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Le Saint-Prophète (saws) n’était pas illettré

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الَّذِينَ يَتَّبِعُونَ الرَّسُولَ النَّبِيَّ الْأُمِّيَّ الَّذِي يَجِدُونَهُ مَكْتُوبًا عِندَهُمْ فِي التَّوْرَاةِ وَالْإِنجِيلِ يَأْمُرُهُم بِالْمَعْرُوفِ وَيَنْهَاهُمْ عَنِ الْمُنكَرِ وَيُحِلُّ لَهُمُ الطَّيِّبَاتِ وَيُحَرِّمُ عَلَيْهِمُ الْخَبَائِثَ وَيَضَعُ عَنْهُمْ إِصْرَهُمْ وَالْأَغْلَالَ الَّتِي كَانَتْ عَلَيْهِمْ فَالَّذِينَ آمَنُوا بِهِ وَعَزَّرُوهُ وَنَصَرُوهُ وَاتَّبَعُوا النُّورَ الَّذِي أُنزِلَ مَعَهُ أُولَـ?ئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

On trouve dans les différentes traductions du Coran :


« à ceux qui suivront l’Envoyé, qui est le Prophète illettré qu’ils trouvent mentionné chez eux dans le Pentateuque et l’Evangile, et qui leur recommande le Bien et leur interdit le Mal, qui déclare licite pour eux ce qui est bon et illicite ce qui est impur, qui les soulage de leur fardeau et les délivre de leurs chaînes. Ceux qui auront cru et lui, qui l’auront secouru et soutenu, qui auront pris pour guide la lumière descendue avec lui, ceux-là connaîtront le vrai bonheur. » (7:157)

(alladyna yattabi’ûna rasûla nabiyya l’ummiya lladhi yajidûna maktuban)

De cette mauvaise traduction, ainsi que dans les mauvaises interprétations de certains musulmans, beaucoup ont dit que le Prophète (pslf) était illettré.

Or, c’est tout à fait en contradiction avec plusieurs faits évidents pour qui réfléchit sur cette question.

1) Le premier est qu’il s’occupait du commerce de sa femme Khadija, qui possédait une immense fortune, d’une façon très performante, ce qui nécessite de maîtriser non seulement les chiffres, mais aussi des connaissances en comptabilité spécialisées et donc, de savoir lire et écrire.

2) Par ailleurs, lorsqu’il recevait la Révélation, il dictait à ses scribes la façon d’écrire certains mots et il les corrigeait lorsqu’il fallait utiliser certaines formes grammaticales ou autre.C’est grâce à cette grande précision et cette absence de divergences dans l’Ecriture sacrée que nous avons aujourd’hui le miracle du 19.

Or on sait bien qu’aucun musulman ne peut rédiger le Coran sans commettre de fautes à moins de l’avoir étudié, car il contient des spécificités qu’aucun autre texte ne possède.

La bonne traduction est en fait : « à ceux qui suivront l’Envoyé, le Prophète issu d’une communauté sans Livre (sacré), envoyé à toute l’humanité, infaillible, qu’ils trouvent mentionné chez eux dans le Pentateuque et l’Evangile, et qui leur recommande le Bien et leur interdit le Mal, qui déclare licite pour eux ce qui est bon et illicite ce qui est impur, qui les soulage de leur fardeau et les délivre de leurs chaînes. Ceux qui auront cru et lui, qui l’auront secouru et soutenu, qui auront pris pour guide la lumière descendue avec lui, ceux-là connaîtront le vrai bonheur. » (7:157)

(alladyna yattabi’ûna rasûla nabiyya l’ummiya lladhi yajidûna maktuban)

Ja’far ibn Muhammad al-Soufi a rapporté :


« J’ai demandé à Abu Ja’far Muhammad ibn Ali al-Rida, (as) : « O fils de l’Apôtre d’Allah, pourquoi le Prophète était-il appelé l’illettré ? » Il répondit: « Qu’est-ce que les gens disent? » J’ai dit « Ils prétendent qu’il a été appelé le « Ummi » parce qu’il était illettré. » Il a répondu: “Ils mentent! Que la malédiction d’Allah soit sur eux pour cela. Allah a dit clairement dans Son Livre : « C’est Lui qui a envoyé parmi les Ummi un Messager parmi eux, pour réciter Ses versets (à savoir le Coran), pour les purifier, leur enseigner le Livre et leur enseigner la sagesse (à savoir la connaissance et l’éthique). [Coran 62:2]. Comment aurait-il pu enseigner ce que lui-même ne pouvait pas faire? Par Allah, l’Apôtre d’Allah avait l’habitude de lire et d’écrire en 72, (ou 73), langues. Il était appelé le « Ummi » parce qu’il était de La Mecque. La Mecque est l’une des villes « mères » (Umm), et c’est pourquoi Allah, l’Elevé et l’Exalté, a déclaré: « Alors que tu (Muhammad) puisse avertir la ville « mère » (Umm) des ville (à savoir Makkah) et ce qui est autour.» » Muhammad ibn Ali ibn al-Husayn ibn Babuyah al-Saduq, Ilal al-Sharai (Beirut, Lebanon: Muasassat al-A’lami lil Matbu’aat; première édition, 1988) vol. 1, p. 151, Chapitre 105, Hadith No 1.

Ce mot « ummi » ici signifie quatre choses :


1) Issu de la Mecque

2) Issu d’une communauté sans livre

3) Envoyé à toute l’humanité

4) Pur ou infaillible

Par ailleurs, dans la sourate 96, quand l’Ange Jibrîl est venu lui dire “Iqra” et qu’il répondit en arabe, ” Ma ana bi qariî”, cela ne veut pas dire “je ne sais pas lire”.

Le « mâ » en arabe peut signifier deux choses différentes :


1) la négation d’une action ou

2) “Que”, ou “qu’est-ce que ” De plus, “iqra” signifie soit : “lire”, soit “réciter”.

Dans le contexte de la Révélation, il serait donc plus juste de traduire la réponse du Prophète (saws) ainsi : « Que dois-je réciter? »

Réponses aux contre-arguments :


* Comment l’Ange Jibrîl qui vient annoncer la Révélation la plus importante au Prophète (pslf) ne saurait-il pas qu’il est illettré alors qu’il est envoyé par Allah, et quel manque de sagesse de la part de Allah d’envoyer un ange demander à Son Prophète bien guidé de lire alors qu’il en est incapable !

* Le fait que le Prophète (pslf) demande à ‘Ali de lire ou d’écrire le Coran n’est pas une preuve de son illettrisme, car à l’époque, c’était la coutume qu’un roi ou qu’un personnage important demande à ses scribes de rédiger des documents pour son compte. Comme c’est le cas encore lorsqu’un patron demande à sa secrétaire d’entrer dans son bureau pour lui lire le courrier et rédiger des réponses é ses correspondants.

* Comment le Prophète (pslf), le meilleur être humain de toute l’humanité, qui connaît plus que n’importe qui d’autre toutes les sciences de l’Univers, du caché et du visible, ne saurait-il pas lire, alors que n’importe qui pourrait l’apprendre en un ou deux mois ? Comment le Prophète nous incite-t-il à l’étude, à apprendre la langue arabe et ne le fait-il pas lui-même alors qu’il est notre modèle, notre exemple ?

Voici ce qu’il nous dit sur le devoir d’acquérir la science :


Le compagnon du Prophète (r) Jâbir b. ‘Abdillah rapporte du Prophète (saws) : « Je suis la Cité de la science et ‘Ali en est la porte ; quiconque désire se rendre à la cité doit passer par la porte ». En commentant ce hadîth, Al- Hâkim dit: « C’est un hadîth authentique de par sa chaîne de transmission». Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/126 et d’autres références.

« Quiconque veut la Science qu’il aille voir la porte ». Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/127-129. « Le Messager d’Allah (SAW) saisit la main de ‘Ali le Jour de Hudaybiyyah et dit : « Voici le Prince des Vertueux, le tueur des Pervers, est victorieux celui qui le soutient; est abandonné celui qui l’abandonne. -- Il le disait à haute voix -- je suis la Cité de la science et ‘Ali sa porte. Quiconque veut la maison qu’il passe par la porte». Al-Khatib, Târîkh Baghdâd, 2/377.

L’Imam ‘Ali (a. s.) dit: « De la science, le Messager d’Allah m’enseigna mille portes (voies). Chacune de ces portes s’est ramifiée en mille portes ». D’après Ar-Râzî (Tafsîr sunnite) et Al-Muttaqî al-Hindî (Kanz-Al-’Ummâl)

Abû T-Tufayl dit: « J ‘ai assisté à un sermon donné par ‘Ali et je l’ai entendu dire: Demandez-moi à savoir, car par Allah! des événements (choses) qui se produisent d’ici jusqu’au Jugement dernier, il n’y a pas un seul au sujet duquel vous me questionnerez que je ne vous en donne le récit. Demandez-moi à propos du Livre d’Allah car, par Allah, il n’y a pas de verset que je ne sache! Je vous dirai s’il fut révélé de jour ou de nuit dans une plaine ou sur une montagne …» Tafsîr sunnite d’Ibn Jarîr, 26/116, Tabaqât, Ibn Sa’d, 2/2/101; Thdhîb, Al-Tahdhîb, 7/337; Fat-h al-Bârî, 10/221, Huliyat al-Awliyâ’, 1/67-68; Kanz al-’Ummâl, 1/228.

Le Prophète (saws) a dit : « Recherchez la science, serait-ce en Chine, car la recherche de la Science est une obligation assignée à tout Musulman. »

« La sagesse est l’objet de recherche du Croyant. Il la prend là où il la trouve. »

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