Son Eminence Mohammad (SDPSL), avant sa mission
Son Eminence Mohammad (SDPSL) naît en 570 en Mecque, le 17 du mois Rabi-al-Aval.[1]
Son père est Abdallah et sa mère s’appelle Aminah. Son père meurt avant sa naissance et sera enterré en Médine. Son Eminence grandira sous la tutelle de son ancêtre Abd al-Muttalib qui comptait pour une personne remarquée du clan Qureysh et qui chérissait le jeune Mohammad, disant à son égard : Un avenir brillant attend mon enfant Mohammad.[2]
Son Eminence Mohammad (SDPSL) perdit sa mère Aminah à l’âge de cinq ans. Quand il avait neuf ans, son ancêtre Abd al-Muttalib mourut. Après le passage de celui-ci, son fils Abu Talib accepta de s’occuper de lui. Cet oncle miséricordieux était vigilant comme un père à son égard.
A l’âge de 25 ans, son Eminence Mohammad se maria avec Khadîdja la fille de Khavilde, une femme noble, riche et honnête. De cette union naîtront deux garçons qui mourront en bas âge et quatre filles survivantes : Zeynab, Umm Kulthûm, Fâtima et Ruqayya.
L’histoire raconte que dans son enfance, son adolescence et sa jeunesse, son Eminence Mohammad (SDPSL) était supérieur à ses congénères et ses paroles et conduites témoignaient qu’il était extraordinaire.
Abu Talib dit à son égard :
« Au milieu de la nuit, j’entendais des choses surprenantes de Mohammad. Nous n’avions pas l’habitude d’évoquer le nom de Dieu au moment de manger et de boire jusqu’à ce que nous ayons entendu de Mohammad de le citer avant manger : « au nom de Dieu unique » et après le repas, il disait : « que Dieu soit abondamment loué ». J’étais stupéfait par ces gestes. Parfois, entrant brusquement chez lui, j’observais une lumière au-dessus de sa tête s’élevant vers le ciel. Je ne l’ai jamais entendu mentir ou la conduite des ignorants ; il ne riait jamais comme ça et ne se livrait point aux jeux d’enfant. Il aimait la solitude et la modestie. »[ 3]
Ibn Abbas raconte :
« Au beau matin les enfants d’Abu Talib se réveillant, avaient deux yeux sales ; mais ceux de Mohammad étaient clairs et propres. Quand Abu Talib distribuait le repas aux enfants, ceux-ci volaient les mets d’entre eux, mais Mohammad ne tendait jamais la main pour les prendre. Une fois ayant constaté ce fait, Abu Talib servait Mohammad séparément. »[4]
Abu al-Fada écrit :
« Le Messager de Dieu grandit chez Abu Talib. Dieu le préservait de commettre les actes des ignorants et de leurs maux pour faire sa grandeur et qu’il devienne un homme supérieur à tous ses consanguins pour sa noblesse d’âme, sa bonne conduite, son respect pour les autres, sa charité à l’égard des voisins, sa patience, sa créance et sa véridicité. Il ne chercha jamais les actes hideux et ne dérangeait personne. Il ne se plaisantait point et ne disputait jamais avec les autres, collectionnant toutes les qualités morales et s’étant ainsi appelé « Mohammad le Juste ».[5]
Abu al-Fada poursuit :
« Au début de sa mission, Mohammad (SDPSL) terrifié, il entra chez lui et dit à son épouse : J’ai peur pour mon âme. Pour le consoler Khadija répondit : Sois annoncé que Dieu ne t’avilira jamais ; car tu n’abandonnes jamais tes proches, tu es véridique, tu te charges des difficultés des autres, tu portes ta charité aux pauvres, tu es hospitalier et apportes ton secours aux autres dans les accidents. »[6]
Ans bin Malik a dit :
« Son Eminence Mohammad (SDPSL) était célèbre avant sa mission et parmi le peuple du nom de Mohammad le Juste car sa véridicité et sa justice étaient connues de tous. »
Rabî bin Kheïssam a dit :
« Les gens du temps d’ignorance (l’époque préislamique) s’adressaient à Mohammad (SDPSL) pour résoudre leurs problèmes. Nazr bin Harith disait aux gens de Qureysh : Mohammad dans sa jeunesse comptait pour vous plus bon, plus authentique et plus fiable que vous-mêmes et maintenant que ses cheveux ont blanchi et il fut investi pat Dieu comme prophète vers vous, vous dites de lui un sorcier ; Non ! Je jure sur Dieu qu’il ne l’est point. »[7]
A l’âge de vingt ans, son Eminence Mohammad joint le pacte des Jeunes Charitables (Half al-Fozoul). Un groupe de gens amoureux de la justice ont signé ce pacte dans la maison d’Abdallah bin Djadâan pour défendre les opprimés contre les forts. Son Eminence Mohammad (SDPSL) dit plus tard à ce propos :
« J’ai participé au pacte signé dans la maison d’Abdallah bin Djadâan que je n’échangerai jamais contre les chameaux aux poiles roux et même si étant musulman, on m’y appelle, je serai prêt à accomplir. »[8]
De pareils témoignages, nous comprenons que son Eminence Mohammad (SDPSL) était connu parmi le peuple préislamique pour sa charité, sa fiabilité, sa véridicité, sa patience, sa justice, sa bénignité et son honnêteté.
Par conséquent, certains ont accepté l’Islam pour cette réputation et ce crédit du passé de son prophète.
La foi de Son Eminence Mohammad (SDPSL) avant l’Islam
La question qui peut se poser maintenant est de savoir si avant d’être confié de la mission prophétique son Eminence Mohammad (SDPSL) était fidèle à une foi ? Et si la réponse est affirmative, quelles étaient les qualités de cette religion ?
Il faut précédemment remarquer que l’histoire de l’Islam ne peut pas présenter des savoirs explicites et clairs sur ce sujet. Il existe quand même certains témoignages historiques fiables comme par exemple :
Abu al-Fada écrit :
« Le Messager de Dieu avait l’habitude de se rendre pendant un mois par an au mont Hara pour prier. C’était la coutume de tous les Qureyshites préislamiques. Si un pauvre s’approchait de lui, Mohammad lui donnait à manger. Il tournait autour de la Kaaba au terme de cette cérémonie et avant d’arriver à sa maison. »[9]
Qiâth bin Ibrahim transmet le mot d’Imam Jafar Sadiq (SL) :
« Depuis son immigration en Médine, le Prophète de l’Islam n’a fait qu’une fois le pèlerinage mais une fois en Mecque et accompagné de ses proches il le réalisa plusieurs fois pendant son séjour. »[10]
Il a écrit encore :
« Mohammad (SDPSL) faisait la prière à l’âge de quatre ans. »[11]
Abu Talib son oncle, le décrit dans son enfance : « Il disait toujours Au nom de Dieu avant de manger et Merci à Dieu après avoir mangé. »[12]
Pareilles descriptions sur son Eminence montrent qu’il accomplissait certains rituels et prières en qualité de service ; il priait, il s’isolait pendant un mois chaque année au mont Hara, il accomplissait le pèlerinage, il tournait autour de la Kaaba et il citait le nom de Dieu avant manger. Il est clair qu’il était fidèle et dévoué aux services.
Nous avons prouvé dans la partie concernant l’innocence que les prophètes sont exempts tout au long de leur vie, de commettre l’apostasie, le polythéisme et toutes sortes de péchés. Il faut dire : Le Prophète de l’Islam était croyant avant même sa mission car l’hérésie et le polythéisme contrarient cette qualité d’innocence spécifique aux prophètes.
De même, le Coran a rejeté l’idée de tout égarement ou apostasie attribuables à son Eminence même avant sa mission, là où il dit :
« Je jure sur l’étoile et son déclin. Que votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur. » [13]
Par conséquent, il n’existe aucun doute sur la foi monothéiste de son Eminence Mohammad (SDPSL) avant sa mission prophétique.
Après avoir accepté qu’il fût fidèle au principe du monothéisme, la question suivante qui se pose sera de savoir qu’elle était les caractéristiques de cette foi et son Eminence suivait quelle religion ? Il existe quelques hypothèses à cet égard :
Première hypothèse : Il suivait la foi de son Eminence Moïse ou son Eminence Jésus, car ces deux étaient les seules religions célestes de l’époque et tout le monde avait besoin de les suivre. Par conséquent, son Eminence Mohammad devrait suivre l’une de ces deux fois.
Pourtant, cette hypothèse peut être réfutée car s’il était juif ou chrétien, sa participation dans leurs cérémonies et sa fréquentation avec eux seraient enregistrées par les chroniques. Alors que rien à ce propos n’a été enregistré ni les chrétiens ou les juifs n’ont réclamé une chose pareille.
Comme vous avez déjà connu, son Eminence Mohammad s’engageait dans de rituels qui ne font pas partie de ces deux religions ; comme le Hajj, la circumambulation de la Kaaba, la prière et l’isolement dans le mont Hara. Ainsi, nous pouvons conclure que son Eminence n’était pas juif ou chrétien avant l’Islam.
Seconde hypothèse : Il suivait la foi de son Eminence Abraham (SL). Pour expliquer ce fait il convient de dire : son Eminence Abraham (SL) est le fondateur du monothéisme en Hedjaz. Sa religion s’appelant « Hanifite », avait des adeptes parmi le peuple de ces régions. Son fils Ismail prêchait aussi cette foi. Les arabes de ce pays, étant les descendants d’Ismail pour la plupart, avaient accepté la foi de leur ancêtre et la défendaient.
La religion de son Eminence Abraham (SL) était la foi officielle du peuple de la péninsule arabique pendant longtemps. Mais avec le temps, ses lois et ses rituels ont été oubliés et il n’en reste que des cérémonies comme : le Hajj, présence à Arafat, Machaar et Manâ, le sacrifice, lapidation du Satan, tourner autour de la Kaaba, courir entre Safa et Marwah et quelques autres rituels. Avec le temps, des opinions polythéistes pénétrèrent dans la pensée du peuple et appuyées par les justifications erronées, d’autres divinités ont été passées au même rang que Dieu. Pour autant, les gens se prenaient pour les adeptes de son Eminence Abraham (SL).
Bien sûr, il y avait d’autres parmi eux qui, mécontent de la situation, ils pensaient que le peuple ayant perdu la foi véridique de son Eminence Abraham, ils sont entrés dans les ténèbres de l’égarement et ils cherchaient éventuellement les lois et le rituel de sa religion authentique pour l’épurer des superstitions. Nous allons en donner quelques exemples historiques :
Ibn Hicham écrit :
Lors d’une fête où les gens de Qureysh se rassemblaient autour d’une idole, y offrant des sacrifices avec du respect et de la prosternation, quatre autres se séparèrent des autres pour parler dans la clandestinité et réunis dans un coin, ils dirent entre eux :
« Soyons résolus pour cacher nos idées des autres. Les noms des quatre étaient : Varaqah bin Nowfil, Abdallah bin Djahish, Outhman bin Howaïrith et Zaïd bin Omar. Ils dirent : Nous jurons sur Dieu ! Vous savez que votre nation n’a pas choisi une bonne foi et ils ont falsifié la doctrine de leur père Abraham ; quelles sont ces pierres autour desquelles nous tournons ? Ces idoles n’entendent ni ne voient rien. Ils sont sans pouvoir de créer le moindre préjudice ou profit. O les gens de notre famille ! Choisissez une religion véridique et puis, ils se sont dispersés dans les pays différents pour trouver la foi originale d’Abraham."[14]
Et il écrit encore :
« Zeïd bin Omar s’arrêta. Il sortit de la foi de ses proches sans entrer dans celle des juifs et des chrétiens. Il abandonna l’idolâtrie, évitant la nécrophagie et déconseillant le meurtre des enfants, il dit : J’adore le seul Dieu d’Abraham. Ainsi, il critiqua la foi de ses proches."[15]
D’autres hadiths nous permettent de savoir que les ancêtres du Prophète suivaient aussi la religion d’Abraham.
Asbaq bin Nabatah transmet cette parole du Seigneur des croyants :
« Je jure sur Dieu ! Mon père et mon ancêtre Abu Talib et Hachim et Abdalmanâf n’ont jamais été idolâtres. » et quand on lui demanda sur leur religion, il répondit : « Ils procédaient d’après la foi de son Eminence Abraham et priaient en direction de la Kaaba. »[16]
Par conséquent, il paraît que son Eminence Mohammad (SDPSL) suivait la foi de son Eminence Abraham avant l’Islam, il était monothéiste et s’opposait au polythéisme et à l’idolâtrie, il priait et accomplissait le hajj qui est un rituel spécifique de la foi d’Abraham. Il aimait la solitude où il pouvait se consacrer entièrement à Dieu et à son service ; il était charitable et bienfaiteur.
Certains témoignages permettent de savoir que son Eminence Mohammad (SDPSL) avait été admis par Dieu avant sa mission et au moment d’accomplir ces bienfaits.
Le Seigneur des croyants (SL) dit à ce propos :
« Depuis le moment où Mohammad (SDPSL) fut sevré, Dieu confia aux plus archanges de le surveiller jour et nuit, le conduisant vers la bienfaisance. »[17]
Allameh Madjlesi transmet d’Imam Mohammad Baqir d’avoir ainsi interprété ce verset du Coran :
« …sauf à celui qu’il agrée comme Messager et qu’il précéder et suivre de gardiens vigilants »
Les Djinns 26-27
« Dieu accorde à certains anges de surveiller ses prophètes et les secourir dans leur mission. Il confia cette tâche à un archange de surveiller Mohammad (SDPSL) juste au moment qu’il fut sevré ; de le conduire vers les bienfaits et l’empêcher des vices. Cet ange est celui qui le saluait avant qu’il soit choisi comme Prophète, disant : « Salut à toi O Mohammad le Messager de Dieu ». Mohammad croyait ces salutations venaient des pierres et de la terre et tout curieux qu’il était, il ne découvrait point d’où elles provenaient. » [18]
Notes :
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1- Will Durant, l’Histoire de la civilisation, première partie, Tome 4, Page197
2- Manaqib, Ibn Shahr Ashoub, Tome 1, Page 61.
3- Idem, Page 63.
4- Abu al-Fadâ Al-Sirat al-Nabawiah, Tome 1, Page 242.
5- Idem, Page 249.
6- Idem, Page 394
7- Uyun Al-Asar, Tome 2, Page 334.
8- Abu al-Fadâ, Pages 257 à 262.
9- Idem, Page 390.
10-Vasâel Al-Chia, Tome 8, Page 88.
11- Behar Al-Anwar, Tome 15, Page 361.
12-Ibn Shahr Ashoub, Manaqib, Tome 1, Page 63
13- Al-Najm (53): 2.
14-Ibn Hicham, Al-Sirat al-Nabawiah, Tome 1, Page 237.
15- Idem, Page 239.
16- Behar Al-Anwar, Tome 15, Page 144.
17- Nahdh Al-Balaqah, discours 194.
18- Behar Al-Anwar, Tome 15, Page 361.