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Mariam fille de ‘Imrân donnée en exemple dans le Noble Coran

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Fatima az-Zahrâ’(p), la fille du Prophète Mohammed(s), la meilleure Dame des femmes du monde de tout temps, est présente partout dans le noble Coran en tant qu’une des manifestations les plus sublimes des plus Beaux Noms de Dieu. Mais elle(p) n’y est pas nommée explicitement. Parfois par allusion comme « al-Kawthar » qui devint un de ses noms. Sans doute parce qu’elle était un exemple vivant devant les gens, présent parmi les gens de l’époque de la Révélation du Coran.

 

Cependant, quatre femmes sont données en exemple pour tous (hommes et femmes) dans le noble Coran, citées nommément : deux exemples pour les incroyants – la femme du Prophète Nûh (Noé)(p) et la femme du Prophète Lût (Loth)(p)) – et deux exemples pour les croyants, pour leur foi, leur bon comportement, leurs qualités morales et leur maîtrise des forces traditionnellement attribuées à l’âme (les forces d’attraction, de défense et de réflexion) –  la femme de Pharaon et Mariam fille de ‘Imran –. Dieu (qu’Il soit Exalté) dit dans Son noble Livre : {Dieu a donné en exemple pour ceux qui ne croient pas la femme de Nûh (Noé) et la femme de Lût (Lot). Elles étaient sous l'autorité de deux vertueux de Nos serviteurs.

 

Toutes deux les trahirent et ils ne furent d'aucune aide pour [elles] vis-à-vis de Dieu. Et il [leur] fut dit : « Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent » ;(10) et Dieu a donné en exemple pour ceux qui croient, la femme de Pharaon [Assia], quand elle dit :« Seigneur, construis-moi chez Toi une maison au Paradis, sauve-moi de Pharaon et de ses actes et sauve-moi des gens injustes » ;(11) et Marie fille de ‘Imran qui avait fortifié ses parties intimes. Nous y avons alors insufflé de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres et elle était au nombre des pieux/obéissants.}(10-12/66 L’Interdiction)

 

Mariam fille de ‘Imrân bénéficie d’une place particulière. Quelle est-elle ? Quatre particularités lui sont attribuées dans ce noble verset : la chasteté, la réception de l’Esprit divin, la foi et l’humble soumission à Dieu.

 

1-Mariam(p) fille de ‘Imrân un exemple de chasteté

 

Le Prophète Youssef(p) et Sayyida Mariam(p) furent sauvés à la faveur de leur chasteté (c’est-à-dire de leur maîtrise de la force d’attraction). Ils sont deux manifestations de cette qualité qu’est la chasteté.

 

Le Prophète Youssef(p) ne s’intéressa pas à la femme de l’intendant parce qu’il avait vu le signe de Dieu (c’est à dire l’interdiction de s’approcher d’elle puisque mariée – sinon il(p) aurait pu répondre à ses avances)(24/12 Youssef). Mais le démon ne put pas s’approcher de lui. Le Prophète Youssef(p) est considéré dans le Coran comme étant un de Ses « Serviteurs Elus »(24/12 Youssef), sur lesquels le démon n’a aucune influence.(40/15 Al-Hijr)

 

Alors que Mariam(p) fille de ‘Imrân, quand l’ange(p) lui apparut sous la forme humaine, Dieu ne dit pas à son propos : « Si elle n’avait pas vu un signe elle l’aurait désiré. » Non ! Elle demanda la protection de Dieu et conseilla à cet ange d’apparence humaine de craindre Dieu et de ne pas s’approcher d’elle : {Elle dit : « Je cherche protection  auprès du Tout-Miséricordieux contre toi. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. »}(18/19 Mariam)  Non seulement elle ne s’intéressa pas à lui mais elle lui interdit toute approche de sa part. Ainsi, on peut voir qu’elle est à la hauteur du Prophète Youssef(p) et même plus élevée sur ce point.  

 

Avant de passer au second point, approfondissons notre compréhension de mots employés dans ce verset.

 

-« Ahsanat » vient du verbe « Hasana » qui signifie « être fort, fortifié »(1) et « Ahsana » (la 4e forme dérivée) « fortifier », « garder », « rendre quelque chose comme ayant une forteresse de l’intérieur », non pas comme bénéficiant d’une protection extérieure. Ainsi, à la différence du Prophète Youssef(p) qui bénéficia d’une protection extérieure (une « preuve » (burhân) de Dieu qu’il a vue et dont il(p) a tenu compte). Sayyida Mariam était fortifiée de l’intérieur. Ce qui indique la grandeur et la majesté de Mariam.

 

Par ailleurs, le noble Coran cite : {les « fortifiées/vertueuses » (« muhsinât ») de parmi les femmes}(24/4 Les Femmes), sans spécifier s’il s’agit de femmes mariées ou non. Ce mot exprime une qualité intrinsèque à la personne (mariée ou non) qui révèle un niveau plus élevé de la maîtrise de cette force d’attraction, un degré supérieur de perfection, à la différence du mot « hâfizh » {les « protecteurs » (« al-hâfizhîna»)et les « protectrices » (« al-hâfizhât ») de leurs parties intimes..}(35/33 Les Partis), qui indique l’acte de se protéger de façon extérieure.

 

Quant au mot « farj » souvent traduit maladroitement en français par « virginité », il est intéressant d’y revenir pour mieux en comprendre le sens et éviter la méprise. « Al-farj » signifie de façon absolue l’atteinte de l’ouverture, de la délivrance entre deux choses, matériellement ou moralement. Au niveau du corps, il indique les ouvertures inférieures, antérieures et postérieures, chez l’homme et la femme, d’un point de vue apparent matériel. Et dans ses ouvertures, se manifestent la force d’attraction et de désirs (charnels) pour les hommes et les femmes, les plaisirs jouissifs et les penchants de l’âme. Le fait de fortifier tout cela signifie, non pas l’abstinence comme le prônent les Chrétiens, mais la maîtrise de ces instincts naturels présents en l’être humain.

 

Et cela est possible puisque des femmes ont pu le faire comme Sayyida Mariam et Sayyida Fatima az-Zahrâ’. Il relève de la « lutte la plus grande » de/contre l’âme (al-jihâd an-nafs) qui donne accès à la Proximité de Dieu.

 

2-Sa réception de l’Esprit divin

 

Au moment de la mettre au monde, sa mère avait demandé à Dieu de la protéger, elle et ses descendants du démon. Dieu accueillit Mariam(p) d’un bon accueil et la fit croître d’une belle croissance.{Quand la femme de 'Imran dit : « Mon Seigneur, je T'ai voué en toute  exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. Car Toi, Tu es le Très-Entendant, le Très-Savant ».(35) Puis, lorsqu'elle l’a mise au monde, elle dit : « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille  –  Dieu sait mieux ce qu’elle a mis au monde ! Et le garçon n'est pas comme la fille – Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le diable banni ».(36) Son Seigneur l'agréa alors d’un bon agrément et la fit croître en belle croissance.} (35-37/3 Al-‘Imrân)

 

Ainsi, avant sa naissance, Mariam fut offerte en offrande à Dieu par sa mère. L’acceptation de l’offrande révèle le degré de foi, de soumission et de piété de la mère de Marie, parce que Dieu (qu’Il soit Exalté) n’accepte les offrandes que des pieux : {Dieu accepte [l’offrande] des pieux.}(27/5 La Table Servie) . Dans ce verset, on peut constater que Dieu accepte des pieux, de la part des pieux, non les pieux eux-mêmes. Dieu accepte les actes de beaucoup de gens mais pas les gens-mêmes, leur personne. L’acceptation des actes est autre chose que l’acceptation de la personne elle-même. Or Dieu accepta Mariam elle-même et la plaça sous Sa Protection, signe du rang élevé que Dieu a donné à Mariam. Ce n’est qu’à la fin que Dieu donna à Zakaria la charge de s’occuper d’elle.  Dieu connaît l’apparent et le fond de toute chose et Il ne donne jamais un rang élevé, officiel à ceux qui auront une mauvaise fin. Dieu sait où Il place Son Message.

 

Et la distinction que ‘le garçon n’est pas comme la fille’ introduite dans ce verset, n’est pas pour indiquer la préférence du premier sur le second, mais dans le but de rappeler les différences en ce monde, entre l’un et l’autre, et le rôle spécifique de chacun. Un père ne pourra jamais jouer le rôle qu’a joué Mariam (la grossesse). De plus, aucune femme, autre que Mariam fille de ‘Imrân, n’a reçu directement l’Esprit de Dieu, de façon spécifique. Cela montre aussi, qu’aucun homme ne pouvait être le père du Prophète ‘Issa(p) (Jésus). Ce qui n’est pas sans nous interpeller.

 

En effet, Dieu révèle à son Prophète(s) que les Anges descendirent pour annoncer à Mariam :  {« Ô Marie, Dieu t’a choisie et t’a purifiée. Il t’a choisie au-dessus des femmes des mondes.(42) Ô Marie, obéis avec piété à Ton Seigneur, prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s'inclinent. »(43)(…) « Ô Marie, Dieu t'annonce une parole de Sa Part dont le nom est  le Messie (al-Massîh) ‘Issâ fils de Mariam, illustre en ce monde et dans l'Au-delà, et faisant partie des Proches de Dieu. »}(42-43 & 45/3 Al-‘Imrân) Et cette « Parole de Dieu » est « l’Esprit de Dieu insufflé en elle » évoqué dans le verset cité au début.

 

3-Sa foi et sa sincérité

 

Mariam, non seulement, est supérieure pour sa pureté, sa chasteté et sa réception de l’Esprit de Dieu, mais aussi elle entendait, voyait et parlait aux Anges et elle a cru aux Paroles de son Seigneur et en Ses livres, elle a cru en ce que personne d’autre n’a cru, sans demander aucun signe particulier pour le faire, à la différence du Prophète Zakaria(p) par exemple qui dit : {« Mon Seigneur ! Accorde-moi un signe ! »}(10/19 Mariam) quand Dieu lui annonça la naissance du Prophète Yehia(p). La station de l’assurance et de la certitude est le résultat de l’éducation de l’âme et de la purification de l’âme et du cœur. Elle est d’ailleurs accessible à tous (hommes et femmes), tout comme est possible à tous l’accès aux informations de ce qui se passe dans le monde, son avenir ou autres informations des mystères.

 

De plus, Mariam fut considérée comme une « véridique » (siddîqa) : {Sa mère  est une véridique.}(75/5 La Table servie), c’est-à-dire comme étant au rang des « sincères », au rang accordé aux Prophètes(p), aux purs, aux martyrs, aux Proches de Dieu. Cependant, ce qui différencie Mariam(p) des Prophètes(p), c’est que les Prophètes(p) recevaient, en plus des Anges, la Législation divine et le Message divin.

 

4-Son humble soumission

 

Après la foi, même ! résultat de sa foi, Mariam fille de ‘Imrân atteignit la station de la soumission consciente, volontaire à Dieu. Dieu déclare qu’elle fait partie de ceux qui sont « humblement soumis » c’est-à-dire de ceux qui se soumettent à Dieu en toute volonté, Lui obéissent en toute humilité.  Signe du rang élevé de Mariam que la nourriture céleste que Dieu lui envoyait vient confirmer.( 37/3Al-‘Imrân)

 

Ainsi, par ses hautes qualités morales par la maîtrise des trois forces, sa pureté, sa foi, sa soumission à Dieu, Mariam fille de ‘Imrân a sauvegardé la Religion de Dieu et en assuré la permanence à une époque où les représentants de la Religion de Dieu étaient si corrompus qu’ils ne pouvaient assurer sa permanence par la voie connue alors. (Le Prophète Yehia [Jean Baptiste] ne sera-t-il pas décapité ?) Elle est un exemple pour les croyants du monde entier, jusqu’au Jour du Dressement.

 

D’après La Femme dans les miroirs de la Beauté et de la Majesté  

 

(« Al-Mar’at fî mirât al-Jamâl wa a-Jalâl ») de l’Ayatollah Jawad al-Amolî (pp122-156)

 

(1)Comme dans le hadîth rapporté de l’Imam ar-Ridâ(p) de ses pères remontant au Messager de Dieu(s): « Le « Il n’y a de divinité que Dieu » est ma forteresse (hasanî) ».

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