jusqu'à présent, nous avons recommandé aux frères musulmans dans les 4 coins du monde, que l'Ummah islamique loin des divergences de vue religieuses et celles concernant la scolastique et le Fiqh, soit placée devant un monde qui est sérieusement contre l'Islam. On doit employer cette cohésion au profit de l'Islam et des Musulmans. (Audience accordée aux responsables de l'Assemblée mondiale des Gens de la demeure prophétique - bénis soient-ils, mars 1997)
La diversité au sein du monde islamique, point faible ou point fort ? L'Ummah islamique est constituée des nations et des adeptes de différentes écoles. Cette diversité avec la pluralité géographique dans une partie névralgique et importante du globe terrestre peut être considérée comme un point fort de la grande Ummah de l'Islam. Par la suite le patrimoine, la culture et l'histoire commune de cette dernière, s'avéreraient plus efficaces dans cette immense contrée en mettant à son service les capacités humaines et naturelles. Le colonialisme occidental depuis son introduction dans les pays islamiques a pris en considération ce même point en semant partout la discorde.
Les hommes d'Etats colonialistes étaient bien conscients que si l'identité homogène du monde de l'Islam était formée, les chemins seraient fermés sur leur hégémonie politique et économique.
Ainsi, dans un effort assidu et à long terme, ils ont accentué les divergences de vue entre les Musulmans en exploitant l'ignorance des masses et la faiblesse des dirigeants politiques et culturels, et ils ont ainsi continué à conforter leur hégémonie dans les pays musulmans. (Message au Congrès du Hadj le 30 octobre 2006) Qu'entend-on par " s'accrocher au câble de Dieu "
Quel est le sens de cette expression coranique " s'accrocher au câble de Dieu " ? Cela signifie avoir foi en Dieu et en qualifiant d'impie le Taghout, celui qui est rebelle à son Seigneur. Les différents groupes d'Ummah islamiques croient en Dieu mais ne considèrent pas le Taghout comme une impiété. On doit rejeter le Taghout. Sinon on ne parviendra pas au seuil de la cour divine. Nous n'invitons pas les pays, les gouvernements et les nations à se précipiter pour faire la guerre contre l'Amérique, nous les invitons plutôt à refuser de se soumettre à l'Amérique. Nous les appelons à ce qu'ils ne coopèrent pas avec les ennemis de l'Islam et les musulmans. Par exemple on ne doit pas coopérer avec eux en ce qui concerne l'unité de l'Ummah islamique, on doit reconnaître l'Ummah islamique avec son propre trait c'est-à-dire l'union. (L'audience accordée aux participants à la Conférence internationale sur l'unité islamique, 21 août 2006)
La nécessité de l'unité au sein du monde de l'Islam Le monde de l'Islam a plus que jamais besoin de l'unité du Verbe. Les nations musulmanes font l'objet de la tyrannie exercée par les ennemis de l'Islam et l'arrogance. Les nations musulmanes se sentent affligées de ce qu'ils constatent en Irak, en Palestine et en Afghanistan. Leur cœur est empli de douleur et leur gorge plein de cris ; les Etats islamiques doivent utiliser de cette force. (L'audience accordée aux responsables de l'Ordre à l'occasion du bienheureux jour anniversaire de la naissance du cher prophète de l'Islam - Que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants - septembre 2004).
La nécessité de la cohésion et de la résistance du monde de l'Islam face à l'Amérique et ses alliés Aujourd'hui, le monde de l'Islam doit résister en bloc devant les violations de l'arrogance américaine et ses alliés, en tout lieu et sous toute forme qu'ils soient ? Il doit savoir qu'il n'existe aucune autre solution que la résistance pour anéantir cet élément maléfique, en l'occurrence l'Amérique et l'arrogance, il doit savoir qu'aucune flexibilité, négligence et retrait n'assouviraient l'appétit insatiable des arrogants.
L'Amérique et l'arrogance ne souhaitent que la domination absolue sur le monde de l'Islam, notamment sur la région du Moyen-orient. . (L'audience accordée aux responsables de l'Ordre à l'occasion du bienheureux jour anniversaire de la naissance du cher prophète de l'Islam - Que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants - septembre 2004)
La nécessité de l'union du monde de l'Islam Aujourd'hui, le monde de l'Islam plus que tout autre moment a besoin de l'unité et d'union et les musulmans doivent s'unir comme des frères. Cette union ne se concrétise contre aucun pays du monde, plutôt elle constitue un facteur important et fondamental pour maintenir et protéger les intérêts de l'Ummah islamique.
(L'audience accordée au président du Zanzibar, Salmine Amor et la délégation accompagnant, octobre 1999).
La nécessité de l'Unité du monde de l'Islam Aujourd'hui, le monde de l'Islam pour sa survie, son honneur et son salut et pour hisser le drapeau de l'Islam a besoin de l'unité. Laquelle logique pourrait résister devant ces questions ? Si l'on peut y résister, alors des divergences de vue seront créées.
L'unité va avant toute les nécessités et les priorité, elle est la priorité des priorités. Pourquoi nous ne comprenons plus la nécessité de l'unité entre les musulmans ? (L'audience accordée aux responsables de l'Ordre et les de la Conférence sur l'unité, avril 2004)
La nécessité de l'union et de la cohésion du monde de l'Islam Aujourd'hui, plus que jamais, le monde de l'Islam a besoin de l'union, de solidarité et du recours au Coran. D'une part, les capacités du monde de l'Islam pour le développement, la gloire et le pouvoir ont été révélés au grand jour plus que par le passé et aujourd'hui, la grandeur de l'Ummah islamique est devenue un grand motif et une grande revendication des jeunes et des élites. Les slogans hypocrites des arrogants ont perdu de leur efficacité et les visées funestes de ces derniers ont été progressivement dévoilées par l'Ummat islamique et de l'autre, les mondivores qui rêvent toujours la souveraineté sur le monde entier, craignent constamment le réveil et l'unité de l'Ummat islamique en les considérant comme un grand obstacle devant leurs funestes complots et feront tout leur possible dans cette voie. Aujourd'hui, c'est le jour de fraternité dans tous les domaines et face à tous les complots. C'est un jour où le terrain est préparé à la parousie du Vénéré Mahdi- que Dieu hâte sa venue-
(Message au grand Congrès du Hadj, janvier 2004)
Le remède aux maux du monde de l'Islam Le renforcement de l'esprit et de l'identité islamique constituent le vrai remède de toutes les difficultés actuelles du monde de l'Islam. Les Chiites ont toujours le porte-étendard de l'unité islamique et la R.I.I. prenant en considération cette question considère comme son propre tâche la défense de l'Ummah islamique. (La rencontre avec les participants à la conférence de l'Assemblée mondiale des Gens de la demeure prophétique - bénis soient-ils - octobre 2003).
L'unité du monde de l'Islam contre qui? Ce qui est important pour nous les musulmans c'est d'approfondir notre connaissance de l'Islam et du Grand Prophète de l'Islam. Aujourd'hui, dans le monde de l'Islam la discorde et la séparation constituent un véritable problème. Le Prophète constitue l'axe de l'unité du monde de l'Islam, le point de croyance de tout, le point de concentration de tous les sentiments. Nous les musulmans, nous ne connaissons aucun autre point clair que le prophète. Tout le monde le croit, outre cela, un lien affectif et spirituel relie les cœurs et les sentiments des musulmans à l'existence bénie du prophète.
Ceci constitue le centre de l'unité..... Les oulémas de l'Islam, les intellectuels musulmans, les écrivains, les poètes et les artistes au sein du monde de l'Islam sont chargés aujourd'hui de tracer, dans la mesure du possible, l'immense personnalité du Prophète et ses dimensions sublimes pour les musulmans et les non musulmans, ce qui contribue à l'union de l'Ummah islamique et à l'épanouissement de l'éveil islamique de ses jeunes. (L'audience accordée aux responsables de l'Ordre à l'occasion, juin 2000).
Le Prophète de l'Islam, axe principal de l'union islamique Le Grand Prophète de l'Islam est l'axe autour duquel pivote l'unité. Le monde de l'Islam est capable de se nouer à ce point. Ici c'est le lieu où les sentiments de tous les musulmans sont concentrés. Ici c'est le foyer de l'amour, d'affection et du monde de l'Islam. Vous constatez comment les plumes des mercenaires des Sionistes attaquent ce foyer en l'offensant. Ils prennent en compte ce point afin que l'on oublie l'importance de l'outrage fait à l'Ummah islamique. C'est le point principal ; les politiciens, les élites scientifiques et culturels, les écrivains, les poètes et les artistes s'appuient sur ce même point et c'est grâce à cette devise que les musulmans se rapprochent les uns des autres. Les musulmans ne doivent pas prendre en considération les divergences de vue, ils ne doivent pas accuser les uns, les autres, ils ne doivent pas considérer comme impie, l'un et l'autre, ils ne doivent pas s'écarter de la religion. Le cœur de l'Ummah islamique bat au rythme du rappel du prophète, nous sommes tous les épris de ce vénéré prophète. (L'audience accordée aux responsables de l'Ordre, au jour anniversaire de la naissance du très vénéré messager de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants- avril 2007)
Le Jihad est créer l'entente entre les musulmans Nous sommes tous témoins du fait qu'il a accompli de la meilleure manière le Jihad sur le sentier Dieu. C'est ce que nous lisons dans le pèlerinage de l'Emir des Croyants et des autres Imams (bénis soient-ils). Nous sommes tous chargé de ce Jihad. Le Jihad scientifique, le Jihad pratique, le Jihad à l'époque de la guerre, le Jihad à l'époque de la paix, le Jihad contre l'âme charnelle, le Jihad contre l'ennemi à l'extérieur, le Jihad contre l'âme charnelle, le Jihad contre la langue, tous sont des leçons. Tous ce que vous faites pour la promotion de la religion ou bien le rehaussement du niveau du rôle des musulmans constituent le Jihad. Ce que vous apprenez pour faire parvenir la nation islamique à la promotion générale s'appellent le Jihad. Les efforts déployés pour créer l'entente et l'affection parmi l'Ummah islamique et sa solidarité sont appelés aussi le Jihad. Lorsque vous luttez contre les désirs charnels sataniques dans votre for intérieur, cela aussi est une sorte de Jihad, lorsque vous considérez, dans le verbe et dans l'acte, comme ennemis, les ennemis de Dieu, de la religion et du Coran, est le Jihad. Tous ceux-ci constituent les leçons données par l'Emir des croyants et les leçons des grands de la religion. Le Jihad ne se limite pas seulement à un champ de bataille et l'Ummah islamique en oubliant le Jihad dans la voie de Dieu se trouve aujourd'hui dans une situation désastreuse. (L'audience accordée aux différentes couches sociales au jour anniversaire du vénéré Imma Ali -béni soit-il - , 8 août 2007)
L'unité des musulmans, la condition à la réalisation de la promesse divine Le Tout Puissant a promis: Dieu vous aidera, Dieu vous guidera. Notre cher Imam aussi nous a promis pratiquement cette leçon à la nation iranienne et notre nation a vu de ses propres yeux le résultat, le monde aussi en a été témoin.
Il ne fait aucun doute que la promesse divine soit accomplie: la promesse est pratique et se réalisera. Mais à condition de la résistance, de ne pas perdre le chemin et l'objectif, de maintenir l'unité et l'appui au Tout Puissant. (juin 2006)
L'union, origine des progrès scientifiques et politiques dans le monde de l'Islam La question de l'union constitue le plus important sujet du monde de l'Islam. Si cette union se réalisait, nous pouvions enregistrer des progrès scientifiques et politiques. (L'audience accordée aux participants à la conférence internationale de l'Unité islamique, 21 août 2007)
Les maux chroniques du monde de l'Islam De nos jours, le monde de l'Islam est aux prises avec des maux chroniques. Peut-être, parmi lesquels, les plus importants sont: les conflits politiques et religieux, l'ébranlement de la morale et de la foi, l'arriération scientifique et industrielle, la dépendance politique et économique, l'aristocratie, l'excès et l'orgueil et tout cela sur le fonde de la misère, de la faim et du malheur, de l'absence de la confiance en soi, le désespoir, l'isolement de la religion et sa séparation de la politique et de la vie, l'absence d'initiative dans la création de nouveaux termes dont le Coran est la source inépuisable , l'apathie envers l'offensive culturelle de l'Occident et en fin de compte le fait de fouler aux pieds l'honneur et la gloire des nations musulmanes à l'ombre des tergiversations et des tromperies de certains dirigeants politiques. Ces maladies sont créées les unes par les autres et tout au long du temps à la suite de la trahison, de l'absence de volonté, l'ignorance et le despotisme des éléments à l'intérieur ou bien des ennemis et de la tyrannie des étrangers; ce qui a assené un coup dur à l'Ummah islamique. Les échecs du monde de l'Islam proviennent de ces maladies et pour parvenir au bonheur, la seule voie c'est le salut. (Message adressée à l'occasion des jours du pèlerinage et des cérémonies du désaveu des mécréants, mars 2000)
Les facteurs contribuant à l'union et à la séparation au sein du monde de l'Islam On doit lutter contre certains facteurs qui perturbent l'unité, par exemple, les différends interethniques, les divergences interconfessionnelles, les litiges politiques. En s'appuyant sur le nom sacré du Prophète et en se rappelant que ce vénéré est l'axe de l'unité de l'Ummat islamique, on parviendra à ces différends.
Pire encore ce sont les différends aboutissant à la discorde semer parmi l'Ummat islamique.
Sur le fonde de ces différends interethniques, interconfessionnels, les ennemis de l'Islam poursuivant la même ligne politique sèment la discorde entre les Musulmans.
Les mains de l'ennemi, leurs complots et leurs réflexions sont bien manifestes à travers ces différends; on doit les éliminer. Les grands de l'Ummah de toutes les ethnies ne doivent pas permettre que les troubles créés parmi les musulmans de la part des ennemis de l'Islam mettent davantage en danger la paix, l'amitié et l'affection. Le Coran recommandé à l'unité. Le Coran nous a prévenu que si nous perdions notre unité et solidarité; notre honneur, gloire et pouvoir seraient anéantis.
(L'audience accordée aux responsables de l'Ordre et aux dirigeants des pays islamiques, avril 2006)
La mission des élites du monde de l'Islam Les oulémas, les intellectuels, les Grands et les penseurs érudits du monde de l'Islam, ceux qui disposent de ces tribunes populaires et sont capables de construire l'opinion de leur peuple, ont une grande mission à accomplir ; ils doivent faire comprendre de la meilleure manière, à ce peuple la force nationale, la force du peuple au sein du monde de l'Islam, car il y a des siècles, en l'occurrence, début de l'époque du colonialisme jusqu'à présent que l'arrogance a voulu suggérer aux nations musulmanes qu'ils sont incapables de faire quelque chose, ils ne peuvent rien faire.(L'audience accordée aux participants à la Conférence internationale sur l'unité islamique, 21 août 2006)
La nécessité de la rédaction de la charte de l'unité islamique Mettez en application le terme de l'unité islamique, préparez la charte que tous les oulémas, tous les intellectuels du monde, toutes les élites politiques ont confirmé sincèrement et pour sa mise en vigueur, ils ont fait tout leur possible et tout cela afin que désormais aucun musulman, adepte d'une école de l'Islam ne puisse condamner celui qui prononce le terme du monothéisme; nos frères doivent s'unir.
(L'audience accordée aux participants à la Conférence internationale sur l'unité islamique, 21 août 2006)
La mission des Etats islamiques dans l'unité de l'Ummah islamique Aujourd'hui l'unité au sein du monde de l'Islam constitue l'ultime objectif que si cette unité est réalisée en ce moment là, il pourra, en vérité garantir l'honneur et la gloire de tout un chacun, permettant de mettre en application les verdicts et les principes islamiques. Le monde de l'Islam est capable de le faire. Et pour cela, les Etats et même les peuples doivent aider.
Les gouvernements aussi doivent contribuer à mettre en application cette unité, union, et cohésion. L'Ummah islamique si elle retrouvait sa place véritable sur la scène internationale, elle saurait ensuite à même à soutenir ces Etats et d'autres états islamiques ne seront plus contraints de se soumettre, désormais, à l'Amérique et à l'Angleterre, car en ce moment c'est l'Ummah islamique qui les protégeait et se trouvait derrière eux.
(L'audience accordée aux participants au 2ème congrès marquant le souvenir d'Ibn Meiytham Bahrâni, 15 janvier 2007)
L'élite, responsable de la propagation de l'unité des écoles islamiques L'élite politique, religieuse, culturelle ainsi que la fleur des personnalités nationales, des jeunes et des universitaires assument une responsabilité plus lourde que les autres. Il incombe à ces élites de se choisir pour slogans l'unité et l'entente entre les adeptes des écoles islamiques, et de bannir le sectarisme et toutes les divergences qui en découlent. (Le message au Congrès grandiose du Hadj, 9 janvier 2007)
Les responsabilités de l'élite intellectuelle et politique du monde de l'Islam Les élites politiques et intellectuelles du monde de l'Islam sont chargées d'une lourde responsabilité. Que les penseurs musulmans transmettent, clair et éloquent, aux hommes le message émancipateur de l'Islam. Qu'ils donnent une juste conception de l'identité islamique des nations musulmanes. Qu'ils rappellent à la jeune génération les enseignements lumineux de la sainte religion, consacrés notamment à des thèmes tels que les droits de l'Homme, la liberté, la démocratie, les droits de la femme ainsi que la lutte contre la dépravation, la discrimination, la misère et l'arriération scientifique. Qu'ils mettent au grand jour la duperie médiatique de l'Occident à propos de la lutte anti-terrorisme et de l'action contre les ADM. De nos jours, le monde occidental doit relever ces défis, aussi bien sur le plan théorique que dans le pratique et c'est à lui d'en répondre devant l'opinion publique internationale. L'Occident doit répondre du massacre des enfants palestiniens, des droits de la femme et de la préservation de sa dignité, du droit à l'autodétermination des nations et de leur droit de disposer de leurs ressources et richesses et même du droit de ses propres citoyens. L'interdiction du port du voile islamique dans certains pays européens ne témoigne-t-elle pas de la fausseté de ses prétentions sur la liberté ?
Les hommes politiques et les responsables des pays islamiques sont aussi pour leur part, chargés d'importants devoirs historiques. Leur responsabilité majeure consiste à ne s'appuyer que sur leur propre nation et balayer d'un revers de la main les diktats infinis des puissances arrogantes. Qu'ils ne jettent pas aux oubliettes l'immense et puissante identité de l'" Umma islamique ", qui est la clé à de nombreux problèmes. Que l'indice déterminant dans les prises de décision liées au monde de l'Islam repose sur les intérêts de l'Umma islamique et le maintien de son autorité. (Le message au Congrès grandiose du Hadj, 1er février 2003) Les responsabilités du monde de l'Islam : connaître la force du peuple et la lutte sur le sentier divin
Il incombe à tout un chacun d'avoir une juste conception de cette force colossale et immense qu'est celle du peuple. L'initiative, la volonté, la sincérité dans le verbe et l'acte ainsi qu'un travail assidu s'avèrent nécessaires pour mettre une telle force au devant de la scène. Si la masse du peuple entre en scène et si les hommes politiques et les dirigeants des pays s'approchent aux masses populaires, aucune puissance ne sera en mesure de les confronter, aucune menace ne les intimidera. Certes, l'homme ne parviendra à rien sans le jihad, c'est au creuset des épreuves qu'il se formera. L'Umma islamique doit endurer les difficultés pour réaliser ses objectifs sublimes. Voilà les importants devoirs qui nous incombent aujourd'hui, au sein du monde de l'Islam. (L'audience accordée aux participants de la Conférence internationale de l'Unité islamique, 21 août 2006)
L'unité de l'Umma islamique : la clé des problèmes des minorités musulmanes " L'unité de l'Umma islamique " est la priorité de nos priorités au sein du monde de l'Islam. Si nous arrivons à surmonter la perfidie de l'ennemi et à déjouer ses complots divisionnistes, nous saurons régler un grand nombre de nos problèmes. Le problème des minorités islamiques est un de ces problèmes qui sera surmonté. (L'audience accordée aux participants de la Conférence internationale de l'Unité islamique, 21 août 2006)
Différend et inimité : une maladie maligne du monde de l'Islam Nous souffrons d'une maladie dangereuse, qui demande un grand effort pour l'éliminer. Divergences, incohérences, inimité sont de maladies très dangereuses. Et je tiens à vous rappeler que si, dans le passé, une telle maladie se trouvait de manière normale, dans le corps du monde de l'Islam et de l'Umma musulmane, de nos jours la politique politicienne cherche à tout prix de l'aggraver. Nous en constatons de si terribles et nombreux exemples au sein du monde de l'Islam, qui font trembler tout homme lucide. Nous ne craignons pas l'animosité externe. L'aspect imposant de l'Amérique et des puissances arrogantes ne nous a pas jusqu'ici faits peur ni intimidés. Les campagnes venimeuses aux niveaux politique, militaire, propagandiste et économique ne sont absolument pas parvenues à nous rendre passifs et n'y parviendront jamais. Or, c'est cette maladie, rongeant de l'intérieur le monde de l'Islam, qui nous fait trembler et que nous craignons. Trouvez-en un remède.
(L'audience accordée aux participants de la Conférence internationale de l'Unité islamique, 21 août 2006)
Union : le point final de l'hégémonie de l'ennemi sur le monde de l'Islam Fort d'un milliard et demi d'âmes, riche en multiples et variés ressources, doté de nombreuses potentialités géographiques et naturelles, le monde de l'Islam qui dispose de capitaux uniques dans leur genre, est en mesure de bâtir un bloc uni et titanesque. Il fait maintenant plus de deux siècles que la bourse du colonialisme occidental se gonfle constamment des richesses de cette région. Que ce soit à l'ère du vieux colonialisme ou celle du néo-colonialisme ou celle des temps modernes, cette région a été d'une manière ou autre au service des objectifs politiques de l'Arrogance, à sa tête l'Amérique. Si l'Umma islamique restitue son unité, si la puissance islamique, dans le sens propre du terme, se manifeste, si l'indépendance islamique, la véritable indépendance, se réalise dans son sens véridique, l'hégémonie économique, politique et culturelle de l'ennemi sera éradiquée. Une telle chose n'est pas à leur goût, ils feront tout leur possible pour que cela ne se produise pas. Diviser, semer la discorde est le moyen qu'ils ont trouvé ; et cette maladie s'est malheureusement ancrée dans le corps du monde de l'Islam. (L'audience accordée aux participants de la Conférence internationale de l'Unité islamique, 21 août 2006)
Divergence chiite-sunnite : la somme du fanatisme et du colonialisme Les divergences, sur le fond du fanatisme, entre les partisans de deux convictions, ont toujours existé et existent encore et sont normales. Ce ne sont pas propres aux chiites et sunnites. On peut constater au fil du temps, les divergences, même, entre les différentes branches du chiisme et du sunnisme. Tournez les pages de l'histoire, constatez les divergences entre les différentes branches sunnites - à titre d'exemple les ash'arites, et les mu'tazilites, les hanbalites, les hanafites et les shaféites, etc. - ainsi que parmi les diverses branches chiites, il y avait toujours des différends. Lorsque ces divergences arrivent aux échelles plus basses - chez la population - elles pourraient parvenir à des points dangereux et extrémistes, cela pourrait aboutir à des prises de bec. Les oulémas se retrouvent, entament un dialogue et discutent ; or, lorsque ce sera au tour de ceux qui sont dépourvus de moyens scientifiques, ils agissent sous l'impulsion des sentiments, ils agitent les poings et dégainent les armes ; voilà ce qui est dangereux. Il y avait toujours de telles choses dans le monde ; et il y avait toujours des croyants qui essayaient d'endiguer de tels comportements. Les oulémas et les élites se sont attelés à empêcher les couches sociales non scientifiques à s'accrocher. Or, depuis un certain temps, un autre facteur aussi y est intervenu et ce n'est que le " colonialisme ". Je ne voudrais pas dire que les divergences entre sunnites et chiites ont toujours été liées au colonialisme ; non, les sentiments y ont aussi leur part ; les ignorances, le fanatisme, les sentiments débridés et les préjudices y interviennent ; mais depuis que le colonialisme y est entré en plein pied, il a exploité a maxima, cette arme. (L'audience accordée aux participants au 2ème congrès marquant le souvenir d'Ibn Meiytham Bahrâni, 15 janvier 2007)
L'unité islamique, un barrage au post-néocolonialisme Nulle doute que le monde de l'Arrogance considère l'éveil des musulmans, l'unité islamique et le progrès de nos nations sur les scènes du savoir, de la politique et de l'innovation, comme le plus grand obstacle à leur hégémonie mondiale ; c'est pourquoi il s'en est pris de tous ses moyens. Nos nations musulmanes sont loin d'oublier l'expérience de l'époque du colonialisme et du néocolonialisme. Aujourd'hui, à cette période du post-néocolonialisme, il faut tirer leçon de ces expériences et ne pas permettre à l'ennemi d'imposer, encore une fois, pour une longue durée, son hégémonie sur notre sort. (Le message au Congrès grandiose du Hadj, 9 janvier 2007)
Les nouvelles occasions pour le monde de l'Islam Quoique le colonialisme, dans le passé, ait su conforter ses assises dans le monde de l'Islam et métamorphosé les musulmans en des nations dépendantes, de nouvelles occasions s'offrent maintenant au monde de l'Islam, qu'il doit saisir. La plus importante de ces occasions réside dans l'Islam lui-même et sa puissance ; puisque la sainte religion est en mesure d'équiper aussi bien sur le plan physique que spirituel, les musulmans, les unir sous une même bannière et assurer leur cohésion. (L'audience accordée aux oulémas, aux scientifiques, aux penseurs et aux intellectuels du monde de l'Islam, décembre 2003)
3. Le Hadj est une grande occasion pour l'unité des Musulmans Si les Musulmans saisissent l'occasion d'or que leur fournit le Hadj et s'ils profitent bien de ce point d'appui et de ce grand rassemblement qui se tient, tous les ans, une grande partie de la déception et du sentiment de faiblesse, qui plane sur les nations, disparaîtront.
Le grand rassemblement annuel du Hadj peut être une démonstration concrète de la grandeur, de la diversité et de la puissance spirituelle et humaine du monde de l'Islam. Ce rassemblement fournit une occasion aux élites et aux représentants des nations musulmanes pour mieux se connaître, établir des liens et échanger des points de vue. Lors du pèlerinage du Hadj, les pèlerins peuvent être informés de ce qui se passe, véritablement, dans les autres pays musulmans et ils pourront ainsi contre le vaste tapage et la campagne d'intoxication des ennemis du monde musulman. Et tout en bénéficiant de l'ambiance spirituelle de la Mecque, pour se préparer à un mouvement harmonieux et pur en vue de favoriser le retour à la souveraineté de l'islam, de retrouver leur dignité et leur indépendance et de créer une évolution fondamentale dans leurs pays respectifs. "
Message, adressé, le 15 mars 2000, par le Guide suprême de la Révolution islamique, l'honorable Ayatollah Ol Ozma Khamenei, aux pèlerins et à l'occasion du rituel du Hadj et de la cérémonie du désaveu des mécréants).
Le Hadj : Source de la solidarité interislamique Le Hadj est une occasion exceptionnelle et hors commun, pendant cette période, les pèlerins se purifient le cœur et l'âme et jouissent, autant qu'ils puissent, de la pluie de clémence. En même temps, la grande Oumma islamique, composée des nations, très diversifiées, au point de vue des races, des cultures et des géographies, peut parvenir à la solidarité, à la prise de conscience de soi et au réveil, ce dont, a fortement, besoin, aujourd'hui, le monde de l'islam. (Message adressé, le 31 janvier 2004, par le Guide suprême de la Révolution islamique au grand rassemblement du Hadj).
Les bienfaits du Hadj pour le monde de l'Islam En Islam, la plupart des obligations religieuses, y compris la prière, ont un aspect social. Mais, l'aspect social du Hadj est beaucoup plus important. Il s'agit, en fait, d'un aspect éternel, qui marque la mémoire d'une nation, d'une Oumma. A vrai dire, si profité, à juste titre, de l'aspect social du rituel du Hadj, ce rassemblement annuel suffit d'évoluer le monde de l'islam. Pendant cette période, des liens s'établissent, des cœurs se rapprochent et diverses nations se connaissent davantage et se familiarisent, réciproquent, avec des notions qui caractérisent leurs cultures. Les Musulmans devront se trouver, lors du Hadj et connaître le sens de ce rituel. Le Hadj peut, vraiment, corriger une nation. et c'est un très grand bienfait. (Extrait des propos, tenus, le 3 mars 1998, par le Guide suprême de la Révolution islamique, au cours d'une rencontre, avec les organisateurs du Hadj).
Le Haje : Symbole de l'Oumma islamique Ce grand et magnifique rassemblement nous permet de découvrir la réalité de la grande Oumma islamique, qui est, au-delà des nations, toutes races, couleurs et langues, confondues. C'est ensemble tissé et concerté, ces langues qui expriment la même parole, ces corps et ces cœurs, tournés vers la Qibla, ces gens qui représentent divers pays et nations, constituent un bloc uni qu'est l'Oumma islamique. (Message adressé, le 9 janvier 2005, au grand congrès du Hadj). Le Hadj : Facteur d'unité
Le Hadj est d'une part, le symbole de l'unité, permettant de créer des liens avec Dieu, de se familiariser avec les versets coraniques et se rapprocher de la cour divine, et de l'autre, il est le symbole de l'unité et de la solidarité de l'Oumma islamique, permettant de briser les murs, de lever les rideaux et d'éliminer l'écart crée au sein du monde musulman, soit par l'ennemi, soi par des fanatismes et des superstitions. Il s'agit d'une marche vers l'Oumma unique islamique. Il s'agit, également, d'un symbole du désaveu des ennemis de Dieu, des mécréants, des associationistes et des infidèles. Si ces trois dimensions se cristallisent, Inch'Allah, dans le Hadj, cela rapportera ses bienfaits. Tout d'abord, vous, les pèlerins, vous bénéficiez des bienfaits du hadj et ensuite, le monde musulman et l'Oumma islamique en tireront profit. (Propos tenus, le vendredi 15 février, au cours d'une rencontre avec les organisateurs du Hadj).
Le Hadj : Une occasion pour appeler à l'unité au sein du monde de l'islam Soulignez la nécessité de l'unité. Je ne dis pas, bien entendu, que cette unité doit se réaliser, toute de suite. Tout naturellement, il y a une énorme distance entre la parole, l'idée et la conviction. Mais, aujourd'hui, cherche à semer la discorde et nous en voyons des manifestations. Il faut y faire face. Il faut souligner que l'unité entre les Musulmans est une obligation, pour cent raisons et il faut dire qu'il y a une centaine de raisons qui montrent que la possibilité de la réalisation d'une telle unité existe. Qui sont les ennemis de cette unité ? Qui sont les partisans de cette unité ? Est-ce que Dieu, les anges, les prophètes et les grands dignitaires seront contents ou mécontents de cette unité ? On peut, pleinement, comprendre tout cela avec une conscience religieuse et islamique, qui est commune entre tous les Musulmans. (Propos tenus, par le Guide suprême de la révolution islamique, l'honorable Ayatollah Ol Ozma Khamenei, au cours d'une rencontre avec les organisateurs et les responsables du Hadj, le lundi 3 mars 1998)
Le Hadj : Un facteur d'unité et non pas de division Le hadj doit être un facteur d'unité et non pas de division. Nous ne devons se réunir, dans un même endroit, pour se reprocher, mutuellement, car si tel est le cas, à quoi servira un tel rassemblement. S'il y a des divergences, elles ne devront apparaître, lors du Hadj, car Dieu a dit : " Rassemblez-vous pour y voir vos intérêts ".
Il y ceux qui, en raison de leur mauvais caractère, utilisent le rassemblement du Hadj pour grincer les dents, s'entêter, et froncer les sourcils, en mettant en avant les divergences ethniques et claniques, pour opposer les Sunnites et les Chiites, les uns contre les autres. Comme doit-on nous dire qu'aujourd'hui plus que jamais, les ennemis de l'islam s'investissent en la matière pour attiser les divergences entre Chiites et Sunnites ?
Ils sont prêts à dépenser des sommes colossales pour inciter à des confrontations entre Chiites et Sunnites. Et l'intéressant, il y a des gens ignorants qui ne reçoivent pas des sommes colossales d'argent, mais qui agissent, gratuitement, dans le sens de la réalisation de cet objectif de l'arrogance. Alors, pourquoi ? Il s'agit d'une faute que Dieu ne pardonnera pas. Dieu appelle les Musulmans à se rassembler dans cet endroit pour assurer leurs intérêts et avoir le sentiment d'unité et de solidarité. Et si nous nous rassemblons pour nous dresser les uns contre les autres, attisant nos divergences, cela n'est pas une manière de s'entêter avec Dieu ? (Propos tenus, le mardi 13 décembre 2006, par le Guide suprême de la Révolution islamique, l'honorable Ayatollah Ol Ozma Khamenei, au cours d'une rencontre avec les responsables de l'Organisation du Hadj et des affaires religieuses).
Le Hadj : Une occasion pour expliquer la grandeur de l'Oumma islamique Nous devons saisir l'occasion du Hadj, grand pèlerinage à la Mecque, pour expliquer à nos interlocuteurs, la grandeur et l'efficacité et l'ampleur que représente l'Oumma islamique, dans divers domaines. Il y a, peut-être, pas des milliers, mais des centaines de millions de gens qui ignorent la grandeur, l'efficacité et la dimension incommensurable du monde de l'islam et partant de là, ils font preuve de faiblesse et ont un sentiment d'impuissance face à l'arrogance. Or, il faut, expliquer ce qui constitue le monde de l'islam et l'Oumma islamique. (Propos tenus, le lundi 13 mars 1998, par le Guide suprême de la révolution islamique, au cours d'une rencontre avec les responsables du Hadj).
Les Etats-Unis exploitent le Hadj pour créer des dissensions entre les Chiites et les Sunnites Aujourd'hui, l'un des objectifs essentiels de l'arrogance et des Etats-Unis est de créer les divergences entre les sunnites et les chiites, au sein du monde de l'Islam. En Irak, comme le voyez, les éléments à la solde de l'arrogance avancent des allégations, orchestrent des campagnes d'intoxication et sèment, à leur guise, la pomme de la discorde. Il s'agit d'une politique, suivie, depuis des années, par l'arrogance et des puissances maximalistes occidentales. Le Hadj, c'est une bonne occasion pour eux afin d'inciter les Chiites contre les Sunnites ou les Sunnites contre les Chiites, les poussant à profaner, leurs principes sacrés respectifs. " Propos tenus, le vendredi 30 décembre 2004, par le Guide suprême de la Révolution islamique, au cours d'une audience accordée aux responsables du Hadj). 4 Les. Chiites, pionniers de l'Unité
L'évènement de Ghadir est une source d'unité et non pas de division Nous ne devons utiliser l'évènement de Ghadir, signe de la grande et de la globalité de l'islam, pour affaiblir l'islam. Je considère comme mon devoir de rappeler cela à notre nation et à tous les musulmans, surtout, en ces jours où les ennemis avancent ce point particulier, qui est une source de la grandeur de l'islam, pour affaiblir l'islam, tout en avançant la question de l'acceptation ou le rejet de l'évènement de Ghadir, entre Chiites et Sunnites. L'ennemi veut agir de manière à ce que la question de Ghadir soit une source de la guerre fratricide et l'effusion du sang, ce alors que l'évènement de Ghadir peut constituer un moyen de l'alliance et de la fraternité entre les Musulmans. Avant la révolution islamique, le martyr Motahari a écrit un article très détaillé sur le livre " Al-Ghadir " rédigé par l'Allameh Amini et a prouvé que l'évènement de Ghadir est un moyen de l'unité entre les Musulmans, ce alors que certains pensaient que le livre " Al-Ghadir " de l'Allameh Amini était une source de division. Nos frères sunnites peuvent traiter, sans aucune préjugé, l'évènement de Ghadir. Ils peuvent, ensuite, l'accepter ou le rejeter. Qu'ils l'acceptent ou pas, il deviendra clair que l'évènement de Ghadir ne suscitera pas la guerre et les conflits entre ceux qui l'admettent et ceux qui ne l'admettent pas. C'est pareil pour les Chiites. les Chiites sont très reconnaissants que Dieu leur a accordé ce bienfait, cette croyance et cette connaissance. " Propos tenus, le mardi 8 janvier 2006, par le Guide suprême de la révolution islamique, devant les habitants de la ville sainte de Qom, à l'occasion de la fête de Ghadir).
Les Chiites, en première ligne de la lutte contre les ennemis de l'islam le drapeau de la lutte contre les ennemis de l'islam est entre les mains des adeptes de l'école des gens de la demeure prophétique, entre cette grande nation vaillante et courageuse qui ne craigne que Dieu. Aujourd'hui, c'est le cas de la nation iranienne. Aujourd'hui, le peuple iranien ne donne aucune importance aux éléments de l'arrogance et aux puissances, devant lesquelles sont intimidées, des peuples, des Etats, des régimes, des personnalités, des hommes intellectuels et culturels, partout, dans le monde. Le peuple iranien assume ses devoirs et ses responsabilités et poursuit son chemin et sa lutte contre les puissances sataniques. Le plus grand combat, c'est de ne pas se soumettre aux exigences de l'arrogance et des puissances sataniques. Aujourd'hui, le peuple iranien s'est livré dans une telle lutte, et c'est notre cher Imam qui nous a tracé et ouvert ce chemin. le peuple iranien a poursuivi ce chemin et il est parvenu, grâce à Dieu, à la dignité. Le peuple iranien est déterminé à poursuivre, avec force, ce chemin. Nous avons offert de grands martyrs. Nous avons fait beaucoup de sacrifices. Ceci dit, le peuple iranien voit sa dignité et sa grandeur dans la poursuite de ce chemin. Et la victoire appartient, selon une promesse divine à ceux qui marchent dans le sentier de Dieu. " propos tenus, le dimanche 14 février 1998, par le Guide suprême de la révolution islamique, l'honorable Ayatollah Ol Ozma Khamenei, au cours d'une rencontre avec les membres de l'Association des gens de la demeure prophétique).
L'Iran fait partie du monde de l'Islam. Dès qu'il a décidé d'exercer sa volonté et de sauvegarder son identité, le monde bipolaire de l'époque, qui a pris une autre forme aujourd'hui, et ceux qui étaient au pouvoir, ont compris qu'ils ne pouvaient pas lui faire face et faire avancer leur affaire. Certes, l'Iran n'a pas la prétention de dire qu'il a résisté de la meilleure manière. Il pouvait faire mieux. On peut, donc, comprendre ainsi la puissance de l'Ummah islamique. Si tous les gouvernements islamiques tenaient un seul discours, aucune puissance au monde ne serait en mesure de les contrarier. En ce même moment, si les Chefs d'Etat islamiques actuels disaient "non", dans une affaire économique ou politique, aucune puissance mondiale ne pourrait faire quoi que ce soit. (Rencontre avec les responsables de l'organisation du Haj, le 3 mars 1998)
L'Iran, modèle pour le réveil islamique Après des siècles de despotisme et deux siècles de domination étrangère, l'honorable Imam Khomeyni a réussi à restaurer notre grandeur. Les Anglais, les Russes et les Américains ont gouverné, en vérité, consécutivement, en Iran, même s'ils n'étaient pas, officiellement, au pouvoir, mais ils tiraient toutes les ficelles. Notre peuple était dépourvu de ses droits, de ses ressources, de sa grandeur et du véritable goût de sa religion.
L'honorable Imam a réussi à couper les mains du despotisme et de la domination étrangère de longue date, par le retour à l'Islam, à nous faire retrouver notre grandeur, à donner à notre peuple son identité islamique, en lui faisant comprendre qu'il peut être indépendant, qu'il peut prendre des décisions et choisir de dire "non" ou "oui", dans les questions déterminantes. Pendant des siècles, notre peuple était dépourvu d'une telle liberté et indépendance, c'est l'Islam qui les nous a redonnées. Partout, dans le monde, où le réveil islamique est renforcé et prend racines et où les peuples et les jeunes souhaitent se rapprocher de l'Islam, cette renaissance de l'identité et de la dignité se répète. (Rencontre avec les responsables iraniens à l'occasion de l'anniversaire du Prophète de l'Islam, (Que le Salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), le 19 mai 2003)
L'Iran n'est pas un danger pour les pays islamiques Depuis 18 ans, les politiciens de l'Arrogance dirigent une campagne d'intoxication pour que nos voisins du golfe Persique aient peur de l'Iran islamique qui a dressé le drapeau de l'unité et de la fraternité. Je déclare qu'aucun danger ne menace quelque pays islamique que ce soit, de la part de l'Iran. En vivant sous les lois islamiques, l'Iran recherche, profondément, l'unité et la grandeur du monde islamique. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
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6-L'Organisation de la Conférence Islamique Les principes de l'union islamique 6-L'Organisation de la Conférence Islamique La formation de l'Union interparlementaire Le plan de la formation de l'Union interparlementaire islamique compte parmi les initiatives précieuses des pays islamiques, et nous devons rendre hommage à ceux qui ont franchi des pas dans cette direction. Pourtant, ce qui garantit sa continuité et son progrès, c'est l'examen des programmes du monde de l'Islam et la volonté de trouver des solutions et de les présenter aux pays islamiques, d'une part, et à l'OCI, de l'autre, car le règlement des problèmes complexes du monde de l'Islam ne sera possible qu'avec la participation active de tous les pays islamiques et leurs efforts collectifs, dans le cadre des organisations islamiques, comme l'OCI.
(Message à l'occasion de la formation de l'Union interparlementaire islamique, le 15 juin 1999)
Le parlement islamique Les problèmes internationaux ne seront réglés que par la coopération inter-islamique. Nous souhaitons la formation d'un parlement islamique qui regroupe les représentants de l'Ummah, afin de profiter des grandes capacités des Musulmans, dans les prises de décisions concernant le règlement de leurs problèmes. (Message, à l'occasion de la formation de l'Union inter-parlementaire islamique, le 15 juin 1999)
La place privilégiée de l'OCI Cette organisation peut être le symbole de la véritable unité des pays islamique dans la résolution de leurs questions et pour leurs intérêts communs. Elle peut parler au nom de ses membres, revendiquer et agir, et jouir d'une puissance financière, économique et politique, et jouer le rôle de médiatrice dans le règlement des problèmes entre ces membres. Elle peut coordonner les efforts pour atteindre un objectif commun, juger et donner des consultations, partout, où cela s'avère nécessaire. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
L'OCI, protectrice de la sécurité et la dignité des Musulmans L'existence d'une organisation puissante peut faire reculer, d'une part, les étrangers de la région, par un langage empreint de dignité islamique, et, de l'autre, neutraliser tout prétexte pour cette présence inconvenante, de même qu'au moment où cela s'avère nécessaire, une force des pays islamiques peut garantir la sécurité et la paix dans la région. A présent, les minorités musulmanes, dans certains pays du monde, souffrent énormément de discriminations. C'est le devoir de tous les Musulmans de les aider. Mais pour une aide sérieuse et acceptable, dans le cadre des relations internationales, un centre inter-islamique est indispensable, et le meilleur centre, c'est l'OCI. Il y a des dizaines de travaux inachevés qui, pour chacun d'entre eux, exigent les efforts de tous les pays islamiques. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
Les coopérations économiques dans le monde de l'Islam Aujourd'hui, le monde de l'Islam détient bien moins de 20% du commerce mondial, en comparaison avec son taux démographique. Et en ce qui concerne le commerce inter-islamique, il est encore très inférieur. Etant donné l'influence de l'économie sur la politique, l'OCI doit jouer un rôle plus actif dans le domaine économique.
Aujourd'hui, certains pays islamiques sont dotés de précieuses possibilités et capacités scientifiques, industrielles, culturelles dont d'autres pays ont besoin.
L'OCI peut intervenir, effectivement, dans la distribution équitable et rationnelle de ces possibilités et capacités. A l'aide de ces comités spéciaux, l'OCI peut s'occuper de ces travaux et régler les problèmes par les efforts efficaces de ses membres. En vue de rendre plus actif l'OCI, nous n'avons besoin que d'une volonté collective et des aides financières des pays islamiques riches. L'opposition éventuelle des pays qui subissent des préjudices de l'unité islamique ne pourra, aucunement, dresser des obstacles sur ce chemin, si nous sommes dotés d'une ferme volonté. (Cérémonie d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
La proposition de l'adhésion de l'OCI, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité L'OCI doit suivre de près ses résolutions, jusqu'à leur application totale, pour que ses réunions se traduisent par des acquis pour les peuples des pays membres. En outre, elle doit pouvoir créer l'Union inter-parlementaire, réaliser un marché commun, créer une cour islamique, et, finalement, représenter 55 pays islamiques et un milliard et plusieurs centaines de millions musulmans, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, de même qu'elle doit pouvoir jouir du droit de veto, tant que ce droit existera. C'est ce que doit être l'avenir de l'Ummah islamique. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
7-La question de la Palestine La Palestine, la première question du monde de l'lslam Aujourd'hui, la Palestine est la première question du monde de l'Islam et de la Communauté internationale. Dans toutes les questions du monde islamique et, notamment, la question palestinienne, on voit les mains sales de l'Arrogance mondiale, et, notamment, celles des Etats-Unis et du régime sioniste, et, aujourd'hui, les intérêts du régime sioniste, au Moyen-Orient, sont ceux des Etats-Unis. (Rencontre avec les responsables de la RII et les ambassadeurs des pays islamiques, le 30 octobre 2006)
La nécessité de la défense de la Palestine Nous qualifions d'obligatoire la défense des opprimés palestiniens et nous croyons que tous les gouvernements islamiques doivent faire leur devoir dans la défense tous azimuts de la Palestine. (Rencontre avec les responsables de la RII et les ambassadeurs des pays islamiques, le 30 octobre 2006)
La Palestine ; la scène de l'initiative du monde islamique Aujourd'hui nous devons prendre l'initiative. Jusqu'à présent, ce sont toujours les ennemis qui ont pris l'initiative et nous nous contentions de nous plaindre. La Palestine est devenue, aujourd'hui, le territoire des Sionistes, dans le cadre des dizaines d'initiatives prises par l'ennemi. Ils ont, d'abord, acheté des terres, puis ils ont armé les Sionistes immigrés. Ils ont, ensuite, fait éclater des guerres civiles et diviser la Palestine, en occupant une partie de ce pays arabo-islamique. Puis, ils l'ont occupé totalement, en annexant des parties de l'Egypte, de la Syrie et de la Jordanie. Jusqu'à présent, seulement, une fois, les voisins arabes ont pris l'initiative et c'est durant la guerre de 1973 de la Syrie et de l'Egypte contre le régime sioniste, qui n'a pas atteint tous ses objectifs, en raison des interventions des Occidentaux et, notamment, des Etats-Unis, en faveur de Tel-Aviv, mais qui était, pourtant, tout à l'honneur des Arabes et qui a libéré une partie des territoires arabes. Depuis, les Sionistes et leurs alliés occidentaux, sous la houlette des Etats-Unis, ont toujours pris l'initiative, tout en scandant des slogans démagogiques, en faveur du compromis, mais avec l'objectif principal d'asseoir définitivement l'usurpation des territoires palestiniens, tandis qu'ils obtenaient des concessions à tire-larigot de leurs rivaux arabes. En tant que gouvernements islamiques, nous devons renforcer les aides aux pays de la première ligne du front, dans l'objectif de libérer la Palestine. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
Le devoir du monde de l'Islam face à la Palestine Mes chers frères et sœurs ! Cette situation fait offense à la grandeur islamique et est très loin de la solution des problèmes des peuples musulmans. Tous les gouvernements islamiques doivent prendre part à la restitution des droits du peuple palestinien et le monde de l'Islam doit sortir de sa passivité. Ces devoirs sont, à présent, seulement, accomplis par les braves jeunes palestiniens et libanais à qui l'on doit rendre hommage. Notre opposition à ce que l'on appelle les pourparlers de paix du Moyen-Orient tient de sa nature injuste, humiliante, irrationnelle et arrogante. Le principe imposé de la paix contre la terre, à savoir, le régime sioniste rend les territoires occupés, pour que nous reconnaissions que la Palestine lui appartient, est le propos le plus injuste. L'ironie de l'histoire, c'est que, même, le régime sioniste a qualifié ce principe d'inconvenant et l'a rejeté. Le temps de répondre à cet esprit arrogant n'est-il pas encore venu ? Si nos relations restent fraternelles, nous pouvons le faire. Que peuvent faire les Etats-Unis devant le front uni des pays islamiques, de l'Indonésie jusqu'au nord de l'Afrique ?
Aujourd'hui, l'Arrogance espère voir poindre la discorde dans ce front. Le temps n'est il pas venu de consolider notre front ? La présence d'un ennemi comme le régime sioniste au sein des territoires islamiques, pourrait nous rapprocher les uns des autres, mais l'Arrogance a fait disparaître ce danger. Aujourd'hui, nous avons plus peur de nous-mêmes que de l'ennemi. Les tentations, les mensonges et les propagandes diaboliques ont fait que les pays islamiques se regardent en chiens de faïence. (Cérémonies d'inauguration du 8ème Sommet de l'OCI, le 9 décembre 1997)
Si le monde de l'Islam était uni, la Palestine ne serait pas seule aujourd'hui. Le gouvernement élu palestinien ne devrait pas être, aujourd'hui, mis sous pressions, et être menacé d'un arrêt des aides, s'il ne renonce pas à ses principes. Le monde de l'Islam doit apporter, à l'unanimité, son soutien au peuple et aux responsables palestiniens. Si cela arrive, ceux qui ont causé le malheur du peuple palestinien ne peuvent plus poursuivre leurs exactions. Tant de crimes sont commis contre le peuple palestinien. Les Européens qui se targuent d'être les défenseurs des Droits de l'Homme restent, étrangement, sourds, muets et aveugles, prenant position contre le gouvernement palestinien qui est élu par les votes des Palestiniens. Et tout cela, à cause de la discorde et des divergences, au sein du monde de l'Islam. Et tout cela, à cause de l'égoïsme des élites et des hommes d'Etat musulmans. (Discours, en présence des responsables iraniens, au jour anniversaire de la bienheureuse naissance du Prophète de l'Islam, le 16 avril 2006)
La RII défend les droits du peuple palestinien La RII se distingue par le fait qu'elle ne tient compte d'aucune considération dans la défense d'un peuple musulman agressé, de la même façon qu'elle a condamné l'occupation de l'Afghanistan par l'armée Rouge de l'ex-URSS. Les efforts des ennemis de l'Islam sont concentrés sur cet objectif qui est d'utiliser le régime sioniste, en tant que base contre le monde de l'Islam, et ce, alors que nombre de problèmes d'aujourd'hui des Musulmans sont créés, en raison de la présence du régime sioniste, au sein du monde de l'Islam, et nous ne pouvons pas oblitérer cette question. L'identité islamique exige que nous défendions les droits du monde de l'Islam, et, sur cette base, la RII défend, comme tous les autres Musulmans, la question de la Palestine, estimant que le peuple palestinien, contrairement à ceux qui parlent en son nom, n'acceptera jamais que même une infime partie de ses territoires reste sous l'occupation des Sionistes. (Rencontre avec des dizaines de milliers de Chiites et de Sunnites enthousiastes de Torbat-e Jam, le 31 août 2001)
8- Le phénomène d'éveil islamique : le bilan de ces dernières décennies La définition : "Il faut que nous nous ressaisissons, que nous comprenions que notre décision marquera un tournant de l'histoire de l'Islam. Nous ne sommes pas les seuls à être concernés par cette décision. Aujourd'hui, aucune autre perspective ne se présente à l'Oumma islamique, si ce n'est celle de reprendre confiance en soi, d'éviter se perdre dans de mauvaise calcules et de résister à la tyrannie ; nous conseillons à tous les musulmans de considérer à sa juste valeur ce qui fait leur force, à savoir le leg que la religion musulmane leur a laissé : la dignité, l'honneur, le respect de soi, la volonté de faire valoir leurs droits. Aux musulmans, il faut une connaissance élargie de leur histoire, de leur civilisation, une conaissance sur quoi il convient de s'appuyer pour braver humiliation et mépris, innimité et rancune. C'est cela notre message et notre souhait dans un monde dominé par les sionistes"( discours prononcé devant les autorités du pays à l'occasion de la date anniversaire de la bien heureuse naissance du noble prophète de l'Islam)
La gestation du phénomène d'éveil islamique "Aujourd'hui, alors que la vague d'éveil musulman traverse tous les contrées islamiques, qu'elle s'étend grâce à la résistancee, à la bravoure et à la scincerité des dirigeants musulmans à l'ensemble de la terre de l'Islam et qu'elle implique tant bien l'élite que l'homme de la rue, il est normal que l'arrogance mondiale et ses principales figures cherchent par tous les moyens possibles et imaginables à prolonger leur ascendence sur le monde musulman" ( Message adressé au grand congrès du Hajj)
"Après des décennies de léthargie mortelle et préjudiciable qui a fini par mettre son destin, ses richesses materielles et humaines entre les mains des énnemis, voici le monde de l'Islam enfin réssucité par ce souffle d'éveil qui traverse ses territoires et qui appelle à mettre en pratique les enseignements sublimes de l'Islam, une application posée aujourd'hui comme une véritable exigence " (message adressé au congrès du Hajj)
"Aujourd'hui la donne a changé ; l'éveil musulman est une réalité indéniable, un phénomène perceptible qui se traduit par un vaste mouvement général qui manifeste un désir de retourner à la source, de renouer avec les instructions dr l'Islam pur. C'est aux intellectuels et aux politiques musulmans de capitaliser ce mouvement, d'en tirer le maximum de bénéfice ; ce sera une lourde erreur de la part des autorités des états musulmans que de craindre cet éveil qui anime la jeunesse musulmane et d'y voir un péril. Au contraire, à la lumière du resaississement général qui s'est emparé du monde de l'Islam, celui-ci sera à même de réhabiliter le crédit et la place qui lui ont otés les puissances hégémoniques" ( Audience accordée aux responsables iraniens à l'occasion du 17 de la lune rabi Aval).
Le nécessaire retour à l'Islam d'origine "Aujou'dhui, le monde de l'Islam n'a qu'un seul s'il désire de retrouver son aura et son préstige d'antan : le retour à l'Islam originel. un Islam authentique lavé de tout soupçon de fanatisme;Un islam différent de cette réligion fabriquée par les médias occidentaux dont le visage est si violent si inhumain. l'Islam auquel il faut se fier n'est niaméricain ni occidental . C'est un "islam mohammedin", tel que décrit par le défunt fondateur de la RI, l'Imam Khomeyni( son âme repose au paradis) et qui tient tout de la tradition et qui s'oppose on ne peut plus farouchement à cette pseudo croyance que l'imam appelait Islam américanisé. C'est l'Islam fondé sur le principe d'unicité de dieu et celui d'unité des ames et des espritz des croyants. Malade dans sa chaire, l'oumma ne peut que se retourner à cette foi primaire s'il souhaite se guérir. ce qui semble affoler l'arrogance à l'heure où nous somme c'est notre marche vers cet Islam pur" ( Rencontre avec les responsables gouvernementaux)
La révolution islamique, apothéose du mouvement d'éveil "Le point de départ de cette déferlente d'éveil et de resaississement remonte à plus d'une vingtaine d'années, à la victoire de la révolution islamique en Iran . une victoire qui a hissé au sommet du pays le drapeau de l'islam et qui a préludé la naissance d'un état coranique au coeur d'une région si hautement sensible. cette victoire a redonné de l'espoir, de la confiance aux Musulmans qui ont vu leur dignité et leur honneur réhabilitées. (Audience accordée aux responsables à l'occasion de la date anniversaire de la bienheureuse naissance du prophete de l'Islam).
Les obstacles internes devant le rapprochement des madhahib et l'unité des Musulmans Nous rencontrons toujours différentes sortes de problèmes et d'obstacles devant la réalisation du projet du rapprochement des écoles islamiques, visant à renforcer l'unité et la solidarité des Musulmans du monde entier. Ces obstacles sont tantôt "internes" tantôt "externes". En ce qui concerne les obstacles internes, il s'agit des problèmes dont l'origine remonte à l'attitude des Musulmans eux-mêmes.
Autrement dit, ces problèmes proviennent des visions étroites, l'esprit borné et les conceptions superficielles qui dominent malheureusement certains milieux musulmans. Cela engendre évidemment des actes provocateurs et dangereux qui nuisent au rapprochement des Musulmans les uns des autres. Quant aux obstacles externes, ce sont des problèmes issus des conspirations, des politiques divisionnistes et des complots directs ou indirects des grandes puissances colonialistes qui ne supportent pas l'idée même de l'unité et de la solidarité des Musulmans. Ces puissances cherchent, par tous leurs moyens, à créer la division, la discorde, voire le conflit parmi les nations musulmanes, afin d'empêcher la formation d'un front uni de l'Oumma islamique.
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Les obstacles externes devant l'unité et la grandeur du monde musulman s'avèrent, sans aucun doute, très dangereux. Il incombe donc à tous les Musulmans du monde d'essayer de trouver une solution adéquate pour faire face à ces problèmes, en profitant de l'expérience du passé, permettant de découvrir des méthodes pratiques afin de surmonter ces obstacles externes. Là, c'est une nécessité irréfutable, vitale et urgente que nous ne pouvons absolument pas nier. Cependant, lorsque nous procédons à une comparaison entre les obstacles externes et internes devant le rapprochement des écoles islamiques, nous constatons très clairement que le danger des obstacles internes est indéniablement plus grand et plus destructeur, et que ses conséquences pourront être beaucoup plus tragiques. En réalité, une communauté ou une nation qui souffre de divergence et de conflit internes devra s'attendre à un sort tragique, celui du déclin et de la décadence.
Une telle société est condamnée à l'effondrement et à l'anéantissement. C'est la raison pour laquelle, les grandes puissances arrogantes dont les régimes hégémoniques, et les dirigeants de l'associationnisme, de la mécréance et de l'hypocrisie ont essayé, à des époques historiques différentes, de profiter de l'existence de ces obstacles internes au sein du monde musulman, pour porter préjudicie aux intérêts des nations islamiques. Ces obstacles peuvent avoirs des formes très variées dont la tension politique ou sociale, les conflits destructeurs, les guerres d'usure, etc. qui menaceraient les fondements de l'unité islamique. Ceci étant dit, les puissances arrogantes misent sur ces difficultés internes des Musulmans, car elles estiment que cela leur épargnerait la mobilisation de leurs moyens matériels, leur énergie et leur budget pour créer des différends parmi les Musulmans. Il faut admettre qu'elles ne se trompent pas tellement dans leurs calculs, car il n'est plus nécessaire de procéder à la provocation ou à la tentation pour nuire à celui qui avance lui-même sur le chemin de la décadence et de l'anéantissement !
Pour réaliser l'objectif sacré qu'est le rapprochement et l'unité des écoles islamiques, et pour former un front uni et puissant, composé de tous les Musulmans du monde, il faut commencer évidemment par l'identification des obstacles internes qui se dressent devant l'unité et la solidarité des musulmans. Il convient ensuite de les étudier minutieusement afin de trouver les méthodes et les mécanismes appropriés pour les surmonter.
Nous croyons que les pensées profondes et limpides du grand penseur musulman, le martyr Morteza Motahari pourront nous permettre d'approfondir nos connaissances sur les obstacles internes qui existent devant le projet de l'unité des Musulmans. Dans ses ouvrages, le martyr Motahari procède à une analyse générale de ces obstacles, et nous propose des méthodes pour réaliser l'unité islamique. Il encourage tous les Musulmans à réfléchir profondément à ces problèmes, et à contribuer très activement aux efforts destinés à trouver des solutions théoriques et pratiques dans ce domaine.
Dans l'optique du martyr Motahari, la notion de "malentendu" joue un rôle clé. Selon lui, le malentendu est l'un des obstacles majeurs devant le projet du rapprochement et de l'unité des écoles et des confessions musulmanes. Il empêche alors le processus de la prise de conscience par rapport aux réalités qui pourraient faciliter, ô combien, l'unité et la solidarité parmi les Musulmans.
Pour expliquer clairement son point de vue, et pour diagnostiquer le grand danger des malentendus qui existent malheureusement parmi les Musulmans, le maître Morteza Motahari décide d'abord de présenter une définition générale et précise de ce qu'il appelle "entente" et "malentendu". A ce propos, il a écrit :
"L'entente veut dire se comprendre, tandis que le malentendu veut dire le contraire, c'est-à-dire la divergence d'interprétation entre personnes qui croyaient se comprendre. Il est évident que pour bien se comprendre et bien se connaître, les gens doivent s'efforcer de se connaître les un les autres tels qu'ils sont. Le problème de se méconnaître provient justement du fait que les gens n'arrivent pas à se comprendre et à se connaître tels qu'ils sont en réalité. Cela les induit directement à l'illusion par rapport aux autres… Le malentendu entre les personnes est toujours, et dans tous les cas, préjudiciable à leurs intérêts de part et d'autre. Car le malentendu est un facteur d'égarement et d'obscurantisme."
En ce qui concerne les malentendus qui existent parmi les Musulmans, et leur rôle destructeur dans la création des tensions et des divisions parmi eux, empêchant le rapprochement et l'unité, ce grand penseur musulman a écrit :
"Outre les éléments de discorde qui sont apparus parmi les Musulmans, et les facteurs différents qui sont à l'origine de la diversité des écoles, des confessions et des sectes, l'un des malheurs des Musulmans puise sa source dans les malentendus malheureusement très nombreux qui existent entre eux. En d'autres termes, au-delà des divergences idéologiques et doctrinales, les Musulmans souffrent également de nombreuses illusions qu'ils caressent les uns par rapport aux autres. Dans le passé et à présent, il y a malheureusement des fauteurs de trouble qui se sont efforcés et qui s'efforcent toujours d'attiser le feu de méfiance parmi les adeptes des différentes écoles islamiques. Le danger qui menace les Musulmans par ces malentendus et ces méfiances est, en réalité, plus grand et plus grave que le danger des divergences de vue idéologiques et doctrinales."
Dans ce passage, le martyr Motahari met en relief trois questions importantes : - En premier lieu, le malentendu et la méconnaissance des idées, des pensées et des points de vue des autres sont considérés comme une "maladie" pour l'Oumma islamique, car ils sont à l'origine des mauvaises interprétations de ce que sont les autres Musulmans.
- En deuxième lieu, cette maladie doit être absolument prise au sérieux, car elle dilapide la puissance et l'énergie de l'Oumma islamique qui s'occuperait des problèmes internes. Cette maladie est la source de nombreuses pertes pour tous les pays et toutes les nations islamiques. Ses conséquences sont tragiques : la division, la haine, la rancune, la querelle et le conflit parmi les Musulmans. Cela dilapide inutilement les moyens et les forces des Musulmans pour s'occuper des problèmes superflus et infructueux.
- En dernier lieu, dans chaque tension, division ou conflit, nous pouvons trouver la trace des éléments corrompus qui cherchent à attiser le feu de division et de dissension, pour que le mal se propage partout et qu'il anéantisse tout. Ces individus et ces groupes s'infiltrent dans le champ opposé afin de procéder à des actes hypocrites pour renforcer les malentendus et les illusions qui sont à l'origine de chaque querelle.
Ce type d'agissements provocateurs renforce malheureusement les méfiances et les malentendus parmi les Musulmans adeptes de différentes écoles et confessions. Par conséquent, ils barrent le chemin qui conduirait à l'entente, à la fraternité, à l'unité et à la solidarité parmi les Musulmans.
Les malentendus qui existent entre les Musulmans de confession sunnite et de confession chiite semblent beaucoup plus dangereux que les divergences de vue purement religieuses ou doctrinales qui existent entre eux. Par conséquent, en premier lieu, il faut absolument éviter de minimiser l'importance de ces malentendus et de les considérer comme négligeables. En second lieu, simultanément aux efforts destinés à résoudre les différends religieux et doctrinaux au niveau des questions idéologiques, il faut procéder également à mettre l'accent sur la nécessité du rapprochement et les responsabilités communes de toutes les écoles et confessions islamiques. Dans ce sens, il convient alors de lutter contre les mauvaises interprétations et les méconnaissances réciproques, en y accordant une sensibilité extrême.
Le martyr Morteza Motahari croit que la menace, qui est proférée par les malentendus, est relativement beaucoup plus grave par rapport aux divergences de vue religieuses, idéologiques ou doctrinales. Pour expliquer son point de vue dans ce domaine, il écrit :
"Les divergences de vue religieuses qui existent parmi les Musulmans, adeptes de différentes écoles et confessions, ne sont pas tellement graves pour pouvoir empêcher la marche vers l'unité et la fraternité, car notre religion nous apprend que les croyants sont des frères ( انما المومنون اخوه ). Les Musulmans adorent le même Dieu unique, et ils disent tous que Dieu est unique et qu'il n'y a d'autres divinités que Lui ( لا اله الا الله ).
Ils croient tous à la mission prophétique du noble Mohammad (SA) et reconnaissent qu'il est le sceau des prophètes et le dernier messager de Dieu.
Les Musulmans croient tous en le Coran et le considèrent comme la parole du Seigneur et le dernier Livre révélé par Dieu. Les Musulmans se tournent tous vers la Kaaba pour prier. Ils observent tous le jeûne en un temps précis, c'est-à-dire au mois de ramadan. Les Musulmans célèbrent tous la fête de Fitr, marquant la fin du mois du jeûne. Les Musulmans participent tous aux cérémonies annuelles du Hadj, pèlerinage de la maison de Dieu à la Mecque. Ils aiment tous les descendants du noble Prophète (SA) et les respectent tous. Voilà autant de points communs pour nouer les cœurs des Musulmans les uns aux autres, et pour renforcer chez eux le sentiment de fraternité islamique. Mais hélas, les malentendus, les mauvaises interprétations et les mauvaises illusions que les adeptes de différentes écoles et confessions islamiques ont les uns par rapport aux autres, sont toujours là et ils ternissent les relations parmi les Musulmans.
Pour justifier l'idée selon laquelle, les illusions et les mauvaises interprétations menaceraient davantage le principe de l'unité et de la solidarité des Musulmans, par rapport au danger des différences et des divergences de vue religieuses, idéologiques et doctrinales, nous pouvons dire que ce type de divergences de vue idéologiques et doctrinales ont un caractère constant. En d'autres termes, la nature et le contenu de ce type de divergences de vue sont stables et ne changent pas avec le temps. Or, en ce qui concerne les malentendus et les méconnaissances qui existent parmi les Musulmans, le problème c'est que ce type de problèmes se varie et se diversifie au passage du temps, et il peut prendre des dimensions plus graves attisant le feu de division et de discorde parmi les adeptes de différentes écoles et confessions islamiques. Ceci étant dit, les malentendus et les mauvaises interprétations peuvent devenir plus dangereux et plus inquiétants par rapport aux différends d'ordre religieux, idéologique ou doctrinal. Les éléments malveillants qui cherchent toujours à intensifier ces tensions et ces divisions parmi les Musulmans, ont bien compris que pour réaliser leurs desseins contre les Musulmans ils devront concentrer leurs efforts dans le domaine des malentendus et des méconnaissances afin d'en créer davantage, sinon ils savent que les différends qui pourraient exister parmi les Musulmans sur des questions telles que le principe de l'imamat ou du califat sont des divergences de vue ayant un caractère simple et stable, sans être des obstacles majeurs devant le projet du rapprochement des écoles islamiques et de l'unité des Musulmans. Par conséquent, pour surmonter les obstacles qui existent devant la réalisation du projet de l'unité islamique, il faut d'abord remédier aux malentendus et les dissiper, car ce sont ces malentendus qui constituent l'obstacle le plus important devant le rapprochement des adeptes de différentes écoles et confessions islamiques.
Le maître Morteza Motahari insiste sur le fait que tous ces différends et obstacles qui existent devant l'unité et la solidarité des Musulmans ne sont pas de la même nature que les malentendus dont il a évoqué les origines. En effet, le martyr Motahari croit que les mauvaises idées que les différents groupes se font les uns des autres constituent, à leur tour, de grands obstacles devant le projet du rapprochement. Là, il insiste sur le rôle destructeur des éléments divisionnistes et hypocrites, d'où l'avertissement qu'il lance en ces termes :
"Nous devons tous œuvrer pour lutter contre les différends qui proviennent malheureusement de la mauvaise interprétation et de la méconnaissance parmi les différentes écoles islamiques. Nous devons les aider à se connaître les un les autres tels qu'ils sont en réalité. Ils doivent se voir tels qu'ils sont pour qu'ils puissent effacer de leur imaginaire les mensonges historiques et les illusions non fondées à propos de leurs frères et sœurs musulmans."
En conclusion, nous pouvons dire que les pensées du maître Morteza Motahari, en ce qui concerne la réalisation du projet sacré du rapprochement des écoles islamiques, peuvent être classifiées en trois groupes de solutions :
- L'examen et l'identification de tous les malentendus et les méconnaissances que les autres Musulmans peuvent avoir à propos des chiites, et surtout des chiites iraniens.
- L'examen et l'identification de tous les malentendus et méconnaissances qui peuvent exister parmi les chiites en ce qui concerne les Musulmans adeptes d'autres écoles islamiques.
- La recherche des solutions pratiques pour réduire le taux de ces malentendus afin de pouvoir les éliminer définitivement.
Les solutions que nous propose le martyr Morteza Motahari sont à la fois "théorique et intellectuels" et "objectifs et pratiques". Il s'agit d'élaborer des efforts sincères et désintéressés, fondés sur un esprit de liberté, loin du fanatisme sous toutes ses formes, pour défendre et développer les intérêts du monde musulman, et pour se battre contre les grandes puissances mondiales et leurs vassaux qui ne cessent jamais leurs conspirations et desseins contre l'unité et la solidarité parmi les Musulmans. Et ce d'autant plus que ces ennemis développent de plus en plus leur animosité à l'encontre de l'ensemble des nations musulmanes, en mettant en péril tous les pays islamiques. Il incombe donc aux penseurs, aux intellectuels, aux oulémas et à tous organes concernés de contribuer à cette tâche pour réaliser le projet du rapprochement dans tous les domaines.
Les pensées politiques des personnalités musulmanes de l’époque contemporaine La période contemporaine de l’histoire d’Iran est une période qui commence, selon les historiens, au début du règne du roi Agha Mohammad Khan, fondateur de la dynastie Qadjar, et qui continue jusqu’à nos jours. En Europe, cette période historique coïncide avec les événements survenus après la révolution française (1789).
Pendant cette période, de très grands savants sont apparus dans le monde de l’Islam, et ils ont développé leurs pensées politiques portant sur diverses questions dont l’Etat, les conditions requises aux gouverneurs, les voies permettant de compenser l’arriération des pays musulmans, etc. Dans le présent article, nous familiariserons nos lecteurs avec les pensées et les réflexions politiques des grands penseurs musulmans de l’époque contemporaine.
Seyed Jamaleddin Assadabadi : Dans l’histoire iranienne, Seyed Jamaleddin Assadabadi est une personnalité particulièrement respectée, qui a été surnommée « nouveau penseur », « chef pacificateur », « pôle des sciences », « personnalité rare du temps présent » ou « signe de grandeur du Seigneur ». Seyed Jamaleddin Assadabadi est né en 1838 dans le quartier Seyedan de l’Imamzadeh Ahmad, du village d’Assadabad, près de la ville de Hamadan. Son père était Seyed Safdar et sa mère Seyedeh Sakineh Beygom. Seyed Jamaleddin Assadabadi a fait ses études d’abord à Ghazvin, ensuite à Téhéran et dans la ville sainte de Nadjaf, où il a profité des cours de grands maîtres, tel que le Cheikh Morteza Ansari. Plus tard, il s’est rendu en Inde. Après cette période, Seyed Jamaleddin s’est donné pour mission d’éveiller la conscience des musulmans dans différents pays par rapport à l’oppression que leur infligeaient les colonialistes étrangers et les gouverneurs despotiques intérieurs. Ainsi, a-t-il poursuivi ses activités politiques dans plusieurs pays dont l’Afghanistan, l’Egypte, l’Iran, l’Empire ottoman, l’Angleterre et la France. Finalement à l’âge de 59 ans, Seyed Jamaleddin a été empoisonné sur ordre du Sultan Abdel Hamid à Istanbul, alors qu’il n’avait que 59 ans.
Seyed Jamaleddin Assadabadi a vécu une période historique très névralgique où les puissances hégémoniques et les colonialistes avaient dominé les pays islamiques, et les musulmans vivaient une époque de déclin et de décadence générale. Cela a amené Seyed Jamaleddin à connaître et à identifier les raisons principales du déclin de la civilisation islamique, afin de trouver des solutions permettant de sauver les peuples musulmans. Autrement dit, dans l’optique de Seyed Jamaleddin, il y avait plusieurs facteurs qui étaient responsables de cette arriération, et qui empêchaient le développement et le progrès des communautés musulmanes, à savoir :
1- Le despotisme intérieur ;
2- L’ignorance et l’inconscience politique et sociale des masses populaires dans les pays musulmans, ce qui était la cause de leur arriération dans le domaine des sciences, de la culture et de la civilisation ;
3- La mauvaise influence des croyances superstitieuses sur les musulmans, en les éloignant du véritable Islam d’antan ;
4- La division et la discorde parmi les musulmans tant dans les domaines religieux que non religieux ;
5- L’influence néfaste du colonialisme occidental.
Du point de vue de Seyed Jamaleddin Assadabadi, le despotisme intérieur et le colonialisme étranger étaient les deux maux les plus importants et les plus chroniques dont souffraient les communautés islamiques. En d’autres termes, il était d’avis qu’il fallait chercher les principales raisons de la faiblesse et du déclin des sociétés musulmanes dans le sentiment d’infériorité par rapport à la civilisation occidentale, mais aussi l’éloignement des musulmans de la raison et du rationalisme, ainsi que leur paresse généralisée, et enfin la discorde qui régnait dans les relations parmi les différents Etats islamiques.
Pour remédier à ces maux, Seyed Jamaleddin Assadabadi proposait plusieurs solutions :
1- Se battre contre le despotisme des pouvoirs tyrans à l’intérieur ;
2- Se fournir des moyens permettant l’accès aux sciences et aux technologies modernes ;
3- Se retourner vers le véritable Islam d’antan, en écartant les croyances superstitieuses et les mauvaises pensées que l’on avait attribuées à l’Islam pendant de longs siècles ;
4- Renforcer la foi en l’Islam et aux enseignements religieux ;
5- Se battre contre le colonialisme étranger ;
6- Œuvrer dans la voie de l’unité islamique ;
7- Souffler l’esprit de la lutte, du combat et du Djihad dans le corps agonisant de la communauté islamique ;
8- Se battre contre le sentiment d’infériorité face à la civilisation occidentale.
En réalité, Seyed Jamaleddin Assadabadi, poursuivait pendant toute sa vie deux objectifs très importants : En premier lieu, il œuvrait pour souffler une nouvelle âme dans le corps de la civilisation orientale, et en second lieu, il s’efforçait d’inciter les musulmans à se battre contre l’influence et la domination de l’Occident. En d’autres termes, il essayait d’éveiller les peuples et de les conduire vers une prise de conscience par rapport à leur situation, pour ensuite les unir contre le colonialisme et le despotisme.
Mohammad Abduh : Le cheikh Mohammad Abduh est né en 1849 dans la localité Nasr dans la province égyptienne de Bohairah. Dès l’âge de dix ans, il s’est mis à étudier les sciences islamiques à l’école Ahmadi. Plus tard, il a poursuivi ses études à l’Université Al-Azhar. Lors du premier voyage de Seyed Jamaleddin Assadabadi en Egypte, Mohammad Abduh a fait sa connaissance et il a subi son influence. Il a réussi ensuite à obtenir le diplôme scientifique de l’Université Al-Azhar, et il a commencé ses activités professionnelles d’abord comme instituteur, ensuite comme journaliste. Sa carrière journaliste lui a permis d’entamer ses activités politiques. Cependant, il a décidé d’abandonner, après quelque temps, ses activités politiques pour se donner entièrement aux œuvres intellectuelles et religieuses afin d’améliorer les conditions de vie de ses compatriotes égyptiens. En réalité, il estimait que le combat politique ne pouvait pas créer les changements et les réformes sociales profondes qu’il souhaitait pour son pays. C’est la raison pour laquelle, il a consacré toute sa vie à déclencher une réforme sociale, intellectuelle et religieuse au sein de la société égyptienne. Vers la fin de sa vie, il souffrait du cancer, et il est décédé en 1905.
La vie politique et sociale du cheikh Mohammad Abduh, et ses activités de pacificateur étaient fortement influencées par la personnalité et les enseignements de Seyed Jamaleddin Assadabadi. C’est pourquoi nous pouvons trouver de nombreuses affinités et points communs entre les pensées et les opinions de Mohammad Abduh et celles de Seyed Jamaleddin Assadabadi, à savoir :
1- L’Islam a le potentiel nécessaire pour assurer la gestion convenable et décente des affaires sociales, tout en garantissant le bonheur et le salut spirituels de l’homme dans ce monde et dans l’au-delà. Pour réaliser cet objectif, il faut que les musulmans, surtout les oulémas, exploitent les possibilités et les moyens de l’Idjtihad. Dans le même temps, il faut essayer de développer et d’enrichir les connaissances plus rationnelles des musulmans par rapport à leur religion.
2- L’Islam que nous avons hérité de nos ancêtres a été malheureusement manipulé et falsifié, en raison des perceptions injustes, irréelles et illogiques que les gens y ont rajoutées au cours des siècles. Par conséquent, pour que nous puissions atteindre nos objectifs sublimes tels que le bonheur des musulmans dans ce monde et dans l’au-delà, nous devons absolument nous retourner vers les principes d’origine de l’Islam pur.
3- L’unité du monde de l’Islam est une nécessité indéniable. Cette unité est une condition sine qua none de la réalisation des objectifs que Seyed Jamaleddin Assadabadi et le chaikh Mohammad Abduh s’étaient fixés. Dans le même sens, ces deux personnalités s’étaient opposées au fanatisme sectaire sous toutes ses formes pour renforcer l’unité du monde de l’Islam.
Malgré ces ressemblances et ces points communs dans les pensées et les opinions de Seyed Jamaleddin Assadabadi et le cheikh Mohammad Abduh, il y avait cependant certaines différences entre leurs points de vue. Ces différences proviennent surtout des efforts du cheikh Mohammad Abduh pour sauver les pensées et les croyances religieuses des musulmans face à la crise que leur avait infligée l’affrontement avec la culture et la civilisation occidentales. Abduh croyait que pour pouvoir relever ces défis nouveaux, il fallait essayer d’augmenter et d’exploiter les capacités de l’Islam à apporter des réponses nouvelles à ces nouvelles questions. Par conséquent, il a développé des idées importantes que Seyed Jamaleddin Assadabadi n’avait jamais traitées dans ses œuvres, à savoir :
1- Il faut créer un système juridique moderne à l’intérieur de la jurisprudence islamique, capable de répondre aux nouvelles questions qui se posent à l’âge de la modernité ;
2- La crédibilité et la valeur du consensus dépendent de l’intérêt et de l’importance que l’opinion publique lui accordera ;
3- Le principe de la consultation dans les traditions islamiques est, en réalité, assimilable avec les principes fondamentaux de la démocratie.
Contrairement au cheikh Mohammad Abduh, Seyed Jamaleddin Assadabadi avait une attitude plutôt révolutionnaire. Pour lui, « le combat contre le despotisme et le colonialisme » était une priorité indéniable du monde de l’Islam. Or, le cheikh Mohammad Abduh était partisan d’une réforme progressive, car il croyait à l’efficacité d’une démarche passant par l’éducation religieuse et les réformes islamiques. En d’autres termes, il donnait la priorité à l’éducation et aux réformes religieuses et culturelles par rapport à l’action politique. Par conséquent, la pensée politique du cheikh Mohammad Abduh était essentiellement caractérisée par l’importance qu’il accordait à la raison et à l’Idjtihad. Ceci étant dit, il disait que depuis des époques lointaines, les portes de l’Idjtihad avaient été fermées sur les oulémas des écoles sunnites, et la raison était devenue un élément isolé et oublié dans la pensée et la réflexion jurisprudentielles.
Cette croyance a amené le cheikh Mohammad Abduh à essayer de revivifier l’idée de l’Idjtihad au sein du monde sunnite pour que la jurisprudence religieuse soit de nouveau capable de répondre aux questions qui se posent à l’époque contemporaine. Pour justifier sa démarche, le cheikh Mohammad Abduh disait que le Coran était pour les musulmans le livre de la raison et de l’argument. Par conséquent, les musulmans des premiers temps de l’Islam se servaient à la fois de la religion et de la raison, comme le Coran et la Sunna le conseillaient. Ils avançait donc l’idée selon laquelle il faut avoir recours à l’Idjtihad, à l’argumentation et au raisonnement religieux pour pouvoir d’abord s’assurer d’une bonne compréhension de la religion, et de répondre ensuite correctement aux besoins contemporains. Abduh croyait que la vraie foi est celle qui se fonde sur la raison et l’argument logique.
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L’Ayatollah Naïni : Les principes de l'union islamique L’Ayatollah Naïni : Mirza Mohammad Hossein Naïni Gharavi est né en 1861 à Naïn, dans la province iranienne d’Ispahan. Il a fait ses études primaires dans sa ville natale, et il s’est rendu ensuite à Ispahan pour continuer ses études. Plus tard, l’Ayatollah Naïni a voyagé en Irak pour poursuivre ses études religieuses dans les écoles théologiques des villes saintes de Samarra, de Karbala et de Nadjaf. Il a eu la chance de profiter des cours de très grands maîtres tels que Agha Nadjafi Esfahani (philosophie et Kalam), et Mirza Bozorg (jurisprudence et principes religieux). Dès le début de la révolution constitutionaliste en Iran, l’Ayatollah Naïni est devenu le conseiller le plus proche et le plus écouté de l’Ayatollah Akhound Khorasani. Pendant cette même période, l’Ayatollah Naïni a écrit un ouvrage intitulé « L’éveil du peuple et la purification de la nation » ( تنب?ه الامه و تنز?ه المله ) pour défendre les principes de la révolution constitutionaliste iranienne. Cet ouvrage est devenu ensuite une référence classique des pensées politiques modernes des musulmans à l’époque contemporaine. L’Ayatollah Naïni a consacré toute sa vie aux efforts scientifiques, théologiques et politiques. Il est décédé à l’âge de 76 ans.
L’Ayatollah Naïni avait lancé un débat très profond sur la question de la légitimité du mouvement constitutionaliste. Dans ce débat, il a avancé plusieurs notions sur la signification et les types de l’Etat. Dans son ouvrage, l’Ayatollah Naïni a divisé l’Etat en deux types :
1- L’Etat despotique, autoritaire et dominateur ;
2- L’Etat constitutionnel, limité et dominé.
Dans l’optique de l’Ayatollah Naïni, l’Etat constitutionnel peut se réaliser de deux façons différentes, à savoir :
1- Un Etat parfait et idéal, loin de toute imperfection. Cet Etat est instauré par l’imam immaculé (SA). L’Etat établi par l’imam immaculé (SA) devient un Etat constitutionnel en raison du caractère immaculé et infaillible de son dirigeant et fondateur. En effet, l’infaillibilité empêche un tel gouverneur de se soumettre aux désirs personnels ou aux méthodes despotiques et autoritaires.
2- Un Etat constitutionnel peut voir le jour par les efforts des hommes ordinaires. Cet Etat ne sera pas parfait et il souffrira évidemment des défauts et des imperfections. Cependant, cette forme de l’Etat serait préférable et avantageux par rapport à un Etat despotique et autoritaire.
Pour prouver le caractère légitime d’un système constitutionnel, l’Ayatollah Naïni avance non seulement des arguments logiques et rationnels, mais aussi des justifications religieuses et jurisprudentielles dont les suivantes :
1- « Il y a des conditions dans lesquelles il est impossible d’empêcher le sultan de commettre tous les actes illicites ou prohibés, dont la prise par force du pouvoir. Cependant, dans ces mêmes conditions, il est possible parfois de limiter le pouvoir et l’autorité du sultan, de sorte qu'il soit possible de lui interdire certains actes prohibés. Dans ce cas, il ne faut absolument pas perdre cette occasion (l’établissement d’un Etat constitutionnel) pour limiter et conditionner le pouvoir du sultan. »
2- « Etant donné la compétence du docteur en jurisprudence (Mudjtahid) en matière des questions profanes, et compte tenu de la nécessité de l’établissement de l’ordre et de la sécurité dans le pays musulman …, il incombe aux hommes religieux et aux oulémas musulmans d’agir de la meilleure façon pour limiter le pouvoir des gouverneurs despotiques et autoritaires, par le biais de l’instauration d’un Etat constitutionnel. C’est une obligation pour les leaders religieux, étant donné leurs responsabilités, notamment dans le cadre de l’établissement de l’ordre et de la sécurité dans les pays musulmans, et pour renforcer le pouvoir de l’Islam et des musulmans. »
3- « A l’époque de l’occultation de l’Imam du temps, il est possible que les leaders religieux et les oulémas ne soient pas capables d’assumer complètement leurs responsabilités en matière de limitation du pouvoir despotique et autoritaire du sultan. Dans ce cas, il incombe aux oulémas musulmans de s’efforcer, dans la mesure du possible, d’agir pour limiter le pouvoir du sultan despotique et autoritaire, en essayant d’établir un Etat constitutionnel. »
Selon les pensées de l’Ayatollah Naïni, dans un système parlementaire, les députés de l’Assemblée nationale peuvent légiférer après avoir obtenu l’autorisation des docteurs de jurisprudence (Mudjtahid). Par conséquent, leur travail de législateurs sera soumis au contrôle et à la supervision des oulémas compétents en matière de la jurisprudence islamique. Selon lui, ce mécanisme pourrait assurer la légitimité du système constitutionnel. Pour justifier la légitimité de l’Etat constitutionnel, l’Ayatollah Naïni avance un autre argument : les élus du peuple auront le droit de légiférer dans les domaines où la charia reste silencieuse et n’exprime pas un avis définitif. Il s’agit, par exemple, des considérations d’ordre politique, budgétaire, etc., c’est-à-dire des questions qui sont liées aux impératifs du temps et de l’époque. Dans ce cas, la charia ne s’oppose pas au mécanisme de législation parlementaire. Il est à noter que dans le même temps que l’Ayatollah Naïni présentait ses arguments pour défendre le système constitutionnel, le cheikh Fazlallah Nouri et ses partisans s’opposaient, au nom de la défense de la charia, au principe de la législation parlementaire. Ils croyaient que le législateur suprême est Dieu et que les humains n’avaient pas le droit de faire la loi et de légiférer.
Il faut souligner qu’à l’époque de la révolution constitutionaliste iranienne, il existait d’autres divergences de vue entre l’Ayatollah Naïni et le cheikh Fazlallah Nouri. A titre d’exemple, ce dernier s’opposait à l’idée de la liberté absolue, en croyant que l’émancipation totale des contraintes et des règles religieuses conduiraient les gens à nier la religion et à propager des croyances hérétiques ou blasphématoires. Par contre, pour l’Ayatollah Naïni, la liberté était définie comme l’émancipation du joug du despotisme et de la tyrannie, pour exprimer librement ce qui est juste et bon pour le peuple, loin de toute pression de la part des pouvoirs despotiques et autoritaires. En d’autres termes, la liberté à laquelle croyait l’Ayatollah Naïni, n’était pas du tout l’émancipation de l’homme des contraintes et des règles de la religion, car l’homme libre reste, selon lui, un humble serviteur du Seigneur. Tandis que les partisans de la charia prétendaient que les slogans de la révolution constitutionaliste pour l’égalité constitutionnelle étaient contraires aux lois de la charia, l’Ayatollah Naïni disait que l’idée de l’égalité se définissait dans le cadre de l’égalité des individus, gouvernés ou gouvernants, devant la loi.
Fazlallah Nouri : Le cheikh Fazlallah Nouri est né en 1878 dans le village de Lashk, dans la région Kajour de la province du Mazandéran (au nord de l’Iran). Il a commencé ses études primaires à Baladeh, près de la ville de Nour. Pour continuer ses études supérieures et apprendre les sciences religieuses, le cheikh Fazlallah Nouri s’est rendu d’abord à Téhéran, ensuite dans les villes saintes de Nadjaf et de Samarra. Pendant ses études, le cheikh Fazlallah Nouri comptait parmi les meilleurs élèves de Mirza Mohammad Hassan Shirazi (Mirza Bozorg). Il a formé, pour sa part, de célèbres oulémas dont le cheikh Abdolkarim Hayeri Yazdi. A la fin de ses études religieuses, Mirza Bozorg lui a conseillé de rentrer en Iran. Il s’est soumis au conseil de son maître et il est rentré en Iran. Peu de temps après, il a joué un rôle considérable dans le mouvement baptisé le « Mouvement du Tabac ». Dès le début de la révolution constitutionnelle iranienne, le cheikh Fazlallah Nouri a rejoint le rang des forces révolutionnaires. Mais plus tard, lorsque le mouvement constitutionnel s’est mis à s'opposer aux principes de la charia, le cheikh Fazlallah Nouri s’est démarqué du rang des forces constitutionalistes, car il estimait que le mouvement constitutionnel ne respectait plus les lois et les principes de la charia islamique. Les révolutionnaires ont considéré son opposition comme trahison au mouvement. Il a donc été arrêté et pendu à Téhéran.
Le martyr cheikh Fazlallah Nouri était d’avis que pour sauver le mouvement constitutionnel et le protéger contre la dérive et la décadence, il fallait le contraindre à respecter les lois de la charia islamique. Il estimait alors que l’Etat devait être un Etat religieux respectueux envers les principes divins et les lois de la charia, conformément aux enseignements du noble Coran, la charia et la Sunna du Prophète (SA). Cette croyance était le noyau des pensées politiques et sociales du cheikh Fazlallah Nouri. Ses autres opinions politiques et sociales s’articulaient, en fait, autour de ce noyau principal fondé sur la priorité de la charia islamique. Par conséquent, une meilleure compréhension des pensées politiques du cheikh Fazlallah Nouri nécessite la connaissance de sa perception à la fois de la charia et de l’Etat constitutionnel.
D’après le cheikh Fazlallah Nouri, la loi, la législation et un parlement, en tant qu’appareil législatif, devraient tous se soumettre à la prépondérance et à la supériorité de la charia islamique. Selon lui, l’ordre du monde dépend de l’existence de la loi. La meilleure loi pour assurer l’ordre du monde est la loi divine, car c'est la loi absolue et parfaite qui assure, de la meilleure façon, tous les besoins de l’humanité de tous les temps et de toutes les époques, pour réaliser le bien de l’homme dans ce monde et dans l’au-delà. Selon le cheikh Fazlallah Nouri, la jurisprudence chiite représentait ces lois de la charia sous leur meilleure forme. Partant de cette hypothèse, le cheikh Fazlallah Nouri estimait qu’en présence de la charia, les hommes n’auront plus besoin de légiférer de nouvelles règles et lois, et ce d’autant plus que les hommes n’ont pas d’ailleurs le droit de légiférer, sauf dans les cas où les nouvelles règles et lois soient établies uniquement pour régulariser les relations sociales. Même dans ce cas, le cheikh Fazlallah Nouri insistait sur le fait que ces nouvelles règles ne devaient en aucun cas contredire la charia islamique et la jurisprudence chiite. C’est la raison pour laquelle, le cheikh Fazlallah Nouri a insisté pour que le principe de la supervision des docteurs de jurisprudence islamique et des oulémas, sur les décisions et les approbations du parlement soit intégré dans l’amendement de la Constitution iranienne.
En ce qui concernait la notion de la liberté, le martyr cheikh Fazlallah Nouri estimait que la liberté devait être limitée par les règles et les contraintes de la charia islamique. Cette croyance était, en fait, à l’origine de l’opposition des partisans du mouvement constitutionaliste aux pensées du cheikh Fazlallah Nouri. A l’époque de la grande immigration des personnalités et des leaders du mouvement constitutionaliste, en réponse à l’Ayatollah Tabatabaï qui avait dit : « Le régime constitutionnel apportera une liberté totale au peuple », le cheikh Fazlallah Nouri a dit : « En Islam, nous n’avons pas de la liberté totale, permettant aux hommes de faire tout ce qu’ils veulent. » Peu de temps après le retour des leaders du mouvement constitutionaliste de leur immigration, certains journaux des révolutionnaires se sont mis à se moquer des idéaux et des croyances religieuses du peuple iranien. Pour empêcher que de telles choses ne se reproduisent, le cheikh Fazlallah Nouri a proposé que le principe du contrôle des oulémas musulmans sur la liberté de la presse soit intégré dans la Constitution iranienne, mais les forces constitutionalistes ont rejeté cette proposition du cheikh Fazlallah Nouri. Ce dernier s’est toujours opposé à une interprétation erronée de la liberté qui pourrait conduire vers la profanation des croyances religieuses, de la personnalité du Prophète et des imams immaculés, ou la propagation des croyances hérétiques et blasphématoires, ainsi que la culture occidentale. Le cheikh Fazlallah Nouri pensait donc que la liberté devait être définie très clairement dans le cadre de la charia islamique. Parmi les pensées politiques du cheikh Fazlallah Nouri, nous pouvons évoquer les suivantes :
1- les droits et les lois ne sont pas les mêmes pour les musulmans et les non musulmans, les hommes libres et les esclaves, les hommes et les femmes, …
2- L’établissement d’une justice véritable dépendrait du développement et du renforcement de la foi et des croyances religieuses.
3- A l’époque de l’occultation de l’imam du temps, le droit de gouverner revient aux docteurs de jurisprudence et aux oulémas musulmans.
4- L’Etat constitutionnel a uniquement le droit d’intervenir dans les affaires publiques, et ne peut pas intervenir dans les domaines relatifs à la charia islamique.
5- Le pouvoir monarchique doit être limité et contrôlé.
Il est à noter ici que les pensées politiques de Seyed Jamaleddin Assadabadi, du cheikh Mohammad Abduh, de l’Ayatollah Naïni ou du Cheikh Fazlallah Nouri n’englobent pas tous les courants de pensée de la période contemporaine. C’est pourquoi nous jugeons nécessaire de présenter les pensées politiques d’autres personnalités et de penseurs de la même période, notamment celles des grandes personnalités telles que Mohammad Eqbal Lahouri, Abol-Ala Modoudi, Seyed Qotb, l’Ayatollah Mohammad Bagher Sadr, etc. L’intérêt de connaître ces courants de pensée est grand, car ils s’approchent de plus en plus des courants de pensées qui existent aujourd’hui dans les pays islamiques.
Mohammad Eqbal Lahouri : Mohammad Eqbal Lahouri (1877-1938) est poète, écrivain, penseur, théoricien politique et religieux, et un leader intellectuel et culturel des musulmans du sous-continent indien. Il a joué également un rôle considérable dans l’indépendance d’abord de l’Inde et ensuite du Pakistan. Mohammad Eqbal Lahouri était de confession sunnite, mais il éprouvait toujours un grand respect et un grand amour pour le vénéré imam Ali (SA). Cela explique peut-être le grand intérêt qu’il manifestait pour la nécessité de l’unité entre les musulmans sunnites et chiites. Ces idées sur l’unité des musulmans ont conduit Mohammad Eqbal Lahouri à adhérer à « l’Association de l’unité islamique » à l’époque où il était rentré dans son pays, après avoir fait ses études modernes, notamment dans le domaine de la philosophie, en Angleterre et en Allemagne. Ainsi, Eqbal Lahouri est devenu un disciple de Seyed Jamaleddin Assadabadi qu’il considérait comme instigateur de l’idée de l’unité islamique. Pour mieux connaître ses pensées profondes sur l’unité des peuples musulmans, il nous faudrait nous familiariser avec les pensées et les opinions politiques de Mohammad Eqbal Lahouri.
Eqbal Lahouri voyait le monde de l’Islam comme un tout cohérent, homogène et indivisible. Il croyait donc que les différentes populations musulmanes, quelles que soient leurs origines ethniques, raciales ou linguistiques, étaient unies les unes avec les autres par les liens religieux et confessionnels de l’Islam. Eqbal Lahouri pensait que la grande communauté musulmane ne devait pas être dirigée par des Etats despotiques et autoritaires dont la nature était essentiellement opposée à la nature humaine. Dans le même temps, Eqbal Lahouri pensait que le système démocratique à l’occidentale n’était adéquat pour les sociétés humaines non plus, notamment les sociétés musulmanes, car ces systèmes étaient en contradiction avec les principes de la raison humaine, de l’Islam et de la spiritualité. Selon lui, la meilleure forme de l’Etat pour gérer les affaires de l’Oumma islamique était un régime politique dans lequel le noble Coran fasse la loi, la Kaaba fasse le centre de la spiritualité, et le leadership soit assuré par les dirigeants religieux éclairés.
Mohammad Eqbal Lahouri pensait que la concrétisation de cet objectif sublime, c’est-à-dire l’établissement de l’Etat islamique, dépendait d’un changement profond dans les mentalités des peuples musulmans. En d'autres termes, Eqbal Lahouri se référait à ce verset coranique selon lequel le Seigneur ne change pas le destin d’un peuple, tant que ce dernier ne changerait pas ses conditions pour aller vers un meilleur sort et vivre dans de meilleures conditions. Il appelait donc les musulmans du monde entier à renforcer leur foi en Dieu et leur confiance en soi. Il prévenait les musulmans qu’ils ne pourraient compter sur l’aide et l’assistance d’aucune puissance extérieure et aucune autorité pour réaliser leurs buts. Autrement dit, il disait que l’homme musulman devait se réveiller et sortir de son sommeil historique, en réunissant toutes ses forces et ses moyens pour réaliser ses objectifs. « Celui qui est de fer, pourra atteindre tout ce qu’il veut », disait-il.
Selon Eqbal Lahouri, les musulmans ont perdu leur identité islamique depuis qu’ils ont été confrontés à la culture et à la civilisation occidentales. Il conseillait donc aux peuples musulmans de retrouver leurs origines et leur identité perdues, par un mouvement du retour vers la foi, la culture, les traditions et la spiritualité islamiques. Il est à noter cependant que dans cet appel de retour, Mohammad Eqbal Lahouri ne rejetait pas du tout l’apprentissage des sciences et des technologies modernes du monde occidental. Par contre, il pensait que les peuples musulmans devaient absolument apprendre les sciences et les techniques modernes de l’Occident, sans pour autant permettre que cela les occidentalise dans leur âme et leur esprit. Cette vision particulière de Mohammad Eqbal Lahouri est devenue célèbre comme la « philosophie du moi ». Cette école philosophique appelle les musulmans à se tourner de nouveau vers leurs origines et leur identité islamiques pour retrouver la grandeur et la puissance d’antan.
Abol-Ala Modoudi : Abol-Ala Modoudi est né en 1903 à Hyderabad en Inde. Jusqu’en 1941, il a poursuivi avec assiduité une carrière scientifique, mais à partir de cette date, il s'est donné à des activités politiques. La même année, il fonde un parti qu’il baptise « Association islamique » ( جماعه اسلام? ). Dans la fondation de cette formation politique, il s’est largement inspiré des pensées de Hassan Al-Bana et du mouvement égyptien des Frères musulmans. L'objectif annoncé d’Abol-Ala Modoudi consistait à créer un parti politique pour essayer d’établir un Etat islamique. Pour déterminer ses objectifs et décrire ses pensées, Abol-Ala Modoudi a écrit près de cent livres, essais et articles. Il était un militant politique très actif, et il a été arrêté plusieurs fois par des autorités officielles qui s’opposaient évidemment aux pensées et aux actions politiques de Modoudi et de son parti. Après l’indépendance du Pakistan, Abol-Ala Modoudi est resté fidèle au jeune régime politique du pays où il a été toujours très respecté comme un pacificateur, un penseur musulman et un combattant politique. La théorie politique d’Abol-Ala Modoudi se fonde sur trois principes, à savoir :
1- Le pouvoir n’appartient qu’à Dieu. Par conséquent, personne n’a le droit d’exercer son pouvoir et sa domination sur son prochain ;
2- Dieu est le seul législateur. Par conséquent, aucun homme – même les prophètes – n’a le droit de légiférer.
3- L’Etat islamique est fondé uniquement dans le but d’appliquer les règles et les lois divines. L’Etat islamique est respecté tant qu’il respecte à la lettre les lois divines.
Etant donné ces principes, Abol-Ala Modoudi estime que le système politique islamique n’est pas tout à fait conforme au modèle démocratique, car la démocratie se définit en principe par le gouvernement du peuple, tandis que selon Modoudi, les hommes n’ont pas le droit de légiférer. Il croit qu’un Etat islamique est légitime tant qu’il applique les lois de la charia islamique. Selon Abol-Ala Modoudi, le gouvernement islamique est responsable de l’application des règles suivantes :
- Empêcher l’exploitation de l’homme par l’homme ;
- Sauvegarder la liberté des hommes ;
- Protéger le peuple face aux assauts des puissances étrangères ;
- Développer et renforcer la justice sociale ;
- Recommander le bien et interdire le mal ;
- Etablir un ordre social islamique ;
- Eradiquer les vices et encourager les vertus.
Selon Abol-Ala Modoudi, l’application de ces règles et principes ne se limite pas à l’intérieure des frontières d’un pays musulman. Il estimait que ces règles sont universelles et qu’elles peuvent s’appliquer au-delà des frontières politiques. En effet, Abol-Ala Modoudi était pour la formation d’un grand Etat islamique pour le monde entier.
Pour assurer la concrétisation desdits objectifs, Abol-Ala Modoudi pensait que l’Etat islamique doit être dirigé par ceux qui croient profondément aux principes et aux lois divines. D'après lui, le leader de l’Etat musulman doit être élu selon le principe coranique de « Le plus pieux parmi vous est le plus vertueux aux yeux de Dieu » (ان اکرمکم عند الله اتقيکم ). Ce leader gagne la confiance totale de tous les musulmans. Il procède au débat et à la consultation avec les autres, dans la prise des décisions importantes pour gérer les affaires de la communauté musulmane. Modoudi s’opposait à l’idée que les gens présentent leur candidature au poste de leadership de la société islamique. Selon lui, c’était le peuple lui-même qui devait découvrir les conditions requises pour le leadership en la personne qu’il choisit en toute liberté. D’après Abol-Ala Modoudi, les gens qui cherchent à obtenir des postes de leadership ou de califat sont souvent les personnes les moins compétentes pour un tel poste.
Seyed Qotb : Grand penseur du Mouvement égyptien des Frères musulmans, Seyed Qotb était l’un des plus grands penseurs politiques musulmans à l’époque contemporaine. Seyed Qotb est né en 1906 à Assiout en Egypte. En 1940, il a adhéré au mouvement des Frères musulmans, et il a joué un rôle très important dans la survie et le développement des Frères musulmans après la mort en martyre de Hassan Al-Bana. En 1954, le gouvernement de l’ancien président égyptien, Jamal Abdel Nasser, a arrêté Seyed Qotb en raison de ses activités politiques. Une dizaine d’année plus tard, le président irakien de l’époque, Abdel Salam Aref, a intercédé auprès du gouvernement égyptien pour la libération de Seyed Qotb. Mais un an plus tard, Seyed Qotb a été de nouveau arrêté. Finalement, il a été exécuté en 1966, pour avoir été impliqué dans un complot contre le régime de Nasser.
Seyed Qotb était un grand penseur. Son objectif consistait à propager ses pensées politiques en l’Egypte. Selon lui, dans une société qui n’est pas gouvernée par un Etat islamique, les règles et les lois de l’Islam ne sont pas appliquées. Dans une telle société qu’il qualifiait d’ignorante et ennemie, les enseignements de l’Islam sont ignorés et les croyances islamiques sont rejetées. Seyed Qotb pensait qu’une société qui n’est pas gouvernée par un Etat islamique, n’est pas la vraie patrie des musulmans, même si ces derniers estiment qu’ils sont propriétaires de leurs biens sur ce territoire-là. Pour Seyed Qotb, le devoir des musulmans qui vivent dans une société pareille est de déclencher une guerre de libération pour renverser le régime au pouvoir. Dans le cas où la situation n’est pas favorable au déclenchement d’une guerre de libération, les musulmans n’auront d’autres choix que de se résigner à la paix avec le gouvernement des ignorants.
Seyed Qotb disait : « La vraie foi en l’Islam commence par une soumission totale à la volonté de Dieu et la souveraineté divine ». Par conséquent, « si les dirigeants politiques de l’Egypte sont sincères dans l’expression de leur foi en Dieu et en l’Islam, ils devront nier et rejeter toutes les croyances matérialistes ou socialistes », disait-il. D’après Seyed Qotb, l’Islam est incompatible avec le socialisme. « Le socialisme s’appuie sur des idéaux comme le bien-être social ou le bonheur matériel, et ignore complètement le salut spirituel de l’humanité. Or, l’Islam ne néglige jamais la cohérence et l’équilibre qui doit exister entre le bonheur et le bien-être matériel de l’homme d’une part, et son salut spirituel de l’autre. », avait écrit Seyed Qotb, pour qui l’Islam est doté de tous les moyens et instruments nécessaires pour s’adapter aux évolutions sociales de l’époque contemporaine.
Dans les pensées de Seyed Qotb, la théorie politique de l’Islam se fonde sur les principes de la justice. Il insistait sur le fait que les versets coraniques qui parlent de la justice, appellent toujours les musulmans à nier et à rejeter la discrimination, l’inégalité et l’injustice. Il s’agit alors d’une justice dans laquelle il n’y a aucune place pour l’amour ou la haine, pour les privilèges sociaux, économiques, familiaux ou raciaux. Cette justice suprême s’applique même aux ennemis. Ceux qui tournent le dos à la justice, n’auront d’autres choix que de s’approcher des oppresseurs qui interprètent la justice en fonction de leurs intérêts.
Seyed Qotb s’appuyait sur des versets coraniques pour appeler les peuples musulmans à se soumettre au « dirigeant » de la communauté islamique. Cependant, cette soumission ne signifiait pas pour lui que les musulmans devront obéir à toute personne qui a les rênes du pouvoir. Ce qu’il entendait par là portait sur la soumission des musulmans à un dirigeant qui respecte les règles et les lois de l’Islam. Par contre, il disait que si le dirigeant de la communauté islamique cesse de respecter et appliquer les lois divines, « il ne mériterait plus d'être à la tête de la société islamique » et les musulmans ne devraient plus se soumettre à sa volonté.
Seyed Mohammad Bagher Sadr : Seyed Mohammad Bagher Sadr est né dans une famille religieuse en 1934 à Kazemein en Irak. Il a réussi à terminer ses études religieuses avant l’âge de vingt ans. Il s’est mis ensuite à enseigner les sciences islamiques à l’école théologique de la ville sainte de Nadjaf. Après le décès de l’Ayatollah Hakim, Seyed Mohammad Bagher Sadr est devenu une source d’imitation des chiites irakiens alors qu’il n’avait que 36 ans.
Seyed Mohammad Bagher Sadr a commencé ses activités politiques à l’âge de 24 ans, activités qui s’orientaient souvent contre les démarches du gouvernement irakien. Pendant une dizaine d’année, l’Ayatollah Seyed Mohammad Bagher Sadr est devenu à la fois la source d’imitation religieuse et le leader politique des chiites irakiens.
Les fatwas qu’il émettait rendaient furieux les dirigeants du parti Baathiste irakien : Il a boycotté le parti Baathiste et a rendu illicite l’adhésion des chiites à ce parti, il a insisté sur la nécessité du déclenchement d’un combat armé pour mettre fin au pouvoir du parti Baathiste, il était pour la création d’un Etat islamique et soutenait la république islamique. Ces fatwas ont suscité de vives protestations de la part des chiites irakiens à l’encontre du parti Baathiste. Finalement, le gouvernement irakien a assassiné l'Imam Mousa Sadr en 1980 pour mettre fin à ses activités politiques.
Le martyr Sadr croyait que l’existence de l’Etat est une nécessité pour la survie de l’ordre social. L’Etat doit, selon lui, se charger de la gestion des affaires sociales et de jouer le rôle d’arbitre dans les conflits. Il estimait que l’Etat possède d’autres devoirs, dont les suivants :
1- L’Etat musulman doit exploiter les moyens et les possibilités de l’Oumma islamique afin d’assurer le progrès et le développement de l’humanité ;
2- L’Etat doit protéger les musulmans contre la dépendance aux puissances étrangères et la division intérieure ;
3- La formation de l’Etat islamique est une obligation religieuse. Sur la scène de la politique intérieure, l’Etat islamique est responsable de l’application des règles et des lois de l’Islam, d’assurer et d’établir la justice sociale et de propager la culture musulmane. Sur la scène des relations internationale, l’Etat islamique a le devoir de propager les idées universelles de l’Islam et de soutenir la justice et les peuples opprimés et déshérités.
Dans l’optique du martyr Sadr, l’Etat islamique doit être un Etat constitutionnel, fondé sur les principes de la charia et les lois divines. En d’autres termes, il croyait que le pouvoir et la souveraineté appartiennent à Dieu. Le droit de l’homme à déterminer son sort provient du fait qu’il est le calife de Dieu sur la terre. « Le leader religieux trace le chemin que l’Oumma doit prendre pour réaliser son statut de calife de Dieu sur la terre. Le leader religieux surveille l’avancement de ce projet et veille sur la conformité de ce que fait l’Oumma avec ce que Dieu a ordonné », disait le martyr Sadr. Conformément à cette croyance, le martyr Seyed Mohammad Bagher Sadr estime que la démocratie qui donne le pouvoir et la souveraineté au peuple, sans respecter le leadership religieux n’est pas compatible avec l’Islam. De même, la monarchie ou l’aristocratie qui s’opposent à la souveraineté commune de Dieu et de l’homme sur le sort de l’humanité sont en contradiction avec les principes de l’Islam.
D’après le martyr Sadr, le leader religieux qui se charge de diriger la communauté musulmane doit répondre aux conditions suivantes :
1- La justice, l’équilibre et la modération dans son comportement et son action ;
2- La science, la connaissance et la compréhension complètes du Livre Saint ;
3- Une connaissance et une vision réaliste et parfaite sur les réalités existantes et les conditions de la communauté musulmane et du monde ;
4- La compétence spirituelle, la sagesse, la raison, la patience et le courage pour diriger la communauté islamique.
D’après le martyr Sadr, ce leader religieux est le garant de la charia, il veille sur le sort de l’Oumma, il occupe le poste le plus haut de l’Etat et il commande toutes les forces armées.
L'unité autour de l'axe du système de l'éducation prophétique E'crit par Mohammad Ehsani L'unité des musulmans du monde entier est l'une des nécessités primordiales de toutes les communautés musulmanes à travers le monde. En effet, les musulmans doivent se réunir autour d'un axe unique et global qui fasse l'objet d'un consensus général des adeptes de toutes les écoles et confessions islamiques, afin que la cohésion et la solidarité soient renforcées parmi les musulmans.
Il paraît, à bien des égards, que le noble Prophète de l'Islam, le vénéré Mohammad (SA) est le meilleur axe de l'unité des musulmans. Le présent article se donne pour mission d'étudier le système de l'éducation et de l'enseignement du Prophète (SA), en tant qu'axe le plus important de l'unité parmi les musulmans du monde entier, afin que tous les adeptes de la religion musulmane puissent se réunir sous la bannière des enseignements sacrés du Messager de Dieu. En réalité, la personnalité du vénéré Prophète de l'Islam (SA) et ses différents aspects, peuvent constituer le meilleur modèle et le meilleur exemple, au-delà de tous les temps et lieux. En d'autres termes, le vénéré Messager de Dieu a été, dans le passé, le meilleur modèle pour tous les fidèles, et aujourd'hui encore, sa personnalité peut être le meilleur modèle pour l'humanité tout entière. Les enseignements du vénéré Prophète (SA), de ses descendants –Ahlulbeit – et ses compagnons assureront l'unité, la dignité, la grandeur et le progrès de tous les musulmans.
La signification de l'éducation : Dans la culture islamique, le terme "éducation" signifie la croissance, le développement, l'augmentation, la multiplication et la correction. L'éducation signifie la mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement des capacités et des talents matériels et spirituels de l'être humain, et leur orientation vers des perfections que Dieu a placées dans l'être humain. D'près les enseignements du noble coran et les acquis et les connaissances des savants musulmans, nous pouvons conclure que l'éducation peut être définie comme un processus qui prépare le terrain à la croissance et au développement global de la personne dans tous les domaines et dans tous les aspects. Ce processus est tel que la personne qui reçoit cette éducation puisse prendre des pas, de son gré et dans le cadre de sa propre volonté, sur le chemin de la perfection matérielle et spirituelle. D'après cette définition, l'éducation a pour objectif final le rapprochement entre l'être humain et son Créateur.
Dans le cadre de la définition que nous avons donnée plus haut, l'éducation est un processus applicable d'après les méthodes différentes, sous des formes directes ou indirectes. Ces méthodes sont choisies évidemment en fonction des objectifs déterminés, et en fonction des moyens et des instruments existants.
Dans chaque école éducative, il est nécessaire d'avance de définir les notions principales et les thèmes de base afin de pouvoir élaborer la méthode nécessaire pour réaliser les objectifs bien définis. En général, ces notions fondamentales sont les suivantes : Le fondement, l'objectif, les principes et les méthodes. Les relations qui s'établissent parmi ces notions, les modalités de leur abstraction, et les méthodes permettant leur application dans un système de l'éducation font les principaux objets des débats et des études des spécialistes de l'éducation. Ceci étant dit, il est nécessaire ici d'appliquer une étude comparative afin de retrouver ces notions de base dans les pensées, les enseignements et la Sunna – les traditions – du vénéré Prophète de l'Islam (SA).
Les fondements de l'éducation de l'école prophétique : Ce que nous entendons ici par "fondement" désigne en réalité les faits et les données qui existent dans les différents domaines de connaissances scientifiques et non scientifiques, et qui constituent, en vérité, la base et le fondement de toute connaissance.
Dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, nous avons besoin, avant toute chose, de définir ces fondements. En d'autres termes, les pensées et les connaissances fondamentales, générales et stables d'un individu ou d'un groupe d'individus par rapport à l'éducation et l'enseignement, constituent les fondements éducatifs de cet individu ou de ce groupe. En ce qui concerne le système d'éducation du vénéré Prophète de l'Islam (SA), nous devons chercher ces fondements religieux de l'éducation et de l'enseignement dans le Livre saint des musulmans, le noble Coran qui constitue, en réalité, la base de tous les enseignements et de toutes les actions du Messager de Dieu (SA). Etant donné que les enseignements sacrés du vénéré Prophète de l'Islam (SA) étaient axés autour de la révélation divine, ce recours au Livre saint est absolument nécessaire, car c'est le Coran qui caractérise l'ensemble de ces enseignements révélés par le Seigneur.
1) La nature innée de l'être humain : Dans le système de l'éducation islamique, la nature innée de l'être humain constitue le premier critère et le premier fondement, sur lequel insistent d'ailleurs le texte sacré et les savants et les oulémas musulmans.
Dans l'optique du vénéré Messager de Dieu (SA), tous les humains viennent au monde avec une nature divine. Autrement dit, si la nature innée de l'être humain ne subit pas de modification, de souillure, de dégradation ou de corruption, l'homme tend naturellement vers la connaissance d'un chemin qui le conduira vers la perfection et vers son Créateur le Très-Haut. Dans un hadith du vénéré Prophète de l'Islam (SA), il est dit : " Tout nouveau-né vient au monde avec une nature divine. Mais ce sont les pères et les mères qui leur apprennent à devenir adeptes du judaïsme, du christianisme ou de paganisme. " Ce hadith prophétique nous apprend donc qu'une mauvaise éducation dégrade la nature innée de l'être humain, et empêche son développement et son progrès. Autrement dit, une mauvaise éducation risque de conduire l'être humain vers un chemin qui est diamétralement opposé au chemin qu'il pourrait choisir naturellement pour assurer sa perfection et son élévation. Il est évident qu'ici, nous entendons par la nature innée de l'homme, son esprit intact et son âme profonde qui n'ont pas été affectés par une mauvaise éducation et qui sont aptes à se diriger naturellement vers le bien et le juste.
Les enseignements de l'Islam et les enseignements du noble Coran se fondent tous sur la nature innée de l'être humain. Ceci garantit, une cohérence et une compatibilité parfaites de ces enseignements avec les structures et les besoins naturels de l'être humain. Cela veut dire donc, qu'il n'y a, en Islam et dans le saint Coran, aucun principe qui se fonde en dehors de la nature de l'homme ou en contradiction avec elle.
Dans les enseignements les plus élémentaires de l'Islam, ainsi que dans les principes les plus complexes que la religion musulmane établit pour gérer les affaires judiciaires et juridiques, nous constatons une compatibilité parfaite et une concertation complète avec les caractéristiques naturelles de l'être humain. En d'autres termes, il n'y a la moindre dérive dans ces principes en ce qui concerne la nature innée de l'homme. C'est la raison pour laquelle le noble Coran qui constitue, en fait, le programme éducatif par excellence du vénéré Messager de Dieu (SA), appelant à toute occasion les humains à recourir constamment à leur nature innée pour accepter la vérité et à se soumettre entièrement à la justice et à la vérité ; car ce recours à la nature humaine protégera l'être humain devant toute dérive et toutes les tentations sataniques.
Dans le noble Coran, Dieu s'adresse à Son messager pour lui dire : " Tourne-toi vers la religion pure du Seigneur. Dieu a créé tous les humains d'après une nature innée, et il n'y a aucune modification et changement dans la création du Seigneur. Voilà la religion solide pour les humains. " Conformément à ce verset du noble Coran, la religion musulmane se fonde sur les caractéristiques de la nature innée de l'être humain, et elle est parfaitement en harmonie et en cohérence avec l'univers de la création, sans qu'il y ait la moindre contradiction entre elle et le monde tel qu'il a été créé par le Seigneur. Ceci veut dire que Dieu Tout-Puissant a muni toutes Ses créatures de ce dont elles ont besoin pour leur élévation et leur perfection. Dieu indique à chacune d'elles la voie qui amène à ce but.
2) L'unicité : Le deuxième fondement important du système de l'éducation du noble Prophète de l'Islam (SA) n'est autre que l'unicité du Créateur de l'univers. Selon cette croyance, depuis le début de la création jusqu'à nos jours, et jusqu'à la fin du temps, les messagers du Seigneur prêchent tout le temps pour l'adoration du Dieu unique. L'unicité du Créateur est le pilier fondamental des enseignements de tous les prophètes. Au cours de l'histoire de l'humanité, les messagers du Seigneur ont toujours appelé les humains à connaître et à adorer le Dieu loué. Ils appelaient ainsi l'humanité toute entière à pratiquer des actes qui seraient conformes avec la foi en Dieu unique.
Le noble Coran détermine l'objectif de tous les messagers du Seigneur, lorsque Dieu s'adresse à Son messager, le vénéré Mohammad (SA) pour lui dire : " Nous n'avons envoyé avant toi les autres prophètes, qu'après leur avoir révélé qu'il n'y a d'autre divinité que Moi. N'adorez donc que Moi seul. " Dans ce verset du saint Coran, le Seigneur nous apprend donc que tous les messagers de Dieu, depuis Adam jusqu'au vénéré Prophète de l'Islam (SA) avaient tous pour mission de propager parmi les humains la foi en Dieu unique, et d'appeler les gens à adorer le Dieu de l'univers. Tous les prophètes étaient donc chargés d'établir l'éducation de toute la communauté selon la foi en Dieu unique. Dans un autre verset du noble Coran, nous lisons : " Votre Seigneur n'est qu'un Etre unique en dehors de qui il n'y a aucune divinité. C'est Lui le Loué clément et miséricordieux. "
La foi en l'unicité du créateur est en parfaite compatibilité avec la nature innée de l'être humain qui tend naturellement à l'existence d'un Créateur unique. Cette nature innée appelle les humains à se soumettre à une religion qui répond à tous ses besoins et qui est entièrement conforme à la création et à la nature de l'homme. Ceci nous amène à l'idée de l'unicité de la religion. En d'autres termes, tout au long de l'histoire de l'humanité, il n'y avait qu'une seule religion, à savoir l'Islam, et que tous les prophètes ont appelé les humains à cette même religion unique.
Le Prophète de l'Islam, le vénéré Mohammad (SA) appelait, lui aussi, ses adeptes à la foi en l'unicité du Seigneur. Il leur demandait de s'éloigner de l'associationnisme et de l'idolâtrie, pour croire en Dieu unique et pour se soumettre entièrement à Lui. Dès les premiers jours de sa mission prophétique, il a dit aux hommes : " O les gens ! Dites que Dieu est unique pour assurer votre salut. " Avec cette formule courte et précise, il appelait, en fait, les gens à s'éloigner de toutes les pensées erronées qui risquaient de les égarer dans l'associationnisme et l'idolâtrie, pour remplir leur cœur et leur âme de la foi en Dieu unique.
3) L'objectif de la création de l'univers et de l'homme : Dieu a créé l'univers dans le cadre d'un plan général et déterminé d'avance. Le créateur de ce plan n'est ni l'homme ni aucune autre créature, mais Dieu Tout-Puissant. C'est Dieu le Très-Haut qui est le seul et l'unique créateur de l'univers.
Il est donc tout à fait normal que dans le plan élaboré avec finesse et avec précision par Dieu le sage, il n'y ait aucune imperfection, il n'y ait rien d'inutile, et il n'y ait rien qui soit laissé au hasard, car il est inimaginable que l'action divine soit inutile ou laissée au hasard.
Dans le noble Coran, nous lisons : " Ils réfléchissent aux secrets de la création des cieux et de la terre, et ils disent : O Dieu ! Tu n'as rien créé d'inutile. " La moindre créature qui existe dans cet univers suit son chemin déterminé et se dirige vers le but qui lui a été fixé. Comment pourra-t-on croire donc que l'ensemble de l'univers n'ait aucune orientation et qu'il ne se dirige vers aucun but ? Les hommes qui pensent avec clairvoyance et qui contemplent les créatures du Seigneur apprennent ce message et ils disent, comme nous l'indiquait ce verset coranique : " O Dieu ! Tu n'as rien créé d'inutile. Tu es au-delà de tout acte inutile. " Dans un autre verset du noble Coran, Dieu dit : " Nous n'avons pas créé inutilement le ciel et la terre et ce qu'il y a entre eux. "
Ce verset nous apprend, en fait, que si nous contemplons avec clairvoyance les signes de Dieu dans la création de la terre et des cieux, nous comprendrons que la création de l'univers et de l'être humain suit un but très clair et très précis. Là, il n'y a aucun doute pour un esprit libre, logique et raisonnable. Ce but fixé par Dieu fait, dans le même temps, l'objectif du système de l'enseignement qu'établit le Messager de Dieu (SA). En effet, les enseignements et les principes éducatifs de l'Islam visent tous l'objectif de la création de l'être humain. En d'autres termes, les principes et les méthodes du système éducatif du vénéré Prophète de l'Islam (SA) s'axent autour du fait que l'univers et l'homme sont créés par Dieu pour un but clair et déterminé.
4) La vie éternelle de l'être humain : Selon l'Islam, l'homme a deux aspects, matériel et spirituel. La vérité éternelle de l'homme n'est pas dépendante des composantes matérielles de son existence, mais de son aspect spirituel. Le Livre saint des musulmans explique la création de l'être humain, en insistant sur la dualité qui caractérise les hommes. Dans un verset coranique, Dieu s'adresse à Ses anges pour dire : " Et lorsque J'ai mis de l'ordre dans le corps de l'homme, j'y ai soufflé de Mon âme. Vous devez donc vous prosterner devant lui. "
Le système de l'éducation établi sur les enseignements et les traditions du Prophète (SA) est un système au service de la croissance globale de l'homme, dans tous les aspects matériels et spirituels de son existence. L'Islam insiste sur la croissance et l'élévation matérielles de l'être humain, et il a établi une éducation complète pour la réalisation de cet objectif. De même, l'Islam donne une importance toute particulière à la purification et à l'éducation spirituelle de l'homme, car le corps encadre l'esprit et l'âme, et l'élévation et la perfection de l'être humain dépendent de l'éducation simultanée et harmonieuse de ces deux aspects.
Nous pouvons dire en conclusion que le système éducatif fondé sur les enseignements du Prophète de l'Islam est basé sur quatre fondements religieux : la nature innée de l'être humain, l'unicité de Dieu, l'objectif de la création de l'univers et de l'homme et enfin la vie éternelle de l'homme. Les musulmans du monde entier croient à tous ces fondements, et cette croyance pourrait contribuer considérablement à leur unité.
En ce qui concerne l'éducation de l'être humain, Dieu le Très-Haut a donné des ordres très importants et très précis à Son messager. Il l'a chargé de l'éducation spirituelle des hommes. Selon la foi musulmane, l'objectif de la révélation du noble Prophète de l'Islam (SA) était d'éduquer et de purifier les humains, conformément aux enseignements de l'Islam et du noble Coran. En effet, la phrase "Tu dois les purifier" (يزكيهم) que Dieu adresse à Son messager consiste à rappeler la mission du Prophète de l'Islam (SA) pour éduquer les fidèles sur le plan moral et spirituel. Le Coran insiste, à maintes reprises, sur cette mission du Messager de Dieu (SA).
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L'utilité de la philosophie et de la religion Les principes de l'union islamique L'utilité de la philosophie et de la religion Au nom d'Allah le Clément, le Miséricordieux. Gloire à Allah, le Seul digne de louanges et de toute adoration.
Ce soir, nous allons tenter ensemble de réfléchir à la question de l’utilité de la philosophie et de la religion dans notre vie quotidienne. Car ces deux notions sont parfois mal comprises. Si l’une est souvent perçu comme inutile, à savoir la philosophie, l’autre au contraire est réduite à son aspect juridique, tel chose est halal et tel autre haram, ou encore à l’enfer et au paradis. D'ailleurs, je tiens à préciser que mon propos n'est pas affirmatif mais plutôt interrogatif c'est à dire je cherche à susciter le questionnement en chacun de nous et encore moins à faire la morale à qui que ce soit. Bien sur, il est impossible et prétentieux de vouloir traiter cette question dans sa totalité en une quinzaine de minutes.
Nous tenterons plutôt de questionner ces deux notions en nous demandant ce qu'elles sont en elles mêmes et ce que la Philosophie peut apporter à la Religion. Je tiens à préciser une chose : toutes les critiques et tous les conseils que je pourrai émettre sont d'abord diriger vers moi-même.
I/ La Philosophie Qu'est ce que la Philosophie ? Il est coutume de penser que la Philosophie est un luxe, qu’elle ne sert à rien, qu’elle est inutile et que tous les philosophes sont des fous et ainsi de suite. Donc Philosophie égale perte de temps.
Pourtant si on fait un effort de réflexion, on se rend très vite compte que la Philosophie est indispensable. En effet, à l’époque où elle est apparue dans le monde Occidental, c'est à dire vers le quatrième siècle avant JC, la Philosophie n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. A notre époque, la Philosophie, c'est produire un discours théorique sur le monde, c'est s'intéresser à des choses auxquelles le commun des mortels ne s'intéresse pas comme par exemple “ Comment la connaissance est elle possible ? “, “ Comment l'acquisition des connaissances est elle rendue possible ? “. Bref, la Philosophie c'est discourir, c'est rester dans le monde des idées, pour reprendre une expression de Platon. Alors qu'à l'époque antique, la Philosophie n'était pas qu'un discours. Au contraire, elle était avant tout une manière de vivre, un engagement existentiel, donc la Philosophie est ici rattachée à la pratique. On est donc dans du concret, dans le monde réel.
Voyons maintenant ce que signifie manière de vivre. Vivre philosophiquement c’est vivre selon ses idées ou plutôt selon les idées de l'école à laquelle on s'est attaché car à cette époque il était question d'adhérer à une école. Les plus connues étaient les suivantes : l'école épicurienne, platonicienne, aristotélicienne, stoïcienne, cynique. Chacune de ces écoles avaient une doctrine et il s'agissait à ce moment là, de l'appliquer, de vivre en fonction de cette doctrine. On voit à partir de là que celui qui décidait de vivre philosophiquement prenait la décision de changer radicalement sa manière de vivre mais aussi sa manière de voir et de comprendre le monde.
Que recherchaient toutes ces écoles ? Elles cherchaient toutes à transformer l'individu, à le rendre meilleur. Le but était de vivre vertueusement, de se détacher de ce monde matériel, de prendre de la distance à l'égard de ses passions, de ses désirs. Il était question de devenir meilleur et l'outil fondamental qui permettait cette transformation était LA RAISON. Par exemple, pour l'école stoïcienne, il s'agissait de ne pas être affecté par le monde extérieur, c'est à dire le monde extérieur ne peut pas nous faire du mal. Si nous sommes malheureux, ce n'est pas parce que le monde qui nous entoure nous rend triste, ce n'est pas le monde qui est la cause de notre tristesse, c'est le jugement que nous portons sur le monde qui nous rend triste. Donc nous sommes nous même la cause de notre propre malheur car l'école stoïcienne a un principe fondamental qui est parfaitement résumé dans cette formule d'Epictète :
“ Il y a des choses qui dépendent de nous et il y a des choses qui ne dépendent pas de nous. Celles qui dépendent de nous sont intérieures à nous, à savoir notre volonté et celles qui ne dépendent pas de nous sont extérieures à nous, à savoir le monde qui nous entoure. “
Si un individu applique scrupuleusement cette formule, l'on peut affirmer en toute certitude qu'il ne connaîtra jamais le malheur. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il y a une distinction fondamental entre le monde intérieur qui est le monde où règne notre volonté donc un monde qui dépend de nous, un monde sur lequel nous avons la capacité d'agir alors que le monde extérieur nous échappe, c’est un monde où nous ne pouvons avoir de maîtrise totale car c'est le règne de la contingence, les choses ne fonctionnent pas selon notre volonté.
C'est pourquoi, les stoïciens s'attachent au premier monde, celui où notre volonté a tous les pouvoirs et les stoïciens nous demandent pour cela de fortifier notre volonté, notre “ citadelle intérieure “ pour reprendre une expression de Pierre HADOT.
Prenons un exemple afin que ce soit plus clair : Quelqu'un me donne une gifle. La réaction spontanée, je dis bien spontanée est de s'énerver et de vouloir lui rendre la gifle. Le Stoïcisme nous demandera de marquer un temps d'arrêt c'est à dire réfléchissons avant d'agir. N'agissons pas sous le coup de la colère. Quelqu'un me donne une gifle, ce n'est pas un mal car je ne pouvais pas vouloir que celui qui avait pris la décision de me donner une gifle ne le fasse pas car je n'ai aucun pouvoir sur sa volonté donc on est dans le monde des choses qui ne dépendent pas de nous. Par contre ce qui est mal c'est de considérer cette gifle comme un mal car on est dans le monde intérieur, dans celui de la volonté où personne ne peut m'obliger de m'énerver. Le fait de dire que cette gifle n'est rien, c'est garder son calme, c'est rester maître de soi et c'est justement ce que vise le stoïcisme à savoir la totale maîtrise de soi. D'ailleurs tout le monde connait l'expression “ être stoïque “. Donc le stoïcisme nous demande de marquer un temps d’arrêt avant d'agir, prenons le temps de réfléchir, usons de notre raison, faisons la part des choses et agissons en conséquence.
Par conséquent, la Philosophie n'est pas si inutile qu'elle n'y paraît au premier abord. Ce qu'elle tente de faire c'est de nous aider à vivre mais avec une différence fondamentale. Tous les hommes veulent vivre, le philosophe aussi. Sauf que dans le cas de ce dernier, celui-ci veut BIEN vivre, c'est à dire vivre selon la raison. Alors que l'Homme commun aussi veut vivre, mais selon ses passions et nous connaissons les conséquences que cela entraîne : tristesse, jalousie, haine, bref, une vie agitée.
Passons maintenant au grand deux.
II/ La Religion Nous allons procéder de la même manière concernant la religion, c'est à dire ce qu'elle est, ce qu'elle signifie et ce qu'elle vise.
La Religion est un ensemble de croyance et de dogmes définissant le rapport de l'Homme avec le sacré, ou la divinité. Autrement dit, elle met en place un certain nombre d'actes d'adoration qui nous permettent de créer un lien entre Dieu et nous. Cela signifie que si l'on pratique ces différents actes, nous devrions normalement, être plus proches de Dieu. Pourtant, si l'on regarde attentivement, il n'en est rien. Bien au contraire, au lieu de nous rapprocher de Dieu, nous nous en éloignons. C'est pourquoi si l'on se pose la question comme nous l'avions fait concernant la Philosophie de l'utilité de la Religion, l'on est tenté de répondre que la Religion ne sert à rien. Elle serait comme une perte de temps et d'énergie. Je sais que c'est très choquant ce que je suis entrain d'affirmer mais justement je vais tenter d'expliquer pour quoi la Religion ne sert à rien si on ne l'a comprend pas comme il le faut. Elle ne sert à rien si l'on ne retire pas les bénéfices escomptés.
En effet, nous sommes tous d'accord pour dire que les préceptes religieux sont dans l'intérêt de l'Homme et non dans celui de Dieu. Dieu n'a rien à faire de nos actes d'adoration, que l'on soit pratiquant ou pas, cela ne change rien à Sa toute puissance. Par conséquent, accomplir des actes d'adoration est avantageux pour l'Homme. La question qui se pose est la suivante : Quel est le but recherché par ces différents actes cultuels ? La seule fin recherchée est de rendre l'Homme meilleur afin que ce dernier se rapproche du Créateur. Tous les actes d'adoration quel qu'ils soient, visent à rapprocher l'Homme de Dieu. Comme dans le cas de la Philosophie, il est question dans la Religion de donner la possibilité à l'Homme de se parfaire. C'est comme un mode d'emploi. Si l'Homme l'applique, il atteint la félicité, la béatitude donc en quelque sorte le bonheur. C’est pourquoi, la Religion comme la Philosophie est une manière de vivre.
Pourtant, tout ceux qui sont assis dans cette assemblée, tous sans exception accomplissent les actes d'adoration obligatoires tels que les cinq prières quotidiennes, le jeûne, le pèlerinage, le khoums, etc... Mais soyons honnêtes vis à vis de nous même. Combien se sentent proche de Dieu ? Combien sont prêts à rejoindre le créateur ? Combien sont prêts à se détacher du monde matériel, de ses désirs, de ses passions. Bref, combien sont prêts à être des musulmans, c'est à dire soumis à Dieu. Là aussi c'est très choquant ce que je suis entrain d'insinuer dans le sens où nous pratiquons la Religion, nous sommes croyons pourtant nous ne sommes pas musulmans car être musulman signifie être soumis à Dieu sans aucune condition, s'abandonner totalement à lui, étouffer ses désirs par plaisir d'Allah. Je ne juge personne, je ne veux choquer personne mais soyons deux minutes honnêtes avec nous même et voyons à quel niveau sommes nous.
C'est pourquoi, comme je le disais précédemment la Religion ne sert à rien si nous ne réalisons l’objectif qui est de devenir meilleur. Par exemple, en accomplissant mes prières et une fois ces dernières terminées, je me mets à faire du mal à mon frère, à moi de me demander si j'ai atteint le but fixé par la Religion. Combien sommes nous à jeûner, à accomplir nos prières, à accomplir le pèlerinage et pourtant nous sommes toujours autant remplis de haine, de jalousie, de mauvaises intentions concernant autrui.
A quoi sert-il de se donner autant de peines à accomplir tous ces actes d'adoration et de continuer à être mauvais. En définitif, à rien.
En réalité, si le changement n'apparaît pas en nous, si les promesses de la Religion ne se réalisent pas, c'est tout simplement, parce que nous pratiquons par habitude, par héritage et même mécaniquement donc inconsciemment. Quand nous conduisons une voiture, nous ne réfléchissons plus à la manière de passer les vitesses, nous le faisons mécaniquement, inconsciemment. Il en est de même pour la Religion et c'est à ce niveau que la Philosophie peut être utile à la Religion car la Philosophie nous questionne. Elle nous pousse à poser des questions. En quelque sorte la Philosophie donne sens aux choses. Se poser la question du sens des différents actes d'adoration, du sens de la prière par exemple c'est faire l'effort de comprendre pour quoi cela nous est rendu obligatoire et avec cette connaissance, la pratique religieuse ne peut que devenir meilleur. Nous n'aimons une chose que lorsque nous en comprenons le sens. C'est pourquoi sans un effort de réflexion, la Religion ne nous apportera RIEN. Attention, je ne dis pas de ne plus accomplir les actes d'adoration obligatoire sous prétexte que nous n'en comprenons pas le sens. De toute façon, nous devons les accomplir mais nous n'en retirerons pas tous les bénéfices escomptés. Par conséquent, la Philosophie est un complément nécessaire et utile à la Religion dans la mesure où elle questionne notre pratique et nous pousse à une meilleure compréhension des choses.
Mais ce Dieu dont il est question dans la Religion, Quel est-Il ? L'avons nous compris ? Il est évident qu'aucun être humain, si ce n'est notre Prophète et nos douze Imams, ne peut prétendre avoir saisi le sens de l'existence de Dieu. Ce que l'on peut par contre faire ici c'est de souligner les fausses idées que nous avons lui concernant. Il est coutume de percevoir Dieu comme un être faible dans le sens où si nous ne faisons pas ceci, il ne nous donnera pas cela. Si nous n’accomplissons pas tel acte, Dieu ne sera pas content. Comprendre ainsi Dieu c'est le réduire à nos sentiments. Alors que c'est plutôt l'Homme qui agit ainsi c'est à dire par vengeance ou par affection. C'est ce qu'on appelle de l'anthropomorphisme c'est à dire projeter sa propre image sur celle de Dieu, transférer notre partie sensible sur Dieu. C'est en sommes l'humaniser.
Pourtant, Dieu est toujours au-delà de ce que l'on peut dire ou penser de Lui. Lorsque nous disons que Dieu est miséricordieux il faut se dire qu'Il n'est pas simplement miséricordieux, Il est encore des millions de fois plus miséricordieux que ce que nous entendons par cet attribut. Il est impossible d'enfermer Dieu dans un quelconque concept car ce serait le limiter alors qu'il est infini. Bien sur nous sommes prisonniers de notre finitude, de la pauvreté de notre langage et de toute façon nous n'avons pas d'autres outils pour tenter de comprendre Dieu. En fait, une des clés pour tenter de le comprendre c'est de se dire que l'idée que j'ai de Lui actuellement, Il est encore au-dessus de l'idée que je forme Le concernant.
Il est toujours au-delà de ce que je peux penser de lui. Ainsi l'on peut espérer se rapprocher d’une compréhension adéquate de Dieu.
En conclusion Philosophie et Religion sont indissociables. Toutes deux visent la même chose : la perfection de l'Homme, même si ce dernier ne pourra jamais l'atteindre du fait de sa finitude. Il est malgré tout nécessaire de tendre vers cette perfection. De plus, l'une est l'autre ne servent à rien si nous ne faisons pas un effort de compréhension et de réflexion. Prenons la décision de philosopher et je vous assure sans aucune hésitation de la mise en marche d'une révolution existentielle. Pour les frères et sœurs qui seraient intéressés par la problématique de la Philosophie comme manière de vivre, je vous conseil deux livres extraordinaire dont la lecture peut nous pousser au questionnement. Celui de Pierre HADOT, Qu'est ce que la Philosophie Antique et le Manuel d'Epictète, tous deux sont disponibles en livre de poche.