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L’ENFANCE DU PROPHETE MOUHAMMAD

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LA NAISSANCE


Les Arabes de l’époque de l’ignorance n’avait pas de calendrier pour situer leurs événements historiques. Ils se servaient des repères événementiels importants tels que la mort d’une grande personnalité, une guerre sanguinaire entre deux tribus pour situer les événements. Chaque tribu se basait sur un événement qui s’est produit dans leur cercle pour situer les choses. Le récit d’Abrahah que nous avons évoqué plus haut fut un événement si important pour tous les Arabes qu’il ne manqua pas d’attirer l’attention des poètes. Cette année fut nommée durant une longue période comme « l’année de l’éléphant ». le prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) est naît cette année même. Si on tient compte de certains facteurs historiques importants comme l’hégire en 622 après JC ou le décès du messager en 632 ap JC et l’âge qu’il avait à la mort (60 ou 63 ans), la naissance du prophète (ç) peut être située entre 569 et 570 après JC. Ibn Ishâq privilégie l'opinion selon laquelle, la naissance du prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) eut lieu après douze nuits écoulées du mois de Rabî' Al-Awwal de l'An de l'Eléphant. Ibn Abî Shayba relate cette opinion selon Jâbir et Ibn 'Abbâs et d'autres.

Une source relate l’histoire de la révélation en ces propos : « Abdoul Moutallib était en voyage commercial en Syrie, accompagné de trois hommes. C'est alors qu'ils rencontrèrent en chemin un rabbin qui leur demanda de quelle région ils venaient. Quand il su que ces hommes venaient de la Mecque, il leur répondit que de leur cité sera suscité un prophète (ç), le dernier, et qui s'appellera Mouhammad (ç) (ç). Les trois voyageurs de retour à la Mecque décidèrent de donner le nom de Mouhammad (ç) à leur futur nouveau-né mâle, tous en espérant que ce prophète (ç) soit de leur progéniture. Abdoul Moutallib agit ainsi pour son petit-fils, le Prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) qui venait de naître de la veuve de son fils Abdoullah..

Quand Amina portait la grossesse du Prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille), un ange vint lui dire : « Tu viens d'engendrer le meilleur des créatures de cette communauté. Quand tu le mettras au monde, dis : "Je prie Dieu l'Unique de le protéger contre tout envieux. Le signe qui confirme ce que je dis est que sa naissance sera accompagnée d'une lumière qui éclairera les palais en Syrie. Appelle-le alors Mouhammad (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille), le loué, car dans la Thora il est appelé Ahmed. Il sera loué par ceux qui sont dans les cieux et sur la Terre". Lorsque le prophète (ç) (ç) fut interrogé plus tard sur sa personne, il répondit : « Je suis l'accomplissement du vœu formulé par mon père Ibrahim (que la paix de Dieu soit dur lui), la bonne nouvelle annoncée par Issah (que la paix de Dieu soit dur lui). Et ma mère vit, quand elle me porta, jaillir d'elle une lumière par laquelle lui étaient illuminés les palais de Syrie ».

Contrairement aux autres femmes, Amina ne sentait rien des douleurs qui accompagnent généralement les femmes au cours de leurs grossesses. C'est ainsi qu'elle n'était nullement affaiblie. Le Prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) naquit en s'appuyant sur ses mains, la tête levée vers le ciel. Aussi, il était circoncis à la naissance et son cordon ombilical déjà coupé. Notons qu'à sa naissance, le messager de Dieu était orphelin de père car celui-ci tomba malade lors d'un voyage en Syrie, suite de quoi il décéda à Médine chez ses oncles. Cet événement eut lieu quelques semaines avant que le prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) ne naisse.

En Perse, le feu sacré qu'adoraient les Rois Mages s'éteignit. Ce qui ne s'était pas produit depuis 1000 ans. Des églises s'écroulèrent autour du lac Sawa. A Médine, Hassan Ibn Tâbit (qui sera plus tard le poète du prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille), raconte : "J'étais dans la région où se trouvaient les Juifs (à Médine), et 1’un des Rabbins est monté sur un mur et s'est écrié : « ش communauté de Juifs ! Aujourd'hui est apparue l'étoile de Ahmed ! ». Les Juifs avaient en effet l'habitude de scruter le ciel, car ils étaient très biens informés par les livres saints de la naissance prochaine d'un prophète (ç). Ils savaient que l’apparition d’une étoile dans le ciel fait partie des signes marquant sa naissance.

L’ENFANCE DE MOUHAMMAD (ا) ET SON ALLAITEMENT


Comme nous l’avons signifié, le père du prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) est mort à Médine du retour d’un voyage commercial en Syrie alors qu’il n’avait que deux mois dans le ventre de sa mère. Le saint Coran évoque cette étape de la vie orpheline du sceau des prophète (ç)s en ces termes : «Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t'a accueilli! Ne t'a-t-Il pas trouvé errant? Alors il t'a guidé. Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre et Il t'a enrichi ». (Sourate 93 : 6-8). Le nouveau-né d’Amina n’a pris de tétée d’elle que quelques jours seulement. Ensuite, il fut confié à Souwaibah, la captive affranchie de son oncle Abou Lahab. Ceci eut lieu pendant la période où elle allaita son propre fils, Masrouh. Elle avait auparavant allaité Hamzah Ibn Abdoul Moutallib, qui est donc par conséquent le frère de lait du prophète (ç) (ç), et ensuite Abou Salamah Ibn Abdou Asad Makhzûmi.

Les Arabes sédentaires avaient pour coutume de confier leurs enfants à des nourrices bédouines qui vivaient dans le désert à l'extérieur de la cité.

Celles-ci les emmenaient chez elles et s’en occupaient jusqu'à un certain âge. Plusieurs raisons expliquent cette pratique dans l’éducation des enfants :

- pendant le pèlerinage, les gens affluaient de différentes régions, charriant ainsi avec eux leurs cultures. D'où le mélange de différentes langues. Ce qui pouvait ainsi entacher la langue arabe de leurs enfants. En effet, les Arabes attachaient beaucoup d'importance à la richesse et la pureté de leur langue. Ils voulaient donc que cette éloquence soit préservée au fil du temps. Et le seul moyen d’y arriver était l’isolement des enfants de cette atmosphère de commerce et de négoce. D'ailleurs, le Prophète (ç) (ç) exprima un jour sa fierté du fait de la noblesse de sa souche, en disant : « je suis le plus éloquent d’entre vous en arabe. En plus du fait que je sois Qorayshite, j’ai été allaité chez Bani Sa’d ibn Bakr où j’ai grandi ».

- D'autre part, les Qorayshites, attendaient de ces pratiques l'acquisition d'un courage intrépide par leurs enfants, du fait de la difficulté de vie en dehors de la Mecque.

- Aussi, de nombreuses maladies comme le choléra étaient présentes dans les métropoles (si on peu les appeler ainsi) et il était plus prudent de les en écarter durant les premiers moments de leur vie.

Une délégation de la tribu de Sa'd Ibn Bakr, division des Hawâzinites, se rendit alors à la Mecque pour trouver des enfants à élever. Alima Sa’dia, future nourrice de Mouhammad (ç) faisait partie du groupe. C’était une pauvre. Et à cause de sa monture chétive et fatiguée, elle arriva à la Mecque tard par rapport aux autres qui avaient déjà choisi les enfants. Elle ne put trouver un enfant de riche. Par ailleurs, personne n'avait voulu prendre Mouhammad (ç) parce qu’il était non seulement orphelin mais appartenait à une famille pas trop riche. Les nourrices cherchaient évidemment les enfants dont les parents étaient riches. Ne voulant pas rentrer bredouille, elle se résolut alors à prendre le petit enfant dont elle ne regrettera jamais la garde...

La vie chez une nourrice nomade ne pouvait être que très simple. La tribu passait les différentes saisons en divers endroits, au rythme des troupeaux que les enfants surveillaient toute la journée dans les pâturages, et jouaient ensemble. Les femmes ramassaient du bois pour la cuisine, entretenaient leurs foyers, et meublaient leur loisir à filer. On se contentait quelquefois de dattes et de lait comme pitance. Parfois, on mangeait des légumes, et quelques fois de la viande. Lors des foires ou des visites à la Mecque, ils savouraient occasionnellement quelques friandises. Des razzias et des guerres entre les tribus étaient des choses courantes. Mais, les sources historiques n'en mentionnent aucune concernant la tribu de la nourrice du noble prophète (ç). Le jeune Mouhammad (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) se comportait comme tous les autres enfants. On rapporte qu'un jour, pour une raison que les narrateurs ne mentionnent pas, il mordit l'épaule de sa sœur de lait avec une telle vigueur que la trace resta indélébile. Chose curieuse, elle n’en regretter point. Car, plus tard en effet, dans une expédition, l'armée du prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) fit un certain nombre de prisonniers lors d’une bataille, parmi lesquels se trouva Chaimâ (cette sœur de lait). Lorsqu'elle rappela à Mouhammad (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) l'incident et lui montra l'incision sur son épaule, il la reconnut aussitôt, et elle fut traitée avec tous les égards dus à une sœur bien aimée (Ibn Hichâm.p. 856-857 ; Balâdhuri, § 161.).

La grande foire annuelle de 'Ukâz avait lieu dans la région. Alima s’y rendait quelquefois en compagnie de son nourrisson. On rapporte même qu’Alima demanda à un voyant astrologue de la tribu de Houdhail (qui exerçait son métier à la foire) de prédire le destin de l'enfant (Ibn Sa'd, I/I, p 98.)

Alors que le prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) avait quatre ou cinq ans, il se passa un évènement qu’Alima relat en ces termes: « …Quelques mois après notre retour, alors qu'il gardait les moutons avec son frère de lait, derrière les tentes, celui-ci vint en courant nous dire :

Mon frère le Qorayshite vient d'être saisi par deux inconnus habillés en blanc, qui l'ont mis à terre et lui ont ouvert le ventre ! Nous nous précipitâmes vers les lieux. Par surprise, il était debout et tout pâle. Je le pris et le serrai dans mes bras. Mon mari en fit autant :

-Qu'as-tu mon garçon, demandai-je angoissé ?

-Deux hommes habillés en blanc, dit-il, m'ont couché par terre et m'ont ouvert le ventre pour y chercher je ne sais quoi… Le prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) montrera plus tard la trace de l’endroit cousu aux Compagnons. Anas Ibn Mâlik témoignera en disant : « J'ai vu la trace de la poitrine du prophète (ç) ».

Après cet évènement, Al-Harith dit à sa femme qu'il vaudrait peut-être mieux restituer Mouhammad (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) à sa mère, car celui-ci pensait qu'il était atteint probablement d’un mal :

-Alima, dit mon mari, je crains que l'enfant ne soit atteint de quelque chose. Ramenons-le chez sa mère avant que sa situation ne s'aggrave. Ce que nous fîmes immédiatement.

-Qu'est-ce qui t'amène, aimable nourrice? Interrogea sa mère surprise. N'as-tu pas tenu à le garder ?

-Notre enfant, lui dis-je a atteint l'âge voulu et mon devoir est rempli. Je crains qu’il lui arrive quelque chose d’imprévue. Je te le ramène dans les meilleures conditions.

-Qu'a-tu donc ? Me demanda-elle. Dis-moi sans crainte ce qui s’est passé. Je finis par lui dire la vérité.

-Crains-tu les mauvais esprits pour notre enfant ?

-Oui ! Lui répondis-je. Par Allah, me dit-elle, ils n'ont nulle prise sur lui. Mon fils a un grand destin. Veux-tu que je t'en parle ? Je vis sortir de moi une lumière, lorsque je le portais. Une lumière qui me fit voir les palais de du roi en Syrie. Je traversai une période de grossesse sans aucun incident. Et quand il vint au monde, sa tête était vers le ciel et ses mains étaient posées sur le sol. Tu peux le laisser et repartir sans souci ».

C'est ainsi que s'accomplit l'allaitement du Prophète (ç) (que les salutations de Dieu et ses bénédictions soient sur lui et sur les membres purifiés de sa famille) chez les Bani Sa'd. Le sain Coran souligne la durée de cet événement : « Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs bébés deux ans complets. Au père de l'enfant de les nourrir et vêtir de manière convenable. Nul ne doit supporter plus que ses moyens. La mère n'a pas à subir de dommage à cause de son enfant, ni le père, à cause de son enfant. Même obligation pour l'héritier. Et si, après s'être consultés, tous deux tombent d'accord pour décider le sevrage, Pas de problème à leur faire. Et Si vous voulez mettre vos enfants en nourrice, nul grief à vous faire non plus, à condition que vous acquittiez la rétribution convenue, conformément à l'usage. Et craignez Allah, et sachez qu'Allah observe ce que vous faites ». (Sourate 2 : 233).

RETOUR DU PROPHETE AURPES DE SA MERE ET DE SON GRAND- PERE ABDOUL MOUTALLIB


Après avoir récupéré son fils, Amina fit un voyage dans une caravane en compagnie de Oummou Ayman (la servante de Abdoul Moutallib) afin d’aller voir ses oncles de Bani Najâr à Médine et se recueillir aussi sur la tombe de son mari. Après un mois de séjour à Médine, elle s’éteint dans une maison (appelée Abwâ) pendant qu’elle rentrait à la Mecque. Elle y fut inhumée, laissant ainsi son garçon qui n’avait alors que six ans. . Plus tard, toutes les fois qu'il passait par Abwâ, au cours de ses multiples expéditions, le prophète (ç) (ç) faisait un détour pour visiter la tombe de sa tendre mère. Des moments où il se lamentait tellement. (Ibn Hichâm, p 107 ; Suhailî, I, 113. Après avoir assisté à l’enterrement, Oummou Ayman ramena l’enfant par la caravane et le remit à Abdoul Moutallib qui prit dès lors sa responsabilité. Il dépensa toute sa vie et son énergie à protéger ce garçon qui comptait beaucoup à ses yeux. La manière dont il traitait affectueusement l’enfant, malgré ses 108 ans, laissait croire qui savait qu’il allait devenir un grand demain.

On rapporte dans les sources historiques que chaque les fois que Abdoul Moutallib prenait place sur un tapis dans un conseil des notables au cours d’une palabre, le petit Mouhammad (ç) préférait laisser ses jouets pour venir assister à la réunion. Il cherchait toujours à voulior s'asseoir à la première place, à côté de son grand-père. Ses oncles le lui défendaient, mais le grand-père disait toujours: « Laissez-le ; il se croit un grand homme, et j'espère bien qu'il en deviendra un ; il est si sage et si intelligent». (Ibn Hichâm p.108 ; Balâdhurî, I, p 143- Ibn al-Jauzî, Wafâ, p. 102, 120,130.).

Il était en effet bien sage, car jamais, l'assemblée n'eut à se plaindre d’un quelconque dérangement de sa part. Le grand-père l'aimait si bien qu’un jour, conformément aux dires des chroniqueurs,une disette s’installa dans la cité. Il invoqua Dieu afin que la pluie tombe. Et le demanda avec l’intercession de son petit fils, ses prières furent exaucées. (Suhailî.1, 179 ; Balldhuri, I, p146.).

A l'âge de sept ans, le prophète (ç) Mouhammad (ç) (ç) fut atteint d’un mal aux yeux. Les médecins réputés de la Mecque ne parvint à le guérir.

Abdoul Moutallib se rendit alors chez un moine chrétien, près de Ukâz, où on lui donna une prescription qui réussit très bien. (Halabî, Insân, I, 149.).

MORT DE ABDOUL MOUTALLIB ET LA TUTELLE D’ABOU TALIB


Le prophète (ç) Mouhammad (ç) (ç) était âgé de 8 ans lorsque son grand-père Abdoul Moutallib mourut, après avoir confié sa garde à son fils Abou Talib, son oncle paternel. Il lui recommanda surtout de prendre bien soin de lui et veiller de sorte que rien ne lui arrive. (Ibn Sa'd l/l, p 75; Tabari. I, 1123.). Malgré la condition décente et le nombre de personnes qu’il avait sous sa responsabilité, Abou Talib devint ainsi son 3ème tuteur et assura à bien son rôle. Le noble prophète (ç) (ç) restera sous sa garde jusqu'à l'âge adulte. Il aimait Le prophète (ç) (ç) plus que ses propres enfants même. Le choix d'Abou Talib comme tuteur de Mouhammad (ç) de préférence aux autres oncles résulte du fait qu’il possédait de grand qualités car il était né d’une même mère et d’un même père que le père de Mouhammad (ç) (ç).

Fatima Bint Asad, l’épouse d’Abou Talib a joué un grand rôle dans l’éducation du sceau des prophète (ç)s. Elle s’est beaucoup donnée la peine pour ce garçon qu’elle considérait comme son fils. Affectueuse, tendre, aimable, Fatima traitait Le futur messager de Dieu plus que ses propres enfants. Le prophète (ç) (ç) n’eut jamais oublié ce qu’elle fit pour lui à ce moment crucial de sa vie. Il avait le sentiment d’un fils vis-à-vis d’elle. Le prophète (ç) (ç) déclare à son sujet : «Lorsqu'elle mourut, je fus tellement affligé que quelqu'un me fit la remarque: -ش Envoyé de Dieu, pourquoi ressens-tu si douloureusement la mort d'une vieille femme ? Et je répondis: -Pourquoi pas ? Lorsque j'étais un enfant orphelin, elle préférait laisser ses enfants affamés pour me nourrir. Elle délaissait ses enfants pour me peigner; et elle était comme ma mère ». (Yaqoubî, II, 14 ; Suhailî, I, 112).

Chaque fois que le repas était servi, chez Abou Talib, tous les matins, ses nombreux enfants se ruaient sur l’assiette et le vidaient avant que Mouhammad (ç) n’y ait accès. Quand Abou Talib réalisa que son jeune neveu ne s’en sortait pas face à cette situation, il décida dès lors de le servir à part.(Ibn Sa'd, I/I,p 46 ; Maqrîzî, Imtâ, I, 7)

Etant donné qu’à l’époque n’existait aucune école à la Mecque, le prophète (ç) (ç) n’apprit à lire ni à écrire. Le jeunehomme avait plutôt trouver un boulot de berger auprès de quelqu’un. C’est ainsi qu’il gagnait quelques dirhams pour soutenir le piètre pouvoir d’achat de son oncle (Ibn Hichâm, p 106 ; Suhailî, I, 112 d'après Bukhârî, etc. ; Ibn Sa'd, I/i, p 80).

VOYAGE EN SYRIE ET PREDILECTION DU RABBIN CHRETIEN


Abou Talib entreprit un voyage de commerce en Syrie en compagnie de son petit neveu Mouhammad (ç) qui avait sollicité s’y rendre avec lui (il avait 8, 9, 12, ou 13 ans selon les avis partagés des historiens). Une fois arrivée à Bousrâ, au-delà de la Mer Morte entre Jérusalem et Damas, la caravane marqua un arrêt près d’un monastère pour que les voyageurs se reposent. Dans ce monastère vivait un rabbin chrétien au nom de Bouheirâ. C’était un grand savant qui avait des connaissances avancées sur les livres révélés. Il regarda de son couvent un groupe de voyageurs qui avaient capmé dans les alentours. Il fut surtout étonner du sage comportement de ces personnes, qu’on ne voyait pas chez les autres passants. Il les invita donc à prendre amicalement un repas avec lui dans sa modeste demeure. Cette invitation entre probablement dans le cadre d’un but pieux de prosélytisme. (Ibn Hichâm. p ll5-117).

Particulièrement, il avait observé des signes du prophète (ç) attendu sur le petit Mouhammad (ç) (ç). Après quelques instants, il s’entretint avec le garçon, puis annonça à son oncle la nouvelle de sa prochaine accession à la prophétie, tout en le conseillant de redoubler de surveillance sur lui contre les Juifs. Il est important de souligner certains points relati à cet événement :

- cet événement a été rapporté brièvement dans certaines sources et de manière plus explicite dans d’autres. Dans tous les cas, le sujet ne présente le moindre doute et de suspicion car le saint Coran, à travers de multiples versets, souligne la prédilection des autres prophète (ç)s sur la prophétie de Mouhammad (ç). De même, le saint Coran montre que les savants juifs et chrétiens étaient renseignés sur les signes d’identification du prophète (ç) attendu : « Et croyez à ce que J'ai fait descendre, en confirmation de ce qui était déjà avec vous; et ne soyez pas les premiers à le rejeter. Et n'échangez pas Mes révélations contre un vil prix. C'est Moi que vous devez craindre. Ne mêlez pas le faux à la vérité. Ne cachez pas sciemment la vérité » ; « Et quant leur vint d'Allah un Livre confirmant celui qu'ils avaient déjà, - alors qu'auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants, - quand donc leur vint cela même qu'ils reconnaissaient, ils refusèrent d'y croire.

Que la malédiction d'Allah soit sur les mécréants! » ; « Ceux à qui Nous avons donné le Livre, le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs enfants. Or une partie d'entre eux cache la vérité, alors qu'ils la savent! » (Sourate 2 Baqarah : 41, 42, 89, 146) ; « Ceux qui suivent le Messager, le prophète (ç) illettré qu'ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Thora et l'Evangile, le Messager qui leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux, ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui, Ceux-là seront les gagnants » (Sourate A’râf : 157) ; « Ceux à qui nous avons donné le Livre reconnaissent (le Messager Mouhammad (ç)) comme ils reconnaissent leurs propres enfants. Ceux qui font leur propre perte sont ceux qui ne croient pas » (Sourate An’âm : 20) ; « Et quand Jésus fils de Marie dit: ‹ô enfants d'Israël, Je suis vraiment le Messager d'Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à Moi, et annonciateur d'un Messager à venir après Moi, dont le nom sera ‹Ahmad›. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent: ‹C'est là une magie manifeste » (Sourate 61 Saf : 6).

- Certaines des informations que les gens du livre avaient sur le noble prophète (ç) (ç) concernaient sa vie personnelle et certains aspects de son potrait physique et moral tels que être orphelin, son enfance, son nom… Certaines informations concernent sa famille, sa tribu (comme être Arabe, le mariage avec une femme réputée…). Le plus grand des signes d’identification corporelle reste la marque de la prophétie entre ses deux épaules : « c’est le cachet de la prophétie ».

- Les prédilections de Bahîra ne concernaient pas seulement la vie de Mouhammad (ç), mais aussi dans la vie des autres membres de la caravane.

ALTERATION HISTORIQUE DES CHRETIENS


Certains orientalistes n’ont pas hésité de faire passer des altérations dans l’interprétation de cette rencontre du prophète (ç) avec le rabbin chrétien. Ils prétendent que Mouhammad (ç) eut reçu des enseignements sur la Thora et l’Evangile auprès de ce savant. Will Durant en parle rhétoriquement dans cette assertion : « … alors qu’il avait douze ans, Abou Talib fit un voyage avec lui dans une caravane. Ils s’arrêtèrent dans une cité près de Damas où Mouhammad (ç) rencontra un rabbin. Il n’est pas exclue qu’il ait reçu des enseignements de la religion juive et chrétienne auprès de ce dernière ». Pour répondre à ses allégations et à ses altérations historiques, nous dirons :

1- Tous les historiens sont d’avis que Mouhammad (ç) n’a jamais été à l’école. Par conséquent, il ne savait ni lire, encore moins écrire.

2- Comme nous l’avons déjà dit, son âge ne depassait pas treize ans.

3- L’espace de temps entre cette rencontre et la révélation est trop long.

4- La rencontre avec Bahîra n’eut pas duré longtemps et c’est le rabbin qui posait des questions auxquelles Mouhammad (ç) se contentait de répondre.

Comment croire qu’un adolescent analphabète peut au cours d’un entrevu apprendre tout sur la Thora et l’Evangile, pour après quarante ans plus tard présenter une législation si complète ?

5- Si le prophète (ç) (ç) avait appris quelque chose de Bahîra, pour après l’annoncer comme message de la par de Dieu, les Qorayshites allaient utiliser cet alibi pour la contre propagande qu’ils avaient lançaient contre lui des le début de sa mission. Aucune source historique n’en parle, pas même le saint Coran qui répondait aux blasphèmes des détracteurs de l’islam.

6- Si jamais il est vrai que le prophète (ç) (ç) ait tout appris chez le rabbin chrétien, pourquoi les gens qui étaient dans la caravane avec lui ne sont pas les premiers à en parler ?

7- Pourquoi les Chrétiens de Syrie n’eurent pas déclaré que Mouhammad (ç) eusse reçu sa formation chez eux ?

8- Pour que ces allégations soient fondées, il aurait fallu au moins que les enseignements du saint Coran soient semblables à ceux de la Thora et de l’Evangile. Même le dernier des ignorants sait que les enseignements du Coran et de la Bible sont le jour et la nuit. Le saint Coran montre les incongruités dans les bases des croyances juives et chrétiennes : « ô vous à qui on a donné le Livre, croyez à ce que Nous avons fait descendre, en confirmation de ce que vous aviez déjà, avant que Nous effacions des visages et les retournions sens devant derrière, ou que Nous les maudissions comme Nous avons maudit les gens du Sabbat. Car le commandement d'Allah est toujours exécuté » ; « N'as-tu pas vu ceux-là, à qui une partie du Livre a été donnée, ajouter foi à la magie (gibt) et au taghout, et dire en faveur de ceux qui ne croient pas: ‹Ceux-là sont mieux guidés (sur le chemin) que ceux qui ont cru› ? » ; « ô gens du Livre (Chrétiens et), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un messager d'Allah, Sa parole qu'il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allah et en ses messagers. et ne dites pas ‹Trois›. Cessez! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la Terre et Allah suffit comme protecteur » (Sourate 4 Nisâ’i : 47, 51, 171) ; « Ce sont, Certes, des mécréants ceux qui disent: ‹En vérité, Allah c'est le Messie, fils de Marie.› alors que le Messie a dit: ‹ô enfants d'Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur›. Quiconque associe à Allah (d'autres divinités) Allah Lui interdit le Paradis; et son refuge sera le Feu. et pour les injustes, pas de secoureurs! Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent: ‹En vérité, Allah est le troisième de trois.› alors qu'il n'y a de divinité qu'une divinité Unique! Et s'ils ne cessent de le dire, Certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d'entre eux » (Sourate 5 Mâ’ida : 72-73) ; « Les Juifs disent: ‹Uzayr est fils d'Allah› et les Chrétiens disent: ‹Le Christ est fils d'Allah›. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse! Comment s'écartent-ils (de la vérité)? » (Sourate Tawbâ : 30).

Un jour Oumar ibn Khatâb demanda au prophète (ç) (ç) la permission d’écrire des hadiths qu’ils suivaient des Juifs. Le messager de Dieu lui répondit : « Veux tu faire preuve d’opiniâtreté dans ta foi comme les Juifs et les Chrétiens ? Alors que je vous ai apporté la vraie religion pure et lumineuse. Si Moïse avait été là, je suis sûr il ne suivrait que la voie que j’ai tracé ». « ref2 112) Le prophète (ç) était tellement opposé à la législation des juifs (ref3, 112) (dont la grande partie vivait à Médine) que ceux-ci n’hésitèrent pas dire : « cet homme veut mettre en péril toute notre législation » (ref4,112). Parmi les chrétiens qui se sont servis de cet élément contre l’islam nous avons Constant Virgil Giorgio. Ce qu’il affirme contre l’islam sont des allégations injustifiées et inacceptables par les chrétiens eux-mêmes. Il écrit : « Ibn Shâm, un compilateur arabe écrit : Bahîra [ ?], contre toute attente n’était pas chrétien, mais sabéen. Il suivait un homme nommé Mani qui s’était fait prophète (ç) à l’époque des Sassanides et qui avait été crucifié au Kurdistan par le roi Bahrâm Sassanide en 276 après JC. Les suiveurs de Mani parmi lesquels Bahîra croyaient que Dieu n’appartenait pas à un seul peuple et était là pour tous le monde. Pour montrer qu’Il est le Dieu de tous, Il suscite selon sa volonté en chaque peuple un prophète (ç) parlant leur langue ».(re5, 112) Ibn Hishâm dont il parle n’est rien d’autre qu’Abdou Malik ibn Hishâm (213 hégire), l’auteur du célèbre livre Siratul Nabawiyya, une des importantes bases historiques de l’islam. Non seulement on ne trouve aucune trace faisant allusion à Mani, mais, cet homme conformément aux références historiques était chrétien, un peu juif aussi. Bref, on doute encore s’il était réellement chrétien. A présent, on se demande d’où il a sorti une pareille déclaration.

Rappelons qu’il n’y avait pas des Sabéens ou les Mages en Syrie. Le seul endroit où cette religion a fait ses jours reste l’Iran. Et reprenant le propos d’un savant, peut-être cette allégation (selon laquelle Bahîra serait sabéen) vise à montrer que l’islam est le reflet de la religion des Rois Mages. Une chose qui ne surprend plus d’ailleurs car on en a vu de différentes manières chez les Chrétiens ces derniers temps. Ils sont arrivés à un niveau où il importe peu pour eux que qui dit quoi contre l’islam. L’essentiel c’est l’utiliser pour chercher à enfoncer l’universalité de l’islam dans le doute. Ils savent très bien que les Mages se désignent du doigt de nos jours. L’islam demeure après des siècles la religion qui inquiète les meneurs du christianisme qui cherchent à ternir son image par tous les moyens.

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Le site des Imams Al Hassan et Al Houssein pour le patrimoine et la pensseé islamique.