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Démontrer la prophétie de Son Eminence Mohammad (SDPSL)

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On peut recourir à un certain nombre de moyen pour savoir si un prophète est authentique dont :

 

1. Etudier soigneusement sa morale, son comportement et la vie personnelle de celui qui se fait passer pour un prophète.

2. Etudier l’ensemble des opinions, des lois et de la morale qu’il fait passer sous la rubrique de la religion.

3. Etudier les savoirs (sur son arrivée) et les annonces transmis par les prophètes précédents sur lui.

4. Etudier les miracles accomplis par lui dont les hommes ordinaires sont incapables.

 

Une recherche historique sur les débuts de l’Islam nous apprend que les musulmans de l’époque n’avaient point les mêmes soucis pour accepter la nouvelle foi. Ce n’était pas le cas de tout le monde d’exiger que le Prophète accomplisse un miracle. Mais pour s’assurer de l’authenticité de sa mission, ils recouraient à d’autres moyens. Nous allons en citer quelques-uns :

 

Premier moyen

 

L’étude des débuts de l’Islam nous apprend que la personnalité extraordinaire du Prophète, sa conduite excellente, consciencieuse, fiable et sincère sont parmi les raisons principales pour lesquelles certaines gens l’accepte pour un prophète véridique et se convertissent à sa foi.

 

Avant d’être élu prophète, voire-même dès son enfance, Mohammad (SDPSL) était connu par un caractère distingué. Sans la moindre tache ou imperfection dans son passé ; sa bienveillance, sa fiabilité, sa protection des faibles et des pauvres, sa véridicité et sa bienfaisance étaient notoires. Certaines gens sont d’avis qu’il est un prophète authentique et se convertissent à l’Islam.

 

Son Eminence Khadija est la première femme qui admet l’appel du Prophète et se convertit. Connaissant mieux que les autres (étant son épouse depuis vingt ans), le Prophète et ses qualités morales et spirituelles, elle compte parmi les plus élevés de ceux-là. Ainsi, à tout début de son appel et avant les autres, elle accepte sa foi et s’y convertit. Pour elle qui l’encouragera désormais à poursuivre sa mission, les qualités inhérentes de Mohammad sont les meilleures preuves.

 

L’histoire raconte qu’après avoir rencontré Gabriel à la Grotte de Hira et reçu les premières révélations, Mohammad rentre vite à la maison pour mettre son épouse Khadija au courant de l’affaire.

 

Son Eminence raconte lui-même : « Je suis rentré chez Khadija et dis : J’ai peur pour ma vie. Puis, j’ai raconté l’histoire de rencontre avec Gabriel et son message. Khadija répondit : Sois félicité, je jure sur Dieu qu’il ne t’abandonnera jamais dans le mépris. Je jure sur Dieu ! Tu ne quittes jamais l’habitude de te rendre auprès de tes proches, tu es véridique et fiable et te soucies pour les duretés que vivent les autres, tu es hospitalier et tu aides les autres dans les jours difficiles. »[1]

 

Le Messager de Dieu (SDPSL) le prenait parfois pour une preuve sur la véridicité de sa mission, exigeant que le peuple accepte sa foi.

 

Bladhari écrit dans son livre d’histoire de Mohammad :

 

Après avoir reçu le verset « Et avertis les gens qui te sont les plus proches » Les Poètes (26) : 214, Son Eminence Mohammad (SDPSL) monte le mont Safa et appelle les gens de Qureysh qui viennent l’écouter : O Mohammad ! Pourquoi tu nous as appelés ? Il répond : Si je vous avertis que les troupes ennemis se cachent derrière ce mont et se préparent pour nous attaquer, vous me croiriez ? Ils disent : Oui, Nous te croirions car on ne te prend pas pour un menteur et tu ne nous as jamais menti.

 

Le Prophète dit alors : Je vous avertis donc contre le supplice terrible de la Résurrection. O les enfants d’Abd Al-Motallib ! O les enfants d’Abd Al-Manaf ! O les enfants de Zahrah ! (les tribus de Qureysh). Dieu m’a confié la mission d’appeler à l’Islam les gens qui me sont proches. Je ne vous demande aucun salaire ni pour votre d’ici-bas ni de l’au-delà, sauf de dire : « Il n’y a aucune divinité à part Dieu ».[2]

 

C’est ainsi qu’Ali Ibn Abi Talib (SL) accepte la foi musulmane. C’est le premier musulman et la raison de sa conversion est sa connaissance de la personnalité du Prophète et la confiance qu’il avait pour lui.

 

Abu Bakr également se convertit sous l’effet de son caractère. Abu Al-Fadâ transmet ces mots d’Ibn Isaac : Avant l’élection de Son Eminence Mohammad (SDPSL), Abu Bakr le connaissait personnellement et pour lui, Mohammad était tant véridique, fiable, bienfaiteur et élevé qu’il était incapable de mentir sur les hommes et autant plus sur Dieu.[3]

 

La plupart des musulmans du début de l’Islam se convertissent de la même façon. Car ils confient la sincérité, la pureté et la fiabilité du Prophète et ils savent bien que Mohammad n’a jamais menti. Ils acceptent donc sa foi et sa mission et deviennent musulmans.

 

Nous parlerons bientôt encore du caractère émérite et sympathique du Prophète et la morale élevée et la noblesse de Son Eminence.

 

Second moyen

 

On peut reconnaître le bien-fondé d’une religion à travers l’étude des lois morales et les opinions qu’elle transmet. Si les idées proposées sont : conformes à la raison, contre les illusions et les superstitions, universelles et capables de résoudre les problèmes sociaux, appelant à la morale et la bienfaisance et déconseillant les corruptions sociales et morales ; on peut conclure qu’elle est authentique et céleste et celui qui la présente est un prophète véridique envoyé de Dieu.

 

Mais si les opinions fondatrices de la religion sont chimériques et trompeuses, si les lois proposées sont faibles et si elle n’arrive pas à combattre les difficultés sociales et morales, le prophète est sans doute mensonger et sa foi est absurde.

 

Un nombre des gens du début de l’Islam s’y convertissent de la même manière. L’étude et la pensée autour des lois de l’Islam leur fit comprendre que la présentation d’une vision aussi élevée ne peut pas sortir d’un homme illettré qui vit dans la société corrompue et idolâtre de l’Arabie, mais elle doit être envoyée par Dieu. Il y a quelques exemples à ce propos :

 

Amro Bin Anbassah raconte : « Au début de sa mission, je me suis rendu à la Mecque auprès du Messager de Dieu (SDPSL), alors qu’il vivait en cachette. Je lui demandai : Qui êtes-vous ? Il dit : Je suis un prophète. Je demandai : Qui est un prophète ? Il dit : Un envoyé de Dieu.

 

Je demandai : Es-tu vraiment un envoyé de Dieu ? Il dit : Oui. J’ai demandai : Pourquoi Il t’a délégué ? Il dit : Pour que tu n’adores que Dieu Unique, ne supposes aucun associé auprès de Lui, que tu casses les idoles et entretiennes de bonnes relations avec tes proches. Je dis : Il t’a délégué pour de belles choses… et disant cela, j’ai accepté sa foi.[4]

 

Sur modalité de la conversion de Khalid Bin Saïd, Abolfadâ écrit :   

 

Khalid rencontra le Messager de Dieu pour lui dire: A quoi tu nous appelles? Son Eminence répondit : A croire en Dieu Unique et la prophétie de Mohammad et abandonner la religion d’un idole qui n’entend ni n’endommage ni ne voit, ni ne favorise ni ne discerne ses adeptes de ses ennemis…

 

Khalid dit alors : J’atteste qu’il n’y a aucune divinité en dehors de Dieu et j’atteste que Mohammad est son Messager. Le Messager de Dieu (SDPSL) fut content de sa conversion.[5]

 

Les mots échangés entre immigrants musulmans et Négus roi d’Abyssinie, affirment ce fait.

 

Ibn Assir a raconté en détails, l’histoire de l’immigration des musulmans dont la suite est une version brève :

 

Cinq ans après que Mohammad fut élu Prophète, au bout de patience face aux tortures des ennemis, un nombre de musulmans s’obligent à immigrer en Abyssinie pour sauver leur vie et leur foi. Puis, les chefs de Qureysh envoyèrent deux personnes en Abyssinie afin de ramener en Mecque les musulmans fugitifs contre les offrandes abondantes. Les délégués se rendirent auprès Négus exprimant leur exigence. Négus appela les réfugiés musulmans à la cour et dit : « Quelle est la religion pour laquelle vous avez abandonné la foi de vos ancêtres sans choisir notre religion ni celles qui existent déjà ? »

 

Le porte-parole des musulmans, Jafar Ibn Abi Talib répond : « On adorait les idoles au temps de l’ignorance (paganisme), on mangeait des cadavres, des actes hideux étaient habituels entre nous, on coupait nos rapports avec nos proches et consanguins, on maltraitait les voisins, les forts piétinaient les droits des faibles. Jusqu’à ce que Dieu nous envoya un Prophète avec un passé clair et dont la véridicité, la fiabilité et la pureté étaient assurées. Il nous appela au monothéisme et à abandonner l’idolâtrie. Il nous ordonna à la véridicité, à la fiabilité, à entretenir des rapports constants avec les proches et les consanguins, à être charitable avec les voisins et éviter les péchés ; comme le meurtre. Il nous déconseilla les actes hideux, les témoignages mensongers et prendre les biens des orphelins. Il nous appela à prier et à jeûner. Jafar exprima encore un nombre de lois islamiques et puis il dit :

 

Nous nous sommes convertis à la foi du Prophète de l’Islam ; l’ayant admis, nous avons accepté ses interdictions et ses permissions. Nous fumes donc victimes de la violence et l’inimitié de nos amis (anciens) ; nous sommes exposés aux supplices terribles pour laisser notre foi et retourner à l’idolâtrie. Comme ils s’imposent à nous et ils nous empêchent de poursuivre nos devoirs religieux, nous sommes des immigrés dans votre pays en espérant d’être à l’abri des tortures.

 

Négus dit : Avez-vous quelque chose de ce que Dieu vous a révélé ? Jafar répondit que Oui et il récita quelques versets de la sourate Marie. Ayant entendu ces phrases, Négus et les évêques y assistant pleurèrent. Négus dit : Ces mots et tout ce qui a été révélé à Jésus sont d’une origine lumineuse ; vous êtes libres dans notre pays à aller partout où vous voulez. Je jure sur Dieu de ne jamais vous rendre à eux.[6]

 

Par consequent, l’étude des lois d’une religion peut compter comme un moyen pour reconnaître son authenticité. Un grand nombre des gens du début de l’Islam et de depuis ses débuts, se convertit à l’Islam à travers cette méthode. Aujourd’hui, elle est la raison principale de la conversion de ceux qui cherchent la vérité.

 

Pour conclure, force est de mentionner : quoiqu’un nombre considérable des musulmans du début de l’Islam soient convaincus sur la véridicité de la mission du Prophète et se convertissent à l’Islam, il se peut que ces moyens ne soient persuasifs pour tout le monde. A chacun ses preuves. On peut considérer les moyens ci-dessus comme des témoignages vrais mais ils ne sont pas des arguments incontestables.

 

Le Prophète de l’Islam et les annonces

 

Le troisième moyen de conviction de la véridicité d’une mission est d’être prédit par le prophète précédent. Nous recourons à ce moyen pour prouver la mission du Prophète de l’Islam. Le Coran a exprimé les annonces faites par les prophètes qui précèdent Son Eminence Mohammad (SDPSL) qu’il prend pour des preuves incontestables ; par exemple :

 

« Et quand leur vint de Dieu un Livre confirmant celui qu’ils avaient déjà, alors qu’auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants. Quand donc leur vint cela même qu’ils reconnaissaient, ils refusèrent d’y croire. Que la malédiction de Dieu soit sur les mécréants. » [7]

 

« Ceux à qui Nous avons donné le Livre, le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs enfants. Or une partie d’entre eux cache la vérité, alors qu’ils la savent. » [8]

 

« Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Torah et dans les Evangiles. Il leur donne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licite les bonnes choses, leur interdit les mauvaises et leur ôte les fardeaux et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue sur lui, ceux-là auront la salvation. »[9]

 

« Et quand Jésus fils de Marie dit : O les enfants d’Israël, je suis le vrai messager de Dieu (envoyé) à vous, confirmateur de ce qui dans la Torah est antérieur à moi et annonciateur d’un Messager à venir après moi dont le nom sera Ahmad. Mais quand Jésus leur présenta ces preuves évidentes, ils dirent : C’est manifestement de la magie. » [10]

 

On comprend des versets suscités qu’au temps de l’investiture du Prophète de l’Islam et quand le Coran fut révélé, les juifs et les chrétiens de la péninsule arabique attendaient un prophète de ce pays qui favoriserait les monothéistes de ces régions. Familiers avec les signes perceptifs du dernier prophète, ils le connaissaient aussi bien que leurs enfants ; sachant même qu’il s’appellerait Ahmad.

 

Il reste clair que Ses Eminences Moïse, Jésus et d’autres prophètes célestes avaient annoncé la venue de ce Prophète, ayant exprimé ses caractères et son appellation qui existait dans la Torah et dans les Evangiles. Les juifs et les chrétiens en étaient tellement sûrs qu’ils menaçaient leurs ennemis de représailles une fois le nouveau prophète apparu ; à chaque fois qu’ils se sentaient victimes de la violence.    

 

Ibn Hicham écrit qu’Assim Bin Katadah avait transmis cette parole des hommes de sa tribu : la miséricorde de Dieu et sa guidance voulut que nous soyons appelés à l’Islam. Nous étions polythéistes et il arrivait des contacts entre nous les juifs qui détenaient des savoirs qui nous manquaient ; ils nous disaient alors : le prophète promis viendra bientôt et vous serez tués comme les gens de Sodome et Gomorrhe. Les juifs nous menaçaient toujours comme ça.

 

Puis, quand Son Eminence Mohammad (SDPSL) fut choisi, nous avons accepté son appel, sachant que c’est le prophète dont ils nous menaçaient pendant longtemps. Devançant les juifs vers la nouvelle foi, nous sommes devenus musulmans et ils la refusèrent. Les versets de la sourate la Vache furent donc descendus sur nous et sur eux.[11]

 

Bladhari écrit sur Safiah la fille d’Abd Al-Motallib, d’avoir dit à Abulahab : O frère ! Est-ce qu’il est convenable que tu abandonnes ton neveu et son Islam ? Je jure sur Dieu que les savants annoncent depuis longtemps qu’un prophète sortira parmi les descendants d’Abd Al-Motallib et Mohammad est le prophète promis.[12]Dans les livres d’histoires et les chroniques, les noms des pontifes et des ministres de cultes abondent ; ayant annoncé la venue du Prophète de l’Islam. Nous allons voir quelques exemples :

 

Accompagné de son oncle Abu Talib, Son Eminence Mohammad (SDPSL) voyagea en Syrie dans son enfance. Chemin faisant, leur caravane arrive au monastère d’un ermite nommé Bohaïri qui invite les voyageurs au festin. Il trouve des signes extraordinaires chez l’enfant (Son Eminence avait sept ans) et pose certaines questions sur Lui à son oncle auquel il dira en privée : ramène ton neveu à son pays et le cache des juifs. Je jure sur Dieu qu’ils le tueront dès qu’ils le trouvent. Et saches que ton neveu sera accordé d’un statut très élevé.[13]

 

Un ermite nommé Aïssa habitait Zahran; un homme de science. Il se rendait une fois par an à la Mecque pour fréquenter les gens. Or, un an il dit au peuple : O citoyens de la Mecque ! Bientôt naîtra parmi vous un homme auquel se rendent les arabes et les non-arabes. Son temps s’approche et quiconque l’ayant connu ; accepte sa foi, ses rêves seront donc réalisés et celui qui s’oppose à lui perdra. Je jure sur Dieu d’attendre son arrivée.[14]

 

Mohammad Bin Salamah raconte d’avoir entendu dans son enfance, d’un juif nommé Josué de la tribu Bani Abdalashal : « Le temps s’approche pour qu’un prophète sorte de cette maison (Kaaba). Il appartient à quiconque ayant connu ce prophète, de l’admettre. Le Prophète de l’Islam déclara sa mission dans nos vivants. On se convertit à l’Islam mais ce juif refusa par jalousie. »[15]

 

Assim Bin Omar dit d’avoir entendu d’un vieil homme de Banu Qurayza : Tu sais pourquoi Sabala Bin Saya, Assid Bin Saya, Assad Bin Oubayd et d’autres gens de Bani Hadal se convertirent à l’Islam ? J’ai dit que non et il poursuit : Un juif nommé Ibn Hayeban vint de la Syrie chez nous quelques années avant l’Islam. Juste avant sa mort, il s’adressa aux juifs disant : O peuple juif ! Savez-vous pourquoi j’ai choisi cette ville pour y habiter ? Car j’attends un Prophète qui apparaitra bientôt et qui immigrera à cette ville. J’espère le suivre et son temps s’approche. Que les autres ne vous devancent pour s’y convertir ; il combattra ses ennemis.

 

Quand le Prophète de l’Islam fut élu et il assiégea Banu Qurayza, ces jeunes ont dit : O Banu Qurayza ! Nous jurons sur Dieu que c’est le Prophète dont parlait Ibn Hayeban. Les hommes de Banu Qurayza répondirent que non et que ce n’était pas vrai. Les jeunes dirent alors : Nous jurons sur Dieu que c’est bien lui, car il porte ses signes perceptifs. Ils se convertirent à l’Islam et préservèrent leur vie et leurs biens et ceux de leurs proches.[16]

 

On peut lire dans l’autobiographie de Salman le persan et l’histoire de sa conversion : « accompagné d’un grand ermite, nous marchâmes vers Jérusalem. C’était un homme bienveillant et noble, vénéré par tout le monde. Chemin faisant il me dit : O Salman ! Il y a un Dieu et la Résurrection, le Paradis et l’Enfer devant nous. Après avoir prêché il dit : O Salman ! Dieu enverra bientôt un prophète qui se nomme Ahmad. Il sortira du pays de la Mecque et acceptera les offrandes mais pas des aumônes et qui portera le signe de prophétie sur son épaule. Son temps approche mais autant que je suis vieux, je ne crois pas le rencontrer. Si tu le connaîtras, il t’appartiendra de l’admettre et accepter sa foi. Salman dit : Même s’il m’appelle à abandonner ta religion ? Il dit : Oui, car il est véritable et ça plaît à Dieu de le suivre. »[17]

 

Amir Bin Rabia raconte Zaïd Ibn Nafil d’avoir dit : « J’attends la sortie d’un prophète parmi les enfants d’Ismaël et d’Abd Al-Motallib. Je ne crois pas pouvoir le connaître, mais j’ai foi en lui et j’atteste qu’il est un prophète divin. »[18]

 

Quand Khadija raconta à Varaqa bin Nofil un savant chrétien, tout ce qui avait été transmis à elle par son serviteur accompagnant Mohammad dans son voyage en Syrie, Varaqa dit : « Si c’est vrai, Mohammad est donc le Prophète de cette nation. Je sais qu’on attend un prophète pour cette nation. »[19]

 

Bien entendu, nous ne prétendons pas que toutes ces narrations soient authentiques, mais des versets coraniques et de certaines annonces, nous pouvons conclure : que peu avant la sortie du Prophète de l’Islam, des savoirs circulaient parmi les gens, surtout les savants monothéistes qui attendaient un prophète qui allait apparaître dans la péninsule arabique et dont ils connaissaient certains signes perceptifs.

 

Ces savoirs peuvent trouver leur chemin vers l’opinion publique par deux moyens : à travers les paroles transmises par les religieux qui les diffusaient parmi les gens du commun ou enregistraient dans les livres ; ou bien à travers les livres sacrés comme la Torah, les Evangiles, les Psaumes etc.

 

Le verset 157 de la sourate Al-Araf, rend compte que certains signes perceptifs du Prophète de l’Islam existaient dans la Torah et dans les Evangiles et que les juifs et les chrétiens connaissaient. Ayant entendu ce verset, ils ne le contestent jamais et voire-même, un nombre d’entre eux acceptent l’Islam de cette façon, comme nous l’avons déjà signalé.

 

Malheureusement les juifs et les chrétiens refusèrent l’Islam, justifiant leur choix par le fait que selon eux un prophète ne pouvait sortir que parmi les enfants d’Israël, alors que Mohammad n’en était pas. Leurs savants jouèrent un rôle important dans ce fait et ils empêchaient les gens du commun d’accepter l’Islam. Le fanatisme religieux et les privilèges dont ils étaient accordés ne leur permettaient point de consentir la vérité.

 

Pour rechercher sur la qualité des annonces et investiguer la Torah et les Evangiles, comparer les Evangiles différents et choisir la bonne version comme pour démontrer que ces deux livres ont été falsifiés ; il faut un ouvrage énorme qui excède les cadre de ce travail. Nous conseillons aux intéressés de s’adresser aux livres exclusivement consacrés aux annonces (sur le Prophète).

 

Le Prophète de l’Islam et les miracles

 

Le quatrième moyen pour reconnaître l’authenticité d’un prophète passe à travers (la présentation par celui-ci de) les miracles. Le miracle est un fait étonnant dont les hommes ordinaires ne sont pas capables et qui ne suit pas la logique de causalité. Tout comme les prophètes réclament être en rapport avec Dieu et recevoir ses messages,  il faut qu’ils présentent des preuves propres à Dieu.

 

Tous les prophètes ont accompli des miracles. De même, le Prophète de l’Islam accepta le principe des miracles pour les prophètes précédents. Le Noble Coran mentionne des dizaines d’exemples sur les miracles présentés par eux. Il fallait donc qu’il apporte aussi des miracles et ne s’en tenant pas à raconter ceux des précédents, il dise : pour démontrer leur véridicité, les prophètes d’autrefois apportaient des miracles, mais je n’en ai point. Acceptez donc mon appel sans les miracles.

 

Le Prophète de l’Islam (SDPSL) présenta aussi des miracles enregistrés et contenus dans les chroniques.

 

Baladhari transmet cette parole de Varaqa adressée à Son Eminence Mohammad (SDPSL) : aucun prophète n’a été sorti sans un signe perceptif, quel est donc le tien ?

 

Le Messager de Dieu (SDPSL) appela un arbre à marcher. L’arbre creusa la terre et s’approcha de Son Eminence. Varaqa dit alors : J’atteste que tu es un Prophète divin et si tu m’ordonne à combattre tes ennemis, j’accepte et je te soutiens.[20]

 

Le Seigneur des croyants (SL) raconte : « J’étais en compagnie du Prophète de l’Islam (SDPSL) lorsqu’un groupe des gens de Qureysh arrive pour dire : O Mohammad ! Tu revendiques un fait énorme sans précédent dans ta famille et chez tes ancêtres. Nous exigeons que tu accomplisses une chose ; si tu arrives à le faire, cela pourrait prouver ta mission et sinon, tu n’es qu’un magicien et un menteur.

 

Le Prophète de l’Islam leur demanda ce qu’ils voulaient : que cet arbre (d’en face) soit déraciné et se mette auprès de lui. Le Prophète dit : Dieu est capable de tout ; si Dieu satisfait votre exigence, est-ce que vous serez croyants, attestant la vérité ? Ils acquiescèrent. Le Prophète dit alors : J’accomplis votre demande mais je sais que vous ne serez jamais des croyants et certains d’entre vous tombera dans le puits (d’égarement) et certains d’autres complotent pour créer des sectes (hostiles). Puis il appela l’arbre et il dit : Si tu crois en Dieu et à la Résurrection et si tu me prends pour un Messager de Dieu, sois donc déraciné et avec la permission de Dieu viens près de moi.  

 

Le Seigneur des croyants (SL) poursuit : Je jure sur Dieu ! L’arbre se déracina et marcha vers Son Eminence, alors qu’il avait une voix comme celle des ailes d’un oiseau ; il s’approcha donc et se mit tout près du Messager de Dieu, mettant certaines de ces branches sur la tête de Son Eminence et certaines d’autres sur moi qui étais debout à sa droite.

 

Quand les gens de Qureysh aperçurent cette scène, ils dirent par arrogance : qu’une moitié de l’arbre reste et l’autre moitié vienne chez toi. Le Prophète (SDPSL) l’accomplit aussi.

 

Puis ils dirent : que la moitié venue chez toi revienne à son origine et soit un arbre parfait. Le Prophète l’accomplit aussi.

 

Vu ce miracle, Son Eminence Ali (SL) exprime : Il n’y aucune divinité en dehors de Dieu. Je suis le premier homme à me convertir à ta foi et la conduite de cet arbre témoigne de l’authenticité de ta prophétie.

 

Mais les gens, ils dirent : c’est un magicien et un étrange menteur ; qui d’autre t’admettra à part cet homme (son Eminence Ali) ?[21]

 

Par conséquent, l’histoire de l’arbre transmise à la fois par Son Eminence Ali (SL) et par Varaqa raconte un miracle.

 

Les livres de hadith et les chroniques comptent des centaines de miracles accomplis par Son Eminence et qui sont suffisamment abondants. Nous ne revendiquons pas que tous les miracles attribués au Prophète soient authentiques et incontestables ; mais il existe entre eux suffisamment de miracles pour prouver le principe du miracle. Ils ne sont point inférieurs à ceux accomplis par Ses Eminences Moïse et Jésus qui ont servi de preuves de leur mission.

 

Le Coran et d’autres livres racontent qu’on prenait Son Eminence Mohammad (SDPSL) pour magicien et menteur. On peut comprendre par-là qu’il accomplissait des faits extraordinaires pris par les infidèles pour de la magie ; et comme il ne s’agit pas pour nous d’un magicien, il faut donc dire que ces faits n’étaient autres que des miracles.

 

Pour conclure, force est de dire que : le miracle est un fait surnaturel auquel un prophète recourt en cas d’urgence et afin de prouver sa mission. Ainsi, il ne l’accomplit jamais selon la demande des méfiants. Un prophète n’est pas prestidigitateur ou un champion à présenter des exploits inédits pour distraire le spectateur ; mais c’est un envoyé de Dieu qui a pour mission de transmettre les messages et les savoirs vitaux aux hommes et les éduquer.

 

 

Il faut donc tenir compte avant tout de sa véridicité, sa fiabilité et de ses plans précis. Il apportera bien sûr des miracles dont il disposera comme témoignage de sa mission. Mais il n’a pas besoin de les répéter à chaque reprise et d’après l’exigence des méfiants.

 

Le Noble Coran a été considéré après tout comme un miracle éternel et se trouve à la disposition de chacun. Pour autant, il existe des incrédules suspicieux qui refusent de reconnaitre l’Islam et accuse le Prophète à la folie et à l’accomplissement de la magie. Ces gens intentionnés disaient à Son Eminence Mohammad (SDPSL) : Nous acceptons ta foi sous condition que tu accomplisses un tel fait extraordinaire. Dans ces cas-là précisément, les miracles ne sont point nécessaires ; comme le Coran évoque les polythéistes ayant demandé au Prophète de l’Islam (SDPSL) pour dire :

 

« Dis : même si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, il n’y arriveraient point, même s’ils se soutenaient les uns les autres. Et certes nous avons déployé pour les gens dans ce Coran, toutes sortes d’exemples, mais la plupart des gens s’obstinent à être mécréants. Et ils dirent : Nous ne croirons pas en toi, jusqu’à ce que tu aies fait jaillir de la terre, une source pour nous. Ou que tu aies un jardin de de dattiers et des vignerons, entre lesquels tu feras jaillir des ruisseaux en abondance. Ou que tu fasses tomber sur nous, comme tu le prétends le ciel en morceaux ; ou que tu fasses venir Dieu et les anges en face de nous. Ou que tu aies une maison d’ornements, ou que tu sois monté au ciel, jusqu’à ce que tu fasses descendre sur nous un livre que nous puissions lire ; dis-leurs : gloire à mon Seigneur ! Suis-je plus qu’un être humain envoyé par Dieu ? » [22]

 

Les versets suscités introduisent le Coran comme un miracle éternel dont les djinns et les hommes sont incapables de produire. Ensuite, ils évoquent les demandes des défiants. Bien que les incrédules n’y arrivent jamais, mais ils essayaient négliger ce miracle et en exigeaient d’autres pour croire en lui ; par exemple, ils disaient : nous acceptons sous condition que tu creuses la terre et fasses jaillir une source, ou que tu aies un jardin de dattiers et des vignerons où coulent des cours d’eau etc. Comme réponse à ces méfiants, le Coran propose au Prophète de dire : Mon Créateur est Pur. Je ne suis qu’un être humain accordé par Dieu de la mission de vous transmettre ses messages.

 

Notes :

_______________________________

1- Alkamil fi-Tarikh, Tome 1, Pages 478.
2- Ansâb al-Ashrâf, Tome 1, Page 120.
3- Abu al-Fadâ Al-Sirat al-Nabawiah, Tome 1, Page 433.
4- Idem, Page 442
5- Idem, Page 445
6- Alkamil fi-Tarikh, Tome 2, Page 79.
7- Al-Baqara (2): 89.
8- Al-Baqara (2): 146.
9- Al-Araf (7): 157.
10- Al-Saff (61): 6.
11- Sira Ibn-Hicham, Tome 1, Page 225.
12- Ansab al-Ashraf, Tome 1, Page 119.
13- Abu al-Fadâ, Al-Sirat al-Nabawiah, Tome 1, Pages 243 à 245
14- Idem, Page 222.
15- Idem, Page 294
16- Idem, Page 294
17- Idem, Page 306
18- Idem, Page 159
19- Idem, Page 267
20- . Ansab al-Ashraf, Tome 1, Page 106.
21- Nahdh al-Balaqah, discours 192.
22- Al-Isra (17): 88-93.

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