Le monde du Ghayb
Le monde du Ghayb
Quel chemin la raison doit-elle emprunter pour concevoir l’autre monde? Quels sont les indices visibles pouvant témoigner de l’existence de ce monde? Ce genre de questions ne peuvent être traitées avec le soin qu’elles méritent, dans le cadre étroit de ces réflexions. Mais il est utile de rappeler que les recherches scientifiques et philosophiques s’accordent à affirmer de toutes les choses matérielles. Que les démarches scientifiques et philosophiques aboutissant à cette affirmation soient différentes, ne changea rien au fond de la question.
Pour les philosophes, tout est basé sur le changement permanent aux niveaux des atomes, et dans les essences des choses. L’univers tout entier se déplace continuellement; mais il ne s’agit pas d’un seul déplacement dans l’espace: il y a passage d’un état à un autre, d’une manière permanente et continue. Le grand théologien Ach-chirazi a prouvé que les essences des corps sont en état de changement, chose considérée comme impossible aux yeux d’Aristote et d’Avicenne. Pour Ach-chirazi, le mouvement de changement au niveau des essences n’est pas seulement possible mais nécessaire. En d’autres termes, le monde est en état d’existence et d'anéantissement permanents.
Ainsi, le monde n’a pas une existence en soi, mais doit son existence à une force qui lui est extérieure.
De cette manière, la question fondamentale n’est plus celle de la cause première qui, à un moment donné, a fait sortir le monde du néant, mais plutôt le fait que le monde sort à chaque instant du néant grâce à une force qui le fait exister et qui l’anéantit continuellement et sans interruption.
L'assistance du Ghayb
Nous avons mis en évidence ci-dessus le fait que tous les êtres doivent leur existence au Ghayb. En effet, le Ghayb assiste la nature tout entière, cependant il existe un ensemble d’assistances particulières.
Deux termes coraniques figurant dans le verset du basmalah (bismillâh-ir –rahmân-ir-rahîm) (à savoir : Rahmân et Rahîm - Clément et Miséricordieux) peuvent dans une certaine mesure, éclairer cette question.
Ces deux termes sont dérivés d’une même racine (R.H.M.) qui veut dire: être compatissant, ou avoir pitié de... Il s'agit d’une même rahmah (compassion, pitié) mais dirigée vers deux objets différents:
La rahmah (clémence) relative à Rahmân (Clément) est générale: elle englobe tous les êtres et assure la permanence de leur existence.
La rahmah (miséricorde) relative à Rahîm (Miséricordieux) est particulière: c’est la grâce et le soin particulier qui touchent le mukallaf (l’homme responsable, chargé d’une tâche) après l’accomplissement de la tâche.
Les prophètes sont venus pour nous guider vers les actions dont l’accomplissement nous fait mériter cette rahmah qui est une sorte d'assistance provenant de Ghayb. Si cette assistance réussit à approfondir notre foi, nous entrons ainsi en relation directe avec le
Maître des Mondes.
De toutes façons, cette sorte de rahmah intervient parfois dans la vie quotidienne pour sauver l’homme en l’aidant à sortir d’une situation difficile.
A ce propos, Allah le Très-Haut, dit à Son noble Messager:
" Ne t’a-t-Il (Ton Seigneur) pas trouvé orphelin, et Il t’a procuré un refuge? Il t'a trouvé errant et Il t’a guidé. Il t’a trouvé pauvre et Il t’a enrichi " (Coran,93/ 6-7)
Et dans nos cinq prières nous lisons:
" C’est Toi que nous adorons, c’est Toi dont nous implorons le secours " (Coran, 1/ 5)
Bien sûr, cette lecture est une manière d’implorer l’assistance du Ghayb.
Les sortes d'assistance
Parfois l’assistance du Ghayb se manifeste en favorisant de bonnes conditions de rèussite, parfois en nous aidant à trouver la bonne voie ou en nous procurant un certain épanouissement ou éveil attentif.
Mais il faut souligner le fait que l’aide du Ghayb ne nous est pas procurée gratuitement, sans avoir quelque chose à rendre en échange: l’homme ne doit pas rester les bras croisés à attendre le secours du Ghayb.
Ce genre d’attente contredit la loi de la Nature et de la Création. A ce propos, nous citons deux versets coraniques touchant deux
manifestations d’assistance du Ghayb.
Dans le premier, l’assistance se manifeste par la préparation de bonnes conditions de réussite, et dans le second, elle se manifeste sous forme d’une direction vers la bonne voie:
" O vous qui croyez, si vous aidez Dieu, Il vous portera secours, et Il affermira vos pas " (Coran, 47 / 7)
Le secours divin, qui est une assistance du Ghayb est donc conditionné par l’aide qu’on Lui avance. Cette aide consiste en notre effort mis au service du bien commun, au nom de Dieu et pour Sa cause. Pour qu’il en soit ainsi, l’effort et l’action doivent être accompagnés d’intentions bonnes et sincères.
" Oui, Nous dirigeons sur Nos chemins ceux qui auront combattu pour Nous. Dieu est avec ceux qui font le bien " (Coran, 29/ 69)
Dans ce verset, combattre pour Nous , devient la condition permettant à l’homme de recevoir l’assistance et d’atteindre l’épanouissement.
Donc, il n’y a pas d’assistance gratuite , sans aucun service à rendre en échange. L’Imâm ‘Ali (Psl) dit à propos du secours et de
l’assistance du Ghayb:
" Nous étions aux côtés du Messager de Dieu (Pslf), et nous aurions tué nos pères, nos fils, nos frères et nos oncles, sans que cela puisse amoindrir notre foi, notre soumission à Dieu, notre patience face aux difficultés et douleurs, et notre sincérité dans la lutte contre l’ennemi. Nous confrontions nos ennemis sans avoir d’autres soucis que de mous faire soustraire à la mort, pour la leur faire goûter; et nous avons connu des victoires et des défaites. Mais quand Dieu eût prouvé notre sincérité, Il a réprimé notre ennemi, et Il a fait descendre pour nous secours et victoire. Par ma vie, si nous faisions comme vous (Il s’adressait dans son discours aux Irakiens fatigués de la guerre contre Mu’âwiyah), Religion et Foi ne pourraient s’épanouir ."
Le verset suivant nous parle des deux genres d’assistance à la foi:
" ... Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur, et nous les avions affermis sur la Voie Droite. Nous avions fortifié leurs coeurs lorsqu’ils s’étaient levés ... " (Coran, 18/ 13-14)
L’assistance dont parle le verset et qui prend les formes d’un affermissement dans la Voie Droite, et d'une fortification des coeurs est conditionnée par deux facteurs devant être présents chez l’homme: 1, l’homme doit se lever, et 2, cela doit se faire pour la seule cause de Dieu..
Celui qui cherche le Vrai et la Vérité, et qui fait effort pour confronter les difficultés se dressant sur son chemin, ne tardera pas à recevoir l’assistance du Ghayb.
Il n’est pas question ici, seulement de croyance et de foi, mais aussi de vie authentique et d'expérience personnelle que chacun doit pratiquer pour arriver à ce résultat et vivre l’expérience de baigner dans la grâce divine. Quel plaisir!
La chose n’est pas difficile. Les premières étapes sont simples, et l’homme peut les traverser en rendant des services à la collectivité, en aidant les faibles et en traitant bien ses parents ou sa famille. Si la sincérité et les bonnes intentions sont suffisamment présentes, la main du Ghayb commencera à apporter l’assistance.
Mortaza Motahary / Traduit par Akil Sheikh Hussein / Révisé et réédité par : Abbas Ahmad al-Bostani
Quel chemin la raison doit-elle emprunter pour concevoir l’autre monde? Quels sont les indices visibles pouvant témoigner de l’existence de ce monde? Ce genre de questions ne peuvent être traitées avec le soin qu’elles méritent, dans le cadre étroit de ces réflexions. Mais il est utile de rappeler que les recherches scientifiques et philosophiques s’accordent à affirmer de toutes les choses matérielles. Que les démarches scientifiques et philosophiques aboutissant à cette affirmation soient différentes, ne changea rien au fond de la question.
Pour les philosophes, tout est basé sur le changement permanent aux niveaux des atomes, et dans les essences des choses. L’univers tout entier se déplace continuellement; mais il ne s’agit pas d’un seul déplacement dans l’espace: il y a passage d’un état à un autre, d’une manière permanente et continue. Le grand théologien Ach-chirazi a prouvé que les essences des corps sont en état de changement, chose considérée comme impossible aux yeux d’Aristote et d’Avicenne. Pour Ach-chirazi, le mouvement de changement au niveau des essences n’est pas seulement possible mais nécessaire. En d’autres termes, le monde est en état d’existence et d'anéantissement permanents.
Ainsi, le monde n’a pas une existence en soi, mais doit son existence à une force qui lui est extérieure.
De cette manière, la question fondamentale n’est plus celle de la cause première qui, à un moment donné, a fait sortir le monde du néant, mais plutôt le fait que le monde sort à chaque instant du néant grâce à une force qui le fait exister et qui l’anéantit continuellement et sans interruption.
L'assistance du Ghayb
Nous avons mis en évidence ci-dessus le fait que tous les êtres doivent leur existence au Ghayb. En effet, le Ghayb assiste la nature tout entière, cependant il existe un ensemble d’assistances particulières.
Deux termes coraniques figurant dans le verset du basmalah (bismillâh-ir –rahmân-ir-rahîm) (à savoir : Rahmân et Rahîm - Clément et Miséricordieux) peuvent dans une certaine mesure, éclairer cette question.
Ces deux termes sont dérivés d’une même racine (R.H.M.) qui veut dire: être compatissant, ou avoir pitié de... Il s'agit d’une même rahmah (compassion, pitié) mais dirigée vers deux objets différents:
La rahmah (clémence) relative à Rahmân (Clément) est générale: elle englobe tous les êtres et assure la permanence de leur existence.
La rahmah (miséricorde) relative à Rahîm (Miséricordieux) est particulière: c’est la grâce et le soin particulier qui touchent le mukallaf (l’homme responsable, chargé d’une tâche) après l’accomplissement de la tâche.
Les prophètes sont venus pour nous guider vers les actions dont l’accomplissement nous fait mériter cette rahmah qui est une sorte d'assistance provenant de Ghayb. Si cette assistance réussit à approfondir notre foi, nous entrons ainsi en relation directe avec le
Maître des Mondes.
De toutes façons, cette sorte de rahmah intervient parfois dans la vie quotidienne pour sauver l’homme en l’aidant à sortir d’une situation difficile.
A ce propos, Allah le Très-Haut, dit à Son noble Messager:
" Ne t’a-t-Il (Ton Seigneur) pas trouvé orphelin, et Il t’a procuré un refuge? Il t'a trouvé errant et Il t’a guidé. Il t’a trouvé pauvre et Il t’a enrichi " (Coran,93/ 6-7)
Et dans nos cinq prières nous lisons:
" C’est Toi que nous adorons, c’est Toi dont nous implorons le secours " (Coran, 1/ 5)
Bien sûr, cette lecture est une manière d’implorer l’assistance du Ghayb.
Les sortes d'assistance
Parfois l’assistance du Ghayb se manifeste en favorisant de bonnes conditions de rèussite, parfois en nous aidant à trouver la bonne voie ou en nous procurant un certain épanouissement ou éveil attentif.
Mais il faut souligner le fait que l’aide du Ghayb ne nous est pas procurée gratuitement, sans avoir quelque chose à rendre en échange: l’homme ne doit pas rester les bras croisés à attendre le secours du Ghayb.
Ce genre d’attente contredit la loi de la Nature et de la Création. A ce propos, nous citons deux versets coraniques touchant deux
manifestations d’assistance du Ghayb.
Dans le premier, l’assistance se manifeste par la préparation de bonnes conditions de réussite, et dans le second, elle se manifeste sous forme d’une direction vers la bonne voie:
" O vous qui croyez, si vous aidez Dieu, Il vous portera secours, et Il affermira vos pas " (Coran, 47 / 7)
Le secours divin, qui est une assistance du Ghayb est donc conditionné par l’aide qu’on Lui avance. Cette aide consiste en notre effort mis au service du bien commun, au nom de Dieu et pour Sa cause. Pour qu’il en soit ainsi, l’effort et l’action doivent être accompagnés d’intentions bonnes et sincères.
" Oui, Nous dirigeons sur Nos chemins ceux qui auront combattu pour Nous. Dieu est avec ceux qui font le bien " (Coran, 29/ 69)
Dans ce verset, combattre pour Nous , devient la condition permettant à l’homme de recevoir l’assistance et d’atteindre l’épanouissement.
Donc, il n’y a pas d’assistance gratuite , sans aucun service à rendre en échange. L’Imâm ‘Ali (Psl) dit à propos du secours et de
l’assistance du Ghayb:
" Nous étions aux côtés du Messager de Dieu (Pslf), et nous aurions tué nos pères, nos fils, nos frères et nos oncles, sans que cela puisse amoindrir notre foi, notre soumission à Dieu, notre patience face aux difficultés et douleurs, et notre sincérité dans la lutte contre l’ennemi. Nous confrontions nos ennemis sans avoir d’autres soucis que de mous faire soustraire à la mort, pour la leur faire goûter; et nous avons connu des victoires et des défaites. Mais quand Dieu eût prouvé notre sincérité, Il a réprimé notre ennemi, et Il a fait descendre pour nous secours et victoire. Par ma vie, si nous faisions comme vous (Il s’adressait dans son discours aux Irakiens fatigués de la guerre contre Mu’âwiyah), Religion et Foi ne pourraient s’épanouir ."
Le verset suivant nous parle des deux genres d’assistance à la foi:
" ... Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur, et nous les avions affermis sur la Voie Droite. Nous avions fortifié leurs coeurs lorsqu’ils s’étaient levés ... " (Coran, 18/ 13-14)
L’assistance dont parle le verset et qui prend les formes d’un affermissement dans la Voie Droite, et d'une fortification des coeurs est conditionnée par deux facteurs devant être présents chez l’homme: 1, l’homme doit se lever, et 2, cela doit se faire pour la seule cause de Dieu..
Celui qui cherche le Vrai et la Vérité, et qui fait effort pour confronter les difficultés se dressant sur son chemin, ne tardera pas à recevoir l’assistance du Ghayb.
Il n’est pas question ici, seulement de croyance et de foi, mais aussi de vie authentique et d'expérience personnelle que chacun doit pratiquer pour arriver à ce résultat et vivre l’expérience de baigner dans la grâce divine. Quel plaisir!
La chose n’est pas difficile. Les premières étapes sont simples, et l’homme peut les traverser en rendant des services à la collectivité, en aidant les faibles et en traitant bien ses parents ou sa famille. Si la sincérité et les bonnes intentions sont suffisamment présentes, la main du Ghayb commencera à apporter l’assistance.
Mortaza Motahary / Traduit par Akil Sheikh Hussein / Révisé et réédité par : Abbas Ahmad al-Bostani