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Son Excellence le Prophète Mohammad (s)

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Naissance


Son Excellence Mohammad (s) vient au monde l’année de l’éléphant (570 après Jésus-Christ), durant le mois de Rabî? al-awwal. Les historiens et les savants chiites situent la naissance du noble Envoyé de l’islam à l’aube du jour de vendredi, le dix-sept de Rabi? al-awwal, tandis que la plupart des savants sunnites considèrent qu’elle a eu lieu le douze de ce même mois.

L’arbre généalogique du Prophète (s)


Le noble père de l’Envoyé de Dieu (s) est ‘Abdallâh fils de ‘Abd al-Muttaleb. Sa glorieuse mère est Amina fille de Wahab. Voici la lignée de l’Envoyé de Dieu (s) : ‘Abd al-Mottaleb ibn Hâshem ibn ‘Abd Manâf ibn Qusâ’î ibn Kelâb ibn Morrah ibn Ka?b ibn Lu’î ibn Ghâlib ibn Fihr ibn Mâlik ibn Nadhar ibn Kinâna ibn Khazima ibn Mudrika ibn Elyâs ibn Mudhar ibn Nazâr ibn Ma?ad ibn ‘Adnân. Tous ont été des monothéistes et des hommes bienfaisants en leur temps.

Le tuteur du Prophète (s)


Son Excellence Mohammad (s) n’est pas encore venu au monde (ou se trouve encore au berceau) lorsque son père décède à Madîna (1) , au cours d’un voyage le ramenant de Syrie. Dès lors, la tutelle de l’enfant échoie à ‘Abd al-Mottaleb, le chef de la famille Qurayshite. Il confie l’enfant à une nourrice nommée Halîma Sa'diya, de la tribu des Banî Sa'd (2) . Son Excellence Mohammad (s) demeure cinq ans au sein de la tribu des Banî Sa'd, auprès de Halîma, avant de retourner dans le giron de sa propre famille. Après quelques temps, Amina prend le chemin de Madîna afin de se recueillir sur la tombe de son mari, ‘Abdallâh, et de rendre visite à des proches. Elle emmène son fils avec elle durant ce voyage et fait une pause d’un mois dans la ville de Madîna. Sur le retour, elle décède en un lieu nommé Abwâ’. Après la mort d’Amina, ‘Abd al-Mottaleb prend davantage soin de Mohammad (s) qu’auparavant. Chaque fois qu’il s’assied auprès de la Ka'ba en compagnie des chefs qurayshites et de ses propres fils, lorsque ses yeux tombent sur Mohammad (s), il le fait asseoir auprès de lui et dit : « Par Dieu, je jure qu’il jouira d’une haute position. » Durant le huitième printemps de la vie de son Excellence Mohammad (s), ‘Abd al-Mottaleb meurt à son tour. Selon ses dernières volontés, c’est désormais Abû Tâleb qui prend en charge la tutelle de son Excellence (s). Abû Tâleb est un homme de foi, un monothéiste, il compte également au nombre des grands hommes de Quraysh.

Durant sa vie, il ne faiblira jamais lorsqu’il sera question de protéger et de défendre le Prophète (s). Lorsque Mohammad (s) a douze ans, il l’emmène avec lui pour son voyage commercial annuel en pays de Shâm (3) . Au cours de ce voyage, la caravane qurayshite fait halte en un lieu nommé Basrâ. Bahîra, un moine chrétien ayant élu domicile en ce lieu, voit Mohammad (s) et annonce ce que sera son avenir, disant qu’il étendra la religion sur le monde.

L’époque de sa jeunesse


Lorsque le Prophète (s) a vingt ans (ou quinze), il accompagne ses oncles et participe à la quatrième des batailles dites de Fijâr. Le combat a lieu entre les tribus de Quraysh et celle des Hawâzin. L’Envoyé de Dieu (s) dit lui-même : « Durant cette bataille, je donne des flèches à mes oncles afin qu’ils les lancent. » Lorsque la bataille prend fin, un traité est conclu entre les tribus Qurayshites. Le traité se nomme Hilf al-fodhûl et stipule que les tribus doivent s’unir afin de venir en aide à tout opprimé à Makka (4) . Il s’agit pour elles de récupérer leurs droits auprès de leur oppresseur, de façon à empêcher qu’à Makka, quiconque soit opprimé. L’Envoyé de Dieu a vingt ans lorsqu’il participe à cet accord, dans la maison de ‘Abdallâh ibn Jada?ân. Il compte pour partie du traité, parmi les Qurayshites, et s’engage par conséquent à venir en aide aux opprimés.

Des années après le Hilf al-fodhûl, au moment de procéder à l’expansion de l’islam, le Prophète (s) dira : « Dans la maison de ‘Abdallâh ibn Jada'ân, j’ai pris part à un traité. Si j’avais été invité à signer un tel traité dans le cadre de l’islam, j’aurais répondu favorablement, car l’islam ne fait rien d’autre que renforcer ce traité et ne lui ajoute rien. » A l’âge de trente-cinq ans, son Excellence Mohammad (s) use de sagesse afin d’éviter un conflit risquant de se faire dresser les tribus de Quraysh les unes contre les autres à l’occasion de l’installation de Hajjar al-aswad (5) (lors de la réédification de la Ka'ba). La réputation de Mohammad (s) au sujet de sa grande probité dans sa garde des dépôts et de sa parole véridique fait que son Excellence Khadîja (as) lui propose de travailler avec elle. La fille de Khuwaylid (as) est une Qurayshite éminente et fortunée qui, pour les besoins de son commerce, a l’habitude de faire appel aux meilleurs des hommes de sa tribu. Ainsi, son Excellence Mohammad (s) se met en route pour la Syrie, dans le cadre d’un contrat commercial. A son retour, l’Envoyé de Dieu (s) remet à Khadîja (as) le profit conséquent qu’il a rapporté. Khadîja (as) est charmée par la beauté de son caractère et ses qualités éminentes. Elle s’offre en mariage à son Excellence (s), qui accepte la proposition. Leur mariage est célébré deux mois et vingt-cinq jours après le retour de Shâm de son Excellence Mohammad (s). Lors du mariage, Khadîja (as) a quarante ans et le Prophète (s) vingt-cinq, selon ce qui a été rapporté.

Epouses et descendance


Khadîja (as) est la première épouse du Prophète (s), et tant qu’elle est en vie, l’Envoyé de Dieu (s) n’épouse pas d’autres femmes. Khadîja (as) lui donne trois fils et quatre filles : Qâsem (qui donne au Prophète (s) son surnom d’Abû al-Qâsem (6) ), ‘Abdallâh, Tâher, Roqayya, Omm Kulthûm, Zaynab et son Excellence Fâtima al-Zahrâ (as). A l’exception de Mâriya Qabtiya (7) qui lui donnera un fils nommé Ibrâhîm, les autres épouses du Prophète (s) ne lui donneront pas d’enfants.

L’Imâm ‘alî (as) dans le giron du Prophète (s)


Son Excellence Mohammad (s) prend avec lui ‘Alî (as) le fils de son oncle Abû Tâleb, afin de venir en aide à ce dernier qui se trouve en proie à la pauvreté, et devient son tuteur, tandis que ‘Abbâs ibn ‘Abd al-Mottaleb, l’oncle paternel du Prophète, prend avec lui l’autre fils d’Abû Tâleb, Ja?far ibn Abî Tâleb. L’Envoyé de Dieu (s) dira à ce propos : « J’ai choisi celui que Dieu a choisi pour moi. »

Mission du noble Prophète (s)


Chaque année, le noble Prophète (s) fait une retraite dans la grotte de Hirâ. A l’occasion de cette période, durant laquelle il reste éloigné des gens, il se consacre seul à l’adoration de Dieu et ne voit alors personne d’autre que ‘Alî (as). Sa retraite achevée, il retourne à Makka, accomplit les circumambulations autour de la Maison de Dieu, et rentre chez lui. Le matin du vingt-sept du mois de Rajab, treize ans avant l’Hégire, Mohammad (s) reçoit la visite de Jabra’îl (as), l’Ange de la révélation. Avec la récitation des premiers versets de la sourate Al-‘Alaq (L'adhérence, 96), reçus de la part de Dieu, il se trouve désormais missionné en tant que prophète. Après la descente de la révélation, le Prophète (s) redescend de la grotte de Hirâ et se met en chemin pour la maison de Khadîja (as). La première dame à avoir foi en Mohammad (s) et à attester de sa prophétie est son épouse Khadîja (as). Le premier homme à faire de même est ‘Alî (as). Il dit lui-même dans le Nahj al-Balâgha (8) : « A cette époque, l’islam n’était présent dans aucune maison hormis celle de l’Envoyé de Dieu (s) et de Khadîja (as), et moi j’étais le troisième d’entre eux. Je voyais la lumière de la révélation et de la mission. Je respirais le parfum de la prophétie. »

Invitation clandestine à l’islam


Le Prophète de l’islam (s) se consacre trois années durant à inviter clandestinement certaines personnes à l’islam. Aussi, un petit groupe se rassemble en secret autour de la religion islamique. Parmi ces gens se trouvent : Zayd ibn Hâritha, Zubayr, ‘Abd al-Rahmân ibn ‘Awf, Sa'd ibn Abî Waqâs, Talha, Abû ‘Ubayda ibn al-Jarrah, Abû Maslama, Arqam ibn Abî al-Arqam, Khabâb ibn Al-Arat, Abû Bakr.

Invitation des proches à l’islam


Après trois années d’appel dissimulé, Dieu fait descendre ce verset sur son Excellence (s) : « Avertis tes partisans les plus proches. » (Al-Shu?arâ’ ; 26 : 214). L’Envoyé de Dieu (s) invite chez lui les proches de la famille de ‘Abd al-Mottaleb et après leur avoir servi un repas, annonce sa prophétie. Cependant, il se trouve confronté au déni d’Abû Lahab, et c’est là-dessus que tous se dispersent. Le Prophète (s) les réunit une autre fois. ‘Alî (as) leur prépare un repas. Cette fois, l’Envoyé de Dieu (s) commence par prendre la parole (9) et les informe à propos de son envoi en tant que prophète, de la part de Dieu : « Lequel d’entre vous m’aidera dans la voie de l’islam, de sorte à être mon frère, mon wasî (10) et mon calife parmi vous ? » Personne ne dit rien, à l’exception de l’Imâm ‘Alî (as), le plus jeune d’entre eux : « ô Envoyé de Dieu ! Moi je t’aiderai dans cette tâche. » La même chose se répète plusieurs fois. En fin de compte, l’Envoyé de Dieu (s) dit : « Il (‘Alî (as)) est mon frère, mon wasî et mon calife parmi vous. Aussi, écoutez-le et suivez ses décrets. » Les gens de la petite assemblée se lèvent alors, le sourire aux lèvres. Ils disent à Abû Tâleb : « Il t’a ordonné d’écouter ton fils et de te soumettre à lui. » C’est à partir de ce jour-là que les gens de Quraysh se mettent à témoigner de l’inimitié envers l’Envoyé de Dieu (s).

Appel public


Lors de la seconde phase de l’appel lancé par le Prophète (s), descend ce décret de la révélation : « Proclame ce qui t’est ordonné et détourne-toi des polythéistes. Nous te suffisons face aux railleurs. » (Sourate Al-Hijr (; 15 : 94 et 95). A la suite de ce décret, le Prophète (s) rend publique sa prophétie, et diffuse son appel à l’islam. Les Qurayshites se moquent de lui, le tourmentent et lui font du tort. Ils font cela en particulier parce qu’il critique la véracité des idoles, de la religion et des conduites pourtant inhumaines qui sont les leurs. Durant cette période, Abû Tâleb protège son neveu Mohammad (s), en dépit de l’opposition et de l’hostilité de ceux de Quraysh.

Emigration en Abyssinie


Progressivement, le nom de l’Envoyé de Dieu (s) et le terme de religion islamique se répandent autour de Makka et se diffusent dans les régions de l’Arabie. La propagation grandissante de l’islam trouble l’opinion des Qurayshites. Ceux-ci se voient contraints de faire s’éteindre cette sainte lumière par tous les moyens possibles. Ils se rendent à maintes reprises auprès d’Abû Tâleb pour se plaindre du Prophète (s). Les notables qurayshites viennent aussi pour exprimer griefs et menaces. Cependant, Abû Tâleb ne recule pas d’un pas quant à la protection qu’il voue au Prophète (s) et pas un instant ne baisse la garde lorsqu’il s’agit de le défendre. Maintes fois, ils s’efforcent de corrompre le Prophète (s) par l’argent et la puissance sans jamais y parvenir. Passé ce désespoir, ils ajoutent à leur inimitié et à leurs tourments à l’adresse de l’Envoyé de Dieu (s). Les compagnons de son Excellence (s), et certains en particulier, comme Bilâl al-Habashî (11) , ‘Amâr Yâser, son épouse, ‘Abdallâh ibn Mas'ûd, etc. font l’objet des tourments les plus appuyés. Ces pressions atteignent une telle violence qu’un groupe de compagnons se rend auprès du Prophète (s) afin de demander quel est son devoir au sujet d’une émigration hors de Makka. Le Prophète (s) leur dit : « Si vous voyagez vers l’Abyssinie, cela aura beaucoup de profit pour vous. » De fait, il donne à quelques-uns de ses compagnons l’autorisation d’émigrer en Abyssinie. Un groupe de quatre-vingt-trois hommes et de dix-huit femmes, dirigé par Ja?far ibn Abî Tâleb, prend ainsi la route de l’Abyssinie. De leur côté, ceux de Quraysh emploient différents moyens pour s’opposer au Prophète (s) et aux musulmans. En voici quelques-uns, ainsi que certains des événements de cette période :

- Envoi d’un premier groupe d’émigrants à Madîna, dans le but de propager de fausses rumeurs.
- Entrée à Makka d’une commission d’enquête chrétienne abyssinienne.
- Voyage d’un groupe de païens à Madîna, dans le but de rencontrer les juifs.
- Calomnies indécentes à l’encontre du Prophète de l’islam (s).
- Mise sur pied d’une réflexion s’opposant au Coran.
- Interdiction d’écouter les versets coraniques.
- Mesures prises à l’encontre des gens embrassant l’islam.

- De plus, mise sur pied d’un embargo économique sous l’effet duquel le Prophète (s) et les musulmans se voient contraints de sortir de Makka et de passer trois ans dans une pauvreté terrible, réfugiés dans un vallon appelé « défilé d’Abû Tâleb ». Cette situation débute six ans après la mission de l’Envoyé de Dieu (s), lors de la première nuit du mois de Muharram de la septième année de la mission. L’Envoyé de Dieu (s) et l’ensemble des Banî Hâshem et des Banî Mutalleb se retrouvent coincés trois ans dans la vallée d’Abû Tâleb (jusqu’à la moitié du mois de Rajab de la dixième année de la mission).

Mort de Khadîja (as) et d’Abû Tâleb (as)


Durant le mois de Ramadân de la dixième année de la mission (soit deux mois après que les Banî Hâshem soient sortis de la vallée, et trois ans avant l’Hégire), Abû Tâleb (as) et Khadîja (as) quittent ce monde à trois jours d’intervalle. Khadîja (as) tout d’abord, meurt à soixante-cinq ans, puis Abû Tâleb (as), à plus de quatre-vingts ans. Leur mort endeuille l’Envoyé de Dieu (s). Ils sont tous deux ensevelis dans le Hajjûn (12) de Makka.

Invitation des gens de Tâ’ef


Le voyage de l’Envoyé de Dieu (s) à Tâ’ef, dans le but d’inviter ses habitants à l’islam, ainsi que le Mi?raj (13) , comptent parmi les événements essentiels de cette période. Après que son Excellence Mohammad (s) ait été chargé de la part de Dieu de manifester son appel, dans la quatrième année de sa mission, il prend contact dix ans durant avec les différentes tribus arabes afin de les inviter à la religion islamique. Il leur dit : « Dites : ‘Il n’y a de divinité que la Divinité’ afin d’être sauvés », mais ceux-ci se détournent de l’appel du Prophète (s). Bien que les mécréants assistent à différents miracles du Prophète (s), ils persistent à dire qu’il est un sorcier et déclinent son invitation. Dans la onzième année de la mission, six individus de la tribu des Khazraj viennent de Madîna pour rencontrer le Prophète (s) durant les jours du pèlerinage. Au fond de Mina (dans un vallon situé au bas de la région de Mina), ils signent un traité avec l’Envoyé de Dieu (s) et embrassent l’islam. Une année plus tard, douze individus de Madîna (cinq d’entre eux sont les mêmes qui, un an auparavant, avaient embrassé l’islam, tandis que les sept autres sont de nouvelles personnes) pactisent avec l’Envoyé de Dieu (s), durant les jours du pèlerinage, au fond de Mina. Au moment de retourner, l’Envoyé de Dieu (s) les fait accompagner jusqu’à Madîna par Mus?ab ibn ‘Umayr afin qu’il enseigne le Coran à tous ceux qui deviennent musulmans et invite les autres Médinois à l’islam. De par l’effet de la propagande de Mus?ab ibn ‘Umayr et d’autres musulmans de Madîna, les chefs des deux grandes tribus des Aws et des Khazraj, ainsi que les leurs, et les habitants de Madîna adhèrent bientôt à l’islam.

Le traité de ‘Aqaba


Au cours du mois de Dhî al-Hajja de la treizième année de la mission, soixante-quinze musulmans de Madîna, dont deux femmes, pactisent durant le pèlerinage, à Mina, avec l’Envoyé de Dieu (s). Suite à leur retour à Madîna, la religion islamique prend davantage d’ampleur et hormis quelques individus parmi les notables, qui d’ailleurs embrasseront l’islam progressivement, les autres Médinois se convertissent à la nouvelle religion.

Lorsque les Qurayshites ont vent du pacte conclu entre les deux tribus des Aws et des Khazraj avec l’Envoyé de Dieu (s), ils accentuent chaque jour leur pression et tourmentent davantage les musulmans. Pour les délivrer de la tyrannie des polythéistes, l’Envoyé de Dieu (s) leur donne l’autorisation d’émigrer à Madîna. Ainsi, les musulmans prennent le chemin de cette ville, groupe après groupe.

Emigration du Prophète (s) à Madîna


Il ne reste plus à Makka que l’Envoyé de Dieu (s), l’Imâm ‘Alî (as) et un petit nombre de musulmans se comptant sur les doigts de la main, lorsque les chefs qurayshites prennent une décision finale. Ils se réunissent au conseil de Makka et sur la proposition d’Abû Jahl, ils décident de choisir un jeune courageux au sein de chaque tribu et que tous, la nuit venue, prennent d’assaut la maison du Prophète (s) pour le tuer. Cette idée est approuvée à l’unanimité et comme la nuit est en train de tomber, il est décidé que ceux qui en sont chargés accomplissent leur besogne sur le champ.

A ce moment, Jabra’îl (as) transmet de la part de Dieu à son Excellence (s) l’ordre d’émigrer à Madîna. Ce soir-là (la nuit du premier jeudi du mois de Rabî? al-awwal de la quatorzième année de la mission), ‘Alî (as) prend la place du Prophète (s) sur sa couche. (Dieu a nommé cette nuit Leylat al-mabît (la nuit de l’hébergement) et a fait descendre le verset 207 de la sourate Al-Baqara (La vache, 2) à propos du sacrifice de l’Imâm ‘Alî (as) : Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l'agrément d'Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs.).

Avec l’échec du plan des Qurayshites, le noble Prophète (s) parvient à émigrer à Madîna après une halte de trois jours dans la grotte de Thawr. Le lundi douze du mois de Rabî? al-awwal, vers midi, il atteint le lieu nommé Qubâ, situé à six kilomètres de Madîna. Durant le séjour qu’il y fait (de trois à vingt-trois jours selon les sources), il fait édifier la première mosquée de l’islam, la « mosquée de Qubâ ». Lorsque ‘Alî (as) le rejoint, accompagné de quelques membres de sa famille, il entre enfin à Madîna. Ensuite, il fait édifier la mosquée de l’Envoyé de Dieu (s) et suite à la signature du traité de paix avec les juifs, il fait établir un pacte de fraternité entre les musulmans. Au cours de la deuxième année de l’Hégire, la qibla (14) des musulmans change, passant de la mosquée Al-Aqsâ (15) à la Ka'ba de Makka. La même année a lieu la première bataille entre les musulmans et les mécréants : la bataille de Badr qui se termine par la victoire décisive des musulmans. Durant la deuxième année de l’Hégire a également lieu le mariage de l’Imâm ‘Alî (as) et de son Excellence Fâtima (as).

Expéditions militaires


Afin de se venger de la bataille de Badr, les Qurayshites mettent sur pied une armée qu’ils s’emploient à équiper. Cela conduit à la bataille d’Ohod, qui se termine avec le martyre de la plupart des musulmans. La même année, aussitôt après la bataille d’Ohod, a lieu la bataille de Hamrâ’ al-Asad, puis celles de Dhî al-Amr, de Bahrân, ainsi que les sariyya de Mohammad ibn Maslama et de Zayd ibn Hâritha Kalbî. Les batailles et les sariyya de la deuxième année de l’hégire sont : la bataille d’Al-Bawat, la bataille de Safwân, la bataille de Badr, celles des Banî Qaynuqâ?, d’Al-Sawîq, de ‘Abdallâh ibn Jahsh, de ‘Umayr ibn ‘Adî, de Sâlem ibn ‘Umayr. A la moitié du mois de Ramadân de cette année nait l’Imâm Hasan al-Mujtabâ (as). Cette année encore ont lieu les sariyya de Rajî? et de Bi’r Ma?ûna, un complot des mécréants conduisant au martyre un contingent de musulmans. La bataille des Banî Nazir a lieu contre les juifs des Banî Nazir et s’achève sur leur bannissement hors de Madîna. Les batailles de Dhât al-Riqâ? et de Badr al-Soghrâ, ainsi que les sariyya d’Abû Moslem et de ‘Umar ibn Omayya ont lieu durant la quatrième année de l’Hégire.

Cette année-là voit la naissance de l’Imâm Hosayn (as), la mort de la mère de ‘Alî (as), Fâtima bent Asad (as). C’est également l’année au cours de laquelle descend le décret interdisant la consommation du vin. La cinquième année de l’Hégire, a lieu la bataille d’Ahzâb (Khandaq (16) ), celle des Banî Qariza contre les juifs des Banî Qariza, ainsi que la sariyya d’Abû ‘Ubayda Jarrah. (Lorsque le terme bataille est employé, il indique que le Prophète (as) y a participé personnellement. Le terme sariyya se dit des expéditions militaires pour lesquelles son Excellence (s) a confié le commandement à d’autres, les envoyant en différents points géographiques).

Evénements de la sixième année de l’Hégire


Cette année-là ont lieu les batailles de Dhî Qard, des Banî al-Mustalaq, ainsi que le traité de paix de Hudaybiya, qui selon l’engagement des mécréants, permet aux musulmans de passer trois jours par an à Makka afin d’accomplir les rites de la ‘umra (17) . Au cours de cette année, l’Envoyé de Dieu (s) envoie par l’intermédiaire de nombreux ambassadeurs, des lettres invitant à l’islam, destinées aux dirigeants des différents pays.

Dahiya ibn Khalîfa Kalbî se rend ainsi auprès du César de Rome (18) , ‘Abdallâh ibn Khadâfa se rend auprès de Khosrow Parvîz (19) , tandis que d’autres ambassadeurs sont envoyés à Yamâma, à Bahreïn, en Syrie, en Egypte, en Abyssinie, au Yémen et en d’autres lieux encore.

Evénements de la septième année de l’Hégire


Cette année-là a lieu une importante bataille contre les juifs de la région de Khaybar. L’événement est connu sous le nom de « Bataille de Khaybar » et s’achève, grâce à la vaillance de l’Imâm ‘Alî (as), par la victoire de l’islam ainsi que la conquête des forteresses des juifs. Cette même année, Ja?far ibn Abî Tâleb revient d’Abyssinie, ce qui procure une grande joie au Prophète (s). Cette année également, le Prophète (s) prend le chemin de la ‘umra, connue dans ce cas précis comme la ‘umra qazâ (20) , car cette ‘umra correspond à celle qui n’avait pu être accomplie l’année précédente, à l’occasion de laquelle avait été signé le traité de Hodaybiya. Voici enfin les sariyya survenues cette année : de Najd, de Fadak et sariyya de Zobayr ibn Qawâm, de Ghâleb ibn ‘Abdallâh, de Bashîr ibn Sa'd, d’Ibn Abî al-‘Awajâ’ et de ‘Abdallâh ibn Hadrad.

Evénements de la huitième année de l’Hégire


Parmi les événements de cette année figurent la bataille de Mawta, commandée par Ja?far ibn Abî Tâleb, la sariyya de Dhât al-Salâsil. Le fait le plus marquant est la prise de Makka et la destruction des maisons des idoles. Cette même année, et ce jusqu’au mois de Shawwal, ont lieu les sariyya de Khaled ibn Sa?îd à ‘Arna, de Hishâm ibn ‘A^s à Yalmama, de Ghâleb ibn ‘Abdallâh contre les Banî Mahârib, de Numayla ibn ‘Abdallâh contre les Banî Zamara, de Khâled ibn Walîd et de Ghamîsâ’. Après la prise de Makka, lors du retour vers Madîna, se tient la bataille de Hunayn qui se solde par la victoire des musulmans et la perception d’un butin important. Après cela, le Prophète (s) prend le chemin de Tâ’ef, dont il fait la conquête, avant d’entrer à Makka pour accomplir la ‘umra. Il nomme alors ‘Atâb ibn Usayd juge de Makka, Mu?adh ibn Jabal à l’enseignement du Coran et charge les Mecquois d’établir les décrets islamiques. De là, il se met en route pour Madîna. Cette année-là ont lieu les sariyya de Ghâleb ibn ‘Abdallâh Kalbî à Kadaya et à Fadak, celle de Ka?b ibn ‘Umayr, de Chujâ? ibn Wahab, de Qutaba ibn ‘A^mar et d’Abû Qatâda al-Ansârî. A la fin de cette année, Zaynab, la fille aînée de l’Envoyé de Dieu (s) quitte ce monde en donnant naissance à son fils Ibrâhîm.

Evénements de la neuvième année de l’Hégire


Parmi les événements de cette année figure la bataille de Tabûk, contre les Byzantins. Trente mille musulmans y participent et aucun combat n’est livré. Au retour de cette bataille, les hypocrites prennent la décision de tuer le Prophète (s), mais sa sagesse neutralise leur plan. Au cours de cette année, on détruit sur l’ordre du Prophète (s) la mosquée de Dhurar (la mosquée que les hypocrites ont édifiée pour en faire le quartier général de leurs conspirations). De même, sur l’ordre de Dieu, le noble Prophète (s) est tenu de communiquer la sourate Al-Tawba (Le repentir, 9) (21) à ‘Alî (as) afin qu’il la récite aux pèlerins à Makka. Après la bataille de Tabûk, parce que les musulmans n’ont même pas eu à combattre les Byzantins, l’Arabie entière est terrifiée par leur puissance. C’est pourquoi les gens de Tâ’ef embrassent l’islam après vingt jours de siège, par l’intermédiaire de ‘Arwa banî Mas?ûd, l’un de leurs chefs. Cette année-là ont lieu les sariyya de ‘Aqîqa ibn Husn, Dhuhâk ibn Sofyân, ‘Alqama ibn Mujazzaz, ainsi que celle de l’Imâm ‘Alî (as) contre la tribu des Tay, dans le but de détruire les maisons des idoles de Fuls.

Evénements de la dixième année de l’Hégire


C’est au cours de cette année que décède Ibrâhîm, le fils de Maria la copte, à l’âge de dix-huit mois. De même, a lieu la Mubahala (22) avec les chrétiens de Najrân.

Evénements de la onzième année de l’Hégire


Cette année-là, le noble Prophète (s) accomplit son dernier pèlerinage, connu comme le « pèlerinage de l’adieu ». Au cours du voyage de retour, sur l’ordre de Dieu, le Prophète (s) désigne l’Imâm ‘Alî (as) à sa succession. Cet événement ayant pris place en un lieu nommé Ghadîr Khom, il est connu comme le ‘Id de Ghadîr Khom. Suite à son retour à Madîna, le Prophète (s) quitte ce monde, le vingt-huit du mois de Safar de la onzième année de l’Hégire, non sans avoir recommandé aux gens de suivre le Coran et les Gens de la Demeure prophétique (as).

back to 1 Médine.
back to 2 Les fils de Sa'd.
back to 3 La Syrie.
back to 4 La Mecque.
back to 5 La pierre noire.
back to 6 Le père de Qâsem.
back to 7 Maria la Copte.
back to 8 La voie de l’éloquence.

back to 9 La leçon vaut toujours aujourd’hui ! Chacun sait qu’il faut servir le repas en fin de programme si l’on veut avoir un auditoire attentif…
back to 10 Mon curateur.
back to 11 L’Abyssinien.

back to 12 L’ancien cimetière de La Mecque, qui a aujourd’hui pratiquement disparu et se trouve bordé par une autoroute.
back to 13 Le voyage nocturne du Prophète (s).

back to 14 Point géographique définissant la direction de la prière des musulmans, ou autrement dit, le lieu vers lequel se tournent les musulmans lorsqu’ils prient.

back to 15 La mosquée de Jérusalem, située sur l’ancien temple de Jérusalem, Bayt al-Moqaddas.
back to 16 La bataille du fossé.

back to 17 Ce sont sensiblement les mêmes rites que ceux du pèlerinage obligatoire, à la différence qu’ils peuvent être accomplis toute l’année, le grand pèlerinage ne pouvant être réalisé que durant les trois jours prescrits.

back to 18 Il s’agit en réalité du César de l’Empire byzantin (l’ex-empire romain oriental), dont le siège se trouve à Byzance (Constantinople).
back to 19 Le roi de la Perse sassanide.

back to 20 La ‘umra de la dette.
back to 21 Lors de l’événement dit de Al-Barâ’at, qui correspond à l’acquittement des mécréants.

back to 22 Il s’agit d’une confrontation au cours de laquelle les deux parties sont appelées à se maudire l’une l’autre afin que celle qui ne dit pas la vérité s’en trouve démasquée, par le jugement de Dieu.

Références :


Encyclopédie Roshd.
 

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