Un entretien intime des Gens de la Demeure prophétique avec Dieu
Bismil-Lâhir-Rahmânir-Rahîm
O mon Dieu ! répands Tes Prières sur Mohammad et la famille de Mohammad. Ecoute ma prière lorsque je Te prie, écoute mon appel lorsque je T’appelle, comble-moi de faveurs quand, dans l’intimité, je me confie à Toi : j’ai fui vers Toi et me voici, devant Toi, résigné, implorant, espérant quelque récompense d’auprès de Toi. Tu connais ce qui est en mon âme et Tu sais quel est mon besoin.
Tu connais mon for intérieur et rien ne T’est caché de [tout] mes mouvements, de mes repos, [rien] de ce que je veux dire, des demandes que je veux exprimer et de ce que j’espère pour l’issue [de ma vie]. Tes décrets en ce qui me concerne, ô Seigneur, sont déjà assignés jusqu’à mon dernier jour pour tout ce qui sera de mes actes extérieurs ou qui se passera au tréfonds de moi-même. Il est en Ton pouvoir, pas en celui d’un autre, d’ajouter quelque chose ou bien de retrancher, de me faire profiter ou encore de me nuire.
O mon Dieu ! si Tu me prives, qui donc me pourvoira, et si Tu m’abandonnes, qui donc me secourra ? O mon Dieu ! je prends refuge auprès de Toi contre Ta colère et pour que Ton courroux ne s’abatte pas sur moi. O mon Dieu ! si je ne suis pas digne de Ta miséricorde, Tu l’es, Toi, de donner généreusement de Ta surabondance.
O mon Dieu ! je vois déjà mon âme se présentant à Toi, ayant pour tout abri son abandon à Toi, et Toi, disant les mots qui sont dignes de Toi, me recouvrant alors de Ton absolution. O mon Dieu ! Si Tu m’absous, qui donc plus que Toi mériterait de le faire ? Et si mon heure est proche et que mes œuvres ne m’ont point rendu plus proche de Toi, par l’aveu de mes fautes, je me rapproche de Toi.
O mon Dieu ! J’ai fais injustice à mon âme en tout que j’ai préparé pour elle : alors, malheur à elle ! si Tu ne lui pardonnes pas. O mon Dieu ! Tes bienfaits envers moi ne cessèrent jamais tout au long de ma vie, n’y mets donc pas un terme au-delà de ma mort ! O mon Dieu ! comment désespérer d’un regard bienveillant au-delà de ma mort, alors que je n’ai vu de Toi, dans ma vie, que bienfaits. O mon Dieu ! fais de moi ce qui est le plus digne de Toi et avec cette grâce que Tu montres aux pécheurs plongés dans l’ignorance, retourne-Toi vers moi !
O mon Dieu ! en ce monde, combien de mes péchés Tu as dissimulé, or j’ai bien plus besoin que Tu les caches dans l’autre : à aucun de tes pieux serviteurs, Tu ne les a faits voir, alors, devant tout le monde, au jour de la Résurrection, ne me déshonore pas !
O mon Dieu ! Ta générosité encourage mon espoir et Ton absolution vaut bien mieux que mes œuvres. O mon Dieu ! Réjouis-moi donc par Ta rencontre au jour où Tu rendras justice parmi Tes serviteurs.
O mon Dieu ! je Te faits des excuses, les excuses de quelqu’un qui ne peut se passer de Ton acceptation : agrée donc mes excuses, Toi le plus magnanime parmi tous ceux à qui ceux qui ont fait du mal présentent des excuses. O mon Dieu ! ne repousse pas mon besoin, ne déçois pas mon ambition et ne brise pas l’espoir et l’espérance que j’ai en Toi.
O mon Dieu ! Si ce que Tu voulais était de m’humilier, Tu ne m’aurais pas guidé ; si à tous Tu voulais montrer mon déshonneur, Tu ne m’en aurais pas préservé [jusqu’alors].
O mon Dieu ! je n’imagine pas que Tu me renverra pour ce dont j’ai besoin et que j’ai recherché tout au long de ma vie. O mon Dieu ! la louange est à Toi, pour toujours, à jamais, [louange] incessante, éternellement croissante sans connaître de fin, [louange] comme Tu l’agrées, [louange] comme Tu l’aimes.
O mon Dieu ! si Tu fais cas de mon forfait, j’en appellerai à Ton absolution ; si Tu fais cas de mes péchés, j’en appellerai à Ton pardon ; [enfin], si Tu me jettes au Feu, à [tous] ceux qui s’y trouvent, j’annoncerai que je T’aime !
O mon Dieu ! si, dans l’obéissance, mon œuvre est bien infime, du côté de l’espoir en Toi, grande est mon espérance. O mon Dieu ! comment pourrais-je, de chez Toi, partir frustré et dépité, alors qu’à mon idée, Ta générosité ne me laisseras partir que touché par Ta grâce et Ta miséricorde.
O mon Dieu ! toute ma vie je fus la proie du mal de T’avoir oublié et toute ma jeunesse, pour être loin de Toi, je ne fus qu’étourdi. O mon Dieu ! je n’eus aucun sursaut en ces jours d’égarement, quand je suivais une voie objet de Ton courroux.
O mon Dieu ! je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur : ici même, devant Toi, et par Ta magnanimité je cherche à m’approcher de Toi. O mon Dieu ! je suis un serviteur venu auprès de Toi chercher la délivrance de ce manque de pudeur avec lequel j’osais affronter Ton regard. J’implore Ton absolution, car absoudre est un trait de Ta magnanimité.
O mon Dieu ! [jamais] je ne pus fuir la désobéissance, sauf à ce moment où Tu m’éveillas à Ton amour, car je devins alors tel que Tu me voulais et je Te rendai grâce de m’avoir fait une place dans Ta magnanimité et pour avoir, dans mon cœur, purifié les souillures de l’insouciance à Ton égard.
O mon Dieu ! regarde-moi comme Tu regardes ceux que Tu as appelé et qui T’ont répondu, que Tu as mis à l’œuvre grâce à Ton assistance et qui T’ont obéi.
Toi qui es proche et jamais éloigné de qui est dans l’aveuglement ! O généreux sans la moindre avarice pour celui qui espère avoir Ta récompense ! O mon Dieu ! donne-moi un cœur que ramènera vers Toi sa nostalgie de Toi, une langue dont la sincérité montera jusqu’à Toi, une pensée dont la vérité me rapprochera de Toi.
O mon Dieu ! qui est connu de Toi n’est plus un inconnu, qui prend refuge en Toi n’est pas abandonné et l’homme comblé de Tes faveurs ne sera l’esclave de personne. O mon Dieu ! qui cherche sa voie par Toi se la voit éclairer, qui se raccroche à Toi se trouve protégé. Or, c’est auprès de Toi, mon Dieu, que je cherche refuge : ne déçois pas alors l’idée que j’ai de Ta miséricorde et ne me maintiens pas loin de Ta bienveillance.
O mon Dieu ! parmi [tous] ceux qui ont pour Toi un amour plein de dévotion, donne-moi la place de quelqu’un qui espère plus d’amour pour Toi. Inspire-moi, mon Dieu, une passion de Ton souvenir qui soit sans cesse renouvelée ! [Donne-moi] d’avoir pour ambition la joie d’arriver à Tes Noms et au lieu de Ta sainteté.
O mon Dieu ! je T’en conjure par Toi-même : mets-moi là où se trouvent ceux qui T’ont obéi, demeure heureuse et fruit de Ta satisfaction, car je ne peux, moi, rien d’utile pour mon âme, ni ne puis empêcher le mal de la toucher.
O mon Dieu ! je suis Ton serviteur impuissant et pécheur, Ton esclave repentant : ne me mets pas au nombre de ceux dont Tu détournes Ton visage et que leur faute écarte de Ton absolution.
O mon Dieu ! donne-moi de pleinement me consacrer à Toi et illumine les regards de nos cœurs par l’éclat d’un regard vers Toi, afin que les regards des cœurs traversent les voiles de lumière et parviennent à la source de l’Immensité ; que nos esprits [alors] soient [enfin] reliés à la toute-puissance de Ta sainteté.
O mon Dieu ! fais de moi quelqu’un que Tu appelles et qui réponde à Ton appel, quelqu’un que Tu regardes et qui tombe foudroyé en raison de Ta majesté, quelqu’un qui, dans l’intimité, jouisse de Tes entretiens et qui, publiquement, ne fasse qu’œuvrer pour Toi.
O mon Dieu ! [jamais] je n’ai permis à l’abattement du désespoir d’abattre la si belle idée que je me fais de Toi, [jamais] je n’ai cessé de garder espérance en Ta belle magnanimité. O mon Dieu ! si les fautes m’ont fait déchoir à Tes yeux, en raison de la bonne confiance que j’ai en Toi, n’en tiens pas compte !
O mon Dieu ! si, de Tes grâces, les péchés m’ont fait démériter, la certitude, elle, a ouvert mes yeux sur Ta bienveillante magnanimité. O mon Dieu ! si mon inattention m’a retenu de bien préparer Ta rencontre, la connaissance, elle, a ouvert mes yeux sur Tes magnanimes bienfaits. O mon Dieu ! si c’est vers le Feu que m’appelle Ton immense châtiment, l’abondance de Ta récompense, elle, m’appelle vers le Paradis.
O mon Dieu ! c’est donc à Toi que je demande ; c’est Toi que je supplie et que je sollicite. Je Te demande de prier sur Mohammad et la famille de Mohammad et de faire de moi quelqu’un qui, sans relâche, vit dans le souvenir de Toi, qui ne viole pas le pacte qu’il a fait avec Toi, qui n’est pas négligent des grâces à Te rendre, [enfin] qui ne prend pas Tes ordres à la légère.
O mon Dieu ! unis-moi à la plus belle lumière de Ta toute-puissance, de sorte que je Te connaisse, Toi, et me détourne d’autre que Toi, et qu’envers Toi je sois empreint de crainte et de circonspection, ô Seigneur plein de Majesté et de Magnanimité !
Et que Dieu répande en abondance Ses prières et Sa paix sur Son envoyé Mohammad et sa Famille toute de pureté.