Place au Babillage
Adieu les vocalises, bonjour le babillage ! Vers 8-10 mois, votre tout-petit ne se contente plus d’égrener des voyelles seules, il leur associe une consonne. D’où les interminables chapelets de « papapapa » ou « babababa ». Il s'entraîne pour le futur.
Vers 8-10 mois… ce qu'il vous dit
► Après les vocalises, place au babillage ! En enchaînant les « papapapa » ou « babababa » : un excellent entraînement au bon placement de la langue, des lèvres, à la maîtrise du larynx et du pharynx.
► Puis le babillage se complexifie, et il n’est pas rare que, vers 9 mois, les jeunes créateurs optent pour des combinaisons plus variées. Vous entendrez, par exemple, des « pabouyé » ou des « oyé » !
► Il prouve… qu’il vient de dompter la syllabe, unité de base de la langue. Voilà donc une bonne chose de faite, rendue possible par une maturation physiologique qui s’accélère. Le larynx de votre bébé a acquis la courbure à angle droit qui lui manquait. La langue s’est allongée et musclée : elle peut maintenant se mouvoir d’avant en arrière.
Vers 8-10 mois… ce qu'il entend
► Votre petit auditeur attentif n’a pas fini de vous étonner. Si vous lui faites écouter deux listes de mots, l’une en rapport direct avec sa vie de tous les jours (biberon, chaussure, gâteau, etc.) et une autre, très loin de ses préoccupations, mais de difficulté phonétique similaire (caduc, bigot, volute, busard, etc.), il préfère la première.
► Il prouve… qu’il est capable, sinon de mémoriser des mots qu’il entend très régulièrement, au moins de les reconnaître. A cet âge, on ne peut pas encore parler de compréhension. Il n’empêche que, si vous lui lancez joyeusement « on va se promener », en brandissant son anorak et en sortant la poussette, il en déduira rapidement ce qui l’attend, grâce au contexte !
Comment lui répondre
► Utilisez un maximum de mots familiers puisque votre tout-petit semble les apprécier aux autres.
► Profitez de toutes les situations de la vie quotidienne pour les mettre en mots, « je prépare ton biberon », « je donne à manger au poisson. »
► N’hésitez pas à théâtraliser vos propos, à faire des gestes, à montrer les objets, à accentuer les intonations. Rappelez-vous que votre enfant se sert du contexte pour déduire le sens de ce que vous lui dites.
► Evitez le « parler bébé », qui déforme les mots ou en invente. Un chien n’est pas un « ouah ouah », inutile d’embarquer votre apprenti sur de fausses pistes.
► Offrez-lui des plages de silence. Immerger votre tout-petit dans un bain de langage ne veut pas dire le noyer ! Les moments de silence lui sont indispensables pour digérer tout ce qu’il entend et s’approprier le langage.