Sacrifice au serviteur

Fatima (paix soit sur elle), malgré son rang élevé et sa dignité, accomplissait elle-même les tâches ménagères et resta longtemps sans serviteur. En raison de la grande quantité de travail, sa vie devint extrêmement difficile et dépassait ses forces. Ses mains furent blessées, et la corde laissée sur son corps fut irritée par l’eau du puits (Bihar, vol. 43, p. 82).

Finalement, elle alla trouver son père et demanda qu’on lui attribue un serviteur. Mais le Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) répondit :

« Par Allah, qui m’a envoyé en tant que Prophète, il reste encore quatre cents sans-abri qui n’ont ni nourriture ni vêtements. »

Il lui enseigna alors une prière connue sous le nom de Tasbih de Fatima (paix soit sur elle) (Bihar, vol. 43, p. 85).

Avec le temps, le travail domestique de Fatima (paix soit sur elle) augmentait de jour en jour. Les visites des gens, leur accueil, les difficultés économiques et le manque d’outils rendaient sa vie encore plus difficile. À ce moment, le Prophète (paix soit sur lui) lui envoya un serviteur. Ainsi, Ali (paix sur lui) reçut une esclave nommée Fiddah (qu’Allah soit satisfait d’elle), qui devint plus tard connue comme la servante de l’Ahl al-Bayt (paix soit sur eux) (Bihar, vol. 43, p. 85). Sa tombe se trouve au cimetière de Damas.

Fiddah (qu’Allah soit satisfait d’elle) était très respectée dans la maison de Fatima (paix soit sur elle). Plutôt que d’être considérée comme une simple esclave, elle était traitée comme une collègue. Fatima partageait le travail avec elle : chacune travaillait un jour et se reposait le lendemain.

Salman (paix soit sur lui) rapporte :

« J’ai vu Fatima (paix soit sur elle) moudre de la farine d’orge avec un moulin à main alors que ses mains étaient couvertes d’ampoules et blessées. Je lui dis : ‘Ô fille du Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), tes mains sont blessées, pourquoi te donner cette peine ? Pourquoi ne demandes-tu pas de l’aide à la servante Fiddah ?’ Elle répondit : ‘Hier, elle a travaillé, et aujourd’hui c’est son jour de repos.’ » (Bihar, vol. 43, p. 21)

Cette nomination de Fiddah fut proposée par Fatima (paix soit sur elle) et acceptée par le Prophète (paix soit sur lui). Quand son père lui donna Fiddah, il dit :

« J’ai trouvé Fiddah en train de prier. »
Fatima répondit :
« Ô Messager d’Allah, un jour je travaille et le lendemain je me repose. »
Les yeux du Prophète (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) se remplirent de larmes et il dit :
« Allah sait mieux dans quelle famille placer Sa mission. »
(Ahqaq al-Haqq, vol. 10 ; ‘Ulam al-‘Uloom wa al-Ma’arif wa al-Ahwal, vol. 11, p. 269 ; Jala’ al-Oyoun, vol. 1, p. 137 ; Bihar al-Anwar, vol. 43, p. 28)

Fatima (paix soit sur elle) était si aimante envers sa servante qu’elle ne la dérangeait jamais inutilement. Parfois, elle lui demandait seulement de faire ce qu’elle préférait. Un jour, elle lui demanda :

« Veux-tu préparer la pâte ou le pain ? »
Fiddah répondit :
« C’est ma responsabilité de faire la pâte et d’allumer le feu. » (Ahqaq al-Haqq, vol. 10, p. 277)

Une prière pour les voisins et les croyants

Fatima (paix soit sur elle) avait hérité de l’amour pour les croyants et les chiites de son père. Elle mettait toujours les autres avant elle-même, notamment dans ses moments de solitude et de prière nocturne.

Al-Husayn ibn ‘Ali (paix sur eux) rapporte :

« J’ai vu ma mère Fatima (paix soit sur elle) se lever dans son mihrab la nuit de Jumu’ah et rester en prière jusqu’à l’aube. Elle mentionnait nommément les croyants et faisait de nombreuses supplications pour eux, sans prier pour elle-même. Je lui demandai : ‘Mère, pourquoi ne pries-tu pas pour toi-même comme tu le fais pour les autres ?’ Elle répondit : ‘D’abord le voisin, puis la maison.’ »
(Bihar al-Anwar, vol. 43, p. 81-82, hadith 3)