La création du vénéré Jésus (béni-il), sans posséder le père, n’est-elle pas une valeur et un avantage ? S’il en est ainsi, pourquoi, cette valeur ne fut-elle pas accordée à la plus grande des créatures de Dieu, à savoir le noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ?
Question
création du vénéré Jésus (béni-il), sans posséder le père, n’est-elle pas une valeur et un avantage ? S’il en est ainsi, pourquoi, cette valeur ne fut-elle pas accorda à la plus grande des créatures de Dieu, à savoir le noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ?
Résumé de la réponse
Quoique, le noble prophète de l’Islam, que Dieu le bénisse, lui et les siens, occupe une position plus privilégiée par rapport aux autres prophètes de Dieu qui l’ont précédé, mais cela ne veut pas dire qu’il doit être doté de toutes les caractéristiques des autres prophètes. La naissance, sans posséder le père, fut pendant le temps du vénéré Jésus, une preuve pour transmettre et propager le message divin aux gens, mais cette naissance ne peut pas, en soi, être perçue comme une caractéristique particulière. Cette caractéristique du vénéré Jésus (béni soit-il) fut, de son temps, un très bon moyen pour propager les prescriptions divines. L’Islam fut apparu à une époque marquée par la mécréance et le polythéisme. Les mécréants de Hedjaz adoraient, pratiquement, les idoles et les croyances furent, fragilisées, parmi les adeptes du judaïsme et du Christianisme, bercés dans l’associationnisme. L’apparition d’un autre prophète avec une naissance miraculeuse pouvait amener les mécréants à le prendre pour un nouveau fils de Dieu, et pouvait donner ainsi lieu aux pensées associationnistes, incompatibles avec l’objectif de Très-Haut. Et c’est dans le cadre d’une telle logique que, dans le noble coran, Dieu rappelle, à maintes reprises, le fait que Son Messager Mohammad n’est qu’un être humain.
Réponse détaillée
Quoique, le noble prophète de l’Islam, que Dieu le bénisse, lui et les siens, occupe une position plus privilégiée par rapport aux autres prophètes de Dieu qui l’ont précédé, mais cela ne veut pas dire qu’il doit être doté de toutes les caractéristiques des autres prophètes. Certaines de ces caractéristiques, comme la science et le rapprochement de Dieu, ne sont pas, exclusivement, propres à un temps particulier. S’agissants de telles caractéristiques, le prophète de l’Islam est supérieur par rapport aux autres prophètes. Cedi dit, il y a des caractéristiques qui marquent un temps particulier, desquelles ne doit pas, nécessairement, être doté, le prophète de l’Islam pour prouver son rang élevé. Naturellement parlant, l’être humain nait d’un père et d’une mère. Cela étant dit, Dieu a voulu faire, autrement dans la création de deux de Ses Messagers, à savoir le vénéré Adam qui n’eut pas des parents (ni père ni mère) et le vénéré Jésus qui n’eut pas le père. C’est un point auquel Dieu fait allusion dans un verset : « Pour Allah, Jésus est comme Adam qu'Il créa de poussière, puis Il lui dit "Sois" : et il fut ». 1[1] La création de ces deux prophètes avec cette manière est le signe de la puissance immuable de Dieu qui ne se limite pas aux règles naturelles, mises au point par Lui-même. C’est Dieu Qui a voulu créer, autrement, deux de Ses Prophètes.
Le prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et l’avantage de la création humaine
Au début de la mission du prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens, le peuple juif et les adeptes du Christianisme se firent bercés dans l’associationnisme et disaient que Dieu possédait des fils. A ce propos, dans le noble coran, Dieu dit : « Les Juifs disent : "Uzayr est fils d'Allah" et les Chrétiens disent : "Le Christ est fils d'Allah". 2[2] A cette époque, les mécréants de Hedjaz aussi avaient de nombreux dieux et considéraient les Anges comme les filles de Dieu. 3[3] Des convictions associationnistes de ce genre s’étaient ancrées dans la pensée des gens. Ces derniers ne s’attendaient pas voir un autre prophète fréquenter, tout comme eux, les souks, les marchés 4[4], s’asseoir, tout comme eux, par terre, dormir, comme eux. Pour eux, le prophète de Dieu était quiconque dont la naissance, les mouvements, les activités et les œuvres étaient, tous, inhabituels et non ordinaires. Dans un tel contexte, marqué par des convictions associationnistes des gens considérant les prophètes comme fils de Dieu, l’apparition d’un autre prophète avec une naissance similaire à celle du vénéré Jésus (béni soit-il) ou celle du vénéré Adam (béni soit-il), ne laisserait-elle pas des effets destructifs dans la mentalité et la mémoire des gens ? Cela ne les renforcerait pas dans leurs convictions d’associationnisme ? Un tel prophète réussirait-il à inviter à l’adoration de Dieu unique, les gens ayant un tel antécédent idéologique ? Le noble coran se livre à une bataille contre ce genre de pensées, le rappelle, à maintes prises, aux gens et leur précise que le prophète Mohammad est un être humain comme eux. Le noble prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens, aussi, s’est présenté, à maintes reprises, comme un être humain comme les autres. A ce propos, le noble coran indique: « Dis : "Je suis en fait un être humain comme vous. Il m'a été révélé que votre Dieu est un Dieu unique! Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur, qu'il fasse de bonnes actions et qu'il n'associe dans son adoration, aucun à son Seigneur »5[5] Par conséquent, cette caractéristique du vénéré Jésus fut, de son temps, un avantage pour propager les prescriptions divines, mais elle pouvait être contre-productive et l’un des points faibles de l’Islam, du temps du noble prophète(SAW).
Jésus la parole de Dieu
Dans le noble coran, lé vénéré Jésus est présenté comme la parole de Dieu. « Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers ». 6[6] Et dans les autres versets, Dieu fait l’éloge des autres prophètes pour leur endurance, 7 [7] leur véracité 8[8], leur sincérité 9[9], leur repentir 10[10], et leur clairvoyance. 11[11] Mais dans aucun verset ni hadith, l’éloge ne fut pas au vénéré Jésus pour être né d’une mère sans mari. Dans certains versets, Dieu énumère les bienfaits accordés au Jésus et à sa mère : « Et quand Allah dira: ‹Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse, la Thora et l'évangile! Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle- né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts.
Je te protégeais contre les Enfants d'Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d'entre eux qui ne croyaient pas dirent: ‹Ceci n'est que de la magie évidente »12[12] La naissance de Jésus d’une mère sans mari n’était pas sans sagesse. A l’époque du vénéré Jésus, ce fut un signe pour guider les gens, quoique certains échouèrent à passer cette épreuve. Dans le noble coran, nous lisons : « Et celle [la vierge Marie] qui avait préservé sa chasteté! Nous insufflâmes en elle un souffle (de vie) venant de Nous et fîmes d'elle ainsi que de son fils, un signe [miracle] pour l'univers ». 13[13] Concernant ce verset, Allamah Tabatabaï dit : « Dans cette phrase, Jésus et sa mère sont considérés comme un signe, car ici, on entend par signe la naissance de ce genre. Ce signer s’applique à tous les deux, et la Sainte marie prime, en ce qui concerne ce signe, sur son fils, Jésus ; car, Dieu énonce, tout d’abord, le nom de Marie et ensuite celui de Jésus et dit « Nous et fîmes d'elle ainsi que de son fils, un signe pour l'univers » et Il ne dit pas : « Nous fîmes de lui et de sa mère un signe pour l’univers ». 14[14] En conséquence, une telle chose n’est qu’un signe de la puissance de Dieu et un moyen pour la guidance et la mise à l’épreuve des gens.15[15] Ce miracle dans la naissance du vénéré Jésus (béni soit-il), fut perçu, par les gens de son temps qui étaient familiers de la médecine et des choses naturelles, comme un signe de la puissance de Dieu. Les gens de son temps considéraient également cela comme une sorte d’honneur, de respect et d’avantage pour Jésus (béni soit-il). Le vénéré Jésus en profita, d’une meilleure manière, pour propager la religion divine.
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[1] La sainte sourate 3, le verset 59.
[2] La sainte sourate 9, le verset 30.
[3] Et ils ont désignés des Associés à Dieu : les diinns, alors que c’est Lui Qui les a créés! Et ils Lui ont taillé des fils et des filles, sans savoir ! Pureté à Lui ! Il st plus haut que ce qu’ils décrivent ! ».
[4] La saite sourate 25, le verset 7 : Et ils disent : "Qu'est-ce donc que ce Messager qui mange de la nourriture et circule dans les marchés? Que n'a-t-on fait descendre vers lui un Ange qui eût été avertisseur en sa compagnie?
[5]La sainte sourate 18, le verset 110, la sainte sourate 41, le verset 6.
[6] La sainte sourate 4, le verset 171.
[7] La sainte sourate 38, le verset 41.
[8] La sainte sourate 19, le verset 41.
[9] La sainte sourate 19, le verset 51.
[10] La sainte sourate 38, le verset 17.
[11] La sainte sourate 38, le verset 45.
[12] La sainte sourate 5, le verset 110.
[13] La sainte sourate 21, le verset 91.
[14] Tabatabaï, Mohammad Hussein, Traduction d’Al-Mizan, t.14, p. 447 ; Bureau des Publications Islamiques, Qom, 1995.
[15] Certains hadiths font allusion au fait que cette caractéristique du vénéré Jésus avait une vocation de la mise à l’épreuve. RF : Maasoudi, Abul Hassan, « Isbat al-Wasiyat Lil Imam Ali Ibn Abi Talib », traduit par Mohammad Jawad Nadjafi, p. 136., Publications Islamiques, Téhéran, 1983.