Innocence des prophètes
Dieu choisit les prophètes pour qu’ils mettent à la disposition du peuple, les lois et les plans vitaux de la foi sans y ajouter ou en soustraire une chose, pour lui montrer le bon parcours vers l’évolution, pour l’accompagner sur cette piste, afin d’accepter la responsabilité de guider la nation et enfin, s’efforcer de mettre en pratique des lois divines comme d’éduquer la morale des humains.
La responsabilité des prophètes à cet égard se résume en trois étapes :
1. Ils reçoivent les lois et les plans de la religion à travers la révélation ;
2. Ils les annoncent au peuple ;
3. Ils suivent en personne les instructions de la foi et en un exemple parfait de la religion divine, ils y appellent le peuple.
La mission des prophètes ne sera accomplie qu’à condition que ceux-ci soient parfaitement immaculés, incapables de commettre des erreurs ; qu’ils évitent toute faute, oubli ou écart dans la réception et la communication des messages divins au peuple. S’ils ne sont pas épargnés d’erreur, comment pourraient-ils transmettre au peuple les programmes vitaux de la religion sans y ajouter ou en soustraire ? Dans ce cas, la mission confiée par Dieu sera-t-elle accomplie ? Le peuple pourrait-il s’assurer que la religion présentée par les prophètes est authentique ? Il faut donc que les prophètes soient exempts face aux faussetés et négligences afin de transférer aux hommes, les projets de la foi pour satisfaire la volonté divine.
De même, les prophètes ont besoin d’être impeccables en pratique, d’accomplir les devoirs, d’abandonner les péchés et les interdits, car ils sont un exemple parfait de la foi dont la conduite appelle le peuple à effectuer les biens et éviter le mal. Si les prophètes ne sont pas parfaits, par quels moyens pourraient-ils prendre la charge de guider le peuple et l’invoquer à la charité ?
Jamais le peuple ne confie un individu qui se déroute et dont la conduite contredit la parole sur lequel ils diraient : S’il avait raison et croyait à ce qu’il disait, son comportement y serait conforme. En ce cas, ils préfèrent suivre ses actes (incompatibles avec sa prophétie) et non sa parole. Dieu transcendant ne choisira jamais une telle personne en tant que prophète.
Par conséquent, la raison humaine affirme la nécessité de l’infaillibilité des prophètes et nous n’avons pas besoin de fournir abondamment de preuves et de témoignages. Sur ce propos, nous aurons pourtant recours à certains arguments dans le futur.
La philosophie de l’infaillibilité (des prophètes)
Nous sommes arrivés à cette conclusion dans le passé que les prophètes sont exempts de commettre des péchés, des erreurs et de l’oubli. Maintenant, la question qui se pose est de savoir : Quelle est la philosophie de l’infaillibilité? Pourquoi certains en sont accordés et d’autres non ? Quand tous les humains détiennent une nature commune capable de commettre des erreurs, pourquoi certains en sont épargnés ? Qu’est-ce qui donne à certains la force et la maîtrise des intentions qui poussent vers le péché ? Quelle est la source et l’origine de cette sécurité ?
A notre sens, l’infaillibilité est une disposition morale et une faculté intérieure qui empêche l’homme parfait d’exposer le vice, les fautes etc. L’origine et la cause en sont la « foi accomplie » qui transcende loin une image conceptuelle et abstraite pour être une certitude et une vision omniprésente. Un homme arrivé en théologie et en science apocalyptique à un niveau supérieur et celui qui, doté d’une perception extraordinaire, constate la grandeur et la gloire du Créateur avec les fruits des bonnes actions et la conséquence de la mauvaise conduite ; une telle personne haïssant tous péchés et révoltes et soumis aux décrets divins, il maîtrisera parfaitement ses instincts et ses propensions pour ne jamais transgresser les frontières créées par les instructions divines.
De l’autre côté, une telle vision peut empêcher les erreurs au moment de recevoir la révélation divine et sa transmission au peuple. Celui qui détient cette vision peut recevoir directement les messages divins émis et envoyés par les trésors des sciences occultes. Il est donc épargné d’erreur et d’errements.
Puisqu’une telle qualité est parmi les conditions nécessaires de la prophétie, le Dieu Eminent a créé le monde dans un ordre capable de présenter une telle personne.
Il faut noter que le prophète, quoiqu’il soit parfait et ne commette jamais le péché, il n’en est pas dépourvu de pouvoir, mais comme tous les humains le prophète détient la possibilité de commettre le péché. Pourtant, sous l’effet de la puissante conviction et de la clairvoyance parfaite confiées par la divinité, il abandonne consciemment les impuretés et s’abstient à commettre les fautes.
Nous allons évoquer quelques-uns des arguments sur la nécessité de l’infaillibilité des prophètes :
Le Saint Coran dit à ce propos :
« (C’est Lui) qui connaît le mystère. Il ne dévoile son mystère à personne. Sauf à celui qu’il agrée comme messager et qu’il faut précéder et suivre de gardiens vigilants. Afin qu’Il sache qu’ils ont bien transmis les messages de leur Seigneur. Il cerne (de son savoir) celui qui est avec eux et dénombre exactement toute chose. » [1]
Pour interpréter ce verset, le grand savant de la jurisprudence iranien Allameh Tabâtabâ’ï a écrit :
Le verset veut apparemment dire que Dieu a caractérisé ses prophètes par le don de la révélation qui est une force vigilante et qui les protège. Le fait que Dieu cerne de son savoir vise à sauvegarder la révélation face à la perte et au changement produits par Satan ou par les hommes. Ainsi la prophétie se trouve au niveau de la révélation. Il existe une parole inspirée par les anges qui est très proche dudit verset :
« Rien ne passe à travers nous (révélation) si ce n’est commandé par ton Dieu. La (sauvegarde) de ce qui est devant nous et ce qui est derrière et au milieu, Lui appartient et ton Dieu ne sera jamais négligent. »
Ces paroles et versets témoignent que depuis la réception par les prophètes de la révélation jusqu’à sa transmission au peuple, elle sera sauvegardée et protégée contre tout changement.[2]
Et il ajoute : le verset « Voilà ceux que Dieu a guidés, suis donc leur direction… » Les Bestiaux (6) : 90, témoigne absolument de l’infaillibilité des prophètes. Ils se trouvent donc tous sur le bon parcours et Dieu a dit : « …mais quiconque Dieu égare, il n’a point de guide. Quiconque Dieu guide nul ne peut égarer » Les Groupes (39) : 23, 37. Et il dit encore : « Quiconque Dieu guide, le voilà le bien guidé » Al-Araf (7) : 178. Dieu a donc préservé ceux qu’Il a guidés face à toute forme d’égarement qui puisse leur arriver ; autrement dit, ils sont protégés contre la perpétration des péchés, car le péché est une forme d’égarement.[3]
Notes :
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1- Al-Jinn (72) : 26, 27, 28.
2- Almizan, Tome 2, P 139.
3- et Allameh écrit encore une fois : « et la parole divine prouve absolument leur innocence : Ils sont ceux que Dieu a guidés (vers la perfection) et soumets-toi aux parfaits d’entre eux (Anâm(6) 90) et la guidance fut accordée à eux tous (salut de Dieu sur eux) et sur qui Dieu a dit : Et celui que Dieu a égaré, qui pourrait lui servir en qualité de guide. Et celui que Dieu a guidé, qui pourrait donc l’égarer ? (Zomar(39) 23et37) Et il dit : Celui que Dieu guide, or Dieu est le Meilleur Guide. (Araf(7) 178) Dieu a enlevé toute menace d’égarement de ceux qu’il a guidés et aucun égarement ou péché ne pourrait les conduire vers la perte » Almizan, Tome 2, P 140.