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Le djihad la guerre sainte en Islam et sa légitimité dans le Coran (Chapitre IV)

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La Question de l’Abrogation

 

Défense Des Valeurs Humaines

 

Certains commentateurs ont soulevé le sujet de l’abrogation. Ils s’accordent que plusieurs versets du Coran posent des conditions pour se battre contre les non-musulmans, mais ils disent que d’autres versets ont été révélés qui abrogent toutes ces instructions et conditions. Ainsi, nous en venons à la question des abrogations.

 

Le Coran limite strictement le djihad à une sorte de défense et ne le permet que face à l’agression. Nous avons dit que le sens de l’agression en est une générale, signifiant qu’il n’est pas nécessaire pour l’agression d’être contre la vie, la propriété, contre la chasteté, contre la terre – il n’est pas non plus nécessaire qu’elle soit contre l’indépendance, contre la liberté. Si un groupe transgresse contre les valeurs qui sont comptées comme des valeurs humaines, alors ceci est une agression.

 

Je souhaiterais citer un exemple simple. A notre époque, de grands efforts sont dirigés pour déraciner différentes maladies. Jusque-là, les causes premières de ces maladies tel que le cancer n’ont pas été découvertes, et leur cure n’est toujours pas connue. Mais à présent, il existe des remèdes qui peuvent temporairement retarder l’effet de ces maladies. Supposons qu’une certaine institution découvre la cure de ces maladies, et que les autres institutions qui profitent vraiment de la présence de cette maladie, les usines qui fabriquent les remèdes qui peuvent être utilisés pour différer les effets de la maladie, afin d’empêcher l’ effondrement de leur marché, – auquel cas des millions, des milliards de dollars seraient perdus – détruisent cette cure nouvellement découverte qui est très bénéfique pour l’humanité, détruisent ceux qui lui sont liés, détruisent la formule récemment trouvée afin que personne n’en prenne connaissance. Maintenant, est-ce qu’une telle valeur humaine doit être défendue ou non ?

 

Pouvons-nous dire que personne n’a attaqué nos vies ou notre propriété, que personne n’a interféré dans notre chasteté, notre indépendance ou notre territoire, mais que dans un des coins du monde, quelqu’un a fait une découverte et quelqu’un d’autre essaye de la détruire, et demander, qu’est-ce que cela a à faire avec nous ? Non. Ceci n’a pas lieu à une telle question. Une valeur humaine est ici menacée. Dans un tel cas, si nous prenons la position de la résistance et de la guerre, devons-nous être nommés agresseurs ? Non, nous nous sommes soulevés pour nous opposer à l’agression, et pour combattre les agresseurs.

 

Alors, lorsque nous disons que la base du djihad est la défense, nous n’indiquons pas la défense dans le sens limité d’avoir à se défendre une fois attaquée par l’épée, le canon ou l’obus d’ artillerie. Non, nous voulons dire que si un être humain, son matériel ou ses valeurs spirituelles étaient agressés ou en réalité, si quelque chose que le genre humain estime et respecte et qui est nécessaire pour la prospérité et le bonheur de l’être humain était agressée, nous devons donc la défendre.

 

Nous venons ici à nouveau à notre précédente discussion sur si le monothéisme est une question personnelle, ou s’il est une des valeurs de l’humanité. Si c’est le dernier qui doit être défendu, ou si parmi un ensemble de lois s’en trouvait une qui dictait que le monothéisme devait être défendu sur le principe qu’il est une valeur humaine de base (comme en Islam, par exemple), ceci ne signifie pas que l’agression est considérée licite. Cela indique que le monothéisme est une valeur spirituelle et le sens de la défense est si large qu’il inclut la défense des valeurs spirituelles.

 

Néanmoins, je vais de nouveau répéter que l’Islam ne dit pas que nous devons nous battre pour imposer le monothéisme, car le monothéisme est quelque chose qui ne peut être imposé car c’est la foi. La foi se base sur le discernement et le choix, et le discernement n’est pas influencé par la force. La même chose s’applique au choix. {Nulle contrainte en religion}(1) signifie que nous ne devons pas contraindre quelqu’un du fait que la foi n’est pas une chose qui peut être imposée à quelqu’un. Toutefois, {Nulle contrainte en religion} n’implique pas que nous ne devons pas défendre les droits du monothéisme. Cela ne signifie pas que si nous voyons « La ilaha illAllah » (Il n’y a de divinité qu’Allah) en train d’être menacé d’une certaine direction, nous ne devons pas le défendre.

 

Liberté de Croyance, ou de Pensée ?

 

Le fait que la religion ne doive être imposée à un individu et que le peuple doive être libre dans son choix de religion est une chose. Que la croyance, cependant, dans l’actuelle phraséologie, doive être libre, en est tout à fait une autre. En d’autres termes, tandis que la liberté de pensée et de choix est une chose, la liberté de croyance en est en effet une autre. Plusieurs croyances ont “pensé” pour une fondation, c’est- à-dire que plusieurs croyances ont été discernées et jugées comme étant vraies et ont été librement choisies. L’alignement et l’engagement du cœur d’un individu à ses croyances, à plusieurs occasions, sont basés sur le discernement et la sélection ; mais est-ce que toutes les croyances humaines se basent sur la pensée, le discernement et la sélection ? Ou est-ce que la majorité des croyances de l’humanité ne sont pas plus que des alignements et des engagements de l’âme humaine qui n’ont pas du tout la relation de pensée la plus mince, qui ont seulement une base sentimentale ? Voici un exemple que le Coran cite sur le sujet de l’imitation par une génération de la génération précédente :

 

{Nous avons trouvé nos ancêtres sur une religion et nous suivons leurs traces.}(2)

 

Le Coran pose une grande importance sur ce point, et la même chose s’applique à une croyance qui est formée par l’imitation des patriciens de la société. Dans de tels endroits, l’expression “liberté de croyance” est complètement sans signification, car la liberté signifie l’absence d’obstacles aux activités d’une force active et en avancement, vu que ce type de croyance est une sorte de resserrement et de stagnation. La liberté en resserrement est égale à la liberté d’un prisonnier condamné à l’emprisonnement à vie, ou d’un homme enchaîné dans de lourdes chaînes, et la seule différence est que celui qui est physiquement enchaîné perçoit sa condition, tandis que celui dont l’esprit est en détention est inconscient de cela. Ceci est ce que nous voulons dire lorsque nous disons que la liberté de croyance basée sur l’imitation et les influences environnementales, plutôt que sur la liberté de pensée, est totalement dénué de sens.

 

L’Islam ne désire pas le djihad pour l’imposition de la croyance. Il souhaite le djihad pour la suppression des barrières. Lorsque l’autre côté nous dit qu’il n’a aucun désir de nous combattre, et qu’il ne créera pas de barrière pour l’appel du monothéisme, et s’en tient à ses mots, l’ordre doit être donné en accord avec ce verset :

 

{Et s’ils inclinent à la paix, alors incline vers celle-ci(3).

 

S’ils se sont soumis, et qu’ils ont manifesté un esprit et un cœur de paix et de compromis, alors nous devons opter pour la paix.

 

Notes :

_____________________________

1-Le Coran : Sourate 2, Verset 256.

2-Le Coran : Sourate 43, Verset 23.

3-Le Coran : Sourate 8, Verset 61.

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