L'Imam Ali (p) est l'image du Prophète (P)
Dieu, le Très Haut, dit dans son Noble Livre: ((Il en est un, parmi les hommes, qui s'est vendu lui-même pour satisfaire à Dieu)) (Coran II, 207). Il dit aussi: ((Vous n'avez pas de maître en dehors de Dieu, de son Prophète et de ceux qui croient: Ceux qui s'acquittent de la prière et versent la zakat tout en s'agenouillant)) (Coran V, 55). Il s'agit bien de l'Imam Ali (p) qui vivait pour servir Dieu. Son mystère est qu'il ne pensait pas à soi-même mais à Dieu. En parlant aux gens de la différence entre sa propre personne et eux-mêmes, il leur disait: "Je vous veux pour Dieu, mais vous me voulez pour vous-mêmes".
L'Imam Ali (p) était l'image du Prophète (P). Le Prophète (P) l'a couvé dès son plus tendre âge et lui a donné de sa lumière, de son esprit, de sa raison et de sa personnalité. Lors de son califat, il parlait aux gens en ces termes: "Ames perdues et cœurs égarés! Présents sont vos corps, absentes vos esprits; je vous appelle à la vérité, mais vous vous en éloignez comme des chèvres qui fuient le lion. Il m'est difficile de compter sur vous pour établir la justice et restaurer la vérité". Le drame de l'Imam Ali est qu'il voulait élever la Nation vers les plus hautes cimes alors qu'elle sombrait dans l'abîme, refusant de l'écouter et d'apprendre de lui.
Le califat pour montrer les caractéristiques de la religion
Pourquoi l'Imam Ali (p) a-t-il accepté le califat? Est-ce, comme c'est le cas de beaucoup d'autres, par fierté ou pour des acquis personnels? L'Imam Ali (p) était porteur de mission. Tout était pour lui au service de la mission. A Ibn 'Abbas, qui a éprouvé de la contrariété en voyant le calife en personne réparer ses chaussures de ses propres mains, il a dit : "Vous commander n'est pas pour moi chose plus noble que ces chaussures ; si je n'établissais pas le vrai et je n'écartais pas le faux".
A l'instar des prophètes et des grands hommes de Dieu, L'Imam Ali ne cherche pas à se justifier aux yeux des gens au sujet des conflits qui ont accompagné les luttes de pouvoir. Il s'adresse plutôt à Dieu en disant: "Seigneur! Tu sais que ce que nous avons fait n'était pas par concurrence pour le pouvoir, ni pour nous approprier des frivolités parmi les choses futiles de ce monde, mais c'était pour faire revivre Ta vrai religion et pour faire triompher les bonnes actions sur la terre. Pour assurer la sécurité pour les opprimés parmi Tes serviteurs et pour mettre en application Tes enseignements oubliés. Seigneur! Je suis le premier à avoir entendu et obéi. Personne, en dehors du Prophète (P) n'a fait la prière avant moi".
Sur la voie de l'appel et de la lutte sacrée
Par l'Islam, L'Imam Ali (p) a nourri son enfance et sa jeunesse. Il a consacré sa vie à l'appel à Dieu et à la lutte sacrée sur le chemin de Dieu. Il a habité avec le Prophète (P) et il s'est couché dans son propre lit pour lui permettre de s'enfuir et d'entamer l'Hégire à l'insu des polythéistes qui voulaient l'assassiner. I
l est resté à la Mecque pour garder les dépôts du Messager de Dieu (P) et il n'a émigré qu'après avoir remis ces dépôts à leurs propriétaires. Il était le premier cavalier de l'Islam à la bataille de Badr, où il a tué la moitié des polythéistes qui sont tombés dans le combat, alors que tous les autres Musulmans ont tué l'autre moitié. C'est à cette occasion que l'ange Gabriel a clamé: "Il n'y a pas de brave homme en dehors de Ali, et il n'y a pas de sabre en dehors de dhu-l fiqâr". Son Sabre dhu-l fiqâr ne tuait pas injustement; il était un sabre qui établit la justice.
Il finissait une guerre pour en commencer une autre. Pourtant il n'aimait pas la guerre pour la guerre, mais pour repousser ceux qui voulaient nuire à l'Islam. Aux batailles de "'Uhud", de "Khaybar", des "Factions" et de "Hunayn", Ali était un sabre qui défendait l'Islam devant le Messager de Dieu (P). A la batailla des "Factions", le Prophète (P) a promis le Paradis à quiconque tuera 'Amr Ibn Widd, et Ali a fini par le tuer pendant que le Prophète (P) invoquait Dieu en Disant : ((Seigneur! Ne m'abandonne pas seul, Tu es le meilleur des héritiers)) (Coran XXI 89). A la bataille de "Khaybar", le Prophète (P) a dit : "Demain je donnerai l'étendard à un homme qui aime Dieu et son Messager et que Dieu et son Messager l'aiment, à un homme qui attaque et ne fuit jamais, qui ne rentre qu'avec la victoire".
Cet Homme était Ali (p). Il a conquis Khaybar et le Prophète (P) a dit : " Ali est avec la vérité et la vérité est avec Ali. Seigneur! Fais que la vérité soit avec Ali là où il se dirige!". Lorsque, à son retour du Pèlerinage de l'Adieu, le Prophète (P) a reçu en révélation le verset ((O Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son message)) (Coran V, 67), il a rassemblé les Musulmans à Ghadîr Khumm et, levant ses bras vers le ciel, il s'est adressé aux Musulmans en disant : "Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes?". A leur réponse affirmative, il a répliqué : "Dieu! Sois-en le témoin : Celui qui me considère comme son maître doit considérer Ali comme son maître. Seigneur! Sois l'ami de ses amis, sois l'ennemi de ses ennemis, assiste ceux qui l'assistent, abandonne ceux qui l'abandonnent et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige".
En outre, Ali avait tellement assimilé la science du Messager de Dieu (P) qu'il disait : "Je suis la cité de la science, Ali en est la porte".
Ali (p), le pionnier de l'unité islamique
Mais les choses ont pris un cours différent. Il y a eu la déviance, mais Ali (p) était resté fidèle à l'Islam. Il s'est résigné sous la devise : "Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement". Son souci était de préserver les Musulmans et d'empêcher la discorde. Il considérait que l'unité des Musulmans, abstraction faite de certains détails, est nécessaire pour leur force. Elu en tant que calife, son chemin était entièrement miné.
Il a été obligé à s'engager dans plus d'une guerre intérieure, alors qu'il voulait échanger avec les Musulmans dans la paix et non pas dans la guerre pour aller avec en avant sur le droit chemin. Mais il a été empêché de le faire. Il a résisté jusqu'au dernier moment tout en dialoguant et en montrant leur tort à ceux qui s'opposaient à lui. Il a même continué à verser leurs soldes aux Kharijites et à négocier avec eux car son but n'était pas de les tuer mais d'ouvrir leurs yeux aveuglés par le fanatisme de leurs idées et de leurs attitudes.
Ils ont fini par comploter pour l'assassiner à la mosquée, et ils ont mis leur plan à exécution par la main d'Ibn Muljam, le maudit. Sous les coups qu'il lui a assénés de son sabre sur sa tête, l'Imam Ali (p) prononçait des paroles de vérité et de joie : "Au nom de Dieu, par Dieu et par la religion du Messager de Dieu… J'ai réussi par le Seigneur de la Ka'ba"!
Ali (p) a exprimé sa joie car toute sa vie était liée à la mosquée. Il est né à l'intérieur de la Ka'ba qui est la Maison de Dieu. Il a été éduqué dans la Mosquée Sacrée et il est mort en martyr à l'intérieur de la Mosquée de Kufa. Avec toute la lumière qui jaillissait de ce grand homme, on ne peut le voir qu'au sommet sur tous les plans, y compris celui de l'infaillibilité. Il n'avait pas de semblable parmi tous les Compagnons du Prophète (P), en dépit de tout le respect que nous vouons aux Compagnons du Prophète (P).
Suivre l'exemple de l'Imam Ali (p)
L'Imam Ali (p) était un homme qui s'est entièrement donné à Dieu. Si, au jour où nous commémorons le souvenir de son assassinat, nous voulons être avec lui, nous devons ne pas oublier ce qu'il disait en parlant de sa propre personne : "Votre Imam se contente de la vie de ses deux manteaux en chiffon et de ses deux morceaux de pain d'orge. Vous ne pouvez pas me suivre dans cette voie, mais aidez-moi avec piété et persévérance, avec continence et rectitude". L'Imam Ali (p) ne veut pas nos pleurs, nos larmes et nos discours. Il veut que nous soyons avec la vérité.
Que la Paix soit sur lui, le jour où il est né, le jour où il est tombé en martyre, le jour où il sera ressuscité. Nous terminons donc avec les paroles de ce poète chrétien qui, gagné par le sentiment de la grandeur de l'Imam Ali (p), a dit :
"Ciel! Témoigne!
Terre! Calme-toi et incline-toi humblement!
N'est-ce pas que j'ai prononcé le nom de Ali" ?