Qui a écrit les évangiles ? La bible est elle parole de dieu?
La bible est elle parole de dieu L'auteur: Ahmed deedat Affirmer que la bible est la parole de dieu s'avére impossible vu les contradictions, les altérations qu'elle contient , cette étude montre combien il est difficile pour un chrétien d'affirmer que la bible est parole de dieu !
Qui a écrit les évangiles ? Sache qu'un livre ne peut être considéré comme inspiré qu'autant qu'il est prouvé, par des témoignages authentiques et irrécusables, qu'il a été écrit par le prophète ou l'apôtre auquel il est attribué, et qu'il est arrivé jusqu'à nous sans aucune altération. Une simple supposition, une affirmation sans preuves ne suffisent pas à établir que tel livre appartient, en réalité, au prophète ou l'apôtre dont il porte le nom. Il ne suffit pas non plus qu'une tradition se trouve dans une ou plusieurs sectes pour être reçue comme authentique.
Dans les discussions avec nos amis chrétiens ,on nous répond que le manque de traditions authentiques vient des persécutions auxquelles, l'Eglise Chrétienne a été exposée pendant trois cent treize ans.
J'ai lu les livres ou les théologiens essaient de prouver l'origine de ces textes , notamment les évangiles , et je n'y ai rien trouvé que des hypothèses et des inductions. Mais les hypothèses ne sauraient tenir lieu de preuves. et il suffirait de leur opposer une simple dénégation, les preuves, c' est à eux a les fournir, et non pas à nous. Je veux bien, toutefois, discuter ce point, et je me bornerai, pour ne pas fatiguer le lecteur par des répétitions, à quelques parties du nouveau testament :
L'évangile de Mathieu : l'Evangile de Matthieu était en hébreu, et ce texte, altéré par les différentes sectes chrétiennes, disparut à la fin, de sorte que celui que les Chrétiens possèdent maintenant sous ce nom n'est qu'une simple traduction, dont rien ne garantit l'authenticité, et dont on ne connaît même pas l'auteur, ainsi que l'avoue Jérôme, l'un des docteurs les plus renommés des premiers siècles.
les chrétiens disent : à la vérité, c' est peut-être un tel, ou tel autre ; mais ce ne sont là que des suppositions, qui n'ont aucune valeur dans une discussion sérieuse. Tout ce que l'église affirme aujourd'hui c'est : "que le plus probable était que cet évangile a été écrit en grec par Matthieu lui-même". Voilà ce que dit à ce propos, la "Penny Cyclopédia" : "L'Evangile selon Matthieu a été écrit l'an 41, en hébreu ou en syro-chaldéen ; il n'existe maintenant que la traduction grecque ; et le texte hébraïque existant n'est qu'une traduction de cette dernière".
L'évangile de Marc: Thomas Ward a dit : "D'après Jérôme, quelques-uns des premiers docteurs avaient des doutes sur l'authenticité du dernier chapitre de Marc ; d'autres sur quelques versets du 22e chapitre de Luc, et d'autres enfin sur les deux premiers chapitres de cet Evangéliste qui ne se trouvent pas dans les textes de la secte Marcionite". Voilà ce qu'on lit dans Norton (p. 70, éd. de lS37, Boston) : "Il y a dans l'Evangile de Marc un passage qui demande à être vérifié ; ce passage commence au 9ème verset et va jusqu'à la fin du dernier chapitre. Il est étrange que Griesbach qui, dans son Commentaire, avait relevé cette interpolation, ne l'ait pas notée dans le texte". Après avoir développé les raisons qui lui ont fait croire à une interpolation il ajoute : "Il ressort de cela que ce long passage a été ajouté aux texte, ce qui est d'autant plus vraisemblable, que les copistes avaient l'habitude invétérée d'ajouter des mots aux texte plutôt que d'en omettre". Griesbach est un des savants les plus renommés de la secte protestante, et quoique Norton ne jouisse pas d'une grande considération auprès de cette secte (il est unitairien et conséquemment hétérodoxe) les paroles de Griesbach seul font autorité.
l'Evangile de Luc: Pas la peine de trop en discuter , celui qui a écrit Luc n'a jamais vu Jésus , il n'a jamais écrit l'évangile par inspiration , car tout simplement il l'affirme lui même : Luc 1 1.1 Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
1.2 suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole,
1.3 il m'a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile,
1.4 afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.
l'Evangile de Jean Il n'est pas prouvé. non plus que l'Evangile de Jean soit réellement de lui.
Il y a même plusieurs raisons qui tendraient à nous faire croire le contraire.
1) Dans les temps anciens, de même que de nos jours, un auteur parle toujours en son nom lorsqu'il décrit des événements qu'il a vus ; or, il ne parait pas, ici, que l'auteur ait vu lui-même ce dont il parle.
2) On lit au 21ème chapitre de cet Evangile (V. 24 ) . " C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est véritable ". Ici on se réfère à Jean a la troisième personne, après quoi l'écrivain parle en son nom . "Nous savons que", ce qui démontre que l'écrivain est autre que Jean lui-même. Il est probable que l'écrivain a trouvé des notes de Jean et qu'il les a suivies en composant son récit.
3) Au 2ème siècle, on a mis en doute que Jean fût réellement l'auteur du 4e Evangile ; lrénée était encore en vie à cette époque ; or lrénée était disciple de Polycarpe, qui lui-même avait été disciple de Jean. Et bien ! Irénée ne s'éleva jamais contre ces doutes ; il n'allégua jamais l'autorité de son maître Polycarpe pour détruire de pareille suppositions . Si cet Evangile était de Jean, Polycarpe l'aurait su et l'aurait dit à Irénée ; car il est extrêmement invraisemblable qu'lrénée, auquel Polycarpe donnait les détails les plus minutieux et qui mettait tout par écrit, n'eût jamais rien entendu au sujet d'un point aussi essentiel que celui de l'authenticité de l'Evangile de Jean. Eusèbe nous apprend avec quel soin lrénée conservait ses moindres souvenirs. Il nous rapporte ces mots de lui, dans l'Histoire Ecclésiastique (V. 20, p. 219, éd. de 1847 ) . "J'ai entendu ces paroles par la grâce de Dieu avec la plus grande attention, et je les ai écrites dans mon cœur et non sur mes tablettes, et ma constante habitude a été de la relire sans intermission".
Il est donc constant qu'au 2ème siècle, des doutes ont été avancés sur l'authenticité de l'Evangile de Jean et que l'Eglise orthodoxe n'a pas pu prouver le contraire.
Celse, philosophe païen du 2ème siècle, affirmait que les Chrétiens avaient altéré leurs Evangiles trois ou quatre fois, et qu'au 4e siècle, Festus, l'un des champions les plus éminents du Manichéisme, répétait que le Nouveau Testament n'était ni de Jésus, ni des Apôtres, et qu'il avait été écrit par un inconnu, qui l'avait attribué aux Apôtres et à leurs disciples, afin de lui donner plus d'autorité ; il fit, ainsi, aux Chrétiens un tort immense par ses critiques.
4) On lit dans le Catholic Herald (vol. VIl. p. 205, ann. 1844) : "Selon Stahelin, l'Evangile de Jean a été écrit par l'un des disciples de l'Ecole d'Alexandrie".
Remarquez avec quelle assurance Stahelin nie que cet Evangile soit de Jean, et affirme qu'il est l'œuvre d'un élève de l'école d'Alexandrie.
5) Bretschneider est également d'avis que l'Evangile et les Epîtres attribuées à Jean ne sont pas de cet Apôtre et qu'ils ont été composés au commencement du 2ème siècle.
6) L'illustre Grotius a dit qu'à l'origine l'Evangile de Jean n'avait que vingt chapitres. Après la mort de Jean, l'Eglise d'Ephèse y ajouta le 2le chap.
7) On sait que les Alogiens, secte chrétienne du 2ème siècle, niait l'authenticité de cet Evangile et de tous les autres écrits attribués à Jean.
8) On verra dans la suite, que les savants rejettent les onze premiers versets du 8ème chap., qui d'ailleurs ne se trouvent pas dans la traduction syriaque. Il résulte de cela que tout est incertain dans ces premiers temps, et que l'opinion de Stahelin et de Bretschneider est après tout la plus vraisemblable.
9) Il y a sur l'époque de la rédaction des quatre Evangiles des récits de peu de valeur et dénués de toute autorité qui nous montrent combien peu authentiques sont les faits relatifs à ces Evangiles. Horne a dit ( part 11. sect.2ème, vol. 1V. p. 237, éd. 1839) : "Les données qui nous ont été transmises par les premiers historiens ecclésiastiques, relativement à l'époque de la rédaction des Evangiles, sont si vagues, si confuses, si discordantes, qu'elles ne nous mènent à aucune conclusion solide ou certaine : les plus anciens des premiers pères recueillirent les traditions de leurs temps, et les enregistrèrent comme des fais certains ; et ceux qui vinrent après adoptèrent ces premiers rapports avec une révérence implicite. C'est ainsi que des traditions, vraies ou fausses, passèrent d'un écrivain à un autre, sans contrôle, jusqu'à ce qu'il devint presque trop tard de les examiner avec un résultat quelconque".
Le même auteur donne plus loin les différentes opinions sur les époques de la rédaction des quatre Evangiles. Le premier aurait été écrit, d'après divers savants, dans les années 37, 38, 41, 43, 4S, 61, 62, 63, ou 64 de l ère chrétienne. Le second, entre les années 56 à 65, et, comme date plus probable, les années 60 à 63. Le troisième, dans les années 53, 63, ou 64 ; le quatrième, en 68, 69, 70, ou en 97 ou 98.
L'Epître aux Hébreux, la 2ème Epître de Pierre, la 2ème et la 3ème de Jean, l'Epître de Jacques, celle de Jude, l'Apocalypse de Jean, et quelques passages de la 1ère Epître de Jean:
L'Epître aux Hébreux, la 2ème Epître de Pierre, la 2ème et la 3ème de Jean, l'Epître de Jacques, celle de Jude, l'Apocalypse de Jean, et quelques passages de la 1ère Epître de Jean, ont été attribués, sans preuve, aux Apôtres et étaient considérés comme douteux jusqu'en 363. Les susdits passages de l'Epître de Jean sont encore tenus pour interpolés par les critiques les plus distingués de notre époque, comme nous le verrons plus loin ; et tous ces divers écrits ne se trouvent pas dans la traduction syriaque. Toutes les Eglises de l' Arabie ont rejeté la 2ème Epître de Jude, et l'Apocalypse ; l'Eglise Syriaque aussi a constamment refusé de les reconnaître, comme on le verra par ce qui suit. On lit dans Horne (vol. 11. p. 206, éd. de 1822) : "On ne trouve pas dans la traduction syriaque la 2ème Epître de Pierre, l'Epître de Jude, la 2ème et la 3e Epître de Jean, et l'Apocalypse de Jean. Il manque également dans cette traduction, les versets 2 à l l du 8e chap. de l'Evangile de Jean et le 7e verset du 5e chap. de la 1ère Epître de Jean".
Le traducteur syrien doit avoir omis tous ces livres parce qu'ils ne lui semblaient pas assez authentiques.
Ward dit (p. 37) : "Rogers, l'un des théologiens protestants les plus distingués, nous donne les noms de plusieurs savants de sa secte qui rejettent comme apocryphes les livres suivants : l'Epître aux Hébreux, l'Epître de Jacques, la 2ème et la 3e Epître de Jean, l'Epître de Jude, et l' Apocalypse de Jean. Le docteur Bliss dit également que jusqu'au temps d'Eusèbe les livres n'étaient pas tous considérés comme authentiques et soutient que l'Epître de Jacques, celle de Jude, la 2ème Epître de Pierre, la 2ème et la 3e de Jean, ne sont pas de ces Apôtres. L'Epître aux Hébreux resta longtemps douteuse. Les Eglises syriaques n'ont jamais voulu reconnaître ces livres, et les Eglises d'Arabie ont suivi leur exemple".
Lardner dit dans le 4ème volume de ses œuvres (p. 175- . "Cyrille et l'Eglise de Jérusalem de son temps ne reconnaissent pas l'Apocalypse de Jean et le nom de ce livre ne se trouve pas dans le catalogue des livres canoniques écrit par lui". Le même auteur dit (loc. cit. p. 323) : "L'Apocalypse de Jean ne se trouve pas dans l'ancienne version syriaque ; ni Bar-Hebraeus, ni Jacques d'Edesse, n'ont écrit de commentaire sur ce livre". Et Ebedjésu omit de son catalogue la 2ème Epître de Pierre, la 2ème et la 3e de Jean, l'Epître de Jude, et l' Apocalypse de Jean ; et c' est là aussi l'opinion des Syriens".
Le Catholic Herald (vol. VII. p. 206, ann. 1844) dit : "Rose dit (p. 161) que plusieurs théologiens protestants n'admettent pas l'authenticité de l'Apocalypse de Jean, et le Professeur Ewald a prouvé, d'une manière irréfutable, que l'Evangile de Jean, les Epîtres et l'Apocalypse, ne peuvent pas être du même auteur".
Eusèbe (Hist. VIl. 25) cite le passage suivant de Dionysius : "Quelques uns avant nous ont écarté et essayé de réfuter (1' Apocalypse), en critiquant chaque chapitre et déclarant le livre entier comme n'ayant ni sens ni raison. Ils disent qu'il a un faux titre et qu'il n'est pas de Jean. Ils vont même, jusqu'à affirmer qu'il n'est pas une révélation, attendu qu'il est couvert d'un voile si épais d'ignorance qu'aucun Apôtre, aucun des saints hommes, des hommes, de l'Eglise, ne saurait en être l'auteur ; mais que c'est Cérinthe, le fondateur de la secte des Cérinthiens, qui l'aurait composé et attribué à Jean ; car les Cérinthiens croient qu'il y aura un règne terrestre du Christ, ... quant à moi, je ne hasarderai pas de rejeter ce livre parce qu'il est très vénéré par un grand nombre de frères... Je ne nie pas que ce soit l'œuvre d'un homme appelé Jean, que c'était un saint homme et inspiré, mais je ne puis pas admettre facilement que ce soit l'Apôtre, le fils de Zébédée et frère de Jacques, et auteur de l'Evangile et de l'Epître qui porte son nom. Par la teneur générale des deux ouvrages, par leurs styles respectifs et le mode de leur composition, je conjecture que l'Apocalypse n'est pas l'œuvre de l'Apôtre, ... Que ce soit un Jean qui a écrit ces choses (1' Apocalypse) nous devons le croire, puisqu'il se nomme ; mais quel Jean c'est, est chose incertaine, car il n'a pas dit, - comme il (l'apôtre) le fait souvent dans l'Evangile, - qu'il était 'le disciple bien-aimé du Seigneur' , ou 'celui qui était couché sur son sein' , ou 'le frère de Jacques' ... Il y a un autre Jean, surnommé Marc, mentionné dans les Actes (XIII.
5), et que Paul et Barnabas prirent avec eux, ... mais si c'est lui qui a écrit l'Apocalypse, je ne saurais le dire, car il n'est pas écrit qu'il soit allé avec eux en Asie (Mineure). Il y est dit, au contraire (ibid. V. 13), que ce Jean, se séparant d'eux, est retourné à Jérusalem. Je pense, donc, que c'est un autre Jean d'Asie, car on dit qu'il y a à Ephèse deux tombeaux sur lesquels est écrit le nom de Jean. ... On voit par le style et le contenu de ce livre que Jean l'Evangéliste ne peut pas l'avoir écrit ; en effet, le style de l'Evangile et des Epîtres est classique et simple, tandis que l'Apocalypse diffère entièrement, par ses expressions hardies et les difficultés de son style, du langage usité par les Grecs. Dans l'Evangile et dans les Epîtres, Jean parle en son nom, ou à la troisième personne, et entre en matière sans préambule. L'auteur de l'Apocalypse, au contraire, commence ainsi . « La Révélation de Jésus Christ. qu'il a reçue de Dieu pour faire connaître à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a déclarées et envoyées par son ange à Jean son serviteur » ., et au 4e verset : « Jean aux sept Eglises » et ensuite : '9. Moi Jean, qui suis votre frère, et qui ai part avec vous à l'affliction et au règne et à la patience de Jésus-Christ' . On lit aussi au chap. xxii.
8 . 'C'est moi, Jean, qui ai vu et qui ai ouï'.
Ainsi, toutes les fois qu'il se nomme il le fait d'une manière contraire à celle de l'Apôtre, on ne peut pas dire que l'Apôtre ait dérogé à ses habitudes pour mieux se faire connaître, car si cela avait été son but, il aurait ajouté à son nom quelque désignation particulière, comme par exemple : Jean fils de Zébédée, frère de Jacques, ou . Jean le Disciple Bien-aimé. L'auteur de l'Apocalypse, au contraire, parle de lui-même dans les termes les plus généraux ; votre frère. celui qui a partagé avec vous. Je ne dis pas cela pour rabaisser l'auteur, mais pour faire ressortir la grande différence de style de ces deux écrits".
Eusèbe dit encore (Hist. 111. 3) : 'La première Epître de Pierre est authentique, mais la seconde n'était pas mise au nombre des écrits canoniques; elle était seulement lue. Les Epîtres de Paul sont quatorze en nombre, mais quelques-uns doutent de l'authenticité de l'Epître aux Hébreux".
Il ajoute au chap. XXIV. du même livre : « On doute si l'Epître de Jacques, celle de Jude, la seconde Epître de Pierre, la seconde et la troisième de Jean, appartiennent à ces Apôtres, ou sont l'œuvre d'autres personnes portant les mêmes noms, quant aux Actes de Paul ; au livre appelé Le Pastor, à la Révélation de Pierre, à l'Epître de Barnabas, et aux Institutions des Apôtres. On pense généralement que ce sont des ouvrages apocryphes ; si cela se confirmait il faudrait alors comprendre dans ce nombre, l'Apocalypse de Jean ».
l'Epître aux Hébreux Plus loin (L.VI. C. 21) il cite ces paroles d'Origène au sujet de l'Epître aux Hébreux :"L'opinion, qui courait avant nous, est qu'elle a été écrite par Clément, évêque de Rome ; d'autres, qu'elle est l'œuvre de Luc, auteur de l'Evangile. L'authenticité de cette Epître a été niée aussi par Irénée, évêque de Lyon, qui vivait en 178 ; par Hippolitus qui vivait en 220 ; par Novatus, presbytère de Rome, qui vivait en 251. Tertullien, presbytère de Carthage en 200, attribue cette Epître à Barnabas. Caïus, presbytère de Rome, qui vivait en 212, compte treize Epîtres de Paul, mais il ne comprend pas dans ce nombre l'Epître aux Hébreux. Cyprien, évêque de Carthage en 248, ne fait pas mention de cette Epître. jusqu'à ce moment, l'Eglise Syriaque refuse de reconnaître la 2ème Epître de Pierre, la 2ème et la 3e de Jean. Scaliger a dit que celui qui a écrit la deuxième Epître de Pierre a perdu son temps.
l'Epître de Jacques Eusèbe dit, à propos de l'Epître de Jacques (Hist. 11. 23 ) . "... Mais il faut remarquer qu'elle est considérée comme apocryphe ; et en effet peu d'écrivains anciens en font mention ; pas, même, celle qu'on appelle l'Epître de Jude, qui est une des sept Epîtres appelées catholiques. Néanmoins nous savons que ces Epîtres, avec les autres, sont lues publiquement dans plusieurs églises". Je lis dans l'Histoire de la Bible (Bible History), de 1850 . "Grotius a dit que cette Epître est de Jude, quinzième évêque de Jérusalem, sous le règne d'Adrien". Je trouve, aussi, dans Eusèbe (VI. 25) : "Origène a dit, dans le 5e livre de son commentaire sur l'Evangile de Jean, que Paul ... 'non seulement n'a pas écrit à toutes les Eglises auxquelles il a prêché, mais à celles, même, auxquelles il a écrit, il n'a envoyé que quelques lignes". Ainsi, d'après Origène, les Epîtres attribuées à Paul ne sont pas de lui, il n'y a, peut-être, que quelques lignes qui lui appartiennent. Nous voyons donc que ces paroles de Festus "Le Nouveau Testament n'a été écrit ni par Jésus, ni par les Apôtres, mais c' est l'œuvre d'un auteur inconnu qui l'a attribué aux Apôtres et à leur compagnons" sont l'expression d'une vérité incontestable.
Qui a écrit les évangiles , aimer-jesus.com
Les Manuscrits de la bible Ou sont les originaux des manuscrits de la bible ?
La réponse est simple : il n'y en a aucun.
Passons aux manuscrits non originaux (CAD écrits par des scribes ou des copistes) ,Nos amis chrétiens prétendent qu'il y a des milliers de manuscrits du nouveau testament, on est d'accord avec eux sur ce point, mais la question est, quelle est la date de ces manuscrits, on ne va quand même pas nous amener 4000 manuscrits datant du moyen âge pour nous dire voici les manuscrits, le manuscrit n'a un vrai intérêt que s'il date des premiers siècles du christianisme.
Il existe plusieurs manuscrits de la Bible. Ces manuscrits se répartissent en différentes catégories, selon leur support ou leur type d'écriture.
On distingue d'abord :
* Les papyrus, fabriqués à l'aide de moelle de roseau, organisés sous forme de rouleaux ;
* Les parchemins, fabriqués à l'aide de peaux de veau ou de mouton, organisés sous forme de feuillets séparés.
Tous les manuscrits du Nouveau Testament sont rédigés en grec. On distingue :
* Ceux rédigés en lettres capitales dites « onciales », c'est les plus ancien ;
* Ceux rédigés en lettres minuscules, les plus nombreux.
A propos de la datation des manuscrits Avant de commencer il faudrait bien signaler que la datation des manuscrits n'est pas tout à fait exacte , L'idée que le carbone 14 permet de situer correctement la date d'un manuscrit est fausse , car le carbone 14 ne pourrait donner des résultats avant que le document en question aie un âge supérieur à 5730 années .
La datation se base surtout sur la comparaison des écritures avec les écritures en vogue dans tel ou tel période , mais sans vraiment pouvoir trancher sur la date exacte de ce manuscrit .
Les Manuscrits Trouvés à Ce jour : 1)Les manuscrits datant du premier siècle : Il n'y a aucun manuscrit datant du premier siècle.
2)Les manuscrits datant du deuxième siècle : Il existe 6 manuscrits, contenant des fragments d'évangiles, la majorité d'entre eux divergent avec ce qu'on a aujourd'hui dans la bible, ces manuscrits sont :
Papyrus 104, P 104 : Recto, Matthew 21:34-37. Verso, Matthew 21:45?.
Papyrus 98, P 98 : Révélation 1:13-2:1. Présente des divergences avec la version internationale
Papyrus 90, P 90 : Recto, John 18:36 - 19:1. Verso, John 19:2-7.
Papyrus 66, P 66 : John 1:1-6:11; 6:35-14:26, 29-30; 15:2-26; 16:2-4, 6-7; 16:10-20:20, 22-23; 20:25-21:9, 12, 17. N'inclut pas l'histoire de l'adultère 7:53 - 8:11
Papyrus 64 : P 4 : Luke 1:58-59; 1:62-2:1, 6-7; 3:8-4:2, 29-32, 34-35; 5:3-8; 5:30-6:16.P 64 : Matthew 26:7-8, 10, 14-15, 22-23, 31-33.P 67 : Matthew 3:9, 15; 5:20-22, 25-28
Papyrus 52, P 52 : Recto, John 18:31-33. Verso, John 18:37 and 38. , c'est le manuscrit le plus ancien , daterait de 125 .
Comme vous voyez c'est tout ce qu'on a des 2 premiers siècles chrétiens comme manuscrits.
Cliquez ici pour voir la liste complète de papyri du nouveau testament :
Les versions presque complètes du nouveau testament : Après le 4eme siècle, plusieurs codex écrits sur des peaux d'animaux furent trouvés, ces manuscrits contiennent en général la majorité du nouveau testament, mais présentent de claires divergences sur plusieurs points , commencons d'abord par citer les principaux :
Codex Vaticanus : daterait du 4 eme siecle, contient l'ancien et le nouveau testemment (cliquez ici pour sa description)
Codex Sinaiticus : contient l'ancien testament et le nouveau testament (cliquez ici pour sa description)
Codex Alexandrinus : 5 eme siecle (cliquez ici pour sa description)
Codex Ephraemi :: 5 eme siecle (cliquez ici pour sa description)
Codex Bezae : 5th siecle (cliquez ici pour sa description)
LA Divergence entre les manuscrits et la bible qu'on a aujoudh'ui : une preuve d'altération de la bible La différence entre les manuscrits du nouveau testament et les versions disponibles aujourdh'ui est Claire , même els manuscrits divergent entre eux , ici on prendra quelques exemples qui nous permettront de voir comment les ecritures furent altérées pour justifier la doctrine de l'église :
Quelques exemples de divergeances : Jesus Fils de Dieu? Comment les altérations sont faites pour justifier la foi chrétienne :
John 1:34
Dans la bible on lit aujourd'hui « Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu. » jean 1,34 , mais est ce que le terme « fils de Dieu « se trouve dans les manuscrits ? Un papyrus récement trouvé (le p106) datant du début du 3 eme siecle ne comporte pas le mot « fils de Dieu « mais « élu de Dieu » , c'est la même chose qu'on trouve dans le p5 , et le codex sinaiticus le seul manuscrit grec datant d'avant le 8 eme siecle qui contient les 27 livres du nouveau testament , on peu aussi trouvé « élu » dans quelques autres anciens manuscrits . Ce qui est clair c'est que les scribes venus plus tard on altéré le texte en mettant « fils de Dieu « au lieu de « élu de Dieu « pour faire croire que jean baptiste témoigne que Jésus est le fils de Dieu .
Mark 1:1
On peut lire aujourdh'ui dans mark 1.1 “Commencement de l'E'vangile de Jésus Christ, Fils de Dieu. » , par contre le Codex Sinaiticus ne contient pas ps le terme « fils de Dieu « il est clair qu'il eut une altération quelque part , on peu remarquer que ces altérations touchent les bases de la doctrine chrétienne .
Luke 23:53
Ajourdh'ui on peut lire dans Luc 23.53 que Jésus a été place dans une tombe “ où personne n'avait encore été mis. » juste pour être sur que personne ne viendra dire que quelqu'un a volé le corps de Jésus , quelques scribes ont ajouté « et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc »
Luke 24:40
Le codex BeZAE et beaucoup d'autre anciens texts latins n'incluent pas Luc 24.40 “Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. » cela aurait permis aux scribes qui ont altéré le texte de dire que la résurrection fut physique
Luke 24:3
Dans Luc 24.3 , CODEX Bezae et la plupar des textes latins ne contiennent pas la phrase « le seigneur Jésus » dans « ls n'ont pas trouvé le corps « , clairement « le seigneur Jésus « a été ajoutée pour faire croire que la femmes soit allées à la bonne tomber et que Jésus a bien été dans la tombe
.Luke 24:6
Le codex bezae et la majorité des autres texts latins n'incluent pas la phrase de Luc 24.6 « Il n'est point ici, mais il est ressuscité. » , clairement cette phrase fut ajoutée par un scribe pour faire croire que la femme savait que Jésus fut réssucité , je ne vois pas pourquoi cette phrase serait supprimée si elle fut originaire à l'évangile de Luc
Luke 23:34
On lit dans luc23.34 “ Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » ces mots sont souvent cités pour montrer l'habilité de Jésus à pardonner à ses persécuteurs même si il est sur la croix . par contre cette phrase n'existe pas dans les premiers manuscrits de Luc , ils n'existent pas aussi dans les codex vaticanus et le codex bezae . par contre le codex sinaiticus contient ces mots , mais un correcteur indique que ces mots ne doivent pas être considérés comme le texte original , de même pour le codex bezae ou elles furent ajoutés par la suite .
Divorce Parmi les doctrines chrétiennes qui divergent d'un manuscrit à un autre , c'est les enseignements sur le divorce . les premiers manuscrits contiennent une vingtaines de différences sur cette question , on ne citera que quelques exemples :
* Codex Sinaiticus, Codex Ephraemi, Codex Regius celui qui divorce sa femme et se marie avec une autre (sauf en cas de fornication) commet un adultere.
* Codex Purpureus Petropolitanus celui qui divorce sa femme et se marie avec une autre (sauf en cas de fornication) commet un adultere.Et celui qui se marie avec une femme divorcée commet un adultère
* Codex Ephraemi Rescriptus (Original Version) celui qui divorce sa femme(sauf fornication) et se marie avec une autre fait ,cette femme aurait commît un adultère , et la personne qui se marie avec une femme divorcée commet un adultère
Ceux ci ne sont que quelques exemples de la divergence entre les manuscrits de la bible et la bible qu'on a aujourd'hui , d'autre part l'absence d'une tradition entre Jésus et les évangélistes ainsi que les 4 siècles qui séparent les manuscrits de la bible avec la vie de Jésus , laisse dire que la bible n'est pas la parole de Dieu .
Catholique ou protestante ? La divergence des versions de la bible chez les sectes chrétiennes
1) L'ancien testament : La bible Catholique La bible protestante Livre de Tobie
N'existe pas
Livre de Judith
N'existe pas
Livre d'Esther
Existe mais
* Dix versets du 10e chap. d'Esther
* six chaps du chapitre 11 au chapitre 16. (XI. XVI.)
N'existent pas
Livre de macchabées 1
N'existe pas
Livre de macchabées 2
N'existe pas
Livre de sagesse
N'existe pas
Livre de Baruch
N'existe pas
Ecclésiastique
N'existe pas
Livre de Daniel
Existe Mais
* le chant des Trois Enfants dans le 3ème chap. de Daniel,
* les chaps.13 ET
N'existent pas
Illustrons un peu l'histoire de la "canonicité" de ces livres , ensuite nous en tirerons la conclusion .
325 : l 'Empereur Constantin convoqua un Concile à Nicée pour décider à l'égard de ces livres ; et après la plus mûre considération, il fut jugé qu'il fallait admettre le livre de Judith, et les autres livres restèrent à l'état d'apocryphes.
364 : Le Concile de Laodicée , les savants qui y assistèrent admirent les conclusions du Concile antécédent à l'égard du livre de Judith, et y ajoutèrent le livre d'Esther, décision.
397 : le Concile de Carthage, Ce Concile admit les décisions des deux précédents, et, en outre, reconnut la canonicité des autres livres, mais considéra le livre de Baruch comme faisant partie du livre de Jérémie..
Il y eut ensuite trois autres Conciles, à Trullo, à Florence, et à Trente, qui confirmèrent les décisions des trois Conciles précédents .
Ainsi ces livres furent reconnus comme canoniques ( et donc parole de Dieu) pendant 12 siècles .
Ensuite viennent les protestant affirmer que ces livres ne sont pas authentiques ,en se basant sur des témoignages historiques tel celui d'Eusèbe , ou des hébreux .
Cela démontre que l'opinion des Chrétiens primitifs n'est d'aucun poids. Les Chrétiens primitifs, en admettant comme canoniques des livres dont le texte est altéré et peu authentique, ont donné preuve d'une telle faiblesse de sens critique qu'il est permis de supposer que les Evangiles, acceptés par eux et transmis à leur postérité, ne sont que des ouvrages apocryphes qui avaient cours alors.
2) Le nouveau testament : Pour les versions en français, on considérera la version crampon pour la bible catholique et la version louis second pour la protestante .
2.1 Dans l'évangile de Mathieu
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
6.13
Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!
N'existe pas
27.35
Afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.
N'existe pas
2.2 Dans l'évangile de Marc
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
11.26
11.26 Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. N'existe pas
2.3 Dans l'évangile de Luc
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
1.28
N'existe pas
Vous êtes bénie entre les femmes
8.45
et tu dis: Qui m'a touché?
N'existe pas
9.55
disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés.
N'existe pas
9.56
Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver
N'existe pas
17.36
De deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé.
N'existe pas
24.42
et un rayon de miel.
N'existe pas
2.5 Dans les actes des apôtres
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
8.37
Philippe dit: Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit: Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu.
N'existe pas
9.5
Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
N'existe pas
9.6
Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse?
N'existe pas
15.34
Toutefois Silas trouva bon de rester.
N'existe pas
24.6
Nous avons voulu le juger selon notre loi
N'existe pas
28.29
Lorsqu'il eut dit cela, les Juifs s'en allèrent, discutant vivement entre eux.
N'existe pas
24.7
mais le tribun Lysias étant survenu, l'a arraché de nos mains avec une grande violence
N'existe pas
2.6 Dans l'épitre de jean
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
5.7
N'existe pas
Car il y en a trois qui rendent témoignage
[dans le ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit ; et ces trois sont un.
(NB: ce texte n'existe pas dans les anciens manuscrits et fut ajouté après le 10 eme siècle pour prouver la trinité)
5.8
N'existe pas
Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre] :
l'Esprit, l'eau et le sang ; et ces trois sont d'accord.
2.7 Dans l'épitre aux romains
Numéro de passage
Version Protestante
Version catholique
13.9
N'existe pas
tu ne diras point de faux témoignage
Vous avez pu voir les divergences entre chaque version du nouveau testament , chaque parti affirmant avoir la bible authentique , lequel devons nous croire ?
Divergentes versions de la bible , aimer-jesus.com
Les livres perdus de la Bible Le Coran est le seul livre saint à avoir été préservé par Dieu, et cette préservation se poursuivra jusqu'au Jour du Jugement.
Car le Coran est le guide de tous hommes, sans distinction de races jusqu'à la fin des temps.
"En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien. " [Saint Coran 15:9]
La Bible quant à elle, n'était pas destinée à l'humanité, mais seulement au peuple juif, et ceci, pour une période bien déterminée. Les fondateurs du christianisme et les Pères de l'Eglise voulurent utiliser la Bible dans un but de prosélytisme universel. Ils ont voulu universaliser la Bible et lui faire dire des choses qu'elle ne disait pas, en effet, nul part Moïse ou Jésus dit qu'il est envoyé à l'humanité. C'est pour cela que dans nos pays occidentaux, les gens on l'impression que la Bible est universelle, qu'elle est unique, qu'elle est un message de paix.
La vérité est tout autre, la preuve en est que de nombreux livres composant la Bible originelle ont été perdu, car la Bible a une port?e limitée dans le temps.
Quelques livres perdus : LE LIVRE DES ACTES DE SALOMON * Le reste des actions de Salomon, tout ce qu'il a fait, et sa sagesse, cela n'est-il pas écrit dans LE LIVRE DES ACTES DE SALOMON ? à [1 Rois 11:41]
LE LIVRE DE JASHAR * Et le soleil s'arrèta, et la lune suspendit sa course, Jusqu'à ce que la nation ete tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans LE LIVRE DE JASHAR ?
[…] à [Josui 10:13]
LES ACTES DE SAMUEL LE VOYANT,LES ACTES DE NATHAN LE PROPHETE, LES ACTES DE GAD LE PROPHETE * Les actions du roi David, les premières et les dernières, sont écrites dans LES ACTES DE SAMUEL LE VOYANT [1], dans LES ACTES DE NATHAN LE PROPHETE, et dans LES ACTES DE GAD LE PROPHETE. à [1 Chroniques 29:29]
ACTES DES ROIS DE JUDA * Le reste des actes de Joaquim, tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas ?crit dans le livre des ACTES DES ROIS DE JUDA ? à [2 Rois 24:5]
LIVRE DES GUERRES DU SEIGNEUR * Il en est question dans le LIVRE DES GUERRES DU SEIGNEUR, la ou l'on parle de: "Vaheb en Sufa, avec ses affluents de l'Arnon ..." à [Nombres 21:14]
les livres de Schemaeja Les actions de Roboam, les premières et les dernières, ne sont-elles pas écrites dans les livres de Schemaeja, le prophète et d'Iddo, le prophète, parmi les registres généalogiques? Il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. [Chronique2 12.15]
la prophétie d'Achija de Silo,les révélations de Jéedo Le reste des actions de Salomon, les premières et les dernières, cela n'est-il pas écrit dans le livre de Nathan, le prophète, dans la prophétie d'Achija de Silo, et dans les révélations de Jéedo, le prophète sur Jéroboam, fils de Nebathé [Chronique2 9.29]
le livre des rois d'Israël et de Juda ses premières et ses dernières actions, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. [Chronique2 35.27]
1
Des Contradictions dans la bible: La bible est elle parole de dieu? Des Contradictions dans la bible: Dire que la Bible est la Vérité, c'est attribuer à Dieu des erreurs et des contradictions.
La Bible contient certes la Parole de Dieu, mais aussi la parole des hommes.
C'est d'ailleurs cette parole humaine qui explique la présence d'erreurs et de contradictions dans la Bible et c'est pour cette raison qu'on ne doit pas lire la Bible les yeux fermés. Luc affirme dans son évangile qu'il n'était pas témoin oculaire et qu' il raconte ce qu' on lui a raconté , ce ne peut être la parole de Dieu:
Luc 1 1.1 Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,
1.2 suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole,
1.3 il m'a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile,
1.4 afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.
Je dois encore une fois souligner que les erreurs de la Bible sont le fait du temps et des hommes. On ne peut attribuer pareils défauts à l'E^tre Parfait et Infaillible, voici quelques exemples de contradictions dans la bible, par souci de clarté on a mis qu une petite partie des contradictions soulevées dans la bible:
On va organiser ces quelques contradictions de la bible sous forme de tableaux , sachant qu'un tableau peut contenir plusieurs contradictions.
1 Chroniques 7
1 Chroniques 8
Genèse 46 ,47
7.6 Fils de Benjamin: Béla, Béker et Jediaël, trois.
8.1 Benjamin engendra Béla, son premier-né, Aschbel le second, Achrach le troisième, 8.2 Nocha le quatrième, et Rapha le cinquième
46.21 Fils de Benjamin: Béla, Béker, Aschbel, Guéra, Naaman, E'hi, Rosch, Muppim, Huppim et Ard.
chaque partie présente un recit different sur le nombres et nome des enfants de benjamin : 3 en chroniques 7, 5 en chronique8 ,10 en genese
2 Samuel 24
1 Chroniques 21
24.9 Joab remit au roi le rôle du dénombrement du peuple: il y avait en Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l'épée, et en Juda cinq cent mille hommes.
21.5 Joab remit à David le rôle du dénombrement du peuple: il y avait dans tout Israël onze cent mille hommes tirant l'épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée.
Dans cela compte combien des hommes de combat ont été trouvés en Israel ?
* Huit cents mille (2 Samuel 24:9)
* Onze cent mille (I fait la chronique de 21:5)
Combien d'hommes de combat ont été trouvés en Judah ?
* Cinq cents mille (2 Samuel 24:9)
* Quatre cents et soixante-dix mille (I fait la chronique de 21:5)
1 Chroniques 8
1 Chroniques 9
8.29 Le père de Gabaon habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaca.
8.30 Abdon, son fils premier-né, puis Tsur, Kis, Baal, Nadab,
8.31 Guedor, Achjo, et Zéker.
8.32 Mikloth engendra Schimea. Ils habitaient aussi à Jérusalem près de leurs frères, avec leurs frères.
- 8.33 Ner engendra Kis; Kis engendra Saül; Saül engendra Jonathan, Malki Schua, Abinadab et Eschbaal.
8.34 Fils de Jonathan: Merib Baal. Merib Baal engendra Michée.
8.35 Fils de Michée: Pithon, Mélec, Thaeréa et Achaz. 8.36 Achaz engendra Jehoadda; Jehoadda engendra Alémeth, Azmaveth et Zimri; Zimri engendra Motsa;
8.37 Motsa engendra Binea. Rapha, son fils; E'leasa, son fils; Atsel, son fils;
8.38 Atsel eut six fils, dont voici les noms: Azrikam, Bocru, Ismaël, Schearia, Abdias et Hanan. Tous ceux-là étaient fils d'Atsel. -
9.35 Le père de Gabaon, Jeïel, habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaca.
9.36 Abdon, son fils premier-né, puis Tsur, Kis, Baal, Ner, Nadab,
9.37 Guedor, Achjo, Zacharie et Mikloth.
9.38 Mikloth engendra Schimeam. Ils habitaient aussi à Jérusalem près de leurs frères, avec leurs frères. -
9.39 Ner engendra Kis; Kis engendra Saül; Saül engendra
Jonathan, Malki Schua, Abinadab et Eschbaal.
9.40 Fils de Jonathan: Merib Baal. Merib Baal engendra Michée.
9.43 Rephaja, son fils; E'leasa, son fils; Atsel, son fils.
9.44 Atsel eut six fils, dont voici les noms: Azrikam, Bocru, Ismaël, Scheari, Abdias et Hanan. Ce sont là les fils d'Atsel.
2 Samuel 24
1 Chroniques 21
24.13 Gad alla vers David, et lui fit connaître la chose, en disant: Veux-tu sept années de famine dans ton pays, ou bien trois mois de fuite devant tes ennemis qui te poursuivront, ou bien trois jours de peste dans ton pays? Maintenant choisis, et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.
21.12 Accepte, ou trois années de famine, ou trois mois pendant lesquels tu seras détruit par tes adversaires et atteint par l'épée de tes ennemis, ou trois jours pendant lesquels l'épée de l'E'ternel et la peste seront dans le pays et l'ange de l'E'ternel portera la destruction dans tout le territoire d'Israël. Vois maintenant ce que je dois répondre à celui qui m'envoie.
Dieu envoyé son prophète pour menacer David par combien d'années de la famine ?
* Sept (2 Samuel 24:13)
* Trois (I Fait la chronique De 21:12)
2 Rois 8
2 Chroniques 22
8.26 Achazia avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, fille d'Omri, roi d'Israël.
22.2 Achazia avait quarante-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, fille d'Omri.
Quel âge avait Ahaziah quand il a commencé à régner Jérusalem fini ?
* Vingt-deux (2 Rois 8:26)
* Forty-two (2 Chroniques 22:2)
Josué
13
Deutéronome
2
13.24 Moïse avait donné à la tribu de Gad, aux fils de Gad, une part selon leurs familles.
13.25 Ils eurent pour territoire Jaezer, toutes les villes de Galaad, la moitié du pays des enfants d'Ammon jusqu'à Aroër vis-à-vis de Rabba,
13.26 depuis Hesbon jusqu'à Ramath Mitspé et Bethonim, depuis Mahanaïm jusqu'à la frontière de Debir,
2.17 l'E'ternel me parla, et dit:
2.18 Tu passeras aujourd'hui la frontière de Moab, à Ar,
2.19 et tu approcheras des enfants d'Ammon. Ne les attaque pas, et ne t'engage pas dans un combat avec eux; car je ne te donnerai rien à posséder dans le pays des enfants d'Ammon: c'est aux enfants de Lot que je l'ai donné en propriété.
2.37 Mais tu n'approchas point du pays des enfants d'Ammon, de tous les bords du torrent de Jabbok, des villes de la montagne, de tous les lieux que l'E'ternel, notre Dieu, t'avait défendu d'attaquer.
dans josué dans l'heritage des fils de gad figurait la moitié de la terre des fils d'ammon alors que dans deuteronome la terre des fils dd'ammon est interdite et est donnée aux fils de lot
2 Rois 24
2 Chroniques 36
24.8 Jojakin avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Nehuschtha, fille d'Elnathan, de Jérusalem.
36.9 Jojakin avait huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux de l'E'ternel.
Quel âge avait Jehoiachin quand il est devenu roi de Jérusalem ?
* Dix-huit (2 Rois 24:8)
* Huit (2 Chroniques 36:9)
Combien de temps a-t-il régné ?
* Trois mois (2 rois 24:8)
* Trois mois et dix jours (2 chroniques 36:9)
2 Samuel 23
1 Chroniques 11
23.8 Voici les noms des vaillants hommes qui étaient au service de David. Joscheb Basschébeth, le Tachkemonite, l'un des principaux officiers. Il brandit sa lance sur huit cents hommes, qu'il fit périr en une seule fois.
11.11 Voici, d'après leur nombre, les vaillants hommes qui étaient au service de David. Jaschobeam, fils de Hacmoni, l'un des principaux officiers. Il brandit sa lance sur trois cents hommes, qu'il fit périr en une seule fois.
Le chef des hommes puissants de David s'appelait?:
* Joscheb (2 Samuel 23:8)
* Jaschobeam (chroniques 11 de I : 11)
Le chef des hommes puissants de David a soulevé vers le haut sa lance et a tué combien d'hommes en même temps ?
* Huit cents (2 Samuel 23:8)
* Trois cents (chroniques 11 de I : 11)
2 Samuel 5
2 chronique 13
5.25 David fit ce que l'E'ternel lui avait ordonné, et il battit les Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer.
6.1 David rassembla encore toute l'élite d'Israël, au nombre de trente mille hommes.
6.2 Et David, avec tout le peuple qui était auprès de lui, se mit en marche depuis Baalé Juda, pour faire monter de là l'arche de Dieu, devant laquelle est invoqué le nom de l'E'ternel des armées qui réside entre les chérubins au-dessus de l'arche.
6.3 Ils mirent sur un char neuf l'arche de Dieu, et l'emportèrent de la maison d'Abinadab sur la colline; Uzza et Achjo, fils d'Abinadab, conduisaient le char neuf
13.5 David assembla tout Israël, depuis le Schichor d'E'gypte jusqu'à l'entrée de Hamath, pour faire venir de Kirjath Jearim l'arche de Dieu.
13.6 Et David, avec tout Israël, monta à Baala, à Kirjath Jearim, qui est à Juda, pour faire monter de là l'arche de Dieu, devant laquelle est invoqué le nom de l'E'ternel qui réside entre les chérubins.
14.16 David fit ce que Dieu lui avait ordonné, et l'armée des Philistins fut battue depuis Gabaon jusqu'à Guézer.
Quand David a-t-il apporté l'arche de l'engagement à Jérusalem ? Avant de défaire les philistins ou ensuite ?
* Après (2 Samuel 5 et 6)
* Avant (I fait la chronique de 13 et de 14)
Genèse 6
Genèse 7
6.19 De tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi: il y aura un mâle et une femelle.
6.20 Des oiseaux selon leur espèce, du bétail selon son espèce, et de tous les reptiles de la terre selon leur espèce, deux de chaque espèce viendront vers toi, pour que tu leur conserves la vie.
7.2 Tu prendras auprès de toi sept couples de tous les animaux purs, le mâle et sa femelle; une paire des animaux qui ne sont pas purs, le mâle et sa femelle;
7.3 sept couples aussi des oiseaux du ciel, mâle et femelle, afin de conserver leur race en vie sur la face de toute la terre.
Combien de paires d'animaux propres Dieu a-t-il dit Noé de prendre dans l'arche ?
* Deux (Genèse 6:19, 20)
* Sept (Genèse 7:2). Mais en dépit de cette dernière instruction seulement deux paires sont entrées dans l'arche (genèse 7:8-9)
Exode 9
Exode 9
9.6 Et l'E'ternel fit ainsi, dès le lendemain. Tous les troupeaux des E'gyptiens périrent, et il ne périt pas une bête des troupeaux des enfants d'Israël.
9.20 Ceux des serviteurs de Pharaon qui craignirent la parole de l'E'ternel firent retirer dans les maisons leurs serviteurs et leurs troupeaux.
9.21 Mais ceux qui ne prirent point à coeur la parole de l'E'ternel laissèrent leurs serviteurs et leurs troupeaux dans les champs.
Comment peuvent ils retirer leurs troupeaux alors que tous les troupeaux avaient péri?
Nombres 31
Juges 6
31.7 Ils s'avancèrent contre Madian, selon l'ordre que l'E'ternel avait donné à Moïse; et ils tuèrent tous les mâles.
31.8 Ils tuèrent les rois de Madian avec tous les autres, E'vi, Rékem, Tsur, Hur et Réba, cinq rois de Madian; ils tuèrent aussi par l'épée Balaam, fils de Beor.
31.9 Les enfants d'Israël firent prisonnières les femmes des Madianites avec leurs petits enfants, et ils pillèrent tout leur bétail, tous leurs troupeaux et toutes leurs richesses.
6.1 Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'E'ternel; et l'E'ternel les livra entre les mains de Madian, pendant sept ans.
6.2 La main de Madian fut puissante contre Israël. Pour échapper à Madian, les enfants d'Israël se retiraient dans les ravins des montagnes, dans les cavernes et sur les rochers fortifiés.
6.3 Quand Israël avait semé, Madian montait avec Amalek et les fils de l'Orient, et ils marchaient contre lui.
6.4 Ils campaient en face de lui, détruisaient les productions du pays jusque vers Gaza, et ne laissaient en Israël ni vivres, ni brebis, ni boeufs, ni ânes.
Dans Nombre les israelites ont extermine les Madianites au temps de mois, alors qu'au temps des juges les Madianites etaient trés puissants , sachant qu'il yu a au maximum 200 ans entre ces mois et les juges , comment les Madianites ont ils pu avoir tant de force en si peu de temps alors qu il sétaient exterminés?
Genèse 8
Genèse 8
8.4 Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les montagnes d'Ararat.
8.5 Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le dixième mois, le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes.
Comment l'arche de Noé pouvait il s'arreter le 7 eme mois sur Ararat alors que les sommets des montagnes n'apparurent qu au 10 eme mois? dans ce cas l'arche devrait s'être arrété sur l'eau puice que l eau couvrait toute les montagnes!
2 Samuel 8
1 Chroniques 18
8.1 Après cela, David battit les Philistins et les humilia, et il enleva de la main des Philistins les rênes de leur capitale. 18.1 Après cela, David battit les Philistins et les humilia, et il enleva de la main des Philistins Gath et les villes de son ressort.
8.4 David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait, et ne conserva que cent attelages. 18.4 David lui prit mille chars, sept mille cavaliers, et vingt mille hommes de pied; il coupa les jarrets à tous les chevaux de trait, et ne conserva que cent attelages.
8.8 Le roi David prit encore une grande quantité d'airain à Béthach et à Bérothaï, villes d'Hadadézer. . 18.8 David prit encore une grande quantité d'airain à Thibchath et à Cun, villes d'Hadarézer. Salomon en fit la mer d'airain, les colonnes et les ustensiles d'airain
8.9 Thoï, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée d'Hadadézer, . 18.9 Thohu, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée d'Hadarézer, roi de Tsoba,
8.10 et il envoya Joram, son fils, vers le roi David, pour le saluer, et pour le féliciter d'avoir attaqué Hadadézer et de l'avoir battu. Car Thoï était en guerre avec Hadadézer. Joram apporta des vases d'argent, des vases d'or, et des vases d'airain 18.10 et il envoya Hadoram, son fils, vers le roi David, pour le saluer, et pour le féliciter d'avoir attaqué Hadarézer et de l'avoir battu. Car Thohu était en guerre avec Hadarézer. Il envoya aussi toutes sortes de vases d'or, d'argent et d'airain.
8.12 sur la Syrie, sur Moab, sur les fils d'Ammon, sur les Philistins, sur Amalek, et sur le butin d'Hadadézer, fils de Rehob, roi de Tsoba. 18.12 Abischaï, fils de Tseruja, battit dans la vallée du sel dix-huit mille E'domites.
8.17 Tsadok, fils d'Achithub, et Achimélec, fils d'Abiathar, étaient sacrificateurs; Seraja était secrétaire; 18.16 Tsadok, fils d'Achithub, et Abimélec, fils d'Abiathar, étaient sacrificateurs; Schavscha était secrétaire;
Quand David ont défait le roi de Zobah, combien de cavaliers il ont capturé ?
* Mille et sept cents (2 Samuel 8:4)
* Sept mille (I fait la chronique de 18:4)
Ou David a il prit une grande quantité d'airain ?
* Béthach et à Bérothaï, villes d'Hadadézer.(2 Samuel 8:8)
* Thibchath et à Cun, villes d'Hadarézer. chronique de 18:8
Les noms ?
* Abimélec,Schavscha
* Achimélec,Seraja
1 Chroniques 19
2 Samuel 10
19.16 Les Syriens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, envoyèrent chercher les Syriens qui étaient de l'autre côté du fleuve; et Schophach, chef de l'armée d'Hadarézer, était à leur tête. 10.16 Hadadézer envoya chercher les Syriens qui étaient de l'autre côté du fleuve; et ils arrivèrent à Hélam, ayant à leur tête Schobac, chef de l'armée d'Hadadézer.
19.17 On l'annonça à David, qui assembla tout Israël, passa le Jourdain, marcha contre eux, et se prépara à les attaquer. David se rangea en bataille contre les Syriens. Mais les Syriens, après s'être battus avec lui, s'enfuirent devant Israël. 10.17 On l'annonça à David, qui assembla tout Israël, passa le Jourdain, et vint à Hélam. Les Syriens se préparèrent à la rencontre de David, et lui livrèrent bataille.
19.18 David leur tua les troupes de sept mille chars et quarante mille hommes de pied, et il fit mourir Schophach, chef de l'armée. 10.18 Mais les Syriens s'enfuirent devant Israël. Et David leur tua les troupes de sept cents chars et quarante mille cavaliers; il frappa aussi le chef de leur armée, Schobac, qui mourut sur place.
Encore , ces passage sont pleins de divergences!!
1 Rois 4
2 Chroniques 9
4.26 Salomon avait quarante mille crèches pour les chevaux destinés à ses chars, et douze mille cavaliers.
9.25 Salomon avait quatre mille crèches pour les chevaux destinés à ses chars, et douze mille cavaliers qu'il plaça dans les villes où il tenait ses chars et à Jérusalem près du roi.
Combien de stalles pour des chevaux Solomon a-t-il ?
* Quarante mille (rois de I 4:26)
* Quatre mille (2 chroniques 9:25)
1 Rois 7
2 Chroniques 4
7.24 Des coloquintes l'entouraient au-dessous de son bord, dix par coudées, faisant tout le tour de la mer; les coloquintes, disposées sur deux rangs, étaient fondues avec elle en une seule pièce.
4.3 Des figures de boeufs l'entouraient au-dessous de son bord, dix par coudée, faisant tout le tour de la mer; les boeufs, disposés sur deux rangs, étaient fondus avec elle en une seule pièce.
Boefs ou coloquintes?
2 Rois 16
2 Rois 18
16.2 Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi, et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit point ce qui est droit aux yeux de l'E'ternel, son Dieu, comme avait fait David, son père.
18.1 La troisième année d'Osée, fils d'E'la, roi d'Israël, E'zéchias, fils d'Achaz, roi de Juda, régna.
18.2 Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, fille de Zacharie.
Achaz est mort a 16+20=36 ans ,E'zéchias qui est venu après lui, a ce momment avait 25 ans , donc quand Achaz avait 36 ans , Ezechias en avait 25 ,alors E'zéchias devrait être nés quand Achaz avait 36-25=11 ans , ce qui est illogique!
1 Rois 15
2 Chroniques 16
15.33 La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baescha, fils d'Achija, régna sur tout Israël à Thirtsa. Il régna vingt-quatre ans.
16.1 La trente-sixième année du règne d'Asa, Baescha, roi d'Israël, monta contre Juda; et il bâtit Rama, pour empêcher ceux d'Asa, roi de Juda, de sortir et d'entrer.
Erreur evidente!!
2 Chroniques 15
1 Rois 15
15.19 Il n'y eut point de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa.
15.33 La troisième année d'Asa, roi de Juda, Baescha, fils d'Achija, régna sur tout Israël à Thirtsa. Il régna vingt-quatre ans.
!!! 1 Rois 5
2 Chroniques 2
5.16 sans compter les chefs, au nombre de trois mille trois cents, préposés par Salomon sur les travaux et chargés de surveiller les ouvriers.
2.2 Salomon compta soixante-dix mille hommes pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler les pierres dans la montagne, et trois mille six cents pour les surveiller.
2 Chroniques 13
2 Chroniques 11
2 Samuel 14
13.2 Il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Micaja, fille d'Uriel, de Guibea. Il y eut guerre entre Abija et Jéroboam.
11.20 Après elle, il prit Maaca, fille d'Absalom. Elle lui enfanta Abija, Attaï, Ziza et Schelomith.
14.27 Il naquit à Absalom trois fils, et une fille nommée Tamar, qui était une femme belle de figure.
une divergence entre ces trois propos sur la mere d'Abija:
* selon les chroniques Sa mère s'appelait Micaja,
* selon les chroniques 11 sa mere s'appelait Maacca fille d'Absalom.
* selon samuel Absalom n'avai qu une fille qui s'appelait Tamar .
2 Samuel 24
1 Chroniques 21
24.1 La colère de l'E'ternel s'enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant: Va, fais le dénombrement d'Israël et de Juda.
21.1 Satan se leva contre Israël, et il excita David à faire le dénombrement d'Israël.
Qui a incité David pour denombrer les hommes d l'Israel ?
* Dieu (2 Samuel 24 : 1)
* Satan (I dit la chronique de 2 1:1)
Contradictions dans le Nouveau testament: Matthieu 1
Luc 3
1.16 Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. 3.23 Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère, étant, comme on le croyait, fils de Joseph, fils d'Héli,
1.6 Obed engendra Isaï; Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d'Urie; 3.31 fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David,
1.12 Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel; Salathiel engendra Zorobabel; 1.13 Zorobabel engendra Abiud;.... 3.27 fils de Joanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, ....
dans mathieu il y a 26 personnes entre jesus et david dans Luc il y a 41 personnes entre jesus et david
Jésus est descendu de quel fils de David ?
* Solomon (Matthew 1:6)
* Nathan(Luke3:31)
Qui était le père de Salalthiel ?
* Jechonias (Matthew 1:12)
* Neri '(Luc 3:27)
Qui était le père de Joseph, mari de Mary ?
* Jacob (Matthew 1:16)
* Heli (Luc 3:23)
Quel fils de Zerubbabel était un ancêtre de Jésus le Christ ?
* Abiud (Matthew 1 : 13)
* Rhesa (Luc 3:27) mais les sept fils de Zerubbabel sont comme suit : i.Meshullam, II. Hananiah, III. Hashubah, iv. Ohel, v.Berechiah, vi. Hasadiah, viii.
Jushabhesed (I Fait la chronique De 3:19, De 20). Les noms Abiud et Rhesa ne s'adaptent pas dedans de toute façon.
Qui était le père de Jechoniah ?
* Josiah (Matthew 1:11)
* Jeholakim (I Fait la chronique De 3:16)
Qui était le père d'Uzziah ?
* Joram (Matthew 1:8)
* Amaziah (2 Chroniques 26:1)
Combien de générations y avait-il de l'exil babylonien jusqu'au Christ ?
* Matthew dit quatorze (Matthew 1:17)
* Mais un compte soigneux des générations indique seulement treize (voir le Matthew 1 : 12-16)
Matthieu
Marc
Jesus a gueri le lepreux : (8/2-4) ,puis l'esclave du centenier (8/5-13) ensuite il guerit la belle-mere de pierre (8/14-15)
Jesus guerit la belle-mere de pierre (4/38-39) puis le lepreux (5/12-14) ensuite l'esclave du centenier(7/1-10)
L'un des evangiles devrait être faux!!!
Jean1
Mathieu
1.21 Et ils lui demandèrent: Quoi donc? es-tu E'lie? Et il dit: Je ne le suis point. Es-tu le prophète? Et il répondit: Non.
11.14 et, si vous voulez le comprendre, c'est lui qui est l'E'lie qui devait venir.
17.10 Les disciples lui firent cette question: Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'E'lie doit venir premièrement?
17.11 Il répondit: Il est vrai qu'E'lie doit venir, et rétablir toutes choses.
17.12 Mais je vous dis qu'E'lie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l'homme souffrira de leur part.
17.13 Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean Baptiste.
La contradiction claire, Jean baptiste dis qu il n'est pas élie alors que jesus affirme le contraire.
Matthieu 11 Malachie 3
11.10 Car c'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
3.1 Voici, j'enverrai mon messager; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'E'ternel des armées.
Actes 2
Psaumes 16
2.25 Car David dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.
2.26 Aussi mon coeur est dans la joie, et ma langue dans l'allégresse; Et même ma chair reposera avec espérance,
2.27 Car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.
2.28 Tu m'as fait connaître les sentiers de la vie, Tu me rempliras de joie par ta présence.
16.8 J'ai constamment l'E'ternel sous mes yeux; Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
16.9 Aussi mon coeur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, Et mon corps repose en sécurité.
16.10 Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption.
16.11 Tu me feras connaître le sentier de la vie; Il y a d'abondantes joies devant ta face, Des délices éternelles à ta droite.
Notons que ces deux passages se referent aux paroles de David , ils devraient être exactement les memes !
1 Corinthiens 2 Esaïe 64
2.9 Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment.
64.4 (64:3) Jamais on n'a appris ni entendu dire, Et jamais l'oeil n'a vu qu'un autre Dieu que toi Fît de telles choses pour ceux qui se confient en lui.
Comme il est ecrit , comme disent les chretiens , ser refere a Esai , le texte d'esai quand a lui est completement different.
Matthieu 20
Marc 10
20.29 Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.
20.30 Et voici, deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait, et crièrent: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David!
10.46 Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.
Dans Matthieu , il y a deux aveugles , alors que Marc n'en site qu un seul.
Matthieu 8
Marc 5
8.28 Lorsqu'il fut à l'autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par là.
5.2 Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d'un esprit impur.
Mathieu affirme qu il y a deux fous alors que Marc n'en site qu un seul!!
Matthieu 21
Marc 11
21.1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,
21.2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.
11.1 Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent près de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,
11.2 en leur disant: Allez au village qui est devant vous; dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis; détachez-le, et amenez-le.
Dans mathieu , il y a une anesse et un anon a apporter , et dans marc il y a qu'un anon
Marc 1
Matthieu 11
1.6 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
11.18 Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il a un démon.
Selon Marc Jean se nourrit alors que Mathieu affirme qu il ne le fait pas.
Jean 5
Jean 8
5.31 Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai.
8.14 Jésus leur répondit: Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez d'où je viens ni où je vais.
Deux affirmations divergentes : le temoignage vrai ou pas vrai?
Matthieu 15
Marc 7
15.22 Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon.
7.24 Jésus, étant parti de là, s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché. 7.25 Car une femme, dont la fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds. 7.26 Cette femme était grecque, syro-phénicienne d'origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit:
divergence claire:
* Matthieu affirme: la femme est cananéenne
* Marc: la femme était grecque , et son origine étatit syro-phénicienne .
Matthieu 26
Jean 13
26.20 Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. 26.21 Pendant qu'ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité, l'un de vous me livrera.
26.22 Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur?
26.23 Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera.
26.24 Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né.
13.21 Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera.
13.22 Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.
13.23 Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.
13.24 Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.
13.25 Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, qui est-ce?
13.26 Jésus répondit: C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot.
* Dans Mathieu , jesus affirme que celui qui a mis la main avec lui dans le plat li livrera
* Dans Marc : c'est celui a qui jesus donnera le morceau trempé qui le livrera.
Matthieu 26
Jean 18
26.47 Comme il parlait encore, voici, Judas, l'un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
26.48 Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c'est lui; saisissez-le.
26.49 Aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il le baisa.
26.50 Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent.
18.1 Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.
18.2 Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.
18.3 Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes.
18.4 Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous?
18.5 Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux.
18.6 Lorsque Jésus leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.
18.7 Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth.
18.8 Jésus répondit: Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.
Divergence sur la maniere dont jesus été arreté:
* Mathieu affirme que judas donna signe aux soldat pour qu ils conaissent jesu en le baisant
* Jean quant a lui dit que c'est jesus leur a dit que c'est lui qu ils veulent .
Jean 19
Luc 23
19.16 Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent.
19.17 Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha.
23.26 Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus.
23.27 Il était suivi d'une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.
Qui portait la croix? Jesus Ou simon?
Jean 19
Luc23
19.14 C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi.
19.15 Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César.
23.44 Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.
23.45 Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.
23.46 Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.
* Selon Jean : a la sixieme heure: jesus était chez pilate .
* Luc affirme qu'a la sicxieme heure jesus était sur la croix.
Matthieu 27
Luc 23
27.44 Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière.
23.39 L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous!
23.40 Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation?
23.41 Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal.
23.42 Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.
23.43 Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.
* Selon Mathieu les deux brigands insultaient Jesus.
* selon Luc l 'un l'insultait et l 'autre le priait pour qu'il se souvienne de lui .
Actes 7
Genese46
7.14 Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante-quinze personnes.
46.27 Et Joseph avait deux fils qui lui étaient nés en E'gypte. Le total des personnes de la famille de Jacob qui vinrent en E'gypte était de soixante-dix.
Combien de membres de la maison de Jacob sont venus en Egypte ?
* Soixante-dix âmes (genèse 4 et 27)
* Soixante-quinze âmes (Lois 7:14)
Matthieu 5
Matthieu 10
5.9 Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!
10.34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.
Jesus n'est donc pas parmi les fils de Dieu selon sa premiere affirmation.
Matthieu 27
Actes 1
27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens,
27.4 en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde
. 27.5 Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre.
27.6 Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang.
27.7 Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers
. 27.8 C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour.
1.18 Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues.
1.19 La chose a été si connue de tous les habitants de Jérusalem que ce champ a été appelé dans leur langue Hakeldama, c'est-à-dire, champ du sang
*
Que Judas a-t-il fait avec de l'argent de sang qu'il a reçu pour trahir Jésus ?
o Il a acheté un champ (Lois 1 : 18)
o Il a jeté tout le lui dans le temple et est parti. Les prêtres ne pourraient pas mettre l'argent de sang dans le trésor de temple, ainsi ils l'avaient l'habitude pour acheter un champ pour enterrer des étrangers (Matthew 27:5)
2
Comment Judas est-il mort ? La bible est elle parole de dieu? Comment Judas est-il mort ? o Après qu'il ait jeté l'argent dans le temple il est parti et s'est accroché (Matthew 27:5)
o Après qu'il ait acheté le champ avec le prix de son contrat mauvais qu'il est tombé la tête la première et l'éclat ouvert dans le milieu et des tous ses entrailles a jailli dehors (actes 1:18)
Pourquoi le champ appelé le "champ est-il de sang" ?
o Puisque les prêtres l'ont acheté avec de l'argent de sang (Matthew 27:8)
o En raison de la mort sanglante de Judas là-dedans (actes 1:19)
Matthieu 27
Marc 15
Luc 23
Jean 19
27.37 Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs.
15.26 L'inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs.
23.38 Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. 19.19 Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
Quels étaient les mots exacts sur la croix ?
* " Celui-ci est Jésus le roi des juifs" (Matthew 27:37)
* "le roi des juifs" (marque 15:26)
* "Celui-ci est le roi des juifs" (Luc 23:38)
* "Jésus de Nazareth, roi des juifs" (John 19:19)
Matthieu 10
Marc
Luc
10.2 Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère;
10.3 Philippe, et Barthélemy; Thomas, et Matthieu, le publicain; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée;
10.4 Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus.
3.16 Voici les douze qu'il établit: Simon, qu'il nomma Pierre;
3.17 Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre
; 3.18 André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite;
3.19 et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus.
6.13 Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres:
6.14 Simon, qu'il nomma Pierre; André, son frère; Jacques; Jean; Philippe; Barthélemy;
6.15 Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Simon, appelé le zélote;
6.16 Jude, fils de Jacques; et Judas Iscariot, qui devint traître.
Qui était le dixième disciple de Jésus dans la liste de douze ?
* Thaddée (Mattieu 10 : 1-4 ; marc 3:13 -19)
* Le fils de Judas de James est le nom correspondant en evangile de Luc (Luc 6:12-16)
2 Samuel 21
1 Samuel 17
21.19 Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaaré Oreguim, de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand.
17.50 Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d'épée à la main.
Qui a tué Goliath ?
* David (I Samuel 17:23, 50)
* Elhanan (2 Samuel 21:19)
2 Samuel 1
1 Samuel 31
Et le jeune homme qui lui apportait ces nouvelles répondit: Je me trouvais sur la montagne de Guilboa; et voici, Saül s'appuyait sur sa lance, et voici, les chars et les cavaliers étaient près de l'atteindre.
1.7 S'étant retourné, il m'aperçut et m'appela. Je dis: Me voici!
1.8 Et il me dit: Qui es-tu? Je lui répondis: Je suis Amalécite.
1.9 Et il dit: Approche donc, et donne-moi la mort; car je suis pris de vertige, quoique encore plein de vie.
1.10 Je m'approchai de lui, et je lui donnai la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa défaite. J'ai enlevé le diadème qui était sur sa tête et le bracelet qu'il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur.
31.4 Saül dit alors à celui qui portait ses armes:
Tire ton épée, et m'en transperce, de peur que ces incirconcis ne viennent me percer et me faire subir leurs outrages.
Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi de crainte. Et Saül prit son épée, et se jeta dessus.
Qui a tué Saul ?
* "Saul a pris sa propre épée et est tombé sur elle.... Ainsi Saul mort… (I Samuel 31:4-6)
* Un Amalekite le tua (2 Samuel 1:1- 16)
genèse 37 genèse 37:36 37.28 Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne; et ils le vendirent pour vingt sicles d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en E'gypte.
37.36 Les Madianites le vendirent en E'gypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes.
A` qui le Midianites a-t-il vendu Joseph ?
* "à l'Ishmaelites avant de venir en egypte " (genèse 37:28)
* "à Potiphar, un officier de pharaon après être venu en egypte " (genèse 37:36)
Matthieu 28
Marc 16
28.1 Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre.
16.2 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever.
Quand du jour les femmes ont-elles visité le tombeau ?
* "à l'aube" (Matthew 28 : 1)
* "comme le soleil venait de se lever" (marque 16:2)
Luc 23:46
Jean 19
23.46 Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.
19.30 Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.
Selon les evangiles, quels étaient les derniers mots de Jésus avant qu'il soit mort ?
* "Père, je remets , mon esprit entre tes mains!" (Luc 23:46)
* "Tout est accompli " (John 19:30)
Matthew 27:46
marque 15:34
27.46 Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: E'li, E'li, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
15.34 Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: E'loï, E'loï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
Quand Jésus a-t-il dit "Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné "en quelle langue a-t-il parlé ?
* Hébreu : les mots sont "Eli, Eli....."(Matthew 27:46)
* Araméen : les mots sont "Eloi, Eloi..... "(marque 15:34)
Marc 15
Luc 23:47
15.39 Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.
23.47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste.
Que dit centenier quand Jésus meurt ?
* "Certainement, cet homme était juste." (Luc 23:47)
* "Assurément, cet homme était Fils de Dieu" (marc 15:39)
Actes 26
Actes 9
26.13 Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du soleil.
26.14 Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.
9.7 Les hommes qui l'accompagnaient demeurèrent stupéfaits; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.
Quand Paul a vu la lumière il est tombé à la terre. Ses compagnons sont ils également tombés à la terre ?
* Oui (Actes 26:14)
* No (Actes 9:7)
Acts9:7
Acts22:9
9.7 Les hommes qui l'accompagnaient demeurèrent stupéfaits; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.
22.9 Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui parlait. Alors je dis: Que ferai-je, Seigneur?
Quand Paul était sur la route à Damas il a vu une lumière et a entendu une voix. Est-ce que ceux qui étaient avec lui ont entendu la voix ?
* Oui (Acts9:7)
* No (Acts22:9)
Ceux qui étaient avec lui ont vu quelque ont vu quelque chose?
* Non (Acts9:7)
* Oui ils ont vu de la lumiere(Acts22:9)
Actes 26:16-18
Acts9:7;22 : 10
26.16 Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai.
26.17 Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie,
26.18 afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés.
9.6 Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.
22.10 Et le Seigneur me dit: Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce que tu dois faire.
La voix a-t-elle défini sur place les fonctions de quel Paul devaient être ?
* Oui (Actes 26:16-18)
* Non. La voix a commandé Paul d'entrer dans la ville de Damas et là il sera dit ce qu'il doit faire. (Acts9:7;22 : 10)
Ezra
Nehemie
2.6 les fils de Pachath Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent douze
; 2.8 les fils de Zatthu, neuf cent quarante-cinq;
2.9 les fils de Zaccaï, sept cent soixante;
2.10 les fils de Bani, six cent quarante-deux;
2.11 les fils de Bébaï, six cent vingt-trois;
2.12 les fils d'Azgad, mille deux cent vingt-deux;
2.13 les fils d'Adonikam, six cent soixante-six;
2.14 les fils de Bigvaï, deux mille cinquante-six; 2.15 les fils d'Adin, quatre cent cinquante-quatre;
2.16 les fils d'Ather, de la famille d'E'zéchias, quatre-vingt-dix-huit; 2.17 les fils de Betsaï, trois cent vingt-trois; 2.18 les fils de Jora, cent douze; 2.19 les fils de Haschum, deux cent vingt-trois; 2.20 les fils de Guibbar, quatre-vingt-quinze; 2.21 les fils de Bethléhem, cent vingt-trois; 2.22 les gens de Nethopha, cinquante-six; 2.23 les gens d'Anathoth, cent vingt-huit; 2.24 les fils d'Azmaveth, quarante-deux; 2.25 les fils de Kirjath Arim, de Kephira et de Beéroth, sept cent quarante trois; 2.26 les fils de Rama et de Guéba, six cent vingt et un; 2.27 les gens de Micmas, cent vingt-deux; 2.28 les gens de Béthel et d'Aï, deux cent vingt-trois; 2.29 les fils de Nebo, cinquante-deux; 2.30 les fils de Magbisch, cent cinquante-six;
7.11 les fils de Pachath Moab, des fils de Josué et de Joab, deux mille huit cent dix-huit;
7.13 les fils de Zatthu, huit cent quarante-cinq;
7.14 les fils de Zaccaï, sept cent soixante;
7.15 les fils de Binnuï, six cent quarante-huit;
7.16 les fils de Bébaï, six cent vingt-huit;
7.17 les fils d'Azgad, deux mille trois cent vingt-deux;
7.18 les fils d'Adonikam, six cent soixante-sept
; 7.19 les fils de Bigvaï, deux mille soixante-sept;
7.20 les fils d'Adin, six cent cinquante-cinq;
7.21 les fils d'Ather, de la famille d'E'zéchias, quatre-vingt-dix-huit;
Des israélites qui ont été libérés de la captivité babylonienne, quels est-ce qu'étaient les enfants de Pahrath-Moab ?
* Deux mille huit cents et douze (Ezra 2:6)
* Deux mille huit cents et dix-huit (Nehemiah 7:11)
17. Quels est-ce qu'étaient les enfants de Zattu ?
* Neuf cents et forty-five (Ezra 2:8)
* Huit cents et forty-five (Nehemiah 7:13)
18. Quels est-ce qu'étaient les enfants d'Azgad ?
* Mille deux cents et vingt-deux (Ezra 2:12)
* Deux mille trois cents et vingt-deux (Nehemiah 7:17)
19. Quels est-ce qu'étaient les enfants d'Adin ?
* Quatre cents et fifty-four (Ezra 2:15)
* Six cents et cinquante-cinq (Nehemiah 7:20)
20. Quels est-ce qu'étaient les enfants de Hashum ?
* Deux cents et vingt-trois (Ezra 2:19)
* Trois cents et vingt-huit (Nehemiah 7:22)
21. Quels est-ce qu'étaient les enfants du lieu de prière et de la AI ?
* Deux cents et vingt-trois (Ezra 2:28)
* Cent vingt-trois (Nehemiah 7:32)
Erreurs autres que celles déjà mentionnées 1) On lit dans l'Exode (XII 40) que les enfants d'Israël séjournèrent en Egypte 430 ans ; c'est 215 qu'il fallait dire. Les interprètes et les commentateurs ont déjà reconnu, d'ailleurs, l'existence de cette erreur comme nous le verrons plus loin.
2) Le livre des Nombres (1.) dit que les enfants d'Israël qui avaient atteint leur vingtième année, sans compter les Lévites, ni les femmes de toutes les tribus, étaient de 600,000. Nous avons déjà vu au chap. 11. (§ X.) que ce chiffre est erroné.
3) Le 2ème verset du XXIII. chapitre du Deutéronome est une erreur, comme il a été déjà dit (loc. cit.).
4) On trouve dans la Genèse (XLVI 15) le nombre de trente-trois personnes au lieu de trente-quatre. Nous l'avons déjà vu (loc. cit.).
5) Le 1er livre de Samuel (VI. 19) parle de cinquante mille hommes, chiffre erroné, comme nous le verrons, plus loin, au 2ème livre.
6) Et 7) Dans le 2ème Samuel (XV.) on trouve, au verset 7 le chiffre "quarante", et au verset 8, le mot " Aram", erreurs pour quatre et pour Edom. comme nous le verrons aussi au 2ème livre ; les traducteurs de la Bible en arabe ont remplacé quarante par quatre.
8) On lit dans le 2ème Chronique (III. 4) : " Et le portique qui était devant la maison avait vingt coudées le longueur et cent vingt coudées de hauteur ". Il y a ici une erreur évidente : si la hauteur de la maison n'était que de 30 coudées ( cf 1 Rois VI. 2), comment le portique aurait-il pu avoir 120 coudées de haut ? Adam Clarke a reconnu l'erreur dans son Commentaire (vol. II.). Dans les traductions syriaque et arabe, le mot "cent" a été omis de propos délibéré.
9) Le livre de Josué (XVIII. 14) en donnant les limites de la tribu de Benjamen dit : "Et la limite tourne et se dirige du côté de la mer ". Or, ils n'avaient pas le rivage de la mer dans leurs limites, ils en étaient même fort éloignés. Il y a donc erreur dans le livre de Josué. Le Commentaire de D'Oyly et Mant tâche d'expliquer cette erreur, en disant que le mot qu'on a traduit par mer veut dire aussi l'occident en hébreu. Mais comme toutes les traductions sont d'accord sur ce point, je ne sais pas si D'Oyly et Mant n'ont pas inventé cette explication pour les besoins de leur cause.
10) On lit dans Josué (XIV. 34) dans la délimitation du territoire de Naphtalie : " La limite revenait vers Juda à l'orient, au lever du soleil ". C'est encore une erreur, vu que les limites de Juda n'étaient pas du côté de l'orient. Adam Clarke a reconnu l'erreur comme nous le verrons plus loin, au chap. II.
11) Horsley trouve deux erreurs dans Josué (XIII. 7, 8), et préfère les septante à l'original.
12) On lit dans les Juges (XVII 7) : " Il y eut un jeune homme de Bethléhem de Juda d'une famille de Juda, mais il était Lévite, et séjournait là ". Les mots "mais il était Lévite" sont une erreur, car comment pouvait-il être Lévite et appartenir à la tribu de Juda ? Horsley a vu cette erreur, et Houbigant a omis le passage de son texte.
13) On lit dans le 2ème Chroniques (XIII.) : " Et Abijah sortit en ordre de bataille à la tête de quatre cent mille hommes d'élite, et Jéroboam aussi s'avança contre lui à la tête de 800.000 hommes d'élites... Et Abijah et son armée en firent un grand carnage. Et il tomba d'Israël en ce jour cinq cent mille hommes d'élite ". Tous ces chiffres sont évidemment erronés de l'aveu même des commentateurs. La Vulgate réduit les quatre cent mille à quarante mille, les 800.000 à 80.000, et le nombre des morts à 50.000 comme nous le démontrerons plus loin.
14) Dans ce même livre des Chroniques on lit (XXVIII 19) : " Et le Seigneur abaissa Juda, à cause d'Achaz, roi d'Israël ". Les mots "roi d'Israël" sont une erreur, parce que Achaz était roi de Juda, et non d'Israël. C'est pour cette raison que la version grecque et la Vulgate ont corrigé le texte et portent "roi de Juda". Mais l'erreur n'en subsiste pas moins dans l'original.
15) Au chap. XXXVI. 10 de ce même livre il y a : " Et son frère Sédékias régna sur Juda ", il fallait dire son oncle. Ward, Catholique, dit dans son livre :"Comme le mot frère est une erreur on l'a remplacé dans la version grecque et les autres traductions par le mot oncle". Mais cela n'empêche pas qu'il y ait toujours une erreur dans le texte.
16) On trouve dans le 2 ème Samuel (X. 16 et 19) et dans le ler Chroniques (XVIII. 3, 5, 7, 8, 9, 10)) le nom de Hadarézer, il fallait Hadadézer.
17) On lit dans Josué (VII. 18) le mot Acan, c'est Aker qu'il faut.
18) Le 1er Chroniques (III.5) parle de Bathchoua. fille d'Amiel ; il faut Bathchéba, fille d'Eliam, comme dans 2ème Samuel XI. 3.
19) Le 2ème Rois (XIV. 21 ) porte "Azaria", c'est Ozias qu'il fallait, comme dans 2ème Chroniques xxvi. 1.
20) Il est parlé dans le 2ème Chroniques (XXI. 17) de "Joachaz", Ahazia qu'il faut, comme dans 2ème Rois viii. 24. Horne avoue dans le 2ème volume de son Introduction (pp. 572, éd. 1839) l'existence des erreurs que nous avons signalées, depuis le N° 16 jusqu'au N° 20 . et, comme il y a, plusieurs autres erreurs de ce genre, Horne renvoie pour cela le lecteur à l'ouvrage du Dr. Kennicott, page 23-26. Mais la vérité est que dans ces livres il n'y a qu'un petit nombre de noms corrects ; tout le reste est erroné.
21) On lit dans le 2ème Chroniques (XXXVI.) : " Nabuchodonosor, roi de Babylone, fit charger des chaînes Jehoïakim et l'emporta à Babylone ". Ce récit est erroné ; la vérité est que Nabuchodonosor fit mettre à mort Jehoïakim, à Jérusalem même, et ordonna qu'on jetât le cadavre du haut des murailles de la ville. Voilà ce que dit Josèphe (X. 6) : " Le roi de Babylone vint à la tête d'une armée considérable, et il entra sans coup férir dans Jérusalem, où il fit tuer Joachim (ou Joiakim) dont le corps fut jeté, par son ordre, du haut des murs, et laissé sans sépulture. Il donna le trône à Joachim (ou Joïakin), fils du roi précédent, et mena en captivité trois mille hommes, parmi lesquels le prophète Ezéchiel ".
22)On lit dans Isaïe (VII. 8) : " Et après soixante-cinq ans Ephraïm cessera d'être un peuple ". C' est certainement une erreur, car le roi d'Assyrie subjugua Ephraïm dans la sixième année du règne d'Ezéchias (2ème Chron. XVII. 18) et, par conséquent, Ephraïm cessa d'être un peuple après vingt et un ans. Vitringa, un des savants chrétiens de renom, et cité dans le Commentaire de Henry et Scott, dit qu'il y a ici une erreur provenant du copiste ; il prétend qu'il faut lire "seize et cinq" qu'il partage ainsi : seize pour le règne d'Achaz, et cinq pour Hézékias ou Ezéchias avant l'arrivée des Assyriens. Cette explication arbitraire n'empêche pas que l'erreur ne subsiste toujours dans le texte. Les traducteurs de la Bible en langue indienne, publiée en 1843, ont altéré le verset 8, "selon l'usage antique et solennel" de ces Messieurs, et dont ils ne se corrigeront probablement jamais !
23) On lit dans la Genèse (11. 17) : " Et quant à l'arbre du bien et du mal, tu n'en mangeras point, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ". Cette menace ne s'est point vérifiée, car Adam vécut plus de neuf cents ans après avoir mangé du fruit défendu.
24) On lit dans la Genèse (VI. 3) : " Mon esprit ne demeurera pas éternellement dans l'homme, car il est de chair et sa vie ne dépassera pas la cent vingtième année ". Autre erreur : les vies des premiers hommes dépassèrent de beaucoup les 120 ans. Noé vécut 950 ans, Sem 600 ans, Arphaxad 338 ans, tandis que de nos jours, peu de personnes atteignent ou dépassent les 70 ou quatre-vingts ans.
25) On lit dans la Genèse (XVII. S) : " Et je te donnerai et je donnerai à tes descendants après toi le pays de ton séjour, tout le pays de Canaan, en héritage perpétuel. Je serai aussi leur Dieu ". Cependant tout le pays de Canaan ne fut point donné à Abraham, ni à ses descendants après lui, et après bien des vicissitudes dont on ne trouve rien de pareil dans les autres histoires, la domination des enfants d'Israël dans ce pays finit par être entièrement détruite.
26) 27) 28) On lit dans Jérémie (XXV. 1, 11 , 12) . " La parole qui fut adressée à Jérémie touchant tout le peuple de Juda dans la quatrième année de Joïakim, fils de Josias, roi de Juda, qui était la première année de Nabuchodonosor, roi de Babylone. ... Et tout ce pays sera un désert jusqu'à s'en étonner, et ces nations seront assujetties au roi de Babylone pendant soixante et dix années. Et il arrivera que quand les soixante et dix ans auront été accomplis, je ferai, dit l'Eternel, la punition de l'iniquité du roi de Babylone et de cette nation et du pays des Chaldéens, que je réduirai en des désolations éternelles ".
On lit aussi dans le chap. XXIV. ( 1, 2, 10) du même livre : " Voici les paroles de la lettre que Jérémie le prophète envoya de Jérusalem au reste des anciens de ceux qui avaient été transportés, et aux sacrificateurs, et aux prophètes, et à tout le peuple que Nabuchodonosor avait transporté de Jérusalem à Babylone : après que le roi Jechonias fut sorti de Jérusalem avec la reine et les eunuques ... Car ainsi a dit l'Eternel : lorsque les soixante-dix ans seront accomplis à Babylone je vous visiterai et j'exécuterai ma bonne parole sur vous pour vous faire retourner dans ce lieu ".
On lit plus loin, dans le même livre (chap. LII. 28-30) : " C'est ici le peuple que Nabuchodonosor transporta : La septième année il transporta trois mille vingt-trois Juifs. La dix-huitième année de nabuchodonosor, on transporta de Jérusalem huit cent trente-deux personnes. La vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nébuzardan, capitaine des gardes, transporta d'entre les Juifs sept cent quarante-cinq personnes. Toutes ces personnes donc furent quatre mille six cents ".
Il ressort de ces passages : 1) Que Nabuchodonosor monta sur le trône dans la 4ème année du règne de Joiakim. Ce fait est confirmé par l'historien Josèphe (X. 6), et toute affirmation contraire aurait contre elle le témoignage précis de Jérémie.
2) Que la lettre de Jérémie fut envoyée aux lsraëlites après que le roi, la reine, et les artisans, eurent quitté Jérusalem.
3) Que le nombre des captifs était de 4600, transportés en trois fois, dont la dernière eut lieu dans la 23e année du règne de Nabuchodonosor. Je dis, donc, qu'il y a ici trois erreurs : 1) La captivité de Jéchonias, des chefs de la nation, et des artisans, eut lieu, d'après les historiens, en 599 av. J.C. L'auteur du Mizan dit 600 : en outre, leur séjour à Babylone devait durer soixante-dix ans : ils ne pouvait, donc, être délivrés avant 529 av. J.C. : mais on sait, d'autre part, que les Juifs furent délivrés par Cyrus en 536 av. J.C. ;il s'en suit qu'ils ne restèrent à Babylone que soixante-trois ans, ce qui constitue une première erreur. 2) Le nombre des captifs s'élevait à 4600, cependant le 2ème des Rois, nous dit (XXIV. 14) qu'on transporta, en une seule fois dix mille nobles et guerriers et un nombre plus considérable d'artisans, ce qui constitue une seconde erreur. 3) Le prophète dit que la dernière déportation eut lieu la 23e année du règne de Nabuchodonosor. Le livre des Roi nous dit, au contraire ( XXV ) , que ce fut dans la dix-neuvième année de son règne, ce qui fait une troisième erreur.
27) Ezéchiel dit (XXVl.) : " ce fut la onzième année, au premier du mois, que la parole de l'Eternel vint à moi en ces termes. ... C'est pourquoi ainsi dit le Seigneur : Voici je viens contre toi, Tyr, je ferai monter contre toi des peuples nombreux, comme la mer fait monter ses vagues. ... Car voici que j'amène du nord Nabuchodonosor, roi de Babylone, le roi des rois, avec des chevaux, des chariots, de la cavalerie, et une réunion de peuples nombreux ; ... il fera tomber par le fer tes filles dans les champs, t'entourera de digues, élèvera contre toi des remparts, et disposera contre toi des circonvallations ; il dirigera contre tes murs les coups de son bélier, et il démolira tes tours par ses haches. Le sabot de ses chevaux foulera toutes tes rues ; il fera passer ton peuple par le glaive et il renversera les monuments de ton orgueil ; ... ils pilleront ta richesse, ils feront un butin de ta marchandises, ils démoliront tes murailles ; ils ruineront tes maisons de plaisance, et ils jetteront au milieu de l'eau tes pierres, ton bois et tes décombres ... Je ferai de toi un roc aride ; tu seras un lieu pour étendre les filets, tu ne seras plus rebâtie."
Cependant tout le monde sait que Nabuchodonosor assiégea Tyr pendant treize ans et fit les plus grands efforts pour s'en emparer, mais qu'il ne réussit pas à la prendre et dut lever le siège. le prophète dit plus loin (XXIX) : " Ce fut dans la vingt septième année, le premier du mois, que la parole de l'Eternel fut à moi, savoir . fils de l'homme, Nabuchodonosor, roi de Babylone, a fait faire à son armée un grand travail devant Tyr, toute tête est chauve et toute épaule écorchée ; et il n'y eut ni pour lui ni pour son armée de récompense devant Tyr pour le travail qu'il a exécuté contre elle. C'est pourquoi ainsi dit le Seigneur . Voici que je donne à Nabuchodonosor, roi de Babylone, le pays d'Egypte, et il en emportera la richesse, en pillera le butin et en partagera la dépouille. Ce sera une récompense pour son armée. Pour son salaire, pour ce qu'il a fait, je lui ai donné le pays d'Egypte ". ... Pour dédommager Nabuchodonosor de la prédiction manquée devant Tyr, Dieu lui promet l'Egypte, mais nous ne savons pas si cette seconde promesse a eu le même sort que la première ou si elle a été accomplie. Est-ce ainsi que se réalisent les promesses de Dieu ! Dieu est-il impuissant à dégager sa parole ?
28) On dit dans Daniel (Vlll. l 3) : " et j'entendis un saint qui parlait et un autre saint dit à celui qui parlait . Combien de temps durera la vision du sacrifice journalier, et la violation de la désolation, qui fera fouler le sanctuaire et la force ? Et il me dit . Dans deux mille trois cents jours, et alors le Sanctuaire sera purifié ".
Les interprètes Juifs et Chrétiens des deux sectes ne savent où trouver la confirmation de cette prophétie. La grande majorité voit dans ce passage une allusion à la prise de Jérusalem en 161 av. J.C. par Antiochus, et elle prend le mot jour dans son acception ordinaire. Cette manière de voir a été adoptée par Josèphe, mais on y oppose une objection importante : c'est que l'événement dans lequel le Sanctuaire fut foulé aux pieds n'a duré que trois ans et demi (Josèphe V. 9), tandis que le compte du prophète donnerait six ans trois mois et dix-neuf jours.
lsaac Newton a conclu de cela que la prédiction de Daniel ne se rapportait pas à Antiochus. Dans un travail imprimé à Londres en 1803, Thomas Newton rapporte l'hypothèse que nous avons mentionnée plus haut, et la repousse par les mêmes raisons qu'lsaac Newton ; puis il ajoute que la prédiction se rapporte aux empereurs romains et aux papes. Un écrivain récent. W. Snell Chauney, dans un ouvrage publié en 1 838, et compilé, au dire de l'auteur, sur les travaux de quatre vingt cinq interprètes, ses prédécesseurs, dit, au sujet de ce passage de Daniel :"Déterminer l'époque par où doit commencer le calcul des jours a été considéré chose extrêmement difficile par les savants de toutes les époques. La majorité pense que ce calcul doit commencer à l'une des quatre époques où les rois de Perse promulguèrent les édits pour la libération des Juifs. c'est-à-dire, l'année 536, date de l'édit de Cyrus, ou l'année 518, date de l'édit de Darius, ou 458, date de l'édit adressé à Esdras par Artaxerxès Longue-Main, la septième année de son avènement, ou, enfin, l'année 444, où ce même Artaxerxès, la 20e année de son règne, permit à Néhémie de rebâtir les murailles du Temple et de Jérusalem ; et le mot jour signifie année, et les 2300 années se seraient écoulées, dans le premier cas en 1764 de l'ère chrétienne, dans le second en 1782, dans le troisième en 1 843, et dans le quatrième en 1 856. Les deux premières dates sont déjà passées ; il reste encore la troisième et la quatrième (l'auteur écrivait en l 838) me parait la plus probable des deux restantes.
D'autres comptent les 2300 années de la sortie d'Alexandre pour envahir l'Asie et combattre Darius, ce qui en amènerait la fin à l'an 1966".Cette explication donne lieu à plusieurs objections :
1) Dire qu'il est difficile de déterminer l'époque où doit commencer le calcul des jours c'est absurde. Ces jours ne peuvent compter que du moment de la vision et non d'une époque postérieure.
2) Dire que par le mot jours, le prophète a voulu entendre des années est une explication tout arbitraire. Le mot jour est toujours employé dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament dans son sens ordinaire. Y eût-il même des exemples contraires, ils ne pourraient évidemment être cités comme décisifs. L'emploi du mot jour dans un sens aussi peu ordinaire ne pourrait être considéré que comme une métaphore qui ne saurait faire loi. C'est pour cette raison que la majorité a pris le mot jour dans ces passage au sens littéral, et l'a appliqué à Antiochus, application condamnée par lsaac et Thomas Newton et par d'autres exégètes plus récents, parmi lesquels est Snell Chauncy lui-même.
3) Abstraction faite des deux explications précitées, je dirai que, les deux premières dates ne s'étant pas avérées de son temps, notre commentateur est obligé de les reconnaître fausses. La troisième ( 1843), qu'il déclarait comme plus probable, est, depuis, passée, tout aussi bien que la quatrième, 1856. Il ne reste donc plus que la cinquième hypothèse, celle d'Alexandre, qui doit se terminer en 1966. Mais comme le calcul de cette dernière hypothèse ne repose pas sur des données plus certaines, je présume qu'elle aura le même sort, et ceux qui seront en vie à cette époque, auront, sans doute, l'occasion d'en voir la fausseté comme nous voyons, nous autres, celle des quatre précédentes. En 1 833 de l'ère chrét .( 124S de notre ère) un prêtre de nom de Joseph Wolf vint à Lucknow . il entretenait des opinions analogues à celles que je viens d'exposer, et prétendait que le mot jour dans la prophétie était pour année. et que le terme des 2300 ans devait commencer à compter de la mort de Daniel arrivée en 453 av. J.C., et devait, par conséquent, finir en 1 843 ; il annonçait, donc, que la venue du Christ devait avoir lieu à cette dernière date. Ce révérend missionnaire, dans quelque ravissement extatique produit par les vapeurs des boissons, se serait imaginé d'avoir reçu une inspiration prophétique ! Des discussions eurent lieu entre lui et des savants Musulmans ; mais comme la date qu'il donnait est passée depuis dix sept ans (il semble que notre auteur écrivait son lzhar_elhaqq en 1 860), il n'y a plus lieu de nous occuper de ce rêveur. De plus les commentateurs D'Oyly et Mant disent : Il est difficile de fixer le temps précis où les dates prophétiques commencent, et où elles finissent, jusqu'à ce que les prophéties elles-mêmes s'accomplissent, et les événements en déclarent alors la certitude". Cette explication (prise de Th. Newton) est tout simplement ridicule. Dans ce cas tout aventurier pourrait faire des milliers de prédictions, sans fixer de terme, et dire : "Quand elles seront accomplies vous en verrez l'exactitude". Mais ces Messieurs sont excusables ; ils s'efforcent d'expliquer ce qui est inexplicable parce qu'il est faux dans son origine même ; un proverbe arabe dit : "Le droguiste (le fard} ne peut réparer ce que le temps a gâté".
29) On lit dans Daniel (XII. 11, 12 ) . " Et depuis le temps où le sacrifice continuel sera ôté et où l'abomination qui cause la désolation aura été introduite il y a mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attend et qui arrive à mille trois cent trente-cinq jours ".
Cette prophétie ne s'est pas plus vérifiée que la précédente ; ni le Christ des Chrétiens, ni le Christ des Juifs n'ont paru à ces dates.
30) Daniel dit (IX. 24) : " Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta Sainte Ville, pour anéantir le crime, mettre fin au péché, expirer l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et la prophétie et oindre le Saint des Saints ".
Il n'y a pas à s'occuper de cette prédiction car aucun Messie n'a paru dans le temps qui y est fixé et le Messie des Juifs n'est pas encore venu. Quant aux subtilités par lesquelles les théologiens ont voulu exploiter ce passage au profit de leur cause elles ne méritent pas qu'on s'y arrête pour les raisons suivantes :
1) Parce qu'on ne peut donner gratuitement au mot jour un sens autre que le sens littéral.
2) En admettant même l'interprétation allégorique, la prophétie ne s'applique à aucun Messie. En effet, depuis l'édit de Cyrus, qui permit aux Juifs de rentrer dans leur patrie, jusqu'à la venue de Jésus Christ, il s'est écoulé à ce que l'on croit, plus de six cents ans, ou, d'après Snell Chauncy, 536 ans. Le compte des soixante-dix semaines, ne donnerait que quatre cent quatre-vingt-dix ans. La prophétie ne peut, donc, s'appliquer au Messie des Chrétiens, et, quant au Messie des Juifs, il n'est pas trop clair qu'elle ne saurait s'appliquer à lui, puisqu'il n'a pas encore paru.
3) En admettant cette interprétation, il faudrait arrêter à Jésus la série des prophètes, et admettre que les Apôtres n'ont pas de mission divine, ce qui est contraire à la croyance chrétienne, selon laquelle les Apôtres sont supérieurs à Moïse et à tous les prophètes hébreux. Pour se convaincre de cette supériorité il suffit de, se rappeler que Judas Iscariote était un de ces hommes inspirés, et pleins du Saint-Esprit.
4) D'après cette théorie, il faudrait admettre aussi la cessation de toute nouvelle vision ou inspiration divine, ce que nos adversaires n'admettent pas, puisqu'ils prétendent que des hommes de bien peuvent encore avoir des visions.
5) Watson rapporte dans le 3ème vol. de ses "Theol. Tracts" une lettre du Dr. Grabe, où il est dit que ce passage "a été altéré par les Juifs, et qu'il est impossible de l'appliquer à Jésus dans l'état actuel du texte hébraïque". Ainsi, d'après l'un des interprètes chrétiens les plus accrédités, le texte actuel, tel que le possèdent les Juifs, n'autorise pas les applications qu'on a voulu en faire, à moins d'accuser les Juifs d'une altération que les Protestants dans tous les cas n'ont pas le droit de leur reprocher. Et si le texte même présente des altérations, quelle autorité peuvent avoir les traductions qui sont faites par les Chrétiens ?
6) Le mot Messie s'applique chez les Juifs à tout roi, bon ou mauvais. Le 17° Psaume dit (50 ) . " auteur de tant de miracles, soutien de la maison de ton Messie David et de ses descendants pour toujours ". De même dans le 131ème Psaume on donne le nom de Messie à David, qui a été un des bons rois d'Israël, et dans le 1er Samuel (XXVI.) ou le donne à Saül qui a été l'un des plus mauvais. " et il dit à ses hommes : A Dieu ne plaise que je fasse pareille chose à mon maître, à l'Oint du Seigneur. ... Je ne mettrai point ma main sur mon Seigneur, car il est l'Oint de l'Eternel ". On trouve la même expression dans le 26e chapitre du même livre et dans le 1er chap. du 2ème Samuel. le mot Messie ne s'applique pas seulement aux rois d'Israël, on le donne aussi à des rois étrangers. On lit dans Isai'e (XLV. 1) : "voilà ce que dit le Seigneur à mon Messie Cyrus que j'ai pris par la main "... Voilà le nom de Messie donné à un roi de Perse qui n'a d'autre mérite que celui d'avoir donné la liberté aux Juifs, et de leur avoir permis de rebâtir le Temple.
33) Dans le 7ème chap. du 2ème Samuel, on lit la promesse que Dieu fit aux Israélites par la bouche du prophète Natan, en ces termes (10, 11) : " Et je ferai une place pour mon peuple Israël, et je l'y établirai, et il suivra la bonne route et ne se laissera plus égarer par les pervers ... Savoir, depuis le jour que j'ai donné des Juges à mon peuple lsraël ".
Dieu promet ici aux Israélites de les établir dans ce lieu, c' est à dire, Jérusalem, et de ne plus permettre à personne de leur faire du mal ni de troubler leur tranquillité. Les Juifs s'établirent bien à Jérusalem, mais les promesses de Dieu restèrent sans accomplissement. Les rois de Babylone envahissent, par trois fois, le territoire juif pillent, saccagent, mettent tout à feu et à sang. D'autres rois les inquiètent, et enfin Titus donne le dernier coup à la nationalité juive, fait périr plus d'un million par le glaive et la faim, prend 97 000 prisonniers ; et leurs descendants son actuellement dispersés dans toutes les parties du monde !
34) Dans le même chapitre ( 12-16), Dieu promet à David, par la bouche de Natan, ce qui suit : " Quand tes jours seront accomplis, que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai après toi ta postérité, qui sortira de toi, et j'affermirai son règne. Lui (ce fils) bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai le trône de son règne à toujours. Je serai pour lui un père, et il sera un fils pour moi ; que s'il commet quelque iniquité, je le châtierai avec une verge d'homme et avec des plaies des enfants des hommes. Mais ma bienveillance ne se retirera point de lui, comme je l'ai retiré de Saül, que j'ai éloigné de devant moi. Ta maison et ton règne seront assurés pour toujours devant toi ; ton trône sera affermi à jamais ".
Cette promesse est rapportée dans les termes suivants par le 1er Chroniques (XXII. 9, 10) : " vois, il t'est né un fils, ce sera un homme de repos, et je lui donnerai du repos de tous ses ennemis à l'entoure, car Salomon sera son nom, et je ferai venir la paix et la tranquillité sur Israël pendant son temps. C' est lui qui bâtira une maison à mon nom, et il me sera un fils, et moi je lui sera un père ; je consoliderai le trône de son royaume sur Israël pour toujours ". Selon cette promesse de Dieu - on ne peut plus formelle - la maison de David devait jouir du pouvoir à Perpétuité cependant, il y a bien longtemps que cette maison ne règne plus.
35) Paul, le Sanctifïé des Trinitaires, rapporte ces paroles de Dieu concernant Jésus (Héb. 1. 6 ) . " Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils ". Les interprètes voient dans ce passage une allusion à celui de Samuel qui j'ai cité plus haut. Cette opinion n'est pas soutenable pour plusieurs raisons :
1) Parce qu'il est dit, dans les Chroniques, que le nom du fils sera Salomon.
2) Parce qu'il est dit, dans le passage de Samuel, aussi bien que dans les Chroniques, que ce fils " bâtira une maison à mon nom ", ce qui ne peut s'appliquer qu'à Salomon, le Christ étant né mille trois ans après la construction du Temple, et ayant toujours prédit la destruction de ce monument, ainsi qu'on peut le voir par Matthieu (XXIV), et comme nous le verrons aussi plus loin.
3) Il est dit dans les Ecritures que ce fils sera roi, et Jésus n'était qu'un pauvre homme, au point qu'il put dire de lui-même : "Les renards ont des tanières et les oiseaux de l'air ont des nids ; mais le Fils de l'Homme n'a point où reposer sa tête " (Matth. VIII. 20).
4) Il est dit dans le livre de Samuel . " S'il commet quelque iniquité, je le châtierai ". Ceci ne peut s'appliquer qu'à un homme, sujet à défaillance et à errer comme Salomon qui, vers la fin de sa vie, au dire de la Bible, se livra à l'adoration des dieux étrangers et leur bâtit des temples, tandis qu'il ne convient aucunement à Jésus pur et infaillible, selon la croyance chrétienne.
5) Il est dit dans le 1er Chroniques : " Et il sera un homme de paix, et je lui donnerai du repos de tous ses ennemis ". Jésus n'a pas eu un moment de repos depuis son enfance, jusqu'au moment où, au dire des Chrétiens, il fut mis à mort ; il mena une vie errante et agitée, terminée par un affreux supplice. Tandis que la vie de Salomon correspond littéralement à la promesse contenue dans ce passage.
6) Il est dit dans le même passage . " Je ferai venir la paix et la tranquillité sur Israël ". On sait que du temps de Jésus, les Juifs étaient sous la domination romaine, réduits à la plus grande impuissance.
7) Salomon a reconnu dans cette prophétie une allusion à lui même, ainsi qu'on le voit par le 6e chap. du 2ème Chroniques. Si l'on prétend que cette prédiction, bien qu'elle se rapporte en apparence à Salomon, fait allusion, en réalité, à Jésus, qui est descendant le Salomon, je répondrai qu'aucun des traits qu'on attribue au fils qui devait venir ne correspond à ceux du Christ ; j'ajouterai même que, abstraction faite de ces traits, l'application de la promesse n'est pas, non plus, praticable en vertu de l'opinion de la majorité des exégètes modernes ; car, pour concilier la contradiction existante entre les deux généalogies de Matthieu et de Luc, ces Messieurs allèguent que le premier a donné celle de Joseph, et le second celle de Marie ; cette opinion est, même, celle de l'auteur du Mizan. Or, Jésus n'est pas le fils du menuisier Joseph ; reconnaître la paternité de ce dernier c'est prendre un fantôme pour un être réel. Jésus est le fils de Marie, que la paix soit sur eux, et par conséquent il n'est pas le descendant de Salomon, mais de Natan ; la promesse, donc, faite à Salomon ne lui est pas applicable.
37) On lit dans le 1er Rois (XVII.), au sujet de prophète Elie . " La parole de l'Eternel lui fut adressée disant ; Va-t'en d'ici, dirige-toi vers l'Orient, et cache- toi près du torrent de Kérith, vis-à-vis du Jourdain. Tu boiras de l'eau du torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de t'y nourrir. Il partit et agit selon la parole de l'Eternel ; il s'en alla et demeura près du torrent de Kérith, qui est vis-à-vis du Jourdain. les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin. et du pain et de la viande le soir, et il buvait de l'eau du torrent ".
Le mot "Ourim" a été traduit par "corbeaux" dans toutes les versions, excepté Jérôme, qui traduit " Arabes", mais dans les éditions postérieures de la Vulgate, on changea, comme d'habitude, le mot " Arabes" en "corbeaux", suivant la tradition. Cet épisode a été un sujet incessant de plaisanteries pour les adversaires de la religion chrétienne. Horne serait disposé à adopter la version de Jérôme pour faire cesser le scandale. Il dit (vol. 11. p. 629 ) . "On a demandé comment il pouvait se faire que des corbeaux, oiseaux impurs, eussent été chargés de nourrir le prophète et de lui apporter sa provision journalière". Le texte dit "Ourim", qui veut dire " Arabes". Ce mot est employé dans le même sens dans le 2ème Chroniques (XXI. 16), dans Néhémie (1V. 7). On sait, par le Perechet Riba, commentaire hébreu sur la Genèse, qu'Elie avait reçu l'ordre de se cacher dans les environs de Beth-Châné ; Jérôme dit que les frontières de l'Arabie, et que c'est à eux que le prophète doit sa vie. Ce témoignage de Jérôme est précieux ; bien que dans les éditions de la Vulgate on lise le mot "corbeaux", pour "Ourim". Cette leçon est contredite par Néhémie, par les Chroniques, et par Jérôme. La traduction Arabe entend ce mot dans le même sens, de même que le célèbre Jarchi. Comment aurait-on pu envoyer de la viande par des oiseaux aussi impurs à un prophète qui était rigide observateurs de la loi ? Je crois par conséquent que le prophète fut nourri par une tribu qui s'appelait "Ourim". Les Protestants n'ont pas de choix ici ; en adoptant la leçon de Horne, ils convaincraient d'erreur tous les autres interprètes. qui ont suivi la leçon commune ; en adoptant, au contraire, le texte hébreux, ils convaincraient d'erreur un de leurs théologiens les plus accrédités.
38) On lit dans le ler Rois (VI. 1) que Salomon bâtit une maison à l'Eternel dans l'année de 480 de la sortie d'Egypte. Les interprètes considèrent cette date comme erronée. Adam Clarke dit à ce sujet (Comm., vol. II. p. 1293 ) . "On n'est pas bien d'accord sur la date ; le texte hébraïque porte 480 ; la version grecque, 440 ; Glycas, 330 ; Melchior Canus, 590 ; Josèphe, 592 ; Sulpicius Sévérus, 588 ; Clément d'Alexandrie, 570 ; Cédrénus, 672 ; Codomane, 597 ; Vossius et Capellus, 580 ; Sérarius, 6S0 ; Nicolas. Abraham, 527 ; Maestlinus, 592 ; Petavius et Valthérus, 520 ." Cette discordance prouve que les écrivains profanes ne croyaient pas à l'inspiration du texte hébraïque ; s'ils avaient cru que tout ce qui est contenu dans ce texte venait de Dieu, ils n'auraient pas, à coup sûr, cherché d'autres dates.
39) On lit dans Matthieu (1. 17 ) . " Toutes les générations d'Abraham à David sont au nombre de quatorze, et de David à la captivité de Babylone, il y a quatorze générations, et de la captivtté de Babylone au Christ, il y a quatorze générations ".
On divise, ainsi, le temps qui s'est écoulé entre Abraham et le Christ en trois périodes, comprenant chacune quatorze générations, la première période se termine à David. On ne doit pas compter David dans les générations de la seconde période, qui commence, dans ce cas, avec Salomon, et finit avec Jéchonias ; Jéchonias. ne doit pas, non plus, être compté avec les générations de la troisième période, dont la première est celle de Salathiel, ce qui en réduirait le nombre à treize. Porphyrius avait déjà fait remarquer cette erreur au 3ème siècle, et toutes les explications qu'on en a données depuis sont loin de nous satisfaire.
39-42) On dit dans Matthieu (I. 11) : " et Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la captivité de Babylone ". Josias était donc en vie du temps de la captivité de Babylone. Mais il faut remarquer :
1) Que Josias mourut douze ans avant cet événement, et eut pour successeur pendant trois mois son fils Joachaz, ensuite son autre fils Joïakim ou Joachim, qui régna onze ans, et eut pour successeur son fils Joïakin ou Joachin, qui régna trois mois, fut vaincu par Nabuchodonosor et transporté avec une partie du peuple à Babylone.
2) Que Jéchonias est le petit-fils de Josias, et non son fils, comme nous venons de le dire.
3) Que Jéchonias. avait dix-huit ans lors de la captivité de Babylone, et que c'est une erreur de dire qu'il soit né pendant la captivité.
4) Que Jéchonias n'avait point de frères, et que c'est son père qui en avait trois. On voit combien il y a d'erreurs dans ce peu de mots. C'est pour dissiper les difficultés, que soulève ce passage, que Calmet a proposé de lire le V. 11 de Matthieu de la manière suivante : " Et Josias engendra Joakim et ses frères, et Joakim engendra Jéchonias vers le temps de la première captivité de Babylone ". (Ad. Clarke ad. Matth.). Ainsi, pour faire disparaître une difficulté, ces Messieurs proposent d'interpoler le texte ; mais en adoptant, même, cette interpolation arbitraire, il reste toujours l'objection que nous avons mentionnée plus haut au N° 3. Je crois que le nom de Joachim aura été omis, avec intention, par quelque pieux ecclésiastique, qui n'a pas voulu que ce nom figurât dans la généalogie du Christ, sachant que le Christ, comme descendant de Joachim, n'aurait pas pu s'asseoir sur le trône de David, ni être le Messie. Il n'a pas vu que, pour éviter cette difficulté, il en créait d'autres en grand nombre : peut-être aussi aura-t-il vu ces difficultés mais il aura préféré exposer Matthieu au reproche d'inexactitude historique, plutôt que de compromettre le titre du Christ au trône de David.
43) De Juda à Salmon, il s'est écoulé près de 300 ans, et de Salmon à David quatre cents ans. Matthieu place sept générations dans cette première période, et cinq générations dans la seconde. Ceci est évidemment erroné, car on vivait plus longtemps dans la première période que dans la seconde.
44) Le nombre des générations de la seconde période est de dix-huit, selon le 1er Chroniques, et non de quatorze, comme l'a dit Matthieu. Newman a dit à ce sujet, avec un sentiment d'amertume, que dans le dogme chrétien, il était absolument nécessaire d'admettre que un et trois fussent le même nombre, et qu'il faudra admettre, aussi, que quatorze et dix-huit sont un même nombre, parce que l'Ecriture Sainte ne peut ni errer, ni se contredire.
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45) 46) Matthieu dit (1. 8) : " Joram engendra Ozias. ou Hozzias ". Ce que n'est pas exact : La bible est elle parole de dieu? 45) 46) Matthieu dit (1. 8) : " Joram engendra Ozias. ou Hozzias ". Ce que n'est pas exact : 1) Parce qu'Ozias, ou Hozzias, était fils d'Amatsia, fils de Joas, fils d'Achazias, fils de Joram. Trois générations de souverains disparaissent, ainsi, d'un trait de plume. Cependant c'était des rois assez renommés comme on le voit par 2ème Rois VIII., XII., XIV., et 1er Chron. XXII., XXIV., XXV. Aucune raison n'est assignée pour cette suppression, de sorte qu'on ne peut l'attribuer qu'à une erreur. Quand un historien détermine une époque, et indique le nombre des générations qui s'y sont succédées, s'il en omet dans l'énumération quelques-unes, par oubli, ou de propos délibéré, il ne peut que mériter le blâme.
2) Son nom était Asarias ou Azaria. et non Ozias ou Hozzias, ainsi qu'on le voit par ler Chron. III. et 2ème Rois XIV., XV.
47) Matthieu dit (1. 12) que Zorobabel est fils de Salathiel. C'est une erreur, car Zorobabel est fils de Fedaïa ou Pedaïa, et neveu de Salathiel ( l Chron. III;).
48) Selon Matthieu ( I . 13), Ebihod serait fils de Zorobabel. C'est encore une erreur. Zorobabel a eu cinq enfants (1 Chron. III. 19), mais aucun d'eux ne s'appelait Ebihod. C'est la onzième erreur que nous relevons dans la généalogie du Christ selon Matthieu. si à ces erreurs nous ajoutons les différences que nous avons relevées, à la l ère section, entre sa généalogie et celle de Luc, nous avons dix-sept erreurs. Ainsi l'inspiration évangélique de Matthieu pour ce seul chapitre aurait dix-sept invalidations (litt. égratignures).
49) Matthieu rapporte l'histoire des Mages qui arrivèrent à Jérusalem en suivant l'étoile. Or, quelques comètes se meuvent d'Occident en Orient, d'autres d'Orient en Occident. Beth-léhem est au sud de Jérusalem, comment l'étoile aurait-elle pu aller de Jérusalem à Beth-léhem ?
50) On lit dans le 1er chap. de Matthieu : « Et tout cela eut lieu afin que fût accompli ce que le Seigneur a dit par le prophète, disant : Voici, une vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel, ce qui, interprété, est Dieu avec nous ».
Le prophète dont il est parlé ici est lsaïe, qui a dit (VII. 14 ) . « Voici, le Seigneur vous donnera lui-même un signe. La jeune fille deviendra enceinte et enfantera un fils, et le nommera Emmanuel »....Nous ferons ici quelques observations :
1) Le mot hlm' (Alma}, qu'on traduit ordinairement par vierge. dans ce passage d'lsaïe, veut dire simplement jeune fille. Ce mot se retrouve dans les Proverbes (XXX.) dans le sens de jeune fille. Les trois premières versions grecques d'Aquila, de Symmachus. et de Teodotion, et, surtout cette dernière, qui est si estimée, disent tout simplement "jeune fille..."
2) Personne n'a jamais appelé Jésus du nom d'Emmanuel .. lorsque l'ange apparut à Joseph, il lui dit : " tu l'appelleras Jésus ". Gabriel dit à Marie : " tu deviendras enceinte et tu auras un enfant, que tu appelleras Jésus ". Jésus lui-même ne fait jamais allusion à son nom d'Emmanuel.
3) Le fait auquel se rapporte ce passage d'lsaïe (chap. VIl.) ne permet pas d'y voir une allusion à Jésus. Rassan ou Retsin. roi d'Aram, ou Syrie, et Pekah. roi d'lsraël, étaient venus assiéger Jérusalem où régnait Achaz. fils de Jotham. roi de Juda, L'union de ces deux rois avait fort découragé Achaz. et pour le consoler Dieu révéla à lsaïe que la puissance de Retsin et de Pekah n'aurait pas duré longtemps. Comme signe de leur destruction prochaine Dieu révéla à lsaïe qu'une jeune fille deviendrait enceinte, qu'elle aurait un fils appelé Emmanuel ( Dieu avec nous ), et qu'avant que ce garçon pût distinguer le bien du mal, le pays des deux rois ennemis serait désolé. En effet, vingt et un ans après, le pays de Pekalt fut ravagé. La naissance de l'enfant devait donc arriver avant cet événement pour que la prophétie pût s'accomplir. On sait que Jésus est postérieur à ces faits de 721 ans. Plusieurs interprètes chrétiens ont pensé qu'lsaïe voulait parler de sa femme qui était enceinte. et il promettait que le pays serait délivré de ses ennemis avant que l'enfant qu'elle portait eût atteint l'âge de raison. Cette opinion a été soutenue par le Dr. Benson, et elle me semble mériter d'être prise en considération.
51) On lit dans Matthieu (11. 15) : " Et il y resta (en Egypte) jusqu'à la mort d'Hérode, selon cette parole du prophète : J'ai appelé mon fils d'Egypte ". C'est une allusion à Osée (XI. 1 ) . " Quand Israël était jeune, je l'aimais, et de l'Egypte j'ai appelé mon fils ".
Il n'y a ici absolument aucune allusion à Jésus. Dieu rappelle à son peuple les bienfaits dont il l'a comblé du temps de Moïse, et il lui reproche d'avoir adoré les dieux étrangers, et d'avoir élevé des autels à des idoles. Ce reproche ne peut pas s'adresser aux contemporains de Jésus, ni à Jésus lui-même. Depuis la captivité de Babylone les Juifs ne se départirent plus du plus rigide monothéisme.
52) On lit dans Matthieu (II. 16 ) . " Alors Hérode voyant que les Mages s'étaient moqués de lui, fut fort en colère ; et ayant envoyé ses gens, il fit mettre à mort tous les enfants qui étaient dans Beth-léhem et dans tout son territoire, depuis ceux de deux ans et au dessous, selon le temps, dont il s'était exactement informé des Mages ".
Il y a ici une double erreur, erreur de fait et erreur de jugement. Quant au fait lui-même, aucun historien, pas même Josèphe, n'en fait mention ; et il est à remarquer que Josèphe écrivait vers le temps d'Hérode, qu'il recherchait tous les faits qui pouvaient être à sa charge, et qu'il n'aurait certainement pas négligé de noter un crime aussi odieux que le massacre des petits enfants. Il y a de plus un manque absolu de jugement à admettre un pareil fait, lorsqu'on sait que Beth-léhem était une toute petite ville, très près de Jérusalem, sous la domination d'Hérode, et qu'il eût été très facile, dans ces conditions de retrouver la maison où les Mages étaient allés, et de s'épargner le meurtre d'une foule d'innocents.
53) On lit dans Matthieu (II. 17, 18) : " Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : On a ouï dans Rama des cris, des lamentations, des pleurs, et de grands gémissements ; Rachel pleurant ses enfants ; elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus ".
C'est une fausse application d'un passage qu'on retrouve, à un tout autre événement, c'est à dire, à la guerre avec Nabuchodonosor, à la mort de plusieurs milliers d'lsraëlites, et à la captivité de Babylone . au nombre des morts se trouvaient beaucoup de descendants de Rachel, et le prophète nous la représente se désolant sur le sort de ses enfants.
Note de le l'auteur : Il paraît, des paroles du prophète, confirmées par l'Evangéliste que les âmes, dans le monde du Barzakh, voient les malheurs qui arrivent à leurs parents ou amis sur la terre, et en éprouvent du chagrin ;ce qui serait contraire à la croyance des Protestants.
54) Matthieu dit (II. 23) : " Et il alla demeurer dans une ville appelée Nazareth .. de sorte qu'il fut accompli ce qui avait été dit par les prophètes ; il sera appelé Nazaréen ". On ne retrouve rien de semblable dans aucun prophète : Les juifs réclament vivement contre cette falsification des textes, ils croient même qu'aucun prophète ne peut venir de la Galilée et encore moins de Nazareth, ainsi qu'on le voit par Jean (VIII. 52). Les exégètes chrétiens tâchent de concilier ces contradictions (XI.) par des hypothèses qui ne sont que des palliatifs et ne méritent pas qu'on s'en occupe.
55) Le 1er verset du 3e chapitre de Matthieu est ainsi conçu . "En ce temps-là Jean-Baptiste vint, et il prêchait dans les déserts de la Judée ".
A la fin du 2ème chapitre l'Evangéliste nous a déjà dit qu'Hérode était mort, qu'Archélaüs lui avait succédé, et que Joseph était allé en Galilée avec son fils et sa femme. Ainsi les mots "en ce temps". par les quels commence le 3e chapitre, doivent se rapporter au règne d'Archélaüs, et à l'établissement de Joseph en Judée. Or cela est inexact, car Jean-Baptiste ne commença ses prédications que 28 ans après ces événements.
56) On lit dans Matthieu (XIV. 3) : " Car Hérode avait fait prendre Jean, et l'avait fait lier et mettre en prison à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère ". Le mari d'Hérodias s'appelait Hérode et non Philippe (cf Josèphe, lib. XVIII. chap. 5).
57) Matthieu (XII. 3. 4 ) . " Mais il leur dit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, ayant faim, tant lui que ceux qui étaient avec lui ; comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, dont il n'était pas permis de manger, ni à lui ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux seuls sacrificateurs!"
Ces versets contiennent une inexactitude que je relèverai plus loin (n° 92).5S0. Le 27ème chap. de Matthieu contient ces mots . " Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Ils ont pris trente pièces d'argent, qui étaient le prix de celui qui a été apprécié, et que les enfants d'Israël ont mis à prix ". Nous verrons plus loin qu'il y a ici une erreur (lib. II. sec. II. 29).
59) On lit dans Matthieu (XXVII. 5 l-53) : « En même temps le voile du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'au bas, la terre trembla, des rochers se fendirent ; des sépulcres s' ouvrirent , et plusieurs corps des saints, qui étaient morts, ressuscitèrent ; et étant sortis de leurs sépulcres, après sa résurrection, ils entrèrent dans la Sainte-Cité et ils furent vus de plusieurs personnes ».
Toute cette histoire ne mérite aucune considération. Le savant Norton, défenseur zélé des Evangiles, est obligé de la repousser pour plusieurs raisons qu'il expose, et dit en terminant : ... "Ce conte doit être considéré comme une fable ; probablement une qui, en commun peut-être avec d'autres à présent tout à fait oubliées, était en circulation parmi les couvertis Juifs après la destruction de Jérusalem. Quelqu'un, qui possédait un exemplaire de l'Evangile hébreu de Matthieu, peut avoir écrit le fait en marge de son exemplaire, qui, dans la suite, a été incorporé au texte dans des copies postérieures et, enfin, une ou plusieurs de ces copies peuvent être tombées entre les mains du traducteur grec".
Ce récit donne lieu à plusieurs critiques : 1) Après la mort de Jésus, les Pharisiens allèrent chez Pilate, et lui dirent : " Seigneur nous nous souvenons que, quand ce séducteur vivait, il disait : je ressusciterai dans trois jours. Commande, donc, que le sépulcre soit gardé sûrement jusqu'au troisième jour ". "On sait en outre que Pilate, avec sa femme, n'avait consenti qu'à regret à l'exécution de Jésus. Or s'il est vrai que la terre trembla, que les tombeaux s'ouvrirent, on ne peut pas croire que les Pharisiens eussent osé parler de Jésus comme d'un Séducteur, ni que Pilate eût pu les écouter jusqu'au bout. ayant des faits aussi éclatants devant ses yeux
2) Ces bouleversements de la nature n'auraient pas manqué de convertir beaucoup de païens et de Juifs s'ils s'étaient produits réellement. lorsque les langues de feu descendirent sur les Apôtres, et que ceux-ci parlèrent plusieurs idiomes à la fois, plus de trois mille personnes se convertirent (Act. II.) ; est-il possible que des miracles plus étonnants encore n'aient touché personne ?
3) Des faits aussi éclatant et aussi contraires à l'ordre de la nature, s'ils avaient réellement eu lieu, n'auraient pas manqué d'être mentionnés par tous les historiens de cette époque : nul n'en dit mot, si ce n'est Matthieu ! En supposant même que, par esprit de haine ou par une excessive partialité, les historiens profanes eussent à dessein passé sous silence des faits si remarquables, comment se fait-il que les chroniqueurs chrétiens, surtout Luc, si exact, si avide de miracles, n'en dise mot ? Comment expliquer le silence des autres Evangélistes sur ces faits, lorsque nous les voyons en mentionner d'autres bien plus insignifiants ? Luc et Marc ne parlent que du voile du Temple, et passent sous silence tous les autres miracles.
4) Le voile du Temple était de lin extrêmement fin. Y a-t-il rien d'étrange qu'il se soit déchiré ? Et que veut dire ce détail de " haut en bas ?'. Et comment le Temple lui-même put-il rester debout ?
5) La prétendue résurrection de plusieurs saints serait contraire à la doctrine professée par Paul, car il a dit que le Christ est " le premier des ressuscités ". Tout porte par conséquent à confirmer l'opinion de Norton, et nous autorise à croire que la traducteur de Matthieu, à l'instar d'un homme qui "ramasse du bois dans l'obscurité", n'a pas su distinguer le vrai du faux, l'authentique de l'apocryphe, et qu'il a tout traduit sans examen. Est-ce sur un pareil texte que l'on peut se fonder avec assurance ? Non, par Dieu.
60) 61) 62) On lit dans Matthieu (XII 39, 40) : " Mais lui, répondant, leur dit : La race adultère et méchante demande un miracle ; mais il ne lui en sera accordé aucun autre que celui du prophète Jonas. Car comme Jonas fut dans le ventre d'un grand poisson trois jours et trois nuits, ainsi le Fils de l'Homme sera dans la sein de la terre trois jours et trois nuits ".
On lit plus loin dans le même Evangile (XVI. 4) : " Cette race méchante et adultère demande un miracle, mais on ne lui accordera aucun autre, que celui du prophète Jonas ". L'Evangéliste rapporte aussi ces parole des Pharisiens à l'égard de Jésus (XXVll. 63) : " Nous nous souvenons que quand ce séducteur vivait, il disait : Je ressusciterai dans trois jours ".
Il faut remarquer maintenant que Jésus fut crucifié le vendredi vers midi (Jean XIX. ) . qu'il mourut à la neuvième heure, et que Joseph demanda son corps à Pilate le soir pour l'ensevelir (Marc), ce qui a eu lieu, sans doute, la veille du samedi ; le corps disparut le dimanche à l'aube selon Jean ; ainsi il ne serait resté dans "le sein de la terre" qu'un jour et deux nuits, au lieu de trois jours et trois nuits. Paley et Channing reconnaissent cette erreur, mais l'attribuent à Matthieu, qui, selon eux, n'aurait pas bien compris les paroles de Jésus : "Le Messie", disent-ils, "a voulu dire que ceux qui l'écoutaient devaient se contenter de ses paroles, et ne pas demander de miracle pour se convertir, de même que les habitants de Ninive n'eurent pas besoin d'un miracle pour prêter foi à Jonas". De l'aveu de ces deux interprètes, l'erreur est attribuable uniquement à une méprise de Matthieu. Matthieu n'écrivait donc pas sous l'inspiration divine. S'il s'est trompé ici, il peut s'être tout aussi bien trompé ailleurs . quelle foi peut-on, dans cet état des choses, accorder à son témoignage ?
63) Matthieu dit (chap. XVI 27, 28) : " Car le Fils de l'Homme doit venir dans la gloire de son père avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. Je vous dis en vérité, qu'il y a quelques-uns, de ceux qui sont ici présents, qui ne mourront point, qu'ils n'aient vu le Fils de l'Homme venir en son règne ".
Tous ceux qui étaient présents alors sont morts, et leurs corps sont retournés à la poussière depuis dix-huit cents ans, et aucun d'eux n'a vu le Fils de l'Homme, dans la gloire de son père, descendre pour rétribuer chacun selon ses œuvres.
64) Matthieu dit (X. 23) : " Mais quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre ; car en vérité je vous dis que vous n'aurez pas achevé d'aller par toutes les villes d'lsraël que le Fils de l'Homme ne soit venu ". Cette promesse ne s'est pas plus réalisée que la précédente.
65-68) On lit dans l'Apocalypse (III. 11) ces paroles de Jésus : " Je vais venir bientôt " ; et plus loin, au chap. XXII. 7, 10, 12 : " voici, je vais venir bientôt. ... Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; car le temps est proche. ... voici je vais venir bientôt ". On sait de quelle manière ces promesses se sont vérifiées.
69-75) Il est dit dans l'Epître de Jacques (ver. 8) : " Préparez-vous et fortifiez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche ". On trouve à peu près le même avertissement dans la 1 ère Epître de Pierre (V. 4) ; de même dans la 1ère Epître de Jean (XI. 18) : "Mes enfants, c'est la dernière heure ;" et dans la 1 ère aux Thessaloniciens (1V. 15) : " Car nous vous déclarons ceci par la parole du Seigneur, c'est que nous qui vivrons et qui resterons sur la terre, à la venue du Seigneur, nous ne préviendrons point ceux qui seront morts. Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, dès qu'il aura donné le signal par la voix d'un archange et par la trompette de Dieu ; et ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite nous, qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, et nous serons toujours avec le Seigneur ".
Ce même Paul dit aussi dans l'Epître aux Philippiens (1V. 5 ) . " Le Seigneur va venir " et dans la 1 ère aux Corinthiens (XII) : " Nous qui sommes parvenus aux derniers temps " et plus loin (XV. 51, 52) : " Nous ne seront pas tous morts, mais nous seront tous changés en un moment, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette ; car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons changés ".
C'est la croyance des premiers Chrétiens qui est exprimée dans ces passages, comme nous le verrons, aussi, plus loin ; le temps a prouvé que c'était une erreur.
76-78) Il est dit au chap. xxiv. de Matthieu que Jésus était assis sur le Mont de Oliviers lorsqu'on vint lui demander à quel signe on reconnaîtrait le temps de la destruction du Temple et de la résurrection des morts. Après avoir énuméré les signes précurseurs de la fin du monde, le Christ ajoute qu'aussitôt après on verra apparaître le Fils de l'Homme dans sa gloire. Jusqu'au vers. 28, il s'agit seulement de la destruction du Temple ; mais le ver. 29 et les suivants se rapportent au jour du jugement dernier et à la venue du Christ. C'est l'avis de Paley..., et d'autres théologiens protestants : " Et aussitôt après l'affliction de ces jours là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera point sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l'Homme paraîtra dans le ciel, alors aussi toutes les tribus de la terre de lamenteront, en se frappant la poitrine, et elles verront le Fils de l'Homme venir sur les nuées du ciel, avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec un grand son de trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis un bout des cieux jusqu'à l'autre bout. ... Je vous dis en vérité que cette génération ne passera point, que toutes ces choses n'arrivent. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ".
La venue du Christ et le jugement dernier doivent donc coïncider avec la destruction du Temple. ainsi qu'on le voit par les mots " Et aussitôt après l'affliction de ces jours-là " . Les contemporains de Jésus avaient donc raison de regarder comme prochaine la fin de toutes choses, de même que les Apôtres et les premiers Chrétiens, auxquels on avait assuré que cette génération là ne serait pas passée que toutes ces choses ne se fussent accomplies. Et pourtant cette génération a passé, et bien d'autres après elle, et les cieux et la terre ne sont point passés. Le même récit se trouve dans Marc (XIII.), et dans Luc (XXI.), ce qui représente trois erreurs, la même prédiction étant rapportée par trois Evangélistes.
79-81) On lit dans Matthieu (XXIV. 2) ces paroles de Jésus : " Je vous dis en vérité qu'il ne restera point ici pierre sur pierre qui ne soit renversée ". Les interprètes Protestants disent que ces mots signifient que toutes les fois qu'on tentera de rebâtir le Temple, les constructions seront renversées. L'auteur de l'ouvrage "Démonstration de la Religion de Vérité" Tahqiq-din- Elhaqq , imprimé en 1846, dit à ce propos (p. 394) : "L'Empereur Julien l'apostat, voulut, trois cents ans après le Christ, rebâti le Temple pour démentir cette prédiction. A peine eut-il commence a poser les fondements, il s'éleva des globes de feu qui firent reculer les ouvriers, et depuis lors aucun n'a essayé de démentir les paroles de celui qui a dit : Le ciel et la terre passeront, et mes paroles ne passeront point".
Le Dr. a écrit ce qui suit, dans un ouvrage qui a été traduit en persan sous le titre de " Kéchful-athar fi-qisas-ambia Béni Israïl" (p. 70) "L'Empereur Julien permit aux Juifs de rebâtir Jérusalem et le Temple, et leur promit qu'il les rétablirait dans leur ancienne patrie. Les Juifs, on le comprend, apportèrent à cette tâche une ardeur égale à celle de Julien lui-même, et commencèrent la construction du Temple. Mais cela était contraire aux paroles de Jésus, et ne put se réaliser malgré le zèle et l'empressement des Juifs, et les encouragements que leur prodiguait l'Empereur. Les historiens païens rapportent que des boules de feu, sorties du sein de la terre et brûlant quelquefois les ouvriers, rendirent la place inaccessible, tellement qu'on fut obligés de renoncer à l'entreprise".
Cette tradition est erronée, ainsi que celle que nous rapporteront plus loin, dans ce chapitre. Thomas Newton dit ( Com. sur les Prophéties, vol. II. pp. 63, 64, éd. de Londres, 1803) : "Omar fut l'un des plus grands conquérants qui aient jamais désolé la terre, et durant un califat de dix ans et demi, il conquit toute la péninsule arabique, la Syrie, la Perse, l'Egypte, assiégea et prit Jérusalem qui se rendit en 637, après un siège prolongé ; il fit aux habitants chrétiens de cette ville des conditions très larges et ne toucha à aucune de leurs églises. Il demanda seulement à l'évêque un emplacement pour y construire une mosquée. L'évêque lui indiqua la roche de Jacob et le site de l'ancien Temple de Salomon ; les Chrétiens avaient rempli ce lieu d'immondices et d'ordures, par dépit pour les Juifs ; Omar en fit faire le déblai en y travaillant de ses propres mains, par dévotion et par respect pour le lieu, exemple qui fut suivi par tous les chefs de son armée ; il y fit élever une mosquée, et c' est la première qui ait été bâtie à Jérusalem, et on dit que c'est là qu'Omar fut tué par un esclave. Le douzième Calife, Abdel-Malek ben-Merwan, agrandit cette mosquée et y ajouta de nouvelles constructions".
Il résulte donc des paroles de Newton que la Mosquée d'Omar est construite sur le lieu même du Temple de Salomon, et cette mosquée subsiste depuis plus de douze cents ans ; comment les paroles, que les Chrétiens attribuent à Jésus, ont-elles pu passer, bien que le ciel et la terre ne soient point passés encore ? Cette prophétie étant aussi rapportée par Marc (XIII. 2), et par Luc (XXI. 6), nous pouvons pour cela compter trois erreurs.
82) On lit dans Matthieu (XIX. 28) : " Et Jésus leur dit : Je vous dis en vérité, à vous qui m'avez suivi, que lorsque le Fils de l'Homme sera assis sur le trône de sa gloire, dans le renouvellement qui doit arriver. vous aussi serez assis sur douze sièges jugeant les douze tribus d'Israël "
Judas lscariote ayant livré Jésus, et étant au nombre des damnés parce qu'il est mort impénitent, comme l'affirment les Chrétiens eux-mêmes, il s'en suit qu'il ne pourra pas occuper le douzième siège.
83) Jean dit (1. 51 ) . " Jésus lui dit aussi : En vérité, en vérité, je vous dis que désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l'Homme ".
Ces paroles furent prononcées après le baptême, et après la descente du St. Esprit sur Jésus. Rien dans les Evangiles ne montre qu'à la suite de ces deux événements, on ait vu le ciel s'ouvrir et les anges monter et descendre vers Jésus, que la paix soit sur lui ; je ne nie pas que le Christ ait pu avoir lui-même reçu la descente de l'ange de Dieu vers lui ;mais je nie l'ensemble des deux prédictions, c'est-à-dire, que des tiers aient vu les anges monter et descendre vers Jésus, comme il l'aurait promis.
84) On lit dans Jean (III. 13) : "Aucun n'est monté au ciel excepté celui qui en est descendu, le Fils de Dieu qui est au ciel". C'est encore une erreur ; Enoch et Elie sont montés au ciel (Gen. V . 2 Rois 11.).
Fin de la seconde section 85) On lit dans Marc (XI. 23 ) . " Car je vous dis. en vérité, que quiconque dira à cette montagne : Ote-toi de là et je te jette dans la mer, et qui ne doutera point dans son cœur, mais qui croira fermement que ce qu'il dit arrivera, tout ce qu'il aura dit lui sera accordé ".
Il est dit dans le même Evangile (XVI. 17, 18) : " Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru. Ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront de nouvelles langues ; ils prendront les serpents ; et quand ils auront pris quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et ceux-ci seront guéris ".
Et dans l'Evangile de Jean (XIV. 12 ) . " En vérité, je vous le dis :Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes. ..."
Jésus affirme ici, et d'une manière générale, sans limitation de temps ni de personne, que quiconque aura la foi pourra remuer les montagnes. Or jusqu'ici nous n'avons point d'exemple que de pareils miracles aient été accomplis. Les savants Protestants reconnaissent qu'après la première génération des Chrétiens, il n'y a plus eu de miracles bien constatés. Nous avons vu aux Indes, des savants Catholiques et Protestants qui, après avoir fait les plus grands efforts pour apprendre notre langue, le dialecte d'Oude ( Urdu ), n'ont jamais réussi à le parler correctement, et ils confondent souvent le masculin avec le féminin et vice versa ; bien loin de pouvoir exorciser les démons, prendre les serpents, boire le poison, ou guérir les malades. Le fait est que les Chrétiens de nos temps n'ont pas en réalité la vraie foi, et c'est pour cette raison qu'ils ne peuvent plus faire de miracles. Je rapporterai ici, d'après "Le Miroir de la Vérité" - (Mir-at-Ussuduq, ouvrage traduit de l'anglais dans le dialecte d'Oude par le Prêtre Thomas lnglis, de la secte Catholique, et imprimé en 1515, pp. 105- 107) - deux faits qui montrent quels résultats ont eus les essais de miracles tentés par les chefs respectés de la secte Protestante :
1) En Décembre 1543, Luther voulu exorciser un enfant, mais il lui arriva ce qui arriva aux Juifs dont il est parlé dans les Actes des Apôtres (XIX. 16), c'est-à-dire, que le diable sauta sur lui et le meurtrit de coups ; l'un des disciples du Réformateur. voyant que le diable avait saisi le maître et menaçait de l'étrangler, voulu s'enfuir, mais la peur l'avait tellement transi, qu'il ne put ouvrir la serrure. et son domestique dut lui passer par la fenêtre une hache avec laquelle il brisa la porte.
2) Calvin induisit un homme appelé Bromius à feindre le mort, et à se laisser ressusciter par lui : il lui recommanda de retenir sa respiration et de rester dans cet état jusqu'à ce que Calvin lui eût dit : "Bromius, lève-toi". Il donna aussi les instructions nécessaires à sa femme pour qu'elle feignît de le croire mort et de le pleurer. Bromius fit le mort et sa femme jeta les hauts cris qui attirèrent les parents et les amis. Sur ces entrefaites Calvin se présenta, et dit à ceux qui pleuraient :"Ne pleurez pas, je le ressusciterai". Après avoir fait les prières d'usage, il prit ." Mais Bromius la main du prétendu cadavre et dit : " Au nom de Dieu lève-toi ne bougea pas ; il était réellement mort, car Dieu l'avait puni de sa ruse. Quand la femme de ce malheureux vit ce qui était arrivé, elle se mit à pleurer sérieusement, et à crier . "Mon mari était vivant, et Calvin l'a induit à faire le mort, et maintenant le voilà froid comme une pierre". Voilà les miracles de leurs grands personnages ! Luther et Calvin étaient cependant considérés, par leurs disciples et leurs adhérents, comme des hommes de bien à l'égal de leur fameux champion Paul. S'il en est ainsi de ces grands chefs que doit-il en être de leurs inférieurs ? De plus, le Pape Alexandre VI., chef de l'Eglise Romaine et vicaire de Dieu sur la terre, selon la croyance des Catholiques, but la coupe de poison, qu'il avait préparée pour un autre, et en mourut. Puisque le vicaire de Dieu sur la terre n'a pas pu résister au poison il n'y a pas à s'étonner si ses inférieurs n'y résistent pas non plus. On voit par ce qui précède que les chefs les plus distingués des sectes chrétiennes sont privés des « signes de la vraie foi ». promis par le Christ à ses fidèles.
86) On lit dans Luc (III. 27) : "Fils de Johanna, fils de Rhéfa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri". Il y a trois erreurs ici :
l) Les noms des fils de Zorohabel se trouvent dans le ler livre des Chroniques (III. 19), et Rhéfa n'y est pas mentionné.
2) Zorobabel est fils de Fedaia et neveu de Salathiel.
3) Salathiel est fils de Jéchonias et non de Néri, d'après Matthieu.
87) Luc dit aussi (III. ) . "Sala, fils de Kaïnan, fils d'Arphaxad", nouvelle erreur, Sala est fils et non petit-fils d'Arphaxad (Gen. XI. ; 1 Chron. 1.). Les traductions n'ont pas chez les Protestants une autorité supérieure à celle du texte hébraïque, on ne peut s'en prévaloir s'il y en a quelques-unes qui corroborent cette erreur de Luc. Les Protestants eux-mêmes soutiennent cette opinion ; et nous autres nous pouvons ajouter que ces traductions, s'il y en a, doivent avoir été altérées à dessein par les Chrétiens pour justifier leur Evangéliste.
88) On lit dans le 2ème chap. de Luc (vers. 1, 2 ) . " En ce temps-là, on publia un édit de la part de César-Auguste, pour faire un dénombrement de tous les habitants de la terre. Ce dénombrement se fit seulement lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie ".
Les mots "tous les habitants de la terre", veulent dire les habitants de tout l'empire romain, ou bien ceux de toute la Palestine. Or aucun des historiens grecs, contemporains de Luc, ou antérieurs à lui de quelques années, ne mentionne ce recensement. Et si quelques écrivains des siècles postérieurs l'on fait, ils ne peuvent qu'avoir copié Luc lui-même. De plus Cyrénius a été gouverneur de Syrie quinze ans après la naissance du Christ. Comment accorder le recensement qui a eu lieu de son temps, et la nativité de Jésus, qui avait eu lieu quinze ans avant ? Ce même Evangéliste avait dit au chap. I. qu'Elisabeth conçut "au temps d'Hérode", et Marie six mois après sa cousine. Marie serait donc restée enceinte quinze ans . Pour faire disparaître cette contradiction, quelques commentateurs ont prétendu que les versets du 11ème chap. cités ici ont été interpolés.
89) On lit dans Luc (III. 1) : " La quinzième année du règne de TibèreCésar, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque d'lturée et de la contrée de Trachonite, et Lysanias tétrarque d'Abilène ".
Les historiens reconnaissent qu'il y a ici une erreur, car il est prouvé qu'il n'y avait pas un tétrarque d'Abilène, contemporain de Pilate et d'Hérode, appelé Lysanias.
90) Dans le même Evangile on lit (III. l 9) : " Mais Hérode le tétrarque ayant été repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de Philippe son frère".
Nous avons vu ci-dessus (§ 56) qu'il y a ici une erreur ; les interprètes l'attribuent à une faute de copiste, comme nous le verrons plus loin, mais la faute est bien de Luc.
91) Marc (VI. 17) : " Car Hérode avait envoyé prendre Jean et l'avait fait lier dans la prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère, parce qu'il l'avait épousée ".
Erreur comme on le sait déjà. Les traductions arabes altèrent le texte, et omettent le nom de Philippe. Mais nous sommes si habitués à ces procédés de la part des Chrétiens, que nous ne nous plaindrons pas pour si peu de chose.
92-94) On lit dans Marc (II. 25,26) : " Mais il leur dit : N'avez-vous jamais 1u ce que fit David, quand il fut dans la nécessité, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps d'Abiathar, souverain sacrificateur, et mangea les pains de proposition, qu'il n'était permis de manger qu'aux sacrificateurs, et en donna même à ceux qui étaient avec lui ?"
Les mots "ceux qui étaient avec lui" sont une erreur, car David était seul. 2°. Le grand prêtre était Akimélek, et non Abiathar (cf 1 Sam. XXI. 22). Ce sont trois erreurs que Marc a commises, et la troisième est reconnue comme tel le par la majorité des commentateurs, comme on le verra au liv. II.
95-96) Les mêmes mots se retrouvent dans Luc (VI.) : " Ceux qui étaient avec lui ", dit l'Evangéliste, répétant deux fois l'erreur de Marc.
97) La 1ère Epître aux corinthiens (XV. 5) contient ces mots " Christ a été vu de Céphas, ensuite des douze Apôtres ".
Mais Judas étant mort avant cette apparition, le nombre des Apôtres était réduit à onze, c' est pourquoi Marc dit (XVI.) : " Il apparut aux onze comme il étaient à table ".
98-100) Matthieu rapporte (X. 19, 20) ces paroles du Christ : " quand on vous livrera à eux, ne soyez point en peine, ni de ce que vous direz, ni comment vous parlerez ; car ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l'heure même. Ce n'est pas vous qui parlerez, mais c'est l'Esprit de votre père qui parlera par vous ".
Luc dit (XII. 11 ) . " Quand on vous mènera dans le synagogues, et devant les magistrats et les puissances, ne vous mettez pas en peine de quelle manière vous répondrez pour votre défense, ni de ce que vous aurez à dire, car le Saint-Esprit vous enseignera en ce même instant ce qu'il faudra que vous disiez ".
Les mêmes paroles se retrouvent dans Marc XIII. Ainsi d'après les trois Evangélistes, les paroles que les Disciples de Jésus devaient prononcer devant leurs juges leur auraient été inspirées par le SaintEsprit.
Cependant on lit dans les Actes des Apôtres (XXIII. 1 -5) : " Paul ayant les yeux arrêtés sur le conseil, parla ainsi : Mes frères, j'ai vécu jusqu'à présent devant Dieu en toute bonne conscience. Sur cela le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur le visage. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ; car tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en commandant qu'on me frappe. Et ceux qui étaient présents lui dirent : lnjuries-tu ainsi le souverain sacrificateur de Dieu ? Paul leur répondit : Mes frères, je ne savais pas que ce fût le souverain sacrificateur, car il est écrit : Tu ne maudiras point le prince de ton peuple ".
Comment Paul que la généralité des Chrétiens, adorateurs de la Trinité, considèrent comme Apôtre, par la mission spéciale, dont il aurait été honoré, et qui se considérait lui-même comme l'égal du Prince des Apôtres, Pierre, - et les Protestants le considèrent comme tel, - comment, dis-je, ce grand saint a-t-il pu se tromper en cette occasion ? Les paroles n'étaient-elles pas toutes inspirées par l'Esprit-Saint d'après la doctrine des Evangélistes ? Le Saint-Esprit pourrait-il se tromper d'après messieurs les Trinitaires ? Nous verrons plus loin au chap. IV. que les savants chrétiens reconnaissent qu'il y a ici une contradiction.
101-102) On lit dans Luc (1V. 25), et dans l'Epître de Jacques (V. 17), " Qu'au temps d'Elie le ciel fut fermé trois ans six mois ". Cependant le 1er ciel fut fermé trois ans six mois".
Cependant le 1er livre des Rois (XVIIl.) nous dit que la pluie tomba la troisième année. Le fait se trouvant dans Luc, comme ayant été dit par Jésus lui-même, et étant répété dans l'Epître de Jacques, cela constitue deux erreurs.
103) Luc rapporte (I.) ces paroles de l'Archange Gabriel à Marie au sujet du Christ : " Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n'y aura point de fin à son règne ".
Remarquons : 1) Que Jésus est un des fils de Joachim (Matt. I.) qui ne peuvent pas monter sur le trône de David, d'après Jérémie (XXXVI.).
2) Qu'il ne monta point sur le trône de David et ne régna point sur la maison de Jacob . mais , au contraire, que ce furent les Juifs qui le livrèrent à Pilate, et qui le crucifièrent après l'avoir accablé d'insultes. On sait d'ailleurs (Jean VI.) que Jésus ne voulait point de la royauté ; et ceci eût été une révolte de sa part contre la volonté de Dieu, si ce qu'on a fait dire à Gabriel était vrai.
104) On lit dans Marc (X. 29) : " Et Jésus répondit : Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou des terres, pour l'amour de moi ou de l'Evangile, qui n'en reçoive dès à présent, dans ce siècle, cent fois autant, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, et des enfants, et des terres, avec des persécutions ; et dans le temps à venir, la vie éternelle ".
Et dans le 18e chapitre de Luc : " Je vous dis en vérité, qu'il n'y a personne, qui ait quitté maison, ou père, ou mère, frère, femme, ou enfant pour l'amour du royaume de Dieu, qui ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci, et dans le siècle à venir la vie éternelle ".
Comment peut-il se faire qu'en quittant sa femme, on en reçoive cent, s'il n'est pas permis aux Chrétiens d'avoir plus d'une femme à la fois ? Et si ces paroles veulent dire que le fidèle aurait cent femmes croyantes sans mariage, ce serait bien pis encore, car ce serait favoriser le concubinage. Et les mots "des terres avec des persécutions", quel sens ont-elles ? Jésus promet des récompenses, et les persécutions sont loin d'être une rétribution qui puisse faire plaisir.
105) Marc, en racontant l'histoire du démoniaque ( V ) dit . " Et tous ces démons lepriaient, en disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. Et aussitôt Jésus le leur permit. Alors ces esprits immondes, étant sortis, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita avec impétuosité dans la mer, et ils se noyèrent dans la mer. Or il y en avait environ deux mille ".
On sait que le commerce de ces animaux était défendu aux Juifs ; aucun des Chrétiens, qui pouvaient en manger à cette époque, n'était assez riche pour posséder un pareil troupeau ; à qui donc appartenait les pourceaux ? . Jésus aurait pu faire sortir les démons sans les faire entrer dans les pourceaux . ou bien il aurait pu les envoyer dans un seul de ces animaux. Il aurait épargné au propriétaire le préjudice considérable résultant de la perte de tout le troupeau, qui devait, en ce temps-là représenter un capital, à l'égal d'un troupeau de moutons ou de chèvres, comme il représente de nos jours chez les mangeurs de cet animal.
106) On lit dans Matthieu (XXVI.) ces paroles de Jésus aux Juifs : " Je vous dis que vous verrez ci-après le Fils de l'Homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel ".
C'est encore une erreur, car les Juifs ne virent jamais Jésus assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel, ni avant, ni après sa mort.
107) Luc dit (VI. 40) : " Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera égal à son maître ".
Il me semble qu'il y a erreur ici. On a de nombreux exemples de disciples qui ont été supérieurs à leurs maîtres.
108) Luc rapporte (XIV. 26) ces paroles de Jésus : " Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses sœurs, ses frères, et même sa propre vie. il ne peut être mon disciple ".
Cette morale étrange n'est pas d'accord avec l'enseignement de Jésus. Celui qui a dit aux Juifs (Matt. V ) . " Dieu nous a dit : Honore ton père et ta mère, et celui qui les méprisera mourra de mort ", ne peut pas avoir prêché la haine des parents et de la famille.
109) Jean (XI. 49-52 ) . " Caïphe, l'un d'entre eux, qui était souverain sacrificateur de cette année-là, leur dit : Vous n'y entendez rien ; et vous ne considérez pas qu'il est à propos qu'un homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas. Or, il ne dit pas cela de son propre mouvement ; mais étant le sacrificateur de cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés ".
Il y a plusieurs erreurs à relever dans ce passage : 1) Jean semble vouloir dire que le souverain sacrificateur avait, par la nature même de ses fonctions, le don de prophétiser, ce qui est assurément une théorie fausse.
2) La prophétie ne pouvait se rapporter qu'au peuple d'Israël. Ainsi Jésus ne serait mort que pour la nation Juive et non pour l'humanité tout entière, comme le croient les adorateurs de la Trinité, et les paroles de l'Evangéliste, "et non seulement pour la nation, mais", doivent donc être considérées comme une addition contraire à la prophétie.
3) Ce sacrificateur, auquel l'Evangéliste accorde le don de prophétie, est le même qui a condamné Jésus à mort, qui l'a maltraité et qui l'a frappé, comme on le voit par les passages suivants de Matthieu (XXVI. 57-67) : " Mais ceux qui avaient saisi Jésus, l'amenèrent chez Caïphe, le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés... Mais Jésus se tut. Alors le souverain sacrificateur prenant la parole, lui dit : Je t'adjure. par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l'as dit ; et même je vous dis, dorénavant vous verrez le Fils de l'Homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses habits, disant :Il a blasphémé ; qu'avons-nous plus besoin de témoins ? Vous venez d'entendre son blasphème, que vous en semble ? Ils répondirent : Il a mérité la mort Alors ils lui crachèrent au visage et le tapèrent de leurs mains ; et quelques-uns lui donnèrent des soufflets, lui disant : Christ, prophétise-nous qui est celui qui t'a frappé ".
Le quatrième Evangéliste dit aussi (XVIII. 13, 14) : " Et ils l'amenèrent premièrement à Anne, parce qu'il était beau-père de Caïphe, qui était le souverain sacrificateur cette année-là. Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs, qu'il était à propos qu'un seul homme mourût pour le peuple ".
Si Caïphe avait eu le don de prophétie, ainsi que le croit l'Evangéliste. aurait-il conseillé de faire mourir Jésus ? Aurait-il permis qu'on le maltraitât ? Comment un prophète aurait-il pu vouloir la mort de son Dieu ? Si le don de prophétie peut se concilier avec de pareilles énormités, nous autres, Dieu merci, nous n'avons point de prophètes de cette espèce. D'après cette théorie, on pourrait considérer, Jésus, lui-même, comme un prophète que le démon de l'orgueil aurait égaré et porté à se révolter contre son Dieu jusqu'à prétendre à la divinité, car on ne saurait alléguer, en faveur de Jésus seulement, Infaillibilité que les Chrétiens et les Juifs ne reconnaissent pas aux autres prophètes ; mais la vérité est que, ni Jean a jamais soutenu de pareilles absurdités, ni Jésus a prétendu à la divinité. Ce sont des contes inventés après coup par les Trinitaires. Si l'on admet l'authenticité des paroles de Caïphe, il faut les interpréter dans un tout autre sens : Les Disciples de Jésus croyaient qu'il était le Messie ; selon la tradition juive, le Messie devrait être un roi puissant, qui aurait rétabli l'empire juif . ,cela fit craindre, au grand sacrificateur et aux autres dignitaires, que la croyance en Jésus, comme étant le vrai Messie, ne se propageât parmi les Juifs et ne produisît des troubles qui auraient provoqué les sévérités des empereurs romains. Voilà pourquoi Caïphe a dit . " Il vaut mieux qu'un homme périsse pour toute la nation ". C'est-à-dire qu'il valait mieux faire périr Jésus pour la tranquillité de la nation ; il n'a pas voulu dire : pour le salut des âmes et leur affranchissement du péché originel, qui vient selon les Chrétiens de la transgression d'Adam, arrivée plusieurs milliers d'années avant la naissance de Jésus, parce que c'est là une croyance erronée que les lsraëlites ne partagent point. C'est peut-être pour cette raison que l'Evangéliste s'est ravisé au chap. XVIII. ; en remplaçant le mot « prophétisé » par "conseillé", il y a en effet une grande différence entre les deux mots, et l'Evangéliste a bien fait de substituer le second au premier, quoiqu'en le faisant il se soit contredit.
110) On lit dans l'Epître au Hébreux (IX. 19-21) : " Car après que Moïse eut prononcé à tout le peuple tous les commandements de la loi, il prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, et de la laine teinte en écarlate, et de l'hysope, et il en fit aspersion sur le livre même et sur tout le peuple ; disant : Ceci est le sang du testament que Dieu a ordonné en votre faveur. Puis il fit de même aspersion du sang sur le tabernacle, et sur tous les vaisseaux qui servaient au culte ".
Il y a trois erreurs dans ce passage : 1) Ce n'était pas du sang de veau et de bouc, mais du sang de taureau dont Moïse aspergea le peuple.
2) L'aspersion se fit avec du sang seulement. sans eau, ni laine, ni hysope. Moïse n'aspergea point le livre lui-même, ni les vaisseaux du culte, mais il versa la moitié du sang sur l'autel, et l'autre moitié sur le peuple. Voici, en effet. ce que dit l'Exode (XXIV. 3-6) : " Moïse vint et annonça au peuple toutes les paroles de l'Eternel et toutes les lois. Tout le peuple répondit d'une voix unanime, et ils dirent : Toutes les paroles que l'Eternel a prononcées nous les exécuterons. Moïse écrivit toutes les paroles de 1'Eternel ; et s'étant levé de bon matin il construisit un autel au bas de la montagne, ainsi que douze stèles pour les douze tribus d'Israël. Il envoya les jeunes gens des enfants d'Israël, qui offrirent des holocaustes et qui firent des sacrifices pacifiques à l'Eternel. des taureaux. Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins, et répandit l'autre moitié du sang sur l'autel... Il prit le livre de l'alliance et le lut au peuple ; ils dirent : Tout ce que l'Eternel a dit nous le ferons et nous écouterons. Moïse prit le sang et le répandit sur le peuple, et dit : Voici le sang de l'alliance que l'Eternel a faite avec vous sur toutes ces choses ".
Il me semble que les erreurs que nous venons de signaler ont été la cause de la défense, faite à tous les fidèles par l'Eglise Romaine, de lire la Bible ; cette Eglise dit que le mal, qui peut venir de cette lecture, est plus grand que le bien qu'on en peut tirer, et cette proposition est. à coup sur, bien fondée. Toutes ces erreurs, peu remarquées, lorsque la Bible n'était pas répandue, ont pu être remarquée de tout le monde lorsque les Protestants propagèrent ce livre. On lit dans l'ouvrage intitulé les "Treize Epîtres" (Atthalath 'acharat resalat}. imprimé à Beyrouth en 1849 (pp. 417, 418) : "Examinons maintenant un canon établi avant le Concile de Trente, et approuvé postérieurement par les Papes ; ce canon dit que la lecture des Ecritures en langue vulgaire, pouvant avoir des effets pernicieux, qui dépassent de beaucoup le profit qu'on peut tirer des Livres Saints, les évêques devront autoriser préalablement les fidèles qu'ils croiront, sur l'avis du confesseur, en état de profiter de cette lecture, et il ne sera permis de lire que les traductions autorisées par l'Eglise ; les autorisations devront être données par écrit, et seront personnelles. Si quelqu'un ose lire les Ecritures sans avoir reçu l'autorisation, il commet un péché, dont il ne sera absous qu'après avoir livré son exemplaire aux autorités ecclésiastiques".
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Exemples d'altérations dans la bible: La bible est elle parole de dieu? Exemples d'altérations dans la bible: La corruption de l'Ecriture est de deux sortes :
1) Corruption textuelle, c'est-à-dire, faite par des altérations, des interpolations, ou des suppressions
2) Corruption interprétative, c'est-à-dire, celle qui attribue au texte plutôt un sens qu'un autre. Sur ce second point il n'y aucune divergence entre les Chrétiens et nous.
Les Protestants et les Catholiques sont unanimes à admettre, avec nous, que les Juifs corrompent par une interprétation erronée les passages de l'Ancien Testament qui, à leur dire, se rapportent au Messie ; les Protestants et les Catholiques s'accusent, les uns les autres, du même procédé à l'égard de divers passages des deux Testaments. Il ne reste donc que le premier point, que les théologiens des deux sectes feignent de contester avec la plus grande énergie, et par toute sorte de citations fausses, calculées à surprendre la bonne foi des illettrés parmi les Musulmans, ou à induire en erreur les lecteurs superficiels.
C'est ce point seul qui a besoin d'être prouvé, et j'espère pouvoir le faire ici avec l' assistance divine. Je dis, donc, qu'il y a dans l'Ecriture :
1) Des passages altérés
2) D'autres qui sont des interpolations
3) Des passages qui ont été retranchés du texte primitif
Je diviserai par conséquent mon exposition en trois sections.
PREMIE`RE SECTION . - Passages Altérés Sache que les textes les plus célèbres de l'Ecriture sont au nombre de trois :
1) Le texte hébreu, suivi par les Juifs et par les Protestants
2) Le texte grec, adopté par les Chrétiens jusqu'au 15e siècle, et qui est encore suivi par l'Eglise Grecque, et par les Eglises Orientales. Ces deux textes comprennent tous les livres de l'Ancien Testament.
3) Le texte samaritain, qui est conforme au texte hébraïque, mais ne comprend que sept livres du Vieux Testament, c'est-à-dire, les cinq livres de Moïse, le livre de Josué, et celui des Juges, parce que les Samaritains n'admettent pas l'authenticité des autres. Ce texte contient une foule de variantes et de passages qui ne se trouvent point dans la Bible hébraïque. Plusieurs critiques protestants, notamment Kennicott, HaIes, Houbigant, croient que le texte samaritain mérite plus de confiance que l'hébraïque, qui, selon eux, aurait été altéré par les Juifs.
Et en effet tous les savants protestants ont quelque fois recours à ce texte pour l'éclaircissement de quelques passages, et le préfèrent au texte hébraïque.
Passons maintenant à l'exposition détaillée de notre thèse :
1er preuve. Le temps qui s'est écoulé, depuis la création d'Adam jusqu'au déluge, est, d'après le texte hébraïque de 1656 ans, d'après le grec de 2262, d'après le samaritain de l 307 ans. Le Commentaire de Henry et Scott donne (à la fin de la Genèse) un tableau de l'âge des Patriarches, à la naissance de leurs fils respectifs, suivant les trois textes ; le voici :
Texte Hébreu
Texte Samaritain
Texte Grec
Adam
130
130
230
Seth
105
105
205
Enos
90
90
190
Cainan
70
70
170
Mahalaleel
65
65
165
Jared
162
62
162
Enoch
65
65
165
Matusalem
187
67
187
Lamech
182
53
188
Noé au déluge
600
600
600
Total
1656
1307
2262
"Une autre copie de la version grecque, ajoute le Commentaire de Henry et Scott, donne la période de 2242, et Josèphe la fait de 2256". On voit qu'il y a sur ce point, parmi les trois textes, des différences énormes qu'il est impossible de concilier. Noé, étant lors du déluge, selon les trois textes de 600 ans, et Adam ayant vécu 930, il s'ensuit que, d'après le texte samaritain, les deux Patriarches auraient passé ensemble 223 ans, ce que contredisent les deux autres textes, car la Genèse hébraïque fait naître Noé 126 ans après la mort d'Adam, et la Genèse des Septante après 732 ans. C'est pour cette raison, je pense, que Josèphe, si estimé chez les Chrétiens, rejetant les deux versions, a adopté pour le déluge la date 2256 donné ci-dessus.
2ème preuve : Depuis le déluge jusqu'à la naissance d'Abraham il s'est écoulé, 292 ans selon le texte hébraïque, 942 d'après le samaritain, et 1072 d'après le texte grec. Le dit Commentaire de Henry et Scott donne, aussi, un tableau, où sont noté les âges des divers Patriarches de la seconde période, depuis le déluge jusqu'à la naissance d'un fils ; mais ne donnant pour le fils de Seru (Arphaxad) que la simple date depuis le déluge. Voici ce tableau :
Hébreux
Samaritain
Grec
Seru eut Arphaxad après le déluge
2
2
2
Arphaxad
35
135
135
Cainan
Non mentionné
Non mentionné
130
Saleh
30
130
130
Eber
34
134
134
Péleg
30
130
130
Réu
32
132
132
Sérug
30
130
130
Nahor
29
79
79
Tarah
70
70
70
292
942
1072
Ici, aussi, on voit des différences qu'il n'est pas possible de concilier, et comme Abraham serait né, d'après le texte hébreu, l'an 292 du déluge, et que Noé a vécu, après cet événement, selon la Genèse (IX. 28), 350 ans, il s'ensuit qu'a la mort de Noé Abraham devait avoir 58 ans, ce que contredisent la Genèse samaritaine et la Genèse grecque, puisque, d'après celle-ci, Abraham serait né 722 ans après la mort de Noé, et d'après l'autre, 592. De plus, le texte grec donne entre Arphaxad et Saleh un génération, celle de Caïnan, que les deux autres passent sous silence. C' est le texte grec que Luc a suivi pour sa généalogie du Christ.
Ces divergences excessives ont divisé les opinions des docteurs chrétiens, et ont obligé les chronologistes à rejeter les trois textes et à fixer cette date de la naissance d'Abraham à l'an 352. L 'historien Josèphe les a également rejetés et a porté la date de 992, comme on le voit dans Henry et Scott. Le plus illustre docteur du 4e siècle, Augustin, et des théologiens distingués des premiers siècles, pensent que le texte grec est le plus correct. Horsley (Com. sur la Gen. XI. 11) et Hales sont d'avis que le samaritain doit être préféré ; le célèbre Horne semble aussi pencher vers la même opinion. Cette opinion serait, aussi , celle du
Commentaire de Henry et Scott, qui rapporte, sur la chronologie du Vieux Testament, les paroles d'Augustin, que j'ai déjà citées dans l'introduction, c'est-à-dire, que "les Juifs auraient altéré le texte hébraïque pour ce qui regarde l'âge des Patriarches, qui ont vécu avant et après le déluge, jusqu'à Moïse, afin de discréditer le texte grec, et par inimitié contre le Christianisme ." et qui ajoute, après, que telle était aussi l'opinion des premiers pères de l'Eglise, qui accusaient les Juifs d'avoir fait les dites altérations en 130 de l'ère Chrétienne.
Horne dit, dans le 2ème volume de son Introduction : "Hales a prouvé par des arguments sérieux l'authenticité de la copie samaritaine. Je ne puis ici résumer ses arguments. et je doit renvoyer le lecteur à son ouvrage" (p. 80 et suiv.). Kennicott dit : "Si l'on considère le caractère des Samaritains, leur respect bien connu pour les livres de la Loi, et surtout, si on se rappelle le célèbre entretien entre Jésus et la Samaritaine, où celle-ci invoque le texte samaritain des Ecritures (Jean IV. 19, 20), sans que Jésus la corrige, si l'on considère tout cela, dit je, on conviendra que c'est les Juifs qui ont altéré le texte hébraïque, et que le texte samaritain est celui qui mérite le plus de foi". Voyez comment ils sont enfin forcés de convenir de l'altération de leurs Ecritures !
3ème preuve : On lit dans le Deutéronome (XXVII. 4) : " quand vous aurez passé le Jourdain, placez les pierres (selon ce) que je vous recommande aujourd'hui, sur la montagne d'Ebal, et enduisez-les de chaux". Le texte samaritain dit :"'Placez les pierres, sur le mont Ghérizim ". Ainsi d'après le texte hébraïque, Moïse aurait recommandé aux Hébreux d'établir l'autel sur le mont Ebal, tandis que d'après le samaritain, il aurait recommandé de le construire sur le Ghérizim. C'est une dispute célèbre entre les deux sectes, qui s'accusent, l'une l'autres d'avoir altéré les Ecritures dans cette partie ; les mêmes discussions se sont reproduites parmi les savants protestants.
Le célèbre Adam Clarke dit (ad XXVII. Deut.) : "Kennicott soutient la leçon samaritaine ; Parry et Verschuir la leçon hébraïque. Mais on croit que les arguments donnés par Kennicott son irréfutables, et on en conclut que les Juifs ont altéré le texte hébraïque par haine pour les Samaritains. Tous reconnaissent que Ghérizim est une montagne couverte de végétation, possédant le nombreuses sources ; tandis que le mont Ebal est un roc aride. La nature même semble avoir désigné le premier de ces monts pour y faire entendre les bénédictions, et l'autre pour les malédictions". Ainsi d'après les raisons prépondérantes de Kennicott, c'est le texte hébraïque qui aurait été corrompu.
4ème preuve : On lit dans la Genèse (XXIX.) : " Il regarda et vit un puits dans un champ, et trois troupeaux de brebis se reposaient alentour, car on abreuvait les troupeaux à ce puits ; la pierre sur l'ouverture du puits était grande. ... Et ils répondirent, nous ne le pouvons pas jusqu'à ce que tous les troupeaux soient assemblés..."
Il faut substituer au mot "troupeaux" dans le 2ème et le 8e verset, celui de bergers, d'après la traduction arabe de Walton. Horsley dit dans son Commentaire au verset 2 . "Peut-être faudrait-il lire pâtres. Vide Kennicott ;" et au verset 8 . "Peut-être serait-il préférable de dire; jusqu'à ce que tous les bergers soient assemblés comme dans le code samaritain et les Septante, ainsi que dans Kennicott et dans la version arabe de Houbigant". Clarke dit dans son Commentaire . "Houbigant insiste fort sur l'authenticité de la leçon samaritaine". Horne est ici d'accord avec Kennicott et Houbigant ; il dit : "Je crois que par une erreur de copiste le mot 'troupeaux' a été substitué au mot 'bergers"'.
5 ème preuve : On lit dans le 2ème Samuel (XXIV. 13) le mot "Sept", et dans le 1er Chroniques (XXI. 12) le mot " trois" ; l'une de ces deux leçons est sans doute erronée. Adam Clarke dit en commentant le passage de Samuel : "Les Chroniques disent 'trois ans' et non sept, comme on le lit ici. Les Septante sont ici d'accord avec les Chroniques ; il n'est pas douteux que c'est la vraie leçon".
6e preuve : On lit dans le ler Chroniques (IX. 35) : " Le nom de sa sœur était Micah " il faudrait lire "sa femme" comme dans la Vulgate, les Septante, et les textes syriaque, arabe, et chaldéen. "C'est", dit Ad. Clarke, "cette dernière leçon qui est généralement suivie". Voilà donc un passage dans lequel la critique protestante cesse d'être fidèle au texte hébraïque, et reconnaît qu'il est erroné.
7ème preuve : On lit dans le 2ème Chroniques (XXII. 2) : " Achazias était âgé de quarante-deux ans quand il commença à régner ". C'est certainement une erreur, car Joram, père Achazias, avait quarante ans lorsqu'il mourut Achazias aurait, donc, eu deux ans de plus que son père. Dans le 2ème Rois (VIII. 26) il est dit : "Qu'il était alors âgé de 22 ans". Adam Clarke dit, en commentant le passage des Chroniques dont il s'agit : "La version syriaque et l'arabe disent vingt deux ans ; quelques copies des Septante portent vingt ans ; on croit que l'original hébraïque était conforme à cette leçon, et que la leçon actuelle résulte d'une erreur de copiste, qui aurait écrit un 'Mem' au lieu d'un 'Kef'. La leçon du 2ème Rois est la bonne. On ne saurait en effet admettre une leçon dont il résulterait que le fils était plus âgé que son père de deux ans". Horne et le Commentaire de Henry et Scott reconnaissent, également, qu'il y a ici une erreur de copiste.
8ème preuve On lit dans le 2ème Chron. (XXVIII. 19) texte hébr. : "Le Seigneur avait humilié Juda à cause d'Ahaz, roi d'Israël ". Le mot Israël est sans doute une erreur, parce qu'Ahaz était roi de Juda. La Vulgate et les Septante portent, en effet, "Juda ;" l'altération, donc, est dans le texte hébraïque .
9ème preuve : Psaumes (XL. 6) : " Tu m'as creusé des oreilles ". Paul rapportant ces paroles dans l'Epître aux Hébreux (X. 5) les transcrits ainsi : " Tu m'as donné un corps ". L'un des deux textes est certainement erroné, et les savants chrétiens se trouvent pour cela dans l'embarras.
Le Commentaire de Henry et Scott reconnaît l'erreur, mais ne sait à qui l'attribuer. Adam Clarke (ad loc.) dit : "Le texte hébraïque est altéré ici", attribuant ainsi la corruption au texte des Psaumes. Le Commentaire de D'Oyly et Mant dit, au contraire : "Il est étonnant que dans le texte grec et dans l'Epître aux Hébreux, au lieu de ce passage, il y ait celui-ci : ' tu m'as préparé un corps' . Ces commentateurs reconnaissent, donc, que l'altération est dans le texte de l'Evangile" (sc. Epître).
10ème preuve On lit dans les Psaumes (CV. 28) : " Ils ne lui ont pas désobéi " et dans le texte grec : " Ils lui ont désobéi ". Le premier passage est affirmatif, le second négatif ; l'un des deux est certainement erroné, ce qui embarrasse fort les docteurs chrétiens. Le Commentaire de Henry et Scott dit . " cette diversité entre les deux textes a donné lieu à de longues discussions. C'est une particule négative en plus ou en moins que s'est glissée par erreur dans l'un des textes, ou qui a été omise par erreur dans l'autre".
11ème preuve : Le 2ème Samuel (XXIV. 9) dit : " Alors Joab donna le rôle du dénombrement du peuple au roi, et il se trouva de ceux d'Israël huit cent mille hommes de guerre, tirant l'épée, et de ceux de Juda cinq cent mille hommes". Le 1er Rois (XXI. 5) donne pour les Israélites onze cent mille, et pour "ceux de Juda" quatre cent soixante-dix mille. Il y a, certainement, erreur dans l'un ou dans l'autre de ces deux textes.
Adam Clarke dit (ad. loc.) : "Les deux passages ne peuvent pas être à la fois corrects ; il est difficile de déterminer laquelle, entre ces deux leçons, est la bonne. La plus probable est que c'est la première. Il y a dans les livres historiques de l'Ancien Testament, de nombreuses fautes qu'il serait vain de vouloir corriger".
12èmes preuve : Le commentateur Horsley dit, au sujet du 4e verset du chap. xii. des Juges, sur ce reproche des Ephratiens (ou Ephratites ou Ephraïmites) aux Galaadites" : "Il n'y a pas de doute que ce verset est erroné".
13ème preuve : On lit dans 2ème Samuel (XV. 8). le mot Aram . il n'y a pas de doute que c'est une faute, et qu'on doit lire Edom. Adam Clarke dit que c'est une erreur de copiste.
14ème preuve : On lit dans le 7e verset du même chap . . "Il arriva donc, au bout de quarante ans, qu'Absalom dit au roi..." quarante est certainement une faute ;c'est quatre qu'on doit lire.
Adam Clarke (ad. loc.) dit : "Il est certain qu'il y a une faute ici". Et plus loin : "La majorité des savants croient qu'il y a ici une erreur du copiste, qui a écrit quarante au lieu de quatre " .
15ème preuve : Adam Clarke (ad XXIII. 8 du 2ème Sam.) cite ces paroles du Dr.
Kennicott : "Ce seul verset contient trois grandes corruptions dans le texte hébreu". Ce docteur reconnaît, donc, ici trois grandes corruptions.
16ème preuve : On lit dans le 1er Chroniques (VII. 6) : "Les enfants de Benjamin sont Bélah, Béker, et Jédiaël :" et au chap. VIII. du même livre : "Benjamin engendra Bélah, son aîné ; Aschbel, qui fut le deuxième ; Achrah, le troisième: Noha, le quatrième ; et Rapha, le cinquième ".
Cependant, dans la Genèse (XLVI. 21) : " Les enfants de Benjamin sont Bélah, Béker, Aschbel, Guéra, Nahaman, Ahi (ou Eki), Rosch, Muppim, Huppim, et Ard ". Ces trois versions diffèrent entre elles sous le double rapport des noms et du nombre.D'après le premier texte, les enfants de Benjamin serait trois ; d'après le second, cinq ; d'après le troisième, dix. Les deux premiers textes appartenant au même livre, il faut admettre que le rédacteur, Esdras, s'est contredit lui-même.
De plus, il ne peut y avoir de vraie qu'une seule de ces versions : les deux autres doivent forcément être erronées. C'est ce qui a fort embarrasse exégètes qui ont dû reconnaître l'erreur et l'attribuer à Esdras. Voici ce que dit Adam Clarke sur ce verset des Chroniques : ... "Nous voyons par là que dans bien des cas les petits-fils sont appelés fils. et que ces deux appellations sont souvent confondues ensemble dans les tables généalogiques. Chercher à concilier de pareilles divergences serait une tâche aussi interminable qu'inutile.
Les Rabbins disent qu'Esdras, rédacteur de ce livre, ne savait pas si quelques-uns de ces enfants étaient des fils ou des petits-fils de Benjamin ; ils ajoutent en outre, que les tables généalogiques, suivies par Esdras, étaient souvent incomplètes ; et nous devons en rester là pour toutes ces sortes de matières".
Je prie le lecteur intelligent d'observer combien les docteurs Juifs et Chrétiens sont embarrassés ici, à tel point qu'ils ne peuvent se dégager qu'en accusant Esdras de s'être contredit. Et le savant Adam Clarke, réduit aux abois, reconnaît qu'il est inutile de chercher à concilier de pareilles divergences, et que nous devons en rester là pour toutes ces sortes de matières.
Observation. : Il faut faire ici une remarque importante. Les Juifs et les Chrétiens disent que le ler et le 2ème livre des Chroniques ont été rédigés par Esdras avec le concours des Prophètes Aggée et Zacharie. Les historiens disent d'autre part, que les livres saints, avant l'invasion de Nabuchodonosor, étaient dans un état incomplet, et qu'après cette invasion ils disparurent complètement ; et que si Esdras n'avait pas réécrit tous ces livres on n'aurait pu les trouver de son temps, moins encore après lui. C'est un fait admis par tous les " gens du livre'. ( les Israélites et les Chrétiens) sur la foi de ce qui est dit dans le livre attribué à Esdras lui-même, livre que les Protestants considèrent, il est vrai, comme apocryphe, mais qui, toutefois, mérite autant de confiance que les autres livres historiques des Chrétiens ; on y lit en effet (2ème Esd. XIV ) que les livres de la Loi furent brûlés, en sorte que personne ne la connaissait plus ; et qu'Esdras recomposa de nouveau ce qu'elle contenait par inspiration divine.
Clément d'Alexandrie dit . "Les Ecritures s'étant, perdues, Esdras les écrivit de nouveau par une inspiration divine". Tertullien dit, aussi : "On sait qu'Esdras composa les livres saints après la prise de Jérusalem par le Roi de Babylone". Et Théophilacte . "Les Saintes Ecritures s'étant perdues entièrement, Esdras les recomposa par inspiration divine". John Milner, Catholique, dit dans son ouvrage imprimé à Derby en 1 843, p. 115, "Les savants sont unanimes pour affirmer que les livres saints furent détruits par les soldats de Nabuchodonosor, et que la reproduction authentique donnée par Esdras, fut aussi perdue à l'invasion d'Antiochus".
Cela posé, je reviens aux paroles du commentateur mentionnées, ci-dessus, et dis :
1) Que le Pentateuque que nous avons maintenant n'est pas celui que Moïse a écrit, ni même celui qu'Esdras a reproduit par inspiration divine, parce qu'il ne se serait pas éloigné si souvent du texte qu'il devait reconstituer, et il ne se serait pas servi de généalogies incomplètes et fautives. On ne peut pas nous objecter qu'Esdras se servait de copies fautives du Pentateuque original, car à ce compte il serait impossible d'accorder la moindre autorité au texte reconstitué, quand même il ait été fait par Esdras.
2) Si Esdras s'est trompé dans ce livre, malgré qu'il eût le secours de deux prophètes, il est permis de supposer qu'il ait fait erreur dans les autres, il n'y a pas de mal, par conséquent, à nier tout ce qui contredit des faits avérés, ou choque la raison. Ainsi, par exemple, on peut ne pas croire ce qui est dit, dans la Genèse (XIX.), du commerce incestueux de Loth avec ses deux filles, qui donna naissance à Moab et à Ammon. On peut ne pas admettre l'histoires de l'adultère de David avec la femme d'Urie ( 1er Sam. XXI.), celle de l'idolâtrie de Salomon dans sa vieillesse ( 1er Rois XI.), et une foule d'autres histoires, qui font frissonner d'horreur tous les hommes pieux, et que la raison repousse.
3) Si un passage est corrompu, le fait qu'un autre prophète ait été envoyé par la suite sans corriger l'erreur ne prouve nécessairement pas que cette corruption a cessé d'exister ; cela n'a jamais été pratiqué par la divinité.
4) Des savants protestants ont avancé que les Prophètes et les Apôtres, quoique sujets aux fragilités humaines, sont véridiques dans ce qu'ils ont écrit, et qu'on doit considérer ce qu'ils ont avancé comme exempt de toute sorte d'erreur et d'oubli. Les Ecritures elles mêmes prouvent que cette opinion est erronée ;autrement pourquoi Esdras, qui a écrit avec l assistance de deux prophètes', ne serait-il pas également infaillible ?
5) Qu'il y a des moments et certaines circonstances où les prophètes, quoique ayant besoin de l , inspiration, n'étaient pas inspirés, comme le démontre le cas d'Esdras.
6) Que cela prouve la justesse de la croyance des Musulmans qui n'admettent pas que tout ce qui a été compris dans ces livres est inspiré, parce qu'on ne peut pas concilier l'existence de l'erreur avec l'inspiration divine, comme je l'ai déjà démontré, et comme je le démontrerai encore, avec l'aide Dieu, par la suite.
7) Que si Esdras ne fut pas infaillible, que dirons-nous de Marc et de Luc, les Evangélistes qui n'étaient pas du nombre des Apôtres pour être comme eux infaillibles ? Esdras est considéré comme prophète inspiré, et il avait été assisté par deux autres prophètes inspirés comme lui. Mais Marc et Luc n'étaient pas des prophètes inspirés. De plus, nous autres Musulmans nous ne considérons pas Matthieu et Jean inspirés, quoique les Chrétiens pensent le contraire ; ajoutez, que les écrits des quatre Evangélistes fourmillent de contradictions et d'erreurs grossières.
17ème preuve : Adam Clarke dit dans son Commentaire (ad 1er Chron. VIII. 29) : "Depuis ce verset jusqu'au verset 38, tout le passage se retrouve, avec quelque variation dans les noms, au chap. IX. 35-44. Les Rabbins disent qu'Esdras, ayant trouvé deux livres qui avaient ces passages avec une différence dans les noms, a cru mieux faire de les insérer tous les deux, n'ayant pas pu distinguer lequel était le plus correct". Nous pouvons répéter à ce sujet ce que nous avons dit à l'article précédent.
18ème preuve : Il est dit (2ème Chro. XIII. 3) que l'armée d'Abia était de 400.000 hommes, et celle de Roboam de 800.000 hommes. Au verset 15, on dit qu'il tomba, dans le combat, 500.000 soldats de l'armée de Roboam. Ces chiffres ont paru exagérés par rapport à ces petits rois, et la Vulgate leur a substitué respectivement quarante, quatre-vingt, et cinquante mille. Des commentateurs ont approuvé cette altération du texte. Horne dit : "Le chiffre donné par la version latine est préférable". Adam Clarke (ad loc.), après avoir cité les variantes de divers manuscrits, conclut en ces termes : "Le lecteur a maintenant toute l' évidence qu'il m' a été possible de placer sous ses yeux; il peut choisir . les plus petits nombres me paraissent les plus corrects. Nous avons souvent eu occasion de soupçonner de pareilles corruptions dans les livres historiques et de nous en plaindre".
19ème preuve : On lit (2ème Chron. XXXVI. 9 ) . " Joachim avait huit ans, à son avènement " on lit toutefois dans le 2ème livre des Rois (XXIV. 8) : " Joachim était âgé de 18 ans lorsqu'il monta sur le trône ". Voici les paroles d'Adam Clarke sur ce dernier passage : "Le 2ème Chroniques (XXXVI. 9) porte , huit' , mais c'est une erreur . en effet Joachim après un règne de trois mois, fut conduit captif à Babylone, et là il avait des femmes ; or il n'est pas probable, qu'un enfant de 8 ou 9 ans eût des femmes, il n'est pas probable, non plus, qu'un enfant de cet âge eût déjà 'fait ce qui était mauvais devant l'Eternel'. Ce passage des Chron. doit donc être corrompu".
20ème preuve : Dans le texte hébraïque des Psaumes (XXI. 17 d'après quelques copies, et XXII. 16 d'après d'autres) on lit : " Mes deux mains comme le lion ". Les versions, tant Catholiques que Protestantes, donnent : "Ils ont percé mes mains et mes pieds". Voilà, donc, les partisans des deux sectes qui sont d'accord pour altérer le texte.
21ème preuve : Adam Clarke dit (ad LXIV. 2ème d'Isaïe ) . "Pour ma part, je suis enclin à croire que le texte est très corrompu en cet endroit ; ..." il faut lire : " Comme la cire se fond au feu ".
22ème preuve : Le 4e verset du même chap. d'Isaie, mentionné à l'art. précédent , est ainsi conçu . " Car on n'a jamais ouï, ni entendu des oreilles, et l'oeil n'a jamais vu d'autre Dieu que toi, qui fit de telles choses à ceux qui s'attendent à lui ". Voici comment Paul transcrit ces mots ( 1er Cor. 11. 9) : " Comme il est écrit : Ce sont des choses que 1'oeil n'avait point vues, que l'oreille n'avait point entendues, et qui n'étaient point venues dans l'esprit de l'homme, et que Dieu avait préparées à ceux qui l'aiment ".
Quelle différence entre ces deux textes . Le Commentaire de Henry et Scott dit : "Il paraît que le texte hébraïque est corrompu". Adam Clarke, en commentant ce passage d'Isaïe, rapporte différentes opinions qu'il réfute, et ajoute : En présence de ces difficultés je ne sais si je puis faire autre chose qu'offrir au lecteur cette désagréable alternative : ou bien de considérer le texte hébreu et les Septante comme altérés ici par les Juifs de propos délibéré, - et l'on a de grands soupçons contre eux au sujet d'autres passages du Vieux Testament cités dans le Nouveau (voy. le Dr. Owen sur la version des Septante, secs. VI. IX.) ; ou bien de considérer la citation de St. Paul comme n'ayant pas été faire du livre d'Isaie, mais de l'un ou de l'autre des deux livres apocryphes intitulés l'Ascension d'Isa'ie et l'apocalypse d'Elie, dans lesquels on a trouvé ce passage ; et quelques-uns supposent que l'Apôtre a, dans d'autres endroits, puisé dans ces livres apocryphes. Comme la première de ces deux conclusions ne sera peut-être pas admise par plusieurs, je dois, franchement, avertir mes lecteurs que la seconde est considérée par Jérome comme très peu moins grave qu'une hérésie".
23ème à la 28ème preuve : De l'aveu de Horne, les passages suivants du texte hébreu sont corrompus :
1) Malachie III 1
2) Michée V 3
3) Psaumes XVI. 81 1
4) Amos IX. 11, 12
5) Psaumes X. 6-8
6) Psaumes CX 4.
Ainsi, ce critique distingué de la secte Protestante reconnaît que le texte hébreu est corrompu dans ces six passages. Son aveu consiste en ceci, que le 1er passage est cité par Matthieu (XI. 10), Marc (1. 2), et Luc (VII. 27), et la citation de ces Evangélistes diffèrent du texte hébraïque et des anciennes traductions en ce qui les paroles devant ta face dans "voici, j'envoie mon ange devant ta face ", ne se trouvent pas dans Malachie ; et que les paroles :qui préparera ton chemin devant toi, sont dans Malachie, " Et il préparera la voie devant moi ".
Horne dit dans une note à ce propos : "Il n'est pas possible d'expliquer autrement cette différence qu'en supposant que quelque corruption se soit glissée dans les anciennes copies". Le second passage est cité par Matthieu (11. 6) ; le 3e par Luc (Act. 11. 25-28) ; le 4e par Luc aussi (Act.XV. 16, 17) ; le 5e par Paul (Héb. X. 5-7). Tous ces passages diffèrent des textes originaux. Le 6e est cité par Paul (Héb. V. 6). Je n'ai pas pu bien comprendre la différence qu'offre cette dernière citation, mais, comme Horne est un des critiques Protestants les plus distingués, son opinion fait autorité.
29ème preuve : On lit dans le texte hébraïque de l'Exode (XXI. 8) : " Qu'il l'affranchisse ", en parlant de l'esclave qui déplaît aux yeux de son maître . la leçon en marge est "qu'il la maintienne chez lui".
30ème preuve : On lit (Lévit. XI. 21) une prescription relative aux insectes qui sautent sur la terre ; la leçon en marge ajoute la négation "non pas". Ce qui donne au passage un sens opposé .
3lème preuve : Même contradiction entre le texte et la leçon en marge dans le Lévitique (XXV 30). Les traducteurs protestants ont préféré, dans les trois passages susmentionnés, la leçon en marge à celle du texte, ce qui prouve qu'ils ont considéré le texte comme erroné. Ces variantes
rendent les prescriptions tout à fait douteuses, parce qu'on ne peut pas dire si c 'est l'affirmation, ou la négation. que l'auteur sacré sa voulu donner. On voit par là que l'assertion de ces Messieurs, qu'aucune des prescriptions, aucun des préceptes de l'Ecriture n'a été affecté par des altérations du texte, est inexacte.
32ème preuve : On lit dans les Actes (XX. 28) "... pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il a acquise par son propre sang ". Griesbach dit ici . "Le mot Dieu est une faute ; il faut lire le Seigneur".
33ème preuve On lit dans la 1ère Epître de Paul à Timothée (III. 16 ) . "Dieu s'est manifesté en chair ". Griesbach dit que le mot Dieu est erroné, et que la version la plus correcte est le pronom de la 3ème personne, c'est-à-dire, " lequel'.
34ème preuve : Dans le 13e verset du chap. VIII. de la Révélation (viz, Apocalypse) il est dit . " J'ai vu un ange qui volait ". Griesbach et Sholtz disent que le mot "ange" est une erreur, et que la version la plus correcte est le mot "aigle".
35ème preuve : Dans le verset 21 du chap. V. de l'Epître de Paul aux Ephésiens on trouve : "Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu". Griesbach et Sholtz disent qu'il n'y a aucun doute que le mot Dieu a été inséré par erreur au lieu de Christ.
Nous nous contenterons de ce qui précède pour ne pas paraître trop long.
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Deuxieme SECTION . - Interpolations La bible est elle parole de dieu? Deuxieme SECTION . - Interpolations
1ère preuve : Sache , lecteur, que huit livres de l'Ancien Testament étaient rejetés par les Chrétiens comme apocryphes jusqu'en 324 de l'ère chrétienne ;ce sont :
1) Esther
2) Baruch
3) Tobie
4) Judith
5) La Sagesse
6) L'Ecclésiastique
7) Et 8) Les deux livres des Macchabées.
En 325 l 'Empereur Constantin convoqua un Concile à Nicée pour décider à l'égard de ces livres ; et après la plus mûre considération, il fut jugé qu'il fallait admettre le livre de Judith, et les autres livres restèrent à l'état d'apocryphes. Ce fait résulte de l'introduction dont Jérôme a fait précéder ce livre. Il y eut ensuite le Concile de Laodicée, qui se réunit l'an 364, et les savants qui y assistèrent admirent les conclusions du Concile antécédent à l'égard du livre de Judith, et y ajoutèrent le livre d'Esther, décision (.lui fut notifié par des lettres encycliques. En 397 il y eut le Concile de Carthage, auquel assistèrent 127 des plus grands savants et des plus distingués docteurs de 1'.epoque, parmi lesquels se trouvait l'illustre Augustin. (.lui passe chez tous les chrétiens pour le plus éminent prélat de son temps. Ce Concile admit les décisions des deux précédents, et, en outre, reconnut la canonicité des autres livres, mais considéra le livre de Baruch comme faisant partie du livre de Jérémie, parce que Baruch était comme vicaire de Jérémie ; par conséquent ce livre ne fut pas porté séparément dans la liste des livres canoniques.
Il y eut ensuite trois autres Conciles, à Trullo, à Florence, et à Trente, qui confirmèrent les décisions des trois Conciles précédents, et ainsi ces livres furent reconnus comme canoniques par la généralité des Chrétiens pendant douze cents ans. Vint ensuite la secte protestante qui rejeta les décisions des Conciles à l'égard des livres de Baruch, Tobie, Judith, La Sagesse, l'Ecclésiastique et les Maccabées, et décida que ces livres devaient être éliminés de la liste des livres canoniques ; et du livre d'Esther, les neuf premiers chapitres et trois versets du 10e chapitre furent admis comme canoniques, et dix versets de ce chapitre, ainsi que six chapitres restants, furent rejetés comme apocryphes. Les Protestants se basent pour cela :
1) Sur ce l'historien Eusèbe a dit dans le chapitre 22 du 4e livre de son histoire que ces livres sont altérés, particulièrement les deux livres des Macchabées ;
2) Sur ce que les hébreux ne les considèrent pas comme inspirés.
Cependant l'Eglise catholique, qui compte beaucoup plus de partisans que le Protestantisme, admet ces livres et croit à leur inspiration. Ils font partie de la Vulgate, qui est tenue en grande estime par les Catholiques, et forme la base de leur religion et de leur croyance. On le voit, des livres qui, pendant 324 ans, avaient été considérés comme corrompus et non inspirés, furent ensuite déclarés canoniques par les nombreux Conciles qui se sont succédés, et admis au nombre des livres inspirés par des milliers de savants chrétiens, et par l'Eglise catholique, qui, jusqu'à ce jour, les conserve dans son canon. Cela démontre que l'opinion des Chrétiens primitifs n'est d'aucun poids. Il y a là d'ailleurs un argument d'une importance capitale pour les adversaires du Christianisme. Les Chrétiens primitifs, en admettant comme canoniques des livres dont le texte est altéré et peu authentique, ont donné preuve d'une telle faiblesse de sens critique qu'il est permis de supposer que les Evangiles, acceptés par eux et transmis à leur postérité, ne sont que les ouvrages apocryphes qui avaient cours alors.
Les Chrétiens des premiers siècles croyaient à l'authenticité de la version grecque, et à la corruption du texte hébraïque, qui aurait été altéré selon eux en 130 de l'ère chrétienne par les Juifs. Malgré cela, l'Eglise grecque et les Eglises orientales continuent de croire à l'authenticité de ce texte. D'autre part, les Protestants renversent la question, et disent de la version grecque, ce que les Grecs disent du texte hébraïque. L'Eglise romaine soutient, de son côte, que la Vulgate latine est le seul texte digne de foi, ce qui est démontré faux par les Protestants. Voici ce que dit Horne dans son Introduction (vol. IV. p. 463, éd. 1822) : "De nombreuses altérations ont été introduites dans la version latine du 5e au 15e siècle". Et plus loin (p. 467 ) . "Il ne faut pas oublier qu'il n'y a point de texte aussi corrompu que celui de la version latine. Les copistes ont souvent transposé des versets entiers et confondu les notes marginales avec le texte".
Si une traduction, aussi généralement connue et adoptée que la version latine, a pu subir de telles altérations, comment espérer que le texte original, qui n'était pas aussi connu, se soit conservé dans son intégrité ? Il est bien probable que ceux qui ont falsifié la traduction aient, pour se garantir, falsifié aussi l'original. Je ne comprends pas que les théologiens protestants n'aient rejeté qu'une partie du livre d'Esther ; ce livre ne mentionne pas une seule fois le nom de Dieu ; il ne fait allusion à aucun de ses attributs, et à aucune de ses lois ; l'auteur en est absolument inconnu, et les commentateurs de l'Ancien Testament l'attribuent, par simple supposition, à l'un des docteurs du Temple qui se sont succédés d'Esdras à Siméon. Philon l'attribue à Joachim fils de Josué, qui retourna de Babylone après la captivité, et Augustin à Esdras luimême. D' autres l'attribuent à Mardochée, quelques-uns disent qu' il fut composé par Mardochée, et par Esther.
On lit dans le Catholic Herald (vol.11. p. 347) : "Méliton n' a pas porté ce livre dans sa liste des livres canoniques, dont parle Eusèbe (Hist. Ecclés. 1V. 26 ) . Grégoire de Nazianze donne dans ses poèmes les noms des livres authentiques de l'Ecriture, mais ne fait aucune mention de celui d'Esther ; Arnphiloque (évêque l'Icone, mort en 396), dans les vers adressés à Séléucus, semble douter de l'authenticité de ce livre ; Athanase, dans sa 3ge Epître, parle avec dédain du livre d'Esther".
2ème preuve : Le vers. 31 du chap. XXXVI. de la 6enèse dit . "Voici les rois qui ont régné dans les pays d'Edom avait qu'il y eût des rois en Israël". Ces paroles ne peuvent être de Moïse, car la royauté ne fut établie parmi les Israélites Que 356 ans après lui. Adam Clarke dit (Com. vol. I. ad.loc.) : "Je crois que Moïse n'a pas écrit ce verset et ceux qui le suivent, jusqu'au 39e ; car ces versets se retrouvent dans le 1er Chroniques (chap. I.) ; il est probable qu'ils avaient été transcrits en marge, et que le copiste les a incorporés dans le texte par mégarde". Ce commentateur reconnaît par conséquent qu'il y a neuf verset interpolés dans le texte sacré.
3ème preuve : Il est dit dans le Deutéronome (III. 14) : Jaïr, fils de Manassé, prit toute la contrée d'Argob jusqu'à la frontière des 6uescuriens et des Mahacathiens, et donna son nom au pays de Basçan en l'appelant les bourgs de Jaïr (Baschon-havoth-Jaïr), nom qu'ils ont eu jusqu'à ce jour". Ces paroles ne peuvent pas avoir été écrites par Moïse, car l'auteur doit avoir vécu longtemps après Jaïr, comme l'indiquent les mots "jusqu'à ce jour". Horne dit à ce propos (Intr. vol. I.) : "Des paroles ne peuvent pas avoir été écrites par Moïse, mais cela ne doit pas diminuer notre confiance dans les Ecritures. Moïse doit avoir écrit seulement, il les appela de son nom, Baschonhavoth-Jaïr, et les copistes postérieurs ajoutèrent en marge les paroles jusqu'à ce jour (c'est-à-dire, nom qu'ils ont conservé jusqu'à ce jour), par manière d'éclaircissement, mais plus tard on les incorpora dans le texte".
Ainsi, Horne avoue que Moïse ne peut pas être l'auteur de ces derniers mots. Ce n'est, cependant, que par une hypothèse toute personnelle, qu'il explique cette altération du texte primitif, mais elle implique, de sa part, un aveu tacite que les Ecritures ont pu être altérées. par erreur du copiste, ou autrement, quelques siècles après la rédaction originale, et les paroles "mais cela ne doit pas diminuer notre confiance dans les Ecritures", ne prouvent rien autre sinon qu'il y a chez ce critique un parti pris qui veut qu'on croie quand même Le Commentaire de Henry et Scott dit à son tour . "Les derniers mots ont été certainement ajoutés, par une main étrangère, bien après Moïse. On pourrait les omettre sans inconvénient". Ce ne sont pas seulement les derniers mots, c'est le verset tout entier qui ne peut être de Moïse, ainsi que l'avoue Horne.
Indépendamment de l'interpolation, dont il s'agit ici, il y a dans le texte une autre erreur ; c'est que Jaïr n'est pas fils de Manassé, mais de Ségub, ainsi qu'il est dit dans 1er Chroniques II. 22.
4ème preuve : On lit dans le livre des Nombres (XXXII. 41) : " Et Jair, fils de Manassé, alla et prit leurs villes et les nomma Havoth-Jaïr, c'est-à-dire ; villes de Jair ".
On doit faire ici la même observation que pour le passage précédent du Deutéronome. Je lis dans le " Bible Dictionary", ouvrage de Calmet, achevé par C. Taylor et publié en Amérique et en Angleterre : "On trouve dans les livres écrits par Moïse quelques passages qui ne peuvent pas être de lui, par exemple : Nomb. XXXII. 41, Deutér. III. 14 . d'autres dont le style diffère de celui de Moïse. Sans affirmer que ces passages sont d'une main étrangère, nous dirons cependant qu'il est tout au moins probable qu'ils aient été ajoutés pas Esdras. (Cf Esdras IX. X., Néhém. VIII.). Ces savants affirment que quelques passages du Pentateuque ne sont pas de Moïse, mais sans pouvoir en indiquer les auteurs ; ils les ont attribués gratuitement à Esdras ; cette supposition n'a aucune valeur, car rien dans les chapitres auxquels ils renvoient, n'autorise à la faire ; car aux deux chapitres d'Esdras il est parlé de la douleur de ce prophète pour les péchés des Israélites (en épousant des étrangères), et du repentir de ces derniers, et dans celui de Néhémie il est parlé de la manière dont se fit la lecture de la Loi.
5ème preuve : On lit (Genèse XXII. 14) ce qui suit : "comme il est dit encore aujourd'hui : 'En la montagne de l'Eternel il y sera pourvu ". Or cette montagne ne reçut le nom de montagne de l'Eternel, qu'après la construction du Temple par Salomon, 450 ans après la mort de Moïse. Adam Clarke, dans son Introduction au Commentaire sur Esdras, considère ce passage comme interpolé. "Cette montagne", dit-il, "ne fut généralement connue sous ce nom qu'après que le Temple y fut construit".
6ème preuve : Le 12e verset du 2ème chap. du Deutér. dit : " A Saïr demeuraient auparavant les Hourim, mais les enfants d'Esaü les en chassèrent et les détruisirent de devant eux et s'établirent à leur place, ainsi que l'ont fait les enfants d'Israël dans la terre qui leur avait été donnée en héritage ". Adam Clarke dit, dans l'Introduction déjà citée, que ce verset est interpolé, il en donne pour preuve les mots "ainsi que l'ont fait les enfants d'Israël.
7ème preuve : Le 11e verset du 3e chap. du Deutér. dit . " Car Og, roi de Bassan, était le seul du reste des géants ; voici son lit, un lit de fer, n'est il pas à Rabbathammoun (Rabba des fils d'Ammon). Sa longueur est de 9 coudées, sa largeur de 4 coudées en coudées d'homme ". Adam Clarke (loc. cit ) dit qu'un examen attentif de la fin de ce passage, démontre que ce verset a été écrit longtemps après que ce roi fut tué, et non par Moïse, qui mourut cinq mois après cet événement.
8ème preuve : Il est dit dans les Nombres (XXI. 3) : "Et l'Eternel exauça la voix d'Israël, et il livra entre ses mains les Cananéens, qu'il détruisit à la façon de l'interdit, avec leurs villes, et il nomma le lieu Horma ". Adam Clarke (ad.loc) dit : "Ce verset a été ajouté après la mort de Josué, parce que les Cananéens ne furent complètement détruit qu'à une époque postérieure à la mort de Moïse".
9ème preuve : Le verset 35 du 16e chap. de l'Exode : " Et les enfants d'Israël mangèrent la manne, pendant 40 ans, jusqu'à ce qu'ils furent parvenus au pays où ils devaient habiter ". Ces expressions ne sont pas de Moïse, car la manne n'a pas cessé de son vivant, et ils n'entrèrent dans le pays de Canaan qu'après sa mort. Adam Clarke dit (ad. Loc.) : "L'opinion générale à l'égard de ce verset est que l'Exode a été écrit après que Dieu retira la manne aux enfants d'Israël ; mais il est possible qu'Esdras ait ajouté ce passage". Je dis que l'opinion générale est correcte, et l'opinion du commentateur qui ne se base que sur des conjectures n'est pas admissible. Ce qui est vrai, c'est que les cinq livres attribués à Moïse n'ont point été composés par lui ; comme nous l'avons démontré dans le l ère partie.
10ème preuve : Le 14e verset du 2le chap. des Nombres dit : " C'est pourquoi il est dit au livre des guerres du Seigneur . De même qu'il a fait dans la mer de Soupha, de même il fera dans les torrents d'Arnon ". Ces expressions ne peuvent être de Moïse ; elles démontrent, au contraire, qu'il n'est pas l'auteur du livre des Nombres ; car cet auteur a retracé ce qui se trouve dans le livre des guerres du Seigneur, dont l'auteur, l'époque, et le lieu sont absolument ignorés. Ce livre est pour les Hébreux et les Chrétiens comme cet animal fabuleux (Phénix), dont on prononce le nom sans qu'on l'ait jamais vu ; en effet, ils ne le possèdent pas. Adam Clarke dit, dans sa préface au Commentaire de la Genèse, que ce verset est interpolé, puis il ajoute . "Ce qui paraît le plus probable c' est que le passage , du livre des guerres du Seigneur' était en marge, et que par la suite on l'a incorporé dans le texte".
C'est un aveu que leurs livres étaient susceptibles d'altérations, car à son dire les paroles en marge furent incorporées dans le texte, et la chose se généralisa par les copies qu'on en fit dans la suite.
11ème preuve : Le nom d'Hébron dans la Genèse (XIII. 18, XXXV. 27, XXXVII.14) est le nom d'un village qu'on appelait précédemment Kariat Rabâ ; il fut donné par les Israélites, eux-mêmes, après leur entrée en Palestine sous Josué, comme il est dit au chap. XIV. du livre qui porte son nom. Ces versets ne peuvent donc pas être de Moïse, mais bien d'un individu qui aurait vécu à une époque postérieure à l'entrée en Palestine, et au changement du nom primitif De même dans le 14e verset du 14e chap. de la Genèse, il y a le nom de Dan, petite ville qui ne fut fondée que du temps des Juges. Or, après la mort de Josué les enfants d'Israël conquirent la ville de Leith, et en tuèrent les habitants. Ils la brûlèrent, et à sa place fondèrent une nouvelle ville à laquelle ils donnèrent le nom de Dan. Ce fait est prouvé par le 18e chap. du livre des Juges ; il s'en suit que ce verset aussi n'est pas de Moïse. Horne dit : "Il se peut que Moïse ait écrit les villages de Rahâ et Leith, et quelques copistes aient altérés ces passages en adoptant Hébron et Dan'.
Il est étonnant que des gens, doués d'une aussi haute intelligence, soient réduits à faire usage de ces futiles arguments, tout en avouant les altérations, ce qui prouve qu'ils reconnaissent leurs Livres Saints comme ayant été susceptibles de corruption.
12ème preuve : Dans le 7e verset du chap. XIII. de la Genèse il y a ce passage : " en ce temps les Cananéens et les Phérésiens demeuraient dans le pays ". en dans le 6e verset du 12e chap du même livre il y a : "Et il y avait alors des Cananéens dans le pays". Ces deux passages démontrent que ce n'est pas Moïse, qui parle, et les commentateurs reconnaissent qu'ils ont été ajoutés. Il est dit dans le Commentaire de Henry et Scott : "Ce passage , et il y avait alors des Cananéens dans le pays', et les passages 'et il y avait alors des Cananéens dans le pays'. et les passages analogues qu'on trouve dans beaucoup d'autres endroits, ont été ajoutés pour compléter le sens ; c'est Esdras, ou une autre personne inspirée, qui les aura ajoutés lorsqu'on a réuni les livres du Pentateuque".
Ainsi les Docteurs Chrétiens reconnaissent que des passages ont été ajoutés , . mais leur assertion que "c'est Esdras, ou une autre personne inspirée", qui l'aurait fait, ne repose que sur une hypothèse toute gratuite.
13ème preuve : Adam Clarke dit (ad Deut. I.) : "Les cinq premiers versets sont une espèce d'introduction au reste du livre, et ne sont point de Moïse ; il est très probable que Josué ou Esdras les aient ajoutés" Ce grand critique reconnaît, donc, que les cinq versets sont ajoutés ; il les attribue sans autres preuves à Josué ou à Esdras, mais son opinion seule n' est pas suffisante.
14ème preuve : Le 34e chapitre du Deutéronome n'est pas de Moïse. Adam Clarke dit : "Ce chapitre ne saurait avoir été écrit par Moïse. Un homme ne peut certainement pas faire le récit de sa propre mort et de sa sépulture. Nous pouvons donc considérer les paroles de Moïse comme finissant avec le dernier verset du chapitre précédent, car ce qui le suit ne peut absolument pas avoir été écrit par lui. Supposer qu'il ait prévu ces circonstances, ou qu'elles lui aient été apprises par une révélation spéciale, ce serait s'écarter trop de la convenance et de la nécessité, et impliquer dans l'absurdité le sujet même ; car, Dieu n'accorde d'autres visions prophétiques que celles qui sont absolument nécessaires ; et ici, il n'y a pas nécessité, car l'Esprit qui a inspiré l'auteur du livre suivant pouvait naturellement lui inspirer aussi la matière contenue dans ce chapitre. Je crois, donc que le chap. XXXIV du Deut. devait former le premier chapitre de Josué Sur ce sujet la note suivante, de la plume d'un Israélite intelligent, ne déplaira pas au lecteur . "La plupart des commentateurs sont d'opinion qu'Esdras est l'auteur du dernier chapitre du Deutéronome ; quelques-uns pensent qu'il est de Josué . d'autres , qu'il a été fait par les soixante-dix anciens immédiatement après la mort de Moïse ;
Ils ajoutent que le Deutéronome se terminait originairement par les bénédictions prophétiques adressées au douze tribus : 'Que tu es heureux, Israël . qui est comme toi, o peuple sauvé par l'Eternel ?' ; que ce qui forme maintenant le dernier chapitre du Deutéronome était précédemment le premier de Josué, et qu'il fut détaché de ce livre-ci et ajouté à celui-là en forme de supplément. Cette opinion ne paraîtra pas improbable, si l'on considère que les sections, et les autres divisions', ainsi que les points et les pauses, ne furent inventés que longtemps après la composition de ces livres ; car, dans ces premiers âges, plusieurs livres étaient unis ensemble, et mis, à la suite l'un de l'autre, dans un même rouleau. Le commencement d'un livre pouvait, donc facilement être ajouté à la fin d'un autre, et être considéré, dans la suite des temps, comme une vraie conclusion de ce livre, ainsi qu'est le cas pour ce chapitre du Deutéronome ; d'autant plus que ce chapitre supplémentaire contient un récit des derniers actes et de la mort du grand auteur du Pentateuque"
Donc, Chrétiens et Juifs, s'accordent à dire que ce chapitre n'est pas de Moïse, mais qu'il a été ajouté ; et l'opinion de Clarke est que c'était le 1er du livre de Josué. Quant à ce que disent les Juifs, à l'égard de la rédaction de ce chapitre par les soixante-dix anciens, elle ne repose sur aucune autorité sérieuse. Pour ces motifs Henry et Scott disent : "Les paroles de Moise finissent au chapitre précédent, et ce chapitre (le 34 e ) est une addition qui peut bien avoir été faite par Josué, Samuel, Esdras, ou un autre prophète postérieur; on ne sait rien de positif à ce sujet, et il est probable que les derniers versets ont été ajoutés à une époque postérieure à celle où les enfants d'Israël furent délivrés de la captivité de Babylone. La même opinion esl énoncée dans le Commentaire de D'Oyly et Mant.
Maintenant considérez ce que disent les docteurs chrétiens : "L'auteur des passages ajoutés peut bien être Josué, " . et voyez l'embarras où ils se trouvent, et la différence qu'il y a entre leur langage dubitatif et les affirmations des commentateurs juifs. Quant aux paroles "ou quelque autre prophète", elles ne reposent sur aucune preuve. Je a n'ai dit, à l'égard des versets reproduits, depuis la 2ème preuve jusqu'à celle-ci, qu'ils démontrent la corruption du texte des Ecritures par l'interpolation de versets et de paragraphes, ou d'expressions évidemment étrangères, que parce que j'ai voulu, pour un instant, admettre comme fondée la croyance des Hébreux et des Chrétiens, que le Pentateuque est l'œuvre de Moïse, autrement ces citations suffisent, à elles seules, pour démontrer que les livres ne sont , c'est l'opinion pas de Moïse, et que c' est une erreur que de les lui attribuer .unanime des savants musulmans.
Quant à l'assertion de certains docteurs protestants, que ces interpolations ont été faites par quelqu'un des prophètes, elle ne saurait être prise en considération ; à moins qu'elle ne soit soutenue par des arguments solides, ou par des traditions authentiques, remontant sans interruption au prophète à qui les additions sont attribuées. En ces Messieurs sont bien loin de pouvoir le faire !
15ème preuve : Adam Clarke rapporte (ad Deut. X.) un long passage de Kennicott, dont voici la substance . Que le codex Samaritain est correct et celui des Hébreux erroné ; que les versets 6 à 9 de ce même chapitre sont interpolés, et qu'on pourrait les omettre sans nuire au sens ; que ces 4 versets auraient été insérés ici par une faute de copiste et qu'ils faisaient partie du 2ème chapitre du Deutéronome ; à la suite de cette citation Clarke dit complaisamment :"Qu'on ne se hâte pas de désapprouver cette opinion !"
16ème preuve : Le 2ème verset de Deut. XXIII. dit : " L'homme issu d'une union illicite n'entrera pas dans la congrégation de l'Eternel, même à la dixième génération ". Cette sentence ne peut émaner de Dieu, ni avoir été écrite par Moïse. Autrement David aurait dû être exclu de la congrégation du Seigneur, lui et ses pères jusqu'à Pharez, parce que David est le dixième génération de Pharez, selon ce qui est dit au 1er chap. de Matthieu, et Pharez d'après la Genèse (XXXVIII.) était un bâtard. Le commentateur Horsley pense que ces expressions "même à la dixième génération" ont été ajoutées.
17ème preuve : Le Commentaire de Henry et Scott dit (ad Josué 1V. 9) au sujet des mots "jusqu'à ce jour " . "De semblables expressions se rencontrent dans les parties historiques de l'Ecriture. Il est probable qu'elles aient été ajoutées par des copistes, ou des réviseurs, dans des époques postérieures". Voilà, donc, ces commentateurs qui confessent que ce passage, et tous ceux qui lui ressemblent dans l'Ancien Testament, sont des interpolations, - et il n'y en a pas mal ; on en retrouve de semblables dans le livre de Josué V. 9 ; VIII. 28, 29 ; X. 27 ; XIII. 13, 14 ; XV, 63 , XVI. 10). Ainsi ces huit passages d'un seul livre ont été reconnus comme interpolés. Si nous voulions faire la revue des autres livres de l'Ancien Testament, nous en trouverions bien d'autres !
18ème preuve( Josué X. 13) " Et le soleil fut immobile et la lune s'arrêta jusqu'à ce que le peuple eut fini sa vengeance. Cela n'est il pas écrit dans le livre de Jesser ". Quelques traductions portent Jasar, d'autres Jascher. En tout cas, Jasser ou Jascher, ce verset ne peut pas être de Josué parce qu'il est pris de ce livre . et jusqu'à présent on n'en connaît, ni l'auteur, ni la date du temps de David ou après sa mort. Le Commentaire de Henry et Scott, en parlant du dernier morceau de Josué XV. 63, avoue que "ce passage démontre que le livre a été écrit avant la 7ème année du règne de David". Or David est né 358 ans après la mort de Josué, ainsi que le rapportent les historiens protestants eux-mêmes. Et les docteurs de cette secte considèrent, aussi, comme interpolé le 15 verset du dit chap. X., cité ci-dessus, parce qu'il manque dans le texte des Septante. Horsley dit (ad loc.) : "Supprimez ce verset (d'accord) avec les Septante".
19ème preuve : Ce même Horsley dit " que les 7e et 8e versets du 13e chap. de ce même livre de Josué, sont erronés ; et que la version des Septante est la correcte.
20ème preuve : On lit dans Josué (XIII. 25), à l'égard de l'héritage des fils de Gad : " Et la moitié de la terre des fils d' Ammon jusqu'à Aroër, qui est en face de Rabba ". Cela aussi est une erreur ; Moise n'a donné aux fils de Gad aucune partie du territoire des Ammonites, car Dieu le lui avait défendu, comme il est dit au 2ème chap. du Deutéronome. Horsley a dû avouer que sur ce point : "Le texte hébraïque est altéré".
21ème preuve : Le 34 e verset de Josué XIX. dit . " Et à Juda au soleil levant du Jourdain ". C' est une autre erreur, parce que le territoire de Juda était très éloigné du côté du sud ; c' est pourquoi Adam Clarke a dit . "Il est très probable qu'il y ici une altération du texte".
22ème preuve : Henry et Scott (Commentaire ad loc.) disent au sujet du dernier chapitre de Josué : "Les cinq derniers versets ne sont assurément pas de Josué; c'est Phinéas ou Samuel qui les auront ajoutés ; ces sortes d'additions étaient très communes chez les anciens". Ils reconnaissent donc que ces cinq derniers versets sont interpolés, mais leur assertion que " c' est Phinéas ou Samuel qui les auront ajoutés" n'a aucune preuve à son appui. Quant à leur assertion que "ces sortes d'additions étaient communes parmi les anciens", elle donne prise sur eux à ceux qui soutiennent que les Ecritures sont corrompues. En effet, s'il est avéré, qu'une telle pratique ait été commune chez les anciens, on ne saurait plus assigner des limites aux altérations des divers textes des livres saints.
23ème preuve : Horsley dit que six versets du 1er chap. du livre des Juges, c' est à dire, du 10e au 15e sont interpolés.
24ème preuve : Le 7e verset du 17e chap. des Juges, en parlant d'un individu de la tribu de Juda, dit " qu'il était Lévite ". Cela ne pouvant pas être, le commentateur Horsley a dit : "C'est une erreur, parce qu'un homme appartenant à la tribu de Juda ne pouvait pas être Lévite". Houbigant, ayant reconnu que ce passage était une interpolation, l'a rayé du texte.
25ème preuve : Il est dit au 1er Sam. VI. 19 . "Et l'Eternel frappa parmi les gens de Beth-Schémés, parce qu'ils avaient regardé dans l'arche de l'Eternel, et il frappa parmi le peuple cinquante mille et soixante-dix hommes". C'est une erreur. Adam Clarke dit, à ce propos . "Le plus probable est que le texte hébreu a été altéré, ou par la suppression d'un passage ou par l' addition des mots cinquante mille, soit de propos délibéré, soit par une erreur involontaire, parce qu'on ne peut pas admettre qu'un aussi petit village que Beth-Schémés pût contenir un tel nombre d'hommes, et encore moins que ce nombre fût, à la fois, occupé à faucher les prés. Il est impossible, en outre, que cinquante mille aient pu, tous à la fois, regarder dans l'arche sur le rocher d'Abel, dans le champ au blé de Josué.
Clarke ajoute ensuite . "Le texte latin dit soixante-dix chefs et cinquante mille soixante-dix hommes, le Syriaque 5070, l 'Arabe également 5070. L 'historien Josèphe parle seulement de soixante-dix morts. Salomon Jarchy et d'autres Rabbins donnent une version différente. Toutes ces différences nous font croire qu'il y a ici une altération du texte primitif, soit par omission, soit par interpolation". Henry et Scott disent : "Le texte hébreu, en donnant le nombre des morts, renverse l'ordre naturel de la phrase ; de plus, il est invraisemblable qu'un tel nombre de personnes pussent se rendre coupables à la fois et périr dans un petit village. Josèphe ne parle que de 70 morts".
Vois, lecteur, comment ces commentateurs, dans leur embarras, n'ont pu faire autrement que de reconnaître une altération dans le texte.
26ème preuve : Adam Clarke dit (ad 1er Sam. XVII. 12) : "Ce verset et les suivants jusqu'au 31e, le 41e, les versets 54 et suivants, les 5 premiers versets du chap. XVIII., et les versets 9, 10, l 1, 17, 18, 19, ont été omis dans les Septante, bien qu'on les trouve dans le codex d'Alexandrie ; mais il paraît que le MS., sur lequel ce codex a été copié, ne les avait pas. Le Dr. Kennicott a prouvé que ces versets ne font point partie du texte primitif".
Voici quelques passages de Kennicott, puisés dans ce que Clarke a donné à la fin du chapitre : "Il s'agit maintenant de déterminer", dit-il, "l'époque où cette interpolation eut lieu. On sait que les Juifs, du temps de Josèphe, croyaient orner le texte primitif de l'Ecriture, en y ajoutant de longs discours, des hymnes, des prières, et aussi de nouveaux articles d'histoire, comme le prouvent les nombreuses additions faites au livre d'Esther, les épisodes des femmes, du vin, de la vérité ajoutés aux livres d'Esdras et de Néhémie ; le cantique des trois jeunes gens dans la fournaise, ajouté au livre de Daniel, et, enfin, les nombreuses additions faites au texte de Josèphe. Probablement ces additions étaient, d'abord, écrites en marge, et elles furent ensuite incorporées dans le texte par une méprise de copiste". Horsley dit (Com. vol. 1. p. 330) :"Kennicott (ad ler Sam. XVII.) démontre que vingt versets de ce chapitre ( l 3 1) sont interpolés, et qu'il faudrait par conséquent les omettre dans la réimpression du texte hébraïque".
S'il en est ainsi, s'il est vrai, comme l'a dit Kennicott, que les Juifs avaient coutume d'altérer le texte des Ecritures en y faisant des additions, jusqu'au temps de Josèphe, comment peut-on ajouter foi à ce texte, et croire que la parole de Dieu nous est arrivée dans toute sa pureté, ainsi que le prétendent les théologiens juifs et chrétiens ?
27ème preuve : On lit dans Matt. (XIV. 3 ) . "Car Hérode avait fait saisir Jean, et l'avait fait lier et mettre en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère". Marc dit (VI. 17) : "Car Hérode avait envoyé prendre Jean et l'avait fait enchaîner dans la prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe son frère, parce qu'il l'avait épousée". Luc (111. 19) : "Mais Hérode le tétrarque, ayant été repris par Jean à cause d'Hérodias, femme de Philippe". Ce nom de Philippe qu'on trouve dans les trois Evangiles est sans doute une erreur, car aucun historien ne dit que le mari d'Hérodias s'appelait Philippe. Josèphe (XVIII. 5). Horne a dit même qu'il s'appelait Hérode, comme le tétrarque. C'est pourquoi dit (Intr. vol. 11. p. 6231 : "Philippe est une erreur de copiste ; Griesbach l'a, par conséquent, omis dans son édition". Cette erreur, selon nous, n'est pas attribuable au copiste, mais aux Evangélistes eux-mêmes.
Voyez aussi avec quelle hardiesse ils corrigent le texte sacré, imitant en cela l' exemple qui a été donné par leurs ancêtres !
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Livre Second : fin de la SECONDE SECTION. - Interpolations La bible est elle parole de dieu? Livre Second : fin de la SECONDE SECTION. - Interpolations 28ème preuve : Luc (VIl. 31 ) . " Alors le Seigneur dit : A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ?" Ces mots, "alors le Seigneur dit", ont été ajoutés par erreur. Adam Clarke dit (ad loc ) . "Ces mots ne faisaient point partie du texte primitif Tous les commentateurs le reconnaissent, c' est pourquoi Griesbach et Bengel les ont omis". Ce qui m'étonne c'est que les Protestants n'omettent pas ces mots dans leurs versions. Est-ce que l'existence de passages, reconnus faux par tous les commentateurs, dans ce qu'ils prétendent être la parole de Dieu, ne constitue telle pas une corruption du texte ?
29ème preuve : On lit dans Matt. (XXVII. 9) : "Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Ils ont pris trente pièces d'argent, qui étaient le prix de celui qui a été apprécié, et que les enfants d'Israël ont mis à prix". On sait que c' est -là une des fautes les plus connues du livre de Matthieu, car le passage en question ne se trouve ni dans Jérémie, ni dans aucun livre de l'Ancien Testament. On trouve à la vérité quelque chose d'analogue dans Zacharie (XI. 13), mais la ressemblance est trop peu précise pour qu'on puisse dire que Matthieu a pris sa citation dans ce livre. Les théologiens chrétiens se montrent assez embarrassés ici. Thomas Ward dit dans son Errata (déjà citée ) . "Jewel dit que Marc a fait erreur en écrivant Ahiathar au lieu d'Achimélech et Matthieu en mettant Jérémie au lieu de Zacharie".
Horne dit : "Ce passage est fort embarrassant, car cette citation ne se retrouve pas dans Jérémie. On lit quelque chose de semblable dans Zacharie (XI. 13), mais les expressions ne correspondent pas à celles de Matthieu". Il ajoute peu après :"On croit généralement que Matthieu avait écrit, 'Ce qui a été dit par le Prophète', sans donner le nom, ce qui est d'autant plus vraisemblable que Matthieu ne mentionne presque jamais les prophètes auxquels il emprunte des citations". Le même critique dit, ailleurs : "L'Evangéliste n'avait pas écrit le nom du Prophète qui a été ajouté par un copiste". D'Oyly et Mant disent (ad loc). "Ces mots ne se trouvent pas dans Jérémie, mais dans Zacharie (XI. 13). On croit généralement que c' est une méprise du scribe, qui a substitué Jérémie à Zacharie en copiant".
Jewad-ben-Sabath dit dans la préface de son livre intitulé, "Elharahin Essabatia'. (Démonstrations, ou Preuves, Sabatiennes ) : "J'ai demandé souvent aux théologiens chrétiens de me donner la solution de cette difficulté : il me fut répondu : C'est une erreur de copiste". Buchanan (ou Boukanan), Martyros, et Kyrakos disent que "Matthieu s'est trompé en citant de mémoire ; d'autres ont supposé qu'il se pourrait que Jérémie fût un autre nom pour Zacharie".
Il résulte de tout cela que l'erreur est de Matthieu ainsi que l'ont reconnu Ward, Jewel, Buchanan, Martyros, et Kyrakos, et les hypothèses que l'on a trouvées sont d'une extrême faiblesse, et nous avons vu que Horne, lui-même, avoue que les paroles de Zacharie ne sont pas celles que rapporte Matthieu ; le nom de Zacharie ne sont pas celles que rapporte Matthieu ; le nom de Zacharie, par conséquent, mis au lieu de Jérémie, ne servirait à rien, à moins qu'on ne reconnaisse qu'il y a altération dans l'un des deux textes. Je n'ai, d'ailleurs, cité cet ex. que sur l'admission provisoire de l'assertion de ceux qui prétendent que le nom de Jérémie est une insertion faite par le copiste.
Ayant rapporté l'erreur de Matthieu, il convient que je parle, aussi, de l'erreur de Marc, que reconnaissent Ward et Jewel. Cet Evangéliste dit (11. 25) : "Mais il leur dit . N'avez-vous jamais lu ce que fit David, quand il fut dans la nécessité, et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui ? Comment il entra dans la maison de Dieu, du temps d'Abiathar, souverain sacrificateur, et mangea les pains de proposition, qu'il n'était permis de manger qu'aux sacrificateurs, et en donna, même, à ceux qui étaient avec lui ?" Jewel et Ward avouent que le mot Abiathar est une erreur, et que ces paroles "Ceux qui étaient avec lui" sont une autre erreur, parce que David se rendit seul chez le sacrificateur ( 1er Sam.). Ce passage étant erroné, il s'ensuit que les passages correspondants de Matthieu et de Luc doivent l'être aussi.
En effet, Matthieu dit (XII. 3, 4) : "Mais il leur dit : N'avez-vous pas lu ce que fit David, ayant faim, tant lui que ceux qui étaient avec lui ,. comment il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de proposition, dont il n'était pas permis de manger, ni à lui, ni à ceux qui étaient avec lui...?" Et Luc (VI. 3, 4) : " N'avez-vous pas lu ce que fit David lorsque lui, et ceux qui étaient avec lui, étaient pressés par la faim ? Comment il entra dans la maison de Dieu, et prit les pains de proposition, et en mangea, et en donna, ?" Il y a donc dans ces paroles, mises dans même à ceux qui étaient avec lui ....la bouche de Jésus, sept erreurs, en tenant compte du nombre des Evangélistes qui les ont rapportées, ce qui constitue sept altérations. Les docteurs chrétiens les mettraient-ils toutes sur le compte des copistes, que cela ne nuirait pas à notre thèse.
30ème preuve : On lit dans Matt. (XXVII. 35 ) . " Et après l'avoir crucifié, ils partagèrent ses habits au sort ; afin que ce qui a été dit par le prophète s'accomplît : Ils se sont partagé mes habits, et ils ont jeté le sort sur ma robe ". Ces mots "afin que ce qui a été dit", sont une interpolation, ainsi que l'a démontré Horne (Intro. vol. II. p. 330, 331) ; il ajoute : "Griesbach a omis avec raison ces mots comme étant décidément apocryphes" Adam Clarke, aussi, dit (ad loc ) .. "Il faut omettre ce passage qui n'appartient pas au texte primitif ,. il a été évidemment emprunté à l'Evangile de Jean (XIX. 24)".
31ème preuve : On lit dans la 1ère Epître de Jean (V. 7, 8 ) . " Il y a trois qui rendent témoignage dans le ciel ; le père, le Verbe, et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Il y a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre ; savoir, l'esprit, l'eau, et le sang ; et ces trois-là se rapportent à un ". Le verset 7, d'après les exégètes, n'était pas dans l'original, et a été ajouté par les partisans de la Trinité. Griesbach et Scholz sont d'accord pour l'affirmer ; Horne, malgré sa partialité, est obligé de la reconnaître aussi ; le commentaire Henry et Scott et Adam Clarke sont du même avis ; Augustin, le plus grand des docteurs trinitairiens du 4e siècle, a écrit dix traités sur cette Epître, et pourtant il ne cite jamais le passage dont il s'agit, bien qu'il eût affaire avec une secte arienne, qui niait la Trinité.
Comment se fait-il qu'Augustin, défenseur ardent de la Trinité, et qui cherchait partout des arguments en faveur de cette doctrine, ne se soit pas prévalu du verset en question ? Si ce verset existait de son temps il s'en serait certainement servi, et n'aurait pas eu recours à des interprétations forcées de ce même passage en disant que par l'eau il fallait entendre le Père ; par sang. le Fils ; et par esprit, le Saint-Esprit. C'est, je crois, parce que cette interprétation était absurde que les sectaires de la Trinité se sont, dans la suite, avisés d'interpoler leur texte.
Dans la dispute publique que j'ai soutenue en 1270 (A.D. 1853) contre l'auteur du "Mizan-el-Haqq" et un autre ecclésiastique, ces derniers déclarèrent spontanément que cet endroit de Jean, et quelques autres du même livre, étaient interpolés. Horne discute longuement la question dans son ouvrage ; je rapporterai ici, d'après commentaire de Henry et Scott, le résumé des conclusions auxquelles il est arrivé. "Horne examine la question de l'authenticité de ce passage de Jean avec le plus grand soin ; il résume ensuite, en forme de. conclusion , les preuves pour et contre. Voici un résumé de cette conclusion. Les preuves contre l'authenticité du passage sont :
1) Que ce verset ne se trouve dans aucune copie grecque faite avant le 16e siècle.
2) Qu'il ne se trouve pas dans les premières et meilleurs éditions.
3) Qu'il ne se trouve dans aucune version ancienne sauf la Vulgate latine.
4) Qu'il est omis dans les anciennes copies de la version latine elle-même.
5) Qu'il n'est cité par aucun père de l'Eglise grecque, et aucun ancien auteur ecclésiastique.
6) Qu'il n'est cité, non plus, par aucun des pères latins.
7) Que les Réformateurs protestants, eux-mêmes, l'ont omis, ou marqué comme douteux.
Pour l'authenticité du passage l'évidence externe est :
1) Qu'il se trouve dans la plus ancienne version latine et dans la plupart des manuscrits de la Vulgate.
2) Qu'il se trouve dans la symbole de foi et la liturgie de l'Eglise grecque. et dans la liturgie primitive de l'Eglise latine ; et qu'il est cité par quelques père latins.
Tous ces points, cependant, sont révoqués en doute, surtout le dernier. L'évidence interne serait :
l) Que la connexion de la phrase en exige l'assertion.
2)Que la construction grammaticale le veut.
3) Que les règles de l'article grec sont en sa faveur.
4) Que le mode d'expression et de penser est particulier à St-Jean.
5) Que l'omission peut en être expliquée en supposant deux éditions du texte original ; que la rareté des copies primitives offrait aux scribes des facilités pour la fraude ou la négligence ; que les Arianistes pouvaient l'avoir supprimé ; que les Orthodoxes pouvaient, aussi, l'avoir retiré par égard pour le mystère de la Trinité ; que la négligence des copistes a produit plusieurs omissions analogues à celle-ci ; que les pères grecs ont omis de citer plusieurs autres passages qui supportent cette controverse (la Trinité).
Après une revue complète des arguments qui précèdent, continuent Henry et Scott, revue remarquable par sa clarté et sa candeur, T H. Horne dit qu'il pense que le passage doit être abandonné comme apocryphe, et qu'il n'y a que l'autorité positive d'un manuscrit authentique, et non douteux, qui puisse justifier l'admission, dans le sacré canon, d'un passage aussi important. Il reconnaît, avec Marsh, que les arguments tirés de l'évidence interne quelque ingénieux qu'ils soient, ne peuvent contrebalancer la masse de l'évidence externe qui porte sur la question". Considère, maintenant, lecteur, comment nos adversaires s'obstinent à adopter l'opinion contraire à celle de leur grand critique Horne, bien qu'ils reconnaissent, d'une part, qu'il a traité le sujet avec équité et candeur, et de l'autre, que les raisons en faveur du maintien du passage sont insoutenables. Des raisons, ou excuses, par lesquelles ce dernier parti cherche à soutenir sa cause, il résulte :
1) Que le champ de l'altération des Ecritures était ouvert, aux scribes et aux copistes des partis, avant la découverte de l'imprimer le, et qu'ils réussissaient à obtenir leur but, comme le prouve la suppression de ce passage par les copistes, par les Arianistes, ou par les Orthodoxes eux-mêmes, de manière qu'il a pu disparaître de tous les textes grecs, de toutes les versions, excepté la latine, et d'un grand nombre des copies de cette dernière.
2) Que les personnes les plus pieuses et les plus attachées à leur religion avaient pour habitude d'altérer les textes selon leurs besoins, comme ils ont supprimé ce passage, "par égard pour le mystère de la Trinité" (comme il est dit dans la citation de Henry et Scott, qui précède) et comme "les pères grecs ont omis plusieurs autres passages qui supportent cette controverse".
Si c'était là l'habitude des personnes pieuses et attachées à la religion, et des pères de l'Eglise, pourrait-on faire un crime, aux partis dissidents, d'avoir suivi leur exemple ? On voit par là que ces Messieurs ont mis en pratique, tous les modes possibles de corruption avant la découverte de l'imprimerie. Y a-t-il lieu de s'en étonner, en voyant qu'après cette découverte, même, ils ont persisté dans leur ancienne habitude ? Je me contente d'un seul exemple, en preuve de ce dernier fait. Le célèbre guide de la secte Protestante, le premier Cher des Réformateurs du Christianisme, le savant Luther, fit une traduction allemande de la Bible pour l'usage et l'édification de ses adeptes. Il en omit ce passage. Plusieurs éditions de sa Bible furent faites de son vivant, et dans toutes, le passage ne figure pas. Etant devenu vieux, et voyant, que la mort approchait, il commença une nouvelle édition de sa Bible en 1546, mais comme il craignait de ne pouvoir la terminer, et qu'il connaissait l'habitude des gens du livre en général, et des Chrétiens en particulier, Il recommanda dans son introduction de ne rien changer dans son texte.
Cette recommandation étant contraire à l'habitude des gens. du livre. il n'en fut point tenu compte ; à peine une trentaine d'années s'était écoulée depuis sa mort, qu'une nouvelle édition fut faite à Francfort, où le passage omis fut réintégré. Il paraît cependant que dans la suite les Francfortois eurent des remords de cette transgression, ou craignirent le blâme de leurs co-sectaires, et supprimèrent le passage dans leurs éditions subséquentes. Toutefois, les partisans de la Trinité, trouvant le sacrifice d'un si beau passage trop lourd, le réintégrèrent, à leur tour, dans une édition faite à Wittemberg en 1596- 1599.
Leur exemple fut imité, dans la même année, par les Hambourgeois. Mais peu de temps après, ceux de Wittemberg se repentirent comme leurs frères de Francfort, et supprimèrent le passage dans les éditions postérieures. Les plus ardents adorateurs de la Trinité, parmi les disciples du traducteur, ne pouvant se résigner au sacrifice du passage, eurent le dessus et finirent par l'avoir inséré dans toutes les éditions qui furent faites après celle que je viens de mentionner, contrairement à la recommandation de leur chef Dans cet état des choses comment peut-on espérer qu'un nombre très limité de manuscrits, qui existaient avant la découverte de l'imprimerie, eût pu échapper à l'altération qui était alors en vogue ? Le célèbre philosophe Isaac Newton a écrit un petit ouvrage, dans lequel il a prouvé que le passage, dont nous parlons, ainsi que le verset 16 de la 1ère Ep. de Paul à Timothée (III.) sont corrompus. Ce dernier verset, étant utile aux adorateurs de la Trinité, ils l'ont aussi altéré pour le succès de ce dogme absurde.
32ème preuve : On lit dans l'Apocalypse de Jean (. 10 ) . " Et je fus ravi en Esprit, un jour de dimanche, et j'entendis derrière moi une voix éclatante comme le son d'une trompette, qui disait : Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier ; écris ce que tu verras ". Griesbach et Scholtz pensent que les mots "le premier et le dernier" sont interpolés ; ils ont été omis dans plusieurs traductions de la version arabe, imprimée en 1761 et en 1 82l, omet aussi les mots "Alpha et Oméga".
33e preuve : On lit dans les Actes (VIII. 37) : " Et Philippe lui dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela t'est permis. Et l'eunuque répondant, dit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu ". Ce verset est interpolé par les partisans de la Trinité, c'est l'opinion de Griesbach et de Scholtz.
34ème preuve : On lit dans les Actes (IX. 5, 6) : " Et il répondit; Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus, que tu persécutes ; il te serait dur de regimber contre les aiguillons ; alors, tout tremblant et effrayé, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et entre dans la ville, et là on te dira ce qu'il faut que tu fasses ". D'après Griesbach et Scholtz, ces mots : "Il te serait dur de regimber contre les aiguillons ; alors tout tremblant et effrayé, il dit Seigneur, que veux-tu que je fasse ?" sont interpolés.
35ème preuve : On lit dans les Actes (X. 6) : "Il est logé chez un certain Simon, corroyeur, qui a sa maison près de la mer ; c'est lui qui te dira ce qu'il faut que tu fasses". Cette dernière partie de la phrase, "c'est lui qui te dira", est interpolé selon Griesbach et Scholtz.
36ème preuve : Dans 1 Corinthiens X. 28 il y a : " Mais si quelqu'un vous dit : Cela a été sacrifié aux idoles, n'en mangez point, à cause de celui qui vous en a averti, et à cause de la conscience .. car la terre et tout ce qu'elle contient est au Seigneur ". Cette dernière phrase est interpolée. Horne, après avoir démontré cela ajoute : "Griesbach a omis ces mots dans son texte comme une clause qui devait très indubitablement être éliminée".
37ème preuve : Dans Matthieu (XII. 8) on lit . "Car le Fils de l'Homme est maître même du Sabbat ". Le mot "même" est interpolé. Horne le prouve puis il dit :"Cela est pris de Marc (II. 28) ou de Luc (VI. 5). Griesbach a cru, avec raison, devoir omettre ce mot, comme étant interpolé".
38ème preuve : Dans Matthieu (XII. 35) il y a : " L'homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur..." Les mots " son cœur" sont interpolés. Horne dit (vol. II. p. 330 ) . "On a pris ces mots de Luc (VI. 45)".
39ème preuve : Matthieu (VI. 13) : " Et ne nous abandonne point à la tentation, mais délivre-nous du malin. Car à toi appartient le règne, la puissance, et la gloire à jamais, Amen ". Il y a ici l'interpolation des mot : « Le règne, la gloire et la puissance à jamais » . Les Catholiques romains les rejettent, et on ne les trouve ni dans la Vulgate latine, ni dans la version Catholique anglaise.
Th. Ward dit dans son Errata (p. 18) au sujet de ces mots : "Non seulement Erasme les réprouve, mais Bullinger, lui même, les considèrent comme une simple pièce postiche ajoutée au reste par, il ne sait, qui ; et approuve le jugement d'Erasme condamnant Laurentius Valla pour avoir trouvé une faute à l'édition latine dans l'omission de ces paroles. 'Laurentius Valla', dit-il, 'n'a pas raison de tant s'échauffer comme si une pièce importante avait été retranchée de la prière du Seigneur. C'est plutôt leur témérité qu'on devrait blâmer pour avoir osé attacher leurs bimbelots à la prière du Seigneur"'. Les théologiens protestants eux-mêmes considèrent ces mots comme peu authentiques.
Adam Clarke, bien qu'il ne soit pas lui-même de cet avis, reconnaît cependant que "des critiques éminents, notamment Griesbach et Wetstein, croient ces mots interpolés". On le voit la falsification n'a pas même épargné la prière du Christ qui est dans toutes les bouches !
40ème preuve : Le verset 53 du 7e chap. de Jean et les vers. 1 à 11 du 8e sont interpolés. Horne dit à ce sujet (IV. 310) : "Erasme, Calvin, Bèze, Grotius, Le Clerc, Wetstein, Semler, Schulze, Morus, Haenlein, Paulus, Schmidt, et plusieurs autres mentionnés par Wolfius et par Koecher, n'admettent pas l'authenticité de ces passages". Il ajoute peu après : "Ils ne se trouvent pas dans plusieurs versions anciennes et ils ne sont ni cités ni commentés par Chrysostôme, Théophylacte, Nonnus, qui écrivirent des commentaires ou des expositions de cet Evangile ; ni par Tertullien ou Cyprien, qui ont écrit longuement sur la chasteté et l'adultère, et avaient par conséquent toute l'opportunité de citer ces passages, s'ils avaient existé dans leurs manuscrits". Th. Ward dit (sur l'autorité de Jérôme et d'Hilaire), que quelques anciens écrivains ecclésiastiques révoquaient en doute le commencement du 8e chapitre de Jean. Norton, aussi, est d'avis que ces versets sont interpolés.
41ème preuve : Matthieu (VI. 18) : "... Et ton père, qui te voit dans le secret, te récompensera publiquement ". Le mot publiquement est interpolé. Adam Clarke dit (ad loc ) .. "... Ce mot publiquement. étant , selon toute vraisemblance, interpolé, a été omis par Griesbach, Wetstein, Bengel, et autres".
42ème preuve : Dans Marc (II. 17) on lit les mots "au repentir", qui sont interpolés. Adam Clarke, après avoir dit qu'ils manquent dans plus de 32 manuscrits, dans la version syriaque, la persane, la copte. l'éthiopienne , la gothique. la Vulgate. dans six copies de l'Itala, et qu'ils sont omis par Euthymius et Augustin, ajoute qu'ils ont été omis par Griesbach, Grotius, Mill, et Bengel.
43ème preuve : Les mêmes mots se trouvent dans Matthieu (IX. 13), et ont été omis par les mêmes autorités et par d'autres encore, d'après Adam Clarke.
44ème preuve : Matthieu (XX. 22, 23) : " Mais Jésus répondant leur dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? Et ils lui dirent : Nous le pouvons. Et il leur dit : Il est vrai que vous boirez ma coupe, et que vous serez baptisés du même baptême dont je serais baptisé "...
Les mots "et être baptisés", et les suivants, "et que vous serez baptisés", sont interpolés, et ont été omis par Griesbach dans les deux éditions de son texte. Adam Clarke dit (après avoir donné la liste des autorités MSS. et pères de l'Eglise - qui omettent ces passages) : "D'après les règles posées pour distinguer les vraies leçons des fausses, on ne saurait considérer ces passages comme faisant partie du texte".
45ème preuve : Luc (IX. 55, 56 ) . " Mais Jésus se tournant vers eux les censura et leur dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l'Homme n'est point venu pour faire périr les hommes, mais pour les sauver. Et il s'en allèrent dans un autre bourg ".
Ces mots, "le fils. de l'Homme", sont interpolés de l'aveu d'Adam Clarke, qui dit : "Griesbach a omis ces mots. La leçon originale parait avoir été la suivante : Mais Jésus se tournant vers eux les censura et leur dit : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Et ils s'en allèrent dans un autre bourg".
Troisième SECTION . - Altérations par Omission 1ère preuve : On lit dans la Genèse (XV. 13) : " Et l'Eternel dit à Abraham : Sache certainement que ta postérité séjournera dans un pays qui ne sera point à elle, qu'elle servira les habitants de ce pays, et y sera affligée pendant 400 ans ".
Cette prédiction et celle du vers. 14, " Je jugerai la nation ", se réfèrent évidemment à l'Egypte. On lit dans l'Exode (XII. 40) : "Or le séjour que firent les enfants d'Israël en Egypte fut de 430 ans ". La différence est claire. On doit donc ou avoir omis le mot trente dans la Genèse, ou l'avoir ajouté dans l'Exode. Mais il y a d'autres raisons qui me prouvent à ne plus en douter qu'il y a erreur dans les deux livres.
1) Moïse, était petit-fils et arrière petit-fils de Lévi, parce qu'il est fils de Josébed fille de Lévi par sa mère, et fils de Amran fils de Kéhath fils de Lévi par son père ; car Amran, père de Moïse, avait épousé sa tante (Exod. VI., Nom. XXVI.) ; Kéhath, aïeul de Moise, était né avant l'arrivée des fils de Jacob en Egypte (Gen. XLVI. 11). Le séjour des Israélites en Egypte ne peut donc pas avoir été de plus de 215 ans.
2) Les théologiens protestants admettent tous, que les enfants d'Israël n'ont demeuré en Egypte que 215 ans (voyez l'ouvrage intitulé guide de ceux qui étudient les Saintes Ecritures, imprimé à Malte en 1840 par les soins de la société Biblique Anglaise).
3) On lit dans l'Epître aux Galates (III. 16, 17) : " Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il ne dit pas et à ses postérités, comme s'il avait parlé de plusieurs ; mais il dit comme parlant d'une seule postérité qui est le Christ. Voici donc ce que je dis : que l'alliance que Dieu a auparavant confirmée en Jésus Christ, n'a pu être annulée, ni la promesse abolie par la loi, qui n'est venue que 430 ans après ". Ces paroles de Paul, bien qu'elles ne soient pas en elles-mêmes exemptes d'erreur, sont contraires à ce qui est dit dans l'Exode. Paul calcule le temps qui s'est écoulé entre Abraham et la promulgation de la loi, et le fixe à 430 sans tenir compte du séjour des Israélites en Egypte, que d'après l'Ecriture, a été de 430 ans. Le 40 e verset de l'Exode (XII.) a été ainsi corrigé dans la samaritaine et dans la version grecque . " Et le temps que les enfants d'Israël, et leurs pères et leurs ancêtres, séjournèrent dans Canaan et dans la terre d'Egypte, fut de 430 ans ".
J'ai souligné les interpolations. Adam Clarke dit (Com. ad. loc. vol. I. p. 369 ) . "Tous les Commentateurs trouvent une grande obscurité dans ce verset". Il y a autre chose que de l'obscurité, il y a une erreur certaine dans ce passage. Le même Commentateur rapporte la leçon samaritaine, et ajoute :"Le Codex Alexandrinus. est ici d'accord avec le texte samaritain ; plusieurs critiques éminents pensent que, pour les cinq livres de Moïse, le samaritain est le texte le plus correct. On sait aussi que le Codex d'Alexandrie est le meilleur et le plus ancien, pour le texte de la version grecque.
On ne saurait, d'autre part. douter de la véridicité de Paul. Le témoignage de ces trois autorités est d'ailleurs confirmé par l'histoire : "En effet, 25 ans se sont écoulés entre l'établissement d'Abraham dans la terre de Canaan et la naissance d'Isaac ; Isaac avait soixante ans lors de la naissance de Jacob, et celui-ci était âgé de cent trente ans lorsqu'il entra en Egypte - total 215 ans. En ajoutant à ce chiffre les 215 ans que les Israélites passèrent en Egypte, on a 430 ans".
Henry et Scott, après avoir dit que les Israélites séjournèrent en Egypte pendant 2 l 5 ans, rapportent la leçon du texte samaritain, et ajoutent ensuite : "Il n'est pas douteux que cette leçon est la vraie, et qu'elle dissipe toutes les difficultés que présente ce passage". On le voit, les critiques Chrétiens ne peuvent se tirer de difficulté qu'en avouant qu'il y a une erreur dans le texte hébraïque.
J'ai dit que les paroles de Paul elles-mêmes n'étaient exemptes d'erreur . en effet Paul, calcule430 ans du pacte d'alliance, qui eut lieu, d'après la Gen. (XVII. 21) un an avant la naissance d'Isaac, à la révélation de la loi dans le troisième mois après la sortie d'Egypte (Ex. XIX.) ; on a, d'après le calcul d'Adam Clarke, un total de 407 ans, et non 430, comme l'a dit Paul. Ici j'ai une remarque à faire. J'ai dit qu'Amaran (ou Amran) avait épousé sa tante. C'est là la vraie leçon qui se trouve sans un grand nombre de versions, entre autres l'anglaise, l'arabe, la persane.
Cependant dans la Bible arabe, imprimée en 1625, le mot tante a été changé en celui de cousine. Cette édition, faite sous le pontificat d'Urbain VIII., avait été corrigée, par un bon nombre de prêtres, de moines et de savants versés dans l'hébreu, l'arabe, et le grec, comme il est dit dans la préface. Il paraît donc que ces messieurs ont corrompu le texte, de propos délibéré, pour dégager du blâme les parents de Moïse, attendu que le Lévitique (XVIII. 12 et XX. 19) défend d'épouser sa propre tante. La même altération se trouve aussi dans l'édition arabe de 1848.
2ème preuve : On lit dans la Genèse (IV. 8) : " Et Caïn parla à Abel, et, quand ils furent dans les champs, Caïn se leva contre Abel et le tua ". La samaritaine, la version grecque, et les anciennes versions disent : " Et Caïn dit à Abel son frère, viens sortons aux champs ". Ce qui n'est pas dans le texte hébraïque. Horne dit (Com. ad loc. vol. I . p. 193) "Ces mots se trouvent dans la samaritaine, dans la version grecque, dans la syriaque et dans la Vulgate de l'édition polyglotte de l'évêque Walton. Kennicott est d'avis qu'il faudrait les insérer dans le texte hébraïque ; et il n'y a pas de doute que ce ne soit la leçon la plus correcte". Il dit aussi (p. 338, vol. I.), après avoir cité la leçon des . "Ici il y a évidemment une lacune dans tous les textes hébraïques septante . tant manuscrits qu'imprimés.
Les auteurs de la traductions Anglaise autorisée n'ayant pas pu découvrir ce qui avait été dit ... se contentèrent de mettre . 'Et Caïn parla à Abel son frère '.
Cette lacune se trouve remplie par les septante que corroborent le texte samaritain, le version syriaque, la Vulgate, les deux Targums (Commentaires) chaldéens, la version d' Aquila, et le passage cité par Philon ... Il n'y a donc point de doute que ces paroles se trouvaient dans le texte primitif.." Adam Clarke (Com. vol. 1. p. 63) dit la même chose que Horne. Ces mots ont été insérés dans la traduction arabe, éd. de 1831 et de 1848.
3ème preuve : On lit dans la Genèse hébraïque (VII. 17) : " Le déluge était depuis 40 jours sur la terre ", dans plusieurs versions latines et dans la version grecque ce passage est ainsi conçu : " Et le déluge était depuis quarante jours et quarante nuit sur la terre. Horne dit (vol. 1.) : "Il faut ajouter les mots et quarante nuits aux texte hébraïque ".
4ème preuve( Genèse XXXV. 22) texte hébraïque . " Pendant qu'Israël demeurait dans ce pays. Reuben vint et coucha avec Bilha, concubine de son père. Israël l'apprit..." Henry et Scott disent : "Selon les Rabbins, il manque ici quelques mots dans le texte hébraïque ; la version grecque complète la phrase ainsi « Et ce fut mauvais à ses yeux ". Les docteurs Juifs reconnaissent donc les lacunes dans leur texte ; il n'y a pas à s'étonner ; les gens du livre ne trouvent pas extraordinaire qu'on ait supprimé de leur texte un passage entier, habitués comme ils sont à reconnaître de si fréquentes omissions de lettres et de syllabes.
5 ème preuve : Horsley dit (vol. I. p. 82, ad Gen. XLIV. 5 ) . "Il faut ajouter au commencement de ce verset, d'après la version grecque, les mots suivants : Pourquoi avez-vous volé mon Gobelet ?" De l'aveu, donc, de ce savant, ces mots ont été omis dans le texte hébraïque.
6ème preuve : Genèse L. 25 : "... Vous ramènerez mes ossements d'ici ". La samaritaine et les versions grecque et latine disent : " vous ramènerez mes ossements d'ici avec vous ". Les mots avec vous" manquent dans le texte hébraïque ; Horne le reconnaît et approuve le Dr. Boothroyd de les avoir ajoutés dans sa nouvelle traduction.
7ème preuve : (Exode II. 22) : " Elle lui enfanta un fils et il l'appela Gerson, disant: Moi aussi j'étais hôte dans une terre étrangère ". La version grecque et la latine ajoutent . " Et elle lui enfanta un second fils, et l'appela Eléazar, disant : Parce que Dieu mon père m'a aidé et m'a sauvé de l'épée de Pharaon ". Clarke dit (ad. loc.} : "Houbigant a ajouté cette phrase dans sa traduction latine en déclarant que c'est là sa place ; elle ne se trouve, toutefois, dans aucune copie du texte hébraïque, manuscrite ou imprimée, bien qu'elle se trouve dans les traductions anciennes les plus estimées".
8e preuve( Exode VI. 20) : "Et elle lui enfanta Aaron et Moïse". La samaritaine et la version grecque disent : Elle lui enfanta Aaron et Moïse et Miriam leur s( pur Adam Clarke dit : "La plupart des critiques les plus estimés pensent que ces mots se trouvaient dans le texte hébraïque, et ont été omis".
9ème preuve : (Nombres X. 6) : " Et quand vous sonnerez la seconde fois d'un son éclatant, les compagnies qui sont campées vers le midi partiront , ..." La version grecque ajoute : " et quand le cor retentira une troisième fois, on lèvera le camp au couchant et à la quatrième fois on lèvera le camp au levant ". Adam Clarke dit (vol. I. p. 663) : "Le texte hébraïque ne dit pas ce qu'on faisait pour les deux autres parties du camps, mais la version grecque complète le sens par ces mots : « Quand le cor retentira une troisième fois » .
10ème preuve : Horsley dit qu'il manque quelque chose dans Juges (XIV. 13, 14), qu'on peut suppléer par la version grecque, ainsi qu'il suit : " et il lui dit : Si tu prends sept cheveux de ma tête et les tresses avec du lin, et m'attaches au clou du mur, je deviendrai comme les autres hommes ; et elle l'endormit, prit sept cheveux de sa tête. les tressa et le garotta ".
11ème preuve : Adam Clarke dit (vol. II. p. 1676) : Dans la version grecque on a omis tout le 3e verset excepté le mot chécania et les versets 4, 5, 6, 9, 37à 41 . La traduction arabe omet les vingt-six premiers versets, et le verset 29.
12ème preuve : (Job XLII. 17) : " Job mourut âgé et rassasié de jours ". La version grecque ajoute : " Et il sera ressuscité de nouveau parmi ceux que ressuscitera le Seigneur " ., suit un aperçu sommaire de la généalogie et de la vie de Job.
Calmet et Herder, admettent l'authenticité de cet aperçu ; il l'était aussi par Philon et par Polyhistor ; il était aussi généralement admis comme authentique du temps d'Origène, et il se trouve dans la version de Théodotion. Il s'ensuit que, d'après la croyance des Chrétiens du temps d'Origène, le texte hébreu était dans cet endroit mutilé. Les critiques Protestants le croient interpolé , donc la version grecque serait, d'après eux, corrompue par interpolation. Horne dit : "Mais il (1' aperçu) est certainement apocryphe, car, non seulement il n'a jamais fait partie d'aucun MS. hébraïque, mais en admettant même qu'il fût antérieur au temps de N. S., il est trop récent pour être admis comme évidence pour un fait d'une antiquité si reculée...". S'il est vrai qu'elle est antérieure au Christ il faut admettre que les Apôtres, et les Chrétiens après eux, ont reconnu pendant quinze cents ans comme parole de Dieu un texte faux, parce qu'ils avaient la version grecque en grande estime, et la considéraient comme correcte, et regardaient le texte hébraïque comme mutilé.
13ème preuve : Au 14e Psaume, on lit, après le 3e verset, dans la Vulgate, dans la version éthiopienne, dans la traduction arabe, et dans le MS. Vatican de la version grecque, les paroles qui suivent : " Leur gosier est un sépulcre ouvert ;avec leurs langues ils disaient le faux ; dans leurs lèvres il y a le venin des aspics ; leur bouche est pleine de blasphèmes et d'amertume ; leurs pieds sont empressés à répandre le sang ; ... La perdition et les infortunes sont dans leurs sentiers, et ils ne connurent pas la voie de la paix ~ la crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux ".
Ces paroles ne se trouvent pas dans le texte hébraïque ; on les lit dans l'épître de Paul aux Romains. De deux choses l'une : ou les juifs ont omis ce passage dans le texte hébraïque, et dans ce cas il y aurait corruption du texte par mutilation ; ou les Chrétiens l'ont ajouté dans leurs versions pour justifier la citation de leur sanctifié Paul, et alors il y aurait interpolation. Adam Clarke dit (ad loc. ) . On trouve après ce verset (sc.le V. 3) dans le Codex Vaticanus, dans la Vulgate, dans la traduction éthiopienne, et dans l'arabe, six autres, que Paul rapporte dans l'Epître aux Romains (III. 13- 1 8)
14ème preuve : Isaïe (XL. 5) : " Et la gloire de l'Eternel se manifestera ; toute chair ensemble (la) verra ; car la bouche de l'Eternel a parlé ". La version grecque dit : " et toute chair verra le salut de notre Dieu, car la bouche de l'Eternel l'a dit ".
Adam Clarke dit (vol. IV. p. 2785) : "Je crois que la leçon grecque est la plus correcte. Le texte hébraïque a dû être mutilé à une époque fort ancienne, avant les versions chaldéenne, latine, et syriaque. Ce passage se trouve dans toutes les copies de la version grecque, et dans Luc chap. III ; cependant je possède un MS. Très ancien dans lequel ce verset manque entièrement". Horne dit la même chose (vol. II. 1ère part. sect. 6). Henry et Scott disent : "Il faut ajouter ici, après le mot 'verra', « le salut de notre Dieu ». Voy. LII. 10, et la version grecque". Le texte hébraïque est donc corrompu de l'aveu de ces savants, et cette omission, d'après Adam Clarke, remonte à une date fort ancienne.
15ème preuve : Adam Clarke dit (ad. Isaïe, LXIV. 5) : "Je crois que le copiste a sauté ici quelques mots. Cette omission doit être fort ancienne, et les interprètes modernes n'ont pas été plus heureux que les anciens dans les efforts qu'ils ont faits pour expliquer ce verset".
16ème preuve : Horne dit (vol. IV. p. 478) : "Dans le 21e chapitre de Luc, on a omis tout un verset, entre le 33e et le 34e. Il faut l'y ajouter, d'après Matthieu XXIX. 36, ou Marc XIII. 32". Il ajoute en note : Aucun commentateur n'avait remarqué cette grave lacune, jusqu'à Hales qui la releva le premier . Voilà donc de l'aveu de Horne, une omission d'un verset entier qu'il faut réintégrer en l'empruntant à Matthieu ou à Marc. Voici ce verset :" Mais quant à ce jour-là et à l'heure, personne n'en a connaissance, pas même les anges des cieux, sinon mon père seul ".
17ème preuve : Actes XVI. 7 . "... mais l'Esprit ne le leur permit pas ". Griesbach et Schultz disent : "Il faut lire ici ... mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas ". Ces mots se trouvent dans la traduction arabe, éd. de 1761 et de 1821.
18ème preuve : L'Evangile qui porte le nom de Matthieu, et qui est le premier en date. n'est pas certainement celui qui a été rédigé par cet Evangéliste. En effet tous les Chrétiens primitifs, disent que l'Evangile original de Matthieu était en hébreu, et qu'il se perdit par le fait de quelques sectes chrétiennes. L'Evangile qui porte maintenant le nom de Matthieu n'est que la traduction de cet original. Mais tout cela est si peu certain, qu'on ne sait même pas le nom du traducteur, ainsi que l'avoue Jérôme. Les apologistes chrétiens disent. à la vérité, c'est un tel ou c'est tel autre, mais ce sont là des assertions toutes gratuites qui ne sauraient satisfaire les opposants. car on ne peut prouver qu'un écrit est réellement l'œuvre de la personne à laquelle il est attribué, par de simples hypothèses.
Nous ne pouvons non plus accepter les allégations des savants protestants, qui disent que c'est Matthieu, lui-même, qui a traduit son ouvrage de l'hébreu. Voici ce que dit à ce sujet, la Cycl. Britannica (vol.XIX. ) . "Tous les livres du Nouveau Testament ont été rédigés en grec, sauf l'Evangile de Matthieu et l'Epître aux Hébreux, qui ont été certainement écrits en hébreu".
Lardner dit (Œuvres vol. 11. p. 1 19) : "Papias dit que Matthieu a écrit son Evangile en hébreu, et que chacun le traduisit ensuite comme il pouvait". Ces mots « chacun le traduisit », prouvent que plusieurs traductions ont été faites, mais à moins qu'il ne soit démontré, par des témoignages authentiques, que la traduction existante est l'œuvre d'un tel, et que ce tel était inspiré, comment peut-on considérer l'ouvrage comme inspiré, comment peut-on considérer l'ouvrage comme inspiré ? Mais loin, d'être prouvé que ce traducteur était inspiré, on ne sait pas même s'il était digne de confiance.
Lardner dit ensuite (loc. cit p. 170) : "Irenée dit que Matthieu écrivit son Evangile pour les Juifs, dans leur langue, au temps où Pierre et Paul prêchaient à Rome". Il ajoute (p. 574) : "Il y a trois versions relatives à cet Evangile, d'après Origène, la première rapportée par Eusèbe, est que Matthieu aurait fait son Evangile en hébreu pour les convertis Juifs ; la seconde que Matthieu aurait composé son Evangile en hébreu, à l'intention des croyants Israélites ; la troisième qu'il l'aurait écrit pour les Juifs, qui attendaient la venue de celui qui devait descendre d'Abraham et de David".
Lardner dit ensuite (vol. IV. p. 95) : "Eusèbe rapporte que Matthieu, voulant aller prêcher ailleurs après avoir prêché parmi les Hébreux, écrivit son Evangile en leur langue et le leur laissa". Le même auteur cite ensuite Cyrille, Epiphane, Jérôme, augustin, Chrysostôme, Isidore, pour prouver que la rédaction primitive de l'Evangile de Matthieu a été faite en hébreu (vid. Lardner, vol. IV. p. 174, 187, 439, 441, 501, 538 ; vol. V. p. 137). Horne dit (vol. IV ) : "Bellarmin, Grotius, Casauban les évêques Walton et Tomline ; les Drs. Cave, Hammond, Mill, Harwood, Owen Campbell, Adam Clarke, Simon, Tillemont, Pritius, Du Pin, Calmet, Michaëlis, Irenée, Origène, Cyrille, Epiphane, Chrysostôme, Jérôme et autres, suivent l'opinion de Papias, que l'Evangile de Matthieu a été écrit en hébreu". Par "et autres", Horne entend :Grég . de Nazianze, Ebedjésu, Théophylacte, Euthymius, Eusèbe, Athanase, Augustin, Isidore, et autres, cités par Lardner, Watson.
On lit dans le Commentaire de D'Oyly et Mant (ad Matth.) : "Il y a eu, dans ces derniers temps, une grande différence d'opinion au sujet de la langue dans laquelle cet Evangile fut originairement écrit. Cependant un grand nombre des Pères primitifs déclarent positivement qu'il fut écrit par St. Matthieu, lui-même, en hébreu, c'est-à-dire, dans la langue qui était parlée alors en Palestine ; et dans une question de ce genre, qui est une question de fait, le témoignage réuni de l'antiquité devrait être décisif pour nous". Henry et Scott disent, à leur tour, que l'original hébraïque de Matthieu s'est perdu, parce que les Ebionites, qui niaient la divinité de Jésus-Christ, altérèrent le texte en plusieurs endroits, et il finit par être détruit après la destruction de Jérusalem. D'autre disent que les Nazaréens, ou Juifs convertis au christianisme, altérèrent le texte hébraïque en plusieurs endroits et les Ebionites en retranchèrent une foule de passages.
Riaux dit dans son Histoire de l'Evangile : "On a dit que Matthieu a écrit son Evangile en grec ; c'est une erreur contredite par Eusèbe et par d'autres écrivains ecclésiastiques des plus renommés, qui rapportent que Matthieu écrivit son Evangile en hébreu". Norton écrit, à ce propos, une page fort importante que je rapporterai ici (Com. vol. 1. p. 45, éd. de 1837, Boston) :"On croit que Matthieu a rédigé son Evangile en hébreu, sur l'affirmation unanime des anciens écrivains ecclésiastiques.
Je ne citerai que ceux qui jouissent du plus d'autorité : Papias, Irénée, Origène, Eusèbe, Jérôme sont d'accord sur ce point ; cet aveu est d'autant plus précieux à recueillir, que l'esprit de parti était aussi fort du temps de ces écrivains qu'il est de nos temps, et que s'il y avait eu le moindre doute à ce sujet, on se fût empressé de soutenir que l'original était en grec, et que le texte hébraïque n'était qu'une version. Jusqu'ici cette affirmation n'a jamais été discutée ; tout concourt à prouver au contraire, que le texte hébraïque original, altéré ou non, était entre les mains des Juifs convertis au christianisme".
Tout concourt à prouver cette vérité, que l'Evangile de Matthieu était à l'origine écrit en hébreu, et que ce texte existait du temps de Jérôme. On ne saurait donc admettre ces paroles de Horne, "il faut croire que Matthieu a écrit son Evangile en grec et en hébreu" car rien ne prouve cette affirmation. On sait d'ailleurs que Matthieu avait été témoin oculaire de la plupart des faits qu'il raconte : or rien dans son récit ne décèle ce fait. Jamais il ne parle en son nom personnel. Dans les Epîtres attribuées aux Apôtres, ceux-ci parlent toujours en leur nom ; de même dans son Evangile et dans les Actes, jusqu'au chapitre XIX., Luc ne prend jamais la parole en son nom, parce qu'il ne fait que rapporter ce qu'il avait entendu ;mais à partir du chapitre XX., il s'exprime de telle manière qu'on voit qu'il a pris part aux faits qu'il raconte.
Qu'on n'objecte pas ici l'Evangile de Jean et la Pentateuque de Moïse, qui pour nous sont plus que douteux, comme on l'a vu au chapitre 1. D'ailleurs, comment peut-on s'attacher à des hypothèses que contredit l'état extérieur de la chose, sans que des preuves solides supportent ces hypothèses ? Un auteur ne saurait être considéré comme digne de foi et de confiance, qu'autant que ses écrits le prouvent comme tel.
En outre, ne voit on pas que, de l'aveu de Henry et Scott, dès le 1er siècle de l'ère chrétienne, cet Evangile n'était pas universellement reconnu comme authentique et non altéré ; et que l'habitude de corrompre les écritures était déjà répandue dès cette époque reculée ? Si cette habitude n'était pas alors générale, il n'aurait pas été possible de corrompre cet écrit, et en supposant que quelqu'un eût réussi à y faire de altérations, cela n'aurait certainement pas porté la masse des Chrétiens de ce temps à rejeter l'écrit tout entier. Et si l'original n'a pas pu échapper à la corruption, comment croire qu'une traduction, dont on ignore l'auteur, et sur laquelle on n'a aucune donnée certaine, ait pu y échapper ? Le fait est que la traduction actuelle de l'Evangile de Matthieu est corrompue et que le célèbre savant manichéen, Faustus, ne faisait peut-être, que constater un fait avéré en disant que "l'Evangile attribué à Matthieu n'est pas l'Œuvre de cet Apôtre".
Et l'allemand Braufessor dit que "cet Evangile est entièrement faux". L'Evangile des Marcionites n'avait pas les deux premiers chapitres ;ces deux chapitres, donc, seraient apocryphes d'après cette secte. Ils l'étaient aussi d'après les Ebionites. Les Unitairiens, aussi, les considèrent comme tels, de même que le Rév. Williams .. et un grand nombre d'autres passages seraient apocryphes d'après Norton.
19ème preuve : Matthieu II. 23 . "Et elle alla demeurer dans une ville appelée Nazareth ; de sorte que fut accompli ce qui avant été dit par les Prophètes ; il sera appelé Nazaréen". On ne trouve rien de semblable dans aucun prophète. Admettons toutefois, avec les catholiques, que cette citation se trouvait dans les livres des Prophètes, qui furent détruits par les Juifs pour démentir les livres chrétiens. Je dis que la suppression de livres divins est un fait peut-être plus grave que l'inexactitude d'une citation.
Cette thèse a été soutenue par un catholique, Manfred, dans un ouvrage publié à Londres en l843 : "Les livres où se trouvaient ces paroles, dit-il, ont été détruits par les Juifs. Chrysostôme dit, dans son 9e Commentaire sur Matthieu qu'une foule de livres des Prophètes n'existent plus, parce que les Juifs les perdirent par insouciance, ou de propos délibéré. Il semble plus probable que les Juifs aient fait disparaître, avec intention, les livres des Prophètes, lorsqu'ils virent que les Apôtres tiraient profit de ces textes pour démontrer la religion chrétienne. Ainsi, par exemple, plusieurs livres qui sont cités par Matthieu, n'existent plus. Justin dit, dans sa dispute contre Triphon . "Les Juifs ont supprimé plusieurs livres de l'ancien Testament pour montrer que la nouvelle loi n'était pas de tout point conforme à l'ancienne". Il résulte de ces paroles de Manfred :
1) Que les Juifs détruisirent, par une insouciance irréligion, quelques livres de l' Ancien Testament ;
2) Que les falsifications étaient faciles dans les temps anciens. Quand on sait cela rejettera-t-on comme improbable l'hypothèse que les Juifs et les Chrétiens aient supprimé également, dans leurs livres, tout ce qui pouvait offrir un argument en faveur des Musulmans ?
20ème preuve : Matthieu I. 11 : "Josias engendra Jéchonias et ses frères, lors de la transportation à Babylone ". Il y a trois erreurs ici :
1) Jéchonias est fils de Joachim, fils de Josias. Il est donc petit-fils de ce dernier.
2) Jéchonias n'avait pas de frères ; c'est son père Joachim qui en avait.
3) Au temps de la captivité de Babylone, Jéchonias avait dix-huit ans déjà.
Adam Clarke dit :"D'après Calmet le verset 11 doit être lu ainsi: Josias engendra Joachim et ses frères, et Joachim engendra Jéchonias lors de la transportation de Babylone". D'après cette leçon proposée par Calmet et adoptée par Adam Clarke, ces mots, "Josias engendra Joachim", devraient être ajoutés au texte, ce qui est un aveu implicite que le texte est mutilé. De plus, elle n'écarte pas la 3e objection.
Ayant donné, ainsi, cent exemple en preuve des différentes espèces d'altérations qu'a subies le texte de l'Ecriture, je crois devoir m'arrêter pour ne pas être trop prolixe. J'ai, d'ailleurs, donné assez d'exemples pour prouver le fait de la corruption dans les livres saints de nos adversaires, sous ses trois formes, et répondre, ainsi, d'avance aux objections et allégations erronées qu'ils nous adressent. Mais, pour mieux préciser encore cette partie de mon sujet, je veux choisir, parmi les fausses allégations par lesquelles les docteurs chrétiens cherchent à surprendre la bonne foi du monde, les cinq principales, et tâcher de les réfuter.
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Livre Second : fin de la SECONDE SECTION. - Interpolations La bible est elle parole de dieu? Livre Second : fin de la SECONDE SECTION. - Interpolations INSPIRATION DE L'E'CRITURE L'inspiration de tous les livres de l'Ecriture n'est pas soutenable, pas plus que l'inspiration littérale de chacun des faits qui y sont racontés. Je prouverai cela par plusieurs arguments:
1) Les nombreuses contradictions, qui embarrassent si souvent les interprètes, et dont on tâche de se débarrasser, tantôt en les mettant sur le compte des copistes, tantôt en forçant le sens des mots, contradictions dont nous en avons donné plus de cent exemples , ne sont, certainement pas, une preuve de l'inspiration divine.
2) Les nombreuses erreurs de fait qui se trouvent dans l'Ecriture sont incontestables. Nous en avons indiqué plus de cent ; et les écrits inspirés sont bien loin d'admettre de si grandes différences dans les mots, et des contradictions dans le sens.
3) On trouve dans l'Ecriture des altérations volontaires, qu'on ne saurait assurément considérer comme inspirée.
4) Le livre de Baruch, celui de Tobie, de Judith, de la Sagesse, l'Ecclésiastique, le 1er et le 2ème livre des Macchabées, dix versets du 10e chap. d'Esther, et six chaps. (XI. XVI.) du même livre, le chant des Trois Enfants dans le 3ème chap. de Daniel, les chaps. XIII et XIV. du même livre, sont
* considérés par les Catholiques comme faisant partie de l'Ancien Testament.
* Les Protestants ont, cependant, établi d'une manière indiscutable que ces livres ne sont pas authentiques
* ; les Juifs refusent, de même, de les reconnaître.
Le 3e livre d'Esdras
* fait partie du canon dans l'Eglise Grecque
* les Catholiques et les Protestants aient prouvé qu'il n'a aucun caractère d'authenticité.
Le livre des Juges ne serait pas inspiré, non plus, à en croire ceux qui attribuent la composition de cet ouvrage à Phinéas, et ceux qui l'attribuent à Ezéchiel.
D'après ceux qui attribuent "Ruth" à Ezéchiel, ce livre aussi ne serait pas inspiré.
Le livre de Néhémie, d'après l'opinion générale, n'est pas inspiré surtout les 26 premiers versets du chap. XII.
Le livre de Job n'est pas non plus inspiré, selon Maimonide, le Clerc, Michaëlis, Semler, l'Evêque Stock, Théodore, et le grand fondateur de la secte protestante, Luther ; il ne peut pas l'être non plus selon ceux qui l'attribuent à Elihu, ou à un de ses descendants.
Les chaps. XXX. et XXXI. des Proverbes de Salomon ne sont pas reconnus comme inspirés ; l'Ecclésiaste ne l'est pas non plus selon les Talmudistes : les mêmes doutes existent à l'égard du Cantique des Cantiques d'après Théodore, le père Simon, le Clerc, Whiston, Semler, et Castalio. Le savant Stahelin rejette 27 chapitres d'Isaïe.
L'Evangile de Matthieu n'est pas d'inspiration divine, vu qu'il a été établi que l'original, perdu depuis un temps immémorial, était en hébreu, et que celui que nous possédons maintenant n'est qu'une traduction dont on ignore l'auteur.
L'Evangile de Jean est apocryphe aussi, selon Stahelin et Bretschneider. Grotius refuse d'admettre l'authenticité du dernier chapitre de cet Evangile. Toutes les Epître de Pierre, l'Epître de Jude, celle de Jacques, la 2ème et la 3ème de Jean, et l'Apocalypse de Jean. donnent lieu aux même objections, ainsi que nous l'avons déjà vu au chap. II de ce livre.
5) Horne dit dans son Introduction (éd. de l 822, vol. I p. 13 l ) . "En admettant que quelques livres des prophètes ont été perdus, il faudra admettre que ces livres n'étaient pas inspirés. Augustin a montré cela par des arguments très sérieux. "Il y a une foule de faits", dit-il, "dans l'histoire des rois de Juda et d'Israël, pour lesquels on nous renvoie à des écrits de prophètes qui ne se trouvent point dans le canon reconnu par l'Eglise". Il ne peut donner de ce fait d'autre explication, que celle-ci : les écrits des prophètes se divisent en deux parties, dont une dogmatique, écrite par inspiration divine. et une autre historique, non inspirée".
Le même auteur dit (vol. I. p. 133), en parlant de la perte du livre "Des guerres du Seigneur", dont il est fait mention dans les Nombres (XXI. 14 ) . "Ce livre qu'on croit perdu, est, d'après le savant Dr.Lightfoot, un ouvrage composé par Moïse, après qu'il eut défait les Amalécites, pour l'instruction de Josué. Ce livre contenait une exposition historique de la guerre et des instructions sur les mesures à adopter à l'avenir, et ne pouvait pas faire partie du canon, n'étant qu'un ouvrage de circonstance, nullement inspiré". Dans la note (II.) de l'appendice au 1er vol. Horne ajoute : "Quand on dit que les Ecritures sont d'inspiration divine, nous ne devons pas entendre que le Tout-Puissant a suggéré chaque mot, ou dicté chaque expression. De la diversité des styles dont ces livres sont écrits, et de la différente manière dont les mêmes faits sont racontés ou prédits par les différents auteurs, il paraît que les écrivains sacrés avaient le pouvoir d'écrire chacun selon son tempérament, sa capacité, et ses habitudes". Il ajoute que ces écrivains ne recevaient l'inspiration divine que quand il était nécessaire, et qu'il y a plusieurs sortes et plusieurs degrés d'inspiration.
6) Dans le dernier volume du Commentaire de Henry et Scott on lit ce qui suit, pris de l'ouvrage d'Alexander sur le Canon : "Il n'est point nécessaire d'admettre que tout ce qu'un prophète a écrit soit révélé ou canonique. Le fait que Salomon a écrit un livre canonique ne prouve pas que toutes les autres compositions du même auteur ont ce caractère. Il ne faut pas oublier que les Prophètes et les Apôtres ne recevaient l'inspiration divine que dans des occasions spéciales et pour des sujets particuliers". L'ouvrage d'Alexander est très estimé chez les Protestants.
7) Je lis dans la "Cyclopédia Britannica", ouvrage auquel ont collaboré les savant anglais les plus distingués (vol. XI. p. 274) : "On a longuement discuté cette question de l'inspiration littérale de l'Ecriture. Jérome, Grotius, Erasme, Procope, et une foule de théologiens récents se sont prononcés contre la doctrine de l'inspiration littérale". On lit dans un autre endroit du même ouvrage (vol. XIX. p. 20) : "Ceux qui soutiennent la théorie de l'inspiration littérale doivent rencontrer de grandes difficultés dans la démonstration pratique". Il y est dit aussi : "Si l'on nous demandait . Quelles sont les parties de l'Ecriture que nous admettez comme inspirées ? nous répondrions : Nous ne saurions nous refuser à reconnaître l'Inspiration de tous les livres et de tous les passages qui établissent un point quelconque du dogme ; quant aux circonstances particulières, les Apôtres ont pu les retenir sans besoin de révélation".
8) On lit dans la "Rees Cyclopedia", ouvrage publié par le Dr Rees et par plusieurs autres savants anglais, et qui jouit d'une grande autorité (vol. XIV ) : "On a soutenu que l'inspiration de l'Ecriture s'accorde difficilement avec les erreurs qu'on y trouve. et avec la conduite des personnages auxquels on en attribue la rédaction. comparez., par exemple, les versets 19 et 20 du chap. X. de Matthieu, et Marc XIII. 11 , avec les Actes des Apôtres XIII. 1 -6.
On a dit aussi que les Apôtres ne se regardaient pas, les uns les autres. comme des hommes inspirés, ainsi qu'on le voit par leur discussions au concile de Jérusalem, et par la conduite de Paul à l'égard de Pierre. On a dit aussi que les premiers Chrétiens ne regardaient pas les Apôtres comme impeccables (Actes des Apôtres, XI. 2. 3, XXI. 20-24). On a dit aussi que Saint Paul, qui ne se regardait inférieur en rien aux plus excellents Apôtres (2 Cor. XI. 5, XII. 5), ne se considérait pas pour cela toujours comme inspiré ( 1 Cor. VII 10, 12, 25, 40 ; 1 Cor XI. 17 ; 2 Cor.). D'ailleurs, les Apôtres ne disent jamais qu'ils vont parler au nom de Dieu. Michaëlis a apprécié les arguments des deux partis avec le calme et l'impartialité qui sont indispensables dans un sujet aussi grave, et il est d'avis que dans les Epîtres, l'inspiration est certainement utile, mais que. dans la partie historique, comme les Evangiles et les Actes, le défaut d'inspiration n'est pas nuisible et peut même être de quelque utilité.
Les véritables preuves de la foi chrétienne sont la mort du Christ, sa résurrection, et ses miracles, attestés par les Evangélistes, considérés comme historiens. Leur témoignage en pareille matière, doit avoir la même valeur que tout autre, car dire que les faits racontés dans les évangiles son vrais parce qu'ils sont écrits sous l'inspiration divine, est une pétition de principe ; l'inspiration dépend, en effet, de la vérité de ces faits ; ainsi le témoignage des Evangélistes doit être accepté. en lui-même, et indépendamment de leur inspiration. M. Cardwell dans son traité sur l'inspiration de l'Ecriture. adopte les vues de Michaëlis. Quant aux livres attribués aux disciples des Apôtres, tels que l'Evangile de Marc, celui de Luc, et les Actes, Michaëlis hésite fort à les considérer comme inspirés".
9) Waston dit, d'après Benson, dans le 4e volume de son traité de l'inspiration des Ecritures, que l'Evangile de Luc n'est pas inspiré. Il cite à l'appui de cela le commencement de cet Evangile (vers. 1 -4) : "Plusieurs ayant entrepris d'écrire l'histoire des choses dont la vérité a été connue parmi nous avec une entière certitude, selon que nous les ont apprises ceux qui les ont vues eux-mêmes dès le commencement. et qui ont été les ministres de la parole. j'ai cru aussi, très excellent Théophile, que je devais te les écrire par ordre, après m'en être exactement informé dès leur origine ; afin que tu reconnaisses la certitude des choses dont tu as été instruit". Tel est aussi le sentiment des premiers Chrétiens.
Irénée dit que Luc nous a transmis ce qu'il avait appris des Apôtres ; Jérôme dit que Luc tient ses renseignements non seulement de Paul, qui n'a pas connu personnellement le Christ, mais aussi des Apôtres. Watson ajoute (loc. cit) : "En matière de foi, et lorsqu'ils énonçaient un point du dogme, les Apôtres avaient certainement le secours de l'inspiration. Mais dans tout le reste, ils étaient comme les autres hommes, parlaient et écrivaient d'après leurs jugements personnels et sans le secours de l'inspiration. Dans la vie ordinaire, ils agissaient selon leurs lumières, et ne suivaient aucune inspiration en parlant ni en écrivant.
Ainsi Paul a pu écrire à Timothée sans aucune inspiration : 'Ne continue pas à ne boire que de l'eau ; mais use d'un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions' ( I Tim. V. 23) ; et au même, 'Quand tu viendras, apporte avec toi le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, et surtout les parchemins' (2 Tim. IV. 13 ) . De même il a pu écrire à Philémon : « Prépare moi un logis » (Phil. 22) ; et à Timothée, 'Eraste est resté à Corinthe, et j'ai laissé Trophine malade à Milet'. Ces circonstances ne me regardent pas, ce sont des détails particuliers de la vie de St. Paul. Dans la 1 ère aux Corinthiens (VII. 101 il dit : « Quand à ceux qui sont mariés, je leur ordonne, non pas moi, mais le Seigneur » et dans le même chapitre (25), 'Pour ce qui est des vierges, je n'ai point reçu de commandement du Seigneur, mais je vous donne un conseil'...
Dans les Actes (XVI. 6) on lit ces mots : 'Puis ayant traversé la Phrygie de la Galatie, le St.-Esprit leur défendit d'annoncer la parole en Asie. Mais (ajoute le ver. 7), étant venus en Mysie, ils se disposaient à aller en Bythinie, mais l'Esprit ne le leur permit pas'. Il ressort de tout cela que les Apôtres se guidaient généralement d'après leurs lumières personnelles, et que dans des circonstances spéciales, intéressant la foi, ils recevaient le secours du Saint-Esprit. Voilà pourquoi dans leur vie particulière, on voit les Apôtres se tromper comme les autres hommes (Actes XXIII. 3-5 ; Rom. XV. 24, 28 ; 1 cor. XVI. 5-8 ; 2 cor . XI. 15- 18)". Je lis, aussi, dans l'encyclopédie de Rees déjà citée, ce qui suit (vol. XIX.) : "Les vues du Dr. Benson au sujet de l'inspiration sont aussi claires que justes à première vue, mais on ne tarde pas à voir combien elles sont peu fondées dès qu'on les met à l'essai".
10) Beausobre et L'Enfant disent : "L'Esprit-Saint, par l'enseignement duquel les Evangélistes et les Apôtres ont écrit, ne leur prescrivait pas les mots mêmes qu'ils avaient à dire, mais leur en donnait le sens général, pour les préserver de l'erreur. De même que nous trouvons, dans les différentes parties de l'Ancien Testament, des différences qui résultent du caractère personnel et de l'éducation des rédacteurs, de même il n'est pas difficile de trouver des différences entre le style de Luc, celui de Matthieu, et celui de Marc, de Jean, de Paul". Si l'Esprit avait révélé les expressions mêmes dont ils se servent, il serait impossible d'y trouver la moindre différence, et tous les Livres Saints seraient écrits, précisément dans le même style. De plus, dans la partie historique, celle où les écrivains rapportent ce qu'ils ont vu et entendu, il n'est pas besoin de révélation.
Ainsi, Luc nous dit qu'il nous racontera ce qu'il a appris des personnes mêmes qui ont vu tous les faits dont il va parler, et qu'il s'en est exactement informé dès leur origine. Il ne nous dit pas, qu'il va nous retracer l'histoire qui lui a été révélée par l'Esprit, et en effet il n'y avait pas de nécessité qu'il en fût ainsi". J'ajouterai que Beausobre et L'Enfant jouissent d'une grande autorité parmi les savants Protestants au témoignage de Horne et de Watson .
11) Horne dit (Introd. vol. 11. p. 798, éd. 1822), que "Eichhorn est l'un des savants allemands qui ne reconnaissent pas l'inspiration de Moise". Il ajoute plus loin (p. 818) que "Schulze, Dathe, Rosenmüller, et le Dr. Geddes sont d'avis que Moïse n'était pas inspiré, et que le Pentateuque se compose des traditions qui avaient le plus d'autorité à cette époque. Cette manière de voir s'accrédite de plus en plus parmi les savants allemands. On lit plus loin : 'D'après Eusèbe et d'autres théologiens, Moïse aurait écrit la Genèse pendant qu'il était pâtre dans le désert de Madian, chez son beau-père" S'il est vrai que Moïse a écrit la Genèse avant sa mission prophétique, il s'ensuit que ce livre ne peut pas être considéré par les savants comme inspiré. En effet, si, au dire de Horne, et des autres savants que nous venons de citer, tout ce qu'écrit un prophète pendant l'exercice de sa mission n'est pas nécessairement inspiré, comment un écrit fait avant cette mission le serait-il ?
Ward dit (p. 48) : Luther dit (Œuvres, vol. III. pp. 40, 41) : "Je ne veux ni entendre ni voir Moise, car il n'a été envoyé que pour les Juifs " . il dit aussi : "Je ne veux point accepter Moïse, avec sa loi, car il est l'ennemi du Christ". "Moïse (dit encore Luther) est le premier des bourreaux. Le Décalogue n'a rien à faire avec la foi chrétienne". L'un des principaux disciples de ce fameux Réformateur, Islébius, ne voulait pas : "Qu'on enseignât (ou prêchât) le Décalogue dans les Eglises", et donna naissance à la secte des Antinomiens, qui soutenaient que la Loi de Dieu ne méritait pas d'être appelée la Parole de Dieu ; qu'on pouvait être "une prostituée, un marchand de prostituées, un adultère, ou adonné à tous autres péchés", pourvu qu'on eût la foi, on marcherait (tout de même) dans le sentier du salut . "Quand tu es noyé (ajoutaient-ils) dans le péché, même jusqu'au fond. si tu crois, tu es au centre de la félicité. Tous ceux qui se soucient de Moïse, id est, des dix commandements, appartiennent au diable, à la potence avec Moïse". Voilà, donc, ce que l'un des plus grands docteurs protestants, et son disciple, disent à l'égard de Moïse et de sa Loi.
S'il est vrai que le Décalogue n'a rien à faire avec la loi chrétienne. que Moise est l'ennemi du Christ, que rien dans l'Ancien Testament n'est d'inspiration divine, les Luthériens devront admettre que le polythéisme, l'idolâtrie, le vol, l'adultère, le faux témoignage, sont les fondements de la doctrine protestante, car ils sont contraires aux préceptes mosaïques et aux dix commandements. Un théologien protestant me disait : "chez nous Moïse n'est pas prophète, mais simplement un homme de génie, un législateur". Un autre me dit :"Pour nous Moïse n'était qu'un brigand et un voleur". Je lui dis : "Ne dites pas de choses pareilles". "Pourquoi", répondit-il "le Christ n'a-t-il pas dit : « tous ceux qui sont venus avant moi, ont été des larrons et des voleurs, et les brebis ne les ont point écoutés » (Jean X. 8 ) . Ces mots : « tous ceux qui sont venus avant moi » ajouta-t-il, s'appliquent à Moise et à tous les prophètes hébreux" Ne serait-il pas possible que les partisans et les promoteurs de cette doctrine fussent, eux-mêmes, l'objet des paroles du Christ.
12) Luther dit que l'Epître de Jacques n'a aucune valeur canonique. Jacques dit dans son Epître (V. 14) : "Quelqu'un est-il malade parmi vous ? Qu'il appelle les pasteurs de l'Eglise, et qu'ils prient pour lui, et l'oignent d'huile au nom du Seigneur". Luther observe à ce propos (Œuvres. vol. II.) :"En admettant même que cette Epître fût de Jacques, je dirai qu'il n'est pas permis à un Apôtre, par son autorité privée, d'instituer un Sacrement ; cela appartient au Christ seul".
Non seulement l'Epître de Jacques, mais toutes les institutions des Apôtres, seraient sans valeur, d'après Luther ; c'est la conclusion qu'il faut tirer de ces mots : "Cela (c'est-à-dire ce droit) appartient au Christ seul". Thomas Ward dit, en outre : "Poméran, théologien protestant fort réputé, et disciple de Luther, écrit au sujet de l'Epître de Jacques : 'Il (Jacques) conclut d'une manière ridicule . il cite l'Ecriture contre l'Ecriture, ce que le Saint-Esprit ne saurait approuver ; c' est pourquoi cette Epître peut ne point être comprise parmi les autres livres qui proclament la justification par la foi". "Vitus Théodorus, prédicateur protestant de Nuremberg dit .
'C'est à dessein que nous avons écarté l'Epître de Jacques et l'apocalypse de Jean, parce que l'Epître de Jacques, non seulement est condamnable dans certains endroits où il (l'Apôtre) donne trop le pas aux œuvres sur la foi, mais toute la doctrine, aussi, en est un assemblage disparate de pièces rapiécées qui ne s'accordent pas entre elles". Les Centuristes Magdébourgiens disent que "l'Epître de Jacques s'écarte trop la doctrine apostolique en proclamant que la justification n'est pas seulement par la foi, mais par les œuvres aussi, et appelle la Loi, une Loi de Liberté". On voit, par ce qui précède, que tous ces grands savants ne reconnaissent pas à l'Epître de Jacques une inspiration divine, tout comme leur fameux guide.
13) "Clébitius, éminent docteur protestant (dit, en outre, le même Ward) oppose les Evangélistes l'un à l'autre : Matthieu et Marc, dit-il annoncent le contraire ; par conséquent Matthieu et Marc étant deux témoins, méritent plus de crédit que Luc seul". Il ressort de cela :
1) Qu'il y a des différences de fond entre ces Evangélistes.
2) Que leurs Evangiles ne sont pas révélés, autrement on ne pourrait pas établir des comparaisons, entre eux, au point de vue du plus ou du moins d'autorité de leurs récits.
14) Paley a publié un travail sur l'authenticité de l'Ecriture, qui a été imprimé en 1850, et qui jouit d'une grande autorité parmi les théologiens protestants. Il y est dit (p. 323 ) . "Le second reproche qu'on fait aux premiers Chrétiens, c'est d'avoir cru à une fin prochaine du monde. Je ferai remarquer ici que Notre Seigneur a dit à Pierre : 'Si je désirais que Jean reste jusqu'à me venue, qu'est-ce que cela te fait ?' On donna à ces mots un sens qu'ils n'avaient pas, et on crut que Jean ne serait pas mort ; cette opinion se répandit parmi les Chrétiens de ce temps.
Supposons que l'origine de cette croyance eût été oubliée, et qu'elle nous eût été transmise comme étant la croyance générale des Chrétiens, serait-il juste de s'en prévaloir comme d'un argument contre la religion chrétienne ? On peut appliquer le même raisonnement à cette croyance à la fin du monde, que les premiers Chrétiens croyaient être prochaine, sur la foi des l'Evangile et des Epîtres ? La difficulté que nous tâcherons de résoudre dans ce chapitre se pose ainsi : la faillibilité des Apôtres étant admise, jusqu'à quel point pouvons-nous avoir confiance dans leur jugement ?
A cette question le défenseur du Christianisme pourra répondre, en discutant avec les adversaires de la foi : 'Donnez-moi le témoignage de l'Apôtre, et je n'ai pas besoin de leur jugement ; donnez-moi les faits, et j'aurai tout ce qu'il me faudra pour les conclusions que je veux en tirer'.
Cette réponse n'est pas la seule que l'apologiste chrétien pourrait donner ; il y a aussi une double distinction qu'il devra faire, pour dissiper toute incertitude en cette matière. En premier lieu, il faut séparer l'objet avoué de la mission des Apôtres de toutes les circonstances secondaires qui l'accompagnent, et dont quelques-unes sont entièrement étrangères à la mission apostolique, et d'autres n'ont avec elle qu'une relation passagère et fortuite. Quant aux premières, il n'est pas nécessaire d'en parler. Nous ne dirons que quelques mots des circonstances fortuites.
La possession démoniaque en est un exemple : ce n'est pas ici le lieu de discuter la réalité de ce phénomène, ni d'exposer les arguments de part et d'autre. Je me bornerai à remarquer que l'on peut admettre, sans compromettre aucunement la vérité du Christianisme, qui c'était là une opinion erronée et généralement répandue dans ces temps, et que les Apôtres ont partagée avec tous les autres écrivains juifs de cette époque.
Cette doctrine ne fait point partie de l'enseignement de Jésus ; elle figure incidemment dans les récits chrétiens de cette époque, comme une superstition locale ; la révélation du Christ n'avait pas pour objet d'expliquer l'action des êtres spirituels sur les corps animés. Dans tous les cas cette croyance n'a rien à faire avec le dogme. En second lieu, nous devons distinguer les doctrines des Apôtres de leurs arguments. Leurs doctrines leur viennent d'une révélation, au sens propre du mot, mais en exposant ces doctrines dans leurs récits et dans leurs discours, ils les expliquaient et les confirmaient par les analogies et les arguments qui leur venaient à l'esprit.
Ainsi l'admission des gentils à faire profession du Christianisme sans devoir passer d'abord par la Loi de Moise, fut donnée aux Apôtres par révélation.
Cependant Saint Paul, en exposant cette doctrine, apporte une foule d'arguments à l'appui. La doctrine doit être reçue ; mais est-il nécessaire pour défendre le Christianisme, de faire l'apologie de chacun des arguments dont l'Apôtre a fait usage ? La même observation s'applique à tous les cas analogues. Quand les théologiens discutent un point du dogme, dit Burnet, nous devons toujours admettre comme révélée la doctrine qui résulte comme conséquence de l'objet de leurs discussions ; mais nous ne sommes pas obligés de défendre, ou même d'admettre. toutes les considérations qu'ils mettent en avant". Il y a quatre observations à faire sur ce passage :
1) Il résulte d'abord des paroles de Paley que les premiers Chrétiens, et même les Apôtres, croyaient que le monde finirait bientôt, et que Jean ne mourrait pas. Bames dit dans son Commentaire sur le 21e chapitre de Jean : "Cette croyance à l'immortalité de Jean a eu pour origine quelques paroles ambiguës du Christ, qui ont été mal interprétées, et se confirma de plus en plus, lorsqu'on vit Jean survivre à tous les autres". Le Commentaire de Henry et Scott dit . "Les paroles du Christ ont été mal comprises par les Apôtres. qui crurent que Jean ne devait pas mourir, ou qu'il serait transporté tout vivant au ciel. ... On doit apprendre par cela combien il faut se méfier des traditions, surtout celles qui se rapportent à la foi ; voilà une tradition qui a été adoptée par les Apôtres et reçue généralement parmi les premiers Chrétiens, et qui repose cependant sur une méprise". Il ajoute dans un autre passage . "Les Apôtres ont mal compris les paroles de Jésus, ainsi que le dit l'Evangéliste". Il résulte de cela que les Apôtres ont tous mal compris ; s'il fallait juger leur croyance à la fin du monde par leur croyance à l'immortalité de Jean, on devrait la prononcer aussi comme erronée.
2) Paley reconnaît que les objections que l'on peu faire aux circonstances secondaires, qui sont étrangères au dogme, ou qui s'y rattachent accidentellement, si elles sont erronées, n'atteignent pas le fond du Christianisme.
3) Il admet que les arguments personnels des Apôtres peuvent être combattus sans toucher à la foi.
4) Il affirme que l'action des mauvais esprits sur les corps est chose imaginaire provenant d'une erreur, et que cette erreur a été partagée par les Apôtres et par le Christ, lui même, parce qu'elle était l'opinion générale du pays où ils vivaient. Or, en admettant ces quatre points, on est conduit à nier l'inspiration de la moitié, au moins, des écrits Evangéliques ; il ne resterait d'inspiré , d'après ce commentateur, que les dogmes fondamentaux et les institutions ou sacrements. essentiels ; mais cette dernière opinion est contraire à celle du grand champion de la réforme, Luther, qui ne reconnaît pas à un Apôtre le droit d'instituer, de son chef, des sacrements, cela étant du ressort exclusif du Christ. Par conséquent, ni les institutions, ni les dogmes, que nous ont transmis les Apôtres, ne sauraient être considérés comme révélés.
15) Dans son ouvrage. le dit Thomas Ward expose l'opinion des principaux théologiens protestants en désignant les sources où il a puisé. J'en rapporterai ici quelques-unes.
1) Zuingle et plusieurs autres docteurs protestants affirment que "tout ce qui est dans les Epîtres de St. Paul n'est pas sacré, et que, dans les détails, il s'est trompé".
2) M. Fulk accuse Pierre d'erreur et d'ignorance de l'Evangile.
3) Le Dr. Goad a dit, dans sa polémique avec le père Campion, que Pierre a erré dans la foi, et cela après la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres.
4) Brentius dit que Pierre et Barnabas, ainsi que l'Eglise de Jérusalem, ont erré après la descente du Saint-Esprit.
5) Jean Calvin affirme que "Pierre a ajouté au schisme de l'Eglise, au détriment de la liberté chrétienne et à l'anéantissement de la grâce du Christ".
6) Les Magdébourgiens suivent l'exemple de Luther en accusant d'erreur les Apôtres, particulièrement St. Paul "par la persuasion de Jacques".
7) Whitaker dit : "Il est évident que, même après l'ascension du Christ et la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, l'Eglise entière, non le commun des Chrétiens, mais aussi les Apôtres eux-mêmes, errèrent dans la vocation des gentils ; oui, Pierre aussi a erré ; il a erré, en outre, les convenances, et ceux-ci étaient de grands disciples de Calvin . "Si Paul venait prêcher à Genève à la même heure que Calvin, nous quitterons Paul et irions entendre Calvin". Lavater dit que "quelques-uns des disciples de Luther, et non les moindres parmi leurs docteurs, disaient qu'ils mettraient en doute la doctrine de Paul, plutôt que la doctrine de Luther ou la Confession d'Augsbourg". Telles sont les opinions des plus réputés parmi les savants protestants ; comme on le voit, tous s'accordent en ceci, que toutes les paroles du Nouveau Testament ne sont pas d'inspiration divine, et que les Apôtres ont été sujet à erreur.
16) Norton rapporte dans la préface de son ouvrage (déjà cité) ce passage d'Eichhorn : "si nous ne voulons pas être influencés par des contes oiseaux et par une tradition sans appui, mais par la seule et certaine évidence de l'histoire, nous devons conclure que, avant nos Evangile actuels, d'autres Evangiles, décidément différents, étaient en circulation et servaient à l'instruction des Chrétiens". Il suppose, ajoute Norton, que ces Evangiles primitifs et nos trois premiers Evangiles, c'est-à-dire, ceux de Matthieu, de Marc, et de Luc, ont tous eu une origine commune, et il donne les détails suivants sur la manière dont il conçoit que ces Evangiles ont été formés.
Il suppose qu'il y avait dès les premiers temps une courte esquisse historique de la vie de Jésus, qu'on peut appeler l'Evangile Original Cet écrit était probablement destiné à l'usage de ceux-là, parmi les assistants des Apôtres dans l'œuvre de l'enseignement du Christianisme, qui n'avaient pas, eux-mêmes, vu les œuvres et entendu les discours du Christ. Ce n'était, cependant, qu'une "esquisse informe", un récit succinct et imparfait, sans plan historique, ni méthode dans la disposition des faits. Sous ce rapport il était, d'après Eichhom, bien différent de nos quatre Evangiles actuels. "Ceux-ci", dit-il, "ne sont pas une esquisse informe comme doit l'avoir été le premier essai sur la vie de Jésus, mais il sont, au contraire, des ouvrages écrits avec art et avec soin, et contiennent des parties de sa vie, dont aucune mention n'avait été faite lors de la première prédication du Christianisme".
Cet Evangile Original a servi de base à la fois, aux Evangiles primitifs. dont on se servait pendant les deux premiers siècles, et à nos trois premiers Evangiles actuels qui, avec l'Evangiles primitifs doivent avoir plus ou moins retenu quelque chose de la rudesse et de l'imperfection et insuffisance de l'Evangile Original. Mais bientôt ils tombèrent entre les mains de personnes qui entreprirent d'en corriger les défauts et d'en remplir les lacunes, sous le double rapport du cadre général historique et de l'exposition des faits particuliers. Non contentes d'une vie de Jésus qui, comme l'Evangile des Hébreux et ceux de Marcion et de Tatien, commençaient à sa prédication, quelques personnes ont, dès les premiers temps, mis à la tête des Mémoires dont se servait Justin le Martyr, et de l'Evangile de Cérinthe, une histoire de sa généalogie, de sa nativité, et de la période de sa jeunesse.
C'est ainsi qu'en comparant entre eux, dans les passages parallèles, les fragments qui nous restent de ces Evangiles, nous trouvons qu'ils recevaient des additions continuelles. La voix du Ciel, entendue lors du baptême de Jésus, était, dit-on, à l'origine : « Tu es mon fils aujourd'hui je t'ai engendré » ainsi qu'elle est citée deux fois par Justin le Martyr. Clément D'Alaxandrie a trouvé ces mêmes paroles dans un Evangile, au sujet du quel nous n'avons aucun renseignement, mais augmentées du mot "bien-aimé'-. « Tu est mon fils bien-aimé aujourd'hui » . D'autres Evangiles portaient : « Tu es mon fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir », comme elles se trouvent dans les Evangiles catholiques c'est-à-dire, dans Marc I 11.
Dans l'Evangile des Ebionites, selon Epiphane, les deux versions sont réunies ainsi : « tu es mon fils bien-aimé en toi j'ai trouvé mon plaisir puis aujourd'hui je t'ai engendré ». Par ces continuelles acquisitions, le texte original de la vie de Jésus se perdit dans une masse d'additions, tellement que ses paroles ne furent plus, parmi ces additions, que comme des passages isolés. Sur ce fait, toute personne peut satisfaire sa curiosité par le récit du baptême de Jésus, qui est rédigé d'après différents Evangiles. La conséquence nécessaire de cet état des choses, fut que la vérité et le mensonge, les récits authentiques et les récits fabuleux, du moins ceux qui, à travers une longue tradition ont été défigurés ou falsifiés, furent confusément réunis ensemble. Plus ces récits passaient de bouche en bouche, plus ils se défiguraient et devenaient incertains. Enfin dans les dernières années du 2ème siècle, et les premières du troisième, l'Eglise, dans le but de conserver, autant que faire se pouvait, les récits authentiques sur la vie de Jésus, et de les transmettre à la postérité aussi exempts d'erreur que possible, choisit, parmi les nombreux évangiles qui existaient alors, quatre, qui offraient les plus grands indices de crédibilité, et étaient assez complets pour suffire à l'usage de la Chrétienté.
Il n'y a pas de traces de nos Evangiles actuels de Matthieu, de Marc, et de Luc, avant la fin du deuxième siècle et le commencement du troisième. Irénée, vers l'an 202, est le premier qui ait parlé d'une manière positive de quatre évangiles, et il imagine toutes sortes de raisons pour justifier ce nombre , et Clément d'Alexandrie, vers 216, s'efforça de réunir plusieurs données, concernant l'origine de ces quatre Evangiles, afin de prouver qu'eux seuls levaient être reconnus comme authentiques. Par ces faits, il devient évident que c'était vers la fin du 2ème siècle et le commencement du troisième que l'Eglise s'efforça, pour la première fois, d'établir l'autorité universelle de ces quatre Evangiles, - qui existaient avant, si non tout à fait dans leur forme actuelle, toutefois, sous plusieurs rapports, tels que nous les possédons, - et le les faire accepter par toute la Chrétienté à l'exclusion de tous les autres évangiles qui existaient à cette époque.
L'Eglise aurait rendu un bien plus rand service à la postérité si, avec l'Evangile de Jean, elle eût confirmé, par autorité publique, seulement l'informe esquisse primitive de la vie de Jésus, qui avait été donnée aux premiers missionnaires à l'appui de leurs prédications, après l'avoir débarrassée de toute la matière étrangère qui y avait té ajoutée. Mais une telle opération n'était plus possible, attendu qu'il , existait pas de copie exempte de toute addition. et l'opération critique de séparer cette matière étrangère était trop difficile pour ces temps. Eichhorn joute dans une note, continue Norton : "Plusieurs écrivains ecclésiastiques avaient des doutes sur l'authenticité de quelques parties de nos évangiles, mais le manque d'habilité critique les a empêchés de venir à une décision " . Il faut remarquer, cependant, que le seul écrivain ecclésiastique qu'il (Eichhorn) cite l'appui de cette assertion est Faustus, le Manichéen bien connu du 4° siècle.
En traitant des additions et altérations continuelles, qu'il suppose avoir été faites au texte de l'Evangile Original avant qu'il pût prendre la forme où l'ont trouvé les trois premiers Evangélistes, Eichhorn dit : "Cette manière arbitraire de traiter les écrits d'autrui, de sorte qu'ils pussent entrer dans la circulation ainsi altérés. est , de nos jours. chose inouïe et impossible, parce qu'elle est empêchée par le grand nombre des copies imprimées ; mais, ajoute-t-il, c'était différent avant l'invention de l'imprimerie. En copiant un manuscrit, les altérations les plus arbitraires étaient considérés comme permises, du moment qu'elles n'affectaient qu'une propriété particulière.
Mais ces manuscrits altérés étant recopiés, sans que le copiste se donnât la peine de s'assurer si l'exemplaire qu'il copiait contenait le vrai texte de l'auteur, des copies corrompues ont pu ainsi entrer inaperçues dans la circulation. N'a-t-on pas souvent remarqué, par les chroniques du Moyen Age, dont il existe plusieurs manuscrits, que ces manuscrits s'accordent à vous présenter le même texte, ou également copieux, ou également bref ? Que de plaintes ne lisons-nous pas, dans les pères des premiers siècles, contre les altérations arbitraires que faisaient, dans leurs écrits publiés peu de temps avant, les possesseurs, ou les copistes des manuscrits .
A peine quelques copies des Lettres de Dionysius de Corinthe furent-elles mises en circulation que des Apôtres de Satan, comme il le dit lui-même, les remplirent d'ivraie par la suppression de certaines choses et l'addition d'autres ' et les Saintes-Ecritures, elles-mêmes, d'après son propre témoignage, n'ont pas pu échapper à ce sort. Si les copistes ne s'étaient pas permis de faire, dans les écrits d'autrui, les altérations les plus arbitraires, aurait-il été aussi habituel que nous le voyons, chez les auteurs de ces temps, d'adjurer les lecteurs, à la fin de leurs écrits, de n'y point faire des changements, et d'énoncer les plus terribles anathèmes contre ceux qui les feraient ? Les histoires de Jésus doivent, elles aussi, avoir subi le même traitement.
Celsus ne reproche-t-il pas aux Chrétiens d'avoir changé les Evangiles trois, quatre fois, et même davantage ? D'où vient-il, si ce n'est de cette cause, que nous trouvons encore des fragments des Evangiles apocryphes, où tous les récits, concernants certaines périodes de la vie de Jésus, et qui ailleurs se trouvent éparpillés dans différents Evangiles, sont mis ensemble, combinés en un seul tout ? L'Evangile apocryphe des Ebionites, cité par Epiphane, a réuni ensemble tous les détails relatifs au baptême de Jésus, qui se trouvent épars dans nos trois premiers Evangiles, et dans les Mémoires des Apôtres dont a fait l'histoire de nos Evangiles catholiques, remarque-t-il (Eichhorn) ailleurs, ajoute encore Norton, nous voyons des hommes. sans aucune connaissance critique, occupés à altérer leur texte, tantôt en l'abrégeant, tantôt en l'étendant, ou en y substituant, l'un à l'autre, des termes synonymes.
Est-ce chose à s'en étonner ? Depuis la première existence d'histoire écrites de Jésus, il était d'usage, chez les possesseurs de manuscrits, de faire des altérations dans le texte suivant les notions particulières qu'ils avaient de sa prédication, de ces œuvres et des divers événements de sa vie. C' est ainsi que la seconde et la troisième génération n'ont fait que continuer, à l'égard des Evangiles, une pratique que la première avait commencée. Cette pratique était si généralement connue au deuxième siècle, que ceux-là, même, qui n'étaient pas Chrétiens, en avaient eu connaissance.
Celsus reprochait aux Chrétiens d'avoir altéré leurs Evangiles deux, trois fois et même davantage. Clément, aussi, à la fin du deuxième siècle, parle de ceux qui corrompaient les Evangiles, et met à leur charge le fait que, dans Matthieu V. 10. au lieu des mots : « car le royaume des cieux est à eux », on lise dans quelques manuscrits : « car ils seront parfaits ». et dans d'autres : « car ils auront un séjour où ils ne seront point persécutés ».
Ici se termine l'exposé de la théorie d'Eichhom par Norton ; après quoi, ce dernier continue à parler en son nom. "Ces passages", dit-il, "d'Eichhorn ne doivent pas être considérés comme exprimant les opinions personnelles d'un écrivain. Aucun ouvrage, de la même nature que son Introduction au Nouveau Testament. n'a été reçu en Allemagne avec une plus grande approbation ; et ses notions concernant les Evangiles, ou autres écrits du même caractère général, et affectant d'une manière essentielle la croyance en leur authenticité, sont partagées par beaucoup d'écrivains allemands modernes".
Norton, écrivant pour défendre l'authenticité des Evangiles, essaie de réfuter les opinions d'Eichhorn, après l'avoir cité ; avec quel succès il l'a fait, ceux qui ont lu son ouvrage le savent. Malgré cela, il reconnaît lui-même, que sept différents passages des Evangiles sont des interpolations.
1) Il déclare que les deux premiers chapitres de Matthieu ne sont pas de cet Evangéliste.
2) Que l'histoire de Judas Iscariote, dans Matthieu (XXVII. 3-10), est une addition postérieure.
3) Que les versets 52 et 53 du même chapitre sont également des interpolations.
4) Que douze versets du chapitre XVI. de Marc (9-30) sont apocryphes.
5) Que les versets 43 et 44 du chapitre XXII. de Luc sont interpolés.
6) Que ces paroles de Jean (V. 3, 4), "... et qui attendaient le mouvement de l'eau ; car un ange descendit en un certain temps dans le réservoir et en troublait l'eau ; et le premier qui descendait, après que l'eau avait été troublée, était guéri de quelque maladie qu'il fût détenu", ne sont pas de l'Evangéliste.
7) Que les versets 24 et 25 du chapitre xxi. de Jean sont, aussi, interpolés. Tous ces endroits ne sont donc pas inspirés selon ce critique. Il ajoute (p. 61 ) . "Les fictions de la tradition orale se sont mêlées aux miracles rapportés par Luc, l'écrivain les ayant ajoutées par exagération poétique, et il est impossible, en ce moment, de discerner ce qui est authentique et ce qui ne l'est pas".
Comment, des récits qui ont le caractère de l'exagération poétiques seraient il inspirés ? Il résulte, donc, des paroles d'Eichhorn que nous avons rapportées plus haut :
1) Que l'Evangile primitif s'est perdu.
2) Que dans les Evangiles actuels le vrai est mêlé à des traditions apocryphes.
3) Que le texte en a été altéré, et que Celsus reproche aux . leurs Evangiles plus de trois Chrétiens, dès le 2ème siècle, d'avoir déjà change ou quatre fois.
4) Qu'on ne trouve aucune mention de ces trois Evangiles avant la fin du 2ème siècle ou le commencement du 3ème. La théorie d'un Evangile primitif dont le texte se serait perdu, et où Matthieu, Luc, et Marc auraient puisé, a été soutenue aussi par le Clerc, Koppe Michaëlis, Lessing, Niemeyer, et Marsh (cf Horne, vol. IV. p. 295, édit. de 1822). Horne désapprouve les opinions de ces savants, mais sa désapprobation ne nuit pas à notre thèse.
17) Les Chrétiens croient généralement que les deux livres des Chroniques ont été composés par Esdras, avec le concours d'Aggée et de Zacharie. Mais ces trois prophètes se trompent dans le 1er livre, en parlant des enfants de Benjamin. et confondent les fils avec les petits-fils. Les commentateurs expliquent cela en disant qu'Esdras avait sous les yeux des tables généalogiques fautives. Mais cela même prouve que les trois prophètes, auteurs des Chroniques, ne les ont pas écrites par inspiration divine, autrement ils n'auraient pas suivi des généalogies. fautives comme, dans l'estimation des Gens du Livre (id est, les chrétiens et les Juifs), il n'y a aucune différence entre ces livres et les autres écrits de l'Ancien Testament, nous pouvons appliquer, par induction, le même raisonnement à ces derniers, et nous ajouterons que, de même que, d'après eux aussi (les Gens du Livre), les prophètes ne sont pas impeccables, de même ils ne sauraient être infaillibles, et peuvent ne pas avoir tout écrit sous l'inspiration divine.
Il n'est, donc, pas possible, à aucun des Docteurs Chrétiens, de soutenir que tel ou tel livre de l'Ancien ou du Nouveau Testament, ou tel ou tel fait ou détail, aient été écrits par l'effet d'une révélation spéciale. Cela posé, nous disons que les textes originaux de l'Ancien et du Nouveau Testament, se sont perdus avant la mission de Mohammed, que la bénédiction et la paix soient sur lui !
Ce que nous avons maintenant sous ce nom, n'est autre chose qu'une espèce de compilation réunissant les traditions authentiques et les apocryphes ; nous ne disons pas que les deux Testaments se sont conservés intacts jusqu'au temps de Notre Prophète et qu'ils ont été altérés après lui. Dieu nous garde d'une telle assertion.
Les assertions de Paul, en admettant que les écrits qui portent son nom soient réellement de lui, n'ont pas, non plus, pour nous un grand poids, parce que, dans notre croyance, Paul n'est qu'un de ces faux Apôtres qui ont paru dans la première génération, quoique chez les sectaires de la Trinité il soit considéré comme un grand Saint ; ses paroles n'ont, donc, point pour nous plus de valeur qu'une paille. Quant aux autres Apôtres, nous les croyons des hommes pieux et Saints, mais nous ne les croyons pas inspirés, après l'ascension du Christ ; leurs paroles ne peuvent avoir d'autre autorité que celle que nous accordons au témoignage d'hommes vertueux, mais sujet à erreur.
Le manque de toute tradition suivie et authentique à leur égard jusqu'à la fin du 2ème siècle, la perte de l'Evangile original de Matthieu, l'existence d'une traduction, de cet Evangile, dont on ne connaît pas jusqu'à présent le nom de l'auteur, la corruption constatée des textes, sont autant de raisons pour lesquelles nous ne devons accepter les paroles des Apôtres qu'avec la plus grande défiance. De plus, on sait que souvent ils comprenaient mal les discours de Jésus, ainsi que nous le démontrerons plus tard, s'il plaît à Dieu.
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Luc et Marc n'étaient pas du nombre des Apôtres, et il n'est pas prouvé qu'ils aient écrit par inspiration. La bible est elle parole de dieu? Luc et Marc n'étaient pas du nombre des Apôtres, et il n'est pas prouvé qu'ils aient écrit par inspiration. Pour nous le Pentateuque est ce qui a été révélé à Moïse, et l'Evangile ce qui a été révélé à Jésus Christ, ainsi que nous le dit notre CORAN ; dans la sourate intitulé « LA VACHE » : "Nous avons donné le livre à Moise" ; et dans la sourate « LA TABLE », en parlant du Christ : "Nous lui avons donné l'Evangile". Dans la sourate intitulé « MARIE », Jésus dit de lui- même . "Il (Dieu) m'a donné le livre " . c'est-à-dire , l'Evangile. Il est dit, aussi, dans la sourate de la VACHE et dans celle de la FAMILLE D'IMRAN : "Ce que nous avons donné à Moïse et à Jésus" ; c' est à dire, le Pentateuque et l'Evangile. Les épîtres et les histoires qui existent maintenant ne sont pas l'Evangile et le Pentateuque, ou la Tora dont parle le Coran, et il n'est point nécessaire d'en reconnaître l'autorité. La seule règle que nous puissions suivre en cette matière c'est de recevoir toutes les traditions confirmées par notre livre, et de rejeter toutes celles qui lui sont contraires. Quant aux faits que le Coran passe sous silence, nous nous abstenons de les juger, et nous les regardons avec indifférence. Dans la sourate de la TABLE, Dieu dit à son Prophète : "Nous t'avons envoyé le Livre contenant la vérité, lequel conforme les livres qui l'ont précédé, et les met à l'abri de tout doute".
On lit dans l'ouvrage intitulé "MAALEM-ETTENZIL" (Signes ou Guides de la Révélation) au sujet de ce verset . "Quant on parle de la sincérité du Coran, on veut dire, comme l'explique ibn Jarih, que le Coran se rattache aux révélations qui l'on précédé ; les traditions que le Coran confirme doivent être reçues, dans le cas contraire on doit les repousser. Saïd ben Mosaïeb et Dahhak disent que le Coran est décideur. Khalil dit du Coran qu'il est "l'observateur et le conservateur . " ils entendent par là, que le Coran est le texte définitif sur lequel on doit juger de la vérité des révélations qui l'ont précédé. On lit dans le commentaire de Modhari .. "Ce qui est confirmé par le Coran doit être accepté comme vrai, ce que le Coran dément est faux ; ce dont le Coran ne parle pas, abstenez-vous de vous y prononcer, la chose étant susceptible d'être vraie ou fausse".
L'Imam EI-Bokhary rapporte une tradition du Prophète dans son livre Eshchahhadat (les Témoignages) avec un lsnad ; il donne cette même tradition dans "I'tisam" (le Refuge) avec un autre lsnad, et dans la "Réfutation des Jahmites" avec un lsnad différent. je le rapporterai d'après ces deux derniers ouvrages, en me servant des termes même du comment. D'El-Kastellany sur "L'I'tisam " . "Comment pouvez-vous avoir recours aux Juifs et aux Chrétiens, lorsque vous avez le Coran, que Dieu a révélé à son Prophète après leurs livres, et que vous lisez dans toute sa pureté originale. Dieu vous a dit comment les gens du Livre ont changé le livre de Dieu, comment ils ont écrit un ouvrage de leurs mains, qu'ils ont ensuite présenté comme provenant de Dieu, et cela par l'avidité du gain. La science que vous avez reçue ne doit elle pas vous empêcher de leur rien demander ? Non, pas Dieu, aucun d'eux n'est jamais venu vous demander ce qui vous a été révélé, à plus forte raison ne devez pas avoir recours à eux".
On lit aussi dans la "Réfutation des Jahmites" ces paroles du Prophète (saw) : "O Musulmans, comment pouvez-vous avoir recours aux Chrétiens et aux Juifs, quand le Livre, qui vient d'être révélé au Prophète, est la plus récente révélation de Dieu, et qui rien n'en a corrompu la pureté ? ..." Nous citerons aussi, de "l'I'tisam". ces paroles de Moâwia à l'égard de Kaâb-el-Ahbar. .. "C'est l'un des plus véridiques des rapporteurs de hadith. qui nous ont rapporté des choses concernant les gens du Livre ; cependant que de mensonges ne nous donne-t-il pas !" Moâwia n'accuse pas de mensonge Kaâb lui-même, que les compagnons du Prophète (saw) avaient en grande estime, mais il veut dire que les choses qu'il rapportait étaient fausses (c'est-à-dire, contraires à ce que dit le Coran) parce que les livres des Juifs sont altérés et corrompus. Il n'y a pas de Musulman qui, s'il voulait examiner le Pentateuque et l'Evangile, ne pût réfuter victorieusement les Juifs et les Chrétiens.
L'auteur du Livre connu sous le titre de "La Honte de ceux qui ont altéré l'Evangile' dit en parlant des Evangiles aujourd'hui reconnus par les Chrétiens, qu'ils ne sont pas les véritables Evangiles que Dieu avait révélé au Prophète, c'est-à-dire. Jésus-Christ. Il ajoute dans le même endroit . "Le véritable Evangile est celui qui est sorti de la bouche du Christ". En parlant ensuite des honteuse inventions des Chrétiens, il dit : "Paul vient ensuite qui leur déroba, par ses fraudes habiles, leur ancienne religion. Quand il vit que leurs esprits étaient susceptibles de recevoir tout ce qu'il leur présenterait. Ce fourbe (ainsi encouragé) effaça jusqu'au dernier vestige de l'ancienne Loi".
L'illustre Fakhr-Eddin Errazy dit dans son ouvrage "Les Questions Elevées". ( chap . IV. sect. 11) : .'Quant à la prédication de Jésus, il paraît qu'elle n'a laissé de traces que dans l'esprit d'un petit nombre d'adeptes, car il est certain pour nous qu'il n'a pas prêché la religion que professent maintenant les Chrétiens avec le père, le fils. et cette trinité qui est l'un des plus abominables blasphèmes que puisse imaginer l'ignorance. De pareilles croyances ne sauraient être professées par le plus ignorant des hommes, à plus forte raison ne peuvent elles pas avoir été enseignées par un prophète, aussi grand et aussi infaillible que le Christ. Nous croyons donc que Jésus n'a pas enseigné cette religion absurde, mais qu'il a prêché l'unité de Dieu, exempte de toute association ou pluralité de personnes. Ces principes restèrent dans l'obscurité. et n'eurent pas de propagateurs, d'où il résulte que le prédication de Jésus n'a point laissé de traces'-.
L'Imam EI-Qortoby dit dans son livre intitulé Exposition des Faussetés et des erreurs de la Religion Chrétienne'. .. .'Le livre que les Chrétiens appellent Evangile n'est pas celui dont Dieu a dit, en parlant à son prophète : « Il a révélé le Pentateuque et l'Evangile pour guider les hommes dans le droit chemin". L'auteur démontre ensuite cette proposition, et prouve que les Apôtres n'étaient ni inspirés, ni infaillibles, que les prodiges qu'on raconte d'eux ne reposent que sur des témoignages individuels sans valeur, et qui, même s'ils étaient vrais, ne prouveraient rien. parce que les Apôtres, eux-mêmes, n'ont jamais prétendu être des prophètes, et déclarèrent au contraire qu'ils ne faisaient qu'annoncer la venue du Christ.
En terminant, EI-Qortoby dit : "Il résulte de l'examen auquel nous venons de nous livrer que l'Evangile qui existe de nos jours n'est pas le véritable et que ceux qui nous l'ont transmis ne sont pas infaillibles. Si l'on admet que les rédacteurs ont pu être sujets à l'erreur, on ne saurait invoquer l'autorité de ce livre : on ne saurait accorder une foi implicite à tout ce qu'il contient. Cela suffit pour trancher la question, et il ne serait nécessaire de rien ajouter. Cependant. je veux bien examiner ce livre en détail. pour faire ressortir quelques-unes des contradictions, et des erreurs qui s'y trouvent'. Il passe ensuite à un examen détaillé de l'Evangile. au bout duquel il dit : .'Nous avons établi que le Pentateuque et l'Evangile ne méritent aucune confiance, et qu'on ne peut les invoquer comme des autorités décisives à cause des erreurs qui s'y sont glissées, et dont nous avons donné des exemples : et si l'on a pu corrompre à tel point les textes aussi importants et aussi connus, que penser des autres livres moins importants dont les Chrétiens invoquent l'autorité ?" Cet ouvrage d'EI-Qortoby se trouve dans la bibliothèque Couperly à Constantinople.
Le savant Maqrizy, qui vivait au 8 e siècle de l'hégire, écrit ce qui suit dans le 1er volume de son histoire : : Les Juifs prétendent que leur Pentateuque a été conservé sans altération aucune. et les Chrétiens disent que la version des Septante est exempte de toute corruption : ce que les Juifs nient. Les Samaritains prétendent de leur côté que le seul texte authentique de la Tora est le leur. Ces prétentions contraires, loin d'être propres à nous rassurer, ne font qu'accroître nos doute . La même divergence d'opinions règne parmi les Chrétiens au sujet de leurs Evangiles ; les Chrétiens ont quatre histoires du Christ réunies en un seul volume ; la première est l'œuvre de Matthieu, la seconde de Marc, la troisième de Luc, et la quatrième de Jean. Chacun de ces écrivains a composé son histoire dans le pays où il a prêché d'après ses connaissances particulières ; c'est pourquoi ces quatre histoires diffèrent entre elles beaucoup, et présentent même des contradictions sur la personne de Jésus, sa prétendue crucifixion, sa généalogie, chose inadmissible dans des écrits qui prétendent être véridiques.
En outre la secte des Marcionites, et celle des Ebionites possèdent, chacune un Evangile à elle, qui est, en partie, différent des quatre déjà cités ; les Manichéens ont, eux aussi, un Evangile qui contredit de fond en comble tous ceux des autres Chrétiens ; ils possèdent aussi un Evangile, appelé des Septante, qu'ils attribuent à Thomas, et que toutes les autres sectes chrétiennes refusent de reconnaître. Dans cet état des choses, et en présence de ces prétentions contradictoires, il est impossible d'arriver à une solution quelconque, et de distinguer le vrai du faux".
L'auteur du Kéchef Eddhounoun' dit en parlant de l'Evangile : "L'Evangile est le livre que Dieu a révélé à Jésus fils de Marie, que la paix soit sur tous les deux". Il démontre ensuite longuement que les quatre Evangiles ne sont pas l'Evangile original, et dit en terminant : "Ce que Jésus a prêché forme un seul Evangile, où il n'y a point de divergence et point de contradictions. Ces prétendus Evangélistes ont menti en faisant usage du nom de Dieu et de Jésus son prophète".
L'auteur du 'Guide de ceux qui sont embarrassés" (Délalet-El-hayara) dit : "La Tora qui est entre les mains des Juifs contient des corruptions, des interpolations, et des lacunes qui n'ont point échappé aux savants ; et ceux-ci savent d'une manière indubitable que cela ne peut se trouver dans le livre que Dieu a révélé à Moïse, ni dans l'Evangile qui a été révélé au Messie. Comment l'histoire de la crucifixion de Jésus pourrait-elle se trouver dans l'Evangile qui lui a été révélé ?
On peut faire la même demande à l'égard de la résurrection, et de tout ce qui est postérieur à la mort de Jésus. Tout cela est une addition faite par les Docteurs Chrétiens". Il ajoute : "Plus d'un savant musulman a fait connaître les interpolations et les erreurs de tout genre que l'on trouve dans ces livres, et il est facile de se procurer ces ouvrages. N'était la crainte de trop nous étendre, nous aurions cité ici quelques-uns de ces travaux". Ceux qui ont lu ce premier livre du présent ouvrage, verront que les affirmations des savants musulmans sont par leur vérité aussi éclatantes que le soleil à midi. Je ne veux pas trop insister sur ce point, je me bornerai à constater deux faits
1) Que les savants protestants affirment quelquefois, pour donner le change au vulgaire qu'il y a des témoignages du 1er et du 2ème siècle qui attestent l'existence de ces Evangiles. et ils citent à ce propos Clément, Ignace, et d'autres docteurs du 2ème siècle.
2) Que Marc a écrit son Evangile avec l'assistance de Pierre. Luc avec celle de Paul, et que Pierre et Paul étant inspirés, il s'ensuit que les Evangiles auxquels ils ont collaboré sont inspirés aussi. A cela nous répondrons que la question entre nous. porte sur l'existence d'une suite authentique de traditions (lsnad). Cela veut dire qu'un tel, homme digne de toute confiance, tient d'un tel, homme honorable aussi, que tel ouvrage est œuvre de tel apôtre ou de tel prophète, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on soit remonté, par une suite de témoignages dignes de foi, à la personne qui a été le témoin même du fait, qui a vu écrire l'ouvrage, ou l'a lu lui-même en présence de l'auteur, ou a entendu l'auteur déclarer ou reconnaître que le livre est son œuvre. Une telle suite de témoignages manque aux Chrétiens ; les autorités qu'ils allèguent sont de la fin du 2ème siècle ou du commencement du 3e ; avant cette époque il y a obscurité complète. On a répondu à cela (comme. par exemple, l'a fait le Rév. French pendant la discussion publique), que les persécutions auxquelles les Chrétiens furent en butte, pendant les premiers siècles jusqu'en 313, ont interrompu la chaîne des traditions. Nous ne nions pas que les témoignages d'Ignace et de Clément n'aient de l'autorité, mais nous ne saurions leur accorder une autorité décisive, pouvant tenir lieu d'une suite positive et authentique de traditions. Nous ne nions pas, non plus que les Evangiles n'aient été connus à la fin du 2ème siècle ou au commencement du 3 e , nous disons, seulement, que cette publicité était incomplète, et que rien n'était plus facile que d'altérer des textes peu répandus ; on verra la démonstration de cela au 2ème livre.
Il faut d'ailleurs savoir qui sont Clément et Ignace : sache donc que Clément, évêque de Rome, est auteur d'une Epître aux corinthiens, dont la date est controversée : l'archevêque de Canterbury croit qu'elle est entre les années 64 à 70 ; Le Clerc pense qu'elle est de 1'an 69 ; mais d'après Du Pin, Tillemont, et autres, Clément n'aurait été évêque qu'en 91 ou 93, ce qui contredirait les deux hypothèses précédentes. L'historien William Muir donne 1a date de 95 ; Lardner dit 96. La coïncidence de quelques versets de cette épître avec d'autres qui se trouvent dans les Evangiles a fait croire que Clément avait connu ces livres. Cette manière de voir me paraît devoir être repoussée pour plusieurs raisons :
1) La coïncidence de quelques passages ne prouve pas nécessairement qu'un auteur ait copié l'autre : ainsi quand ceux, que les théologiens protestants appellent des « Infidèles », affirment que la morale évangélique est la même que la morale des anciens philosophes, cela ne veut pas dire que l'une soit une copie de l'autre.
L'auteur de « L'ecco homo » dit :"La morale élevée de l'Evangile, dont les Chrétiens sont si fiers, est, mot par mot, celle qu'avait prêchée Confucius six cents ans avant la naissance du Christ. Ainsi Confucius dit dans son 24e précepte : « Faites aux autres ce que vous voudriez que les autres vous fassent ; vous n'avez pas besoin d'autre règle, si vous suivez celle-ci". Dans le 52e précepte il dit : "Ne demande pas la mort de ton ennemi ; cette demande est vaine, la vie est de Dieu'. Précepte 53 . 'Faites du bien à ceux qui vous en font, et ne faites pas de mal à ceux qui vous en auront fait'. Précepte 63 : « Nous pouvons quitter notre ennemi sans en tirer vengeance, les passions ne durent pas ». On trouve. de même, des préceptes de morale très purs dans les philosophes indiens, grecs et autres".
2) S'il était vrai que Clément eût copié les Evangiles, il aurait eu soin de reproduire fidèlement les passages qu'il transcrivit, mais on trouve, au contraire, entre l'Epître de Clément et les passages correspondants de l'Evangile. des différences qui prouvent, irréfutablement, que Clément n'a pas suivi les Evangiles, ou. s'il les a suivis, qu'il a eu connaissance d'un autre texte que celui que nous possédons, comme l'a reconnu Eichhorn au sujet du passage relatif à la voix entendue du ciel.
3) Clément avait été disciple des Apôtres, et en savait autant sur le Christ que Marc et Luc, il est donc plus probable qu'il ait suivi les traditions qu'il avait apprises à l'égal des Evangélistes eux-mêmes. Sans doute, le fait de l'existence des Evangiles serait incontestable, s'il y avait aveu formel de la part de Clément, mais nulle part il ne dit avoir emprunté un seul mot aux Evangélistes ; il ne dit pas non plus qu'il les connaît. Je citerai ici trois passages de cette Epître, comme un pendant de la Trinité :
1) "Celui qui aime Jésus doit suivre ses préceptes". M. Jones croit que Clément a pris ce passage de l'Evangile de Jean (XIV. 15), où il est dit : "si vous m'aimez, gardez mes préceptes". C'est une erreur manifeste : nous savons que d'après tous les critiques, l'Epître de Clément ne peut pas avoir une date postérieure à l'an 96. Or l'Evangile est de 98, d'après Jones lui-même ; comment Clément aurait-il pu lui faire des emprunts ? Horne dit (Introd., vol. 1V. p. 30) : "Jean a écrit son Evangile en 97, selon Chrysostôme et Epiphanius parmi les anciens, et le Dr. Mill, Fabricius, Le Clerc, et l'Evêque Tomline parmi les modernes, ou en 98, d' après M. Jones". D'ailleurs, c'est une vérité d'intuition que l'amour sincère porte naturellement à suivre les préceptes de l'objet aimé. Le Dr. Lardner observe avec raison (Œuvres, vol. II. pp. 40) . "Mais je crois que cette référence est, pour le moins, douteuse. Clément savait très bien par les instructions publiques des Apôtres, ainsi que par ses conversations particulières avec eux, que la profession de l'amour du Christ obligeait les hommes à observer ses préceptes".
2) On lit dans l'Epître de Clément ( 13) : "Tu feras ainsi qu'il est écrit car l'Esprit-Saint a dit que l'homme sage ne tire pas vanité de sa science, et rappelons-nous surtout ces paroles du Seigneur Jésus ... Soyez compatissants afin qu'on ait compassion de vous ; pardonnez, afin que l'on vous pardonne ; il vous sera fait ainsi que vous ferez . Il vous sera donné ainsi que vous donnerez, ainsi que vous jugerez vous serez jugés, et il vous sera mesuré ainsi que vous aurez mesuré aux autres". On dit que Clément a pris ces paroles dans Luc (VI. 36-38), dans Matthieu (VII. 1, 2, 12). Voici le texte de Luc : "Soyez donc miséricordieux, comme aussi votre père est miséricordieux. De plus, ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; pardonnez, et on vous pardonnera. Donnez, et on vous donnera . on vous donnera dans le sein une bonne mesure, pressée et secouée, et qui se répandra par dessus ; car on vous mesurera de la mesure dont vous vous servez envers les autres". Voici maintenant les paroles de Matthieu . "Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du même jugement que vous aurez jugé ; et on vous mesurera de la même mesure que vous aurez mesuré aux autres. ... Toutes les choses que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les leur aussi de même, car c'est là la loi et les prophètes".
3) On lit dans l'Epître de Clément (46) : "Rappelez-vous les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit : 'Malheur à ceux par qui les offenses viennent (sc. qui auront donné scandale), car il aurait mieux valu pour celui qui donne offense (scandale) à un de mes élus, qu'il ne fût point né ; il vaudrai mieux pour lui qu'on lui attachât une meule autour du cou, et qu'on le jetât dans la mer plutôt qu'il eût à scandaliser un de mes petits élus". On dit que Clément a copié ce passage de Matthieu (XXVI. 24, XVIII. 6), de Marc (IX, 42), et de Luc (XVII. 2).Voici le texte de Matthieu (XXVI. 24) : "Pour ce qui est du Fils de l'Homme, il s'en va, selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à cet homme-là par qui le Fils de l'Homme est trahi ; il eût mieux valu pour cet homme-là de n'être jamais né ;" (XVIII. 6), "Mais si quelqu'un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attachât au cou une meule, et qu'on le jetât au fond de la mer". Marc (IX. 42) : "Quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mit au cou une meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer". Luc (XVII. 2) : "Il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mit au cou une meule de moulin et qu'on le jetât dans la mer, que de scandaliser un de ces petits".
Après avoir cité les paroles de Clément et les passages correspondants des Evangiles, Lardner dit (Œuvres. II p. 37) . "J'ai transcrit tous les passages de l'Evangile afin qu'on puisse se former une opinion en connaissance de cause ;cependant on croit généralement que la dernière partie de ce passage se rapporte à Luc XVII.2". Ces deux passages de Clément passent pour les meilleures preuves de l'authenticité des Evangiles, à tel point que Paley se contente de les citer comme preuve décisive sans en chercher d'autres.
Cette prétention ne me paraît pas fondée, car si l'auteur avait suivi l'un des Evangiles, il eût certainement cité le livre qu'il suivait, ou du moins, il l'eût transcrit exactement ; le moins qu'on puisse exiger. C'est qu'il eût rendu le sens ;mais aucune de ces conditions ne se trouve accomplie, et rien ne saurait nous autoriser à croire qu'il y ait emprunt. Il n'y a, d'ailleurs, aucune raison de donner plus d'autorité à Luc qu'à Clément. Tous deux étaient disciples des premiers Apôtres, tous deux ne connaissaient le Christ que par ouï dire. S'il vous faut à tout compte admettre que Clément a puisé dans un écrit antérieur nous croirions plutôt qu'il l'aura fait dans un autre Evangile, comme il a puisé le passage relatif au baptême de Jésus dans un Evangile inconnu maintenant, ainsi que nous l'avons vu par les paroles du savant Eichhorn.
Nous pensons que l'Evêque Pearson n'a pas tort de croire que Clément ne cite personne, mais qu'il donne les paroles qu'il a entendues lui-même des Apôtres et de leurs disciples. Lardner dit à ce sujet (après le passage cité ci-dessus) : "Il y a, cependant, ici une difficulté ; et c' est une difficulté, que nous pouvons rencontrer souvent, en considérant les écrits de ces auteurs primitifs qui avaient vu de près les Apôtres, et les autres témoins oculaires de la vie de Jésus, et qui étaient aussi familiers avec la doctrine de notre Sauveur, et avec les détails de ses prédications, que les Evangélistes eux-mêmes ; à moins que leurs citations ou leurs allusions ne soient formelles et claires. Ainsi, dans ces passages, la question est de savoir si Clément a pris les paroles de Jésus, qu'il rapporte, d'un récit écrit, ou s'il ne fait que rappeler aux Corinthiens une tradition qu'ils ont entendue, comme lui, répéter aux Apôtres. Le Clerc a adopté la première de ces opinions, et l'Evêque Pearson la seconde.
Quant à moi, je crois que les trois Evangiles ont été écrits avant l'Epître de Clément, et qu'il n'est pas impossible que Clément les ait connus. Mais soit que Clément ait voulu citer les Evangiles, ou qu'il ait rapporté des faits qu'il connaissait personnellement, il est certain qu'il y a là un grand argument en faveur de l'authenticité des Evangiles. Si Clément a copié les Evangiles il n'y a plus de discussion ; s'il n'a fait que rapporter à sa manière le même fait, cette coïncidence donne une grande valeur au récit Evangélique, et démontre que les Evangélistes nous ont donné les mots mêmes par lesquels Jésus exposait sa doctrine.
Pour ce qui en est du point même en question, je crois que la plupart des savants, partagent les vues de Le Clerc. Quand Paul dit (Act. XX. 35) : 'Il faut se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : Qu'il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir', je crois qu'il est généralement admis que Paul n'a fait que rapporter une tradition connue des Disciples de Jésus, sans se référer à aucun récit écrit. Mais nous ne saurions toujours appliquer cette règle. Nous croyons que l'allusion à des traditions écrites est encore plus générale que l'autre.
C'est le système de Polycarpe et d'autres : il est probable. et même certain, qu'il transcrit les Evangiles". Il résulte de ces paroles de Lardner que les savants chrétiens en sont encore à débattre la question de la priorité des Evangiles à l'Epître ; il prétend que toutes les solutions sont également favorables à l'authenticité des Evangiles, ce qui ne nous paraît pas acceptable. Ce qu'on peut déduire, tout au plus, des pansages des Clément, c'est que les paroles en question, rapportées par les Evangiles, sont les paroles prononcées par Jésus ; mais cela ne prouve pas que tous les autres discours, que les Evangélistes lui attribuent, soient réellement de lui. Passons maintenant à Ignace, dont on invoque aussi le témoignage en faveur des Evangiles.
Lardner dit, dans le même volume déjà cité : "Eusèbe et Jérôme mentionnent sept Epîtres comme étant d'Ignace. Toutes les autres qu'on lui attribue passent maintenant pour apocryphes. Il y a deux copies, une grande et une petite, de ces sept Epîtres. Selon tous les interprètes, à l'exception de Whiston et de deux ou trois autres, la grande copie présente des additions qui ne sont pas de l'auteur. Après une collation attentive des deux manuscrits, je crois pouvoir affirmer que la grande copie n'est qu'un développement de la petite ; hypothèse qui se trouve confirmée par les citations des premiers pères, qui correspondent au texte de la petite copie. Reste une autre question : Les Epîtres sont-elle vraiment d'Ignace ? Les plus illustres interprètes ont exercé leur plume à ce débat, qui. pour moi, n'est pas encore résolu.
Ce qui me semble certain, c'est que le texte que nous avons est celui même connu par Eusèbe, et qui existait du temps d'Origène. Quelques passages de ces Epîtres ne peuvent pas avoir été écrits du temps d'lgnace, ce qui fait penser qu'ils sont des interpolations postérieures. Nous ne devons pas croire que toutes les Epîtres sont apocryphes pour cela. De même qu'il apparaît clairement que les Arianistes ont altéré la grande copie, de même, on peut supposer. que c'est eux aussi qui ont ajouté quelques passages à la petite, ce qui toutefois ne détruit pas l'authenticité du texte qu'elle renferme".
L'annotateur de Paley dit dans une note : « Il a paru, il y a quelque temps, la traduction syriaque de trois Epîtres d'lgnace, par les soins de Cureton. Cette publication nous permet d'affirmer que les petites Epîtres, éditées par Usher, renferment des interpolations". Plusieurs choses résultent des passages que nous venons de citer :
l) Que toutes les Epîtres attribuées à Ignace sont apocryphes à l'exception sept qui portent son nom.
2) Que la grande copie est altérée d'après la généralité des critiques, à l'exception de Whiston, et de quelques-uns de ses partisans, et ne mérite aucune confiance.
3)Que la petite copie donne lieu à des doutes très graves, et présente, de l'aveu de ceux-là mêmes qui en soutiennent l'authenticité, des interpolations qui corrompent le texte et lui ôtent toute autorité. Il n'est pas impossible, dans cet état des choses, que cette copie ne soit l'œuvre d'un faussaire du 3e siècle, ce qui ne doit pas nous étonner, vu que cette pratique était non seulement usitée, mais considérée comme bonne dans les premiers siècles du Christianisme.
On a inventé plus de 75 Evangiles et Epîtres attribués à Marie, à Jésus, et aux Apôtres, pourquoi trouverions-nous surprenant qu'on eût forgé aussi sept Epîtres, et qu'on les eût attribuées à Ignace, de même qu'on a forgé un commentaire attribué à Tatien ? Adam Clarke dit dans sa préface : "Le commentaire original de Tatien est perdu, et celui qui existe maintenant sous ce nom est d'une authenticité fort douteuse". En admettant même que ces Epîtres soient d'Ignace, cela ne servirait de rien du moment que le texte en est altéré. On reconnaît qu'il s'y trouve des interpolations, qui nous assure que les passages, qu'on allègue en faveur de l'authenticité des Evangiles, ne sont pas aussi de ce nombre ? De la part de telles gens, cela ne doit pas nous étonner.
Eusèbe (Hist. IV. 23) rapporte ces paroles de Dionysius, évêque de Corinthe, au sujet de ses Epîtres : "Comme des Frères m'ont demandé d'écrire des Epîtres j'en ai écrit, mais les apôtres du diable les ont remplies d'ivraie, en y changeant quelques choses et y ajoutant d'autres ; un grand châtiment leur est réservé. Il n'est, donc, pas étonnant si quelques-uns ont tenté de corrompre les paroles du Seigneur, du moment qu'ils ont tenté la même chose sur des ouvrages qui ne méritent pas d'être comparés avec elles".
Adam Clarke dit dans sa préface : "Les grandes compositions d'Origène sont perdues, et il ne reste que ses commentaires. Cependant, la fréquence des mythes et des allégories qu'on y remarque ferait croire que ces travaux ont été remaniés après Origène". Le savant protestant Michel Mechaqa dit dans son ouvrage arabe intitulé, "Réponse de l'Eglise Evangélique aux Erreurs des Traditionnaires" (part. I. chap. X.) : "quant aux doutes qu'on avance à l'égard des ouvrages des anciens pères, nous allons les dissiper. Mais il nous faut auparavant donner quelques éclaircissements, pour ne point procéder au hasard, à l'exemple de nos contradicteurs. Ainsi l'Eucologe attribué à St. Jean Chrysostôme, et qui est récité dans les Eglises pendant le service de la consacration, présente autant de textes différents qu'il y a de rites.
Chez les Grecs orthodoxes, on demande au père Céleste d'envoyer son Esprit-Saint sur le pain et le vin en les changeant en chair et en sang ; mais les Grecs catholiques demandent à Dieu d'envoyer son Saint-Esprit sur le pain et le vin pour qu'ils se changent et se transsubstantient (se convertissent) en chair et en sang; mais sous le patriarcat de Maximos Madhloum , les derniers mots ont été remplacés par 'changés et convertis' pour s'éloigner de plus en plus des orthodoxes, qui prétendent que la transsubstantiation ne s'accomplit que par cette prière. L'Eglise Syriaque catholique dit : « Envoie ton Esprit-Saint sur ce pain qui est le mystère du corps de ton Messie », et on n'ajoute rien qui puisse faire croire à la transsubstantiation. C'est là peut-être le texte véritable de Jean Chrysostôme, car la doctrine de la transsubstantiation n'avait pas encore été nettement définie de son temps.
Mgr. Babita, évêque de Sai'da, qui causa un schisme au sein de l'Eglise orthodoxe et se fit Catholique, dit dans une allocution adressée au Sacré-Collège de Rome en 1722 : 'Je possède des Eucologes (rituels) de notre messe en grec, en arabe, et en syriaque ; je les ai comparés avec l'édition faite à Rome par les religieux de Saint Basile ; on n'y trouve aucun mot se rapportant à la transsubstantiation. Cette chose a été ajoutée au rituel de la messe orthodoxe par Nicéphore, Patriarche de Constantinople, et elle est vraiment ridicule, à la bien examiner'. Mais si en Eucologe, composé par un des pères les plus vénérés chez les Chrétiens de l'Orient et de l'Occident, et qui se récite journellement dans l'Eglise des différents rites, a pu être altéré et corrompu selon les vues et les intérêts des sectes et des partis, et avec cela continuer d'être effrontément attribué à l'auteur primitif, quelle garantie avons-nous que le même procédé de falsification n'a pas été appliqué aux écrits des autres pères ? Nous citerons ici un autre fait qui est à notre connaissance personnelle.
Le diacre Gabriel ElQobty, Grec-Catholique, avait corrigé la traduction du commentaire de l'Evangile de Jean par Chrysostôme sur le texte grec, travail qui lui coûta beaucoup de peines et de dépenses. Les docteurs de l'Eglise orthodoxe, les plus compétents en grec et en arabe, examinèrent ce travail à Damas, en reconnurent la scrupuleuse exactitude, et en prirent une copie avec soin et précision. Mais le Patriarche Maxime ne voulut pas en permettre l'impression, au couvent de Chouêir, avant de l'avoir fait examiner par le père Alexis, prêtre Espagnol, et par Youssef Jaâjâ, prêtre Maronite, qui ignoraient complètement le grec ; ces deux prêtres remanièrent la copie d'après le texte adopté par l'Eglise Romaine.
Après avoir ainsi gâté ce travail, ils apposèrent au bas leur approbation, et le Patriarche en permit alors la publication. A l'apparition de la 1ere partie, les orthodoxes la collationnèrent sur la copie qu'ils avaient prise de l'original, et qu'ils conservaient chez eux, y découvrirent les nombreuses altérations qu'on lui avait fait subir, et s'empressèrent de divulguer le fait, ce qui causa au pauvre Gabriel un chagrin si fort, qu'il en mourut". Plus loin le même auteur dit : "Citons encore, à ce propos, un livre arabe qui se trouve entre les mains de tous ; c' est le recueil des actes du Concile du Liban, approuvé dans toutes ses parties par le Sacré-collège, concile qui était composé de tous les évêques maronites, du patriarche et des docteurs de la nation, sous la présidence du délégué apostolique. Le dit recueil a été imprimé au couvent de Chouéïr avec l'autorisation des chefs de la communauté Grecque-Catholique.
Or, voici ce qu'on lit dans cet ouvrage : 'Il existe dans notre Eglise d'anciennes liturgies, qui, bien qu'irréprochables comme fond, n'appartiennent que par le nom aux saints auxquels on les attribue. Il en est d'autres composées par des évêques hérétiques, qui ont été introduites à dessein dans le texte par les copistes"' Michel Mechaqa ajoute : "Cet aveu, fait par tous les évêques maronites, que plusieurs parties de leurs liturgies sont des pièces fabriquées doit nous suffire". Il dit plus loin : "Nous savons ce qu'on a pu faire dans notre siècle éclairé où l'œil, sans cesse en éveil, des Gardiens de l'Evangile, retient les falsificateurs en échec ; que ne doit-on pas avoir osé du 5e au 7e siècle, lorsque les papes et les évêques, dont la plupart ne savaient même pas lire, constituaient pour ainsi dire un Gouvernement barbare et absolu, et que les Chrétiens de l'Orient étaient occupés à se défendre contre les violences et les oppressions des conquérants ?Mais ce que nous savons de ces temps-là ne peut que nous faire déplorer le sort de cette Eglise du Christ, qui était, alors, corrompue des pieds jusqu'à la tête".
Après cela peut-on encore douter de la vérité de mes affirmations ? Le Concile de Nicée n'établit que 20 canons. Et bien ! on a trouvé moyen de les altérer et de les augmenter aussi. Les Catholiques invoquent, pour établir la suprématie du Pape, les canons 37 et 44 de ce Concile. Voici ce qu'on lit dans l'ouvrage, "Les Treize Epîtres", publiées en 1849 (Ep. 11. pp. 68, 69) : "Le Concile de Nicée n'a établi que 20 canons, ainsi qu'on peut le voir dans Théodoret, dans Gélase. Dans le 4e Concile OEucuménique on ne cite que 20 canons du Concile de Nicée". De la même manière, on a composé de fausses Epîtres sous le nom de plusieurs papes, de Calixte, de Sergius, d'Alexandre.Le même auteur des "Treize Epître" dit, aussi, (Ep. 11. p. 80) . "Le Pape Léon, ainsi que la plupart des théologiens catholiques, reconnaît que les Epîtres attribuées à des papes sont fausses".
Examinons maintenant le second point, celui de l'inspiration des Evangiles de Marc et de Luc, auxquels, dit-on Pierre et Paul ont collaboré. Je dis qu'il y a ici une erreur grave au point de vue critique. Irénée a dit : "Marc, le disciple de Pierre, a écrit après la mort de Pierre et de Paul les choses que Pierre avait enseigne .es par ses Prédications". Lardner dit : "Je crois que Marc n'a pas écrit son Evangile avant 63 ou 64, car on ne peut raisonnablement assigner, à la résidence de Pierre à Rome, une date antérieure. Cette date s'accorde avec le témoignage d'Iréné, qui dit que Marc a écrit son Evangile après la mort de Pierre et de Paul. Basnage dit aussi que Marc a écrit son Evangile en 66, après la mort des deux Apôtres, qui, d'après cet historien, auraient souffert le martyre en 65".
D'après Irénée et Basnage, la composition de l'Evangile de Marc serait, donc, postérieure à la mort de Pierre et de Paul, et on ne peut accorder aucune autorité à la tradition, d'après laquelle, Pierre aurait collaboré à cet Evangile. C'est pourquoi l'auteur du "Guide de ceux qui cherchent la vérité" ( Mourshed-Ettalihin) dit, malgré sa partialité (p. 170, éd. de 1840) : "on a prétendu que l'Evangile de Marc a été écrit avec le concours de l'Apôtre St. Pierre". Cette expression, "on a prétendu", montre que dans la pensée de l'auteur cette tradition n'a pas de base. De même, Paul n'a pas pu voir l'Evangile de Luc, pour deux raison :
1) Parce que, d'après l'opinion générale des savants protestants, la composition de l'Evangile de Luc remonterait à l'année 63. On sait que c'est dans l'année 63 que Paul a été mis en liberté, et que depuis cette époque on ne connaît rien de son histoire ;on croit généralement qu'à sa sortie de prison, il alla en Espagne, et dans d'autres pays de l'Occident. On sait d'autre part que Luc a composé son Evangile en Achaïe, en Orient. L'opinion qui semble la probable, c'est que Luc envoya son Evangile à Théophile, auquel il le destinait, aussitôt après l'avoir terminé. L'auteur du "Mourched-Ettalibin" (p. 161) dit : "Luc a composé son Evangile en 63 en Achai'e". Rien ne prouve que Théophile eût vu Paul postérieurement à cette date, ce qui rend très invraisemblable la tradition que Paul ait pris connaissance de l'Evangile de Luc.
Horne dit ( Œuvres, vol. IV. p. 338, éd. de 1822) . "Luc ne nous ayant rien dit à l'égard de Paul après sa sortie (la sortie de ce dernier) de prison, on ne sait absolument rien au sujet de cet Apôtre, depuis l'année 63 jusqu'à sa mort". Lardner dit ( Œuvres, vol. V. p. 530, éd. 1827) . "Nous voudrions maintenant faire connaître l'histoire de St. Paul depuis ce moment (c'est-à-dire, sa sortie de prison) jusqu'à l'année 63. Mais Luc ne nous donne ici aucune indication, et les autres livres du Nouveau Testament ne nous fournissent que très peu de détails. les pères de l'Eglise sont tout aussi sobres de détails, de telle manière qu'on ne sait pas même dans quelle direction il est allé après sa sortie de prison". On ne sait donc rien sur cette partie de la vie de Paul, et rien ne nous autorise à croire qu'il ait visité les Eglises orientales.
On lit dans l'Epître aux Romains (XV. 23, 24) . "Et maintenant, ne pouvant plus habiter dans ces pays, et désirant depuis longtemps venir vous visiter, je vous verrai en allant en Espagne". L'Apôtre dit lui-même ici qu'il a l'intention d'aller en Espagne, et il est probable qu'il ait mis à exécution ce projet à sa sortie de prison. On lit dans les Actes (XX. 25) : "Je sais maintenant que vous ne me verrez plus, vous tous, auxquels j'ai prêché le royaume de Dieu". Cela démontre qu'il n'avait pas l'intention de résider en Orient. Clément de Rome dit dans son Epître aux Corinthiens que Paul, "ayant enseigné au monde la parole de la justification, est venu aux extrémité de l'Occident, et, ayant souffert le martyre, il s'en alla au lieu saint". Donc Paul n'a visité aucune Eglise d'Orient.
2) Lardner, après avoir rapporté les paroles d'Irénée, dit en outre ."Il résulte de l'enchaînement des phrases que la composition de l'Evangile de Luc est postérieure à celle de Marc, et à la mort de Pierre et de Paul". Ainsi donc, la tradition suivant laquelle Paul aurait connu l'Evangile de Luc, ne repose sur aucun argument sérieux. Elle serait vraie qu'elle ne prouverait rien, puisque, pour nous, Paul n'était pas inspiré, et il ne pouvait donner à d'autres ce qu'il n'avait pas lui-même.
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Allégations des chrétiens pour justifier les altérations, omissions et contradictions dans la bible et réponse à ces allégations La bible est elle parole de dieu? Allégations des chrétiens pour justifier les altérations, omissions et contradictions dans la bible et réponse à ces allégations Pour justifier les altérations et contradictions dans la bible , les docteurs chrétiens avancent un certain nombre d'allégations :
* 1ere allégation : Que les Musulmans ont été les premiers, et sont les seuls, à mettre en doute l'intégrité du texte des Ecritures.
* 2ème allégation :que le Christ a reconnu l'authenticité des Ecritures, dont il a cité plusieurs passages
* 3ème allégation : On nous dit : Les Juifs, et les Chrétiens étaient aussi religieux que vous prétendez l'être vous-mêmes ; c'est pourquoi, il n'est pas probable qu'ils aient osé corrompre des textes qu'ils croyaient être divins.
* 4ème allégation: On nous dit également que les copies de l'Ecriture étaient répandues partout, et qu'il était impossible de les corrompre toutes de même qu'il serait impossible de corrompre le Coran.
* 5ème allégation: On dit que plusieurs copies des livres saints, remontant à une époque antérieure à notre Prophète, existent encore chez les Chrétiens et sont en tous points conformes à celles qu'ils possèdent.
PREMIE`RE ALLE'GATION Que les Musulmans ont été les premiers, et sont les seuls, qui mettent en doute l'intégrité du texte des Ecritures
Les théologiens essaient souvent d'insinuer que les Musulmans ont été les premiers, et sont les seuls, qui mettent en doute l'intégrité du texte des Ecritures. Ils traitent cette assertion de notre part, péremptoirement comme inadmissible, et ne la discutent pas dans leurs livres de controverse avec nous. Nous allons voir, ce qu'il y a de vrai dans cette allégation de nos adversaires. Je dis, donc, que cette thèse a été soutenue, de tout temps par les Chrétiens et les Juifs eux-mêmes ; mais avant de m'engager dans cette démonstration, je fixerai le sens des deux mots. « Errata » et « Variantes », qu'on trouve fréquemment dans les ouvrages de théologie.
Horne dit (vol. II. p. 325, éd. de 1822) : Errata veut dire une faute dans le texte provenant d'une erreur du copiste ; la variante est une leçon différente de celle donnée par le texte ; et comme l'a dit Michaëlis, il n'y a qu'une seule variante qui soit bonne, les autres étant l'œuvre d'un copiste peu attentif ou d'un faussaire. Mais cette distinction n'étant généralement pas facile à faire, on dira variante toutes les fois qu'il y a doute entre plusieurs leçons, et errata lorsqu'il est prouvé que le copiste a mal écrit".
Ainsi, laissant de côté le sens que ces messieurs donnent au mot Errata, je dis que leur définition de la variante est précisément ce que, nous autres Musulmans, nous entendons par Tahrif (altération) ; car du moment qu'il y a deux ou plusieurs mots différents, qui influent sur le sens précis d'une phrase, cette phrase ne peut être qu'altérée. Or d'après le Dr. Mill, il y aurait trente mille variantes dans les Evangiles ; Griesbach porte le nombre de ces variantes à cent cinquante mille. Mais Scholz, qui est le plus récent, dit que le nombre n'en est pas encore fixé d'une manière définitive. Il est dit dans l'Encyclopédie Britannique, au mot "Scriptures", que Wetstein a réuni plus d'un million de variantes !.
Ce point établi, je vais citer les exemples qui concourent à prouver que l'altération est admise par ces messieurs, et je les diviserai en trois classes. Dans la 1ère je citerai le témoignage de ceux que les Chrétiens appellent infidèles ; dans la 2ème , le témoignage des sectes que les Catholiques et les Protestants appellent hérétiques ; et dans la 3ème , des exemples admis par les Catholiques et par les Protestants, ou ce qui revient à peu près au même, par les orthodoxes.
PREMIE`RE CATE'GORIE- Témoignage des Infidèles Celsus, savant païen du 2ème siècle, a écrit un livre contre la religion chrétienne, où il est dit que "les Chrétiens ont changé leurs Evangiles trois ou quatre fois, et même plus". Ce polythéiste affirme que jusqu'à son époque, les Evangiles avaient déjà subi plusieurs remaniements ; rien de plus précis que ce témoignage. Il serait trop long de citer ici tous les passages des auteurs appelés infidèles par les Chrétiens, et qui sont des libres penseurs qui ne croient ni à la mission des Prophètes, ni à la Révélation, et dont le nombre est considérable dans toute l'Europe. Je ne mentionnerai que deux de ces ouvrages.
Parker dit : "Les Protestants prétendent qu'une série de miracles a préservé, dans toute son intégrité, le texte de l'Ancien et du Nouveau Testament. Mais comment serait-il désormais possible de soutenir une pareille thèse, en présence d'une armée de trente mille variantes ?" Remarquez avec quel air moqueur, cet écrivain démontre l'absurdité de l'allégation des Chrétiens . Il ne s'est servi que du relevé du Dr. Mill ; il aurait pu dire une armée du cent cinquante mille, et même une armée d'un million.
L'auteur de l'Ecce Homo donne (chap. V. éd. de 1813, Londres) la liste des livres attribués par les anciens Chrétiens, au Christ et aux Apôtres. On y trouve le nom de sept livres attribués à Jésus ; huit celui de Jean ; deux celui d'André ; deux celui de Matthieu ; quinze celui d'André ; deux celui de Matthieu ; quinze celui de Paul. L'auteur ajoute . "Quand on se voit inondé par cette masse énorme d'Evangiles, d'Actes, d'Epîtres et d'Apocalypses, et dont quelques-uns sont encore tenus pour authentiques par un grand nombre de Chrétiens de nos jours, comment est-il possible de prouver que les seuls livres authentiques sont ceux que les Protestants reconnaissent ? Et si nous considérons, en outre, que ces derniers, avant l'invention de l'imprimerie, étaient aussi sujets à la corruption et à la falsification que les autres, notre embarras doublera".
SECONDE CATE'GORIE. - Témoignage des Hérétiques. Les Ebionites étaient une secte juive du 1er siècle, adversaire acharnée de Paul, qu'elle traitait d'apostat. Elle acceptait l'Evangile de Matthieu, mais elle soutenait que le texte, reçu maintenant parmi les adeptes de Paul, n'était pas celui qu'avait composé l'Evangéliste ; et que les deux premiers chapitres, et une foule de versets dans les autres chapitres, sont interpolés. Les adeptes de Paul renvoient la bal le à cette secte en l'accusant d'avoir elle-même corrompu le texte de Matthieu. Bell dit, dans son histoire de cette secte : "Les Ebionites n'admettaient des livres de l'Ancien Testament que le Pentateuque ; elle avait horreur des noms de David, de Salomon, de Jérémie, d'Ezéchiel ; et des livres du nouveau, que l'Evangile de Matthieu, qu'ils avaient interpolé, en plusieurs endroits, et duquel ils retranchaient les deux premiers chapitres".
Les Marcionites, secte non moins ancienne que les Ebionites, rejetaient, eux aussi, tous les livres de l'Ancien Testament, dont ils refusaient de reconnaître l'inspiration ; ils rejetaient de même tout le Nouveau Testament, à l'exception de l'Evangile de Luc, dont, cependant, ils retranchaient les deux premiers chapitres, et de dix Epîtres de Paul, dont ils rejetaient aussi tous les passages contraires à leurs principes (vid. Bell Loc. cit.). J'ajoute à ce que dit Bell, que les Marcionites ne se contentaient pas de rejeter de l'Evangile de Luc les deux premiers chapitres seulement, mais bien autre chose encore.
Lardner dit, en exposant les endroits de l'Evangile de Luc qui étaient rejetés par cette secte : "Les endroits interpolés ou altérés dans cet Evangile étaient les suivants, d'après les Marcionites : les deux premiers chapitres, le baptême de Jésus par Jean Baptiste, la généalogie de Jésus au chap. III, la tentation de Jésus, l'entrée de Jésus au temple et sa lecture d'Isaïe, chap. IV., les versets 30-32, 49-51, du chap. XI. avec ce passage du verset 29 du même chap. 'sinon le signe de Jonas le prophète' ; les ver. 6, 28 du chap. XII. les ver. 16 du chap. XIII. ; les ver. 11-32 du chap. XV. ; 31-33 du chap. XVIII. ; 28-46 du chap. XIX. ; 9-18 du chap XX. ; 8, 21, 23 du chap. XXI ; 16, 35, 36, 37, .43 du chap. XXIII. ; 26 et 28 du chap. XXIV. Ces 50, 51 du chap. XXII. , détails nous sont donnés par Epiphane". Le Dr. Mill dit, à son tour, que les Marcionites rejetaient aussi les versets 38-39 du chap. IV".
Lardner dit en outre (vol. III) sur la foi d'Augustin, à la fin de l'article où il expose les principes des Manichéens, que Faustus, un des plus grands docteurs de cette secte au 4e siècle, avait coutume de dire : "Je repousse tout ce que vos ancêtres ont par tricherie ajouté au texte du Nouveau Testament, qu'ils ont défiguré et corrompu, car il est certain que ce Nouveau Testament n'est ni l'œuvre du Christ ni l'œuvre des Apôtres ; mais c'est 1'oeuvre d'un homme inconnu, demi-Juif, qui l'a attribué aux Apôtres du Christ et à leurs disciples, pour lui donner une plus grande autorité. Il a fait aux Chrétiens un tort immense en leur donnant des livres remplis de fautes et de contradictions. Ainsi, dès le 4e siècle de l'ère chrétienne un homme illustre, par son savoir, proclamait que les adorateurs de la Trinité avaient corrompu le Nouveau Testament, et que celui qu'ils possédaient n'était pas l'œuvre des Apôtres ou de leurs disciples, mais d'un faussaire inconnu. Bien que ce savant appartienne à une secte considérée comme hérétique, ses assertions n'en sont pas moins vraies pour cela.
Nous avons vu plus haut que Norton est auteur d'un ouvrage où il démontre que le Pentateuque n'est pas de Moïse, et que l'Evangile qui porte le nom de Matthieu n'est qu'une traduction très altérée d'un original hébraïque. Celui qui désire approfondir cette question n'a qu'à consulter cet ouvrage. On voit donc que, depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours, les différentes sectes chrétiennes, que les adorateurs de la Trinité considèrent comme hérétiques. de même que les auteurs mentionnés dans la 1 ère catégorie et que les Chrétiens appellent infidèles, ont toujours soutenu que le texte des Ecritures est altéré
TROISIE`ME CATE'GORIE. - Témoignage des Orthodoxes Je citerai maintenant les opinions des théologiens les plus réputés parmi les Chrétiens.
1) Adam Clarke dit (vol. V. p. 369 ) . "Les hommes qui ont joué un grand rôle dans !e monde ont, naturellement, attiré l'attention des historiens d'une manière spéciale. C' est le cas de notre Seigneur, qui a eu beaucoup de biographies ; mais les erreurs, les omissions, les méprises, volontaires ou involontaires, abondent dans ces récits, surtout dans ceux qui ont été composés dans le pays où a été rédigé l'Evangile de Luc. C'est pourquoi le St.-Esprit a voulu faire connaître à Luc tous les faits authentiques de la vie de notre Seigneur, afin que les Chrétiens en aient un récit sincère et complet". Ainsi, ce célèbre critique de la secte protestante, reconnaît ici l'existence de plusieurs faux Evangiles avant que Luc eût composé le sien, et que ces Evangiles contenaient des erreurs, des omissions, et des méprises volontaires ou involontaires, ce qui prouve que leurs auteurs étaient des hommes de peu ou de mauvaise foi.
2) Paul dit (Galat. 1. 6, 7) : "Je m'étonne qu'en abandonnant celui qui vous avait appelés à la grâce de Jésus Christ, vous avez passé si promptement à un autre Evangile. Non qu'il y ait un autre Evangile ; mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile du Christ". Trois choses résultent des ces paroles :
1) Qu'il y avait du temps des Apôtres un Evangile appelé l'Evangile du Christ
2) Qu'il y avait aussi, du vivant de ce champion sanctifié, un autre Evangile différent de l'Evangile du Christ
3) Que les corrupteurs étaient déjà en train de falsifier l'Evangile du Christ, du temps même de ce champion sanctifié ; indépendamment des falsifications ultérieures, qui n'ont laissé au véritable Evangile du Christ que le nom.
Adam Clarke, en commentant ce passage de Paul, dit : "Il est certain que dans les premiers siècles de l'Eglise, il y avait une foule d'Evangiles apocryphes ;c' est même à cause de cela que Luc a rédigé son Evangile ; on compte plus de soixante dix écrits de cette espèce que Fabricius a réunis et publiés en trois volumes, et où les prescriptions Mosaïques, telles que la circoncision, se mêlent aux préceptes du Christianisme . et c' est à un de ces Evangiles que l'Apôtre fait allusion ici". De l'aveu, donc, de ce commentateur, un grand nombre de faux Evangiles existaient déjà avant l'époque où Luc fit le sien, et avant que Paul écrivit son Epître aux Galates. Et par ces paroles, "c'est à un de ces Evangiles que l'Apôtres fait allusion", il prouve que, dans son opinion, Paul prend le mot Evangile au sens propre, et non au sens figuré, comme l'ont prétendu les docteurs protestants surtout dans leurs controverses avec nous.
Observation. - On a cru avec raison d'après ces paroles de Paul, qu'il y avait un Evangile appelé "l'Evangile du Christ". Cette thèse a été soutenue par Eichhorn, par Le Clerc, Michaëlis, Lessing, Niemayer, Marsh. comme nous l'avons vu déjà.
3) On lit dans la 2ème Corinth. (XI. 12, 13 ) . "Mais ce que je fais et ce que je ferai encore, c'est afin d'ôter tout prétexte à ceux qui ne cherchent que des prétextes ; et afin qu'il se trouve qu'ils n'ont aucun avantage sur nous, dans les choses dont ils se vantent. Car ces sortes de faux Apôtres sont des ouvriers trompeurs, qui se déguisent en Apôtres du Christ". Aussi ce champion des Chrétiens proclame hautement que de son temps il y avait déjà "des faux Apôtres" qui se déguisaient en " Apôtres du Christ".
Adam Clarke dit (ad .loc.} : "Ces imposteurs prétendaient être Apôtres de notre Seigneur, et ils ne l'étaient pas ; qui feignaient de faire les travaux de la prédication, mais ils n'avaient en vue que leur avantage personnel.
4) Voici ce qu'on lit dans la 1ère Ep. de Jean (IV. 1 ) . " Mes bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils viennent de Dieu ; car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde ". Jean répète, on le voit, les déclarations de Paul contre les imposteurs et les faux prophètes qui abondaient de son temps. A ce propos Adam Clarke dit (ad h. loc ) .. "Dans les premiers temps chaque prédicateur (ou maître) prétendait être inspiré par le St.-Esprit, parce que tous les prophètes ont prouvé leur mission par cette prérogative (ou ce don) ; et le mot esprit était employé pour désigner l'homme qui prétendait être sous l'influence du St.Esprit, ou prêcher par son inspiration. 'Eprouvez les esprits' veut dire :mettez ces maîtres à l'épreuve ; et les paroles 'car plusieurs faux prophètes signifient : les hommes non-inspirés par l'Esprit de Dieu (qui s'étaient répandus) surtout parmi les Juifs". Ces paroles prouvent qu'à cette époque tout maître prétendait à l'inspiration divine ; et les précédentes, que ces sortes d'imposteurs étaient alors très nombreux.
5) Outre le Pentateuque actuel, on attribue à Moïse six autres livres, c'est-à-dire : les Visions. la Petite Genèse. l'Ascension, le livre des Mystères, le Testament, et la Confession. La Petite Genèse en hébreu existait encore au 4e siècle : Jérôme et Cédrénus en ont beaucoup profité, et la citent souvent ; Origène dit même que Paul a pris dans ce livre le verset 6 du chap. V. et le verset 15 du chap. VI. de son Epître aux Galates ; la traduction de la Petite Genèse existait encore au 16e siècle, époque à laquelle le Concile de Trente la déclara apocryphe. C'est étonnant que cette facilité avec laquelle les Chrétiens acceptent ou rejettent les livres sacrés de leurs religion ; il paraît qu'il en est de ces livres comme de leurs lois et règlements politiques, qu'ils changent ou maintiennent selon leur convenance. Le livre de l'Ascension jouissait d'une grande considération parmi les premiers Chrétiens ;
Lardner dit (vol. 11. p. 512) que "d'après Origène Jude a pris dans ce livre le verset 9 de son Epître". Tous ces livres sont considérés maintenant comme apocryphes, mais les versets qui en ont été insérés dans les livres reconnus comme authentiques, n'en sont pas moins maintenus comme inspirés. Horne dit :"On croit que ces livres apocryphes ont été écrits dès les premiers temps du Christianisme". C'est donc au 1er siècle que ce commentateur place la composition des faux livres.
6) Mosheim dit (vol. I. p. 65, éd. 1832 ) . "Les disciples de Platon et de Pythagore soutenaient qu'il n'était pas seulement légitime de tromper et de mentir. dans la cause de la vérité et de la piété, mais que c' était, même louable. Les Juifs qui vivaient à Alexandrie apprirent d'eux ce sentiment avant l'ère chrétienne, comme il résulte de plusieurs preuves. Et des deux, ce vice s'est répandu parmi les Chrétiens. Celui qui considère la grande quantité de livres forgés et attribués à des hommes éminents, ne saurait douter de ce fait. Avec une pareille doctrine comment s'étonner des falsifications et des interpolations qu'on a fait subir aux livres de l'Ecritures ?"
7) Eusèbe dit : (Justin le Martyr) cite, dans sa dispute contre Triphon, certaines déclarations prophétiques, et démontre que les Juifs les ont supprimées de leurs livres". Watson dit (vol. III. p. 32) : "Je ne doute pas que les passages, cités par Justin contre Triphon, et qu'il accuse les Juifs d'avoir supprimés, n'existassent dans les textes hébraïques et grec du temps de Justin et d'Irénée, bien qu'on ne les trouve plus dans les textes que nous possédons ;et notamment le passage que Justin dit qu'il se trouvait dans le livre de Jérémie. Sylburgius dans ses annotations sur Justin, et Dr. Grabe dans ses annotations sur Irénée, disent que quand Pierre écrivit le 6e vers. du chap. IV. de sa 1ère Epître il avait en vue cette prophétie".
T. H. Horne dit (vol. IV. p. 62) : "Il y a, dans la conférence de Justin avec le Juif Tryphon, un passage extraordinaire, concernant le sens typique de la pâque, dans lequel Esdras en explique le mystère comme se rapportant clairement au Christ ; et que Justin accuse les Juifs d'avoir supprimé de leurs livres dès les premiers temps comme favorisant trop le Christianisme. Ce passage peut être traduit ainsi :Esdras dit au peuple : 'Cette pâques est notre sauveur et notre refuge ; si vous la comprenez et l'appréciez dans vos cœurs, que nous allons l'humilier par ce signe et qu'ensuite nous croirons en lui, alors ce lieu ne sera pas rendu désert, dit ce Seigneur des armées. Mais si vous ne croyez pas en lui, ni en ses prédications, vous serez la risée des Gentils' .
Whitaker croit que ce passage devait se trouver entre les vers. 19 à 22, probablement entre le 20 et 21 e. Le Dr. A. Clarke est disposé à en admettre l'authenticité". On voit par ces passages que Justin, martyr et docteur réputé de l'Eglise primitive, accusait les Juifs d'avoir supprimé une foule de prophéties se rapportant au Messie ; et cette accusation est confirmée par les docteurs modernes que je viens de mentionner. De plus, selon Watson, ces prophéties existaient encore dans les textes hébraïque et grec du temps de Justin et d'Irénée, quoique elles ne se trouvent plus dans les copies existantes. Il s'ensuit, de deux choses l'une : Ou bien que ce grand saint et docteur des Chrétiens, et les cinq commentateurs modernes qui soutiennent son opinion ont défiguré la vérité, en vertu du principe de Platon et de Pythagore noté ci-devant, ou bien que les Juifs ont réellement supprimé les passages dont il s'agit. Dans les deux cas l'objection contre l'intégrité du texte sacré demeure toute entière.
8) Lardner dit (vol. V. p. 124) : "Le texte des Evangiles fut déclaré corrompu par des critiques ignorants, du temps de l'Empereur Anastase, qui en ordonna la révision". Si à l'époque désignée par Lardner les Evangiles étaient universellement considérés comme inspirés, et s'il y avait une chaîne non interrompue de traditions authentiques remontant aux Apôtres, et prouvant que les Evangiles étaient vraiment de leur composition, l'ignorance attribuée à ces anciens critiques n'aurait pas eu de raison d'être, et l'Empereur Anastase n'aurait pas ordonné la révision des dits Evangiles. Dans tous les cas il est certain que ces textes furent revus, qu'on en corrigea les erreurs et les contradictions, ce qui constitue l'altération du texte. Dieu merci, nous pouvons maintenant déclarer faux ce qu'affirment les théologiens protestants, c'est-à-dire, que jamais le texte des Ecritures n'a été modifié. C'est une nouvelle confirmation de ce qui a été dit par Eichhorn et par d'autres savants allemands.
9) Nous avons vu plus haut ( 1e sect. 2e pr.) qu'Augustin et les premiers Chrétiens accusaient les Juifs d'avoir altéré le texte des Ecritures, afin qu'il ne correspondit pas à la version grecque. Cette accusation, qui date de l'année 130, est confirmée par Hales et Kennicott ; Hales a même prouvé l'authenticité du texte samaritain.
10) On a vu (ibid. 3e pr.) que Kennicott croit que le texte le plus correct est le Samaritain ; les arguments donnés par ce savant sont irréfutables aux yeux de bien des gens, qui affirment que les Juifs ont altéré leur texte par haine pour les Samaritains.
11) Nous avons cité (ibid. 1 le pr.) ce que dit Adam Clarke au sujet de la corruption des livres historiques de l'Ecriture, c' est à dire, que les passages altérés y sont très nombreux, et qu'il vaut mieux admettre sans détours ce qu'on ne saurait espérer démentir.
12) On a vu (ibid. 22e pr.) que, d'après Adam Clarke, le verset 4 du chapitre 64 d'Isaïe, est corrompu dans le texte hébraïque et dans la version grecque, et qu'il y a raison de croire à une altération intentionnelle de ce passage de la part des Juifs, ainsi qu'on l'a supposé pour d'autres passages de l'Ancien Testament cités dans l'Evangile.
13) On a vu (ibid. 23e pr.) que, d'après Horne, onze versets avaient été corrompus intentionnellement dans différents livres de l'Ecriture.
14) Nous avons vu (2e sect. le pr.) que les Catholiques admettent l'inspiration de sept livres, cités au dit paragraphe, ainsi que l'authenticité de la traduction latine, et que les Protestants rejettent ces livres comme corrompus et non inspirés ; ils disent de la traduction latine, que de nombreuses altérations y ont été introduites du 5e au 15e siècle, et qu'il n'y a point de texte aussi corrompu que celui de cette traduction, où des copistes ignorants ont, par mégarde, transporté des versets entiers d'un livre à l'autre, et confondu avec le texte des notes qui se trouvaient en marge ; admise par l'Eglise romaine. elle est, d'après les Protestants, pleine de fautes et de contresens.
15) J'ai rapporté (ibid. 26e pr.) ce que dit Adam Clarke, d'après Kennicott, au sujet de l'habitude qu'avaient prise les juifs, du temps même de Josèphe, d'orner leurs livres en y ajoutant des prières, des cantiques et des anecdotes ; j'ai cité comme exemple de cette pratique le livre d'Esther .l'épisode relatif au vin, aux femmes, et à la vérité, ajoutés au livre d'Esdras et de Néhémie, qu'on désigne maintenant par 1er Esdras ; le cantique des trois jeunes gens, dans le livre de Daniel, et les nombreuses additions faites à l'histoire de Josèphe. Comme ces additions avaient pour objet d'orner leurs livres, ils doivent s'y être livrés sans restreinte, surtout en vertu de l'habitude platono-pythagorienne mentionnée ci-dessus.
16) On a vu (ibid. 1e pr.) qu'Adam Clarke dit que. d'après plusieurs théologiens dignes de confiance, le texte samaritain est celui qui mérite le plus de foi pour les cinq livres de Moïse.
17) Nous avons vu (3e sect. 12e pr.) Que les protestants considèrent le résumé qui se trouvent à la fin du livre de Job, dans la version grecque, comme apocryphe, bien qu'il fût antérieur à l'époque du Christ, et qu'il existât dans la traduction faite au temps des Apôtres, et qu'il ait été reçu par tous les Chrétiens primitifs.
18) Nous avons cité (ibid. 19e pr.) l'opinion de Chrysostôme que les Juifs avaient égaré une partie des livres saints par négligence, et détruit d'autres de propos délibéré par leur peu de foi (ou irréligion), et l'opinion de ce père est l'opinion, préférée, de la secte catholique.
19) Horne dit (vol. II) au sujet de la version grecque : "Cette version est fort ancienne. Elle jouissait d'une grande autorité parmi les Juifs et les anciens Chrétiens, et était lue dans les cérémonies religieuses de deux partis. Tous les pères de l'Eglise latine et grecque ont constamment suivi cette version qui a servi de base à toutes les traductions, sauf la Syriaque". Il ajoute : "Il est certain pour moi que cette version remonte à 285 ou 286 avant Jésus Christ". Il dit ensuite : "Pour démontrer toute l'autorité dont jouissait cette version, il suffit de dire que les auteurs du Nouveau Testament n'en citent pas d'autre.
Aucun des pères, à l'exception d'Origène et de Jérôme, ne connaissait l'hébreu, ils étaient ainsi obligés de suivre les auteurs inspirés, et d'adopter en tout point leur interprétation. L'Eglise grecque avait la plus grande vénération pour cette version. Cette traduction était adoptée par l'Eglise grecque et la latine jusqu'en 1500, et même dans les synagogues juives ; mais au commencement du 1er siècle, lorsque les Chrétiens se prévalurent de cette version contre eux, les Juifs prétendirent qu'elle n'était pas conforme au texte hébraïque. Au commencement du 2ème siècle, ils avaient déjà supprimé une foule de versets de cette version qu'ils finirent pas abandonner tout à fait pour celle d'Aquila de Sinope".
Thomas Ward dit aussi : "Les hérétiques d'Orient ont corrompu cette version". Ainsi le théologien protestant avoue que les Juifs ont altéré cette version, parce que les Chrétiens commençaient à s'en faire une arme contre eux ; le théologien catholique dit la même chose. Les Chrétiens ne sauraient donc nier que le texte de cette version a été altéré, et altéré intentionnellement. Si un texte aussi connu, aussi généralement adopté, que celui de la version grecque, a pu être corrompu ainsi, comment ne pas admettre que l'original hébraïque, moins connu et moins répandu que la version grecque, l'ait été aussi, soit que cette corruption ait eu pour but, comme l'ont dit Augustin, Ad. Clarke, Horne, de démentir les affirmations des Chrétiens, ou, comme l'ont dit Kennicott et d'autres savants protestants. de diminuer le crédit de la Samaritaine, ou, enfin, les rivalités qui existaient au premier siècle parmi les différentes sectes, comme nous l'avons déjà vu ?
Un docteur juif qui se convertit à l'Islam sous le règne de Bajazet, et qui prit le nom d'Abd-Essalam, a écrit un petit traité contre les Juifs, intitulé "Errisala-El-hadia" ; dans la troisième partie de cet ouvrage, il dit, entre autres choses : "Sache que dans un des commentaires les plus autorisés de la Bible, que les Juifs appellent Talmud, il est dit que Ptolémée demanda aux docteurs juifs de lui faire connaître leur loi, mais ceux-ci voyant que leurs lois étaient sur quelques points, contraires à celles du roi, nommèrent un comité de soixante-dix personnes qui changèrent les passages qui auraient pu déplaire au roi.
Dans un tel état des choses comment ajouter foi aux textes qui nous sont transmis par les Juifs ?" Je puis demander aux savants catholiques : s'il est vrai que les hérétiques des Eglises orientales ont pu réussir à corrompre ce texte qui était lu dans toutes les Eglises de l'Orient et de l'Occident, et surtout dans la vôtre, pendant quinze cents ans, d'après Horne, comment vous disculperez-vous de l'accusation que les Protestants portent contre vous ; c'est-à-dire, que vous avez, vous aussi, corrompu la version latine qui se lisait dans vos églises ? Non, par Dieu . Vous ne le pouvez pas. Leur accusation est juste.
20) On lit dans la "New Cyclopaedia" du Dr. Rees, au mot "Bible" : "Selon Kennicott les copies de l'Ancien Testament (texte hébraïque ?) que nous possédons ont été écrites entre l'an 1000 et 1400 : c'est que, d'après ce savant, toutes les copies écrites en 70 ou 800 furent détruites par ordre du Grand Conseil adoptées par eux. Walton dit aussi, qu'on trouve fort rarement des copies qui aient plus de 600 ans ; celles qui datent de sept ou huit cents ans sont extrêmement rares". De l'aveu, donc, de ces deux savants, la destruction de toutes les anciennes copies aurait eu lieu deux cents ans après notre Prophète, que le salut soit sur lui. Depuis cette époque, aussi, quand tout les textes authentiques eurent disparu de la face de la terre, et qu'il ne resta entre les mains des gens du livres que les copies altérées selon leurs vues, le champs de l'altération resta encore assez libre jusqu'à l'époque de l'invention de l'imprimerie, et même, après cette invention, les écritures ne furent pas à couvert, comme nous l'avons vu par ce qu'a pu faire Luther et autres ;
21) Horsley dit (ad Lib. Jos. ) . "Il n'y a pas de doute que le texte sacré a été corrompu, ce qui est démontré par la fréquence des variantes. On croit, et il est presque certain, que quelques erreurs des plus frappantes ne sont que des fautes d'impression ; d'ailleurs ces fautes ne sont pas plus nombreuses dans le livre de Josué que dans les autres livres de l'Ancien Testament". Le même auteur dit plus loin (p. 285) : "Il est démontré que du temps de Nabuchodonosor, et même un peu avant, le texte des Ecritures était déjà fort corrompu". Ces affirmations n'ont pas besoin de commentaire.
22) Watson dit (III. p. 283) : "Origène se plaint souvent des variantes qu'il trouvait dans le texte des écritures, et qu'il attribue tantôt à l'ignorance des copistes et tantôt à leur mauvaise foi ou à leur insouciance. Jérôme dit que quand il voulu traduire l'Ancien Testament, il collationna l'une avec l'autre les copies qu'il avait, et y trouva de notable différences".
23) Adam Clarke dit (vol. I. Intro.) : " Avant Jérôme, on avait fait plusieurs traductions latines de la Bible, mais elles étaient extrêmement fautives, et souvent contradictoires".
24) Ward doit (pp. 17, 18) : "Le Doct. Humphrey dit (p. 178) que les suppressions faites par les Juifs dans le texte de l'Ancien Testament sont si évidentes que le lecteur le moins prévenu en est immédiatement frappé. C'est surtout sur les prophéties relatives au Christ que ces altérations ont porté".
25) Philippe Guadagnolus publia en 1644 une réfutation du livre d'Ahmed Ech-Chérif, ben Zéin-el-' abidin d'Ispahan. Il dit au chap. vi : "Il y a beaucoup d'erreurs dans la version Chaldéenne, surtout dans les livres de Salomon. Rabbi Aquila, connu sous le nom d'Onchelos (ou Onkelos), a traduit tout le Pentateuque ; Rabbi Jonathan ben Uziel, Josué, les Juges, les Rois, Isaïe, et les autres prophètes ; Rabbi Youssef A'ama (l'aveugle), les Psaumes, Job, Esther, Ruth, et Salomon. Tous ces traducteurs ont altéré le texte. Nous autres, Chrétiens, nous avons conservé tous ces livres, afin de convaincre les Juifs d'erreur ; nous rejetons leurs falsifications". Ce religieux du 17e siècle était déjà convaincu de l'altération des écritures par le fait des Juifs.
26) Horne dit (vol. I. p. 68) : "Il faut admettre, sur le chapitre des interpolations, que certains passages interpolés ont été trouvés (dans la Bible)". Il ajoute plus loin (vol. II. p. 445) : "Les endroits corrompus dans le texte hébraïque sont en petit nombre ; on n'en a relevé que neuf ainsi que nous l'avons déjà dit".
27) Les Protestants présentèrent au roi Jacques I une pétition pour lui représenter "que les Psaumes qui se trouvent dans notre rituel diffèrent considérablement du texte hébraïque, et présentent plus de deux cents variantes".
28) Carlisle dit : "Que les traducteurs anglais ont perverti le sens, obscurci la vérité, et trompé l'ignorant ; que dans plusieurs endroits ils ont détourné le vrai sens des écritures, et qu'ils montrent qu'il aiment les ténèbres plus que la lumière, le mensonge plus que la vérité".
29) M. Broughton demanda récemment aux Lords du Conseil qu'on fit une traduction nouvelle de la Bible "parce que la version actuellement adoptée en Angleterre fourmille de fautes'. Cette traduction, dit-il altère (corrompt, pervers) le texte de l'Ancien Testament en huit cent quarante-huit endroits, ce qui est cause que des millions de millions rejettent le Nouveau Testament et se précipitent dans les flammes éternelles". J'ai rapporté ce qui précède (N°.27 28, 29) d'après Ward ; et je pourrais citer encore bien d'autres auteurs, mais je crains d'être trop rolixe ; je me bornerai à une seule citation, qui sert à déterminer les différentes causes des altérations.
30) Horne dit (vol. II chap. VIII.) que les variantes qu'on rencontre dans la bible ont quatre causes : "
1) Les fautes de copistes par mégarde, ignorance, ou autres motifs.
2) L'état incomplet ou défectueux de la copie suivie par le scribe.
3) Les corrections conjecturales faites par le copiste, pour rétablir la concordance des textes, ou par ignorance.
4) Les altérations intentionnelles faites pour les besoins de leur cause par un parti ou une secte ; un de ceux qui eurent recours le plus fréquemment à cet artifice est Marcion".
Horne, dont je viens de résumer les paroles, donne des exemples de chaque espèce de variantes ; je ne rapporterai ici que quelques exemples des altérations introduites dans les textes sacrés par l'esprit de secte : ainsi on supprima le verset 43 du chap. XXII. de Luc parce qu'on pensa que l'intervention de l'ange, apparaissant pour fortifier le cœur de Jésus, s'accordait mal avec la nature divine du Christ. On supprima dans Matthieu (I. 18) ces mots " avant qu'ils fussent ensemble ", et V 25) les mots « son fils aîné », pour qu'on ne mît pas en doute la virginité de Marie. On substitua « onze » au mot « douze », dans la première aux Corinthiens (XV. 5), pour réparer une erreur de Paul, car Judas Iscariote était déjà mort.
On supprima les mots " ni le fils " dans quelques MSS. de Marc (XIII. 32), parce qu'on s'était imaginé qu'ils étaient favorables aux vues des Arianistes ; dans la traduction Syriaque, Arabe, Ethiopienne et autres, ainsi que dans un grand nombre des citations des pères, on a ajouté à Luc I. 35 quelques mots en opposition des Eutychiens, qui niaient les deux natures de J.C. (les monophysites). Comment ne pas croire, après cela, que les Chrétiens n'aient supprimé aussi; dans leurs livres, tout ce qui pouvait avoir trait à la religion musulmane.
Seconde et Troisième ALLE'GATION des chrétiens pour justifier les altérations, ommissions et autres et réponses
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DEUXIE`ME ALLE'GATION La bible est elle parole de dieu? DEUXIE`ME ALLE'GATION On a dit que le Christ a reconnu l'authenticité des Ecritures, dont il a cité plusieurs passages.
Je répondrai à cela par ce qui suit :
I) Les divers livres de l'Ecriture ne nous ont pas été transmis par une suite authentique et continue de traditions, ainsi que nous l'avons déjà vu pour le livre d'Esther, pour celui de Matthieu, et comme nous le verrons pour le livre de Job, pour le Cantique des Cantiques et autres ; les nombreuses interpolations qu'offrent ces textes ne nous permettent pas de les considérer comme authentiques ; et la citation de quelques versets isolés ne prouve rien en faveur de leur sincérité. Ces versets eux-mêmes peuvent être des interpolations faites à la fin du 2ème siècle, ou au commencement du troisième, pour combattre les Ebionites, les Marcionites, les Manichéens et d'autres, qui niaient l'authenticité de l'Ancien Testament, en tout ou en partie.
Bell dit dans son ouvrage, que nous avons déjà cité, en parlant des Marcionites :"Cette secte croyait à l'existence de deux Dieux, dont un avait crée le bien et l'autre le mal, et que le Pentateuque et tous les autres livres de l'Ancien Testament étaient une création du principe du mal". Lardner dit (vol. VIII. p. 486) : "Les Marcionites disaient que le Dieu des Juifs n'était pas le père de Jésus, et que le Christ était venu pour détruire la loi de Moise, car elle était contraire à celle qu'il prêchait".
Lardner dit aussi, en parlant des Manichéens (vol. III. p. 390) : "Tous les historiens sont unanimes à affirmer que cette secte n'admettait pas les livres de l'Ancien Testament. Dans les Actes d'Archelaüs, les principes de cette secte sont exposés ainsi ; le diable trompa les prophètes juifs ; ce fut lui qui parla à Moïse et aux prophètes. Ils citaient aussi le 8 ème verset du chap. X. de Jean, où le Christ appelle ces prophètes voleurs et brigands". Mais je n'insisterai pas d'avantage là-dessus.
II) Ces versets dont on se prévaut contre nous ne fixent ni le nombre, ni les noms de l'Ancien Testament. Ces livres sont-ils les trente-neuf admis par les Protestants, ou les quarante-six reçus par les Catholiques, au nombre desquels on trouve le livre de Daniel, que les Juifs contemporains de Jésus et de Josèphe rejetaient comme non inspiré ? Josèphe, historien estimé des Juifs et des Chrétiens, et qui reconnaissait lui-même l'inspiration du livre de Daniel, dit dans son histoire : "Nous n'avons pas des milliers de livres, se contredisant les uns les autres. Nous n'avons que vingt-deux livres, où sont racontés les événements des temps passés, et qui sont d'inspiration divine : ce sont les cinq livres de Moïse, qui contiennent l'histoire du monde depuis la création jusqu'à la mort de Moïse, treize livres écrits par les prophètes contenant l'histoire de leur temps depuis la mort de Moise jusqu'au temps d'Artaxerce . les quatre autres livres contiennent les louanges du Seigneur".,
Ce passage de Josèphe ne prouve rien en faveur de l'authenticité des livres de l'Ancien Testament que nous possédons ; car les Protestants admettent outre le Pentateuque, trente-quatre livres inspirés, et les Catholiques quarante un, tandis que Josèphe ne parle que de dix-sept livres, qui très probablement ne sont pas ceux que nous connaissons. Josèphe attribue à Ezéchiel outre les prophéties, deux autres livres que nous ne possédons pas, et qu'il doit avoir compris dans les dix-sept livres inspirés de l'Ecriture. Nous avons vu plus haut, que Chrysostôme, et d'autres théologiens catholiques, ont accusé les Juifs d'avoir détruit ou perdu quelques-uns des saints livres ; il n'est pas impossible qu'au nombre des ouvrages détruits, il y ait eu quelques-uns des dix-sept dont parle Josèphe. Il y a d'ailleurs d'autres ouvrages dont ni les Protestants, ni les Catholiques ne peuvent nier la perte.
1) Le livre des guerres du Seigneur dont il est parlé dans les Nombres (XXI. 14). Henry et Scott disent : "On croit que ce livre fut rédigé par Moïse pour l'instruction de Josué, et qu'il contenait la délimitation du pays de Moab".
2) Le livre de Jascher, dont il est parlé dans Josué (X. 13), et dans 2 Samuel (I. 18).
3) 4) 5) Trois ouvrages de Salomon, c'est a dire, un recueil de mille cinq psaumes composés par ce roi, l'histoire des créatures (ou le livre des plantes de des animaux), et trois mille proverbes ou maximes. Il est parlé de ces livres dans 1 Rois (IV. 32, 33). Adam Clarke dit (vol. II. ad. loc. ) .." Les proverbes attribués à Salomon sont au nombre de neuf cents ou 923, ou bien de 650, suivant ceux qui croient que les six premiers chapitres ne sont pas de Salomon. Il ne reste des mille et cinq Psaumes que le Cantique des Cantiques, en admettant que le Psaume 127 qui porte le nom de Salomon ne soit pas de lui". Clarke ajoute : "Les savants regrettent la perte irréparable du livre des créatures".
6) Le livre des maximes des rois (ou des droits du royaume ?) écrit par Samuel et dont il est parlé dans 1 Samuel (X. 25).
1) L'histoire de Samuel.
2) Les actes de Nathan le prophète.
3) L'histoire de Gad le voyant ( 1 Chron. XXIX. 30). Adam Clarke dit (vol. II p. 1522) :"Tous ces livres n'existent plus".
4) Le livre de Schemaïa le prophète.
5) Le livre de Iddo le voyant (2 Chron. XII. 15).
6) Le livre du prophète Ottya.
7) La vision de Jehdi le voyant (2 Chron. IX. 29). Adam Clarke dit (vol. II p. 1539 ) . "Tous ces livres sont perdus".
8) Le livre de Jéhou fils de Hanani (2 Chron. XX. 34). Adam Clarke dit (vol. II p. 1561) : "Ce livre n'existe plus bien que le rédacteur du 2ème livre des Chroniques paraisse l'avoir eu sous les yeux".
9) Le livre du prophète Isaie dans lequel on lisait toute l'histoire du roi Ozias (cf 2 Chron. XXVI. 22). Adam Clarke dit (vol. II p. 1573) :"Ce livre est entièrement perdu".
10) Le livre des visions d'Isaie, contenant l'histoire du roi Ezechias (2 Chron. XXXII. 32).
11) L'élégie de Jérémie sur Josias (2 Chron. XXXV. 25). Adam Clarke dit : "Cette élégie n'existe plus". On lit dans le Commentaire de D'Oyly et Mant : "Cette élégie est perdue ; il ne faut pas la confondre avec les Lamentations, qui ont pour sujet la désolation de Jérusalem et la mort de Sédécias".
12) Le livre des Chronologies (Néhém. XII. 23). Adam Clarke dit (vol. II p. 1676 ) . "Ce livre ne se trouve pas parmi ceux que nous possédons ; il ne faut pas le confondre avec les Chroniques que nous avons". Nous avons vu plus haut que Josèphe attribue au prophète Ezéchiel deux livres qui n'existent plus. Ce serait donc vingt livres qui nous manqueraient et les Protestants eux-mêmes ne sauraient le nier. Thomas Ingles dit, dans son ouvrage intitulé "Le Miroir de la Vérité", publié en Hindoustani en l85l , et déjà cité : "Le nombre des livres perdus est de vingt environ, d'après tous les savants".
Observation. - Dans les anciens livres musulmans on lit des prédictions, tirées des Ecritures, qu'on ne trouve pas dans les livres que les Juifs et les Chrétiens reconnaissent maintenant comme authentiques. Elles étaient probablement dans les livres perdus. Ainsi on sait par Josèphe que de son temps on attribuait à Moïse cinq livres de l'Ancien Testament, mais rien ne prouve que ces livres étaient ceux qui lui sont attribués. C'est plutôt le contraire qui paraît vrai vu que Josèphe est, parfois en contradiction avec le Pentateuque, et l'on sait combien il était bon Juif. On ne comprendrait pas que, sans motif il se fût mis en contradiction avec des livres qu'il croyait inspirés.
III) En admettant que les mêmes livres que nous avons aient existé du temps de Jésus Christ et des Apôtres, et qu'il en eût affirmé l'authenticité, nous dirons que leur témoignage ne prouve autre chose que l'existence de ces livres parmi les Juifs à cette époque. Cela ne veut pas dire qu'ils appartiennent réellement aux auteurs auxquels on les attribue, ni que tout ce qui est dit dans ces livres est vrai sans exception. Il y a plus ; la citation, par le Christ, ou par les Apôtres, d'un passage des Ecritures n'est pas une preuve sans réplique de la vérité de ce passage ; si le Messie avait dit expressément que tel passage, ou telle loi, est une révélation divine, et si cette opinion de Jésus nous eût été transmise par une suite de traditions authentiques, il n'y aurait plus rien à dire, ce passage serait inspiré ; mais tout le reste demeurait également douteux. Ce que je dis là n'est pas seulement une opinion personnelle à moi ; c'est celle qu'ont dû adopter les savants protestants pour répondre à ceux qu'ils appellent des infidèles, et dont le nombre est grand dans tous les pays de l'Europe.
Paley dit (P. III ch. 3, éd. de 1850 ) . " Assurément notre Sauveur affirme l'origine divine de la loi Mosaïque ; et abstraction faite de son autorité, je crois qu'il est très difficile d'expliquer autrement l'origine de cette loi, surtout quand on voit les Juifs demeurer fidèles au Monothéisme, pendant que tous les autres peuples croupissaient dans l'idolâtrie, quand on les voit si peu avancés dans les arts de la paix et de la guerre, et cependant supérieurs à tous les autres peuples par leur conception de Dieu. Notre Sauveur reconnaît aussi le caractère prophétique de plusieurs des écrivains de l'Ancien Testament, jusque là, nous autres Chrétiens nous devons croire ce qui a été dit par Jésus-Christ. Mais de là à rendre le Christianisme garant, au risque de son existence même, de la vérité de chaque passage de l'Ancien Testament, de l'authenticité de chacun de ses livres, de la connaissance, de la fidélité et du jugement de chacun de leurs auteurs respectifs, c'est, à coup sûr, s'imposer à plaisir, je ne dirai pas de grandes difficultés, mais des difficultés inutiles.
Ces livres étaient généralement, lus et admis par les Juifs du temps de notre Seigneur. Lui et ses Apôtres, en commun avec les autres Juifs, se référaient à ces livres, en parlaient, s'en servaient. Néanmoins, à l'exception des cas où N.S. attribue une autorité divine à une prédiction déterminée, je ne pense pas que nous puissions à la rigueur tirer d'autre preuve, de cet emploi et de cette application des dits livres, que celle, - qui en effet en est une, - de leur notoriété et de leur admission à cette époque (c'est-à-dire qu'ils étaient reçus et admis comme authentiques par tout le monde). A ce point de vue, nos Ecritures présentent un témoignage précieux en faveur de celles des Juifs. Mais il faut bien s'entendre sur la nature de ce témoignage. Ce n'est pas, comme on semble l'entendre quelquefois, une confirmation de tous les faits et de toutes les opinions qui se trouvent dans l'Ancien Testament ; et non seulement de tous les faits, mais de tous les motifs assignés à chaque action, avec le jugement de louange ou de blâme porté sur chacune. St. Jacques dit dans son Epître (V. 11) : "Vous avez ouï parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur". Malgré cette citation, on a toujours cru pouvoir discuter, sans impiété, la réalité de l'histoire de Job, et même son existence.
L'autorité de St. Jacques ne prouve qu'une chose, l'existence du livre de Job de son temps, et l'autorité dont ce livre jouissait parmi les Juifs. St. Paul, dans sa 2 ème Epître à Timothée (III 8) dit : "De même de Janès et Jambrès ont résisté à Moise, de même ceux-ci résistent à la vérité". Ces noms ne se trouvent pas dans l'Ancien Testament ; on ne sait si St. Paul les a trouvés dans quelques écrit apocryphe de son temps, ou pris d'une tradition qui avait cours alors. Mais personne n'a jamais pensé que Paul voulût ici affirmer la vérité du fait qu'il citait, d'après un livre ou une tradition de son époque ; encore moins peut-on songer à faire dépendre la vérité et l'autorité des paroles de Paul du plus ou du moins de vérité de ce fait, savoir : si Janès ou Jambrès ont résisté à Moïse. Je ne sais comprendre pourquoi on doive procéder autrement dans d'autres cas. Ce n'est pas que je pense que les autres points de l'histoire juive soient aussi douteux que la vie de Job, et l'existence de Janès et de Jambrès.
Cela est même bien loin de ma pensée ; je veux dire seulement qu'une allusion faite dans le Nouveau Testament à un passage de l'Ancien, ne le confirme pas à tel point que tout doute doive cesser à cet égard, et que c'est une maxime bien nouvelle et bien dangereuse que de dire, comme on ne l'a dit d'aucune autre, que l'histoire juive doit être ou entièrement vraie ou entièrement fausse. J'ai pensé devoir établir bien clairement ce point, parce que depuis quelque temps, on semble vouloir attaquer le Christianisme du côté du Judaïsme. Quelques-unes des difficultés que l'on présente sont fondées sur un malentendu, d'autres sur des exagérations ; mais elles partent toutes de cette supposition que, le témoignage du fondateur et des promulgateurs du Christianisme en faveur de la mission divine de Moise et des prophètes, doivent s'étendre aussi à toute les parties de l'histoire juive, et qu'il s'y relie si étroitement, que la vérité du Christianisme dépendrait de la vérité circonstancielle, et je dirais, presque, de l'exactitude critique de chacun des faits contenus dans l'Ancien Testament".
Je prie maintenant le lecteur de voir si ces paroles de Paley ne correspondent pas exactement à ce que j'ai répété jusqu'ici. Les doutes qu'on a soulevés, d'après lui, sur la réalité de l'histoire de Job, et même sur l'existence de ce personnage, remontent à une date assez ancienne. Le célèbre Maïmonide, Michaëlis, Le Clerc, Semler, et d'autres, disent que Job est un nom supposé, et son histoire un conte imaginaire, une pure fable ; Calmet, Van Til, et autres affirment, au contraire, que Job a réellement existé. Mais les divergences éclatent surtout quand il s'agit de déterminer l'époque à laquelle Job a existé ; il y a sept opinions différentes à cet égard. Les uns ont soutenu que Job était contemporain de Moise ; d'autres le font vivre au temps des Juges, après Josué ; d'autres le disent contemporain d'Assuérus, de Jacob, de Salomon, de Nabuchodonosor ; et d'autres, enfin, le font antérieur au passage d'Abraham dans la terre de Canaan.
Horne dit : "La légèreté avec laquelle toutes ces hypothèses ont été présentées est déjà une preuve de leur insuffisance". La position du pays d'Ouz, où Job habitait, n'a pas donné lieu à moins de discussions ; Bochart, Spanheim, Calmet, et d'autres croient que ce pays est l'Arabie ; Michaëlis, Ilgen, et Jahn le placent près de Damas ; l'Evêque Lowth, l'Archevêque Magee, les Drs. Hales et Good et autres parmi les plus modernes croient que c'est d'Idumée. Le livre de Job a pour auteur selon les uns Elie, selon d'autres Job, Salomon, Isaie, ou un inconnu contemporain de Manassé, ou Ezékiel, ou Esdras, ou un descendant d'Elihu, ou enfin Moïse. Les partisans de cette dernière opinion ne sont pas non plus d'accord sur la rédaction primitive de ce livre. Les uns disent que Moise l'a écrit dès l'origine en hébreu, d'autres, parmi lesquels figure Origène, qu'il l'a traduit du syriaque en hébreu. Nous avons déjà exposé les discussions auxquelles a donné lieu la conclusion du livre.
Voilà donc vingt-quatre opinions différentes qui démontrent d'une manière irréfutable que les gens du livre n'ont pas une suite authentique de traditions pour fixer la valeur de leurs écritures, et qu'ils procèdent au hasard et par hypothèse.
L'Evêque Théodore, qui vivait au 5ème siècle, critiqua vivement le livre de Job . Ward rapporte ces paroles de Luther . "Le livre de Job n'est qu'un roman". Ce livre, qu'admettent également les Protestants de les Catholiques, n'est donc, d'après Maimonide, Michaëlis, Le Clerc, Semler, et tous les autres critiques que nous avons nommés plus haut, qu'une fable, qu'un conte fabriqué ; d'après Théodore, il donne prise à la critique de tout côté ; d'après Luther, ce grand fondateur de la secte protestante, il ne mérite pas la moindre attention, et, enfin, d'après les autres, on n'en connaît même pas l'auteur ; dans ces conditions, comment est-il possible de le considérer comme inspiré ? Nous avons vu aussi que le livre d'Esther était considéré, jusqu'en 346, comme apocryphe, et que l'auteur même en est inconnu.
Il en est autant du Cantique des Cantiques. qui a été vivement critiqué par Théodore. le même qui a critiqué le livre de Job ; Simon et Le Clerc n'en reconnaissent pas l'authenticité ; Wiston et plusieurs savants modernes disent que c'est une chanson licencieuse, qu'on ne devrait pas admettre parmi les livres inspirés ; Semler le croit apocryphe ; d'après Ward, Castalio disait qu'il aurait fallu rayer ce livre du canon.
Il en est de même de bien d'autres livres des deux Testaments. Si les témoignage du Christ et des Apôtres était une preuve décisive de l'authenticité de l'Ancien Testament, dans toutes ses parties, on n'aurait pas vu des divergences aussi grandes parmi les savants chrétiens de toutes les époques. Ce qu'à dit Paley doit être considéré comme leur réponse définitive, en dehors de laquelle ils ne pourraient trouver d'autres arguments à opposer aux adversaires du Christianisme. Puisque c' est un fait admis, par les Juifs et les Chrétiens à la fois, qu'Esdras a commis des erreurs dans les livres des Chroniques, comment peut-on résoudre la difficulté si l'on n'admet pas aussi la conclusion de Paley ?
IV) En admettant, par l'absurde, que le témoignage du Christ et des Apôtres soit une confirmation de l'Ancien Testament dans toutes ses parties. cela ne nuirait en rien à notre cause ; car nous avons vu que Justin, Chrysostôme, Augustin, et autres parmi les anciens pères, tous les docteurs catholiques modernes. et parmi les Protestants : Salbergius, Grabe, Whitaker, Ad. Clarke, Humphrey, et Watson, accusent, tous, les Juifs d'avoir corrompu les textes de l'Ecriture postérieurement à la venue du Christ et à l'époque des Apôtres ; et nous avons vu, aussi, qu'indépendamment de cette accusation, les critiques Protestants sont obligés de reconnaître que dans bien des endroits le texte hébraïque est corrompu.
Or nous demanderons à ces Messieurs : Les passages qu'ils reconnaissent comme altérés, l'étaient-ils du temps du Christ et des Apôtres, quand ils attestaient l'authenticité du texte dans toutes ses parties, ou ne l'étaient-ils pas ? Le premier cas, aucune personne religieuse ne l'admettrait ; le second ne nuirait pas au témoignage du Christ et des Apôtres, ce témoignage ne pouvant être affecté par les altérations postérieures. Quant à la raison qu'ils donnent, que si l'altération eût été faite par les Israélites avant le Christ, il le leur aurait reproché, je dirai, d'une part, que, d'après l'habitude qui était en vogue chez. les premiers Chrétiens, cette raison n'est pas admissible ; et d'ailleurs, il est prouvé que des altérations eurent lieu de leur temps et ils en accusèrent les Juifs. Mais, abstraction faite de cette ancienne habitude, je dirais. d'autre part, que, selon les principes de nos adversaires, il n'y avait pas de nécessité pour un tel reproche.
N'avons nous pas vu, au sujet des monts Ghérizim et Ebal. que les critiques protestants sont divisés en deux partis ; que le premier soutient l'authenticité de la leçon du texte hébraïque, et que le second, Kennicott en tête, soutient celle du texte samaritain. et prétend que les Israélites auraient altéré leur texte cinq cents ans après Moïse, et conséquemment 951 ans avant le Christ ; que nonobstant l'inimitié entre les Juifs et les Samaritains, produite par leur dispute au sujet de ces deux noms ainsi que les autres différences existantes entre les deux textes, le Christ ne fit aucune observation à ce sujet dans la conversation qu'il eut avec la femme samaritaine, et à laquelle nous avons fait allusion aussi ; et que Kennicott a pris ce silence comme une preuve de l'authenticité du texte samaritain ? En outre parmi les différences entre les deux textes, le Samaritain contient un commandement en plus des dix que donne le texte hébraïque ; la dispute, entre les deux partis, à ce sujet, date aussi d'un temps très reculé ; cependant, ni le Christ, ni ses Apôtres, n'en ont rien dit. Cela ne prouve-t-il pas ce que j'avance ?
TROISIE`ME ALLE'GATION On nous dit : Les Juifs, et les Chrétiens étaient aussi religieux que vous prétendez l'être vous-mêmes ; c'est pourquoi, il n'est pas probable qu'ils aient osé corrompre des textes qu'ils croyaient être divins.
La réponse à cela est facile à trouver pour tous ceux qui ont lu ce qui précède. Nous avons vu que l'altération des textes est un fait reconnu par les plus éminents savants catholiques et protestants, et que cette pratiques était non seulement permise, mais presque approuvée parmi les Juifs et les Chrétiens, en vertu de la célèbre maxime de Platon et de Pythagore
Mosheim dit (vol. I. p. 65, éd. 1832 ) . "Les disciples de Platon et de Pythagore soutenaient qu'il n'était pas seulement légitime de tromper et de mentir. dans la cause de la vérité et de la piété, mais que c' était, même louable. Les Juifs qui vivaient à Alexandrie apprirent d'eux ce sentiment avant l'ère chrétienne, comme il résulte de plusieurs preuves. Et des deux, ce vice s'est répandu parmi les Chrétiens. Celui qui considère la grande quantité de livres forgés et attribués à des hommes éminents, ne saurait douter de ce fait. Avec une pareille doctrine comment s'étonner des falsifications et des interpolations qu'on a fait subir aux livres de l'Ecritures ?"
QUATRIE`ME ALLE'GATION On nous dit également que les copies de l'Ecriture étaient répandues partout, et qu'il était impossible de les corrompre toutes, de même qu'il serait impossible de corrompre le Coran.
Je dois référer le lecteur à ce que j'ai dit plus haut. Du moment que la corruption des textes de l'Ecriture est chose démontrée et reconnue, il est inutile de discuter sur la possibilité de ce fait. La comparaison de l'Ecriture avec le Coran pèche par la base. L'Ecriture avec le Coran pèche par la base. L'Ecriture n'était pas si répandue avant l'invention de l'imprimerie qu'on ne pût la corrompre. Les Juifs n'ont-ils pas, de l'aveu unanime de tous les savants protestants, corrompu la version grecque, malgré qu'elle fût dans mes mains de tous, et qu'elle fût autrement connue que le texte hébraïque ?
Le Coran, d'autre part, s'est conservé, non seulement dans les copies authentiques, mais dans la mémoire de la plupart des Musulmans à toutes les époques. Il suffit, pour se convaincre de l'exactitude de mes paroles, d'aller dans une mosquée musulmane, dans le Jamêe-el-Azhar du Caire, par exemple, on y trouvera à tout moment de la journée plus de mille personnes , dans qui savent très correctement le Coran tout entier et le récitent par cœur .les plus petits villages de l'Egypte on trouvera un certain nombre de personnes qui peuvent réciter de mémoire tout le Coran. Peut-on trouver en Europe un nombre égal de personnes qui sachent l'Evangile par cœur ? Je suis convaincu qu'on ne trouverait pas dans toute l'Europe un nombre de personnes égal à celui qu'on trouverait dans un seul village de l'Egypte. Nos muletiers sont, à cet égard, plus avancés que leurs évêques et leurs théologiens les plus savants.
Le Prophète Aggée était célèbre parmi les Juifs parce qu'il savait l'Ecriture entière par cœur. Nous pouvons présenter plus de cent mille Musulmans qui se trouvent dans le même cas. C'est encore là un des faits qui constituent la prééminence de l'Islam, et un miracle permanent en faveur de notre Prophète.
Anecdote : Un Lord (ou général) anglais étant entré un jour dans une école de la ville de Sahar Naphur, dans l'Inde, vit des enfants occupés à apprendre le Coran par cœur. Il demanda au précepteur ce qu'était ce livre. Celui-ci lui répondit : "C'est le Coran vénéré". Le Lord demanda si quelqu'un des enfants savait par cœur le Coran tout entier. Le professeur répondit affirmativement en lui en désignant plusieurs. L'Anglais en fut étonné, et demanda qu'on lui présentât un enfant et un Coran pour en faire l'essai. Le précepteur lui dit qu'il n'avait qu'à choisir lui-même, et l'Anglais choisit alors dans le nombre un enfant de 13 à 14 ans, et l'examina sur plusieurs endroits du livre. Lorsqu'il s'assura qu'il savait répéter tout le Coran par cœur, il resta surpris et dit : "J'avoue qu'il n'y a pas de livre qui soit aussi bien conservé que le Coran ; les enfants, eux-mêmes, peuvent le répéter avec une telle exactitude d'orthodoxie qu'on pourrait le transcrire de leur bouche".
Mais je rapporterai quelques faits qui prouvent que l'altération des livres sacrés des Chrétiens n'est pas aussi invraisemblable qu'ils le prétendent :
1) Moise avait écrit une copie du Pentateuque, et l'avait donnée aux docteurs et aux chefs de la nation, en leur recommandant de la conserver dans l'arche de l'alliance, et de la lire au peuple de 7 en 7 ans, le jour de pâques. Cette première génération observa les préceptes de Moïse ; mais depuis, les Hébreux furent en buttes aux péripéties ; et ils continuèrent, tantôt apostats et tantôt repentants, jusqu'au règne de David. Sous ce saint roi, et dans les premières années du règne de Salomon, les enfants d'Israël furent dans de meilleures conditions, et gardèrent la foi de leurs pères ; mais au milieu des péripéties qu'ils avaient traversées, le Pentateuque primitif se perdit ; on ne sait pas précisément le temps où cette perte eut lieu, et tout ce que l'ont sait à cet égard c'est quelle eut lieu avant l'époque de Salomon.
Lorsque ce roi ouvrit l'arche il n'y trouva que les deux tables de la loi, comme il est dit au 1er livre des Rois (VIII.9 ) . "Il n'y avait dans l'arche que les deux tables de pierre que Moïse y avait déposées à Horeb quand l'Eternel traita alliance avec les enfants d'Israël, lorsqu'ils sortirent du pays d'Egypte". Les vicissitudes qui eurent lieu vers la fin du règne de Salomon, et qui sont racontées dans les Ecritures, son apostasie, le culte qu'il rendit, sur l'instigation de ses femmes, aux dieux étrangers, démontrent qu'on n'avait plus aucune foi dans les Ecritures. Après sa mort, le désordre fut au comble, les tribus d'Israël se divisèrent, et le royaume fut partagé en deux. Dix des tribus se constituèrent en un royaume séparé et deux en un autre.
Jéroboam devint roi des dix tribus qui formèrent le royaume d'Israël, et Roboam, fils de Salomon des deux tribus qui s'appelèrent royaume de Juda. L'impiété et l'apostasie furent alors à l'ordre du jour dans les deux royaumes, car Jéroboam apostasia dès son avènement au trône, et fit apostasier les dix tribus avec lui. Ils adorèrent les idoles, et les prêtres qui étaient restés fidèles à l'ancienne foi prirent refuge dans le royaume de Juda. Ces tribus restèrent idolâtres pendant 250 ans, jusqu'à ce que Dieu envoya contre elles les Assyriens qui les asservirent et les dispersèrent, ne laissant qu'un faible reste de population au milieu de laquelle ils établirent des colonies d'idolâtres. Bientôt les étrangers et les habitants primitifs contractèrent des liaisons. Ils s'entremarièrent, et leurs descendants formèrent ceux qu'on appela depuis Samaritains.
Ainsi à partir du règne de Jéroboam jusqu'à la chute du royaume d'Israël, les dix tribus ne paraissent pas s'être souciées des Ecritures, dont l'existence même paraît avoir été parmi elles comme celle du Phénix. Voilà pour ce qui regarde les dix tribus et le royaume d'Israël. Le royaume de Juda eut vingt rois dans les 372 ans qui suivirent la mort de Salomon, et les apostats étaient plus nombreux que le fidèles . L'adoration des idoles pendant le règne de Roboam devint si générale, qu'on en plaça une sous chaque arbre dans le pays ; et au temps d'Ahad, grand sacrificateur, on éleva des autels à Bâal dans tous les coins de Jérusalem. Les portes du Temple furent fermées. Jérusalem et le Temple avaient déjà été saccagés deux fois avant cette époque ; la première par le roi d'Egypte, qui s'empara de tout ce qu'il trouva dans le Temple et dans le palais royal, et la seconde par le roi apostat d'Israël, qui n'épargna non plus ni le Temple ni le palais du roi.
L'idolâtrie fit de si grands progrès sous Manassé, que la plupart des habitants devinrent idolâtres ; Manassé éleva un autel aux idoles, au seuil même du Temple de Dieu ; l'idole qu'il adorait fut mise dans le sanctuaire.
Tel était aussi l'état des choses au temps d'Ammon son fils. Mais Josias, fils d'Ammon, en venant au trône, donna des preuves de sincère repentance, et lui et les principaux personnages de sa cour firent tous leurs efforts pour rétablir le Mosaisme ; cependant aucune mention n'est faite de l'existence de quelques copie de l'Ecriture jusqu'à la 17e année du règne de ce roi ; c'est dans la 18e année de ce règne que le prêtre Hilkija prétendit avoir trouvé dans le Temple un copie du livre de la loi, qu'il donna au scribe Shaphan pour la lire à Josias. Cette lecture fit une telle impression sur le roi, qu'il déchira ses vêtements pour les péchés des Hébreux, comme il est dit au 2 Rois XXII. et 2 Chron. XXIV.
Cependant on ne saurait prêter foi, ni à cette copie, ni à l'assertion de Hilkija, car le Temple avait été pillé deux fois avant l'époque d'Ahad ; ensuite on y avait placé des idoles et les desservants de ces idoles le fréquentaient tous les jours, et pourtant personne n'avait soupçonné l'existence de cette copie jusqu'à la 17ème année du règne de Josias, bien que ce roi, les personnes de sa cour et le peuple fissent tous leurs efforts pour rétablir le culte du vrai Dieu. Les prêtres pénétraient même tous les jours dans le Temple, et il est bien étrange que personne n'y eût découvert l'existence de la prétendue copie.
Cette copie doit donc avoir été une invention de Hilkija, qui, voyant les bonnes dispositions du jeune roi et de son entourage, aurait eu recours à ce moyen pour rétablir le culte Mosaïque ; il doit avoir recueilli les traditions, vraies ou fausses, qui étaient parvenues à sa connaissance, et, pour leur donner du poids, il aura attribué le livre à Moise ; ce qui le prouverait c'est qu'il mit dix-sept ans pour achever ce travail, n'ayant envoyé le livre au roi qu'à la l8e année du règne de ce dernier.
Ces fraudes pieuses étaient reçues parmi les Hébreux des derniers temps et les premiers Chrétiens, comme nous l'avons déjà vu ; mais sans insister davantage sur ce point, je noterai qu'on trouva une copie du Pentateuque pendant la 18ème année de Josias, et qu'elle fut en vigueur pendant les treize années que dura encore le règne de ce roi. Mais Joachaz son successeur apostasia, et fit triompher Infidélité. C'est alors que le roi d'Egypte le détrôna et donna la couronne à son frère, qui fut infidèle à l'égal de ce dernier. A sa mort, son fils lui succéda, et celui-ci fut aussi infidèle que son père et son oncle. Nabuchodonosor le fit prisonnier avec un grand nombre des siens, pilla le Temple et le palais royal, et donna le royaume à son oncle, qui fut apostat comme son neveu.
Je crois par conséquent que la transmission authentique de l'Ecriture était déjà interrompue avant le règne de Josias, et pour moi, la copie trouvée pendant son règne n'a aucune valeur, d'autant plus qu'elle n'a été observée que pendant les treize dernières années du règne de ce roi, et qu'après cette époque on ne sait pas ce qu'elle est devenue. Elle s'est probablement perdue sous les successeurs de Josias avant la conquête de Nabuchodonosor, en supposant qu'elle se soit conservée jusque là ; il est vraisemblable, qu'elle fût détruite lors de l'invasion de la Judée par ce roi.
2) Nabuchodonosor envahit une seconde fois la Judée, à cause de la tyrannie du roi qu'il avait établi ; fit ce roi prisonnier, égorgea ses enfants en sa présence, lui creva les yeux, le mit en chaînes et l'envoya à Babylone. Il brûla le Temple, le palais royal, et détruisit toutes les maisons de Jérusalem, tous les édifices remarquables, tous les palais des grandes ; il fit même démolir les murs de la ville et mena en captivité tout le peuple, ne laissant dans le pays que quelques misérables laboureurs et vignerons. Pendant cette seconde invasion le Pentateuque fut détruit, ainsi, que tous les autres livres du vieux Testament qui avait été composés avant cette époque. Ce fait est admis par les Juifs et les Chrétiens, comme je l'ai déjà dit précédemment.
3) Lorsque Esdras refit, ou recopia le livre de la loi selon ce que l'on prétend, il arriva un autre événement dont il est fait mention au 1er livre des Macchabées dans ces termes : "Lorsque Antiochus conquit le royaume de Jérusalem il fit brûler toutes les copies du livre de la loi qu'il put trouver après les avoir déchirées. Il condamna à la peine de mort tous ceux qu'on trouverait en posséder une copie. Une inspection à cet effet était faite chaque mois, et l'on mettait à mort tous ceux qui l'on trouvait une copie que l'on détruisait en même temps".
Cette persécution eut lieu en 161 avant J.C. et dura trois ans et demi, comme il est dit dans leurs histoires, et comme le déclare aussi l'historien Josèphe ; et pendant ce temps toutes les copies du texte rétabli par Esdras furent détruites, ainsi que je l'ai dit précédemment. John Milner, historien catholique, dit : " Après la restitution du texte par Esdras, les copies en furent de nouveau perdues au temps d'Antiochus". Il ajoute "Rien ne prouverait donc l'authenticité de ces livres si nous n'avions le témoignage de Jésus et des Apôtres". J'ai donné une idée de la valeur de cette preuve ci-dessus.
4) La Judée eut encore à subir d'autres invasions, pendant lesquelles les livres d'Esdras et une foule de copies se perdirent. L'invasion de Titus en 37 A .D. fût surtout terrible. Cet événement est raconté en détail par l'historien Josèphe et par d'autres. Les Juifs perdirent en cette circonstance à Jérusalem et ses environs onze cent mille hommes par la faim, le feu, l'épée et les supplices, et quatre vingt dix-sept mille furent réduits en esclavage et vendus dans différents pays ; des masses innombrables perdirent aussi la vie dans les autres provinces de la Judée.
5) Les premiers Chrétiens ne donnaient aucune importance au texte hébraïque de l'Ancien Testament ; en général ils le considéraient comme altéré, et jusqu'à la fin du 2ème siècle la traduction grecque fut le seul texte adopté. Cette traduction était même admise dans toutes les synagogues juives jusqu'à la fin du 1er siècle. C'est ce qui explique aussi l'extrême rareté des copies du texte hébraïque.
6) Les Juifs détruisirent les copies des livres saints faites aux 7e et 8e siècle parce qu'elles différaient notablement des textes adoptés par eux. C'est pourquoi aucune copie portant cette date n'est parvenue aux exégètes européens. Après la destruction de ces copies, il ne resta que les textes qu'ils avaient admis ; ils eurent donc tout le loisir nécessaire pour les altérer, comme je l'ai déjà fait remarquer.
7) Les premiers Chrétiens ont traversé également des péripéties qui doivent avoir rendu leurs livres extrêmement rares et facilité la corruption des textes. Leurs histoires démontrent que, pendant trois cents ans, ils eurent à souffrir toutes sortes d'adversités et de malheurs dans dix persécutions.
La 1ère sous Néron en 64, où l'Apôtre Paul. Ces massacres eurent lieu à Rome et dans les provinces. Cela dura tant que vécut cet Empereur, et les Chrétiens ne purent professeur ouvertement leur foi sans encourir les plus terrible dangers.
La 2ème sous Domitien, qui, comme Néron, se montra hostile à la religion Chrétienne, et ordonna le supplice de ceux qui professaient cette religion.
La 3ème eut lieu sous Trajan, qui commença l'an 10l et continua pendant dix huit ans. Ignace, évêque de Corinthe, ainsi que Clément, évêque de Rome, et Simon, évêque de Jérusalem, furent du nombre des victimes.
La 4ème eut lieu sous Marc Antonin en 161 , et dura plus de dix ans ; on ne voyait partout que des massacres. Cet Empereur, philosophe célèbre, était un idolâtre fort zélé.
La 5ème persécution eut lieu sous l'Empereur Sévère en 202. Des milliers de gens furent massacrés en Egypte, dans la Gaule et à Carthage ; la violence de cette persécution fut elle, que les Chrétiens curent que l'Antechrist était venu.
La 6ème arriva sous Maximin, dont le règne commença l'an 237 ; cet Empereur fit tuer la plupart des savants, croyant par cela rendre le peuple plus docile. Les Papes Pontien et Anthère furent au nombre des victimes.
La 7ème arriva en 325. L 'Empereur Décius voulant détruire la religion Chrétienne, envoya des édits dans ce sens aux gouverneurs des provinces, et plusieurs Chrétiens apostasièrent. L'Egypte, l'Italie, l'Afrique et l'Orient furent le théâtre de cette persécution.
La 8ème était en 257 ; l'Empereur Valérien fit périr des milliers de Chrétiens, puis il décréta la mort des évêques et des prêtres, la dégradation des patriciens et la confiscation de leurs biens ; la peine de mort était applicable à ceux qui auraient persévéré dans le Christianisme. Les patriciennes devaient être dépouillées de leurs bijoux et bannies, et tous les autres Chrétiens devaient être réduits à l'esclavage ou mis aux fers et condamnés aux travaux publics.
La 9ème eut lieu sous l'Empereur Aurélien en 274. un édit fut rendu contre les Chrétiens, mais l'Empereur fut tué avant que son édit eût pu être mis en entière exécution.
La 10ème enfin eut lieu en 302 ; il eut à cette époque un massacre général, et les villes de Phrygie furent toutes et simultanément brûlées, de sorte qu'il n'y resta plus un seul Chrétien. Or si ces choses sont vraies, comme ils le disent, on ne conçoit pas que le texte des livres sacrés ait pu être conservé. Ils ne pouvaient en multiplier les copies ni les collationner ni les vérifier ; et c'était une excellente opportunité pour ceux qui avaient intérêt à corrompre ces livres. J'ai déjà dit, en répondant à la 1ère allégation, que les Chrétiens du 1er siècle étaient habitués à cette espèce de fraude pieuse.
8) L'Empereur Dioclétien voulut détruire les Ecritures des Chrétiens ; il fit tous ses efforts à cet effet, et en 303 il ordonna la démolition de leurs églises, la destruction par le feu de leurs livres, et défendit l'exercice du culte chrétien. Les églises furent démolies et tous les livres brûlés. Ceux qu'on soupçonna d'en avoir caché des copies, ou qui ne voulurent pas les donner furent mis à la torture. Les réunions religieuses furent défendues comme on peut le voir par les histoires des Chrétiens. Lardner dit (vol. VII. p. 522) :"Dioclétien décréta au mois de Mars de la 19e année de son règne, la démolition des églises et la destruction des Ecritures".
Il ajoute ensuite :"Eusèbe dit avec un profonde douleur qu'il a vu lui-même les églises démolies et les Saintes Ecritures brûlées dans les places publiques". Je ne dis pas que tous les exemplaires des Saintes Ecritures doivent avoir disparu alors de la surface de la terre. mais je dis que, sans aucun doute, les bonnes copies doivent par le fait de cette persécution être devenues extrêmement rares ; un bon nombre des plus correctes et des plus authentiques ayant dû être détruites ; nulle part les Chrétiens et leurs livres saints n'étaient aussi nombreux que dans les villes et les provinces de l'Empire romain, et cette destruction en masse des copies existantes doit avoir ouvert la porte à la forgerie et à la corruption.
Il n'y a même pas à s'étonner que quelques originaux se soient complètement perdus, et qu'on leur ait substitué des copies apocryphes et différentes, substitutions très possibles à cette époque où l'imprimerie n'existait pas encore, comme je l'ai déjà fait remarquer, en prouvant que les copies de l'Ancien Testament, qui différaient du texte hébraïque connu, avaient été détruites tout à fait après le 8ème siècle. Adam Clarke dit, dans la préface de son commentaires : "L'orignal du commentaire de Tatien s'est perdu, celui qu'on lui attribue actuellement est contesté, à juste titre, par les savants". Watson dit, au 3ème volume de ses œuvres : "Le commentaire attribué à Tatien existait du temps de Théodoret ; on le disait dans toutes les églises ; mais Théodoret en détruisit toutes les copies et les fit remplacer par l'Evangile".
On voit donc, par ces citations, que le commentaire de Tatien a pu être totalement détruit par Théodoret, et que les Chrétiens lui en ont substitué un autre. Il n'y a pas de doute que la puissance de l'Empereur Dioclétien était plus grande que celle des Juifs et que celle de Théodoret ; il n'est donc pas invraisemblable que quelques livres du Nouveau Testament se soient perdus pendant les persécutions de cet Empereur et celles de ses prédécesseurs, et que les Chrétiens en aient forgé d'autres pour les remplacer, comme ils ont fait pour le commentaire de Tatien, d'autant plus qu'il était plus important pour eux d'avoir les livres sacrés que d'avoir le commentaire de Tatien, et pour la raison, encore, que dans ces premiers temps, les forgeries et les altérations des livres sacrés étaient considérées comme une pratique louable.
Les événements que nous venons de relater doivent avoir interrompu, chez les Juifs et les Chrétiens, la chaîne des traditions prouvant l'authenticité de leurs livres. J'ai souvent demandé, comme je l'ai déjà dit, à des théologiens distingués, dans les discussions publiques qui eurent lieu entre eux et moi, de produire une suite de traditions formant autorité ; quelques-uns me répondirent que le manque d'une tradition suivie, chez les Chrétiens, devait être attribué aux persécutions aux quelles ils ont été en butte pendant les 313 premières années de leur ère ; j'ai examiné les autorités sur lesquelles ils s'appuient, je n'y ai trouvé que des suppositions et des conjectures, et on m'accordera que cela ne suffit pas pour établir une tradition digne de foi.
CINQUIE`ME ALLE'GATION On a dit que plusieurs copies des livres saints, remontant à une époque antérieure à notre Prophète, existent encore chez les Chrétiens et sont en tous points conformes à celles qu'ils possèdent.
Je dis en premier lieu qu'on affirme ici deux choses :
1) Que ces. livres ont été écrits avant le temps du Prophète (saw)
2) Qu'ils sont conformes aux textes reçus par les Chrétiens de nos jours.
Aucune de ces deux affirmations n'est exacte. Nous savons déjà que ceux qui ont restitué le texte de l'Ancien Testament ne possédaient aucune copie hébraïque du 7ème ou 8 ème siècle ; les copies complètes ne remontaient guère qu'au 10ème siècle ; la plus ancienne copie, que Kennicott ait pu se procurer, est celle qu'on appelle Codex Laudianus, qui date, d'après lui, du 10ème siècle, ou, d'après De Rossi, du 10ème siècle, et lorsque Van der Hooght publia le texte hébraïque complètement vérifié, comme il le prétend, il nota 14.000 variantes dont plus de deux mille pour le Pentateuque seul.
Quant aux copies de la version grecque on en compte trois très anciennes : Le codex Alexandrinus, le Codex Vaticanus, et le Codex Ephremicus. Le premier se trouve à Londres, le second à Rome, et le troisième à Paris. Cette dernière copie ne contient que le Nouveau Testament.
Nous allons examiner la valeur de ces trois textes.
Horne dit, dans le 2ème volume de son Introd., à l'égard du Codex Alexandrinus :"Ce texte est en quatre vols. : les trois premiers contiennent les livres authentiques et apocryphes de l'Ancien Testament : le 4ème contient le Nouveau Testament ; la 1 ère Epître de Clément aux Corinthiens et les Psaumes apocryphes de Salomon". Il dit ensuite : "Les Psaumes sont précédés de l'Epître d'Athanase à Marcellinus et suivis d'un rituel et de 14 autres psaumes dogmatiques, dont le 11ème est l'hymne de Marie, généralement connu sous le nom de Magnificat, et le reste est entièrement faux, ou extrait des Evangiles, et enfin les notes d'Eusèbe sur ces psaumes et ses canons sur les Evangiles.
La valeur de ce texte a été exagéré par les uns et trop abaissée par les autres, surtout par Wetstein. Grabe et Schulze pensent que cette copie doit avoir été écrite avant la fin du 4ème siècle ; selon Michaëlis, ce serait là la date où cette copie a été achevée ; qu'on ne saurait la faire remonter à une époque plus ancienne, puisqu'on y trouve l'Epître d'Athanase. Oudin (Casimir) pense qu'elle a été écrite aux 10ème siècle ; selon Wetstein elle est du 5ème. Ce savant croit que ce texte était une des copies réunies à Alexandrie, en 615 pour servir à la traduction syriaque. Mais le docteur Sernler pense qu'elle fut écrite au 7ème siècle. Montfaucon dit : On ne saurait affirmer d'une manière décisive à l'égard du texte Alexandrin, ou de tout autre, qu'il ait été écrit avant le 6e siècle.
Michaëlis dit que cette copie a été écrite au temps où la langue Arabe devint la langue du peuple en Egypte, c' est à dire 100 ou 200 ans après la prise d'Alexandrie par les Sarrazins, qui eut lieu en 640, parce que le copiste y confond souvent entre eux les m et les b, ce qui a lieu en arabe ; il en conclut que cette copie est tout au plus du 8e siècle.
Selon Woide, elle aurait été faite entre la moitié et la fin du 4ème siècle ; elle ne peut, d'après lui, être antérieure à cette époque, parce qu'elle contient non seulement les Titloi ou Kefhulaia majora, mais aussi les Kefhulaia minora, ou section Ammoniennes (Ammonian sections}. accompagnés de références aux canons d'Eusèbe. Spohn combat les arguments de Woide.
Quelques-uns des principaux arguments de ceux qui soutiennent que ce texte doit être du 4ème ou du 5ème siècle sont : Que les Epîtres de Paul n'y sont pas devisées par chapitres comme les Evangiles, quoique cette division eût commencé à être usitée dès 396, époque à laquelle chaque chap. fut précédé d'un argument ou sommaire ; qu'on y trouve les Epîtres de Clément, qui furent condamnées par les Conciles de Laodicée en 364 et de Carthage en 419 ; Schulze se prévaut de ce fait pour démontrer que cette copie a été écrite avant 364 ; il ajoute à cette conclusion un argument nouveau tiré de la dernière des quatorze hymnes, qui viennent après les psaumes ; cette hymne ne contenant pas à la fin la doxologie :"Dieu saint, Dieu fort. Dieu immortel, aie pitié de nous", qui était en usage entre les années 434 et 446, il conclut que cette copie doit être antérieure à ces années.
Wetstein pense, même qu'elle devait être antérieure à Jérôme, parce que le texte grec y â été altéré sur l'ancienne version italique, et que le scribe semble avoir ignoré que les Arabes étaient désignés par le nom d'Agarènes ; car il a écrit ( 1 Chron. V. 20) (agoraii) au lieu d'agaraiï On a répondu à Wetstein que c'était là une simple erreur de copiste, parce que le nom d'agaraion se rencontre dans le verset précédent (du dit chap.), agaritis dans 1 Chron. XXVII. 31, et agareni dans le Psaumes LXXXII. 7.
Michaëlis dit que tous ces arguments ne prouvent rien ; que cette copie a été faite nécessairement sur une autre, et qu'en supposant que le copiste y ait apporté tous les soins possibles, les arguments que l'on vient de citer doivent se rapporter à l'exemplaire sur lequel on a copié, et non sur cette copie elle-même ; tout au plus on pourrait faire des conjectures sur l'écriture, la forme des lettres et le manque des accents. Une autre preuve que ce codex n'a pas pu être écrit au 4ème siècle est l'opinion du Dr. Semler que l'Epître d'Athanase sur la valeur et l'excellence des psaumes ne peut y avoir été insérée du vivant de l'auteur, mais on doit considérer qu'Athanase avait dès cette époque un très grand nombre de très chaleureux partisans. Oudin déduit du fait de cette Epître que la copie doit être du 10ème siècle, parce que cette Epître est forgée, et elle ne peut avoir été faite du vivant d'Athanase, tandis que le 10ème siècle a été très fertile en productions de ce genre...".
Horne dit, en outre (ib.) au sujet du Codex Vaticanus : "La préface de l'édition des Septante de 1590, dit que cette copie a été faite avant 387, c'est-à-dire, au 4ème siècle. Montfaucon et Blanchini disent qu'elle est du 5ème ou du 6ème siècle, Dupin qu'elle est du 7ème, et le Professeur Hug la croit du 4ème siècle, Marsh du 5ème. Il n'y a pas de manuscrits qui présentent de plus grandes différences entre eux que le codex Alexandrinus et cette copie". Puis il ajoute : "Une chose est digne de remarque qu'aucune des deux copies (le Codex Alexandrinus et le Codex Vaticanus) n'a les astérisques d'Origène, bien que toutes les deux soient du cinquième siècle, ce qui, d'après le Dr. Kennicott, serait une preuve qu'elles ne furent, ni médiatement, ni immédiatement, prises des Hexaples", mais sur des textes qui n'avaient pas été soumis à sa recension, c'est-à-dire, à une époque où ce signe dans les copies était déjà abandonné.
Le même Horne dit ensuite au même vol., en parlant du Codex Ephremii : "Wetstein dit, mais sans le prouver, que cette copie est une de celles qu'on avait réunies à Alexandrie, en 616, pour collationner la traduction syriaque ; il croit pouvoir affirmer d'après la note en marge de l'Epître aux Hébreux (VIII. 7) que cette copie a été écrite avant 542. Mais Michaëlis ne trouve pas cette déduction assez fondée et se borne à dire que le Codex est assez ancien. D'après Marsh il serait du 7e siècle".
On voit par ce qui précède que les Chrétiens n'ont pas de preuves certaines pour déterminer la date de ces copies, dont aucune ne porte, à la fin, mention de l'année où elle aurait été faite, comme cela se voit dans la plupart des livres musulmans. Tout ce que ces savants disent ne repose que sur des conjectures, ce qui n'est pas suffisant pour convaincre les contradicteurs. Les raisons de ceux qui croient que le codex d'Alexandrie a été écrit au 4ème ou 5ème siècle sont d'une extrême faiblesse, et l'hypothèse de Semler est peu vraisemblable, parce que la langue d'un pays ne change pas d'un jour à l'autre, comme il semble le supposer, et les Arabes se sont emparés d'Alexandrie au 7ème siècle de l'ère Chrétienne, c' est à dire, dans la 20ème année de l'Hégire, selon l'opinion la plus accréditée.
Les arguments de Michaëlis sont plus solides ; il faut conclure que cette copie ne peut avoir été faite avant le 8ème siècle ; il est même, possible, comme le dit Oudin, qu'elle soit du 10ème siècle, époque où les falsifications étaient le plus fréquentes ; et ce qui confirme cette manière de voir, c'est que cette copie contient aussi les livres apocryphes, c'est-à-dire, que le copiste doit avoir vécu à une époque où il était difficile de distinguer les livres canoniques des apocryphes, et le 10ème siècle est l'époque par excellence où cette distinction était le plus impossible à faire.
Il est difficile du reste de croire que les manuscrits aient pu se conserver aussi parfaitement pendant plus de 1400 ans, surtout si on réfléchit que les moyens de conservation et de transcription n'étaient pas bien perfectionnés à cette époque.
Michaelis réfute les arguments de Watson à l'égard du Codex Ephremii ; j'ai déjà mentionné les opinions de et Montfaucon et de Kennicott ; celles de Dupin à l'égard du Codex Vaticanus et celles de Marsh qui croit que le codex Ephremii et le Codex Vaticanus sont du 7ème siècle. Il résulte de tout cela que la première affirmation (c'est-à-dire, l'existence de textes authentiques avant Muhammad) n'est pas fondée, parce que le Prophète, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur lui, apparut à la fin du 6ème siècle de l'ère Chrétienne ; d'autre part, s'il est vrai que le Codex Alexandrinus contient des livres apocryphes, que plusieurs critiques, et notamment Wetstein, ont nié toute valeur à ce texte, et qu'il diffère de tout point du Codex Vaticanus.
Si tout cela est vrai, je dis Que la seconde assertion ( c' est à dire que ces codex sont conformes aux textes reçus par les Chrétiens de nos jours) n'est pas plus fondée que la première. Je dis en second lieu qu'en admettant même que ces trois copies soient antérieures à Muhammad, que la bénédiction, cela ne nuirait point à notre cause ; nous ne disons pas en effet que les Ecritures, que les Chrétiens considèrent comme saintes, n'étaient pas corrompues avant la venue du Prophète, et qu'elles l'ont été à partir de cette époque ; nous reconnaissons que ces livres existaient avant la mission de Muhammad ; mais nous soutenons, en même temps, qu'il n'y a pas de traditions suivies prouvant leur authenticité, et qu'ils étaient corrompus déjà dès cette époque et l'ont été plus encore par la suite. La multiplicité même des copies ne serait pas suffisante à détruire cette assertion, au lieu de trois en existerait-il mille comme le code d'Alexandrie, que cela ne ferait que militer en notre faveur, l'existence des livres apocryphes dans ces copies et les nombreuses variantes qu'elles contiennent ne feraient que prouver encore mieux que les livres des Chrétiens ont été corrompus dès les premiers siècles du Christianisme.