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L'importance de l'histoire

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L'importance de l'histoire
Dans le contexte actuel, où tout le monde s’interroge sur son identité et son histoire, je souhaitais approfondir avec vous le thème de l’histoire.

L’histoire est l’une discipline les plus négligée. Ainsi par exemple, à part la tragédie de Karbala, quelques épisodes de la vie de notre Saint Prophète (saww) ou quelques aspects de la vie de Imam Ali (as), que savons-nous de la vie et de l’œuvre de nos Massoumines ? Pas grand chose.

Et je suis le premier concerné. A l’école l’histoire est la matière que les élèves détestent tous de manière générale. Et pourtant j’aimerai vous convaincre de son importance pour trois raisons que je détaillerai dans la suite :

· L’histoire permet à l’homme de se construire, de se connaître et de construire son avenir

· L’histoire c’est aussi un rappel et un moyen de se rapprocher se son Créateur

· L’histoire nous aide enfin à honorer l’une de nos obligations : connaître l’Imam de notre Temps.

1 - Se connaître, se construire et construire son avenir
Parlons d’abord de nous et de notre avenir.

La chose la plus remarquable à propos des dix jours de Ashura, c’est la puissance du message transmis par Imam Houssayn (as). Parfois, on croise des gens qui de toute l’année ne mettaient pas les pieds dans nos centres ou dans nos mosquées, des gens qui buvaient, jouaient et transgressaient bien des interdits de l’Islam. Et pourtant, le jour de Ashoura, leur cœur se mettait à frémir, à s’attendrir et, pour la seule fois de l’année, ils foulaient le sol de nos lieux de culte ou contribuaient aux œuvres de la communauté. Quoiqu’il fasse et où qu’il aille, un individu est toujours rappelé ou rattrapé par son histoire, celle de notre communauté, celle de nos familles et celle de notre religion. Cet attachement est profondément encré en chacun de nous.

Mais la situation est très précaire. Car la réalité est plus inquiétante : Actuellement, nous constatons que nous perdons peu à peu note culture, notre religion et nos valeurs, notamment en raison de l’influence des sociétés où nous vivons, des sociétés qui ne comprennent pas toujours qui nous sommes ou bien des sociétés qui n’ont qu’une obsession : nous façonner à son image et renier, justement, ces choses qui font ce que nous sommes.

Jusqu’à aujourd’hui, nos parents et nos aînés ont eu le mérite d’avoir tenter de les préserver et de nous les transmettre. Mais ce qu’ils nous ont transmis n’est pas pour autant dénué d’erreurs ou de travers souvent condamnables. Par exemple, on s’est longtemps considéré comme des musulmans seulement parce que nos parents l’étaient. Mais en réalité nous ne comprenions que peu de chose à la philosophie de l’Islam. Quelles étaient les conséquences : la discrimination par la richesse ou des formes de culte qui frisaient l’excès.

Mais ces dernières années, nos communautés ont beaucoup amélioré leur connaissance et leur compréhension de notre foi. Et cela se traduit par une volonté accrue de mieux se conformer à ses préceptes. Ce qui est triste c’est que dans le même temps, certains ce sont éloignés de notre culture et de notre religion, alors que c’est la forge où ils ont été modelée : notre histoire religieuse et de notre héritage historique nous ont façonné. Et je déplore ces gens, ces sociétés ou ces pouvoirs qui nous refusent notre histoire et nos valeurs sous prétexte que les leurs sont meilleures.

Sont-ils donc aussi objectifs qu’ils le prétendent pour en juger ? Les premiers à en subir les conséquences sont les plus jeunes: on se demande parfois pourquoi les jeunes font souvent face à une perte des repères qui se traduit chez certains par une vraie crise identitaire. Ce n’est pas pour rien que notre Mardjà, Ayatoullah Sistani recommandait aux musulmans de préserver leur langue maternelle. En la négligeant ou en la rejetant, nous négligeons ou nous rejetons une partie de nous-même.

On ne peut pas s’attacher à des valeurs, à une religion ou à une culture sans savoir d’où elles viennent, sans les comprendre et sans les adopter (c’est-à-dire les mettre en pratique). Notre attachement n’aura de sens que si nous faisons chacun deux efforts :

Un effort pour découvrir et apprendre notre histoire et celle de notre religion

· Et un effort pour la préserver et la transmettre aux générations futures.

C‘est la première raison qui justifie l’importance de l’histoire. Prenons un exemple simple et parlant : la tragédie de Karbala. Bibi Zaynab (ahs), au prix d’un sacrifice terrible, a transmis une histoire et un message universel. C’est une des origines de son titre Ummul Massaeb. Cette tragédie a fait sens dans le cœur et l’esprit de certaines personnes : ils ont compris les raisons profondes du sacrifice d’Imam Houssayn (as), ils ont appris son histoire et ils les ont mis en pratique dans leurs vies ses enseignements. Puis ils l’ont transmis aux générations suivantes. Et c’est en partie pour cela, que 1000 ans après, que le récit de la tragédie est toujours aussi vivant. Or de plus en plus d’enfants ne parlent plus ou quasiment plus notre langue maternelle. Ils ont de plus en plus du mal à comprendre les prêches et les récits que nous entendons chaque nuit durant ces dix jours. Comment, peut-on alors garantir la transmission du flambeau et préserver l’histoire qui nous unies ? C’est une question à laquelle il nous faudra répondre rapidement au risque de nous en mordre les doigts dans l’avenir.

2 - Se rapporcher d'Allah (swt)
Abordons le deuxième thème : l’histoire comme un moyen de se rapprocher de Dieu.

L’Islam n’est pas une religion de la passivité : elle s’inscrit au contraire dans une démarche de l’action où l’homme propose et Dieu Seul disposant à Sa guise. C’est ainsi que l’homme pourra atteindre le but de sa création : l’adoration d’Allah. Dans la sourate « Fateha » il est dit que ceux qui adorent Allah sont au nombre de ceux qui ont été comblé de faveurs alors que les égarés ont encourus la colère d’Allah. Je me rappelle d’une phrase de Ayatoullah Shaheed Murtada Mutahari disant :

« si l’Islam nous accepte alors ce sera une fierté pour nous. Mais beaucoup d’entre nous sont une disgrâce pour l’Islam. »

Mais pour éviter d’être dans la catégorie des personnes citées par notre Ayatoullah, il nous faut découvrir :

1. Qui sont les égarés et pourquoi ils ont encourus la colère d’Allah afin de ne pas faire les même erreurs

2. Qui sont ceux qui ont été comblés de faveurs et pourquoi ils sont si proches d’Allah. On pourra ainsi prendre exemple sur eux afin de gagner quelque chose de mieux que le Paradis : être parmi les proches d’Allah.

Encore une fois, c’est en explorant l’histoire de notre religion que nous trouverons les réponses. Pour vous en convaincre, je vais vous citer le plus grand livre d’histoire : Le Saint Coran. On y relate l’histoire de nos prophètes (Ibrahim, Issa, Nouh ou encore Moussa), on y raconte comment des sociétés ont disparues, frappées par la malédiction d’Allah. Les récits du Saint Coran tentent de nous alerter sur les conséquences de nos actes, qu’ils soient bons ou mauvais. Au Verset 70-71 – Soure At-Tawbah nous pouvons lire :

« Est-ce que ne leur est pas parvenue l'histoire de ceux qui les ont précédés: le peuple de Noé, des Aad, des Tamud, d'Abraham, des gens de Madyan, et des Villes renversées ? Leurs messagers leur avaient apporté des preuves évidentes. Ce ne fut pas Allah qui leur fit du tort, mais ils se firent du tort à eux-mêmes ».

« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. »

Prenons un deuxième exemple : la tragédie de Karbala. Cette tragédie est l’épisode de l’histoire que nous connaissons le plus, mais parfois, sans comprendre la portée de sa philosophie. Tout le monde sait qu’est ce qu’il s’est passé à Karbala en l’an 61 AH. Mais cet épisode est un cours d’histoire et de moral à lui seul, écrit avec des lettres de sang afin qu’elle soit gravée dans le cœur des hommes. Si vous lisez les prêches d’Imam Houssayn (as), de Imam Zaynoul Abidine (as) ou ceux de Bibi Zaynab (ahs) vous verrez qu’ils invitent les musulmans à faire le bien et à interdire le mal en racontant leur histoire et celle de leur père et grand-père.

Cet exemple nous montre que l’histoire peut aussi être une source de rappel et une invitation à la prise de conscience. Le Coran, tout comme les évènements de Karbala nous donne ce message : regardez votre passé, regardez l’histoire de votre religion et regardez l’histoire de vos communautés.

Apprenez des erreurs du passé afin de ne pas les refaire dans l’avenir. Inspirez vous des grandes personnalités qui ont fait le don de leurs vie pour illuminer cette religion et mettez en pratique ce qu’ils vous ont laissé en héritage. Regardez la bravoure et la fidélité de Abbas, regardez la maturité et la dévotion de Ali Akbar ou regardez le repentir et Janabe Hur. Mais le plus important, transmettez cette histoire et ces valeurs exactement comme Bibi Zaynab (ahs) l’a fait. C’est ainsi qu’on peut avancer, bâtir sereinement l’avenir et protéger les générations futures. Pour ceux qui le connaissent, Sayed Shamim Sibtain Rizvi écrivait :

« nos Imams et leurs familles ont protégé au prix de leurs vies cette religion et ses principes. Mais chacun d’ente nous doit lui aussi préserver cette religion, transmettre à nos enfants ses principes et faire profiter nos communautés de ses bénéfices. Nos aalims et nos madressas ne sont pas les seuls responsables. Chacun l’est et doit en être conscient. »

3 - Connaître l'Imam de son Temps
La dernière raison qui devrait nous inciter à plus considérer l’histoire c’est la connaissance de notre Imam Des Temps (as). Notre Saint Prophète (saww) disait : « celui qui meurt sans avoir connu l’Imam de son temps mourra de la mort d’un ignorant. » Que nous enseigne ce hadith ? Si nous ne voulons pas connaître le sort des ignorants (kafir) alors il est de notre obligation de connaître l’Imam de notre temps. Un second hadith nous dit en substant que :

« Le premier d'entre nous est Muhammad, celui du milieu est Muhammad, le dernier d'entre nous est Muhammad : chacun de nous est Muhammad et nous sommes tous une seule lumière. »

Cela signifie que pour connaître l’Imam de notre Temps, il faudra aussi connaître les autres Muhammad c’est-à-dire le Saint Prophète et tous les autres Imams car ils sont tous une seule lumière. Or que savons-nous réellement de nos Imams ? A part l’épisode de Karbala, que savons-nous de la vie de Imam houssayn (as) ? Ce que nous savons de Imam Ali (as) c’est Khaybar, Ghadir, Siffin ou Narwhan (as). Mais que savons-nous de son action sociale ou économique ? Je suis le premier à reconnaître que j’en connais très peu.

En conclusion, pour connaître notre Imam des Temps (as), il va falloir se plonger dans l’histoire de l’Islam. Une fois ce travail accompli, nous pourrons estimer que nous avons respecté notre obligation. C’est son droit le plus absolu et un devoir pour nous. Pour conclure, l’histoire est importante car elle :

· Me permet de me connaître, de savoir d’où je viens mais surtout me permet de tracer mon avenir

· Me permet de me rapprocher de Dieu en évitant de reproduire les erreurs des générations passées et en prenant pour exemple les êtres les plus fidèle aux messages de l’Islam

· Me permet de connaître mon Imam, l’Imam des Temps. Ce qui me permet de me rapprocher de lui et d’honorer l’une de mes obligations.

C’est finalement ma propre prise de conscience qui m’a incité à aborder ce thème. Pour terminer, faisons une petite introspection personnelle. Nous aurons vécu dix jours de commémoration, de souvenir et de rappel. Alors je vais vous laisser méditer ces paroles de Sayed Shamim Sibtain Rizvi :

« Est-ce que ces commémorations ont eu un effet sur nous au point de nous amener à changer, même un peu ? Ou bien avons-nous vécu ces dix jours comme un rite ou une tradition qu’on nous enseigne depuis des générations sans aucune considération profonde pour les raisons de ces sacrifices ? »

Dans le premier cas, ces dix jours vous auront permis de vous rapprocher un peu plus de Dieu et dans l’autre on peut dire que vous vous serez éloigné un peu plus de votre identité…

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