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FONDEMENT ET EVOLUTION DE LA SIRA DU PROPHETE AUX 1erET 2èmeSIECLES DE L'HEGIRE

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Sheikh Mohammad Hadi Al-YOUSSOFI


Du fait de la grande importance que revêtent les actes et la porole du prophète (SAW), les Musulmans prirent soin de rapporter les moindres faits qui jalonnèrent sa vie. Ils rassemblèrent les récits et les hadiths, de même que les histoires racontées, comme cela fut le cas pour les prophètes antérieurs ; il est toutefois normal que certains compagnons aient surpassé d'autres dans leur connaissance de la sira et de sa signification.


LES PREMIERS ECRIVAINS DE LA SIRA


Le premier à composer un ouvrage sur ce sujet fut Urma b. Al-Zubayr b. Al-Awwam (m.92H.). Ibn Sa'd écrit dans At-Tabaqat ce qui suit : le premier à s'être consacré à cette tache fut Aban b. Uthman b Affan (m.105H.) dont certain des récits furent rapportés par Al-Mughira b Abdel Rahman. Ensuite, Wahab b. Munabben al-Yamani (m.110H.) se mit à rassembler et à transmettre ces récits, suivi par Asem b. Umar b. Qotada (m.120 H.) auquel se réfère Ibn Ishaq pour certains faits, telle l'invocation du prophète pour obtenir la pluie sur la route de Tabuk, ou à propos de l'hypocrisie puis viennent Sharhabil b. Sa'ed al- Shami (m.123 H.), Abdallah b.

Bakr b. Hazm al Qadi (m.135H.) auquel s'adressa Umar b. Abdel Aziz pour écrire les hadiths qu'il connaissait dans le but de les propager parmi la population, Musa b.

Uqba (m.141H.), Mu'ammar b. Rashed (m.150H.), Mohammad b. Ishaq B. Yassar al-Madani, surnommé Bashshar, b. Khiar fait esclave à Ayn Tamar en Iraq (m. 153H.), son rapporteur Ziyad b. Umar b. Waqed connu sous le nom d'Al-Waqidi, auteur de al-Bakai d'après Ibn Ishaq, Abdel Malek b. Hisham al-Himayri al-Yamani al-Basri (m.218H.).

Il ne nous est parvenu de tous ces auteurs que la Sira d'Ibn Ishaq rapportée par Ibn Hisham à partir d'Al Bakai, et Al-Maghzi d'Al-Waqidi.


LES PREMIER HISTORIENS


Certains auteurs ne se contentèrent pas de rapporter les récits de la Sira du prophète (SAW), mais il relatèrent également les récits de la période antéislamique, ceux des califes ou certains d'entre eux, ou uniquement ceux des Imams des Ahlu-Bayt (as). Ce furent les historiens.

On peut en citer : Mohammad b. As-Sa'eb al-Kalbi al- Kufi an Nassaba (m.146 H.), Abu Makhnaf Lawat b. Yahya al-Azdi al-Kifi (m. 157 H.) Hisham b.Mohammad al- Kalbi al- Kufi (m.206 H.), Nasr b. Muzahen al-Manqari al-Kufi (m.212H), Abdallah b. Muslim b. al-Baladhuri (m,279H), Abul Faraj Ali b. Al Husayn al-Umawi al-Asbahani (m.284H,) Ahmed b.0 Wadeh, Yacub al-Baghadadi (m.292H), Mohammad ibn DJarir at-Tabari (m.310H ), Ali b. Al Husayn al-Mas'udi al-Baghadadi (m.346 H) et Mohammad b.

Mohammad b. An-Nu'man at-Tal'akbri al-Mufid (m.413H.).


LA SIRA QUI NOUS EST PARVENUE


Nous savons que ce sont les hommes de la génération suivante (tabi'ins) et leurs successeurs qui écrivirent la Sira du messager d'Allah (SAW) et malgré tous ceux que nous avons cités et les autres, la Sira comporte de nombreuses lacunes.

L'une des ouvrages qui eut le privilège de passer à la postérité et servir de base pour les recherches ultérieures fut la Sira de Mohammad Ibn Ishaq, qu'il rédigea au début de la période abbasside.

On rapporte qu'il entra un jour chez Al-Mansur qui, tenant son fils al Mahdi, lui demanda : sais-tu qui est-ce ?

- Oui, c'est le commandant des croyants.


- Va et écrit-lui un livre où tu relateras l'histoire depuis qu'Allah a créé Adam (as) jusqu'à ce jour.

Ibn Ishaq s'en alla et rédigea le livre. En le remettant au calife, ce dernier lui dit : Il est trop volumineux. Ibn Ishaq en fit une version abrégée. Le premier livre fut conservé dans les coffres du calife.

Ibn Aday al-Rajali disait à propos d'Ibn Ishaq : " Si Ibn Ishaq n'avait pas de mérite, il a au moins celui d'avoir évité aux rois de lire des ouvrages inutiles pour se consacrer à la lecture à propos des batailles du messager d'Allah (SAW), de sa prophétie, ou bien à propos do commencement du monde. C'est un mérite dont il fut le précurseur. J'ai étudié les nombreux hadiths qu'il rapporte, je n'y ai pas trouvé de chaînes faibles. Il se peut qu'il ait commis des erreurs comme le font d'autres.

Les gens de confiance et les Imams confirmés se réfèrent à lui, et notamment Muslim à propos des transactions, al-Bukari en d'autres occasion, ainsi qu'Abu Dawud, At, Tirmidhi, An-Nissa'i et Ibn Maja ".

Ibn Ishaq devint, en réalité, le maître des écrivant de la Sira, tout auteur devant s'y référer, mis a part Al-Waqidi dans al-maghazi et les transmetteurs de récits relatifs aux Imams des Ahlul-bayt (a.s).

Ainsi, l'ouvrage d'Ibn Ishaq devint la référence incontournable pour qui étudie la vie de l'œuvre du messager d'Allah (SAW).


IBN HISHAM ET LA SIRA D'IBN ISHAQ


Un demi siècle plus tard Abdel Malek b. Hisham al-Humayri al-Basri (m.218H) relata la Sira d'Ibn Ishaq d'après Ziyad b. Abdel Malk al-Baka'i al-Amiri al-Kufi (m. 183 H.), non pas telle qu'elle était à l'origine, mais en l'abrégeant, en y ajoutant des faits ou des commentaires ou en ôtant certains passages. Il compara certains récits avec d'autres rapportés par devers auteurs; il dit d'ailleurs au début de son ouvrage : " Je commence mon livre, si Allah le veut, en rappelant Ismaeil b.

Ibrahim ; ses enfants, un à un, depuis Ismaeil jusqu'au messager d'Allah, les hadiths s'y rapportant, sans citer les autres enfants d'Ismaeil, dans un souci d'abréger, pour me consacrer à la Sira du messager d'Allah. J'ai dû supprimer de l'ouvrage d'Ibn Ishaq ce que ne rapporte pas le messager d'Allah, explication, ni témoin. J'ai de même supprimé des poèmes que certaines personnes ne connaît, des faits outrageants, d'autres qui dénigrent certaines personnes et d'autres non confirmés par Al-Baka'i, me référant à lui pour tout le reste "

Ibn Hisham a donc supprimé de l'œuvre d'Ibn Ishaq l'histoire des prophètes, d'Adam jusqu'à Ibrahim, les enfants d'Ismaeil qui ne constituent pas l'ascendance du messager d'Allah, tout comme il a supprimé les récits qui font outrage à certaines personnes et des poèmes inconnus. Il a, par contre, ajouté des récits qui lui furent confirmés. C'est pour cela que la sira lui fut attribuée, à tel point qu'Ibn Ishaq n'est plus cité, sauf par les érudits. Ibn Khallikan dit dans la biographie d'Ibn Hisham : " Ibn Hisham est celui qui rassembla la sira du messager d'Allah, à partir de la relation des combats et de la vie du prophète (SAW) faite par Ibn Ishaq, il la corrigea et l'abrégea. Il s'agit de la sira que les gens connaissaient sous le non de Sira d'Ibn Hisham ".

La rédaction d'ouvrages sur la sira s'est poursuivie jusqu'à l'époque actuelle, mais il ne s'agit pas d'une question liée à des expériences, à des preuves, telles les théories scientifiques qui peuvent être renouvelées ou changées au fil des années. Il s'agit plutôt d'une science transmissible et non rationnelle, ceux qui s'y consacrèrent furent des rapporteurs transmetteurs, relatés ensuite par les compilateurs, suivis par les critiques et les commentateurs. Par conséquence, il ne pouvait être question de renouvellement du fond de la sira, mis à part quelques faits minimes basés sur une critique minutieuse,, seule la forme pouvait être changée par l'explication, le résumé ou la critique de certaines erreurs.

Ceux qui résumèrent au abrégèrent la Sira allégèrent le contenu de certains récits auxquels ils ne croyaient pas, relatant d'autres récits qu'ils pensaient plus proches de la vérité.

L'une des faiblesses liées à la diffusion des récits d'Ibn Ishaq est due à ses nombreux voyages. Il semble qu'il soit né à Médine en 85 H., il y aurait vécu au cours de sa jeunesse, qu'il aurait été d'un aspect agréable. Ibn an-Nadim rapporte à son propos dans al-Fhrist : Il se mettait au dernier rang dans la mosquée, au cours des prières, pour pouvoir faire la cour à certaines femmes. Le commandant de la ville le châtia en lui infligeant des coups de fouet et lui interdit de se mettre en arrière. C'est peut-être ce qui explique qu'aucun Médinois ne rapporte ses récits, hormis Ibrahim b. Sa'ed.

C'est al raison qui le poussa à s'en aller, en 115 H âgé de 30 ans vers Alexandrie ; en Egypte; et il fut lez seul à rapporter des récits en provenance d'hommes y vivant. Il se rendit ensuite à al-Kufa et al-Hira, où il semble avoir rencontré al-Mansur. Il rédigea son livre pour son fils al Mahdi, rapporté par al-Baka'i et d'autres. Il se rendit plus tard à al-Musel (Mossoul) et al-Rayy jusqu'à la fondation de Bagdad, où il s'installa jusqu'à sa mort.

Ibn Ishaq appartenait à la génération des élèves de Abdel Malek b. Shihab al-Zuhri, dont il rapporta les récits. Les biographes disent que son maître al-Zuhri avait confiance en lui, tout comme d'ailleurs les juristes Imams, Sufyan al-Thawri et Sha'ba, outre le fait qu'al-Baka'i ait rapporté ses récits. Si Hisham b. Arwa, b.

al-Zubayr le rapporteur de la Sira et Malek b. Anas le juriste l'accusèrent de faiblesse, de mensonge, d'escroquerie, de croyance dans le libre-arbitre (al-qadar) ou de rapporter des récits non authentifiés et de commettre des erreurs dans les généalogies, c'est peut-être parce qu'Ibn Ishaq médisait à propos de Malek b. Anas disait :

Apportez-moi certains de ses livres que je vous montre leurs défauts. Donc, la médisance était réciproque, ce qui diminue la portée des accusations de faiblesse faites à son égard.


AL-MAGHAZI D'AL-WAQIDI


Al-Waqidi Mohammad b. Umar n. Waqed, client (mawla) de Banu Sahm est cité par son élève Ibn Sa'ed dans At-Tabaqat al-Kubra, qui dit : Il est né à Médine en 130 H, soit quinze ans après le départ d'Ibn Ishaq, ce qui explique qu'il n'ait pas rapporté ses récits, même s'il en a rapporté à partir d'Al-Zuhri et qu'on trouve des ressemblances entre les livres d'Ibn Ishaq et d'al-Waqidi.

C'est ce qui fait dire d'ailleurs à deux orientalistes, Horowitz et Valhausen, qu'il ne fit que copier, mais un autre orientaliste, Marsden Johns repoussa cette allégation lorsqu'il annota le livre Al-Maghazi. Il dit même que son auteur évita de rapporter les récits d'Ibn Ishaq du fait les ulémas de Médine ne lui faisaient pas confiance. Puis il ajoute : " Il est clair pour l'érudit en hadith que ce qui distingue al-Waqidi parmi les rapporteurs est qu'il a rapporté une méthode scientifique en sciences historiques.

 

Nous remarquons chez lui, plus que chez d'autres ultérieurs, qu'il ordonnait les livres détails des faits d'une manière logique et arrêtée, il commençait par exemple par citer une longue liste de ceux sur qui il s'était appuyé pour ses récits, puis il relatait chaque combat, un à un, en en rapportant la date précise. Souvent, il décrivait la situation géographique du site ayant été la théâtre du combat, qu'il faisait suivre d'une énumération des combats auxquels a participé le prophète, le nom de ceux qui restèrent à Médine à ce moment, puis rapportait les mots d'ordres des Musulmans en décrivant chaque combat dans un style unifié : le nom, la date et le commandant du combat ".

Al-Waqidi nous rate à chaque fois une histoire authentifiée, et si des versets du Saint Coran furent révélés à cette occasion, il les cite en fin de récit, avec leur commentaire. Al-Waqidi cite également, pour les combats importants, les noms de ceux qui y furent martyrs.

Les détails géographiques qu'il rapporte témoignent de son effort de recherche et de sa connaissance des récits les plus minutieux qu'il rassembla au cours des voyages qu'il entreprit en vue de l'acquisition du savoir.

Ibn Asaker, Al-Khatib, Ibn Sayyed an-Nas citent les propos d'al-Waqidi : " Je n'ai approché aucun fils d'un compagnon, d'un martyr ou d'un mawla sans que je lui demande : as-tu entendu l'un de tes proches te raconter où le martyr fut tué ? S'il me le dit, je me dirige à l'endroit cité pour l'examiner ; chaque fois que j'apprends le nom d'une bataille, je vais au lieu où elle s'est déroulée pour étudier le site, je suis même allé à al-Muraysa.

Harun al-Gharawi dit : j'ai vu al-Waqidi à la Mecque, portant une outre. Je lui demandai :

- Où vas-tu ainsi ?

Il me répondit : " Je me dirige vers Hunayn pour voir le site ".

La perspicacité d'al-Waqidi est révélée dans l'histoire que raconte son élève et rapporteur Ibn Sa'ed dans At-Tabaqat : " Lorsque Harun ar-Rashid et Yahya b. Khaled al-Barmaki visitèrent Médine au cours de leur pèlerinage, ils demandèrent que quelqu'un leur indique les sites et les tombeaux des martyrs, on leur nomma al-Waqidi.

Ce dernier ne laissa aucun site, aucun tombeau qu'il ne leur fit pas visiter. Harun ar-Rashid lui remit en récompense dix mille dirhams qu'il dépensa à rembourser des dettes accumulées, à marier ses fils et garda le reste pour lui ". Il poursuit : " il fut de nouveau endetté, il se dirigea vers l'Iraq en 180 H. ".

A l'époque d'al-Ma'mun, il fut nommé juge de l'armée d'al Mahdi qui campait du coté est de la ville ; alors qu'al-Waqidi habitait du coté Ouest. Il déménagea en emportant ses livres en 120 charges. Il fut juge pendant quatre ans jusqu'à sa mort.

Ibn Sa'ed raconte : " Il est mort à Bagdad, à l'âge de 78 ans, la nuit du mardi, le 10 dhil Hijja en l'an 207. Il fut enterré dans le cimetière al-Khayzaran ".

Statut d'al-Waqidi dans la transmission et la science

Son statut apparaît clairement dans le description que fait de lui son scribe et élève Ibn Sa'ed qui écrit : " Il était érudit dans les combats, la Sira, les conquêtes, les divergences et convergences des gens à propos du hadith et des jugements. Il développa tout cela dans les livres qu'il rédigea ".

Ibn an-Nadim écrit dans Al-fihrist : " Il avait deux jeunes qui travaillaient pour lui jour et nuit à copier les livres. Il laissa, à sa mort, 600 caisses de livres, nécessaires chacune deux hommes pour la porter ".

Al-Khatib al-Baghdadi rapporte les propos de Ali b. al-Madayni :

" Les hadiths recueillis par al-Waqidi atteignent les 20.000 hadiths ". Ibn Sayed an-Nas rapporte, lui, les propos de Yahya b. Mu'in disant : " Nous savons cité après lui les gens qu'il questionna au sujet des sites, les fils des martyrs, des compagnons et des mawalis, tous ceux qu'il fut le seul à questionner, pour rapporter des récits uniques et innombrables ".

AL-Dhahabi rapporte les propos d'Ibrahim al-Harbi qui disait :

" Il était le plus érudit concernant l'Islam, mais il ne savait rien sur la période antérieure ", et ils mentionnèrent une trentaine d'ouvrages qu'il aurait rédigés.

Dans cette liste, nous remarquons un livre intitulé at-Tabaqat, qui devait être à l'origine de celui écrit par son élève Mohammad ibn Sa'ed. Un autre livre intitulé ar-Radda relate le phénomène d'apostasie des Arabes après la mort du prophète (SAW), la lutte des compagnons contre Talha b. Khuwayled al-Asadi, Musaylima al-Kadhdhab, Sajjah à Al-Yamama et Al-Aswad al-Ansi au Yémen.

Ibn Sa'ed et At-Tabari rapportèrent ses récits.

Les récits rapportés par Ibn Sa'ed et At-Tabari relatifs à la période anté-islamique sont titrés d'un livre intitulé : kitab at-ta'rikh wal mahgazi wal mab'ath (livre de l'histoire, des combats et de la révélation), qu'ils considèrent différent du livre al-Maghazi.

D'autres livres intitulés Futuh ash-Sham (conquête de la Syrie) et Futuh al-Iraq (conquête de l'Iraq) servirent abondamment à Al-Baladhuri pour son ouvrage Futuh al-Buldan, ainsi qu'à ibn Kathir pour Al-Bidaya wan-Nihaya, et notamment pour les événements de l'an 64H ; At-Babari s'en inspira également pour décrire les événements de la seconde moitié du second siècle.


A PROPOS DU SH'ISME D'AL-WAQIDI ET D'IBN ISHAQ


Ibn an-Nadim dit dans son Fihrist à propos d'al-Waqidi :

" Il était shiite, de bonne école, il suivait la discipline de l'arcane ; c'est lui qui affirma que Ali est l'un des prodiges du prophète (SAW), tout comme étaient le bâton pour Musa et la résurrection des morts pour Issa b. Maryam ". Sayyed al-Amine al-Amili, auteur de A'yan ash-shi'a rapporta ses paroles, ainsi que Agha Bazrak at-Taharani dans Adh-dharia ila tasanif ash-shia. Cependant, sheikh At-Tusi n'en fait pas mention et ne cite aucun de ses livres.

Quant à Ibn Abi Hadid, il cite un long passage de lui, puis un récit différent qu'il commence ainsi : " d'après les Shiites ", ce qui signifie qu'il ne le considérait ni shiite ni représentant de cette école.

Il est intéressant de noter qu'Ibn Ishaq fut lui aussi accusé de shiisme.

Mais il semble que leur rattachement au chiisme ne soit pad dû à leurs convictions personnelles, mais plutôt à leurs écrits et aux récits qu'ils rapportèrent concernant certains compagnons, dont des futurs califes. C'est pour cette raison que plusieurs, parmi mes premiers critiques de hadiths, affaiblissaient al-Waqidi dans ce domaine. Al-Bukhari, ar-Razi, an-Nisa'i et Ad- Darqatni disaient : son hadith est délaissé, alors que ad-Dar'awardi pensait qu'il était de toute confiance.

Yazid b. Harun, Mas'ab az-Zubayri, Mujahid b. Musa, al-Musyyeb, Abu Ubayd al-Qasem b. Salam et Abu Bakr al -Saghani le pensaient également.

Quant à Ibn Ishaq, al-Khatib al-Baghadadi, dans Tarikh Baghadadi et Ibn Sayed an-Nas dans Uyun al-athar, consacrent deux chapitres pour réfuter toutes les accusations dont il fut victime. Concernant son shiisme et sa croyance da ns le libre-arbitre, ils disent en résumé que ses hadiths ne peuvent être repoussés pour ces raisons.

Il est étonnant de constater qu'aucun doute ne touche Abdel Malek b. Hisham qui annota la Sira d'Ibn Ishaq. Si ce défaut avait entaché je reste de la Sira, il aurait également entaché Ibn Hisham.

Mais nous lisons dans l'introduction de l'ouvrage d'Ibn Hisham l'explication à cela, lorsqu'il dit avoir supprimée certains passages outrageants et d'autres non repris par al Baka'i.

C'est alors que nous comprenons pourquoi il fut accusé de shiisme.

Mais si nous faisons abstraction de ces deux auteurs, il ne restera rien de notable sur la Sira et les combats du prophète (SAW). Nous concluons alors que les premiers à avoir rédigé sur la vie et les combats du prophète (SAW), à la première époque de l'Islam, furent les partisans des Imams de l'hlul-Bayt (a.s), ceux qui en furent proches

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