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LA JEUNESSE DU PROPHETE MOUHAMMAD

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LA CHARTE DE FOUDHOUL


Le traité de « Foudhoûl » est le plus important traité jamais signé entre les Qorayshites. La genèse de cette charte part du fait qu’un homme de Bani Zoubeyd vint à la Mecque et vendit ses produits à un certain Asir ibn Wâ’il, un notable de Bani Sahm. Ce dernier prit la marchandise dans toutefois payer. Les tentatives de l’homme de Bani Zoubeyd pour obtenir son dû furent veines. N’oublions pas que seul le régime tribal faisait la loi à l’époque et chacun défendait les intérêts de sa tribu quel que soit le cas. Le pauvre calcula le moment de rassemblement des notables Qorayshites près de la Ka’ba pour aller clamer des vers mélancoliques pour exprimer sa douleur. Ayant suivit ses plaintes, les grands de Bani Hâshim, Bani Abdoul Moutallib, Bani Zouhra, Bani Tamim, Bani Hârith, sous la proposition de Zoubeyr ibn Abdoul Moutallib, siégèrent dans la maison d’Abdoullah ibn Joud’ân Theimi et s’accordèrent pour que nul ne soit plus opprimé dans la Mecque, peu importe s’il s’agit d’un autochtone, d’un étranger, d’un pauvre ou d’un riche ; puis ils se rendirent chez Asir pour percevoir le droit de l’étranger. Le prophète (ç) Mouhammad (ç) faisait partie des membres de cette réunion alors qu’il avait vingt ans seulement.

L’importance du rôle joué par le prophète (ç) à travers cette noble initiative témoignant son soutien au droit de l’homme dans une telle société apparaît dans le fait que les jeunes de cette époque étaient plutôt connus pour des buveurs et des fêtards qui n’avaient rien de la notion de justice et de d’assistance au opprimés. Ils s’en souvient plus tard en ces mots : « J’ai participé à l’élaboration d’une charte dans la maison d’Abdoullah ibn Joud’ân. Si à sa place on me donnait des chameaux rouges, je n’en serai pas fier. Et si il arrivait que l’honneur de renouveler cette expérience se présente à nouveau, je n’hésiterais pas à y assister ». (Ibn Hishâm, p142). Cette charte prit le nom de « Charte de Foudhoul » grâce à l’importance qu’elle présente par rapport à d’autres chartes. Cette attitude du noble prophète (ç) (ç) qui s’ajoute à d’autre faisait de lui un homme distingué à qui les gens confiaient leurs choses. C’est ainsi que Khadidja eut vent d’un telpersonnage

VOYAGE POUR LA SYRIE


Khadidja bint Khouweilid était une riche commerçante réputée dans la Mecque. Elle recrutait des gens pour accompagner sa grande caravane vers les marchés saisonniers. Elle leur donnait la responsabilité de gérer son capital moyennant un rémunération. Lorsque le prophète (ç) atteint vingt-cinq ans Abou Talib lui dit : «Je suis un homme sans fortune, les temps sont devenus si durs que nous n’arrivons pas à faire face à la misère. Nous n'avons ni biens matériels ni marchandises. Cette femme, Khadîja, envoie des hommes de ton peuple pour faire des affaires avec sa fortune et bientôt elle enverra une caravane commerciale vers la Syrie. Si seulement tu faisais partie de ses employés à qui elle confie la responsabilité de ses marchandises. D’une part, Khadidja était une femme qui appréciait le sens de la vérité, de la loyauté et de bonne conduite chez les hommes qu’elle recrutait. Et Mouhammad (ç) faisait partie de eux-là dont elle avait la nouvelle.

Elle envoya quelqu’un l’invité à être à son service : « Si tu prend la charge de conduire ma caravane, je te paierait plus cher que je ne paie les autres chargés de commerce. Je mettrai mon servant Meisara à ton service pour qu’il t’assiste ». Le prophète (ç) accepta cette proposition et partit pour la Syrie (qui englobait la Palestine, le Liban, la Jordanie et la Syrie actuelle) avec la caravane des Qorayshites en compagnie de Meisara. Il ramena plus de bénéfice que Khadidja eut réalisé par le passé à l’issue de ce voyage. (Ibn Hishâm, p199) Meisara témoigne avoir vu du prophète (ç) (ç) des choses miraculeuses. Une fois arrivé, le Messager de Dieu se reposa à l'ombre d'un arbre près de la hutte d'un moine. Le moine alla voir Meisara et lui demanda :

- Qui est cet homme à l'ombre de l'arbre ?

- C'est un homme de Qoraysh, une tribu qui vit près du sanctuaire de la Ka’ba, lui répondit Meisara.

- Seul un prophète (ç) se reposerait à l'ombre de cet arbre. Ce moine s'appelait Nestor (à ne pas confondre avec Bahîrâ qui est le moine que le Prophète (ç) avait rencontré lorsqu'il était plus jeune lors de son voyage avec son oncle Abou Tâlib). Le Messager de Dieu (ç) prospecta et vendit sa marchandise, puis, s’approvisionna en articles qui l'intéressaient avant de reprendre le chemin de retour avec Meisara. Il est rapporté que chaque fois que la chaleur s'accentuait, Meisara voyait deux anges faire de l'ombre avec leur ailes sur le prophète (ç) (ç) alors qu'il était sur sa monture. Lorsqu'il rentra à la Mecque et restitua à Khadidja ses biens, elle réalisa un profit double ou presque par rapport aux autres expéditions.

Meisara fut présent lorsqu’un petit malentendu éclata entre Mouhammad (ç) et un homme qui dit : « je veut que tu jures par Lata et Ouza afin que je te crois. Il répondit : Je n’ai jamais juré de toute ma vie par Lata et Ouza ». Meisara, dès son retour à la Mecque fit un rapport complet des miracles qu’il observa de Mouhammad (ç).

LE MARIAGE DU PROPHETE AVEC KHADIDJA


Khadîdja est la fille de Khilad ibn Asad ibn Qousay ibn Kilâb ibn Marrèh ibn Ka’b ibn Lo’i ibn Ghilâlb ibn Qahr ibn Malik ibn Nadhr ibn Kinâna. C’&tait une femme douée et pleine de noblesse. Surnommée « Sayyedatul Qoraysh », Khadidja avait en plus de sa beauté un aspect moral et social contraire à ce qu’on voyait à l’époque chez les autres femmes. Il se dit (ce qui reste à vérifier d’ailleurs) qu’elle s’est mariée deux fois et que ces deux moururent bien avant elle. (Ousdoul Ghâba d’ibn Asîr, t5, p434). Certains hommes Qorayshites tels Ouqbah ibn Abi Mou’ît, Abou Jahl et Abou Soufiyan essayèrent en vain de l’épouser.

D’autre part, lorsqu’on compare les arbres généalogiques de ces deux imminents personnages, on se rend compte qu’elles se croisent sur Qousey ibn Kilâb qui est l’ancêtre commun du foyer dans lequel le message du bouquet des religion monothéiste fut descendu. Les sources historiques témoignent que Abdoul Manâf et Abdoul Ouzâ, conformément à la chaîne des arbres généalogiques, étaient des frères, ce qui fait de Khadîdja (a.s) et le noble prophète (ç) (ç) deux cousins issue de la famille paternelle. Il est bien de rappeler que les liens de parenté le plus proche entre les deux ne tient qu’à une seule génération d’écart. Raison pour laquelle on considère Qousey ibn Kilâb comme le troisième ancêtre de Khadîdja. D’autre part, Qousey ibn Kilab est le quatrième ancêtre du Messager de Dieu. Si on s’en tient aux chroniques historiques, Nadhr ibn Kinâna est la première personne à qui le patronyme « Qouraysh » fut collé. Les historiens sont presque unanimes sur ce sujet et puisqu’aucune divergence de propos n’a pas été observée dans l’évocation de la descendance des deux personnages jusqu’à Adnân.

Khadidja voulait bien avoir Mouhammad (ç) comme époux. Mais il lui manquait comment procéder. Après avoir hésité pendant quelque temps, elle décida un jour de confier son secret à une amie, Noufaysa, et de lui demander de faire le nécessaire convenablement et discrètement. Noufaysa trouva un jour l'occasion de parler à Mouhammad (ç) (ç). Elle lui dit : « Tu es maintenant assez âgé ; tu es de bonne famille, et tu es réputé pour ton bon caractère, pourquoi donc ne songes-tu pas à te marier ?

Mouhammad (ç) (ç) s'excusa en disant qu'il n'avait pas les moyens d'entretenir une femme pour le moment.

Et elle de dire: Mais si tu en trouves une qui soit riche, belle et de bonne famille en même temps?

Tout étonné, il lui demanda: Qui peut-elle être ?

Noufaysa répondit: Khadidja !

Mouhammad (ç) (ç) reprit : Impossible qu'elle m'accepte : tous les riches de la cité lui ont demandé la main et elle n'a fait que refuser. Noufaysa le rassura : Si la proposition te plaît, confie-moi cette affaire, et je parlerai à notre amie commune.

Mouhammad (ç) (ç) comprit probablement qu'une telle confiance pouvait bien comporter une mission.

Elle fit venir le Messager de Dieu (ç) et lui dit : « Cousin, je suis bien disposée à ton égard étant donné nos liens de parenté, la place d'honneur que tu occupes parmi les tiens, ton honnêteté, la noblesse de ton caractère et la véridicité de ta parole»

Puis, elle lui proposa de l'épouser. Le Messager de Dieu (ç) demanda d’abord à consulter ses oncles qui ne trouvèrent pas d’objection. Ensuite, son oncle Hamza ibn Abdoul Moutallib l'accompagna chez Khuwaylid ibn Asad (le père de Khadidja) et demanda la main de Khadidja pour son neveu.

D’autres sources rapportent que c'est son oncle Abou Talib qui accompagna le Messager de Dieu et que c'est lui qui a fait le discours du mariage. Il y dit entre autres : « Mouhammad (ç) n'a pas d'égal parmi la jeunesse de Qoraysh tant sur le plan de la noblesse que du mérite et de la sagesse. Si du point de vue de la fortune il est modestement doté, la fortune telle l'ombre ne perdure jamais. Il désire épouser Khadidja et elle lui échange ce sentiment ». D'après Ibn Abbâs et Aicha c'est Amr Ibn Asad (l'oncle de Khadidja) qui accorda la main de Khadîja au Messager de Dieu car Khuwaylid avait péri dans la guerre des Fujjâr.

Ibn Hishâm dit : D'après nombre de savants, selon Abou Amr Al-Madanî, lorsque le Messager de Dieu (ç) eut 25 ans (21 ans ou encore 30 ans dans certaines sources historiques), il épousa Khadidja. Ibn Hishâm dit : Le Messager de Dieu lui offrit une dot de vingt jeunes chamelles. Khadidja fut ainsi la première épouse du Messager de Dieu. D'après Ibn Habib, ce fut 12 onces d'argent (soit 480 dirhams), et d'après un autre hadith du même auteur, 500 dirhams. Le premier enfant du Prophète (ç) (ç) fut un fils, Qâsim, mais il mourut alors qu'il commençait à peine à marcher. Qâsim naquit probablement en 27 avant l'Hégire.

L’un des faits qui mérite d’être évoqué est l’adoption de Zayd par le noble prophète (ç) (ç). En effet, Hakim ibn Hizâm, le cousin de Khadijda avait ramené de Syrie des esclaves dont l’un attira particulièrement l’attention de la noble femme qui venait de se marier. Parmi ses esclaves, il y avait un garçon de 8 ans répondant sous le nom de Zayd ibn Hârith. Fier de la visite dont sa cousine venait de l’honnorer, Hakim lui proposa de choisir parmi les esclaves l’un qui sera à son service. Khadidja choisit Zayd. Le prophète (ç) (ç) demanda à sa femme de lui donner Zayd. Elle le fit et le prophète (ç) le prit pour fils adoptif après l’avoir affranchi. Il le considérait comme un fils jusqu’à ce le saint Coran vienne interdire d’appeler Zayd fils du prophète (ç) après la révélation. Le père géniteur de Zayd ayant appris que son fils était en adoption chez le prophète (ç) (ç), il s’y rendit et souhaita le récupérer. Le prophète (ç) laissa le choix à l’enfant entre retourner avec son père ou rester près de lui.

L’enfant préféra rester près du prophète (ç). Il fut le 2ème homme à embrasser l’islam après Ali. Le prophète (ç) le maria tout d’abord à Oum Ayman (qui lui donna Oussama), puis à Zeynab bint Jahsh.

LA NAISSANCE D’ALI


La naissance d’Ali ibn Abou Talib demeure sans doute un événement historique sans équivalent à la Mecque. L’unique naissance qui s’est passée à l’intérieur de la Ka’ba 30 ans après l’événement de l’éléphant selon certains historiens (Sirat ul houlbiyya, t1, p139). Cette naissance dans la Ka’ba est l’un des points caractéristique de la grandeur irréfutable de ce personnage auprès des Arabes. Né d’un père de bonne famille comme Abou Talib et d’une noble mère telle que Fatima bint Asad, le prince des croyants Ali faisait déjà l’objet d’une attention particulière du noble prophète (ç) (ç).

LA RECONSTRUCTION DE LA KA’BA ET LE PLACEMENT DE LA PIERRE NOIRE


Mouhammad (ç) était réputé parmi les Qorayshites par sa loyauté, son honnêteté et sa rectitude. On le surnommait d’ailleurs « Mouhammad (ç) Amin » (c’est-à-dire le véridique). Mouhammad (ç) (ç) avait 35 ans lorsqu'un événement se produisit à la Mecque. Un jour alors qu’on parfumait la Ka’ba avec de l'encens, une étincelle drainée par le vent tomba sur les rideaux de toile autour du sanctuaire. Ce qui incendia le bâtiment. Lorsque les pluies vinrent, elles provoquèrent une inondation, et la construction affaiblie par le feu ne put résister.Les notables se réunirent pour préparer la reconstruction. Tout le monde fut d'accord pour demander aux habitants une contribution dans l’accomplissement de ce projet. Il fut décida également de n'accepter aucun don provenant de gains immoraux, comme usure, prostitution...

A la saison pluvieuse fut marquée par une tempête sur la mer, et un navire byzantin, portant des matériaux de construction de l'Egypte au Yémen, afin d'y bâtir une église, échoua en naufrage sur la côté du Chou'ayba, port de la Mecque. En apprenant la nouvelle, les Mecquois coururent au port, donnèrent l'hospitalité aux naufragés et renoncèrent aux douanes habituelles si les victimes consentaient à vendre ce qu'ils pourraient les aider à reconstruire la Ka’ba. Tout, y compris les planches du bateau fut sollicité. Ils achetèrent ainsi une certaine quantité de marbres, de fers et de bois. Parmi les naufragés, Bâqoûm, un charpentier égyptien, décida de s'installer à la Mecque pour donner un coup de main aux travaux.

La reconstruction exigeait que les ruines soient détruites. Les Mecquois par superstition hésitèrent longtemps avant d’approuver cette idée. Enfin un des notables de la cité s'avança. Tout en prononçant des prières, il donna le premier coup de pioche. Les autres attendirent quelques instants, puis ne voyant aucun mal tomber sur l’autre, ils se mirent eux aussitôt au travail de déblaiement. On arrêta la démolition au niveau de la fondation que le prophète (ç) Abraham (as) avait posée lors de la construction originelle ; bases faites de pierres vertes. On décida alors de rebâtir le sanctuaire sur l'ancien emplacement.

La Ka’ba était un cube, une chambre à quatre murs. Les matériaux rassemblés étant insuffisants pour ériger un bâtiment semblable à celui qui datait de l’époque d’Abraham (as), on décida de couvrir une partie et de laisser une autre sans toit. On décida d'augmenter la hauteur par rapport au bâtiment précédent. Placer la porte d'entrée de telle façon que l'accès exigeât une passerelle fut envisagé. Ce qui devait régénérer au fonctionnaire détenant la clé de la porte des revenus. Dans la partie sans toit, l'accès était libre, et on l'employait pour prêter des serments et autres actes solennels.

Lorsque les murs commencèrent à s'élever et que vint l'heure de placer « la Pierre noire » à sa place, éclata une grave querelle. En effet, Chacun des clans voulait avoir l'honneur de marquer l’histoire par le placement de la pierre. D'aucuns allèrent jusqu'à apporter un récipient plein de sang, et en jurant de ne jamais céder et étaient près prendre leurs épées pour se battre. Les travaux furent interrompus, jusqu'à ce qu'un vieux notable suggéra de soumettre le différend au sort et dit : « Laissons l’affaire à Dieu, et acceptons comme arbitre la première personne qui va viendra ici maintenant ». Allah voulut que ce fût Mouhammad (ç) (ç). On avait confiance en son honnêteté. Il fit apporter une étoffe, l'étendit par terre, puis plaça la pierre noire sur l'étoffe, et appela les représentants de toutes les tribus pour soulever l'étoffe ; puis il mit la pierre lui-même à l'endroit voulu. Tout le monde en fut satisfait.

D'après Jâbir ibn Abdoullah, alors que l'Envoyé d'Allah transportait avec Abbas des pierres pour la reconstruction de la Ka’ba, Abbas lui dit: « Pourquoi ne pas enlever ton pagne et le mettre sur tes épaules au-dessous des pierres? ». Le Prophète (ç) ôta son vêtement et le plaça sur ses épaules, mais il tomba bientôt évanoui; fixa ses yeux sur le ciel; puis se leva en s'écriant: « Mon pagne! Mon pagne ». Il le remit ensuite autour de ses reines. (Mouslim n°514)

La construction terminée, on la décora de statues et de fresques à l'intérieur comme à l'extérieur. On raconte que 360 idoles furent placées autour de la Ka’ba. L'édifice, érigé pour le Dieu unique, devint ainsi un panthéon. Cela dut donner beaucoup à réfléchir à ceux des habitants qui avaient une notion plus élevée de la religion, et qui virent les pratiques religieuses dégénérer en culte d'idolâtrie.

ALI DANS LA MAISON DU NOBLE PROPHETE


Une disette éclata à la Mecque quelques années avant la révélation. Abou Talib avec sa situation déjà précaire n’arrivait presque plus joindre les deux bout avec les enfants. Mouhammad (ç) suggéra à Abbas l’un de ses riches oncles d’aider Abou Talib des charges qu’il avait sur l’épaule en prenant chacun un enfant. Abbas approuva l’idée du prophète (ç) est tous deux se rendirent chez Abou Talib et discutèrent du sujet. Il ne trouva pas d’objection à être assister par les siens. Abbas choisit volontiers Ja’far et le messager pris Ali qu n’était qu’un petit garçon. Depuis ce temps, Ali est resté sous l’éducation du prophète (ç) jusqu’à la révélation et demeure le premier homme à avoir embrasser l’islam.(Sirat ul nabawiyya de Ibn Hishâm, t1, p262).

Cette prise en charge de Mouhammad (ç) se présent comme le désir d’essayer de compenser les efforts que son oncle Abou Talib fournit pour l’élever.

Son choix porté sur Ali se justifie par le fait qu’il voyait en celui-ci un garçon sage et doué. Il affirma d’ailleurs après : « j’ai choisi celui que Dieu a choisi pour moi ». Il l’aimait comme un fils et n’a jamais désisté un instant dans son éducation. Ibn Abbas, l’un des cousin du prophète (ç) (ç) dit : « Je demanda à mon père Abbas ibn Abdoul Moutallib : lequel des enfants du prophète (ç) faisait l’objet d’une affection particulière ? Ali ibn Abou Talib, répondit-il. J’ai demandé aux enfants du messager de Dieu. Il dit : le messager d’Allah aimait Ali plus que ses propres enfants. Depuis son enfance il ne se séparait de lui, sauf quand il voyageait pour les affaires de Khadidja. Nous n’avons vu aucun père voué de l’affection à son fils comme le prophète (ç) (ç) vouait de l’affection à Ali ». (Ibn Abi Hadid, t1, p15).

L’engouement avec laquelle il s’investit à former Ali (as) après la révélation pour la propagation de l’islam montre bien que le prophète (ç) (ç) se souciait déjà de l’islam après lui. Si un verset lui était révélé la nuit, il l’enseignait à Ali avant l’aube. Et s’il recevait la mission le jour, Ali s’en imprégnait avant le crépuscule. Il fut demandé à Ali (as) : « comment se fait-il que tu aies appris du prophète (ç) (ç) plus de hadiths que les reste des compagnons. Il répondit : - le prophète (ç) (ç) me répondait chaque fois que je lui demandait quelque chose. Et si je restais silencieux, il entreprenait de me citer un hadith ». (Souyouti, Tarikh ul Khoulafa, p 170). Imam Ali évoque cette étape de sa vie lors de son califat : « Vous [les compagnons du prophète (ç) (ç)] savez précisément mes rapports particuliers avec le prophète (ç). Vous savez bien qu’il me portait dans ses bras quand j’étais encore gamin. Il me serrait sur sa poitrine. Je dormais dans un même lit avec lui. Je sentais la présence permanente de son corps et son odeur. Il mettait la nourriture dans ma bouche. Tel un fils à la recherche de sa mère, je le suivais partout.

Il m’imprégnait chaque jour d’un aspect magnifique de son caractère et m’ordonnait de m’exercer à être ainsi. En dehors de moi, il ne voyait personne d’autre chaque année qu’il se rendait au mont Hirâ pour une retraite spirituelle… J’entendis les cris de Satan le jour où la révélation lui fut descendue. Je lui demandai d’om provenait ce cri ? Il me répondit qu’il venait de Satan en désespoir de ne plus être obéi comme auparavant.

Le prophète (ç) remarqua alors : donc tu entends ce que j’entend et vois ce que je vois, sauf que tu n’es pas prophète (ç) (ç), mais mon successeur. Tu es mon lieutenant et tu es avec le bien ».(La voie de l’éloquence, discours 192).

Quand bien même ces propos semblent être relatif aus retraites spirituelles du prophète (ç) (ç) après la révélation, l’histoire souligne que ces retraites spirituelles se situe avant la révélation. On peut toutefois dire que cet événement revient à l’époque avant le message et les cri de Satan fut le même le jour que la révélation (c’est-à-dire la descente des premiers versets du saint Coran). Ainsi Al avait dès l’enfance les capacité de vision et de perception abstraite. Nous tenons à rappeler que la prophètie de Mouhammad (ç) ne fut guère une chose soudaine car elle avait déjà été établi des la genèse et était mentionnée dans les livres saints d’avant. Parmi les signes précurseurs de la prophétie de Mouhammad (ç) nous avons les prétentions de certaines personnes qui se proclamaient prophète (ç). Parmi eux figurait Oumayya ibn Abî Salt dont la poésie parlait abondamment de Dieu et des qualités qui lui sont dues au point que le Messager dit : « Il a fallu peu que Oumayya embrasse l'islam ». Amr ibn Rashîd rapporte de la son père : « Un jour, j'allai voir le Messager de Dieu (ç).

Il me dit : « Connais-tu quelque chose de la poésie d'Oumayya ibn Abî Salt ? »

- Oui, répondis-je.

- Récite m’en quelques vers, dit-il. Alors, je récitai un vers. Puis, il me demanda de poursuivre si bien que je lui récitai cent vers. ».

Les témoignages du saint Coran montrent que les juifs aussi étaient dans l'attente du nouveau Prophète (ç). En effet leur mouvement migratoire étaient fonction des données que leur livre saint indiquait sur le lieu où sortira ce prophète (ç) : Allah dit : « {Et quant leur vint d'Allah un Livre confirmant celui qu'ils avaient déjà, - alors qu'auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants, - quand donc leur vint cela même qu'ils reconnaissaient, ils refusèrent d'y croire.} (Sourate 2 BAqarah/89).

Safiya déclare : «J'étais la favorite de mon père et de mon oncle Yâsir. Chaque dois que j'étais en compagnie de l'un de leurs enfants, ils me portaient dans leurs bras. Quand le Messager d'Allah arriva à Médine, mon père et mon oncle allèrent le voir très tôt un bon matin, entre l'aube et le lever du soleil. Ils revinrent bien plus tard dans la soirée, complètement usés et déprimés. Ils rentraient d'un pas lourd et lent. Je leur souris comme toujours, mais ni l'un ni l'autre ne fit attention à moi parce qu'ils étaient si misérables et abattus. J'ai entendu Abou Yâsir demander à mon père :

- Est-ce vraiment lui le prophète (ç) (ç) ?

- Oui c'est bien lui.

- L'as-tu reconnu ? En es-tu sûr et certain ?

- Oui ! Je l'ai très bien reconnu.

- Quelles sont tes impressions à son égard ?

- De l'a haine! De la haine à jamais ».

La Volonté divine ignora tous ces prétentieux parmi les poètes et autres orateurs et confia le grand dépôt à un homme contre nul attente: « Tu n'espérais nullement que le Livre te soit révélé. Ceci n'a été que par une miséricorde de ton Seigneur. Ne sois donc jamais un soutien pour les infidèles » (Sourate 28 Qasas : 86)

Avant que la Révélation n'ait lieu, des signes annonciateurs étaient montrés au futur Prophète (ç) de l'islam (ç) quand il n’avait que quarante ans environ. Parmi les témoignages les plus impressionnants qui ont annoncé la future mission prophétique, on note d’après Tirmidhî et Ad-dârimî et Hâkim : « Ali ibn Abi Talib (as) dit : « J'avais l'habitude d'accompagner le Prophète (ç) - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - partout où il allait à la Mecque. Un jour, nous partîmes dans l'une des régions de la Mecque et chaque fois que nous passions près d'un arbre ou d'un rocher, ils saluaient le Prophète (ç) en disant : « Que le salut soit sur toi, Prophète (ç) de Dieu ». Les savants affirment que ces évènements avaient lieu au début de la mission prophétique. Ceci, en guise d'appui et pour lui prouver que la création lui obéira et que son appel sera écouté partout.

Tout songe que faisait le Prophète (ç) (ç), de jour ou de nuit, se concrétisait, comme le témoigne ce récit de Zouhry, Orwra, le neveu d’Aicha qui dit : « Le Message du prophète (ç) (ç) d'Allah débuta par des songes réels. Tous les rêves qu’il faisait se révélait toujours au grand jour [...] ».

Le Prophète (ç) (ç) prit l'habitude de se retirer de la cité pour méditer solitairement. Rien ne lui plaisait plus que d'être seul. Il (ç) choisit pour ses retraites spirituelles une grotte de la montagne de Hirâ, qui surplombe la Mecque. Il désirait ainsi se purifier en s’éloignant de cette atmosphère polythéiste d'idolâtrie et de pratiques futiles qu’il voyait autour de lui.

Cette grotte se situe sur les hauteurs du mont Hirâ, au sommet du Mont Nûr (littéralement : Lumière). Situé à un kilomètre à peine de l'emplacement de la maison de Mouhammad (ç) (ç), le Mont Nûr présente un aspect plutôt très singulier ; on l'aperçoit d'ailleurs de très loin parmi les nombreuses montagnes qui l'entourent. La grotte de Hirâ est construite avec des rochers éboulés et entassés, qui en forment trois côtés ainsi que la voûte.

Elle est assez haute pour permettre à un homme de rester debout, sans se heurter à la voûte. Elle est assez vaste pour qu'on puisse s'y coucher. Sa cavité s’étire vers la Ka’ba. Le rocher est assez plat au sol pour permettre d’y étendre des draps pour y faire une couchette convenable. L'entrée est constituée d’une petite ouverture placée assez haut, et qui oblige à monter plusieurs marches, faites de rochers, avant d'y accéder. Il passait tout le mois de Ramadân cahaque année dans cette même grotte, en méditation et en vie ascétique. De temps en temps, sa femme envoyait Ali (as) lui apporter des provisions. Il arrivait aussi que des voyageurs égarés jouissent de son hospitalité et partagent avec lui ses maigres provisions. Quand il rentrait de cette retraite, il se rendait d'abord à la Ka’ba, pour y faire les 7 circonspections rituelles avant de rejoindre son domicile.

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