L’Imam al-Qazem Avec Haroun Qui Voulait Le Tuer
L’Imam al-Qazem Avec Haroun Qui Voulait Le Tuer
J’étais le portier de Rashîd. Un jour, il me reçut en colère, faisant tourner un sabre dans sa main et me dit : -« Ô Fadl ! Par ma parenté avec le Messager de Dieu(Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille), si tu ne m’amènes pas mon cousin, je te prendrai la tête (« là où tes deux yeux sont ») !
-Qui tu [veux] que je t’amène ?
-Celui qui vient du Hedjâz !
-Lequel des habitants du Hedjâz ?
-Moussa fils de Jaafar, fils de Mohammed, fils de Ali, fils de Hussein, fils de Ali, fils d’Abi Taleb. »
Je pris peur, je craignais le châtiment de Dieu Tout-Puissant si je venais avec Moussa fils de Jaafar chez [Haroun]. Puis, je pensais à ce que [Haroun] allait m’infliger si je ne l’amenais pas alors je lui dis : « Je vais le faire. » Il me demanda de lui envoyer des « flagelleurs », des bourreaux, des tortionnaires. Je les lui envoyai et me rendis chez Abû Ibrahim Moussa fils de Jaafar. J’arrivai à une ruine dans laquelle il y avait une cabane de feuilles de palmier. Il y avait là un jeune homme noir.
Je lui dis : « Introduis-moi à ton maître, que Dieu te fasse miséricorde ! »
Il me répondit : « Entre ! Il n’y a ni chambellan ni portier ! »
J’entrai. Un jeune homme coupait avec des ciseaux la peau morte du front et du nez [de l’Imam(Que la Paix soit sur lui)] due à ses longues prosternations. Je lui dis : « Que la paix soit sur toi, ô fils du Messager de Dieu ! Réponds à Rashîd ! »
Il (Que la Paix soit sur lui) me répondit : « Qu’est-ce qu’il y a entre lui et moi ? Ses biens ne l’occupent-ils pas loin de moi ? » Puis il se leva rapidement et dit : « Si je n’avais pas entendu mon grand-père dire dans un propos rapporté : « L’obéissance à un tyran pour la pratique de la dissimulation (at-taqiyya) est obligatoire », je ne viendrais pas. »
Je lui dis : « Prépare-toi au châtiment, ô Abû Ibrahim, que Dieu te fasse miséricorde ! » Il (Que la Paix soit sur lui) me répliqua : « N’ai-je pas avec moi Celui qui détient ce monde et l’Au-delà ? Il ne pourra pas me faire de mal aujourd’hui, si Dieu le veut. » « Je le vis alors agiter sa main en la tournant au-dessus de sa tête trois fois. Quand j’entrai chez Haroun Rashîd, je le trouvai comme une femme qui aurait perdu son enfant, debout, désemparé. Dès qu’il me vit, il me dit : -« Ô Fadl ! -Je suis à toi ! -Es-tu venu avec mon cousin ? -Oui ! -Tu ne l’as pas dérangé ? -Non ! -Tu ne lui as pas dit que j’étais en colère contre lui ? En fait j’étais en colère contre moi-même. Je ne le voulais pas. Fais-le entrer. »
Et je le fis entrer. Quand il le vit, il se précipita vers lui, le prit dans ses bras en lui disant : « Bienvenu, ô mon cousin, mon frère, l’héritier de mes biens. » Il le fit asseoir près de lui et lui dit : « Pour quelle raison ne viens-tu pas me rendre visite ? » L’Imam (Que la Paix soit sur lui) lui répondit : « L’immensité de ton royaume et ton amour pour le monde ici-bas. » [Haroun lui présenta des cadeaux que l’Imam (Que la Paix soit sur lui) accepta pour un des descendants d’Abû Tâleb.] Puis l’Imam (Que la Paix soit sur lui) s’en alla, en disant : « Louange à Dieu Seigneur des mondes ! »
Je me tournai vers Haroun : « Ô prince des croyants, tu voulais le châtier ! Au lieu de cela tu lui as fait des cadeaux et tu l’as honoré !? » Il me répondit : « Ô Fadl, pendant que tu étais parti pour l’amener, j’ai vu des gens qui encerclaient ma maison, ayant dans leurs mains des lances qu’ils enfonçaient dans les fondements de la maison ; ils disaient : « Si on fait du mal au fils du Messager de Dieu, nous la [la maison] faisons s’écrouler. Mais si on se comporte bien avec lui, nous nous retirerons et nous la laisserons. » »
* Rapporté par Fadl fils de Rabî‘ in Bihâr al-Anwâr, vol.48 pp215-216 H16 cité in L’Imam al-Qazem(Que la Paix soit sur lui) p97-99
J’étais le portier de Rashîd. Un jour, il me reçut en colère, faisant tourner un sabre dans sa main et me dit : -« Ô Fadl ! Par ma parenté avec le Messager de Dieu(Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille), si tu ne m’amènes pas mon cousin, je te prendrai la tête (« là où tes deux yeux sont ») !
-Qui tu [veux] que je t’amène ?
-Celui qui vient du Hedjâz !
-Lequel des habitants du Hedjâz ?
-Moussa fils de Jaafar, fils de Mohammed, fils de Ali, fils de Hussein, fils de Ali, fils d’Abi Taleb. »
Je pris peur, je craignais le châtiment de Dieu Tout-Puissant si je venais avec Moussa fils de Jaafar chez [Haroun]. Puis, je pensais à ce que [Haroun] allait m’infliger si je ne l’amenais pas alors je lui dis : « Je vais le faire. » Il me demanda de lui envoyer des « flagelleurs », des bourreaux, des tortionnaires. Je les lui envoyai et me rendis chez Abû Ibrahim Moussa fils de Jaafar. J’arrivai à une ruine dans laquelle il y avait une cabane de feuilles de palmier. Il y avait là un jeune homme noir.
Je lui dis : « Introduis-moi à ton maître, que Dieu te fasse miséricorde ! »
Il me répondit : « Entre ! Il n’y a ni chambellan ni portier ! »
J’entrai. Un jeune homme coupait avec des ciseaux la peau morte du front et du nez [de l’Imam(Que la Paix soit sur lui)] due à ses longues prosternations. Je lui dis : « Que la paix soit sur toi, ô fils du Messager de Dieu ! Réponds à Rashîd ! »
Il (Que la Paix soit sur lui) me répondit : « Qu’est-ce qu’il y a entre lui et moi ? Ses biens ne l’occupent-ils pas loin de moi ? » Puis il se leva rapidement et dit : « Si je n’avais pas entendu mon grand-père dire dans un propos rapporté : « L’obéissance à un tyran pour la pratique de la dissimulation (at-taqiyya) est obligatoire », je ne viendrais pas. »
Je lui dis : « Prépare-toi au châtiment, ô Abû Ibrahim, que Dieu te fasse miséricorde ! » Il (Que la Paix soit sur lui) me répliqua : « N’ai-je pas avec moi Celui qui détient ce monde et l’Au-delà ? Il ne pourra pas me faire de mal aujourd’hui, si Dieu le veut. » « Je le vis alors agiter sa main en la tournant au-dessus de sa tête trois fois. Quand j’entrai chez Haroun Rashîd, je le trouvai comme une femme qui aurait perdu son enfant, debout, désemparé. Dès qu’il me vit, il me dit : -« Ô Fadl ! -Je suis à toi ! -Es-tu venu avec mon cousin ? -Oui ! -Tu ne l’as pas dérangé ? -Non ! -Tu ne lui as pas dit que j’étais en colère contre lui ? En fait j’étais en colère contre moi-même. Je ne le voulais pas. Fais-le entrer. »
Et je le fis entrer. Quand il le vit, il se précipita vers lui, le prit dans ses bras en lui disant : « Bienvenu, ô mon cousin, mon frère, l’héritier de mes biens. » Il le fit asseoir près de lui et lui dit : « Pour quelle raison ne viens-tu pas me rendre visite ? » L’Imam (Que la Paix soit sur lui) lui répondit : « L’immensité de ton royaume et ton amour pour le monde ici-bas. » [Haroun lui présenta des cadeaux que l’Imam (Que la Paix soit sur lui) accepta pour un des descendants d’Abû Tâleb.] Puis l’Imam (Que la Paix soit sur lui) s’en alla, en disant : « Louange à Dieu Seigneur des mondes ! »
Je me tournai vers Haroun : « Ô prince des croyants, tu voulais le châtier ! Au lieu de cela tu lui as fait des cadeaux et tu l’as honoré !? » Il me répondit : « Ô Fadl, pendant que tu étais parti pour l’amener, j’ai vu des gens qui encerclaient ma maison, ayant dans leurs mains des lances qu’ils enfonçaient dans les fondements de la maison ; ils disaient : « Si on fait du mal au fils du Messager de Dieu, nous la [la maison] faisons s’écrouler. Mais si on se comporte bien avec lui, nous nous retirerons et nous la laisserons. » »
* Rapporté par Fadl fils de Rabî‘ in Bihâr al-Anwâr, vol.48 pp215-216 H16 cité in L’Imam al-Qazem(Que la Paix soit sur lui) p97-99