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Inutilité de la philosophie grecque face aux connaissances islamiques

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Question: Retrouve-t-on la philosophie grecque et tout ce qui l’accompagne, dans les textes islamiques et les déclarations des Infaillibles (le salut de Dieu soit sur eux)? Si c’est le cas, où se place alors la nécessité de la philosophie, et si c’est le contraire, il deviendrait évident que la philosophie grecque a complété les connaissances islamiques.

 

Réponse: Les exposés religieux ainsi que le Livre et la tradition, contiennent toutes les connaissances religieuses et scientifiques possibles, de manière générale ou détaillée. Mais sachant que les discours religieux s’adressent aux gens du monde entier; qu’ils soient savants ou ignorants, citadins ou bédouins, hommes ou femmes, qu’ils aient l’esprit vif ou lent, il faut qu’ils soient prononcés en une langue compréhensible pour tous et que chacun puisse en profiter selon son propre discernement – selon les différences existant entre eux-. Dans ce cas, il ne fait aucun doute que si l’on décide de discuter à ce sujet à un niveau très élevé, ces propos ne pourront être appréhendés que par des esprits très instruits. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de nous efforcer à déchiffrer les résultats obtenus, pour pouvoir en sortir une série de termes et ordonner les sujets en question.

 

Par conséquent l’existence de questions et de connaissances théologiques rationnelles n’enrichit en rien les textes du Livre et de la tradition, étant donné leur statut scientifique particulier et leur niveau bien supérieur. Pour les autres domaines scientifiques, cela est identique; par exemple la théologie dialectique rationnelle ('ilm-o- kalâm) est une science développée dans le Livre et la tradition; malgré tout on la retrouve séparément et indépendamment de ceux-ci. Ces questions sont traitées abstraitement dans le Livre et la tradition et ne sont nullement enrichies par l’apport d’autres documents.

 

Dans la question précédente, il a été mentionné: « Si certaines questions théologiques rationnelles n’existent pas dans le Livre et la tradition, il deviendra clair que la philosophie grecque complète les connaissances islamiques ! » Cela signifierait que l’Islam est imparfait et que la philosophie doit supprimer ces lacunes. Ce qui est faux ! Il semblerait qu’à partir des véritables connaissances islamiques, nous ne pouvons même pas résoudre une seule question sans l’aide de la logique (mantiq) alors que dans les textes du Livre et de la tradition, les questions de logique n’ont pas été citées.

 

Sur les problèmes d’ordre secondaire religieux ([prescriptions] Ahkâm), rien ne peut être déduit, sans employer la science étudiant les sources et les principes fondamentaux de la jurisprudence islamique (« ilm Oṣûl), bien que dans les textes du Livre et de la tradition, on ne voit rien de cette science si vaste. La logique (mantiq) est le chemin à emprunter face aux interrogations concernant la connaissance, de même que la science d’Oṣûl l’est pour les questions de jurisprudence. Or le cheminement est tout autre que le perfectionnement.

 

Apogée de la philosophie à l’époque de Mollâ Sadrâ

 

Question: Après plusieurs siècles, suite aux efforts intenses des chiites, la philosophie atteignit son apogée (à l’époque de Mollâ Sadrâ de Chirâz). Peut-on déduire ce que le défunt Mollâ Sadrâ a écrit dans ses « Voyages » et ses livres, des versets et des traditions ou bien ne peut-on que conformer ces versets et traditions sur ses écrits?

 

Réponse: Dire que la philosophie a atteint son apogée à cette époque signifie que les discours philosophiques se plaçaient alors à un niveau nettement supérieur à celui des époques précédentes, compatible avec la connaissance authentique. Cela ne signifie en aucun cas que le contenu des livres de la sagesse (hîkmat) tels que les voyages, poèmes ou autres, est des textes véridiques, des messages divins et exempts de toutes erreurs. Bien au contraire, il est possible que les livres cités comme justes contiennent des erreurs; ils obéissent de toute façon à l’argumentation et non à la personnalité de ceux qui émettent ces discours.

 

Relation entre le Saint Coran, les paroles des infaillibles (p) et les discours des sages et des philosophes

 

Question: S’il n’y a aucune différence entre la philosophie et les traditions et versets coraniques. Il n’existe pas non plus d’autre disparité qu’une divergence d’interprétation, puisque ce que le Créateur et les Imams infaillibles ont émis en tant qu’interprétation est complet et parfait. Quelle est donc la nécessité des interprétations émises par les philosophes et les sages?

 

Réponse: Si nous déclarons qu’il n’existe aucune différence entre la philosophie, les versets coraniques et les traditions à part une diversité d’interprétation, c’est dans le sens que la connaissance véridique est constituée par le Livre et la tradition exprimés dans un langage simple et compréhensible. Des connaissances véridiques comparables provenant de discussions rationnelles, sont-elles formulées dans un langage technique et des termes scientifiques spécialisés? La différence existante entre ces deux genres de connaissances est semblable à celle existante entre le langage courant et spécialisé; ne signifiant pas que les exposés religieux sont plus éloquents.

 

Justification des reproches faits aux philosophes dans les traditions

 

Question: Qui concernent les traditions émettant des reproches envers les philosophes, tout particulièrement à la fin du monde -citées dans des livres de tradition tels que « Bahâr-al-anvâr » et « hadiqat-al-chi'a »-? Et quelle est leur signification?

 

Réponse: Il existe en effet, deux ou trois traditions dans certains livres concernant des reproches faits aux philosophes vivants à la fin du monde, elles sont reconnues comme justes et blâment les philosophes, non point la philosophie elle-même. Comme il existe des traditions faisant des reproches aux jurisconsultes des derniers temps, elles blâment les jurisconsultes et non pas la jurisprudence islamique. D’autres traditions elles, blâment les musulmans et ceux qui suivent le Saint Coran à la fin du monde:

 

« لا یبقی من الاسلام إلّا إسمه و لا من القرآن إلّا رسمه »

 

« Il ne reste de l’Islam que son nom et du Coran que son vestige »(1)

 

Cette phrase ne blâme en aucune façon l’Islam ou le Saint Coran.

 

Si ces traditions sont le reflet d’une conjecture particulière existant dans la philosophie; les questions philosophiques sont-elles apportées dans le Livre et la tradition? Un tel reproche est identique à celui apporté dans le Livre et la tradition, puisque cette question est constituée d’une argumentation libre et indépendante de tout emprunt et obligation. Comment peut-on imaginer qu’une opinion puisse se dresser face à une preuve évidente et l’annuler?!

 

Note :

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1- Bahâr-al-anvâr: 36,284.

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