L'imâm 'Alî (p), l'école des générations
Le premier sermon
'Alî (p), élevé par le Messager de Dieu (P)
Au treizième jour de ce mois de rajab, 'Alî (p) est né à l'intérieur de la Ka'ba. Personne avant lui et après lui n'a jamais vu le jour dans cet endroit. C'est un honneur que Dieu, que Son nom soit béni, a donné à 'Alî (p) mais aussi à la Ka'ba qui a été choisie pour accueillir ce nouveau-né.
Al-Allûssî, qui est un savant sunnite, a dit à ce propos "La naissance du Prince, que Dieu honore sa face, à l'intérieur de la Maison est une chose très connue dans le monde et reconnue dans les livres des deux parties, les Sunnites et les Chiites". De son côté, 'Abdulbâqî a dit :
Tu es l'Eminent (littéralement, 'Alî) qui a occupé une haute place au-dessus des hauteurs !
Tu es né au milieu de la Mecque, à l'intérieur de la Maison !
'Alî (p) vivait dans la Maison de Dieu. Dieu, cela va de soi, n'a pas une maison à la manière des hommes. La maison de Dieu est la maison à partir de laquelle s'élève le culte que l'homme voue à Dieu, ainsi que ses invocations et ses implorations. Elle est l'endroit à partir duquel l'âme de l'homme prend son chemin vers Dieu. Dès ses premières prises de conscience, 'Alî (p) était une personne qui aimait Dieu et que Dieu aimait. Lors de la bataille de Khaybar, le Prophète (P) a dit : "Demain, je donnerai l'étendard à une homme qui aime Dieu et qui est aimé de Dieu".
'Alî (p) s'adressait avec humilité à son Seigneur et L'invoquait en ces termes : "Comment Tu me tortures alors que ton amour remplit mon cœur ?".
Nous lisons dans l'invocation dite de Kumayl : "Suppose, ô mon Seigneur, que je supporterai ton châtiment, mais comment supporterai-je le fait de me séparer de Toi ? Suppose que je supporterai la chaleur de Ton Feu, mais comment supporterai-je le fait de ne pas regarder Ta Gloire ?". Si tu m'enverras au Feu, cela signifie que je serai séparé de Toi. Mais je ne supporte pas le fait d'être séparé de Toi, car mon cœur est avec Toi, ma raison est avec Toi, mes sentiments sont avec Toi et ma vie est avec Toi. Seigneur ! Toute ma conduite est fondée sur le fait que je sais que Tu es Dieu et qu'il n'existe d'autres divinités en dehors de Toi.
Les vertus de 'Alî (p)
L'histoire nous fait savoir que l'un des compagnons de 'Alî (p), à savoir Dhirâr Ibn Dhamra, a rejoint Mu'âwiya après la mort en martyr de 'Alî (p).
Un jour Mu'âwiya lui a dit : "Décris-moi 'Alî". L'homme s'est refusé tout d'abord mais, obligé de la faire par Mu'âwiya, il a fini par dire :
"Comme le fait de le décrire est incontournable, par Dieu, il était très clairvoyant et possédait d'immenses capacités. Sa parole était décisive et son jugement juste. Sa parole est véridique et dans son jugement, il s'attache à la justice et au droit. La science jaillissait de tout son être et la sagesse fusait de toute son âme.
Il se sentait mal à l'aise face à ce monde-ci et ses plaisirs et se montrait satisfait avec la nuit et sa solitude. Il ne s'intéressait pas à la vie de ce bas-monde. Cette vie ne l'attirait pas, car il était complètement attiré par l'Autre monde et par Dieu. Il préférait la nuit car son calme lui permettait de prier et de s'adresser à son Seigneur. Ses larmes étaient abondantes. Il pleurait et ses larmes couvraient son visage. Il se plongeait longuement dans ses pensées.
Il avait la pensée occupée et les idées ouvertes à l'univers tout entier, à la vie toute entière et à toute la responsabilité, car tout en lui était ouvert à la connaissance de Dieu et à la responsabilité de l'homme devant Dieu. Il tournait ses doigts en pensant et il parlait à soi-même. Il s'adressait à soi-même pour s'étudier et pour demander à son âme de lui rendre des comptes sur tous les détails de sa vie. Il n'était pas comme ceux qui s'oubliaient à force de contacter les gens. Les vêtements et les aliments durs lui plaisaient.
Parmi nous, il était comme l'un de nous. Il ne voulait pas être traité comme calife et que ses sujets soient traités comme des simples auxiliaires. Il nous rapprochait de lui quand nous nous rendions chez lui et nous répondait quand nous l'interrogions. Il s'exécutait lorsque nous l'appelions et nous apprenait lorsque nous cherchions à apprendre auprès de lui. Bien qu'il nous rapprochait de lui, par Dieu, nous n'osions pas lui adresser la parole tellement il était majestueux. Sa personnalité était majestueuse et il s'imposait là où il se trouvait.
Lorsqu'il souriait, il montrait des dents telles des perles bien rangées. Il vouait un grand respect aux personnes pieuses, et il rapprochait les pauvres. Les puissants n'espéraient point trouver chez lui de l'injustice à exploiter, et les faibles ne désespéraient point de sa justice. Je témoigne que je l'ai vu, dans certaines de ses postures, au milieu de la nuit, alors qu'il se tenait debout dans son lieu de prière tout en tenant comme pour l'arracher, sa barbe de sa main, tout en gémissant comme quelqu'un qui est mordu par un serpent, tout en pleurant comme un affligé et tout en disant : " O la vie de ce monde-ci ! Eloigne-toi de moi. Est-ce moi que tu tentes de séduire ? Est-ce moi que tu désires ? Que je n'ai pas besoin de toi ; ce que tu tentes est irréalisable. Va donc séduire d'autres. Je t'ai répudiée par trois fois sans possibilité d'arrangement. Vie !
Tu es courte ; tu as peu d'importance et ce qu'on peut espérer de toi est ridicule. Les provisions sont chétives, le chemin est long, le voyage est interminable et l'endroit où nous irons est d'une gravité immense ". On dit que Mu'âwiya a pleuré en entendant ces propos de Dhirâr et s'est mis à essuyer ses larmes de ses manches. Toute l'assistance a également pleuré. Mu'âwiya a fini par dire : "Que la miséricorde de Dieu soit sur Abû al-Hassan et, s'adressant à Dhirâr, il lui a dit : "As-tu été triste pour sa mort ?". Et Dhirâr de répondre : "J'étais triste comme une mère qu'on égorge son enfant dans son sein, une mère dont les larmes ne s'épuisent pas et la tristesse ne se calme point".
Ahmad ibn Hanbal, l'imâm de l'école hanbalite, a dit : "On n'a jamais noté chez les Compagnons du Prophète (P) des belles vertus de la taille de celles de 'Alî Ibn Abû Tâlib". On a dit aussi : "Que puis-je dire au sujet d'un homme que ses partisans n'osaient parler de ses vertus, par peur, et ses ennemis ne l'évoquaient pas, par envie. Pourtant, ses vertus connus remplissent le monde".
Voilà ce qu'était 'Alî (p) qui s'est élevé grâce à Dieu car il a tout donné à Dieu sans rien laisser pour lui-même. Cela est exprimé par le Noble Verset qui a été révélé à son sujet, la nuit de la Grotte lorsque, pour lui permettre de se sauver, il a passé la nuit dans le lit du Messager de Dieu. Ce Verset dit : ((Il en est un, parmi les hommes, qui s'est vendu lui-même pour satisfaire à Dieu)) (Coran II, 207). 'Alî (p) s'est vendu pour satisfaire à Dieu. Il Lui a vendu sa raison, son cœur, ses sentiments et sa vie. 'Alî (p) était du côté de la vérité car Dieu est la Vérité et la Vérité était du côté de 'Alî (p), elle le suivait là où il se dirigeait.
La maison du Messager de Dieu (p)… La couveuse de 'Alî (p)
Parmi les signes distinctifs de 'Alî (p), on note le fait qu'il a été élevé dans le giron du Messager de Dieu (P). Son père Abû Tâlib avait une famille nombreuse et ne possédait pas assez d'argent. L'un de ses frères a pris en charge l'un de ses enfants alors que le Messager de Dieu (p) a pris 'Alî chez lui dans sa maison. Certaines traditions notent qu'il avait alors deux ans. 'Alî (p) a donc été élevé dans le giron du Prophète (P).
Il a été éduqué d'une éducation provenant du Prophète (P). Il a assimilé ses moralités, il a été guidé par lui, il a pris pour exemples ses paroles et ses actes et il a passé toute sa vie auprès de lui. L'Imâm 'Alî (p) en parle lui-même en disant : 'vous savez bien que je suis un proche parent du Messager de Dieu et qu'il me donnait auprès de lui une place distinguée. Il m'a mis dans son giron alors que j'étais nouveau-né, comme le fait une mère avec son enfant. Il me faisait dormir dans son lit où je touchais son corps et je humais son parfum. Il mâchait la nourriture avant de me la mettre dans la bouche.
Il n'a jamais trouvé à mon compte un mensonge dans mes parole ou une stupidité dans mes actions. Dieu avait chargé le plus Grand parmi Ses anges de l'accompagner et de le guider, jour et nuit, sur la voie des bonnes œuvres et des grandes moralités. C'est donc Dieu qui a éduqué le Prophète (P). Je le suivais comme le petit chameau qui suit sa mère. Ce qui veut dire qu'en éduquant le Prophète (P), l'ange éduquait 'Alî (p) également. Chaque jour, il m'apprenait l'un de ses bons caractères, et m'ordonnait de le suivre et de l'imiter. Il se retirait chaque année à Hirâ' et, comme je l'accompagnais, je le voyais et personne en dehors de moi ne le voyait. Il n'y avait aucune maison dont tous les habitants étaient musulmans en dehors de celle du Messager de Dieu et de Khadîja ; moi j'en étais le troisième. Je voyais la lumière de la révélation et je humais le parfum de la prophétie".
Le prestige de ne pas adorer une idole
On note, parmi les prestiges de 'Alî (p), son ancienneté en Islam et le fait de ne s'être jamais prosterné devant une idole. C'est pour cette raison que les Musulmans sunnites disent, lorsqu'ils parlent de 'Alî (p), "Dieu a honoré son visage". Cette expression est d'une grande valeur car elle se réfère au prestige donné par Dieu à 'Alî en lui offrant la faveur de ne pas se prosterner devant une idole. Ibn Abû al-Hadîd dit à ce propos : "Que puis-je dire au sujet d'un homme qui a devancé les autres par son adhésion à la guidance, un homme qui a cru en Dieu et qui L'a adoré, à une époque où tous les vivants adoraient des pierres et niaient le Créateur. Il n'a été devancé que par celui qui a devancé tout le monde par l'attachement au bien, que par Muhammad, le Messager de Dieu (P)".
Passer la nuit dans le lit du Messager de Dieu
Parmi ces autres vertus, on note également la nuit de l'hégire, cette nuit qu'il a passée dans le lit du Prophète (P) pour le protéger en s'exposant à la mort à sa place. Le prophète (P) l'avait mis au courant du danger, mais apprenant que le Prophète (P) arrivera à se sauver, 'Alî (p) lui a dit : "Va et sois dans le vrai et la guidance. Quant à moi, je ne fait pas de différence entre la mort sur laquelle je tombe et la mort qui tombe sur moi !". Parmi ces autres vertus, on note également le fait que, la nuit de l'Hégire, le Prophète (P) l'a chargé de le remplacer pour rendre ses dépôts, rembourser et accompagner les Fawâtim à Médine.
Le Prophète (P) n'a pas jugé quelqu'un d'autre aussi fidèle pour remplir une telle tâche car il savait combien il était compétent et courageux. 'Alî (p) a bien rempli sa tâche. On note à son compte un autre mérite, à savoir lorsqu'il a été choisi par le Prophète (P) pour être son frère lorsqu'il a fraternisé entre les Emigrants (Muhâjirûn) et les Partisans (Ansar). Il lui a dit à l'occasion : "Tu es mon frère dans ce monde-ci et dans l'Autre monde". Il a ainsi représenté la fraternité le plus sincère et la plus profonde.
'Alî (p), le héros de la paix et de la guerre
'Alî (p) était le héros de l'Islam dans les guerres des Musulmans. La moitié des polythéistes tués dans la bataille de Badr l'ont été par lui, et tous les autres Musulmans ont participé à tuer l'autre moitié. Il était le héros de la bataille de 'Uhud et de la batailles des Factions. Dans cette dernière bataille, les polythéistes et leurs alliés avaient attaqué Médine en vue d'y liquider l'Islam. 'Amr Ibn 'Abd Widd s'est présenté et s'est mis à marcher face aux Musulmans pour les braver.
Et le Prophète (P) appelait les Musulmans en leur disant : "Je garantis le Paradis à celui qui lutte contre 'Amr''. Il a répété cet appel par trois fois et, chaque fois, personne n'a répondu en dehors de 'Alî (p). Alors le Prophète (P) lui a donné l'autorisation de se battre puis, levant ses bras vers le ciel, il a invoqué Dieu en disant : "Seigneur ! Ne me laisse pas seul, Tu es le meilleur des héritiers!". Puis il a dit : "Toute la foi entre en lutte avec toute la mécréance!". L'Islam s'est incarné ainsi dans 'Alî (p). Sa victoire sur 'Amr a donc été une victoire de l'Islam. Et la mécréance s'est incarné ainsi dans 'Amr, et sa victoire possible aurait été considérée comme une victoire de la mécréance.
'Alî (p) a fini par tuer 'Amr. Il a reçu la médaille de la part du Prophète (P) qui ((ne tient langage de passion, car ce n'est qu'une révélation qui lui est révélée)) (Coran LIII, 3-4) a alors dit : "Le coup de 'Alî, dans la bataille du Fossé, équivaut à l'adoration des hommes et des djinns". 'Alî (p) était également le héros de la bataille de Khaybar. Il y a emporté la victoire par la grâce de Dieu. Juste avant, le Prophète (P) avait envoyé des chefs, mais chaque fois ils retournaient en échangeant avec leurs soldats des accusations de lâcheté. 'Alî (p) y avait défoncé la portail en la déracinant. Il disait à ce propos : "Par Dieu ! Je n'ai pas arraché la porte de Khaybar par ma propre force physique mais par la force divine".
'Alî (p) était le héros de l'Islam dans toutes les guerres du Messager de Dieu (P). Il l'accompagnait jour et nuit et le prophète lui parlait de touts les révélations qu'il recevait. 'Ali (p) disait à ce propos : "Interrogez-moi avant de me perdre. Il n'y a aucun Verset que je ne connais pas s'il est révélé dans une plaine ou sur une montagne, pendant le jour ou pendant la nuit".
Le Prophète (P) faisait connaître aux gens ce qu'est la place de 'Alî (p) sur tous les plans. On note, parmi ses paroles à ce propos : "Je suis la cité de la science, 'Alî en est la porte". "Celui qui me considère comme son maître doit considérer 'Alî comme son maître". "'Alî est avec le Coran, et le Coran est avec 'Alî. Ils ne se sépareront avant de me rejoindre près du Bassin". "Celui qui aimerait voir Adam et sa science, Noé et sa piété, Abraham et son indulgence, Moïse et sa majesté, Jésus et sa dévotion, n'a qu'à regarder 'Alî Ibn Abû Tâlib". Lorsque le Prophète (P) a donné Fâtima az-Zahrâ' (p) en mariage à 'Alî (p), il lui a dit : "Dieu t'a donné Fâtima en mariage au ciel avant que je te la donne dans ce monde. Si 'Alî n'existait pas Fâtima n'aurait pas eu d'équivalent".
Le jihâd de 'Alî (p)
'Alî (p) a vécu pour Dieu et pour l'Islam. Aucun, parmi les Compagnons du Prophète (P) ne pouvait se comparer à lui et, par conséquent, le devancer.
A la question posée à al-Khalîl Ibn Ahmad al-Farâhîdî sur les raisons pour lesquelles il a considéré 'Alî (p) comme supérieur, il a donné la réponse suivante : "Le fait que tous avaient besoin de lui alors qu'il n'avait pas besoin d'eux est une preuve sur le fait qu'il est l'Imâm de tous". Il s'adressait à Dieu et Lui confiait la raison pour laquelle il a revendiqué le califat en disant : "Seigneur!
Tu sais que ce que nous avons fait n'était pas par concurrence pour le pouvoir, ni pour nous approprier des frivolités parmi les choses futiles de ce monde, mais c'était pour faire revivre Ta vrai religion et pour faire triompher les bonnes actions sur la terre. Pour assurer la sécurité pour les opprimés parmi Tes serviteurs et pour mettre en application Tes enseignements oubliés. Seigneur! Je suis le premier à avoir entendu et obéi. Personne, en dehors du Prophète (P) n'a fait la prière avant moi".
'Alî (p) s'est adressé aux Musulmans que les discordes s'agitaient dans leurs sociétés pour leur dire : "Sois dans la discorde comme le petit d'une chamelle laitière : Il n'est pas assez fort pour qu'on le monte et il n'a pas de mamelles pour qu'on le trait". Il disait : "Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement". Sa cause n'était pas une cause personnelle mais la cause de l'Islam.
Dans l'un de ses discours au sujet du fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal, 'Alî (p) a dit : "Les bonnes œuvres et le jihâd pour la cause de Dieu ne sont en rien comparables au fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal. Ils sont semblables à un souffle dans une mer agitée. Le fait de conseiller le bien et de déconseiller le mal ne rapproche pas la mort et ne diminue pas les revenus. Ce qui vaut mieux que tout cela est une parole de justice devant un imâm tyrannique". Il a dit "Garde-toi d'être vu par Dieu en commettant un péché qu'Il t'avait interdit de commettre, et de na pas être vu par Dieu au moment où il te faut Lui obéir. Cela te rangera parmi les perdants. Si tu te sens fort, sois-le pour obéir à Dieu. Si tu te sens faible, soit-le pour ne pas Lui désobéir".
Interrogé au sujet du bien, 'Alî (p) a répondu : "Le bien ce n'est pas de voir tes biens et ta progéniture augmenter. Le bien est de voir augmenter ta science et ton indulgence, c'est de devancerles autres par l'adoration de ton seigneur. Si tu fias de bonnes œuvres, tu dois glorifier Dieu; si tu fais de mauvaises œuvres, tu dois demander pardon à Dieu. Le bien dans ce monde-ci n'appartient qu'à deux hommes : Un homme qui a commis des péchés et qui se hâte de se repentir et un homme qui se hâte de faire du bien".
'Alî (p), l'école des générations
'Alî (p) est toujours avec nous. Ses leçons, ses idées et son attachement à son Seigneur sont toujours avec nous. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons qu'aimer 'Alî (p). 'Alî (p) se situe au-dessus de l'amour. Nous ne pouvons que nous incliner devant son infaillibilité car il se situe aux plus hauts degrés de l'infaillibilité, lui qui a rendu infaillibles son âme, sa pensée et toute sa vie. Sa vie toute entière étaient consacrée à la pensée, au jihâd et à l'obéissance à Dieu.
Je souffre pleinement car beaucoup de monde, y des savants religieux, m'accuse à tort et avec toute leur haine, de ne pas croire à l'infaillibilité de 'Alî (p). Y a-t-il un homme doué de raison, un homme qui respecte sa pensée et qui comprend 'Alî (p), qui pourrait prétendre que 'Alî (p) n'est pas infaillible ? Je l'ai dit à maintes reprises : S'il existait quelque chose de supérieur à l'infaillibilité, ce serait 'Alî (p). Mais Dieu a déposé Son sceau sur leurs cœurs, ils ont trouvé licite de mentir et ils ont déplacé les mots de leurs vraies places.
J'invoque Dieu pour Qu'Il les dirige vers le droit chemin. Je suis éprouvé comme l'était 'Alî (p) par ceux qui mentent et qui déplacent les mots de leurs vrais places. Mais je dirais à Dieu ce qu'a dit le Prophète (P) : "Je m'en fiche, pourvu que Tu n'es pas en courroux contre moi".
Le second sermon
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Serviteurs de Dieu ! Craignez Dieu !
Préludes à l'implantation des Palestiniens
En Palestine occupée, l'ennemi israélien poursuit son vol systématique de la terre palestinienne. Il poursuit son invasion sauvage de colonisation sur le reste de cette terre en Cisjordanie. Cela met davantage au clair les buts lointains de l'ennemi, ces buts qui consistent à diviser la Cisjordanie en deux parties au moyen d'une zone de colonisation qui déclare la fin avant sa naissance de l'Etat palestinien.
Cela se passe à un moment où le Premier ministre de l'entité israélienne ennemie écoute d'avantage d'applaudissements de la part des Américains et des Européens rien que parce qu'il a prononcé quelques mots au sujet d'une chose qu'il a appelée l'Etat palestinien. Il est plutôt clair que l'ennemi cherche à travers ces manœuvres à liquider l'idée de l'Etat palestinien effectivement et sur le terrain.
Dans le même contexte, se poursuit la ruée des émissaires américains vers la région dans le but de préparer le climat à l'implantation des Palestiniens en dehors de la Palestine et d'amorcer les négociations qui pourraient commencer une fois qu'Israël terminera son projet visant à liquider l'Etat palestinien. Cela met au clair le plan américain et israélien en tant que plan visant à réconcilier les Arabes avec leur ennemi et à normaliser les relations entre les deux parties, après l'écartement du peuple palestinien hors de la scène et sa dispersion officiellement cette fois, après sa dispersion par la force qui a été provoquée par les massacres commis par l'ennemi il y a plus de soixante ans.
Entre-temps, nous écoutons les communiqués qui sortent des rencontres de dialogue entre les deux mouvements, la Fatah et Hamas. Nous écoutons également des directives arabes claires et définitives insistant sur le fait que les Palestiniens devraient sincèrement clore leur dialogue dans les quelques jours à venir. Nous constatons que le programme arabe concernant le dialogue interpalestinien est presque une copie conforme du programme occidental qui attend des Palestiniens de s'unir formellement pour la signature finale dans la cérémonie de la grande solution qui verra les Arabes et beaucoup de pays musulmans crier fort : Les intéressés par la cause ont eux-mêmes signé. Nous reste-t-il autre chose que de signer?
La résistance palestinienne appelée à confronter le danger Nous mettons en garde les Palestiniens, en général, et les factions de la résistance et l'Intifada, en particulier, et leur disons que ce qui se prépare actuellement est beaucoup plus dangereux que ce qui s'est passé à "Oslo" ou dans les accords précédents signés par les Arabes avec l'ennemi israélien.
Les Palestiniens devraient faire face à la position internationale et arabe avec beaucoup de rigueur, avec une suivie politique très attentive et avec une fermeté stratégique dans la ligne de la confrontation sur tous les fronts jihâdiques et politiques. Tout en insistant sur la nécessité de l'unité palestinienne intérieure, nous mettons l'accent sur l'importance pour cette unité de se mouvoir dans le sens de la poursuite de la résistance, dans le sens de préserver la cause palestinienne sans la moindre concession.
De leur côté, les peuples arabes et islamiques devraient se ranger aux côtés du peuple palestiniens et de ses factions combattantes. Ils devraient les soutenir de toutes les énergies et de toutes les potentialités pour que ses efforts sur la voie de la libération ne soient pas perdus en victime des concessions arabes, de la persistance internationale et de l'abandon de la part des parties islamiques concernées par la cause et responsables de la perte de al-Qods et de ses alentours.
Pour une construction nationale de l'Iraq
Non loin de la Palestine, nous observons le retrait de l'occupant américain hors des villes iraquiennes sous la pression de la résistance, d'une part, et de l'insistance du peuple iraquien à ne pas reconnaître l'occupation, d'autre part, ainsi que de son refus de lui assurer aucune occasion pour perpétuer son hégémonie, chose que les pouvoirs politiques iraquiens ont tenu à affirmer. Pourtant, nous disons au peuple iraquien sous toutes ses catégories et constituantes, ce peuple qui a prouvé au monde qu'il est un peuple épris de liberté et de libération, un peuple qui refuse l'occupation sous toutes ses formes, nous lui disons qu'il devrait être conscient et attentif face au plan politique actuel et à la phase difficile et critique à venir.
La raison est que nous constatons l'existence d'un lien déterminé entre l'escalade des attaques sauvages qui ont visé les civils iraquiens de Kirkuk au villes du Sud, en passant par la capitale, et la tendance de l'ennemi à rester plus longtemps en Iraq, ce qui a été exprimé par plus d'un responsable américain parmi ceux qui ont parlé franchement de la possibilité de rester en Iraq durant les dix années à venir.
C'est pour cette raison que j'appelle le peuple iraquien et sa noble résistance, d'une part, et le pouvoir politique officiel iraquien, d'autre part, à traquer l'occupation au niveau de tous les détails et à ne pas lui permettre de profiter de toute situation politique ou sécuritaire qui pourrait lui servir de prétexte. Je demande avec insistance à tous les Iraquiens, à tous les Musulmans sunnites et chiites en Iraq, d'œuvrer dans le sens de préserver leur unité, de ressouder leurs rangs dont le déchirement était l'objectif des tentatives de l'occupations et des parties excommunicatrices, je leur demande de s'apprêter effectivement à reconstruire le nouvel Iraq sous les signes nationales qui mettront fin aux appels à la division et à la fédéralisation. Sous des signes qui lanceront le chantier de la construction politique, économique et sociale sur tous les plans.
L'Iran met en échec toutes les tentatives d'intrusion
Pour ce qui est de la République Islamique d'Iran qui a surpris le monde par la vitalité de son peuple, par son activité sur les plans électoraux et politiques et par sa liberté traduite dans le mouvement de la rue et qui a marqué le régime islamique d'une emprunte dynamique qui n'a pas de pareille au long et au large de la région, au même sur le plan international, elle a pu à nouveau surprendre le monde par la rapidité avec laquelle elle a assimilé les petits problèmes issus de la liberté assurée par le régime islamique dans le domaine de la protestation juridique à toute anomalie dans les élections. Mais aussi dans le domaine de la liberté d'expression assurée même au niveau de la rue, et dans l'adoption de la transparence des résultats des élections annoncés publiquement.
Tout cela constitue un mérite pour le régime islamique qui a anéanti toutes les tentatives d'intrusion. Tout cela a permis aux dirigeants iraniens qui représentent les principaux symboles politiques, avec en tête le Guide de la Révolution, son Eminence Sayyid Kkamenaï, et le président du Conseil d'Evaluation de l'intérêt du régime, Sheikh Rafsandjani, d'affirmer, dans deux discours tranchés, l'unité de la direction sur la voie de la Révolution qui ne sort d'une situation vitale que pour s'engager dans une autre situation encore plus vitale, non seulement sur le plan du terrain mais également sur les plans politiques, intellectuels et juridique que nous espérons emboîter les pas du mouvement de cette république bénie, pour scruter ses faiblesses et agir afin de les transformer en points de force, pour scruter ses failles qui pourraient atteindre certains aspects de la vie du régime afin de la traiter avec un esprit unitaire de dialogue auquel participent toutes les parties. Cela permet d'acquérir une force nouvelle et une efficacité nouvelle. Nous voudrions que le peuple iranien y participe avec unité et ouverture.
Le gouvernement libanais se forme à l'extérieur
Nous arrivons enfin au Liban pour remarquer que le pays qui languit sous le poids de la dette sauvage, des crises sociales de plus en plus exaspérantes, qui brûle dans les feux des prix des carburants qui sont subis par les pauvres devenus très nombreux au Liban et qui vit dans le noir au milieu de la chaleur de l'été, pour remarquer que ce Liban est toujours petit tel que le reflète les agissements de certains parmi ceux qui vivent un état de vilaine admiration de soi pour le compte de tel ou tel chef. Parmi ceux qui ne vivent pas un seul réveil de conscience face à leurs méfaits commis en agressant la sécurité des gens, leur paix et leurs âmes, après les événements qui ont eu lieu à la Banlieue puis à Beyrouth et qui ont été marqués par des tirs ignobles et meurtriers.
Ce qui est étrange dans ce Liban, ce pays de l'invention et du rayonnement comme certains se plaisent de l'appeler et comme nous aimerions tous l'appeler, est que ses affaires sont concoctées à l'extérieur, que ses situations sont déterminées dans les salons arabes, régionaux et internationaux. On n'exclue même pas ses particularités propres au parlement et au gouvernement. Pourtant on n'y perçoit que les slogans de liberté, d'indépendance et de souveraineté.
Les sentiments de loyauté envers les chefs l'emportent sur les sentiments de respect à l'égard du pays, de sa sécurité et de la dignité de tous ses citoyens. Après chaque cas de chute humaine et civilisationnelle, tout le monde y scande la gloire du Liban un et uni qui est devenu une idole qu'on adore au niveau des slogans politiques, alors qu'il n'est, sur le plan des pratiques quotidiennes, qu'une balle qu'on lance sur les terrains régionaux et internationaux.
Dans leur for intérieur, les gens qui sont toujours conscients au milieu de cette boue politique qui est devenue une marchandise schismatique, confessionnelle et personnelle, disent à tout le monde : Revenez à la raison pour permettre au peuple de recouvrer sa paix et sa sécurité qui ont été à maintes reprises bafouées à toute occasion.
Les gens vous ont donnés leurs votes en gros et en détail dans les élections et dans chacune des farces politiques intérieures et, en échange, vous ne lui avez pas donné ni sécurité, ni stabilité politique, sociale ou économique. Vous ne lui avez pas donné un plan pour faire face aux défis lancés par l'ennemi. Vous reste-t-il quelque chose à lui proposer à l'avenir, alors que les grandes lignes de l'équipe gouvernementale sont biens fixées ou presque à l'extérieur. Il reste à l'intérieur de refléter l'entente de l'extérieur et de l'imiter. Nous disons enfin : Ayez un peu de honte que Dieu vous couvre de Sa miséricorde.