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L’époque des Ahlu-l-bayt

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L’époque des Ahlu-l-bayt
les avis diffèrent quant à l’apparition du shiisme dans l’histoire de l’Islam. en effet, certains pensent que le shiisme est apparu après la mort du prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, et que son développement s’est produit suite au problème de la succession qui s’est alors posé à la société Islamique.

alya‘qubî a écrit : « des muhâdjirûn et des ansâr se sont opposés à l’investiture d’abu bakr au califat et se sont rangés du côté de ‘ Ali ibn abi talib, parmi eux figurent al-‘abbâs ibn ‘abd al-mutalib, al-fadhal ibn ‘abbâs, azzubayr ibn al-‘awwâm, khâlid ibn sa‘îd, al-miqdâd ibn ‘umru, saân al-fârisî, abu dhar al-ghifârî, ‘ammâr ibn yâser, al-barâ’ ben ‘azib et abî ibn ka‘b ». al-mas‘ûdî affirme que salmân et ammâr étaient déjà shiites du vivant du prophète.

d’autres ont dit : « quant à tout ce que certains écrivains ont dit à propos de l’origine du shiisme en l’associant à l’hérésie de ‘abdu-Allah ibn sa’ab connu sous le nom de ibn assawdâ’, c’est de la pure ignorance de la réalité du shiisme.

car quiconque connaît la valeur de cet homme aux yeux de tous les shiites et de leur mépris aussi bien à son égard qu’à l’égard de ses compagnons, connaît la valeur d’une telle assertion.

quoi qu’il en soit, le shiisme est, sans aucun doute, apparu au hidjâz où il était encore faible, mais ferme et constant chez ses partisans, puis il s’est renforcé en Iraq du temps du califat de ‘ Ali ».

le prophète, réel fondateur du shiisme :
nous déduisons de ce que nous venons de dire qu’un certain nombre de chercheurs croient que le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue est le fondateur réel du shiisme, car il est le premier à avoir utilisé ce terme dans ses hadiths où il louait les vertus de ‘ Ali et de ses partisans.

les commentateurs sunnites ont affirmé que le verset coranique : « en vérité ceux qui croient et font œuvre pie, ce sont les meilleurs [êtres] de la création » avait été révélé en faveur de ‘ Ali : ibn ‘abbas rapporte à propos de ‘alhâfidh djamâl addîn azzarnadî : lorsque ce verset a été révélé, le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, a dit à ‘ Ali : « c’est toi et tes partisans, le jour de la résurrection , toi et tes partisans serez satisfaits et agréés, tandis que tes ennemis seront tristes et décrépits ».

c’est également l’avis de tabarî, célèbre commentateur et historien, comme hassan ibn Mussa annubakhtî l’a rapporté : « le premier groupe de shiites formé des premiers partisans de ‘ Ali ibn abi talib, du vivant de l’envoyé, qu’Allah prie sur lui et le salue, et après sa mort, sont connus pour leur dévouement à son égard, et pour leur soutien à son Imamat. ce sont entre autres, muqdâd ibn al-aswad, salmân al-fârisî, abu dhar al-ghifârî, ‘ammâr ibn yâser, qui ont été le plus influencés par lui, et bien d’autres qui étaient d’accord pour la conduite des affaires par ‘ Ali ibn abi talib. ils étaient les premiers de cette nation que l’on désignait par le nom de shiites, car en fait le terme lui-même est vieux, il avait été employé dans d’autres contextes avec Nouh, Ibrahim, Mussa, et les prophètes ».

c’est donc, le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, qui a jeté les bases du shiisme lorsque dans ses nobles hadiths il louait les vertus de ‘ Ali qui est le symbole de la vérité, de la probité, de la piété.

le shiisme signifie l’Islam Muhammadien :
le shiisme, dans ses principes comme dans ses branches ne peut être que l’essence même de l’Islam véritable... l’Islam tel que l’a apporté l’envoyé d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue ; ainsi lorsqu’on dit des shiites qu’ils ont suivi l’école jafarite, c’est par rapport à l’Imam jafar sâdiq, un des descendants de l’envoyé d’Allah et des Imams faisant partie des ahlu-l-bayt, qui a fait jaillir les sources de la science et de la connaissance. en effet, durant son califat, le shiisme a connu un essor considérable en raison de circonstances qui lui étaient favorables, durant lesquelles état omeyyade devait faire face à des soulèvements contre son régime oppressif, ayant conduit à son renversement.

le shiisme représente le cœur de l’Islam vivant et comme le dit l’écrivain et penseur égyptien Muhammad fakrî abu nasr : « les shiites n’ont aucune relation avec abu al hassan al-ash‘arî, ni dans les principes, ni dans les quatre ecoles nées des branches, car l’école à laquelle appartiennent les Imams shiites a précédé les autres ecoles, et elle est la plus digne d’observance dans la mesure où elle ouvre la voie à l’ijtihâd jusqu’au jour de la résurrection. en outre cette école n’a pas subi l’influence des forces et tendances politiques ».

le professeur abu safâ’ al-ghanîmî attaftâzânî a dit : « nombreux sont les chercheurs, orientaux ou occidentaux, anciens ou contemporains, qui ont porté des jugements erronés sur le shiisme sans prendre appui sur des sources fiables, dignes de confiance, tandis que des gens les font circuler sans s’assurer s’ils sont justes ou faux. parmi les facteurs qui ont conduit ces chercheurs à tenir de tels propos injustes à l’égard du shiisme, il y a avant tout leur ignorance, car au lieu de consulter les véritables sources shiites, ils se sont contentés des sources de leurs adversaires ».

ainsi, pour connaître le rôle du shiisme dans le parcours de l’Islam, aussi bien du point de vue culturel que sur tous les autres plans, nous passerons en revue, de façon globale, les vies des Imams des ahlu-l-bayt.

l’Imam ‘ Ali (11 - 40 h) :
nous pouvons diviser cette époque en deux parties : la première concerne la vie de l’Imam du temps des trois premiers califes et la deuxième partie, la période de son califat qui a duré quatre années, neuf mois et quelques jours.

première partie : les nobles du parcours Islamique :
durant cette période qui a duré près d’un quart de siècle, l’Imam ‘ Ali, que la paix soit sur lui, a efficacement contribué à corriger certaines déviations fondamentales. car après le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, il fallait continuer à établir l’Islam dans la vie humaine.

c’est pour cela que l’Imam ‘ Ali agit toujours en conformité avec les principes de l’Islam et dans les limites des lois Islamiques. l’Imam et l’ensemble des compagnons qui l’entouraient surveillaient le déroulement des activités de état, dans l’administration, la politique, les conquêtes ainsi que les dangers qui menaçaient Médine, premier bastion de l’Islam. nous n’oublierons pas de mentionner également le rôle important de l’Imam dans le développement de l’agriculture et les hauts rendements auxquels il a abouti grâce aux nombreux puits qu’ils a creusés pour l’irrigation des terres.

la philosophie de l’Imam était alors de garder le silence tant que les affaires des musulmans n’étaient pas en réel danger. a cet égard, il convient de souligner la position de l’Imam vis à vis du comportement immoral d’al-wAlid qui était en état d’ébriété alors qu’il dirigeait la prière à la mosquée de kufa et que le calife ‘uthmân passa sous silence pour des raisons familiales.

l’Imam ‘ Ali entreprit de rétablir l’ordre en appliquant lui-même les lois divines. il annonça qu’il ne tolérerait pas leur dépassement et qu’il ne croiserait pas les bras devant les déviations.

deuxième partie : le redressement intellectuel :
la période durant laquelle l’Imam a assumé son califat fut relativement courte. il passa la plupart du temps à faire face aux luttes intestines et aux combats politiques. l’Imam ‘ Ali qui était un modèle de probité, devait faire face à des déviations de moeurs qui avaient pris racine dans la société Islamique durant vingt cinq années.

nous pouvons faire une évaluation de la position de l’Imam durant cette période, et son rôle dans le rétablissement de l’ordre des affaires, dans le « nahdj al-balâgha » qui est un grand patrimoine Islamique occupant la seconde place après le noble coran.

l’Imam, que la paix soit sur lui, devait, entre autres problèmes durant son califat, faire face à un phénomène dangereux caractérisé par la perte de toute spiritualité et l’intérêt excessif de la société Islamique pour les choses matérielles de la vie mondaine. ainsi, les conquêtes Islamiques, de par la politique des califes, avaient eu des effets négatifs en sorte que des butins considérables étaient acheminés vers la capitale de l’Islam. cette situation a poussé l’Imam ‘ Ali a prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin à cette dérive de la société en l’orientant vers la piété, outre le rétablissement de la justice sociale dans la vie quotidienne. c’est ainsi qu’il a payé tout cela du prix de sa vie, lorsqu’il mourut en martyr au mihrâb de la mosquée.

l’Imam ‘ Ali a accordé une importance particulière à l’éducation en prenant en charge des élèves qu’il a nourris de sa science, de sa connaissance et de l’Islam réel qu’il est apparu à l’origine.

l’Imam al hassan (40 - 50 h) :
l’Imam al hassan a tenté au début de cette période, de faire face aux déviations par une intervention militaire. cependant les conditions ne lui étaient pas favorables et l’injustice a triomphé sur la justice.

de plus, mu‘âwiya, par sa politique subversive, a réussi à soudoyer les commandants de l’armée de l’Imam al hassan en leur offrant de grosses sommes d’argent, pour qu’ils se rebellent contre lui et l’abandonnent.

il ne restait donc plus à l’Imam que de choisir entre deux options : s’aventurer dans une guerre vouée à l’échec qui aboutirait inévitablement à une effusion de sang et à l’extermination du reste des musulmans sincères, ou alors céder et signer un traité de paix.

en réalité, même si les conditions lui étaient favorables, l’Imam avait l’intention de faire face à mu‘âwiya, uniquement par un duel au sabre, mais les choses se sont précipitées et se sont passées autrement, ce qui l’a contraint à choisir la réconciliation en interrompant la bataille sur le champ, évitant ainsi une effusion de sang.

son attitude a, en fait, été dictée par son souci de se conformer à la sunna de son grand-père, lorsque ce dernier avait signé le traité de paix de hudaybiya.

la philosophie de l’Imam, que la paix soit sur lui, était en premier lieu, d’éviter l’effusion de sang, et en second lieu de dévoiler le vrai visage répugnant de mu‘âwiya qui n’était en aucun cas, digne de gouverneur musulman.

al hassan a en effet posé les conditions relatives à cette paix, mais la malhonnêteté de mu‘âwiya et ses projets machiavéliques ont été vite mis à nu, et c’est ainsi que l’Imam, de par sa position, a levé toute équivoque sur cette période de l’histoire de l’Islam.

l’Imam al-hussein (50 - 61 h) :
l’Imam al-hussein, que la paix soit sur lui, a pris deux positions, en fonction des conditions qui prévalaient durant cette période. dans la première position qui a coïncidé avec le règne de mu‘âwiya, l’Imam a respecté le traité de paix que son frère avait signé avec lui, outre son refus d’entreprendre toute action militaire comme le lui avaient demandé certains kufis. cependant il lança un appel à tous ceux qui voulaient se venger, d’être sur leurs gardes tant que mu‘âwiya était en vie.

cela n’impliquait pas pour autant que l’Imam avait préféré le repliement et qu’il n’avait aucune activité sociale. il était à l’écoute de tout ce qui se passait alors, et avait des positions fermes à l’égard de la politique de mu‘âwiya. il réprouvait avec la plus grande énergie les injustices et la répression exercées sur les musulmans, particulièrement sur ceux qui dégageaient une odeur de shiisme.

l’histoire a enregistré sa position lors du pèlerinage : il réunit des centaines de ses compagnons et partisans et lança un appel en vue de la préparation d’une action militaire, suite à la demande du calife de reconnaître son gouvernement.

la deuxième position est celle qui a coïncidé avec le règne de yazid. malgré le traité de paix passé entre mu‘âwiya et l’Imam al hassan qui prévoyait la reprise du califat par al hassan après la mort de mu‘âwiya, et son transfert à l’Imam al-hussein après la mort al hassan, mu‘âwiya ignora complètement les conditions de ce traité comme il l’a fait auparavant avec d’autres traités.

mu‘âwiya ne s’est pas contenté de cela puisqu’il a transformé le califat en monarchie et a entrepris d’asseoir les bases nécessaires pour la succession de son fils yazid.

outre les défauts qu’ils avait hérités de son père, en l’occurrence, sa malhonnêteté et sa ruse politique, yazid était un personnage impudent, ignorant, qui passait la plupart de son temps à se divertir, à se quereller et à se débaucher. il était grossier car il avait été élevé dans un environnement en marge de toute civilisation.

sa mère, une femme appartenant à la tribu des nasrâniya, menait une vie bédouine et son fils avait donc grandi dans un environnement non musulman.

yazid s’adonnait à l’alcool et aux jeux, sans se soucier de la moindre loi Islamique. il parlait sans pudeur, ni crainte, se saoulait, se querellait même devant des délégations de compagnons qui voulaient le voir de près.

c’est à un gouvernement aussi dépravé, que l’Imam al-hussein devait faire face, et c’est ainsi qu’il résuma sa position dans un hadith qu’il avait entendu chez son grand-père Muhammad, qu’Allah prie sur lui et le salue : « celui qui parmi vous voit un roi rendre licite ce que la loi interdit et violer le pacte d’Allah, commet lui-même des péchés envers ses serviteurs s’il ne fait rien pour changer l’état des choses par l’acte ou par la parole, et Allah lui fera subir le même sort ».

cela veut dire que le sort réservé aux gens qui garderont le silence en présence d’injustices sera pareil à celui qui est réservé au tyran, sa demeure sera l’enfer.

l’Imam al-hussein exprima son mécontentement vis à vis du gouvernement en place en disant : « que la paix soit sur l’Islam si la nation est frappée du malheur d’un gouverneur comme yazid ».

c’est dans des conditions très pénibles que l’Imam al-hussein subissant les fortes pressions du calife yazid qui voulait le contraindre à lui prêter allégeance, annonça son soulèvement armé.

l’Imam fut donc obligé de quitter Médine et de se rendre à la Mecque afin d’y rencontrer les grands chefs. la nation Islamique ne tarda pas à manifester à l’Imam sa sympathie. de part et d’autre affluaient des dizaines, des centaines et des milliers de lettres en provenance de différentes villes, à leur tête la ville de kufa, alors asile des opposants.

les kufis, invitaient avec insistance l’Imam al-hussein à se rendre chez eux pour le délivrer du joug du pouvoir omeyyade. l’Imam envoya alors son cousin muslim ben ‘uqayl pour s’enquérir de l’état réel des choses. le représentant de l’Imam trouva alors kufa en pleine révolte et pressa donc l’Imam de l’y rejoindre le plus rapidement possible tant que les conditions lui étaient très favorables.

mais les conditions ont vite fait de changer avec la rapide intervention des autorités qui avaient pris des mesures nécessaires pour contrecarrer la révolte, et c’est ainsi que les kufis ont une fois de plus enregistré leur défection à la vérité, et ceux qui avaient demandé à l’Imam de venir chez eux se sont retrouvés entraînés dans les rangs de l’armée omeyyade dans le but de contraindre l’Imam à prêter allégeance à yazid !

c’est ainsi qu’arriva ce qui devait arriver, lorsque les troupes omeyyades assiégèrent de tous côtés l’Imam et ses compagnons et lui coupèrent la route vers kufa comme vers Médine il ne restait plus que cette alternative à l’Imam al-hussein, soit de combattre ou de se rendre, et il n’hésita pas à faire son choix en lançant : « jamais de la vie nous ne céderons à l’infamie, Allah abhorre les infâmes, de même que son envoyé et les croyants ».

il fit alors un rang avec sa famille et ses compagnons et ils s’engagèrent tous dans une bataille corps à corps avec l’ennemi jusqu'à leur dernier souffle.

la bataille héroïque de l’Imam dans le désert ardent de karbala et le carnage qui s’ensuivit mirent en émoi toute la communauté Islamique. la peur a été ainsi vaincue et l’Islam révolté entreprit un mouvement afin de retrouver son essence que les tyrans ont tenté de détruire à jamais.

ce carnage et cette bataille héroïque ont également eu pour effet le soulèvement du peuple iranien qui a rendu hommage aux ahl-l-bayt par une révolution singulière, sous l’égide d’ibn al-hussein, le cheminant dans sa voie, le défunt Imam al-khumeïni.

résumé :
1 - le avis diffèrent au sujet de l’apparition du shiisme. certains se basent sur de fausses informations fournies par les adversaires du shiisme.

2 - le noble envoyé, qu’Allah prie sur lui et le salue, est le réel fondateur du shiisme. les hadiths se rapportant à ‘ Ali, que la paix soit sur lui, l’indiquent bien s’ils sont compris convenablement. le terme shiite a été employé pour la première fois par le prophète pour désigner les compagnons qui se sont rangés du côté de ‘ Ali.

3 - le shiisme, y compris ses branches, est l’Islam réel tel qu’il a été révélé à son origine. il signifie simplement la poursuite de la voie triée par le prophète et sa famille c’est-à-dire les ahlu-l-bayt.

4 - l’hostilité au shiisme résulte pour la plupart, du défaut de consultation des véritables sources shiites et l’appui sur des sources adverses.

5 - l’Imam ‘ Ali, que la paix soit sur lui, a été lésé de son droit durant vingt cinq années, période où il a assumé la responsabilité de surveiller le déroulement des activités de état, et où il a efficacement contribué à la construction et au redressement des affaires.

6 - l’Imam al hassan, que la paix soit sur lui, en signant le traité de paix, a agi en conformité avec la sunna de son grand-père, l’envoyé d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, qui avait signé le traité de paix de hudaybiya.

7 - l’Imam al-hussein s’est distingué par la correction des déviations, avant d’être horriblement martyrisé. son martyre a eu pour effet de vaincre la traîtrise et la peur qui avaient entouré la nation de son grand-père, qu’Allah prie sur lui et le salue.

questions et débats :
1 - quand est apparu le shiisme et comment ?

2 - quelles sont les causes qui ont conduit à se faire de fausses idées sur le shiisme ?

3 - écrivez un rapport où vous indiquerez le nombre de savants sunnites qui ont étudié chez des professeurs shiites.

4 - quelle est la nature des services réciproques que se sont rendus l’Iran et l’Islam ? qu’a fait l’Iran pour l’Islam ? et inversement, quels sont les avantages que Iran a tirés de l’Islam ?

5 - écrivez un rapport où vous indiquerez le nombre de savants iraniens sunnites, et le nombre de savants shiites arabes.

6 - expliquez brièvement la période l’Imam ‘ Ali ibn abi talib et sa responsabilité durant cette période.

7 - pourquoi l’Imam al hassan a-t-il signé un traité de paix avec mu‘âwiya ? a quels résultats a-t-il abouti ?

8 - quelle est la philosophie de la révolution chez l’Imam al-hussein ? indiquez huit facteurs ayant contribué à cela.

Les Ahlu-l-bayt
l’Imam assadjâd (61 - 90 h) :
l’époque durant laquelle assadjâd a vécu en tant qu’Imam est des plus graves et des plus complexes de l’histoire. ainsi des calamités se sont abattues sur la nation musulmane. les massacres commis par les autorités contre la société musulmane se sont succédés depuis le drame de karbala.

les autorités étaient alors capables de détruire quiconque se dressait contre elles pour les empêcher d’atteindre leurs objectifs. la mort de l’Imam al-hussein en martyr, le déchiquetage de son corps pur, l’écrasement de sa poitrine par un cheval, tout cela symbolisait l’état dans lequel se trouvait le monde musulman. tout y était rendu licite. tout se confondait, le rationnel avec l’irrationnel, le licite avec l’illicite, enfin tout était permis aux yeux de yazid et du pouvoir omeyyade d’une façon générale.

durant cette période houleuse, l’Imam assadjâd a pris l’initiative d’assumer la responsabilité de protéger le message de son grand-père Muhammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, et c’est ainsi qu’il entreprit ce qui suit :

a- il a exprimé les vérités de l’Islam sous une nouvelle forme et exposé ses connaissances en les insérant dans une prière invocatrice. ce nouveau style s’est d’ailleurs traduit par l’apparition d’un journal « sahîfa sadjâdiya », considéré comme un héritage Islamique fort important, à tel point qu’on le désigne par : « psaumes de la famille de Muhammad ». ce journal comprend, outre les dizaines de prières invocatrices, quinze autres prières ferventes considérées parmi les meilleures prières et constituant une sorte d’encyclopédie de diverses vérités coraniques.

b - il a conservé toutes les réalisations de la révolution d’al-hussein le jour de ‘ashoura, et en a fait un événement commémoratif dans la conscience du musulman, ce qui a donné lieu à une véritable prise de conscience de la nation Islamique. malgré l’atmosphère tendue, l’Imam a pu dévoiler la véritable nature inhumaine et oppressive des omeyyades. il les a ainsi dénoncés devant l’opinion publique à damas même, alors fief des omeyyades. en résumé, l’Imam assadjadâd a pu fonder au sein de la nation musulmane, une véritable culture Islamique.

c - il s’est dressé contre les déviations qui menaçaient les principes culturels de l’Islam et a lutté contre tout ce qui pouvait semer le doute dans la vie Islamique. il a été un exemple dans la propagation des sciences divines.

d - il a éduqué les glorieux enfants que l’histoire n’oubliera pas, et qui ont participés à des batailles dirigées par zayd, le martyr, dont la révolution est considérée comme une continuation de la révolution d’al-hussein. son époque a été celle des révolutions qui se sont inspirées des événements de karbala. on peut à cet égard énumérer les révolutions « al horra » à Médine, « attawabîn », « al mokhtâr, « al qurâ’ » qui furent couronnées par la révolution de zayd qui était sur le point de renverser le pouvoir omeyyade et qui a préparé le terrain pour une révolution générale qui a mis fin au régime omeyyade en l’an 132.

L’Imam Muhammad al-Baqir (95 - 114 h):
grâce à lui, son époque connut une grande renaissance de la science. le système ouvrit ses frontières aux cultures étrangères et il s’ensuivit une infiltration de toutes sortes de déviations et d’idées douteuses, ce qui a poussé l’Imam al-Baqir, gardien de la loi Islamique et fidèle à sa communication à faire obstacle à cette invasion. Ainsi toutes les connaissances Islamiques latentes chez l'ahlu-l-bayt, que la paix soit sur eux, se sont manifestées.

son époque a donc connu une renaissance des sciences Islamiques grâce à l’Imam qui a fermement combattu toute forme d’acculturation qui menaçait la personnalité des musulmans et les rendait indifférents aux déviations que les autorités encourageaient.

il ne faut également pas perdre de vue lutte armée continue des ‘alawî à travers les différentes révolutions et leur permanente résistance.

durant cette période houleuse, l’Imam a pu développer une brillante école des ahlu-l-bayt, destinée à l’initiation au fiqh, aux principes fondamentaux, à l’exégèse et à la logique.

il est donc l’Imam qui a ouvert (baqara) la science incarnée par le prophète Muhammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, c’est d’ailleurs pour cela qu’on le désigne par l’Imam al-Baqir. c’est également pour cela qu’il représentait l’ennemi numéro un des autorités omeyyades qui voyaient en lui une grande menace quant à la subsistance de leur pouvoir. d’ailleurs, tous les complots qui ont été dirigés contre lui, son harcèlement, les tentatives entreprises pour le déshonorer et enfin sa mort par empoisonnement, sont autant d’élément pour le prouver. en outre, l’Imam a jugé que l’institution d’une cérémonie de commémoration était un moyen d’information produisant des effets positifs dans la vie de la nation et dans sa culture, à tel point qu’il a recommandé d’organiser la cérémonie de commémoration durant la période de pèlerinage à mina pendant dix années. cette idée n’a pas tardé à se développer jusqu'à ce que le minbar d’al-hussein fit son apparition dans la culture Islamique.

L’Imam Sâdiq (114 - 148 h) :
son époque a été une continuité de la révolution culturelle déclenchée par l’Imam al-Baqir, que la paix soit sur lui. Les luttes politiques et les affrontements meurtriers entre le régime omeyyade et ses opposants ont offert une occasion précieuse à l’Imam Sâdiq pour fonder une immense université Islamique. ainsi des dizaines de savants furent formés par lui dans diverses sciences Islamiques et même dans les sciences empiriques.

son époque a également vu l’apparition de professeurs en kalam, en exégèse, en fiqh, en sciences coraniques, en philosophie et en chimie. ainsi, les écoles supérieures de l’Islam se sont établies de façon définitive. Il contribua à la propagation des sciences religieuses et du shiisme et son influence était désignée par l’école djafarite. en effet l’Imam a marqué le shiisme par ses idées et sa ligne de conduite.

peut-on dès lors affirmer que l’Imam s’est détourné de la politique dans la vie Islamique ? La réponse, nous l’avons à travers les appréhensions et les craintes de mansûr addawânîqî, le calife abbasside, qui voyait en cette grandiose personnalité une menasse à son système.

c’est ainsi que l’Imam était soumis à de sévères restrictions et ses partisans étaient interdits de coopération avec les autorités, même dans la construction de mosquées. parallèlement l’Imam continua dans le sillage de son noble père, le combat contre les déviations, qui d’ailleurs peut se vérifier à travers une discussion avec ibn al-munkadir.

il était ainsi l’exemple du véritable musulman et de l’homme universel. l’Imam ne limitait pas ses réflexions à ses contemporains. il s’intéressait également aux générations futures et c’est pourquoi il a pris une mesure préventive dans le but de protéger l’Imam qui devait assumer les responsabilités après lui.

En effet, en apprenant la mort de l’Imam Sâdiq, mansûr donna des instructions au gouverneur de Médine pour se rendre chez le défunt afin de tuer celui que l’Imam aura désigné comme successeur, mais à sa grande déception, il trouva que l’Imam avait choisi dans son testament cinq personnes parmi lesquelles figuraient mansûr et le gouverneur de Médine et c’est ainsi que l’Imam déjoua tous leurs complots et sauva la vie de son héritier.

on peut dire que même si l’Imam Sâdiq n’a pas pris de position ouvertement, il n’en demeure pas moins qu’il soutenait les soulèvements contre les régimes omeyyade et abbasside.

cependant, l’Imam n’aurait pas soutenu de mouvement armé s’il n’était pas informé des objectifs et des motivations de ses leaders. c’est pourquoi l’Imam a manifesté de la méfiance à l’égard de la proposition faite par abu salama al-khalâl de transférer le pouvoir aux ‘alawis, ainsi qu’à celle d’abu muslim al-kharâsânî. car il ne voyait pas dans leurs positions l’intérêt de l’Islam.

L’Imam Mussa al-kâdhim (148 - 183 h) :
Il y a une ressemblance entre les circonstances dans lesquelles l’Imam Mussa al-kâdhim et l’Imam al-hussein, que la paix soit sur eux, ont vécu.

harûn ar-rashîd, le calife abbasside a incarné la perversité durant son règne. cela pouvait se vérifier à travers la vie luxueuse qu’il menait, les châteaux somptueux qu’il a construits ça et là, les plaisirs mondains auxquels il s’adonnait ainsi que toutes les injustices qu’il a commises envers son peuple et tout le sang qui a coulé.

D’autre part, Mussa al-kâdhim entama son Imamat dans des conditions très tendues alors que harûn ar-rashîd avait donné l’ordre de tuer l’Imam qui devait succéder à Sâdiq dans ses responsabilités.

c’est pourquoi l’Imam disparut pendant un certain temps, puis les partisans des gens de la maison commencèrent à se réunir secrètement autour de l’Imam pour échapper à l’oppression des autorités.

et pourtant, malgré cette atmosphère tendue, l’Imam assuma la lourde responsabilité qui lui incombait et entama son activité comme suit :

a - activité culturelle et scientifique : l’Imam a poursuivi l’activité culturelle et scientifique initiée par son père, malgré la rigueur des conditions, à tel point que même certains qui s’étaient rapprochés de lui ignoraient qu’il était le successeur de l’Imam précédent, car l’Imam Sâdiq avait sciemment caché cela, en prévention des réactions violentes du pouvoir abbasside. cependant cette vie secrète n’a pas duré longtemps, car l’Imam avait atteint une telle célébrité que les assoiffés de connaissance affluaient sans cesse chez lui. quant aux rapporteurs, ils tenaient des cahiers et notaient toute fatwa, plutôt toute parole émanant de lui, car il est une source de science, de connaissance et de vérité.

b - l’Imam a affronté le pouvoir oppressif en dénonçant franchement les autorités gouvernementales et en déclarant qu’il était le chef spirituel. il s’ensuivit une rupture avec le gouvernement à tous les niveaux, à tel point qu’il a interdit à « safwân le chamelier » de rendre service à harûn ar-rashîd et de louer ses chameaux, même durant la période de pèlerinage. l’Imam préférerait d’ailleurs mourir que de coopérer avec le régime en place.

pourtant, il n’a pas obligé certains symboles du pouvoir à rompre avec les autorités, à condition de réduire les pressions exercées sur les croyants, à apporter de l’aide à leurs frères et à mettre un frein à la dérive des autorités.

par ailleurs, dans une discussion avec harûn ar-rashîd au sujet de la récupération de fadak, l’Imam lui a déclaré que les véritables frontières de fadak dépassaient le petit village du hidjâz et comprenaient officiellement l’ensemble du monde musulman. cette déclaration qui avait terrifié harûn ar-rashid le poussa à comploter contre l’Imam afin de l’éliminer par tous les moyens.

c - la direction des révolutions des ‘alawites et leur orientation : elle est exemplifiée par la grande révolution d’al-hussein ibn ‘ Ali, tombé au champ d’honneur, en cours de route, à « fakh » non loin de la mecque. l’Imam al-kâdhim a pleuré devant le public, al-hussein, le martyr, et il l’a qualifié de croyant vertueux jeûnant pendant la journée et passant ses nuits en prières.

Mussa al-hâdî, le calife abbasside qui avait tristement réprimé la révolution et condamné à mort tous les prisonniers à baghdad avait alors déclaré : « en vérité al-hussein n’est sorti que sur son ordre », c’est-à-dire sur ordre de l’Imam al-kâdhim. l’Imam a passé le reste de sa vie passant d’une prison à une autre entre bassora et baghdad jusqu'à ce qu’il mourut en martyr après des dizaines de complots ourdis contre lui par harûn ar-rashîd, donnant ainsi la preuve de sa forte influence sur la vie Islamique.

L’Imam ‘ Ali ibn Mussa ridhâ (183 - 203 h) :
Durant sa période, école des gens de la maison s’est développée. l’Imamat jouissait d’une telle puissance qu’il avait un pouvoir politique.

contrairement à l’Imam al-kâdhim qui avait entamé son Imamat dans la clandestinité, l’Imam ridhâ, que la paix soit sur lui, a publiquement proclamé son Imamat malgré toute la terreur qui régnait. c’est ainsi qu’il mourut en martyr en prison. d’atroces tueries s’ensuivirent dans une grande opération qui ne cesse de susciter des questions à ce jour.

certains avaient mis en garde l’Imam du risque qu’il encourait en proclamant publiquement son Imamat et lui avaient dit que l’épée d’ar-rashîd était toujours ensanglantée. cependant l’Imam voulait relever le défi et déclara que harûn ne pouvait rien contre lui et que, bien plus, s’il parvenait à obtenir un seul cheveu de lui il ne serait pas digne d’un Imam. l’Imamat de ridhâ se poursuivit donc pendant vingt ans et se répartit comme suit :

première partie : depuis l’an 183 h jusqu'à l’an 201 h, c’est-à-dire depuis le début de l’Imamat jusqu'à son départ vers khurâssân.

cette période a connu un grand intérêt pour les centres shiites et a conduit aux révolutions ‘alawites. aussi, lorsque la révolution de Muhammad ibn Ibrahim, se déclencha à kufa et qui a failli renverser le régime abbasside, l’Imam était à la tête de ceux qui soutenaient la révolution. Cette période a également été témoin de discussions de l’Imam avec les chefs de différentes écoles et même de religions, dans le domaine scientifique. il se distingua alors par sa connaissance, ce qui permit de renforcer la présence de l’Islam notamment selon la ligne de conduite des ahlu-l-bayt.

deuxième partie : depuis l’an 201 h jusqu'à l’an 203 h, c’est-à-dire l’année au cours de laquelle il mourut en martyr.

al-ma’mûn al‘abbâssî qui a succédé au califat suite à l’assassinat de son frère amîn dans une guerre sanglante, finit par comprendre que la seule solution susceptible de sauver le régime abbasside était de simuler une réconciliation avec les ‘alawites, notamment l’Imam ridhâ, qui jouit d’un grand soutien de l’opinion publique. C’est ainsi qu’il demanda à l’Imam qui résidait alors à Médine de se rendre à marw, capitale d’al-ma’mûn dont les intentions étaient les suivantes :

a - légitimer le pouvoir en place car le gouvernement d’al-ma’mûn ne jouissait d’aucun soutien, que ce soit de la part de abbassides ou de l’opinion publique shiite.

b - mettre un terme aux révolutions ‘alawites.

c - porter atteinte à la réputation de l’Imam ridhâ ainsi qu’aux gens de la maison.

d - mettre l’Imam sous haute surveillance.

Cependant l’Imam ridhâ, que la paix soit sur lui, n’était pas dupe des machinations d’al-ma’mûn et de ses objectifs et c’est pourquoi il a décliné son invitation à accéder au califat. Cependant il fut contraint d’accepter la succession au califat (walâyatu-l-‘ahd) en raison de pressions exercées sur lui, mais il réussit à déjouer les complots d’al-ma’mûn à travers ce qui suit :

1 - il n’a accepté la succession (walâyatu-l-‘ahd) qu’après avoir reçu des menaces d’assassinat qui l’ont contraint à céder devant l’opinion publique et l’histoire.

2 - l’accord de l’Imam d’assumer la succession était lié à des conditions, en sorte qu’il ne devait pas s’ingérer dans les affaires politiques de l’état, dans le limogeage ou la désignation des émirs et des dirigeants. par ces conditions, al-ma’mûn ne pouvait plus porter atteinte à la réputation de l’Imam en l’assimilant à n’importe quel individu avide des plaisirs de ce bas monde ainsi que du pouvoir.

al-ma’mûn, sentant que tous ses complots avaient échoué, et que l’Imam était toujours demeuré le symbole des croyants et l’espoir des musulmans, finit par empoisonner ce dernier, lors de son retour à baghdad.

résumé :
1 - l’époque durant laquelle l’Imam assadjâd a assumé l’Imamat est celle qui a été la plus sombre de l’histoire de l’Islam

2 - l’Imam assadjâd s’est employé à répandre l’Islam à travers ce qui suit :

a - l’expression des connaissances divines par l’invocation.

b - l’enracinement de la catastrophe de ‘ashoura dans la conscience du musulman.

c - la protection de la culture originale de l’Islam contre toute dérive.

d - la formation d’enfants révolutionnaires qui ont mené des batailles et qui ont marqué l’histoire de leurs noms.

3 - l’Imamat d’al-Baqir, que la paix soit sur lui, a été le début de la grande renaissance scientifique. il a coïncidé avec les combats politiques menés contre le régime oppressif.

4 - la révolution culturelle à l’époque de l’Imam Sâdiq, était à son apogée. il a d’ailleurs formé des milliers de savants ainsi des spécialistes dans différents domaines scientifiques. E'cole des ahlu-l-bayt s’édifia alors et devint un centre de rayonnement du monde musulman.

5 - durant l’époque de l’Imam al-kâdhim, la déviation omeyyade avait atteint son plus haut degré de perversité. l’Imam avait d’ailleurs ouvertement dénoncé le régime en place qu’il considère comme un usurpateur des terres musulmanes.

6 - l’Imamat de ridhâ a renforcé davantage la situation de l’Islam, dans le cadre de la lutte intellectuelle et philosophique qui s’était déclenchée à l’époque. Il a, en outre, par ses positions, déjoué tous les complots d’al-ma’mûn qui visaient à détruire le shiisme.

questions :
1 - quels sont les événements importants vécus par l’Imam assadjâd durant son Imamat ? comment était la situation sociale ?

2 - qu’a fait l’Imam assadjâd afin de sauvegarder l’Islam et garantir sa continuation ?

3 - quelle est la méthode adoptée par l’Imam al-Baqir pour affronter l’invasion culturelle ?

4 - citez des exemples sur l’activité politique de l’Imam al-Baqir.

5 - pourquoi désigne-t-on le shiisme par école dja‘farite ?

6 - sur quoi l’activité de l’Imam Sâdiq est-elle axée ?

7 - qu’a fait l’Imam al-kâdhim pour préserver l’Islam ?

8 - expliquez les positions de l’Imam ridhâ avant d’accepter la walâtu-l-‘ahd et après.

les ahlu-l-bayt
L’Imam Muhammad al-djawâd (203 - 220 h):
nous avons dit précédemment que les shiites du temps de l’Imam ridhâ, que la paix soit sur lui, étaient politiquement si puissants qu’ils pouvaient prétendre à l’expérience politique. ce qui a poussé al-ma’mûn a convoquer l’Imam ridhâ et l’obliger à accepter officiellement le poste de califat.

cependant, malgré l’accord de l’Imam qui était de toute évidence lié à sa non ingérence dans les affaires politiques et même la direction de la prière publique de l’aïd, il réussit à déjouer les complots d’al-ma’mûn et il est demeuré le symbole et l’espoir de la nation.

l’Imam al-djawâd, que la paix soit sur lui, suivit les traces de son père, et le calife al-ma’mûn tenta de faire aboutir les mêmes complots contre lui. aussi, prit-il l’initiative de lui faire épouser sa fille « oum al-fadhl » et ce, en vue de le séparer de ses bases populaires et de mettre auprès de lui un espion pouvant contrôler le moindre de ses mouvements et de ses gestes.

al-ma’mûn avait d’ailleurs déjà tenté de détruire l’Imam ridhâ en l’engageant dans une discussion à laquelle avaient pris part tous les chefs de religions et les philosophes de toutes sortes écoles, qui s’était soldée par le triomphe des gens de la maison grâce à l’extraordinaire prédominance de l’Imam ridhâ.

al-ma’mûn voulait donc coûte que coûte l’emporter sur les gens de la maison en mettant dans l’embarras l’Imam al-djawâd, vu son jeune âge qui n’avait alors que neuf ans. il organisa ainsi une réunion entre al-djawâd, que la paix soit sur lui et les savants les plus distingués de son époque, à leur tête yahya ibn aktham, le grand juge. lorsque ce dernier essuya un échec cuisant, al-ma’mûn commença à s’inquiéter.

D’autre part, quelque quatre vingt hommes de religion de baghdad ainsi que d’autres villes vont à Médine afin de rencontrer l’Imam al-djawâd.

parmi ses compagnons et ses partisans, figurent abu ‘umayr de baghdad, abu dja‘far ibn sanân, ahmed ibn abi nuçayr de kufa, abu tamâm habîb ibn aws, abu al-hassan ‘ Ali ibn mahziyar al-ahwâzî, al-fadhl ibn shâdhân. ils étaient tous soumis à un contrôle rigoureux du régime et souffraient un continuel harcèlement.

l’Imam, de par sa noble personnalité et sa haute connaissance, tenait tête au régime en place, poussant ainsi al-ma’mûn à lui proposer d’aller vivre à baghdad, capitale abbasside, car par cette mesure, il pouvait conforter sa place et légitimer son califat. Cependant l’Imam déclina la proposition et resta à Médine où il renforça ses relations avec les bases populaires des gens de la maison. mais avec l’avènement d’al-mu‘taçim au pouvoir, l’Imam al-djawâd fut convoqué à baghdad et contraint d’y habiter. et le nouveau calife élabora alors un plan pour l’éliminer par empoisonnement.

L’Imam Ali al-hâdî (220 - 254 h):
‘ Ali al-hâdî, que la paix soit sur lui, entama son Imamat dans des conditions fort dangereuses alors que le pouvoir abbasside persistait davantage dans l’agression, la rigueur et la déviation.

le califat d’al-mutawakil est l’une des pires périodes vécues par l’Imam. le pays subissait sans cesse des crises politiques en raison de la mauvaise politique du régime abbasside, et des révolutions ‘alawites qui s’ensuivirent, ce qui a sensibilisé les autorités, face aux Imams des gens de la maison, que la paix soit sur eux. a ce titre, al-mutawakil prit une série de mesures draconiennes dont :

l’anéantissement des shiites et des ‘alawites à travers une politique terroriste. de plus, al-mutawakil qui souffrait de troubles psychiques face à l’Imam ‘ Ali et aux gens de la maison, a poussé la sauvagerie jusqu'à donner des ordres pour faire disparaître la tombe de l’Imam al-hussein, de détruire les maisons environnantes et de transformer la terre en une zone agricole. cela s’est passé en l’an 237 h.

ainsi, les gens de la maison et leurs partisans ont vécu dans les pires conditions et la plus grande rigueur. leur niveau de vie s’est dégradé, au-dessous du seuil de la pauvreté. l’histoire a enregistré, à ce titre, une situation navrante où des femmes appartenant à la famille de Muhammad, qu’Allah prie sur lui et le salue, étaient contraintes de faire leur prière avec la même voile ! !

l’Imam al-hâdî, que la paix soit sur lui, fut ainsi écarté de ses bases populaires et convoqué en irak. al-mutawakil entendait par là déchirer la présence shiite, car il sentait le danger que représentait l’Imam après avoir reçu des rapports d’al hidjâz, lui signifiant que s’il avait un intérêt à la Mecque et à Médine, il devait tuer ‘ Ali ibn Muhammad !

al-mutawakil était prudent dans ses démarches. Aussi, lorsqu’il a convoqué l’Imam en Irak, il n’a non seulement pas pris l’initiative de l’emprisonner mais encore il lui a demandé de s’y rendre en compagnie de ceux qu’il aime parmi les gens de sa maison et de sa famille.

l’histoire a enregistré le mécontentement populaire suscité par la venue de yahya ibn harthama, l’envoyé spécial d’al-mutawaqui fut contraint de jurer publiquement qu’il n’était pas venu pour porter à l’Imam le moindre préjudice.

ainsi l’Imam partit à samra’, accompagné de son fils al-hassan où il fut mis sous haute surveillance. l’accord de l’Imam de se déplacer à smara’ intervient et se justifie par ce qui suit :

a - en cas de refus, les pressions exercées sur le shiisme et l’Islam vont être accentuées.

b - de par son accord, il déjouera les intentions de ceux qui ont rédigé les rapports, incitant la capitale à éliminer l’Imam.

c - son rapprochement de état pourrait le rendre plus influent. D’ailleurs, certains hommes de état ont été influencés par la personnalité de l’Imam et ont même, dans une certaine mesure, collaboré avec lui dans certains domaines.

la position abbasside, vis à vis de l’Imam consistait à défier sa connaissance et à le mettre sous haute surveillance. cependant l’Imam a dissipé tous les doutes qu’on a voulu semer autour de l’Islam. il a contrôlé toutes les révolutions ‘alawites et les a dirigées, il était très attentif à l’éducation de certains de ses disciples, à l’exemple de ‘ Ali ibn dja‘far, le poète et homme de lettres, ibn assakît et abd al‘adhîm al-husnî. la fin de l’Imam, que la paix soit sur lui, fut celle d’un martyr empoisonné par le calife abbasside, al-mu‘tazz.

L’Imam al-hassan al-‘askarî (254 - 260 h):
comme nous l’avons indiqué plus haut, un sentiment de peur s’est emparé du régime abbasside face au danger que présente l’Imamat des gens de la maison et leur autorité spirituelle. les autorités abbassides avaient pris des mesures répressives fort rigoureuses à l’encontre des gens de la maison et de leurs bases populaires après l’assassinat de l’Imam ridhâ, que la paix soit sur lui.

la politique répressive s’aggravait de jour en jour et il n’est pas du tout étonnant que les autorités et qu’une grande partie de la société désignent trois des Imams par « ibn ridhâ », ceci étant dû à la forte influence de la personnalité de l’Imam ridhâ sur la société musulmane et les gouverneurs eux-mêmes.

on peut dire que la ligne révolutionnaire tracée par l’Imam al-hussein, que la paix soit sur lui, est ancrée dans la conscience de la nation. En outre, un grand monument culturel dont les bases ont été assises par les deux Imams al-Baqir et sâdiq, a apporté ses fruits qui se sont traduits par l’épanouissement intellectuel et spirituel de la personnalité du musulman.

ainsi les Imams, de par leur pureté, ne laissent que des exemples vivants, utiles à la société et au musulman qui aspire à la perfection, qui a besoin d’une autorité pour résoudre ses problèmes.

il n’y a d’ailleurs rien d’étonnant, s’il y a une ressemblance dans les positions prises par les trois Imams des gens de la maison, que la paix soit sur eux, en ce qui concerne la continuation de la doctrine.

l’Imam al-hassan al-‘askarî a passé une partie de sa courte vie en prison et toute rencontre avec les masses lui était interdite. car malgré les crises politiques et les révolutions qui ont affecté le califat abbasside, et malgré la dislocation et la faiblesse de ce dernier, il n’en demeure pas moins que les gouverneurs avaient soumis l’Imam à une haute surveillance.

en outre on le rendait responsable de tous les soulèvements qui se déclenchaient çà et là à travers le pays, même ceux qui ne jouissaient pas du soutien de l’Imam.

un fait particulièrement important qui a marqué l’Imamat d’al-hassan al-‘askarî est le rôle qu’il a joué dans la préparation du terrain et la préservation du nouveau-né promis, annoncé par l’envoyé d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue, qui doit purifier la terre de la perversité, l’injustice et de la déviation, pour y répandre la justice, le bien et la paix.

L’Imam a ainsi réussi à offrir la paix au nouveau-né al mahdî, le promis, malgré la mobilisation des autorités qui avaient tout mis en œuvre pour le capturer. il a entrepris à cet effet, trois actions :

a - la préservation al mahdî et sa dissimulation des gens à l’exception de ceux qui se sont rapprochés de lui et qui lui inspirent confiance.

b - la préparation du terrain pour l’acceptation de l’idée de l’occultation, par des annonces faisant état de sa naissance, de ses qualités et des raisons de son occultation. de plus les communiqués critiquaient les autorités en place.

c - adoption par l’Imam al-‘askarî d’une méthode de communication indirecte avec les masses pour les préparer à l’idée de l’occultation. ainsi, il déléguait des représentants pour prononcer ses discours, et aurait parlé à certains qui désiraient le rencontrer, à travers un voile.

ces mesures avaient été déjà prises par l’Imam al-hâdî, que la paix soit sur lui, mais elles s’étaient poursuivies de façon plus générale du temps de l’Imam al-‘askarî, car les gens avaient pris l’habitude de ne s’adresser qu’aux représentants de l’Imam et ils se suffisaient de cette communication.

la situation demeura ainsi jusqu'à la mort de l’Imam en martyr, empoisonné par al-mu‘tamid.

L’Imam al mahdî (260 - jusqu'à permission d’Allah) :
le terrorisme mené par le régime abbasside contre les Imams des gens de la maison, que la paix soit sur eux, se poursuivait. les saints Imams, quant à eux avaient résisté chacun selon les conditions de son temps et ses capacités. c’est pourquoi on constate que leurs vies se terminent soit par un assassinat à l’épée, soit par un empoisonnement, dans un champ de bataille ou dans des prisons, loin de leurs villes et de leurs patries.

ce qui troublait le sommeil du régime abbasside, c’était la manifestation promise de l’Imam al mahdî, annoncée par le prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, qui remplira la terre de justice comme elle aura été remplie d’injustice.

C’est pourquoi les autorités ont, aux derniers moments de la vie de l’Imam al-‘askarî, renforcé la surveillance de sa demeure, l’ont perquisitionnée et sont allés même jusqu'à envoyer des sages-femmes pour examiner les femmes, à la recherche al mahdî, le promis.

cependant, malgré ces mesures terroristes, Allah, louange à lui, a voulu que l’enfant promis naisse à l’aube du vendredi quinze de sha‘bân al-mu‘adham de l’an 255 h.

la responsabilité qui incombait à l’Imam al-‘askarî envers le nouveau-né était très lourde, car d’un côté il devait confirmer à la nation son existence et de l’autre, il devait assurer sa sécurité, responsabilité qu’il assuma d’ailleurs dans la plus grande perfection. Les masses populaires des gens de la maison ne nourrissaient plus aucun doute quant à la naissance al mahdî après les nombreux témoignages des intimes de l’Imam, dignes de confiance, à ce sujet.

après la mort de l’Imam, dja‘far déclara être l’héritier de son frère, mais alors qu’il voulait prouver cela en faisant une prière auprès de la dépouille de son père, il fut surpris par l’apparition d’un enfant s’opposant à lui. D’ailleurs, tout le monde, y compris les autorités, s'est rendu compte de l’existence de l’Imam, qui a vite fait de disparaître, après avoir prouvé sa présence devant les notables et ceux qui s’intéressent à lui. l’occultation de l’Imam se divise en deux parties :

a - l’occultation mineure : (260 - 329) : durant cette période, l’Imam al mahdî avait des contacts avec la base mais ne se manifestait qu’à travers ses députés qui se sont succédés. il s’agit en l’occurrence de ‘uthmân ibn sa‘îd ‘umarî, Muhammad ibn ‘uthmân ‘umarî, al-hussein ibn rûh nawbakhtî et enfin ‘ Ali ibn Muhammad simmari dont la mort annonce la fin de la députation et le début de l’occultation majeure dont le terme n’est connu que d’Allah, le tout-puissant. l’occultation mineure était indispensable pour que la conscience humaine accepte cette idée, car si l’occultation se produisait soudainement sans la préparation préalable du terrain, elle entraînerait certainement le rejet d’une quelconque existence de l’Imam.

b - l’occultation majeure : elle débuta depuis l’an 329 jusqu'à ce jour. la présence de l’Imam, que la paix soit sur lui, est comparable à la présence du soleil derrière les nuages qui envoie sur la terre ses rayons de lumière, de chaleur et de vie, même s’il se cache derrière les nuages. Sa présence est indispensable car elle redonne l’espoir aux opprimés et aux malheureux. l’Imam représente à cet égard le miroir réfléchissant les grâces divines. si nous en sommes privés, c’est parce que nous n’oeuvrons pas pour remplir les conditions favorables à son apparition, car il attend de nous une résolution et une volonté sincères pour nous apporter le salut. Combien sont ceux qui, à travers l’histoire, ont rencontré l’Imam al mahdî, et dont les témoignages transmis par eux-mêmes ou rapportés par d’autres, servent aujourd’hui de preuves concrètes de son existence. Il est l’Imam promis aux opprimés et aux malheureux qui attendent son prochain état par lequel se réalisera le voeu des prophètes pour l’établissement d’un gouvernement divin juste.

« Mon Dieu nous te prions de nous pourvoir d’un état noble où tu honoreras l’Islam et ses adeptes et où tu aviliras l’hypocrisie et ses adeptes, où nous serons de ceux qui appellent à ton obéissance et qui guident vers toi... » amen.

résumé :
1 - ayant réalisé la profonde influence qu’exerçaient les gens de la maison sur la nation, les autorités abbassides ont mis l’Imam al-djawâd sous haute surveillance :

- en le mariant à um al-fadhl, fille d’al-ma’mûn.

- en tentant de l’embarrasser dans des débats scientifiques

- en le convoquant à la capitale.

cependant l’Imam a déjoué tous les complots de la politique abbasside.

2 - l’Imam al-hâdî, que la paix soit sur lui, a été contemporain de l’un des plus hypocrites califes abbassides, en l’occurrence al-matawakil. l’Imam a passé cette sombre période à défendre l’Islam par tous les moyens.

3 - il y a une ressemblance dans le comportement des trois Imams des gens de la maison, que la paix soit sur eux (al-djawâd, al-hâdî et al-‘askarî) au regard des positions qu’ils prenaient et de la réaction abbasside à leur encontre.

4 - outre les fonctions relatives à la préservation de la charia, l’Imam al-‘askarî avait la responsabilité de préparer le terrain pour la période de l’occultation.

5 - l’Imam al mahdî, que la paix soit sur lui, qui était alors en occultation mineure, avait des contacts avec la base, à travers ses quatre députés, mais actuellement il est en occultation majeure jusqu'à ce qu’Allah, le Très-Haut, l’autorise à se manifester pour établir le grand état Islamique et la justice divine sur terre.

questions et débats :
1 - quelles sont les causes qui ont amené al-ma’mûn à marier sa fille à l’Imam al-djawâd ?

2 - rédigez un exposé sur la discussion qui a eu lieu entre l’Imam al-djawâd et yahya ibn aktham à la lumière des sources historiques.

3 - pourquoi l’Imam al-hâdî a-t-il cédé à la demande d’al-mutawakil de partir à samra’ ?

4 - expliquez la position de l’Imam al-hâdî vis à vis du pouvoir en place.

5 - quelles sont les mesures prises par l’Imam al-hassan al-‘askârî dans la propagation de l’Islam et son renforcement,

6 - parlez des caractéristiques de la société humaine à l’ère de la manifestation de l’Imam al mahdî

Source: Initiation au Dogme Islamique

Seyyed Mojtaba Moussavi Lari

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