AVANT-PROPOS LES CROYANCES DES IMAMITES
LES CROYANCES DES IMAMITES
par
Le Mudjtahid rénovateur
Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar
Version arabe actualisée par:
Abdu l-Karîm Al-Kermâni
Traduit par:
Ibrahim Muntu Betu
Centre Mondial d’Ahlu-ul-bayt (a.s)
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SABISM2
Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux
قال الله تعالى:
( إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنْكُمْ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا )
Dieu a dit dans le Coran: «En vérité, Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure, ô gens de la Demeure [du Prophète], et vous purifier totalement.»
Sourate al-Ahzab (S: 33, V: 33)
Plusieurs hadiths rapportés tant par l’école sunnite que par l’école chiite disent que ce verset a été révélé à propos d’Ahl-ul-Bayt, c’est- à-dire le Prophète, Ali, Fatima, al-Hacène et al-Hussein (que la paix de Dieu soit sur eux).
Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter les ouvrages suivants: mousnad Ahmed (v:1, p:331 / v:4, p:107 / v:6, p:292 et 304); sahih Mouslim (v:7,p:130); sounan at-Tirmidhi (v:5, p:361); adh- dhourriyya at-tahira an-nabawiyya de Doulabi (p:108); as-sounan al-koubra de Nisa’i (v:5, p:108 et 113); al-moustadrak ‘ala as-sahihayn d’al-Hakem an-Neychabouri (v:2, p:416 /v:3, p:133, 146 et 147); al-borhan de Zarkachi (p:197); fath-ul-Bari fi charh sahih al-Boukhari de Ibn Hajar al-‘Asqalani (v:7, p:104); osol al-Kafi d’al-Kouleyni (v:1, p:287); al-imama wa at-tabsira de Ibn Babaweyh (p:47, hadith:29); al-Khisal de cheikh as-Sadouq (p:403 et 550); al-amali de cheikh at-Tosi ( hadiths 438, 482 et 783),…
َقالَ رَسُولُ اللهِ 3: «إنِّي تَارِكٌ فِيكُمُ الثَّقَلَيْنِ: كِتَابَ اللهِ وَعِتْرَتِي أهْلَ بَيْتِي، مَا إنْ تَمَسَّكْتُمْ بِهِمَا لَنْ تَضِلُّوا بَعْدِي أبَداً، وَإنَّهُمَا لَنْ يَفْتَرِقَا حَتَّى يَرِدَا عَلَيَّ الْحَوْضَ. »
ورد هذا الحديث الشريف المتواتر بصور متعددة في الكثير من المصادر الاسلامية منها: صحيح مسلم ج7، ص122، سنن الدارمي ج2، ص432، مسند احمد، ج3، ص14، 17، 26، 59، ج4، ص366، 371، ج5، ص 182، مستدرك الحاكم، ج3، ص109، 148، 533، وغيرها من المصادر.
Le Prophète (a.s.s) a dit: «J’ai laissé parmi vous deux trésors: le Livre de Dieu (le Coran) et les membres [immaculés] de ma famille (Ahl-ul-Bayt); ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin paradisiaque. »
Ce hadith authentique est cité dans plusieurs ouvrages islamiques, parmi lesquels on peut citer: sahih Mouslim (v: 7, p: 122), sounan ad-Darami (v: 2, p: 432), mousnad Ahmed (v:3, p:14,17,26 et 59 / v: 4, p:366 et 371 / v:5, p:182), moustadrak al-Hakem (v: 3, p: 109, 148 et 533).
نام كتاب: عقائد الإماميّة
نويسنده: محمّد رضا المظفّر
تهيه كننده: اداره ترجمه، اداره كل پژوهش مجمع جهاني اهل بيت^
مترجم: ابراهيم مونتو بتو
زبان ترجمه: فرانسويarm
LES CROYANCES DES IMAMITES
Auteur: Le Mudjtahid rénovateur Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar
Projet superviséé par: Direction génerale recherche, Service des traductions, le département des affaires culturelles Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt ('a)
Traduit par: Ibrahim Muntu Betu
Correcteur: Abbas Ahmad Bostani
Contrôl final: Sumayyeh Ibrahim Khalili Tabrizi
Date de publication: 2011
Imprimerie: Mujab
Tirage: 5000
Publication: Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt (a.s)
Site internet: www.Ahl-ul-Bayt.org
Courriel: info@Ahl-ul-Bayt.org
Tous droits réservés pour tous pays.
ISBN:978-964-529-677-1
Sommaire
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PREFACE
Le patrimoine légué par Ahl-ul-Bayt (le Prophète et les membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées, tant en terre d’Islam qu’ailleurs.
A l’instar d’Ahl-ul-Bayt (a.s) et de leurs fidèles partisans qui ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt s’est chargé d'éclairer et de défendre la vérité si longtemps occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques que par les ennemis de l’Islam.
Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl-ul-Bayt témoignent d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages adressent aux savants et intellectuels concernés des messages rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré.
A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents recélant de nouvelles recherches. Certains d'entre eux ont été compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl-ul-Bayt et d’autres par des auteurs convertis à cette noble école.
A une époque marquée par une ouverture d'esprit plus intense et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl-ul-Bayt (a.s) à travers le monde en publiant tout ouvrage susceptible de guider les personnes en quête de vérité.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, et nous demandons à Dieu d’accorder sa miséricorde à Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar.
En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin»[1]
Le Centre Mondial d’Ahl-ul-Bayt
AU NOM DE DIEU LE CLEMENT LE MISERICORDIEUX
Que la prière et la paix soient sur notre maître, prophète et guide, Muhammad et les gens pures et vertueux de sa famille; et que la malédiction soit sur tous leurs ennemis, et louange à Dieu le Maître des mondes.
AVANT-PROPOS
L'intérêt d'actualiser ce livre qui s'est manifesté en moi– s’il est correct d'employer dans ce sens le terme "actualiser" à l'époque présente– est dû, d’abord, au mérite du livre lui-même et, ensuite, au besoin pressant de le diffuser dans différents milieux, suite à l'attention que les savants, les traducteurs, les éditeurs dont Dâru l-Ghadîr, les centres scientifiques, culturels, etc., ont accordée à ce livre qui est petit par ses dimensions mais grand par son contenu. Les nombreuses rééditions, en différentes langues et en différentes couleurs, confirment la réalité de l'intérêt accordé à ce livre, dont voici une liste succincte:
A– En langue arabe:
1– Les croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ (1332-1384 H), préfacé par Dr Hâmid Hafnî Dâwûd en 1380 de l'hégire; Nadjaf, Dâru n-Nu'mân; 136 pages, format de poche.
2– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ (1332-1384 H), préfacé par Dr Hâmid Hafnî Dâwûd; imprimé au Caire dans les presses de l'imprimerie "An-Nadjâh", 1381 H.– 1961 S., 126 pages, format de poche.
3– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ (1332-1384 H). Préface de Muhammad Mahdi Al-As,ifî et Hâmid Hafnî Dâwûd; Qûm, Dâru t-tablîghi l-islâmi, 1381de l'hégire, 176 pages, format de poche. La deuxième édition offset.
4– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ (1332-1384 H), préfacé par Dr Hâmid Hafnî Dâwûd. Cette présente édition se distingue de la première par d'importants ajouts. Imprimé au Caire imprimé dans les presses de l'imprimerie "An-Nadjâh", 1391 de l'hégire, 126 pages, format de poche.
5– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ. Préface de Muhammad Mahdi Al-As,ifî et Hâmid Hafnî Dâwûd (sans mention du nom de l'éditeur), 1393 de l'hégire, format de poche, 135 pages, offset.
6– Les Croyances du Chiisme: Le Mudjtahid Rénovateur, Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, préfacé par le docteur Hâmid Hafnî Dâwûd; Qum, les éditions Sharîf Ridhâ. Deuxième édition, 1411 de l'hégire, 136 pages, format ministre.
7– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar, Muhammad Ridhâ (1332-1384 H). Préface de Muhammad Mahdi Al-As,ifî et Hâmid Hafnî Dâwûd; Qum, Shâkûrî, 1371 solo-hégirien– 1413 luno-hégirien. Deuxième édition par offset, 174 pages, format de poche.
8– Les Croyances du Chiisme: Le savantissime Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar (1904– 1964), recherches et annotations de Muhammad Djawâd T,urayhî. Qum, la fondation Imam Ali (p), première édition, 1417 de l'hégire, 512 pages, format ministre.
9– Bidâyatu l-ma'ârifi l-ilâhiyyati fî sharhi 'aqâidi l-imâmiyya: commenté et annoté par Sayyid Muhsin Al-Kharâzî. Qum, centre de diffusion islamique, première édition (préfacé au courant de l'année 1366 solo-hégirienne– 1418 luno-hégirienne), format ministre en deux tomes, dont le premier a 320 pages et le deuxième 281.
10– Les Croyances du Chiisme: Le savantissime Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, Qum, le centre des recherches dogmatiques, 1422 de l'hégire, 176 pages, format de poche.
11– Les Croyances du Chiisme: Le Mudjtahid Rénovateur, Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar; préfacé par le docteur Hâmid Hafnî Dâwûd; Qum, la fondation Ansariyan, quatrième édition, 1422 de l'hégire, 135 pages.
12– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (décédé en 1384 de l'hégire). Préface de Hâmid Hafnî Dâwûd, Téhéran, Al-Maktabatu l-islâmiyyatu l-kubrâ, la fondation Al-Bi'tha (sans mention de date), 136 pages, format de poche.
13– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (sans mention de la date ni de l'éditeur), 136 pages, format de poche.
14– Les Croyances du Chiisme: Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ. Préface de Hâmid Hafnî Dâwûd, Téhéran, Maktabatu Naynawa l-hadîtha (sans mention de date), 136 pages, format de poche.
15– Les Croyances du Chiisme dans sa nouvelle robe: Fâris Ali Al-'Amir; Qum, Sharîf Ridhâ, deuxième édition, 227 pages, format ministre.
16– Bidâyatu l-ma'ârifi l-ilâhiyyati fî sharhi 'aqâidi l-imâmiyya: commenté et annoté par: Sayyid Muhsin Al-Kharâzî. Qum: centre de diffusion islamique, septième édition en deux tomes dans un seul volume.
B– En d'autres langues
1– Les Croyances du Chiisme (en anglais): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Qum: la fondation Ansariyan, 1409 de l'hégire– 1989 grégorien, 89 pages.
2– Les Croyances du Chiisme (en français): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par Abbas Al-Bostani; révisé et annoté par Muhammad Djawâd T,urayhî. Qûm: la fondation Imam Ali (p), sans date, 270 pages.
3– Les Croyances du Chiisme: (en russe): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par le centre de traduction de l'Assemblée mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1998, 152 pages.
4– Les Croyances du Chiisme (en chinois): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par Sulaymân Hi Khu; Téhéran, l'organisation pour la culture et les relations islamiques, 1997, 87 pages.
5– Les Croyances du Chiisme (en urdu): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par Muhammad Naqawi Nadjafi; révision de Muhammad Djawâd T,urayhî; Qûm: la fondation Imam Ali (p), première édition, 340 pages.
6– Les Croyances du Chiisme (en urdu): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Corrigé par Amdjad Husayn Naqawi; Qûm: la fondation Imam Ali (p),1420 de l'hégire, 440 pages.
7– Les Croyances du Chiisme (en persan): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par Ali Reza Masdjid Djâmi'; Téhéran, ministère de la culture et de l'orientation islamique, l'organisation de presse et de diffusion, 1380 de l'année solo-hégirienne, format ruq'i, 368 pages.
8– Les Croyances du Chiisme (en tadjik): Al-Muz.affar Muhammad Ridhâ (1904– 1964). Traduit par Eqbâl Estroshni; Téhéran: l'organisation de la culture et des relations islamiques, 1997, 212 pages.
De même qu'il existe d'autres éditions des éditeurs cités et non cités que nous n'avons pas mentionnées ici par souci de concision.
C'est faire montre de reconnaissance que de mentionner tous ceux qui ont contribué à ce projet culturel en leur adressant nos sincères remerciements, plus particulièrement l'honorable et l'éminent docteur Muhammad Djawâd T,urayhî ainsi que tous ceux qui, en sa compagnie, ont contribué à la préparation de l'édition distinguée de la fondation Imam Ali (p). Nous remercions également l'éminent professeur et le distingué érudit, l'ayatollah Sayyid Muhsin Al-Kharâzî pour les efforts combien appréciables qu’il a déployés dans le commentaire et l’annotation, certes ces efforts méritent notre estime et notre gratitude. Nous n’oublions pas non plus le diligent professeur Fâris Ali Al-‘Amir qui non seulement a revêtu " Les Croyances des Imâmites" d’une nouvelle robe, mais aussi a opéré de nombreux ajouts et suppressions dans ses expressions. Nous implorons Dieu le Tout-Puissant de nous prendre tous par la main pour nous guider vers ce qui est meilleur.
Vu que les matières exposées dans ce livre sont riches et variées et concordent aux exigences et aux différents niveaux des gens, le besoin d’y recourir également varie selon les milieux:
A– Le milieu chiite qui est composé des enfants, des jeunes, des écoliers, des enseignants aussi bien des écoles (secondaires), des universités que des séminaires religieux où le chiite essaye de s’auto-cultiver par l’apprentissage des notions de base relatives aux croyances de son Ecole par une méthode facile et simple.
B– Le milieu sunnite qui, d’une façon générale, s’habitue à chercher à connaître les croyances fondamentales de leurs frères chiites. Tel que l’assoiffé désirant, suivant l’habitude, se désaltérer à la source, les sunnites aussi manifestent le désir de connaître les chiites à travers les chiites eux-mêmes, et non à travers des intermédiaires non chiites et des opposants à leur doctrine.
C– Les milieux non islamiques désirant s’informer sur les croyances islamiques du chiisme (des musulmans chiites) s’efforcent aussi d’acquérir des informations au sujet de leurs croyances à travers ce qu’ils ont dit et écrit eux-mêmes.
L’une des raisons qui ont intensifié le besoin de s’intéresser à l’étude des croyances islamiques chiites c’est l’évolution des événements dont le monde actuel a été témoin, tels que la révolution islamique en Iran, la chute de l’Union Soviétique, ainsi que d’autres changements qui sont intervenus dans les sinuosités du mouvement salafite[2] rigoriste, de l’expatriation des chiites d’Iraq et de leur dispersion dans différents coins du monde et des mutations vécues par les chiites du Liban, du Pakistan, de Bahreïn, d’Afghanistan, d’Iraq, d’Azerbaïdjan, etc.
Nous étant rendus compte de la grande importance et du besoin ressenti pour ce livre, de la diversité de ses requérants et de l’évidence de leurs niveaux, tout en prenant en compte les exigences temporelles, les raisons d’en diversifier les méthodes de présentation deviennent évidentes.
Nous voyons ce livre– tel que dans la liste susmentionnée– paraître simple, parfois accompagné d’un commentaire et des détails et parfois avec des ajouts et de différentes annotations. Il en est de même pour sa parution en d’autres langues, suivant le besoin et les circonstances ambiantes, tout autant que l’intérêt que l’éditeur manifeste aux questions scientifiques, culturelles et artistiques suivant son goût et ses moyens matériels conditionne la qualité aussi bien de sa présentation que de son impression.
Encore faut-il remarquer qu’en dépit de leur abondance, les éditions de ce livre susmentionnées ne parviennent pas à atteindre complètement le but, et cela à cause de la variété et de l’ampleur du besoin. Certaines d’entre ces éditions n’ont pas pu accompagner l’évolution de l’imprimerie en se conformant aux critères de l’époque dans bien des points, d’autres ne sont pas arrivés à répondre au besoin scientifique actuel qui consiste à annexer et à répertorier les hadiths, les versets et les autres textes ; ou soit qu’elles n’ont pas cité une bibliographie complète ou n’ont pas observé la précision. De même qu’ayant été destinées d’abord à des fins didactiques, certaines d’entre elles comportèrent des commentaires et des détails théologiques, tandis que d’autres bénéficièrent des ajouts d’informations qui, bien que précieuses, dépassèrent le volume du livre même.
A d’autres, enfin, il fut joint au texte initial une traduction complète en une langue étrangère. Malgré leurs innombrables profits, ces ajouts, commentaires et traductions ont dévié le livre de son objectif initial auquel Allamé Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, l’auteur, et M. Muhammad Kâzhim Al-Kutabî, le premier éditeur à suggérer l’idée de le publier en raison de son utilité générale tel que Cheikh Al-Muz.affar l’a confirmé dans sa première et sa deuxième introduction, c’est ainsi que sa diffusion fut limitée à quelques groupes. Outre ceci, le prix du livre augmente en fonction de son volume ce qui a pour effet d’en limiter la publication et la diffusion. En dépit de tout ceci, nous restons fermes à l’idée d’y apporter les changements nécessités par le besoin et l’époque car, dit-on, autres temps autres mœurs.
Partant j’ai orienté mes humbles efforts autour d’un certain nombre d’axes, à savoir:
1- Demeurer fidèle à la situation médiane dans la mise en relief de certains points énoncés par l’auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, ou de certains thèmes que j’ai pensé être important de mentionner tout en évitant de s’étendre dans l’exposition des croyances ou des notions ainsi que la redondance.
2- Mettre l’accent sur le principe du rapprochement entre les adeptes de la même religion tout en croyant à son importance et en restant fidèle à l’objectif vers lequel tendait l’auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, et cela en se référant aux quelques sources sûres tant sunnites que chiites dans l’annexion et l’authentification des récits, des propos et des opinions dont on cite l’identité. Cette attitude vise à octroyer au lecteur son droit de se référer auxdites sources en vue de répondre à son besoin scientifique, et ensuite pour s’assurer de la portée du rapprochement du credo islamique qui réunit les adeptes de l’Ecole des Ahl-ul-Bayt, que la paix soit sur eux, avec les adeptes des autres Ecoles islamiques. Et de ce fait, les points de divergence s’évanouiront automatiquement dès lors que les vérités brilleront dans les sources du patrimoine islamique authentique.
3- Faire sentir au lecteur aspirant à connaître les vérités que les croyances des chiites imâmites ne sont pas fortuites ni intruses à l’islam, mais elles sont plutôt authentiques dans la mesure où elles se fondent sur conformité aux deux Trésors (Thaqalayn) qui sont le saint Coran et la sainte Famille pour obéir à la recommandation du messager de Dieu, le sceau des prophètes, Muhammad, que prière et paix soient sur lui et les siens. N’eût été l’intervention de certains facteurs et de certains éléments intrus ainsi que l’opportunisme qui animait certaines personnes voulant atteindre leurs buts secrets et satisfaire leurs ambitions personnelles par la mainmise sur les sources du pouvoir, les musulmans et familiales se seraient rassemblés tous autour des Ahl-ul-Bayt, que la paix soit sur eux, que Dieu a débarrassé de la souillure, les a purifiés complètement et leur a fait hériter le savoir de Son envoyé, que prière et paix soient sur lui et les siens. Ils (les musulmans) se rassembleront bientôt, s’il plaît à Dieu, par leur Wilâya lors de l’avènement du Mahdi des nations, le réalisateur de l’unanimité et le propagateur de la justice en Orient et en Occident de la terre tel que nous l’avait annoncé son ancêtre le sceau des prophètes, que prière et paix soient sur lui et les siens.
4- Orienter le lecteur assidu vers certaines sources pouvant lui fournir l’occasion d’approfondir les thèmes de son choix.
5- S’efforcer d’établir la nécrologie des auteurs dans les notes marginales de l’ouvrage afin de permettre au chercheur de connaître l’enchaînement historique de la recherche effectuée. En outre, la répétition de cette nécrologie dans les notes marginales permettrait aux lecteurs de retenir les dates qu’elle comporte, et de contribuer par conséquent à faire connaître à la Umma ses personnages historiques et ses sommités.
6- Faire montre de précision et de probité dans la relation et l’authentification des informations. Et enfin, j’implore Dieu de vous et de nous raffermir dans ce qui est meilleur et de nous pardonner nos fautes, car IL est Celui qui pardonne toujours et Celui qui répond à l’appel.
Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous.
Abdu l-Karîm Al-Kermâni
Le 15– Radjab- 1424 H.
APERçU BIOGRAPHIQUE DE CHEIKH AL-MUZ.AFFAR[3]
Sa famille
Les Muz.affar sont une famille savante de Nadjaf qui fut connue dans les milieux du 12ème siècle de l’hégire. Certains membres de cette noble famille habitèrent en al-Jazâ’ir qui dépendait de Bas,ra à l’époque.
Le Mudjtahid faqîh, Cheikh Muhammad ibn ‘Abdullah, le père de Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, était un des savants et des marâdji` (Source d’imitation) de Nadjaf où il grandit. Depuis sa jeunesse il s’était adonné à l’acquisition du savoir, à la dévotion et à l’enseignement, au point qu’il excella et passa maître en jurisprudence. Il composa une prestigieuse encyclopédie de la jurisprudence où il commenta "Sharâ-i’u l-islâm"[4] qu’il intitula "Tawdhîhu l-kalâm". Il y traita de la jurisprudence, du début à la fin.[5]
Sa naissance
Cheikh Muhammad Ridhâ est né le 5 Sha’bân 1322 de l’hégire cinq mois après la mort de son père; Dieu ne voulut pas que le nouveau né voie son père ni que son père ne le voie, c’est ainsi qu’il fut élevé et entouré des soins presque paternels par son frère aîné, Cheikh ‘Abdu n-Nabî, qui décéda en 1337 de l’hégire.
Sa croissance intellectuelle
Cheikh Al-Muz.affar grandit dans l’ambiance de Nadjaf où il fréquenta les réunions, les cénacles, les cercles, les assemblées et les écoles de cette ville. Il y fréquenta les cycles d’enseignement supérieur sous la direction des grands enseignants et marâdji’ de l’époque. Il grandit dans cette noble maison qui figurait parmi les savantes maisons de Nadjaf et son éducation fut assurée par ses deux frères aînés, Cheikh ‘Abdu n-Nabî et Cheikh Muhammad Hasan. Il débuta sa formation par ce que tout étudiant de Nadjaf devait savoir; c’est-à-dire par l'étude de la littérature, de la jurisprudence, des principes de la jurisprudence et des sciences rationnelles. Il étudia la littérature et les principes de la jurisprudence auprès de Cheikh Muhammad T,âhâ al-Hawayzi, il maîtrisa la poésie et excella dans toutes ces disciplines. Après avoir achevé le cycle préparatoire, il se consacra aux études supérieures de jurisprudence, des principes de la jurisprudence et de philosophie. Il assista aux cours de ses deux frères aînés, Cheikh Muhammad Hasan et Cheikh Muhammad Husayn, de même qu’il assista aux cours des principes de la jurisprudence de Cheikh Agha Dhiyâ d-Dîni l-‘Irâqî et aux cours de la jurisprudence et des principes de la jurisprudence de Cheikh Mirzâ Muhammad Husayn An-Naynî autant qu’il assista, d’une façon particulière, aux cours de la jurisprudence, des principes de la jurisprudence et de la théologie avancée de Cheikh Muhammad Husayn Al-Is,fahânî, que Dieu lui fasse miséricorde. Dans le domaine de la jurisprudence, des principes de la jurisprudence et de la philosophie, Cheikh Al-Muz.affar fut grandement influencé par les opinions de son professeur, Cheikh Al-Is,fahânî dont il adopta la méthode de classification comme il l’indique dans la préface de son ouvrage "Us,ûlu l-fiqh", de même qu’il fut influencé par son style particulier comme cela est évident dans la performance de ce prestigieux ouvrage. Chaque fois qu’il avait l’occasion de parler de son professeur il lui vouait l’amour et le respect plus qu’aucun élève n’en voue à son professeur.
Le lecteur peut voir transparaître l’affection et le dévouement de Cheikh Al-Muz.affar pour son professeur dans les introductions de ses ouvrages de jurisprudence et de philosophie que dans la préface de "Al-Asfâr" ainsi que dans ses autres traités et articles.
Il se spécialisa en jurisprudence, en principes de la jurisprudence et en philosophie et atteignit le grade de Mudjtahid, ce qui lui permit de s’adonner, en penseur libre, à la réflexion et à la recherche d’après le témoignage de ses professeurs.
Tout en poursuivant ses recherches, Al-Muz.affar enseignait la jurisprudence, les principes de la jurisprudence et la philosophie à la fois aux niveaux d’études préparatoires et supérieures.
Mais outre ces activités, Allâmé Al-Muz.affar se consacra au développement de la très célèbre institution académique et religieuse de "Muntadâ n-Nashr". Ni la haute position dont il jouissait au sein du séminaire religieux, ni ses capacités intellectuelles extraordinaires ne l’empêchaient point d’y enseigner la littérature, la logique, la philosophie, la jurisprudence et les principes de la jurisprudence du niveau élémentaire au niveau supérieur.
Combien de fois n’a-t-on pas vu Cheikh Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, dans les classes élémentaires de "Muntadâ n-Nashr", en train de dispenser le cours, accepter les questions des élèves avec magnanimité et les inciter à l’étude, à la recherche et la réflexion, se réunissant avec eux de manière à laisser penser qu’il s’adressait à ses camarades de classe et non pas à ses élèves.
Outre ceci, il se distinguait par un esprit profond, une grande capacité d’observation ainsi qu’un goût particulier tel qu’on peut le constater dans ses traités de jurisprudence, des principes et de philosophie.
S’étant intéressé, dès sa première jeunesse, à la culture et aux sciences modernes, il apprit les mathématiques, l’astronomie, les sciences naturelles et la versification. Il s‘entendit avec ceux qui, comme lui, se sentirent attirer par la culture moderne pour correspondre avec certaines revues scientifiques comme "Al-Muqtat,af" ainsi que certaines périodiques afin qu’elles leur envoient leurs publications. Ainsi, le Cheikh eut l’opportunité de continuer dans cette lancée et d’accompagner le mouvement intellectuel naissant qui l’influença aussi grandement que les cours de jurisprudence, des principes de la jurisprudence et de philosophie que lui dispensaient ses professeurs.
Ses œuvres
Outre la rédaction et la recherche qui faisaient partie de ses activités scientifiques, Cheikh Al-Muz.affar avait, d’une façon générale, déployé de grands efforts en vue de réformer les méthodes d’enseignement qui prévalent dans les séminaires religieux. Ces tentatives transparaissent dans ses œuvres qui, alliant la beauté du style narratif à la rigueur scientifique, satisfait l’esprit et gagne la sympathie.
Grâce à sa virtuosité, il savait comment accompagner le lecteur de manière à le faire arriver au but sans heurt. D’une part, étant donné que ses thèmes favoris relevaient des disciplines scientifiques telles que les principes de la jurisprudence, la logique et la philosophie, et d’autre part ne pouvant être présentés dans un langage purement littéraire, Cheikh Al-Muz.affar réussit à joindre à la rigueur scientifique la beauté du style littéraire tel qu’on peut le constater dans son ouvrage intitulé "AHLAMU L-YAQZHA", où s’adressant allégoriquement à Mollâ S,adra, l’interrogeant au sujet de ses théories relatives à la philosophie transcendantale, il reçoit des réponses qu’il expose dans un beau style narratif.
On n’aura pas exagéré si on affirme que l’ouvrage en question est une grande innovation dans la rédaction philosophique, entendu que celle-ci n’est pas aussi revendicative que la rédaction en soi du point de vue syntaxique. Il avait donc essayé d’adapter le style narratif à la philosophie ou vice-versa, réunissant ainsi les deux dans son ouvrage susmentionné.
Les œuvres de Cheikh Al-Muz.affar se distinguent aussi bien par leur façon de présenter les matières que dans leur agencement, en ce sens que chaque question du thème abordé est placée dans son contexte naturel, de telle manière que le moindre changement qu’on y opérerait dérangerait toute la structure dans son ensemble. C’est dans son ouvrage de logique que l’auteur semble avoir réussi le plus, car la façon dont les thèmes y sont arrangés permet à l’étudiant de cheminer degré par degré, de passer d’un thème à un autre, de façon naturelle sans le troubler en l’introduisant dans un autre thème étranger à l’ouvrage.
En sus dudit ouvrage de logique, les ouvrages traitant des principes de la jurisprudence et de la philosophie, Dieu n’ayant pas voulu qu’ils soient parachevés par leur auteur, sont considérés comme marquant le début de la réforme dans la rédaction d’ouvrages didactiques; il reste à souhaiter que quelqu’un d’autre suive la voie du Cheikh Al-Muz.affar en vue de parachever le travail qu’il avait commencé.
Le chercheur trouvera chez Cheikh Al-Muz.affar de l’innovation de l’étude et de la réflexion dont l’empreinte se rencontre dans tous ses ouvrages, autant qu’il retrouvera les mêmes caractéristiques dans son livre "AS-SAQIFAH" où il entreprend d’analyser, d’une façon claire et systématique, l’attitude adoptée par les Muhâdjirûn et les Ans,âr lors de la réunion de Saqîfah, par rapport à celle adoptée par l’Imam Ali (p).
Cette innovation apparaît également dans son ouvrage de "La Logique", tel que le lecteur peut le constater, lorsque Cheikh Al-Muz.affar utilise les signes mathématiques pour illustrer les quatre relations qui existent entre les concepts, ou lorsqu’il expose les notions de la division ou dans d’autres parties de cette précieuse œuvre où se révèlent sans cesse le renouveau de la méthode de recherche, la beauté du style et la cohésion des idées.
La poésie
Etant en train de s’exercer à la versification de temps à autre durant sa jeunesse, Cheikh Al-Muz.affar avait composé quelques vers de style élégant qu’on trouvera publiés dans certains livres et journaux. Néanmoins, il ne put continuer dans cette voie parce qu’il s’était consacré, par la suite, à d’autres activités intellectuelles plus constructives.
L’apport de Cheikh Al-Muz.affar dans la réforme et la promotion des méthodes didactiques Cheikh Al-Muz.affar occupa une place de choix dans le courant de réforme qui prit forme au sein du Hawza[6] de la ville sainte de Nadjaf. Il participa à tous les mouvements de réforme de telle sorte qu’il fut un membre actif qu’on montrait du doigt. Toutefois, l’idée de la réforme si forte fut-elle, et si solide fut la foi de ses tenants en la nécessité de sa réalisation dans le Hawza, sa concrétisation manquait de clarté et de pensée méthodique.
Suite à une expérience longuement acquise, l’idée se cristallisa chez Cheikh Al-Muz.affar de réformer le système d’enseignement du Hawza ainsi que les méthodes d’appel à l’islam plus qu’en tout autre temps. C’est ainsi que, grâce à son talent extraordinaire, il eut l’opportunité de découvrir le fond du problème et d’inviter ses collègues et ses disciples à en trouver la solution.
D’après les analyses du Cheikh, le problème en question se résumait en deux points essentiels, savoir: l’enseignement et la prédication.
S’agissant de l’enseignement, il constata que dans le Hawza de Nadjaf il se déroulait en deux étapes:
1-l’étape préliminaire;
2-l’étape avancée.
L’étape préliminaire étant considérée comme le niveau préparatoire, l’étape avancée est donc celle de spécialisation. Aussi bien dans le fond que dans la forme, la seconde étape, dite de spécialisation, n’est susceptible d’accepter aucun changement de manière à la conformer à une quelconque méthode d’enseignement systématisé. C’est pourquoi, il est difficile de la considérer comme un cursus scolaire ou universitaire au sens propre du terme, car de par sa nature même elle ne peut être objet de limitation et de systématisation, de même que l’organisation des examens ne peut non plus, à ce niveau, servir d’émulation aux études et à la recherche. C’est plutôt le niveau préparatoire qui, souffrant d’insuffisance dans les matières et de l’inefficacité de la méthodologie, aurait besoin d’être organisé de manière systématique.
Quant aux matières dispensées aux étudiants de ce niveau à Nadjaf, elles se limitent, le plus souvent, aux leçons de grammaire, de morphologie, de rhétorique, d’exégèse, de jurisprudence et de principes de la jurisprudence tout en mettant beaucoup l’accent sur ces deux dernières.
En dépit du rôle important qu’elles jouent dans la formation de la mentalité de l’étudiant, ces matières ne suffisent pas pour autant à fournir à l’étudiant l’éducation et la culture nécessaires pouvant lui permettre d’accomplir sa mission de prédication.
S’agissant de la méthodologie, Cheikh Al-Muz.affar avait constaté que, outre l’absence d’harmonie dans l’agencement des textes, les manuels utilisés jusqu’alors par les étudiants de ce niveau à Nadjaf comportaient encore des points obscurs et assez compliqués, ce qui exigeait un surcroît d’effort de leur part afin d’arriver à en comprendre le sens.
En ce qui concerne la prédication, Cheikh avait constaté que bien que l’art oratoire et la rédaction en constituent les principaux éléments de réussite, ce sont ces deux éléments qui font défaut à la prédication islamique. Il avait constaté que, non seulement la qualité de la prédication qui se faisait à Nadjaf ne correspondait pas à son image de centre religieux, mais aussi le prédicateur n’était pas en mesure de s’acquitter de ses obligations islamiques dans un rayon assez large, à moins d’avoir exploré les horizons de la pensée moderne et de la connaissance empirique, en sus da sa parfaite maîtrise des sciences telles que la jurisprudence, l’exégèse, le hadîth, l’histoire, etc.
En ce qui concerne la rédaction islamique, Cheikh Al-Muz.affar pensait que la haute position religieuse du Hawza de Nadjaf exigeait qu’il contribue à la vulgarisation de la pensée islamique dans un rayon encore plus vaste, à travers la publication de livres, de journaux et de périodiques. Ce courant intellectuel véhiculant et l’esprit de réforme, en prenant son essor de ce grand centre religieux, devra circuler dans tous les coins de la terre.
Par ailleurs, étant donné que la plupart des livres écrits à Nadjaf étaient souvent le résultat des efforts individuels plutôt que collectifs, et qu’en ces temps là, il n’existait pas encore des imprimeries équipées à Nadjaf, même celles qui l’étaient n’étaient pas en mesure d’imprimer l’abondante littérature que produisait ce centre, tout ceci poussa donc Cheikh Al-Muz.affar à étudier, objectivement et globalement, la situation prévalant à Nadjaf afin de chercher les voies et moyens d’y remédier, sachant toutefois que connaître le fond du problème ne suffit à le résoudre tant que des efforts sincères ne sont pas déployés dans ce sens.
Il savait parfaitement que la critique et la destruction ne servaient à rien tant qu’aucune solution de rechange n’est proposée, de même que s’engager dans la voie de réforme n’était d’aucun profit dès lors qu’on n’a pas étudié, d’une façon globale et objective, la situation prévalant et tenté de trouver une solution de rechange.
Ayant réfléchi à tout cela, il prit la ferme décision de se mettre au travail, sachant parfaitement que d’innombrables obstacles ne manqueront pas sur le chemin qu’il doit parcourir. Ce faisant, il lui vint à l’esprit que la première chose à faire consistait à former, au sein du Hawza de Nadjaf, une élite avisée qui sera en mesure d’appréhender les particularités de la vie de Nadjaf, et consciente de l’énorme message idéologique dont est porteuse cette ville. C’est ainsi que le 4 Shawwâl 1353 de l’hégire correspondant au 10 janvier 1935 du calendrier grégorien, une délégation composée de jeunes clercs, dont Cheikh Al-Muz.affar, se présenta au ministère de l’intérieur irakien pour solliciter l’autorisation de créer une association religieuse dénommée "Muntada n-Nashr"[7]. Après la présentation de leur projet et de nombreuses tracasseries, le ministère finit par leur accorder l’autorisation sollicitée. On entreprit alors à élaborer le programme des cours, à simplifier les manuels, à réviser les méthodes d’enseignement voyant que la systématisation des études devrait être le premier pas à effectuer dans cette voie.
Quel que soient le besoin et les avantages qu’offre le cursus individuel, il semblait impérieux de lui adjoindre une autre forme des études qui dépendraient d’un système privé. C’est ainsi qu’en 1355 de l’hégire, Cheikh Al-Muz.affar entreprit de fonder l’institut supérieur des sciences religieuses ou la faculté de l’Idjtihâd, il en inaugura le premier niveau où l’on enseignait, sous forme des cours exposés dans un langage clair et simple, les disciplines ci-après: la jurisprudence discursive, l’exégèse, les principes de la jurisprudence et la philosophie. La jurisprudence discursive et l’exégèse étant dispensées par Cheikh ‘Abdu l-Husayn Al-Hilli, les principes de la jurisprudence et la philosophie étaient à la charge de Cheikh ‘Abdu l-Husayn Ar-Rashti. Outre ceci, ces deux illustres professeurs s’étaient rendus disponibles pour enseigner, méthodiquement, les plus importants évènements de l’histoire de la sainte ville de Nadjaf, ce qui représentait un sacrifice que peu de gens étaient prêts à consentir à ces époques. Lors des vacances d’été, ces cours furent suspendus avec l’espoir de reprendre après les vacances. Toutefois, pour des raisons que personne ni les deux illustres professeurs ne connurent, hormis les membres du corps administratif, Cheikh opposa son refus à leur reprise.[8]
En 1376 de l’hégire, après plusieurs tentatives et l’acquisition d’une longue expérience, Cheikh Al-Muz.affar parvint à mettre sur pied, dans la sainte ville de Nadjaf, la faculté de jurisprudence qui obtint l’agrément du ministère des sciences irakien en 1377 de l’hégire. Les principales matières dispensées dans cet institut étaient la jurisprudence imâmite[9], la jurisprudence comparée, les principes de la jurisprudence, l’exégèse, les principes de l’exégèse, la science du hadîth, les principes de la science du hadîth, la science de l’éducation, la psychologie, la littérature, l’histoire de la littérature, la sociologie, l’histoire de l’islam, la philosophie islamique, la philosophie moderne, la logique, l’histoire du hadîth, la méthode d’enseignement, la grammaire, la morphologie ainsi qu’une langue étrangère.
Déployant de sincères efforts en vue de développer cet institut facultaire, l’illustre disparu, en plus de l’aide qu’il fournissait aux professeurs en dispensant leurs cours durant leur absence, enseignait la philosophie à côté d’autres matières, et s’occupait à rédiger les différents tomes de son imposant traité des principes de la jurisprudence destiné à être enseigné dans ladite faculté. Il assurait à la fois le rectorat et le doyenné de l’institut tout en s’occupant de la rédaction des manuels pédagogiques ainsi que d’autres documents liés directement aux étudiants.
Ayant consacré sa vie à cet institut facultaire, Cheikh Al-Muz.affar avait dépensé toute son énergie et engagé tous ses moyens à son développement, tout en s’adonnant à d’autres activités culturelles qu’il avait initiées telles que la publication des deux périodiques "Al-Baz.ra" et "An-Nadjaf".
Bien qu’il fût l’initiateur ainsi que l’acteur principal de ce grand mouvement intellectuel de réforme, jamais on ne soupçonna, à travers ses propos ou ses œuvres scientifiques, quelque chose qui fasse sentir qu’il en était le pivot central, excepté quand il s’agissait d’assumer la responsabilité d’un engagement quelconque avec foi et calme. Jamais on ne l’avait entendu user du pronom personnel "je" pour se mettre en valeur.
N’ayant pas d’esprit antagoniste, Cheikh Al-Muz.affar trouvait souvent des excuses à ceux qui s’étaient opposés au projet de son équipe, affirmant que cette attitude de leur part ne relevait que de leurs bonnes intentions. Suivant ses propres déclarations, il a dit: « Je me vois obligé, plus que quiconque d’entre mes frères, d’excuser ceux qui s’étaient opposés à nos projets, notamment ceux dont nous sommes convaincus des bonnes intentions et qui sont aussi convaincus des nôtres».
Il est rare de trouver, d’après le constat fait, des intellectuels ayant fait abnégation d’eux-mêmes afin de concrétiser une idée à laquelle personne ne croit. Il semble bon de terminer cet aperçu biographique par ces mots affables révélant la grandeur d’âme de son auteur: « Nous sommes prêts à consentir d’autres sacrifices, à nous mettre de côté pour céder la place à ceux qui pensent pouvoir faire mieux que nous, en donnant à ce projet une impulsion générale par leur présence. Qu’ils soient assurés que nous demeurerons au service de ce projet où que nous soyons affectés et quelle que soit la fonction que nous occuperons, néanmoins en disant cela nous n’avons pas l’idée de vouloir prouver nos bonnes intentions, le plus important pour nous étant de faire avancer ce projet de manière à rehausser la réputation du Hawza de Nadjaf et de lui permettre de s’acquitter de sa mission, même au prix de nos vies. Nous n’avons jamais cessé de répéter que nous n’avons encore effectué qu’un petit pas dans le chemin menant vers notre objectif ». Voici ce que fut l’histoire d’une grande âme.
Nadjaf
Muhammad Mahdi Al-As,ifi
PREFACE LES CROYANCES DES IMAMITES PREFACE
Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux
Il se trompe lourdement quiconque prétend être à mesure de connaître, de façon correcte, les croyances des chiites imâmites, leurs sciences et leur littérature, à travers les écrits de leurs détracteurs, en dépit du niveau et de la probité scientifiques dont ils feraient preuve dans la transmission et le commentaire desdits écrits, dans un style dépouillé d’un fanatisme aveugle.
Je dis cela, en mettant l’accent sur ce que j’affirme, après avoir passé beaucoup de temps à étudier les croyances des chiites duodécimains en particulier, et celles de tous les chiites en général. Durant cette longue recherche où j’ai fouillé dans les ouvrages d’historiens et des censeurs parmi les savants sunnites, je n’ai rien obtenu d’intéressant ni n’ai eu l’envie de poursuivre mes investigations pour savoir la vérité sur les croyances chiites. La raison en est que l’étude faite par ces savants sunnites était non seulement tronquée, mais aussi fondée sur les affirmations des détracteurs de cette école juridico-doctrinaire qui, pourtant, représente l’autre portion des musulmans vivant dans les parties orientales et occidentales de la planète.
Ensuite, poussé par l’ardent désir que j’avais de connaître la vérité et d’apprendre la sagesse partout où elles se trouveraient, cette dernière étant l’objet perdu du croyant, je tournai ma recherche vers une autre direction, afin de poursuivre ma recherche sur la doctrine chiite duodécimaine. Je me tournai donc, pour connaître cette école doctrinaire, vers ses propres savants et chercheurs, à travers les écrits desquels je connaîtrais leurs croyances. Et il est évident que les savants de ladite école la connaissent mieux que leurs détracteurs, et ce quels que soient le niveau d'éloquence, de la rhétorique ainsi que des mérites dont ils peuvent jouir.
En outre, la probité scientifique, qui est l'une des premières règles fondamentales de la "méthode scientifique moderne" –tant celle que j'ai choisi d’appliquer aussi bien dans mes recherches que mes écrits quand j’essaye de découvrir les réalités matérielles et spirituelles– exige que l’exactitude la plus totale soit respectée dans la transmission des textes et des documents sur lesquels se fonde le chercheur. Or, comment un chercheur, en dépit de son habilité scientifique et de son intuition à connaître les vérités, pourrait s'assurer de l'authenticité et de l'exactitude des textes ayant trait aux chiites et au chiisme sans s’appuyer sur une base solide !
C’est la raison qui m’a poussé à étendre ma recherche sur le chiisme et les chiites, à partir de leurs propres ouvrages, de manière à connaître leurs croyances à travers ce qu’ils ont exactement écrit et dit eux-mêmes, et d’éviter de tomber dans la même erreur que d'autres historiens et critiques qui s'étaient crus à même de porter des jugements sur le chiisme et les chiites. En effet, le chercheur qui, en voulant étudier une série de réalités, se réfère à des sources non originelles, fait un faux pas et commet une absurdité qui n'a rien de scientifique.
C'est l’erreur dans laquelle fut tombé le Dr Ahmad Amîn lorsqu'il parla de la doctrine chiite dans ses livres. Voulant exposer aux intellectuels certains aspects du chiisme, cet érudit se crut autorisé à faire des supputations sur cette doctrine, telles que: "le judaïsme s'est manifesté dans le chiisme", "le Feu ne peut brûler le chiite qu’un tout petit peu", "les chiites sont les adeptes de ‘Abdullâh ibn Saba", ainsi que d'autres insinuations dont la fausseté fut établie et que les savants chiites[10] n’eurent aucune peine à réfuter.
Je fus content cependant de rencontrer, pendant que je poursuivais mes recherches à travers les sources originelles des chiites imâmites, un ancien ami irakien repondant au nom de Sayyid Murtadhâ Ar-Ridhawi Al-Kashmiri. Cet ami était éditeur et avait avec lui quelques livres chiites qu’il venait de faire imprimer dans une maison d’édition du Caire. De ces livres, il m’offrit "As,lu sh-shî’ati wa us,ûluha", "’Abdullâh ibn Saba" "Wasâilu sh-shî’ah" ainsi que d’autres livres traitant des croyances et de la jurisprudence chiites.
Et le même jour, Sayyid Murtadhâ Al-Kashmiri m’offrit un nouveau livre, écrit par le professeur Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar, doyen de la faculté de jurisprudence de Nadjaf en Irak, sur les croyances des imâmites, et me demanda d'en écrire la préface où je devrais dire clairement ce que j’en pense. Dès que je me suis mis à le feuilleter, je fus saisi d'admiration pour un ouvrage qui allie la clarté et la précision à la franchise de l’intention de l’auteur dans l’exposé des croyances chiites. Ce livre ne cesse de procurer une immense joie dans la découverte des croyances des chiites, à travers une image clairement dessinée dont les différentes parties sont bien classées et bien détaillées. Il fascine en même temps par la beauté de ses expressions et l'éclat de son tissage. Outre ces deux aspects dignes d'éloges, ce livre réunit en lui la richesse du contenu que les chercheurs désirent trouver dans les livres chiites, et la brièveté et la concision de ce que l'auteur voudrait expliquer aux lecteurs. Fait ainsi, ce livre peut être considéré comme une étude exhaustive au contenu riche et concentré dans un tissu infiniment compact et clair.
En disant tout cela, je cherche moins à flatter ou à complimenter à l'excès l'auteur, qu'à dire, ce qui constitue, à mon avis, l'un des principes scientifiques élémentaires que les chercheurs visent lorsqu'ils s'efforcent de présenter les faits et de les mettre à la place qu'ils méritent. C'est pourquoi je voudrais présenter au lecteur quelques-unes des belles images que recèle ce traité minuscule en volume et en structure, mais riche en idées et en signification, traité que l'auteur a étoffé d'arguments et de preuves et brodé de témoignages et de citations tirés tantôt du Saint Coran et du Hadîth et tantôt des dires des douze Imâms, (p). Ces belles images que je vais vous exposer, capteront sans doute l'attention du lecteur averti tout comme elles ont capté la mienne, et susciteront son admiration tout comme elles ont suscité la mienne, même s'il n'a pas lu cette introduction que j'ai écrite, car très souvent il y a une symbiose entre les sentiments des chercheurs et des lecteurs et une conformité de vue dans les jugements qu'ils émettent sur ce qu'ils lisent, puisque la vérité est une et non multiple tant que ceux qui la disent et ceux qui la jugent émettent leurs jugements en se fondant plus sur la raison que sur le coeur, et plus sur leur conviction intime que sur leurs caprices, et qu'ils sont animés plus par l'équité que par le parti pris sectaire.
L'une de ces images susceptibles de capter l'attention du lecteur est la question de l'idjtihâd chez les Imâmites. En effet, selon l'idée générale transmise de génération en génération par les doctes sunnites, la porte de l'idjtihâd a été fermée avec la disparition des quatre dirigeants des écoles juridiques qui sont: Abû Hanîfah, Mâlik, As-Shâfi`î et ibn Hanbal. Il est question ici, évidemment, de l'idjtihâd absolu ou d’un idjtihâd partiel dans les branches de la religion, qui s’est arrêté, chez les sunnites, au plus tard au quatrième siècle de l'hégire. En ce qui concerne les tentatives de Ghazâlî au cinquième siècle, d'Abû T,âhir As-Salafî au sixième siècle, de ‘Izzu d-dîn ibn Abdu s,-S,alâ et ibn Daqîq Al-`Id au septième siècle, de Taqîyyu d-Dîn As-Sabkî et de l'inventeur Ibn Taymiyyah au huitième siècle, d'Allâmé Djalâlu d-dîn ‘Abdu r-Rahmân ibn Abî Bakr As-Suyût,î au neuvième siècle... elles s'inscrivent, du point de vue de la méthode scientifique moderne, dans le chapitre des fatwâ[11] et n'ont rien à voir avec l'idjtihâd.
En revanche, les doctes chiites imâmites s’autorisent à pratiquer l'idjtihâd sous toutes les formes que nous venons d'évoquer, et y insistent absolument. Ils n'ont jamais fermé la porte de l'idjtihâd jusqu'à nos jours. Bien mieux, on les voit exiger la présence du mudjtahid contemporain, et rendre obligatoire son imitation directe pour tout chiite sans qu’il ait plus besoin de se référer aux mudjtahids décédés, tant que le mudjtahid vivant aurait tiré les bases de son idjtihâd de ses prédécesseurs qui les ont hérité des Imams qui les transmettent de père en fils.
Ce n'est pourtant pas tout ce qui me séduit dans leur idjtihâd. Ce qui me semble encore plus captivant à cet égard, c'est que l'idjtihâd qu'on leur connaît suit l'évolution de la vie et de ses lois, et rend les textes religieux vivants, mobiles, évolutifs et en développement constant, s'adaptant aux exigences du temps et du lieu, et échappant au figement qui éloigne le spirituel du temporel ou la religion de l'évolution scientifique, comme c’est le cas dans la plupart des écoles juridico-religieuses musulmanes. Il se peut sans doute que l’abondance de la production scientifico-littéraire des chiites ainsi que la richesse sans cesse grandissante de leur bibliothèque, s'expliquent-elles, à notre avis, par le fait qu'ils ont laissé largement ouverte la porte de l'idjtihâd.
La deuxième image qui attire l'attention des penseurs, les incite à s'intéresser aux croyances de cette doctrine et à approfondir l'étude de ses opinions, c'est la discussion menée par les savants chiites duodécimains sur la question du "beau" et du "laid" inhérents aux choses, voulant savoir si la beauté d’un acte relève-t-elle de son essence et de sa nature, ou bien cet acte est-il beau parce que Dieu l'a ordonné et imposé. La même question est posée par eux à propos du laid, c'est-à-dire qu’un acte est-il laid par essence et par sa nature, ou bien l’est-il parce que Dieu l'a interdit à Ses serviteurs ?
Quand on aura lu ce sujet et ce que l'auteur des "Croyances des Imâmites" dit à ce propos, on constatera soi-même que les chiites optent pour la première solution à propos du beau et du laid. Selon les chiites en général, et les Imâmites en particulier, le beau et le laid sont essentiels et originels dans les actes, et ne relèvent pas de l'approbation ou de l'interdiction de Dieu à leur sujet. Une telle opinion peut surprendre beaucoup de chercheurs et les inciter à la réflexion et à la méditation. Quant à moi, je ne trouve rien d’étonnant ni d’équivoque en cela, d’autant plus que les chiites duodécimains faisaient recours aussi bien à la méthode rationnelle qu'à la méthode traditionnelle pour traiter de certaines questions religieuses. Leur opinion selon laquelle le beau et le laid sont inhérents aux actes est identique à celle qui est prônée par les mu’tazilites.
Il reste cependant une question qui requiert une réponse de notre part. Il s'agit notamment de savoir si ce sont les chiites qui ont subi l'influence des mu’tazilites quant à l’usage de la méthode rationnelle ou si ce sont les mu’tazilites qui ont subi l’influence des chiites ? La réponse est que, contrairement à une fausse idée largement répandue parmi les chercheurs, ce ne sont pas les chiites qui ont subi l'influence des mu’tazilites, mais ce fut plutôt l'inverse qui s’est produit. Nous affirmons cela sans risque d’être contredit, car le chiisme, en tant que doctrine, est antérieur au mu’tazilisme, en tant que doctrine, et les figures de proue du chiisme existaient bien avant les têtes pensantes du mu’tazilisme. Nous fondons notre affirmation sur des vérités historiques que personne ne songera à contester, à savoir que la première génération chiite commença à se former à l'époque des khalifes Bien-dirigés et se développa sous le khalifat de l'Imâm Ali. Et, à peine l'Imâm Ali était-il tombé en martyr, que les chiites étaient devenus un regroupement qui rivalisait avec tous les regroupements politiques et religieux au sein de l’islam.
Partant, nous sommes à même de mettre en évidence, à l'intention du lecteur averti, que le chiisme, contrairement aux affirmations des radoteurs et des chercheurs partiaux, n'est pas une doctrine purement instrumentale ou une doctrine basée sur des traditions religieuses imprégnées de superstitions, de mythes et de glissements judaïques, ni découlant des enseignements de Abdullah ibn Saba' ou d'autres personnages légendaires. Le chiisme, selon la nouvelle méthode de recherche scientifique que nous avons adoptée, est tout à fait le contraire de ce qu'insinuent ses détracteurs. En effet, le chiisme est la première doctrine musulmane qui ait réuni à la fois le rationnel et le traditionnel et qui ait réussi, à la différence des autres doctrines musulmanes, à suivre une voie globale et de large horizon. Sans ce trait distinctif consistant à concilier le rationnel et le traditionnel qui les caractérise, les chiites n'auraient pas eu cet esprit rénovateur dans l'idjtihâd qui leur a permis de développer les questions liées à la jurisprudence, pouvant ainsi s'adapter aux exigences du lieu et de l'époque sans s'écarter de l'esprit de l'éternel système juridique islamique.
Voyons maintenant une troisième image qui, de prime abord, pourrait paraître en contradiction avec la méthode rationnelle dont nous venons de parler tout à l’heure. Il s'agit de la visite effectuée par les chiites aux mausolées des saints et des Imâms des Ahl-ul-Bayt, de la vénération qu’ils leur manifestent en accomplissant toutes les prières obligatoires à leur proximité ainsi que des séances d’études qu’ils y tiennent pour perpétuer le souvenir des douze Imams (p) qui sont les leurs. Ces pratiques sont considérées comme des superstitions par les musulmans contemporains tant empiristes que rationalistes favorables à l’opinion personnelle. Et il existe même certaines sectes musulmanes, telles celles des partisans de Ahmad ibn ‘Abdu l-Halîm ibn Taymiyyah et de son disciple Muhammad ibn ‘Abdu l-Wahhâb, le fondateur de la doctrine wahhâbite, qui n'hésitent pas à qualifier ces pratiques d'impiété de d'hérésie, ainsi que d’autres sectes contemporaines que nous ne daignons pas mentionner.
E'videmment, la majorité des musulmans sunnites, et tous ceux qui sont modérés parmi eux, s'accordent unanimement avec leurs frères chiites duodécimains sur l’ensemble des pratiques évoquées ci-dessus, car les deux parties les chiites aussi bien que les sunnites sont tous persuadés que les saints et les Imams, ainsi que tous les habitants de la terre ne peuvent profiter ou nuire à quelqu’un que dans ce que Dieu veut lui faire profiter ou lui nuire. Ils ne peuvent ni influencer ni favoriser quelqu’un ni nuire à quiconque que par la permission de Dieu. Ceci étant, la visite effectuée aux tombeaux de ces élus ne peut signifier rien d’autre que désir d’imiter leur bon exemple et leurs bonnes manières et d’en tirer des leçons et des conseils, chose qui est approuvée par les chiites et les sunnites.
La quatrième image que nous avons fort appréciée pendant que nous lisions ce livre, c’est la capacité de l’auteur à exposer les croyances imâmites à travers un style uniforme qui manifeste clairement l’influence que les chiites ont subie de la méthode rationnelle. La raison en est que, nous l’avions dit, les chiites s’étaient adonnés aux sciences rationnelles avec la même fougue qu’ils rapportaient les propos de leurs Imams. Ceci nous prouve également et de façon certaine qu’il existait des relations étroites entre le chiisme et le mu’tazilisme d’une part, et entre les éléments chiites et les éléments mu’tazilites d’autre part. Quiconque consulte le livre intitulé "As,-S,âhibu bnu ‘Ibâd" pourra se rendre compte jusqu’à quel point, hormis quelques cas isolés, les éléments chiites étaient des éléments mu’tazilites et vice versa. Ces relations aboutirent, au quatrième siècle de l’hégire, à l’influence réciproque entre les chiites et les mu’tazilites de telle sorte qu’elles permirent à As,-S,âhibu bnu ‘Ibâd de prendre, à la deuxième moitié du même siècle, la direction tant du chiisme que du mu’tazilisme au moment où la civilisation musulmane arrivait au sommet de sa gloire.
Et l’auteur a abordé la question de l’unicité des attributs en ce qui concerne Dieu le Transcendant, nous rappelant la croyance des mu’tazilites à ce sujet, ce qui a poussé aussi bien les chiites que les mu’tazilites à se dénommer "monothéistes" ou "gens de l’unicité", car les uns et les autres s’accordent pour dire que les attributs de Dieu ne sont autres que Son Essence-même. Cela veut dire que Dieu, par Son Essence, est Voyant, Entendant, etc., jusqu’à l’énumération de plusieurs autres attributs qui ne peuvent être distingués de l’Essence de Dieu, de manière à créer la confusion dans l’esprit des gens qui finissent par penser au polythéisme. Ceci est incontestablement une de leurs réflexions les plus remarquables sur le monothéisme.
Ce genre de relations étroites, entre les chiites et les mu’tazilites, peut également être constaté là où l’auteur aborde les croyances touchant à la signification de la "justice divine", telles que la nécessité pour Dieu à faire un bel acte et la nécessité d’abandonner un vilain acte. Les adeptes de ces deux courants de pensée n’ont affirmé ceci que pour se garder d’attribuer l’injustice à Dieu, et c’est pourquoi d’ailleurs les chiites donnent leur propre interprétation au sens du verset auquel se réfèrent les sunnites, à savoir: « Ce n’est pas Lui qu’on interrogera sur ce qu’Il fait; mais c’est eux qu’on interrogera»[12]. Se cramponnant à la croyance de la justice divine, les chiites et les mu’tazilites n’approuvent pas l’avis de l’imam Ahmad Ad-Dardîr, une des figures de proue du sunnisme et du soufisme qui vécut au 12 ème siècle de l’hégire, lorsqu’il dit:
Il manque de respect quiconque attribue à Dieu la nécessité de n’avoir qu’un acte de beauté.
Cependant, moi aussi, je leur trouve des excuses pour cette opinion, en raison de leur bonne foi et leur belle intention d’éviter d’attribuer toute injustice à Dieu, lors même qu’ils se méprennent sur la possibilité d’une telle attribution.
La vérité est que les chiites duodécimains et les mu’tazilites sont d’un coté tandis que les sunnites et les soufis sont de l’autre au sujet de la perfection divine. Les chiites et les mu’tazilites défendent l’aspect qui a trait à la justice divine tandis que les sunnites, les soufis et un groupe de nos prédécesseurs défendent l’aspect qui touche à la liberté absolue de Dieu, liberté qui n’est ni limitée ni dominée par aucune autre force et à laquelle fait allusion le verset ci-après: « Ce n’est pas Lui qu’on interrogera sur ce qu’Il fait ». Chacun de ces deux aspects contraires, suivant la nouvelle méthode de recherche scientifique, est un point de vue qui a ses tenants.
On peut ajouter, à ce qui vient d’être dit, l’exposé de l’auteur sur l’arrêt[13] et le destin[14], et se poser la question de savoir si l’homme est prédestiné ou s’il a la liberté du choix ? Ou, suivant l’expression des imâmites, l’homme est-il soumis à la fatalité ou jouit-il de la délégation totale ? Bien que ce thème soit en étroite relation avec la philosophie de la justice divine dont les mu’tazilites parlent aussi, toutefois nous voyons les imâmites prendre, au sujet de la fatalité et de la délégation totale, une autre direction qui est celle du milieu. En effet, les imâmites ne croient ni au fatalisme absolu qui est le propre des "Al-Djabriyyîn" appelés "Al-Djahmiyyah", ni à la délégation absolue qui est le propre de certains mu’tazilites appelés "Al-Mufawwadhîn" ou "Al-Qadariyyah".
Les imâmites ne croient pas au fatalisme pour la simple raison que non seulement il nie fondamentalement à l’homme la volonté et la liberté de choix, mais il le place également comme un jouet à la merci du destin ou comme une plume (volant) au gré du vent. Si cela s’avère être vrai selon la croyance des Djabriyyah, il devient affreux que Dieu puisse demander des comptes à l’homme sur les mauvais actes qu’il commet, car celui-ci n’a ni le choix ni la volonté de s’empêcher de commettre lesdits actes. Les imâmites récusent ce fatalisme parce qu’il nie à Dieu la justice comme attribut.
Ils ne croient pas à la délégation totale et au libre choix absolu parce que cette double croyance– qui n’est qu’une en réalité– considère l’homme, dans les actes qu’ils posent, comme totalement affranchi de la volonté et du pouvoir de Dieu. C’est la croyance adoptée par les Mufawwadhîn et les Qadariyyah qui pensent que l’homme est le propre créateur de ses actes à propos desquels le pouvoir n’a rien à voir. Certains censeurs ont rapporté des traditions qui les fustigent, à l’instar des propos suivants: «Les Qadariyyah sont les mazdéistes de cette Communauté». Ceci étant, nous en venons à comprendre que l’erreur commise par les Djabriyyah est celle de nier toute justice à Dieu, en ce sens qu’Il puisse demander des comptes à l’homme pour des actes que Lui Seul a créés, en dehors de la participation des créatures. Quant aux Qadariyyah, ils ont commis l’erreur de penser que Dieu n’aucun pouvoir ni aucune autorité sur les créatures. Par conséquent, toutes ces deux croyances sont fausses et loin de correspondre à la réalité.
Si les imâmites adhèrent aux propos de l’Imam Dja’far Sadiq qui disent: «Ce n’est ni la contrainte ni la délégation, l’affaire est située entre ces deux extrêmes», ils sont en plein accord avec leurs frères sunnites qui prônent la même chose qu’eux dans ce domaine. En effet, ceux-ci affirment que l’homme a en partie la liberté de choisir, ce qui n’a rien à voir avec le fatalisme pur ni n’accorde à l’homme le pouvoir d’être le créateur (indépendant) de ses actes. L’imam Abu l-Hasan Al-Ash’ari étant la personne la plus attachée au fatalisme, l’imam Fakhru d-dîn Ar-Râzi essaya de philosopher et de concilier la doctrine du fatalisme et celle de la délégation au point qu’on rapporte de lui les propos suivants: « L’homme est implicitement contraint et explicitement libre ». Ces propos sont en soi précis et rien des détails des croyances musulmanes n’échappe à ceux qui sont bien enracinés dans la science.
Le cinquième aspect, par lequel nous terminerons notre introduction, est la croyance au de Badâ[15] prônée par les chiites imâmites, dont le sens apparent est de faire quelque chose puis de l'effacer. Les imâmites ont attribué le Badâ à Dieu au point d’affirmer que «Dieu n’a jamais été adoré autant que par la croyance telle que le Badâ». Etant donné que le Badâ', dans son sens apparent, fait partie des attributs propres aux êtres créés, puisque faire quelque chose puis l'effacer fait preuve d'une pensée précipitée, de rajustement et de la connaissance acquise après l'ignorance, beaucoup de penseurs ont décrié les chiites duodécimains pour avoir attribué le Badâ à Dieu, alors que ceux-ci sont à cent lieues de le Lui attribuer dans son sens courant et apparent. En effet, les savants chiites et les savants sunnites sont d'accord pour dire que la science de Dieu est éternelle et ne peut subir aucun changement, aucune altération ni être le résultat de la réflexion, contrairement à la science des êtres créés qui ont ces attributs. Ce qui est susceptible de changement et d'effacement après avoir été établi, c'est seulement ce qui se trouve sur "Tablette Préservée"[16], puisque Dieu a dit: «Dieu efface ce qu'Il veut, Il confirme aussi»[17].
Donnons un exemple pour bien illustrer le Badâ' tel qu’il est compris par les chiites. Supposons qu’untel est, au début de sa vie, destiné à être malheureux, mais s’étant repenti à Dieu à l’âge de quarante ans, il se trouve inscrit, sur la "Tablette préservée", parmi les bienheureux. Le Badâ' consiste ici en l'effacement du nom de cet homme de la liste des malheureux et dans son inscription sur la liste des bienheureux. Quant à la science de Dieu, elle couvre la totalité de cette affaire, depuis l'inscription, l'effacement, jusqu’à la nouvelle inscription après le repentir. C'est-à-dire que Dieu sait à l'avance que l'homme en question sera d'abord malheureux, puis heureux lorsqu'Il lui aura inspiré la repentance.
Le Badâ auquel croient les imâmites concerne l’aspect manifeste de l’acte divin relatif à Ses créatures, selon l’exigence de Sa sagesse, et il a trait seulement à ce qui apparaît à nous. Ainsi donc, ceux qui ont dénoncé la croyance du chiisme au Badâ' ont appliqué ce terme à la science éternelle de Dieu, alors que les chiites imâmites l'appliquent uniquement à ce qui écrit sur la "Table Préservée".
A mon avis, la croyance au Badâ' est la seule explication qui s'offre à nous, de l'abrogeant et de l'abrogé[18] dans le Coran, et du secret de la révélation progressive des versets coraniques concernant l'interdiction du vin et des étapes de cette interdiction. Dieu a voulu, par cette progression, traiter la déviation de l'âme humaine et la débarrasser peu à peu des chaînes de l'habitude tenace, afin qu'elle ait le temps et les occasions de se réformer. S'Il avait imposé cette interdiction d'un seul coup, il aurait été difficile pour les victimes de cette habitude tenace de se réformer. Tel est le Badâ' auquel croit le chiisme.
Dr Hâmid Hafnî Dâwûd
Professeur de littérature arabe à la faculté des lettres et directeur des études islamiques à l’Université de "Alikarah" en Inde.
Le Caire, 17/06/1381 H.– 25 /11/1961 S.
PREFACE DE LA DEUXIEME EDITION
Dix ans se sont écoulés depuis la publication de ce livre, temps durant lequel je ne ressenti pas le besoin d’y apporter quelque changement car, pensais-je, ce que j’avais écrit, dans le but d’expliquer les croyances des chiites imâmites, répondait parfaitement aux exigences de l’époque.
Cependant, ayant trouvé, après ce temps, la motivation nécessaire, j’acceptai de faire sa réédition dans l'espoir de dissiper les nuages épais qui, pendant longtemps, ont empêché l’établissement de bonnes relations entre les adeptes de deux grandes familles de l’islam: les sunnites et les chiites, et de tenter d'enlever la poussière que le passé lointain a fait retomber sur les croyances islamiques authentiques.
En effet, j’accorde que l'idée du rapprochement entre les écoles juridiques devienne aujourd'hui un besoin pressant et un idéal à atteindre par tout musulman soucieux de l’intégrité de l’islam, quelque soit sa doctrine ou son opinion sur les acquis doctrinaux. Or, le meilleur moyen de favoriser ce rapprochement est que les tenants de chaque école doctrino-juridique de l’islam se chargent eux-mêmes de faire connaître et d'expliquer tous les aspects méconnus et incompris de leur doctrine.
Cette façon de procéder offre, à mon avis, toutes les garanties d'une compréhension correcte et juste des croyances d'une doctrine, puisque celle-ci est expliquée par ses propres adeptes et se trouve ainsi à l'abri de toute supputation, extrapolation conjecturelle ou argumentation fallacieuse. Que Dieu fasse se réaliser le but dans lequel ce livre a été écrit!
L'auteur
Le 21 Shawwâl 1380
INTRODUCTION
Louanges à Dieu, que la Paix et la Prière soient sur le Prophète Muhammad, le meilleur de l'humanité, ainsi que sur les membres de sa famille.
En rédigeant ce "Credo", je ne pensais qu’à faire un résumé succinct de ce que j'avais compris des croyances islamiques telles qu'elles sont présentées par l'école des Ahl-ul-Bayt (p). J'ai rédigé ces résumés dépouillés de preuves et de démonstration, et dépourvus, en grande partie, des traditions rapportées des Saints Imams, afin d’en faire profiter aussi bien au débutant qu’au lecteur instruit et au savant. Je les ai intitulés "Les Croyances des Imâmites" entendant par ce terme, les chiites imâmites ou duodécimains en particulier.
Les ayant rédigés en 1363 du calendrier islamique, j’avais l’intention d’en faire des cours périodiques pour les étudiants de la faculté religieuse de Muntadâ n-Nashr, en espérant qu'ils serviraient de cours préparatoires pour des recherches théologique de haut niveau. A l'époque, je ne les avais pas écrits en auteur publié et lu. Aussi ces textes étaient restés négligés sur des feuilles dispersées, à l'instar de beaucoup d'autres cours et conférences- notamment dans le domaine des croyances et de la science théologique- que je dispensais ces jours-là.
Mais cette année- huit ans après leur rédaction- un noble et éminent éditeur m'a encouragé à les réviser et à les compiler pour les publier sous forme d'un traité à cycles enchaînés, afin qu'il soit mis à la disposition des lecteurs et qu'il serve à réfuter beaucoup de fausses accusations collées au dos des chiites imâmites, surtout à un moment où certains écrivains contemporains en Egypte et ailleurs persistent à faire de leur plume l'instrument de campagnes injustes contre le chiisme et ses croyances, ignorant ou affectant d'ignorer la pureté islamique de la voie des Ahl-ul-Bayt, se rendant ainsi coupables d'être injustes envers la vérité et de répandre l'ignorance parmi leurs lecteurs d'une part, et d'appeler à la division des musulmans et à susciter la haine et la rancune dans leurs coeur, et pis, à les inciter les uns contre les autres. Pourtant tout homme averti ne saurait ignorer combien nous avons besoin, surtout de nos jours, du rapprochement entre les différents groupes musulmans et de l'apaisement de leur haine, faute de pouvoir unifier leurs rangs et les réunir derrière un seul étendard.
Je dis ceci tout en étant conscient que nous ne pourrions pas malheureusement amener à la raison, par nos efforts de rapprochement, des écrivains tels que le Dr Ahmad Amîn et ses semblables, portés à la division, car plus nous leur expliquons l'authenticité et la vérité de nos croyances islamiques, plus ils s'entêtent à vouloir les déformer, et plus nous attirons leur attention sur leurs erreurs, plus ils s'obstinent dans leur attitude hostile.
En fait, il nous importerait peu que ces individus et d'autres persistent dans leur hostilité, si nous ne craignions pas qu'ils n’induisent en erreur des lecteurs non avertis qui risqueraient de croire à leurs mensonges, et de s'imprégner de leur haine et de leur hostilité.
En tout état de cause, en acceptant de publier ce livre, j'espère qu'il présente un intérêt pour quiconque cherche la vérité, et ce faisant, j'aurai rendu un service islamique, ou même un service humain... Et c'est à Dieu Seul que je demande la réalisation de mon but.
Muhammad Ridhâ Al-Muz.affar
Nadjaf- Iraq
Le 27 Djumâda th-Thânî 1370 H.
DE L’IDJTIHAD ET DU TAQLID
I- NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA REFLEXION ET LA CONNAISSANCE
Nous croyons que dès lors que Dieu a octroyé à l'homme la raison et le pouvoir de réflexion, et Il nous a ordonné de méditer sur Sa création tout en contemplant les signes de Son oeuvre et en réfléchissant sur Sa Sagesse touchant à Ses signes qu’Il a placés dans les firmaments et dans nos propres personnes.
Dieu le Transcendant a dit: «Nous leur montrerons Nos Signes dans l'univers et en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il devienne évident qu’Il est la vérité »[19]
Stigmatisant ceux qui imitent aveuglément leurs ancêtres, le Très Haut dit: «Ils disent: "Non, mais nous suivrons les coutumes de nos ancêtres".– Quoi ! même si leurs ancêtres ne comprenaient rien et n’étaient pas guidés ? »[20].
De même que le Très Haut stigmatise quiconque ne suit que ses conjectures: «Ils ne suivent que la conjecture».[21]
En vérité, notre croyance n'est que le résultat de ce que nous a dicté notre raison, qui nous a conduits à réfléchir sur la création de l’univers, et à connaître par conséquent le Créateur. De même notre raison nous a poussé à soumettre à l’examen la revendication de la Prophétie faite par quiconque et à prendre en considération ses miracles. Il n'est pas correct d’imiter, en ceci, une autre personne lors même qu’elle occuperait une position noble et élevée. En réalité le Saint Coran nous incite à chercher le savoir et à atteindre à la perfection, tout comme nous y incite notre propre raison innée. Ce que le Coran stipule ici est la confirmation de la tendance naturelle de la libre pensée de tous les hommes sensés. Le Coran ne fait qu'attirer notre attention sur notre tendance naturelle au savoir et à la réflexion. Il éveille notre esprit et l'oriente vers les exigences naturelles de la sagesse.
Ceci dit, il n'est pas raisonnable que l'homme se contente de suivre les éducateurs ou toute autre personne, ou de dépendre d'eux quant aux questions relatives à la croyance. Cependant, il doit, selon son intellect inné, corroboré par les textes coraniques, examiner, étudier et réfléchir sur les fondements de ses croyances[22], appelés "les fondements de la religion", dont les plus importants sont les suivants:
1- L’Unicité
2- La Prophétie
3- L'Imamat
4- La résurrection
Quiconque suit ses ancêtres, ou d'autres, en ce qui concerne ces principes, aura commis une grosse erreur et dévié du droit chemin, et sera impardonnable.
En un mot, l'essence de nos croyances se résume dans deux points principaux:
1- L'obligation d'étudier et de connaître les fondements de la croyance et l'interdiction de suivre les autres dans ce domaine.
2- Cette obligation est une obligation rationnelle avant d'être une obligation légale, ce qui veut dire que notre compréhension de ces fondements ne doit pas découler des textes religieux, mais de notre bon sens commun, bien qu'on puisse s'appuyer sur les textes religieux après avoir établi la preuve rationnelle. La signification de l'obligation de reconnaître les principes fondamentaux de la croyance est que l'intelligence elle-même perçoit la nécessité de reconnaître les principes de la croyance et la nécessité de leur accorder une attention réfléchie.
II– NOTRE CROYANCE CONCERNANT
LE TAQLID DANS LES BRANCHES DE LA RELIGION
En ce qui concerne les branches de la religion, il n'est pas nécessaire qu'un musulman essaye de les comprendre par le raisonnement et la preuve. Il a la possibilité de choisir l'une des trois voies suivantes pour les comprendre et les appliquer.
1- Acquérir la compétence dans l’idjtihâd et, de ce fait, tirer des conclusions fondées sur le Saint Coran et la Sunnah, et agir conformément à ces conclusions, ou:
2- Observer la "précaution" dans les branches de la religion en suivant, entre les différents avis concernant chacun de ses actes, celui qui lui semble le plus correct. Pour ce faire, il doit examiner et comparer les décrets (les Fatwâ) de différents mudjtahid sur le sujet, ou:
3- Suivre un mudjtahid qui remplisse toutes les conditions de l'Idjtihâd, c'est-à-dire quelqu'un qui soit prudent et sage, qui ait pris soin de ne pas commettre de péchés, qui ait défendu sa religion, et surtout quelqu'un qui obéisse aux commandements de Dieu[23] et qui de plus possède la faculté de déduire des conclusions à partir de l'étude du Saint Coran et de la Sunnah.
Donc, si une personne n'est pas mudjtahid, n'observe la "Précaution", ni ne suit un mudjtahid pleinement qualifié, tous ses actes religieux seront nuls et inacceptables par Dieu, même si elle a passé toute sa vie à prier et à faire le jeûne, sauf dans le cas où ses actes passés auraient été conformes aux décrets d'un mudjtahid qu'elle aura suivi vers la fin[24] et où, en accomplissant ses actes religieux, elle aurait formulé mentalement l'intention de les accomplir pour s'approcher de Dieu.
III– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'IDJTIHAD
Nous croyons que l'idjtihâd à partir de la Sharia dans le cas des lois religieuses devient une "obligation de suffisance" pour tous les musulmans pendant l'occultation de l'Imam du Temps[25], ce qui veut dire que si un grand nombre ou un nombre suffisant de musulmans se chargent de cette obligation, les autres musulmans ne sont plus tenus de l'accomplir, étant donné qu'ils peuvent dépendre des mudjtahidîn qui ont rempli les exigences de l'idjtihâd concernant les préceptes religieux.
Il est obligatoire pour les musulmans de toutes les époques de faire attention à ce sujet. Chaque fois qu'un certain nombre de personnes se proposent de se perfectionner en matière d'idjtihâd, et qu'elles atteignent le niveau de mudjtahid, en remplissant toutes les conditions requises de compétence pour cette tâche, les gens devraient se conformer à leurs avis dans tous les actes cultuels, et si ces personnes (mudjtahidîn) ne sont pas accessibles, on doit recourir soi-même à l'idjtihâd. Au cas où il est impossible ou très difficile pour tous les musulmans d'entreprendre l'idjtihâd, ils devraient choisir quelques-uns d'entre eux pour accomplir cette tâche. En tout état de cause, il n'est pas permis qu'ils se contentent de suivre les décrets d'un mudjtahid déjà mort.
Pratiquer l'idjtihâd signifie, s'efforcer de déduire soi-même des règles à partir des lois islamiques que le Saint Prophète a apportées avec lui, et qui restent immuables à toutes les époques et dans toutes les sociétés. Ce qui a été déclaré licite (halâl) par lui, restera légal jusqu'au Jour du Jugement, et de la même façon, ce qui a été déclaré illicite (harâm) par lui, le restera jusqu'au Jour du Jugement.[26]
Les bases de l'idjtihâd sont les suivantes:
1- Le Saint Coran
2- La Sunnah[27]
3- L'Idjmâ'[28]
4- La Raison
La nature de la preuve de chacune de ces bases est traitée en détail dans les livres de Us,ûlu l-fiqh[29].
Notons au passage que pour atteindre le niveau de mudjtahid, il est indispensable de faire des efforts soutenus considérables en la matière, et que l'accession à cette position n'est possible pour quiconque que s'il se consacre à cette tâche et fait tout ce qui est en son pouvoir pour acquérir de très larges connaissances et avoir la compétence de saisir la Vérité qui se trouve sous-jacente dans les faits.
IV– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE MUDJTAHID
Nous croyons que le mudjtahid remplissant toutes les conditions requises est le représentant de l'Imam[30], paix sur lui, durant son occultation. Il est le gouvernant et l'autorité suprême de tous les Musulmans, et il accomplit ses fonctions pendant l'occultation de l'Imam en ce qui concerne les décrets (les Fatwâ) et l'administration de la justice. Quiconque fait fi de l'autorité du mudjtahid, aura fait fi par là même de l'autorité de l'Imam. Or, faire fi de l'autorité de l'Imam équivaut à faire fi de l'Autorité Divine, c'est être à la limite du polythéisme, comme l'a expliqué l'Imam Dja’far Sadiq[31].
La tâche de mudjtahid remplissant toutes les conditions requises ne se limite pas à promulguer des décrets; il constitue une autorité générale sur tous les musulmans. Ainsi les gens doivent s'en remettre à lui pour ce qui concerne le jugement, l'arbitrage et les sentences, domaine qui lui appartient exclusivement et dont personne d'autre n'a le droit de se charger sans son autorisation. De même, il n'est permis à personne d'appliquer des sanctions pénales sans son ordre et son jugement. Le Mudjtahid doit également être consulté pour la distribution des biens revenant effectivement à l'Imam. Cette autorité exclusive a été accordée par l'Imam au Mudjtahid afin qu'il agisse en son nom (de l'Imam) pendant son absence. C'est pour cette raison que le Mudjtahid est appelé le député de l'Imam.
CHAPITRE I : LA THEOLOGIE
Notre croyance concernant:
÷ Dieu le transcendant
÷ L'unicité de Dieu
÷ Les attributs divins
÷ La justice divine
÷ L'assujettissement
÷ L’arrêt et le destin
÷ Le badâ (la volte-face)
÷ Les statuts religieux
V– NOTRE CROYANCE CONCERNANT DIEU
Nous croyons aussi que Dieu est Un et Unique, et sans pareil. Il est E'ternel, le Premier et le Dernier, ce qui veut dire qu'Il existait avant la création et qu'Il demeurera après la fin de la création. Il est Toujours Vivant, Sage, Puissant, Indépendant de toutes choses, Tout-Entendant, Tout-Voyant, Omniscient et Juste. On ne peut pas Le comparer avec Ses créatures. Il n'a ni corps, ni forme, ni substance, ni figure. Il n'est ni lourd, ni léger, ni mobile, ni immobile. Il est au-dessus du temps et du lieu puisqu'Il est le Créateur. Personne ne peut Le localiser, puisqu'Il n'est pas confiné dans un lieu. Personne ne Lui est similaire et personne ne peut être Son égal. Il n'a ni épouse, ni progéniture, ni partenaire, et personne n'est comparable à Lui. La vision ne peut Le percevoir alors qu'Il perçoit toutes les choses.
Quiconque Le compare avec Ses créatures et suppose qu'Il ait un visage, des mains, des yeux, ou croit qu'Il descendra du ciel sur la terre ou qu'Il apparaîtra devant les gens au Paradis, comme une lune etc., est semblable à celui qui ne croit pas en Dieu, ou qui multiplie Dieu et devient ainsi coupable de polythéisme, ignorant que Dieu est au-dessus de tous ces défauts.
Similairement, ceux qui croient que le Jour du Jugement, Dieu se montrera devant Ses créatures, et que celles-ci LE verront ce jour-là, sont des incroyants, même s'ils continuent à affirmer verbalement que Dieu n'a pas de corps. Les tenants de cette vision de Dieu se sont arrêtés seulement au sens apparent du Saint Coran et des traditions sans se donner la peine d'utiliser leur intelligence pour comprendre la lettre et l'esprit des versets du Saint Coran. Ils ont renié leur intellect et l'ont figé. C'est pourquoi ils n'ont pas pu analyser le sens apparent des mots selon les exigences de l'analyse, de l'argumentation et des règles des métaphores et du sens figuré, pour comprendre le sens réel du Coran, comme cela devrait être logiquement.
Tout ce que nous pouvons imaginer et concevoir dans notre esprit à propos de n'importe quelle chose, c'est que cette chose est une créature comme nous et que son existence est semblable à la nôtre. Notre esprit ne saurait dépasser ces limites dans lesquelles il est consigné. Cette vérité a été explicitement évoquée par l'Imam Bâqir (p)[32].
VI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'UNICITE DE DIEU
Nous croyons que Dieu est Un à tous les égards. Ainsi, de même qu'il faut penser qu'Il est Un dans Son Essence et dans la nécessité de Son Existence, de même nous devons croire qu'Il est Un dans ses Attributs en croyant que ceux-ci sont Son Essence même- comme nous le verrons plus loin- et qu'Il n'a pas de pareil dans Ses Attributs: ainsi en matière de Science et de Puissance, Il n'a pas de pareil; dans la création et la fourniture des moyens de subsistance, Il n'a pas d'associé; et dans la perfection, Il n'a pas de rival.
De même, après avoir cru en l'Unicité de Dieu dans Son Essence et Ses Attributs, nous croyons en l'Unicité de Dieu en matière d'adoration. Ainsi, en dehors de Lui, il est interdit d'adorer quiconque et quoi que ce soit et sous quelque forme que ce soit. Il est également interdit de Lui associer quoi que ce soit et qui que ce soit dans toutes les sortes d'adorations, obligatoires ou non obligatoires, telle la prière et les autres supplications.
Quiconque associe à Dieu dans son adoration toute autre personne ou chose est un polythéiste. Il a le même statut que celui qui prétend adorer Dieu, alors qu'il désire au fond de lui-même la proximité de quelqu'un d'autre que Dieu. Une telle personne, selon les principes de l’islam, est polythéiste et idolâtre, et il n'y a pas grande différence entre les deux types d'adoration.
Quant à la visite des lieux sacrés (tels les tombeaux des Saints) ou à la participation à des rassemblements de deuils, elles ne constituent pas une sorte de recherche de la proximité de quelqu'un d'autre que Dieu, comme l'ont mal compris ceux qui voudraient dénigrer la voie des Chiites imâmites, ignorant la vraie signification de ces pratiques qui sont, bien au contraire, une manière adéquate de demander la proximité de Dieu par l'accomplissement de bonnes actions, telles que la visite rendue à un malade, la participation à des funérailles, la consolation apportée à un pauvre. Lorsque nous rendons visite à un malade, nous accomplissons une bonne action dans la mesure où nous visons la proximité de Dieu en essayant par cette bonne action de Lui faire plaisir, et non pas de glorifier la personne malade, ni d'obtenir sa faveur, ni de lui faire plaisir à titre d'adoration. La même chose est vraie pour la visite des tombeaux ou la participation à des processions de deuil ou la visite rendue à des Frères de Foi.
Quant à notre croyance que la visite des tombes et la tenue de cérémonies de deuil sont des bonnes actions légales, elle est établie par la Jurisprudence musulmane, et la nature de notre recherche ne nous permet pas d'en faire la démonstration ici. Ce qui est certain, la visite des mausolées des Saints Imams n'est point une sorte d'association dans l'adoration de Dieu, comme certains le croient. Elle a pour seul but de rendre hommage à leur mémoire et de garder vivant dans notre esprit leur souvenir et leurs mérites, et en cela nous nous conformons à ce que dit le Saint Coran: «Et quiconque exalte les emblèmes de Dieu, oui, c'est un effet de la piété des coeurs».[33]
Il a été établi par le code religieux que les actes de ce genre sont, nobles et recommandés. C'est pourquoi, la personne qui les accomplit dans la seule intention de s'approcher de Dieu en sera justement récompensée.
VII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES ATTRIBUTS DE DIEU LES CROYANCES DES IMAMITES VII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES ATTRIBUTS DE DIEU
Nous croyons que les vrais Attributs positifs de Dieu, qu'on appelle les Attributs de Perfection[34] et les Attributs d'Esthétique[35], tels l'Omniscience, l'Omnipotence, l'Auto-suffisance, la Volonté Divine et l'E'ternité sont l’Essence-même de Son E^tre. Leur existence est l'Existence même de l'E^tre Divin. C'est pourquoi, du point de vue de l'existence, par exemple le Pouvoir de Dieu est Son E^tre, et Son E^tre est Son Pouvoir. Dieu est Puissant parce qu'Il est Vivant et Il est Puissant. Il n'y a pas de dualité entre Dieu et Ses Attributs. Tous les Attributs de Perfection de Dieu sont ainsi.
Toutefois, ces Attributs diffèrent l'un de l'autre du point de vue du concept et de la signification. Par exemple, la Connaissance de Dieu signifie autre chose que Sa Puissance, mais du point de vue de Son Existence, ils sont tous une même Essence, car s'ils étaient différents du point de vue de Son Existence (et l'hypothèse est que les Attributs de Dieu sont pré-existants et auto-existants comme Son E^tre), cela supposerait obligatoirement qu'il y ait plusieurs E^tres Nécessaires[36], ce qui contredit le véritable fondement du Monothéisme de l'E^tre Divin.
Quant aux Attributs positifs supplémentaires tels que le fait qu'Il est le Créateur, le Pourvoyeur des moyens de subsistance, l'E'ternel, et la Cause Première, ils sont tous contenus dans un seul vrai Attribut qui consiste en le fait que Dieu est l'Auto-Subsistant (Qayyûm). Et le fait d'être Qayyûm est le seul Attribut d'où sont dérivés différents Attributs tels que le fait d'être Créateur et Pourvoyeur de moyens de subsistance, selon les différentes manifestations.
Les Attributs négatifs de Dieu sont appelés les Attributs de Dignité[37]. Ils nient tous la possibilité qu'Il soit créé, c'est-à-dire qu'ils mettent en évidence le fait qu'Il n'a ni corps, ni forme, ni mouvement, ni immobilité, ni poids, ni légèreté. En un mot, Il n'a aucune imperfection. D'autre part, ces Attributs qui mettent en évidence le fait qu'Il n'est pas créé prouvent qu'Il est Auto-Existant. Or, être Auto-Existant fait partie de Ses Attributs positifs de Perfection. Donc les Attributs négatifs reviennent en fin de compte à Ses Attributs de Perfection (positifs). Ainsi, Dieu est Un à tous les égards. Il n'y a pas de pluralité dans Son Existence Divine. Il est évidemment vrai que Dieu est, en réalité, Un et seulement Un, et qu'Il n'y a aucune composition dans Son E^tre.
Il est étrange de voir certains ramener les Attributs positifs de Dieu à Ses Attributs négatifs, n'ayant pas pu comprendre que les Attributs de Dieu sont inhérents à Son E^tre, c'est-à-dire qu'ils sont Son E^tre même. Les tenants de cette notion ont pensé que pour être sûr qu'on croit à l'Unicité de l'E^tre et à la négation de Sa Pluralité, on doit ramener les Attributs positifs aux Attributs négatifs. Mais ce faisant, ils sont tombés dans une erreur encore plus grave que ce qu'ils avaient craint, puisqu'ils ont fait de l'E^tre Sacré de Dieu Qui est Auto-Existant et Qui est exempt de tous défauts et de toutes ressemblances, le néant et la négation même.
Est aussi étrange la croyance de ceux qui disent que les Attributs de Dieu sont additionnels à Son E^tre, et qui croient, par conséquent, que les Attributs de Dieu sont Pré-existants, tout comme Son E^tre, et que Dieu est composé de Ses Attributs, ce qui les a conduit à attribuer des partenaires à Dieu. Mais Dieu est au-dessus de cela.
Le Commandeur des Croyants, l'Imam Ali (p), le premier des monothéistes a dit à ce propos: «La vraie croyance en Son Unicité est de réaliser qu'Il est si absolument pur et au-dessus de la nature, que rien ne peut s'ajouter à Lui, ni se soustraire de Lui, car on doit comprendre qu'il n'y a pas de différence entre Sa personne et Ses Attributs. Celui qui admettrait que Ses Attributs soient une addition à Son E^tre s'écarterait par là même du concept du monothéisme et croirait en la dualité, et celui qui croit en la dualité de Dieu croit en fait en Sa partition, et celui qui croit en Sa partition L'ignore. Il est ignorant et essaiera toujours de croire à une création de son imagination, comme étant sa déité. Et quiconque conçoit une telle croyance, admet une limitation à Son E^tre. Le confiner en un lieu ou à des attributs particuliers, et Le rabaisser au niveau de Ses créatures».[38]
VIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA JUSTICE DIVINE
Nous croyons que l'un des Attributs positifs de Dieu est le fait qu'Il est Juste. Il n'est injuste envers personne. Il ne commet aucune oppression dans Ses décisions, Il récompense ceux qui obéissent à Ses commandements, Il punit ceux qui commettent des péchés, Il n'oblige pas Ses serviteurs à faire ce qui n'est pas en leur pouvoir, Il ne les punit pas pour plus que ce qu'ils auraient commis. Nous croyons que Dieu ne néglige aucune bonne action, sauf si celle-ci cède la place à une meilleure. Dieu ne commet aucun acte incorrect, parce qu'Il a le pouvoir de faire les bonnes choses et d'éviter les mauvaises choses. Il connaît parfaitement l'excellence des bonnes actions et les mauvais effets des mauvaises actions. Il ne peut être contraint d'abandonner les bonnes actions pour en commettre de mauvaises à leur place. L'accomplissement de bonnes actions ne Lui cause aucun mal pour qu'Il se voie forcé de les abandonner. Il n'a pas éprouvé non plus le besoin de faire une mauvaise chose pour qu'Il doive la faire. D'autre part, Dieu est Sage et tous Ses actes sont systématiquement conformes à Sa sagesse.
Si Dieu commettait une injustice ou une mauvaise chose- et Il est trop éloigné d'un tel défaut- ce serait pour l'une des raisons suivantes: 1- soit parce qu'Il ignorerait le mauvais aspect du mal; 2- soit parce que, tout en connaissant le mal, Il serait contraint de le faire et incapable de le détester (le mal); 3- soit parce que, tout en connaissant le mal, et sans être contraint de le faire, Il aurait quand même besoin de le faire; 4- soit parce que, tout en connaissant le mal, et sans être contraint ni avoir besoin de le faire, Il le ferait quand même, par plaisir et absurdité. Or, toutes ces suppositions qu'on attribuerait à Dieu sont impossibles, car pour qu'elles soient possibles il faudrait supposer qu'il y ait une imperfection en Dieu, alors que Dieu est la perfection même. C'est pourquoi nous ne pouvons qu'en déduire qu'Il est dépouillé d'injustice et immunisé contre la possibilité de faire le mal.
Cependant quelques sectes musulmanes croient qu'il est possible que Dieu puisse faire le mal. Elles professent que Dieu peut aussi bien punir les gens obéissants qu'envoyer les pécheurs et même les infidèles au Paradis. Elles disent aussi que Dieu peut commander à Ses serviteurs de faire ce qui dépasse leur pouvoir et les punir pour ne l'avoir pas fait. Pis encore, les adeptes de ces sectes affirment que Dieu peut égarer, opprimer et tromper Ses serviteurs, qu'Il peut également faire des choses sans raison et sans sagesse. Pour appuyer ces croyances, elles citent le verset coranique suivant: «Ce n'est pas Lui qu'on interrogera sur ce qu'Il fait; mais ce sont eux qu'on interrogera ».[39]
Selon la croyance de ces gens, Dieu serait "injuste", "sot", "bouffon", "menteur", "trompeur". Ils croient qu'Il est Celui qui fait de mauvais actes et qui néglige les bons actes. Mais nous croyons fermement que Dieu est très éloigné de telles aberrations inadmissibles, c'est la pire forme de blasphème pur et simple.
Dieu, le Tout-Puissant, dit dans des versets coraniques qui n'admettent aucune interprétation allégorique:
«Dieu ne veut pas l'injustice pour Ses serviteurs».[40]
«Tandis que Dieu n'aime pas le désordre ».[41]
«Ce n'est pas en jouant que Nous avons créé le ciel, la terre et ce qu'il y a entre les deux ! »[42]
«Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent».[43]
IX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'ASSUJETTISSEMENT
Nous croyons que le Tout-Puissant Dieu ne commande pas à Ses serviteurs de s'acquitter d'une obligation quelconque qui les dépasserait ou qu'ils ne pourraient pas comprendre, sans leur avoir au préalable fait connaître leurs responsabilités par la raison et la preuve, car ce serait une pure injustice que d'ordonner à quelqu'un de faire quelque chose qui dépasserait ses capacités, ou sans l'informer au préalable d'une chose qu'il ne saurait faire sans aucune faute de sa part. Toutefois, un musulman qui néglige d'apprendre ses obligations religieuses sera comptable devant Dieu de sa négligence, et puni en conséquence, car il incombe à tout musulman de chercher à connaître l'information requise sur les obligations et les Commandements religieux.
Nous croyons aussi que Dieu ordonne à Ses serviteurs de s'en tenir aux règlements et commandements religieux qui sont destinés à leur propre bien-être et à les conduire à la Paix et à la prospérité. Il leur impose d'obéir à ces commandements afin d'être guidés dans le droit chemin du bien, des bénédictions et de la bienveillance, et d'être protégés contre la malfaisance, la destruction, le chaos, et tous autres méfaits qui pourraient les conduire vers les malheurs dans les deux mondes, et contre lesquels Dieu les met en garde, bien qu'Il sache que la plupart d'entre eux ne vont pas Lui obéir.
La guidance offerte par Dieu est Sa bienfaisance et Sa miséricorde envers Ses serviteurs, car ceux-ci ne connaissent pas, dans la plupart des cas, leurs vrais intérêts ni leurs moyens de bonheur, et ignorent beaucoup de choses qui leur sont nuisibles. Mais Dieu est Miséricordieux et Pardonneur. Ses bénédictions et Sa miséricorde sont inhérentes à son E^tre Absolu. Il est impossible que ces attributs soient dissociés de Lui. Ses Bénédictions et Sa Miséricorde sont éternelles et ne peuvent être retirées de Ses serviteurs, même si ces derniers n'obéissent pas toujours à Ses commandements et qu'ils s'attirent eux-mêmes le malheur.
X– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’ARRET ET LE DESTIN[44]
Les fatalistes[45] disent que Dieu est responsable des actes de Ses créatures et qu'Il contraint l'homme à commettre des péchés, pour lesquels Il le punit par la suite. En outre, toujours selon eux, Dieu forcerait l'homme à Lui obéir, en même temps qu'Il le récompense pour avoir été obéissant. Les fatalistes affirment encore qu'en réalité le véritable auteur des actes de l'homme est Dieu, et qu'on attribue à ce dernier la paternité de ces actes au sens figuré, parce que l'homme est le moyen de leur exécution.
La raison de cette croyance réside dans le fait de nier la relation naturelle qui existe entre la cause et l'effet, et que Dieu est la Vraie Cause et qu'il n'y a aucune conception d'autre cause ou raison.
Si les tenants de ce point de vue nient la relation naturelle entre la cause et l'effet dans les choses existantes, c'est parce qu'ils pensent que la croyance en Un Créateur et en Un Dieu Unique, le justifie. Mais selon notre croyance, à nous Imâmites, quiconque conçoit Dieu de cette façon, Lui attribue en fait l'injustice alors que Dieu n'est jamais injuste.
Les adeptes du libre arbitre[46] croient que Dieu a conféré à l'homme un plein pouvoir et une totale liberté pour qu'il agisse selon sa propre volonté, et qu'Il a retiré Son pouvoir et Son contrôle sur les actes de Ses serviteurs. L'argument qu'ils avancent à l'appui de cette croyance consiste en ceci qu'associer les actes de l'homme à Dieu équivaut à attribuer des défauts à Dieu, alors que la vraie cause de ces actes est l'homme et les autres êtres, même si toutes les causes reviennent à la Cause Première qui est Dieu. Mais pour nous, les tenants de ce point de vue séparent Dieu de Son Pouvoir Absolu et Lui associent d'autres dans la création.
La croyance des chiites, qui est la ligne tracée par les Saints Imams (p) professe que ni le premier courant, celui de la contrainte[47], ni le second, celui du libre arbitre absolu[48], ne représentent la ligne correcte, laquelle se trouve dans une position intermédiaire entre ces deux extrêmes, et ce sujet est tellement subtil et délicat qu'il n'a pas pu être compris par les controversistes, c'est-à-dire ceux qui croient à la fatalité, ceux qui croient au libre arbitre, et les adeptes de la théologie apologétique. C'est d'ailleurs ce qui les a conduis à tomber chacun dans un extrême. La connaissance et la philosophie n'ont pu planifier la vraie signification de ce délicat sujet qu'après plusieurs siècles de controverse, une fois qu'elles ont jeté une ample lumière sur cette voie médiane (amrun bayna amrayn).
Il n'est pas étonnant que ceux qui ne connaissent pas la Sagesse des Imams (p) et leurs paroles, croient que cette formule "la voie médiane" est l'une des découvertes de quelques philosophes occidentaux modernes, alors que nos Imams nous l'ont apprise il y a dix siècles !
En effet, c'est notre Imam Sadiq (p) qui a expliqué la voie intermédiaire à travers son célèbre énoncé: "Ni contrainte ni libre arbitre total, la vérité se trouve entre les deux extrêmes".[49]
En réalité, la signification sous-jacente de cette expression est riche en splendeur. Elle peut être résumée ainsi: "D'une part, nos actes sont effectivement nos propres actes, nous en sommes la cause réelle, ils sont sous notre contrôle et ils découlent de notre choix, et d'autre part ils sont accomplis sous les auspices de la Souveraineté de Dieu, car Dieu est le Créateur et l'Octroyeur". En d'autres termes, Dieu ne nous oblige pas à faire ce que nous faisons, pour que nous ne puissions pas dire qu'Il est injuste en nous punissant pour nos mauvaises actions, car nous avons toute liberté et tout pouvoir de ne pas les accomplir. Mais, d'un autre côté, Il ne nous abandonne pas totalement dans l'accomplissement de ces actes, pour que nous ne puissions pas dire que ceux-ci sont en dehors de Son Pouvoir, car c'est à Lui qu'appartiennent la Création et la Souveraineté, et par conséquent, c'est Lui qui possède la Domination et l'Autorité sur toute chose, et c'est Lui Qui entoure toute les actions de Ses serviteurs.
Toutefois, selon notre croyance, l’arrêt et la prédestination sont parmi les secrets de Dieu. Quiconque se sent capable de les comprendre sans les altérer dans leur signification réelle peut découvrir la vérité, mais si une personne n'arrive pas à les comprendre de cette façon, elle n'a pas à chercher à y parvenir, de crainte que par manque de lucidité elle ne s'égare et ne détruise sa croyance. La question de la voie médiane est un sujet philosophique extrêmement délicat et ne peut être comprise que par peu de gens bénis et doués de Sagesse. C'est pour cette raison que de nombreux théologiens se sont égarés. Vouloir forcer le commun des mortels à comprendre cette question et à agir en conséquence, c'est aller au-delà de leur capacité. C'est pourquoi, il suffit pour chacun de suivre les paroles des Saints Imams et de croire qu'il n'y a ni contrainte ni libre arbitre absolu, et que la réalité est entre deux. Toutefois cette question n'est pas l'un des principes de la Religion et il n'est pas nécessaire de l'approfondir ni de la comprendre pleinement.
XI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE BADA[50]
Appliqué à l'homme, le mot Badâ, signifie que quelqu'un conçoit d'une chose une opinion qu'il n'avait pas auparavant, ou qu'il change d'avis concernant son intention de faire une chose déjà décidée, à la suite d'un changement dans son opinion sur cette chose ou dans sa connaissance de cette chose. Il décide donc de s'abstenir de faire quelque chose qu'il voulait faire par ignorance, et sa nouvelle opinion traduit son regret d'avoir voulu faire quelque chose qu'il ne veut plus faire. Ainsi, on dit que quelqu'un a le Badâ’ lorsqu'il abandonne sa décision de faire quelque chose. Ce changement et cette substitution d'opinion sont dus à l'incapacité de l'homme de savoir ce qui est bien pour lui, ou à son regret de ses actions passées.
Le Badâ', dans ce sens, est impossible dans le cas de Dieu, car Dieu est dépouillé d'ignorance et de défauts, et les Chiites Imâmites n'attribuent point cette signification du mot à Dieu. L'Imam Dja'far Sadiq (p) dit: « Quiconque prétend que Dieu aurait changé d'avis et serait pris de remords à propos de quelque chose a, d'après notre croyance, mécru en Dieu le Magnifique ».[51] Il dit, en outre: «Je désavoue quiconque prétend que Dieu a changé d'avis à propos d'une chose dont Il ignorait (la réalité) ».[52]
Certains propos des Imams infaillibles (p), mal interprétés et mal compris, ont laissé croire qu'ils attribuent à Dieu le Badâ' selon sa signification appliquée à l'homme. En effet les ennemis des Ahl-ul-Bayt citent les propos suivants de l'Imam Dja`far Sadiq (p), en mettant en avant son interprétation incorrecte et malveillante pour dénigrer les Musulmans imâmites: «Dieu n'avait jamais fait un "badâ'" sur une chose comme il l'a fait concernant mon fils Ismâ’îl».[53]
C'est ainsi que certains écrivains, s'accrochant à la signification erronée donnée à ladite remarque[54] de l'Imam Sadiq (p), s'appliquèrent à dénigrer les chiites, pour les dénoncer injustement comme étant des égarés, ignorant tout simplement qu'en vérité la signification réelle de la remarque du Saint Imam n'est que la traduction fidèle du versets coranique suivant: «Dieu efface ce qu'Il veut. Il confirme aussi. Et la prescription mère est auprès de Lui »[55]. Ce qui signifie que Dieu pourrait faire apparaître à travers une déclaration du Saint Prophète (pbsl) ou de son vicaire, ou par un quelconque autre moyen, toute chose qu'il est opportun d'énoncer, mais qu'Il le change ou l'abolit par la suite, bien qu'Il ait une pleine connaissance de tous ses aspects.
Par conséquent, la signification correcte de la remarque de l'Imam Dja'far Sadiq (p) est la suivante: "Dieu ne s'était jamais manifesté à travers une affaire autant qu'Il s'est manifesté dans l'affaire d'Ismâ’îl (fils de l'Imam Dja'far Sadiq), car étant le fils aîné de l'Imam Sadiq (p) il apparaissait aux yeux des gens que c'est lui l'héritier présomptif de son père à l'Imâmat. Par conséquent, Dieu le fit périr[56] afin avant son père pour faire savoir aux gens qu'il n'était pas destiné à succéder à l'Imam Dja'far Sadiq (p) comme Imam.[57]
Ce qui s'approche de cette signification de Badâ, c'est la question de l'abrogation des statuts des lois divines antérieures par celles révélées à notre Prophète (pbsl) ou même, l'abrogation de certains commandements apportés par notre Prophète lui-même.
XII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES STATUTS LE'GAUX DE LA RELIGION
Nous croyons que Dieu Tout-Puissant a prescrit des commandements au bénéfice de Ses serviteurs. Les préceptes qui nous sont particulièrement bénéfiques sont aussi obligatoires pour nous. Il a interdit et déclaré illicites pour nous les choses qui nous sont nuisibles. Il a recommandé les choses qui nous sont utiles jusqu'à un certain point. Tout ceci constitue une justice et une grâce de la part de Dieu envers Ses serviteurs. Dieu a envoyé Ses commandements pour envelopper tous les événements et incidents, même si nous n'avons pas toujours accès à tous ces commandements. Mais rien n'est, en fait, au-delà de la portée des commandements divins. En d'autres termes, nous devons savoir que Dieu ne nous ordonne pas de faire ce qui est mauvais, ni n'interdit pour nous ce qui est utile. Mais certaines écoles juridiques de l’islam affirment que, est mauvais ce que Dieu nous interdit de faire, et est bon ce que Dieu nous ordonne de faire, et qu'il n'y a rien qui soit bon ou mauvais intrinsèquement dans les actes eux-mêmes.
Cette croyance est généralement considérée comme étant contraire à la raison et au bon sens commun, car les tenants de cette croyance pensent que Dieu peut ordonner ce qui est mauvais et interdire les choses qui sont bonnes. Mais nous avons déjà mentionné qu'une telle notion est absolument sans fondement, parce qu'elle implique que Dieu serait ignorant et incapable de faire certaines choses, ce qui est, à notre sens, tout à fait au-dessus de ce qu'ils avancent.
En un mot, la croyance correcte est de dire que Dieu n'a aucun avantage à nous ordonner de faire les bonnes choses et à nous interdire de faire les mauvaises choses, bien au contraire, il est seulement de notre propre intérêt et à notre propre avantage de suivre les commandements divins. Puisque certaines actions sont bonnes et certaines autres mauvaises, Dieu nous a commandé, pour notre bien, d'accomplir celles qui sont bonnes, et de nous abstenir de celles qui sont mauvaises. Ces commandements de Dieu qui nous obligent à faire certaines choses et nous interdisent à en faire d’autres choses ne sont pas sans finalité, car Dieu n’ordonne ni n’interdit à Ses serviteurs par simple jeu.
CHAPITRE II : LA PROPHETIE
Notre croyance concernant:
÷ La Prophétie
÷ La Prophétie en tant que grâce (divine)
÷ Les miracles des prophètes
÷ L'infaillibilité des prophètes
÷ Les attributs des Prophètes
÷ Les Prophètes et leurs livres
÷ L’islam
÷ Le législateur de l’islam
÷ Le Saint Coran
÷ La méthode de prouver l’islam et les législations antérieures.
XIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA PROPHETIE
Nous croyons que la Prophétie est une responsabilité divine dont Dieu charge Ses serviteurs élus parmi ceux qui sont les plus parfaits et qui jouissent d'une position exaltée. Dieu les désigne pour qu'ils guident les gens vers la Paix, la prospérité et la perfection.
Dieu envoie Ses prophètes avec une mission divine afin qu'ils purifient les gens de l'immoralité, des actions pécheresses, des mauvaises habitudes et des coutumes nuisibles, et pour qu'ils leur enseignent la Sagesse et le Savoir ou, en un mot, afin de permettre à l'homme d'atteindre à la faite de la perfection digne de l'humanité dans les deux mondes.
Nous croyons que Dieu, le Miséricordieux, envoie, selon la loi de la grâce divine, dont la signification sera expliquée plus loin, Ses prophètes, afin qu'ils accomplissent la mission de la Prophétie en guidant les gens et en opérant une réforme dans le monde. Ils sont en fait les représentants de Dieu, agissant en qualité d'intermédiaires entre Lui et les gens.
En outre, selon notre croyance, Dieu n'a pas donné à l'humanité le droit de désigner, de choisir ou de nommer quiconque comme prophète. Les gens n'ont pas leur mot à dire en la matière. Seul Dieu a autorité pour choisir et désigner Ses prophètes, étant donné qu'Il dit: «Dieu sait mieux où assigner la charge d'être Son messager ! »[58]
C'est pourquoi, les gens doivent sans hésitation reconnaître les prophètes et suivre leurs commandements et enseignements. Ils ne doivent pas mettre en question l'autorité des prophètes. Ils n'ont pas le droit de les contredire, car Dieu les a envoyés comme guides, porteurs de la bonne nouvelle, et avertisseurs de ce qui arrivera.
XIV– LA PROPHETIE EN TANT QUE GRACE (DIVINE)
L'homme est un être étrange. Sa condition est surprenante, et sa création, sur les plans de son corps, de son âme et de son intellect, est très mystérieuse et déconcertante. En fait, chaque être humain a été créé sous une forme particulière et avec des caractéristiques spéciales. Il possède de telles tendances innées qu'elles le conduisent aussi bien vers le mal que vers le bien.
Parfois l'homme devient l'esclave de ses passions, de son égoïsme, de son avidité, de sa vanité, et parfois, il se sent le besoin d'affirmer sa supériorité sur les autres, d'amasser des fortunes et de chercher la gloire dans ce monde. Dieu dit dans le Saint Coran: «Certes oui, l'homme est en perdition...».[59] Dans une autre Sourate, Il dit: «Vraiment, l'homme se rebelle, dès qu'il se voit au large ».[60] Il dit encore: «L'âme de l'homme l'incite au mal».[61]
Il y a d'autres versets qui indiquent que l'homme a été créé avec des sentiments et des inclinations réfractaires. Toutefois, Dieu a doté l'homme d'une faculté intellectuelle qui le guide vers le mieux-être et la prospérité. IL l'a également doté d'une conscience qui l'incite à éviter de commettre des mauvaises actions et des injustices, et qui le met en garde contre les mauvaises conséquences des agissements ignobles.
Il y a toujours conflit entre les désirs temporels et la raison à l'intérieur de l'homme lui-même. Celui qui parvient à maintenir ses tentations sous le contrôle de son intellect se trouve au nombre de ceux qui suivent la Voie de la Noblesse et de la Vertu et qui ont atteint à la lumière spirituelle. Et celui qui laisse ses tentations dominer son intellect et sa raison s'égare et dévie du droit chemin, il est semblable à un animal sauvage sous une forme humaine.[62]
Le conflit demeure entre ces deux forces opposées à l'intérieur de l'âme humaine. Celui dont la raison l'emporte sur la passion se trouve parmi les gens les plus élevés sur le plan de leur position, les mieux dirigés sur le plan de leur humanité, et les plus parfaits sur le plan de leur spiritualité; alors que celui dont la passion a raison de lui descend parmi ceux qui se trouvent à la plus basse position et qui sont dégradés, sur le plan humain, au niveau des bestiaux. Ainsi, le résultat de la soumission d'un homme à ses passions est l'égarement et l'abandon du droit chemin de la guidance. Il est tel que le décrit le Saint Coran dans l’islam suivant: « Et la plupart des gens n'en sont pas à se faire croyants, quand même tu en serais avide ».[63]
En outre, l'homme n'est pas en position de distinguer ce qui est bénéfique de ce qui est nuisible pour lui, ni de connaître les causes de sa prospérité ou de son infortune car, en raison de son ignorance des choses qui l'entourent de tous côtés, et des choses qu'il a lui-même inventées, il est ignorant des réalités. Il ne peut comprendre les choses qui le concernent directement, ni n'est au courant des choses qui ont des effets généraux sur l'humanité et la société. Plus il essaie d'approfondir une chose, plus il se rend compte de l'étendue de son ignorance. L'homme a donc un besoin impérieux de quelqu'un qui lui montre la voie de la prospérité et de la guidance afin de pouvoir, grâce à son orientation éclairée, diriger son intellect et vaincre les mauvaises intentions qui l'habitent, lorsqu'il se trouve en proie au conflit entre sa raison et ses tentations.
Le moment où l'homme a le plus intensément besoin de la guidance de quelqu’un, c'est lorsque les propensions et les inclinations charnelles le trompent en lui présentant une image inversée de l'ordre réel des choses, le laissant prendre ses mauvaises actions pour de bonnes actions et ses bonnes actions pour de mauvaises actions.
Lorsque les désirs temporels de l'homme lui font perdre sa faculté de distinguer le bien du mal dans le jugement, chacun de nous, qu'on l'admette ou non, devient la victime de sa stupidité, et seuls ceux que Dieu a destiné à être pieux et infaillibles parviennent à avoir raison de leurs émotions et de leurs tentations.
C'est pourquoi il est difficile, même pour l'homme instruit et civilisé- et que dire alors du commun des mortels et des gens simples d'esprit ou ignorants- de parvenir tout seul à toutes les voies du bien et du mieux-être, et de savoir ce qui lui est utile et ce qui est nuisible (dan la vie présente et dans celle à venir) concernant sa propre personne, son milieu et sa société, et ceci même s'il se livre à des concertations avec ses semblables, et organise des débats avec eux sur le sujet.
Par conséquent, Dieu a dû envoyer aux hommes, par miséricorde et par bonté envers eux, des prophètes, afin que ceux-ci leur communiquent le Message Divin, les débarrassent des impuretés, leur enseignent le Livre et la Sagesse, les mettent en garde contre les conséquences de la corruption et de la destruction et leur annoncent la Bonne Nouvelle qui résultera des vertus et des bonnes actions accomplies pour le bien-être de l'humanité. En effet, Dieu dit: «C'est Lui Qui a envoyé chez les Gentils un messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse».[64]
La grâce de Dieu et Sa bonté envers Ses serviteurs sont nécessaires, car elles constituent le signe de Sa Perfection Absolue, puisqu'Il est Bon, Généreux et Bienfaisant envers Ses serviteurs. Si les conditions sont réunies pour que la Générosité et la Grâce de Dieu soient accordées, Dieu le Très-Haut, accorde obligatoirement Sa Grâce, car il n'y a pas de place pour l'avarice au sein de Sa Miséricorde, ni de défaillance dans Sa Générosité et Sa Largesse.
Le sens d'obligation, ici, ne signifie pas que Dieu recevrait un ordre d'un quelconque être et qu'Il lui obéirait. Dieu est au-dessus d'une telle hypothèse absurde. L'obligation a le même sens, ici, que dans l’énoncé: "Il est Auto-Existant", c'est-à-dire que cette Existence est inhérente à Dieu, et qu'il est impossible qu'elle se sépare de Lui. De la même façon, la Miséricorde et la Grâce ne peuvent être séparées de Dieu.
XV– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES MIRACLES DES PROPHETES (P)
Nous croyons que Dieu Tout-Puissant, qui investit Ses prophètes pour la guidance de l'humanité, fournit obligatoirement à Ses serviteurs le moyen de reconnaître et d'identifier chaque messager qu'Il leur envoie. Le seul moyen de rendre les gens capables d'identifier leur Prophète est de leur fournir une preuve ainsi qu'un argument[65] de sa Prophétie, et Dieu le fait nécessairement afin de compléter et parfaire pour eux Sa Grâce et Sa Miséricorde. Cette preuve est obligatoirement du genre de celles qui ne peuvent être établies que par le Créateur des êtres et le Régisseur des existences, et qui ne sont pas à la portée de quiconque n'est pas un Créateur Absolu, en un mot ladite preuve doit être nécessairement hors de la capacité des humains. C'est ce genre particulier de preuve qu'on appelle "miracle"[66], c'est-à-dire quelque fait tel qu'il est impossible à l'homme de l'imiter ou de reproduire son pareil.
De même qu'il est nécessaire que ce Prophète montre son miracle, et ce faisant, convainque les gens, de même, il est nécessaire que non seulement le commun des mortels, mais aussi les hommes du savoir et de sagesse, les savants et les experts, soient incapables de produire l'égal de ce miracle. En outre, il est nécessaire que le miracle soit concomitant à la proclamation du Prophète et serve d'argument pour lui. Une fois que des gens, comme les savants et les connaisseurs, se seront montrés incapables d'accomplir quelque chose de semblable au miracle du prophète, la preuve aura été fournie que l'exploit de ce dernier dépasse la capacité de l'homme et qu'il est surnaturel, ce que l'auteur de cet exploit surnaturel est au-dessus du niveau des êtres humains, en raison de sa communication avec le Régisseur des existences.
Lorsqu'un tel miracle est produit par une personne qui se proclame prophète, les gens ont devant eux une preuve évidente de la vérité de sa prophétie, et doivent par conséquent l'accepter comme prophète et se soumettre à lui, en embrassant sa foi et en suivant ses commandements. Ils ne pourront pas invoquer le prétexte de n'avoir pas été informés de sa prophétie par Dieu. La preuve ayant été ainsi fournie, il appartient à chacun de croire ou de ne pas croire.
Il est à constater que le miracle de chaque prophète concordait avec les conditions des arts et des sciences de son époque. Ainsi le bâton du prophète Moïse (p) détruisit tout ce que les magiciens produisaient. Cela eut pour conséquence que ces habilités n’auraient plus aucun effet et qu'il était humainement impossible de contrecarrer ce miracle, étant donné que leurs arts et sciences ne pouvaient rien contre lui.[67]
Il en alla de même pour le miracle du prophète Isâ (Jésus). Il consista à rendre la vue aux aveugles, à guérir les lépreux et à ressusciter le mort, car, à son époque, la science médicale était très populaire. Les gens instruits et les médecins, qui étaient tenus en haute estime par les gens, se trouvèrent désarmés devant les miracles du prophète ‘Isâ et ne purent que s'incliner devant lui.[68]
L'éternel miracle du Prophète de l’islam est le Saint Coran dont l’éloquence et le style incomparables constituèrent un défi à une époque où la rhétorique était l'art dominant dans la société et où les orateurs étaient tenus en très haute estime par le peuple. A l’époque de la révélation du Saint Coran, ceux qui se distinguaient par leur éloquence jouissaient de la priorité sur les autres dans la préséance. Mais l'avènement du Coran eut l'effet de la foudre sur eux. Le Saint Livre les humilia, les étonna et leur fit comprendre qu'ils ne pouvaient point se mesurer à lui. Aussi, constatant leur incapacité à se hisser à son niveau, ou même à essayer de l'imiter, s’inclinèrent-ils devant lui et obéirent-ils à ses commandements.[69] La preuve de leur impuissance devant le Coran est qu'il les défia tout d'abord de reproduire seulement dix sourates semblables aux siennes[70], et n'étant pas parvenus à relever ce premier défi, ils furent défiés alors de reproduire une seule sourate[71], ce qu'ils ne purent faire non plus. Pour notre part, ayant appris qu'ils furent incapables de relever le défi qu'il leur avait lancé et qu'ils recoururent, pour lui résister, aux lances, au lieu de l'éloquence, nous ne pouvons que constater que le Coran relève du miracle, et que Muhammad ayant apporté ce miracle pour accompagner son message, est pour nous le Prophète de Dieu et son Message est vrai.
XVI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'INFAILLIBILITE DES PROPHETES[72]
Nous croyons que tous les prophètes, ainsi que les douze Imâms de la Famille du Prophète Muhammad sont infaillibles, et donc immunisés contre les péchés et les erreurs. Certaines écoles juridiques musulmanes s'opposent toutefois à cette croyance et ne considèrent pas que les Prophètes de Dieu, et encore moins les Saints Imams, doivent être forcément infaillibles.
L'infaillibilité des prophètes signifie leur dépouillement de tout péché, majeur ou mineur, de toute erreur et de tout oubli. Et bien que de tels défauts soient humainement possibles, il est nécessaire que les élus de Dieu en soient dépourvus. Bien plus, il est nécessaire également que les prophètes soient préservés de la possibilités de commettre tout acte contraire à la bonne conduite, et ne se permettent pas une quelconque vulgarité ou légèreté telles que, par exemple, rire à haute voix, manger dans la rue, ou se livrer à tout acte contraire à la discipline sociale.
La preuve de la nécessité de l'infaillibilité[73] du Prophète est que, s'il lui était possible de commettre un péché, une erreur ou un oubli, dans ce cas nous nous trouverions devant une dilemme: soit nous devrions le suivre dans son péché ou son erreur, soit nous ne devrions pas. Dans le premier cas, nous aurions été autorisés par Dieu à commettre les péchés, ou même nous aurions eu l'obligation de le faire, ce qui est inconcevable logiquement et du point de vue de la religion. Dans le second cas, la raison d'être même de la Prophétie aurait disparu, car l'obligation de l'obéissance au Prophète est toujours inhérente à la Prophétie.[74]
Et si nous admettions que ses actes ou ses paroles puissent avoir la possibilité du péché ou de l'erreur, nous devrions alors envisager de ne pas le suivre dans tel ou tel enseignement ou commandement, et il s'ensuivrait que la raison d'être même de la Prophétie disparaîtrait, et le prophète deviendrait un homme comme n'importe quel autre, et sa parole et sa conduite n'auraient plus cette haute valeur absolument crédible. De même, il s'ensuivrait qu'on n'aurait pas à obéir nécessairement à ses ordres, et qu'on n'aurait pas une confiance absolue dans ses paroles et ses actes. Cette preuve de l'infaillibilité du prophète s'applique exactement à l'Imâm, car celui-ci est censé être désigné par Dieu pour la guidance de l'humanité après le Prophète, comme nous allons le voir dans le chapitre de l'Imâmat.
XVII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES ATTRIBUTS DU SAINT PROPHETE (PBSL)
Nous croyons qu'au même titre que l'infaillibilité, le prophète doit jouir des meilleures et des plus perfectionnées des qualités morales et intellectuelles, telles que le courage, le sens de la direction avisée, l'endurance, la vivacité d'esprit, et l'intelligence, de sorte qu'aucun autre être humain ne lui soit égale dans celles-ci, autrement il n'aurait pas mérité d'avoir la responsabilité de la présidence générale de toute l'humanité ni le pouvoir de diriger le monde entier.
De même, nous croyons qu'il doit être de noble naissance, honnête, véridique, dépouillé de vices même avant l'avènement de sa Prophétie, afin que les gens puissent avoir confiance en lui et éprouver de l'estime et de l'affection pour lui, ou plutôt pour qu'il mérite cette haute position Divine.
XVIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES PROPHE`TES ET LEURS LIVRES
Nous croyons qu'en général tous les Prophètes et les Messagers, de même qu'ils sont infaillibles et purs, sont dans le Droit Chemin[75]. Nous croyons que renier leur Prophétie, les injurier ou se moquer d'eux est un blasphème, car les renier revient à renier notre Prophète qui nous a indiqué leur Prophétie et leur véracité.
Mais nous avons surtout l'obligation de croire aux Prophètes connus par leurs noms et leurs Lois, tels qu'Adam, Noé (Nûh), Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwûd), Salomon (Sulaymân), Moïse (Mûsâ), Jésus (‘Isâ), et tous ceux qui sont mentionnés dans le Coran. Quiconque renie l'un d'eux aura renié tous les autres et aura renié surtout la Prophétie de notre Prophète (pbsl).
De même, il est obligatoire de croire à leurs Livres et à ce qui leur a été révélé. Cependant, en ce qui concerne la Thora et les E'vangiles dans leur version actuelle, il a été établi qu'ils ont été dénaturés et qu'ils diffèrent de ce que Dieu a révélé, en raison des changements, des substitutions, des ajouts et des additions qu'ils ont subis depuis les époques de Moïse et de Jésus. Ce qu'il en reste a été, entièrement, ou pour la plus grande partie, inventé par leurs adeptes et partisans après leur disparition.
XIX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’ISLAM
Nous croyons que la seule religion acceptable par Dieu est la religion divine de l’islam[76]. L’islam est la Vraie Loi Divine. Il est la dernière de toutes les religions, la plus parfaite d'entre elles et la plus apte à assurer la prospérité de l'humanité et l'ensemble de ses intérêts dans ce monde et dans la Vie future. Il est valable pour toutes les époques et le restera, et il n'est susceptible de subir aucun changement ni aucune modification. Il renferme tous les systèmes et règles individuel, sociaux et politiques. Et étant donné que l’islam est la dernière des législations divines et qu'il n'attend pas l'avènement d'une autre législation destinée à réformer cette humanité plongée dans l'injustice et la corruption, un jour viendra nécessairement où la religion musulmane deviendra assez forte pour étendre sa justice et ses préceptes au monde entier.
Si les dispositions de la Loi musulmane étaient totalement et correctement appliquées sur la terre, la paix régnerait totalement parmi les hommes, ils seraient au comble du bonheur et de la prospérité, de la dignité, de la satisfaction et de la moralité auxquels ils aspirent. L’injustice disparaîtrait de la surface de la terre, l'amour et la fraternité régneraient entre tous les hommes et il n’y aurait plus de trace de la pauvreté et de l'indigence.
Si nous constatons, aujourd'hui, que la situation de ceux qui se disent musulmans, est honteuse et misérable, c'est parce que la religion musulmane n'a pas été appliquée vraiment dans sa lettre et son esprit depuis la première époque de son histoire, ce qui eut pour conséquence une dégradation constante de l’état de la Communauté Musulmane pour aboutir à la situation lamentable dans laquelle nous nous trouvons actuellement, nous qui prétendons être musulmans. Ce n'est nullement l'attachement à la religion musulmane qui a causé aux musulmans ce retard honteux. Au contraire, c'est leur rébellion contre ses enseignements, leur mépris de ses Lois, la pratique de l'injustice et de l'agression tant parmi leurs rois que parmi leurs mendiants, tant parmi leurs dignitaires que parmi leurs masses populaires qui ont paralysé le mouvement de leur progression, détruit leur moral, entraîné leur malheur. Et il s'en est suivi tout naturellement que Dieu les a écrasés sous le poids de leurs péchés, car: «C'est que Dieu, vraiment, n'en est pas à changer un bienfait fait à un peuple, tant que qu'ils ne changent pas ce qu'ils ont en eux-mêmes ».[77] C'est là une Loi Divine irrévocable: « Vraiment, les criminels ne seront pas les gagnants ».[78] Et «Et ton Seigneur n'en est point à détruire des cités alors que leurs habitants en sont à se réformer »[79], et c'est pour cela que «Telle est la saisie de ton Seigneur quand Il saisit les cités lorsqu'elles sont prévaricatrices. Sa saisie est douloureuse, forte, vraiment ! »[80]
Comment peut-on donc attendre de l’islam qu'il sorte la Umma de l'abîme dans lequel elle est descendue, alors que les musulmans ne connaissent de leur religion et de ses nobles enseignements que le nom ? La Foi, l'honnêteté, la sincérité, la fidélité, la bonne conduite, l'amour du prochain sont les principes fondamentaux de l’islam, mais les musulmans ont abandonné ces principes depuis bien longtemps. Plus le temps s'écoule, plus ils s'enfoncent dans les divisions, la partition et la ramification, pour se transformer en une mosaïque de sectes et des courants avidement attachés aux attraits trompeurs de ce bas-monde, se disputant pour des illusions, se traitant réciproquement d'impies en s'appuyant sur des arguments fallacieux et à propos de questions qui ne les regardent pas.
Oubliant l'essence de la religion, ainsi que leurs véritables intérêts et les vrais intérêts de leur société, ces sectes et courants religieux se sont évertués à se quereller à propos de la création du Coran, du sens de l'avertissement et de la résurrection, de la date de la création du paradis et de l'enfer etc., n'hésitant pas à s'accuser mutuellement d'apostasie à propos de tels différends insolubles et sans grand intérêt. Leur division à propos de tels faux problèmes n'est que le signe de leur déviation du chemin que l’islam leur avait tracé, et de leur cheminement vers la perte et le périssement. Avec le temps, la déviation s'est accentuée pour s'enfoncer dans l'ignorance et l'égarement, et ils ont fini par s'occuper de banalités, de problèmes superficiels, de questions illusoires, de guerres intestines, de disputes creuses, de vantardises, et ce jusqu'au jour où l'Occident, cet ennemi qui ne cessait de guetter l’islam, a colonisé le territoire musulman pour surprendre les musulmans plongés qu'ils étaient dans leur sommeil profond, et les précipiter dans un abîme d'une profondeur invisible et dont seul Dieu voit le bout: «Et Ton Seigneur n'en est point à détruire à tort des cités alors que leurs habitants en sont à se réformer ».[81]
Donc, ce sont les musulmans eux-mêmes qui se sont acheminés vers l'abîme en raison de leur mauvaise conduite et de leurs mauvaises actions. Pour se sortir de leur situation désastreuse, les musulmans doivent impérativement, aujourd'hui et demain, repenser leur conduite et s'autocritiquer pour leurs erreurs du passé et du présent, se rééduquer et éduquer les générations futures en s'en tenant aux enseignements précieux de leur religion, afin d'effacer l'injustice et la tyrannie qui sévissent dans leurs rangs. Ils pourront ensuite remplir le monde de justice et d'équité après qu'il aura été plein d'injustice et d'iniquité, comme le leur ont promis Dieu et Son Prophète, et comme cela est attendu de la part de leur religion qui est la dernière des religions, et sans laquelle le monde ne connaîtrait ni la prospérité ni la réforme. Et il faut absolument un guide[82] pour débarrasser l’islam des illusions qui se sont accrochées à lui, et des innovations et des déviations qui se sont rattachées à lui, et pour sauver l'humanité de la corruption générale qui la souille, de l'injustice continue, qui l'assombrit, de l'agression permanente qu'elle subit et du non-respect des valeurs morales et de la vie humaine dont elle souffre. Que Dieu hâte donc sa venue, et qu'Il facilite son avènement.[83]
XX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE FONDATEUR DE L’ISLAM
Nous croyons que le fondateur de la religion musulmane est Muhammad (pbsl). Il est le Sceau et le maître de tous les prophètes. Il jouit d'une position de supériorité et de préséance sur eux tous. De même, il est le maître de toute l'humanité sans exception. Aucun homme vertueux ne l'égale en aucune vertu, personne n'atteint son niveau d'honneur, aucun sage n'approche de sa sagesse, et personne ne lui ressemble dans ses nobles moeurs, tout comme l'a dit Dieu l'Omniscient dans le Saint Coran: «Tu possèdes le plus haut caractère»[84]. Cette position distinguée et supérieure vis-à-vis de tous les autres êtres humains lui est impartie depuis le début de la création jusqu'au jour du jugement dernier.
XXI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE SAINT CORAN LES CROYANCES DES IMAMITES XXI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE SAINT CORAN
Nous croyons que le Coran est révélé par Dieu à travers Son Prophète et qu'il traite de tout ce qui est nécessaire pour la guidance de l'humanité. Il est le miracle éternel du Prophète, qu'aucun esprit humain n'a jamais pu imiter, que ce soit au niveau de l’éloquence qu’au niveau des connaissances et des vérités qu'il présente. Ce Saint Livre n'a subi aucun changement, aucune modification, ni aucune altération.[85] Le Coran que nous lisons aujourd'hui est exactement celui qui a été révélé au Saint Prophète. Quiconque prétend le contraire ou autre chose à ce propos, est pécheur, sophiste ou dans l'erreur, et dans tous les cas se trompe pleinement, car comme le dit le Coran:
« A qui le Faux ne parvient ni de devant lui ni de derrière lui »[86]
L'une des innombrables preuves de son inimitabilité et de son caractère miraculeux est le fait que ni le temps, ni les progrès scientifiques et artistiques n'entament rien de sa fraîcheur, son actualité, ses objectifs et ses idées, ni ne font apparaître une erreur par rapport à une théorie scientifique établie, et ce contrairement aux écrits des savants et des grands philosophes dont une partie au moins s'avère banale, grossière ou erronée à mesure que la recherche scientifique et les théories scientifiques progressent. Cela vaut même pour les plus grands savants grecs, tels que Socrate, Platon et Aristote, dont les successeurs n'ont pas manqué de souligner les erreurs qu'ils avaient commises, tout en les reconnaissant comme étant les pères de la science et tout en admettant leur supériorité intellectuelle.
Nous croyons aussi à l'obligation de respecter et de vénérer le Saint Coran à la fois en actes et en paroles. Il est formellement interdit d’en souiller ne fût-ce qu’un seul mot ou une seule lettre en connaissance de cause. De même qu’il est formellement interdit à une personne qui n’est pas en état de pureté de le toucher: «Que seuls les purifiés touchent »[87], peu importe que son manque de pureté soit dû à un incident majeur telle que la pollution séminale, les règles, les lochies, etc., ou à un incident mineur tel que le sommeil, à moins qu’on ait accompli l’ablution complète ou partielle conformément à ce qui est dit dans les traité de jurisprudence. Il est également interdit de brûler le Saint Coran et de le profaner de n'importe quelle façon considérée par les gens en général comme une profanation ou comme une forme de mépris, par exemple, le jeter, le salir, le piétiner, le mettre dans un endroit inconvenant. Si quelqu'un venait à l'avilir ou à le profaner délibérément, d'une façon ou d'une autre, il serait considéré comme un incroyant ou au nombre de ceux qui ne croient pas au caractère sacré du Saint Coran, et mériterait d'être traité en hérétique et en mécréant.
XXII- NOTRE METHODE DE DEMONTRER LA VERACITE DE L’ISLAM ET DES RELIGIONS PRECEDENTES
Si quelqu'un nous demande de prouver la véracité de la religion musulmane, nous pouvons en donner comme preuve son éternel miracle, le Saint Coran, et son inimitabilité déjà établie. Exactement comme nous le ferions pour nous en convaincre, lorsqu'un début de doute et d'interrogation nous traverserait nous-mêmes, ce qui arrive forcément à tout homme libre dans sa pensée, quand il se trouve dans la phase de formation de sa Foi ou de son affermissement.
Quant aux précédentes religions divines, nous ne pouvons pas, avant de croire à la véracité du Saint Coran ou si nous ignorions la religion musulmane, nous convaincre de leur véracité, ni en convaincre un sceptique, puisque ces religions n'ont pas laissé un miracle vivant, tel que notre Saint Livre, et que les exploits extraordinaires et les miracles des précédents prophètes, tels qu'ils sont rapportés par leurs adeptes, font l'objet de doutes et sont contestés d'une façon ou d'une autre. En outre, il n'y a pas dans des livres disponibles actuellement et attribués aux prophètes en question, tels que la Torah et l'E'vangile, quelque chose qui puisse sembler en elle-meme un miracle éternel, et nous servir par conséquent d'argument absolu et de preuve convaincante avant que l’islam témoigne de leur véracité.
Toutefois, si nous, musulmans, nous admettons la Prophétie des fondateurs des précédentes religions et que nous y croyons, c'est seulement parce que, une fois que nous avons cru à la véracité de la Religion Musulmane, nous avons l'obligation de croire à tout ce qu'elle nous rapporte et à tout ce qu'elle a confirmé. Or, parmi ce qu'elle nous rapporté et confirmé, figure la Prophétie d'un ensemble de Prophètes, comme nous l'avons mentionné précédemment.
C'est pourquoi le musulman est dispensé de rechercher et de vérifier l'authenticité de la religion chrétienne et des religions qui l'ont précédée, ayant déjà épousé l’islam, car croire à l’islam, c'est croire aux autres religions qu'il a admises et aux précédents messagers et prophètes, et le musulman ne doit pas faire de recherches sur l'authenticité desdites religions ni sur la véracité des miracles de leurs Prophètes puisque, en tant que musulman, il est censé y croire, ayant déjà cru à l’islam, et cela est suffisant.
Certes, si quelqu'un se met à vérifier la véracité de la religion musulmane sans parvenir à un résultat positif, il devrait logiquement- et selon l'exigence de la nécessité de la recherche et du savoir- rechercher la véracité de la religion chrétienne, car elle est la dernière des religions avant l’islam. Si ces recherches n'aboutissent pas non plus à une conclusion positive certaine, il doit alors passer à l'examen de la dernière religion avant le christianisme, c'est-à-dire la religion juive. Il doit procéder ainsi à l'examen des différentes religions, selon un ordre chronologique décroissant, jusqu'à ce qu'il parvienne à une certitude sur la véracité de l'une d'elles ou, à défaut, au refus de toutes, ensemble.
Par contre, pour les adeptes du judaïsme et du christianisme, leur croyance en leurs religions respectives ne les dispense pas de vérifier l'authenticité des autres religions. Ainsi, le juif ne doit pas se contenter de croire à la véracité de sa religion sans se donner la peine d'examiner la véracité du christianisme et de l’islam. Il doit procéder à des recherches et juger d'après la raison. Il en va de même pour le chrétien, lequel n'a pas à s'en tenir à sa croyance en Jésus (P), et il doit étudier l’islam et vérifier son authenticité. Il n'aura pas d'excuse s’il se satisfait de sa religion sans recherche ni examen des religions suivantes. Car ni le judaïsme, ni le christianisme, ne nient l'existence d'une religion postérieure à elles et abrogeant leurs Lois. Ni Moïse, ni Jésus (P) n'avaient dit qu'il n'y aurait pas de prophète après eux.
Comment, dès lors, serait-il possible que les juifs et les chrétiens puissent se cantonner dans leur religion et s'y fier totalement avant d'avoir examiné la véracité de la religion qui a suivi la leur, c'est-à-dire le christianisme pour les Juifs, et l’islam pour les chrétiens et les Juifs ?
La raison naturelle veut qu'ils procèdent à l'examen de la véracité de cette doctrine postérieure: si sa véracité est établie, ils doivent abandonner leur religion pour l'épouser, dans le cas contraire seulement, ils pourraient en toute logique conserver leur religion avec une conscience tranquille.
Alors que le musulman, comme nous l'avons dit, s'il a déjà cru en l’islam, n'a pas à examiner les religions qui ont précédé la sienne, ni celles qui prétendent lui succéder. Car pour les précédentes, étant censé y croire, pourquoi devrait-il rechercher la preuve de leur véracité ? L’islam lui ayant indiqué qu'elles sont abrogées par la Loi islamique, le musulman ne doit se conformer ni à leurs Livres ni à leurs Lois. Quant aux prétendus religions postérieures[88], pourquoi le musulman se fatiguerait-il à chercher la preuve de leur véracité, alors que son Prophète, le véridique, l'honnête, qui sait ce qu'il dit, comme l'affirme le Saint Coran: « Et il ne parle non plus d'impulsion: ce n'est là que Révélation révélée »[89] a affirmé: « Il n'y aura pas de Prophète après moi ».[90]
Certes, avec le recul et l'éloignement de l'époque du fondateur du message de l’islam, des écoles juridiques et des courants se sont constitués et ramifiés pour offrir aux musulmans des voies différentes et variées. Le musulman doit alors suivre la voie qu'il estime en mesure de le conduire à connaître les préceptes de l’islam, tels qu'ils ont été révélés au fondateur du message, le Prophète Muhammad (pbsl), car le musulman a l'obligation de se conformer à toutes les dispositions de la Loi, tels qu'elles ont été révélées. Mais comment peut-il connaître leur version originale exacte, alors que les musulmans sont divergents et que les écoles juridiques sont divisées à ce propos, puisque ni leur prière n'est exactement la même, ni leurs actes cultuels ne sont homogènes, ni leurs façons d'appliquer les statuts sociaux ne sont identiques? Que doit-il faire alors, face à ces divergences ? De quelle façon doit-il prier ? Quelle opinion doit-il suivre dans ses actes cultuels et ses rapports sociaux, tels que le mariage, le divorce, l'héritage, la vente, l'achat, l'application des peines, le rachat, etc...?
En outre, il n'a pas le droit de se contenter d'imiter la voie suivie par ses parents, ni de se fier à ce qui est adopté par sa famille et ses amis dans ce domaine. Il doit, au contraire, être convaincu dans son for intérieur et devant Dieu l'Omniscient de la rectitude des enseignements qu'il suit car, dans ce domaine, il ne saurait être question d'agir ni par courtoisie, ni par dissimulation, ni avec partialité, ni avec esprit de corps.
Il faut qu'il s'assure qu'il suit la meilleure voie qu'il croit à même de l'acquitter vis-à-vis de Dieu des obligations qu'Il lui a imposées, et de le mettre à l'abri de toute punition et de tout reproche de la part du Seigneur. Une fois certain que la voie choisie est celle que Dieu veut qu'il suive, il ne doit craindre rien ni personne pour son choix. Dieu le Tout-Puissant a dit: «L'homme pense-t-il qu'on le laissera pour rien?»[91], et «l'homme, plutôt, est clairvoyance pour lui-même»[92]. «Ceci est un rappel. Que qui veut prenne donc chemin vers son Seigneur».[93]
Ainsi, le musulman doit se demander, par exemple, tout d'abord si la voie qu'il faut suivre est celle des Ahl-ul-Bayt ou une autre voie. Et s'il choisit la voie des Ahl-ul-Bayt, il doit ensuite se demander laquelle des écoles suivant cette voie, celle des chiites duodécimains ou l'une des autres, constitue le chemin le plus juste. Et s'il choisit la voie du sunnisme, il doit se demander laquelle des quatre écoles sunnites, et des autres écoles classées dans cette voie, il vaut mieux suivre ?
De telles interrogations naissent dans l'esprit de tout homme qui possède une pensée rationnelle et libre, et qui est déterminé à atteindre le droit chemin sans confusion. Partant de là, nous procéderons dans le chapitre suivant à l'étude de l'Imâmat, l'un des fondements de l’islam, selon l'école chiite imâmite.
CHAPITRE III L'IMAMAT
Notre croyance concernant:
÷ L'Imâmat
÷ L'infaillibilité de l'Imam
÷ Les attributs et le savoir de l'Imam
÷ L'obéissance aux Imams
÷ L'amour dû aux gens de la Demeure (p)
÷ L'Imâmat s'acquiert par stipulation
÷ Le nombre des Imams
÷ Al-Mahdi (p)
÷ Le Retour posthume
÷ La Dissimulation
XXIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'IMAMAT
Nous croyons que l'Imâmat est l'un des fondements de l’islam et que le musulman ne saurait compléter sa foi sans croire en ce fondement. A ce sujet, il n'est pas permis qu'un musulman se contente de suivre ses ancêtres, ses proches parents ou ses éducateurs, même s'ils jouissent d'une haute position de notoriété et d'honorabilité, car il est obligatoire pour le musulman d'établir sa croyance en l'Imâmat par des arguments et le raisonnement, exactement comme il le fait pour l’unicité de Dieu et la Prophétie.
Toutefois, croire que tout musulman ayant atteint l'âge de la majorité légale a le devoir de s'acquitter de ses obligations religieuses conduit nécessairement à croire, d’une manière ou d’une autre, à l'Imâmat, en ce sens que si celui-ci ne représente pas pour lui un fondement[94] de la religion à propos duquel il n'a pas le droit d’imiter une autre personne, du moins doit-il croire en l'Imâmat sous son autre aspect ou pour une autre raison, à savoir que le bon sens lui impose le devoir de s'acquitter de ses obligations religieuses correctement, c'est-à-dire de la manière dont Dieu nous a demandé de les exécuter. Or, étant donné que nous n'avons pas de certitude absolue quant au mode exact et originel de l'exécution de beaucoup d'entre elles, comme nous l'avons expliqué à la fin du chapitre précédent, nous devons nécessairement suivre, par acquit de conscience, quelqu'un qui assume la responsabilité de leur exactitude, en l'occurrence, l'Imam infaillible selon l'école Imâmite, ou un autre, selon les autres écoles.
De même, nous croyons que l'Imâmat est, à l’instar de la Prophétie, une grâce accordée par Dieu. Par conséquent, il y a nécessairement, à toute époque, une personne (Imam) qui succède au Prophète dans les fonctions de guider et d'orienter les gens vers la bonne voie et la prospérité de la vie présente et dans l’au-delà. Nous croyons aussi que l'Imam exerce sur les gens la même autorité générale que le Prophète, et qu'il a la charge de diriger leurs affaires, d’instaurer la justice et d'éliminer l'injustice, l'oppression et la corruption qui séviraient dans les rangs des musulmans. C'est la raison pour laquelle l’Imâmat est considéré comme étant le prolongement et la continuation de la Prophétie, et la preuve de la nécessité de l'envoi de messagers et de prophètes est la même preuve de la nécessité de la désignation d’un Imam pour succéder au Prophète.
C’est pourquoi nous disons que l'Imam ne peut être désigné que par un décret de Dieu communiqué par le Prophète ou par l'Imam précédent. L'Imamat ne peut être le résultat d'une élection ou d'un choix fait par les gens, et ceux-ci ne peuvent pas nommer un Imam quand ils le désirent, et le destituer pour rester sans Imam quand ils le désirent car, comme l'a dit le Prophète (pbsl): « Quiconque meurt sans connaître l'Imam de son temps meurt en païen».[95]
Par conséquent, il n'est pas possible qu'une époque de l'histoire demeure sans Imam à qui les gens ont l'obligation d'obéir et ce, peu importe qu'ils l'acceptent ou le refusent, qu'ils le soutiennent ou non, qu'ils lui obéissent ou non, qu'il soit physiquement présent ou en occultation, car de même qu'il est admis que le Saint Prophète Muhammad (pbsl) était demeuré hors de la vue des gens dans la grotte de T,hawr ou dans le défilé de Abû T,âlib, de même il est admissible que l'Imam disparaisse de la vue des gens[96] peu importe, rationnellement, que son occultation soit longue ou brève.
Dieu Tout-Puissant a dit dans le Saint Coran: «A chaque peuple un Guide »[97] et «Il n'y a pas de communauté où un avertisseur n'ait passé ».[98]
XXIV– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'INFAILLIBILITE DE L'IMAM
Nous croyons que l'Imâm doit être, tout comme le Prophète, immunisé contre tous les vices et turpitudes, manifestes ou cachés, depuis l’enfance jusqu’à la mort. Il doit être aussi dépouillé de toute impureté, incapable de commettre une erreur ou de faire l'objet de perte de mémoire, car les Imâms, à l'instar des prophètes, sont les protecteurs et les défenseurs de la Foi, et l'argument qui nous conduit à croire à l'infaillibilité des Prophètes doit nous conduire également à croire à l'infaillibilité des Imâms.
Il n'est pas impossible à Dieu de réunir le monde en un[99]
XXV– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES QUALITES ET LE SAVOIR DE L'IMAM
Nous croyons que l'Imâm, tout comme le Prophète, est supérieur à tout le monde en matière de qualités morales, telles que le courage, la générosité, la piété, la véracité, la justice, la prudence, la sagesse et la bonne moralité. L'argument qui appuie cette affirmation est le même que nous avons invoqué pour justifier la nécessité de possession de telles qualités par les prophètes.
L'Imâm tire son savoir, sa Sagesse et les commandements divins du Saint Prophète ou du précédent Imâm lequel les tire lui-même du Prophète. L'Imâm comprend chaque vérité par une inspiration divine et grâce à une force intérieure dont Dieu l'a doté. Chaque fois qu'il se penche sur quelque chose pour en connaître la vérité, il y parvient sans risque de se tromper, et sans avoir besoin de preuves rationnelles ni d'explications d'instructeurs, et ce bien que son Savoir soit susceptible de s'élargir et de s'approfondir. La preuve en est cette "Prière de demande" du Prophète: «O mon Seigneur, fais-moi croître en science ».[100]
Il est à noter que les recherches psychologiques ont démontré que durant une ou plusieurs heures dans sa vie, tout homme est capable d’apprendre certaines choses par intuition, laquelle constitue une partie de l’inspiration, et ce grâce à une force que Dieu a déposée en lui. Toutefois, cette force varie en puissance et en faiblesse d'un individu à l'autre. Dans pareil moment, l'esprit humain vole vers une connaissance qu'il acquiert sans avoir besoin de réfléchir ni d'ordonner les prémisses de manière à arriver à une conclusion probante ni de recevoir un enseignement quelconque; l'homme constate lui-même cette réalité dans plusieurs circonstances de sa vie. Ceci étant, il lui est donc possible, grâce à sa force intuitionnelle, d'atteindre les plus hauts voire les plus parfaits degrés de cette force, c'est ce qu'ont affirmé les philosophes du passé et de l'époque présente.
C'est la raison pour laquelle nous disons, ce qui est possible en soi, que la force intuitive chez l'Imâm, appelée la force spirituelle, atteint son haut de perfection. Grâce à la pureté de son âme, l'Imâm a la capacité de recevoir des informations sur des choses chaque fois qu'il le voudra, de quelque façon que ce soit et sans aucune interruption ni préambules ni aide d'aucun instructeur. Ces informations se révèlent dans son âme de la même façon que les images se révèlent clairement dans un miroir bien poli. Cette réalité qui devient évidente lorsqu'on étudie la biographie des Saints Imams tout comme l'étude de la biographie du Saint Prophète permet de se rendre compte de la supériorité de son savoir et de sa perfection spirituelle.
L'histoire projette une ample lumière sur le fait que les Saints Imams n'ont reçu aucune instruction de personne et qu'ils n'ont rien appris d'aucun instituteur ni d'aucun éducateur. Depuis leur plus tendre enfance jusqu'à leur maturité, ils n'ont appris la lecture et l'écriture de personne. L'histoire ne nous dit point qu'ils fussent allés à l'école ou qu'ils eussent eu des professeurs à aucun moment de leur vie.[101] Malgré cette absence de processus normal de l'apprentissage, nous savons que personne n'a pu atteindre leur haut niveau de connaissance et d'érudition. Lorsqu'on leur posait n'importe quelle question, ils répondaient promptement. Ils n'ont jamais eu à prononcer la phrase: "Je ne sais pas"[102], ni à demander à quelqu'un qui leur posait une question, d'attendre jusqu'à ce qu'ils en trouvent la réponse dans des livres ou après un délai de réflexion.
Hormis les Prophètes et les Imams, on ne peut citer personne dans l'histoire parmi les gens instruits qui, sans avoir fait d'études ni reçu d'éducation auprès d'un autre savant, n'ait aucun doute ou aucune difficulté à propos d'un problème ou une question qui lui est soumis, car ainsi est faite la nature humaine depuis toujours.
XXVI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'OBEISSANCE DUE AUX IMAMS
Nous croyons que les Imâms sont les "Gens d'autorité"[103] à qui Dieu a ordonné d'obéir. Ce sont eux qui sont les témoins de ce que font les gens. Ils sont les portes, la cause et les guides menant vers Dieu. Ils sont le Trésor de la connaissance divine, les Interprètes de la Révélation Divine, les piliers du monothéisme et les réceptacles du Savoir Divin.
D’après la Tradition du Saint Prophète, les Imams sont la source de paix et de tranquillité pour l'humanité et les protecteurs des gens contre l'influence de Satan.[104] Leur position parmi les habitants de la terre est similaire à celle des étoiles pour les habitants de cieux. Le Saint Prophète (pbsl) a dit: «Ils (les gens de ma Demeure) sont, au sein de cette Communauté, pareil à l'Arche de Noé, quiconque y monte est sauvé et quiconque s'en détourne périt en se noyant »[105], ce qui veut dire que quiconque suit les Saints Imams sera béni et quiconque se détourne d'eux sera ruiné. Le verset coranique ci-après a été révélé par Dieu à leur propos:
« Non mais ceux-là sont de nobles esclaves qui ne Le (Dieu) devancent pas en parole, tandis qu'ils agissent à Son commandement »[106]
Ils sont des personnes que Dieu a pleinement purifiées et débarrassées de toute souillure ", et c'est à leur propos que le verset de la purification a été révélé.[107]
Nous croyons que les ordres donnés par les Imams sont ceux-là mêmes donnés par Dieu, de même que leurs prohibitions sont celles de Dieu. Leur obéir ou leur désobéir, c'est obéir ou désobéir à Dieu. Les aimer et avoir de la déférence pour eux, c'est aimer et avoir de la déférence pour Dieu. E'prouver de l'animosité à leur égard, c'est éprouver de l'animosité envers Dieu. Désobéir à leurs ordres équivaut à désobéir aux ordres du Saint Prophète, et désobéir au Prophète c’est désobéir à Dieu.[108] C'est pourquoi il incombe à tout le monde de se soumettre aux Saints Imams, d'obéir à leurs ordres et de suivre leurs enseignements. Pour cela nous croyons que tous les préceptes de la religion puisent leur force dans les enseignements sacrés des Imams et qu’ils doivent être appris d’eux seuls. Nous ne pouvons pas bien nous acquitter de nos obligations si nous ne recevons les préceptes religieux de quelqu’un d’autre. Le musulman doit se contenter des commandements qui lui parviennent authentiquement des Saints Imams, car ceux-ci sont semblables à l'Arche de Noé: quiconque s'y embarque est sauvé, et quiconque s'en écarte est noyé et emporté par les vagues de la pollution et de la dégradation matérialiste et satanique.
Il n'importe pas maintenant de montrer que les Saints Imams sont les véritables successeurs du Saint Prophète et qu'ils détiennent les rênes du Gouvernement Divin, car leur époque est déjà bien lointaine. Même en démontrant ce fait nous ne pourrons pas les rétablir dans leurs droits ni faire revenir leur époque. Ce qui est important maintenant, c'est de savoir que, comme nous l'avons dit auparavant, il nous faut nous référer aux Saints Imams pour bénéficier de la guidance divine et pour comprendre avec exactitude les propos du Saint Prophète, car se contenter de se référer à des narrateurs et des savants qui n'avaient pas été éclairés par la connaissance des Saints Imams équivaudrait à dévier du droit chemin de l’islam, et ne permet pas au musulman d'être sûr de bien s'acquitter de ses obligations religieuses.
Etant donné l'existence de divergences de vues irréconciliables entre les différentes écoles juridico-religieuses, concernant les statuts légaux de l’islam, le musulman ne peut donc que choisir l'une d'entre elles, et ce choix ne doit se faire qu'après un examen approfondi de ces différentes écoles et après avoir acquis en son âme et conscience la conviction intime que l'école choisie lui permettra de connaître les vrais préceptes de Dieu et de s'acquitter correctement de ses obligations religieuses telles qu'elles ont été promulguées par Dieu. Car de même que le musulman a le devoir de connaître avec certitude les obligations religieuses qui lui sont imposées par Dieu, de même il doit acquérir la certitude de bien s'en acquitter puisque, selon les juristes, "La certitude de l'existence d'une obligation religieuse exige logiquement la certitude de son accomplissement".
Or, la preuve absolue, ou la certitude exigée, nous impose l'obligation de nous référer aux Saints Imams d'Ahl-ul-Bayt comme étant, après le Saint Prophète, la référence originelle des préceptes de Dieu. Cette preuve, nous l'avons au moins dans la tradition suivante sur l'authenticité de laquelle les chaînes de transmetteurs sunnites et chiites concordent: "J’ai laissé parmi vous ce qui vous empêchera à jamais de vous égarer après moi si vous vous y cramponnez: ath-Thaqalayn[109] dont l’un est plus grand que l’autre. Le Livre de Dieu qui est une corde descendue du ciel vers la terre, et (de) ma famille[110], les gens de ma demeure. Ces deux (legs) ne se sépareront point jusqu'à ce qu'ils me rejoignent au Bassin [Paradisiaque]".[111]
Si on réfléchit bien à cette tradition authentique, on ne peut qu'être convaincu de sa grande et profonde signification. Le Prophète (pbsl) nous y dit clairement qu'il nous a laissé un legs et que "tant que nous nous y accrochons, nous ne nous égarerons jamais". Et ce qu'il nous a laissé, ce sont les deux poids, qui sont inséparables, comme s'ils formaient une seule chose. Il ne suffit donc pas de s'attacher à l'un d'eux seulement, et c'est seulement en s'attachant à tous les deux que nous pourrons ne pas nous égarer après lui. Et lorsqu'il dit: «Ils ne se sépareront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils me rencontrent au Bassin», il nous indique que quiconque les sépare et ne s'accroche pas à tous les deux ensemble ne sera jamais bien guidé. C'est pourquoi ils sont "l'arche de Noé" (le Sauveur) et un refuge sûr pour les habitants de la Terre. Celui qui ne s'y accroche pas se noie dans les labyrinthes de la déviation, et ne saurait échapper au périssement. Cela signifie que se contenter de les aimer sans appliquer leurs paroles et sans suivre leur voie n'est qu'une fuite devant la vérité et une attitude propre à celui qui est aveuglé par le fanatisme, l'esprit de corps et le sectarisme, et qui ignore la méthode correcte d'explication d'une parole arabe claire et simple.
XXVII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L'AMOUR A VOUER AUX AHL-UL-BAYT (P)
Dieu le Très-Haut dit dans le Saint Coran: «Dis: Je ne vous en demande point de salaire, excepté de l’amour pour mes proches».[112]
Nous croyons qu'outre son devoir de suivre la voie des Ahl-ul-Bayt, chaque musulman a l'obligation de les aimer, car dans le verset susmentionné Dieu ordonne au Prophète (pbsl) de demander aux musulmans d'aimer ses proches.[113] Selon de nombreuses traditions concordantes du Saint Prophète (pbsl), il apparaît que manifester de l'amour vis-à-vis des Ahl-ul-Bayt est signe de foi, tandis qu’entretenir de la haine à leur égard est signe d'Hypocrisie[114]; il aime Dieu et Son Prophète quiconque les aime, et quiconque les hait, c’est Dieu et Son Prophète qu’il hait".[115]
L'amour des Ahl-ul-Bayt est un devoir obligatoire en Islam. C'est un fait que personne ne peut contester. Toutes les écoles juridico-doctrinaires islamiques sont d'accord sur ce point, mis à part les Nawâs,ib, un petit groupe qui a déclaré la guerre à la famille du Prophète, et dont le nom Nawâs,ib tire son origine de leur hostilité aux Ahl-ul-Bayt. De ce fait, les Nawâs,ib se sont rendus coupables de négation d'une obligation religieuse évidente. Or nier une obligation islamique, telle que la prière ou la zakât, cela équivaut à nier le message islamique lui-même; et celui qui se permet de commettre un tel péché est certainement négateur de l’islam, même s'il fait semblant de reconnaître les shahâdatayn (La Profession de foi islamique). C'est pour cela que la haine envers les Ahl-ul-Bayt est un signe d'hypocrisie, et leur amour un signe de Foi. C'est pourquoi aussi, détester les Ahl-ul-Bayt, c'est détester Dieu et Son Prophète.
Il ne fait pas de doute que le Très-Haut n'a rendu obligatoire leur amour que parce qu'ils en sont dignes, à cause de leur proximité de Lui, de leur position auprès de Lui, de leur pureté et de leur dépouillement de tout péché, de toute déviation et de tout ce qui suscite Son mécontentement et Sa Colère. Il est impossible de concevoir que Dieu nous impose d'aimer quelqu'un qui puisse commettre des péchés ou Lui désobéir, car Il n'a aucun lien de parenté ou d'amitié avec personne, et tous les gens ne sont pour Lui que des serviteurs créés sur un pied d’égalité: les plus nobles d'entre eux, à Ses Yeux, sont ceux qui sont les plus pieux.[116]
C'est pourquoi ceux dont Il a rendu l'amour obligatoire pour tous les gens, doivent être nécessairement les meilleurs et les plus pieux de tous; autrement d'autres auraient mieux mérité cet amour, ou bien Dieu préférerait tel serviteur à tel autre, par absurdité, sans raison et sans aucun critère de mérite, ce qui est inconcevable.
XXVIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LES IMAMS (P)
Nous ne croyons pas en nos Saints Imams de la même façon exagérée que les Ghulât et les Hulûlîyyûn[117], car «Quelle monstrueuse parole que celle qui sort de leurs bouches».[118]
Au contraire, nous croyons que les Saints Imams sont des êtres humains comme nous: ils ont les mêmes devoirs et les mêmes obligations que nous. Toutefois, ils sont des êtres honorés, que Dieu a favorisés d'une distinction particulière de piété, de dignité et d'autorité spirituelle. Les Saints Imams possèdent de tels mérites de savoir, de sagesse, de courage et de piété que personne ne peut égaler leur degré de perfection. C'est en raison de ces mérites que les Saints Imams constituent, après le Saint Prophète (pbsl), le dernier recours en matière de préceptes religieux, de jugement, de promulgation de Lois, d'interprétation du Saint Coran, etc. L'Imam Dja’far Sadiq (p) dit: " Si quelque chose nous est attribué (à nous, les Ahl-ul-Bayt) et qu'il est conforme à la raison et aux principes établis de la nature, vous ne devez pas le refuser, même si vous ne le compreniez pas; croyez-y, s'il est de nous, et rapportez-le aux autres. Mais si ce qui nous est attribué est contre la raison et le bon sens, ne l'acceptez pas ni ne le diffusez".[119]
XXIX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’IMAMAT EN TANT QU’UNE DESIGNATION DIVINE
Nous croyons que l'Imâmat, tout comme la Prophétie, ne peut échoir que par la décision de Dieu que Son Messager est chargé de transmettre; ou par l'Imâm précédent, s'il veut stipuler en faveur de son successeur[120]. De ce fait le statut de l'Imamat est exactement identique à celui de la Prophétie, en ceci que les gens n’ont pas le droit de décider du choix de celui que Dieu désigne comme Guide et Dirigeant de toute l’humanité, pas plus qu'ils n'ont le droit de le nommer, de proposer sa candidature ou de l'élire, car celui qui est doté d'un si haut degré de force spirituelle pour pouvoir supporter la responsabilité de guider les gens vers le Droit Chemin, ne saurait être présenté et nommé que par Dieu Lui-Même.
Nous croyons que, en maintes occasions, le Saint Prophète (pbsl) avait stipulé en faveur de son cousin, l'Imam Ali ibn Abi T,âlib, en tant que son successeur et guide des musulmans. De ce fait, il avait obtenu serment d’allégeance des musulmans qui l’avait reconnu en tant que commandeur des croyants et Gardien de la Révélation. Prenant la main de Ali le jour de Ghadîr, le Prophète (pbsl) dit: « Quiconque dont je suis le Maître, Ali que voici est aussi son Maître. O mon Dieu ! Sois l'ami de quiconque sera son ami, et l'ennemi [121]de quiconque sera son ennemi. Soutiens quiconque qui le soutiendra, et abandonne quiconque l'abandonnera. Et fais que la Vérité l’accompagne toujours partout où il sera ».
La première fois où le Saint Prophète (pbsl) désigna Ali à l'Imâmat sans équivoque fut lorsqu’il invita ses parents proches et éloignés et dit: « Celui-ci est mon Frère, mon légataire et mon Successeur. E'coutez-le donc et obéissez »[122]. Dans le temps où cet événement eut lieu, Ali n'avait pas encore atteint l'âge de la puberté. A maintes occasions, le Saint Prophète (pbsl) répéta ses paroles en faveur d’Ali en disant: «Tu es par rapport à moi ce que Hârûn (Aaron) était par rapport à Mûsâ (Moïse), à cette seule différence qu'il n'y aura pas de Prophète après moi ».[123]
Il y a beaucoup d’autres traditions prophétiques et des versets coraniques qui tendent à l'établissement de l'autorité générale de Ali sur les gens. Ainsi, on sait que le verste coranique suivant a été révélé à propos de l'Imam Ali, après l’offrande de sa bague (à un mendiant) alors qu'il était en état d'inclination: «Vous n'avez pas de Maître en dehors de Dieu et de Son Prophète et des vrais Croyants qui s'acquittent de la Prière et qui font l'aumône alors qu'ils s'inclinent pendant la Prière».[124]
On pourrait citer de nombreux autres versets coraniques et traditions authentiques pour corroborer ce qui vient d'être dit à propos de la preuve absolue de l'obligation de croire à l'Imamat de Ali, toutefois la diversité des thèmes que nous devons aborder ici ne nous permet pas de les citer tous.
Par la suite, l'Imam Ali, présenta et désigna l'Imam Hasan et l'Imam Husayn comme étant l'un après l'autre ses Successeurs à l'Imamat. L'Imam Husayn désigna à son tour son fils, l'Imam Ali Zaynu l-‘Abidîn comme Imam après lui. La succession à Imamat continua ainsi jusqu'au dernier Imam des Ahl-ul-Bayt, l'Imam de notre époque, le Mahdi promis, le Sauveur attendu, après qui il n'y aura plus d'Imam.
XXX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE NOMBRE DES IMAMS (P).
Nous croyons que les Imâms prédésignés qui ont qualité de l’Imamat authentique et à qui nous devons nous référer pour connaître les statuts légaux sont au nombre de douze[125]. Le Saint Prophète (pbsl) les avait désignés tous par leurs noms[126], et ensuite chacun d'eux a désigné son successeur.
Ce sont:
1– Abu l-Hasan, Ali ibn T,âlib, Al-Murtadhâ, né 23 ans av. l'Hégire et mort l’an 40 de l'Hégire.
2– Abû Muhammad, Al-Hasan ibn Ali, Az-Zaki, né en l’an 2 de l’Hégire et mort l’an 50.
3– Abû Abdillah, Al-Husayn ibn Ali, Sayyidu sh-shuhadâ, né en l’an 3 de l’Hégire et mort l’an 61.
4– Abû Muhammad, Ali ibn Al-Husayn, Zaynu l-‘A^bidîn, né en 38 de l’Hégire et mort en 95.
5– Abû Dja’far, Muhammad ibn Ali, Al-Bâqir, né en 57 de l’hégire et mort en 114.
6– Abû Abdillah, Dja’far ibn Muhammad, As,-Sadiq, né en 83 de l’hégire et mort en 148.
7– Abû Ibrâhîm, Mûsa ibn Dja’far, Al-Kâzhim, né en 127 de l’hégire et mort en 183.
8– Abu l-Hasan, Ali ibn Mûsa, Ar-Ridhâ, né en 148 et mort en 203.
9– Abû Dja’far, Muhammad ibn Ali, Al-Djawâd, né en 195 de l’hégire et mort en 220.
10– Abu l-Hasan, Ali ibn Muhammad, Al-Hâdi, né en 212 de l’hégire et mort en 254.
11– Abû Muhammad, Al-Hasan ibn Ali, Al-‘Askari, né en 232 de l’hégire et mort en 260.
12– Abu l-Qâsim, Muhammad ibn Al-Hasan, Al-Mahdi, né en 255 de l’hégire et demeure vivant jusqu’à ce jour (La paix soit sur Muhammad et ses successeurs élus).
Le douzième Imam est l’Argument de Dieu à notre époque. S’étant occulté sur ordre de Dieu, il réapparaîtra au moment où Il voudra, pour remplir la terre d’équité et de justice, comme elle est remplie d’oppression et d’injustice.
XXXI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE MAHDI (P)[127]
L’annonce de la réapparition de l'Imam Al-Mahdi (p) qui est un descendant de la Dame Fât,ima (p)[128], la fille du Saint Prophète (pbsl), à une époque où le monde aura été rempli d'injustice et d'oppression, qui seront remplacées, par ses soins, par la justice et l'équité, nous a été rapportée du Prophète (pbsl) par une chaîne de transmetteurs successifs. Toutes les écoles juridiques de l’islam ont rapporté les propos du Prophète (pbsl) concernant ce sujet, et elles les considèrent toutes comme authentiques, exception faite des divergences existant dans leurs croyances respectives à ce propos.[129]
La croyance en la réapparition de l'Imam Al-Mahdi (p) n'a pas été inventée par les chiites, comme le laissent entendre certains esprits malveillants et insidieux qui prétendent qu’exaspérés par l'excès d'injustice et d'oppression qui sévissait dans le monde, les chiites ont rêvé de l'avènement d'un dirigeant susceptible de purifier la terre de la souillure de l'injustice.
Si la croyance relative à la réapparition d'Al-Mahdî (p) n'avait pas été énoncée et établie par le Saint Prophète (pbsl), de façon à permettre à tous les musulmans de son époque d’en prendre pleinement conscience et d’y croire fermement, il n’aurait pas été possible aux imposteurs– tels que les Kaysâniyyah[130], les Abbassides et les Alides– qui, durant les premiers siècles de l’avènement de l’islam ont prétendu être le Mahdî, d’abuser de la crédulité des musulmans afin de s’emparer du pouvoir. Ils voulaient, à travers cette prétention, exploiter la vraie croyance islamique à laquelle adhéraient tous les musulmans, afin d’exercer leur influence sur le grand public.
Nous, les chiites, tout en croyant que la religion musulmane est la vraie et la dernière religion révélée, et tout en n'espérant en l'avènement d'aucune autre religion pour réformer l'humanité, en dépit de l’expansion de l’oppression et de l’injustice comme nous le constatons actuellement dans le monde, au point qu’il ne demeure plus de place pour la justice et la réforme au sein des gouvernements actuels, et quoique nous voyions les musulmans eux-mêmes s’écarter de leur religion et en suspendre les lois dans tous les pays islamiques, où un sur mille de ses préceptes ne sont même pas appliqués, nous espérons, malgré tout, au retour en puissance de la religion musulmane qui sera en mesure de réformer ce monde qui est submergé par la corruption et l’injustice.
Cependant l’islam ne saurait reprendre ses forces et rétablir son contrôle sur l'humanité tant qu'il demeurera dans son état actuel où les divisions en ce qui concerne ses statuts, ses lois et ses enseignements, déchirent ses adeptes, qui ont accepté et acceptent encore de nos jours toutes les hérésies que ses lois ont connues, et toutes les inventions et les aberrations qui l'ont déformé. Non, l’islam ne saurait se redresser que si un grand réformateur apparaît pour le reprendre en main, réunifier ses adeptes, éliminer la déviation qu'on lui fait subir, le débarrasser des inventions et des aberrations qu'on lui a rattachées. L'apparition d'un tel dirigeant n'est concevable qu'à la suite de l'intervention d'une grâce divine qui fera de lui un dirigeant "Bien Guidant et Bien Guidé", digne d'une aussi haute position que la prise en charge de la direction générale des affaires de l'humanité, et doté de cette force extraordinaire qui le rendra capable de remplir la terre d'équité et de justice après qu'elle aura été plongée dans un océan d'injustice et d'oppression.
Bref, la nature de cette situation corrompue jusqu'à l'exaspération dans laquelle sombre l'humanité, et la croyance en notre religion et dans le fait qu'elle est la dernière des religions, rendent nécessaire l'attente d'un tel réformateur, Al-Mahdi, pour sortir le monde de l'impasse actuelle. C'est pourquoi toutes les écoles islamiques, et même toutes les nations non musulmanes, ont cru à cette attente. Mais la différence entre les chiites imâmites et les autres, c'est que les premiers croient que ledit réformateur "Bien-Guidé" est une personne connue, née en l'an 256 de l'Hégire, et toujours vivante, qu'il est le fils d'Al-Hasan Al-‘Askari, et que son nom est Muhammad.
Le Saint Prophète (pbsl) et ses nobles descendants (p) nous ont informés de la nouvelle de sa naissance et de son avènement, de telle façon que cette nouvelle nous est parvenue par des hadîths authentiques concordants. Nous croyons que la chaîne de l'Imamat ne s'interrompt jamais. Elle continuera, d'une façon ininterrompue, sur cette terre, bien que l'Imam puisse rester invisible aux hommes jusqu'au moment où Dieu voudra bien qu'il réapparaisse, à une époque fixée d'avance. C'est là un mystère divin, que Seul Dieu connaît.
Sa longévité exceptionnelle est certes un miracle de Dieu, mais ce miracle n'est pas plus extraordinaire que celui dont il avait déjà été l'objet, à savoir son accession à l'Imâmat de l'humanité alors qu'il avait à peine cinq ans, après la mort de son père. Ce miracle n'est pas non plus davantage étonnant que celui de Jésus fils de Marie (p), qui devint prophète et put parler aux hommes étant encore bébé.
Par ailleurs, une longévité hors du commun, ou considérée comme telle, n'est pas impossible en médecine ou scientifiquement parlant, quoique la médecine ne soit pas encore parvenue à prolonger la vie d'une telle façon. Et même s'il est impossible à la médecine de réaliser un tel exploit, Dieu Tout-Puissant est capable de tout faire, puisqu'Il avait déjà accordé à Noé une très longue vie, et la survie à Jésus, selon ce que nous affirme le Saint Coran. Et s'il était permis de douter de ce que dit le Saint Coran, il faudrait dire adieu à l’islam.
Ce qui est vraiment surprenant, c'est le fait qu’un musulman puisse être sceptique sur la possibilité d'une telle longévité extraordinaire, alors qu'il prétend croire au Livre de Dieu ! Il est à noter, à ce propos, qu'attendre la venue du Réformateur et Sauveur al-Mahdî dont il est question ne signifie pas que les musulmans doivent rester les bras croisés et abandonner leurs obligations religieuses qui consistent, entre autres, à soutenir l’islam, lutter pour sa cause, appliquer ses lois, commander le bien et interdire le mal. Bien au contraire, il incombe au musulman assujetti à la Loi de se conformer à ses préceptes et de déployer tous les efforts possibles pour les connaître dans leur sens authentique, à travers leurs véritables canaux de transmission. Ils sont donc tenus, autant que faire se peut, d'ordonner le bien et d'interdire le mal, car chacun de nous est responsable et chacun devra rendre compte de sa responsabilité.[131]
Partant, personne n'est autorisé à négliger ses devoirs en attendant la venue du Réformateur Bien Guidé, car la venue de ce Sauveur ne dispense personne d'aucun de ses devoirs, ni n'autorise l'ajournement d'une obligation, ni ne permet aux musulmans de vivre dans l'indifférence, la négligence et l'apathie, comme un bétail sans berger.[132]
XXXII- NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE RETOUR POSTHUME[133] LES CROYANCES DES IMAMITES XXXII- NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE RETOUR POSTHUME[133]
L'une des croyances que les chiites duodécimains ont héritées des Ahl-ul-Bayt (p) est celle du retour posthume, c'est-à-dire que Dieu ressuscitera, pour un temps limité, une partie des morts dans la forme qu’ils possédèrent avant de mourir. Certains de ceux qui retourneront à la vie seront honorés par Dieu, d'autres seront disgraciés. Les droits de ceux parmi eux qui auraient été spoliés seront arrachés aux malfaiteurs pour leur être restitués. Cela aura lieu après l’avènement de l'Imâm Al-Mahdî (p).
Les personnes destinées à retourner à la vie après la mort et à retourner dans ce monde sont soit celles qui auront atteint un très haut degré de piété et de foi, soit celles qui auront atteint le pire niveau de corruption et de malfaisance. Après être restées un certain temps en vie, elles mourront de nouveau et retourneront à l'autre monde pour y recevoir la récompense ou la punition qu'elles auront méritée.
Dieu fait justement allusion au retour posthume, dans le Saint Coran, lorsqu'IL évoque le désir des revenants qui, n'ayant pas su ou voulu se réformer lors de leur retour, ont mérité la punition de Dieu de vivre une troisième fois: "Ils (les infidèles) diront: « Notre Seigneur ! Tu nous as fait nourrir deux fois, et redonné la vie deux fois. Nous avons reconnu nos péchés. Y a-t-il un moyen d’en sortir ?"[134]
En effet, le Saint Coran ainsi que les nombreux propos rapportés des guides infaillibles (p) ont mentionné le retour posthume, la majorité des chiites imâmites y croient, excepté une minorité d’entre eux qui, faisant une mauvaise interprétation desdits versets et récits traditionnels, affirment que le retour posthume n’est autre que la rétrocession, lors de l’avènement de l’Imâm Al-Mahdi (p), des pouvoirs temporels aux mains des gens de la Demeure Prophétique (p).
Les Sunnites considèrent la croyance en le retour posthume comme l’une des croyances non islamiques qu'ils n'hésitent pas à dénoncer. Leurs traditionnistes discréditaient tout rapporteur ou transmetteur de hadiths qui souscrivait à cette croyance. Non seulement ils la considèrent comme une forme de mécréance et de polythéisme, mais pire encore, car c'est surtout à cause de cette croyance que les chiites imâmites ont été dénigrés et anathématisés.
Or, il ne fait pas de doute qu'il s'agit là d'un exemple typique de réaction exagérée et disproportionnée qui sert de prétexte aux différentes écoles juridiques de l’islam pour s'entredénigrer et s'entrediffamer. Car, en réalité, il n'y a pas lieu de dramatiser et de réagir avec une telle véhémence contre cette croyance qui ne froisse nullement la croyance au monothéisme, ni à la Prophétie, mais au contraire les confirme, puisque le Retour est un Signe de la Toute-puissance absolue de Dieu, au même titre que la Résurrection et le Jour du Jugement.
En fait, le Retour Posthume équivaut à l'un des miracles qu'accomplissait le Prophète ‘Isâ lorsqu'il ressuscitait les morts, mais à cette différence près que, dans le cas du Retour Posthume, le fait miraculeux est plus prononcé puisqu'il s'agit de ressusciter des morts en état de décomposition totale et réduits en poussière, comme le décrit le Saint Coran: «Il (le mécréant) dit: "Qui va redonner la vie aux ossements alors qu’ils sont réduits en poussière ? Dis: "Celui Qui les a créés une première fois leur redonnera la vie. Il Se connaît parfaitement à toute création."».[135]
Ainsi, la croyance au Retour Posthume ne saurait être assimilée au blasphème ni au polythéisme. Ceux qui ont dénoncé la croyance au Retour en l'assimilant à la croyance à la métempsycose, laquelle est rejetée par l’islam, ignorent tout simplement la différence entre la transmigration des âmes et la résurrection des corps. Or, il s'agit d'une différence majeure puisque, dans le premier cas, il est question du déplacement de l'âme d'un corps vers un autre, alors que dans le second cas, celui de la résurrection corporelle, l'âme retourne au corps auquel elle appartenait à l'origine, et ce corps revient à la vie sous sa forme et sa structure originelles. En tout cas, si l'on peut supposer que le retour d'un mort à la vie serait une forme de transmigration, la résurrection de morts opérée par Jésus (p) fils de Marie équivaudrait aussi à une sorte de transmigration, et il en irait de même de la Résurrection du Jour du Jugement, ce qu'aucun musulman ne saurait admettre.
Ceci dit, l'objection à la croyance au Retour Posthume ne se ramène plus qu’à deux possibilités:
1- Soit que le Retour Posthume est irréalisable,
2- Soit que les traditions le concernant ne sont pas justifiées.
Et même dans l’hypothèse que ces deux aspects relatifs au Retour Posthume seraient discutables, cette croyance ne doit pas donner lieu à une telle véhémence et les tenants de cette croyance ne méritent pas pour cela d'être accusés, par leurs adversaires, de dévier de la Voie de l’islam. Car il y a tant de croyances, parmi les autres écoles juridiques islamiques, qui sont logiquement impossibles, ou qui ne sont pas fondées sur un texte authentique, mais dont les tenants ne sont pas pour autant qualifiés de polythéistes ni accusés d'avoir dévié de l’islam! Les exemples de telles croyances sont nombreux: la croyance de certains sunnites à la possibilité que le Saint Prophète (pbsl) eût été amnésique ou capable de commettre des péchés[136], ou que le Saint Coran préexiste[137], ou que le Saint Prophète (pbsl) n'ait pas désigné son Successeur, etc...
La supposition de l'impossibilité du Retour Posthume est islamiquement sans aucun fondement car, comme nous l'avons déjà dit, le Retour est une sorte de résurrection des corps comme celle du Jour du Jugement, à cette différence près qu'elle a lieu dans ce bas-monde. Par conséquent, l'acceptation de la possibilité de la résurrection des corps le Jour du Jugement devient la preuve de la possibilité de la résurrection des corps dans ce monde-ci. Il n'y a aucune difficulté à comprendre une chose si simple. Mais si, malgré cela, le Retour nous semble quelque chose qui suscite l'étonnement, c'est parce qu'il ne nous est pas familier dans notre vie d'ici-bas, et parce que nous n'en savons pas assez sur ce qui pourrait le justifier ou l'empêcher, pour l'admettre ou le récuser. Or l'esprit humain admet difficilement ce qui ne lui est pas familier. C'est comme celui qui s’étonne: « Qui va redonner la vie aux ossements alors qu’ils sont réduits en poussière ? » et à qui on répond: « Celui Qui les a créés une première fois leur redonnera la vie, Il Se connaît parfaitement à toute création ».[138]
Dans un tel cas, où il n'y aurait pas de preuve rationnelle– ou du moins si on le présume– de nature à établir ou à démentir une affirmation, nous devrions nous soumettre aux textes religieux émanant de la source de la Révélation divine pour fonder notre croyance.
Or il y a, dans le Saint Coran, des versets qui établissent le Retour à ce bas-monde de certains morts. Un exemple en est le miracle de ‘Isâ, rapporté dans le Coran, consistant à faire revivre les morts: «Et je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts par la permission de Dieu».[139]
Autre exemple, la mort et le retour à la vie de celui qui, passant devant une cité en ruines, s’étonna: «Comment Dieu fera-t-il revivre cette cité alors qu'elle est déjà morte? Dieu le fit mourir cent ans, et Il le ressuscita ensuite».[140]
Ainsi, le verset " Notre Seigneur ! Tu nous a fait mourir deux fois"[141] fait allusion au retour à la vie dans ce bas-monde des gens qui sont déjà morts, même si certains exégètes se sont ingénié à l'interpréter autrement et d'une façon qui ne correspond pas à sa signification réelle.
La seconde objection selon laquelle les traditions parlant de certains morts qui retourneraient vivre de nouveau dans ce bas-monde auraient été inventées n’est pas fondée, car le Retour Posthume constitue pour nous (chiites) une croyance évidente, puisqu'elle nous est parvenue à travers des traditions authentiques et concordantes rapportées des successeurs légitimes et infaillibles du Saint Prophète (pbsl), issus des gens de la Demeure (p), ce qui n'autorise pas le moindre doute sur leur authenticité.
Cette mise au point étant faite, on ne peut que s'étonner de voir un écrivant célèbre, qui se vante de son savoir, tel que Ahmad Amîn, insinuer dans son livre intitulé "Fadjru l-islâm": « Le Judaïsme est apparu au sein du Chiisme dans la croyance du Retour Posthume ».[142]
Et nous, nous lui rétorquons que le judaïsme a fait son apparition dans le Saint Coran aussi, puisque la croyance au Retour Posthume y apparaît clairement, comme on a pu le constater à travers les versets coraniques déjà cités. Et nous ajoutons que le judaïsme et le christianisme authentiques doivent nécessairement apparaître dans la plupart des croyances et des préceptes de l’islam, puisque le Saint Prophète (pbsl) est venu confirmer les religions antérieurement révélées, même s’il a abrogé quelques unes de leurs lois. L’apparition du judaïsme et du christianisme authentiques dans certaines croyances islamiques ne porte nullement atteinte à la crédibilité de l’islam, même si, comme le prétend ledit écrivain, la croyance au Retour Posthume serait une des croyances judaïques.
En tout état de cause, le Retour Posthume ne constitue pas un des fondements (us,ûl) auxquels on est obligatoirement tenu de croire. Si toutefois nous adhérons à cette croyance, c'est d'une part parce que nous la tenons des traditions authentiques rapportées des Saints Imams des Ahl-ul-Bayt (p), que nous estimons être infaillibles et incapables de mentir, et, d'autre part, parce qu’elle fait partie des choses relevant de l’Invisible que rien ne peut rationnellement empêcher de se produire.
XXXIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA TAQIYYAH[143]
Selon une tradition authentique et digne de foi, l'Imam Dja’far Sadiq (p) a dit: «La Taqiyyah est ma religion et la religion de mes ancêtres»[144], et «Quiconque n’a pas le sens de Taqiyyah n'a pas de religion».[145]
En effet, la dissimulation de protection était la devise des Ahl-ul-Bayt, ayant pour but de se protéger et de protéger leurs adeptes contre la liquidation physique[146], d'améliorer la situation des musulmans, d'unir ceux-ci et de les ressembler.
Ce trait caractéristique- la Taqiyyah- demeure un signe distinctif du chiisme, à l'exclusion d’autres écoles et courants de pensée islamiques.
En vérité, tout homme qui se sent menacé, dans sa vie ou ses biens, à cause de sa croyance ou de la manifestation de sa croyance, ne peut que dissimuler celle-ci partout où son extériorisation l'expose à un danger imminent. Cette attitude est commandée par l'instinct et la raison. Or on sait que les chiites imâmites, et leurs Saints Imams ont subi, plus que n'importe quel autre groupe[147], toutes sortes de souffrances, de tourments, d'oppressions et de privations de liberté, à toutes les époques. Cette persécution inégalable dont ils furent si souvent les victimes les a obligé à recourir, au cours de la plupart des périodes de leur histoire, à la Dissimulation de protection, en s'abstenant, devant leurs détracteurs, de manifester leurs croyances et les pratiques qui leur sont propres, afin d'éviter de subir un préjudice dans leur doctrine et dans leur vie. C'est pour cela qu'ils se sont distingués par la Taqiyyah, qui les a caractérisés à l'exclusion des autres courants de l’islam.
Il y a des règles et des préceptes concernant le recours à la Taqiyyah. Pour les connaître, il faut se référer aux nombreux livres de jurisprudence spécialisés dans ce domaine. Disons schématiquement que la Dissimulation de protection n'est pas toujours obligatoire. Elle est parfois facultative, et parfois même elle est déconseillée.
Chaque fois que la proclamation de la vérité sert les intérêts de l’islam, et chaque fois qu'il y a un appel général à la mobilisation, il est obligatoire de renoncer à la Taqiyyah. Car, dans de telles circonstances, la vie et la propriété d'un musulman ne doivent pas être pris en compte, bien au contraire, ils doivent être sacrifiés à la défense de l’islam.
Parfois la Taqiyyah est formellement interdite. Par exemple, lorsque la vie d'un croyant est en danger, qu'il y a danger de propagation du faux, qu'il y a une menace pour la survie de l’islam, que l'injustice, l'oppression et l'égarement sévissent gravement dans les rangs des musulmans.
En tout cas, ce qui devrait être clairement souligné, c'est que, dans le chiisme, la Taqiyyah n'a nullement pour but, comme certains esprits malveillants se plaisent à l'insinuer, de faire des chiites une association secrète de subversion et de destruction, ni de transformer la religion et ses injonctions en un secret qu'il ne faudrait pas divulguer à ceux qui n'en sont pas adeptes. Loin de là ! Les livres que les savants et auteurs chiites ont écrits sur leur Jurisprudence et sur toutes leurs croyances dépassent en nombre et en diversité tout ce à quoi on pourrait s'attendre qu'une communauté écrive sur sa Religion.
Malheureusement, notre croyance à la Taqiyyah a été exploitée avec beaucoup de malveillance et de malhonnêteté par nos détracteurs, dont la haine pour le chiisme semblait ne vouloir s'assouvir que par l'extermination du dernier chiite, pendant les époques Omayyades, Abbasside et même Ottomane, où il suffisait qu'un musulman soit désigné comme étant un adepte du chiisme pour que les ennemis haineux des Ahl-ul-Bayt le suppriment sans autre forme de procès.
A ceux qui prétendent dénoncer la Taqiyyah parce qu'elle serait illégale du point de vue islamique, nous répondons:
1- Nous suivons la voie de nos Saints Imams et nous nous conformons à leurs injonctions. Or, ils nous ont ordonné de pratiquer la Taqiyyah et ils l'ont rendue obligatoire pour nous en cas de nécessité. La Taqiyyah fait partie, chez eux, de la religion puisque, comme nous l'avons déjà noté, l'Imâm Sadiq a dit: « Quiconque n’a pas le sens de Taqiyyah n'a pas de Foi».
2- La Taqiyyah a été commandée dans le Saint Coran aussi, puisque Dieu y dit: «Celui qui renie Dieu après avoir cru, non pas celui qui le fait sous la contrainte alors que son coeur reste plein de Foi, subira la Colère de Dieu»[148]. Or, ce verset a été révélé à propos de ‘Ammâr ibn Yâsir qui avait recouru à la feinte de l’incroyance pour pouvoir échapper aux ennemis de l’islam[149].
De même, Dieu dit: «Que les Croyants ne prennent pas pour amis les incrédules au lieu des croyants. Quiconque le fait contredit la religion de Dieu, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux»[150].
Dieu dit encore: «Un croyant du peuple de Pharaon qui cachait sa Foi dit...»[151].
CHAPITRE IV : LES ENSEIGNEMENTS DES AHL-UL-BAYT (p) A LEURS PARTISANS
NOTRE CROYANCE SUR LA SUPPLICATION:
÷ La supplication
÷ Les supplications d’As,-S,ahîfatu s-sadjjâdiyyah
÷ Les visites pieuses des tombeaux
÷ Le sens du chiisme chez les Ahl-ul-Bayt (p)
÷ L’oppression et l’injustice
÷ Coopérer avec les oppresseurs
÷ Travailler pour le gouvernement despotique
÷ L’appel à l’unité islamique
÷ Le droit du musulman sur le musulman
EXORDE
Les Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) savaient depuis toujours que ceux qui avaient usurpé le pouvoir ne le leur rendraient pas de leur vivant, et qu'ils resteraient, eux et leurs partisans, sous le gouvernement de ceux qui estimaient nécessaire de les combattre par les moyens les plus durs et les plus violents. Il était donc naturel qu'ils cherchent les moyens de se protéger et de protéger leurs adeptes contre l'oppression et la cruauté de l'ennemi régnant. Aussi choisirent-ils la dissimulation de protection tant que planait un danger menaçant leur vie et l'authenticité de l’islam.
D'autre part, il était nécessaire aussi, en vertu de leur Imâmat, qu'ils s'occupent de l'enseignement des statuts de la loi musulmane à leurs adeptes, de leur guidance dans une ligne islamique authentique, et de leur éducation sociale afin qu'ils présentent l'exemple de bons musulmans. La méthode d'éducation et d'enseignement des Imâms des Ahl-ul-Bayt ne fait pas partie des sujets de ce livre; elle est largement traitée dans les gros ouvrages de hadîth qui se chargent de faire connaître toutes les connaissances religieuses que lesdits Imams ont diffusées. Toutefois, il est utile d'aborder brièvement ici tout ce qui, dans leur méthode d'éducation de leurs partisans, a trait aux croyances, méthode visant à inculquer à leurs adeptes une conduite sociale utile et conforme à la morale islamique, à les rapprocher de Dieu, à débarrasser leur âme de toute tendance au péché et au vice, et à les transformer en des hommes justes et véridiques. Nous avons déjà parlé de la Taqiyyah, qui fait partie des règles de la conduite sociale utile, et nous allons aborder tout de suite quelques autres règles de cette conduite.
XXXIV– NOTRE SCROYANCE CONCERNANT LA SUPPLICATION[152]
Le Saint Prophète (pbsl) a dit: «La supplication est l'arme du croyant, le pilier de la religion, et la lumière des cieux et de la terre».[153] C'est pourquoi, la supplication est devenue l'un des traits caractéristiques et un des signes distinctifs des chiites, lesquels ont écrit des dizaines de livres, brefs ou détaillés, sur le du`â, ses avantages et ses règles, ainsi que sur les supplications que nous ont laissées les Imâms des Ahl-ul-Bayt. Dans ces livres, on peut découvrir les raisons pour lesquelles le Saint Prophète (pbsl) et les gens de sa Demeure (p) ont incité les musulmans à recourir au du’â. Ainsi, ils nous ont indiqué que:
- «La supplication est la meilleure adoration».[154]
- «L’œuvre la plus aimée de Dieu le Puissant, l’Exalté, sur la terre, est la supplication ».[155]
- «La supplication repousse l’arrêt et le désastre ».[156]
- «La supplication est un remède contre toute maladie».[157]
Selon les traditions, l'Imâm Ali était "l'homme de la supplication"[158], c'est-à-dire qu'il faisait beaucoup de supplications. Quoi d'étonnant, puisqu'il est le seigneur des monothéistes et le guide des théistes ! Tout comme ses sermons[159], ses supplications sont les pièces maîtresses de l'éloquence arabe, dont le célèbre "Du’â Kumayl"[160] qu'il avait enseigné à Kumayl Ibn Ziyâd est un exemple. On trouve dans les supplications de l'Imâm Ali (p) tellement de connaissances divines et d'orientations religieuses qu'elles peuvent constituer une bonne voie pour tout bon musulman.
En réalité, les supplications rapportées du Saint Prophète (pbsl) et des membres nobles de sa sainte famille (p) sont les meilleurs principes de guidance pour les musulmans qui y réfléchissent. Elles peuvent susciter en eux une foi solide, le sens du sacrifice pour la cause de la vérité, leur faire connaître les secrets de l'adoration et le plaisir d'implorer Dieu et de rester seul avec Lui, leur enseigner ce que l'homme doit savoir pour préserver sa Foi et se rapprocher du Tout-Puissant, et les éloigner des sources de la corruption, des mauvais caprices et des hérésies. En un mot, ces Supplications contiennent le résumé des connaissances religieuses relatives aux bonnes moeurs, à la bonne éducation de l'âme, à la Foi Musulmane, et on peut même dire qu'elles constituent l'une des plus importantes sources de la pensée philosophique et de la recherche scientifique en matière de théologie et de morale.
Si tous les hommes avaient pu, ce qui est loin d'être le cas, s'éclairer de la lumière projetée par le contenu profond et sublime de ces supplications, on n'aurait pas vu apparaître toutes ces corruptions qui sévissent sur la Terre, et les âmes enchaînées par les malveillances qui remplissent notre monde auraient eu toute latitude de circuler dans un espace libre et sans entraves; mais, malheureusement, les hommes n'ont pas toujours tendance à écouter les bons conseils des réformateurs et des représentants de la vérité, car comme le dit Dieu: «Car l'âme est très incitatrice au mal»[161], et: «La plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton désir ardent».[162]
Il faut savoir que la racine du mal dans l'homme est sa vanité, son ignorance de ses défauts, et sa tendance à anoblir et à justifier ses actions. Ainsi, il commet des injustices et des agressions, il ment et louvoie, il suit aveuglément ses désirs et caprices, et cependant il s'ingénie à se convaincre qu'il ne fait que ce qu'il doit faire, ou bien il ferme les yeux délibérément sur ce qu'il fait de détestable, et il dédramatise en lui-même la mauvaise action qu'il commet. Or ces supplications, puisées à la source de la révélation, s'efforcent de pousser l'homme à se livrer à lui-même, à se considérer en son âme et conscience, et à s'isoler avec Dieu, afin de l'amener à reconnaître ses fautes et à s'avouer ses péchés, à implorer le Très-Haut de lui accorder le pardon, et d'accepter sa repentance. C'est ce que l'on fait, par exemple, dans cette partie du "Du`â Kumayl»: «Mon Seigneur et mon Souverain ! Tu m'as fait parvenir un commandement auquel je n'ai pas obéi, ayant suivi mon caprice et ayant omis de prendre des précautions face à la séduction de mon ennemi, qui a pu me séduire par ce que je désirais, en s'aidant du destin; ce qui m'a conduit à transgresser une partie de Tes prescriptions, et à contrevenir à certaines de Tes instructions».[163]
Il ne fait pas de doute que cette confession intime que l'homme fait dans son solitude est plus facile pour lui qu'une confession publique faite devant d'autres hommes, bien qu'elle reste quand même très difficile à faire. Par conséquent, si ce sentiment de remords est vraiment sincère, il peut modérer la vanité de l'âme malveillante et l'amener à rechercher le bien. Et quiconque veut rééduquer son âme doit chercher ces moments de solitude et d'isolement, afin de pouvoir méditer librement sur ses tendances malveillantes et demander des comptes à son âme. Et la meilleure façon de trouver cette solitude et cette demande de comptes, c'est de recourir à ces supplications pieuses dont le contenu pénètre jusqu'au tréfonds de l'âme.
Qu'on lise par exemple la supplication de Abû Hamzah Ath-Thumâlî[164], rapportée de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p): «O Seigneur ! Couvre toutes mes mauvaises actions avec Ta magnanimité, pardonne-moi par la noblesse de Ta face».
Il y a, dans cette supplication, ce qui suscite dans l'âme le désir de cacher ses mauvaises tendances, amène l'homme, d’une façon indirecte, à prendre conscience de l'existence de ces tendances et, ensuite, à les reconnaître lorsqu'on poursuit la supplication: «Si j'avais su que quelqu'un d'autre que Toi serait au courant de ces mauvaises actions, je ne les aurais pas commises, et si j'avais craint la promptitude du châtiment, j’aurai évité de commettre des péchés».
Ainsi, cet aveu de péché et cette prise de conscience de sa volonté de cacher ses défauts suscitent en lui le désir de demander le pardon de Dieu, afin que les gens ne découvrent pas ses malveillances au cas où Dieu déciderait de le punir dans ce bas-monde et dans l'au-delà. Dès lors, l'homme trouve un plaisir secret à implorer seul à seul Dieu Tout-Puissant et à Le remercier pour le pardon qu'Il lui accorde et pour lui avoir évité d'être découvert par ses semblables: «O Dieu! Je dis Tes louanges pour Ta Tolérance, malgré Ta Connaissance, et Ton Pardon, malgré Ton Pouvoir».
Puis, la supplication suggère à l'homme l'idée que ses péchés ne sont pas commis par reniement de Dieu ni par mépris de Ses commandements, mais en profitant de la clémence et de l'indulgence de Dieu, ce qui tend à maintenir le lien du serviteur avec son Seigneur: «Ce qui m'a amené à Te désobéir, c'est Ta clémence à mon égard, ce qui m'a incité à être éhonté, c'est Ta discrétion, et ce qui m'a fait me précipiter sur ce que Tu as interdit, c'est ma connaissance de la largesse de Ta miséricorde et de la grandeur de Ton pardon».
Les mots que renferment ces supplications sont à même de réformer, de purifier l'âme, et d'amener l'homme à se soumettre totalement à Dieu et à abandonner ses vices.
Nous n'avons pas assez de place dans ce livre pour mentionner un choix de supplications diverses permettant de se faire une idée complète de leur valeur. C'est pourquoi nous nous contenterons de citer seulement quelques exemples de Supplications dans lesquelles l'homme recourt à une sorte d'arguments logiques à l'adresse de Dieu pour Lui demander Son Pardon, à l'instar de ce que l'on voit ci-après dans un extrait de "Du’â Kumayl": «Serait-il possible, O mon Maître, mon Dieu et mon Seigneur, que Tu projettes le feu sur les visages qui se sont prosternés devant Ta grandeur, de langues qui ont prononcé sincèrement Ton unicité en Te remerciant et en faisant Ton éloge, et sur des coeurs qui sont persuadés de Ta souveraineté, des consciences qui ont été tellement imbues de Ta Science qu'elles sont devenues humbles, des membres qui se sont rendus à Tes sanctuaires pour témoigner de leur obéissance et demander Ton pardon en toute soumission? Non ! On ne Te croira pas ainsi ! Ni Ta grâce, ni Ta générosité ne permettent de le croire».
Si nous réfléchissons longuement sur les significations profondes de ces mots, nous constaterons que les supplications nous apprennent comment confesser nos péchés, nous donnent l'esprit d'obtenir la miséricorde et la clémence Divine, et d'une manière mystérieuse nous conduisent à adorer Dieu et à Lui obéir, et nous enseigner que quiconque accomplit ses devoirs envers Dieu mérite la clémence et le pardon divins.
Ce genre d'enseignement incite l'homme à rechercher sa conscience, et en écoutant la voix de sa conscience, il peut accomplir les bonnes actions qu'il ignorait jusque là.
Dans la deuxième partie du "Du'â Kumayl", nous découvrons les différentes façons de s'adresser à Dieu et de L’implorer: «A supposer O mon Seigneur, mon Maître et mon Souverain, que je puisse supporter le supplice que Tu m'infligerais, comment pourrais-je endurer ma séparation de Toi? Et à supposer que je puisse endurer la chaleur de Ton enfer, comment pourrais-je supporter l'idée de ne plus aspirer à Ta générosité?» Cette partie de la supplication nous inculque l'idée de la nécessité de goûter au plaisir d'être à la proximité de Dieu et de constater Sa clémence et Son pouvoir, plaisir qui doit atteindre un tel degré que son effet sur l'âme doit être plus grand que le supplice et la chaleur du feu, c'est-à-dire que si l'homme suppose qu'il pourrait peut-être endurer la chaleur du feu, il ne pourrait en revanche supporter l'idée de ne pas pouvoir aspirer à la générosité de Dieu. De même, ces phrases nous font savoir que l'amour et la proximité du Bien-Aimé et de l'Adoré Dieu sont le meilleur intercesseur auprès de Lui en vue de l'obtention du pardon pour le pécheur.
Il convient de conclure ce chapitre avec une supplication brève, mais qui renferme d'une façon concise toutes les règles de la bonne morale et toutes les qualités louables que chaque homme devrait porter:
«O Seigneur ! Accorde-nous la faveur de réussir à T'obéir, à nous écarter des péchés, à avoir une bonne intention et à reconnaître tout ce qui jouit de respect auprès de Toi.
«O Seigneur ! Accorde-nous la guidance et la droiture. Dote notre langue de la faculté de dire la vérité et la sagesse, remplis notre esprit de science et de savoir, empêche-nous de bourrer notre estomac d'alimentation impure. Empêche nos mains d'opprimer et de voler. E'loigne nos yeux de tout ce qui est libertinage et débauche. Ferme nos oreilles aux absurdités et aux médisances.
«Accorde à nos uléma la piété et la capacité de donner de bons conseils, et à nos étudiants le désir de faire des efforts dans leurs études, et à ceux qui nous écoutent, de suivre le bon conseil et le bon prêche.
«Apporte aux musulmans malades la guérison et le repos, et accorde à leurs morts la clémence et la miséricorde.
«Accorde la dignité et l'honneur à nos vieillards, le désir de se repentir à nos jeunes, la pudeur et la chasteté à nos femmes, la modestie et la générosité à nos riches, et la patience et la satisfaction à nos pauvres. Accorde aux conquérants Musulmans la faveur du triomphe et de la victoire, aux gouvernants le sens de la Justice et de la clémence, et aux administrés le sens de l'équité et de la bonne conduite.
«Accorde aux pèlerins les moyens et les provisions, et rend-les capables d'accomplir le Hajj et la ‘Umrah que Tu leur as imposés comme obligations. O Toi le plus Miséricordieux des miséricordieux».[165]
Ceci étant dit, nous recommandons avec insistance à nos frères de foi de recourir autant que possible à la supplication, pour en tirer tous les avantages, à condition, bien entendu, de méditer, de réfléchir et de se concentrer sur la signification de ce qu'ils récitent. Il faut qu'ils récitent la supplication avec concentration, piété et recueillement, et prennent conscience qu'ils sont en train de parler avec Dieu. Il faut aussi les réciter d'une manière naturelle, comme si ces supplications sortaient du coeur, de l'esprit et de la plume de celui qui récite, pour exprimer réellement ce qu'il ressent et pense effectivement. Toutefois, il est indispensable qu'il suive dans leur récitation les instructions données à ce propos par les successeurs légitimes du Saint Prophète (pbsl), autrement leur récitation, sans la présence de l'esprit et du coeur, et sans concentration, équivaudrait à de simples marmottements et ne servirait aucun des buts recherchés. Si on ne suit pas les instructions les concernant, les supplications ne seront pas exaucées, comme l’a dit l'Imâm Dja’far Sadiq (p): «Dieu le Très Haut n'exauce pas la supplication de quelqu'un qui a l'esprit distrait. Donc, quand vous récitez votre Supplication, ayant confiance en Dieu et soyez certains que vos désires seront exaucés».[166]
XXXV– LES SUPPLICATIONS DE AS,-S,AHIFATU S-SADJJADIYYAH
Après la tragédie du 10 Muharram à Karbala et la consolidation du pouvoir des Omayyades, qui soumirent la Umma à une dictature sanguinaire et firent fi des enseignements islamiques, l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p) resta enfermé chez lui, livré seul à son deuil et à sa douleur. Personne ne pouvait l'approcher, et il n'avait donc pas la possibilité de prêcher parmi les musulmans.
Aussi, pour continuer de remplir sa tâche d'Imâm, choisit-il la méthode de la supplication– qui constitue, nous l'avons dit, une des méthodes servant à éduquer l'âme– pour diffuser les enseignements du Coran, les règles de la morale islamique et la voie des Ahl-ul-Bayt, ainsi que pour inculquer aux musulmans l'esprit de la religion, l’abnégation et la piété.
C'était là une méthode nouvelle qui présentait l'avantage de permettre à l'Imam de maintenir les contactes avec les gens et de propager les principes de l’islam, sans attirer les soupçons de ses ennemis. Beaucoup de supplications du Saint Imâm furent compilées et regroupées dans un recueil intitulé "As,-S,ahîfatu s--Sadjdjâdiyyah ", et auquel d'aucuns donnèrent le surnom de "Zabûr âli Muhammad". Ces supplications se situent au sommet de la littérature arabe par leur style, atteignent le niveau le plus élevé des objectifs de la religion islamique par ce qu'elles visent, découvrent les points les plus profonds des secrets de l'unicité et de la prophétie, dans leur contenu, et constituent la méthode la plus adéquate d'enseignement de la morale prophétique et des moeurs islamiques par leur valeur pédagogique, et embrassent, par leur variété, les différents aspects de la pédagogie religieuse, puisqu'on peut les considérer comme un enseignement de la religion et de la morale sous forme de supplications, ou comme une supplication ayant la forme d'un enseignement de la religion et de la morale.
Et on peut dire, sans risque de se tromper, qu'après le Coran et le Nahdju l-Balâghah, elles constituent le plus haut degré de l'éloquence arabe et la meilleure des sources de la philosophie dans le domaine de la théologie et de l'éthique. Ainsi, elles nous enseignent comment glorifier, sacrifier, louer et remercier Dieu, et comment Lui demander pardon. D'autres nous apprennent comment couvrir notre coeur et notre esprit devant Dieu, dans la solitude. Elles nous font savoir la signification de l'invocation des bénédictions sur le Prophète de l’islam et tous les autres prophètes et serviteurs élus de Dieu ainsi que la façon de les réciter. Elles nous expliquent comment nous devons respecter nos parents, quel sont les droits des parents sur les enfants, et les droits des enfants sur les parents, et quels sont nos devoirs et nos obligations envers les voisins et les proches, les devoirs des musulmans en général les uns envers les autres, les devoirs des riches envers les pauvres et vice versa. Elles attirent notre attention sur nos devoirs vis-à-vis des dettes que nous contractons envers autrui, et sur la façon de se conduire dans les questions économiques et financières. Elles nous disent comment il faut nous comporter avec nos amis, nos collègues et tous les gens avec lesquels nous traitions dans nos différentes affaires. Elles nous indiquent comment nous pourrions réunir en nous-mêmes les différentes hautes qualités morales et comment nous devrions surmonter nos difficultés avec patience et endurance, et ce qu'il faut faire lorsque nous sommes en bonne santé, et lorsque nous tombons malades. Elles attirent l'attention sur les devoirs et obligations des armées musulmanes et sur la responsabilité des gens à leur égard.
En un mot, ce livre de supplication décrit d'une façon claire et compréhensible les plus hauts mérites du Saint Prophète (pbsl) et les commandements de la religion. Nous reproduisons ci-après quelques thèmes dominants qui se dégagent des supplications que nous propose l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p):
1- Croire en Dieu
Enoncer la croyance en Dieu et L'identifier avec Sa grandeur et Son pouvoir, et expliquer la signification de l'unicité de Dieu, tout cela constitue une partie délicate de la connaissance. Et c'est justement ce thème qui constitue le sujet principal de ses supplications et que celles-ci décrivent d'une façon savante. Voici un passage de la 1ère supplication:
«Louanges à Dieu, Qui est le Premier, Que personne n'a jamais précédé, et le Dernier, Auquel personne ne succédera. Il est l'E^tre qu'aucun oeil ne peut percevoir et que tous les qualificatifs imaginables ne sauraient décrire. Il est le Seigneur Qui a fait venir la création à l'existence par Son pouvoir et Sa volonté».
Ces mots expliquent délicatement la réalité de l'éternité de Dieu, qu'aucun oeil humain ne peut percevoir et qu'aucune sagesse humaine ne saurait concevoir, et ils éclairent les mystères de la création amenée à l'existence par le Pouvoir et la volonté divins.
Dans la 6ème supplication de la S,ahîfatu Sadjjâdiyyah, nous lisons ce qui suit:
«Louanges à Dieu Qui a créé le jour et la nuit par Sa puissance, et Qui les a maintenus à une certaine distance l'un de l'autre, par Son pouvoir, et Qui a assigné à chacun des deux une limite précise, et Qui a fait chacun d'eux succéder à l’autre afin que les serviteurs de Dieu puissent s'assurer leurs moyens de subsistance. La nuit a été créée pour qu'ils se remettent de la fatigue de l'effort de la journée et se reposent afin de récupérer leurs forces, qu'ils satisfassent leurs besoins naturels et s'adonnent à leurs plaisirs licites».
Dans cette supplication, la Sagesse de la création du jour et de la nuit consiste en ce qu'elle offre aux êtres humains des avantages nombreux pour lesquels ils doivent être reconnaissants envers Dieu.
Dans la 7ème supplication, l'accent est mis sur le fait que toute chose et tout événement sont soumis au commandement de Dieu:
«O Seigneur! O Toi par la volonté de Qui se défont les noeuds des difficultés et se réduit la gravité des adversités ! O Seigneur ! O Toi de Qui nous espérons une issue pour une vie meilleure ! C'est devant Ton Pouvoir que toutes les difficultés aplanies. C'est par Ta Grâce que les causes existent. Et c'est par Ton Pouvoir que le Décret est exécuté. Et c'est selon Ta Volonté que toues choses se déroulent. Tout obéit à Ton Dessein sans attendre Ton Commandement, et tout s'abstient, conformément à Ta Volonté, sans attendre Ton Interdiction».
2- L'humilité dans l'adoration de Dieu
Il faut savoir que, quel que soit le temps qu'il conserve à l'adoration de Dieu, et quelqu'élevé que soit le degré de sa piété et de son obéissance au Seigneur, l'homme est incapable de s'acquitter de sa dette envers le Créateur dont les faveurs à l'égard de Son serviteur sont inéstimables. Et c'est ce que nous suggère la supplication 37 de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p):
«O Seigneur ! Personne ne peut exprimer pleinement sa gratitude pour les bienfaits et la grâce qui lui sont accordés par Ta miséricorde. Car plus il exprime sa gratitude envers Toi, plus il se voit gratifié d'autres bénédictions qui requièrent de nouvelles manifestations de gratitude de sa part. Et il a beau faire tous les efforts pour obéir à Tes commandements, il est loin de parvenir à répondre à Ta faveur envers lui, car Ta miséricorde est infinie. C'est pourquoi, même les plus reconnaissants de Tes serviteurs sont incapables d'exprimer pleinement leur gratitude pour Ta bonté, et les plus obéissants d'entre eux sont incapables de T'obéir parfaitement».
Puisque les bénédictions et la grâce de Dieu envers Ses serviteurs sont infiniment disponibles, ceux-ci ne sauraient s'en acquitter tout simplement en Lui exprimant leur gratitude et en Lui obéissant. Que dire alors de ceux parmi les serviteurs qui osent désobéir avec insolence à Ses commandements et se livrer à des actes d’ingratitude ? Ceux-là, quoi qu'ils fassent par la suite, ne pourraient racheter un seul de leurs péchés tant qu'ils auront été incapables de se repentir de leur ingratitude et de leur désobéissance envers Dieu. La 16ème supplication de la S,ahîfatu Sadjjâdiyyah évoque ce sujet, de la façon suivante:
«O Seigneur ! Même si je pleurais tellement que mes cils en soient arrachés, même si je criais si fort que j'en perde la voix, même si je restais debout devant Toi si longtemps que mes pieds se gonflent, et si je m'inclinait devant Toi si longtemps que ma colonne vertébrale se brise, même si je me prosternais devant Toi jusqu'à ce que mes yeux sortent de leurs orbites, même si je léchais le sable toute ma vie, et que je boive de l'eau bourbeuse ma vie durant, tout en Te glorifiant pendant tout ce temps jusqu'à ce que ma langue s'épuise, et que je n'ose pas, après tout cela, lever les yeux vers le ciel parce que je me sentirais honteux devant Toi, je ne mériterais pas pour autant l'effacement d'un seul de mes péchés».
3- La récompense et la punition divines
Dans la supplication 46, il est question de la récompense et de la punition, c'est-à-dire du paradis ou de l'enfer, qui nous attendent selon nos actions de ce bas-monde. Les récompenses de Dieu pour Ses serviteurs sont toujours une faveur résultant de la grâce et de la miséricorde de Dieu, parce que l'homme ne mérite rien d'autre qu'une punition, même pour le moindre péché.
En effet, même les péchés mineurs que l'homme commet à cause de sa tendance hautaine le rendent passible de la colère de Dieu, car l'homme n'a pas d'excuse pour ses péchés, et il ne peut pas, par conséquent, s'attendre à la clémence de Dieu.
Dans la supplication dont il est question ici, ainsi que dans toutes les autres supplications de la S,ahîfatu Sadjjâdiyyah, cette vérité est mise en évidence, afin de suggérer à l'âme la crainte de la punition de Dieu, et l'espoir d'obtenir Sa récompense. Et toutes ces supplications s'ingénient, dans leurs différents styles, tous éloquents, à imprégner le coeur de celui qui les récite, de la terreur que lui inspire l'idée de commettre un péché:
«O Seigneur ! Ton argument et Ta preuve sont fermement établis, et ils sont inaltérables. Ta souveraineté est éternelle et impérissable. C'est pourquoi, quiconque se détourne de Toi subira éternellement Ta colère, et quiconque perd espoir en Toi sera toujours dans un désespoir absolu. Quiconque se montrera arrogant après avoir reçu Tes bénédictions et Ta miséricorde, sera le plus condamnable. Que de fois il subira Ta terrible punition, et traînera dans un état constant de malheur pendant une période indéfinie. Comme il est loin du vrai soulagement, le but qu'il recherche ! Et dans quel désespoir il se trouve, alors que l'issue est facile à trouver: Ton décret est juste et n'opprime personne, et Ta décision est équitable et ne lèse personne, car Tu as réfuté tous les arguments et Tu n'as laissé place à aucune excuse».
On retrouve le même thème dans la supplication 31, qui dit:
«O Seigneur ! Mes péchés m'ayant placé au banc des condamnés dans Ta cour, aie donc pitié de ma solitude devant Toi, des battements de coeur intenses que m'inspire Ta crainte, du tremblement de tout mon corps devant Ta Haute Autorité ! Si je garde le silence, personne ne parlera pour moi, et si j'aspire à une intercession, je ne m'en trouve pas digne !».
Et dans la supplication 39:
«Si Tu me punis avec justice, je périrai, et si je n'obtiens pas la protection de Ta miséricorde, je serai détruit. Je T'implore donc pour que Tu me débarrasses de la surcharge de péchés, qui est trop lourde pour moi, et dont je ne supporte pas le fardeau. Que la paix soit sur Muhammad et sa noble descendance. Que mon âme soit pardonnée pour les péchés qu'elle a commis contre elle-même. Que Ta miséricorde m'aide à supporter le fardeau de mes péchés».
4- Les supplications des préventions contre les péchés
Ces supplications visent à prévenir celui qui les récite contre toute malfaisance, et à purifier son coeur de toute souillure. Voici, à titre d'exemple, la supplication 20 de la S,ahîfatu Sadjjâdiyyah:
«O Seigneur ! Fais que je puisse accomplir mes intentions, par Ta grâce ! Consolide ma foi en Toi. Réforme, par Ton autorité, ce qui est corrompu en moi ! O Seigneur ! Accorde Tes bénédictions à Muhammad et à sa sainte progéniture. Assure-moi Ta guidance, que je n'échangerai contre quoi que ce soit. Montre-moi le droit chemin dont je ne pourrai pas dévier. Favorise-moi par une bonne intention à propos de laquelle je n'aurai aucun doute. O Seigneur ! Réforme mes habitudes blâmables, mes défauts condamnables, et perfectionne mes bonnes qualités !».
5- Les supplications du renforcement de la personnalité
Ces supplications visent en outre un autre effet, celui de renforcer la personnalité de ceux qui les récitent et de les rendre indépendants d'autrui, afin qu'ils ne s'humilient devant personne, hormis Dieu, pour pourvoir à leurs besoins. Car le pire des défauts est sûrement de convoiter ce que les autres possèdent. L'exemple de ce genre de supplication se trouve aussi dans la supplication 20:
«O Seigneur ! Ne me laisse pas faire appel à quiconque autre que Toi en cas de nécessité, ni demander à un autre que Toi si je suis dans le besoin, ni implorer quelqu'un d'autre que Toi si je suis dans la crainte. Autrement, j'aurai mérité Ton abandon, Ta disgrâce et Ta défaveur».
Dans la supplication 28, nous pouvons lire, sur le même thème:
«O Seigneur ! Je T'ai dévoué sincèrement mon coeur, et j'ai renoncé à demander quoi que ce soit aux autres, qui dépendent eux-mêmes de Toi. Je me suis détourné de ceux qui ont eux-mêmes besoin de Ta bonté, car j'ai réalisé que c'est stupide et illusoire qu'un nécessiteux demande à un autre nécessiteux de satisfaire son besoin».
Et dans la supplication 13, on lit:
«O Seigneur ! Quiconque essaie de satisfaire son besoin en s'adressant uniquement à Toi, et qui cherche à se soustraire au besoin en faisant appel à Toi, aura en réalité choisi la bonne direction, et opté pour la vraie solution. En revanche, quiconque se dirige vers l'un de Tes serviteurs pour lui demander ce qui lui manque, ou fait de ce dernier l'origine de la satisfaction de son besoin, se sera exposé à la privation et aura mérité de Ta part que Tu ne lui accordes pas Tes bienfaits».
6- Les obligations envers les autres
Certaines supplications de la S,ahîfatu Sadjjâdiyyah nous enseignent la nécessité de nous acquitter de nos obligations envers les droits des autres et nous rappellent que la fraternité islamique commande l'aide mutuelle, la coopération, la paix, la cordialité, la sympathie, la compassion et le sens du sacrifice entre les musulmans.
En voici un exemple, dans la supplication 38:
«O Seigneur ! J'implore Ton pardon pour avoir été témoin de l'oppression d'une personne sans venir à son secours, et pour avoir reçu la faveur de quelqu'un sans l'en remercier, et pour n'avoir pas pardonné à quelqu'un le mal qu'il m'avait fait bien qu'il s'en soit excusé, et pour n'avoir pas aidé un nécessiteux qui m'avait demandé de l'aider, et pour ne m'être pas acquitté d'un devoir envers un croyant qui a un droit sur moi, et pour n'avoir pas gardé pour moi le défaut d'un croyant que j'avais découvert».
Cette façon de s'excuser auprès de Dieu est en fait le meilleur moyen de hisser l'âme vers le plus haut rang de la morale spirituelle et de la perfection. Mieux encore, la 39ème supplication nous apprend comment pardonner à quelqu'un le mal qu'il nous a fait, sans chercher à nous venger de lui. Elle vise ainsi à élever l'âme à la position exaltée que Dieu réserve aux plus pieux de Ses serviteurs:
«O Seigneur ! Si quelqu'un m'a fait un mal que Tu interdis, et qu'il a usurpé mes droits malgré Ta prohibition, et ce, qu'il soit mort sans me rendre justice ou qu'il soit encore vivant, pardonne-lui s'il souffre de l'injustice qu'il m'a faite, et excuse-le de son usurpation de mes droits, ne l'arrête pas pour le méfait qu'il a commis contre moi, et ne l'humilie pas pour ce qu'il a gagné injustement à mes dépens. De même, récompense-moi pour le pardon que je lui ai offert, et de l'acte de charité que j'ai fait en sa faveur en lui pardonnant. De même, considère le pardon que je lui ai offert et le geste de charité que je lui ai consenti en lui pardonnant, comme la plus pure des aumônes que l'on puisse faire, et la plus pieuse des Prières que ceux qui cherchent à se rapprocher de Toi puissent offrir, et compense mon pardon en sa faveur par Ton pardon en ma faveur, et ma prière pour lui par Ta miséricorde sur moi, afin que chacun de nous puisse ainsi jouir de Ta grâce et de Ta faveur» .
Quelle merveille que cette dernière partie de la supplication, et quel bel effet elle laisse sur les âmes pieuses, puisqu'elle leur suggère la nécessité de la bienveillance envers tout le monde et du souhait de bonheur à tout, y compris à celui qui a commis le péché d'être injuste envers nous et de nous agresser ! Si tous les êtres humains prêtaient une oreille attentive à ces supplications de l'Imâm Sadjjâd, qui renferment tant d'enseignements divins éducateurs de l'âme, les hommes ne seraient sans doute pas ce qu'ils sont aujourd'hui.
XXXVI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA VISITE PIEUSE DE TOMBEAUX LES CROYANCES DES IMAMITES XXXVI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA VISITE PIEUSE DE TOMBEAUX
L'un des trais distinctifs des chiites est l’importance qu'ils accordent à la visite des tombeaux[167], dont particulièrement celui[168] du Saint Prophète (pbsl) et ceux des Imâms infaillibles (p), en raison de la révérence particulière qu'ils y vouent. Les chiites dressent de magnifiques dômes[169] sur les tombes et dépensent pour cela, volontairement, beaucoup d'argent, selon la capacité individuelle de chacun, afin d'exprimer leur amour et leur respect pour les personnages saints.
Les chiites agissent ainsi pour se confronter aux recommandations des Saints Imâms en ce sens. En effet, les Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) ont encouragé les chiites à cette pratique parce que celle-ci constitue un moyen sûr d'obtenir une bonne récompense de Dieu, puisqu'ils considèrent qu'après la prière et les autres actes cultuels d’obligation, la visite des tombeaux des saints offre aux serviteurs une des meilleures possibilités de se rapprocher de Dieu, étant donné que ceux-ci constituent le meilleur pouvant permettre que les supplications soient exaucées en se confiant totalement à Dieu. Les Saints Imâms (p) ont également considéré ces visites pieuses comme étant le complet accomplissement des engagements pris vis-à-vis d’eux:
«Il y a entre chaque Imâm et ses partisans et ses adeptes un pacte qui doit être respecté et qui consiste à visiter leurs tombeaux. Quiconque visite les Imâms avec beaucoup de ferveur et d'enthousiasme en croyant à leurs objectifs, bénéficiera de leur intercession le jour du jugement dernier ».[170]
La raison pour laquelle les Saints Imâms (p) ont recommandé la visite des tombeaux réside dans le fait que cet acte comporte beaucoup d'avantages spirituels et sociaux, qu'on peut énumérer comme suit:
1- Cette pratique établit des liens profonds et des relations solides entre les Saints Imâms et les chiites, et nous rappelle leurs hauts mérites, leur piété et leur esprit de Djihâd et de sacrifice pour la cause de Dieu.
2- Etant donné la grande concentration des tombeaux, les gens qui s'y rendent en visite ont l'occasion de se rencontrer davantage, de se rapprocher plus les uns des autres, de faire connaissance les uns avec les autres, et de parler de leurs problèmes respectifs. La visite des tombeaux permet donc de cimenter les relations entre les gens et de renforcer leurs liens intimes. De cette façon, l'esprit d'obéissance aux commandements divins et d'adoration de Dieu devient commun à tous les visiteurs.
3- La récitation de la Ziyârah[171] qui comporte des formules éloquentes et riches d'enseignements islamiques rapportées des Saints Imams, nous permet de consolider notre foi dans le monothéisme, de reconnaître la sainteté de l’islam et du message du Prophète (pbsl), et de savoir nous armer d'une morale élevée, nous soumettre au Créateur, et Le remercier pour Ses bénédictions. Sous cet angle, la visite des tombeaux des saints a la même fonction que les supplications dont nous avons parlé précédemment. On peut même dire que certaines récitations prescrites pour la visite des tombeaux, telle la récitation de visite d'Amînullâh[172], récitation attribuée à l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p) lors de la visite qu’il effectua au tombeau de son grand-père, l'Imâm Ali Ibn Abî T,âlib (p)[173], contiennent les meilleures et les plus sublimes des supplications.
En fait, ces ziyârât des tombeaux, qui nous sont rapportées des Saints Imâms, nous montrent l'extrême soumission et dévotion de ceux-ci à Dieu, et leurs sacrifices inégalables pour défendre la vérité. Ces récitations, écrites dans le plus éloquent style arabe, sont très compréhensibles pour les visiteurs. Elles expliquent clairement les significations et les fins détails du monothéisme, et nous enseignent comment nous dévouer à l'adoration de Dieu et à dire des supplications.
Il n'y a pas de doute que ces ziyârât sont les morceaux les plus appréciables de la littérature arabe, après le Saint Coran et Nahdju l-Balâghah, parce qu'elles contiennent, en résumé, les enseignements des Imâms et font connaître leurs principes spirituels et moraux.
Les règles de conduite à observer lors de la visite pieuse
Il y a quelques règles de conduite à observer lors de la visite pieuse effectuée aux tombeaux, à savoir:
1- Le visiteur doit se purifier et accomplir l'ablution complète avant de commencer la visite. L'avantage d’accomplir cette ablution est, d’après ce que nous comprenons, on ne peut plus évidente, en ce sens que le visiteur est appelé à nettoyer son corps des saletés, afin de le protéger de nombreuses maladies, d'éviter d'incommoder la foule par une mauvaise odeur[174] qui pourrait s’en dégager et de purifier son âme des vices moraux.
Dans les propos rapportés des Imâms (p), il est recommandé au visiteur de réciter, à l’issue de l’ablution complète, la supplication suivante:
«O Seigneur ! Fais que ce bain rituel (ablution complète) soit une lumière, une purification et une prévention contre toute maladie, tout mal, toute calamité et toute tare. Purifie par ce bain mon coeur, mon corps, mes os, ma chair, mon sang, mes cheveux, ma peau, ma moelle, mes nerfs et mes effets, afin qu'ils soient mon témoin le jour où je serai dans le besoin, pauvre et nécessiteux».[175]
2- Il doit porter les meilleurs et les plus propres de ses vêtements, car s'habiller bien dans de tels rassemblements publics marque le respect qu'on éprouve pour l'occasion, constitue un signe de dignité et de respect de soi et des autres, ce qui ne manque pas de susciter l'affection des gens les uns envers les autres et de les rapprocher les uns des autres.
Il est à noter à cet égard que la règle ne commande pas que l'on porte les meilleurs vêtements qui puissent exister, mais les meilleurs vêtements qu’on puisse porter, autrement ce serait une charge onéreuse pour les gens de condition économique modeste. La règle concilie donc l'élégance et la condition économique.
3- Il doit, autant que faire se peut, se parfumer, pour les mêmes motifs précités.
4- Il doit, selon ses possibilités, offrir l'aumône aux pauvres. Or, l'utilité de l'aumône offerte dans de telles occasions, c'est de subvenir aux besoins des nécessiteux et le développement de l'esprit de solidarité avec les pauvres.
5- Il doit marcher dignement et respectueusement, sans porter ses regards à gauche et à droits. En cela, il fait preuve de révérence pour le Lieu saint et pour les autres pèlerins. En outre, cette attitude digne et respectueuse évite aux autres d'être incommodés par une mauvaise conduite et des comportements inconvenants.
6- Pendant qu'il effectue la ziyârah, la règle est que le pèlerin glorifie constamment Dieu en répétant: "Dieu est Grand". Selon certains hadiths, il est prescrit de répéter cent fois: "Allâhu Akbar". Ce faisant, le visiteur prend conscience de la grandeur de Dieu, et se rappelle que personne ne peut être aussi grand que Dieu. En fait, le pèlerinage aux Saints tombeaux n'a pour but que l'adoration de Dieu, les louanges adressées à Dieu, et la vénération de Dieu. Son seul objectif est de raviver les principes et les signes de Dieu, et d'obéir aux commandements divins.
7- Après avoir rendu visite au tombeau du Saint Prophète (pbsl) ou de l’Imâm (p), le visiteur doit accomplir deux rak’ah en signe de gratitude envers Dieu qui lui a donné l'occasion d’accomplir la visite pieuse au tombeau sacré, et pour Lui demander de dédier sa prière à l'âme pieuse du Saint Prophète ou du Saint Imâm, selon le cas. Après les deux rak’ah, le visiteur doit réciter la supplication qui lui rappelle que sa prière et sa supplication ne sont offertes qu’à Dieu, et qu'il n'adore personne autre que Dieu, et que le seul but de son pèlerinage est la recherche de la proximité de Dieu. La Supplication qu'il doit réciter après la Prière est la suivante:
«O Seigneur ! C'est à Toi Seul que j'ai offert cette prière, et c'est devant Toi Seul que je me suis incliné et prosterné. Tu es Un et Unique, et Tu n'as pas d'associé. Mes prières, mes inclinations et mes prosternations sont uniquement pour Toi, et pour personne d'autre, car Tu es le Seigneur, et il n'y a pas d'autre seigneur. O Dieu ! Prie sur Muhammad et sur les descendants purifiés de Muhammad ! Accepte ma visite et exauce ma demande, pour l'amour de Muhammad et de ses descendants purifiés».[176]
Cette supplication explique clairement les raisons réelles pour lesquelles les Imâms des Ahl-ul-Bayt et leurs partisans pratiquent la visite des tombeaux, et montre incontestablement, sinon la mauvaise foi, du moins l'ignorance de leurs détracteurs, qui insinuent que cette pratique des chiites serait une forme de culte des tombeaux et une façon de les implorer et de les associer à Dieu ! Il est fort probable que les détracteurs des chiites veulent, par cette insinuation perfide et dénuée de tout fondement, priver les adeptes des Ahl-ul-Bayt des avantages sociaux et religieux que leur assure cette pratique purement islamique, qui permet aux chiites de se rassembler souvent pour confirmer et consolider leur foi en Dieu et leur fidélité envers Ses Serviteurs les plus pieux et les plus dévoués, car il est incroyable qu'ils puissent ignorer les raisons de cette pratique recommandée par les descendants élus du Saint Prophète! Comment pourrait-on, autrement, soupçonner les membres pieux de la famille du Prophète, qui se sont dévoués à la piété et à la cause de Dieu, et qui ont tout sacrifié pour appeler à la religion de Dieu, d'inciter en même temps les gens à l'association et à une forme de polythéisme?
8- L'une des règles de la Ziyârah consiste en ce que le visiteur « soit un bon compagnon pour celui qui l'accompagne. Il doit parler peu, sauf pour dire de bonnes choses. Il doit évoquer beaucoup Dieu. Il doit avoir une attitude de recueillement. Il doit faire beaucoup de prières et prier beaucoup sur Muhammad et sur les descendants de Muhammad. Il doit baisser son regard, accourir pour satisfaire les besoins de ses frères quand l'occasion se présente, et les consoler quand c'est nécessaire. Il doit s'abstenir de faire ce que le Saint Prophète et les Saints Imâms ont interdit de faire, de se disputer, de jurer beaucoup, d'engager une discussion émaillée de jurements».
Le principal objectif du pèlerinage aux tombeaux sacrés est de présenter les salutations au Prophète de Dieu ou aux Saints Imâms. Nous croyons qu'étant donné qu' «ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus »[177], ils entendent donc la parole du pèlerin et répondent à sa salutations, le pèlerin pourrait se contenter de dire: As-Salâmu ‘alayka yâ rasûlallâh[178]. Toutefois, il est préférable que le visiteur récite les salutations rapportées des Saints Imâms, en raison des buts sublimes qu'elles visent et des avantages religieux qu'elles présentent, sans parler de leur éloquence, de leur beau style, et des supplications pieuses qu'elles contiennent et que le visiteur adresse à Dieu Seul.
XXXVII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE SENS DONNE AU CHIISME PAR LES AHL-UL-BAYT (P)
Les Imâms issus des Ahl-ul-Bayt (p) n’eurent d’autre choix, après avoir été privés totalement de leur droit de diriger l'E'tat islamique, que celui de se consacrer à l'éducation des musulmans en les guidant vers le droit chemin, conformément à la mission qui leur avait été confiée par Dieu. Ils éduquèrent ainsi tous ceux qui les suivirent sincèrement, leur enseignant les préceptes religieux et la piété, et leur montrant le chemin du salut.
Toutefois, les Imâms (p) ne considéraient pas n'importe qui comme un de leurs adeptes. A leurs yeux, le partisan véritable était celui qui obéissait strictement aux commandements de Dieu, qui résistait à ses passions, et mettait en pratique leurs enseignements. Ils ne considéraient pas que le simple fait de leur manifester de l'amour suffise à faire bénéficier au musulman leur intercession, dès lors que celui-ci succombait aux tentations illicites. Ils considéraient qu'un musulman méritait leur intercession en vue de son Salut, si son amour et son affection pour eux étaient accompagnés d'une bonne conduite, de véracité, de piété, d'honnêteté, et de crainte révérencielle.
Khaythamah raconte qu'alors qu'il voulait faire ses adieux à l'Imâm Bâqir (p), celui-ci lui dit:
«O Khaythamah ! Informe nos partisans que rien ne leur sera d’aucune utilité auprès de Dieu hormis leurs œuvres, qu’ils ne bénéficieront jamais de notre autorité sinon grâce à la piété, et que le plus perdant de tous le jour du jugement dernier est celui qui, ayant décrit la justice, pratique son contraire vis-à-vis d’un tiers ».[179]
Ils exigent de leurs adeptes qu'ils soient à la tête de ceux qui appellent à Dieu, au bon droit, au bien et à la bonne conduite. Ils veulent que cet appel soit exprimé plus par l'action que par la parole. Aussi s’adressant à ses adeptes, l'Imâm Sadiq (p) leur dit: « Soyez ceux qui invitent les gens au bien en utilisant un autre moyen que la parole, afin qu’ils voient de vous l’effort, la sincérité et la piété ».[180]
Nous reproduisons, ci-après, quelques extraits de conversations qui eurent lieu entre les Imâms (p) et leurs partisans, afin que le lecteur se rende compte combien ils étaient soucieux d’inculquer les bonnes manières aux gens.
1– Conversation de l'Imâm Al-Bâqir avec Djâbir Dju’fî:
« O Djâbir ! Suffit-il à quelqu’un de dire qu’il nous aime, nous les gens de la Demeure, pour être considéré comme un partisan ? Non ! Je jure par Dieu que notre véritable partisan n’est que celui qui craint Dieu et Lui obéit. Nos partisans ne sont reconnus que par leur modestie, leur piété, leur confiance, leur souvenir soutenu de Dieu, le jeûne, la prière, le bien qu’ils font à leurs parents, la façon dont ils vivent avec ceux de leurs voisins qui sont pauvres, traitent les besogneux, les endettés et les orphelins. De même qu’ils sont reconnus par leur franchise, la lecture du Coran, du bien qu’ils disent des gens en leur absence en évitant de médire d’eux et de la confiance dont ils jouissent en tant que dépositaires.
Crains Dieu et œuvre en vue d’acquérir ce qui est auprès de Dieu. Il n’existe de parenté entre Dieu et aucune personne, le plus aimés serviteurs auprès de Dieu le Puissant l’Exalté étant celui qui Le craint et Lui obéit. O Djâbir ! Je jure par Dieu que nous ne rapprochons de Lui que par l’obéissance; nul ne peut échapper à l’enfer ni opposer un argument à Dieu que par l’obéissance. Quiconque Lui obéit est notre allié et quiconque lui désobéit est notre ennemi. On ne peut bénéficier de notre autorité que par les œuvres (bonnes) et la piété ».[181]
2- Conversation de l'Imâm Al-Bâqir avec Sa’îd ibn Hasan:
L'Imâm: «A-t-on l'habitude chez vous de s'approcher de son frère en religion, et de prendre dans sa bourse l'argent dont on a besoin sans qu’il l'en empêche?»
Sa’îd: «Je ne pense pas qu’une telle habitude puisse exister chez nous.»
L'Imâm: «Cela prouve que la fraternité n’existe pas chez vous.»
Sa’îd: «Nous allons donc périr !»
L'Imâm: «Cela signifie simplement que les gens ne pratiquent pas ce qu'ils prêchent».[182]
3- Conversation de l'Imâm Sadiq avec Abû s,-S,abâhi l-Kanânî:
Abû s,-S,abâh: « Combien nous avons souffert à cause de notre attachement à vous !»
L'Imâm: «Et que vous font les gens ?»
Abû s,-S,abâhi: «Chaque fois que je parle à quelqu'un, il me dit: "O Dja’farite maudit !"
L'Imâm: «Et tu crois que c'est parce que vous me suivez?»
Abû s,-S,abâhi: «Oui !»
L'Imâm: «Par Dieu ! Peu d'entre vous font partie de nos partisans, c'est-à-dire de ceux qui sont fermes dans leur piété, qui craignent Dieu, qui obéissent à leur Seigneur, le Créateur, et qui attendent une récompense de Lui Seul. Tel sont mes vrais partisans !»[183]
4- Il y a beaucoup d'autres propos de l'Imâm Sadiq en ce sens (les qualités requises d'un chiite) dont nous citons ce qui suit:
a- «N'est pas des nôtres, ni ne possède aucun mérite spécial, celui qui habite une contrée de cent mille habitants ou plus, alors qu'il y a parmi eux un seul homme qui soit plus pieux que lui».[184]
b- «Nous ne considérons quelqu'un comme étant croyant que quand il adhère librement et volontairement à notre cause. Sache que la poursuite de l’adhésion libre et volontaire à notre cause est la piété même, car Dieu vous fera miséricorde si vous vous parez de la piété».[185]
c- «Ne sont pas de nos partisans ceux dont les femmes chastes ne sont pas considérées comme telles dans les cercles privés. N'est pas non plus de nos partisans quiconque habite une ville de cent mille personnes ou plus, parmi lesquels il y a quelqu'un qui serait plus pieux que lui».[186]
d- «Fais partie des partisans de Dja’far (l'Imâm Sadiq) quiconque protège son ventre et son sexe de l’illicite, déploie beaucoup d’efforts, œuvre pour Dieu tout en Le craignant, en espérant bénéficier de Sa miséricorde et de Ses récompenses et en étant terrifié à l'idée de subir Son châtiment. Si tu voies de tels hommes, sache qu’ils sont de véritables partisans de Dja’far».[187]
XXXVIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’OPPRESSION ET L’INJUSTICE
Les Saints Imâms (p) ont considéré que l'usurpation du droit d'autrui et la perpétration de l'oppression et de la cruauté étaient l'un des pires péchés, et ils ont condamné fermement de telles pratiques, se fondant en cela sur les injonctions du Saint Coran qui dit à ce propos: «Ne pense pas que Dieu ignore les actions des oppresseurs. Ils a différé la punition jusqu'au jour du jugement dernier, où leurs yeux se fixeront d'horreur».[188]
L'Imâm Ali (p) avait, tel que rapporté dans l’un de ses sermons, fustigé avec force la pratique de l'oppression et de l’injustice en disant:
«Je jure par Dieu que si l'on m'offrait tout ce qu'il y a dans les sept cieux avec tout ce qui existe sous le Soleil de cette Terre, pour que je désobéisse à Dieu en arrachant de la bouche d'une fourmi le tégument d'un grain d'orge, je ne le ferais pas».
Cette affirmation montre à quel point un musulman doit être pointilleux lorsqu'il est question d'injustice, et combien il doit être prudent pour éviter de commettre la moindre injustice, et ferme dans la condamnation de l’oppression ! Ne doit-il pas se garder de frustrer une fourmi en lui arrachant l'enveloppe de grain d'orge, même si on lui offrait contre cet acte les sept cieux ? Que dire alors de ceux qui sucent le sang des musulmans, pillent leurs biens, violent leur honneur et leur dignité ! Quelle sera la gravité de leur péché en comparaison de celui que l'Imâm Ali (p) refuse de commettre, même contre l'offre de tout ce que le ciel et la terre renferment! Et quelle sera leur position par rapport à l'intégrité de l'Imâm Ali (p) ! La justice exemplaire que prêche l'Imâm Ali (p) est ce que la religion exige des êtres humains.
Oui, l'injustice et l'oppression sont parmi les choses les plus graves que Dieu a interdites. C'est pourquoi, la condamnation et la fustigation de l'injustice tiennent la première place dans les propos et les supplications des Ahl-ul-Bayt (p), qui se sont attachés constamment à mettre leurs adeptes en garde contre l'oppression et les oppresseurs. Telle fut effectivement toujours la position et l'attitude des Ahl-ul-Bayt (p), une attitude fondée sur une Justice impeccable et sur le refus absolu de l'oppression, même vis-à-vis de ceux qui les agressaient et les offensaient personnellement.
L'histoire bien connue du syrien qui avait offensé et injurié l'Imâm Al-Hasan (p), lequel répondit à l'offense par une attitude aimable et sympathique qui fit réfléchir son offenseur et l'amena à regretter sa mauvaise conduite, est révélatrice de la clémence et de l'indulgence de l'Imâm, et représentative du souci de tous les Ahl-ul-Bayt d'éviter tout ce qui pourrait conduire à la moindre injustice.[189]
Nous avons déjà vu, dans les supplications de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn, cette sublime morale consistant à pardonner aux offenseurs leurs offenses, et à demander pour eux le pardon de Dieu. Certes, la loi autorise que l'on réponde à l'agression par une agression égale, et que l'on invoque contre l'agresseur le châtiment de Dieu. Mais ce qui est autorisé par la Loi n'interdit nullement que l'on s'arme d'une tendance au pardon et à la clémence, tendance qui s'inscrit dans la noble morale. Le souci d'éviter d'être injuste a fait que les Imâms des Ahl-ul-Bayt ont considéré que l'exagération dans l'invocation du châtiment de Dieu contre un agresseur pourrait équivaloir à une injustice. L'Imâm Sadiq (p) dit à ce propos:
«Certes, le serviteur opprimé qui ne cesse d’invoquer l'anathème sur son oppresseur pourrait, de ce fait, être considéré, lui-même, comme oppresseur »[190]. C'est-à-dire qu’il peut devenir, lui aussi, injuste vis-à-vis de son oppresseur par excès d’invocation du malheur sur celui-ci.
Que Dieu soit Glorifié ! Un opprimé qui ne fait que souhaiter de manière excessive la punition de celui qui l'a opprimé, devient lui-même oppresseur! Que dire alors de celui qui prend l'initiative de l'oppression et de l'agression, qui attaque le premier les gens, viole leur honneur, pille leurs biens, les dénonce aux oppresseurs, les induit en erreur pour les jeter dans une situation périlleuse, les diffame, leur nuit, ou les espionne ! Quel est le statut d'un tel malfaiteur dans la jurisprudence des Ahl-ul-Bayt ? Ceux-ci considèrent de tels individus comme étant les plus éloignés de Dieu, les plus condamnables par Lui, et les plus détestables dans leurs actions et dans leurs moeurs.
XXXIX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA COOPERATION AVEC LES OPPRESSEURS
Etant donné la gravité du péché d'injustice et de ses conséquences, Dieu a prohibé la coopération avec les oppresseurs.
«Ne vous inclinez pas vers les injustes, sinon vous seriez atteints par le Feu de l'Enfer; et vous n’avez pas de protecteur en dehors de Dieu, car autrement vous ne serez pas secourus».[191]
Telles sont les règles de bonne conduite établies par le Saint Coran, règles reprises et développées dans les enseignements des Imâms des Ahl-ul-Bayt (p). Ceux-ci se sont appliqués à inciter leurs partisans à éviter de s’incliner vers les injustes, à éviter de les fréquenter, de participer avec eux dans n’importe quel acte et de les aider ne fût-ce au sujet d’un morceau de datte.[192]
Il ne fait pas de doute que le plus grand malheur qui se soit abattu sur l’islam et les musulmans, c'est l'indulgence de ceux-ci vis-à-vis des oppresseurs, leur mutisme à propos des méfaits qu'ils ont commis, leur coopération avec eux, sans parler de leur complicité avec eux, de l'appui qu'ils leur ont apporté, et de leur contribution aux injustices qu'ils ont commises. Les calamités qu'a subies et connues la Nation musulmane ne sont que la conséquence logique de cette déviation des musulmans du droit chemin et de la voie de la vérité. Le résultat de cette déviation fut qu'à la longue la religion finit par s'affaiblir et sa force par se dissiper, pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui, très éloignée de la voie que lui avait tracée le Saint Prophète (pbsl), et de la puissance qu'il lui avait assurée. Les musulmans ou ceux qui se disent musulmans sont tombés aujourd'hui dans un tel état lamentable que, loin d'éviter de chercher un protecteur en dehors de Dieu, comme le Coran le leur enseigne, ils tendent leurs mains à leurs ennemis et agresseurs et les aident ainsi à perpétuer et accentuer leur agression contre eux. Leur soumission aux puissances non musulmanes et à leurs oppresseurs n'est plus à démontrer.
Les Imâms (p) avaient déployé tous leurs efforts pour mettre leurs partisans en garde contre la coopération avec les oppresseurs, et insisté auprès de leurs partisans pour qu’ils s’abstiennent de se pencher vers les injustes et de marcher avec eux. Ces mises en garde qu'ils avaient faites aux musulmans sont innombrables. Citons l’exemple de la lettre que l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn écrivit à Muhammad ibn Muslim az-Zahri, le mettant en garde contre le fait d’assister les injustes dans leurs actes d’injustice:
« N'est-il pas vrai qu'en faisant appel à toi, ils ont fait de toi un essieu qui fait tourner les moulins de leur injustice, un pont qui les mène à leurs méfaits, une échelle qui les conduit à l’égarement, un motif qui les appelle à la séduction, cheminant dans leur voie, t’utilisant comme moyen de semer le dans l'esprit des savants et d’attirer le coeur des ignorants vers eux ! Aucun de leurs plus fidèles ministres ni de leurs plus forts partisans n'est encore jamais parvenu à enjoliver la corruption qu’ils ont semée, ni à attirer vers eux la minorité et la majorité. Comme ils t’ont donné peu en échange de ce qu’ils t’ont pris d’énorme ! Comme c’est insignifiant ce qu'ils ont construit pour toi à côté de ce qu’ils ont détruit ! Prend garde de ta personne, car personne d’autre ne pourra en prendre garde sinon toi-même ! Et examine-toi en homme responsable ».[193]
Cette dernière partie de la lettre: «Demande des comptes à ton âme, comme un homme se soumet à l'emprise de ses bas désirs, il se moque au fond de lui-même de sa dignité, c'est-à-dire qu'il ne se sent pas responsable de ses actions, parce qu'il ne peut pas en prendre conscience, et qu'il pense que ce qu'il fait ne peut pas être l'objet de comptes. Tels sont en fait les mystères de l'âme qui l'habite, afin qu'il ne soit pas sous l'emprise de l'illusion, et qu'il ne néglige pas sa responsabilité vis-à-vis de lui-même».
Il y a une autre conversation, encore plus significative entre l’Imâm Mûsa Kâzhim (p) et S,afwân Djammâl, qui fut l’un des partisans sûrs et des rapporteurs fiables des propos de l'Imâm (p). D’après le récit rapporté par Al-Kâshî dans sa biographie des rapporteurs des hadîths, S,afwân raconte ceci:
- Ayant pénétré chez l'Imâm, il me dit: «O S,afwân ! Toutes tes actions sont bonnes et belles à l’exception d’une seule !»
- S,afwân: « Que je sois sacrifié pour toi ! Laquelle?»
- L'Imâm: «Le fait d'avoir loué des chameaux à cet homme !- C’est à dire à Hârûn Ar-Rashîd !»
- S,afwân: «Par Dieu ! Je ne les lui ai loués ni pour le plaisir, ni pour qu'il en fasse un usage illégal, ni pour la chasse, ni pour le divertissement, mais pour qu'il s'en serve plutôt pour aller à la Mecque! En outre, ce n'est pas moi qui, personnellement, l’accompagne, ce sont plutôt mes serviteurs que j’envoie l’accompagner.»
- L'Imâm: «O S,afwân ! Doit-il te payer pour cela?»
- S,afwân: «Oui».
L'Imâm: «Ne désires-tu pas qu'ils reviennent vivants afin que tu sois payé?»
- S,afwân: «Si !»
- L'Imâm: « Quiconque souhaite donc qu'ils demeurent vivants est un des leurs, et quiconque est considéré comme un de leurs ira par conséquent en enfer!»
«Je vendis aussitôt mes chameaux jusqu’au dernier, raconte S,afwân».[194]
S'il suffit donc de souhaiter qu'un oppresseur reste vivant pour mériter le châtiment de l'enfer, que dire donc de ceux qui aident constamment l'oppresseur, qui l'encouragent dans son oppression, ou pis, de ceux qui adoptent la voie de l'oppresseur et qui se joignent à lui dans toutes les cruautés qu'il commet!
XL– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE TRAVAIL AU SEIN D’UN GOUVERNEMENT DESPOTIQUE
Si soutenir les despotes, même avec un fragment de datte, ou même par le simple souhait qu'ils restent en vie, est une chose contre laquelle les Imams d'Ahl-ul-Bayt ont mis vivement en garde les musulmans, quel péché impardonnable serait de participer à un gouvernement oppresseur, d'accepter d'y occuper une fonction ou de lui prêter serment d'allégeance, ou pis encore, de faire partie des piliers d'un pouvoir injuste et de contribuer activement à l'installation et à la consolidation de ce pouvoir. Car, comme l'a dit l'Imam Sadiq, "Et cela parce que le régime du despote représente le dépérissement total du Vrai, le ravivage total du Faux, la résurgence de l’iniquité et de la corruption."[195]
Toutefois, les Saints Imâms (p) ont autorisé que l'on accepte d'occuper un poste dans un régime injuste si le but de cette acceptation est d'oeuvrer en vue de sauvegarder la justice, d'appliquer les peines prescrites par la Loi Divine, d'aider les croyants, d’ordonner le bien et d'interdire le mal. L'Imâm Mûsa Kâzhim (p) a dit, à ce propos: «Il y a, parmi les oppresseurs, ceux à travers lesquels Dieu a établi la Preuve, les ayant fermement établis sur terre afin qu'Il protège, grâce à eux, Ses élus et améliore les affaires des musulmans... Ces gens là sont de véritables croyants, ils sont le phare de Dieu sur terre et Sa lumière parmi Ses protégés».[196]
Sur ce sujet, il y a beaucoup de hadiths qui expliquent comment doivent se comporter aussi bien les gouverneurs que les fonctionnaires de l’E'tat, tel qu’illustré dans la lettre qui fut adressée à Abdullah An-Nadjâshî, gouverneur d’al-Ahwâz, par l'Imâm Sadiq (p) (Consulter Al-Wasâil, partie consacrée à la vente, ch. 78).
XLI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’APPEL A L’UNITE' ISLAMIQUE
Les gens de la Demeure Prophétique (p) furent connus par leur désir ardent de sauvegarder les apparences de l’islam telles quelles, d’appeler à son renforcement et à l’unité de ses adeptes; le souci de sauvegarder la fraternité entre les musulmans et d’ôter la haine[197] qui noircissait leurs cœurs.
On ne peut oublier l'attitude positive que l'Imâm Ali ibn Abi T,âlib (p) adopta vis-à-vis de ses prédécesseurs, au point qu’il n'hésita pas à leur accorder son aide et son soutien, quoiqu’ au fond de lui il éprouvât de l'amertume à leur égard et qu'il fut convaincu qu'ils lui avaient usurpé son droit. Voire même il s'abstint d’affirmer publiquement, tant que ses prédécesseurs demeurèrent au pouvoir, que le Texte (nas,s,) le désignait pour succéder au Prophète (pbsl), et il ne fit valoir son droit légitime usurpé, de façon publique, que lorsqu'il eut accédé au Khâlifat. C'est à ce moment-là seulement qu'il se permit de rassembler le reste des Compagnons du Prophète (pbsl) sur la plaine de Rahbah, afin qu'ils témoignent en faveur de la stipulation qui avait été faite le à Ghadîr Khum.[198]
Avant son accession au Khâlifat donc, l'Imâm Ali n'avait pas hésité un moment à apporter ses conseils aux trois Khalîfe qui l'avaient précédé, chaque fois qu'il s'agissait de sauvegarder les intérêts des musulmans. Plus tard, il justifiera son attitude de cette époque vis-à-vis de ceux qu'il estimait avoir usurpé son droit, dans ces termes:
«Je craignis que l’islam soit détruit ou ébréché (par des querelles et des dissensions) si je ne le secourais pas ».[199]
C'est pourquoi, tout au long de la période du Khalifat de ses trois prédécesseurs, il ne prononça jamais une parole de nature à affaiblir leur pouvoir, porter atteinte à leur prestige, ou entamer leur crédibilité. Il préféra rester enfermé chez lui et se taire, même lorsqu'il constatait dans leurs actions ce qu'il n'approuvait pas. Mais chaque fois que les trois Califes avaient besoin de lui, et qu'il estimait que son concours servait l'intérêt général de l’islam, il le prêtait très volontiers. Le khalife ‘Umar, reconnaissant pour ce concours précieux apporté par l'Imâm Ali et son attitude on ne peut plus positive, répétait souvent: «Que je ne sois jamais confronté à un problème complexe sans la présence de Abu l-Hasan (l'Imam Ali)[200] pour résoudre", ou "N’eût été Ali, ‘Umar aurait péri".[201]
L'attitude de l'Imâm Al-Hasan (p) vis-à-vis de Mu’âwiyyah[202] ne fut pas moins constructive. En effet, l'Imâm Al-Hasan (p) accepta de signer un traité de réconciliation avec celui qui s'était rebellé contre son Khalifat, et de mettre un terme aux hostilités, ayant réalisé que la poursuite de ce conflit fratricide risquait de faire disparaître l'Etat islamique, ou même d'effacer à jamais le nom de l’islam de la surface de la terre, de détruire la Shariah et d'exterminer ceux qui en étaient les gardiens, c'est-à-dire le reste des Ahl-ul-Bayt. Il préféra donc préserver les apparences de l’islam et le nom de la religion, même au prix d'une réconciliation coûteuse avec Mu’âwiyyah, l'ennemi le plus acharné de la religion et de ses véritables défenseurs, et l'adversaire le plus haineux des Ahl-ul-Bayt et de leurs partisans, même en prévoyant que l'accession de Mu’âwiyyah au Khalifat ne lui apporterait, à lui et à ses adeptes, qu'humiliation et injustice, et même si les épées des valeureux Hâshimites et de ses partisans étaient dégainées et prêtes à défendre sa cause jusqu'au bout. Mais l'intérêt supérieur de l’islam était, pour lui, au-dessus de toutes ces considérations. C'est pourquoi il accepta ce qui était normalement inacceptable pour lui.
Si, par la suite, l'Imâm Al-Husayn adoptera une attitude différente de celle de son frère, l'Imâm Al-Hasan, et s'il se soulèvera contre le régime Omeyyade, dirigé par Yazîd, c'est parce que la situation avait changé. Son soulèvement héroïque, loin de représenter un risque pour l'existence de l’islam, visait au contraire à rappeler aux Musulmans les Principes et les Enseignements authentiques de l’islam, que Yazîd, le fils de Mu’âwiyyah, un alcoolique débauché et sans scrupules, était en train de piétiner. En se soulevant, en acceptant de s'engager dans un combat désespéré et de se sacrifier, l'Imam Al-Husayn a voulu montrer aux Musulmans que ceux qui se trouvaient à la tête de l'Etat islamique n'avaient rien à voir avec l’islam. Sans son soulèvement et le Sacrifice de sa vie, l’islam aurait été vidé de son contenu.
En se soulevant, l'Imam Al-Husayn n'a fait courir à l’islam aucun risque. Il a seulement offert sa vie pour que la Vérité triomphe et que l'injustice soit désignée du doigt. Son combat est devenu le symbole du refus de l'injustice.
Si les chiites commémorent chaque année, l'anniversaire du Martyre de l'Imâm Al-Husayn, le Jour de 'Ashûrâ', c'est justement pour faire revivre l'esprit de la tragédie de Karbalâ', c'est-à-dire le refus de l'injustice et de l'oppression, et l'aspiration à un régime qui applique la justice islamique. En s'attachant à commémorer chaque année, sous diverses manifestations, son sacrifice, les chiites ne visent qu'à perpétuer son message de lutte contre l'injustice et l'oppression, et ne font qu'obéir aux commandements des Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) qui lui ont succédé, leur recommandant de renouveler leur fidélité au souvenir du sacrifice du petit-fils chéri du Saint Prophète (pbsl).
Le souci constant des Imams d'Ahl-ul-Bayt de voir l’islam préserver sa gloire, même lorsque les gouvernants de l'Etat islamique les traitaient avec la plus grande cruauté et les soumettaient à toutes sortes de tortures, de vexations et d'humiliations, a été illustrée par l'attitude de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn vis-à-vis des rois Omayyades. En effet, bien que ceux-ci aient violé ses droits les plus élémentaires, et l'aient privé de sa liberté de mouvement, et bien qu'il ait vécu dans l'affliction à cause du massacre sauvage que les Omayyades avaient perpétré contre son père, l'Imâm Al-Husayn (p), et sa famille, lors de la tragédie de Karbalâ', il n'a jamais cessé de prier dans on intimité pour la victoire des armées musulmans et pour que Dieu accorde la paix aux musulmans. Et on sait déjà que le seul moyen qu'il lui restait pour vulgariser la science et les enseignements islamiques était la supplication. Or, justement, dans ces Supplications, il enseignait à ses adeptes comment prier pour l'ensemble des musulmans et pour la victoire des armées musulmanes. Ainsi, dans sa supplication appelée Duâ-u Ahli th-Thughrur[203], on lit:
« O Dieu ! Que la paix et la miséricorde soient sur Muhammad et sa Progéniture ! Augmente le nombre et la force de leurs adeptes, aiguise leurs épées, protège leurs territoires, consolide leurs rangs, dote-les de l'esprit de solidarité, assure-leur les moyens de subsistance, couvre leurs dépenses, arme-les de puissance, de patience et d'endurance, préserve-les et inspire-leur les mesures stratégiques à prendre pour vaincre l'ennemi».
Et un peu plus loin:
«O Dieu ! Consolide de cette façon les moyens des Musulmans, fortifie leurs territoires, fais fructifier leurs biens, sors-les de l'état de guerre pour qu'ils s'occupent de Ton adoration, et mets fin aux hostilités internes qui les opposent afin qu'ils puissent Te prier dans la solitude et en paix, et afin qu'ils ne se prosternent devant personne autre que Toi».
Dans cette supplication, la plus longue de toutes celles qu'il a composées, l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn incite les musulmans à s'armer de bonnes manières, tout en les prévenant de la nécessité de se préparer à faire face à l'ennemi. Il y réunit ainsi les instructions militaires du Djihâd islamique et l'explication du but et de l'utilité de celui-ci. Il attire aussi l'attention des Musulmans sur le genre de précautions à l'égard de leurs ennemis, et les mesures à adopter dans leurs relations avec eux et dans la lutte qu'ils engagent contre eux. De même, il recommande aux soldats de l’islam de se rappeler Dieu même en plein combat, de s'abstenir de tout péché, et de garder toujours présent à l'esprit que le Djihâd est seulement pour Dieu et pour faire triompher Sa cause.
Les autres Imâms adoptèrent une attitude constructive similaire vis-à-vis des gouvernants de leur époque, malgré la cruauté du traitement que ceux-ci leur réservaient, et malgré toutes les persécutions et l'oppression qu'ils leur faisaient subir. S'étant rendu compte que leur droit au gouvernement ne leur serait pas restitué, ils se consacrèrent à l'enseignement des principes de l’islam aux gens, et à l'orientation religieuse de leurs adeptes. Les révoltes et les révolutions sanglantes qui furent déclenchées à leurs époques respectives par les Alawites et d'autres, ne furent ni leur fait, ni conformes à leur volonté. Ils refusaient tout ce qui eût pu mettre en danger l'Etat islamique, pour peu que celui-ci conservât les lignes générales des principes de l’islam. Ils se souciaient plus que quiconque, plus même que les califes Abbassides eux-mêmes, de la sauvegarde et de l'intégrité de l'Etat islamique, et ils répugnaient à voir couler le sang des musulmans, à les voir s'entretuer et se déchirer.
L'illustration de ce souci de sauvegarder l'Etat islamique se manifeste bien clairement dans le testament que l'Imâm Mûsâ Kâzhim a laissé à ses partisans: "Ne vous exposez pas à l'humiliation en cessant d’obéir à votre dirigeant. S'il est juste, priez Dieu qu'il reste vivant[204], et s'il ne l'est pas, priez Dieu pour qu'il se réforme. Car votre réforme dépend de celle de votre dirigeant. Le dirigeant juste est comme un père miséricordieux. Aimez donc pour lui ce que vous aimez pour vous-mêmes, et détestez pour lui ce que vous détestez pour vous-mêmes».[205]
Si l'accent est mis ici, comme partout ailleurs, chez les Ahl-ul-Bayt (p), sur l'attachement au dirigeant juste, il y est également souligné la nécessité de respecter l'Etat islamique et d'oeuvrer en vue de sa réforme, en l'occurrence en priant Dieu de réformer celui qui le dirige. Le sens de la responsabilité du chiite est donc évident.
Malgré cette évidence, certains écrivains que l'on ne peut qualifier autrement que de mauvaise foi, n'hésitent pas à diffamer le chiisme, en le dénonçant comme "une organisation secrète subversive" ou comme une "secte révolutionnaire vindicative".
Certes, l'un des traits de caractère saillants de tout musulman qui se veut un véritable adepte des enseignements des Ahl-ul-Bayt est d'être l'ennemi juré des tyrans et de la tyrannie. Il n'accepte jamais de s'aligner sur la position des agresseurs, ni de tendre une main coopérative à ceux qui encouragent les tyrans dans leurs actes d'oppression. Cette répugnance à l'égard des tyrans, de la tyrannie et de ses tenants est transmise, chez les chiites, de génération en génération. Mais cela n'autorise personne à qualifier les chiites de traîtres, de rebelles ou déloyaux. Ils sont à cent lieues de tels comportements. Les enseignements qu'ils ont reçus de leurs Imâms leur interdisent de trahir, de tromper, et de répandre le sang d'un frère musulman, de quelque secte qu'il soit, et quelque école juridique musulmane qu'il suive. Pour eux, tout musulman qui prononce les deux attestations de foi[206] doit avoir la vie, les biens et l'honneur saufs, "il est illicite de disposer du bien d'un musulman sans son consentement"[207]. Ils croient fermement qu'un musulman est le frère d'un autre musulman, qu'il soit chiite ou non, et qu'il a envers lui les devoirs de la fraternité, comme nous allons le voir ci-après.
XLII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE DROIT QUE LE MUSULMANA SUR LE MUSULMAN
L'un des plus beaux et des plus significatifs des principes de l’islam qui caractérisent ses adeptes, est la fraternité islamique entre les musulmans, sans distinction de situation sociale, de couleur de la peau, de race ou d'origine géographique. L’islam enjoint à ses adeptes de cultiver l'esprit de fraternité parmi eux. La raison pour laquelle les musulmans d'hier et d'aujourd'hui ont perdu leur dignité réside dans leur négligence de cet aspect suprême des enseignements islamiques. Les propos de l'Imâm Dja’far Sadiq (p) "Qu’il (le musulman) aime pour son frère musulman ce qu’il aime pour lui-même, et qu’il déteste pour lui ce qu’il déteste pour lui-même"[208] peuvent être considérés la plus simple des exigences de cette fraternité.
Les musulmans doivent donc prêter une oreille attentive à cette injonction simple et claire que les Saints Imâms ont souvent mise en évidence. Ils doivent s'alarmer de ce qu'il est aujourd'hui difficile de souscrire à ce principe important de l’islam. A quel point les musulmans sont donc écartés de nos jours de l'esprit de la fraternité ! S'ils avaient été justes les uns envers les autres et s'ils avaient connu la signification du principe de la fraternité, ils ne se seraient jamais permis de torturer leurs frères de religion et il n'y aurait pas eu d'oppression ni de vol, de falsification, de médisance, de calomnie, d'insolence, d'irrespect et d'égoïsme entre eux.
En réalité, si les musulmans avaient pris vraiment conscience du moindre avantage de l'esprit de fraternité, et s'ils avaient agi sérieusement selon cet esprit, il n'y aurait eu aucune inimitié entre eux et, au contraire, ils auraient mené une vie individuelle et sociale prospère et pleine de succès au sein d'une communauté plus fraternelle. L'injustice et l'oppression auraient été rayées de la surface de la terre, les hommes seraient des frères, tous égaux, l'humanité aurait atteint le plus haut degré de bonheur social, et le rêve de cité idéale des anciens philosophes aurait été réalisé. L'amour et l'amabilité étant le trait essentiel des rapports entre les hommes dans une telle humanité fraternelle, celle-ci n'aurait plus eu besoin de gouvernants, de tribunaux, de police, de prisons ni de code pénal. Si la fraternité islamique avait prévalu, les musulmans n'auraient jamais accepté de se soumettre à aucun colonisateur ni ne se seraient jamais résignés devant aucun tyran. La terre aurait été tout autre et se serait transformée en un paradis et en une demeure de bonheur.
Si la loi de l'amour avait prévalu entre les hommes, conformément aux enseignements islamiques, le mot "justice" ne serait plus en usage dans notre langue, en ce sens que nous n'aurions plus besoin de la justice ni de ses lois, ni par conséquent de l'utilisation du mot qui la désigne, du fait que la loi de l'amour suffirait à répandre le bien et la paix, le bonheur et la tranquillité de l'esprit. Car l'homme n'a besoin de recourir à la justice et à la loi que s'il perd l'amour de celui envers lequel il doit appliquer la justice. Mais lorsqu'il s'agit d'une personne qu'il aime, comme son fils ou son frère, il est porté à lui faire du bien et des concessions, par amour et avec bienveillance, et non pas par souci d'appliquer la justice, ni par intérêt.
Le secret de cette vérité humaine réside dans le fait que l'homme n'aime normalement que lui-même et ce qui convient à lui-même. Il est difficile d'aimer quelqu'un ou quelque chose qui ne fasse pas partie de son soi, sauf si ce quelqu'un ou quelque chose a un lien avec son soi, ou qu'il en conçoit une image désirable pour son soi. De même, il est difficile de sacrifier volontairement ses désirs et ce qu'il aime pour quelqu'un d'autre qu'il n'aime pas ou qu'il n'affectionne pas, sauf, bien entendu, si prend naissance en lui une doctrine plus forte que les désirs, comme la doctrine de l'amour de la Justice et de la bienfaisance; auquel cas, s'il consent à sacrifier l'un de ses désirs, il le fanerait pour en satisfaire un autre, plus fort, en l'occurrence sa doctrine de la justice, si cette doctrine venait à faire partie de ses désirs ou même de son soi.
Cette doctrine idéaliste requiert, pour se former chez un individu, que celui-ci transcende les conditions matérielles pour atteindre à l'idéal suprême de la justice et de l'altruisme, et ce, après s'être heurté à l'impossibilité de susciter en lui-même le sentiment de fraternité sincère et de sympathie entre lui et ses semblables.
La première chose que le musulman doit donc s'efforcer d'acquérir, c'est le sentiment de fraternité envers les autres, s'il n'y parvient pas, et il est fort probable qu'il n'y parvienne pas, en raison de la prédominance de ses nombreux désirs et de son égoïsme, il doit alors former en lui-même la doctrine de la justice et de l'altruisme, conformément aux préceptes islamiques. S'il n'y parvenait pas, là non plus, il ne mériterait plus d'être musulman, sauf par le nom, car la justice est la dernière frontière de l’islam, au-delà de laquelle il n'y a qu'infidélité et ténèbres complètes, et dans ce cas il sortirait de l’islam et Dieu, selon l'expression de l'Imâm Dja’far Sadiq, ne lui accorderait ni Sa clémence, ni Sa miséricorde.
Très souvent, les désirs temporels et égoïstes de l'homme le dominent et il en résulte pour lui une grande difficulté à se préparer à la simple acceptation de la doctrine de la justice, sans parler de l'acquisition de cette doctrine sous sa forme complète, plus forte que les désirs. C'est pourquoi les droits de fraternité constituent l'enseignement islamique le plus difficile à appliquer, étant donné que l'homme n'a pas ce sentiment sincère de fraternité.
C'est cette difficulté qui a conduit l'Imâm Sadiq à présenter de manière schématique l'explication des droits d'un musulman sur un autre musulman, lorsqu'il s'adressa à l'un de ses adeptes, Al-Mu’allâ ibn Khunays, craignant que celui-ci ne puisse apprendre ce qu'il ne pourrait pas appliquer. Al-Mu’allâ rapporte ainsi sa conversation avec l'Imâm Dja’far Sadiq:
Al-Mu’allâ: «Quels sont les droits d'un musulman sur un autre Musulman?»
L'Imâm: «Il a sept droits et sept devoirs. Chacun de ces droits sur autrui constitue, en même temps, un devoir pour lui. S'il néglige l'un de ces devoirs, il aura désobéi à Dieu et ne bénéficiera pas de Sa Grâce».
Al-Mu’allâ: «Quels sont ces devoirs?»
L'Imâm: «O Mu’allâ ! J'ai de la compassion pour toi. Je crains que, si je te les enseigne, tu ne réussisses pas à les appliquer».
Al-Mu’allâ: «J'espère que, par la grâce de Dieu, je les mettrai en pratique».
Al-Mu’allâ raconte que le Saint Imâm finit par lui énumérer les sept devoirs-droits et lui dit que le plus simple d'entre eux était celui-ci:
«Désire pour ton Frère ce que tu désires pour toi-même, et ne lui souhaite pas ce que tu ne souhaites pas pour toi-même».
Gloire à Dieu! C'est cela le devoir le plus facile à accomplir ! Pourquoi donc les musulmans, ou ceux qui croient l'être, n'appliquent-ils pas le devoir le plus simple que l’islam leur impose ? Et qui plus est, ils accusent l’islam lui-même d'être à l'origine du retard terrible dans lequel sombrent les musulmans, alors que ceux-ci s'abstiennent d'accomplir ce que leur religion enjoint de plus simple!
Nous mentionnons, pour mémoire seulement, et pour prendre conscience de notre impardonnable manquement à notre devoir, les sept devoirs-droits de chaque musulman, tels que l'Imâm Sadiq les a énumérés:
1- Aime pour ton frère ce que tu aimes pour toi-même, et ne lui souhaite pas ce que tu ne souhaites pas pour toi.
2- Evite de le mettre en colère, fais-lui plaisir, et conforme-toi à ce qu'il désire.
3- Aide-le par ton âme, tes biens, ta langue, tes mains, tes pieds.
4- Sois son oeil, son guide, et son miroir.
5- Ne mange pas à satiété tant qu'il a faim, ni ne bois à satiété tant qu'il a soif, ni ne t'habille tant qu'il est dans la nudité.
6- S'il n'a pas de serviteur et que toi tu en as un, tu dois lui envoyer le tien pour laver ses vêtements, faire sa cuisine, préparer son lit.
7- Acquitte ses obligations, accepte son invitation, rends-lui visite lorsqu'il est malade, et assiste à ses funérailles quand il meurt. Si tu sais qu'il a besoin de quelque chose, tu dois prendre l'initiative de satisfaire son besoin, sans attendre qu'il te le demande ».
Et l'Imâm Sadiq de conclure:
«Quand tu auras accompli ces devoirs, ton amitié fraternelle aura rejoint son amitié fraternelle, et son amitié fraternelle aura rejoint ton amitié fraternelle».[209]
Il existe plusieurs traditions rapportées des Imâms (p) ayant la même teneur dont la grande partie est consignée dans Wasâilu sh-shî’ah.
D'aucuns pourraient penser, à tort, que le mot fraternité, que l'on rencontre souvent dans les hadîths des Imâms des Ahl-ul-Bayt, ne vise que leurs adeptes, à l'exclusion des autres Musulmans. Mais un examen de l'ensemble des hadîths des Saints Imâms dissipe totalement cette fausse impression, ou cette erreur d'interprétation due au fait que les Imâms (p) désapprouvent ceux qui s'opposent à la doctrine des chiites et refusent leur guidance. Il suffit de lire ce témoignage de Mu’âwiyyah ibn Abî Wahb à ce propos pour s'en convaincre:
«Je demandai à l'Imâm Sadiq (p) comment nous devrions nous comporter vis-à-vis des musulmans non chiites avec lesquels nous entretenons des relations sociales. L'Imâm (p) répondit: "Observez vos Imâms qui sont vos guides Regardez vos Imâms, à qui vous obéissez, et traitez vos opposants de la même façon qu'eux-mêmes les traitent. Or, par Dieu, vos Imâms leur rendent visite lorsqu'ils tombent malades, assistent à leur funérailles lorsqu'ils meurent, témoignent pour eux ou contre eux selon les cas, et leur rendent le dépôt qu'ils leur confient».[210]
En fait, la fraternité que les Saints Imâms (p) commandent aux chiites est une fraternité plus exigeante et plus sublime que la Fraternité islamique ordinaire que nous venons de décrire. Dans les chapitres consacrés à la définition du chiisme, nous avons eu l'occasion de citer quelques hadiths qui illustrent ce sujet. Il suffit maintenant d'y ajouter le dialogue suivant entre l'Imâm Sadiq et Abân ibn Thaghlib, tel que ce dernier le rapporte:
«J'étais en train d’accomplir le circuit rituel autour de la Ka’ba sacrée en compagnie de l’Imâm Sadiq quand, soudain, un de nos partisans vint me demander d'aller avec lui pour l'aider un peu[211]. Ayant vu la scène, l'Imâm Sadiq me demanda:
- "Cet homme veut te voir, n'est-ce pas?"
- "Oui!"
- "Est-il chiite comme toi?"
- "Oui!"
- "Interromps ton circuit et va l'aider".
- "Dois-je interrompre le circuit dont j’ai l'obligation de parachever?"
- "Oui!"
Abân[212] dit: « Je partis[213], puis je revins auprès de l’Imâm et je l’interrogeai sur les droits du croyant. "Cesse de poser cette question et ne la répète plus, dit l’Imâm". Je ne cessai de la lui répéter jusqu’au moment où il dit que je devais lui donner la moitié de mes biens. Constatant mon étonnement, l'Imâm Sadiq (p) dit:- "O Abân ! Ne sais-tu pas que Dieu a mentionné (dans le Coran) ceux qui font le renoncement à soi-même (ou les altruistes) ?"
- "Si !"
- "Eh bien ! Quand bien même tu partagerais avec lui ta fortune, tu ne prétendras jamais avoir fait des sacrifices pour lui ! Tu t’auras sacrifié pour lui uniquement quand tu lui auras cédé l’autre moitié aussi".[214]
Compte tenu de ce qui précède, je dirais que nous devrions avoir honte de prétendre que nous sommes de vrais croyants. Nous sommes à cent lieues des enseignements de nos Saints Imâms ! Lorsque nous lisons ce hadîth, sans doute faisons-nous comme Abân, et nous persuadons-nous que cela ne concerne que les autres (en l'occurrence Abân), au lieu de nous remettre en cause et de nous demander des comptes à nous-mêmes, en hommes responsables!
CH APITRE V : LA RESURRECTION LES CROYANCES DES IMAMITES CH APITRE V : LA RESURRECTION
Notre croyance sur:
÷ La résurrection et la rétribution
÷ La résurrection corporelle (de chair)
XLIII– NOTRE CROYANCE CONCERNAT LA RESURRECTION ET LA RETRIBUTION[215]
Nous croyons que Dieu Tout-Puissant ramènera tous les hommes à la vie après leur mort, le jour promis, pour récompenser les vertueux et punir les pécheurs. C’est un point au sujet duquel s’accordent toutes les religions célestes ainsi que tous les philosophes, et le musulman n’a pas d’autre choix que celui de reconnaître qu’il s’agit d’une croyance coranique apportée par le noble Prophète (pbsl). Quiconque croit fermement en Dieu, et croit aussi que Muhammad (pbsl) est un messager envoyé par Lui pour porter la guidance et la vraie religion, devra absolument croire à tout ce que le Coran a apporté comme information au sujet de la résurrection, de la récompense et du châtiment, du paradis et de ses délices, et de l’enfer et de ses flammes. En effet, ayant clairement parlé de la résurrection et de ses corollaires, le Saint Coran y a fait allusion dans près de mille versets.
Si l’esprit de quelqu’un est préoccupé par le doute à ce sujet, ce doute équivaudrait en vérité à douter au sujet du messager, de l’existence du Créateur de l’Univers ou de Sa Puissance. En d’autres termes, ce doute n’est en réalité que la remise en cause de toutes les religions ainsi que de la légitimité de toutes les législations divines.
XLIV– NOTRE CROYANCE CONCERNAT LA RESURRECTION CORPORELLE
La résurrection physique ou corporelle constitue, particulièrement, une des nécessités de la religion musulmane dont le Saint Coran a fait mention d’une façon explicite:
«L'homme pense-t-il que Nous ne rassemblerons jamais ses ossements? Mais si ! Nous sommes capables de remettre à leur place les extrémités de ses doigts »[216]
«Et si tu dois t’étonner, rien de plus étonnant que leurs dires: "Quand nous serons poussière, reviendrons-nous vraiment à une nouvelle création?"»..[217]
«Quoi ! Avons-Nous été fatigués par la première création? Mais ils sont dans la confusion au sujet d’une création nouvelle ».[218]
La résurrection corporelle n'est, schématiquement, que le retour de l'homme à la vie, le jour du rassemblement pour le jugement dernier, dans son corps et sa forme originelle, après avoir été mort et décomposé. Il n'est pas nécessaire de croire à plus de détails concernant cette croyance simple et générale à laquelle nous appelle le Coran, tout comme il n'est pas nécessaire de croire à plus de précision que n'en apporte le Coran à propos de ce qui suit la résurrection corporelle, à savoir, par exemple, le compte des actions de l'homme, le pont (As,-S,irât), la balance (Al-Mîzân), le paradis, l'enfer, la récompense et le châtiment. On n’est pas obligé non plus de connaître les détails qui requièrent la réflexion et la recherche, tel que savoir exactement si, lors de la résurrection corporelle, les corps physiques reviendront sous leur forme originelle ou sous une forme similaire, si les âmes périront, à l’instar des corps physiques, ou si elles survivront en attendant d’être connectées aux corps physiques au moment de la rétribution ? La rétribution ne concerne-t-elle q’uniquement l’homme ou englobera-t-elle toute l’espèce animale? S’opérera-t-elle d'un seul coup ou se fera-t-elle de manière progressive ? Il suffit aussi de croire au paradis et à l'enfer, sans avoir besoin de savoir s'ils existent déjà; s'ils se trouvent dans les cieux ou sur terre, ou si l'un d'eux est dans les cieux et l'autre sur terre.
De même, lorsqu’on doit croire à la balance, on n’est pas obligé de savoir s’il s’agit d’une entité spirituelle ou d’une balance matérielle ayant deux plateaux. On n’est pas obligé non plus de savoir si le Pont est un corps matériel mince ou s’il est immatériel. L’important n’est pas, en menant des recherches sur l’islam, de connaître si les choses susmentionnées ont la caractéristique d’un corps matériel...[219]
L’islam a présenté la résurrection corporelle sous sa forme la plus simple. Si l’on voudrait aller chercher au-delà de ce que le Coran dit à ce propos, pour entrer dans les détails afin de satisfaire sa curiosité, ou d'effacer un doute provoqué par des chercheurs et des sceptiques qui sont à la recherche d’une preuve rationnelle ou d’une expérience sensible, non seulement on se fait du tort à soi-même, mais également on s’engage dans des débats sans fin. Rien, dans notre religion, ne nous incite à perdre notre énergie dans la recherche de tels détails, qui ont rempli les livres des théologiens et des philosophes. Aucune nécessité religieuse ou sociale, ni politique non plus, ne justifie les controverses et les polémiques qui ont vainement fait couler beaucoup d'encre sur ces détails.
Les doutes et le scepticisme qu'on soulève à propos de ces détails peuvent être facilement dissipés par notre conviction que l'homme est incapable d'atteindre la solution de ces problèmes qui dépassent l'entendement humain, qui sont hors de la portée de notre esprit, et qui se situent au-dessus de notre niveau terrestre. Il nous suffit de savoir que Dieu Omniscient et Omnipotent nous a informé de la réalité de la résurrection et de l'avènement du jour du jugement. La science, l'expérimentation, et toute autre méthode de vérification humaine sont absolument incapables d'aborder une chose qui est au-delà de la compréhension de l'homme tant qu'il vit en ce bas-monde. Dès lors, l'homme ne peut de lui-même, ni accepter, ni rejeter la croyance à la résurrection, jusqu'à ce qu'il meure et qu'il soit transféré de ce monde-ci vers le monde éternel. Comment pourrait-il donc la prouver ou la nier par sa pensée indépendante ou par son expérience ? A moins, bien entendu, de se livrer à la conjecture, à la spéculation, à l'exclusion et à l'étonnement pour juger ce qu'il ne connaît pas. Or, de par la nature de son esprit, l'homme s'étonne de tout ce à quoi il n'est pas habitué et de tout ce qu'il n'a pas touché par sa connaissance ou ses sens, exactement comme celui qui s'étonne par ignorance de la vérité de la résurrection et du jour du jugement:
«Qui fera revivre les ossements une fois réduits en poussière?».[220]
La seule raison de son étonnement, c'est le fait de n'avoir jamais vu un mort arrivé au stade de la décomposition revenir à la vie. Mais il oublie comment il a été lui-même créé de rien, et comment les particules de son corps, dispersées çà et là dans la terre et l'atmosphère, se sont transformées en une forme humaine douée d'esprit et de parole. Le Saint Coran dit à ce propos:
«L'homme ne voit-il pas que Nous l'avons créé d'une goutte de sperme? Et le voilà devenu un adversaire déclaré. Il nous cite un exemple, mais il oublie sa propre création».[221]
On répondra à celui qui, ayant oublié qu’il fut créé, entretient de telles idées que: « Celui qui les a créés une première fois leur redonnera vie. Il se connaît parfaitement à toute création ».[222]
Donc, nous demandons à l'homme qui nierait la résurrection, alors qu'il a accepté la croyance en le Créateur de l'Univers, en Son pouvoir, en la prophétie de Son envoyé, et en tout ce que ce dernier a apporté, et alors qu'il est incapable de saisir les secrets de sa création à travers sa connaissance et son intelligence, et alors qu'il ignore comment il a été élaboré à partir d'une goutte de sperme qui n'a ni volonté, ni bon sens, ni perception de sa propre existence, et qui aboutit à un homme doué d'intelligence et de bon sens, et pourvu de sentiments et de sens de la proportion, nous demandons à cet homme pourquoi il s'étonne après tout cela qu'il puisse revenir à la vie après qu'il aura été réduit en ossements et en poussière, et pourquoi il essaie ainsi de chercher à atteindre à une connaissance qui ni son expérience, ni son savoir ne sont capables d'appréhender.
Il faut dire à un tel homme qu'il n'a d'autre possibilité que de se résigner humblement et de reconnaître cette vérité qui nous a été révélée par le Créateur de l'Univers, le Tout-Puissant qui a créé de néant et de poussière ce même homme sceptique. Il faut lui dire que toute tentative de sa part de découvrir ce que sa science et son savoir ne peuvent absolument ni découvrir, ni saisir, est puérilité, spéculation vaine, et regard absurde dans des ténèbres noires.
Bien que l'homme ait atteint un haut degré de progrès et d'avancement dans le domaine de la science et de la technologie: découverte de l'électricité, du radar, et de l'atome, avec les différentes applications étonnantes, ainsi que nombre d'autres découverts qui auraient été impossibles ou même simplement inimaginables il y a quelques siècles, il est toujours incapable de comprendre leur vraie nature (par exemple, celles de l'électricité et de l'atome). Dans ces conditions, comment pourrait-il espérer comprendre les secrets de la création, ou découvrir les faits relatifs à la Résurrection et au Jour du Jugement?
Ce qui doit occuper et intéresser l'homme, après qu'il a cru à l’islam, c'est d'éviter de se soumettre à ses bas désirs, de penser à améliorer son sort dans ce bas-monde et dans l'Autre Monde, d'oeuvrer en vue de se rapprocher de Dieu, de réfléchir aux difficultés qu'il rencontrera, après sa mort, dans sa tombe, et lors de sa résurrection, et quand il se trouvera devant Dieu l'Omniscient et l'Omnipotent pour répondre de ses actions dans ce bas-monde. C'est pourquoi il doit se préparer à ces échéances et suivre tout de suite la Voie de la Piété. Dieu dit, en effet:
«Le jour où nulle âme ne suffira en quoi que ce soit à une autre; où l’on n’acceptera d’elle aucune intercession; et où on ne recevra d’elle aucune compensation. Et ils ne seront point secourus».[223]
Lexique
A
Ahl-ul-Bayt: Membres de la Demeure du saint Prophète (pbsl) à propos desquels la dernière partie du 33ème verset de la sourate 33 fut révélé: « Dieu ne veut autre chose, en vérité, que faire partir de vous la souillure, gens de la maison, et vous purifier pleinement ».
A’lam: Le jurisconsulte le plus compétent.
A’lamiyya: La situation du juriste le compétent.
‘Alim: Savant religieux.
Amr: Affaire, chose, commandement, question.
Awâmir: Pluriel de "Amr", désigne les ordres donnés ou reçus.
C
Calife: Souverain et monarque (sultan) musulman qui ôtèrent à l’état islamique son caractère sacré et religieux en s’adonnant à la vie mondaine. Voir Khalife.
F
Faqîh: Jurisconsulte, savant en sciences religieuses, légiste.
Fatwa: Avis juridique prononcé par un mudjtahid.
Fiqh: Droit musulman tiré du Coran et de la Sunnah.
Fuqahâ: Pluriel de faqîh.
H
Hadîth: Sentence, dire, parole. Propos attribué au saint Prophète (pbsl) et, par extension, aux Imams infaillibles (p).
Hajj: Pèlerinage des musulmans à la Mecque.
I
Idjmâ’: Consensus, accord unanime de tous les fuqahâ sur une question juridique donnée.
Idjtihâd: Effort d’interprétation des textes légaux pour en déduire l’attitude pratique à adopter dans chaque cas précis.
Imam: Dirigeant, guide. Celui qui conduit l’office. Selon la conception chiite, l’Imam est investi par le saint Prophète (pbsl) ou l’Imam précédent sur ordre de Dieu, qui lui donne toute la connaissance dont il a besoin dans l’exercice de sa fonction, et le protège contre la déviation et l’erreur; c’est l’état qu’on appelle l’infaillibilité.
Imâmat: Fonction de l’Imam infaillible ainsi que sa durée.
K
Ka’ba: C’est une construction de forme cubique– d’où son nom– qui se trouve à la Mecque. Elle est aussi appelée "Sainte Maison de Dieu". C’est la direction vers laquelle les musulmans du monde entier sont obligés de se tourner au moment d’accomplir leurs prières rituelles.
Khalife: Successeur du saint prophète (pbsl) à la tête de la Communauté musulmane à ne pas confondre avec l’Imam infaillible qui est, selon les chiites duodécimains, le successeur légitime qu’il ait le pouvoir temporel ou non. D’après l’histoire générale de l’islam il y eut quatre khalifes orthodoxes, à savoir: Abû Bakar, ‘Umar ibn Khat,t,âb, ‘Uthmân ‘Affân et Ali ibn Abi T,âlib (p) le premier des douze Imams infaillibles.
Khums: C’est un impôt prescrit par l’islam: « Sachez que de tout ce que vos gagnez, le cinquième revient à Dieu, à l’Envoyé, au proche, aux orphelins, aux nécessiteux et aux voyageurs », coran: Les dépouilles: 41. Actuellement ce ne sont plus que les chiites qui s’acquittent du Khums, les autres musulmans l’ayant abandonné sur base d’arguments de leurs écoles respectives.
M
Mardja’u t-taqlîd: C’est la haute autorité religieuse à laquelle les musulmans se réfèrent pour connaître leurs devoirs religieux.
Mardja’iyya: C’est la fonction du mardja’ ou la direction juridico spirituelle des chiites imâmites.
Mudjtahid: C’est un savant en sciences religieuses que le niveau de connaissance permet ou autorise à déduire les statuts légaux de leurs preuves tirées du Coran et de la Sunnah
S
Sharia: Législation islamique.
Sunnah: Tradition du saint Prophète (pbsl). C’est l’ensemble formé par les propos, les faits et les silences du saint Prophète (pbsl) et, par extension, des Imams infaillibles (p) ayant valeur d’approbation tacite de leur part. Elle est la deuxième source de la Loi islamique après le Coran.
T
Taqlîd: Imitation, c’est le fait de se conformer aux avis juridiques du mudjtahid compétent dans l’acquittement des obligations religieuses.
W
Wali: Représentant, proche ami, délégué, tuteur. Suivant les contextes, ce terme peut être employé différemment.
Waliyyu amri l-muslimîn: Tuteur des affaires des musulmans, guide suprême de la Communauté musulmane.
Waliyyu l-amr: Celui qui détient le commandement, le gouvernement ou la direction des affaires.
Waliyyu l-faqîh: Tuteur jurisconsulte.
Wilâyah: Tutorat, tutelle légale. Dans le droit musulman, ce terme désigne généralement l’autorité que certaines ont sur d’autres.
Wilâyatu l-faqîh: Autorité du jurisconsulte.
Z
Zakâh: Impôt prescrit par l’islam, payable lorsque la quantité du bien possédé atteint la limite (nis,âb) imposable prescrite et que son propriétaire est libre. Le Zakâh porte sur:
trois catégories de bétail: les chameaux, les bovins et les ovins ;
quatre sortes de produits agricoles: le blé, l’orge, les dattes et les raisins secs ;
l’or et l’argent.
Zakâtu l-fit,r: Aumône légale à payer lors de la rupture finale du jeûne du mois de Ramadan. Il s’agit de donner trois kilos de la nourriture (ou de leur valeur en argent) de base en usage dans chaque région.
BIBLIOGRAPHIE
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Tuhfatu l-ahwaz.i fî sharhi t-Tirmiz.î: Al-Mubârak Kafûrî (mort en 1353 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 10 tomes, sans mention de date.
Tafsîru l-'Iyâshî: An-Nadhru Muhammad ibn Mas'ûd ibn Ismâ'îl Al-'Iyâsh As-Silmiyyu s-Samarqandi (mort en 320 de l'hégire), actualisé par Hâshim Ar-Rasûli Al-Mahallâtî, Téhéran, Al-maktabatu l-'ilmiyyatu l-islâmiyya, 2 tomes, sans mention de date.
Tafsîru l-qur'ân: 'Abdu r-Razzâq ibn Hammâm As,-S,ana'ânî (mort en 211 de l'hégire), actualisé par Mus,t,afa Muslim Muhammad, Riyad, Maktabatu r-rushd, 1ère éd., 3 tomes, 1410 H.
Tafsîru l-qûmi: Abu l-Hasan Ali ibn Ibrahim Al-Qûmî (mort en 329 de l'hégire), revu et corrigé par T,ayyibu l-Djazâ-irî, Qum, la fondation Dâru l-kutub, 3è éd., 2 tomes, 1404 H.
At-Tafsîru l-mansûbu ila l-imâmi l-'askarî (p): Abu Muhammad Al-Hasan ibn Ali (mort en 260 de l'hégire), actualisé par l'institut Al-Imâmu l-Mahdi (p), Qum, Institut Al-Imâmu l-Mahdi, 1ère éd., 1409 H.
Tafs,îlu l-wasâ-ilu sh-shî'a: Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâthi, 1ère éd. de Qum, 1414 H.
At-Taqiyyatu 'inda ahli l-bayt (p): Mus,t,afa Qus,ayr Al-'Amilî (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 2è éd., 1415 H.
At-Taqiyyatu fi l-fikri l-islâmi: Markazu r-risâla, Qum, Markazu r-risâla, 1ère éd., 1419 de l'hégire, série de Connaissances islamiques, éditée 17 fois.
At-Taqiyyatu fî fiqhi ahli l-bayt (p): Muslim Ad-Dâwarî (contemporain), Muhammad Ali Al-Mu'allim, Qum, 2 tomes, 1418 H.
At-Taqiyyah: Murtadhâ Al-Ansârî (1214– 1282 de l'hégire), actualisé par Fâris Al-Hasûn, Qum, la fondation Qâ-imu âli Muhammad, 1ère éd., 1412 H.
Tanzîhu l-ambiyâ: Ali Ibnu l-Hasan Al-Mûsawî Ash-Sharîfu l-Murtadhâ (mort en 436 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-adhwâ, 2è éd., 1409 H.– 1989 S.
Tahz.îbu l-ahkâm: At,-T,ûsî (mort en 460 de l'hégire), actualisé par Hasan Al-Khôrâsânî et corrigé par Muhammad Al-Akhondî, Téhéran, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 4è éd., 10 tomes, 1986.
Tahz.îbu t-Tahz.îb: Ibn Hadjar 'Asqalânî (mort en 852 de l'hégire), Dâru l-fikr, 1ère éd., 12 tomes, 1404 H.
Tahz.îbu l-kamâl: Abu l-Hudjjâdj Yûsuf Al-Mazî (mort en 742 de l'hégire), actualisé par Bashâr 'Awwâd Ma'rûf, la fondation Ar-Risâlah, 1ère éd, 35 tomes, 1413 H.
At-Tawhîd: Muhammad ibn Ali As,-S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Hâshim Al-Husayni t,-T,ahrâni, Qum, Djamâ'atu l-mudarrisîn, 1387 H.
At-Thâqibu fi l-manâqibu: Ibnu Hamzah At,-T,ûsî (mort en 560 de l'hégire), actualisé par Cheikh Nabîl Ridhâ 'Alwân, Qum, As,-S,adr, 2è éd., 1412 H.
Thawâbu l-a'mâl, 'iqâbu l-a'mâl: Muhammad ibn Ali As,-S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Qum, Manshurâtu r-Ridhâ, 2è éd., 1989.
Djâmi'u l-bayân: Abu Dja'far Muhammad ibn Djarîr At,-T,abarî (mort en 310 de l'hégire), vérifié et expliqué par S,adaqi Djamîl Al-'At,âr, Beyrouth, Dâru l-fikr, 30 tomes, 1415 H.
Al-Djâmi'u s,-s,aghîr: 'Abdu r-Rahmân ibn Abi Bakar Djalâlu d-dîni s-Suyût,i (mort en 911 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 2 tomes, 1ère éd., 1401 H.
Al-Djâmi'u li ahkâmi l-qur'ân: Abu 'Abdillah Muhammad ibn Ahmad Al-Qurt,ubî Al-Ans,ârî (mort en 671 de l'hégire), Beyrouth, la fondation At-Târîkhu l-'arabi, 20 tomes, 1405 H.
Djawâhiru l-mat,âlibi fî manâqibi l-imâmi aliyyi bni abî t,âlib(p): Muhammad ibn Ahmad Al-Bâ'ûnî Ash-Shâfi'î Ad-Dimashqi (mort en 871 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir l-Mahmûdî, Qum, Madjma'u ihyâ-i th-thaqâfati l-islâmiyya, 1ère éd., 2 tomes, 1415 de l'hégire.
Hadîthu th-thaqalayn, tawâturuhu, fiqhuhu: Ali Al-Husayni Al-Mîlânî (contemporain), Qum, édité par l'auteur, 1ère éd., 1413 H.
Hadîthu th-thaqalayn: Muhammad Qiwâmu d-dîni l-Qûmî Al-Washnawi (contemporain), Caire, Dâru t-taqrîbi bayna maz.âhibi l-islâmiyya, sans mention de date.
Haqâ-iqu t-ta'wîli fî mutashâbihi t-tanzîl: Ash-Sharîfu r-Ridhâ (mort en 406 de l'hégire), commenté par Muhammad Ridhâ Alu Kâshifi l-Ghit,â, Beyrouth, Dâru l-muhâdjir, sans mention de date.
Al-Hikâyâtu fî mukhâlafati l-mu'tazilati min al-'adliyyati wa l-farqu baynahum wa bayna sh-shî'ati l-imâmiyya: Al-Mufîd (mort en 413 de l'hégire), actualisé par Muhammad Ridhâ Al-Husayni Al-Djalâlî, Beyrouth, Dâru l-Mufîd, 2è éd., 1414 H.– 1993 S.
Hukmu l-banâ-u 'ala l-qubûr: Commission chargé des recherches et des réponses aux équivoques, 'Abdu l-Karîm Al-Bahbahânî (contemporain), Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H.
Al-Kharâ-idju wa l-djarâ-ih: Qut,bu d-dîni r-Râwandî (mort en 573 de l'hégire), actualisé par la fondation Al-Imâmu l-Mahdi, 3 tomes, sans mention de date.
Khas,â-is,u amîri l-mu'minîn: 'Abdu r-Rahmân Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i Ash-Shâfi'î (mort en 303 de l'hégire), actualisé par Muhammad Hâdî Al-Amîni, Maktabatu Naynawa l-hadîth, sans mention de date.
Khas,â-is,u l-aimmah: Ash-Sharîfu r-Ridhâ (mort en 406 de l'hégire), actualisé par Muhammad Hâdî Al-Amîni, Madjma'u l-buhûthi l-islâmiyya, édité à Mashad, 1406 H.
Al-Khis,âl: Muhammad ibn Ali As,-S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, ligue des enseignants du séminaire religieux, sans mention de date.
Dastûru ma'âlimi l-hukmi wa ma'thûri makârimi sh-shaym: Abu 'Abdillah Muhammad ibn Salâmah (mort en 454 de l'hégire), imprimerie Muhammad Sa'îd Ar-Râfi' le responsable de la bibliothèque de Al-Azhar, Qum, Maktabatu l-mufîd, sans mention de date.
Ad-Du'â-u 'inda ahli l-bayt (p): Muhammad Mahdi Al-As,ifî (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 1415 H.
Da'â-imu l-islâm: An-Nu'mân ibn Muhammad ibn Mans,ûr ibn Ahmad ibn Hayyûn At-Tamîmî Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), actualisé par As,if ibn Ali As,ghar Al-Faydhî, Dâru l-ma'ârif, 1383 H.– 1963 S.
Dalâ-ilu l-imâmah: Abu Dja'far Muhammad ibn Djarîr Rustam (mort vers les débuts du 4è siècle de l'hégire), actualisé par le département des études islamiques, Qum, la fondation Al-Bi'tha, 1ère éd., 1412 H.
Ad-Dibâdju 'ala s,ahîhi muslim: 'Abdu r-Rahmân As-Suyyût,i (mort en 911 de l'hégire), actualisé par Abu Is-hâq Al-Huwaynî Al-Athrî, Royaume d'Arabie Saoudite, Dâru Ibn 'Affân, 6 tomes, sans mention de date.
Z.akhâ-iru l-'uqbâ: Ahmad ibn Abdillah At,-T,abarî (mort en 694 de l'hégire), Maktabatu l-Qudsi, 1357 H. tiré de la copie de la Maison d'édition d'Egypte et de la copie de la trésorerie timorite.
Ar-Radja'atu awi l-'awdatu ila l-hayâti d-dunyâ ba'da l-mawt: Markazu r-Risâla, Qum: Markazu r-Risâla, 1ère éd., 1418 H., série de Connaissances islamiques, édité 12 fois.
Ar-Radja'ah: Abdu l-Karîm Alu Nadjaf (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), série Dans l'univers des Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., v. 7, 1422 H.
Ar-Raddu 'ala shubuhâti ahmada l-kâtibi hawla imâmati ahli l-bayt (p) wa wudjûdi l-imâmi l-mahdiyyi l-muntazhar (p): Sâmî Al-Badrî (contemporain), Qum, 1421 H.
Risâlatun mukhtas,arun fi n-nus,ûs,i s,-s,ahîhati 'alâ imâmati l-aimmati l-ithnayi 'ashar: Al-Mirzâ Djawâd At-Tabrîzî (contemporain).
Rawdhatu l-wâ'izhîn: Muhammad ibn l-Fattâl An-Naysabûrî (mort en 508 de l'hégire), actualisé par Mahdi Sayyid Hasan Al-Khôrâsânî (mort en 597 de l'hégire), actualisé par Muhammad ibn 'Abdu r-Rahmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, Qum, publications Ar-Ridhawi, sans mention de date.
Zâda l-masîri fî 'ilmi t-tafsîr: Abu l-Faradj Djamâlu d-dîn 'Abdu r-Rahmân ibn Ali ibn Muhammad ibn Al-Djawzî Al-Qarashî (mort en 597 de l'hégire), actualisé par Muhammad ibn 'Abdu r-Rahmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 8 tomes, 1ère éd., 1407 H.
Sunanu bni Mâdjah: Muhammad ibn Yazîd ibn Mâdjah Al-Qazwînî (mort en 275 de l'hégire), actualisé par 'Abdu r-Rahmân Muhammad Uthmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 2è éd., 1403 H.
Sunanu bni Mâdjah: Muhammad ibn Yazîd ibn Mâdjah Al-Qazwînî (mort en 275 de l'hégire), actualisé par Muhammad Fuâd 'Abdu l-Bâqî, Beyrouth, Dâru l-fikr, 2 tomes, sans mention de date.
Sunanu t-tirmiz.î: Muhammad ibn 'Isâ At-Tirmiz.î (mort en 279 de l'hégire), actualisé par 'Abdu r-Rahmân Muhammad Uthmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 1403 H.
Sunanu d-dâramî: 'Abdullah ibn Bahrâm Ad-Dâramî (mort en 255 de l'hégire), Damas, imprimerie Al-I'tidâl, 2 tomes, sans mention de date.
As-Sunanu l-kubrâ: Ahmad ibnu l-Husayn ibn Ali Al-Bayhaqî (mort en 458 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 10 tomes, sans mention de date.
As-Sunanu l-kubrâ: Abu 'Abdu r-Rahmân Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i (mort en 303 de l'hégire), actualisé par 'Abdu l-Ghiffâr Sulaymân Al-Bandârî et Sayyid Kosrowî Hasan, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 1ère éd., 1411 H.– 1991 S.
Sharhu nahdji l-balâgha: Ibnu Abi l-Hadîd Al-Mu'tazili (mort en 656 de l'hégire), actualisé par Muhammad Abu l-Fadhl Ibrâhîm, Dâru ihyâ-i l-kutubi l-'arabiyya, édité par la maison d'édition du grand ayatollah Mar'ashi An-Nadjafî, 20 tomes, sans mention de date.
Sharhu l-akhbâr: Al-Qâdhi n-Nu'mân ibn Muhammad At-Tamîmî Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), actualisé par Muhammad Al-Husayni Al-Djalâlî, Qum, fondation de la publication islamique, 3 tomes, sans mention de date.
Ash-Shifâ (présenté par Huqûq Al-Mustafa): Abu l-Fadhl Al-Qâdhi 'Ayyâdhu l-Yahs,abî (mort en 544 de l'hégire), Dâru l-fikr, 2 tomes, 1409 H.
Shawâhidu t-tanzîli li qawâ'idi t-tafdhîl: 'Ubaydullah ibn Ahmad Al-Hâkim Al-Haskâni (15ème siècle), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, Iran, ministère de la culture et de l'orientation islamique, 1ère éd., 2 tomes, 1411 H.
Ash-Shî'atu l-imâmiyya: Al-Mufîd (mort en 413 de l'hégire), Muhammad Ridhâ Al-Husayni Al-Djalâlî, Beyrouth, Dâru l-Mufîd, 2è éd., 1414 H.– 1993 S.
Ash-Shî'atu wa l-hâkimûn: Muhammad Djawâd Mughniyya (contemporain), Beyrouth, Dâru wa Maktabatu l-Hilâl, 5è éd., 1981.
As,-S,ihâhu tâdju l-lughati wa s,ihâhu l-'arabiya: Ismâ'îl ibn Djamâd Al-Djawzi (mort en 393 de l'hégire), Ahmad ibn Al-Ghafûr 'At,t,âr, Beyrouth, Dâru l-'ilmi li l-malâyîn, 6 tomes, 4è éd., 1407.
S,ahîhu bni Khuzayma: Ibnu Khuzayma As-Silmi An-Naysabûrî (mort en 311 de l'hégire), actualisé par Muhammad Mustafa Al-A'zhami, Al-Makatabu l-islâmi, 4 tomes, 2è éd., 1412 H.
S,ahîhu muslim bi sharhi n-nawawi: An-Nawawi (mort en 676 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kitâb, 18 tomes, 2è éd., 1407 H.
S,ahîhu Muslim: Muslim ibn Al-Hudjjâdj An-Naysabûrî (mort en 261 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 8 tomes, sans mention de date.
As,-S,ahîhu min sîrati n-nabiyyi l-a'zham (pbsl): Dja'far Murtadhâ Al-'Amilî (contemporain), Beyrouth, Dâru l-Hâdî, 11 tomes, 4è éd., 1415 H.
As,-S,ahîfatu s-Sadjjâdiyya: Al-Imâm Ali ibn Al-Husayn Zaynu l-'âbidîn (mort en 94 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Al-Imâm Al-Mahdi sous la direction de Muhammad Ali Al-Abt,ahî, Qum, 1ère éd., 1411 H.
As,-S,irât,u l-mustaqîmu ilâ mustahiqqi t-taqdîm: Zaynu d-dîn Abu Muhammad Ali ibn Yûnus Al-'Amilî Al-Bayâdhi (mort en 877 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, Al-Maktabatu r-ridhawiyyatu li ihyâ-i l-âthâri l-dja'fariyya, 3 tomes, 1ère éd., 1384 H.
S,ifâtu sh-Shî'ah: Muhammad ibn S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Téhéran, Al-'Abidî, sans mention de date.
S,ulhu l-Hasan (p): Râdhî Alu Yâsîn (contemporain), préfacé par 'Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn, Beyrouth, la fondation Nu'mân, 1412 H.– 1991 S.
As,-S,awâ-iqu l-muhriqa fi r-raddi alâ ahli l-bida'i wa z-zandiqa: Ahmad ibn Hadjar Al-Haythamî Al-Makki Abdu l-Wahhâb Abdu l-lat,îf (mort en 899 ou 974 de l'hégire), Egypte, Bibliothèque du Caire, sans mention de date.
At,-T,abaqâtu l-kubrâ: Muhammad ibn Sa'îd (mort en 230 de l'hégire), Beyrouth, Dâru S,âdr, 8 tomes, sans mention de date.
'Uddatu d-dâ-î: Ahmad ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Muwahhidî Al-Qûmî, Qum, Maktabatu l-Wudjdânî, sans mention de date.
'Ilalu sh-sharâ-i': Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Nadjaf, Al-Maktabatu l-Haydariyya, 1386 H.– 1966 S; 2 tomes, sans mention de date.
Al-'Umdah: Ibn Al-Bat,rîq Al-Asadî Al-Hilli (mort vers l'an 600 de l'hégire), actualisé par la ligue des enseignants du séminaire religieux, Qum, fondation de la publication islamique, 1ère éd., 1407 H.
Ghawâli l-la-âli l-'azîziyyati fi l-ahâdîthi d-dîniyyah: Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l'hégire), actualisé par Sayyid Al-Mar'ghashi et Cheikh Mudjtaba Al-'Irâqî, Qum, imprimerie Sayyid Ash-shuhadâ, 4 tomes, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S.
'Uyûnu akhbârî r-Ridhâ (p): Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Husayn Al-A'lami, Beyrouth, maison des publications Al-A'lami, 1ère éd., 1404 H.
Al-Ghârât: Abdu l-Husayn Al-Amînî An-Nadjafî (mort en 283 de l'hégire), actualisé par Djalâlu d-dîni l-Muhaddith, imprimerie Bahmân, 2 tomes, sans mention de date.
Al-Ghadîr: Abdu l-Husayn Al-Amînî An-Nadjafî (mort en 1392 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kitâbi l-'arabi, 12 tomes, 1379 H.
Al-Ghayba: Muhammad ibn Ibrahim An-Nu'mâni (mort en 380 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Téhéran, Maktabatu S,adûq, sans mention de date.
Al-Fâ-iqu fî gharîbi l-hadîth: Djârullah Mahmûd ibn 'Umar Az-Zamakhshari (mort en 538 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 3 tomes, 1ère éd., 1417 H.
Fathu l-bârî sharhu s,ahîhi l-bukhârî: Ibn Hadjar Al-'Asqalâni (mort en 852 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-ma'rifati li t,-t,abâ'ati wa n-nashr, 2è éd., 13 tomes, sans mention de date.
Fadjru l-islâm: Ahmad Amîn, Beyrouth, Dâru l-kitâbi l-'arabi, 11è éd., 1975.
Al-Furûqu l-lughawiyya: Abu Hilâl Al-'Askarî, actualisé par la fondation de la publication islamique, Qum, 1ère éd., 1412 H.
Fadhâilu s,-s,ahâbah: Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i (mort en 303 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, sans mention de date.
Fiqhu r-Ridhâ (p): Ali ibn Bâbaweh (mort en 329 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p), la conférence mondiale sur l'Imam Ridhâ (p), sans mention de date.
Fî zhilâli t-tashuyyu': Muhammad Ali Al-Husayni (contemporain), Kuwait, Maktabatu alfayn, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S.
Faydhu l-qadîri sharhu l-djâmi'i s,-s,aghîr: Muhammad 'Abdu r-Ra'ûf Al-Manawi (mort en 1331 de l'hégire), actualisé par Ahmad 'Abdu s-Salâm, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 1ère éd., 6 tomes, 1415 H.
Qurbu l-isnâd: Abu l-Abbas Abdullah Al-Hamîri Al-Baghdâdi (mort en 300 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâth, Qum, la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâth, 1ère éd., 1413 H.
Al-Kâfî: Muhammad ibn Ya'qûb Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 2è éd., 1389 H.
Kâmilu z-ziyârât: Dja'far ibn Muhammad ibn Qawlawiyya Al-Qûmî (mort en 368 de l'hégire), actualisé par Djawâd Al-Qayyûmi, la fondation Nashru l-faqâha, 1ère éd., 1417 H.
Kitâbu l-îmân: Muhammad ibn Yahya ibn Abi 'Umar Al-'Adni (mort en 243 de l'hégire), actualisé par Ahmad ibn Hamadi Al-Djabbari Al-Harabi, Kuwait, Dâru s-salafi, 1ère éd., 1407 H.
Kitâbu d-du'â: Sulaymân ibn Ahmad At,-T,abrânî (mort en 360 de l'hégire), actualisé par Mustafa 'Abdu l-Qâdir 'At,â, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-islâmiyya, 1ère éd., 1413 H.
Kitâbu s-sunnah: 'Umar ibn Abi 'As,im Adh-Dhahhâk (mort en 287 de l'hégire), actualisé par Muhammad Nâs,iru d-dîn Al-Albânî, Beyrouth, Al-Maktabu l-islâmi, 3è éd., 1413 H.– 1993 S.
Kitâbu l-ghayba: Muhammad ibn Ibrâhîm ibn Dja'far An-Nu'mâni– ibn Abi Zaynab (un des savants du 3è siècle de l'hégire), Beyrouth, la fondation des publications A'lami, 1403 H.– 1983 S.
Kitâbu l-mu'min: Al-Husayn ibn Sa'îd Al-Kûfî Al-Ahwazi (mort en avant le 3è siècle de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Al-Imâmu Mahdi, Qum, 1ère éd., 1404 H.
Kashfu l-khifâ-i wa l-muzîli l-albâs: Ismâ'îl ibn Muhammad Al-'Adjûli Al-Djarâhî (mort en 1162 de l'hégire), Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 2è éd., 2 tomes, 1408 H.
Kashfu l-ghat,â-i 'an mub-hamâti sh-sharî'ati l-gharrâ: Dja'far Kâshifu l-ghit,â (mort en 1228 de l'hégire), Is,fahân, Mahdawi, 2 tomes, sans mention de date.
Kashfu l-ghummati fî ma'rifati l-aimma: Ali ibn 'Isâ ibn Abi l-Fat-hi l-Arbali (mort en 693 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-idhwâ, 2è éd., 3 tomes, 1405 H.– 1985 S.
Kashfu mahadjdjati li thamarati l-mahadjah: Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsa ibn T,âwûs Al-Hasani Al-Husayni Radhiyyu d-dîn (mort en 664 de l'hégire), Nadjaf, imprimerie Haydariyya, 1370 H.
Kashfu l-yaqîn fî fadhâ-ili amîri l-mu'minîn (p): Allamé Hilli (mort en 726 de l'hégire), actualisé par Husayn Ad-Dargâhânî, 1ère éd., 1411 H.
Kifayâtu l-athari fi n-nas,s,i 'ala l-aimmati l-ithanayi 'ashara: Al-Khazâzî Al-Qûmî Ar-Râzî (mort en 400 de l'hégire), actualisé par 'Abdu l-lat,îf Al-Husayni Al-Kûhakmarî Al-Khô-î, Qum, éditions Bîdâr, 1401 H.
Kamâlu d-dîni wa tamâmu n-ni'mah: Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, la fondation An-Nashru l-islâmi, 1405 H.
Kanzu l-'ummâl: Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l'hégire), actualisé par Cheikh Bakarî Hayânî en collaboration de Cheikh S,afwatu s-Saqâ, Beyrouth, la fondation Ar-Risâla, 16 tomes.
Kanzu l-fawâid: Ibnu l-Fat-hi Muhammad ibn Ali Al-Karâdjikî (mort en 449 de l'hégire), imprimerie Al-Mus,t,afawî, 2è éd., 1410 H.
Lisânu l-'arab: Ibnu l-Manzhûr Al-Ifrîqi (mort en 711 de l'hégire), Nashru adabi l-hawza, impression par offset, Dâru ihyâ-i t-turâthi l-'arabi, 1ère éd., 1405 H.
Mawsû'atu l-imâmi l-mahdi (târîkhu l-ghaybati l-kubrâ): Muhammad As,-S,adr, (contemporain), Beyrouth, Dâru t-ta'âruf, 2è éd., 1402 H.– 1982 S.
Mâ ruwiya fi l-hawdhi wa l-kawthar: Ibn Khaldûn Al-Qurt,ubî (mort en 270 de l'hégire), actualisé par 'Abdu l-Qâdir Muhammad 'At,â S,ûfi, Médine, Maktabatu l-'ulûmi wa l-hikam, 1ère éd., 1413 H.
Al-Mudjtanâ min duâ-i l-mudjtabâ: Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsa ibn T,âwûs Al-Hasani Al-Husayni Radhiyyu d-dîn (mort en 664 de l'hégire), actualisé par S,afa Al-Bas,ri, sans mention de date.
Madjma'u l-bahrayn: Fakhru d-dini t,-T,urayhi (mort en 1085 de l'hégire), actualisé par Ahmad Husayni, maktabu nashri th-thaqâfati l-islâmiyya, 2è éd., 4 tomes, sans mention de date.
Madjma'u l-bayânî fî tafsîri l-qur'ân: Abu Ali Al-Fadhl ibn Al-Hasan At,-T,abarasi (mort en 560 de l'hégire), actualisé par un comité des savants chercheurs et des spécialistes, Beyrouth, la fondation des publications A'lamiyya, 1ère éd., 1415 H.
Madjma'u z-zawâ-id: Nûru d-dîn Al-Haythamî (mort en 807 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 10 tomes, 1408 H.– 1988 S.
Mahâsin: Ahmad ibn Muhammad ibn Khâlid Al-Barqî (mort en 274 de l'hégire), actualisé par Mahdi Ar-Radjâ-i, Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 2 tomes, 1413 H.
Al-Mahâsin: Ahmad ibn Muhammad ibn Khâlid Al-Barqî (mort en 274 de l'hégire), actualisé par Djalâlu d-dîn Al-Husayni, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, sans mention de date.
Muhammad wa hadîthu th-thaqalayn: Nadjmu d-dîn Ash-Sharîfu l-'Askari (mort en 1390 de l'hégire), Nadjaf, imprimerie Al-Adâb, 4è éd., sans mention de date.
-Mukhtâru fi l-djabri wa l-ikhtiyâr: Muhammad Ali As,-Sadiqî, exposé consigné par Sayyid Ali Allamé Al-Fâni, imprimerie de Nadjaf, 1375 H.
Mukhtas,aru l-ma'âni: Sa'du d-dîn At-Taftâzânî (mort en 792 de l'hégire), Qum, Dâru l-fikr, 1ère éd., 1411 H.
Mukhtas,aru bas,â-iri d-daradjât: Al-Hasan ibn Sulaymân Al-Hilli (il a vécu au 9è siècle de l'hégire), Nadjaf, imprimerie Al-Haydariyya, 1ère éd., 1370 H.– 1950 S.
Al-Murâdja'ât (les correspondances): 'Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l'hégire), actualisé par Husayn Râdhî et préfacé par Hâmid Hafni Dâwûd en collaboration de Muhammad Fikri 'Uthman Abu n-Nas,r, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), sans mention de date.
Al-Mazâr: Ash-Shahîdu l-awwal (mort en 786 de l'hégire), et édité et actualisé par la fondation Al-Imâmu l-Mahdi (p), Qum, 1ère éd., 1410 H.
Al-Mazâr, Manâsiku l-mazâri li sh-Cheikhi l-mufîd: Al-Mufîd (mort en 413 de l'hégire), actualisé par l'institut Al-Imâmu l-Mahdi, Qum, 1ère éd.
Mustadraku l-wasâil: An-Nûri t,-T,abarasi (mort en 1313 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâth, 2è éd., 18 tomes, 1408 H.
Mustadraku safînatu l-Bihâr: Ali An-Namâzi sh-Shâhrûdi (mort en 1405 de l'hégire), Qum, fondation de la publication islamique, 10 tomes, 1419 H.
Al-Mustadraku 'ala s,-s,ahîhayn: Al-Hâkim An-Naysabûri Muhammad ibn Muhammad (mort en 405 de l'hégire), actualisé par Yûsuf Al-Marghashi, Beyrouth, Dâru l-ma'rifa, 4 tomes, 1406 H.
Al-Mustarshidu fî imâmati amîri l-mu'minîn: Muhammad ibn Djarîri t,-T,abari Al-Imâmi (mort vers les débuts du 4è siècle de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Mahmûdî, Qum, la fondation de la Culture Islamique, 2è éd., 1411 H.
Mustat,arafâtu s-sarâ-ir: Muhammad ibn Idris Al-Hilli (mort en 598 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation de la publication islamique, Qum, 2è éd., 1411 H.
Musnad Ibn Dja'd: Ali ibn Al-Dja'd ibn 'Ubayd Al-Djawhari (mort en 230 de l'hégire), actualisé par Abu l-Qâsim Abdullah ibn Muhammad Al-Baghrawi, éd. De 'Amir Ahmad Haydari, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, Beyrouth, sans mention de date.
Musnad Abu Ya'la: Abu Ya'la Ahmad ibn Ali ibn Al-Mathanna At-Tamîmi Al-Mûs,uli (mort en 307 de l'hégire), actualisé par Husayn Salim Asad, Dâru l-Ma'mûn li t-turâth, sans mention de date.
Musnad Abi Dâwûd: Abu Dâwûd At,-T,ayâlîsi (mort en 204 de l'hégire), Dâru l-hadîth, Beyrouth, sans mention de date.
Musnad Ahmad: Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l'hégire), Dâru S,âdir, Beyrouth, 6 tomes, ans mention de date.
Musnad Al-Hamîdi: Abu Bakar Abdullah ibn Zubayr Al-Hamîdi (mort en 219 de l'hégire), actualisé par Habîbu r-Rahmân Al-'Azhmi, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, Beyrouth, 1ère éd., 2 tomes, 1409 H.– 1988 S.
Mishkâtu l-anwâri fî ghurari l-akhbâr: Abu l-Fadhl Ali At,-T,abarasi (mort au 7è siècle de l'hégire), préfacé par S,âlih Al-Dja'fari, imprimerie Al-Haydariyya, Nadjaf, 2è éd., 1375 H.– 1965 S.
Mus,âdaqatu l-ikhwân: Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé Ali Al-Khôrâsânî Al-Kâzhim, bibliothèque publique Al-Imâm S,âhibu z-zamân (p), Kâzhimiyya– Iraq, sans mention de date.
Al-Mus,annaf: Ibn Abi Shaybu l-Kûfî (mort en 235 de l'hégire), actualisé par Sa'îd Muhammad Al-Fahhâm, Dâru l-fikr, 8 tomes, 1ère éd., 1409 H.
Al-Mus,annaf: Abdu r-Razzâq Abu Bakar As,-S,an'âni (mort en 211 de l'hégire), actualisé par Habîbu r-Rahmân Al-A'zhami, l'assemblée scientifique, 11 tomes, sans mention de date.
Ma'âniyyu l-akhbâr: Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, publications islamiques, 1982.
Mu'djamu ahâdîthi l-imâmi l-mahdi: Ali Al-Kûrâni (contemporain), Qum, la fondation Al-Ma'ârifu l-islâmiyya, 1ère éd., 1411 H.
Mu'djamu l-buldân: Yâqûtu l-Humawi (mort en 626 de l'hégire), Dâru ihyâ-i t-turâthi l-'arabi, Beyrouth, 5 tomes, sans mention de date.
Al-Mu'djamu s,-s,aghîr: Sulaymân ibn Ahmad ibn Ayyûb At,-T,abarâni Al-lakhmi (mort en 360 de l'hégire), Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, Beyrouth, 2 tomes, sans mention de date.
Al-Mu'djamu l-kabîr: Sulaymân ibn Ahmad ibn Ayyûb At,-T,abarâni Al-lakhmi (mort en 360 de l'hégire), actualisé par Hamdi Abdu l-Madjîd As-Salafi, Maktabatu Ibn Taymiyya, Caire, 2è éd., sans mention de date.
Al-Mi'yâru wa l-muwâzana: Abu Dja'far Muhammad ibn Abdullah Al-Mu'tazali Al-Askâfi (mort en 220 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, sans mention de date.
Al-Mufradâtu fî gharîbi l-qur'ân: Al-Ghâribu l-Is,fahâni (mort en 502 de l'hégire), Daftaru nashri l-kitâb, 1ère éd., 1404 H.
Maqâtilu t,-t,ayyibîn: Abu l-Faradji l-Is,fahâni (mort en 356 de l'hégire), actualisé par Kâzhim Al-Muz.affar, Qum, la fondation Dâru l-kitâb, 2è éd., sans mention de date.
Muqtadhabu l-athari fi n-nas,s,i 'ala l-aimmati l-ithnayi 'ashara: Ahmad ibn 'Ubaydullah ibn 'Ayyâsh Al-Djawhari (mort en 401 de l'hégire), corrigé et annoté par Hâshim Ar-Rasûli, Maktabatu t,-T,abât,abâ-i, sans mention de date.
Makârimu l-akhlâq: At,-T,abarasi (mort en 548 de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Muwahhidi Al-Qûmî, Qum, Maktabatu l-wudjdâni.
Makârimu l-akhlâq: At,-T,abarasi (mort en 548 de l'hégire), Qum, publications de Sharîf Ridhâ, 6è éd., 1392 H.– 1972 S.
Man lâ yahdhuru l-faqîh: Muhammad ibn Ali S,adûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, Djâmi'atu l-mudarrisîn, 2è éd., 4 tomes, 1404 H.
Manâqibu âli abî t,âlib: Ibn Shahr Ashûb (mort en 588 de l'hégire), actualisé par le collège des enseignants au séminaire de Nadjaf, l'imprimerie Haydariyya, 1376 H.
Manâqibu l-imâmi amîri l-mu'minîn (p): Muhammad ibn Sulaymân Al-Kûfî Al-Qâdhî (il vivait vers l'an 300 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, Madjama'u ihyâ-i th-thaqâfati l-islâmiyya, 1ère éd., 2 tomes, 1412 H.
Al-Manâqibu li l-Khawârazmi: Al-Muwaffiq ibn Ahmad ibn Muhammad Al-Makki Al-Khawârazmî (mort en 568 de l'hégire), actualisé par Mâlik Al-Mahmûdî, Qum, la fondation de la publication islamique, 2è éd., 1441 H.
Muntakhabu l-athari fi l-imâmi th-thânî 'ashar: Lut,fullâh As,-S,âfi Al-Golpâyagâni (contemporain), Qum, Maktabatu Ad-Dâwarî, sans mention de date.
Al-Muntakhabu min musnadi 'abdi bni hamîd: Abu Muhammad 'Abdu ibn Hamîd (mort en 249 de l'hégire), actualisé par S,ubhi Al-Badari As-Sâmarâ-i, Mahmûd Muhammad Khalîl As,-S,u'aydi, Maktabatu n-nahdhati l-'arabiyya, 1ère éd., 1408 H.– 1988 S.
Muniyyatu l-murîdi fî adabi l-mufîdi wa l-mustafîd: Ash-Shahîdu th-thânî (mort en 966 de l'hégire), actualisé par Ridhâ Al-Mukhtâri, Maktabu l-i'lâmi l-islâmi, 1ère éd., 1409 H.
Minhadju d-da'wâti wa minhadju l-'ibâdât: Ibn T,âwûs Al-Hasani Al-Husayni (mort en 664 de l'hégire), actualisé par Radhiyyu d-dîn Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsâ, introduit et annoté par Husayn Al-A'lami, Beyrouth, la fondation A'lami pour les publications, 1ère, 1414 H.– 1994 S.
Al-Mahdi: S,adru d-dîni s,-S,adr (contemporain), actualisé par Dâru z-Zahrâ, Beyrouth, 1405 H.– 1985 S.
Mîzânu l-hikma: Muhammad Ar-Ray Shahri, actualisé et édité par Dâru l-hadîth, 1ère éd., Dâru l-hadîth, sans mention de date.
Nuz-hatu n-Nâzhiri wa tambîhu l-khât,ir: Al-Husayn ibn Muhammad Al-Hasan Al-Halwânî (il vécut au 5è siècle de l'hégire), actualisé et édité par l'institut Al-Imâm Al-Mahdi, 1ère éd., Qum, 1408 H.
An-Nas,s,u wa l-idjtihâd: Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l'hégire), actualisé par Abu Mudjtaba, imprimerie Shuhadâ, 1ère éd., Qum, 1404 H.
Nazhariyyatu n-nas,s,i 'ala l-aimmati fi l-qur'âni l-karîm: Muhsinu l-Arâki (contemporain), Londres, book extra, 1ère éd., 1421 H.– 2000 S.
Nazhmu durari s-Samt,în: Djamâlu d-dîn ibn Yûsuf ibn Al-Hasan ibn Muhammad Az-Zarandi Al-Hanafi Al-Madani (mort en 750 de l'hégire), parmi les manuscrits de la bibliothèque publique Al-Imâmu l-Amîru l-mu'minîn (p), 1ère éd., 1377 H.– 1958 S.
An-Nihâyatu fî gharîbi l-hadîth wa l-athar: Al-Mubârak ibn Al-Athîr Al-Djuzuri (mort en 606 de l'hégire), actualisé par T,âhir Ahmad Az-Zâwi et Muhammad At,-T,anâhi, la fondation Ismâ'îliyyân, Qum, 1367 H.
Nahdju l-balâgha (une compilation des sermons et des maximes): Ali ibn Abi T,âlib (p) mort en l'an 40 de l'hégire, compilé et ordonné par Ash-Sharîfu r-Ridhâ, actualisé par Muhammad 'Abduh, Dâru l-ma'rifa, Beyrouth, sans mention de date.
Nahdju s-sa'âdati fî mustadraki nahdji l-balâgha: Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî (contemporain), Dâru t-ta'ârifi li l-mat,bû'ât, 1ère éd. en 1396 de l'hégire, 8 tomes, Beyrouth, sans mention de date.
Nûru l-abs,âri fî manâqibi âli n-nabiyyi l-mukhtâr (p): Mu'min ibn Hasan Ash-Shablandji Al-Mis,ri (il mourut après l'an 1308 de l'hégire).
Al-Hidâyatu l-kubrâ: Abu 'Abdillah ibn Hamdân Al-Khubays,i (mort en 334 de l'hégire), la fondation Al-Balâgha, 4è éd., 1411 H.– 1991 S.
Wâqi'u t-taqiyyati 'inda l-maz.âhibi wa l-firaqi l-islâmiyyati min ghayri sh-shî'ati l-imâmiyya: Thâmir Hâshim Habîb Al-'Amîdi (contemporain), centre d'études islamiques Al-Ghadîr, Qum, 1416 H.– 1995 S.
Yanâbî'u l-mawaddati li z.awi l-qurbâ: Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l'hégire), actualisé par Sayyid Ali Djamâl Ashrafu l-Husayni, Dâru l-uswah, 1ère éd., 3 tomes, 1416 H.
BIBLIOGRAPHIE 2 LES CROYANCES DES IMAMITES BIBLIOGRAPHIE 2
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Baghdâd: Av. al-Mutabani.
Tél.: 4161271– 4154631.
[1]- «Sourate La Victoire», (s:48 / v:28)
[2]. C’est un mouvement islamique qui prône le retour aux valeurs des anciens, c’est-à-dire des musulmans des premiers temps (NdT).
[3]. Chapitre tiré du livre (Ecole de Nadjaf) de son éminence Cheikh Muhammad Mahdi Al-As,ifî.
[4]. Sharâ-i’u l-islâm est le célèbre ouvrage de jurisprudence musulmane rédigé par l’illustre Al-Muhaqqiqu l-Hillî, né en 602 et mort en 672 de l’hégire. Cet ouvrage fut traduit en français par Amédée Querry sous le titre de "RECUEIL DE LOIS CONCERNANT LES MUSULMANS SCHYITES", dans la période comprise entre 1871 et 1872, alors qu’il était encore consul de France à Tabriz, en Iran (NdT).
[5]. Alu Muz.affar, Cheikh Mahmûd Al-Muz.affar.
[6]. Le séminaire de formation des clercs. (Ndt)
[7]. L’organisation de Muntada n-Nashr, août 1370 H.
[8]. Cheikh Al-Muz.affar, Muntada n-Nashr, a’mâluhu wa âmâluh, p. 8– 9.
[9]. Chiite duodécimain. (NdT)
[10]. Tel que Allamé Muhammad Al-Husayn Kâshifu l-ghit,â, dans son livre intitulé "As,lu sh-shî’ati wa us,ûluha".
[11]. Opinion juridico-canonique énoncée par un jurisconsulte.
[12]. Coran, 21: 23.
[13]. "Al-Qadhâ".
[14]. "Al-Qadar".
[15]. Terme qui peut être traduit par volte-face. (NdT).
[16]. Lawhu l-mahfûz..
[17]. Coran, 13: 39.
[18]. An-Nâsikhu wa l-mansûkh.
[19]. Coran: Les Détaillés: 53.
[20]. Coran: La Vache: 170.
[21]. Coran: Les Bestiaux: 116; Yûnus: 66; l’Etoile: 23-28.
[22]. Les croyances mentionnées dans ce traité ne sont pas toutes de croyances fondamentales. La plupart d'entre elles, telles que l’Arrêt et le Destin (Al-Qadhâ' wa l-Qadar), le "Retour posthume" (Ar-Radj’a) etc., n’obligent pas d’en acquérir la conviction ni qu'on y réfléchisse. Il est permis, pour ce genre de croyances, de s'appuyer sur quelqu'un de crédible, tels les Prophètes et les Imams. Beaucoup de nos croyances de ce type sont fondées sur des propos authentiques rapportés de nos Imams (p).
[23]. Le saint Coran a reproché aux juifs ordinaires pour le fait d’imiter (aveuglément) leurs savants en disant dans les deux versets suivants: “Et Il y a parmi eux des Illettrés qui ne savent du Livre que leurs désirs et ne font que conjectures. Malheur, donc, à ceux qui écrivent le Livre puis disent: " C’est de la part de Dieu"…” (La Vache: 78-79). S’adressant à l’Imam S,âdiq, que la paix soit sur lui, un homme dit: Si ces gens ordinaires parmi les juifs ne connaissent du Livre que ce qu'ils entendent de leurs savants, sans qu'ils n’aient d’autre choix, comment alors on leur a reproché d’imiter et d’accepter ce qui vient de leurs savants? Ne sont-ils pas dans la même situation que nos musulmans ordinaires qui imitent leurs savants? S’il n’est pas permis à ceux-là d’imiter leurs savants, n’est-il pas permis non plus à ceux-ci d’imiter leurs savants? Après avoir expliqué les points de convergence et de divergence entre nos musulmans et nos savants d’une part, et entre les juifs ordinaires et leurs savants d’autre part, l’Imam, que la paix soit sur lui, ajouta: “Il en va de même pour les musulmans ordinaires qui, s’ils arrivent à constater chez leurs doctes la débauche manifeste, le fanatisme véreux, la poursuite des intérêts mondains et des péchés, la mise à mort de ceux qui prennent parti contre eux même s'ils ont raison, l’indulgence et le bienfait pour ceux qui prennent parti pour eux même s'ils ont tort. Ceux des musulmans ordinaires qui oseront imiter ce genre de doctes seront pareils à ces juifs qui furent objet des reproches divins à cause de leur imitation aveugle des doctes pervers. Par contre, il incombe aux musulmans ordinaires d'imiter celui qui parmi les doctes reste maître de soi, préserve sa religion, contredit ses passions et obéit à ce que Dieu a prescrit…». Voir l'exégèse attribuée à l'Imam 'Askarî (mort en 260 de l'hégire), 300. Malgré quelques différences légères, telles que "lutte contre ses passions" au lieu de "contredit ses passions", cette tradition a été rapportée dans les ouvrages ci-après: At,-T,abrasî (mort en 560 de l'hégire), Al-Ihtidjâdj, 2: 263; Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), Wasâ-ilu sh-shî'a, 27: 131, H. 33401, tradition n 20 dans le chapitre de "défense d'imiter celui qui n'étant pas infaillible déduit les statuts juridiques suivant son opinion personnelle"; tiré de la séance (1111), Bihâru l-anwâr, 2: 88, tradition n 12, ch. 14.
[24]. En effet, son acte est valide dès lors qu'Il sait l'avoir accompli conformément à la réalité, ou en conformité avec le fatwa d'un Mudjtahid qualifié. Voir: Abu l-Qâsim Al-Mûsawî Al-Khû-î (Mardja' et responsable du séminaire de formation des clercs), Minhâdju s,-s,âlihîn, 1: 7, deuxième article sur l'imitation passive. Dans sa note au sujet de cette question, l'Illustre professeur, ayatollah Al-Khârâzî, dit: “Certes, même si, sans être conforme au fatwa du mudjtahid qualifié pour être imité, son acte est correct dès lors qu'il coïncide avec la réalité, car n'ayant aucune objectivité, l'opinion du Mudjtahid qualifié ne sert que de moyen susceptible de mener vers la réalité”, Bidâyatu l-ma'ârifi l-ilâhiyyati fî 'aqâ-idi l-imâmiyyati li-l-kharâzî (Mu'âs,ir), 1: 18, note n 1. De même son acte est valide dès lors qu'il sait ne pas désobéir à la règle formelle s'il l'accomplit ou non, et cela, grâce à la conscience ou à la quiétude issue des sources rationnelles tels que l'ébruitement et l'information donnée par un spécialiste avisé. Minhâdju s,-s,âlihîn (les fatwa du grand ayatollah Sayyid Sistânî), 1: 9.
[25]. Sur base de la parole de Dieu disant: “Et les croyants n'ont pas à sortir tous en expédition. Pourquoi, donc, de chacune de leurs sections, un groupe ne s'en irait-il pas s'instruire la loi de la religion, afin d'avertir le peuple quand ils rentrent chez eux? Peut-être prendraient-ils garde?”, Coran: Le Repentir: 122.
[26]. As,-S,affâr (mort en 290 de l'hégire), Bas,â-iru d- daradjâti l-kubrâ, 168, ch. 7, tradition n 13. Il a été rapporté de l'Imam S,âdiq, paix sur lui, les propos suivants: " Ce que Muhammad a déclaré licite le demeure jusqu'au jour du jugement dernier, ce qu'Il a déclaré illicite le demeure jusqu'au jour du jugement dernier; rien ne change ni ne devient quoi que ce soit", Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), al-Kâfî, 1: 58, ch. traitant de l'hérésie, de l'opinion personnelle et des analogies. Cette tradition a été également rapportée selon une autre version toujours dans al-Kâfî, 2: 17– 18, ch. traitant des lois, tradition n 2. Al-Barqî (mort en 274 ou 280 de l'hégire), al-Mahâsin, 1: 420, tradition n 365/963. Al-Arbalî (mort en 693 de l'hégire), Kashfu l-ghummati fî ma'rifati l-a-imma, 2: 414.
[27]. La Sunnah est, du point de vue technique, constituée par les propos, les actes et les approbations silencieuses du Saint Prophète (pbsl) et, par extension, des Imams infaillibles (p).
[28]. Le consensus ou l’unanimité.
[29]. Principes de la jurisprudence.
[30]. L'auteur fait allusion au douzième des Imams issus des gens de la Demeure, paix sur eux. Il s'agit de l'Imam Mahdi, que Dieu accélère son avènement, qui se voila de la vision des gens dans l'occultation majeure qui débuta en 329 de l'hégire, durant le règne des abbassides, suite à certaines circonstances particulières et conformément à la sagesse divine. Il attend l'ordre de Dieu pour réapparaître et établir un gouvernement mondial fondé sur la justice; l'auteur en parlera bientôt.
[31]. Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), al-Kâfî, 1: 67, tradition n 10, ch. traitant de la disparité dans la tradition; 7: 412, tradition n 5, ch. traitant de "la répugnance de se plaindre auprès des juges despotiques". T,ûsî (mort en 460 de l'hégire), Tahz.îbu l-Ahkâm, 6: 218, tradition 514, ch. traitant des "mérites" ou "statuts"; tradition 6, ch. "man ilayhi l-hukmu wa aqsâmu l-qudhâti wa l-muftîn"; ch. 87, 6: 302, tradition 845; ch. 92 "min az-ziyâdâti fî l-qadhâyâ wa l-ahkâm", tradition 52; At,-T,abrasî (mort en 560 de l'hégire), al-Ihtidjâdj, 2: 106; Al-Ihsâ-î (mort vers 880 de l'hégire), 'Awâli l-luâlî, 3: 192, tradition 37, ch. traitant de "Djihâd"; 4: 134, tradition 231, ch. traitant des traditions ayant trait au savoir et aux gens du savoir; Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), Wasâ-ilu sh-shî'a, 1: 34, tradition 51, tradition 12, ch. "thubûtu l-kufri wa l-irtidâdi bi djuhûdi ba'dhi dh-dharûriyâti wa ghayrihâ mi m-mâ taqûmu l-hujjatu fîhi bi naqli th-thuqâti"; 27: 137, tradition 33416, tradition n 1, ch. "wudjûbu r-rudjû'i fi l-qadhâ-i wa l-fatwâ ilâ ruwâti l-hadîthi min ash-shî'a". Wilâyaté faqîh de l'imam Khomeiny.
[32]. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l'hégire), Bihâru l-anwâr, 66: 293. As,-S,âlihî Al-Mâzandarânî (mort en 1081 de l'hégire), Us,ûlu l-Kâfî, 3: 225, suivant les propos tenus par l'Imam, paix sur lui, quand Il dit: “Tout ce que vous pourrez discerner avec si grande précision n'est autre que le produit de vos pensées, créé comme vous”. Il est rapporté de l'Imam S,âdiq, paix sur lui, les propos suivants: “Quiconque a adoré Dieu en l'ayant imaginé a mécru, quiconque a adoré le nom (de Dieu) sans en avoir appréhendé le sens a mécru, quiconque a adoré le nom au même titre que le sens a fait une association, quiconque a adoré le sens en lui appliquant les noms portant les attributs par lesquels Dieu Lui-même s'est qualifié, en y étant convaincu et en l'attestant aussi bien ouvertement qu'au tréfonds de lui, ce sont eux, donc, les vrais croyants”. Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), Al-Kâfî, 1: 87, tradition n 1 du chapitre traitant de l'Adoré. As,-S,adûq (mort en 381 de l'hégire), at-Tawhîd, 220, tradition n 12, ch. 29 qui traite de des noms de Dieu le Transcendant. Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), Al-Fus,ûlu l-muhimmatu fî us,ûli l-aimmah, 1: 63, tradition n 1 et 2, ch. 15 avec les numéros 95 et 96.
[33]. Coran: Le Pèlerinage: 32.
[34]. Kamâl.
[35]. Djamâl.
[36]. Wâdjibu l-wudjûd.
[37]. Djalâl.
[38]. Ash-Sharîfu r-Râdhi (mort en 406 de l'hégire), Nahdju l-balâgha (sermons de l'Imam Ali, paix sur lui), le premier sermon où l'Imam parle du commencement de la création des cieux, de la terre et d'Adam. Al-Ihtidjâdj, 1: 296. Ibnu l-Hadîd (mort en 656 de l'hégire), Sharhu n-nahdju l-balâgha, 1: 72. Bihâru l-anwâr, 4: 247; 57: 176; 84: 300; 96: 263.
[39]. Coran: Les Prophètes: 23.
[40]. Coran: Le Pardonneur: 31.
[41]. Coran: La Vache: 205.
[42]. Coran: Les prophètes: 16.
[43]. Coran: Qui Eparpillent: 56.
[44]. Shahîd Murtadhâ Mut,ahharî, L'homme, le destin et le décret, traduit du persan en arabe par Muhammad Ali Taskhîrî, Beyrouth, Dâru t-ta'ârufi li l-mat,bû'ât, 2è édition, 1981. Traité rédigé par Sayyid Ali Allamé Al-Fânî, Al-mukhtâru fî l-djabri wa l-ikhtiyâr, As,-S,âdiqî Al-Husaynî, Muhammad Ali, Nadjaf, 1375 de l'hégire.
[45]. Al-Djabriyyah.
[46]. Al-Mufawwidha.
[47]. Djabr.
[48]. Tafwîdh.
[49]. Al-Kâfî, 1: 160. S,adûq, At-Tawhîd, 362, ch. "nafyu l-djabri wa t-tafwîdh", tradition n 8; ch. traitant des noms de Dieu, tradition n 9. S,adûq, 'Uyûnu akhbâri r-Ridhâ (p), 2: 114. Cheikh Mufîd (mort en 413 de l'hégire), I'tiqâdât, 29, ch. "al-i'tiqâdu fî nafyi l-djabri wa t-tafwîdh. An-Naysabûrî (mort en 508), Rawdhatu l-wâ'izhîn, 38. Al-Ihtidjâdj, 2: 198, 253. Al-Mahmûdî (Mu'âs,ir) a également cité cette tradition que l'on a rapportée de l'Imam Ali, paix sur lui, Nahdju s-sa'âdah, 1: 483. Al-Muttaqiyyu l-Hindî (mort en 974 de l'hégire), Kanzu l-'ummâl, 1: 349. 'Asqalânî (mort en 852 de l'hégire), Fathu l-Bârî (un commentaire de S,ahîhu Bukhârî), 13: 410. Al-Manawî (mort en 1331 de l'hégire), Faydhu l-qadîr (commentaire de Djâmi'u s,-s,aghîr), 1: 540.
[50]. Allamé Subhânî, Le badâ à la lumière du Coran et de la Sunnah, exposés de cours compilés par Dja'far Al-Hâdî, mise en page par la fondation "Al-Imâm S,âdiq" (p) et distribué par la fondation de "la publication islamique", sans date, Qûm. Murtadhâ Al-'Askarî, Al-Badâ’, série "'Alâ l-mâidati l-kitâbi wa s-sunnah" n 8, Beyrouth, B.P. 24/124. 'Abdu l-Karîm Al-Bahbahânî, Al-Badâ fi l-qur-âni l-karîm (comité des recherches et des réponses aux équivoques), Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), Qum. Muhammad Hâdî, Ahlu l-Bayt (p) et le Saint Coran, ch. 3 sur le badâ, p. 117– 178, Qum, l'Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1419 de l'hégire.
[51]. Cheikh Mufîd (mort en 413 de l'hégire), Al-I'tiqâdât, 41.
[52]. A la page 70 de son ouvrage "Kamâlu d-dîn wa tamâmu n-ni'mah", S,adûq (mort en 381 de l'hégire) rapporte cette tradition comme ceci: “Désavouez quiconque prétendra que Dieu a changé d'avis, aujourd'hui, à propos d'une chose dont, hier, Il ignorait la réalité”.
[53]. S,adûq (mort en 381 de l'hégire), At-Tawhîd, 336; Kamâlu d-dîn, 69.
[54]. Cheikh S,adûq, un des grands et illustres savants chiites du 4ème siècle de l'hégire, a dit: "En vérité, le badâ’ qu'on attribue aux chiites duodécimains veut dire la manifestation d'une affaire. Les arabes disent: Quelqu'un m'a paru, c'est-à-dire quelqu'un m'a semblé, il ne s'agit donc pas des remords, Dieu est Très élevé d'une telle pensée", Kamâlu d-dîn wa tamâmu n-ni'mah, 69.
[55]. Coran: Le Tonnerre: 39.
[56]. Le verbe arabe employé ici est "ikhtarama" qui veut dire: être retranché de la vie par la mort ou être tué. En conséquence, les deux expressions arabes "Ikhtaramahum ou Yakhtarimuhumu d-dahru" et "Ikhtaramat-hu l-maniyya" veulent dire: "Le temps (l'adversité) les a retranchés" et "La mort l'a emporté". Voir: Fakhru d-dîni t,-T,urayhî (mort en 1085 de l'hégire), Madjma'u l-bahrayn, racine kh-r-m, t. 1, p. 640, version révisée par Ahmad Al-Husaynî en quatre tomes, maktabu nashri th-thaqâfati l-islâmiyya, 2è édition.
[57]. “Dieu ne s'était jamais manifesté à travers une affaire autant qu'Il s'est manifesté dans l'affaire d'Ismâ’îl dès lors qu'Il le fit périr avant moi afin que l'on sache qu’il n'était pas destiné à me succéder en tant qu'Imam”. Ces propos de l'Imam S,âdiq, paix sur lui, ont été rapportés dans: At-Tawhîd de Cheikh S,adûq (mort en 381 de l'hégire), p. 336, ch. traitant de Badâ’, tradition n 10; Kamâlu d-dîn wa tamâmu n-ni'mah, p. 69; Madjma'u l-bahrayn de Fakhru d-dîni t,-T,urayhî (mort en 1085 de l'hégire), t. 1, p. 168.
[58]. Coran: Les dépouilles: 124.
[59]. Coran: Le Temps: 2.
[60]. Coran: Le Caillot de sang: 6– 7.
[61]. Coran: Yûsuf: 53.
[62]. En effet, Dieu le Puissant et le Sage a dit: “Et par l'âme et comme Il l'a ordonnée, en sorte qu'Il lui a inspiré son libertinage de même que sa piété! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et a perdu, certes, celui qui la corrompt!” Le Soleil: 7– 10.
[63]. Yûsuf: 103.
[64]. Coran: Le Vendredi: 2.
[65]. Dieu le Très Haut a dit dans Son Livre Saint: “En tant que Messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu'après les Messagers il n'y eût plus pour les gens d'argument contre Dieu. Et Dieu demeure Puissant et Sage”. Les Femmes: 165.
[66]. Mu’djizah.
[67]. Dieu le Très Haut a dit: “Et les magiciens vinrent à Pharaon en disant: Y aura-t-il vraiment un salaire pour nous si nous avons le dessus? Il dit: Oui, en vérité vous serez certainement du nombre des rapprochés. Ils dirent: O Moïse, est-ce toi qui jettes, ou c'est à nous de jeter? Jetez, dit-il. Puis lorsqu'ils eurent jeté, ils ensorcelèrent les yeux des gens, et les épouvantèrent, et vinrent avec une énorme magie. Et Nous révélâmes à Moïse: Jette ton bâton. Et voilà qu'il happait ce qu'ils avaient fabriqué. Ainsi la vérité se posa, et ce qu'ils faisaient fut vain. Ainsi ils eurent le dessous et se firent petits. Et les magiciens furent jetés prosternés”. Les Limbes: 113: 120.
[68]. Et dans un autre endroit: “Et le voilà messager aux enfants d'Israël–: En vérité, si je viens à vous c'est avec un signe de la part de votre Seigneur. Oui, pour vous je pétris de glaise une figure d'oiseau, puis je souffle dedans: et, par la permission de Dieu, c'est un oiseau. Et je guéris l'aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission de Dieu. Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants!” La Famille d'Amram: 49.
[69]. “Dis: Quand même hommes et djinns s'uniraient pour apporter le semblable de ce Coran, ils n'en sauraient apporter le semblable, même s'ils se soutenaient les uns les autres”. Le Voyage Nocturne: 88.
[70]. “Diront-ils: Il a blasphémé ça?– Dis: Apportez donc, en blasphémant, une dizaine de sourates semblables à ceci: et invoquez qui vous pourrez, hormis Dieu, si vous êtes véridiques”. Hûd: 13.
[71]. “Et si vous êtes en doute sur ce que Nous avons fait descendre sur Notre Esclave, venez donc avec une sourate semblable, et, si vous êtes véridiques, appelez, en dehors de Dieu, vos témoins!” La Vache: 23.
[72]. Pour obtenir de plus amples détails et enlever les équivoques à ce sujet, consulter: Tanzîhu l-ambiyâ, Sayyid Murtadhâ Ali Husayn Al-Mûsawî (mort en 436 de l'hégire), Dâru l-adhwâ, 2è éd., Beyrouth, 1989.
[73]. Parmi les arguments utilisés par les savants pour prouver la nécessité de l'infaillibilité des Prophètes, on peut citer: “Oui, Je vais faire de toi un Imam pour les gens. Et ma descendance? demanda t-il. Mon alliance, dit Dieu, ne touche pas les prévaricateurs”. La Vache: 124. Ce verset montre clairement que Dieu le Très Haut ne permet pas à quiconque pratique l'injustice de s'élever à la dignité de la Prophétie et de l'Imâmat. “Par Ta puissance! dit Satan. Alors très certainement, je les ferai errer, tous, sauf, parmi eux, Tes esclaves choisis”. S,âd: 82– 83. Dans ces deux versets, Satan manifeste son incapacité de faire errer celui que Dieu a choisi et a protégé contre le péché et la souillure.
[74]. “Nous n'envoyons de messager que pour qu'on lui obéisse, par la permission de Dieu”. Les Femmes: 64.
[75]. “Dites: Nous croyons en Dieu et en ce qu'on nous a fait descendre, et en ce qu'on fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes de la part de leur Seigneur: nous ne faisons de différence entre aucun d'eux. Et à Lui nous sommes soumis”. La Vache: 136.
[76]. “Oui, la religion, auprès de Dieu, c'est la soumission. Ceux à qui le Livre a été apporté ne se sont disputés, rebelles qu'ils étaient, qu'après que science leur fut venue. Et quiconque mécroit aux signes de Dieu… Dieu est prompt à prendre compte!” La Famille d'Imrân: 19.
[77]. Coran: Les Dépouilles: 53.
[78]. Coran: Yûnus: 17.
[79]. Coran: Hûd: 117.
[80]. Hûd: 102.
[81]. Coran: Hûd: 117.
[82]. En la personne du Mahdi attendu.
[83]. L'Imam Mahdi, Dieu hâte son avènement, a dit: “Priez beaucoup pour hâter la délivrance, car il s'agit en fait de votre délivrance”, T,ûsî (mort en 460 de l'hégire), Al-Ghayba, 293, tradition 247. At,-T,abrasî (mort en 560 de l'hégire), Al-Ihtidjâdj, t. 2, p. 284. Ar-Râwandî (mort en 573 de l'hégire), Al-kharâ-idju wa l-djarâ-ih, 3: 111, tradition 30.
[84]. Dieu le Très Haut a dit: “Et tu es, certes oui, d'un caractère éminent”. Le Calame: 4.
[85]. C'est parce que Dieu Lui-même a garanti d'en prendre soin: “Oui, c'est Nous qui avons fait descendre le Rappel. Certes oui, et c'est Nous qui en sommes gardiens”. Al-Hidjr: 9.
[86]. Les Détaillés: 42.
[87]. Coran: L'Echéant: 79.
[88]. Le Saint Coran a affirmé clairement que le cycle de la Prophétie a été clos par Muhammad (pbsl): “Muhammad n'est père d'aucun des vôtres, mais messager de Dieu, et sceau des prophètes. Et Dieu demeure Savant de tout”. Les Coalisés: 40.
[89]. L'Etoile: 3– 4.
[90]. Le Prophète (pbsl): “Ho, les gens! Il n'y aura pas de prophète après moi ni de tradition après ma Tradition. Quiconque y prétendra verra sa prétention ainsi que son hérésie le conduire en enfer. Quiconque y prétendra (après moi) tuez-le avec ses disciples, car ils sont destinés à l'enfer…». Cheikh Mufîd (mort en 413 de l'hégire), Al-amâlî, 53. Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), Wasâ-ilu sh-shî'a, 28: 337, tradition 34900; tradition n 3, ch. traitant du "verdict à rendre contre quiconque a insulté le Prophète (pbsl) a prétendu indûment à la Prophétie. “Il y a, dans ma communauté, vingt-sept grands menteurs et imposteurs dont quatre d'entre eux sont des femmes. Certes, je suis le Sceau des Prophètes, il n'y aura pas de prophète après moi”. Ahmad (mort en 241 de l'hégire), Musnad, 5: 396. Al-Haythamî (mort en 807 de l'hégire), Madjama'u z-zawâ-id, 7: 332, ch. traitant "des imposteurs"
“Les enfants d'Israël divaguaient au sujet des prophètes à qui avaient succédé d’autres après leur mort. S'agissant de mon cas, il n'y aura pas de prophète après moi…», cette tradition est rapportée par Bukhârî (mort en 257 de l'hégire) dans son "S,ahîh", t. 4, p. 144; Al-Bayhaqî (mort en 458 de l'hégire), Sunanu l-kubrâ, t. 8, p. 144; Muslim (mort en 261 de l'hégire), dans son "S,ahîh", t. 6, p. 17.
De même s'adressant au Commandeur des Croyants, Ali ibn Abi T,âlib (p), le Prophète (pbsl) mit l'accent sur la tradition fréquente de "Manzilah" dans laquelle il dit: “Tu es par rapport à moi ce que Aaron était par rapport à Moïse, sauf qu'il n'y aura pas de prophète après moi”. Cette tradition est rapportée par Al-Barqî (mort en 274 ou 280 de l'hégire) dans Al-mahâsin, t. 1, p. 259, ch. de "s,afwah", section de "al-infirâd", tradition n 99; Ath-Thaqafiyyu l-Kûfî (mort en 283 de l'hégire), Al-ghârât, t. 1, p. 62; Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), Al-Kâfî, t. 8, p. 107; S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Ma'âni l-akhbâr, p. 74-79, ch. traitant les propos adressés à Ali (p) par le Prophète (pbsl): “Tu es par rapport à moi ce que Aaron était par rapport à Moïse, sauf qu'il n'y aura pas de prophète après moi”, tradition n 1 et 2; T,ûsî (mort en 465 de l'hégire), Al-Amâlî, 171, 253, 307, 342, 548, 555, 558, 566, 598 et 599; Abû Dâwûd At,-T,ayâlisî (mort en 204 de l'hégire), Musnad, 29; 'Abdu r-Razâq (mort en 211 de l'hégire) dans sa compilation, t. 11, p. 226, tradition n 20390; Ahmad (mort en 241 de l'hégire), Musnad, t. 1, p. 184, t. 3, p. 32; Muslim (mort en 261 de l'hégire), S,ahîh, t. 7, p. 120; Ibnu Mâdjah (mort en 273 de l'hégire), Sunan, t. 1, p. 45, tradition n 121; Tirmiz.î (mort en 279 de l'hégire), Sunan, t. 5, p. 304, tradition n 3814; An-Nasâ-î (mort en 303 de l'hégire), As-Sunanu l-kubrâ, t. 5, p. 44, 45, 108, 120, 121, 123, 124, 125, 144, 240, tradition n 8138, 8141, 8143, 8399, 8429, 8433, 8435, 8438, 8441, 8442, 8444, 8446, 8447, 8511 et 8780; Al-Bayhaqî (mort en 458 de l'hégire), Sunan, t. 9, p. 40.
[91]. Coran: La Résurrection: 36.
[92]. Coran: La Résurrection: 14.
[93]. Coran: Dans les Draps: 19; L'Homme: 29.
[94]. As,l en arabe.
[95]. Comportant quelques variantes, cette tradition a été rapportée aussi bien dans les sources chiites que sunnites par: Al-Barqî (mort en 274 ou 280 de l'hégire) dans Al-Mahâsin, Dâru l-kutubi l-islâmiyya, t. 1, p. 92, 154, 155; As,-S,affâr (mort en 290 de l'hégire), Bas,â-iru d-Daradjâti l-kubrâ, p. 279, 529, 530; Al-Humayri l-Baghdâdî (mort en 300 de l'hégire), Qurba l-asnâd, 351; Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), Al-Kâfî, t. 1, p. 377, 378, 397, t. 2, p. 20, 21, t. 8, p. 146; Ibnu Bâbaweh Al-Qûmî (mort en 329 de l'hégire), Al-Imâmatu wa t-tabs,iratu min al-hayrah, 152; An-Nu'mânî (mort en 381 de l'hégire), Al-Ghayba, 127, 130, 134, 135; S,adûq (mort en 381 de l'hégire), 'Uyûnu Akhbâri r-Ridhâ, t. 1, p. 130; Abû Dâwûd At,-T,ayâlisî (mort en 204 de l'hégire), Musnad, 249; Ahmad (mort en 241 de l'hégire), Musnad, t. 4, p. 96; Abû Ya'la l-Mûs,ulî (mort en 308 de l'hégire), Musnad, t. 13, p. 366, tradition 7375; At,-T,abrânî (mort en 360 de l'hégire), Al-Mu'djamu l-kabîr, 19: 388; Ibnu Abi l-Hadîd Al-Mu'tazalî (mort en 656 de l'hégire), Sharhu nahdji l-balâgha, 9: 155, 13: 242; Al-Haythamî (mort en 807 de l'hégire), Madjma'u z-zawâ-id, 5: 225, ch. parlant de "luzûmu l-djamâ'ti wa n-nahyu 'ani l-khurûdju 'ani l-ummati wa qitâlihim"; Al-Muttaqiyyu l-Hindî (mort en 974 de l'hégire), Kanzu l-'ummâl, 1: 103, 208, tradition 464 et 1038, 1: 65, tradition 14863; Al-Qandûzî Al-Hanafî (mort en 1294 de l'hégire), Yanâbî'u l-mawaddah, 3: 372, ch. 91, tradition 3.
[96]. On a rapporté du commandeur des Croyants, Ali ibn Abû T,âlib (p), les paroles suivantes: “La terre ne demeure jamais vide d'un vigile manifeste ou caché qui, répondant pour Dieu, maintient Ses arguments et Ses preuves”. Muhammad 'Abduh, Sharhu nahdji l-balâgha, 4: 37, ch. consacré à la sélection des maximes de l'Imam Ali (p) ainsi que de son entretien avec Kumayl ibn Ziyâd An-Nakh'î n 147; S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Kamâlu d-dîn wa tamâmu n-ni'mah, 294; Al-Harrânî (mort au 7è siècle de l'hégire), Tuhafu l-'uqûl, 170; Ash-Sharîfu l-Murtadhâ (mort en 406 de l'hégire), Khas,â-is,u l-a-immah, 106; Ath-Thaqafiyyu l-Kûfî ( mort en 283 de l'hégire), Al-Ghârât, 1: 153; Al-Kûfî (Il était encore en vie en l'an 300 de l'hégire), Manâqibu Amîri l-mu'munîn (p), 2: 96; Al-Khas,îbî (mort en 334 de l'hégire), Al-Hidâyatu l-kubrâ, 362; Ibnu Salâmah (mort en 454 de l'hégire), Dastûru ma'âlimi l-hukmi wa ma'thûri makârimi sh-shaym, 84; Al-Halwânî (mort en mort au 5è siècle de l'hégire), Nuz-hatu n-nâzhiri wa tambîhi l-khât,ir, 57; Ibnu 'Asâkir (mort en 571 de l'hégire), Târîkhu madînati dimashq, 14: 18, 5: 253– 254; Al-Qandûzî Al-Hanafî (mort en 1294 de l'hégire), Yanâbî'u l-mawaddah, 1: 89, tradition 34, etc. Par ailleurs, Ibnu Hadjar 'Asqalânî (mort en 852 de l'hégire) a affirmé que ce cette tradition figure parmi les propos authentiques, Fat-hu l-Bârî, 6: 359.
[97]. Le Tonnerre: 7.
[98]. Le Créateur (Fât,ir): 24.
[99]. Vers composés par Abû Nu-âs, consulter: Mukhtas,aru l-ma'ânî, p. 306, At-Taftâzânî (mort en 792 de l'hégire).
[100]. T,âhâ: 114.
[101]. Il est notablement connu que les Imams issus des gens de la Demeure Prophétique, paix sur eux, ont avalé le savoir. C'est ce que Yazîd, qui fut tyran durant son règne, reconnut personnellement (que Dieu le maudisse) après avoir assassiné le petit-fils de l'envoyé de Dieu, prière et paix sur lui et les siens, l'Imam Husayn, paix sur lui, quand l'Imam Zaynu l-'Abidîn (p)– que l'on avait fait captif lors de la tragédie de Karbalâ et transféré à Damas– lui demanda de monter sur la chair en disant: "Ho, Yazîd! Permet-moi de monter sur cette chair pour dire quelques mots qui attireront l'agrément de Dieu et la récompense à l'assistance". Yazîd ayant refusé d'accéder à sa demande, les gens insistèrent auprès de lui en disant: "Ho commandeur des croyants, laisse-le monter sur la chair pour que nous écoutions quelques mots de lui! S'il monte sur la chair, dit Yazîd, il n'en descendra qu'après m'avoir ridiculisé et ridiculisé la famille d'Abû Sufyân. Ho commandeur des croyants, lui répondirent les gens, comment pourra t-il y parvenir? Il dit: Il fait partie des gens de la Demeure Prophétique qui ont abreuvé pleinement la connaissance…Toutefois, les gens insistèrent si bien qu'il finit par céder et autorisa l'Imam à monter sur la chair. Ce dernier rendit grâce à Dieu et Le loua, puis prononça un discours qui fit couler les larmes aux yeux et émouvoir les cœurs. Ce récit a été rapporté par Madjlisi (mort en 1111 de l'hégire) dans "Bihâru l-anwâr", 45: 138; Muhsinu l-Amîn (mort en 1371 de l'hégire), Lawâ'idju l-ashdjânni fî maqtali l-Husayn (p), 233. Il y a, en outre, d'autres narrateurs qui ont rapporté presque la même chose tels que: A'tham Al-Kûfî (mort en 314 de l'hégire) dans "Al-Futûh", 5: 132– 133 et Al-Khawârazmî (mort en 568 de l'hégire) dans "Maqtalu l-Husayn (p), 2: 69– 71.
[102]. On a rapporté de l'Imam Dja'far S,âdiq, paix sur lui, les propos suivants: «Dieu n'établit pas sur la terre un Argument qui puisse dire "je ne sais pas" lorsqu’on lui pose une question”. Cette tradition est rapportée par: Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire) dans "Al-Kâfî", 1: 227, dans le chapitre affirmant que les Imams, paix sur eux, sont en possession de tous les livres révélés par Dieu, tradition 1; Ibnu Bâbaweh Al-Qûmî (mort en 329 de l'hégire), Al-Imâmatu wa t-tabs,iratu min al-hayrah, 139, tradition 159; S,adûq (mort en 381 de l'hégire), At-Tawhîd, 275, tradition 1; chapitre traitant de la réponse donnée à ceux qui prétendent que Dieu est l'une des trois personnes de la trinité; Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), Al-Fus,ûlu l-muhimmatu fî us,ûli l-a-immah, 1: 490, ch. 7, tradition 19/69. On a encore rapporté de l'Imam Dja'far S,âdiq, paix sur lui, les propos suivants: "La terre ne subsiste que grâce à la présence d'un Savant qui connaît le licite et l'illicite et dont les gens ont besoin, tandis que lui n'a besoin de personne". Cette tradition est rapportée par: Al-Barqî (mort en 274 de l'hégire) dans Al-mahâsin, édition publiée par l'Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1: 366/794, tradition 196, ch. "Mas,â'ibu zh-zhulm, section "Lâ takhlu l-ardhu min 'âlim"; As,-S,affâr (mort en 290 de l'hégire), Bas,â-iru d-Daradjâti l-kubrâ, 157, tradition 4, ch. consacré à "Mâ 'înda l-a-immah min kutubi l-awwalîn". Une autre tradition proche de celle-ci se trouve dans la page 347, tradition 4, ch. affirmant que les Imams (p) ont hérité le savoir de l'envoyé de Dieu (pbsl); p. 505, tradition 8, ch. affirmant que la terre n'est jamais vide de l'Argument qui est l'ensemble des Imams. S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Kamâlu d-dîn wa tamâmu n-ni'mah, p. 223, tradition 15, ch. affirmant la discontinuité de la succession depuis Adam (p) en ce sens que la terre ne reste jamais vide de l'Argument de Dieu…
[103]. Commentant le 59ème verset du chapitre "Les Femmes" (Ho, les croyants! Obéissez à Dieu, et obéissez au messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement), l'Imam Muhammad Bâqir (p) dit: "Les Imams seront de la lignée de Fât,ima et Ali (p) jusqu'à la fin des temps". Cette tradition a été rapportée par Ibnu Bâbaweh Al-Qûmî (mort en 329 de l'hégire), Al-Imâmatu wa t-tabs,iratu min al-hayrah, p. 133, tradition 145; Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), Al-Kâfî, t. 1, p. 276, tradition 1, ch. affirmant que l'Imam connaît celui qui lui succèdera; S,adûq (mort en 381 de l'hégire), 'Uyûnu Akhbâri r-Ridhâ, t. 1, p. 139, ch. consacré au texte traitant de l'islam et des lois de la religion que l'Imam Ridhâ (p) adressa à Ma'mûn, tradition 14. Lorsque Abû Bas,îra l'interrogea au sujet de ce verset, l'Imam S,âdiq (p) répondit: "Il fut révélé à propos de Ali ibn Abi T,âlib, Hasan et Husayn (p)". Abû Bas,îra lui dit: "Les gens demandent pourquoi alors le nom de Ali et des gens de sa demeure (p) n'est pas mentionné dans le Livre de Dieu?" "Dis-leur, lui répondit l'Imam, la prière sur l'envoyé de Dieu (pbsl) fut rendue obligatoire sans que Dieu ne mentionne leurs noms, ce fut plutôt l'envoyé de Dieu (pbsl) lui-même qui se chargea de l'expliquer aux gens. L'obligation de payer le zakat lui fut révélée sans préciser que l'on doit payer un dirham quand on en a totalisé quarante". Cette tradition a été rapportée par Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), Al-Kâfî, t. 1, p. 286, ch. consacré à la stipulation faite par Dieu et par Son envoyé (pbsl) au sujet des Imams (p) qui viendront l'un après l'autre, tradition 1. Commentant le 83ème verset de la sourate "Les Femmes" (S'ils la reportaient sur le messager de Dieu et sur ceux parmi eux qui détiennent le commandement, comprendraient ceux d'entre eux qui sont capables de raisonner), l'Imam Bâqir (p) dit: "Ce sont les Imams issus des gens de la Demeure de l'envoya de Dieu (pbsl) auxquels Dieu a donné la capacité de disséquer le savoir et a rendu obligatoire leur obéissance en disant: "Obéissez à Dieu, et obéissez au messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement". Cette tradition a été rapportée par Al-Qâdhi n-Nu'mânî Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), Da'âimu l-islâm, 1: 24. De nombreuses autres traditions allant dans le même sens ont été rapportées dans les sources islamiques que le lecteur pourra trouver lui-même en cherchant.
[104]. L'envoyé de Dieu (pbsl) a dit: " Les étoiles sont une sécurité pour les habitants du ciel, et les gens de ma Demeure sont une sécurité pour ma communauté". Ces propos ont été rapportés dans 'Uyûnu Akhbâri r-Ridhâ (p), 1: 30, ch. consacré à l'ensemble des récits rapportés de l'Imam Ridhâ (p), tradition 14. Rapportant les propos de l'envoyé de Dieu (pbsl), l'Imam Bâqir (p) dit: " Les étoiles sont une sécurité pour les habitants du ciel, et les gens de ma Demeure sont une sécurité pour les habitants de la terre. Si les étoiles disparaissent, il survient aux habitants du ciel ce qu'ils redoutent, et si les gens de ma Demeure disparaissent, il arrive aux habitants de la terre ce qu'ils redoutent". Cette tradition a été rapportée par S,adûq (mort en 381 de l'hégire) dans 'Ilalu sh-sharâ-i', 1: 123. Le lecteur trouvera cette tradition telle quelle, ou une version approximative, dans la plupart des sources islamiques aussi bien chiites que sunnites dont:
- S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Al-Amâlî, 253, 738; Al-khazâzî l-Qûmî Ar-Râzî (mort en 400 de l'hégire), Kifayâtu l-athari fi n-nas,s,i 'ala l-aimmati l-ithanayi 'ashar, 29, 210. Ibnu l-Fattâli n-Naysâbûrî (mort en 508 de l'hégire), Rawdhatu l-wâ'izhîn, 199. Al-Kûfî Al-Qâdhî (il vivait vers l'an 300 de l'hégire), Manâqibu amîri l-mu'minîn, t. 2, p. 133, 142, 144, 174 et 175. Al-Hâkimu n-Naysâbûrî (mort en 405 de l'hégire), Al-Mustadraku 'ala s,-s,ahîhayn, t. 2, p. 448, t. 2, p. 149 et 457; T,abarî (mort en 694 de l'hégire), Zhakhâiru l-'uqbâ, 17. Zarandî Al-Hanafî Al-Madanî (mort en 750 de l'hégire), Nazhmu durari s-Samt,în, 234. As-Suyût,î (mort en 911 de l'hégire), Al-Djâmi'u s,-s,aghîr, t. 2, p. 680, hadîth 9313. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l'hégire), Kanzu l-'ummâl, t. 12, p. 96, 101 et 102, ahadîth 34155, 34188, 34189 et 34190. Ibnu Hadjar Al-Haythamî (mort en 974 de l'hégire), As,-S,awâiqu l-muhriqa, 152. Al-'Adjalûnî Al-Djarâhî (mort en 1162 de l'hégire), Kashfu l-khifâ, t. 2, p. 327.
[105]. Al-Qâdhî An-Nu'mân Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), Da'âimu l-islâm, t. 1, p. 28 et 80. S,adûq (mort en 381 de l'hégire), 'Uyûnu Akhbâri r-Ridhâ, t. 1, p. 139. S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Al-Amâlî, p. 342. S,adûq (mort en 381 de l'hégire), Kamâlu d-dîni wa tamâmu n-ni'mah, p. 241. Al-Harrânî (mort au 4è siècle de l'hégire), Tuhafu l-'uqûl, p. 113. Ash-Sharîfu r-Râdhi (mort en 406 de l'hégire), Khas,âis,u l-aimmah, p. 77. T,abarânî (mort en 360 de l'hégire), Al-mu'djamu s,-s,aghîr, t. 1, p. 139– 140. Al-Hâkimu n-Naysâbûrî (mort en 405 de l'hégire), Al-Mustadraku 'ala s,-s,ahîhayn, t. 2, p. 343; t. 3, p. 151. Ibnu Abi l-Hadîd Al-Mu'tazili (mort en 656 de l'hégire), Sharhu Nahdji l-balâgha, t. 1, p. 218. Al-Haythamî (mort en 807 de l'hégire), Madjma'u z-zawâ-id, t. 9, p. 168. As-Suyût,î (mort en 911 de l'hégire), Al-Djâmi'u s,-s,aghîr, t. 1, p. 373; t. 2, p. 533, hadîth 2442 et 8162. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l'hégire), Kanzu l-'ummâl, t. 12, p. 94, 95 et 98, ahadîth 34144, 34151, 34169 et 34 170. Ibnu Hadjar Al-Haythamî (mort en 974 de l'hégire), As,-S,awâiqu l-muhriqa, 152. On trouvera cette tradition dans plusieurs autres sources islamiques.
[106]. Les Prophètes: 26- 27.
[107]. Ibn Shazân Al-Azdi An-Naysâbûri (mort en 260 de l’hégire), Al-Idhâh, p. 170; Ath-Thaqafi Al-Kûfi (mort en 283 de l’hégire), Al-Ghârât, v. 1, p. 199; Al-Kûfi Al-Qâdhi (Il vécut vers l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîru l-mu’minîn, v. 1, p. 157, v. 2, p. 132, 152, 161, 505; At,-T,abari Al-Imâmi (vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Al-Mustarshidu fî imâmati amîri l-mu’minîn, p. 598, 685; T,ûsi, Al-Amâli (mort en 460 de l’hégire), p. 264; Al-Hâdi Az-Zaydi Al-Yamani (mort en 298), Tathbîtu l-imâmah, p. 34; Ahmad Ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 3, p. 259; v. 4, p. 107, 285; v. 6, p. 292, 298, 304; At-Tirmizi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 5, p. 31, 328, 361, hadîth: 3258, 3875, 3966; ‘Amru ibn Abi ‘As,imi dh-Dhahhâk (mort en 287 de l’hégire), kitâbu s-sunnah, p. 589; An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), Sunanu l-kubra, v. 5, p. 113, hadith 8409; Al-Is,fahâni (mort en 357 de l’hégire), Maqâtilu t,-t,âlibîn, p. 33; Al-Hâkim An-Naysâbûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘anla s,-s,ahîhayn, v. 3, p. 172; Al-Hâkim Al-Haskâni (il vécut au 5è siècle de l’hégire), Shawâhidu t-tanzîl li qawâ’idu t-tafdhîl, v. 2, p. 103; Al-Haythami (mort en 974 de l’hégire), As,-S,awâ’iqu l-muhriqa, p. 143.
Pour une recherche approfondie, consulter:
- Le verset de la purification, Muhammad Mahdi Al-As,ifi (auteur contemporain), Qûm, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1 ère éd., 1417 H– 1996 S.
- Ayatu t-tat,hîr ru’yatun mubtakara, Al-Fâdhilu l-Lankarâni et Shahâbu d-dîni l-Ishrâqi, 1 ère éd., 1416 H– 1995 S.
- Muhammad ‘Uthmân Abdu z-Zahrâ, Ayatu t-tat,hîr dirâsatu fi l-madâlîl wa l-ahdâf, 1 ère éd., 1414 H.
- Ali Al-Mîlâni Al-Husayni (auteur contemporain), Ma’a d-doctor s-Sâlûs fî âyatu t-tat,hîr, (série sur l’esplanade de la Croyance– 16).
- Les plus importants commentaires ayant été faits au sujet de l’appendice du verset susmentionné, ainsi que d’autres sources de référence publiées par les éditions «At-Turâthu l-islâmi».
[108]. Dans l’appendice d’une tradition valable rapportée par Ibn Hanzhalah, l’Imam S,âdiq (p) dit: «...Quiconque nous rejette c’est Dieu qu’il rejette, et il est identifié comme un polythéiste”, cfr: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 67, hadîth 10, ch. la disparité de la tradition; v. 7, p. 412, hadîth 5, ch. il est détestable de se plaindre auprès des juges iniques; Al-Halabi (mort en 447 de l’hégire), Al-Kâfi fi l-fiqh, p. 425; T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Tahzîbu l-ahkâm, v. 6, p. 218, hadîth 6, ch. traitant de la qualité et des sortes des juges et des jurisconsultes, kitâbu l-qadhâyâ wa l-ahkâm; Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Fus,ûlu l-muhimmati fî us,ûli l-aimma, v. 1, p. 538, hadîth 1, ch. 20 parlant de l’obligation de se référer aux rapporteurs des traditions touchant aux les principes juridiques, etc.
[109]. Ath-Thiql désigne la charge que porte une bête de somme. Les djinns et les hommes sont appelés «ath-thaqalayn” parce qu’étant les deux races peuplant la terre, c’est comme s’ils en représentaient le plus gros poids. Comparant le Coran et la Sainte Famille à deux poids, Le Saint Prophète (pbsl) dit que de la même manière que le monde est bâti par la race des djinns et des hommes, la religion aussi est bâtie par le Coran et la Sainte Famille. Consulter: Az-Zamakhshari (mort en 538 de l’hégire), Al-Fâ-iqu fî gharîbi l-hadîth, p. 150: "Il les a appelés thaqalayn parce que les admettre et agir suivant leur ordre est difficile. Tout objet précieux est appelé "thaql", ces deux (le Coran et la Sainte Famille) sont désignés comme deux parties d’un objet précieux à cause de la valeur immense qu’ils comportent". Cfr. Ibnu l-Athîr Al-Djuzuri (mort en 606 de l’hégire), An-Nihâyyatu fî gharîbi l-hadîth, v. 1, p. 216.
[110]. La famille (Al-‘Itra) a été appelée (...). Cfr: Al-Fâ-iqu fî gharîbi l-hadîth, p.150. Commentant le discours de l’Imam Ali ibn Abi T,âlib (p), Ibn Abi l-Hadîd dit: «Comment vous égarerez-vous dès lors que la famille de votre Prophète est parmi vous? Ils sont les proclamateurs de la vérité, les repères de la religion et la langue disant la vérité. A l’instar du Coran, appréciez-les de la meilleur façon qui soit et venez à eux à la manière d’un assoiffé cherchant de l’eau». Al-‘Itra du messager de Dieu (pbsl) est donc sa famille restreinte et sa descendance. C’est donc une erreur que de définir "Al-‘Itra" comme étant l’ensemble des membres de sa famille élargie, même les plus éloignés. En vérité, c’est plutôt au sens figuré que pendant ou après les pourparlers de Saqîfa que Abû Bakar dit «Nous sommes la famille ainsi que les plus proches du messager de Dieu (pbsl)”, parce qu’ils représentaient, par rapport aux autres gens, sa famille au sens figuré et non dans la réalité. Ceci est vrai dans la mesure où l’on voyait un ‘Adnânite se vanter auprès d’un Quht,âni en disant qu’il est le cousin du messager de Dieu (pbsl) au sens figuré, en faisant remonter son ascendance à Quht,âni. C’est en supprimant un certain nombre d’intermédiaires, c'est-à-dire des cousins et des oncles, que l’on arrive à dire et à affirmer qu’un ‘Adnâni est le cousin du Prophète (pbsl). C’est dans ce sens que Abû Bakar avait affirmé constituer, lui et ses autres compagnons, sa famille. Toutefois, le messager de Dieu (pbsl) avait clairement expliqué ceci lorsqu’il dit: «je laisse parmi vous deux poids” il affirma «ma famille: les gens de ma demeure”. Les ayant désignés en les couvrant du manteau, le verset de la purification (En vérité, Dieu ne veut autre que débarrasser de vous la souillure...) fut révélé, c’est alors qu’il adressa la prière suivante: “O mon Dieu! Ceux-ci sont les gens de ma demeure, débarrasse-les de la souillure”. A la question de savoir à quelle famille l’Imam Ali (p) faisait allusion dans son discours cité au début de cette note, on dira qu’il s’agit de lui-même et de ses deux fils. Il est lui la source et ses deux fils prennent position après lui parce que provenant de lui. Par conséquent, sa position par rapport à ses deux fils peut être comparée à la position qu’occupe le soleil éclatant par rapport aux étoiles luisantes. En outre, le Saint Prophète (pbsl) avait déjà indiqué ceci en disant: “Votre père est meilleur que vous deux”. Cfr: Commentaire de Nahdju l-balâgha rédigé par ibn Abi l-Hadîd Al-Mu’tazili (mort en 656 de l’hégire), t. 2, p. 373– 376. Interrogé au sujet de la ‘Itra qui constitue l’un des deux poids, l’Imam Ali (p) répondit: «C’est moi, Al-Hasan, Al-Husayn ainsi que les neuf Imams de la descendance de Al-Husayn et le Mahdi qui fait parti d’eux. Ils ne se sépareront point du Livre de Dieu ni le Livre de Dieu ne se séparera d’eux jusqu’à ce qu’ils rejoignent le messager de Dieu (pbsl) au bassin [paradisiaque]”, S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Uyûnu akhbârî r-Ridhâ, t. 2, p. 60, hadîth 25.
[111]. Le hadîth "Thaqalayn" est l’une des traditions les plus fréquemment citées. A l’instar des savants chiites, les traditionnistes sunnites l’ont rapportée avec une grande fréquence et lui ont consacré des chapitres entiers dans leurs ouvrages pour en discuter, tout autant que d’autres auteurs, dont:
- Hadîthu th-thaqalayn, Muhammad Qiwâmu d-dîn Al-Qûmi Al-Washnawi, Dâru t-taqrîbi bayna l-maz.âhibi islâmiyya.
- Hadîthu th-thaqalayn, tuwâturuhu wa fiqhihu, Ali Al-Husayni Al-Milâni, édité à Qûm par l’auteur, 1ère éd., 1413 H.
- Muhammad wa hadîthu th-thaqalayn, Nadjmu d-dîn Ash-Sharîf Al-‘Askari (mort en 1390 de l’hégire), Nadjaf, imprimerie al-Adâb, 4ème éd.
Il vaut mieux, en vue de tirer un maximum de profit, de citer certaines sources qui ont rapporté le hadîthu th-thaqalayn:
- As,-S,affâr (mort en 290 de l’hégire), Bas,â-iru d-daradjâti l-kubra, p. 432, 433, 434, ch. 17 au sujet des propos prophétiques: "J’ai laissé parmi vous deux poids: le Livre de Dieu et les gens de ma demeure".- Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 294; v. 2, p. 415.- Ibn Bâbaweh Al-Qûmi (mort en 329 de l’hégire), Al-Imâmatu wa t-tabs,ira, p. 149– 150.- Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghrabi (mort en 363 de l’hégire), Da’âimu l-islâm, v. 1, p. 28.- An-Nu’mâni (mort en 380 de l’hégire), Al-Ghayba, 43, 73.- S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 500, hadîth 686/16; séance 64 et 616, hadîth 843/1; séance 79; Al-Khis,âl, p. 65 et 67.- Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v. 1, p. 176.- T,ûsi (mort 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 255, 548.- Al-Fatâl An-Naysabûri (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 273.- At,-T,abarasi (mort en 560 de l’hégire), Al-Ihtidjâdj, v. 1, p. 75, 191, 221, 391, 407; v. 2, p. 47 et 252.- At,-T,abari (mort en 694 de l’hégire), Z.akhâ-iru l-‘uqba, p. 16.- Ibn Dja’d (mort en 230 de l’hégire), Al-Musnad, p. 397.- Ibn Abi Shayba Al-Kûfi (mort en 235 de l’hégire), Al-Mus,annaf, v. 7, p. 176, ch. 27, hadîth 5; v. 7, p. 418.- Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 3, p. 14, 17, 26 et 59; v. 4, p. 367, 371; v. 5, 182, 190.- Abdu ibn Hamîd (mort en 249 de l’hégire), Al-Muntakhab min al-musnad, p. 114, hadîth 265.– Ad-Darami (mort en 255 de l’hégire), Sunan, v: 2, p. 432.– Ibn Mukhlad Al-Qurt,ubi (mort en 276 de l’hégire), Mâ ruwiya fi l-hawdhi wa l-kawthar, p. 88.– Umar ibn Abi ‘As,im Ad-Dhahhâk (mort en 287 de l’hégire), Kitâbu s-sunnah, p. 336– 337, hadîth (754); 629, les traditions (1551), (1552), (1553); 630: les traditions (1554), (1555). An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 5, p. 45, hadîth (8148), p. 51, hadîth (8175), p. 130, hadîth (8464); Khasâisu amîri l-mu’minîn, p. 93. Abû Ya’la Al-Mûs,uli (mort en 307 de l’hégire), Al-Musnad, v. 2, p. 297, hadîth (1021), p. 303, (1027), p. 376, hadîth (1140). Ibn Khuzayma (mort en 311 de l’hégire), S,ahîh, p. 63. At,-T,abarâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu s,-s,aghîr, v. 1, p. 131 et 135, v. 3, p. 374; Al-Mu’djamu l-awsat,, v. 4, p. 33; Al-Mu’djamu l-kabîr, v. 3, p. 65, 66, 67 et 180, les traditions: 2678, 2679, 2680, 2681, 2683 et 3052; v. 5, p. 153, 154, 166, 167, 170, 182, 183 et 186, les traditions: 4921, 4922, 4923, 4969 et 4970. Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 3, p. 109 et 148. Al-Bayhaqi (mort en 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 7, p. 30; v. 10, p. 114. Ibnu Abi l-Hadîd (mort en 656 de l’hégire), Sharhu Nahdji l-balâgha, v. 9, p. 133. Az-Zarandi Al-Hanafi (mort en 750 de l’hégire), Nazhmu durari s-samt,în, p. 233. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 163– 164; v. 10, p. 363. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 1, p. 185, 186, 187, 188 et 189, les traditions: 943, 944, 945, 946, 947, 948, 949, 950, 951, 952, 953, 957 et 958; v. 5, p. 289– 290, hadîth (12911); v. 13, p. 104, hadîth (36340); v. 13, p. 641, hadîth (37620); v. 14, p. 435, hadîth (39192).
[112]. Shûra: 23.
[113]. L’Imam S,âdiq (p) interrogea Abû Dja’far Al-Ahwal en ces termes: "Que disent les gens de Bas,ra à propos de ce verset: “Dis: Je ne vous en demande point de salaire, excepté de l’amour pour mes proches”? Il répondit: Que je sois ta rançon! Ils disent que ce verset concerne les proches du messager de Dieu (pbsl).– L’Imam (p) dit: “Ils ont menti, car, en vérité, ce verset a été révélé particulièrement à notre propos, parmi les gens de la Demeure qui sont Ali, Fatima, Al-Hasan et Al-Husayn qui sont les gens du manteau (p)”. Cfr. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire) dans Al-Kâfi, v. 8, p. 93. De Ibn Abbas: "Quand le verset "Dis: Je ne vous en demande point de salaire..." fut révélé, les Compagnons interrogèrent: ô messager de Dieu qui sont donc tes proches à propos desquels nous avons reçu l’obligation de vouer de l’amour? Le Prophète (pbsl) répondit: Ce sont Ali, Fatima et leurs deux fils". Cfr. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire) dans Madjma’u z-zawâid, v. 7, p. 103; At-Tabarâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, v. 3, p. 47, hadîth (2641); v. 11, p. 351; Al-Manawi (mort en 1331 de l’hégire), Faydhu l-qadîr sharhu dj-djâmi’i s,-s,aghîr, v. 1, p. 283, hadîth (302).
BIBLIOGRAPHIE 3 LES CROYANCES DES IMAMITES BIBLIOGRAPHIE 3
[114]. Le messager de Dieu (pbsl) a dit: «Apprend la bonne nouvelle ô Ali! En effet, Dieu le Puissant et l’Exalté m’a fait savoir que ce n’est qu’un croyant qui t’aimera et ce n’est qu’un hypocrite qui te haïra”. Voir S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 197. De même que s’adressant à Ali (p), le Saint Prophète (pbsl) dit: “Ne t’aimera qu’un croyant, et ne te haïra qu’un hypocrite ou un bâtard ou celui dont le fœtus a été conçu pendant que sa mère avait ses règles”. Voir S,adûq (mort en 381 de l’hégire),’Ilalu sh-sharâi’, v. 1, p. 145, hadîth 12, ch. 120 où il est dit que la capacité d’aimer Ali a pour cause la naissance noble. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 2, p. 319, hadîth (2234)/8, ch. 24. De l’Imam Ali ibn Abi T,âlib (p): “Je jure par Dieu que parmi les choses que le messager de Dieu (pbsl) m’a confiées: Nul ne me haïra à moins qu’il ne soit un hypocrite et nul ne m’aimera à moins qu’il ne soit un croyant”. Voir Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 84 ; S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Uyûnu Akhbârî r-Ridhâ (p), v. 1, p. 65, hadîth (235). Le Prophète (pbsl) a dit: «Quiconque hait les gens de la Demeure est un hypocrite», «Ne nous aime, nous les gens de la Demeure, qu’un croyant pieux et ne nous hait qu’un hypocrite malheureux”. Ahmad ibn Abdullah At,-T,abari (mort en 694 de l’hégire), Zakhâ-iru l-‘uqba, p.18. Plusieurs traditions comportant la même signification ont été rapportées dans différentes sources dont: Al-Ghârât, Ibrâhîm Ath-Thaqafi Al-Kûfi (mort en 283 de l’hégire), v. 2, p. 520 et 946. Muhammad Al-Kûfi Al-Qâdhi (il était encore vivant en l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîri l-mu’minîn, v. 2, p. 469, hadîth (963); v. 2, p. 478, hadîth (978) ainsi que d’autres traditions qui sont rapportées dans le chapitre qui traite du propos du Prophète (pbsl) sur celui qui aime Ali et celui qui le hait. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Khis,âl, p. 577 et 633; Al-Amâli, p. 135, hadîth (131)/1 tiré de la séance 18, 197, hadîth (207)/1 tiré de la séance 28, 525, hadîth (709)/2 tiré de la séance 67, 587, hadîth (807)/4 tiré de la séance 75. Al-Khazâz Al-Qûmi (mort en 400 de l’hégire), Kifâyatu l-athar, 31:110. Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v. 1, p. 40; Al-Amâli, v. 62:308. At,-T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 78, hadîth (113)/22 tiré de la séance 3, 206, hadîth (353)/3 tiré de la séance 8, 258, hadîth (465)/3 tiré de la séance 10, 306, hadîth (613)/60 tiré de la séance 11, 472, le dernier hadîth est tiré de la séance 16. Al-Fatâl An-Naysabûri (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 124. At,-T,abarasi (mort en 560 de l’hégire), v. 1, p.141 et 243. Ibn Hamza At,-T,ûsi (mort en 560 de l’hégire), Ath-Thâqibu fi l-manâqib, p. 123, section 2, ch. 1, les traditions: 10, 11et 236, h (202)/3. Al-Hamîdi (mort en 219 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 31, h (58). Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 95 et 128. Muhammad Al-‘Adni (mort en 243 de l’hégire), Kitâbu l-îmân, p. 80– 81. Muslim (mort en 261 de l’hégire), S,ahîh, v. 1, p. 60. Ibn Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 1, p. 42, h (114). At-Tirmiz.i (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 5, p. 306, h (3819)/94. Umar ibn Abi ‘As,im (mort en 278 de l’hégire), Kitâbu s-sunnah, p. 584, h (1325). An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 5, p. 47 et 137, les traditions: 8153, 8485, 8486 et 8487; v. 6, p. 534 et 535, h (11749), (11753). Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 133. As-Suyyût,i (mort en 911 de l’hégire), Ad-Dibâdju ‘ala s,ahîhi muslim, v. 1, p. 93, h (131).
[115]. Du Prophète (pbsl): “Tous les enfants nés d’un père ont un ascendant auquel ils appartiennent, exceptés les enfants de Fât,ima dont je suis le tuteur et l’ascendant. Ils sont ma famille, car ils ont été créés de la même argile que moi. Malheur à ceux qui méconnaîtront leurs mérites; quiconque les aimera aura aimé Dieu, et quiconque les haïra aura haï Dieu”, Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-’ummâl, v. 12, p. 98, 103, 104 et 116, les traditions: (34168), (34194) et (34198). Le Saint Prophète (pbsl) a encore dit: «Je suis le maître de la descendance d’Adam, toi Ali ainsi que les Imams qui viendront après toi vous êtes les maîtres de ma Communauté. Quiconque nous aime c’est Dieu qu’il aime, et quiconque nous hait c’est Dieu qu’il hait; quiconque sympathise avec nous c’est avec Dieu qu’il sympathise et quiconque nous manifeste de l’hostilité, c’est à Dieu qu’il manifeste de l’hostilité; quiconque nous obéit c’est à Dieu qu’il obéit et quiconque nous désobéit c’est à Dieu qu’il désobéit”. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 563, hadîth 658/16 tiré de la séance 71. En vue d’obtenir plus d’information, consulter: Muhammad Al-Kûfi Al-Qâdhi (il vivait vers l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîri l-mu’minîn, p. 481. Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 1, p. 154, h 98, h 233; v. 3, p. 109, h 1044. Dja’far ibn Qawlawiyah (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 553, h (842)/14, ch. 107. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 2, p. 613 et 617; Al-Amâli, p. 466, h (621)/11 tiré de la séance (60). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Fus,ûlu l-mukhtâra, p. 450. T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Tahzhîbu l-ahkâm, v. 6, p. 97 et 101; Al-Amâli, p. 248, h (437)/29 tiré de la séance (9); p. 309, h (623)/70 tiré de la séance (11). Ibn Shahr Ashûb (mort 588 de l’hégire), v. 2, p. 217. At,-T,abarâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, v. 1, p. 319, h 947; v. 23, p. 380. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 109, 129, 131 et 132. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-’ummâl, v. 11, p. 610 et 622, les traditions: (32952) et (33024); v. 13, p. 109, h (36358).
[116]. Allusion faite au verset ci-après: «Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux». Les Appartements: 13.
[117]. Les hérétiques et les panthéistes.
[118]. La Grotte: 5.
[119]. Al-Hasan Al-Hilli (mort au 9ème siècle de l’hégire), Mukhtas,ar bas,â-iri d-daradjât, p. 92. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 25, p. 364, ch. 12, tradition 1. An-Namâzi sh-Shahrûdi (mort en 1405 de l’hégire), Mustadraku safînati l-bihâr, v. 1, p. 199.
[120]. Pour de plus amples informations, consulter: Les correspondances (un recueil des correspondances échangées entre deux éminents savants: Cheikh Salîm Al-Bushri, recteur de l’université El Azhar, et Sayyid Sharafu d-dîni l-‘Amili), correspondance n 20, actualisation de Husayn Ar-Râdhi, Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt, Qûm, 1ère éd., 1422 H.
- Muhsin Al-Arâki, Nazhariyyatu n-nas,s,i ‘ala l-imâmati fi l-qur’âni l-karîm, Londres, book extra, 1ère éd., 1421 H.– 2000 S.
- Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), An-Nas,s,u wa l-idjtihâd, actualisation de Abû Mudjtabâ, Qûm, imprimerie Sayyid Shuhada, 1ère éd., 1404 H.
[121]. As,-S,affâr l-Qûmî (mort en 290 de l’hégire), Bas,â-iru d-daradjâti l-kubrâ, p. 97; Al-Humayri l-Baghdâdî (mort en 300 de l’hégire), Qurbu l-isnâd, p. 57; Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 287, 294, 295, 296 et 420; v. 4, p. 149 et 566; v. 8, p. 27; S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâ-i’, v. 1, p. 144; Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 1, p. 84, 118, 119, 152 et 331; v. 4, p. 281, 370 et 372; v. 5, p. 347, 366, 370 et 419; At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 5, p. 297; Al-Hâkim An-Naysabûri ( mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 1, p. 109, 110, 116, 134, 371 et 533. On peut se contenter de la narration de Ibn Hadjar ‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), toutefois rapportée par Tirmizhi et An-Nasâ-i à travers de très nombreuses voies, la tradition "man kuntu mawlâhu" a été recueillie par Ibn ‘Uqdah dans son ouvrage "Mufrad", ainsi que dans plusieurs autres recueils sains et authentiques. Nous avons auparavant cité l’imam Ahmad qui a affirmé: «Rien de ce qui nous a été rapporté par les Compagnons n’est comparable à ce qui nous a été rapporté par Ali ibn T,âlib...». Voir Fathu l-bâri sur le commentaire de S,ahîhu l-Bukhârî, v. 7, p. 61; consulter également les sources de la première note marginale au chapitre 22 (T,arîqatu ithbâti l-islâmi wa sh-sharâ-i’i s-sâbiqa et Al-Ghadîr, Al-Amînî, mort en 1329 de l’hégire, t. 1.
[122]. De Ali ibn T,âlib (p): " Lorsque ce verset "Avertis tes parents les plus proches" fut révélé au messager de Dieu (pbsl) (...), il dit: Ho fils d’Abdu l-Mut,allib! Je jure par Dieu que je ne connais, parmi les arabes, aucun jeune qui ait apporté à son peuple quelque chose de mieux que ce que je vous ai apporté. En effet, je vous ai apporté le bonheur du monde et du monde à venir. Dieu m’a ordonné de vous appeler vers Lui: lequel d’entre vous me soutiendra dans cette affaire de façon à être mon frère, mon légataire et mon chargé d’affaires parmi vous?- Tout le monde ayant gardé le silence, et quoique étant le plus jeune et le plus faible de tous, je dis: Moi, ho messager de Dieu, je te soutiendrai dans cette affaire. Le messager de Dieu (pbsl) répéta la même chose, voyant les gens garder silence, je lui réitérai donc mon soutien. C’est ainsi que posant sa main sur mon épaule, le messager de Dieu (pbsl) leur dit: celui-ci est mon frère, mon légataire et mon chargé d’affaires auprès de vous; écoutez-le et obéissez! Les gens se levèrent en éclatant de rire et en disant à Abû T,âlib: Il t’a ordonné d’écouter et d’obéir à ton fils". Ibnu Ab l-Hadîd (mort en 656 de l’hégire), commentaire de Nahdju l-balâgha, v. 13, p. 210, tiré de Târîkhu t,-T,abari. Voir aussi: Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 973 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 13, p. 133, tradition (36419). Pour obtenir plus d’informations sur les sources sunnites, consulter: Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), Les correspondances, correspondance 20 et 21; Al-Amîni (mort en 1392 de l’hégire), Al-Ghadîr, v. 2, p. 278, sous le titre de "Bid-u d-da’wati fi s-sunnati wa t- târîkhi wa l’adab. Parmi les nombreuses sources chiites qui ont rapporté cette tradition, on peut citer: Al-Kûfi Al-Qâdhi ( il a vécu vers l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîri l-mu’minîn (p), v. 1, p. 370, ch. consacré au verset de l’avertissement, tradition (294), ainsi que celle qui la suit. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâ-i’, v. 1, p. 170; Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v. 1, p. 49; Ibnu l-Fatâl An-Naysabûri (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 52.
[123]. Al-Barqi (mort en 274 ou 280 de l’hégire), Al-Mahâsin, v. 1, p.159. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 7, p. 107; At-Tamîmi Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Da’âimu l-islâm, v. 1, p. 16. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâ-i’, v. 1, p. 66, 137, 138, 202 et 222; ‘Uyûnu akhbârî r-Ridhâ (p), v. 1, p. 209. Abû Dâwûd At,-T,ayâlsi (mort en 204 de l’hégire), Al-Musnad, p. 28 et 29. As,-S,an’âni (mort en 211 de l’hégire), Al-Mus,annaf, v. 5, p. 406, tradition (9745); v. 11, p. 226, tradition (20390). An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), S,ahîhu Muslim, v. 7, p. 120 et 121. At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), v. 5, p. 302, tradition (3808), p. 304, tradition (3813) et (3814). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 2, p. 337; v. 3, p. 109 et 133. Al-Bayhaqi (mort en 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 9, 40. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 109– 111. Ibn Hadjar Al-‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Fat-hu l-Bârî, v. 7, p. 60; v. 9, p. 53.
[124]. La Table Servie: 55.
[125]. Il est évident que les sources islamiques abondent en traditions authentiques qui restreignent le nombre des Imams à douze, toutefois certains narrateurs ont consacré des ouvrages ou des chapitres entiers de leurs ouvrages à cette question, tels que voici:
- Ali ibn Muhammad Al-Khazzâz Ar-Râzi (mort au 4è siècle de l’hégire), Kifâyatu l-athar fi nas,s,i ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, actualisation de ‘Abdu l-lat,îf Al-Husayni Al-Kuh Kamari Al-Khôi, Qum, publications Bîdâr, 1401 H.
- Ahmad ibn ‘Ubaydullah ibn ‘Ayyâsh Al-Djawhari (mort en 401 de l’hégire), Muqtadhabu l-athari fi nas,s,i ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, revu, corrigé et annoté par Hâshim Ar-Rasûli, Qum, librairie At,-T,abât,abâi.
- Abu l-Fat-hi Al-Karâdjiki (mort en 449 de l’hégire), Al-Istins,â fi n-nas,s,i ‘ala l-aimmati l-at,hâr, Beyrouth, Dâru l-adhwâ, 2è éd., 1405 H.
- Ibn Maytham Al-Bahrâni (mort en 679 de l’hégire), Istiqs,â-u n-nazhari fî imâmati l-aimmati ithnay ‘ashar.
- Le chapitre qui affirme que les Imams sont au nombre de douze à travers la voie sunnite, et d’après les indices du Coran et de la Thora, tel que rapporté par An-Nu’mâni (mort en 380 de l’hégire), Al-Ghayba.
- Kâzhim Alu Nûh (mort en 1360 de l’hégire), T,uruqu hadîthi l-aimmati ithnâ ‘ashar, Baghdâd, Dâru l-ma’ârif.
- Al-Mirzâ Djawâd At-Tabrîzi (contemporain), bref traité sur les stipulations authentiques relatives à l’Imamat des douze infaillibles inspiré des propos prophétiques ci-après: “Cette Communauté sera dirigée par douze Imams”, Murtadhâ Al-Askari, Beyrouth, B.P.: 24/124.
- Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, actualisé par Ali Djamâl Ashrafu l-Husayni, Dâru l-uswah, 1ère éd., 1416 H, v. 3, ch. 77 traitant de la tradition "Après moi, il y aura douze successeurs". Consulter également: Abû Dâwûd At,-T,ayâlis (mort en 204 de l’hégire), Al-Musnad, p. 105 et 180; Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 5, p. 86– 108; Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), S,ahîh, v. 8, p. 127; An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), S,ahîhu Muslim, v. 6, p. 403; Abû Dâwûd As-Sadjastâni (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 309; ch. parlant de Al-Mahdi, tradition (4279) et (4280); At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 3, p. 340, tradition (2323), ch. consacré aux faits des Khulafâ; At,-T,abrâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, p. 195, 196 et 232; Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 3, p. 617, 618; Al-Khat,îbu l-Baghdâdî (mort en 436 de l’hégire), Al-Kifâyatu fî ‘ilmi r-riwâyah, p. 95; An-Nawawi (mort en 676 de l’hégire), Sharhu S,ahîhi Muslim, v. 12, p. 201; Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 5, p. 190, 191, ch. parlant de douze successeurs; etc. L’application de cette tradition a rendu les savants sunnites perplexes, vu que non seulement elle a été authentifiée, mais également elle a été rapportée à travers plusieurs voies. Partant, ils ont formé différentes hypothèses qui n’arrivent pas toujours à leur donner la sérénité. Consulter, à titre d’exemple, les sources suivantes:
- Ibn Hadjar Al-Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Fat-hu l-Bârî, v. 13, p. 182.
- Al-Mubârak Kafûri (mort en 1353 de l’hégire), Tuhfatu l-ahwazhî fî sharhi t-tirmizhi, v., p. 391– 396, ch. parlant des Khulafâ. Cependant, Al-Qandûzî après avoir consacré quelques lignes aux douze successeurs, il dit à peu près ceci de certains investigateurs: “Les traditions affirmant que douze Khalifes succéderont au Saint Prophète (pbsl) sont très fréquentes et rapportées à travers plusieurs voies, avec l’explication du temps, du lieu et de leur état. Partant, ceci laisse comprendre que dans ses propos le messager de Dieu (pbsl) faisait allusion aux douze Imams issus de sa famille, parmi les gens de sa Demeure, ce qui fait que ladite tradition ne peut être appliquée aux quatre califes qui lui ont succédé immédiatement puisque leur nombre est inférieur à douze, ni aux souverains omeyyades, car leur nombre dépasse les douze mentionnés dans le hadîth, et parce qu’ils étaient– à l’exception de Omar Ibn Addu l-‘Aziz– des oppresseurs et qu’ils ne sont pas issus du clan Hâshimite, alors que le Prophète (pbsl) a précisé: “Ils sont tous issus des Banû Hâshim” selon le récit rapporté par Abdu l-Mâlik, citant Djâbir. Il est à noter que le fait que le Prophète (pbsl) avait abaissé sa voix en prononçant cette dernière mention donne plus de crédit à ce récit, car certains des Compagnons présents n’apprécieraient pas la succession des Hâshimites. Cette tradition ne peut être appliquée aux souverains abbassides non plus, car leur nombre dépasse celui de douze mentionné et parce qu’ils n’ont pas respecté le verset coranique: “Dis: je ne vous en demande point de salaire hormis l’amour pour les proches” ni le hadîth al-Kisâ'. Par conséquent, cette tradition doit être appliquée aux douze Imams issus de la Sainte Famille parmi les gens de la Demeure (p), parce qu’ils furent les meilleurs de leur temps sur le plan du savoir, de la compétence, de la piété, de la noble ascendance qu’en raison de leur position auprès de Dieu. Ils ont hérité leur savoir, qui était un savoir surnaturel, du Saint Prophète (pbsl) même à travers leurs pères, ce qui confirme que c’est aux douze Imams de sa Demeure (p) que le Saint Prophète (pbsl) avait fait allusion dans cette tradition, tel qu’en témoigne le hadîth "Thaqalayn", ainsi que d’autres traditions citées dans le présent ouvrage et dans d’autres sources. Dans ses propos, le Prophète (pbsl) dit: “Cette religion demeurera puissante tant que douze lieutenants régneront sur vous et bénéficieront de l’accord de toute la Communauté à leur sujet”, et quant à cette partie “et bénéficieront de l’accord de toute la Communauté à leur sujet” figurant dans la version de Djâbir ibn Samara elle veut dire que l’ensemble de la Communauté sera unanimement convaincue de leur Imâmat lors de l’avènement du douzième Imam (p).
- Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, v. 3, p. 292, 293, ch. 77 discutant de la tradition “Douze Khalifes me succéderont”. Cette tradition peut être trouvée dans Sunan Abi Dâwûd, v. 2, p. 309, hadîth (4279); Fat-hu l-Bârî sharhu s,ahîhi l-Bukhârî, v. 13, p. 182, etc. Allamé At-Tustari dit: "Nos partisans, les chiites imâmites, ont prouvé jadis l’authenticité de ces traditions touchant à la légitimité du Khalifat des douze Imams (p), dès lors qu’aucun ne limite leur nombre à douze hormis les chiites imâmites. D’après les preuves rationnelles et traditionnelles, l’Imâmat et le Khalifat signifient que la personne qui assume ces fonctions doit, outre sa désignation par Dieu et Son messager (pbsl), jouir d’un état d’infaillibilité qui ne peut leur faire défaut en aucun cas. C’est ainsi que faisant allusion à Al-Hasan et Al-Husayn (p), le saint Prophète (pbsl) a dit: “Mes deux fils ci-présents sont deux Imams qu’ils soient debout ou assis”. Ceci ne veut pourtant pas dire qu’en usurpant leur droit à l’Imamat et au Khalifat (temporels) on les a dépossédés de ce que Dieu leur a octroyé, parce que ces fonctions ressemblent à celle de la fonction des prophètes (p) dont le statut ne peut souffrir aucune altération à cause de la mécréance de ceux qui n’ont pas cru à eux”. Voir: Al-Qâdhi At-Tustari (mort en 1019 de l’hégire), As,-S,awârimu fî naqdi s,-s,awâiqi l-muhtariqa, p. 95.
[126]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 525 et 526, tradition 1, section consacrée au Hujjah, ch. parlant de douze Imams et de la stipulation. Al-Khazzâzu Al-Qûmî Ar-Râzi (mort au 4è s. de l’hégire), Kifâyatu l-athar fi nas,s,i ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, p. 53, ch. parlant de la tradition rapportée par Djâbir ibn Abdullah Al-Ans,âri sur la désignation des douze Imams (p) par le Prophète (pbsl); p. 169, ch. parlant de ce qui a été rapporté du Prophète (pbsl) à travers Al-Husayn ibn Ali (p) sur les textes ayant trait aux douze Imams (p). Al-Hilli (mort au 9è siècle de l’hégire), Mukhtas,aru Bas,âiri d-daradjât, v. 39, p. 122– 123. At,-T,abari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu l-imâmah, p. 448– 449. Al-Khas,îbi (mort en 334 de l’hégire), Al-Hidâyatu l-kubrâ, p. 375. Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Ikhtis,âs,, p. 210. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 36, p. 226– 372, ch. 41 parlant des stipulations du Saint Prophète (pbsl). Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, v. 3, p. 281, ainsi que le chapitre suivant (76) qui parle des douze Imams les citant nommément. Al-Djuwayni a rapporté dans Al-Farâidu s-samt,în que le messager de Dieu (pbsl) a dit: «Je suis le maître des envoyés, Ali ibn Abi T,âlib est le maître des légataires (spirituels) et, assurément, il y aura douze successeurs après moi, le premier d’eux étant Ali ibn Abi T,âlib et le dernier sera Al-Mahdi», «Certes, mes successeurs, mes légataires et les arguments de Dieu auprès des gens seront au nombre de douze, le premier d’eux étant mon frère et le dernier sera mon descendant». On lui demanda: Ho messager de Dieu, qui est donc ton frère? Il répondit: «C’est Ali ibn T,âlib», on lui demanda alors: qui est ton descendant: «C’est Al-Mahdi qui la (la terre) remplira d‘équité et de justice comme elle est remplie de l’oppression et de l’injustice. Et par Celui qui, par la vérité, m’a suscité en tant que prophète, même s’il ne restait qu’un seul jour à ce monde d’exister, Dieu le prolongera jusqu’à ce qu’apparaisse mon descendant Al-Mahdi; c’est alors que l’esprit de Dieu, Jésus fils de Marie, descendra se ranger derrière lui (al-Mahdi) pour accomplir l’office, et la terre s’épanouira par la lumière de son Seigneur, de telle façon que son autorité s’étendra de l’Orient à l’Occident». Allamé ‘Askari a rapporté cette tradition des manuscrits gardés à la bibliothèque centrale de l’université de Téhéran, n 1164/1690– 1691, feuillet 60. Voir la série "’Ala mâidati l-kitâbi wa s-sunnah", n 6 intitulé "Min hadîthi n-nabi (pbsl) yakûnu li hâzhihi l-ummati ithnâ ‘ashara qayyiman". Pour plus d’informations au sujet des textes qui parlent des douze Imams les citant nommément, consulter la précieuse introduction de allamé Lut,fullah As,-S,âfi Al-Golpaygâni figurant sur le livre intitulé "Muqtadhabu l-athari fi n-nas,s,i ‘ala l-aimmati l-ithnayi ‘ashar" mentionné dans la note marginale précédente, dans laquelle il a cité plusieurs ouvrages, ainsi que plusieurs textes qui, ayant été rapportés fréquemment par les narrateurs sunnites à travers différentes voies, font référence à l’Imâmat des douze Imams de la descendance de Muhammad (pbsl).
[127]. Pour plus des détails, consulter: An-Nu’mâni (mort au 3è siècle de l’hégire) Al-Ghayba. Muhammad Bâqir S,adr (mort en 1980 de l’hégire), Bahthu hawla l-Mahdi (p); Al-Mahdi (p); Mawsû’atu l-imâmi l-Mahdi (p) et Târîkhu ghaybati l-kubra. As,-S,âfi Al-Golpaygâni (contemporain), Muntakhabu l-athari fi l-imâmati ithnayi ‘ashar. Al-Badri (contemporain), Ar-Raddu ‘alâ shubuhâti Ahmadi l-kâtibi hawla imâmati ahli l-bayt wa wudjûdi l-Mahdi l-muntazhar (p). Consulter la bibliographie à la fin de l’ouvrage en vue d’avoir une idée claire sur ces livres susmentionnés.
[128]. Pour s’assurer que l’Imam Al-Mahdi (p) est réellement de la descendance de la dame Fât,ima (p), consulter: Mu’djamu ahâdîhi l-Mahdi (que Dieu accélère sa réapparition), Al-Kûrâni (contemporain), v. 1, p. 137, 138, 189, 566; v. 3, p. 191. En outre, il a cité de dizaines des sources des deux factions (chiite et sunnite) affirmant que l’Imam Mahdi (p) est de la descendance de la dame Fât,ima (p). Ibid. v. 1, p. 394; v. 3, p. 15.
[129]. Pour s’assurer que l’Imam Al-Mahdi (p) est réellement de la descendance de la dame Fât,ima (p), consulter: Mu’djamu ahâdîhi l-Mahdi (que Dieu accélère sa réapparition), Al-Kûrâni (contemporain), dans la tradition qui dit qu’il remplira la terre d’équité et de justice. Voir: v. 1, p. 94, 114, 121, 123, 170, 265, 364; v. 3, p. 11, 12 40, 61, 202, 307, 318, 323; v. 4, p. 225, 350, 361, 497, v. 5, p. 281, 358.
[130]. Al-Kaysâniyyah est une secte chiite qui professe l’imâmat de Muhammad ibn Hanafiyyah, parce que, d’après elle, lors de la bataille de Djamal qui eut lieu à Bas,ra, l’étendard lui avait été confié au détriment de ses deux frères, Al-Hasan et Al-Husayn (p). Cette secte fut appelée Kisâniyyah, du surnom "Kîsân" de son chef, Al-Mukhtâr ibn Abî ‘Ubayd Ath-Thaqafi, lequel eut droit à ce surnom par référence au nom du chef de sa police, qui s'appelait justement "Kîsân" et qui était encore plus extrémiste que Mukhtâr dans sa façon de parler, d’agir et de tuer. Voir: An-Nûbakhti (un des doctes du 3è siècle de l’hégire), Firaqu sh-shî’ah, p. 23.
[131]. Ibnu T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Kashfu l-mahadjdjati li thmarati l-mahdja, p. 39. Ibnu Abî Djumhûr (mort en 880 de l’hégire), ‘Awâli l-laâlî, v. 1, p. 129, h (3), w 364, h (51). Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, 72: 38, h 36. Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 2, p. 5, 54, 111, 121. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), S,ahîh, v. 1, p. 215; v. 2, p. 79; v. 3, p. 88, 125, 189; v. 6, p. 146, 152. An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), S,ahîhu muslim, v. 7, p. 8. Abû Dâwûd As-Sadjistâni (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 13; v. 3, p. 24.
[132]. Le mot utilisé dans le texte original en arabe est "hamalan", il veut dire "en vain" ou "en pure perte". Voir: Al-Djawhari (mort en 393 de l’hégire), As,-S,ahîh, v. 5, p. 1854, racine (hal). Al-‘Askari, Al-Furûqu l-lughawiyyah, p. 192. Ibn Al-Manzhûr Al-Ifrîqi (mort en 711 de l’hégire), Lisânu l-‘arab, v. 2, p. 311.
[133]. Pour avoir plus d’information au sujet de Radj’ah, consulter: Ar-Radj’atu awi l-‘awdatu ila l-hayâti d-dunyâ ba’da l-mawt, Markazu r-risâlah, Qûm, Markazu r-risâlah, 1ère éd., 1418 H., Silsilatu l-ma’ârifi l-islamiyyah, n 12. Ar-Radj’ah, ‘Abdu l-Karîm Alu Nadjaf (contemporain), Qûm, Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H., Silsilatu fî rihâbi Ahli l-Bayt (p), n 7.
[134]. Le Pardonneur: 11.
[135]. Yâsîn: 78– 79.
[136]. Al-‘Amili (contemporain), As,-S,ahîhu min sîrati n-nabiyyi l-a’zham (pbsl), v. 5, p. 175, 3è discussion.
[137]. A l’instar des Hambalites et des Ash’arites qui pensent qu’en adhérant à une telle croyance ils honorent le Saint Coran. Certains sont allés même jusqu’à affirmer la préexistence concomitante des feuilles et de la couverture du Saint Coran avec Dieu. Voir: Ali Muhammad As,ifi, Etudes sur le Saint Coran, p. 80.
[138]. Yâsîn: 78– 79.
[139]. La Famille d’Imrân: 49.
[140]. La Vache: 259.
[141]. Le Pardonneur: 11.
[142]. Ahmad Amine, Fadjru l-islam, 272.
[143]. Pour connaître, de façon détaillée, la pensée et les sources fondamentales de la Taqiyyah, consulter: La série des connaissances islamiques n 7, At-Taqiyyatu fi l-fikri l-islâmi, Markazu r-risâlah, Qûm, Markazu r-risâlah, 1ère éd., 1419 H.
- At-Taqiyyatu ‘inda Ahli l-Bayt (p), Mus,t,afa Qus,ayr Al-‘Amili (contemporain), l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 2 è éd., 1415 H.
- Wâqi’u t-taqiyyati ‘inda l-maz.âhibi wa l-firaqi l-islâmiyyati min ghayri sh-shî’ati l-imâmiyya, Thâmir Hâshim Habîb Al-‘Amîdi, Qûm, Markazu l-ghadîri li d-dirâsâti l-islâmiyya, 1416 H.– 1995 S.
- At-Taqiyyah, Murtadhâ Al-Ans,âri (mort en 214 H.– 1282 S.), actualisé par: Fâris Al-Hasûn, Qûm, la Fondation Qâimu âli Muhammad (p), 1ère éd., 1412 H.
- At-Taqiyyatu fî fiqhi Ahli l-Bayt (p), exposé par: Ad-Dâwari (contemporain), recueilli par: Muhammad Ali Al-Mu’allim, Qûm, publié sous les auspices de l’auteur, 2 tomes.
- Adjwibatu l-masâili djâri llah, Sharafu d-dîn Al-Mûsawi (mort en 1377 de l’hégire), actualisé par: ‘Abdu z-Zahrâ Al-Yâsiri, Qûm, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1416 H.– 1995 S.
[144].- Da’âimu l-islâm, Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), v. 1, p. 110, 160; v. 2, p. 132.
- ‘Awâli l-laâlî, Al-Ihsâi (mort en 880 de l’hégire), v. 2, p. 104, h (286).
Il est rapporté, dans la plupart des sources, la version suivante: “Certes, la Taqiyyah est ma religion et la religion de mes ancêtres, quiconque ne pratique pas la Taqiyyah (quand il le faut) n’a pas de religion”. Voir par exemple:
- Al-Mahâsin, Al-Barqi (mort en 274 ou 280 de l’hégire), v. 1, p. 397, tradition (890), édition publiée par l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p). Dans l’édition publiée par Dâru l-kutubi l-islâmiyya, v. 1, p. 255, tradition (286), ch. consacré à la Taqiyyah.
- Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 210, h (21379), ch. traitant de l’obligation de recourir à la Taqiyyah en cas de frayeur (...), tradition (4).
- Mishkâtu l-anwâri fî ghurari l-akhbâr, At,-T,abarasi (mort au 7è siècle de l’hégire), p. 87, ch. 11 consacré à la Taqiyyah, h (1).
- As,-S,irât,u l-mustaqîmu ilâ mustahiqi t-taqdîm, Al-‘Amili An-Nabât,i (mort en 877 de l’hégire), v. 3, p. 71. De même qu’il est rapporté de l’Imâm Bâqir (p) la version suivante: «La Taqiyyah fait partie de ma religion et la religion de mes ancêtres, quiconque n’observe pas la Taqiyyah (quand cela s’avère nécessaire) n’a pas de foi». Voir: Al-Kâfi, Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 219, ch. parlant de la Taqiyyah, h (12).
- Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 204, h (21359), ch. traitant de l’obligation de recourir à la Taqiyyah (...), tradition (4).
[145] Cette version est rapportée telle quelle dans: Fiqhu r-Ridhâ, Ibn Bâbaweh (mort en 329 de l’hégire), p. 338. Awâilu l-maqâlât, Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), p. 216. Bihâru l-anwâr, Al-Madjlisi (mort 1111 de l’hégire), v. 75, p. 347; ainsi que la version qui est rapportée dans la plupart des sources, à savoir: «N’a pas de religion quiconque qui ne pratique la Taqiyyah». Consulter les sources citées dans la note 2; Man la yahdhuruhu l-faqîh, S,adûq (mort en 381 de l’hégire), v. 2, p. 128, h (1928); S,ifâtu sh-shî’a, p. 3. Al-Kâfi, Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 217, ch. Parlant de la Taqiyyah, h 2. Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 10, p. 131, h (13033), ch. parlant de l’autorisation de rompre le jeûne par Taqiyyah…h (3); v. 16, p. 210, h (21378); v. 16, p. 215, h (21394). Mishkâtu l-anwâr, T,abarsi (mort au 7ème de l’hégire), p. 79. Kanzu l-‘ummâl, Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l’hégire), v. 3, p. 96, h (5665).
[146] De l’Imâm Bâqir (p): «En vérité, la dissimulation de protection a été établie pour épargner l’écoulement du sang, mais elle n’a plus de sens dès lors qu’elle ne remplit plus ce rôle». Voir: Al-Kâfi, Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 220. Tahz.îbu l-ahkâm, T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), v. 6, p. 172. Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 234.
[147]. Pour plus de détails, consulter: Ash-Shî’atu wa l-hâkimûn, Muhammad Djawâd Mughniyyah (contemporain), Beyrouth, Dâru l-Hilâl wa Dâru l-Djawâd, 5è éd., 1981 S. Fî zhilâli t-tashayyu’, Muhammad Ali Al-Husayni, Koweit, Maktabatu l-alfayn, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S; ainsi que d’autres sources traitant de l’histoire des Imâms des Ahlu l-Bayt (p) et de leurs partisans.
[148]. Les Abeilles: 106.
[149]. Tafsîr, Al-‘Ayyâshi ibn ‘Ayyâsh As-Silmi As-Sarmarqandi (mort en 320 de l’hégire), v. 2, p. 272– 273, h. Al-Qûmî (mort en 329 de l’hégire), Tafsîr, v. 1, p. 390. Ash-Sharîfu r-Ridhâ (mort en 406 de l’hégire), Haqâ-qu t-ta’wîli fî mutashâbihi t-tanzîl, p. 76. T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), At-Tibyânu fî tafsîri l-qur'ân, p. 428. At,-T,abarsi (mort en 560 de l’hégire), Madjma’u l-bayâni fî tafsîri l-qur’ân, v. 6, 203. ‘Abdu r-Razzâq As,-S,an’âni (mort en 211 de l’hégire), Tafsîru l-qur’ân, v. 2, p. 360. At,-T,abari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u l-bayâni ‘an ta’wîli âyi l-qur’ân, v. 7, p. 355; v. 14, p. 237. Djas,s,âs, (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 3, p. 249. Al-Hâkim (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 2, p. 357.Ibnu l-Djawzi (mort en 597 de l’hégire), Zâdu l-masîri fî ‘ilmi t-tafsîr, v. 4, p. 362; ainsi que d’autres ouvrages d’exégèse et recueils des récits traditionnels.
[150]. La Famille d’Imrân: 28. Et l’Imâm Ali ibn Abi T,âlib (p) déclare à ce propos, dans l’une de ses protestations, en disant: “Et je t’ordonne de faire recours à la dissimulation de protection en ce qui concerne ta foi, car assurément Dieu dit: "Que les croyants ne prennent pas pour amis les incrédules au lieu des croyants. Quiconque le fait contredit la religion de Dieu, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux". Je vous ai permis, au cas vous serez effrayés par nos ennemis, de faire recours à la dissimulation de protection, en donnant l’apparence de nous dénigrer si tu y es contraint par la peur; d’abandonner les prières prescrites si tu crains pour ta vie, car les honneurs que tu manifestes à nos ennemis à cause de la peur que tu as ne peuvent ni leur profiter ni nous nuire. L’innocence apparente que tu affiches à notre sujet en faisant recours à la dissimulation de protection ne nous offense ni ne nous diminue en rien. Si, par ta langue, tu t’es désolidarisé de nous pendant un moment alors que dans ton coeur tu nous resté fidèle, pour sauver ta vie, tes biens, ton honneur et pour préserver, par la même occasion, la vie de nos amis et partisans, cela vaut mieux que t’exposer à la mort de façon à ce qu’il ne soit plus possible pour toi d’œuvrer pour la religion et au profit de tes frères croyants. Ensuite, je te mets doublement en garde d’abandonner le recours à la dissimulation de protection que t’ai ordonné, sinon tu mettrais en danger ta vie ainsi que la vie de tes frères, vouant à la perte tes biens ainsi que le leurs et les livrant aux mains des ennemis de la religion de Dieu. Dieu, en effet, t’ayant ordonné d’affermir tes frères, au cas où tu désobéirais à mes recommandations, le préjudice que vous subirez toi et tes frères sera plus grand par rapport à celui que subira nos détracteurs”. Voir At,-T,abarasi (mort en 506 de l’hégire), Al-Ihtidjâdj, v. 1, p. 354– 356. Al-Bahrâni (mort en 1107 de l’hégire), Madînatu l-ma’âdjiz, v. 1, p. 360. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 16, p. 229, h (21431), tradition n 10 dans la chapitre traitant de l’autorisation de faire recours à la dissimulation de protection en prononçant les paroles de l’incrédulité. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 10, p. 75, chap. 4 relatif à la protestation de l’Imâm Ali (p) contre le médecin grec. Il est rapporté qu’Ibn Abbas, Dieu l’agrée, a dit: "La dissimulation de protection consiste à avouer l’incrédulité par la langue alors que le cœur est plein de foi tout en évitant de commettre un meurtre ou un péché quelconque, car au cas contraire on aura plus d’excuse à se fournir". Voir: Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 2, p. 291. Al-Bayhaqi (mort en 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 8, p. 209; etc. Dans son ouvrage intitulé "Bayânu ma’na t-taqiyyati wa hukmuha", Abû Bakar Al-Djas,s,âs, dit: "La parole Dieu "à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux" veut dire que vous vous protégiez d’eux par crainte de perdre la vie ou l’un des membres du corps. Adhérer, de façon apparente, à une croyance qui ne nous tient pas à cœur est le sens apparent que nous offre ce présent et ceux qui lui ressemblent, d’après l’avis de la majorité des gens du savoir. La teneur de ce verset autorise de faire recours à la dissimulation de précaution en affichant de l’incrédulité, à l’instar du verset ci-après: quiconque a renié Dieu après avoir cru...– sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de foi. Le recours à la dissimulation de protection dans un cas pareil découle de la permission accordée par Dieu le Très Haut. Voir: Al-Djas,s,âs, (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 2, p. 12. At,-T,abari a rapporté d’Ibn Abbas le commentaire qu’il avait fait de ce verset en disant: "La dissimulation de protection veut dire que l’on soit contraint, par crainte des gens, de parler de ce qui a l’apparence de désobéissance à Dieu alors qu’on a le cœur plein de foi; une telle attitude ne cause pas de préjudice, car la dissimulation de protection ne se limite qu’à la parole. Une tradition proche de celle-ci a été également rapportée d’Adh-Dhahhâk. Voir: At,-T,abari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u l-bayâni ‘an ta’wîli âyi l-qur’ân, v. 3, p. 310. Al-Qurt,ubi a rapporté les propos tenus par Al-Hasan disant: la dissimulation de protection est une permission accordée aux gens jusqu’à la fin des temps, toutefois celle-ci n’est plus autorisée dès lors qu’il s’agit de commettre un meurtre. Al-Bukhâri aussi a rapporté d’ Al-Hasan une tradition presque identique. Voir Al-Qurt,ubi (mort en 671 de l’hégire), At,-T,abari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u li ahkâmi l-qur’ân, v. 4, p. 57. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), S,ahîh, v. 8, p. 55, ch. traitant de la contrainte. Pour obtenir plus d’informations à ce sujet, consulter les ouvrages de ces deux versets.
[151]. Le Pardonneur: 28.
[152]. Du’â. Pour avoir plus de détails sur la philosophie de la supplication, ses états, ses effets temporels et spirituels, son exaucement ou l’absence de son exaucement, consulter: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 466– 595, ch. consacré à la supplication. Muhammad Mahdi Al-As,ifi (contemporain), Ad-Du’âu ‘inda ahli l-bayt (p). Article de Muhammad Kâzhim Al-Kermâni publié dans la revue Risâlatu th-thqalayn, n 19– 20.
[153]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 468, ch. parlant de la supplication est l’arme du croyant. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Uyûnu akhbâri r-Ridhâ (p), v. 1, p. 40, tradition 95. Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 1, p. 492. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 10, p. 147, ch. parlant du soutien à acquérir par la supplication. Abû Ya’la Al-Mûs,uli (mort en 307 de l’hégire), Musnad, v. 1, p. 344, h (439). As-Suyût,i (mort en 911 de l’hégire), Al-Djâmi’u s,-s,aghîr, v. 1, p. 655, h (4258).
[154]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 466, partie consacrée à la supplication, ch. parlant de sa nécessité, h 1. Ibn T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Al-Mudjtabâ min du’â-i l-Mudjtabâ, p. 5. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 30, ch. parlant de préférer la supplication aux autres actes de dévotion facultative, tradition 1 / (8625). Dans la tradition 7/ (8631), il est rapporté que l’envoyé de Dieu (pbsl) a dit: «La meilleure adoration est la supplication. Lorsque Dieu accorde la permission à un serviteur à travers sa supplication, Il lui ouvre les portes de la miséricorde de telle sorte que nul ne périra tant qu’il supplie». Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 9, p. 302, h (39). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 1, p. 491, partie consacrée à la supplication, au takbîr et au tahlîl... As-Suyût,i (mort en 911 de l’hégire), Al-Djâmi’u s,-s,aghîr, v. 1, p. 192, h (1281). Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 2, p. 64, h (3134).
[155]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 468, partie consacrée au mérite de la supplication, ch. parlant sur sa nécessité, tradition 8 rapportée de l’Imâm Ali (p). Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 31, h (8628). An-Nûri At,-T,abarsi (mort en 1320 de l’hégire), Mustadraku l-wasâil, v. 5, p. 170, 171, h (5592), h (5588). Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 2, p. 362. Ibnu Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), As-Sunan, v. 2, p. 1258, h (3829). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 1, p. 490, partie consacrée à la supplication et au takbîr... Al-‘Adjlûni (mort en 1162), Kashfu l-khafâ-i wa muzîlu l-ilbâs, v. 2, p. 169, h (2141).
[156]. Al-Humayri Al-Baghdâdi (mort en 300 de l’hégire), Qurbu l-isnâd, p. 32. Il a été rapporté de l’Imâm S,âdiq (p) à ce sujet: «Certes, la supplication repousse l’arrêt, car le croyant commet le péché qui le prive de la portion». Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 469, ch. parlant de la supplication qui repousse le désastre et l’arrêt. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Khis,âl, p. 260. Al-Harrâni (mort au 4è siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 110. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 36, partie parlant de la capacité de la supplication à repousser le désastre arrêté et de changer le mauvais destin. Sulaymân ibn Ahmad At,-T,abarâni (mort en 360 de l’hégire), Kitâbu d-du’â, p. 30. Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala s,-s,ahîhayn, v. 3, p. 481. As-Suyût,i (mort en 911 de l’hégire), Al-Djâmi’u s,-s,aghîr, v. 1, p. 206, 655, 656, les traditions (1390 4262, 4265). Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, p. 2, 62, 63, 69, traditions (3118, 3120, 3121, 3161, 3162).
[157]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 470; v. 6, p. 413. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 45, h (867).
[158]. L'Imâm S,âdiq (p) a dit: “Le commandeur des croyants (l'imâm Ali) fut un homme de supplication”. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 468, tradition 8. Ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l’hégire), ‘Uddatu d-dâ’î wa nadjâhu s-sâ’î, p. 33, 91.
[159]. Voir Nahdju l-balâgha.
[160]. En voici un extrait: «ô mon Dieu! Très certainement, je Te demande par Ta miséricorde qui a enveloppé toute chose; par Ta force grâce à laquelle Tu as dominé toute chose, à laquelle toute chose s’est soumise et s’est humiliée...». C’est la supplication que Kumayl ibn Ziyâd An-Nakh’i avait rapportée de l’Imâm Ali ibn Abi T,âlib (p), et on l’appelle aussi Du’a Al-Khidri. Et suite à la grande importance que revêt cette supplication, l’Imâm Ali (p) la recommanda à Kumayl, Dieu lui fasse miséricorde, en disant: “Oh Kumayl! Dès que tu as mémorisé cette supplication, aie l’habitude de la faire soit la veille de chaque vendredi, une fois par mois, une fois par an ou une fois durant ta vie de manière à repousser (les calamités), de soutenir ta portion et de ne pas manquer à bénéficier de la rémission des péchés...”. Ibn T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 220. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-has,în, p. 265.
[161]. Yûsuf: 53.
[162]. Ibid.: 103.
[163]. Ibn T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 220. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-has,în, p. 265, etc.
[164]. Abû Hamzah Ath-Thumâlî avait rapporté cette supplication de l’Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p) qui la faisait au moment de prendre le repas de l’aube pour jeûner, dont voici un extrait: “ô mon Dieu! Ne me corrige pas par Ta punition et ne dirige pas contre moi Ton stratagème, car où trouverai-je le bonheur ô mon Seigneur si ce n’est auprès de Toi...”. L’Imâm Zaynu l-‘Abidîn, paix sur lui, (mort en 94 de l’hégire), As,-S,ahîfatu s-sadjjâdiyyah, supplication n 116. Ibn T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Minhadju d-da’wâti wa minhadju l-‘ibâdât, p. 208. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-has,în, p. 265.
[165]. C’est une supplication qui a été rapportée de l’Imâm Mahdi, puisse Dieu accélérer son avènement. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-has,în, p. 480.
[166]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 473. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 54, h (8607). At,-T,abarsi (mort en 548 de l’hégire), Makâramu l-akhlâq, p. 270. Ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l’hégire), ‘Uddatu d-dâ’i, p. 126. Ibn Abi l-Hadîd (mort en 656 de l’hégire), Nahdju l-balâgha, v. 11, p. 229. Il a été rapporté également de l’Imâm Ali (p) les propos suivants: «Certes, Dieu le Puissant et l’Exalté n’accepte pas la supplication de celui qui a le cœur distrait». Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 437. De l’Imâm S,âdiq (p): «Certes, Dieu le Puissant et l’Exalté n’agrée pas la supplication émanant d’un cœur dur», Al-Kâfi, v. 2, p. 474.
[167]. Pour plus d’informations, consulter: ‘Abdu r-Rahîm Al-Mûsawi (contemporain), Ziyâratu l-qubûr, comité chargé des recherches et des réponses aux équivoques, Qûm, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H.
[168]. Beaucoup de récits ont été rapportés, aussi bien dans les sources chiites que sunnites, au sujet de la visite du tombeau du Saint Prophète (pbsl) ainsi que les tombeaux des saints et des croyants pieux, dont voici un exemple sur la visite du tombeau du Saint Prophète (pbsl) rapporté par Anas ibn Mâlik qui affirme que l’envoyé de Dieu (pbsl) dit: “Quiconque me visite après ma mort est semblable à celui à celui qui m’a visité de mon vivant. Et quiconque visite mon tombeau a droit à mon intercession le jour du jugement dernier. Aucun membre de ma Communauté ne sera excusé pour avoir manqué de me visiter alors qu’il en avait la possibilité”. Cette tradition a été citée par Sam’ân ibn Mahdi qui l’a rapportée de Anas et mentionnée dans Ath-Thuqât par Ibn Habbân qui cite l’autorité de Sam’ân. An-Nasâ-i a affirmé qu’elle n’est pas mal du tout. Voir ad-Durratu th-thamînatu fî fadhâ-ili l-madîna, p. 144, Ibn An-Nadjjâr.
[169]. Cfr. La disposition juridique relative à la construction sur les tombeaux; ‘Abdu l-Karîm Al-Bahbahâni (contemporain), comité chargé de recherches et de répondre aux équivoques, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H. Construire sur les tombeaux des prophètes et des saints et les considérer comme des mosquées et des lieux de culte, série ‘alâ mâidati l-kitâb, 17è année, Murtadhâ Al-‘Askari (contemporain), Téhéran, l’Assemblée scientifique islamique, 1ère éd., 1417 H.
[170]. Cette tradition a été rapportée de l’Imâm Ali ibn Mûsa Ar-Ridhâ (p), voir: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 4, p. 567, ch. parlant de Ghadîr Khum, tradition (2). Ibn Qawlawiyyah Al-Qûmi (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 237, tradition (352). S,adûq (mort 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 2, p. 577, tradition (316); ‘Uyûnu akhbâri r-Ridhâ (p), v. 1, p. 292, tradition (24).
[171]. Les salutations à réciter au moment de visiter les tombeaux des Imâms (p).
[172]. Voici quelques extraits de ces ziyârât: “As-salâm ‘alayka yâ amîra l-mu’minîn wa rahmatullâhi wa barakâtuh, as-salâm ‘alayka yâ amînallâhi fî ardhihi wa hudjjatihi ‘alâ ‘ibâdihi, wa ash-hadu annaka djâhadta fi llâhi haqqa djlhâdihi, wa ‘amalta bi kitâbihi...Allâhumma fadj’al nafsî mut,mu’inatan bi qadarika, râdhiyatan bi qadhâika, mûla’atan bi z.ikrika wa du’âika, muhibbatan li s,afwati awliyâ-ika, mahbûbatan fî ardhika wa samâ-ika, s,âbiratan ‘alâ nuzûli balâ-ika, shâkiratan li fawâdhili ni’mâ-ika, z.âkiratan li sawâbighi âlâ-ika, mushtâqatan ilâ farhati liqâ-ika, mutazawwidata t-taqwâ li yawmi djazâ-ika... Allâhuma inna qulûba l-mukhbitîna wâlihatan, wa subulu r-râghibîna ilayka shâri’ah, wa a’lâma l-qâs,idîna ilayka wâdhihah...”. “Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu sur toi ô commandeur des croyants; que la paix soit sur toi ô le dépositaire de Dieu sur la terre et Son argument vis-à-vis de Ses serviteurs, j’atteste que tu as sincèrement combattu dans la voie de Dieu et tu t’es conformé à Son Livre... ô mon Dieu! Fais que mon âme soit sereine au sujet de Ton destin, satisfaite de Ton arrêt, éprise de se souvenir de Toi et de Te supplier, amoureuse de l’élite de Tes élus, aimée sur la Terre comme au Ciel qui T’appartiennent, capable de supporter avec patience les calamités que Tu fais descendre, reconnaissante de Tes faveurs, celle qui se souvient de l’abondance de Tes bienfaits, désireuse d’aller à Ta rencontre, celle qui fait provision de la piété pour le jour de Ta rétribution... ô mon Dieu les cœurs de ceux qui se soumettent à Toi sont épris, les chemins de ceux qui Te désirent sont manifestes et les drapeaux de ceux qui se dirigent vers Toi sont évidents.
[173]. Ibnu Qawlawiyyah (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 92, tradition 1, ch. 11. Ibn Al-Mash-hadi (mort en 610 de l’hégire), Al-Mazâru l-kabîr, p. 282, c’est un court ziyârah qu’on récite le jour de Ghadîr. Ibn T,âwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 786, ch. consacré au ziyârah lu à l’honneur de l’Imâm Ali (p), lors de l’anniversaire de l’évènement de Ghadîr. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-has,în, p. 416. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 14, p. 395, tradition (19451).
[174]. L’Imâm Ali (p) a dit: “Nettoyez avec de l’eau la mauvaise odeur et faites-en une discipline que vous observerez, car Dieu tient en horreur celui de Ses serviteurs qui oblige quiconque s’assoit à côté de lui de se plaindre”. Ibnu Shu’bah Al-Harrâni (mort en au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 110.
BIBLIOGRAPHIE 4 LES CROYANCES DES IMAMITES BIBLIOGRAPHIE 4
[175]. Cette tradition a été rapportée de l’Imâm S,âdiq (p) dans Kâmilu z-ziyârât, Ibnu Qawlawiyyah (mort en 368 de l’hégire), p. 345, tradition (583); les versions de cette tradition qui ont été citées par l’auteur comportent une différence légère par rapport à la version citée dans la source susmentionnée ainsi que dans d’autres. Néanmoins, la version la moins variée est celle précitée et qui a été rapportée par Cheikh T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Tahz.îbu l-ahkâm, v. 6, p. 54, ch. traitant de la visite pieuse, tradition (7) / (130). La version citée dans cette source débute comme ceci: “Allâhuma dj’alhu ... wa hirzan wa kâfiyan... wa mukhi wa ‘as,abi... wa dj’alhu lî shâhidan yawma l-qiyâmati yawma hâdjati...”. “ô mon Dieu! Fais qu’il (le bain rituel) soit... aussi un abri et satisfaisant... à ma cervelle et à mes nerfs... et fais qu’il puisse témoigner en ma faveur le jour du jugement dernier quand je serai dans le besoin...”
[176]. Ash-Shahîdu l-awwal (mort en 786 de l’hégire), Al-Mazâr, p. 50. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 97, p. 288. Ash-Cheikh Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Mazâr (Manâsiku l-mazâr), p. 211. Ibn Al-Mash-hadi (mort en 610 de l’hégire), Al-Mazâr, p. 597, ch. 2.
[177]. La Famille d’Imrân: 169.
[178]. Que la paix soit sur toi ô messager de Dieu.
[179]. Il s’agit d’un message adressé par l’Imâm Bâqir (p) à ses partisans. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 176. Cette tradition a été également rapportée, quoique avec quelques petites variations, dans: Mus,âdaqatu l-ikhwân, S,adûq (mort en 381 de l’hégire), p. 34. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 12, p. 7, tradition (15501). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Hikâyât, p. 92. Ibn Idrîs Al-Hilli (mort en 598 de l’hégire), Mustat,arifâtu s-sarâ-ir, p. 625– 626.
[180]. Ces propos figurent parmi les conseils que l’Imâm S,âdiq (p) donna à ses partisans. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 105, tradition 10; v. 2, p. 77, 78 et 105. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 12, p. 162, tradition (15955). At,-T,abarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 30.
[181]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 74. T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 735. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 234, tradition (20362).
[182]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 174. Al-Kûfi Al-Ahwazi (mort avant l’an 300 de l’hégire), Kitâbu l-mu’min, p. 44. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 5, p. 120, tradition (6090); v. 9, p. 428, tradition (12406).
[183]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 77, tradition (7). On trouvera une autre partie de cette conversation où l’Imâm S,âdiq (p) fait la description de ses véritables partisans dans Al-Kâfi, v. 2, p. 236. Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 3, p. 503, tradition (1445). T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Ikhtiyâru ma’rifati r-ridjâl, v. 2, p. 525. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 244, tradition (20398).
[184]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 78, tradition (10). Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 3, p. 501, tradition (1437). Idrîs Al-Hilli (mort en 598 de l’hégire), Mustat,arifâtu s-sarâ-ir, p. 639. At,-T,abarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 138.
[185]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 78, tradition (13). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 243, tradition (20391). An-Nadjafi (contemporain), Alfu hadîthin fi l-mu’min, p. 261, tradition (786).
[186]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 79, tradition (15). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 246, tradition (20404).
[187]. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Khis,âl, p. 295– 296, ch. 5, tradition (63); S,ifâtu sh-shî’a, p. 11. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 251, tradition (20420); tradition (13). L’Imâm S,âdiq (p) a dit: “En vérité, fais partie des partisans de Ali quiconque préserve de l’illicite son ventre...”. Voir: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 233, tradition (9). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 1, p. 204, tradition (7). At,-T,abarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 119. Pour connaître plus des qualités du croyant qui est un véritable partisan des Ahlu l-Bayt (p), consulter: Al-Kâfi, p. 226, ch. 1.
[188]. Ibrâhîm: 42.
[189]. Al-Mubarrad et Ibn ‘Ayshah rapportent qu’un syrien ayant vu l'Imâm Al-Hasan (p) monté sur sa monture, il se mit à le maudire pendant que l'Imâm Al-Hasan (p) demeurait silencieux. Lorsqu'il vida son sac, l'Imâm Al-Hasan (p) vint vers lui, le salua et lui sourit en disant: «O Cheikh! Je pense que tu es étranger et il se peut que tu te sois trompé. Si tu as des reproches à nous faire, nous les accepterons. Si tu nous demandes quelque chose, nous te l'accorderons. Si tu as une question à nous poser, nous te répondrons. Si tu nous demandes de te transporter, nous te transporterons. Si tu as faim, nous te donnerons à manger. Si tu es nécessiteux, nous pourvoirons à tes besoins. Si tu es chassé de chez toi, nous te donnerons refuge. Si tu as un besoin, nous le satisferons. Il vaudrait mieux pour toi d'apporter ton bagage chez nous et d'être notre hôte jusqu'à la date de ton départ, car nous avons une vaste maison, une grande hospitalité et beaucoup d'argent». Lorsque le syrien entendit ce discours, il pleura en disant: «J'atteste que tu es le vicaire de Dieu sur terre, car Dieu sait mieux que quiconque où confier Son message. Vous étiez, toi et ton père, les plus détestables créatures de Dieu à mes yeux”. Et liant le geste à la parole, il transporta ses bagages chez l'Imâm (p) jusqu'au son départ, et devint un partisan des Ahl-ul-Bayt. Voir: Ibn Shahr Ashûb (mort en 588 de l’hégire), Manâqibu âli Abî T,âlib, v. 3, p. 184. Al-Ardebili (mort en 693 de l’hégire), Kashfu l-ghumma, v. 2, p. 184.
[190]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 334, tradition (17). S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Thawâbu l-a’mâl ‘iqâbu l-a’mâl, p. 274. At,-T,abarasi (mort en 548 de l’hégire), Makârimu l-akhlâq, 332.
[191]. Hûd: 113.
[192]. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 17, p. 177, tradition (7). An-Nûri t,-T,abarsi (mort en 1320 de l’hégire), Mustadraku l-wasâilu, v. 13, p. 122. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 5, p. 108. Il a été rapporté du Saint Prophète (pbsl) les propos suivants: «Quiconque se charge du litige d’un injuste ou l’aide à le régler, verra l’ange de la mort venir lui dire (au moment de cueillir son âme): Sois avertis de la malédiction de Dieu et du châtiment du feu de l’enfer. Quel mauvais devenir!»; «Quiconque guide un désemparé vers un acte injuste sera le compagnon de Hâmân dans la géhenne». Voir: S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 513.
[193]. Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl ‘an âli r-rasûl (saw), p. 275– 276. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 75, p. 132– 133, tradition (2), ch. parlant des exhortations, des jugements et des maximes de l’Imâm Al-Husayn (p). S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 483. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 100, p. 132– 133, tradition (2), ch. consacré aux condensés des activités lucratives permises et prohibées.
[194]. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 436. T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Ikhtiyâru ma’rifati r-ridjâl, v. 2, p. 740. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 17, p. 182, tradition (22305).
[195]. Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 332.
[196]. Ash-Shahîdu th-Thâni (mort en 966 de l’hégire), Muniyyatu l-murîdi fî adabi l-mufîdi wa l-mustafîd, p. 164. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 72, p. 350, ch. consacré aux actes des souverains et des dirigeants...; p. 381, ch. parlant de se pencher vers les despotes, de les aimer et de leur obéir, tradition (46).
[197]. Le terme utilisé dans le texte arabe est "sakhîma", il veut dire haine. Cfr.Lisânu l-‘arab, Ibnu Manzhûr (mort en 711 de l’hégire), v. 12, p. 282, lettre mîm, la racine "s.kh.m.". Madjma’u l-bahrayn, At,-T,urayhi (mort en 1085 de l’hégire), v. 2, p. 350, la racine "s.kh.m." également. Il a été rapporté du noble Messager (pbsl) les propos suivants: “La haine détruit la beauté de l’homme», «Serrez-vous la main, car en vérité le serrement des mains débarrasse de la haine», Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 45 et 55; «Le cadeau débarrasse de la haine», Ghawâli l-la-âlî, Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l’hégire), v. 1, p. 294, tradition 181.
[198]. Il n’y a pas assez de place ici pour citer les nombreuses sources et voies par lesquelles a été rapporté le récit de Ghadîr avec une grande fréquence. Toutefois nous prions le lecteur de consulter les annotations du Cheikh Husayn Ar-Râdhi sur “Les correspondances” qui, en fait, est un ensemble constitué des lettres que s’étaient échangé Cheikh Salîm, recteur de l’université d’El-Azhar de l’époque, et l’imâm Sharafu d-dîn Al-‘Amili, pour discuter des questions qui sont à la base de quelques divergences juridico-doctrinaires entre chiites et sunnites. Les correspondances, Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), correspondance n 53 et celles qui suivent. Consulter aussi la note 2 du chapitre 29 (Notre croyance sur l’Imâmat en tant qu’une désignation divine) du présent ouvrage. Pour plus d’informations et de détails, consulter les ouvrages suivants: Mawsû’atu l-ghâdir, Al-Amîni An-Nadjafi (mort en 1392 de l’hégire).
[199]. Nahdju l-balâgha, annotation de Muhammad ‘Abduh, v. 3, p. 119, ch. 62.
[200]. Ces propos si célèbres de ‘Umar se sont répétés dans différentes circonstances et de manière quelque peu variée:
«Que Dieu ne me laisse dans un problème difficile sans que Abu l-Hasan soit là».
«O mon Dieu! Ne me laisse pas en présence d’un problème difficile sans que Abu l-Hasan soit là».
«Je me réfugie auprès de Dieu d’être confronté à un problème difficile sans que Abu l-Hasan soit là».
«Que je ne sois pas confronté à un problème difficile sans que tu sois là ô Abu l-Hasan».
«Que Dieu ne me fasse pas survivre à toi».
«Je me réfugie auprès de Dieu d’être confronté à un problème difficile sans que Ali soit là». At,-T,abari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu l-imâmah, p. 22. Al-Qâdhi An-Nu’mân (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 2, p. 317, tradition (565) et (651). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v.1, p. 204. Ibnu Shahr Ashûb (mort en 588 de l’hégire), Manâqibu âli AbîT,âlib, v. 1, p. 311; v. 2, p. 182. Ibnu t,-t,arîq Al-Asadi Al-Hilli (mort vers 600 de l’hégire), Al-‘Umdah, p. 257. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 28, p. 108, h (34333), ch. parlant de l’établissement de la culpabilité de fornication par un aveu fait à quatre reprises... tradition 7. Ibn Sa’d (mort en 230 de l’hégire), At,-T,abaqâtu l-kubra, v. 2, p. 339. Al-Khawârazmi (mort en 568 de l’hégire), Al-Manâqib, p. 96– 97, traditions 97 et 98. Ibnu ‘Asâkir (mort en 571 de l’hégire), Târîkhu madînati Dimashq, v. 25, p. 369; v. 42, p. 406. Ibnu l-Athîr (mort en 630 de l’hégire), Usudu l-ghâbah, v. 4, p. 23. Ahmad ibn ‘Abdillâh At,-T,abari (mort en 694 de l’hégire), Z.akhâ-iru l-‘uqbâ, p. 82. Al-Mazi (mort en 742 de l’hégire), Tahz.îbu l-kamâl, v. 20, p. 485. Az-Zarandi Al-Hanafi (mort en 750 de l’hégire), Nuzhumu durari s-samt,în, p. 131, 132. Ibnu Kathîr Ad-Dimashqi (mort en 774 de l’hégire), Al-Bidâyatu wa n-nihâyah, v. 7, p. 397. Ibnu Hadjar Al-‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Is,âbatu fî tamyîzi s,-s,ahâba, v. 4, p. 467; Tardjumatu ‘Ali ibni Abî T,âlib, n (5704); Fathu l-Bârî, v. 13, p. 286. Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbî’u l-mawaddah, v. 1, p. 227, traditions 57, 58. Al-Manawi (mort en 1331 de l’hégire), Sharhu l-djâmi’u s,-s,aghîr, v. 4, p. 470, h (5594). Pour avoir de plus amples informations, consulter le livre "A l-Imâm ‘Ali fî ârâ-i l-khulufâ" de Mahdi faqîh îmâni (contemporain), où plusieurs sources et voies de transmission sont citées à ce propos, p. 93 et suivantes.
[201]. Ibnu Shâz.ân Al-Azdi (mort en 260 de l’hégire), al-I^dhâh, p. 192. At,-T,abari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu l-imâmah, p. 22. Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 7, p. 424, ch. consacré aux raretés, tradition 6. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 36, h 5052. Ash-Sharîfu r-Râdhi (mort en 406 de l’hégire), Khas,âis,, p. 85. Al-Mufid (mort en 413 de l’hégire), Al-Ikhtis,âs,, p. 111. Al-‘Allamatu l-Hilli (mort en 726 de l’hégire), Kashfu l-yaqîni fî fadhâili amîri l-mu’minîn (p), p. 62. Al-Fayrûz Abâdi (contemporain), Fadhâilu l-khamsati min s,-s,ihhâhi s-sittah, v. 2, p. 309. Al-Khawârazmi (mort en 568 de l’hégire), Al-Manâqib, p. 81, h 65. Ibnu Abi l-hadîdi l-Mu’tazili (mort en 656 de l’hégire), Sharhu Nahdji l-balâgha, v. 1, p. 18, 141; v. 12, p. 179, 205, 206. Ahmad ibn ‘Abdillâhi t,-T,abari (mort en 694 de l’hégire), Ar-Riyâdhu n-nadhrah, v. 2, p. 194; Z.akhâiru l-‘uqba, p. 82. Az-Zarandi Al-Hanafi (mort en 750 de l’hégire), Nuzhumu durari s-samt,în, p. 130, 132. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 10, p. 300, tradition (29509). Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbî’u l-mawaddah, v. 1, p. 216, 217; v. 2, p. 172; v. 3, p. 147. Al-Mânawi (mort en 1331 de l’hégire), Faydhu l-qadîr, v. 4, p. 470, tradition (5594). Mahdi faqîh îmâni (contemporain), al-Imâm ‘Ali fî ârâ-i l-khulufâ", p. 93; etc.
[202]. Pour obtenir de plus amples informations, consulter: Alu Yâsîn, Râdhi, S,ulhu l-Hasan, préface de ‘Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn, publié par la fondation An-Nu’mân, 1412 H.– 1991 S.
[203]. Les gardes frontaliers. L’Imâm Zaynu l-‘Abidîn (mort en 94 de l’hégire), S,ahîfatu Sadjjâdiyyah, supplication 27.
[204]. «Suppliez Dieu de le garder en vie» dans la source citée.
[205]. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 418, tradition (554) / (211). Al-Hurru l-‘Amili (mort 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 16, p. 220, tradition (21406). Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 72, p. 369.
[206]. Shahâdatayn (Lâ ilâha illa-llâh, Muhammadan Rasûlu-llâh = Il n'y a de dieu que Dieu, Muhammad est le Messager de Dieu).
[207]. Cette tradition est rapportée suivant des versions quelque peu variées:
«Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sans son consentement».
«Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf s’il y consent».
“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf par un consentement de sa part”.
“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman à moins que ce soit de son propre consentement”.
“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf par un consentement venant de lui”.
“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf par un consentement émanant de lui”, etc. Consulter également: S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 93, tradition (5151). Al-Harrâni (mort au 4è siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 34. Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l’hégire), Ghawâli l-laâlî, v. 1, p. 222, tradition (98); v. 2, p. 113, tradition (309); v. 3, p. 473, tradition (1), ch. traitant de la colère. Al-Hurru l-‘Amili (mort 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 14, p. 572. Al-Azdi (mort en 260 de l’hégire), Bahdjatu n-nufûs, v. 2, p. 134; v. 4, p. 111. Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 5, p. 72. Al-Djas,s,âs, (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 2, p. 216, 224, 241; v. 3, p. 415, 433, 434, 589, 599. Al-Bâqalâni (mort en 403 de l’hégire), I’djâzu l-qur’ân, p. 131. Al-Bayhaqi (mort 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 8, p. 182, etc.
[208]. Al-Barqi (mort en 284 ou 260 de l’hégire), Al-Mahâsin, v. 1, p. 72, ch. 6, tradition 28. Al-Karâdjiki (mort en 449 de l’hégire), Kanzu l-fawâid, p. 141. T,ûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 478, tradition (1043), séance 17, tradition 12. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 12, p. 211, 212, 213, traditions (16111), (16113), (16114), ch. parlant de s’acquitter du droit du croyant parmi ses autres droits; traditions (21), (23), (24). Al-Madjlisi (mort en 1111), Bihâru l-anwâr, v. 28, p. 89, tradition (41); v. 71, p. 225, 226, 235, 236, traditions 16, 17, 32, 36. Ahmad ibn Hambal (mort en 241de l’hégire), Musnad, v. 1, p. 89; v. 3, p. 176 206, 272, 278, 289. Ad-Darami (mort en 255 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 307. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), S,ahîh, v. 1, p. 9. Muslim An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), S,ahîh, v. 1, p. 48. Ibnu Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 26, p. 66. At-Tirmiz.i (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 4, p. 76, tradition (2634). An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 8, p. 115, 125, etc.
[209]. Husayn ibn Sa’îd Al-Kûfi Al-Ahwâzi (mort avant 300 de l’hégire), p. 40. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 172, ch. parlant du droit du musulman sur son frère musulman, tradition 2. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Mus,âdaqatu l-ikhwân, p. 42, tradition, ch. parlant des droits uns sur les autres. Al-Fattâl An-Naysaburi (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 291. At,-T,abarasi (mort au 7è siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 47, ch. 4; p. 336. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 12, p. 205, tradition (16097), ch. parlant de l’acquittement du droit du musulman ainsi qu’une série de ses autres droits obligatoires et facultatifs, h (7).
[210]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 636, tradition 4. At,-T,abarsi (mort au 7è siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 134. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 12, p. 6, tradition (15497).
[211]. Dans Al-Kâfi, il est rapporté la version suivante: “...Il me fit signe (de le rejoindre), cependant je détestai fausser compagnie à l’Imâm S,âdiq (p) pour aller le rejoindre. Il me fit signe encore pendant que j’accomplissais le circuit autour de la Ka’ba. Nous ayant vu, l’Imâm (p) dit: (...) J’acquiesçai, et l’Imâm (p) demanda: Qui est-il? Je répondis: (...) Va avec lui, dit-il.– Je demandais si je devais interrompre le circuit. Il acquiesça...”.
[212]. Le mot Abân n’existe pas dans "al-Kafi", "Mus,âdaqatu l-ikhwân" et "Wasâilu sh-shî’ah".
[213]. La version rapportée dans les trois sources précitées est: “Je partis avec lui”.
[214]. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 172, tradition 8. S,adûq (mort en 381 de l’hégire), Mus,âdaqatu l-ikhwân, p. 38– 40, ch. parlant des droits des uns sur les autres, tradition (2). Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 12, p. 209, h (16106), ch. parlant des devoirs du croyant vis-à-vis de son frère, tradition (16) et elle est proche du texte; v. 13, p. 384, h (18018).
[215]. Bien que les termes arabes "al-ba’th" et "al-ma’âd" veuillent tous deux dire "le retour à la vie" ou "la résurrection", nous avons cependant préféré les traduire par "la résurrection" et la "rétribution", pour des raisons de clarté. NDT.
[216]. La Résurrection: 3– 4.
[217]. Le Tonnerre: 5.
[218]. Qâf: 15.
[219]. Kâshifu l-ghit,â (mort en 1228 de l’hégire), kashfu l-ghit,â, p. 5.
[220]. Yâsîn: 78
[221]. Ibid: 77– 78.
[222]. Ibid: 79.
[223]. La Vache: 48.