LES QUARANTE HADITHS
LES QUARANTE HADITHS
Imam Rûhullah Khumayni
L'envie
Muhammad b. Ya'qûb (al-Kulaynî) rapporte le récit suivant d'Abu Abdullah (al Imâm as-Sâdiq) qui cite le messager d'Allah, disant qu'Allah s'est ainsi adressé à Mûsâ b. Imrân : "O^ fils de Imrân, ne soit jamais envieux de gens en ce qui concerne les faveurs que je leur ai accordés par Ma grâce, ne les lorgne pas et ne succombe pas à ton envie. En réalité, l'homme envieux est indigne de la faveur que j'accorde, il conteste Ma répartition des présents parmi Mes créatures.Celui qui est ainsi ne M'appartient pas et je ne lui appartient pas''.
Définition de l'envie (hasad)
L'envie est un état psychique dans lequel une personne désire la privation d'une grâce, d'un talent ou d'un mérite, réel ou imaginaires, possédé par une autre personne. Elle ne cherche pas à savoir si elle les possède ou peut même les acquérir.
Le terme "imaginés" est utilisé ici parce qu'il n'est pas nécessaire que ce soit des mérites ou des avantages réels, dans le vrai sens du terme. Il est établi, par l'observation, que même des traits de caractère qui sont des vices ou des défauts, sont considérés par les envieux comme des perfections et des mérites, ces derniers souhaitent leur destruction. Il est parfois vrai que certains attributs de l'être humain, qui sont des défauts ou même des concrétisations bestiales, sont enviés par l'homme aigri, sur la base de la signification qu'il leur accorde.
Il les perçoit comme des mérites, en considération de son état animal, et désire que les autres en soient dépourvus.
Par exemple, certaines personnes considèrent que la nature impitoyable et la brutalité sont des vertus, ils se sentent par conséquent jaloux et envieux de ceux qui en sont dotés. D'autres considèrent l'aptitude aux discussions oisives et anecdotes vulgaires comme une vertu, et se sentent jaloux de ceux qui savent les maîtriser. Donc, le critère pour identifier cette maladie psychique est l'existence imaginaire des mérites et la présence suspecte des réalisations dans l'esprit de la personne affligée et non la présence réelle d'un mérite ou d'un accomplissement lui-même.En clair, lorsq'une personne décède un mérite (réel ou imaginaire) chez autrui et souhaite sa disparition ou destruction, une telle personne est définie en tant que hasûd ou envieuse.
Les différents types de l'envie
Il y a plusieurs types et degrés d'envie, selon l'état et les circonstances du mahsûd (la personne enviée), le hasûd (la personne qui envie) et la nature même de l'envie (hasad).
Concernant les circonstances de la personne enviée: les qualités intellectuelles, spirituelles ainsi que les mérites moraux, les actes bons et pieux, l'état externe tels que la santé, l'honorabilité et le prestige peuvent causer l'envie. De même, leurs contraires, lorsqu'ils sont perçus comme étant des mérites, peuvent causer également l'envie et la jalousie.
Concernant la personne envieuse : le sentiment d'envie dans le cœur d'une personne qui l'entretient est parfois causé par l'inimité, parfois part la fierté, et à d'autres moments par la crainte et autres sentiments similaires dont nous parlerons plus loin.
Concernant l'envie elle-même, la classification basée sur elle est essentielle, à la différence des autres. L'envie présente plusieurs étapes et degrés, d'intensité et de faiblesse, en fonction des causes et des effets. Si Allah le veut, nous traiterons de ses effets nocifs et des méthodes d'en guérir, en fonction de nos capacités, et en espérant recevoir son assistance à cet égard.
Les causes et les motivations de l'envie
Les causes de ce mal sont nombreuses mais la principale, opposée à l'orgueil, découle d'un sentiment d'un sentiment d'infériorité. De la même façon qu'une personne contemplant ses propres mérites croit avec allégresse, exultation et rébellion, que les autres en sont dépourvus, celui qui considère les autres meilleurs que lui est saisi par un sentiment d'infériorité et d'abattement, qui, aidé par des facteurs externes et une prédisposition interne, génère dans son cœur le sentiment d'envie. Il peut parfois ressentir l'abattement parce que quelqu'un partage tout simplement son mérite, comme une personne dotée d'un mérite se sent jalouse de ceux qui lui sont égaux ou légèrement inférieurs. Donc nous pouvons dire que l'envie est un état méprisable de découragement qui trouve son expression dans le désir de destruction ou de privation des mérites et avantages d'autrui. C'est ainsi que certains érudits, comme '' Allama al-Majlisî; ont défini les causes de l'envie par les sept facteurs suivants :
1-L'inimitié.
2-Le sentiment de supériorité : il se peut que l'homme envieux anticipe la fierté de l'envie sur la base d'un mérite ou d'un avantage dont il jouit. N'ayant pas la patience de supporter cette fierté, il désire ardemment la perte de ces mérites et avantages.
3-L'orgueil : la personne envieuse désire traiter très sévèrement la personne qui possède quelques mérites ou avantages, ce qui n'est pas possible à moins que ces mérites et avantages, n'aient disparu.
4-Etonnement : la personne envieuse est perplexe de voir la grande bénédiction dont jouit l'objet de son envie. Allah le très puissant rapporte que les nations antérieures ont dit aux prophètes : « Vous n'êtes que des hommes comme nous…» (Al Mu' minûn, 47).
Ils sont étonnés de voir comment des hommes mortels comme eux peuvent atteindre le statut élevé de la prophétie et sont inspirés par Allah.Ils se sentent alors envieux.
5-La crainte : l'homme envieux appréhende une certaine gêne ou entrave de la part de la personne jouissant d'un avantage ou mérite qui pourrait, craint-il, l'empêcher d'atteindre ses buts et objectifs.
6-L'amour de l'autorité est une cause de l'envie lorsque l'acquisition ou la préservation de l'autorité nécessite l'absence d'avantages ou de mérites pour autrui.
7-La nature vicieuse : l'homme dont la nature est vicieuse n'aime pas voir les autres jouir de bonnes choses dans la vie.
Selon cet auteur, la plupart de ces causes dérivent d'un sentiment d'infériorité ou d'un état d'abattement.
Quelques effets néfastes de l'envie
L'envie en elle-même est un mal fatal du cœur . Les maux fatidiques du cœur , comme la fierté et les autres vices , bien qu'étant mortels en eux-même, génèrent encore d'autre vices qui le sont également de manière indépendante. Nous discuterons ici de quelques-uns d'entre eux, apparents et bien connus. Dans deux traditions authentiques; l'imam as-Sâdiq et l'imam al-Bâqir nous informent à propos des effets néfastes de l'envie:
Mu'âwiya b. wahab rapporte que l'imam as-Sâdiq a dit : « L'envie et la vanité sont des fléaux de la foi » ( arabe ) ( Usûl a-Kâfî ).
Muhammad b. Muslim rapporte que l'imam al-Bâqir a dit : « Un homme peut être pardonné pour un acte commis en état de colère, mais l'envie dévore la foi comme le feu consume le bois » ( idem ).
Il est connu que la foi est une lumière divine qui illumine le cœur humain avec la splendeur de sa gloire, comme cela est rapport dans un hadîh qudsî :
« Ni l'étendue de Ma terre, ni celle de Mon ciel ne peuvent Me contenir. En réalité, seul le cœur de l'homme de foi peut Me contenir ».
La lumière spirituelle et l'étincelle divine qui rendent le cœur humain plus vaste que tout dans le monde ne peuvent s'accorder avec l'obscurité et l'étroitesse causées par ce sérieux vice. Ce défaut hideux rend le cœur humain si étroit et abattu que tous ses effets deviennent visibles, qu’ils soient internes ou externes. Le cœur devient triste et dépressif, la poitrine serrée et prête à suffoquer, et sa face sinistre et renfrognée. Cet état éteint la lumière de la foi et émousse le cœur humain.Plus il prospère plus la lumière de la foi diminue. Toutes ces caractéristiques internes et externes de la foi sont niées par les effets de l’envie qui se manifestent dans et autour de la personnalité de l’individu. L’homme de foi est optimiste, il adopte une attitude d’espérance à l’égard d’Allah, il est satisfait de la façon dont il a partagé ses faveurs est mécontente du sort qui lui est réservé. Comme la tradition le souligne, un croyant n’est pas malveillant envers les croyants, il les aime alors que les actes de l’homme envieux sont contraires à cette attitude.
Un vrai croyant n’est pas animé par l’amour des choses terrestres, alors que l’homme envieux est affligé du vice issu de son amour du monde. Le cœur du croyant ne renferme ni crainte ni désolation, excepté envers ce qui est associé à la source ultime et la fin de tout être. Mais les craintes et les désolations de l’homme envieux se fixent sur la personne de la quelle il est jaloux. Le croyant jouit d’une mine radieuse qui extériorise sa nature gaie.L’homme envieux est affligé d’une face lugube et d’une et d’une mine sinistre. Le croyant est humble, il ne ressent ni fierté ni envie .
L’envie détruit la foi de la même façon que le feu brûle le bois. Donc,il n’ya aucun doute à propos du danger de ce vice qui ravit la foi de l’homme, la source de son salut dans le monde futur ainsi que la vie et la vigueur de son cœur pour le réduire à un misérable sans défense.
Un grand mal, inséparable de l’envie consiste à ressentir de l’indignation envers le Créateur et le Bienfaisant Nourricier, et du mécontement envers son ordre. Privé de clairvoyance par les voiles obscurs de sa nature charnelle, l’immersion dans le monde sensuel a rendu les jeux aveugles et les oreilles sourds. Nous n'avons pas compris que nous sommes en colère contre le Roi des rois, nous ne savons pas quelle forme notre colère et notre ressentiment prendront dans le monde futur, notre demeure éternelle. Nous avons entendu les paroles rapportées par l'Imam as- Sâdiq : « Celui qui est ainsi, il n'est pas à Moi et je ne suis pas à lui » mais nous s'avons pas saisi l'étendue de notre infortune du fait d'avoir été renié par le Tout-puissant et ce que son aversion de nous nous causera.
Celui qui est rejeté de la sphère de sa wilaya (protection) et n'est pas admis à bénéficier de sa miséricorde, lui, le plus Miséricordieux, ne peut espérer en son salut.Il ne pourra profiter d'aucune intercession : « Qui peut intercéder auprès de lui sans sa permission ? » (Al-baqara, 255). Qui pourra intercéder en faveur de quelqu'un est courroucé et rancunier à l'égard d'Allah, qui est hors de sa wilaya et dont les liens d'amour entre lui et son Maître ont été tranchés ? En dépit de toutes les mises en garde et tous les avertissements des apôtres d'Allah pour nous réveiller de notre sommeil, notre négligence et notre misère se développement de jour en jour.
Le châtiment de la tombe
D'après les ulémas, le châtiment de la tombe et l'obscurité qui y règne font partie des conséquences néfastes de ce mal. Ils affirment que l'homme affligé de ce vice, qui provoque une tension spirituelle et la tristesse, est oppressé par la contrainte et l'obscurité de la tombe et dans le Barzakh. L'état de la tombe dépend de l'étendue des cœurs.
L'imam as-Sâdiq rapporte le récit selon lequel le prophète est allé aux funérailles de sa'd. Pendant que soixante-dix mille anges accompagnaient la cérémonie, le prophète d'Allah leva sa tête vers le ciel et dit :
« Quelqu'un peut-il faire face à la pression de la tombe comme Sa'd y fait face? » le narrateur de la tradition dit à l'imam : « Que je sois votre serviteur, il nous a été rapporté que Sa'd n'était pas très porté sur la purification (tahâra) lorsqu'il urinait ». L'imam répliqua : « Qu'Allah nous en préserve envers les membres de sa famille ».
L'état d'obscurité, d'étroitesse, de tension et de contrainte qui surgit dans le cœur de l'individu, à cause de ce vice, est différent de l'état provoqué par les autres vices moraux. Dans tous les cas, la personne affligée de ce mal souffre des tourments dans cette vie, puis de l'obscurité oppressive et de la contrainte dans la tombe. Elle sera, finalement, abandonnée et misérable dans la vie, future. Ce sont les effets néfastes de la seule envie,quand elle n'engendre pas d'autres vices encore ou suscite d'autres vilenies, ce qui est d'ailleurs bien rare. Elle en cause plutôt de nombreux, comme la fierté, que nous avons mentionnée plus haut,et d'autre péchés tels que la médisance, la calomnie, l'injure, la torture d'autrui, etc.… chacun d'eux représentant un comportement funeste.
Il est donc nécessaire qu’une personne sage se ressaisisse immédiatement et se délivre de cette honte et indignation, sauvant sa foi du feu et de son désastre.
Elle doit se débarrasser de cette torture mentale et de cette étroitesse d’esprit qui équivaut à une punition permanente dans ce monde, accompagnée de douleur et d’obscurité dans le tombe et le purgatoire et qui, de plus, encourt le courroux divin. L’individu devrait considérer qu’une maladie qui suscite de si nombreux dommages doit être rapidement traitée. Son envie ne porte pas préjudice à la personne dont il est envieux, celle-ci ne perd aucune des faveurs et des mérites dont elle jouit.
Elle gagne même certaines satisfactions, dans ce monde comme dans l’autre,en découvrant la douleur de celui qui est jaloux d’elle et qui est son ennemi.
En continuant à jouir de tous les avantages qui causent votre douleur et anxiété, elle acquiert une autre faveur. Et si votre jalousie augmente encore, votre tourment et anxiété seront multipliés, ce qui la rendra encore plus heureuse, et ainsi de suite. Vous serez dans la peine, la colère et l’anxiété et elle dans un état de joie, de bonheur et d’allégresse. Dans la vie future aussi, votre envie lui sera profitable surtout si elle a été accompagnée de médisance, de calomnie et d’autres actes maléfiques, car vos bonnes actions lui seront assignées. Vous en serez entièrement destitués pendant qu’ elle jouira de toutes les bontés et les faveurs. Si vous réfléchissez à la question pour un moment, vous parviendrez sûrement à vous débarrassez de ce vice et à sauver votre âme de ses effets destructeurs .
Ne pensez pas que les vices psychiques, moraux et spirituels sont inguérissables, ce n’est qu’une erreur qui vous a été inspirée par Satan et votre moi charnel,qui veulent vous maintenir loin de la voie de l’Au-delà et vous empêcher de consacrer des efforts à vous corriger. Aussi lontemps que l’homme existe dans ce monde de la transition et du changement , il lui est possible de transformer tous ses traits moraux et ses attributs. Quelle que soit la force de l’habitude,aussi longtemps qu’il vit, l’homme peut s’en débarrasser.
Mais effort requis pour ce faire varie en foction du degré de la force et de l’intensité des vices. Une mauvaise habitude, au début de sa formation exige, bien sûr, un peu d’auto-discipline et d’effort pour en être débarrassé, c’est comme extirper une jeune plante dont les racines ne se sont pas profondément enfoncées dans la terre. Mais lorsqu’un défaut devient fermement attaché à la nature d’un individu, devenant une partie de son moi, il est difficilement déracinable et requiert encore plus d’efforts, comme le vieil arbre, dont les racines s’enfoncement profondément dans la terre, résiste à tout effort d’extirpation. Plus vous reportez la décision d’éradiquer les iniquités de votre cœur, plus de temps et d’efforts vous y consacrerez.
En premier lieu, cher ami, ne permets à aucun vice moral, mauvaise habitude ou acte malfaisant de pénétrer dans le domaine de ton être interne ou externe.
Cette tâche reste beaucoup plus facile que de les en chasser après qu’ils soient entrés,s’y soient installés et commencé à y prospérer. Aussi lontemps que vous reportez le moment d’agir contre eux, il voux faudra plus de temps et d’effort car ils auront eu le temps de corrompre vos facultés interne. Notre grand maître, le ârif accompli Shâhâbâdî, que mon âme soit sacrifiée pour lui,avait l’habitude de dire qu’il est meilleur d’agir contre les vices morraux en étant jeune et en pleine possession de ses forces et de sa vivacité. A cette étape, l’individu peut accomplir ses responsablités en tant qu’être humain de la meilleure manière qui soit. Il ne devrait pas se permettre d’attendre jusqu’à ce que ses forces déclienent car il sera plus difficile, à un âge avancé d’accomplir son devoir avec succès. Et même si, probablement, l’individu réussit cette tâche, l’effort requis pour cette réforme est relativement plus important.
Cependant, une personne sage saura considérer les mauvais effets de chaque chose et réalisera que si elle n'en est pas affligée, elle devra éviter de s'y impliquer et empêcher d'en être contaminée. Et si, qu'Allah nous en protège, elle en est affligée, elle essaiera de s'en débarrasser et de se corriger aussi tôt que possible,évitant que les racines ne se propagent profondément dans son être. Si, qu'Allah nous en protège, le mal a déjà pris racine, elle consacra tous ses efforts pour les extirper pour éviter leurs mauvaises conséquences dans le Purgatoire et l'Audelà. Si elle continue ,dans ce monde du changement matériel, à en être affligée, elle ne pourra plus rien faire à ce propos.
Malheur à l'homme qui est ainsi, car il lui faudra des siècles de Barzakh et de l'Au-delà pour modifier une simple caractéristique moral.
Selon la tradition, le saint prophète a affirmé que tout habitant du paradis ou de l'enfer y est consigné sur la base de ses intentions et des ses buts. Les mauvaises intentions, issue des défauts moraux, ne peuvent être extirpées à moins que leur source et origine ne soient détruites. Dans ce monde-là, les caractéristiques humaines se manifestent avec une telle intensité et force que, soit elles sont impérissables, et dans ce cas, l'individu sera éternellement en enfer, soit on pourra s'en débarrasser mais seulement avec des tourments,de la détresse et des flammes, et dans ce cas, de nobreux siècles de l'Au-delà sont nécessaires. Donc, ô sage homme, ne permet pas au vice qui peut être effacé par un léger effort d'un mois, d'un an ou de deux, et dont son extirpation demeure entièrement dans le cadre des capacités et des moyens humains, de se maintir et de causer la détresse dans ce monde et dans l'Au-delà, et en ultime lieu, de te détruire.
La source de la corruption morale
Nous avons avaoncé plut haut que la foi, qui est la joie et la fortune de l'âme, est différente du savoir, qui est le plaisir et la satisfaction de l'intellect.
Toutes les corruptions morales et du comportement résultent de l'absence de foi dans le cœur de l'individu,ce qui signifie, tant que les choses saisies par l'intellect et la raison, grâce aux preuvent rationnelles ou les narrations des prophètes, sont absentes du cœur, ce dernier demeure inconscient de leur vérité. Tout ârif, hakîm, mutakallim, aussi bien le laïc que le juriste, affirme et considère comme indubitable que tout ce qui est venu à l'existence en tant que résultat du mouvement de la plume de l'Absolument Sage Créateur, quant à l'être et la perfection des moyens de subsistance des créatures et quant à l'ordre du terme de leur vie, démontre la beauté suprême de la conception et la perfection suprême d'un système qui est en complète harmonie avec le plus complet et le plus parfait des systèmes imaginables.
Toutefois, chacun décrit cette Bienveillance divine et cette Sagesse absolue dans son propre langage et selon la terminologie de sa discipline. Le ârif dit :
« C'est l'ombe de Sa Beauté absolue ». Le hakîm dit : « Le système du monde réel est en accord avec un schéma scientifique dénué de toute imperfection et malveillance ; ce qui est présumé être mauvais dans des exemples particuliers n'est qu'un moyen pour les créatures d'acquérir le degré mérité de la perfection ».
Le mutakallim et l'homme de loi croient que les Actes divins sont basés sur la sagesse et le bien général, alors que l'intellect limité de l'homme est incapable de saisir le bien hautement intrinsèque des ordres divins. Tous souscrivent à cette idée et chacun apporte un argument pour le prouver, selon sa propre connaissance et intelligence. Mais tant que ce ne sont que des paroles et des affirmations qui n'ont pas pénétré encore dans le cœur , les voix de la protestation et de l'objection seront toujours entendues, et le même homme, qui ne jouit pas réfutera ses propres arguments. Le vices moraux, également, prennent racine dans cette défaillance de la foi.
Celui qui se sent jaloux des autres, qui désire la perte des biens dont jouit autrui et entretient, dans son cœur, le dépit à l'encontre de celui qui le possède, doit comprendre qu'il nie que c'est dans son propre intérêt que le Tout-Puissant lui a refusé ces faveurs.
Notre compréhension limitée est incapable de saisir la sagesse de Ses décisions. Il doit admettre qu'il n'a pas foi dans la justice divine et l'équité de Son partage, bien qu'il puisse déclarer, verbalement, sa croyance en cette justice. Sa déclaration demeure de simples paroles car croire en la justice divine s'oppose à l'envie.
Si vous le considérez juste, considérez aussi que Ses ordres et Son organisation sont juste, car le hadîth affirme expréssement que l'envieux a de la rancune envers le partage d'Allah de Ses dons entre Ses créatures et est indigné des faveurs qu'il a accordés.
Selon les instincts divins déposés en lui, l'homme aime par nature la justice. La modestie et le respect de la justice, la haine et le refus de l'injustice sont profondément enracinés dans sa nature. Toutefois,si nous remarquons une attitude contraire de sa part, c'est à cause d'une défaillance dans les prémisses. S'il est indigné des avantages acquis par autrui et s'il conteste le partage divin des bontés, c'est parce qu'il ne considére pas que celui-ci est juste, mais plutôt, Allah nous pardonne, injuste et cruel. Il ne peut considére à la fois le partage divin juste et ressentir de la rancune à son encontre, car pour lui, le système divin est imparfait et déficient, et c'est pourquoi il en est mécontent. Hélas !notre foi reste incompléte et les preuves intellectuelles n'ont pas encore franchi les limites de la raison et de l'intellect pour pénétrer dans le champ du cœur. La foi n'est pas seulement une question de déclaration. Il ne s'agit pas de lire, de discuter ou de citer les autres, elle réclame la sincérité de l'intention. Celui qui recherche Allah réussira à le trouver. Ceux qui sont intéressés par la connaissance divine, la recherchent : « Et quiconque aura été aveugle ici-bas, sera aveugle dans l'au-delà, et sera plus égaré par rapport à la bonne voie ». ( al-Isrâ 72)
« Celui qu'Allah prive de lumière n'a aucune lumière ». ( an-Nûr 40)
Le remède pratique à l’envie
Outre le remède théorique que nous venons de mentionner, il existe un remède pratique à ce vice hideux. Il consiste en ceci : essayez, en vous forçant, d’être affectueux envers la personne dont vous êtes jaloux. En affichant votre affection, votre but est de vous guérir de cette maladie interne. Votre for intérieur vous poussera à la heurter et à la calomnier. Il vous demandera de la traiter comme un ennemi, en vous rappelant ses vices et ses erreurs. Mais vous agirez contre vos inclinations et serez aimable avec elle. Honorez-la et respectez-la, forcez-vous à faire son éloge.
Essayez de voir ses vertus et faites les connaître à votre entourage, en insistant sur ses meilleures qualités. Bien que votre comportement sera feint et emprunté au début, articifiel et faux, mais puisque vous visez à vous corriger et à vous guérir de ce vice, il sera progressivement moins factice et moins étudié.
Jour après jour, cette affection diminuera et vous en serez accoutumé. Ce qui était feinte deviendra réalité. Vous vous persuaderez que cette personne est une créature d’Allah et que c’est probablement la grâce divine qui l’a choisie pour cet avantage dont elle jouit.
Si l’objet de votre envie est son érudition et sa piété, et vous en êtes jaloux à cause de ses mérites, votre envie est alors la plus abominable et cette inimitié vous causera les plus dures souffrances dans l’Au-delà. Il vous faut comprendre que ces gens ont été choisis pour être les serviteurs d’Allah,qui, par Sa grâce, ont été distingués par de grands mérites et faveurs. Un tel don devrait rendre quelqu’un affectueux et aimable envers ses possesseurs, les incitant au respect et l’humilité envers eux.
Donc, si quelqu’un devait percevoir dans son cœur autre chose que du respect envers eux, il devrait savoir que les émotions l’ont possédé et que l’obscurité s’est emparée de son intérieur. Il est temps à présent de résoudre positivement cette question par les moyens théoriques et pratiques.
S’il essaie de stimuler le sentiment d’amour et d’amitié dans son cœur, il réussira assez rapidement, puisque la lumière de l’amour peut dominer l’obscurité de la haine. Allah le Tout-Puissant a promis qu’il guidera ceux qui luttent et les assistera à l’aide de Sa grâce invisible et renforcera leurs capacités. En réalité, il possède l’autorité d’accorder l’aptitude et de guider.
La tradition relative à la rémission de l’envie
Dans quelques saintes traditions, il est rapporté que le prophète a énuméré neuf choses pour lesquelles la communauté a obtenu la rémission :
l’envie ( hasad ) tant qu’elle n’a pas été extériorisée en actes ou en paroles, en fait partie. Cette tradition, et d’autres semblables, ne doivent pas, bien évidemment, empêcher l’individu d’arracher sérieusement les racines de l’arbre vicieux de l’envie ni de libérer son âme de ce feu qui consume la foi. Car il est rare que cette chose vicieuse pénètre dans l’âme sans y engendrer diverses abomination, sans que ses signes ne s’extériorisent et sans causer des dommages à la foi de l’individu. Il est mentionné dans les traditions authentique que l’envie dévore la foi et qu’elle lui est funeste, et que le Tout-Puissant désavoue la personne envieuse, ne voulant plut la reconnaître. Donc, ce défaut,qui est une source majeure de corruption et qui expose au danger la vie de l’individu, ne devrait pas nous conduire à mal interpréter le hadîth du prophète à propos de la rémission de ce péché.
Il est donc urgentde prendre la question au sérieux, de couper les branches de l’envie et d’essayer de se corriger. Ne permettez pas à ce venin de dépasser votre comportement externe car ses racines faibliront aussitôt et arrêteront de se développer. Et si la mort arrive au cours de votre réforme spirituelle et de votre lutte, vous serez béni par la miséricorde divine. Grâce à Sa miséricorde infinie et Sa bénédiction due à l’intercession du saint prophète, vous obtiendrez le pardon. L’étincelle de la bienfaisance divine réduira toute trace de ce péché et votre âme sera purifiée. Comme le rapporte la tradition suivante, rapportée par Hamza b. Humrân :
Abu Abdallah a dit : ‹ Trois choses auquelles n’échappera personne , pas même un prophète : les doutes à propos de la création, l’anticipation des malheurs pour les autres et l’envie, mais le croyant ne n’en servira pas ›.
Bien que la déclaration soit hyperbolique, elle vise à faire comprendre qu’il s’agit des maux le plus fréquentes pour les souffrances qu’ils occasionnent, sans qu’ils soient réellement soumis à ces vices. Hasad est utilisé ici pour rappeler ghibta ( envie qui est dénuée de souhaits néfaste ), ou bien l’inclination à souhaiter la perte d’avantages dont jouissent les infidèles qui propagent de fausses croyances.
Par ailleurs, les prophètes d’Allah et les saints sont dépourvus de toute trace de hasad dans les sens vrai du terme. Un coeur rempli de maux spiritues et d’ impuretés internes ne peut abriter l’inspiration divine et la révélation. Un tel coeur ne peut devenir un miroir de la lumière des Attributs divins et le rayon de l’Essence. Toutefois, cette tradition devrait être interprétée de la manière indiquée plus haut ou d’une quelconque autre façon.
Imam Rûhullah Khumayni
L'envie
Muhammad b. Ya'qûb (al-Kulaynî) rapporte le récit suivant d'Abu Abdullah (al Imâm as-Sâdiq) qui cite le messager d'Allah, disant qu'Allah s'est ainsi adressé à Mûsâ b. Imrân : "O^ fils de Imrân, ne soit jamais envieux de gens en ce qui concerne les faveurs que je leur ai accordés par Ma grâce, ne les lorgne pas et ne succombe pas à ton envie. En réalité, l'homme envieux est indigne de la faveur que j'accorde, il conteste Ma répartition des présents parmi Mes créatures.Celui qui est ainsi ne M'appartient pas et je ne lui appartient pas''.
Définition de l'envie (hasad)
L'envie est un état psychique dans lequel une personne désire la privation d'une grâce, d'un talent ou d'un mérite, réel ou imaginaires, possédé par une autre personne. Elle ne cherche pas à savoir si elle les possède ou peut même les acquérir.
Le terme "imaginés" est utilisé ici parce qu'il n'est pas nécessaire que ce soit des mérites ou des avantages réels, dans le vrai sens du terme. Il est établi, par l'observation, que même des traits de caractère qui sont des vices ou des défauts, sont considérés par les envieux comme des perfections et des mérites, ces derniers souhaitent leur destruction. Il est parfois vrai que certains attributs de l'être humain, qui sont des défauts ou même des concrétisations bestiales, sont enviés par l'homme aigri, sur la base de la signification qu'il leur accorde.
Il les perçoit comme des mérites, en considération de son état animal, et désire que les autres en soient dépourvus.
Par exemple, certaines personnes considèrent que la nature impitoyable et la brutalité sont des vertus, ils se sentent par conséquent jaloux et envieux de ceux qui en sont dotés. D'autres considèrent l'aptitude aux discussions oisives et anecdotes vulgaires comme une vertu, et se sentent jaloux de ceux qui savent les maîtriser. Donc, le critère pour identifier cette maladie psychique est l'existence imaginaire des mérites et la présence suspecte des réalisations dans l'esprit de la personne affligée et non la présence réelle d'un mérite ou d'un accomplissement lui-même.En clair, lorsq'une personne décède un mérite (réel ou imaginaire) chez autrui et souhaite sa disparition ou destruction, une telle personne est définie en tant que hasûd ou envieuse.
Les différents types de l'envie
Il y a plusieurs types et degrés d'envie, selon l'état et les circonstances du mahsûd (la personne enviée), le hasûd (la personne qui envie) et la nature même de l'envie (hasad).
Concernant les circonstances de la personne enviée: les qualités intellectuelles, spirituelles ainsi que les mérites moraux, les actes bons et pieux, l'état externe tels que la santé, l'honorabilité et le prestige peuvent causer l'envie. De même, leurs contraires, lorsqu'ils sont perçus comme étant des mérites, peuvent causer également l'envie et la jalousie.
Concernant la personne envieuse : le sentiment d'envie dans le cœur d'une personne qui l'entretient est parfois causé par l'inimité, parfois part la fierté, et à d'autres moments par la crainte et autres sentiments similaires dont nous parlerons plus loin.
Concernant l'envie elle-même, la classification basée sur elle est essentielle, à la différence des autres. L'envie présente plusieurs étapes et degrés, d'intensité et de faiblesse, en fonction des causes et des effets. Si Allah le veut, nous traiterons de ses effets nocifs et des méthodes d'en guérir, en fonction de nos capacités, et en espérant recevoir son assistance à cet égard.
Les causes et les motivations de l'envie
Les causes de ce mal sont nombreuses mais la principale, opposée à l'orgueil, découle d'un sentiment d'un sentiment d'infériorité. De la même façon qu'une personne contemplant ses propres mérites croit avec allégresse, exultation et rébellion, que les autres en sont dépourvus, celui qui considère les autres meilleurs que lui est saisi par un sentiment d'infériorité et d'abattement, qui, aidé par des facteurs externes et une prédisposition interne, génère dans son cœur le sentiment d'envie. Il peut parfois ressentir l'abattement parce que quelqu'un partage tout simplement son mérite, comme une personne dotée d'un mérite se sent jalouse de ceux qui lui sont égaux ou légèrement inférieurs. Donc nous pouvons dire que l'envie est un état méprisable de découragement qui trouve son expression dans le désir de destruction ou de privation des mérites et avantages d'autrui. C'est ainsi que certains érudits, comme '' Allama al-Majlisî; ont défini les causes de l'envie par les sept facteurs suivants :
1-L'inimitié.
2-Le sentiment de supériorité : il se peut que l'homme envieux anticipe la fierté de l'envie sur la base d'un mérite ou d'un avantage dont il jouit. N'ayant pas la patience de supporter cette fierté, il désire ardemment la perte de ces mérites et avantages.
3-L'orgueil : la personne envieuse désire traiter très sévèrement la personne qui possède quelques mérites ou avantages, ce qui n'est pas possible à moins que ces mérites et avantages, n'aient disparu.
4-Etonnement : la personne envieuse est perplexe de voir la grande bénédiction dont jouit l'objet de son envie. Allah le très puissant rapporte que les nations antérieures ont dit aux prophètes : « Vous n'êtes que des hommes comme nous…» (Al Mu' minûn, 47).
Ils sont étonnés de voir comment des hommes mortels comme eux peuvent atteindre le statut élevé de la prophétie et sont inspirés par Allah.Ils se sentent alors envieux.
5-La crainte : l'homme envieux appréhende une certaine gêne ou entrave de la part de la personne jouissant d'un avantage ou mérite qui pourrait, craint-il, l'empêcher d'atteindre ses buts et objectifs.
6-L'amour de l'autorité est une cause de l'envie lorsque l'acquisition ou la préservation de l'autorité nécessite l'absence d'avantages ou de mérites pour autrui.
7-La nature vicieuse : l'homme dont la nature est vicieuse n'aime pas voir les autres jouir de bonnes choses dans la vie.
Selon cet auteur, la plupart de ces causes dérivent d'un sentiment d'infériorité ou d'un état d'abattement.
Quelques effets néfastes de l'envie
L'envie en elle-même est un mal fatal du cœur . Les maux fatidiques du cœur , comme la fierté et les autres vices , bien qu'étant mortels en eux-même, génèrent encore d'autre vices qui le sont également de manière indépendante. Nous discuterons ici de quelques-uns d'entre eux, apparents et bien connus. Dans deux traditions authentiques; l'imam as-Sâdiq et l'imam al-Bâqir nous informent à propos des effets néfastes de l'envie:
Mu'âwiya b. wahab rapporte que l'imam as-Sâdiq a dit : « L'envie et la vanité sont des fléaux de la foi » ( arabe ) ( Usûl a-Kâfî ).
Muhammad b. Muslim rapporte que l'imam al-Bâqir a dit : « Un homme peut être pardonné pour un acte commis en état de colère, mais l'envie dévore la foi comme le feu consume le bois » ( idem ).
Il est connu que la foi est une lumière divine qui illumine le cœur humain avec la splendeur de sa gloire, comme cela est rapport dans un hadîh qudsî :
« Ni l'étendue de Ma terre, ni celle de Mon ciel ne peuvent Me contenir. En réalité, seul le cœur de l'homme de foi peut Me contenir ».
La lumière spirituelle et l'étincelle divine qui rendent le cœur humain plus vaste que tout dans le monde ne peuvent s'accorder avec l'obscurité et l'étroitesse causées par ce sérieux vice. Ce défaut hideux rend le cœur humain si étroit et abattu que tous ses effets deviennent visibles, qu’ils soient internes ou externes. Le cœur devient triste et dépressif, la poitrine serrée et prête à suffoquer, et sa face sinistre et renfrognée. Cet état éteint la lumière de la foi et émousse le cœur humain.Plus il prospère plus la lumière de la foi diminue. Toutes ces caractéristiques internes et externes de la foi sont niées par les effets de l’envie qui se manifestent dans et autour de la personnalité de l’individu. L’homme de foi est optimiste, il adopte une attitude d’espérance à l’égard d’Allah, il est satisfait de la façon dont il a partagé ses faveurs est mécontente du sort qui lui est réservé. Comme la tradition le souligne, un croyant n’est pas malveillant envers les croyants, il les aime alors que les actes de l’homme envieux sont contraires à cette attitude.
Un vrai croyant n’est pas animé par l’amour des choses terrestres, alors que l’homme envieux est affligé du vice issu de son amour du monde. Le cœur du croyant ne renferme ni crainte ni désolation, excepté envers ce qui est associé à la source ultime et la fin de tout être. Mais les craintes et les désolations de l’homme envieux se fixent sur la personne de la quelle il est jaloux. Le croyant jouit d’une mine radieuse qui extériorise sa nature gaie.L’homme envieux est affligé d’une face lugube et d’une et d’une mine sinistre. Le croyant est humble, il ne ressent ni fierté ni envie .
L’envie détruit la foi de la même façon que le feu brûle le bois. Donc,il n’ya aucun doute à propos du danger de ce vice qui ravit la foi de l’homme, la source de son salut dans le monde futur ainsi que la vie et la vigueur de son cœur pour le réduire à un misérable sans défense.
Un grand mal, inséparable de l’envie consiste à ressentir de l’indignation envers le Créateur et le Bienfaisant Nourricier, et du mécontement envers son ordre. Privé de clairvoyance par les voiles obscurs de sa nature charnelle, l’immersion dans le monde sensuel a rendu les jeux aveugles et les oreilles sourds. Nous n'avons pas compris que nous sommes en colère contre le Roi des rois, nous ne savons pas quelle forme notre colère et notre ressentiment prendront dans le monde futur, notre demeure éternelle. Nous avons entendu les paroles rapportées par l'Imam as- Sâdiq : « Celui qui est ainsi, il n'est pas à Moi et je ne suis pas à lui » mais nous s'avons pas saisi l'étendue de notre infortune du fait d'avoir été renié par le Tout-puissant et ce que son aversion de nous nous causera.
Celui qui est rejeté de la sphère de sa wilaya (protection) et n'est pas admis à bénéficier de sa miséricorde, lui, le plus Miséricordieux, ne peut espérer en son salut.Il ne pourra profiter d'aucune intercession : « Qui peut intercéder auprès de lui sans sa permission ? » (Al-baqara, 255). Qui pourra intercéder en faveur de quelqu'un est courroucé et rancunier à l'égard d'Allah, qui est hors de sa wilaya et dont les liens d'amour entre lui et son Maître ont été tranchés ? En dépit de toutes les mises en garde et tous les avertissements des apôtres d'Allah pour nous réveiller de notre sommeil, notre négligence et notre misère se développement de jour en jour.
Le châtiment de la tombe
D'après les ulémas, le châtiment de la tombe et l'obscurité qui y règne font partie des conséquences néfastes de ce mal. Ils affirment que l'homme affligé de ce vice, qui provoque une tension spirituelle et la tristesse, est oppressé par la contrainte et l'obscurité de la tombe et dans le Barzakh. L'état de la tombe dépend de l'étendue des cœurs.
L'imam as-Sâdiq rapporte le récit selon lequel le prophète est allé aux funérailles de sa'd. Pendant que soixante-dix mille anges accompagnaient la cérémonie, le prophète d'Allah leva sa tête vers le ciel et dit :
« Quelqu'un peut-il faire face à la pression de la tombe comme Sa'd y fait face? » le narrateur de la tradition dit à l'imam : « Que je sois votre serviteur, il nous a été rapporté que Sa'd n'était pas très porté sur la purification (tahâra) lorsqu'il urinait ». L'imam répliqua : « Qu'Allah nous en préserve envers les membres de sa famille ».
L'état d'obscurité, d'étroitesse, de tension et de contrainte qui surgit dans le cœur de l'individu, à cause de ce vice, est différent de l'état provoqué par les autres vices moraux. Dans tous les cas, la personne affligée de ce mal souffre des tourments dans cette vie, puis de l'obscurité oppressive et de la contrainte dans la tombe. Elle sera, finalement, abandonnée et misérable dans la vie, future. Ce sont les effets néfastes de la seule envie,quand elle n'engendre pas d'autres vices encore ou suscite d'autres vilenies, ce qui est d'ailleurs bien rare. Elle en cause plutôt de nombreux, comme la fierté, que nous avons mentionnée plus haut,et d'autre péchés tels que la médisance, la calomnie, l'injure, la torture d'autrui, etc.… chacun d'eux représentant un comportement funeste.
Il est donc nécessaire qu’une personne sage se ressaisisse immédiatement et se délivre de cette honte et indignation, sauvant sa foi du feu et de son désastre.
Elle doit se débarrasser de cette torture mentale et de cette étroitesse d’esprit qui équivaut à une punition permanente dans ce monde, accompagnée de douleur et d’obscurité dans le tombe et le purgatoire et qui, de plus, encourt le courroux divin. L’individu devrait considérer qu’une maladie qui suscite de si nombreux dommages doit être rapidement traitée. Son envie ne porte pas préjudice à la personne dont il est envieux, celle-ci ne perd aucune des faveurs et des mérites dont elle jouit.
Elle gagne même certaines satisfactions, dans ce monde comme dans l’autre,en découvrant la douleur de celui qui est jaloux d’elle et qui est son ennemi.
En continuant à jouir de tous les avantages qui causent votre douleur et anxiété, elle acquiert une autre faveur. Et si votre jalousie augmente encore, votre tourment et anxiété seront multipliés, ce qui la rendra encore plus heureuse, et ainsi de suite. Vous serez dans la peine, la colère et l’anxiété et elle dans un état de joie, de bonheur et d’allégresse. Dans la vie future aussi, votre envie lui sera profitable surtout si elle a été accompagnée de médisance, de calomnie et d’autres actes maléfiques, car vos bonnes actions lui seront assignées. Vous en serez entièrement destitués pendant qu’ elle jouira de toutes les bontés et les faveurs. Si vous réfléchissez à la question pour un moment, vous parviendrez sûrement à vous débarrassez de ce vice et à sauver votre âme de ses effets destructeurs .
Ne pensez pas que les vices psychiques, moraux et spirituels sont inguérissables, ce n’est qu’une erreur qui vous a été inspirée par Satan et votre moi charnel,qui veulent vous maintenir loin de la voie de l’Au-delà et vous empêcher de consacrer des efforts à vous corriger. Aussi lontemps que l’homme existe dans ce monde de la transition et du changement , il lui est possible de transformer tous ses traits moraux et ses attributs. Quelle que soit la force de l’habitude,aussi longtemps qu’il vit, l’homme peut s’en débarrasser.
Mais effort requis pour ce faire varie en foction du degré de la force et de l’intensité des vices. Une mauvaise habitude, au début de sa formation exige, bien sûr, un peu d’auto-discipline et d’effort pour en être débarrassé, c’est comme extirper une jeune plante dont les racines ne se sont pas profondément enfoncées dans la terre. Mais lorsqu’un défaut devient fermement attaché à la nature d’un individu, devenant une partie de son moi, il est difficilement déracinable et requiert encore plus d’efforts, comme le vieil arbre, dont les racines s’enfoncement profondément dans la terre, résiste à tout effort d’extirpation. Plus vous reportez la décision d’éradiquer les iniquités de votre cœur, plus de temps et d’efforts vous y consacrerez.
En premier lieu, cher ami, ne permets à aucun vice moral, mauvaise habitude ou acte malfaisant de pénétrer dans le domaine de ton être interne ou externe.
Cette tâche reste beaucoup plus facile que de les en chasser après qu’ils soient entrés,s’y soient installés et commencé à y prospérer. Aussi lontemps que vous reportez le moment d’agir contre eux, il voux faudra plus de temps et d’effort car ils auront eu le temps de corrompre vos facultés interne. Notre grand maître, le ârif accompli Shâhâbâdî, que mon âme soit sacrifiée pour lui,avait l’habitude de dire qu’il est meilleur d’agir contre les vices morraux en étant jeune et en pleine possession de ses forces et de sa vivacité. A cette étape, l’individu peut accomplir ses responsablités en tant qu’être humain de la meilleure manière qui soit. Il ne devrait pas se permettre d’attendre jusqu’à ce que ses forces déclienent car il sera plus difficile, à un âge avancé d’accomplir son devoir avec succès. Et même si, probablement, l’individu réussit cette tâche, l’effort requis pour cette réforme est relativement plus important.
Cependant, une personne sage saura considérer les mauvais effets de chaque chose et réalisera que si elle n'en est pas affligée, elle devra éviter de s'y impliquer et empêcher d'en être contaminée. Et si, qu'Allah nous en protège, elle en est affligée, elle essaiera de s'en débarrasser et de se corriger aussi tôt que possible,évitant que les racines ne se propagent profondément dans son être. Si, qu'Allah nous en protège, le mal a déjà pris racine, elle consacra tous ses efforts pour les extirper pour éviter leurs mauvaises conséquences dans le Purgatoire et l'Audelà. Si elle continue ,dans ce monde du changement matériel, à en être affligée, elle ne pourra plus rien faire à ce propos.
Malheur à l'homme qui est ainsi, car il lui faudra des siècles de Barzakh et de l'Au-delà pour modifier une simple caractéristique moral.
Selon la tradition, le saint prophète a affirmé que tout habitant du paradis ou de l'enfer y est consigné sur la base de ses intentions et des ses buts. Les mauvaises intentions, issue des défauts moraux, ne peuvent être extirpées à moins que leur source et origine ne soient détruites. Dans ce monde-là, les caractéristiques humaines se manifestent avec une telle intensité et force que, soit elles sont impérissables, et dans ce cas, l'individu sera éternellement en enfer, soit on pourra s'en débarrasser mais seulement avec des tourments,de la détresse et des flammes, et dans ce cas, de nobreux siècles de l'Au-delà sont nécessaires. Donc, ô sage homme, ne permet pas au vice qui peut être effacé par un léger effort d'un mois, d'un an ou de deux, et dont son extirpation demeure entièrement dans le cadre des capacités et des moyens humains, de se maintir et de causer la détresse dans ce monde et dans l'Au-delà, et en ultime lieu, de te détruire.
La source de la corruption morale
Nous avons avaoncé plut haut que la foi, qui est la joie et la fortune de l'âme, est différente du savoir, qui est le plaisir et la satisfaction de l'intellect.
Toutes les corruptions morales et du comportement résultent de l'absence de foi dans le cœur de l'individu,ce qui signifie, tant que les choses saisies par l'intellect et la raison, grâce aux preuvent rationnelles ou les narrations des prophètes, sont absentes du cœur, ce dernier demeure inconscient de leur vérité. Tout ârif, hakîm, mutakallim, aussi bien le laïc que le juriste, affirme et considère comme indubitable que tout ce qui est venu à l'existence en tant que résultat du mouvement de la plume de l'Absolument Sage Créateur, quant à l'être et la perfection des moyens de subsistance des créatures et quant à l'ordre du terme de leur vie, démontre la beauté suprême de la conception et la perfection suprême d'un système qui est en complète harmonie avec le plus complet et le plus parfait des systèmes imaginables.
Toutefois, chacun décrit cette Bienveillance divine et cette Sagesse absolue dans son propre langage et selon la terminologie de sa discipline. Le ârif dit :
« C'est l'ombe de Sa Beauté absolue ». Le hakîm dit : « Le système du monde réel est en accord avec un schéma scientifique dénué de toute imperfection et malveillance ; ce qui est présumé être mauvais dans des exemples particuliers n'est qu'un moyen pour les créatures d'acquérir le degré mérité de la perfection ».
Le mutakallim et l'homme de loi croient que les Actes divins sont basés sur la sagesse et le bien général, alors que l'intellect limité de l'homme est incapable de saisir le bien hautement intrinsèque des ordres divins. Tous souscrivent à cette idée et chacun apporte un argument pour le prouver, selon sa propre connaissance et intelligence. Mais tant que ce ne sont que des paroles et des affirmations qui n'ont pas pénétré encore dans le cœur , les voix de la protestation et de l'objection seront toujours entendues, et le même homme, qui ne jouit pas réfutera ses propres arguments. Le vices moraux, également, prennent racine dans cette défaillance de la foi.
Celui qui se sent jaloux des autres, qui désire la perte des biens dont jouit autrui et entretient, dans son cœur, le dépit à l'encontre de celui qui le possède, doit comprendre qu'il nie que c'est dans son propre intérêt que le Tout-Puissant lui a refusé ces faveurs.
Notre compréhension limitée est incapable de saisir la sagesse de Ses décisions. Il doit admettre qu'il n'a pas foi dans la justice divine et l'équité de Son partage, bien qu'il puisse déclarer, verbalement, sa croyance en cette justice. Sa déclaration demeure de simples paroles car croire en la justice divine s'oppose à l'envie.
Si vous le considérez juste, considérez aussi que Ses ordres et Son organisation sont juste, car le hadîth affirme expréssement que l'envieux a de la rancune envers le partage d'Allah de Ses dons entre Ses créatures et est indigné des faveurs qu'il a accordés.
Selon les instincts divins déposés en lui, l'homme aime par nature la justice. La modestie et le respect de la justice, la haine et le refus de l'injustice sont profondément enracinés dans sa nature. Toutefois,si nous remarquons une attitude contraire de sa part, c'est à cause d'une défaillance dans les prémisses. S'il est indigné des avantages acquis par autrui et s'il conteste le partage divin des bontés, c'est parce qu'il ne considére pas que celui-ci est juste, mais plutôt, Allah nous pardonne, injuste et cruel. Il ne peut considére à la fois le partage divin juste et ressentir de la rancune à son encontre, car pour lui, le système divin est imparfait et déficient, et c'est pourquoi il en est mécontent. Hélas !notre foi reste incompléte et les preuves intellectuelles n'ont pas encore franchi les limites de la raison et de l'intellect pour pénétrer dans le champ du cœur. La foi n'est pas seulement une question de déclaration. Il ne s'agit pas de lire, de discuter ou de citer les autres, elle réclame la sincérité de l'intention. Celui qui recherche Allah réussira à le trouver. Ceux qui sont intéressés par la connaissance divine, la recherchent : « Et quiconque aura été aveugle ici-bas, sera aveugle dans l'au-delà, et sera plus égaré par rapport à la bonne voie ». ( al-Isrâ 72)
« Celui qu'Allah prive de lumière n'a aucune lumière ». ( an-Nûr 40)
Le remède pratique à l’envie
Outre le remède théorique que nous venons de mentionner, il existe un remède pratique à ce vice hideux. Il consiste en ceci : essayez, en vous forçant, d’être affectueux envers la personne dont vous êtes jaloux. En affichant votre affection, votre but est de vous guérir de cette maladie interne. Votre for intérieur vous poussera à la heurter et à la calomnier. Il vous demandera de la traiter comme un ennemi, en vous rappelant ses vices et ses erreurs. Mais vous agirez contre vos inclinations et serez aimable avec elle. Honorez-la et respectez-la, forcez-vous à faire son éloge.
Essayez de voir ses vertus et faites les connaître à votre entourage, en insistant sur ses meilleures qualités. Bien que votre comportement sera feint et emprunté au début, articifiel et faux, mais puisque vous visez à vous corriger et à vous guérir de ce vice, il sera progressivement moins factice et moins étudié.
Jour après jour, cette affection diminuera et vous en serez accoutumé. Ce qui était feinte deviendra réalité. Vous vous persuaderez que cette personne est une créature d’Allah et que c’est probablement la grâce divine qui l’a choisie pour cet avantage dont elle jouit.
Si l’objet de votre envie est son érudition et sa piété, et vous en êtes jaloux à cause de ses mérites, votre envie est alors la plus abominable et cette inimitié vous causera les plus dures souffrances dans l’Au-delà. Il vous faut comprendre que ces gens ont été choisis pour être les serviteurs d’Allah,qui, par Sa grâce, ont été distingués par de grands mérites et faveurs. Un tel don devrait rendre quelqu’un affectueux et aimable envers ses possesseurs, les incitant au respect et l’humilité envers eux.
Donc, si quelqu’un devait percevoir dans son cœur autre chose que du respect envers eux, il devrait savoir que les émotions l’ont possédé et que l’obscurité s’est emparée de son intérieur. Il est temps à présent de résoudre positivement cette question par les moyens théoriques et pratiques.
S’il essaie de stimuler le sentiment d’amour et d’amitié dans son cœur, il réussira assez rapidement, puisque la lumière de l’amour peut dominer l’obscurité de la haine. Allah le Tout-Puissant a promis qu’il guidera ceux qui luttent et les assistera à l’aide de Sa grâce invisible et renforcera leurs capacités. En réalité, il possède l’autorité d’accorder l’aptitude et de guider.
La tradition relative à la rémission de l’envie
Dans quelques saintes traditions, il est rapporté que le prophète a énuméré neuf choses pour lesquelles la communauté a obtenu la rémission :
l’envie ( hasad ) tant qu’elle n’a pas été extériorisée en actes ou en paroles, en fait partie. Cette tradition, et d’autres semblables, ne doivent pas, bien évidemment, empêcher l’individu d’arracher sérieusement les racines de l’arbre vicieux de l’envie ni de libérer son âme de ce feu qui consume la foi. Car il est rare que cette chose vicieuse pénètre dans l’âme sans y engendrer diverses abomination, sans que ses signes ne s’extériorisent et sans causer des dommages à la foi de l’individu. Il est mentionné dans les traditions authentique que l’envie dévore la foi et qu’elle lui est funeste, et que le Tout-Puissant désavoue la personne envieuse, ne voulant plut la reconnaître. Donc, ce défaut,qui est une source majeure de corruption et qui expose au danger la vie de l’individu, ne devrait pas nous conduire à mal interpréter le hadîth du prophète à propos de la rémission de ce péché.
Il est donc urgentde prendre la question au sérieux, de couper les branches de l’envie et d’essayer de se corriger. Ne permettez pas à ce venin de dépasser votre comportement externe car ses racines faibliront aussitôt et arrêteront de se développer. Et si la mort arrive au cours de votre réforme spirituelle et de votre lutte, vous serez béni par la miséricorde divine. Grâce à Sa miséricorde infinie et Sa bénédiction due à l’intercession du saint prophète, vous obtiendrez le pardon. L’étincelle de la bienfaisance divine réduira toute trace de ce péché et votre âme sera purifiée. Comme le rapporte la tradition suivante, rapportée par Hamza b. Humrân :
Abu Abdallah a dit : ‹ Trois choses auquelles n’échappera personne , pas même un prophète : les doutes à propos de la création, l’anticipation des malheurs pour les autres et l’envie, mais le croyant ne n’en servira pas ›.
Bien que la déclaration soit hyperbolique, elle vise à faire comprendre qu’il s’agit des maux le plus fréquentes pour les souffrances qu’ils occasionnent, sans qu’ils soient réellement soumis à ces vices. Hasad est utilisé ici pour rappeler ghibta ( envie qui est dénuée de souhaits néfaste ), ou bien l’inclination à souhaiter la perte d’avantages dont jouissent les infidèles qui propagent de fausses croyances.
Par ailleurs, les prophètes d’Allah et les saints sont dépourvus de toute trace de hasad dans les sens vrai du terme. Un coeur rempli de maux spiritues et d’ impuretés internes ne peut abriter l’inspiration divine et la révélation. Un tel coeur ne peut devenir un miroir de la lumière des Attributs divins et le rayon de l’Essence. Toutefois, cette tradition devrait être interprétée de la manière indiquée plus haut ou d’une quelconque autre façon.