Lignée

 

Abou Talib était le nom du père d’Ali ibn Abi Talib. À l’origine, ce nom était une kunya tirée du prénom de son fils aîné, Talib. Cette kunya a fini par remplacer son véritable nom, qui était Abd al-Manaf. Dans l’histoire de l’islam, il n’a d’ailleurs jamais été désigné par son nom réel, mais uniquement sous le nom d’Abou Talib.

Selon les récits, sa mère l’aurait nommé Haidar à sa naissance, mais son père Abou Talib changea ensuite ce nom pour Ali. Cette information est appuyée par un rajaz attribué à l’Imam Ali (paix soit sur lui), récité lors de la bataille de Khaybar, dans lequel il déclara :
« Je suis celui que ma mère a appelé Haidar. »

Sa mère était Fatima bint Asad ibn Hashim ibn Abd Manaf ibn Qusay. D’après les spécialistes de la généalogie, elle fut la première femme hachémite à épouser un homme hachémite (Abou Talib) et à lui donner un enfant.
Il est rapporté qu’elle fut la onzième personne à embrasser l’islam. À sa mort, le Prophète (paix soit sur lui) pria sur son corps et déclara :
« Personne ne m’a fait plus de bien après Abou Talib qu’elle. »

 

Surnoms et titres

Les kunyas d’Ali ibn Abi Talib sont : Abou al-Hasan, Abou al-Husayn, Abou as-Sibtayn, Abou ar-Rayhantayn, Abou Turab et Abou al-A’immah.

De nombreux titres et attributs lui sont également attribués dans les sources, parmi lesquels :
Émir des croyants, Ya‘soub de la religion et des musulmans, Haidar, al-Murtada, Qasim du Feu et du Paradis, Porte-étendard, le Véridique suprême, le Discriminateur, et d’autres encore.

Parmi ces surnoms, Abou Turab fut donné par le Prophète (paix soit sur lui). Ali (paix soit sur lui) aimait particulièrement ce surnom et le préférait à beaucoup d’autres.
Cependant, les Omeyyades et ses ennemis cherchèrent à en faire un moyen d’humiliation et ordonnèrent à leurs partisans de l’utiliser comme une insulte. Ziyad ibn Abih, son fils Ubayd Allah ibn Ziyad et al-Hajjaj ibn Yusuf al-Thaqafi l’utilisèrent fréquemment dans ce but.

 

Naissance

Ali ibn Abi Talib (paix soit sur lui) est né le treizième jour du mois de Rajab, trente ans après l’Année de l’Éléphant, à l’intérieur même de la Kaaba.
Il est rapporté que nul autre que lui n’est né avant ou après dans la Maison sacrée.

Si la naissance du Prophète (paix soit sur lui) eut lieu durant l’Année de l’Éléphant, généralement estimée autour de l’an 570 de l’ère chrétienne, alors la naissance de l’Imam Ali (paix soit sur lui) peut être située approximativement autour de l’an 600, soit environ vingt-et-un ans avant l’Hégire, en tenant compte des différences entre les calendriers lunaire et solaire.

 

Le premier à embrasser l’islam

Parmi les faveurs divines accordées à Ali ibn Abi Talib (paix soit sur lui), figure le fait qu’il fut élevé sous la protection directe du Prophète. Lorsqu’une grave famine frappa les Quraysh et qu’Abou Talib, père de nombreux enfants, se retrouva en grande difficulté financière, le Prophète proposa à son oncle Abbas, homme aisé, de prendre en charge certains des fils d’Abou Talib afin d’alléger son fardeau.

Abbas accepta et tous deux se rendirent chez Abou Talib. Celui-ci déclara :
« Si vous me laissez Aqil, vous pouvez prendre l’un quelconque de mes autres fils. »

Abbas prit Ja‘far chez lui, tandis que le Prophète (paix soit sur lui) prit Ali sous sa protection. Ainsi, Ali grandit dans la maison du Prophète jusqu’à l’annonce de la mission prophétique, et il crut en lui dès le début.

De nombreux historiens et traditionnistes sunnites considèrent Ali (paix soit sur lui) comme le premier homme à embrasser l’islam. Ceux qui estiment que Khadija fut la première à se convertir reconnaissent néanmoins qu’Ali fut le premier parmi les hommes.

Cela apparaît naturel, car le Prophète annonça d’abord sa mission à Khadija, qui y crut immédiatement. La deuxième personne à être informée fut Ali ibn Abi Talib, qui vivait dans la maison du Prophète et avait alors entre dix et quinze ans, selon les récits. Après lui, Zayd ibn Haritha, fils adoptif et affranchi du Prophète, embrassa également l’islam.

Certains hadiths rapportent qu’au début, seuls le Prophète, Khadija et Ali étaient vus accomplissant la prière. D’autres indiquent que le Prophète, au début de sa mission, priait avec Ali dans les vallées et les montagnes autour de La Mecque, à l’abri des regards.

Certains auteurs ont prétendu que, même si Ali fut le premier musulman, cette vertu serait moindre en raison de son jeune âge. En réponse, il suffit de dire que cette qualité s’ajoute à ses autres vertus : Ali (paix soit sur lui) fut le seul à n’avoir jamais adoré d’idoles et à avoir adoré Allah seul dès son enfance, priant aux côtés du Prophète dès le début.

Selon un autre hadith, lorsque fut révélé le verset :
« Et avertis tes plus proches parents »,
le Prophète invita les fils et les neveux d’Abd al-Muttalib et leur dit :
« Celui d’entre vous qui me soutiendra sera mon frère, mon successeur et mon héritier. »

Ali se leva, et le Prophète déclara alors :
« Cet homme est mon frère, mon protecteur et mon calife parmi vous. Écoutez-le et obéissez-lui. »