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La guerre de Nahrawan

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La guerre de Nahrawan
Le Messager de Dieu, pendant vingt trois ans m'adjurait, qu'à l'approche de la fin de ma vie, de combattre un groupe de mes amis, qui jeûnaient les jours et qui lisaient le Coran pendant les heures nocturnes; car à cause de leur opposition et de leur inimité contre moi, ils seraient destinés à s'enfuir et s'éloigner à jamais de la vraie religion, comme une flèche qui s'envolerait dans l'air…

Il avait aussi ajouté que ''Zol'Sodayyeh([i])'' sera parmi eux, et que je pourrais atteindre à la facilité, uniquement en détruisant ce groupe impur et mécréant.

L'opposition initia quand l'affaire de ''Hakamiyatt'' prit fin, et que nous retournâmes à Koufa.

Ce même groupe qui avait insisté pour que j'acceptasse cela, en retournant, se réprouvaient et se blâmaient les uns les autres. Mais quand ils n'arrivèrent à aucune solution, ils s'en prirent à moi, et prirent refuge en n'inculpant et en m'accusant injustement pour toutes leurs frustrations et toutes leurs défaites.

Ils prétendaient: ''Pourquoi fallait-il qu'un chef et un commandant, obéisse aux fautes et aux erreurs de ses subalternes?! Il devait mettre en exécution sa propre décision, sans prendre garde aux autres choses!

Sans donner la moindre importance au fait qu'il pourrait tuer des hommes, ou bien être tué à son tour, par des hommes. Par conséquent, ce chef, en nous ayant écouté est devenu mécréant, et donc il a commis une grande faute! Par conséquent, verser son sang, est permissible pour nous!'

Ainsi, ils s'allièrent entre eux, et sortirent de mon armée; Pendant qu'ils me quittaient, ils s'écrièrent: " Il n'existe aucun jugement excepté le Jugement Divin!"

Ils se dispersèrent alors, et chacun prit un chemin divers.

Certains partirent vers Nokhayleh. D'autres vers Haroura, et le troisième groupe s'en alla vers le Tigris.

Ils voulaient le franchir au plus vite, pour se diriger vers le moyen orient.

Ce troisième groupe, en rencontrant tout Musulman, le mettaient à l'épreuve. Si la personne se joignait à eux, ils le laissait vivre, sinon, ils le tuait sans perdre du temps.

Je me tournai initialement vers les deux premiers groupes, et je les invitai donc vers l'Obéissance Divine, et le retour vers Dieu.

Mais ils ne voulaient rien d'autre que la guerre…

Quand nous arrivâmes à ce carrefour sans retour, et que je compris qu'ils ne désiraient rien d'autre que l'entrechoquement et l'entrecroisement des épées, j'exécutais ce que Dieu Omnipotent avait décidé que j'accomplisse. S'ils ne s'étaient pas comportés ainsi, ils auraient pu rester comme des bases stables et constantes, et comme un obstacle insurmontable et infranchissable pour l'Islam, et contre les ennemis de l'Islam.

Mais Dieu avait prévu un autre destin pour eux.

Je me mis ensuite à écrire une lettre pour ce troisième groupe, et je leur mandai des ambassadeurs et des messagers.

Des hommes qui étaient tous des notables de ma famille, et qui étaient réputés et célèbres pour leur extrême piété et leur profonde vertu.

Mais ce troisième groupe aussi, refusa de céder à mes paroles, et d'entendre raison.

Ils imitèrent les deux premiers groupes en cela, et tuèrent tout Musulman qui ne voulait céder à leur insistance et à leur commande.

Evidement, je recevais souvent des rapports sur leurs faits et gestes.

Ainsi, je me dirigeai vers leur emplacement et je fis obstacle à leur passage à travers le Tigris. De nouveau, comme dans le passé, je leur envoyais des ambassadeurs et des personnes qui leur voulaient du bien, pour leur faire entendre raison. J'envoyai en une occasion, cet homme-ci([ii]), et en une autre occasion, cet homme-là([iii])…

En fin de ce compte, je dus me recourir à la guerre pour les combattre.

ô frère juif! Après avoir réfléchi pour longtemps, je dus le combattre et les tuer tous. Je tuai quatre mille hommes, de sorte qu'ils ne restèrent que dix hommes.([iv])

Ensuite, je cherchai parmi les cadavres, et je retirai le cadavre de Zol'Sodayyeh, et le montrai à tous: en effet, comme l'avait prédit le Messager de Dieu, le commandant en chef de ces rebelles, avait des seins comme ceux des femmes.

N'était-ce point ainsi…?
Et tous de répondre: "Si, c'était bel et bien ainsi, ô commandant des croyants."

Le commandant des croyants, se tourna lors vers le juif, et lui dit: "Je viens de répondre à ces quatorze choses que tu voulais savoir. Il ne me reste plus qu'une autre, et qui devra survenir sous peu…"

Lorsqu'Ali finit ses paroles, et s'arrêta de parler, ses proches compagnons se mirent à pleurer à chaudes larmes, en devinant les ultimes paroles de leur commandant.

Le juif comme eux, ne put supporter cela, et tout en pleurant, dit d'une voix saccadée: "Raconte-nous aussi cet évènement ultime…" et il ne put plus continuer.

Les commandant des croyants qui caressait sa barbe, dit: "Et le dernier évènement se résume dans le fait que cette barbe, que vous voyez, sera bientôt teintée du sang qui coulera de ma tête…"

Lorsque les gens entendirent cela, ils se mirent tous à pleurer tragiquement, et des hommes poussèrent des cris douloureux, de sorte que tous pleuraient, soupiraient et se lamentaient sans pouvoir se consoler.

A ce moment, le tour du juif arriva, pour tenir sa promesse. Il était arrivé au bout de son souhait le plus cher. Un souhait qui avait duré des années et des années…

Oui. En effet, après la fin du discours d'Ali, dans cette même réunion, il se leva et baisa respectueusement la main d'Ali, et se convertit en Islam.

Il vécut à Koufa, jusqu'à ce qu'Ali Ibn Abi Talib fût assassiné par les mains cruelles d'Ibn Moljam (Que Dieu le maudisse éternellement), et qu'il atteignit le rang honorable du Martyre en l'an 40 de l'Hégire.

Quand on apporta Ibn Moljam avec des mains liées chez l'Imam Hassan, et que les gens les entourèrent, cet homme juif accourut et parvint à se frayer un chemin jusqu'à l'Imam Hassan.

Pour lui, c'était le jour le plus tragique de toute son existence. Tout en sanglotant éperdument, il lui dit: "ô , Aba Mohammad! Tue-le, et que Dieu le fasse mourir! Car j'ai lu dans les livres qui avaient été descendus à Moise, que le péché de cet homme, est encore plus atroce, encore plus grand, du crime que commit le fils d'Adam (Cain), qui tua son frère Abel! Et que son péché est encore plus grand que Ghadar, qui tua la chameau du Prophète [et qui lui trancha le veine]!"

Heureux comme ce juif sage, qui put être ainsi sauvé…!

Celui qui reçut un bénéfice durable et perpétuel, pour s'être converti en Islam.

Et malheur à tous ceux qui étaient des musulmans, uniquement de nom, et qui étaient en vérité des mécréants et d'hérétiques, et qui ne purent bénéficier des bienfaits du monde de l'Au-delà…

Une petite explication…

L'Imam, dès la seconde réponse jusqu'à la fin, interpelle le juif, comme : ô frère juif.

Peut-être serait-il bon d'offrir quelque explication sur ce sujet:
On devrait prendre en considération, trois faits.

1- Le mot "juif", dans ce texte, pourrait être interprété comme la race juive, ou le peuple juif, ou bien même comme une tribu juive particulière.

En ce cas, la phrase " ô frère juif" pourrait être comprise comme une sorte d'interpellation fraternelle. C'est-à-dire un frère qui appartient à une autre tribu, ou bien un fère appartenant à la rase juive.

2- Dans un autre Hadith, il est raconté qu'un habitant de Bassora vint à voir l'Imam Sajjad et lui dit: "Pour quelle raison votre grand-père, Ali Ibn Abi Talib tua les croyants, et versa leur sang…?"

L'Imam se mit à pleurer douloureusement, et pendant qu'il essuyait les larmes de son visage, n'en pouvant plus, il rétorqua: "O frère qui habites à Bassora! Je jure devant Dieu qu'Ali ne tua jamais, ô jamais, un croyant, ni versa le sang d'aucun musulman!

En vérité, ces hommes dont tu les nommes comme des musulmans, n'étaient pas de vrais musulmans, et ils faisaient uniquement semblant de l'être…

Cette vérité indubitable est connue de tous ceux qui sont au courant des faits de l'Islam, et des ceux qui protègent la famille de Mohammad (que Dieu accorde la Gloire et la Paix à lui et à sa famille): ils savent que les guerriers ennemis, dans les batailles de Jamal, Séffine et Nahrawan, et qui avaient combattu violemment Ali Ibn Abi Taleb, avaient été maudits par le Prophète de Dieu, lui-même!

Par conséquent, que tous ceux qui accusent faussement Dieu et Son Prophète, soient déshonorés et démasqués pour toujours!"

Un vieillard se leva alors d'un coin et dit: "Mais ton aïeul, Ali Ibn Abi Talib, les appelait: ''Nos frères qui commirent l'injustice contre nous".

Alors que devons-nous en penser…?

L'Imam lui répondit: "N'as-tu pas lu ce verset du Saint Coran, qui annonce: "[Nous avons envoyé] aux Aad, leur frère Houd"..?(Sourate Al-A'raf verset65)

Ainsi dans cette phrase, les Aad, représentent exactement ce qu'Ali disait au sujet de ses '' frères"

Et nous voyons que Dieu Omnipotent sauva Houd et ses compagnons, pendant que le peuple d'Aad, fut exterminé par un vent mortel."

Ainsi nous concluons que la phrase d'Ali [ô frère juif], n'était pas du genre à nous faire penser qu'Ali l'interpellait comme son fère religieux.

3- Il ressemble que cette troisième explication, soit plus juste que les deux autres.

En fait, en considérant l'indéniable fait que le comandant des croyants; Ali Ibn Abi Taleb connaissait parfaitement les faits et les événements du passé, du présent et du temps futur de toutes les personnes présentes ou absentes, par conséquent il savait déjà que cet homme juif, savant et intelligent, à la fin de ses explications concernant ces quatorze supplices qu'il avait dus supporter dans sa vie, se convertirait en Islam.

Ainsi, Ali l'appelait déjà comme son "frère" juif, et cela, avec une grande affection, et sans que le juif le sût.

C'est-à-dire avec le même sens qu'un "frère religieux musulman".

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[i]- Il se nommait en vérité Har'ghowss Ibn Zohayr. Le fait qu'il avait été ainsi appelé, ou bien comme Zol'Yodayeh, est une chose que vous devriez retrouver dans le livre intitulé ''Maj'ma'ol Bahreyn''

[ii]- Ali montra Ah'naf Ibn Gheyss et Said Ibn Gheyess.

[iii]- Il montra Ach'ass Ibn Gheyss

[iv]- Dans le sermon 58 de Nahjul Balagha, il est dit qu'il ne resta même pas un homme. Dans le sermn 59, le Commandant des croyants annonce: "Je jure devant Dieu que ces hommes qui survirent, et que selon les dires des historiens, étaient du nombre de neuf, sont des spermes dans le dos des hommes, et dans la matrice (l'utérus) des femmes, et qui apparaîtront à chaque époque, sous diverses formes, et de nouveau sont exterminés, et les derniers de cette race, sont les voleurs et les pirates de la Religion"

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